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Monsieur le Président, nous sommes aujourd'hui saisis du projet de loi , un projet de loi très important qui vise à protéger l'intégrité et la santé économique des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de Vancouver-Whistler en 2010.
Le projet de loi est assez court et limité dans le temps. Il contient des annexes qui identifient clairement les mots, symboles et emblèmes qui sont protégés en tant que marques olympiques et paralympiques. Il définit également les entités qui seront protégées par la loi, soit le COVAN, le Comité olympique canadien, le Comité paralympique canadien et leurs partenaires.
De plus, le projet de loi permet l'ajout de nouvelles marques aux annexes pertinentes dans l'éventualité où le Canada serait à nouveau l'hôte des Jeux olympiques et paralympiques.
Le projet de loi établit deux catégories de conduite interdite.
Premièrement, il interdit à toute personne d'utiliser, à l'égard d'une entreprise, une marque olympique ou paralympique, une traduction d'une de ces marques ou toute marque susceptible d'être confondue avec une marque olympique ou paralympique sans le consentement du COVAN ou, après la conclusion des jeux, le consentement du Comité olympique canadien ou du Comité paralympique canadien.
Deuxièmement, il interdirait à certains d’utiliser leur propre marque de commerce ou d’autres marques pour promouvoir leur entreprise ou en faire la publicité d’une façon trompeuse ou susceptible d’amener la population à croire que leurs activités, produits ou services sont officiellement sanctionnés par le COVAN ou l’un des comités, ou qu’ils sont autrement associés aux jeux.
Que se produira-t il si l’un de ces interdits doit s’appliquer? Eh bien, c’est précisément ce sur quoi porte le projet de loi.
Là où ce projet de loi diffère grandement de la Loi sur les marques de commerce, c’est que le COVAN doit obtenir une injonction provisoire ou interlocutoire contre le présumé contrevenant. Comme beaucoup d’entre vous le savent, un tribunal applique normalement le critère en trois parties pour décider s’il y a lieu d’accorder ce type d’injonction. La partie requérante doit établir la gravité de l’affaire à juger et prouver qu’elle risque de subir un préjudice irréparable si les irrégularités se poursuivent en attendant le procès et que la prépondérance des inconvénients est en sa faveur.
Selon ce projet de loi, il incombe au COVAN de prouver la deuxième partie du critère juridique, souvent la plus difficile à établir, soit la notion de préjudice irréparable. Le projet de loi facilite permet au COVAN de faire beaucoup plus facilement respecter ses droits d’une manière juste et équilibrée, et il rassurera les entreprises qui envisagent de conclure un partenariat avec l’Organisation des jeux.
Je dois préciser que la loi envisagée devant arriver à expiration après la période des jeux, la dérogation au critère juridique qu’elle énonce tombera automatiquement avant la fin de 2010.
Cette dérogation au critère du préjudice irréparable est très importante, puisqu’elle permettra au COVAN d’agir rapidement et efficacement contre toute personne ou entreprise enfreignant le programme de partenariat ou de concession de licence. Une chose est sure, c’est qu’il ne manque déjà pas d’exemples de ce genre de comportement. Après la mise en œuvre de cette loi, les jeux seront plus clairement protégés en droit.
Ces protections signifieront-elles que les organisateurs des Jeux olympiques pourront faire tout ce qu’ils veulent et autant qu’ils le veulent? La réponse est non. Ce projet de loi a été soigneusement rédigé pour qu’il réponde à un objectif, celui de faciliter la création de partenariats pour les Jeux de 2010 sans perturber la vie normale des Canadiens.
Je vais vous démontrer cela en quatre points.
Premièrement, le projet de loi ne s’applique que dans un contexte commercial. Par exemple, l’utilisation d’une marque olympique ou paralympique ne sera interdite qu’à l’égard d’une entreprise. Cette expression « à l’égard d’une entreprise », qui est directement extraite du projet de loi, a été reprise de la Loi sur les marques de commerce et a fait l’objet d’interprétations très strictes par les tribunaux.
Cette précision est importante parce que certain médias ont laissé entendre que ce projet de loi pourrait être appliqué en dehors du contexte commercial pour museler la liberté d’expression, de sorte qu’ils serait interdit de parodier les jeux ou de protester contre les jeux, mais ce ne sont là ni l’intention du législateur ni l’effet du projet de loi. Ainsi, si quelqu’un veut parodier les Jeux olympiques dans une saynète, publier un pamphlet, faire des commentaires sur un site web ou dans un article de journal, ou encore critiquer les jeux d’une façon où d’une autre, il lui sera possible de reprendre le slogan des Jeux olympiques ou d’inclure la photographie de la mascotte, s’il le juge utile.
Deuxièmement, le projet de loi est d’application limitée dans le temps. Toutes les mesures d’application spéciales qu’il prévoit s’éteindront le 31 décembre 2010, à la fin de l’année des jeux.
Troisièmement, ce projet de loi renferme une disposition d’antériorité telle qu’il ne s’applique pas à ceux qui auraient adopté ou commencé à utiliser une marque olympique ou paralympique protégée avant le 2 mars dernier, date de présentation du projet de loi à la Chambre. Ainsi, les personnes ou les entreprises qui utilisent déjà une marque olympique ou paralympique dans le cadre d’une activité commerciale pourront continuer à le faire.
Quatrièmement, le projet de loi prévoit un certain nombre de garanties visant à protéger l’utilisation légitime à des fins commerciales d’une marque liée aux Jeux olympiques ou paralympiques. Par exemple, une personne peut utiliser une telle marque dans une adresse, pour désigner le lieu géographique où est située son entreprise, ou dans la mesure où cela est nécessaire pour expliquer au public la nature des marchandises ou des services qu’elle offre.
Enfin, je suis heureux d’informer la Chambre que, en sa qualité d’intendant temporaire du Mouvement olympique au Canada, le COVAN s’est engagé à se prévaloir, d’une façon disciplinée, judicieuse, équitable et transparente, de la protection spéciale que confère le projet de loi , et il émettra des lignes directrices officielles à cet effet dans les prochaines semaines.
Je tiens à soulever un dernier point à propos de l’importance de ce débat sur le projet de loi , et il s’agit du contexte international dans lequel s’inscrit cette mesure législative. Comme je l’ai dit précédemment, les partenariats d’affaires sont devenus extrêmement importants pour l’organisation d’événements majeurs, notamment dans le cas d’événements sportifs internationaux, et c’est pourquoi les gouvernements ont reconnu la nécessité de protéger les droits de propriété intellectuelle liés à de tels événements afin d’attirer les partenaires d’affaires nécessaires.
En fait, une loi similaire a déjà été adoptée au Canada à l’occasion des Jeux olympiques de Montréal en 1976. Cette loi a permis au comité organisateur des Jeux de Montréal d’agir promptement pour contrer la possibilité d’utilisation abusive des symboles olympiques, tout comme le fait ce projet de loi. La protection légale du genre de celle que nous proposons dans ce projet de loi est devenue la norme dans les années 1990.
Les Jeux olympiques qui se sont déroulés aux États-Unis, en Australie, en Grèce et, plus récemment, en Italie ont été des réussites grâce aux solides protections juridiques qui ont été prévues en ce qui concerne les droits de propriété intellectuelle. Les prochains Jeux de Pékin et de Londres ont déjà donné lieu à l’adoption de protections juridiques similaires. Le Canada peut et doit prévoir le même genre de protection au moyen de l’adoption du projet de loi .
Les gens de Vancouver, de Whistler, de l’ensemble de la Colombie-Britannique et de tout le Canada se préparent avec impatience aux Jeux de 2010. Nous sommes on ne peut plus enthousiastes à l’idée d’accueillir le monde entier, de faire connaître notre merveilleux pays et notre magnifique province aux milliers de visiteurs et aux milliards de téléspectateurs qui ont très hâte de voir les Canadiens se mesurer aux meilleurs athlètes du monde et triompher ici même sur notre propre territoire.
Nous savons que, comme ce fut le cas à Montréal et à Calgary, ces Jeux olympiques apporteront des retombées inestimables à notre pays. Le projet de loi procurera au COVAN la protection voulue pour lui permettre de réunir le soutien nécessaire du secteur privé afin que les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2010 soient les meilleurs qu’il nous ait jamais été donné de voir.
Ces jeux présenteront le Canada sous son meilleur jour et stimuleront notre industrie touristique. Ils inspireront une nouvelle génération d’athlètes, les prochains Pierre Lueders, Cassie Campbell et Beckie Scott, et leur légueront des installations de classe mondiale pour qu’ils puissent devenir nos prochains grands champions canadiens.
Comme ce fut le cas à Montréal et à Calgary, ces jeux occuperont une place unique et impérissable dans le coeur et l’esprit de millions de Canadiens et de citoyens du monde entier.
J’exhorte tous les députés à appuyer les Jeux olympiques de Vancouver de 2010 ainsi que nos athlètes en votant en faveur de cette très importante mesure législative, le projet de loi .
