Si vous avez devant vous un exemplaire du mémoire que nous avons transmis, vous remarquerez que l'endroit indiqué est St. John’s, Terre-Neuve. Je ne sais pas très bien pourquoi le nom de l'endroit a été modifié, et j'espère que ça ne reflète pas la marginalisation des préoccupations des Canadiens de l'Atlantique.
J'aimerais reprendre deux ou trois points qui ont été soulevés dans notre mémoire. Je vais commencer par une observation de nature assez générale sur la situation. Malgré les conseils de prudence prononcés par Mark Carney, il est clair que le Canada s'est sorti de la récente récession mondiale en bien meilleur état que la plupart des autres pays industrialisés, et je pense qu'il est temps maintenant d'explorer la meilleure façon d'assurer une croissance et un développement durables.
Dans ce contexte, la question du financement suffisant pour l'éducation postsecondaire est de toute première importance, parce qu'il s'agit d'un domaine où le Canada a pris du retard par rapport à bon nombre de pays industrialisés. En 2009, le taux de financement public des universités au Canada correspondait à 58 p. 100 de leur revenu comparativement à une moyenne des pays membres de l'OCDE, qui se situait à 70 p. 100. Il ne s'agit pas d'un nouveau problème. Cette situation se poursuit depuis une vingtaine d'années, c'est-à-dire depuis les compressions dans les transferts fédéraux dans les années 1990.
Cela s'est traduit notamment par un accroissement de la disparité dans la disponibilité et l'accès à l'éducation entre les différentes provinces, parce que chaque province a dû établir sa propre stratégie pour faire face aux conséquences découlant des compressions fédérales. Par exemple, dans certaines provinces, on a essayé d'atténuer l'effet de ces compressions en augmentant le financement de l'enseignement postsecondaire jusqu'à 25 p. 100 depuis 1993-1994, tandis que dans d'autres provinces ou territoires, il y a eu des compressions budgétaires équivalant presque à ce montant. À la longue, cela engendrera certainement des disparités pour ce qui est de la qualité et de l'accès à l'éducation dans les différentes provinces. J'aurais cru qu'une de nos préoccupations fondamentales consisterait à faire en sorte que tous les Canadiens aient un accès égal, et de qualité égale, à l'éducation. Par conséquent, nous proposons d'abord que le gouvernement fédéral augmente le financement de l'enseignement postsecondaire, mais qu'il veille également à ce que ces fonds soient gérés de façon équitable et transparente par le biais d'une loi sur les études postsecondaires.
J'aimerais aussi attirer l'attention du comité sur une autre disparité qui résulte probablement d'un problème structurel plutôt que du problème continu du sous-financement. Cela concerne plus particulièrement la Nouvelle-Écosse, où il y a un nombre disproportionné d'étudiants provenant d'ailleurs au Canada. En effet, environ 30 p. 100 des étudiants en Nouvelle-Écosse proviennent d'ailleurs au Canada.
Nous pensons qu'il s'agit d'une initiative nationale importante. Nous estimons que c'est souhaitable dans un pays aussi grand et aussi varié que le Canada qu'il y ait davantage de communication entre les gens provenant des différentes régions du pays. Mais, lorsque la formule de financement est fondée sur la population de la province plutôt que sur le nombre d'étudiants dans les établissements d'enseignement, cela signifie que dans une province qui subit un manque de ressources comme la Nouvelle-Écosse on doit affecter un montant disproportionné des ressources financières à l'éducation d'étudiants provenant d'ailleurs.
Nous aimerions également attirer l'attention du comité sur la préoccupation suivante, et encore une fois, cela touche particulièrement la Nouvelle-Écosse. Il s'agit des droits de scolarité et des dettes d'études. Encore une fois, diverses provinces ont adopté des stratégies bien différentes pour faire face aux défis de financement qu'elles doivent surmonter. Dans certaines provinces, comme le Québec ou Terre-Neuve, des efforts concertés ont été déployés pour essayer d'atténuer les effets de l'augmentation des droits de scolarité. Ailleurs, et plus récemment en Ontario, il semble qu'on laissera augmenter les droits de scolarité tant et aussi longtemps qu'ils pourront être absorbés. Cela se traduit par des répercussions majeures tant sur les conditions de vie des étudiants eux-mêmes que sur la qualité de l'éducation qu'ils reçoivent.
Pour ce qui est de la qualité de l'éducation, et je compte plus de 20 ans d'expérience dans le système universitaire de la Nouvelle-Écosse, je vois que les étudiants sont obligés de faire davantage d'heures de travail à temps partiel, voire même de travailler presque à temps plein, au détriment de leurs études. Mais également, je pense que les dettes d'étude ont augmenté massivement au cours des 20 dernières années, et, ce qui est ironique, c'est que c'est le résultat de décisions prises par des décideurs qui, étant de ma génération ou de la génération précédente, ont eux-mêmes eu accès à une éducation abordable. Dans mon cas particulier, je n'avais aucune dette au moment où j'ai obtenu mon diplôme, essentiellement parce que j'ai fait mes études en Angleterre, où il n'y avait pas de droits de scolarité à l'époque.
Par conséquent, notre génération a bénéficié des réductions d'impôt qui ont eu lieu et dont nous profitons clairement au fur et à mesure que nos revenus augmentent. Parallèlement, nous profitons également de l'éducation abordable dont nous avons pu jouir.
Et maintenant, nous disons à nos enfants qu'ils doivent faire face à la dure réalité de la vie moderne — une réalité qu'en fait nous n'avons pas dû affronter. En vérité, ce que nous avons fait, c'est couper les ponts derrière nous... Et nous demandons à nos enfants de payer pour des choses dont nous sommes les seuls à profiter. J'aurais cru, peu importe les affiliations politiques, qu'on soit de gauche, de droite ou du centre, qu'on aurait la conviction fondamentale qu'il est de notre devoir de travailler, peu importe la tribune, pour faire en sorte que nos enfants aient de meilleures possibilités d'avenir que nous.
Les politiques publiques qui ont été adoptées au cours des 20 dernières années relativement à l'éducation postsecondaire ont fait tout à fait l'inverse. Nous estimons que c'est totalement injustifié, contraire à l'éthique et immoral d'agir ainsi.
Merci.
Mesdames et messieurs, bonjour.
Le Conseil national des cycles supérieurs représente quelque 30 000 étudiants chercheurs au Québec, et c'est en tant que représentant que je présente certaines propositions incluses dans notre mémoire.
Le mémoire qu'on a déposé au mois d'août repose principalement sur la nécessité d'appuyer la recherche universitaire et de contribuer ainsi à la relève scientifique, afin de permettre au Canada de demeurer concurrentiel sur le plan mondial, dans le cadre d'une économie du savoir de plus en plus mondialisée et, surtout, d'une reprise économique plutôt incertaine.
Nous avons donc articulé trois propositions principales. Tout d'abord, en ce qui a trait à la relève scientifique, les trois conseils subventionnaires fédéraux ont exprimé des besoins importants au cours des dernières années. Il y a des milliers d'étudiants dont les dossiers sont refusés malgré leur mérite académique, faute de financement.
À cet égard, on croit qu'il serait important que le gouvernement fédéral appuie ces organismes conformément à leurs besoins, en maintenant les 900 bourses supplémentaires attribuées dans le cadre du plan de relance du gouvernement fédéral, et en les prolongeant dans le temps, puis en appuyant ces conseils en leur donnant les fonds nécessaires en fonction des besoins exprimés au cours des dernières années, que ce soit par le CRSNG, les IRSC ou le CRSH.
Notre deuxième point est la question des infrastructures de recherche. Tout d'abord, en ce qui concerne les frais indirects de recherche, depuis 2001, le gouvernement fédéral appuie les universités en donnant une contrepartie à leurs subventions de recherche pour couvrir les frais indirects de recherche.
Les frais indirects de recherche sont en fait tout ce qui découle du fait de recevoir une subvention, que ce soit payer l'entretien, les équipements ou les espaces supplémentaires qui sont rendus nécessaires par le fait d'avoir reçu cette subvention.
Au fédéral, la subvention pour les frais indirects de recherche ne couvre que 20 p. 100 de ces frais, alors que les estimations du côté québécois sont de l'ordre de 65 p. 100.
On estime que le gouvernement fédéral devrait avoir un plan pour couvrir, à terme, au moins 40 p. 100 des frais indirects de recherche.
