:
Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous avoir invités à discuter de notre rapport qui porte sur les décisions du gouvernement qui ont limité le contrôle parlementaire des dépenses publiques.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Peter Kasurak, premier directeur principal de l'équipe responsable de la sécurité publique.
J'aimerais profiter de l'occasion qui m'est offerte pour vous donner une vue d'ensemble de nos constatations et formuler une observation sur leur importance.
Au cours de l'exercice 2002-2003, le ministère de la Justice n'a pas comptabilisé, comme il se doit, un passif de 39 millions de dollars au titre de la mise en oeuvre du système SCIRAF II. Cette erreur a eu deux conséquences. Dans un premier temps, le Parlement n'a pas été informé que le programme avait, dans les faits, dépassé le plafond des dépenses fixé par le ministre de la Justice à la Chambre des communes de l'époque. Et, dans un deuxième temps, la nouvelle équipe de gestion du Centre des armes à feu a été obligée de régler le problème lié à la comptabilisation d'une dépense imprévue de 39 millions de dollars en 2003-2004. En 2003-2004, outre les dépenses de 39 millions de dollars non comptabilisées, la mise en oeuvre du système SCIRAF II a occasionné des nouvelles dépenses se chiffrant à 21,8 millions de dollars. Le Centre avait d'abord recommandé de solliciter auprès du Parlement des crédits additionnels au moyen d'un Budget supplémentaire des dépenses. Mais des hauts fonctionnaires du Secrétariat au Conseil du Trésor et de Sécurité publique et Protection civile Canada ont tenté de trouver un traitement comptable qui éviterait d'avoir à comptabiliser ces coûts comme des dépenses imputées aux crédits annuels de l'exercice.
Fort de l'avis de ces deux organismes et de l'avis juridique commandé par Sécurité publique et Protection civile Canada, le Centre a décidé, à tort, qu'il n'était pas obligé d'imputer les nouvelles dépenses de 21,8 millions de dollars au titre du SCIRAF II aux crédits votés du Centre. Le Parlement n'a donc pas été informé que le Centre avait, dans les faits, dépassé son plafond de dépenses et fait «sauter son crédit».
Nous avons analysé dans notre rapport les arguments présentés par les fonctionnaires pour justifier la décision de ne pas imputer ces dépenses aux crédits votés du Centre et conclu que les fonctionnaires avaient fait erreur et que les conventions comptables adoptées par le gouvernement n'avaient pas été respectées. En raison de ces erreurs comptables, le Parlement n'a pas obtenu des informations exactes sur les coûts engagés au titre du SCIRAF II, en temps opportun.
Nous avons constaté que le fait de ne pas avoir demandé de fonds supplémentaires alors qu'il est vraisemblable qu'un crédit va être dépassé pourrait être interprété comme un manquement au Règlement de la Chambre des communes.
En outre, le fait de ne pas avoir communiqué au Parlement toutes les dépenses imputables à un crédit pourrait être considéré comme une violation des privilèges de la Chambre des communes. Mais seule la Chambre des communes peut déterminer s'il y a eu manquement.
[Français]
Certains affirment que ces erreurs résultent uniquement d'une interprétation divergente des textes et ne constituent qu'un simple désaccord entre comptables. Si j'étais de cet avis, je n'aurais certainement pas établi un rapport distinct.
Selon moi, ces erreurs comptables sont fondamentales et flagrantes. En effet, le paragraphe 37.1(1) de la Loi sur la gestion des finances publiques, dont nous avons joint une copie à la déclaration, stipule que les dettes contractées pour des travaux exécutés, non payées avant la fin de l'exercice et imputables à un crédit, doivent être débitées de cet exercice. L'application de ce paragraphe doit se faire, et je cite, « sous réserve des instructions que le Conseil du Trésor peut donner ». Or, le Conseil du Trésor a donné des instructions à cet égard dans la politique sur les créditeurs à la fin de l'exercice, dont nous avons aussi joint copie.
Aux termes de cette politique, les dettes contractées doivent être comptabilisées pour chaque exercice et débitées des crédits existants ou comptabilisées au moyen d'une provision centrale lorsqu'il n'y a pas de crédits votés. Dans le cas présent, le Parlement a voté des crédits pour permettre au Centre des armes à feu d'instaurer un nouveau système d'information. C'est donc dire que des crédits avaient bel et bien été alloués. Le gouvernement a donc comptabilisé, à tort, ce passif au moyen d'une provision centrale. Je suis d'avis que le centre aurait plutôt dû imputer ces dépenses à son crédit voté de 2003-2004.
Le principal argument présenté par le gouvernement pour justifier sa décision de ne pas imputer le passif au crédit voté du centre, c'est que le contrat n'avait pas été approuvé par le Conseil du Trésor. À mon avis, cet argument n'est pas valide pour les deux raisons suivantes.
Premièrement, même si le Conseil du Trésor n'avait pas entériné le contrat, les hauts fonctionnaires du centre et de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada avaient l'autorité nécessaire pour conclure un accord avec l'entrepreneur qui créait, de fait, un passif pour le gouvernement. Aux termes de ce contrat, l'entrepreneur a commencé des travaux supplémentaires. Dans le cas présent, le Conseil du Trésor n'avait qu'à entériner le contrat, non à l'approuver.