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Monsieur le Président, je prends la parole pour participer au débat sur le projet de loi , Loi concernant la protection des marques liées aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques et la protection contre certaines associations commerciales trompeuses et apportant une modification connexe à la Loi sur les marques de commerce.
Le projet de loi a été déposé, comme c’est toujours le cas dans n’importe quel pays où des Jeux olympiques doivent avoir lieu, pour protéger les marques de commerce relatives aux mots et symboles liés aux Jeux olympiques et paralympiques. Il a également pour objet d’empêcher des tiers non autorisés de faire de la publicité d’une façon qui peut suggérer l’existence d’un lien entre les jeux et les biens et services annoncés. C’est ce qu’on appelle le marketing insidieux. Le projet de loi vise donc à prévenir ce genre de publicité trompeuse.
Il est important que la Chambre sache que, pour les députés qui siègent de ce côté-ci, et surtout ceux qui vivent à Vancouver, les Jeux olympiques de 2010 constitueront un événement marquant de la vie en Colombie-Britannique.
Je faisais partie du Cabinet lorsque notre gouvernement a donné son plein appui à la candidature de Vancouver. Je me souviens que j’étais ici et que je regardais notre premier ministre d’alors, Jean Chrétien, debout aux côtés de notre premier ministre provincial, Gordon Campbell, et d’autres, en train de crier littéralement de joie parce que nous venions de remporter les jeux. Pour la province, le gouvernement fédéral, le monde des affaires et différents groupes d'intéressés en Colombie-Britannique et partout au Canada, les jeux de 2010 sont d'une importance capitale.
Nous savons que la Colombie-Britannique est une province magnifique. Nous savons que Vancouver est une ville extraordinaire. Nous le savons tous. Nous savons aussi que lorsque nous avons eu l’Expo, dans les années 1980, la jolie petite ville de Vancouver s’est transformée en magnifique cité. Nous savons que les Olympiques de 2010 feront de ma chère ville une vedette mondiale.
Nous sommes vraiment enthousiasmés — au sein de notre parti, de ce côté-ci de la Chambre, et aussi bien lorsque nous étions au gouvernement que maintenant, dans l’opposition officielle — par les Jeux olympiques de 2010. Nous comprenons parfaitement et appuyons de tout cœur le principe de ce projet de loi, qui étend la protection des marques de commerce aux mots et symboles associés aux Jeux olympiques et paralympiques.
Cela étant dit, je tiens à faire une mise en garde. Lorsque j’ai pris connaissance pour la première fois du projet de loi, j’ai pensé, à titre de porte-parole de mon parti, à prendre contact avec beaucoup de gens de la Colombie-Britannique, avec la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, les groupes d’athlètes, etc. pour savoir si, à leur avis, le projet de loi est bien conçu, s’ils en sont satisfaits tel quel ou s’ils estiment que des amendements peuvent l’améliorer.
J’ai entendu des choses qui m’ont un peu préoccupée. J’ai en fait pris contact avec la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante qui, à ce moment, n’a trouvé rien à redire au projet de loi.
J’ai parlé à d’autres gens. La revue Canadian Business a publié un très grand article sur la question. On craint que le projet de loi ne modifie d’importants aspects de la législation actuelle, qu’il ne supprime les critères appliqués jusqu’ici chaque fois que des Jeux olympiques et paralympiques ont lieu. En effet, le projet de loi ferait disparaître les critères dont les tribunaux se servent pour se prononcer sur une injonction visant à établir que des tiers pourraient causer un préjudice irrémédiable aux jeux ou aux organisateurs. Ces critères n’existeront plus.
En fait, cela pose un problème parce que des petites entreprises et d’autres groupes pourraient, sans le vouloir, avoir fait quelque chose qui leur vaudrait une injonction. On saisirait leur propriété et leurs marchandises sans qu’on ait d’abord démontré qu’ils ont causé un tort irréparable et sans qu’on leur ait permis de payer pour les dommages causés.
Avant toute chose, je pense qu’il est un peu déconcertant pour tous les intéressés de penser que des gens soient reconnus coupables et aient ensuite à prouver leur innocence. Cela va complètement à l’encontre de la manière dont les lois sont appliquées. Le projet de loi prévoirait la prise d’injonctions contre des gens d’affaires et des entrepreneurs qui travaillent dans des zones grises.
À son crédit, le Comité d’organisation des Jeux olympiques à Vancouver, le COVAN, a dit qu’il était très sensible à cette question et qu’il ferait preuve de jugement, et il a promis de ne pas exercer ce nouveau pouvoir sans discernement ou sans considération. C’est excellent. Je suis heureuse de l’entendre. Je n’ai aucune raison de douter que cela se fasse.
Il y ceux qui s’inquiètent un peu. Par exemple, le BCBusiness Magazine était un peu préoccupé par l’exécution de droits sur des marques de commerce non déposées quand certains mots du vocabulaire général des Olympiques sont utilisés, des mots aussi simples que « hiver ». En employant le mot « hiver » seul, on pourrait porter atteinte à une marque de commerce. Le simple mot « or », qui est si courant, pourrait porter atteinte à une marque de commerce. L’emploi des simples mots « médailles » ou « dixième » pourrait contrevenir à cette mesure législative particulière. Il y a 58 mots ou symboles de ce genre qui seront invoqués et qui risquent de faire problème.
Bien des gens, surtout des gens de robe qui ont étudié les lois sur la propriété intellectuelle, entre autres, ont recommandé de faire attention. Par exemple, selon des responsables de la chaire canadienne de recherche en droit d’Internet et du commerce électronique, de la faculté de droit de l’Université d’Ottawa, l’expérience olympique d’autres pays porte à croire que cette mesure législative gênerait artistes, blogueurs et commentateurs sociaux qui craindraient de se retrouver devant les tribunaux par suite de l’emploi d’expressions légitimes.
Qu’est-ce que cela signifie? Que voudra dire tout cela dans le cours de leur travail de tous les jours, comme le fait de poser des questions sur les jeux dans un blogue ou un courriel portant sur les jeux? Cela pourrait porter atteinte à leurs droits. Cela pourrait porter atteinte à leur capacité de simplement formuler toute forme de commentaire social sur les jeux.
Deuxièmement, comme le projet de loi accorde au COVAN le pouvoir d’obtenir une injonction sur la distribution de marchandises qui pourraient constituer une infraction à la loi, cette mesure élimine l’exigence traditionnelle, comme je l’ai dit précédemment, de démontrer un tort irréparable. Bien des gens craignent d’être reconnus coupables avant même de pouvoir prouver leur innocence.
Nous avons entendu un professeur de l'Université de la Colombie-Britannique spécialisé en droit de la propriété intellectuelle qui a dit avoir un problème avec les jeux, car, bien que tout le monde comprenne — et nous, de ce côté-ci de la Chambre, sommes entièrement d'accord — qu'on doit protéger les intérêts des sociétés qui commanditent les jeux, cela rendra les choses très difficiles pour le petit entrepreneur qui n'est pas en mesure de recourir au tribunal pour plaider qu'il n'a pas enfreint ce droit de propriété. Il s'agit là d'un autre problème.
Je vais donner deux exemples, dont l'un est très rigolo. En 2005, un petit groupe tentait de recueillir des fonds pour sauver des furets menacés. Ce groupe a organisé une activité appelée les jeux olympiques du furet, dans lesquels des furets allaient accomplir des tours d'adresse. Le groupe allait récolter des fonds pour protéger les furets.
À la suite des modifications et des mesures de protection instaurées par le comité des Jeux olympiques de 2005 aux États-Unis, les organisateurs n'ont pas pu appeler leurs jeux les jeux olympiques du furet, de sorte qu'ils ont dû les annuler. Nous avons appris que la décision avait vivement déçu un furet nommé Spaz, qui espérait en fait remporter la médaille d'or aux jeux olympiques du furet. Nous pouvons constater comment ces mesures bien intentionnées peuvent entraîner des conséquences. Ce cas est rigolo, mais un autre ne l'est peut-être pas.
Dans ma circonscription, on trouve une pizzeria appelée Olympia Pizza and Pasta Restaurant. Beaucoup de Grecs emploient les mots « olympique », « olympe » ou « olympien », parce qu'ils font partie de la tradition et de la mythologie grecques. On a demandé au propriétaire de retirer les affiches de son restaurant en raison des prochains Jeux olympiques. C'est alarmant, car nous avons trouvé, dans la seule région de Vancouver, 15 entreprises qui utilisent le terme « olympique » depuis des années, d'une agence immobilière à un centre nautique, et, en fait, à un sexothérapeute local qui utilise le mot « olympiques » dans le nom de son cabinet.
Nous devons faire attention aux conséquences involontaires de ce projet de loi, qui est excellent et que les députés de ce côté-ci désirent appuyer. Nous estimons qu'il faudrait examiner certains éléments parmi l'ensemble des principes qu'il renferme.