Par ailleurs, un des éléments intéressants du plan de relance est le Programme d'infrastructure du savoir qui a permis d'injecter 2 milliards de dollars dans les universités et les collèges canadiens. Cette subvention a permis, entre autres, de résorber en partie le problème important de l'entretien différé accumulé dans nos établissements —, un problème qui a été chiffré à près de 10 milliards de dollars, en 2008, à l'échelle canadienne.
On peut donc penser qu'environ 20 p. 100 du problème a été résolu grâce à ce programme. Il faut aussi penser qu'il y a une contrepartie qui a été accordée par les établissements universitaires, les provinces, et même les municipalités dans certains cas, ce qui fait en sorte qu'on a été capable de faire un bon bout de chemin.
On pense que la relance est incertaine et que certaines mesures de relance doivent être poursuivies. D'autre part, l'entretien différé accumulé dans les universités est un problème qui est toujours présent et qu'il faut tenter de résorber. On pense que le Programme d'infrastructure du savoir devrait être maintenu pendant encore quelques années.
Le dernier thème qu'on aimerait aborder est la question des stagiaires postdoctoraux. On a souligné, lors de notre introduction, l'importance de demeurer concurrentiel dans le cadre d'une économie du savoir. À cet égard, les stagiaires postdoctoraux représentent l'élite en matière de recherche au pays. C'est une matière grise qui est hautement convoitée à l'échelle internationale. D'ailleurs, 65 p. 100 des postdoctorants au Canada proviennent de l'étranger.
La décision du gouvernement fédéral de revenir sur la fiscalisation des bourses des stagiaires postdoctoraux va dans le sens contraire de ce qu'on recherche, et rend le pays beaucoup moins concurrentiel à cet égard. On pense donc que le gouvernement fédéral devrait revenir sur l'exonération fiscale des bourses au niveau postdoctoral.
On considère que, de par leur activité de formation en milieu universitaire, les postdoctorants sont des étudiants. D'ailleurs, le CNCS représente plus de deux tiers des postdoctorants québécois.
Ensuite, on veut aussi souligner le fait que la bourse postdoctorale, une fois fiscalisée, est moins élevée que celle d'un doctorant en cours d'étude qui a une bourse de 30 000 $, par exemple, qui est exonérée d'impôt. Cela fait en sorte de créer un déséquilibre dans l'échelle entre la maîtrise, par exemple, le doctorat, le postdoctorat et, éventuellement, le statut de professeur.
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Bonjour, monsieur le président et distingués membres du comité. J'ai le privilège de m'adresser à vous aujourd'hui en compagnie de l'un des membres de la Coalition canadienne des technologies propres qui représente l'entreprise néo-écossaise LED Roadway Lighting.
L'industrie des technologies propres au Canada est un secteur performant à l'échelle planétaire et détient le potentiel de contribuer à la productivité économique du pays. Au Canada, il s'agit d'un secteur encore émergent, parfois sous-estimé, mais qui peut apporter prospérité, emplois, investissements et opportunités en commerce international.
Pour nous aider à accomplir tout cela, nous vous invitons à examiner les conclusions tirées dans le « Rapport TDDC 2010 sur la commercialisation des technologies propres », qui a été distribué au comité.
[Traduction]
Il existe déjà plus de 400 entreprises de technologies propres au Canada. Notre industrie est nationale et de grande envergure grâce à des régions comme la Colombie-Britannique, les Prairies, l'Ontario et le Québec, où l'on trouve de 90 à 110 entreprises, ou encore le Canada Atlantique, qui contribue également au nombre d'entreprises dans ce secteur.
Nos produits et nos services technologiques couvrent neuf sous-secteurs, comme nous l'avons indiqué dans les documents que nous avons fait circuler.
L'industrie canadienne des technologies propres est composée d'entreprises qui améliorent les gains d'efficacité dans la production et l'utilisation de l'énergie, de l'eau et d'autres ressources. Nous faisons plus avec moins. Il faut savoir qu'au-delà de 320 petites et moyennes entreprises ont des produits qui sont mis en marché à l'heure actuelle et que 80 p. 100 d'entre elles exportent à l'étranger.
Selon des données récentes du ministère du Commerce américain, le Canada aurait en termes absolus autant d'entreprises exportatrices de technologies propres que les États-Unis. Voilà une occasion qu'il faut saisir.
[Français]
Nous représentons exactement le type d'entreprises qui permettront la relance économique. Nous sommes aussi dans un secteur où on investit dans la recherche et le développement, où on favorise la commercialisation des produits et où on crée de l'emploi. Pendant la récession économique en 2007 et 2008, les PME de technologies propres au Canada ont affiché un taux de croissance annuel de près de 50 p. 100, et les entreprises les plus performantes ont atteint un taux de croissance annuel de 170 p. 100, ce qui constitue en soi un facteur distinctif de notre industrie.
[Traduction]
Mais il y a un bémol. Nous risquons aujourd'hui de perdre notre leadership parce que bon nombre de ces entreprises canadiennes risquent d'être vendues sans avoir atteint leur plein potentiel. Le marché pour l'acquisition de nos entreprises prend de l'ampleur, et, depuis que nous avons fait un sondage auprès de l'industrie il y a neuf mois, certaines des meilleures entreprises canadiennes ont déjà été vendues. Pour ces raisons, nous demandons aux membres du Comité des finances d'appuyer la mise en oeuvre d'une stratégie fédérale pour ce secteur, un plan « à nous le podium » pour l'industrie canadienne des technologies propres. Les États-Unis se sont déjà dotés d'un tel plan.
Nous visons la mise sur pied du plan « 20 pour 2020 » qui aurait pour objet l'établissement de 20 entreprises de technologies propres canadiennes ayant atteint le seuil de 100 millions de dollars en revenus annuels d'ici 2020. Pour ce faire, il faudra des investissements, mais également l'établissement de politiques publiques et un soutien indéfectible à long terme de la part des gouvernements fédéral et provinciaux.
Nous pouvons faire fond sur le travail déjà entamé dans plusieurs ministères fédéraux: Ressources naturelles, Affaires étrangères, Environnement et Industrie Canada, entre autres. À titre de première étape primordiale, nous incitons fortement le gouvernement à établir un programme d'adoption massive des technologies propres qui profiterait du programme de 40 millions de dollars axé sur le mérite de Travaux publics Canada pour permettre aux PME canadiennes de vendre leur technologie au Canada. C'est une étape simple mais importante qui présente de nombreux avantages. Elle permettrait de conjuguer les politiques vertes du gouvernement et les technologies propres tout en appuyant la commercialisation lors d'une étape critique.
Je suis accompagné de Curtis Cartmill, dont l'entreprise est un exemple concret des résultats de notre recherche.
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LED Roadway Lighting se dessine comme étant un leader mondial dans le secteur de l'éclairage des rues et des autoroutes au moyen de DEL. En seulement 16 mois de production, notre entreprise a livré ses produits dans 225 endroits dans 10 pays différents.
Le marché de la conversion de l'éclairage routier à la technologie DEL s'élève à 250 milliards de dollars à l'échelle mondiale. Si nous voulons prendre notre part de ce marché planétaire, nous devons faire preuve de leadership et adopter ces technologies chez nous, surtout lorsqu'elles permettent d'obtenir des avantages économiques et environnementaux considérables faciles à quantifier.
Les incitatifs visant l'adoption massive de technologies propres au Canada réduiront les coûts de fabrication ainsi que les prix pour les fabricants canadiens, ce qui nous permettra d'être plus compétitifs pour l'exportation de notre technologie sur les marchés mondiaux. Cela constituerait également un moteur important pour la création d'emplois dans le secteur de la fabrication de produits propres.
Au Canada et dans d'autres pays industrialisés, l'éclairage des rues représente typiquement entre 30 et 80 p. 100 de la facture d'électricité des municipalités. Dans une évaluation dirigée par des employés de la Nouvelle-Écosse, on a déterminé que les municipalités de cette province pourraient faire des économies nettes de 285 millions de dollars en adoptant nos dispositifs d'éclairage de la série Satellite.
Nous estimons que la conversion des 4,3 millions de lampadaires routiers à la technologie DEL se traduirait par des économies de 8,5 milliards de dollars et la création de plus de 7 500 emplois. Un programme de conversion canadien apporterait des avantages environnementaux considérables, que nous avons détaillés dans le document que nous avons distribué.