Deuxièmement, puisque même la Politique sur les marchés du Conseil du Trésor prévoit qu'il doit entériner les contrats passés sans autorisation préalable, le Conseil du Trésor reconnaît qu'il est possible pour le gouvernement de passer un contrat avant de le faire entériner.
De plus, cette prise de position, à savoir que les dépenses peuvent être comptabilisées au moment de l'approbation du Conseil du Trésor, aurait pour conséquence de limiter grandement le contrôle exercé par le Parlement sur les fonds publics, en permettant aux fonctionnaires de choisir le moment qui leur convient pour comptabiliser des dépenses sans tenir compte de la réalité économique de l'opération. Je m'étonne que ces conséquences n'aient pas été décelées par les comptables principaux.
[Traduction]
Beaucoup de gens me demandent qui est responsable des erreurs comptables commises. Nous avons constaté que les dossiers étaient mal tenus et que les souvenirs des principaux acteurs du dossier au sujet de ce qui s'était passé différaient. Même si les ministres ont été informés qu'il pourrait être nécessaire d'établir un Budget supplémentaire des dépenses pour 2003-2004, aucun document n'indique qu'ils ont donné des directives aux fonctionnaires.
Le commissaire du Centre des armes à feu est chargé des rapports financiers de l'organisme. Le Secrétariat du Conseil du Trésor et le ministère de la Justice sont quant à eux responsables de donner des avis comptables et juridiques, respectivement. Enfin, c'est le Secrétariat du Conseil du Trésor qui établit les Comptes publics du Canada.
Enfin, je m'inquiète aussi du fait que les décisions importantes ne sont pas consignées en dossier. Ainsi, il n'y a pas de compte rendu officiel des réunions. Pis encore, selon les participants, personne ne prenait des notes lors de ces réunions. Or, les souvenirs des participants au sujet de ce qui s'était passé lors des réunions différaient et étaient souvent imprécis. Je ne crois pas qu'il serait très onéreux de conserver les comptes rendus des réunions et parfois, comme c'est le cas présent, de tels documents seraient d'une importance vitale pour plus tard.
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions du Comité.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant le comité. Il s'agit d'un problème sérieux. J'apprécie que vous me permettiez d'entretenir ce comité des constatations que la vérificatrice générale a présentées dans son rapport de mai 2006 concernant le Centre canadien des armes à feu.
M. John Morgan, contrôleur général adjoint par intérim au Bureau du contrôleur général, Secteur de la gestion financière et de l'analyse, est aussi présent avec moi. Mme Susan Cartwright, du Secrétariat du Conseil du Trésor, est également avec nous à la table.
Étant donné que ces constatations traitent de questions touchant aux autorisations législatives et à la comptabilité, je pense qu'il serait opportun de faire d'abord une mise en contexte. Le gouvernement opère à l'intersection de deux mondes: le monde de la comptabilité et le monde des crédits parlementaires, ce dernier ayant la préséance. C'est là une particularité du secteur public. La Loi sur la gestion des finances publiques renferme des règles très précises au sujet du contrôle parlementaire, ainsi que de la reddition de comptes sur l'utilisation des crédits. Les politiques comptables du Conseil du Trésor précisent aussi l'application des exigences légales et la préparation des états financiers vérifiés du gouvernement.
Lorsque le besoin éventuel d'un budget supplémentaire a été porté à l'attention du Secrétariat du Conseil du Trésor, ce dernier a cherché conseil auprès de différentes sources. Étant donné ces différences d'opinion, la nature législative des crédits et le fait que les coûts en question tombaient en dehors d'un contrat en bonne et due forme, on a demandé l'avis du ministère de la Justice au début de février 2004.
L'aspect clé de la question était que les coûts avaient été engagés dans le cadre d'un accord de principe plutôt que d'un contrat en bonne et due forme. Par ailleurs, une question demeurait quant à la nature de la dette, c'est-à-dire, s'agissait-il d'un montant à payer ou d'une dette conformément à l'article 37.1 de la Loi sur la gestion des finances publiques. L'avis rendu par le ministère de la Justice concluait que les coûts ne pouvaient pas être imputés aux crédits puisqu'ils ne satisfaisaient pas aux critères d'admissibilité énoncés dans la Loi sur la gestion des finances publiques. Les frais ne pouvant être imputés aux crédits, on a conclu qu'il n'était pas nécessaire dans l'immédiat que les ministres demandent un budget supplémentaire.
[Français]
Le Bureau du contrôleur général a accepté l'avis. Il a aussi surveillé de près la clôture des livres afin de repérer, le cas échéant, des événements ou des facteurs susceptibles de résulter dans l'imputation d'autres frais au crédit, par exemple la modification ou l'annulation du marché.
Conformément à ses politiques comptables, le gouvernement a inclus les coûts et l'estimé des payables éventuels dans les états financiers vérifiés du gouvernement au 31 mars 2004. Le Bureau du contrôleur général a aussi avisé le Centre des armes à feu de faire état de la question dans son rapport ministériel sur le rendement. Ce dernier l'a fait en 2003-2004 et 2004-2005.
La question a été portée pour la première fois à mon attention le 17 juin 2004, quelques semaines après mon entrée en fonction le 1er juin 2004. J'étais d'avis qu'il fallait consulter sans tarder la vérificatrice générale afin de s'assurer qu'elle soit au courant de tous les faits avant la fermeture des comptes publics de 2003-2004.