Nous souhaitons que le projet de loi soit renvoyé à un comité et que celui-ci convoque des témoins, et pas seulement le COVAN, mais aussi des représentants de la petite entreprise et des professeurs de droit qui s’occupent du droit de la propriété industrielle. Nous souhaiterions également rencontrer des athlètes, car nous avons eu des échanges avec Athlètes Canada, organisme qui nous a dit avoir des préoccupations.
Par exemple, un athlète olympique qui habite dans une petite localité aura autour de lui tous les petits requins de la région qui veulent l’aider à remporter une médaille d’or. Ils voudront recueillir de l’argent pour aider ce jeune homme ou cette jeune femme à payer ses frais de déplacement et tout ce dont il ou elle a besoin. Pour recueillir cet argent, ils organiseront peut-être une manifestation dans la ville ou la petite localité en lançant comme message: « Aidez Jean Dupont à se rendre aux Olympiques », ou « Aidez Jean Dupont à remporter l’or aux Olympiques de 2010 ». En ce moment, Athlètes Canada craint de ne même pas pouvoir employer ces messages parce que ce serait une utilisation de la marque de commerce. Les campagnes de financement dans les petites localités, qui sont si fières de leurs athlètes, pourraient être menacées. Je n’affirme pas que ce sera le cas, mais le risque existe.
Je demande que le comité soit prudent et invite certains groupes à comparaître. Un représentant d'Athlètes Canada devrait être au nombre des témoins. Nous voudrions demander à des juristes spécialisés en propriété intellectuelle de comparaître comme témoins. Nous souhaiterions la présence des petites entreprises et de la Fédération de l’entreprise indépendante, en plus de celle du COVAN.
Si des dispositions du projet de loi risquent d’avoir des conséquences préjudiciables et non recherchées, nous pourrions les amender au comité. Nous éviterions ainsi ces conséquences négatives et non voulues que ne souhaite pas le COVAN, à qui j’ai parlé, moi qui suis une fervente partisane des jeux.
Nous voulons assurément que le projet de loi soit renvoyé à un comité. Nous voudrions que le nombre voulu de témoins y comparaissent de façon que nous puissions étudier cette question. Nous pourrons ensuite, à la Chambre, donner un appui sans réserve aucune à un projet de loi amendé.
Pour l’instant, j’appuie le projet de loi, mais avec la réserve que j’ai expliquée. Ce sont des choses simples. Si nous sommes animés de bonnes intentions, nous pourrons tous travailler au comité et régler ces questions très clairement, en toute ouverture et transparence. Nous pourrons ensuite dire enfin que c’est dans ce sens qu’il faut travailler et que nous allons tenir les meilleurs Jeux olympiques que le Canada ait jamais connus. Bien sûr, Whistler et Vancouver brilleront de tous leurs feux. Soudain, tout le monde voudra venir dans cette province et dans cette ville pour voir les Jeux olympiques les plus inusités de toute l’histoire des Jeux d’hiver.
Les visiteurs viendront à un endroit où ils pourront skier dans les montagnes et jouer au golf ou au soccer sur les gazons verts de Vancouver en même temps. Je ne pense pas qu’il y ait jamais eu des Jeux olympiques d’hiver où cela était possible, car c’était partout l’hiver. Les visiteurs pourront avoir l’hiver à Whistler et venir ensuite à Vancouver faire du vélo sous les cerisiers en fleurs, puisque la floraison a souvent lieu en février ou au début de mars dans ma province, la Colombie-Britannique, et dans la ville de Vancouver.
Nous sommes fiers de ces jeux et nous les appuyons. Nous appuyons l’objet du projet de loi .
Je tiens simplement à rappeler que nous entretenons certaines réserves. Ces réserves ne viennent pas simplement du caucus libéral. Nous nous sommes entretenus avec des chefs d’entreprise. Nous avons parlé avec des professeurs de droit spécialisés en propriété intellectuelle. Nous nous somme entretenus avec un grand nombre d’intéressés qui aimeraient obtenir des précisions et avoir la garantie que ce projet de loi va donner les résultats escomptés, c’est à dire qu’il permettra de protéger les symboles olympiques et paralympiques, mais également les petits entrepreneurs qui veulent participer à cette vaste entreprise et qui veulent s’assurer que leurs athlètes seront en mesure de faire de leur mieux. Ils veulent apporter leur appui à cette vaste entreprise. Ils veulent pouvoir utiliser fièrement certains symboles et certaines marques, mais ils craignent pour l’instant que cela ne soit pas possible.
Cela dit, je suis prête à répondre aux questions que vous me poserez pour que personne ne doute de mon désir de voir ce projet de loi transmis au comité afin que nous puissions y discuter du genre de problème qui nous préoccupe et le modifier pour que tout le monde puisse profiter de ce qui sera, j’en suis certaine, les meilleurs Jeux Olympiques d'hiver que le monde aura vus. Ces jeux se dérouleront dans une collectivité multiculturelle où l’on retrouve de nombreuses formes d’expressions culturelles et artistiques, notamment grâce à la présence des peuples autochtones de la côte Ouest, des gens très fiers qui pourront présenter la splendeur de la culture autochtone au côté de nombreuses autres cultures: chinoise, asiatique, ukrainienne, écossaise et celte, qui toutes jouent un rôle déterminant dans notre partie du monde.
L’une des choses qui nous a amené à adhérer aux Jeux Olympiques de 2010, c’est qu’il ne s’agira pas simplement d’un spectacle de sports d’hiver, mais d’une vitrine grâce à laquelle le Canada pourra s’afficher en tant que membre du concert des nations. Le Canada pourra montrer qu’il est une terre d’accueil pour toutes les cultures, une terre où les gens viennent partager des valeurs et des expériences communes dans la fierté de leur appartenance à cette culture universelle qui est la leur. Ils veulent montrer tout cela au reste du monde et présenter la ville et la montagne remarquables de Whistler. Ce pourrait être des jeux de rêve, puisqu’à une demi-heure de Whistler, du côté de Vancouver, il y aura des paysages verdoyants, couverts de fleurs.
Tout cela signifiera énormément pour le Canada. Nous espérons que ces jeux seront une réussite. Nous souhaitons que cette mesure législative soit modifiée pour que le succès soit retentissant.
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Monsieur le Président, dans la foulée de l'organisation de la XXI
e Olympiade d'hiver à Vancouver et Whistler en 2010, nous sommes aujourd'hui, en tant que parlementaires, appelés à poser une pierre supplémentaire dans l'établissement de règles claires et précises qui s'appliqueront à toutes les entreprises souhaitant prendre part à cette célébration. À titre de porte-parole du Bloc québécois en matière de sports, j'ajoute ma voix à toutes les autres qui débattront du projet de loi , déposé en mars dernier par le .
Tout d'abord, je tiens à préciser que ce projet de loi permettra au Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver, communément désigné sous le nom de COVAN, de se conformer aux exigences du Comité international olympique, ou CIO, auquel il est lié par contrat. En effet, afin de respecter les règles édictées dans la Charte olympique, le COVAN est tenu de s'engager à protéger les mots et les symboles olympiques de manière adéquate, faute de quoi il pourrait être l'objet de sanctions de la part du CIO. Le premier chapitre de la Charte olympique précise ainsi, entre autres que « [...] l'approbation d'emblèmes olympiques par le CIO peut être retirée si les Comités nationaux olympiques concernés ne prennent pas toutes les mesures possibles pour protéger leurs emblèmes olympiques et informer le CIO de cette protection. »
Bien sûr, la Loi sur les marques de commerce, dans sa forme actuelle, protège déjà les marques olympiques et paralympiques des utilisations frauduleuses. Cependant, étant donné l'importante contribution des partenaires privés, le COVAN souhaite que des protections législatives plus ciblées soient adoptées par cette Chambre, afin de rassurer à la fois l'ensemble de ses partenaires et le CIO. Déjà, pour les Jeux olympiques de Montréal, en 1976, le Parlement avait adopté une législation similaire à celle qui nous est aujourd'hui proposée. De plus, au cours des dernières années, d'autres pays hôtes se sont conformés aux exigences du Mouvement olympique en adoptant une loi visant à protéger les marques olympiques. Ce fut ainsi le cas pour les Jeux de Sydney, en 2000, et pour les futurs Jeux d'été de 2012 qui se tiendront à Londres.
Si elle est utilisée avec discernement, la nouvelle loi n'entravera pas les droits des citoyens des associations sportives qui souhaitent célébrer l'olympisme, mais permettra plutôt aux entreprises, qui engagent des sommes importantes dans l'aventure olympique, de protéger leur investissement. Pour nous assurer que, dans l'avenir, la tenue de manifestations semblables soit encore possible, il est primordial de créer un climat de confiance qui encourage l'implication des commanditaires.
Dans cette optique, le projet de loi s'attaque aux contrefaçons et à l'usage non autorisé de la notoriété ou de la popularité d'un événement que les spécialistes appellent « marketing insidieux ».