Votre appui permettrait aux entreprises de technologies propres du Canada de connaître un essor à l'échelle locale, d'accroître notre compétitivité à l'échelle mondiale, d'obtenir un accès aux marchés d'exportation et de promouvoir la réduction de notre empreinte carbonique et environnementale. Dans le cas de notre entreprise, cet appui se traduirait par des économies substantielles pour les municipalités et les gouvernements fédéral et provinciaux.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, distingués invités, bonjour. Je vous remercie d'avoir invité la Coalition canadienne des arts à se présenter devant le Comité permanent des finances, dans le cadre des consultations prébudgétaires. Cela me fait plaisir de parler au nom du plus important regroupement de sympathisants des arts, de la culture et du patrimoine au pays et de vous entretenir de l'importance des arts comme un des moteurs de l'économie canadienne et un des secteurs qui feront en sorte que le Canada sortira plus fort de la crise économique actuelle.
Nous croyons que le secteur des arts peut jouer un rôle clé dans la reprise économique du Canada, surtout en ce qui concerne la création d'emploi. De fait, comme vous le savez déjà, le secteur culturel du Canada emploie déjà plus de 600 000 personnes.
[Traduction]
Comme le sait le gouvernement, investir dans les arts constitue une politique économique stratégique, et j'aimerais remercier le gouvernement du Canada pour les investissements qu'il a faits récemment dans les arts, et plus particulièrement pour les 30 millions de dollars en investissements permanents qui ont été affectés au Conseil des arts en 2008, pour le renouvellement d'investissements importants dans les programmes des arts et de la culture du ministère du Patrimoine canadien en 2009 et pour l'inclusion des Capital Arts Projects dans le plan de relance économique.
Des recherches menées par le Conference Board du Canada indiquent que les organisations du secteur des arts génèrent 2,70 $ en revenus pour chaque dollar qu'elles reçoivent du gouvernement.
[Français]
La meilleure façon de s'assurer que le secteur des arts pourra rapporter les retombées économiques positives tant souhaitées, c'est évidemment d'investir directement auprès des artistes eux-mêmes et des organismes artistiques qui les desservent, par un financement accru du Conseil des Arts du Canada.
[Traduction]
C'est pourquoi la Coalition canadienne des arts recommande que le gouvernement fédéral investisse dans la créativité canadienne et les collectivités du pays en haussant le budget de base du Conseil des arts du Canada de 30 millions de dollars annuellement au cours des quatre prochaines années, pour porter le financement de base accordé au conseil à 300 millions de dollars par année d'ici 2015.
Nous sommes d'avis que le Conseil des arts du Canada joue un rôle essentiel dans l'infrastructure culturelle du pays et qu'il est le principal véhicule public de soutien du continuum artistique au Canada.
[Français]
Le Conseil des Arts connaît les artistes du Canada et les collectivités où ceux-ci vivent et travaillent. Cette connaissance du milieu permet au Conseil de mettre sur pied des programmes taillés sur mesure pour répondre à des problématiques particulières à certains groupes et aussi de réagir à l'environnement en constante évolution. En 2009-2010, le Conseil a investi 158 millions de dollars auprès de plus de 4 000 artistes vivant dans 689 collectivités partout au Canada. Si le gouvernement choisissait de mettre en oeuvre la recommandation de la coalition et, effectivement, de doubler le financement du Conseil d'ici 2015, les retombées de cet investissement accru seraient encore plus impressionnantes et les communautés canadiennes encore plus dynamiques, ce qui leur permettrait, certes, d'attirer davantage d'investissements créateurs d'emploi.
[Traduction]
Les Canadiens et Canadiennes considèrent les arts comme la pierre angulaire de l’excellence, de l’innovation et d’un leadership créatif au Canada et ils reconnaissent que ces attributs sont aujourd’hui à la base d’une société concurrentielle sur le plan international. En fait, les arts sont une force motrice de la promotion de la place qu’occupe le Canada dans une société mondiale qui privilégie la prospérité économique, la cohésion sociale, la créativité, l’innovation et l’excellence.
Historiquement, le Canada a adopté d’importantes mesures pour favoriser et développer l’économie du savoir au niveau tant national qu’international. Nous avons été le premier pays à adhérer à la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO, et nous avons joué un rôle de premier plan dans la mise en place du Réseau international sur la politique culturelle.
[Français]
Cela amène donc la coalition à déposer une deuxième recommandation qui, si elle était mise en oeuvre, permettrait aux artistes et aux organismes artistiques d'obtenir les fonds nécessaires pour qu'ils fassent rayonner l'excellence canadienne à l'étranger.
[Traduction]
Nous recommandons que le gouvernement du Canada reconnaisse le rôle que jouent les arts et la culture dans la promotion de l’image du Canada à l’échelle internationale et qu’il contribue au rayonnement des artistes canadiens sur la scène mondiale en investissant 25 millions de dollars dans des initiatives stratégiques d’accès au marché international et de développement.
Les arts et la culture nous enrichissent comme peuple et contribuent directement à notre prospérité collective. Le rôle essentiel que jouent les arts et la culture dans l’économie de notre pays a été confirmé lorsque le gouvernement a inscrit le soutien du secteur culturel dans le Plan d’action économique du Canada. L’investissement accru par l'entremise du Conseil des Arts du Canada fera en sorte que le coeur du milieu culturel canadien — les artistes et les organisations vouées aux arts — bénéficiera d’un soutien dans la mission publique commune de l’exploration et de l’expression de ce qui nous définit en tant que Canadiens et Canadiennes. Cela nous aidera aussi à faire en sorte que les Canadiens et Canadiennes aient davantage accès à des oeuvres artistiques de toutes les régions du pays témoignant de notre diversité culturelle.
Je conclus rapidement.
[Français]
Les arts et la culture, les créateurs et autres travailleurs culturels constituent des atouts économiques et sociaux précieux. Pour qu'ils continuent à améliorer notre qualité de vie, à renforcer les liens qui nous unissent et nous aident à voir qui nous sommes comme pays, le gouvernement doit appuyer ces atouts en investissant dans les personnes à l'avant-plan de l'innovation et de la créativité canadienne, c'est-à-dire les artistes et les organismes artistiques. En réaffirmant le rôle important que le gouvernement a traditionnellement joué pour présenter les meilleures expressions canadiennes à des auditoires internationaux, le Canada reprendra sa place comme chef de file culturel sur la scène mondiale, et, en maintenant et en accroissant son investissement dans le secteur culturel, le Canada sera premier parmi des égaux dans une société planétaire qui attache une grande valeur à la prospérité économique, la cohésion sociale, l'innovation et l'excellence. Les artistes et les organismes canadiens jouent un rôle important dans la société canadienne, il leur tarde d'en faire plus encore en partenariat avec vous et avec le gouvernement du Canada. Merci.
:
Merci. Toutes mes excuses pour mon retard.
Je représente l'Association canadienne des responsables de l'aide financière aux étudiants, l'ACRAFE. Je vous remercie de m'avoir invitée à témoigner aujourd'hui.
Nous administrons un large éventail de programmes d'aide financière à tous les niveaux. Cela comprend les programmes d'aide financière parrainés par l'État comme le Programme canadien de prêts aux étudiants, divers programmes provinciaux d'aide financière aux étudiants, les bourses d'études et les bourses offertes par les établissements d'enseignement, ainsi que les programmes de stage en milieu de travail.
Nous sommes en première ligne et nous traitons avec les étudiants quotidiennement. Ce rôle nous place dans une position idéale non seulement pour mesurer la réussite du Programme canadien de prêts aux étudiants, mais aussi pour percevoir les lacunes qui nuisent sérieusement au potentiel scolaire d'un grand nombre d'étudiants.
Dans le présent processus de consultation, nous traiterons de l'emprunt et de l'endettement. L'emprunt et l'endettement auprès des gouvernements et l'emprunt sont une nécessité pour une grande partie des étudiants inscrits au niveau postsecondaire. Cependant, l'accès aux agents d'aide financière, ou AAF, et aux services de consultants en planification survient rarement avant la 12e année ou, dans le cas des étudiants adultes, avant qu'ils s'inscrivent à l'établissement d'enseignement de leur choix. La plupart des AAF affirmeront que ce processus arrive beaucoup trop tard et ne sert pas les intérêts de certains des plus désavantagés dans la société. Les AAF jouent un rôle crucial dans l'acquisition et l'amélioration des habiletés financières à tous les niveaux et à tous les cycles des programmes d'enseignement postsecondaire, premier et deuxième cycle, pour les étudiants canadiens et étrangers, y compris ceux inscrits en première année, ceux qui s'inscrivent pour la première fois, les adultes, les parents seuls, les étudiants autochtones, etc. Nous sommes en mesure de constater les lacunes dans les habiletés financières qui nuisent à la poursuite des études et, subséquemment, au cheminement de carrière.