Au début d'août 2004, j'ai rencontré, avec un cadre de mon bureau, la haute direction du Bureau du vérificateur général dans le contexte de la vérification des comptes publics de 2004, afin de discuter du traitement comptable à la fois du point de vue des crédits et du point de vue des états financiers. Des copies de l'avis juridique et de l'analyse connexe ont alors été remises au Bureau du vérificateur général. Plus tard en août, on nous a signifié verbalement que l'équipe du Bureau du vérificateur général chargée de la vérification des comptes publics ne jugeait pas la question préoccupante.
[Traduction]
Ce dossier dans son ensemble indique des lacunes dans les communications du gouvernement avec le Bureau du vérificateur général. La vérification indique aussi que nous devons faire plus d'efforts afin d'empêcher que ne se reproduisent des malentendus semblables entre le gouvernement, le Bureau du vérificateur général et, bien entendu, le Parlement.
Le plan d'action en quatre points exposé à la page 27 du rapport de vérification représente certaines des solutions actuellement mises en oeuvre afin de remédier aux lacunes. D'autres mesures sont aussi en cours de mise en oeuvre.
En conclusion, je tiens une fois de plus à vous assurer que je prends très au sérieux les questions soulevées par la vérificatrice générale. Je prends aussi des mesures afin de réduire le risque qu'une situation similaire ne survienne à l'avenir.
Mes collègues et moi nous ferons maintenant un plaisir de répondre aux questions que vous ou les membres du comité pourriez avoir.
Merci beaucoup.
:
Bonjour, monsieur le président. Je vous remercie de me donner l'occasion d'expliquer le rôle que j'ai joué dans la comptabilisation de certains coûts du Centre des armes à feu Canada.
Je veux d'abord vous dire que je prends la parole aujourd'hui à titre personnel, c'est-à-dire à titre de personne ayant occupé le poste de contrôleur général par intérim pendant une partie de la période visée. Dans le cadre de cette audience, je ne représente ni le Bureau du vérificateur général ni un autre organisme gouvernemental.
Pour mettre la situation bien en contexte, je dois ajouter que c'est le 17 novembre 2003 que j'ai joint les rangs du Secrétariat du Conseil du Trésor à titre de sous-contrôleur général, puis j'ai été contrôleur général par intérim. Le 17 février 2004, j'ai remis ma démission, qui prenait effet le 5 mars 2004. J'ai pris quelques jours de vacances, du 1er au 5 mars 2004, avant de revenir au Bureau du vérificateur général le 8 mars 2004 à titre de sous-vérificateur général.
[Traduction]
Comme le mentionne la vérificatrice générale dans son rapport, je me suis retiré moi-même de la vérification étant donné que j'étais intervenu dans des dossiers sur lesquels la vérification pourrait porter. Vers la fin des travaux de vérification, l'équipe des vérificateurs a eu un entretien avec moi à titre d'ancien sous-contrôleur général.
Permettez-moi de vous citer un extrait du paragraphe 34 du rapport de la vérificatrice générale intitulé « Les décisions du gouvernement ont limité le contrôle parlementaire des dépenses publiques ».
On peut y lire ceci :
Les agents comptables principaux du Secrétariat du Conseil du Trésor ont continué à maintenir que tous les coûts du SCIRAF II et les autres dépenses engagées en 2003-2004 devaient être comptabilisés et imputés au crédit voté du Centre pour cet exercice. Ils ont soutenu que cette méthode était conforme aux exigences de transparence, au principe de divulgation complète et aux méthodes comptables reconnues, ainsi qu'à la Politique sur les créditeurs à la fin de l'exercice que suivaient tous les autres ministères et organismes gouvernementaux depuis sa mise en application en 1991. Ces agents ont aussi indiqué qu'un avis juridique ne devait pas servir à déterminer le traitement comptable approprié.
Cette citation représente tout à fait ma position comme contrôleur général par intérim, position qui est d'ailleurs consignée dans les dossiers du Secrétariat du Conseil du Trésor. Ma position et ma recommandation au sujet du traitement comptable des montants en jeu était claire dès le début des discussions, et ce, jusqu'à mon départ du Secrétariat du Conseil du Trésor. Les documents dans les dossiers du Secrétariat du Conseil du Trésor montrent aussi que la discussion au sujet du traitement comptable s'est poursuivie bien après mon départ, quand on a donné suite à la décision de ne pas inscrire les montants suivant les règles de la politique visée.
J'ai participé à la réunion de la mi-février 2004 qui est mentionnée au paragraphe 35 du rapport de la vérificatrice générale. Même si mon rôle à cette réunion n'était pas d'imposer une recommandation ou une décision qui relevait des personnes responsables, ma position au sujet du traitement comptable des montants en jeu n'était pas seulement claire, elle avait suscité des tensions. En plus, elle a probablement été le motif de la réunion.
En dépit du fait que la vérificatrice générale souligne dans son rapport que les souvenirs des personnes qui ont participé à cette réunion variaient considérablement, je peux affirmer de manière catégorique que jamais je n'ai changé de position, que ce soit pendant ou après la réunion. Les documents dans les dossiers du Secrétariat du Conseil du Trésor en font foi. Cependant, à la fin, ma position et ma recommandation n'ont pas été suivies, ni pour la décision de ne pas demander de budget supplémentaire ni pour la décision concernant le traitement comptable des coûts. Il m'est apparu avant, pendant et après la réunion que ces décisions étaient dictées par d'autres considérations que l'application de bonnes pratiques comptables.