Les principaux commanditaires des Jeux de Vancouver appuient l'adoption précoce de cette loi, car le marketing insidieux est une « est une forme de “parasitage” permettant à un annonceur d'essayer de s'associer à un événement ou simplement de profiter d'une partie de la publicité entourant un événement, mais sans y participer réellement ». En facilitant les recours juridiques en cas de détournement des marques olympiques et paralympiques, le projet de loi permettra au COVAN de garantir aux commanditaires autorisés des droits exclusifs contribuant ainsi au financement de l'événement. En d'autres termes, comme je le disais précédemment, cette loi donnera l'assurance aux entreprises qui s'associent aux jeux que leur investissement sera respecté, et donnera au COVAN un levier de plus afin de rassembler suffisamment de fonds.
Quoique nous appuyions ce projet de loi par souci de respect envers les acteurs du milieu sportif québécois et canadien, je tiens à préciser que nous voulons également soutenir les petits commerçants qui, sans penser à mal, souhaitent célébrer la venue des jeux dans leur région. En conséquence, je rappelle que le COVAN s'est engagé à utiliser cette loi dans la mesure la plus minimale possible, en faisant preuve de discernement et d'équité. Des exceptions sont également prévues dans certains cas afin de ne pas brimer les entreprises qui auraient commencé à utiliser un terme lié à l'olympisme avant le premier janvier 1998, et la loi elle-même ne doit être valide que pour un temps limité, c'est-à-dire qu'elle cessera de s'appliquer, comme le précisent les articles 13 et 15 du projet de loi, le 31 décembre 2010.
Le COVAN a aussi l'intention d'entreprendre une campagne d'éducation au rôle de la marque olympique et doit définir des lignes directrices claires quant à son utilisation, tout en encourageant les collectivités à participer activement aux jeux afin que tous les acteurs potentiels de ce projet, du citoyen à la grande entreprise en passant par les associations et les petits commerçants, se sentent inclus dans sa réalisation et s'y investissent pleinement.
En protégeant les marques olympiques et paralympiques — ce qui inclut tous les noms, phrases, marques, logos et concepts liés au Mouvement olympique —, on garantit donc que seuls les commanditaires dûment accrédités pourront les utiliser, et qu'aucune personne ou entreprise ne pourra se les approprier sans contribuer au financement des Jeux. Il est pertinent de préciser que, sur un budget d'exploitation totalisant 1,7 milliard de dollars pour les Jeux de Vancouver, la contribution des partenaires commerciaux équivaut approximativement à 725 millions de dollars. Ainsi, selon le COVAN:
[...] les produits des commandites et de l’octroi de licences sont essentiels à la réussite de l’organisation et de la tenue des Jeux d’hiver de 2010, à l’enrichissement des fonds offerts aux athlètes canadiens ainsi qu’à l’héritage sportif et culturel qui sera légué à toute la population canadienne.
Je m'attarderai à présent sur cette dernière citation. Cet héritage sportif et culturel des Jeux de Vancouver dont le COVAN fait mention tient aussi au respect du bilinguisme, tant dans les préparatifs que dans la tenue proprement dite des Jeux. Je rappelle qu'en octobre 2005, un accord de collaboration entre le gouvernement du Québec et le COVAN a été signé afin de promouvoir la dualité linguistique et la spécificité de la culture et de l'identité québécoise. Cet accord prévoit également que le gouvernement du Québec soutiendra le COVAN dans ses efforts pour assurer la présence du français à toutes les étapes des Jeux, conformément d'ailleurs aux exigences de la Charte olympique, les deux langues officielles du Mouvement olympique étant le français et l'anglais.
Je précise que, malgré cet accord, dans un rapport déposé en février dernier et intitulé Refléter la dualité linguistique lors des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010: une occasion en or, les membres du Comité sénatorial permanent des langues officielles déclaraient:
[...] il reste certains défis à relever pour assurer la prise en compte entière et équitable des deux langues officielles dans l’organisation des Jeux de 2010. Le Comité estime que des actions concrètes doivent être prises dès maintenant pour garantir, notamment: le respect des critères linguistiques lors du choix des villes hôtes, le financement adéquat des organismes francophones pour la mise sur pied de projets entourant les Jeux de 2010, la représentation des communautés francophones au sein du COVAN et dans les célébrations culturelles associées aux Jeux, la diffusion des Jeux à l’ensemble du public francophone et anglophone et la signalisation bilingue à l’extérieur des villes hôtes.
Bien que le COVAN se soit dûment engagé à respecter les deux langues officielles, il lui reste donc encore à prendre les mesures nécessaires afin de respecter cet engagement. Un des problèmes principaux concerne la transmission télévisuelle des compétitions, et il faut impérativement s'assurer que les téléspectateurs seront respectés en demandant aux diffuseurs responsables d'assurer aux publics francophone et anglophone une couverture équivalente des épreuves.
Ces Jeux sont l'occasion, pour les athlètes québécois comme pour les athlètes canadiens, de prendre la pleine mesure d'eux-mêmes, de leur talent, de leurs forces et de leur persévérance. Pour les spectateurs aussi, qu'ils assistent en direct aux compétitions ou qu'ils les suivent avec intérêt grâce au petit écran, les Olympiades sont importantes: au cours de cet événement d'envergure internationale, ils se reconnaîtront dans les athlètes qui les représentent, ils s'identifieront à leurs difficultés et à leurs victoires, s'en inspireront. Ce sentiment d'identification et de fierté passe par le respect du français et sa mise en valeur.
Le respect du bilinguisme à Vancouver importe d'autant plus que, bien que le français ait le statut de langue officielle au sein du Mouvement olympique, cela ne l'a malheureusement pas empêchée de reculer sur plusieurs plans lors de la tenue des derniers Jeux. « On devrait dire aux villes qui se présentent qu'elles doivent s'engager avec des garanties en béton à l'égard des langues officielles et qu'elles doivent démontrer comment elles vont le faire » rapportait Lise Bissonnette qui agissait à titre de Grand Témoin de la Francophonie lors des Jeux de Turin. Ainsi, pour l'instant, il est déplorable que la dualité linguistique des villes qui présentent leur candidature pour la tenue des Jeux ne soit pas prise en compte, que ce soit au sein du Comité International Olympique ou au sein du Comité olympique canadien.
Dépassant les strictes limites du contexte olympique, les membres du Comité sénatorial permanent des langues officielles déplorent également, dans leur rapport, le fait que le français et l'anglais ne jouissent pas du même statut dans le système sportif canadien. À titre d'exemple, si la Politique canadienne du sport prévoit certaines mesures pour soutenir le bilinguisme, il n'en va pas de même pour la Politique sur le sport pour les personnes ayant un handicap. Ainsi, d'après tous les témoins entendus par le comité, il reste beaucoup de travail à faire pour garantir l'offre équitable de services et de mécanismes de soutien aux athlètes dans les deux langues officielles.
Toujours selon le rapport du comité, Sport Canada reconnaît d'ailleurs qu'il lui reste beaucoup de chemin à faire pour garantir aux athlètes francophones un accès équitable au sport de haut niveau. Plus grave encore, dans une étude publiée en 2000, l'ancienne commissaire aux langues officielles Dyane Adam affirmait que les défaillances du système sportif canadien sur le plan linguistique avaient des répercussions sur le développement global des athlètes francophones.
Si, au quotidien, la langue française est souvent malmenée ou négligée dans le milieu sportif canadien, il faudra donc redoubler de vigilance pour qu'elle ait la place qui lui revient lors des Jeux de Vancouver. Ultimement, le français doit être intégré au développement de la philosophie olympique au Canada.
Car au fond, l'olympisme est une philosophie de vie qui, selon la Charte olympique, exalte et combine en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l'esprit. Alliant le sport à la culture et à l'éducation, peut-on lire dans la charte, l'olympisme se veut créateur d'un style de vie fondé sur la joie dans l'effort, la valeur éducative du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels. L'olympisme, c'est donc plus qu'une attitude, c'est un mode de vie, un esprit qui se transmet de génération en génération, et les Jeux de Vancouver seront l'occasion de faire la promotion du sport et d'assurer la relève. Ainsi, les jeunes athlètes que j'ai eu récemment la chance d'encourager lors des Jeux du Canada ont été inspirés par leurs aînés, mais ce sont eux, à leur tour, qui inspireront leurs cadets en 2010.
De même, chaque année, les Jeux du Québec contribuent, dans une mesure non négligeable, au développement de l'esprit olympique. Sports-Québec et tous ceux qui contribuent à l'organisation de ce grand rassemblement sont animés par la volonté de transmettre aux jeunes les valeurs qui sont celles de l'olympisme. Cet événement sportif, qui est une initiative originale du Québec, permet d'encourager l'émergence de l'élite sportive de demain. Les jeunes athlètes qui y participent sont, au même titre que les olympiens, animés d'une remarquable volonté de dépassement. C'est avec tout leur coeur qu'ils donnent, dans chaque épreuve, le meilleur d'eux-même. Pour eux, ces championnats sont des Olympiques à leur mesure, et c'est souvent lors de ces rencontres qu'ils trouvent la motivation nécessaire pour poursuivre leurs efforts et atteindre des objectifs toujours plus élevés.
