La Chambre reprend l'étude de la motion.
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Monsieur le Président, à mon avis, le député n'a pas compris ce que j'ai dit en conclusion puisqu'il y a effectivement du dégraissage à faire à Ottawa dans les dépenses de fonctionnement, et non pas dans les dépenses de programmes qui sont nécessaires pour les démunis, les groupes qui les défendent et ceux qui font la promotion de la démocratie, du progrès social et du progrès économique. C'est ce qu'ils ont visé.
En ce qui a trait aux dépenses de fonctionnement, je vous ai expliqué plus tôt qu'ils avaient augmenté de 8 p. 100 par année, alors que l'augmentation de la population et l'inflation s'élève à 3,5 p. 100. Nous voyons donc qu'il y a de la place. Dans l'annonce faite par les conservateurs, à peine un quart de milliard de dollars, soit 250 millions de dollars, vont en compressions de dépenses de fonctionnement. Cela veut dire que, sur 1 milliard de dollars, 750 millions de dollars sont puisés à même les coupes de programmes utiles, alors qu'on aurait pu dégraisser au Conseil du Trésor, par exemple, un ministère qui n'offre aucun service à la population et qui a affiché une hausse de ses dépenses de fonctionnement de 26 p. 100 en cinq ans. Pour la même période, au Québec, nous avons baissé de 20 p. 100 les dépenses du Conseil du trésor.
L'aide directe à l'ACDI a augmenté de 20 p. 100 pendant que ses dépenses de fonctionnement ont augmenté de 132 p. 100. Il y a là, certainement, du dégraissage à faire. Or ce n'est pas là qu'on a visé, puisque les trois quarts des compressions ont visé des groupes qui font du travail sur le terrain: des groupes d'alphabétisation et des groupes de femmes qui jouent un rôle essentiel.
On aurait pu également se pencher sur les dépenses militaires. Par exemple, le budget du ministère de la Défense nationale s'élève à plus de 14 milliards de dollars. Pas un sou n'a été coupé. Je ne suis pas sûr que tout soit utile là-dedans. On aurait dû regarder ce budget, non pour remettre en cause le fait que nos équipements ont besoin d'être modernisés, une fois que nous saurons ce que nous ferons avec le ministère de la Défense nationale au Canada.
Cela dit, on aurait dû mettre tout le monde à contribution sur le plan du fonctionnement avant de penser à couper l'aide aux démunis, aux groupes qui les défendent et à ceux qui font la promotion du développement social, du développement économique et de la démocratie au Québec.
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Monsieur le Président, je me lève en cette Chambre aujourd'hui pour dire que nous appuyons la motion du Parti libéral qui dit:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement a hérité de la meilleure situation économique et financière qu'aucun nouveau gouvernement fédéral n'ait jamais vue et il n’a pas démontré le besoin, la valeur ou la sagesse des compressions annoncées qui désavantagent indûment les groupes les plus vulnérables de la société canadienne.
Pourquoi l'appuyons-nous? À cause de tout ce que mon collègue député de vient d'exposer, et aussi parce que nous considérons que ce gouvernement a une marge de manoeuvre de 13 milliards de dollars en surplus. Il aurait pu procéder à des coupes dans ses dépenses de fonctionnement, comme le disait le député de Joliette, plutôt que dans les programmes touchant les citoyens.
Les conservateurs ont procédé à tout ce qu'il est convenu d'appeler des coupes idéologiques, et ce n'est pas faire un procès d'intention que d'affirmer cela ici. Ils s'attaquent aux démunis et aux groupes minoritaires. Mme Thatcher nous a donné énormément d'enseignements sur ce plan. Les conservateurs s'attaquent aux programmes qui visent à faire contrepoids au gouvernement. Ils refusent d'évaluer les économies possibles au ministère de la Défense nationale. Demandons-nous pourquoi. En effet, il faut se poser la question. Comment expliquer qu'aucune coupe n'ait été réalisée au ministère de la Défense nationale, alors qu'il s'agit de l'un des ministères ayant le plus important budget, soit 14,7 milliards de dollars en 2005-2006?
Au mois de janvier, pendant la campagne électorale, nous avons vu le gouvernement conservateur avancer encore comme des tortues masquées. C'est ce que je disais aux médias, à l'époque. Les conservateurs n'avaient pas encore dévoilé leur véritable visage, mais aujourd'hui nous en savons un peu plus.
Avec l'ensemble de ces coupes, ce gouvernement suscite énormément de grogne au Québec. Si nos amis d'en face sont incapables de valider cette réalité de contestation, eh bien force est d'affirmer ici qu'ils sont déconnectés de la réalité québécoise.
Les valeurs du Parti conservateur, en effet, ne sont pas celles des Québécoises et Québécois. La nation du Québec, dans tous les domaines de l'activité humaine, en est une de solidarité. Nous l'avons constaté.
Quant au gouvernement conservateur, je disais qu'il s'attaque aux démunis et aux groupes minoritaires. Je vous donnerai quelques exemples, à commencer par l'abolition du Programme de contestation judiciaire. Ce programme servait à donner une voix aux minorités: les minorités linguistiques, les groupes de défense des démunis, les groupes pour les droits des homosexuels, etc. Par ailleurs, le Programme de contestation judiciaire a servi à financer des groupes qui contestaient les positions d'actuels députés de ce gouvernement. La coupe de ce programme n'est-elle pas un signal malsain pour tous les groupes opposés à l'idéologie de ce gouvernement? La question se pose.
Il y a aussi la réduction du budget des groupes de femmes, dont mon collègue a parlé plus tôt, et la réduction du soutien aux groupes bénévoles ainsi que de l'aide à l'alphabétisation.
Les conservateurs ont décidé d'éliminer le programme Initiative canadienne sur le bénévolat. Nous savons qu'il devait prendre fin en mars prochain.
Alors je pose cette question: ce gouvernement investira-t-il dans un nouveau programme sur l'action bénévole lors de son prochain budget? Les intéressés attendent un signe, une indication. Si la réponse est négative, une autre question se posera: ce gouvernement décidera-t-il alors de transférer tout le dossier au ministère des Ressources humaines et du Développement social?
Les conservateurs ont ratatiné le financement du Fonds de diplomatie publique, programme qui permettait de soutenir les exportations culturelles, les tournées internationales de troupes de danse comme de théâtre, et, une fois de plus, ils n'ont pas manqué l'occasion, le moyen d'inquiéter le milieu culturel.
Dans le journal Le Devoir de ce matin, en page A-1, Stéphane Baillargeon, dans un article éloquent, rapporte les inquiétudes du milieu culturel et artistique au Québec. Je prierais les députés de lire cet article car il est plein d'enseignements.
Avec l'annonce des coupes de 11,8 millions de dollars au Fonds de diplomatie publique, les milieux de la danse et du théâtre s'interrogent quant à savoir si cela affectera le financement des tournées internationales.
Voici la question que je posais à la ministre du Patrimoine récemment: les coupes annoncées mettront-elles fin, oui ou non, au financement des tournées internationales des troupes de danse et de théâtre du Québec et du Canada? Elle m'a répondu: « Non. » Toutefois, je suis désolé de lui rapporter que le milieu n'est pas convaincu de cette réponse qu'elle donnât du bout des lèvres.
J'en arrive aux musées qui est un dossier important à nos yeux. Voilà un quart de siècle que ce milieu attend une nouvelle politique muséale et une bonification des budgets qui lui sont alloués, mais malheureusement, le gouvernement conservateur vient d'amputer 25 p. 100 à l'aide muséale.
Je me permets de lire les engagements du Parti conservateur pendant la dernière campagne électorale. C'était le 16 décembre 2005. L'Association des musées canadiens a reçu une série de réponses à des questions qu'elle avait posées au Parti conservateur.
Voici la première question:
Appuyez-vous, ainsi que votre parti, la nouvelle politique muséale qui doit remplacer l'actuelle politique des musées datant de 1972?
Voici la réponse des conservateurs:
Oui, le Parti conservateur du Canada appuie l'élaboration d'une nouvelle politique muséale pour le Canada. Les Canadiens et les Canadiennes souhaitent que le riche patrimoine du pays soit protégé et préservé pour la génération actuelle et celles qui suivront. Il est inacceptable que le gouvernement libéral fédéral n'ait pas actualisé cette politique et qu'il ait négligé les musées canadiens. Un gouvernement conservateur collaborera avec l'Association des musées canadiens à l'élaboration d'une vision revitalisée et renouvelée pour les musées du Canada.