[Français]
Merci, monsieur le président. Je répondrai avec plaisir aux questions des membres du comité.
Ces coûts désignent les coûts liés au retard et aux autres frais associés au nouveau système qui était en cours de développement. Deux systèmes d'information ont été mis en place. Le SCIRAF I, ou Système canadien d'information relativement aux armes à feu I, est le système qui a été mis en place depuis la mise en oeuvre du programme et c'est le système qui continue de soutenir le programme. Les coûts du SCIRAF II étaient associés principalement, comme vous l'avez constaté, au retard, et ces coûts de retard étaient, je me permets de rectifier, de 1,2 million de dollars par mois.
Certains frais étaient également liés aux frais de développement et d'intérêt. Un certain coût était également lié au fait de ne pas pouvoir terminer le développement du système et le livrer. L'entreprise sous-traitante a eu des dépenses liées aux experts engagés, aux permis et à d'autres frais nécessaires pour élaborer un nouveau système, projet que nous n'avons pas pu poursuivre.
Je pense donc que cela répond à votre question puisque ce sont les coûts liés au retard. Si le système n'avait pas été en cours de développement, ces coûts n'auraient, bien entendu, pas été encourus dans leur intégralité.
Dans votre rapport, il est indiqué que les documents contenus dans les dossiers du Secrétariat du Conseil du Trésor en font foi. Cela signifie que vous étiez contre cette décision. J'utilise votre témoignage pour poser ma question à M. St-Jean. Vous avez déclaré que votre position et votre recommandation n'avaient pas été suivies.
Monsieur St-Jean, votre prédécesseur a des documents qui établissent qu'il était opposé à la décision de donner plus d'argent au ministère de la Justice. La vérificatrice générale a déclaré que, selon elle, ces erreurs comptables étaient fondamentales et flagrantes.
Lors de votre témoignage, vous avez mentionné qu'un aspect clé de la question était que les coûts avaient été engagés dans le cadre d'un accord de principe plutôt que dans le cadre d'un contrat en bonne et due forme. La vérificatrice générale vient de nous dire que cela était accessoire et vous opinez du bonnet... Me suis-je trompé? Je m'excuse.
Étant donné que votre prédécesseur et le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada possèdent des documents où on affirme que cela n'a pas de sens, et étant donné que la vérificatrice générale conclut que ce sont des erreurs comptables fondamentales et flagrantes, pourquoi demander au ministère — qui doit recevoir plus d'argent — s'il a le droit d'en recevoir?
:
Lorsque nous avons identifié le problème, le conseil que j'ai reçu en qualité de commissaire de mon directeur des finances est que cela devait être comptabilisé en 2003-2004. Comme nous n'avions pas le budget pour 2003-2004, nous avons naturellement dû trouver une solution. Il y avait deux solutions possibles, à ma connaissance : obtenir un budget supplémentaire ou excéder le crédit, ce qu'aucun de nous ne souhaite.
Nous avons soulevé le problème pour en discuter et nous avons tenté de l'analyser à fond pour que les employés du Centre et ceux du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile en saisissent l'essence. Nous avons en outre tenu de nombreuses réunions pour tenter de comprendre le contrat, le passif, la dette et toutes les variations entourant ce problème. C'est ce qui a, bien entendu, généré l'avis juridique.
Nous sommes donc partis d'une position fondée sur la présomption qu'il faudrait obtenir ces fonds par le biais d'un budget supplémentaire, si le gouvernement souhaitait avoir des fonds suffisants dans le crédit. La conclusion tirée à la suite de ces discussions, y compris en ce qui concerne l'avis juridique et tout le reste, a été que ce n'était pas nécessaire.
Je voudrais faire deux ou trois observations, monsieur Williams. La première est que, en ce qui concerne le rapport ministériel sur le rendement, nous tenions au moins à signaler les 21,8 millions de dollars — c'est pourquoi la page est là — comme un passif non comptabilisé, afin que le Parlement soit au courant de l'existence de ce montant, en dépit du fait que la conclusion que l'on avait tirée était qu'il ne devait pas être imputé au crédit.
La deuxième remarque que je voudrais faire est que lorsque le rapport ministériel sur le rendement a été préparé ou que les Comptes publics du Canada ont été préparés et déposés, personne ne nous a jamais dit, à quelque moment que ce soit, qu'il ne fallait pas procéder ainsi. Nous avons donc présumé que nous agissions de façon appropriée et que nous remplissions notre devoir d'informer correctement le Parlement.
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J'aimerais revenir sur quelques points juridiques à ce propos. Je suis étonné en fait qu'il semblerait que ce soient les comptables agréés qui comprennent que l'article 53 de notre Constitution indique fondamentalement que le gouvernement ne peut pas dépenser de recettes publiques sans... cet article dit en fait que la dépense doit émaner de la Chambre des communes. Il y a en l'occurrence trois dettes, d'après ce que je peux voir, au cours de trois années consécutives, et je ne vois pas qu'une de ces dettes ait émané de la Chambre des communes.
Puis, j'examine la Loi sur la gestion des finances publiques... et je m'attends à ce que vous, en qualité de contrôleur général, vous connaissiez bien ces dispositions, car cela fait partie de vos fonctions. L'article 26 de la loi renforce les dispositions de la Constitution. L'article 37.1 est très clair à ce sujet; il mentionne d'autres conventions similaires à un marché. Et vous, vous vous précipitez pour obtenir un avis juridique d'un avocat qui apporte une troisième interprétation.