Parce que ces Jeux sont une étape importante sur le chemin qui mène aux Olympiades, je tiens d'ailleurs à remercier les bénévoles qui s'impliquent corps et âme dans la tenue d'événements semblables, sans oublier les villes hôtes, qui déploient des trésors d'énergie pour mener à bien leur mission. Je pense ici particulièrement à la MRC de L'Assomption, qui a accueilli les Jeux d'hiver en mars dernier, et à la Ville de Sept-Îles, où se tiendra, du 3 août au 11 août prochains, la 43e finale des Jeux du Québec. J'en profite pour y donner rendez-vous à tous ceux qui voudraient être témoins de la vitalité et de l'enthousiasme qui caractérisent la relève sportive québécoise.
Quand je pense à l'esprit olympique, certains noms me viennent spontanément à l'esprit. Ainsi, pour les Hamelin qui habitent à Sainte-Julie dans ma circonscription, le patinage de vitesse est plus qu'un sport: c'est une valeur inscrite dans la vie familiale. Tous les Québécois connaissent désormais Charles Hamelin qui fut sacré, à Milan en mars dernier, vice-champion du monde des épreuves de patinage de vitesse sur courte piste. Il remportait, quelques jours plus tard, les Championnats du monde par équipes dans la même discipline. Charles a aussi laissé sa marque à Turin en 2006. Avant peu, il semble que le nom de son frère François sera tout aussi familier aux amateurs de sport québécois.
Détenteur du record national junior sur 1000 mètres, François a reçu, lors de la Soirée des lauréats montréalais de 2006, le titre d'athlète espoir, alors que le père des deux champions, Yves Hamelin, était désigné entraîneur développement de l'année. Les deux frères ont tous deux commencé très tôt à patiner et ont pu compter sur les conseils éclairés de leur père. Ce précieux esprit d'émulation correspond à celui dont le Mouvement olympique souhaite faire la promotion.
Dans le même ordre d'idées, les succès que connaît aujourd'hui Charles Hamelin, mais aussi François-Louis Tremblay, Olivier Jean et Kalyna Roberge, pour n'en nommer que quelques-uns, ne sont pas étrangers aux réussites passées du grand patineur qu'était Marc Gagnon, récemment intronisé au Temple de la renommée olympique du Canada. Quatre fois champion du monde, deux fois vice-champion et membre de l'équipe canadienne à 15 ans, Gagnon a mis un terme à sa prolifique carrière après les Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002, où il est devenu l'athlète le plus médaillé aux Jeux olympiques d'hiver de l'histoire québécoise et canadienne. Après trois participations aux Jeux et cinq médailles olympiques, dont trois d'or, il réussissait à surpasser Gaétan Boucher, une autre figure incontournable du sport au Québec. Peut-être plus encore que le nombre impressionnant de titres et de médailles amassés, ce sont l'énergie et la personnalité de Marc Gagnon qui en ont fait l'un des athlètes québécois les plus importants des dernières années, et c'est cet esprit qu'il a transmis à la relève afin de poursuivre, en quelque sorte, la lignée olympique.
Dans d'autres disciplines, également, cette filiation olympique est manifeste. Si aujourd'hui Alexandre Despaties, triple médaillé d'or du Grand Prix de Montréal il y a quelques semaines, est un des espoirs olympiques les plus précieux du Québec, c'est parce que d'autres lui ont montré la voie. La victoire de Sylvie Bernier aux Jeux olympiques de Los Angeles, en 1984, est ainsi liée au couronnement de Despaties, qui recevait il y a peu le Prix international du meilleur plongeur mondial en reconnaissance de ses performances des quatre dernières années.
Dans le milieu sportif québécois, l'esprit olympique est donc bien vivant. Au nombre des personnes qui incarnent de manière particulièrement frappante cet idéal, j'aimerais aussi mentionner la grande championne de course en fauteuil roulant qu'est Chantal Petitclerc. Depuis 1992, Chantal Petitclerc a accumulé 16 médailles paralympiques et une médaille olympique. Elle est détentrice de plusieurs records mondiaux et continue de batailler pour que son sport soit reconnu comme discipline olympique officielle. Depuis 1995, elle est la porte-parole du Défi sportif des athlètes handicapés, qui réunissait cette année près de 3 000 compétiteurs. En plus d'être une athlète exceptionnelle, Chantal Petitclerc a le don d'exprimer ce qui la motive et de transmettre aisément la passion qui l'anime, ce qui fait d'elle une conférencière recherchée. Elle figurait récemment au palmarès des personnalités les plus admirées des Québécois, impressionnés par ses succès sportifs mais également par sa personnalité rayonnante. Force, courage, ténacité, équilibre, bonne humeur: Chantal Petitclerc est, au-delà du cadre sportif, une incroyable source d'inspiration.
Avant de conclure, permettez-moi de saluer Christiane Ayotte et toute son équipe de chercheurs qui, infatigablement, consacrent leurs efforts à déjouer les manoeuvres d'individus pour lesquels l'or vaut son pesant et qui n'hésitent pas à troquer la santé des jeunes contre l'atteinte de performances surhumaines. Grâce à ces policiers en sarraus, ce grand élan vers l'excellence et l'atteinte d'objectifs audacieux, dans l'esprit de la devise olympique « Plus vite, plus haut, plus fort », peut se réaliser d'une manière plus saine.
Alors que, de plus en plus, la sédentarité prend le pas sur la vie active, il faut donner l'occasion à tous, dans leur vie quotidienne, de s'inspirer des exemples de courage et de persévérance que nous proposent les athlètes. À cette fin, il importe de donner au COVAN tous les moyens législatifs nécessaires à la réalisation de cette colossale entreprise qu'est la réalisation d'une Olympiade moderne, où enjeux financiers et commerciaux doivent se conjuguer le plus étroitement possible avec réussite environnementale, sociale et, bien entendu, sportive.
Vous comprendrez donc que le Bloc québécois appuiera le projet de loi au niveau du principe et, lors de la deuxième lecture, nous entendrons avec grand plaisir les témoins qui seront convoqués au Comité de l'industrie pour en connaître davantage.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , que le gouvernement a présenté pour assurer la protection des marques liées aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques qui auront lieu à Vancouver en 2010. J'ai travaillé en étroite collaboration avec mes collègues de la Colombie-Britannique, étant donné qu'il s'agira d'un moment unique de l'histoire, non seulement de notre pays, mais tout particulièrement de la population de la côte ouest, et je tiens donc à en parler.
J'estime que les politiciens doivent toujours faire connaître franchement leur optique particulière pour que les gens qu'ils représentent sachent bien à quelle enseigne ils logent. Les politiciens ont une certaine tendance à s'identifier au sport et à y être associés, notamment parce que les gens aiment mieux les sports que les politiciens, ce qui nous donne un bon exemple, à mon avis, de l'acuité d'esprit du Canadien moyen.
Dans ma jeunesse, à Timmins, j'avais l'impression que nous n'existions pas. Sur le plan culturel, nous n'étions jamais présents, ni à la télévision nationale, ni à la radio. Notre seule occasion de recevoir une image de nous-mêmes nous était donnée le samedi soir, lorsque les Canadiens de Montréal jouaient et que Frank Mahovlich était de la partie. Frank Mahovlich provenait de Shumacher. Nous avions l'impression d'exister quelque part sur la planète grâce à Frank Mahovlich ou à Bill Barilko, ou aux soeurs Kreiner, des olympiennes de grande envergure.
Sans prétendre faire partie de cette grande tradition sportive du Nord de l'Ontario, je ne me ferai pas passer non plus pour le pire joueur de hockey jamais vu dans le Nord de l'Ontario et dans la ville de Timmins. Cependant, si on dressait la liste des 10 pires athlètes du Nord de l'Ontario, je serais peut-être du nombre. Je me souviens même d'être revenu à la maison, lorsque j'étais petit garçon, en disant à mon père que je n'étais pas capable d'attraper une balle de baseball. Je n'étais pas capable de compter un but. J'étais plutôt habile à faire des coups sournois, mais j'ai certainement dépassé ce stade, comme pourront en témoigner mes collègues.
Je me souviens d'avoir demandé à mon père de m'expliquer pourquoi, dans une région qui comptait un si grand nombre d'athlètes, la famille Angus était si dépourvue des compétences les plus élémentaires pour la coordination oeil-main. Mon père m'a alors appris que c'était le cas depuis des générations. Il m'a expliqué que lorsque le bon Dieu avait distribué la coordination oeil-main, les Angus étaient dans une autre salle en train de prendre un coup.
Je me sens donc tenu de dire la vérité aux gens d'ici et de par chez nous. Je n'oserais jamais prétendre que je suis capable de gagner quoi que ce soit dans le monde du sport. Cependant, cela ne veut pas dire que je ne suis pas un amateur enthousiaste.
Lorsqu'on parle des Olympiques on parle d'un événement qui rassemble les meilleurs jeunes athlètes du Canada et du monde entier. On parle aussi des répercussions d'un tel événement sur une ville, car en effet les Olympiques transforment de façon permanente le visage d'une ville aux yeux de la communauté internationale.