Voici la deuxième question:
Appuyez-vous, ainsi que votre parti, les objectifs de l'AMC en ce qui a trait à la nouvelle politique muséale, à savoir:
la protection du patrimoine canadien, notamment des oeuvres et des artefacts importants se trouvant dans des musées à travers le pays;
la promotion des musées à titre de moteurs économiques importants pour la revitalisation des collectivités;
l'augmentation des partenariats avec les groupes communautaires et la sensibilisation auprès du public afin que plus de Canadiens et de Canadiennes visitent les musées et en deviennent membres, s'enrôlent à titre de bénévoles, etc.;
l'obtention d'un financement pluriannuel [...]
Je pourrais continuer parce que les engagements étaient tangibles. Or le résultat est qu'on a procédé à une coupe 25 p. 100.
On s'engage à revitaliser et à soutenir les arts, mais c'était un engagement verbal. En conclusion, avec ce gouvernement, les femmes, les minorités et la culture deviennent des problèmes. Ce gouvernement se targue d'aider le milieu des arts et de la culture. Il parle à outrance de la qualité de l'aide qu'il veut apporter aux créateurs et au patrimoine, mais l'aide ne doit pas être que verbale. Elle doit être concrète, factuelle, en actions et en finances.
Nous, du Bloc québécois, aspirons inlassablement à valoriser et à soutenir les arts et la culture que le gouvernement est incapable de faire triompher. L'action du gouvernement, dans son entreprise de massacre à la tronçonneuse est gênante à tous égards. Ce gouvernement n'en finit pas de parler de culture tout en la détruisant partout où il la rencontre, à tous les coins de rues du Québec et du Canada.
Nous, du Bloc québécois, sommes de ceux qui interrogent l'incompétence, les impostures, l'arrogance et les déviances de ce gouvernement, qui inspirent épisodiquement aux Québécoises et aux Québécois une immense nausée. Nous sommes de ceux qui exigent de ce gouvernement qu'il réponde aux attentes du Québec. Dans l'expectative de notre émancipation, nous serons toujours ceux qui proposeront fidèlement les visions largement consensuelles de la nation québécoise en cette Chambre.
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Monsieur le Président, lorsque j'ai lu la motion présentée par les libéraux à l'occasion de la présente journée de l'opposition, j'ai cru que c'était une farce et que cela ne pouvait pas être vrai. La motion était tellement superficielle, vide, gratuite et stérile. Lorsque je me suis aperçue qu'elle était bel et bien réelle, et qu'elle correspondait tout à fait aux intentions des libéraux, j'ai dû conclure qu'ils étaient en train de se moquer du Parlement en cette journée de l'opposition. La Chambre est gênée devant le Canada tout entier.
En jetant un coup d'oeil à la résolution, on constate que ce n'est rien d'autre que de l'autocongratulation et des formules gratuites. Elle ne vise rien de précis, ne contient aucune recommandation et ne propose aucune mesure au Parlement. Par conséquent, je ne sais pas sur quoi nous sommes appelés à voter. Mes collègues et moi n'allons certainement pas voter pour une motion qui félicite les libéraux d'avoir mis notre pays à genou et d'avoir mal géré l'économie et les finances pendant une décennie, au cours de laquelle les compressions ont privé les Canadiens de la capacité de faire leur contribution.
Je n’arrive vraiment pas à comprendre qu’on ait autorisé la présentation de pareille motion. Elle va à l’encontre de toutes les traditions de la Chambre, en ce qui concerne les motions des jours d’opposition, et l’objet de notre débat est inexistant. Nous discutons d’une déclaration parfaitement creuse dans laquelle les libéraux se vantent.
La motion associe de façon singulière la suffisance et la faiblesse qui ont si bien caractérisé les libéraux au cours des dix dernières années ou en tout cas au cours des deux dernières, car leur attitude, leur arrogance, leur prétention au droit de gouverner, peu importe l’avis des électeurs, sont devenues flagrantes.
Je dirai d’abord que je n’ai d’autre choix que de recommander à mes collègues de rejeter la motion. Il serait ridicule d’appuyer une motion aussi vide et gratuite. Deuxièmement, je suis contrainte de scinder la motion en deux parties.
La première partie du texte dit que les libéraux ont légué aux conservateurs la meilleure situation économique et financière qu’ait jamais trouvée un nouveau gouvernement fédéral. Cela ne tient pas debout, et je vais le prouver.
La deuxième partie critique le gouvernement actuel parce qu’il n’a pas montré le besoin, la valeur ou la sagesse des compressions annoncées. Autrement dit, si le gouvernement avait justifié ces compressions, nous avait expliqué le contexte et proposé une évaluation, il aurait justifié ces compressions de 1 milliard de dollars et elles seraient acceptables.
Nous ne saurions accepter cette position. Nous ne pouvons accepter rien d’autre que l’annulation de ces compressions de 1 milliard de dollars tant que le gouvernement n’aura pas produit une analyse des coûts et avantages pour montrer que ces programmes ne donnaient aucun résultat et ne contribuaient pas à l’économie canadienne. Jusqu’à maintenant, nous n’avons rien vu de tel. Le gouvernement conservateur a coupé les vivres à la plupart de nos collectivités, il a retiré son appui à des groupes qui aident autrui, qui aident des collectivités à rénover des logements et offrent un soutien communautaire, qui donnent à des gens les moyens de participer à notre économie, par exemple en leur montrant à lire et à compter, et il a retiré son appui à des initiatives socioéconomiques.
Rien, jusqu’à maintenant, dans les compressions annoncées par les conservateurs, ne montre en quoi elles seront utiles à l’économie canadienne, qu’il y a des économies à réaliser. À terme, elles ne feront qu’alourdir notre dette et elles multiplient les difficultés que les Canadiens doivent surmonter pour participer à l’économie.
Permettez-moi de revenir sur cette affirmation insensée voulant que les libéraux aient laissé notre pays dans une bonne situation. Je rappelle aux députés que les 13 dernières années ont laissé notre pays dans une situation bien pire qu’avant.
Revenons sur la période de 1993 à 2006, cette belle année où, heureusement, les libéraux ont été défaits. Pendant cette période, les salaires des travailleurs, comme pourcentage du PIB, ont constamment diminué, passant de 54,3 p. 100 à seulement 50 p. 100.
Voici quelques données statistiques. Pendant ces dix ans, la part des revenus qui vont au 1 p. 100 des Canadiens qui sont les plus riches, ceux qui gagnent plus de 150 000 $ par année, est passée de 9 à 14 p. 100. Le gouvernement libéral a donc fort bien réussi à enrichir ceux qui étaient déjà riches et à bien s’occuper des sociétés commerciales, mais il n’a rien fait pour aider les Canadiens à revenus faibles ou moyens. Sous les libéraux, pendant cette période, la part du revenu national qui va aux 40 p. 100 des Canadiens qui sont les moins bien nantis a diminué.
Examinons la situation de l’emploi. Pendant que les libéraux étaient au pouvoir, notre pays a changé. Nous avions une société dans laquelle les gens avaient la possibilité d’avoir un emploi permanent bien rémunéré, où hommes et femmes étaient traités également, où on pouvait combiner harmonieusement travail, famille et loisirs et avoir une certaine qualité de vie. Les libéraux nous ont enlevé tout cela. La plupart des nouveaux emplois créés depuis leur arrivée au pouvoir sont temporaires ou à temps partiel ou consistent en travail autonome. Nous aurions dû avoir une société civile progressiste, dans laquelle les gens peuvent exercer leurs talents dans des emplois satisfaisants à plein temps, bénéficier d’avantages sociaux et d’une certaine sécurité et avoir assez de temps pour s’occuper de leur famille et de leur collectivité. Les libéraux nous en ont empêché.
Dans le secteur manufacturier canadien, un emploi sur dix a disparu depuis 2001. Nous avons ainsi perdu plus de 200 000 emplois. Ce fut un coup dur pour de nombreuses collectivités du pays et pour toute notre société.
Un Canadien sur sept travaille à temps plein pour moins de 10 $ l’heure. Les femmes sont deux fois plus susceptibles que les hommes d’avoir un emploi mal rémunéré.