M. Baker a signalé qu'il y avait deux façons d'aborder la question : vous avez dépassé la limite du crédit et vous demandez au Parlement d'approuver un budget supplémentaire... On dirait que vous laissez entendre qu'il y a une troisième façon de procéder. Le gouvernement peut aller de l'avant, un ministère peut aller de l'avant et inscrire des dépenses, passer des marchés ou prendre des initiatives analogues puis, après coup — sans que cela émane de la Chambre, mais après coup —, vous pouvez le signaler dans vos états généraux, pas en même temps que les dépenses du ministère visées par les crédits, mais dans l'état financier général qui porte probablement sur un montant de 2 milliards de dollars. Vous pouvez simplement l'indiquer comme « passif non comptabilisé », ce qui est un attrape-nigaud de première classe.
Voulez-vous dire que cette nouvelle façon très spéciale et créative de comptabiliser est la façon dont nous procéderons en l'occurrence? Nous inscrivons les dépenses, absorbons les coûts puis, après coup, nous demandons au Parlement d'approuver ces dépenses en contravention de l'article 53. Est-ce de la bonne gestion financière?
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Monsieur, je dois revenir à l'essentiel. J'ai été à la Chambre. Je sais ce qu'est un budget supplémentaire et je sais ce qu'est le budget des dépenses.
Dans le domaine dans lequel vous travaillez, vous examinez cela et vous faites des prévisions. Quand il y a des prévisions au ministère... j'espère bien que le contrôleur général surveille cela pour s'assurer que les ministères communiquent de l'information exacte au Parlement avant que nous ne votions.
Je prends l'article 53 au sérieux et je prends la Loi sur la gestion des finances publiques au sérieux également. C'est la loi. Il ne s'agit pas d'enfreindre seulement des règles, mais d'enfreindre la loi quand on ne respecte pas ces exigences.
Ces articles ne contiennent pas de dispositions qui me permettent, en qualité de parlementaire, de m'assurer de ces dépenses. Cependant, quand on le signale après coup, dans un énoncé général où l'on reproche au gouvernement du Canada que c'est un passif non comptabilisé, même à titre d'avocat, j'ai beaucoup de difficulté à comprendre ce type de raisonnement. Quelqu'un a dû veiller tard dans la nuit pour trouver ce type de raisonnement original.
Toute personne qui a examiné les états financiers du Centre des armes à feu n'a certainement pas examiné ce passif non comptabilisé que vous avez présenté dans votre sommaire général à la fin de l'exercice 2003-2004.
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Merci. J'aimerais d'abord faire un commentaire.
J'estime qu'il faut situer les faits dans leur contexte. La vérificatrice générale a dit que les parlementaires ne prêtaient pas beaucoup d'attention au budget et qu'il est important que nous le fassions. Je vois qu'il y a une question concernant un montant de 21,8 millions de dollars, et j'y viendrai dans une minute. Cependant, je n'ai pas vu de budget pour la prolongation de la mission en Afghanistan; comme parlementaire, je n'ai pas la moindre notion des rôles et responsabilités, des coûts des ressources humaines, du coût de l'équipement. J'estime par conséquent qu'il faudrait comprendre que c'est notre responsabilité d'obliger le gouvernement à rendre des comptes. Nous sommes les parlementaires et nous ne pouvons pas, bon gré mal gré, permettre au premier ministre de faire ce qu'il veut, et c'est le contexte dans lequel je situerai mes questions.
Ma question s'adresse à M. St-Jean. Qui a rédigé la Loi sur la gestion des finances publiques? Je sais que vous n'occupez ce poste-là que depuis deux ans, mais est-ce que quelqu'un sait qui a rédigé la loi? Ce sont peut-être des avocats et des comptables. Dans le monde des affaires, les comptables demandent des opinions. Si j'ai bien compris M. Morgan, vous deviez demander un avis juridique parce que des considérations législatives entraient en ligne de compte.
Monsieur St-Jean, vous avez expliqué soigneusement ce que votre prédécesseur, ou la personne qui a demandé les avis, a essayé de faire. Vous avez signalé qu'un passif doit être inscrit après qu'il ait été approuvé par le Conseil du Trésor. Est-ce que je vous fais dire des choses que vous n'avez pas dites? Est-ce bien ce que vous avez dit?
:
Je comprends cela. Il semble qu'il y avait beaucoup de choses qui vous échappaient à ce moment-là, et que vous deviez demander beaucoup de conseils.
Mais je veux revenir à un point qui, à mon avis, montre encore que — désolé, monsieur St-Jean — le gouvernement ne semble pas avoir beaucoup appris ici. Je veux soulever cette question à cause des comptes créditeurs à la fin de l'exercice... vos lignes directrices pour le Conseil du Trésor disent ceci :
En vertu de cette politique, les coûts à assumer pour la conception d'un vaste système doivent être comptabilisés comme dépenses à imputer à un crédit ministériel au cours de l'année où ils ont été engagés, et non lorsqu'ils deviennent payables en vertu d'un contrat.
Je suis pas mal surpris, après toute cette agitation que nous avons vécue ici pour la comptabilisation de l'erreur numéro un et de l'erreur numéro deux, qu'en bout de ligne, on arrive avec ces 15 millions de dollars. Vous avez amorti cette somme sur 15 ans, et vous ne la comptabilisez pas comme un passif complet au cours de l'année 2004-2005, ce que la politique semble énoncer de toute évidence, et je pense qu'il s'agit aussi d'une question générale de comptabilisation. J'en ai parlé hier.