Que l'on pense à Calgary et à Montréal, Ce sera la même chose pour Vancouver. Pour moi, la ville de Sarajevo a marqué ma mémoire comme étant un symbole de bonne volonté internationale et de rassemblement cosmopolite. La tragédie qui a frappé Sarajevo ultérieurement a d'autant plus plus marqué notre imaginaire que cette ville était un symbole olympique qui allait désormais symboliser l'espoir perdu.
Les répercussions que les Jeux olympiques de 2010 auront pour Vancouver et la région de Whistler seront phénoménales pour la Colombie-Britannique. Cet événement assurera à Vancouver une place de choix dans le XXIe siècle. En tant que gouvernement et parlementaires, nous avons un rôle sérieux à jouer pour assurer la réussite unique de ces jeux.
Que l'on pense aux Jeux olympiques de Montréal. Grâce d'abord à l'Expo, puis aux Jeux olympiques, Montréal est devenue à tout jamais une ville internationale. Malheureusement, en tout cas dans le reste du Canada, on a aussi associé Montréal au maire Drapeau qui a laissé en héritage une dette monumentale.
Après cette expérience, les municipalités et les gouvernements ont dû montrer comment ils s'y prendraient pour que leurs Jeux olympiques soient une réussite. Ils ont dû démontrer comment leurs jeux se comparaient à d'autres jeux. Les Jeux olympiques doivent toujours être les meilleurs qui soient. Cette exigence exerce une pression énorme sur un pays, une région et une ville, car ils doivent proposer toujours plus par rapport aux jeux précédents. Dans l'ère où nous vivons, la télévision diffuse des images 24 heures sur 24, sept jours sur sept, et Vancouver, sa région et tout le Canada en fin de compte retiendront alors l'attention internationale.
La tenue des jeux entraîne des coûts financiers énormes. À titre de parlementaires, nous devons faire notre possible pour que le COVAN puisse travailler avec le Comité international olympique et le Comité paralympique, et s'occuper des questions de commandite.
Je vais parler du projet de loi , parce que je crois que c'est une mesure législative importante. Il faut s'occuper de la question des produits de contrebande et du marketing insidieux, afin d'assurer un bon climat commercial et de faire en sorte que les gens qui investissent dans les jeux ne soient pas injustement lésés.
En même temps, comme c'est toujours le cas dans le droit sur les marques de commerce et les droits d'auteur, il faut rechercher un équilibre. Les lois sont un instrument grossier. Lorsque nous proposons une mesure législative, particulièrement comme celle-ci, qui tente de traiter de tous les aspects et de tous les détails, nous créons un outil très gros et très difficile à manier, qui peut avoir des conséquences non souhaitées. Ce risque existe dans le cas de tous les projets de loi.
Nous devons réfléchir et nous assurer de fournir les outils qui préviendront le marketing insidieux déloyal, qui mine la valeur des commandites. Nous comptons sur le secteur privé pour fournir des sommes énormes. Or, les sociétés qui investissent cet argent ont certainement le droit d'être protégées contre la contrebande injuste de logos olympiques faite par des individus qui ne veulent pas parrainer l'événement.
Toutefois, comme je viens de le dire, tout est une question d'équilibre en ce qui a trait aux marques de commerce et aux droits d'auteur. Il faut s'assurer que la mesure législative que nous proposons n'aura pas de conséquences injustes et non souhaitées pour les petits organismes et pour les entreprises familiales. Il faut s'assurer que cette mesure n'empêchera pas les citoyens de Vancouver, de Whistler, ou de tout autre endroit au Canada, de participer à un débat ou à une discussion sans être l'objet de procédures injustes, ou sans devoir aller devant les tribunaux pour prouver qu'ils n'empiétaient absolument pas sur les marques de commerce.
Il faut voir comment nous pouvons concilier ces deux aspects, parce qu'il y a une gamme très étendue de marques de commerce et de mots qui sont protégés. Il y en a environ 75 qui sont proposés pour les Jeux de Whistler alors qu'il n'y en avait trois à Montréal. La situation a donc beaucoup changé.
Des mots tels que « dixième », « hiver » et « Vancouver » seront protégés comme une marque de commerce. Comment ferons-nous pour nous assurer que ces termes font l'objet d'une utilisation équitable? Nous comprendrions si les cinq anneaux olympiques étaient utilisés par une chaîne de restaurants à service rapide qui ferait concurrence à une autre chaîne beaucoup plus grosse qui, elle, aurait payé pour avoir le droit de se servir de ce logo.
On pourrait certainement faire valoir que le fait d'utiliser les cinq anneaux et de dire « Venez goûter à nos frites olympiques » serait une violation de marque de commerce. Toutefois, qu'en est-il de l'emploi de mots précis tels que « vingt et unième » et « Vancouver »? Comment faire pour s'assurer que ces termes sont employés de façon normale et équitable? La notion d'utilisation équitable intervient dans tout dossier sur le droit d'auteur. Comment faire pour que cette mesure législative ne fasse pas obstacle à l'utilisation équitable de mots tels que « vingt et unième » et « Vancouver »?
Je suis particulièrement inquiet à propos du logo qui a été choisi, l’inukshuk, qui, à mon avis, est un symbole fantastique. C'est devenu un symbole du Canada, mais c’est principalement un symbole des Premières nations. Il vient de notre Grand Nord. C’est maintenant un emblème des Jeux olympiques. On s’est tout à coup approprié ce symbole de nos Premières nations en ce sens qu’on en a fait un symbole bénéficiant de la protection conférée aux marques de commerce.
Les voyageurs peuvent voir ce symbole partout dans le Nord du Canada, et pas seulement sur les terres des Inuits ou dans l’Arctique. C’est devenu un symbole courant. C’est un symbole que tout le monde utilise. Je suis très inquiet de voir qu’on confère soudainement à cet emblème olympique la protection d’un brevet quand, en fait, il s’agit d’un symbole qui appartient aux communautés des Premières nations depuis je ne saurais dire combien de temps. Cette question, qui a d’ailleurs été soulevée au caucus du NPD, me préoccupe vraiment.
Nous sommes particulièrement inquiets du fait qu’on ait voulu ici être aussi précis. Je comprends les commentaires formulés par le député conservateur qui est intervenu précédemment et qui a dit que cette protection ne s’appliquerait qu’en cas d’utilisation commerciale abusive. Cette protection n’empêchera pas les observations satiriques, les propos populaires, le blogage, etc. Cela montre bien, certes, qu’on vise le juste milieu, mais cette intention doit être explicite dans la loi afin que nous ayons la conviction qu’il ne s’agit vraiment que d’empêcher l’utilisation illégitime d’une emblème dont on a pris soin, à juste titre, de se réserver le droit exclusif d’utilisation.
Une de mes inquiétudes, c’est que le droit repose sur des précédents et qu’on me semble abriter sous une immense tente, pendant une courte période limitée par une disposition de caducité, l’interdiction d’utiliser les mots « tente », « Vancouver », « hiver » ou « or ». Cependant, sous cette tente, nous mettons en place tous les étalons de protection possibles dans notre loi et notre politique sur les marques de commerce. Cette modification touche également la question des droits d’auteur, car il s’agira là du plus important changement apporté d’un seul coup à la Loi sur les marques de commerce depuis 50 ans. Essentiellement, ce que cela signifie, c’est que, lorsqu’il y aura apparence d’utilisation abusive d’une marque de commerce de la part d’une personne, on obligera cette personne à cesser immédiatement d’utiliser cette marque. Il lui incombera alors de prouver qu’elle n’a pas utilisé abusivement la marque de commerce en question.
Nous avons été témoins de tentatives similaires dans le rapport Bulte sur le patrimoine au regard de la législation sur le droit d’auteur, qui proposait d’obliger toute personne soupçonnée d’utiliser abusivement sur le web du matériel protégé par un droit d’auteur de fermer immédiatement son site web. L’inversion du fardeau de la preuve est en soi quelque chose d’inquiétant. Certes, dans le cas qui nous occupe, une personne pourrait toujours dire qu’elle n’utilisait ce symbole que pour la durée des Jeux de Vancouver, et tout retournera à la normale, mais nous aurons alors créé des précédents sur la façon dont nous faisons nos lois sur les marques de commerce au Canada.
Certains ont publiquement critiqué le projet de loi en disant que nous essayons de créer une loi d’intérêt spécial pour une courte période, et qu'après, nous passerons à autre chose.
S’agissant de la question plus vaste du droit des marques de commerce et du droit d’auteur, je sais que, ces dernières années, on s’est beaucoup interrogés sur l’orientation que le Canada devrait prendre et on s’est demandé si nous ne sommes pas effectivement un scandaleux paradis de trafiquants de copies piratées, comme certains lobbyistes on voulu nous le faire croire. On s’est aussi posé la question de savoir si nous ne devions pas commencer à nous doter d’un cadre législatif tourné vers le XXIe siècle afin de traiter des questions de marque de commerce et de droits d’auteur à l’ère du numérique. Voilà les questions dont nous allons devoir parler.