Nous recommandons l'adoption d'une stratégie nationale qui prévoirait des points d'intervention clés aux étapes de l'école élémentaire, du premier et du deuxième cycle du secondaire et des études postsecondaires. Il faut miser sur les succès observés dans le cadre de programmes tels que « Planning 10 », offert dans les écoles secondaires de la Colombie-Britannique, et du programme « Un avenir à découvrir » de ma province, le Nouveau-Brunswick, pour commencer tôt à inculquer des habiletés en littératie financière.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, « Planning 10 » est un cours que tous les étudiants inscrits en 10e année en Colombie-Britannique doivent suivre. Le cours commence à préparer les étudiants à la vie après l'école. Il traite des plans d'étude et de carrière, de santé, de finances personnelles et du programme de diplomation.
Le programme « Un avenir à découvrir » est un projet conjoint des gouvernements du Nouveau-Brunswick et du Manitoba et de la Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire. Il comporte deux volets: Explorez vos horizons, qui aide les étudiants à comprendre la gamme des choix de carrière et de programmes d'études postsecondaires et à prendre des décisions éclairées au sujet de leur avenir, et le Fonds du savoir, qui appuie les étudiants qui font face à des obstacles financiers dans la poursuite de leurs études postsecondaires en leur offrant, en guise d'incitatifs, un montant de 8 000 $, déposé dans un compte en fiducie, auquel le participant peut avoir accès s'il termine avec succès ses études secondaires et s'inscrit dans un établissement d'enseignement postsecondaire reconnu. Ce second volet est offert seulement au Nouveau-Brunswick aux élèves de familles dont le revenu est inférieur à la médiane provinciale.
Voici notre deuxième recommandation. Le gouvernement a consacré des sommes croissantes à l'aide aux étudiants par l'entremise de mesures fiscales intégrées au régime d'imposition, comme des exemptions pour les bourses d'études, des crédits pour les frais de scolarité, une allocation pour chaque mois au cours duquel un étudiant est inscrit à temps plein à un programme d'études et le droit de cotiser à un régime enregistré d'épargne-études ou REEE. Ces crédits d'impôt sont accordés presque entièrement sans tenir compte des besoins financiers et ils profitent de façon disproportionnée aux familles à revenu plus élevé. Ils font peu pour aider les étudiants ayant les plus grands besoins et les groupes sous-représentés, tels que les étudiants de familles à faible revenu, les étudiants handicapés, les étudiants autochtones et les apprenants adultes, à fréquenter les établissements d'enseignement postsecondaire.
L'ACRAFE est d'avis qu'une aide financière fondée sur les ressources des étudiants et accessible par un processus de demande simplifié qui accorde des fonds au moment où les dépenses doivent être engagées représenterait l'utilisation la plus efficace de l'argent des contribuables.
Voici notre troisième recommandation. Nous avons de plus en plus de données empiriques de la Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire et de Higher Education Strategy Associates, anciennement l'EPI, et de chercheurs privés qui montrent que des étudiants qualifiés abandonnent leurs études postsecondaires lorsque leur niveau d'endettement est trop élevé. Des recherches canadiennes indiquent également que le montant de la dette n'est pas le seul facteur en cause; il y a aussi l'abordabilité de l'éducation. Si l'écart entre les ressources disponibles et le coût de l'éducation est trop grand, les étudiants abandonneront leurs études.
Ai-je encore une minute ou mon temps est-il écoulé?
:
Merci, monsieur le président.
Mon collègue David Robinson et moi-même sommes heureux d'être ici.
Nous n'envions pas votre tâche. Vous devez écouter des centaines de groupes vous faire part de leurs besoins. Nous sommes cependant d'avis que certains secteurs et certains besoins sous-tendent tous les autres: les soins de santé, l'enseignement postsecondaire et les services sociaux. Nous aborderons le sujet de l'enseignement postsecondaire.
L'enseignement postsecondaire au pays connaît de sérieuses difficultés. Nous vous en décrirons trois en particulier et suggérerons des solutions.
Selon nous, les trois principaux problèmes sont les suivants: une approche erronée en matière de financement de la recherche, un soutien fédéral insuffisant pour l'enseignement postsecondaire et un accès limité aux universités et aux collèges.
En ce qui concerne l'approche en matière de financement de la recherche, un simple coup d'oeil au budget fédéral de 2009 nous permet de constater que les trois organismes subventionnaires fédéraux et qui financent l'essentiel de la recherche en milieu universitaire ont vu leur financement réduit de 147,9 millions de dollars sur trois ans.
Dans le budget de 2010, on a majoré le financement de base de tout juste 32 millions de dollars, ce qui ne suffit pas pour suivre le rythme de l'inflation et encore moins pour compenser les coupures de l'exercice précédent. Parallèlement, on a augmenté de façon considérable le financement des organismes subventionnaires américains.
En outre, dans le budget de l'an dernier, une somme additionnelle de 45 millions de dollars sur cinq ans a été octroyée aux organismes subventionnaires pour la mise sur pied du programme de bourses postdoctorales Banting, qui ne récompense toutefois que quelques chercheurs et les établissements qui les accueillent, alors que la grande majorité des chercheurs postdoctoraux du Canada et des établissements d'études supérieures ne profiteront d'aucun avantage s'y rattachant.
Dans le même temps, dès 2009, le gouvernement fédéral a lancé un programme d'infrastructure du savoir de 2 milliards de dollars qui a mené à la construction de nombreuses installations et infrastructures pendant que les établissements de recherche souffraient d'un manque de fonds pour le fonctionnement.
Enfin, notons les compressions à Statistique Canada. Nous tous du milieu de la recherche nous appuyons sur les données produites par Statistique Canada. En raison d'une réduction de 6 millions de dollars faisant suite à l'examen stratégique du gouvernement, on a déjà éliminé de nombreuses enquêtes importantes, et l'élimination du caractère obligatoire du questionnaire détaillé du recensement aura un effet dévastateur sur notre capacité à obtenir des données recueillies uniquement dans le cadre de cette enquête. D'autres enquêtes par sondage se fondant sur les résultats du formulaire détaillé de recensement seront compromises.
Les solutions sont d'accroître au cours des deux prochaines années le budget des trois organismes de financement du Canada afin de financer les recherches fondamentales proportionnellement à l'augmentation consentie par le gouvernement des États-Unis. N'oublions pas que nous perdons des universitaires qui se tournent vers les États-Unis quand l'argent n'est pas disponible ici, mais qu'il l'est chez nos voisins du Sud. Compte tenu de l'ampleur relative de l'économie canadienne, cela se traduirait par une hausse de pratiquement 1 milliard de dollars durant les deux prochaines années; cela devrait correspondre, proportionnellement, à ce que prévoient les États-Unis.
Nous devons aussi nous assurer que le financement consacré à la recherche est fourni par les organismes de financement du Canada et que les décisions à cet égard sont prises au terme du processus d'examen par les pairs en fonction du mérite, évalué par les scientifiques eux-mêmes.
Enfin, on doit majorer le budget de base de Statistique Canada de 10 p. 100 et rétablir le formulaire détaillé de recensement.
Le deuxième problème est l'insuffisance de l'aide fédérale à l'enseignement postsecondaire. Les transferts pour l'enseignement postsecondaire, en dollars constants et en tenant compte de l'inflation, sont actuellement d'environ 410 millions de dollars inférieurs à ce qu'ils étaient en 1992-1993.
En 1990, les subventions gouvernementales pour le fonctionnement des universités et des collèges équivalaient à 80 p. 100 du total des revenus d'exploitation des universités. Aujourd'hui, elles ne représentent plus que 58 p. 100.
Cette année, le transfert social canadien devrait augmenter de 3 p. 100. Le Conseil de la fédération a calculé qu'il faudrait le fixer à au moins 4,5 p. 100 pour qu'il reflète mieux les dépenses prévues.