L’assurance-emploi qui est censée aider les travailleurs n’aide actuellement que 40 p. 100 des chômeurs au lieu de 80 p. 100. Cela s’est produit lorsque les libéraux ont pris le pouvoir en 1993. Ils ont décidé d’engloutir l’excédent de 50 milliards de dollars de l’assurance-emploi, qui n’avait pas servi à aider les chômeurs, qui n’avait pas servi à former les travailleurs et qui n’a pas du tout été utilisé. Voilà ce que nous ont laissé les libéraux. Pendant que les travailleurs se débattaient, que les familles souffraient et que les gens attendaient la formation nécessaire pour accéder à la nouvelle économie, les libéraux ont détruit l’avenir de nombreux Canadiens. Je pourrais continuer longtemps encore.
Lorsque nous examinons l’aspect humain de la politique financière et économique, qui constitue un élément central de la gestion économique d’un bon gouvernement, nous ne pouvons pas nous limiter à regarder le résultat final, en fonction de la dette remboursée ou des concessions fiscales accordées aux sociétés. Nous devons aussi considérer la santé et le bien-être social des travailleurs qui contribuent tant à notre économie et qui augmentent la richesse de notre pays. Qu’on examine l’aspect humain ou les caractéristiques fondamentales d’une bonne politique économique, la politique des taux d’intérêt, ou le rôle joué par la Banque du Canada qui cherche à réduire la croissance chaque fois que l’économie est en hausse, on en revient toujours à l’inaction et à l’incompétence des libéraux pendant la dernière décennie.
Examinons enfin le ridicule de la situation des libéraux quand ils critiquent les réductions faites par les conservateurs. Les députés savent bien que nous nous opposons à ces réductions qui vont nuire à beaucoup de gens. N’oublions cependant pas que les libéraux ont fait bien pire. N’oublions pas qu’ils avaient promis des réductions encore plus importantes en 2005, alors qu’ils étaient encore au pouvoir. En fait, pour la période de deux ans dont nous parlons, les réductions conservatrices ne représentent que 25 p. 100 de celles que les libéraux avaient l’intention de faire.
Par conséquent, les réductions conservatrices sont assez modestes par rapport à celles des libéraux. En fait, ce sont eux qui ont introduit l’examen des dépenses dans le processus du Conseil du Trésor, ouvrant ainsi la voie à d’importantes compressions. Et le responsable n’est personne d’autre que le porte-parole libéral aux finances, qui est l’auteur de la motion dont nous sommes saisis.
N’oublions pas qu’au fil des ans, le gouvernement libéral a réduit de 25 milliards de dollars les transferts aux provinces destinés à la santé et à l’éducation. Il a éliminé le Régime d’assistance publique du Canada et l’appui au logement social. Dans son budget de 1996, il a éliminé plus de 45 000 emplois de la fonction publique. Il a couplé de plus d’un demi milliard les crédits de la Société Radio-Canada. Il a laissé l’aide étrangère canadienne passer de 0,4 à 0,3 p. 100. Il a réduit le financement d’importants programmes de promotion de la femme. Il a coupé dans le vif partout dans le pays, nous laissant aujourd’hui...
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Monsieur le Président, je suis honoré de prendre la parole après la députée de , qui a fait un plaidoyer passionné pour réclamer que le gouvernement cesse de faire des compressions, revienne à la raison et pense aux collectivités et aux gens qui seront touchés très durement par chaque sou en moins dans leur budget à la suite de ces décisions.
J'ai eu le plaisir de présenter une motion au comité permanent dont je suis membre, le Comité des ressources humaines et du développement social, pour qu'on examine les compressions touchant particulièrement le ministère du même nom. À la première rencontre, qui s'est tenue mardi dernier, la question la plus importante que nous avons posée au groupe qui était venu nous parler des conséquences de ces compressions, c'est si on les avait consultés. Les représentants ont dit qu'il n'y avait eu ni consultation, ni avertissement ni échange d'aucune sorte concernant les conséquences sur leur clientèle ou la façon dont ce groupe se débrouillerait après les compressions.
Nous n'avons pas encore réussi à trouver ou encore à obtenir du gouvernement le barème que ce dernier a pu utiliser dans la prise de ces décisions.
Personne, pas même l'ancien ministre conservateur dans le gouvernement Mulroney, Perrin Beatty, coprésident du Centre syndical et patronal du Canada qui doit fermer ses portes après 22 années, n'a été en mesure de rencontrer le ministre ou le pour discuter des compressions au programme qu'ils jugent manifestement nécessaires.
Ce centre est la plus ancienne tribune offerte aux syndicats et au patronat et c'est la seule tribune nationale permettant un partenariat et un dialogue sur les questions touchant le marché du travail et les compétences. Le gouvernement sabre ce programme au moment même où l'économie évolue rapidement et nous nous retrouvons sur un marché mondial. Le gouvernement a éliminé le programme et n'a pas voulu parler avec le président de ce programme des répercussions de tout cela.
Chaque fois que nous posons une question à la Chambre ou au comité, les conservateurs affirment qu'ils consacrent des millions de dollars à telle ou telle chose, mais en fait, peu importe ce qu'ils disent sur les sommes qu'ils prétendent dépenser, ils dépensent moins. Ils consacrent moins à des programmes qui touchent directement les membres de nos collectivités et de nos familles les plus à risque et les plus exclus. La plupart de ces compressions visent les gens les plus vulnérables.
Voici quelques exemples de compressions: 200 millions de dollars de moins pour le secteur du bénévolat; 55 millions de dollars de moins pour le Programme d'emploi jeunesse, pour les emplois d'été; 45 millions de dollars de moins pour la Société canadienne d'hypothèques et de logement; 17 millions de dollars de moins pour les programmes d'apprentissage et d'alphabétisation des adultes; 17 millions de dollars de moins pour la Stratégie des compétences en milieu de travail; 13 millions de dollars de moins pour le Programme de partenariats pour le développement social et 13 millions de dollars de moins également pour l'initiative socio-économique. Ce n'est qu'une courte liste parmi les nombreux programmes qui ont été très durement touchés et sur lesquels ces compressions feront vraiment sentir leurs effets.
Cependant, je ne suis vraiment pas surpris que le gouvernement procède à ces compressions. Lorsque M. Flaherty a annoncé le budget l'année dernière, appuyé par son bon ami de l'Assemblée législative de l'Ontario, M. Baird, il y avait à la tribune M. Harris qui était très fier qu'on mette en oeuvre le programme qu'il avait mené avec vigueur en Ontario.
Ceux qui se demandent à quoi riment ces compressions, ce vers quoi on se dirige ou ce à quoi on doit s'attendre ensuite, n'ont qu'à examiner le bilan de ce gouvernement, en Ontario, de 1995 à 2003.
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Monsieur le Président, je suis d'accord, moi aussi, et je prends bonne note de la contestation.
Les deux députés qui occupent les postes de et de , et qui ont exercé des responsabilités similaires à l'Assemblée législative de l'Ontario sont les architectes du programme de compressions du gouvernement. Nous ne devrions pas nous étonner de ce qu'il vise les plus vulnérables de nos concitoyens. La première chose que ces deux députés ont faite lorsqu'ils étaient membres du gouvernement de l'Ontario, en 1995, a été d'amputer de 21,6 p. 100 le revenu de tous les bénéficiaires de l'aide sociale de l'Ontario. C'était dramatique. Peut-on être plus sans-coeur et plus dépourvu de compassion que cela?
Permettez-moi de lire une lettre d'un de mes électeurs, qui suit le programme d'alphabétisation pour adultes et est membre du conseil d'administration de la Coalition de l'alphabétisation de l'Ontario, qui ressentira directement l'effet de ces coupes touchant l'alphabétisation. Michael Shaughnessy affirme ce qui suit:
Il me paraît renversant qu'avec un excédent de 13 milliards de dollars, le gouvernement fédéral choisisse de supprimer maintenant 17,7 millions de dollars du financement de l'alphabétisation des adultes partout au pays. J'ai vu de mes propres yeux le changement qui se produit chez des apprenants adultes qui ont suivi un programme d'alphabétisation. Cela semble renforcer leur estime d'eux-mêmes et allumer à l'intérieur d'eux un feu que nous ne devrions pas laisser le gouvernement éteindre.