Si vous prenez une hypothèque de 50 millions de dollars sur votre entreprise, lorsque vous regardez à la section des éléments de passif, ce ne sera pas 1 million pour la première année; ça va être consigné comme étant 50 millions de dollars. Mais ce n'est pas ce que l'on fait avec le travail de comptabilisation ici. On essaie de faire les mêmes choses que l'on faisait avant. Je ne suis pas certain que le chien de garde ou le gardien des dépenses du Parlement et du contrôle s'assure sérieusement que les règles et les lois sont respectées ici, parce que l'on procède, je pense, d'une façon inacceptable à la comptabilisation de l'argent.
Nous avons dit que nous examinerons la comptabilisation de cette année-là avec la vérificatrice générale et le Centre des armes à feu Canada au moment de fermer les livres pour cette année. Mais ce n'est pas aussi simple qu'on pourrait le penser.
L'exemple ici est que ce contrat a été renégocié en février 2005 à titre de contrat de service. Nous comptabilisons les crédits votés conformément aux éléments de passif et de dette reliés à ce contrat. Donc, s'il n'y a pas de service, il n'y a pas de paiement pour... En ce qui concerne les coûts de conception, qui n'ont pas du tout été engagés — certains l'ont été au cours du dernier exercice financier — le passif est en réalité payable sur la période de 15 ans au fur et à mesure que les services seront offerts. S'il n'y a pas de service, il n'y a pas de paiement; s'il y a cessation de contrat, il n'y a pas de paiement pour ces coûts en particulier.
Cela peut être semblable aux contrats de location-acquisition. Vous pouvez demander à quelqu'un de vous construire un immeuble et le louer sur une période de 25 ans.
Ce que nous faisons pour les crédits, c'est que nous les imputons comme si les paiements étaient dus en vertu du bail, selon le service rendu. On offre ce service pendant 25 ans. On n'impute pas ces capitaux aux crédits votés au moment où le bail est signé. C'est la même chose, d'une certaine façon, en ce sens qu'il s'agit ici de la conception d'un logiciel. On ne possède pas le logiciel. Donc, ce qui a été fait, c'est qu'on a structuré un contrat pour obtenir certaines fonctionnalités offertes par le fournisseur sur une période de 15 ans, et au fur et à mesure que les paiements seront demandés en vertu du contrat, c'est à ce moment-là que les crédits seront imputés.
J'ai indiqué que nous examinerions cette question avec la vérificatrice générale au moment de fermer les livres pour cette année, mais c'était la logique à respecter quant à savoir comment cela serait imputé au crédit. En réalité, on dirait que c'est un élément de passif inscrit au bilan.
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Merci beaucoup, monsieur Fitzpatrick.
J'aimerais poser quelques questions moi-même, après quoi je veux céder la parole à quelques-uns des membres qui n'ont vraiment pas eu la chance d'intervenir. Puis, nous aurons une brève réunion pour examiner le dernier rapport du comité de direction.
J'aimerais revenir à vous, peut-être, monsieur St-Jean, et à M. Wiersema. Je veux vraiment bien comprendre ce que l'on appelle la hiérarchie, je veux savoir qui prend les décisions. En février dernier, nous avons été saisis d'un différend quant à la façon de comptabiliser certaines dépenses et de les imputer aux crédits votés. Il y a quelque chose que je ne comprends vraiment pas. Monsieur Wiersema, vous étiez contrôleur général par intérim. Bien des gens ont assisté à cette réunion, les opinions étaient divergentes, et il a été décidé de demander une opinion juridique. Mais, à cette réunion, y avait-il quelqu'un qui avait le dernier mot, c'est-à-dire une personne qui aurait pu trancher?
Chers collègues, voilà pour les questions que je voulais poser. Nous avons une autre ronde de 30 minutes.
Il nous faut réserver environ 10 minutes pour approuver le procès-verbal d'une réunion du comité de direction.
La discussion a été très intéressante, et j'aimerais donner à chacun qui est ici aujourd'hui la possibilité, peut-être en deux minutes ou moins, de faire une déclaration de clôture, si la personne le désire. Ça nous donne peut-être sept ou huit minutes pour poser d'autres questions.
MM. Lake et Nadeau n'ont pas eu la possibilité de poser des questions. J'aimerais leur en donner la chance.
Peut-être trois minutes, monsieur Nadeau, si vous voulez, ensuite M. Lake.
Monsieur Nadeau, trois minutes.
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Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Toute cette histoire me rappelle un peu le rapatriement de la Constitution en 1982, alors que la Cour suprême avait indiqué que c'était légal, mais immoral. On connaît tous la confusion que cela a entraîné par la suite. D'ailleurs, c'est une des raisons pour lesquelles le Bloc québécois existe aujourd'hui.
Nous savons qu'il n'est pas conforme à la politique du Conseil du Trésor d'étaler, comme on l'a vu, 39 millions dollars sur 15 ans. C'est écrit et c'est dans des documents.
Je demande aux gens de la Justice, qui en avaient la responsabilité, pourquoi cela a été fait quand même, alors qu'on sait que ce n'était pas conforme d'agir ainsi. En bout de ligne, il y a une décision qui va à l'encontre de cette conformité.