La solution est de ramener le financement de l'enseignement postsecondaire au moins à ce qu'il était en 1992-1993, ce qui signifie une augmentation de 410 millions de dollars du budget de cette année.
Nous estimons que la solution à long terme est de lier le financement de l'enseignement postsecondaire au PIB, de se dire que nous pouvons nous permettre d'investir un demi-cent pour chaque dollar créé par l'économie canadienne dans le secteur postsecondaire qui, comme vous l'avez tous reconnu, est au coeur de l'avenir du pays. Pour ce faire, il faudrait donc, au cours de trois prochaines années, augmenter le financement de 4,8 milliards de dollars dans le cadre d'un transfert fédéral distinct consacré à l'enseignement postsecondaire. Ce transfert serait établi en vertu d'une loi sur l'éducation postsecondaire pour s'assurer que les fonds fédéraux sont attribués par l'entremise d'un mécanisme qui garantit que l'argent sera versé à l'éducation postsecondaire et qui correspond aux attentes du gouvernement fédéral et des provinces.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président, et merci au comité de nous avoir invités.
Je m'appelle Ron Bonnett. Je suis un producteur de boeuf du Nord de l'Ontario et président de la Fédération canadienne de l'agriculture.
La FCA représente environ 200 000 agriculteurs de toutes les régions du pays, ainsi que différentes organisations de produits. En guise de préambule, je souligne que l'agriculture est au coeur de l'activité économique de nombreuses collectivités rurales et urbaines. De très nombreux emplois dépendent de la production agricole au Canada, laquelle contribue aussi de façon significative aux exportations vers des centaines d'autres pays.
En général, nous estimons que la politique fédérale devrait servir à assurer la compétitivité des agriculteurs et des entreprises agricoles sur la scène mondiale. Les taxes et les impôts, les investissements, les infrastructures, la réglementation et les autres prélèvements devraient être établis en fonction de ce qui existe chez nos concurrents et être comparables à ceux qui existent dans d'autres régions.
L'agriculture représente un potentiel énorme. L'augmentation prévue de la population mondiale, les changements climatiques et l'émergence de nouveaux marchés pour les produits agricoles pourraient créer de très nombreuses occasions d'activités économiques, de développement de l'emploi et de croissance dans le secteur agricole, non seulement dans le secteur primaire, mais dans tout le système.
La Fédération canadienne de l'agriculture travaille actuellement avec des partenaires de toute la chaîne de valeur à l'élaboration de stratégies d'ensemble qui permettront de profiter de ces occasions. C'est à partir de ces stratégies que nous vous présenterons nos demandes futures.
Il y a beaucoup de possibilités et de débouchés, mais ils nécessitent des investissements à court terme. Cette année, nous avons donc décidé de nous concentrer sur trois questions particulières dans le mémoire que vous avez sous les yeux.
Nous recommandons d'abord que des changements soient apportés à certains des programmes existants. Tout le monde sait que le programme Agri-stabilité n'a pas réglé tous les problèmes financiers du secteur agricole, surtout des éleveurs de bétail. Nous recommandons que soient dès maintenant éliminés les critères de viabilité appliqués aux marges négatives et que soient augmentées les couvertures des marges négatives de 60 à 70 p. 100.
En outre, si on offrait aux agriculteurs le choix d'avoir soit la couverture de 15 p. 100 de la marge de référence, soit la participation au programme Agri-investissement, les agriculteurs pourraient choisir ce qui leur convient le mieux.
La marge de référence est aussi problématique en raison des baisses des prix à long terme, surtout dans le secteur du bétail. Il serait donc bon que les agriculteurs puissent se prévaloir de la marge de référence la plus élevée en utilisant dans le calcul soit une période de référence comportant une moyenne de cinq ans ou une moyenne des trois années précédentes.
Par ailleurs, pour injecter de l'argent immédiatement dans le secteur agricole, vous pourriez remplir une promesse faite pendant la précédente campagne électorale, à savoir réduire de 2 ¢ par litre la taxe d'accise sur le diesel. Les agriculteurs disposeraient ainsi d'un peu plus d'argent pour l'année de récolte 2010-2011.
Notre deuxième recommandation vise à bâtir un pont pour l'avenir, surtout pour les futurs programmes. Nous nous sommes réjouis de l'engagement qu'a pris le gouvernement d'approuver le programme Agri-flexibilité, mais nous avions demandé que soit éliminée la disposition sur la gestion des risques non commerciaux pour que les différentes régions du pays puissent mettre en place des mesures particulières adaptées à leur situation.
De plus, nous demandons au gouvernement d'augmenter son investissement dans la recherche pour qu'il atteigne les niveaux antérieurs à 1994. La recherche a subi de nombreuses compressions au fil des années. Nous sommes prêts à nous lancer dans de nouveaux marchés, dans les marchés émergents, que ce soit ceux de l'énergie ou des produits biologiques, et cet investissement dans la recherche pourrait nous permettre d'être à l'avant-garde.
Enfin, nous recommandons l'adoption d'un régime d'investissement coopératif qui prévoirait une déduction d'impôt de 125 p. 100 pour les membres qui investiraient dans les actions privilégiées de leur coopérative. Cela encouragerait l'investissement en capital.
Merci.
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Merci. Je suis Louis-Philippe Savoie, président de la Fédération étudiante universitaire du Québec. Je suis accompagné de Mathieu Oliny, vice-président aux affaires sociopolitiques de la FEUQ.
Je vous fais une brève présentation. La FEUQ est le plus grand groupe universitaire au Québec, elle regroupe 115 000 étudiants de partout sur le territoire québécois, 14 associations étudiantes, autant dans les secteurs anglophone que francophone, et elle regroupe des associations d'universités de grands centres et de régions.
On vient vous présenter aujourd'hui trois propositions par rapport au financement fédéral, principalement en matière d'éducation postsecondaire. Pour nous, à la FEUQ, c'est clair que l'enseignement universitaire doit être une priorité. Toutefois, il faut aussi se rappeler que l'enseignement universitaire est un champ de compétence provinciale, et il faut agir en ce sens. Les trois préoccupations qui sont présentées dans notre mémoire, et que je vais présenter brièvement aujourd'hui, vont toutes dans ce sens.
Notre première préoccupation touche à la question des transferts fédéraux en éducation postsecondaire. Vous n'êtes pas sans savoir que, au début des années 1990, il y a eu des coupes majeures dans les transferts fédéraux qui servaient à financer l'éducation postsecondaire, coupes qui n'ont pas encore été résorbées aujourd'hui. En tenant compte de l'inflation, on constate qu'il manque, grosso modo, 3,5 milliards de dollars dans les transferts fédéraux, à peu près 820 millions de dollars pour le Québec. C'est l'estimation qui a été faite par le gouvernement du Québec l'an dernier. C'est une donnée qui fait consensus auprès des différents acteurs québécois sur la question. Ces coupes ont eu des impacts très importants partout au Canada. Au Québec, on se retrouve dans une situation telle que le financement n'est pas encore revenu au niveau de 1994, essentiellement en raison des coupes en matière de transferts fédéraux.
On croit donc que, lorsque le gouvernement fédéral va se mettre à la tâche de réviser les transferts fédéraux en 2014, une augmentation des transferts fédéraux en matière d'éducation postsecondaire sera impérative. Cela va permettre de revenir au niveau de financement qui prévalait en 1994. Ces transferts, selon nous, doivent se faire sans conditions et dans le respect des champs de compétence des provinces. C'est d'abord et avant tout dans les différentes provinces qu'on retrouve l'expertise nécessaire pour pouvoir bien utiliser les sommes dégagées en matière d'enseignement universitaire.
Une autre préoccupation de la FEUQ touche à l'accessibilité régionale aux études universitaires. En développant le système d'éducation universitaire, il est devenu impératif de délocaliser certaines activités d'enseignement sur le territoire. C'est quelque chose qui est reconnu: plus un étudiant est proche de l'université, plus il est probable qu'il la fréquente. Encore aujourd'hui, par contre, beaucoup d'étudiants doivent quitter leur région d'origine. Au Québec, on parle de 50 p. 100 à 75 p. 100 des étudiants qui vivent dans des régions ressources, donc les régions les plus éloignées, et qui doivent carrément quitter leur région d'origine pour pouvoir poursuivre leurs projets d'études. Dans bien des cas, ces étudiants ne reviennent pas dans leur région d'origine. On sait que ces différentes régions font actuellement face à des problèmes, à un seuil migratoire négatif qui a des impacts très importants sur l'économie des régions québécoises et aussi, évidemment, des régions canadiennes. Au bout du compte, cet impact sera lourd sur l'économie dans son ensemble.