Les résultats de l'Enquête internationale sur l'alphabétisation des adultes (EIAA) publiés par Statistique Canada révèlent que 22 p. 100 des Canadiens adultes éprouvent de grandes difficultés à lire, à écrire et à compter, et qu'une autre proportion de 26 p. 100 ne maîtrise pas assez bien ces compétences dont nous avons tous besoin pour participer pleinement à l'actuelle société de l'information. En Ontario, 1,2 million d'adultes ne possèdent pas les compétences de base en matière de lecture et d'écriture, et 1,4 million d'autres ne sont pas en mesure de lire suffisamment bien pour effectuer des tâches de la vie de tous les jours ou pour trouver et conserver un emploi.
Je faisais partie de ces 20 p. 100 de la population qui ne peuvent lire ou écrire. Je ne pouvais même pas lire le mot « là-bas », pourtant, j'ai mon diplôme de 12e année. Pour une raison quelconque, j'ai avancé cahin-caha puis j'ai été écarté parce qu'on m'a considéré comme un cas perdu. Cependant, grâce au programme d'alphabétisation, j'ai maintenant atteint le niveau 5 du Programme d'alphabétisation et de formation de base de l'Ontario, soit le niveau supérieur d'alphabétisation des adultes. J'admire les gens qui ont ce feu intérieur qui leur donne le courage de s'inscrire dans un programme d'alphabétisation. C'est un peu comme de gravir le plus haut sommet du Canada. Contrairement à la plupart des gens qui ont fait des études secondaires et qui rêvaient d'aller au collège ou à l'université, je ne pouvais même pas avoir un tel rêve. Certains échouent une fois arrivés à ce niveau, mais moi, je n'avais même pas la possibilité de tenter ma chance...
Dans une société compatissante et juste, l'éducation n'est pas un luxe...
Ce n'est pas un objectif si facilement accessible. Ce n'est pas non plus du gras dans lequel il faut couper.
... c'est un droit qu'ont tous les Canadiens. C'est pourquoi je demande à ce groupe de 42 p. 100 de Canadiens aux prises avec des problèmes d'alphabétisation ainsi qu'à tous les autres Canadiens qui ne sont pas confrontés à de telles difficultés de réagir et de s'opposer aux compressions et d'écrire à leur député ou au bureau du premier ministre et de protester.
Mardi, le comité a entendu les témoignages convaincants de représentants du Congrès du travail du Canada selon lesquels ces coupures ne sont ni plus ni moins qu'une tentative de faire taire les Canadiens, surtout ceux qui n'ont pas la capacité d'exercer leur pleine citoyenneté en raison des obstacles qui jonchent leur chemin. Ces témoins ont parlé de l'incidence que ces compressions auront pour les femmes, les groupes d'immigrants, les travailleurs de couleur, les handicapés, ceux qui ont des capacités d'écriture et de lecture limitées, ceux que le précédent gouvernement libéral, sur son lit de mort, avait promis d'aider, à maints égards d'ailleurs.
Au cours des deux derniers mois précédant le déclenchement des dernières élections, les libéraux ont dégagé des fonds pour le moindre programme en mal de financement. Les fonds dégagés ont-ils été dépensés? Non, et c'est ce qui explique pourquoi le gouvernement a le loisir de dire qu'il y a des fruits murs à cueillir. Il y a des fonds, ceux que le précédent gouvernement libéral n'a pas dépensés pour financer les programmes importants qu'on qualifie maintenant d'inutiles. Je sais et mon caucus sait que ces programmes sont nécessaires.
Et ce n'est pas tout, car il faut encore plus de fonds pour aider les collectivités, les familles et les particuliers à donner le meilleur d'eux-mêmes, pour aider les groupes bénévoles et les groupes sans but lucratif à appuyer les efforts individuels et collectifs qui sont faits au nom de l'équité et de la nécessité et qui sont ignorés du revers de la main.
Je m'insurge contre ces réductions. J'invite les députés, particulièrement les députés conservateurs, à faire tout en leur pouvoir pour répondre à Michael et à s'opposer à ces réductions.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole pour exprimer mon appui à la motion du député de . Je suis également heureux de partager le temps dont je dispose avec le député de .
Comme il est habituel pour toute motion proposée par le député de , celle d'aujourd'hui est très sensée. En fait, s'il y a tant de députés qui veulent intervenir dans le débat, c'est parce qu'ils trouvent dans leurs collectivités de nombreux exemples des répercussions négatives des compressions imposées par le gouvernement. En contraste, je mentionnerai l'attitude partisane du député de qui, selon moi, ressent encore la colère des électeurs de sa circonscription, enragés que les néo-démocrates aient contribué à porter au pouvoir les conservateurs, qui sont responsables des compressions qui irritent tant le député.
Le fait est que, grâce aux budgets libéraux successifs, les conservateurs ont hérité de la meilleure situation budgétaire du monde. Qu'ont-ils fait de cette chance inouïe? Le et son gouvernement ont pratiqué des coupes dans les programmes destinés aux citoyens les plus vulnérables de notre société. Ils ont éliminé l'aide pour ceux qui en ont le plus besoin. Ils ont éliminé le soutien des groupes minoritaires. Ils ont pris des mesures contraires à l'égalité pour les femmes. Ils ont tourné le dos à ceux qui n'ont aucun pouvoir, à ceux qui osent ne pas être d'accord avec eux et à ceux qui tentent de faire respecter leurs droits fondamentaux.
Finis, les programmes d'alphabétisation destinés à aider nos concitoyens qui ne savent ni lire ni écrire. Des études de l'OCDE démontrent clairement que les gens qui ont des capacités de lecture et d'écriture élevées ainsi que des capacités informatiques allant de moyennes à élevées ont cinq fois plus de chances d'avoir un revenu élevé.
J'aimerais féliciter le député de pour son touchant témoignage personnel concernant la façon dont il a surmonté ses propres difficultés en matière d'alphabétisation. Je regrette qu'il ait terminé son allocution par une envolée partisane, mais le fait est qu'il a raison. L'alphabétisation est essentielle au succès économique au XXIe siècle, tant pour les individus que pour le pays.
Pourtant, le gouvernement a éliminé le financement destiné à l'alphabétisation et, par la même occasion, anéanti les espoirs de nombreux Canadiens tout en nuisant à notre prospérité et à notre productivité. Ces compressions ne sont pas seulement mesquines, elles sont improductives, illogiques sur le plan économique et nuisent à la prospérité de l'ensemble des Canadiens.
Jetons un coup d'oeil sur les programmes d'alphabétisation destinés aux Autochtones, qui ont été balayés du revers de la main. J'ai eu le privilège, il y a deux semaines, d'être au Nunavut où j'ai discuté avec des bénévoles travaillant à l'alphabétisation des femmes. Ces personnes parcourent le Nunavut afin de s'assurer que le peuple inuit puisse se prendre en main. Pourtant, le a décidé qu'il avait peu à faire de ce peuple ou de ses projets.
Je ne parlerai pas des programmes de lecture et d'écriture à l'intention des immigrants et des réfugiés, qui sont maintenant eux aussi chose du passé. Quant à l'aide à l'alphabétisation pour les Canadiens qui ont de la difficulté à comprendre les instructions sur leurs contenants de médicaments ou à remplir une demande d'emploi, elle n'existe plus elle non plus.
[Français]
Partout dans notre pays, c'est une triste vérité mais il y a des Canadiens et Canadiennes qui ont de la difficulté à lire et à écrire. Ce sont des gens qui veulent aider leurs enfants avec leurs devoirs pour qu'ils aient une meilleure vie. Ce sont des gens qui veulent être capables de lire l'horaire d'autobus. Ce sont des gens qui veulent pouvoir utiliser le débit automatique. Ce gouvernement, dans sa sagesse, a décidé que cela ne se produirait pas. Il tenait à sauver 18 millions de dollars sur le dos de ces gens-là.
[Traduction]
C'en est fait aussi de 25 000 emplois d'été essentiels pour les étudiants canadiens. Nous avons tous des étudiants dans nos circonscriptions. Il y en a dans ma circonscription, . Ce sont des jeunes gens bien qui n'ont pas peur du travail et qui ont besoin de ce programme d'emplois d'été pour fréquenter une école de métiers, un collège communautaire ou une université.