:
Le déroulement de toute cette affaire est très intéressant.
Ma question, tout de suite, s'adresse à M. Baker. Je remarque que vous avez dit qu'il y avait seulement deux options: vous pouviez demander un budget supplémentaire ou défoncer le crédit — et que ni l'une ni l'autre n'était valable de votre point de vue. J'imagine que vous avez probablement eu très tôt une conversation avec le Secrétariat du Conseil du Trésor, et je remarque d'après les commentaires de M. St-Jean, qu'il a reconnu la possibilité de devoir demander un budget supplémentaire. Je crois que M. Wiersema travaillait à cette époque au Secrétariat du Conseil du Trésor, et de toute évidence, ce qu'on vous a dit, c'est qu'il fallait demander un budget supplémentaire.
Donc, vous avez obtenu certains conseils comptables. Il me semble ici que l'intérêt du point de vue politique, était de trouver une façon d'avoir à rendre des comptes au Parlement, étant donné, j'imagine, qu'il y avait certaines tensions à l'époque, et que ce n'est pas une bonne chose. Ensuite, on passe à la réunion de février. Je crois que le rapport incriminant avait été déposé avant, et j'imagine que la situation était très tendue.
D'abord, est-ce que ce rapport a été discuté à la réunion de février.
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Oui, une question très rapide.
La raison pour laquelle j'ai demandé qui a rédigé la LGFP — et je m'adresse ici aux spécialistes des comptes créditeurs du Conseil du Trésor — c'est qu'on dirait qu'elle a été écrite par un avocat. Honnêtement, cela me cause un véritable problème. Je suis comptable de profession, et je divergerais d'opinion avec tout comptable...
Je pense que la discussion est saine, et je suis d'accord; si je veux que mes états financiers soient sans réserve, je demanderai l'opinion d'un vérificateur de l'extérieur. Mais je ne crois pas que quelqu'un souhaitait vraiment tromper qui que ce soit. Il n'y a pas eu de plan machiavélique en ce sens.
Si vous regardez l'énoncé de politique, on dit qu'elle consiste à comptabiliser les éléments de passif et à les imputer aux crédits existants ou à les fournir, à l'aide d'une disposition centrale, pour qu'on en fasse l'évaluation. J'aurais dit oui, c'est ce qu'il faut faire. Mais ce n'est pas... C'est probablement ici. Oui, nous en tirons des leçons.
J'ai aussi examiné le traitement comptable et on dit : « Cependant, les politiques du gouvernement concernant les consignations comptables en regard des crédits... imposent certains critères spéciaux pour définir et consigner les passifs. » Je me serais inspirée de cela et j'aurais dit : « Ah, je vais traiter cela de cette façon. »
Cependant, la question qui vous a été posée au sujet des 15 millions de dollars... c'est comme une amélioration à un bail. Vous avez dit ne pas posséder le logiciel. Et l'on dit clairement ici que si le système n'a pas été transféré, le calcul des éléments de passif doit être fondé sur le pourcentage de travail achevé, etc.
Je ne vais donc pas vous blâmer d'avoir demandé une opinion juridique, parce que je pense que c'est une chose importante à faire. Mais après avoir appris cette leçon, en une demi-seconde, pourriez-vous me dire ce que vous allez faire maintenant? Parce qu'il doit alors partir d'ici.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais aborder une seule question, celle qui porte sur l'accord que j'ai donné à tout ce qui a été proposé ici.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration d'ouverture, ma position sur le sujet a toujours été claire. Et je crois que c'est à cause de ma position que la réunion de la mi-février a été convoquée. J'ai reçu un appel de mon bureau tard un après-midi en me disant que cette réunion était convoquée pour la soirée et que la sous-ministre de la Sécurité publique avait insisté pour que j'y sois. Donc j'ai assisté à cette réunion.
Je n'ai pas changé d'opinion au cours de cette réunion, mais d'après les discussions qui s'y sont tenues, il était très clair pour moi que la conversation ne portait pas sur la comptabilisation, mais sur les répercussions politiques qu'aurait le fait de demander un budget supplémentaire. Quelqu'un a dit à la réunion que nous ne pouvions, ou que je ne pouvais pas recommander un budget supplémentaire parce que cela aurait des répercussions sur le budget. Compte tenu de tout cela, la conversation ne portait pas sur la comptabilisation, mais bien sur un sujet différent, et je n'ai pas jugé bon de reformuler ma position.
Quelques jours après la réunion, M. Pigeon m'a fait parvenir officiellement l'opinion juridique, c'est-à-dire celle qui vous sera par la suite transmise. Je n'étais pas au courant de cette opinion juridique, mon nom n'y figurait pas, jusqu'à ce moment-là. Je l'ai reçue quelques jours après la réunion dont nous avons beaucoup parlé aujourd'hui, et cela me préoccupait.
J'allais rédiger une note de service en réponse à M. Pigeon, indiquant que j'avais reçu son opinion, qu'elle était intéressante, mais que cela ne me faisait toujours pas changer d'avis au sujet de la comptabilisation de cet élément de dépense. J'ai fait distribuer cette ébauche de note de service à certaines personnes au Secrétariat pour connaître leur opinion avant de l'envoyer. On m'a fortement recommandé de ne pas l'envoyer parce que des décisions avaient été prises et parce que je serais taxé d'amertume. À ce moment-là, j'avais démissionné et on m'a conseillé de ne pas envoyer la note de service, toujours en pensant que cela indiquerait que j'étais amer à ce sujet. Mme Cartwright était une des personnes qui a pris connaissance de l'ébauche de note de service.