Le gouvernement du Québec, au début des années 2000, en vue d'essayer d'endiguer ce phénomène, a mis en place un crédit d'impôt pour les étudiants qui choisissent de retourner en région à la suite de leurs études postsecondaires. C'est un crédit d'impôt de 8 000 $, étalé sur trois ans, qui est octroyé aux étudiants qui retournent dans une région désignée. En 2007, plus de 15 000 personnes ont profité de ce crédit d'impôt. Cela donne un bon coup de pouce aux régions du Québec. On croit que le gouvernement fédéral doit emboîter le pas et doit procéder à l'adoption du projet de loi , qui est actuellement débattu au Sénat, qui a été adopté à la Chambre des communes. On croit que cela doit procéder le plus rapidement possible pour permettre d'assurer la viabilité des régions québécoises.
Voici le troisième point. Les étudiants québécois sont aussi préoccupés par certaines questions qui touchent à la fiscalité générale, évidemment, étant donné que cela a des impacts importants sur le financement de l'éducation postsecondaire et le financement des programmes sociaux. Nous avons souligné deux questions qui sont des préoccupations d'actualité. Je n'entrerai pas dans les détails, cela touche à certains ajustements à la péréquation, qu'il y a eu au cours des dernières années. Cela touche aussi à la question de l'harmonisation de la taxe de vente du Québec. Ces deux questions ne sont actuellement pas résolues et cela cause d'importants manques à gagner pour le gouvernement du Québec. Cela cause évidemment d'importantes difficultés à la province, car elle doit pouvoir financer adéquatement ses différents programmes sociaux dont, au premier titre, l'éducation postsecondaire.
Donc, ces trois priorités, soit la question des transferts fédéraux, le projet de loi et les différentes questions fiscales que je vous ai présentées, doivent être résolues de manière urgente par le gouvernement fédéral pour permettre d'assurer, à la fin, l'avenir économique du Canada. L'investissement dans l'éducation universitaire doit être considéré comme une priorité pour assurer le développement de la société de demain.
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Je ne sais pas si nous voulons « beaucoup de documents ». Ce qui est essentiel, c'est de voir ce qui justifie de telles déclarations, pour en comprendre la dimension. Nous devons pouvoir faire des recommandations dans notre rapport et dire qu'il ne s'agit pas seulement d'une opinion, mais qu'il y a des preuves substantielles présentées par divers groupes.
Je voulais vous demander de nous aider. Cela peut venir d'un groupe ou l'autre. Vous avez visé juste: pour l'éducation postsecondaire, si on a les notes, on devrait y avoir accès. Il nous faut trouver une façon de mettre cela en pratique.
Il y a tellement de mesures dont les familles et les étudiants peuvent profiter et qui sont liées à l'éducation postsecondaire. Il y a les REEE, les bourses d'études et les prêts étudiants, et l'exonération du remboursement des prêts. Il y a tellement d'éléments possibles, sans oublier les revenus des étudiants eux-mêmes. Pendant un tiers de l'année, ils ne sont pas à l'école; ils font sûrement quelque chose, ou ils devraient faire quelque chose.
Nous avons besoin de ce type d'analyse qui démontre clairement la réalité de l'étudiant moyen. Je peux vous donner un exemple horrible, où la famille est pauvre et l'étudiant vit du bien-être social, et cela produit des chiffres élevés, mais nous avons besoin d'une analyse de la situation que vivent la majorité des étudiants.
Est-ce qu'il y a un autre des trois témoins qui ont parlé de l'éducation postsecondaire qui s'intéresse à la mise en oeuvre d'une aide pour les étudiants de niveau postsecondaire qui serait centrée sur les besoins?
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Dans le fond, en ce qui concerne tout ce dont on vient de parler, la solution existe. Vous avez dit plus tôt que plus on est proche d'une université, plus on a tendance à y aller. Donc, plus un gouvernement est près de ses commettants, des ses étudiants, de ses citoyens, plus il est sensible à leurs prérogatives. Que le fédéral se soit immiscé dans le pouvoir de l'éducation, ça demeure pour nous quelque chose qui ne tient pas la route, et on en a une belle preuve.
Hier, on recevait l'Association canadienne des étudiants, qui nous a montré sa façon de voir les choses. Elle voulait, par exemple, annuler 12 ou 13 milliards de dollars de dettes en cours pour les transmettre en subventions non remboursables. C'est une façon de voir les choses, mais on voit bien, compte tenu de la FEUQ et de tous les gens autour, qu'au Québec, on peut avoir une autre façon de voir les choses.
Messieurs Savoie et Oliny, vous parlez de retour sur les transferts de 1994. Vous semblez dire que vous espérez que le gouvernement réfléchisse comme il faut. Je vous laisse à vos illusions — sans doute, Dieu, avec le temps... Cela dit, je vous souligne qu'à la page 19 du mémoire qu'on a remis au l'an dernier, on le disait tout aussi clairement.
Vous favorisez le projet de loi . Dois-je vous dire — et vous le savez très bien — que ça vient aussi d'une initiative du Bloc québécois dans le cadre de son travail parlementaire. Alors quand on dit qu'on est inutile, c'est faux.
J'aimerais vous entendre sur une chose. Vous dites que vous allez plus loin dans la compensation financière au Québec dans le système de péréquation. Croyez-vous vraiment que le gouvernement du Canada pourrait, dans un éclair de génie, revenir à la table et remettre les sommes? Ou encore, dans le fond, ne serait-ce pas mieux qu'il confie au gouvernement du Québec les points d'impôt — et non les sommes — pour permettre à ce gouvernement de bien soutenir sa main-d'oeuvre étudiante — parce que les étudiants sont une main-d'oeuvre en devenir?
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Au sujet de toutes ces questions, principalement celles des taxes de vente et de la péréquation, c'est entre autres qu'il y a un large consensus au Québec. Presque toutes les organisations s'entendent sur ces deux questions. C'est pourquoi on souhaite adresser ce message aujourd'hui.
En ce qui concerne les différentes façons qui peuvent être envisagées, il y a certainement toutes sortes de façons de financer les différents programmes sociaux par l'entremise des transferts entre les paliers fédéral et provincial. C'est un sujet extrêmement complexe. On croit que le principe de base qui doit guider toute manière de fonctionner en matière d'investissement fédéral en éducation, c'est d'abord et avant tout que l'éducation est un champ de compétence provinciale et que cela doit être respecté dans toute intervention et dans tous les cas. C'est au Québec et aux autres provinces canadiennes, effectivement, que cette compétence appartient, et ce doit être respecté.
On l'a vu, entre autres, lors de la discussion qu'on a eue sur les programmes d'aide financière aux études. Le programme canadien d'aide financière aux études fonctionne d'une manière très différente de ceux des autres provinces canadiennes, et c'est ce qui fait partie de ses forces. La diversité qui existe dans les programmes d'aide financière aux études est aussi présente au sein du réseau universitaire québécois, de même que chaque réseau universitaire, dans chaque province canadienne, présente certainement ses particularités, qui lui sont propres. Ces particularités, à notre avis, doivent être respectées dans le financement fédéral. C'est ce qui permet une utilisation la plus efficace possible des sommes transférées.
J'aimerais questionner les gens du monde des arts.
L'an dernier aussi, lors du dépôt de notre mémoire — puisque le Bloc québécois, en plus de contribuer à ce comité, fait aussi le tour de son État —, on avait présenté des mesures concernant, par exemple, les coupes dans l'exportation de nos oeuvres. Vous dites 25 millions de dollars; nous avions proposé 30 millions de dollars. Je vous invite à continuer de nous appuyer à ce sujet.
Deux mesures étaient incluses, qui sont cependant absentes de votre mémoire. On avait proposé de favoriser de nouveau l'étalement du revenu en matière de fiscalité fédérale, une mesure qui existe au Québec.
Aussi, pourquoi n'avez-vous aucun mot sur ce grand diffuseur des arts que devrait être la Société Radio-Canada?
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Je vous remercie pour la question.