Le budget de ces jeunes, et celui de leurs parents, est déjà extrêmement serré et voilà que les conservateurs les privent d'une aide précieuse. Ce faisant, ils affaiblissent aussi un grand nombre d'ONG qui jouent un rôle utile en embauchant ces jeunes dans le cadre de programmes d'été destinés à aider des personnes défavorisées et vulnérables.
Dans ma circonscription, ce sont les programmes destinés aux jeunes à la Central Neighbourhood House, aux sans-abri à la Toronto City Mission ou à la Yonge Street Mission, à Epilepsy Toronto, au YWCA, à la Fondation des maladies du coeur, au Jessie's Centre for Teenagers, à la Ontario Deaf Sports Association, à la Soulpepper Theatre Company, au Toronto Kiwanis Boys and Girls Club, et aux installations d'enseignement de Dixon Hall.
La liste complète est bien plus longue. Nous parlons ici de pertes concrètes affectant des personnes qui ont des besoins cruciaux sur les plans social, économique et humain.
Il en est de même des compressions mesquines visant le Programme d'aide aux musées. Il ne s'agit pas de grandes institutions nationales, mais bien de musées qui sont au coeur de petites collectivités dans notre pays.
Nous parlons du Wetaskiwin and District Heritage Museum, en Alberta, ou du musée de l'air de Nanton, où je me suis rendu il y a un an avec le député de pour dédier avec fierté le monument commémoratif aux braves pilotes qui ont combattu pour notre pays au cours de la Seconde Guerre mondiale. J'aimerais bien savoir comment le député de va expliquer à ses électeurs, qui travaillent fort et qui étaient fiers de créer une grande réalisation canadienne au sein de leur collectivité, que tous leurs espoirs et tout leur travail bénévole pour assurer l'avenir de leur musée ont été balayés du revers de la main par un autre député de l'Alberta, à savoir leur propre .
Les mêmes questions seront aussi posées par ceux et celles qui ont travaillé si fort pour créer les musées de Dawson City et MacBride, au Yukon, le musée de Chilliwack, la galerie d'art de Kamloops, le Cumberland Heritage Village Museum, dans l'Est ontarien, les galeries d'art Mendel et MacKenzie, en Saskatchewan, l'Agricultural Historical Society of Newfoundland and Labrador, et le musée de Shelburne, sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse.
Si la liste était exhaustive, elle contiendrait la plupart des collectivités représentées à la Chambre. Quelle insulte pour les 350 000 Canadiens qui travaillent comme bénévoles dans les musées tous les ans. C’est aussi une gifle pour le tourisme dans nos villes et petites localités qui ont du mal à s’en sortir. C’est une insulte à l’histoire et à la mémoire des hommes et des femmes qui ont bâti notre beau pays.
On a aussi réduit le financement des programmes qui aident les femmes à obtenir l’égalité. Hier, nous avons souligné la Journée de l’affaire « personne » pour rappeler les cinq femmes célèbres qui, en 1929, ont eu gain de cause dans cette affaire, où on a affirmé que les Canadiennes avaient les mêmes droits et les mêmes responsabilités que les hommes. L’égalité pour les femmes? Cela n’intéresse pas le gouvernement.
Ceux qui essaient de faire valoir les droits que leur accorde la Charte des droits et libertés dans notre beau pays ont appris que le Programme de contestation judiciaire était chose du passé. Disparu, le programme qui a permis aux minorités visibles ou aux gais et lesbiennes d’affirmer leurs droits face à l’indifférence ou à l’hostilité de l’État, le programme qui a aidé les sikhs à réaliser des progrès, le programme qui a aidé les personnes handicapées à réclamer l’égalité. En supprimant ce programme, le gouvernement s’attaque à eux et à tous ceux qui, dans notre pays, croient en une société équitable et juste.
[Français]
C'est ce programme qui protégeait nos communautés minoritaires linguistiques.
Les Franco-Ontariens, par exemple, ont toutes les raisons du monde d'être déçus de ce gouvernement. Avec le Programme de contestation judiciaire, ils avaient pu se battre et avaient réussi à sauver un hôpital très important pour la communauté, l'hôpital Montfort, ici, à Ottawa.
Au niveau international, le Programme de la diplomatie citoyenne permet d'envoyer nos artistes à l'étranger pour promouvoir la culture canadienne à l'étranger. Le budget de ce programme était de seulement 25 millions de dollars par année. Les conservateurs ont choisi d'y couper 11 millions de dollars.
Pendant ce temps, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, pour ne parler que de quelques pays, dépensent tous chacun environ un milliard de dollars par année pour de tels programmes. Pourquoi? C'est parce que ces pays reconnaissent que leur image à l'étranger a un impact direct sur leur capacité de réaliser leurs ambitions internationales et la vente de leurs produits dans les marchés étrangers.
Les Canadiens savent très bien que le gouvernement a un rôle majeur pour aider l'image du Canada à l'étranger. Nos exportateurs nous disent régulièrement que l'image de notre pays aide à vendre leurs produits. Ce programme permettait également à nos artistes canadiens de promouvoir notre culture.
Parlant de pied de nez à la culture, le gouvernement vient de refuser d'allouer des fonds à l'industrie québécoise du cinéma. C'est une industrie qui fleurit et qui promeut la culture québécoise au pays et à l'étranger avec l'aide du gouvernement canadien. Alors qu'on produit d'excellents films au Québec — tout le monde a peut-être vu Bon cop, bad cop —, il est inacceptable que le se borne ainsi.
[Traduction]
Même chose pour l’aide accordée aux pauvres qui veulent un logement abordable. Même chose pour le développement économique régional dans le Canada atlantique, dans le Nord de l’Ontario, dans les zones rurales du Québec.
Ces mesures remettent en cause le sens même du Canada, nos valeurs d’égalité des chances, de compassion et d’équité.
Avec ce gouvernement, pas de chance pour ceux qui ne répondent pas aux idées extrêmes de conservatisme social préconisées par le . Ceux qui n’ont pas de chance ou sont incapables de se débrouiller seuls, ce doit être leur faute. Ceux qui osent être en désaccord avec le premier ministre ou ne figurent pas dans ses calculs électoralistes ne méritent pas de recevoir l’aide du gouvernement.
Pour leur part, les libéraux croient qu’il faut avoir un plan qui donne de l’espoir, ouvre des possibilités, assure l’équité et permet des réalisations. Ils proposent un Canada qui est un modèle pour le monde, un Canada dont nous sommes tous fiers, un Canada qui sait accueillir tous ses citoyens, qui permet à chacun de s’épanouir et libère l’extraordinaire potentiel que nous avons tous.
Voilà ce que veut dire la motion proposée par le député de . C’est pourquoi les libéraux l’appuient avec tant d’énergie et de passion.
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Monsieur le Président, j’ai grandement apprécié les commentaires qu’a formulés notre leader. Je ne voulais pas l’interrompre.
Je suis heureux de m’exprimer sur cette motion concernant la décision du gouvernement d’amputer le budget des programmes et organismes fédéraux de 2 milliards de dollars, dont 1 milliard cette année.
Les Canadiens ne sont pas insensibles aux décisions que prend le gouvernement. Ils savent que ces compressions sont revanchardes et ne font que refléter la vision étroite qu’ont les conservateurs de notre pays. Étant membre du Comité des finances et ayant visité l’Ouest du Canada la semaine dernière, étant à Ottawa depuis six semaines, et à entendre les témoignages concernant la façon dont les Canadiens voient leur pays et ce qui tient le Canada uni, je puis dire que la plupart des Canadiens ne partagent pas cette vision.
Examinons ensemble la situation budgétaire actuelle du gouvernement. Le jour même où les conservateurs ont annoncé ces compressions budgétaires à ceux qui ont le plus besoin du soutien du gouvernement, ils ont également fait l’annonce d’un excédent budgétaire de 13 milliards de dollars.
Si nous avons un excédent, ce n’est certes pas grâce aux conservateurs. La dernière fois qu’ils ont été au pouvoir, comme on vient de le mentionner, ils nous ont laissé un déficit de 43 milliards de dollars et une dette qui augmentait sans cesse.
Cette année, ils ont hérité d’un excédent budgétaire, de l’économie la plus prospère depuis des décennies, de la meilleure situation budgétaire de tous les pays du G8, et du plus bas taux de chômage depuis des dizaines d’années. On s’attendrait à ce qu’au moins, ils soient à l’écoute des progressistes qu’il leur reste pour faire montre d’un peu de compassion envers la population canadienne.