J’envisage le projet de loi de façon plus large, soit comment établir et protéger les droits des entreprises d’investir dans un événement aussi important que les Jeux de Vancouver et comment évaluer les répercussions possibles de ce projet de loi sur le petit café familial du Nord de la Colombie Britannique qui voudrait vendre du café or et argent. Je veux déterminer si les droits d’un commerce de ce genre ne risqueraient pas d’être injustement enfreints.
Le COVAN nous a promis de respecter ces droits et je me plais à penser qu’il le fera de façon judicieuse, ce qui sera rassurant. Cependant,c'est une question que nous devons nous poser.
Si nous donnons une interprétation très large à la notion d’abus et si nous nous attendons à ce qu’elle ne soit appliquée que dans certaines circonstances, après avoir donné aux parties lésées le droit de poursuivre les contrefacteurs éventuels, j’ai l’impression que c’est effectivement ce qui va se passer et que les contrefacteurs seront poursuivis. Nous devons veiller à parvenir à un équilibre dans cette loi.
J’insiste sur le fait qu’il est important de disposer d’un cadre qui nous permettra de nous assurer que les jeux organisés par le COVAN connaîtront tout le succès qu’ils méritent pour produire les revenus nécessaires. La seule façon d’y parvenir consiste à garantir une certaine protection des marques de commerce dans la loi pour bien montrer que nous sommes sérieux dans notre lutte contre la contrefaçon. Cela doit être compris.
La question est plus de savoir comment nous allons réaliser l’équilibre entre les droits des uns et des autres, que de nous demander si nous appuyons le projet de loi. Il faudra que le comité fasse un peu de travail pour s’assurer que ces droits soient équilibrés et que nous n’utiliserons pas une bombe atomique pour tuer une mouche, c’est à dire pour détruire le petit commerce qui doit avoir, à juste titre, la possibilité et le droit de prendre part à une célébration aussi importante que celle des Jeux de Vancouver.
Il y a l'exemple du restaurant Olympia, à Vancouver, qui portait ce nom depuis longtemps déjà. Il y a eu beaucoup de causes semblables en droit des marques de commerce ces dernières années. Mattel a intenté une poursuite contre le célèbre Barbie's Restaurant pour contrefaçon de marque alors que ce restaurant existait déjà depuis un certain temps. Si je ne m'abuse, Barbie était le nom de la propriétaire du restaurant.
Nous somme au courant de ces affaires et nous savons comment elles se sont terminées. Nous, parlementaires, pourrons nous en inspirer pour veiller à ce que nous adoptions des lois équilibrées qui protègent le principe des marques de commerce sans s'ingérer de façon injuste et excessive dans les affaires d'entreprises qui utilisent équitablement des termes comme « dixième », « hiver », « Vancouver », « or », « commanditaire » ou « Whistler ». Ce sont là des mots communs qui ont toutes sortes d'applications.
Nous ne voulons évidemment pas que la loi nuise à une petite exploitation familiale qui souhaite célébrer le fait qu'un jeune homme ou une jeune femme de la collectivité se rendra à Whistler pour essayer de remporter la victoire et qui veut inviter des gens à se joindre à elle.
Je ne dis pas que c'est l'intention du COVAN. Ce dernier a fait un excellent travail de promotion, mais en ce qui concerne le droit des marques de commerce et les droits d'auteur, il faut que nous précisions que nous ne changeons pas tout simplement les critères en pensant que la modification radicale de la façon dont nous concevons les marques de commerce et les droits d'auteurs n'aura plus aucune incidence, surtout en ce qui concerne le renversement du fardeau de la preuve, parce que cela pourrait créer un précédent qui s'appliquerait dans d'autres domaines.
Comme je l'ai dit, nous avons entendu parler de cela dans certaines des mesures proposées dans le domaine des droits d'auteur sur les documents numériques; on avait essayé de renverser le fardeau de la preuve pour l'utilisation d'éléments de sites web. Cela ne concerne pas du tout les Jeux olympiques. Il s'agit plutôt de la création d'un précédent. Le projet de loi contient les modifications les plus importantes que nous ayons apportées au droit des marques de commerce depuis 50 ans.
Les divers niveaux de gouvernement doivent s'employer, par tous les moyens, à ce que les Jeux de 2010 soient aussi réussis que possible. L'expérience olympique nous a notamment appris qu'il faut faire en sorte que, au terme des jeux, les habitants de Vancouver et les Britanno-Colombiens n'aient pas à porter le fardeau financier de l'organisation d'un événement d'une telle ampleur; c'est pourquoi le parrainage privé est accepté. Cette participation est essentielle à la réussite des Jeux olympiques et elle doit être autorisée.
Cependant, il faut établir un juste équilibre entre les entreprises participantes, qui souhaitent faire un investissement sûr. Il faut également s'assurer que les mesures législatives mises en avant ne modifient pas injustement les règles fondamentales pour les citoyens moyens qui souhaitent aussi faire leur part.
Comme je l'ai dit plus tôt, on nous a assurés que cette mesure ne vise que les intérêts commerciaux et l'utilisation commerciale de marques, ce qui est fort rassurant pour les néo-démocrates parce que nous croyons que les Jeux de 2010 susciteront toutes sortes de commentaires de la part du public. Les gens participeront sur leur propre carnets web. Certains seront contre les Olympiques, pour diverses raisons, et ils voudront s'exprimer. Il va sans dire que nous ne voulons pas que le gouvernement mette en place une loi qui empêche une discussion ouverte et franche et l'utilisation équitable de certaines expressions.
Nous avons hâte de voir ce qu'il est possible de faire de cette mesure législative, en collaboration avec les autres partis. Je crois que tous les partis estiment que ce sera un événement fantastique pour le XXIe siècle et qu'il aidera Vancouver à devenir une ville de classe internationale.
Pour l'instant, nous unissons nos efforts, mais il est très clair qu'il faut mettre de côté la partisanerie et faire de notre mieux pour éviter toute amertume après les jeux, à quelque niveau que ce soit de la société, et pour que, à titre de parlementaires, nous ne soyons pas en quelque sorte tenus responsables des erreurs. Au terme des jeux, il doit être parfaitement compris que nous avons présenté des mesures législatives visant à tout mettre en oeuvre pour assurer aux Jeux olympiques et paralympiques un succès inégalé.
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Monsieur le Président, je me réjouis de vous revoir au fauteuil. Je suis un nouveau député à la Chambre même si j'y siège depuis plus d'un an, mais je m'écarte toujours lorsque je parle et je vous remercie de me ramener au sujet. Vous m'expliquez toujours après mes interventions ce que j'aurais dû faire différemment. Par conséquent, je vous remercie d'aider les gens d', bien sûr, mais aussi d'aider les nouveaux députés comme moi.
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui, en tant que fier Britanno-Colombien, pour participer au débat sur le projet de loi. Je crois que les Jeux olympiques en Colombie-Britannique sont bien plus qu'un simple événement sportif et culturel. Ils sont extrêmement importants pour l'avenir économique de la grande région de Vancouver, qui inclut ma circonscription, .
Récemment, le comité Vancouver 2010 a présenté son plan d'affaires. Je me réjouis, et ce devrait aussi être le cas de tous les Britanno-Colombiens et tous les Canadiens, qu'il annonce un budget équilibré et contienne un solide plan de contingence en cas de dépassement des coûts. C'est là une remarquable réalisation si l'on considère que nous parlons de dépenses de près de 2 milliards de dollars.
Je n'ai pas besoin de dire à quiconque ici qu'un budget de 2 milliards de dollars pour un projet du genre nécessite beaucoup de gestion financière. Pour ceux qui font partie du comité olympique, cela signifie qu'ils devront être aussi prudents que possible dans l'utilisation des marques que sont les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques. Il s'agit d'une réalité mondiale. Il n'y a pas meilleure marque que la marque olympique.
Les gens de Montréal peuvent voir l'héritage qu'ils ont gardé de 1976. Je suis allé à Calgary en 1988. J'ai vu toute l'importance de la marque. En 1976 et en 1988, les gens ont montré au monde qu'ils étaient prêts. Vancouver et sa grande région, dont Newton—Delta-Nord, sont plus que prêts à montrer au monde tout ce qu'ils ont à offrir.
La revue The Economist nous classe au premier rang des endroits où vivre selon tous les indicateurs de la qualité de vie. C'est un héritage que nous tenons du gouvernement libéral. Je dis héritage du gouvernement libéral parce que je suis arrivé au Canada en 1984. J'ai vu où le premier ministre conservateur Brian Mulroney avait amené le Canada et ce qu'il avait fait. Nous avons repris les rênes du pays en 1993 et nous lui avons donné des assises financières solides.
Lorsqu'il s'agit des Olympiques, les libéraux étaient là dès le premier jour, nous sommes encore là aujourd'hui et nous serons là jusqu'à la dernière minute.