Nombre de nos entreprises en sont à une étape cruciale de leur développement actuellement. Elles exportent, mais elles sont de relativement petite taille. Environ 60 p. 100 des entreprises de technologies propres du Canada ont l'intention d'être concurrentielles à l'échelle mondiale et d'obtenir des investissements. Laissez-moi vous donner des chiffres.
Il y a 436 entreprises, dont 320 en commercialisation, parmi lesquelles 60 p. 100 ont l'intention d'être concurrentielles à l'échelle mondiale. On parle de 200 entreprises, et elles ont l'intention d'être concurrentielles à l'échelle mondiale tout en recueillant du financement. On compte de 5 à 10 investissements par année au Canada dans ce secteur. Cela implique une couverture de 5 p. 100 des 200 entreprises. Ce n'est pas nécessairement mauvais. Il doit s'agir d'investissements de qualité, et les investisseurs veulent un rendement. De plus, comme je l'ai dit plus tôt en réponse à la question sur le financement, nos entreprises obtiennent entre 32 et 10 cents comparativement à nos concurrents américains. Une équipe de gestion comptera donc trois vice-présidents au lieu de neuf ou dix. C'est une différence très considérable.
Comme Canadiens, nous voulons en venir à l'étape où nous aurons confiance d'offrir nos technologies propres, qui vont bien plus loin que les technologies éoliennes et solaires. Vous verrez que le diagramme fait état de neuf secteurs différents, dont la majorité sont liés à la conservation des ressources, qu'il s'agisse de l'eau ou de l'énergie.
Nous devons d'abord exiger davantage de nous-mêmes. La technologie n'est pas offerte facilement, et nous n'offrons pas facilement de technologie propre canadienne. Alors cela fait partie de notre plan « à nous le podium ».
Aussi, les entreprises canadiennes préfèrent miser sur la création des technologies plutôt que sur leur vente. Alors les entreprises elles-mêmes ont des changements à apporter dans leur façon de fonctionner.
Troisièmement, les investisseurs doivent voir l'attrait du Canada, un marché national en effervescence.
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Je ne peux pas parler au nom des conseils subventionnaires. Cela dit, dans leurs orientations stratégiques, ces organismes évaluent leurs besoins en fonction des demandes exprimées dans leur milieu respectif et ils existent pour être en mesure d'appuyer les besoins exprimés dans leur milieu de recherche respectif.
On sait que, par exemple, en ce qui concerne le CRSNG, en 2008-2009, les besoins exprimés étaient de l'ordre de 1,2 milliard de dollars. Il manquait environ 200 millions de dollars pour pouvoir combler l'ensemble des besoins exprimés.
Pour ce qui est des IRSC, c'était de l'ordre de 75 millions de dollars la même année, et, pour le CRSH, le calcul est un peu différent. Ce qui est déterminé, c'est davantage d'essayer de maintenir une proportion du financement fédéral en recherche qui soit stable dans le temps, pour pouvoir s'assurer que les sciences sociales ne sont pas laissées de côté, ce qui a trop souvent été le cas, et qui a encore été le cas ces dernières années. Le CRSH demande davantage d'essayer de maintenir au moins 25 p. 100 des subventions fédérales en matière de recherche.
Je n'ai pas les chiffres devant moi pour savoir ce que cela représentait mais je pourrais vous les fournir.
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Je vous remercie, monsieur Pacetti. Je suis ravi d'être ici ce matin. J'ai des remarques officielles, mais je veux vous parler aussi officieusement du contenu de mon exposé.
J'aimerais commencer par vous dire que même si je pense que le Canada doit faire face à des défis importants dans une économie mondiale très concurrentielle, nous avons l'avantage d'avoir géré nos finances prudemment et d'avoir évité une crise financière grave de façon très efficace. Je crois que le côté positif de la situation est que les mesures fiscales dont nous avons besoin pour une croissance et une relance soutenues du secteur privé de l'économie canadienne seront moins ardues qu'elles ne le seront pour d'autres administrations. Ceci dit, je crois qu'il y a des domaines où la politique fiscale peut faire une contribution positive.
Je vais parler brièvement de recommandations liées au processus d'épargne-investissement, et en particulier, je crois qu'il faut de façon urgente créer des incitatifs pour encourager la formation de capital au pays, surtout pour les petites et, je dois le souligner, les moyennes entreprises qui ont besoin de capital.
Le gouverneur de la Banque du Canada, dans son rapport d'octobre, a parlé des dépenses d'investissement des entreprises, qui ne sont que de 5 p. 100, vraiment, au pire de la crise. Nous avons eu un effondrement des dépenses d'investissement des entreprises pendant la crise et en 2009, et la reprise est très modeste. Le gouverneur a blâmé les profits, la demande et la capacité des entreprises, qui sont tous bas, et il a aussi parlé d'un accès limité au capital. Je crois que c'est une question importante. D'après ce que j'ai retenu des discussions précédentes, des témoins ont souligné cette préoccupation également.
Ce que nous constatons dans notre industrie, c'est que les petites et moyennes entreprises, surtout celles qui veulent être inscrites à la bourse ou qui le sont déjà, ont beaucoup de difficulté à trouver du capital. La concurrence est forte, selon la nature de l'entreprise. S'il s'agit d'une société exploitante de ressources dans un secteur particulier, les chances sont probablement meilleures. Les marchés ont aussi été très instables, et les occasions de financement ont été très courtes, ce qui a augmenté le quotient de difficulté.
J'aimerais attirer votre attention sur le fait que de nombreuses petites entreprises trouvent la situation difficile depuis la disparition des fiducies de revenu. Les fiducies de revenu constituaient des véhicules de financement cruciaux après l'effondrement du marché de la technologie en 2002. Elles ont profité à un grand nombre de petites entreprises et d'investisseurs. Aucun instrument comparable n'a été créé depuis. Alors je crois qu'il est important de trouver des incitatifs qui pourraient avoir du sens.
Nous recommandons au comité de peut-être réduire le taux d'inclusion, en le faisant passer du taux actuel de 50 p. 100 à, disons, 40 p. 100. Ainsi, le taux d'imposition réel applicable aux gains de capital passerait de 25 p. 100 à environ 20 p. 100 pour les personnes à revenu élevé. Je crois qu'il pourrait s'agir d'un incitatif positif, qui serait rentable, qui enverrait un message positif et qui serait facile à administrer, parce que, comme on l'a dit, les mécanismes plus compliqués donnent lieu à une résistance pour des raisons administratives.
Finalement, je crois que nous devons trouver une solution au problème de mobilisation de fonds pour les moyennes entreprises. Lorsque ces entreprises atteignent une taille moyenne et qu'elles franchissent les seuils où le gouvernement a mis en place un incitatif sous forme de crédits d'impôt, de taux d'imposition inférieurs ou d'exemption fiscale pour les gains de capitaux, ces entreprises sont réellement coincées. Et lorsqu'elles atteignent la taille moyenne, elles trouvent qu'il est difficile d'avoir accès à du capital, et c'est l'une des raisons pour lesquelles on voit des prises de contrôle, surtout chez les entreprises qui cherchent des partenaires aux États-Unis. Alors voilà notre principale recommandation.
Dernière chose, nous sommes vraiment ravis des recommandations que le Comité sénatorial des banques a formulées en ce qui a trait aux épargnes de retraite, et nous appuyons ces recommandations.
Je vous remercie.
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Je vous remercie. Je m'appelle Debbie Pearl-Weinberg. Je suis conseillère en droit fiscal à la CIBC et présidente du Groupe de travail sur la fiscalité de l'Institut des fonds d'investissement du Canada, ou IFIC. Je représente l'IFIC, et mes commentaires ne reflètent pas nécessairement l'opinion de mon employeur, la CIBC.
Barbara Amsden, directrice à l'IFIC, m'accompagne.
L'IFIC est l'association nationale de l'industrie des fonds d'investissement. Pour les Canadiens, les fonds communs de placement réduisent les coûts et les risques des investissements dans les valeurs mobilières, donnent accès aux marchés financiers qui étaient autrefois réservés aux grands investisseurs institutionnels, et apportent une importante source de revenu, particulièrement dans le cas des retraités qui n'ont pas, ou même qui ont, des régimes de retraite d'entreprise.