Je n’ai rien contre les compressions. Il est raisonnable et logique de procéder à l'examen des programmes. Nous l’avons nous-mêmes fait par le passé, mais nous l’avons fait de manière à pouvoir diriger des ressources vers les gens qui avaient besoin d’aide et non pas pour leur en enlever.
Ces compressions sont mal inspirées. Elles sont mesquines. Pour la plupart, elles visent des groupes de femmes, les pauvres, les minorités, le milieu des arts et le secteur sans but lucratif. Elles sont motivées par une idéologie étroite et elles visent des programmes qui sont en contradiction avec la pensée politique du gouvernement actuel.
La réduction du budget de Condition féminine Canada en est un exemple. Ce n’est un secret pour personne que certains éléments du parti conservateur ne partagent pas la vision de la plupart des Canadiens et certainement pas celle de la plupart des Canadiennes à propos du rôle et du statut de la femme. Le gouvernement sabre-t-il le budget d’un organisme de défense des droits de la femme comme Condition féminine Canada pour réduire ses dépenses? Je ne le crois pas. Ce qui le motive vraiment, c’est de faire savoir aux groupes de femmes que les conservateurs n’applaudissent pas au progrès et aux victoires que les femmes ont réalisés ces dernières décennies. C’est une honte.
Les femmes ont lutté âprement pour leurs droits à l'égalité, et ne prétendons pas que la lutte est terminée. Lorsqu'on regarde la situation dans cette enceinte, on s'aperçoit que c'est loin d'être le cas. Pourtant, on a sabré ce financement.
Ensuite, les conservateurs ont éliminé un programme d'aide juridique qui a aidé des groupes minoritaires et des exclus à défendre leurs droits. Le Programme de contestation judiciaire, lancé sous le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau, s'est révélé être d'une immense valeur, car il a conduit à des décisions judiciaires élargissant les droits des femmes, des handicapés, des gais et des lesbiennes, des Autochtones et des groupes linguistiques minoritaires. La Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, par exemple, m'a écrit la semaine dernière pour me dire à quel point ce sera une dure perte pour elle.
Les conservateurs prennent-ils les Canadiens pour des imbéciles en laissant entendre que l'élimination de ce programme permet de rationaliser les dépenses administratives? Non. C'est un autre exemple de la façon dont les conservateurs remettent en question certaines des valeurs fondamentales du Canada, des valeurs qui comprennent la Charte canadienne des droits et libertés.
Les conservateurs s'attaquent ensuite à l'Initiative canadienne sur le bénévolat. C'est un organisme qui encourage les citoyens à participer volontairement au travail d'organisations de tout le Canada.
Les organismes bénévoles sans but lucratif touchent tous les aspects de la vie canadienne: la santé, le sport, les loisirs, l'environnement et la culture. Pourquoi sabrer dans cela? La réponse est simple. Les conservateurs ne croient pas dans l'intervention gouvernementale. Selon eux, le gouvernement ne devrait pas appuyer les organismes comme l'Initiative canadienne sur le bénévolat. Comme leurs amis républicains, aux États-Unis, ils croient que tout le monde doit se débrouiller seul.
Les conservateurs s'en prennent ensuite au programme Placement carrière-été. Tous les députés connaissent bien ce programme qui a été lancé par un gouvernement libéral. Il a permis à des centaines de milliers de jeunes Canadiens d'obtenir un emploi. L'été dernier, plus de 45 000 Canadiens ont trouvé un véritable emploi, souvent dans leur domaine d'étude, grâce à cette importante initiative, et les organismes bénévoles et communautaires en ont profité également. Les étudiants pouvaient obtenir une expérience très utile et épargner de l'argent pour leurs droits de scolarité.
La décision de couper de moitié le programme est inacceptable. Étant donné la santé des finances publiques au niveau fédéral, le programme aurait dû être élargi et non réduit.
J'ai parlé à des représentants de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. On ne leur a pas encore donné une raison valable pour expliquer pourquoi le gouvernement fédéral veut épargner 45 millions de dollars, alors qu'il a 13 milliards de dollars à sa disposition.
Je le répète, l'examen des dépenses est une bonne chose. Des compressions sont parfois nécessaires, mais cet examen est mauvais.
Il y a ensuite la compression de 17 millions de dollars dans le domaine de l'alphabétisation. Il est tout à fait insensé d'avoir un excédent de 13 milliards de dollars et de sabrer 17,7 millions de dollars dans un programme qui aide des millions de Canadiens.
Des organisations comme Literacy Nova Scotia et le Dartmouth Literacy Network mettent en place des programmes pour les Canadiens qui ont besoin d'aide et elles le font presque sans budget, et voilà que l'alphabétisation subit d'autres compressions. C'est la même histoire dans les autres provinces et territoires. En Nouvelle-Écosse, sept grands projets ne seront pas financés, y compris un projet visant à appuyer le développement et la coordination de l'alphabétisation familiale par l'entremise d'un éventail d'organismes et de programmes. Je pourrais en dire long sur l'excellent travail de ces organisations.
L'aide à l'économie sociale n'a pas échappé non plus aux compressions. Dans notre région, l'APECA devait offrir un programme d'appui à l'économie sociale qui a dû être éliminé. Cette initiative, pour laquelle des fonds avaient été affectés dans le budget de 2004, devait appuyer des entreprises et des groupes communautaires qui donnent de l'emploi à des Canadiens marginalisés ou qui offrent d'autres services d'aide aux gens dans nos collectivités. Le programme a été abruptement annulé. J'inviterais les députés d'en face à demander aux coopératives de leur région ce qu'elles pensent de ces compressions.
Malheureusement, la liste se poursuit. Comme dans le cas des autres compressions, il n'y a pas eu de consultation.
Le Canada d'aujourd'hui est un pays dynamique, pacifique et juste. Les Canadiens ont travaillé fort pour qu'il en soit ainsi. Tout au long de notre histoire politique, les gouvernements libéraux et progressistes-conservateurs qui se sont succédé ont établi des politiques qui valorisent les gens et les collectivités et qui reconnaissent que le gouvernement peut et doit jouer un rôle dans la vie de notre pays.
Même le premier ministre conservateur de Terre-Neuve-et-Labrador, Danny Williams, a qualifié les compressions d'inquiétantes et a pris ses distances par rapport à ceux qu'il appelle les conservateurs fédéraux droitistes.
Les Canadiens aujourd'hui voient les vraies intentions du gouvernement. Je soupçonne qu'ils sont nombreux à se demander ce qu'il en serait si les anciens progressistes-conservateurs étaient encore ici. Le Parti progressiste-conservateur est mort et le parti qui l'a remplacé n'est ni juste ni progressiste.
Le mahatma Gandhi a déjà dit qu'on reconnaît la grandeur d'une nation à la façon dont elle traite ses plus faibles citoyens. Les Canadiens, à mon avis, croient foncièrement que tous gagnent quand les forts aident les faibles et que la souffrance et le succès des autres nous touchent tous. Nous ne croyons pas que le gouvernement devrait renoncer à ses responsabilités à l'égard des moins fortunés. Ces compressions nuiront aux Canadiens qui en ont le plus besoin. Le gouvernement devrait avoir honte.
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Monsieur le Président, c'est avec grand plaisir, cet après-midi, que je vais parler des politiques budgétaires fiscales et gouvernementales de notre gouvernement. J'aimerais également le faire avec mon collègue de , qui fait d'ailleurs un travail remarquable comme secrétaire parlementaire du , et avec lequel je siège.
Notre gouvernement, contrairement au précédent, respecte ses engagements. On fait ce qu'on dit et on dit ce qu'on fait. C'est un peu nouveau pour les gens qui suivent la politique parce qu'on est habitué à un parti qui dit une chose et le lendemain son contraire, et tout cela, dans un festival de dépenses. Un changement est survenu avec l'avènement de notre nouveau gouvernement. On a un gouvernement responsable qui respecte ses engagements.
Aujourd'hui est un grand jour. Non pas parce que je prends la parole en Chambre, mais parce qu'on annonce véritablement une politique efficace pour lutter contre les changements climatiques et contre le smog. C'est ce qu'on appelle du développement durable.