Deuxièmement, durant la finalisation de cette vérification, d'après ce que je comprends, à deux occasions différentes, les fonctionnaires du gouvernement, dans des lettres adressées au Bureau de la vérificatrice générale, ont fait état de ma participation à ces réunions. Ces deux lettres ont par la suite été retirées. Dans les deux lettres, au départ, les premières versions faisaient état de ma participation à la réunion, mais dans la version finale des deux, on n'en parle plus. Ça, pour moi, c'est une indication du degré de conviction que le gouvernement avait en ce qui concernait mon appui à l'égard des décisions ultimes qui avaient été prises.
Merci de m'avoir donné l'occasion de faire ces derniers commentaires.
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Seulement quelques-uns, si vous me permettez, monsieur le président.
L'un d'entre eux porte sur les exigences qu'impose le Parlement au gouvernement quant à la façon de comptabiliser ses opérations et ses activités. À l'aide de diverses mesures législatives, le Parlement établit de façon très claire comment le gouvernement doit tenir ces livres. Donc, c'est ce que nous essayons de faire, respecter les lois du Parlement.
Le deuxième concerne la nature particulière du problème. Durant toutes les discussions, on a fait référence au fait que si la présentation n'est pas soumise au Conseil du Trésor pour obtenir l'approbation d'une modification contractuelle, il peut s'agir d'une situation imprévue. En d'autres mots, si le Conseil du Trésor ne l'approuve pas ou ne ratifie pas la modification contractuelle, nous pourrions nous retrouver dans une situation imprévue.
Le Conseil du Trésor n'a pas ratifié ni approuvé la modification contractuelle au moment où nous fermions les livres, et par conséquent, cela a été traité comme une situation imprévue dans les livres du gouvernement.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur Morgan.
Si personne d'autre ne veut intervenir, je vais remercier tous les fonctionnaires. La réunion a été très longue. Je crois savoir que certains d'entre vous aviez une autre réunion de 9 heures à 11 heures, c'est donc une très longue journée.
À nouveau, au nom de tous les membres du comité, je tiens à vous remercier de votre présence et de votre témoignage. Merci.
Chers collègues, nous allons maintenant passer au dernier point à l'ordre du jour, c'est-à-dire la distribution, la discussion et l'approbation du compte rendu du comité de direction. Je crois que tout le monde l'a sous les yeux.
Nous allons suspendre nos travaux pendant deux minutes pour ensuite revenir au compte rendu de la réunion du comité de direction.
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La séance est à nouveau ouverte.
D'abord, le procès-verbal de la réunion du comité de direction qui a eu lieu le 18 mai a été distribué à tout le monde. Si vous permettez, je vais souligner les quatre paragraphes.
Je vais expliquer le premier. Le rapport du Sous-comité du programme et de la procédure porte sur le rapport, c'est-à-dire les huit chapitres établis dans le rapport de la vérificatrice générale déposé en novembre de l'an dernier. Comme vous vous en souviendrez, les élections ont été déclenchées peu de temps après, et le comité n 'a pas eu l'occasion d'examiner ni l'un ni l'autre des chapitres. Et quand nous le ferons, nous n'aurons probablement pas le temps d'en examiner beaucoup, s'il en est.
Un membre du comité de direction a recommandé que le comité écrive aux ministères intéressés pour obtenir une mise à jour des recommandations de la vérificatrice et nous attendons une réponse de l'un ou l'autre des comités. Voilà pour le premier point concernant le comité de direction.
Le deuxième point, chers collègues, est que nous devons décider de recommander au comité les chapitres que nous étudierons ensemble. Bien sûr, nous sommes tous conscients que nous ne savons pas exactement quand la Chambre s'ajournera, mais nous allons devoir aller de l'avant en supposant qu'il ne nous reste que sept réunions.
Nous avions déjà décidé de tenir une réunion spéciale pour parler des progrès du comité, mais nous avons décidé d'établir un ordre de priorité dans les chapitres. Vous avez pu constater que notre priorité absolue était le chapitre dont on vient juste de parler, la seconde les premières nations, et ensuite, l'acquisition par TPSGC de bureaux loués. Nous savons pertinemment que nous ne pourrons pas aborder les six chapitres, mais nous allons prendre le temps d'y aller un par un. Selon le calendrier, nous devrons peut-être en remplacer un par l'autre, selon la disponibilité des témoins, mais nous allons certainement vous en informer.
Le troisième élément est particulièrement important pour les nouveaux députés élus à la dernière élection. Au cours de la dernière législature, le comité a rédigé un rapport exhaustif sur l'imputabilité des ministres et des sous-ministres. Nous avons formulé plusieurs recommandations auxquelles le gouvernement a répondu. Je suis d'avis, tout comme d'autres membres du comité, que la réponse à certaines questions était inadéquate et insatisfaisante. Nous demandons à notre comité de déposer notre rapport à nouveau et d'obtenir une réponse du gouvernement au sujet de certaines recommandations.
Le dernier élément, après la réunion sur la fuite, est que nous écrivions au gouvernement pour obtenir une mise à jour des résultats de son enquête, ce qu'il devait faire.
Avez-vous des questions au sujet du compte rendu?