Toutefois, dans un marché mondial où les acteurs sont plus nombreux que jamais, plus de gens cherchent à réaliser des profits de toutes les façons possibles. La notoriété de la marque est cruciale. C'est un avantage concurrentiel que nous devons prendre très au sérieux et protéger à tout prix.
C'est pourquoi j'appuie, en principe, tous les aspects du projet de loi. L'effort olympique a commencé il y a des années. Le gouvernement libéral du très honorable Jean Chrétien était là au tout début et nous avons appuyé la candidature de Vancouver dès les premières étapes du processus.
Le premier ministre Chrétien était là pour parler en faveur de Vancouver et de la Colombie-Britannique, faisant tout ce qu'il pouvait pour que ce projet se concrétise. C'est un engagement que jamais nous n'abandonnerions. Comme le PDG des Jeux olympiques de 2010, John Furlong, l'a mentionné récemment, un effort comme celui-là nécessite un véritable leadership au niveau fédéral.
Comme je l'ai dit plus tôt, notre gouvernement fédéral devrait jouer un rôle de chef de file en ce qui a trait à la valorisation des marques. Un jour, tous les députés porteront très fièrement les épinglettes que je porte aujourd'hui.
Je répète que protéger les marques, c'est protéger les recettes. Les risques sont élevés lorsqu'on cherche à obtenir plus de 700 millions de dollars de financement et de commandites du secteur privé. Tout cet argent vient des sociétés commanditaires.
À mon avis, le gouvernement fédéral aurait dû faire preuve de leadership plus tôt en ce qui a trait à la rédaction de cette mesure législative. La semaine dernière, mon caucus a rencontré les membres du comité olympique. On sentait qu'il était urgent d'agir à cet égard. Lorsqu'il s'agit d'assurer enfin une véritable protection des marques, un événement comme celui-là, qui est une vitrine pour le Canada sur la scène internationale, ne devrait pas avoir à faire tout le travail préparatoire seul.
Notre caucus a dit très clairement au comité que nous étions là dès le début et que nous sommes encore là aujourd'hui pour lui donner tout l'appui possible. Nous ne lui tournerons pas le dos, comme le gouvernement a tourné le dos à Kyoto, à Kelowna, aux services de garde d'enfants et aux fiducies de revenu. La liste des trahisons est interminable. En fait, nous avons demandé à maintes reprises au gouvernement de faire avancer le dossier olympique le plus rapidement et le plus vigoureusement possible.
La réponse a été pour le moins décevante. Le gouvernement n'a montré aucun empressement à coopérer. Il a peut-être d'autres priorités pour Vancouver et les habitants de la Colombie-Britannique, comme compromettre le financement de la porte d'entrée du Pacifique et aller de l'avant avec le développement de l'infrastructure dans ma région, ce qui aura pour effet de réduire la qualité de vie, la valeur des propriétés et, surtout, nuira à l'environnement, notamment celui de Burns Bog dans ma circonscription.
Même le député conservateur que je suis fier d'avoir comme électeur dans ma circonscription n'est pas en faveur de ces initiatives prioritaires, notamment deux mauvais budgets néfastes pour la Colombie-Britannique. Les conservateurs ont aboli le soutien aux garderies. Ils ont tardé à financer le recrutement de nouveaux agents de police, à un point tel que, jusqu'à maintenant, le maire de Vancouver a investi davantage d'argent pour le recrutement de nouveaux agents que le gouvernement fédéral n'en a dépensé aux mêmes fins dans l'ensemble du pays.
Comme je l'ai dit, tout en déplorant cette gestion irresponsable des dossiers prioritaires de la Colombie-Britannique, nous avons tenté de coopérer avec le gouvernement pour faire adopter rapidement un tel projet de loi. Les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques sont trop importants pour que nous perdions notre temps en vaines chicanes partisanes.
L'une des premières leçons qu'apprennent les propriétaires de petites entreprises, c'est que le temps, c'est de l'argent. C'est une leçon que le n'a jamais eu l'occasion d'apprendre. Il n'a jamais eu à se préoccuper du résultat net. En fait, plus nous attendrons pour protéger notre marque, plus il sera difficile de percer le marché international.
Comme l'a fait observer le député du NPD, certains détails du projet de loi pourraient encore être peaufinés, des éléments qui devront être abordés par le comité. Nous ne voulons pas être trop rigides. Nos décisions ne doivent pas nuire aux petites entreprises locales, qui assurent la vitalité de ma circonscription, Newton—Delta-Nord. Ces petites mises au point pourront être faites s'il y a une volonté réelle d'aller de l'avant avec ce projet de loi.
Dans l'étude article par article de l'ensemble du projet de loi, nous devons veiller à bien considérer toutes les possibilités d'affaires auxquelles un tel événement peut donner lieu.
M. Furlong et les excellentes personnes qui font partie de son comité ont déjà prouvé leur capacité de planifier rigoureusement et avec soin. Les responsables de Vancouver, ayant derrière eux l'expérience de l'Expo 86, ne sont pas sans savoir que bien des gens ont prédit que les contribuables n'en auraient pas pour leur argent. Toutefois, un événement du genre pourrait facilement leur donner tort si nous avons de bons dirigeants et si les possibilités de commercialisation qu'offre la Colombie-Britannique sont bien protégées.
Les bénéfices liés à la protection des marques nous permettront plus facilement de ne pas faire de fausses économies ou chercher à faire des bénéfices sans évaluation attentive. La protection des marques peut être vue comme une politique d'assurance. Nous pouvons vraiment apprendre quelque chose des réussites olympiques du passé, et je pense ici à Montréal en 1976 et à Calgary en 1988. Nous sommes en mesure d'élaborer le modèle qui convient aux contribuables et aux citoyens de Vancouver et de la Colombie-Britannique.
Nous n'avons pas à nous inquiéter des erreurs du passé en matière de logement. Je n'ai pas à rappeler à la Chambre ce qui est arrivé à l'expo 86, où les nouveaux logements construits ont fait augmenter les prix des immeubles au centre-ville, ce qui a obligé les familles à faible revenu à le quitter.
Protéger les marques, c'est protéger les recettes. Il nous est ainsi plus facile d'innover et de prendre l'initiative. Il nous est peut-être possible de faire en sorte que les nouveaux logements destinés aux athlètes profitent aux familles à faible revenu de la région de Vancouver.
Le gouvernement fédéral pourrait participer au dialogue, dans la mesure où il ferait preuve de leadership. Je suis convaincu que les gouvernements provincial et municipal seraient disposés à collaborer si le gouvernement fédéral se montrait plus intéressé, s'il assumait un rôle de chef de file.
Pour ce qui est du pourcentage de fonds publics affectés à cet effort, je pense qu'il est légèrement supérieur à 25 p. 100 et l'ensemble des montants vont à des projets d'infrastructure.
Je ne suis pas de ceux qui préconisent des dépenses irresponsables puisque, après tout, il est question ici de recettes fiscales. Je parle de la capacité de faire preuve d'un véritable leadership, compte tenu des investissements concrets que nous allons consentir. Je parle de protéger cet investissement de la façon la plus proactive possible.
Dans mon optique, il n'est nullement justifié de retarder le processus en comité. Lorsque nous avons vu comment le gouvernement a bloqué et retardé l'adoption de ses propres projets de loi concernant la justice pour compter des points chez ceux qui l'appuient, et comment il a paralysé l'activité en comité sur des questions d'accès à l'information, il faut dire que les Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver sont tout simplement trop importants pour être laissés aux mains d'intérêts si partisans et si étroits d'esprit.
À mon avis, le choix qui s'offre au gouvernement est clair: il peut prendre enfin la défense de la Colombie-Britannique et appuyer les efforts immenses du comité des Jeux olympiques de Vancouver pour faire adopter le présent projet de loi. Il peut protéger les marques olympiques et paralympiques pour Vancouver ainsi que les revenus qui profiteront à toutes les familles de la province qui travaillent fort.
Le fait est que, lorsque nous avons des dépenses de 1,6 milliard de dollars, dont, comme je l'ai mentionné, plus de 700 millions doivent être fournis par des sociétés privées, nous ne pouvons pas mettre en péril, de quelque façon que ce soit, la confiance et l'engagement des commanditaires privés dans cette entreprise olympique.
Voici la raison pour laquelle ce projet de loi est dans le plus grand intérêt de la population. Les gens de Newton—North Delta, les gens de Vancouver, les habitants de la Colombie-Britannique et l'ensemble des Canadiens auront les yeux rivés sur nous lorsque nous montrerons au monde ce que nous avons à offrir. C'est pourquoi les libéraux du caucus de la Colombie-Britannique, ici à la Chambre, ont appuyé cette entreprise dès le début.
C'est pourquoi nous sommes fiers de prendre la parole en qualité de partenaires et de sympathisants et nous voulons que ce projet de loi soit étudié par le comité dès que possible. Nous voulons nous assurer que les jeunes de la Colombie-Britannique puissent voir à quel point nous, les parlementaires, sommes fiers de donner aux Canadiens la possibilité d'un avenir meilleur.