Le développement durable, c'est aussi l'économie, et c'est aussi l'économie responsable. C'est ce dont on parle aujourd'hui. On parle d'un gouvernement qui ne veut pas laisser aux générations futures un fardeau fiscal, une dette. Telle est la réalité. Tel est aussi le développement durable. Pour ce faire, on doit donc gérer notre argent non pas comme si c'était l'argent des autres, mais comme si c'était le nôtre.
Il y a presque un an, les gens de , les Canadiens et Canadiennes et beaucoup de Québécois et de Québécoises ont élu un nouveau gouvernement qui leur a promis une plus grande ouverture et une plus grande responsabilisation. La manière dont le gouvernement utilise les fonds publics est de loin l'aspect le plus important de cette promesse.
Les Canadiens l'ont vu depuis notre arrivée au pouvoir. Demandons-le aux familles, aux pensionnés et aux entreprises. Ils ont plus d'argent dans leurs poches parce que les impôts et la TPS sont réduits. Les parents de Saint-Anselme et de Saint-Henri qui inscrivent leurs enfants aux cours de soccer, de hockey, de patinage et de judo ont des crédits. On instaure des mesures concrètes pour aider les citoyens.
Toutefois, on a aussi la responsabilité de bien gérer l'appareil ou la machine gouvernementale. Il est normal qu'à des intervalles réguliers, on révise le budget et que l'on coupe les dépenses superflues. C'est exactement ce que l'on fait. On peut alors remercier l'opposition de nous donner justement l'occasion de présenter aux Canadiens notre exercice budgétaire afin de couper les dépenses de l'ordre de 1,1 milliard de dollars sur un budget de plus de 200 milliards de dollars.
On conviendra avec moi qu'il s'agit de coupes fort raisonnables, somme toute modestes, qui représentent à peine un 0,5 p. 100. Néanmoins, c'est une grande différence par rapport au gouvernement précédent. En effet, sait-on qu'au cours des cinq dernières années, les dépenses totales consacrées aux programmes avaient augmenté en moyenne de 8,2 p. 100 annuellement. Pour l'année 2004-2005 seulement, les dépenses ont augmenté de 14,4 p. 100.
Que représentent 14,4 p. 100 d'augmentation du budget fédéral en un an? La population a-t-elle augmenté de 14,4 p. 100? Les contribuables canadiens ont-ils reçu 14,4 p. 100 plus de services? La réponse est évidente. Par contre, on a dû payer ces dépenses. Malheureusement, on sait que le gouvernement précédent avait la fâcheuse habitude de couper, en plus, les transferts aux provinces. Il y avait plus de dépenses, mais moins d'argent à ceux qui en avaient vraiment besoin.
Oui, on l'a dit et on l'a fait. En campagne électorale, on s'est engagés à procéder à des coupes budgétaires, et un exercice responsable a été fait en ce sens. Cela choque un peu les gens. En effet, habitués d'être ici depuis tellement longtemps, certains pensaient qu'il s'agissait de leur argent.
Parlons de la Loi fédérale sur la responsabilité. Notre premier texte législatif créera de nouveaux frais et contrepoids importants. Il permettra au Parlement et aux Canadiens et Canadiennes de mieux voir où l'argent des contribuables, notre argent, est versé, et quel est le lien entre son utilisation et des résultats mesurables.
Où en sommes-nous aujourd'hui? Il y a des gens en face, ici, à la Chambre, et leurs collègues du Sénat qui retardent l'adoption de ce projet de loi. Qu'attend le Sénat pour adopter la Loi sur la responsabilité fédérale? Peut-être que grâce à cette loi, il sera plus difficile d'élaborer des projets qui vont mener à des scandales des commandites?
Encore plus récemment, on apprenait que des fonctionnaires étaient prêtés à des partis à des fins politiques, pour occuper des positions fantômes.
Nous avons besoin de lois pour protéger l'argent des citoyens. J'espère que le Sénat suivra la volonté des Canadiens.
Le gouvernement respecte son engagement pris dans le budget. Le Conseil du Trésor l'a annoncé le 25 septembre 2006 afin de réaliser des économies de deux façons très simples, soit en assurant une gestion plus serrée et plus disciplinée des dépenses — ce que nous avons commencé à faire dès notre entrée en fonction — et en tenant compte des résultats de l'examen des programmes que nous avons effectué pendant l'été. Nous regardons quels sont nos programmes et à quel endroit il est possible de couper, en s'assurant que nous obtenons des résultats, que nous avons une bonne optimisation des ressources et que nous respectons les priorités des Canadiens et des Canadiennes.
Une chose que nos amis du Québec apprécient particulièrement, c'est que nous sommes un gouvernement responsable qui respecte les champs de compétence fédérale et provinciale. Nous avons une Constitution, respectons-la.
Le président du Conseil du Trésor a travaillé avec les fonctionnaires de son ministère, qui ont fait un travail rigoureux, et a consulté les ministres pour repérer les programmes et les dépenses ministérielles qui ne répondent pas aux critères du dernier budget.
Au cours de l'été, qu'avons-nous fait? Nous avons coupé des fonds inutilisés. Nous nous sommes assurés qu'il y avait une optimisation des programmes et qu'il y avait une rationalisation et une consolidation des coupures administratives. Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous avons agi au plan des programmes qui ne respectent pas les priorités des Canadiens.
Je donnerai quelques exemples des coupures qui ont été effectuées au portefeuille du Conseil du Trésor. Par exemple, le gouvernement précédent avait décidé de dépenser la somme additionnelle de 20 millions de dollars pour fournir un soutien aux ministres régionaux. Il y a un fonds de 3,8 millions de dollars et nous estimons que cela est suffisant. Donc, il n'est pas nécessaire d'engager ces sommes additionnelles dans le budget actuel. De plus, l'élimination de ces fonds permet d'épargner 18,5 millions de dollars provenant de l'argent des contribuables.
Une réduction des fonds affectés au programme de l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada devrait aussi générer des économies de plus de 83 millions de dollars.
À la fin de l'année, les contribuables n'auront peut-être pas senti la différence. Ils la sentiront dans leur portefeuille. Mais au niveau de la prestation des programmes, ce genre de mesures n'a pas d'impact sur les citoyens. Cela consiste notamment à éliminer des fonds réservés par le gouvernement précédent qui étaient supérieurs à ce dont nous avions besoin pour effectuer certaines activités de classification nécessaires. Jusqu'à maintenant, il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
Nous réaliserons des économies de plus de 9 millions de dollars en réduisant la formation de faible priorité pour les employés fédéraux à l'École de la fonction publique du Canada. J'ai moi-même été fonctionnaire et je puis vous assurer que j'ai bénéficié de conditions de travail exceptionnelles. Maintenant, l'école a un budget de 89 millions de dollars pour exécuter ses programmes. Il est important d'avoir des serviteurs de l'État qui ont une bonne formation et qui sont compétents. C'est possible de le faire. Lorsqu'on parle de faible priorité, vous conviendrez qu'il est possible de faire des coupures lorsqu'on regarde la situation des familles canadiennes qui ont besoin que nous gérions leur argent de manière responsable.
Dorénavant, le gouvernement fera en sorte que les dépenses judicieuses deviennent la norme, en exigeant que tous les programmes, nouveaux et existants, soient soumis à un examen systématique et rigoureux. C'est donc un exercice que nous devons répéter souvent parce que nos priorités changent, les besoins changent et la société évolue. Ainsi, notre gouvernement approuvera uniquement les fonds qui sont vraiment nécessaires pour atteindre des résultats mesurables de façon efficace, tout en optimisant les ressources. Les Canadiens sont en droit de s'attendre à un gouvernement imputable.
Grâce à ces initiatives, le nouveau gouvernement assurera de manière significative plus de transparence, de responsabilisation et une meilleure optimisation des ressources en ce qui concerne toutes les dépenses du gouvernement fédéral. Les Canadiens s'attendent à rien de moins. C'est pourquoi cette initiative est au coeur du programme de gestion du gouvernement.
En un mot, je vous ai donné une statistique à retenir: en 2004-2005, il y a eu une augmentation des dépenses de 14,4 p. 100 en une seule année. C'est beaucoup. Nous pouvons soutenir une croissance, mais il important de s'assurer de l'équité entre les générations. Pour ce faire, nous devons léguer aux générations futures une bonne gestion et nous devons aussi veiller à diminuer le fardeau de la dette.
En conclusion, je dirai aux familles, aux entreprises et aux pensionnés de que notre gouvernement continue à s'occuper des démunis, des minorités et des immigrants et que, contrairement à l'administration précédente, nous gérons l'argent comme s'il s'agissait du nôtre et du vôtre.
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Monsieur le Président, je remercie la Chambre de me donner l'occasion de faire part de mon appui à la stratégie adoptée par mon parti en vue d'économiser un milliard de dollars de l'argent des contribuables. Je suis fier d'appuyer ces mesures.
Il arrive que nous devions rappeler aux députés de l'opposition que la gestion des fonds publics exige que l'on fasse des choix judicieux et que l'on dépense les fonds publics le plus avantageusement possible. Les Canadiens nous ont accordé leur confiance lorsqu'ils ont appuyé notre programme électoral qui visait à rétablir la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics. Nous avons précisé très clairement tout au cours de notre campagne que l'utilisation responsable de l'argent des contribuables était à la base même d'un gouvernement responsable. Nous n'avons pas fait de vaines promesses. Nous tenons à nos convictions et nous donnons suite à nos engagements.
Nous avons promis, dans le budget de 2006, de revoir tous les programmes pour nous assurer que l'argent des contribuables serait utilisé de façon judicieuse et rentable, de façon à répondre aux besoins des Canadiens. La société et l'économie sont en évolution constante et la façon dont le gouvernement investit dans les programmes économiques et sociaux doit l'être également. Grâce à un examen des dépenses soigneux, nous avons pu définir un certain nombre de possibilités d'améliorer l'efficacité, de renforcer les résultats et d'accroître la responsabilité gouvernementale de façon à répondre aux besoins des Canadiens. Comme le chroniqueur John Ibbitson l'a récemment écrit dans le Globe and Mail, « Les conservateurs font preuve d'un niveau de responsabilité financière remarquable.
La plupart des subventions et contributions ne sont pas touchées non plus, et dans les cas où des modifications ont été apportées, tous les accords de contribution signés seront respectés. Les programmes législatifs, qui comprennent des programmes essentiels comme l'assurance-emploi, le Régime de pensions du Canada et les programmes de prêts étudiants, ne sont pas du tout touchés par ces mesures.
Nous nous sommes arrêtés aux dépenses qui ne répondaient pas aussi bien qu'elles le pourraient aux besoins des Canadiens. Nous avons tenté de trouver des moyens de mieux gérer nos investissements et de réduire ou éliminer les dépenses qui ne menaient pas à des résultats concrets.
Il semble que l'opposition n'ait pas compris que la gestion responsable des fonds publics ne signifie pas que l'on doit se contenter de dépenser pour dépenser. Cela signifie que nous devons investir judicieusement et travailler avec nos partenaires d'un bout à l'autre du pays afin de répondre le mieux possible aux besoins des Canadiens. Par exemple, le Programme de partenariats pour le développement social investira 139,6 millions de dollars au cours des cinq prochaines années et travaillera de concert avec les organismes à but non lucratif à l'échelle nationale et communautaire pour offrir de l'aide dans les principaux dossiers sociaux touchant les enfants, les familles, les handicapés et tous les autres groupes vulnérables de la société. Nous investissons là où ça compte pour les gens.
L'opposition a passé beaucoup de temps à attaquer la volonté du gouvernement de faire des investissements meilleurs et plus efficaces, dans l'apprentissage et l'alphabétisation. Avec un budget de 81 millions de dollars au cours des deux prochaines années, le nouveau gouvernement du Canada travaillera avec ses partenaires de partout au pays à mettre en place des projets innovateurs et axés sur les résultats dans le but de répondre aux besoins dans ces domaines. Nous voulons que les fonds fédéraux servent à compléter les importants investissements que font les provinces, les municipalités et certains organismes dans l'alphabétisation. Nous sommes heureux de pouvoir travailler avec tous les gouvernements et organismes voués à l'alphabétisation, d'un bout à l'autre du pays, pour améliorer nos programmes et faire en sorte qu'ils soient plus importants et plus utiles pour tous les Canadiens.
Le gouvernement du Canada continuera à favoriser les partenariats et le dialogue afin de soutenir l'éducation aux adultes, l'alphabétisation et l'apprentissage des compétences de base tout en respectant le rôle distinct des différents ordres de gouvernement. Nous devons garder à l'esprit que cet investissement de 81 millions de dollars n'est qu'un volet du large éventail d'investissements que le gouvernement fédéral consacre à l'alphabétisation, à la formation et au développement des compétences. Ces investissements comprennent des programmes dans le cadre de l'assurance-emploi pour aider les Canadiens qui perdent leur emploi à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour réintégrer le marché du travail.
Nous travaillons avec les conseils de l'industrie à des projets d'alphabétisation qui visent à déterminer et à développer les compétences dont nous avons besoin pour maintenir une économie concurrentielle. Nous aidons les étudiants à réussir des études postsecondaires au moyen de notre programme canadien de prêts aux étudiants. Nous avons récemment modifié ce programme pour le rendre accessible à un plus grande nombre de Canadiens.
Comme ces exemples le montrent bien, il n'y a pas de doute que le gouvernement reste déterminé à apporter un soutien efficace et utile aux Canadiens.
Je profite de l'occasion pour souligner la somme que Ressources humaines et Développement social Canada a investie, soit près de 1 milliard de dollars par année, dans des programmes destinés à aider des jeunes à risque, des Canadiens handicapés et des Canadiens autochtones. Ce sont des investissements importants et nous sommes fiers de travailler avec des partenaires de partout au pays pour faire en sorte que nos programmes répondent aux besoins des Canadiens.
Le gouvernement a cessé de financer le Fonds d'infrastructure de centres de formation, mais il a par contre investi 1 milliard de dollars dans l'infrastructure des institutions postsecondaires, ce qui aidera à garder nos universités et collèges au rang des meilleurs du monde. Cet investissement donnera d'extraordinaires chances de succès aux étudiants canadiens et attirera les étudiants du monde entier à venir étudier au Canada, un pays réputé pour l'excellence de ses institutions.
Afin d'aider à répondre à la demande de travailleurs spécialisés, nous avons aussi effectué de nouveaux investissements significatifs dans l'apprentissage, sous la forme, notamment, d'une nouvelle subvention d'une valeur de 1 000 $ pour l'investissement dans l'apprentissage. Nous ne financerons plus le Groupe de partenaires du milieu de travail. Toutefois, nous allons maintenir, sinon renforcer, notre collaboration avec le milieu des affaires et les travailleurs sur les questions d'intérêt national, ce que nous ferons notamment en créant des conseils sectoriels dont l'objectif sera de préparer le Canada à relever les défis de l'économie mondiale.
Nous accordons une grande importance aux opinions et aux recommandations du milieu des affaires et des organisations syndicales. Par exemple, nous sollicitons les recommandations du milieu des affaires relativement à la mise en oeuvre de notre initiative sur la création de nouvelles places dans les garderies. Le gouvernement reconnaît que les consultations ne devraient pas se limiter aux institutions et aux rapports. Nous voulons écouter ce que les gens ont à dire, échanger des idées et, ensemble, trouver de nouvelles façons de bâtir un Canada plus dynamique, plus inclusif et plus innovateur.
Je rappelle encore une fois aux députés que, comme l'a fait remarquer l'économiste en chef du Groupe financier Banque TD, Don Drummond, les compressions annoncées sont relativement mineures. Elles ne représentent que 6 p. 100 du coût total des nouvelles initiatives qui figurent dans le budget de mai. Elles correspondent à seulement 0,5 p. 100 de l'ensemble des dépenses de programmes.
Des éditorialistes de l'Ottawa Citizen ont écrit:
C'est tout de même mieux que ce que les Canadiens auraient pu espérer des libéraux, qui en auraient profiter pour faire d'autres dépenses [...] Il est difficile de s'opposer à l'idée d'économiser des millions de dollars en intérêts au cours des années à venir.
Le gouvernement ne s'excusera pas de respecter les contribuables canadiens et leur argent durement gagné. Nous ne nous laisserons pas intimider par l'opposition, qui réclame des dépenses toujours plus élevées, sans se soucier de la responsabilité et de la reddition de comptes, des notions qui définissent bien notre gouvernement. Nous sommes un gouvernement respectueux, efficace et responsable, et nous l'avons prouvé à maintes reprises. Nous tenons nos promesses et nous plaçons les intérêts des Canadiens en tête de liste de nos priorités.