Quatre-vingt pour cent des fonds communs de placement au Canada se trouvent dans des régimes enregistrés, comme les REER, les FEER et maintenant les CELI, par conséquent, la capacité d'épargner et d'optimiser les revenus à l'aide de ces régimes est d'une importance capitale pour nous, et, nous le croyons, pour vous également.
Vous avez en main notre mémoire; je ne vais donc pas le répéter, mais plutôt insister sur trois questions.
D'abord, les nouvelles réalités du monde du travail. Nous avons souligné que même si les REER ont changé depuis leur création en 1957, les données démographiques et l'emploi typique ont changé encore plus. Tandis que le RPC apporte des ajustements pour les personnes qui quittent le marché du travail pour des raisons particulières en excluant les années où les revenus ont été les plus faibles, il n'y a pas de mesure équivalente pour les économies placées dans les REER. Il est courant que des personnes quittent le marché du travail pour élever les enfants, prendre soin des aînés ou encore parce qu'elles perdent leur emploi. Elles ne peuvent jamais continuer à contribuer à leur REER et à profiter de la croissance de leurs gains à l'abri de l'impôt sans avoir un revenu.
D'autre part, de plus en plus de Canadiens commencent à travailler à leur compte ou à forfait. Ces personnes auront des revenus variant beaucoup d'une année à l'autre et pourraient être incapables de profiter pleinement des REER.
Donc, notre première recommandation au comité serait d'examiner l'admissibilité des contributions au REER en fonction du revenu moyen, en permettant de reporter ou de devancer le revenu gagné au-delà de la limite annuelle pour optimiser les contributions au REER.
Deuxièmement, il faudrait créer une plus grande équivalence entre ceux qui ont des régimes de retraite enregistrés et ceux qui ont des REER.
Les régimes de retraite à prestations déterminées ont connu un déclin proportionnel et les régimes de retraite à cotisations déterminées ont des caractéristiques qui les rendent moins intéressants, particulièrement pour les petites entreprises. Dans le même temps, l'utilisation des REER collectifs a progressé, mais certaines dispositions fiscales pénalisent leurs détenteurs. Nous recommandons de modifier la Loi de l'impôt sur le revenu afin d'établir une meilleure équité entre les Canadiens détenteurs de régimes de retraite enregistrés et ceux détenteurs de REER. Par exemple, nous suggérons de faire passer de 65 à 55 ans l'âge minimum de fractionnement du revenu avec un époux ou conjoint en ce qui concerne le revenu des FEER, conformément aux règles régissant les revenus de régimes de retraite enregistrés.
Nous recommandons aussi que le crédit de rente soit rendu disponible aux personnes de 55 ans ou plus qui reçoivent des revenus d'un FEER, comme il l'est pour celles qui reçoivent des revenus provenant de régimes de retraite enregistrés.
Troisièmement, nous voudrions aborder les conséquences de la TPS et de la TVH pour les investisseurs dans les fonds communs de placement. Nous ne comprenons pas bien pourquoi ces taxes bonnes pour l'économie, qui favorisent habituellement la compétitivité et l'équité, s'appliquent différemment aux services financiers, particulièrement en taxant plus lourdement les détenteurs de fonds communs de placement.
Depuis près de 20 ans, la TPS a été appliquée aux fonds communs de placement et aux autres fonds d'investissement à des taux effectifs quatre à cinq fois plus élevés que ceux d'autres produits financiers. En effet, les fonds communs de placement venaient de voir le jour comme produit de détail à la fin des années 1980 lorsque les règles de la TPS ont été imposées.
La TPS à 5 p. 100 peut être raisonnable, mais une TVH à deux chiffres ne fait qu'empirer le traitement injuste qu'on réserve depuis longtemps aux détenteurs de fonds. Cette injustice n'est pas attribuable à la plus grande valeur ajoutée d'un fonds commun de placement, où une imposition supplémentaire est attendue, mais au fait que le travail et les salaires qui font partie de la prestation de tout produit financier sont pleinement imposables dans le cas des fonds, mais sont exempts d'impôt en cas de possession directe de CPG, d'actions et d'obligations.
Les gouvernements fédéral et provinciaux cherchent des moyens pour améliorer l'épargne en vue de la retraite. Nous croyons que les Canadiens détenteurs de fonds devraient être imposés à un taux réel plus bas correspondant à celui des autres produits financiers au Canada et d'une manière semblable à celle qui a été adoptée par les principaux pays ayant une taxe sur la valeur ajoutée.
Nous sommes heureux d'avoir pu nous exprimer aujourd'hui devant le Comité des finances, où les concepts qui touchent la vie de millions de Canadiens peuvent être entendus et discutés de manière équitable.
Je vous remercie. Je répondrai avec plaisir à toute question que vous pourriez avoir.
:
Monsieur le vice-président, mesdames et messieurs, les députés,
[Traduction]
Mesdames et messieurs, bonjour.
[Français]
Cuture Montréal souhaite faire valoir l'importance de maintenir et renforcer le soutien aux arts et à la culture dans un objectif de relance économique.
[Traduction]
Culture Montréal est un organisme indépendant qui favorise la réflexion et l'action, et qui contribue à construire l'avenir de Montréal à titre de métropole culturelle au moyen d'activités de recherche d'analyse et de communication. Culture Montréal contribue au positionnement de Montréal comme métropole culturelle à l'échelle nationale et internationale.
[Français]
Au fil des ans, de nombreuses études ont démontré que les arts et la culture constituent de puissants leviers de développement social et économique. Investir dans ce secteur créateur d’emplois, résilient et hautement dynamique, stimule l’économie, contribuant ainsi au retour à l’équilibre budgétaire recherché par le gouvernement du Canada.
Une récente enquête de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, « La culture à Montréal : impacts économiques et financement privé », a révélé que le secteur culturel génère près de 100 000 emplois directs dans la métropole, avec un taux de croissance annuel de 4,6 p. 100 depuis 10 ans, soit près de trois fois plus que la moyenne globale du marché du travail.
Une autre étude effectuée en 2009, intitulée « L’économie des arts en temps de crise », témoigne du climat d’insécurité qui règne au sein des organismes artistiques et culturels du Québec, mais met aussi en valeur leur exceptionnelle résilience et leur capacité d’adaptation pour faire face à la récente crise financière. En effet, les organismes culturels ont mis en avant diverses solutions à court terme et envisagé des scénarios à long terme fort novateurs, porteurs de développement et aptes à les prémunir contre les aléas économiques futurs.
À Culture Montréal, nous croyons que pour améliorer la compétitivité de l'économie canadienne, le Canada doit poursuivre ses actions stratégiques pour susciter les investissements et ainsi créer des emplois durables, qui perdureront donc au terme du Plan d'action économique du Canada. C'est pourquoi en vue du budget du Canada 2011, Culture Montréal recommande que le gouvernement du Canada investisse davantage dans le secteur des arts et de la culture, afin d'en assurer la croissance et d'en maximiser les retombées économiques et sociales; qu'il soutienne le rayonnement des artistes et des créations artistiques et culturelles d'ici à l'échelle internationale; qu'il contribue de façon plus soutenue au développement et au maintien des infrastructures culturelles, et plus spécialement à l'accroissement et à l'amélioration des espaces de création, de production et de diffusion et qu'il parachève la mise en valeur du canal de Lachine, du Vieux-Montréal, du Vieux-Port de Montréal et des Bassins du Nouveau Havre; qu'il instaure de nouvelles mesures de soutien à la fréquentation d'événements artistiques et culturels et à l'acquisition d'oeuvres d'art; qu'il adopte une loi sur la préservation et la mise en valeur du patrimoine culturel et la dote d'un plan d'action concerté avec les provinces et les territoires, en cohérence avec les conventions internationales ratifiées par le Canada; qu'il instaure une politique d'intégration des arts à l'architecture pour les édifices fédéraux et qu'il élargisse l'accès à l'assurance-emploi à tous les travailleurs autonomes afin d'assurer un meilleur filet social au Canada.
Sans réduire les acquis, la loi devrait contenir certaines dispositions permettant aux travailleurs autonomes de souscrire à un régime public d'assurance-emploi.
En conclusion, nous souhaitons que le gouvernement du Canada reconnaisse l'apport essentiel des artistes au développement social et économique des Canadiens et du Canada, et que cette reconnaissance se manifeste dans toutes les politiques, programmes et projets de loi qu'il met en avant. Le projet de loi , par exemple, doit leur assurer une rémunération adéquate et valoriser la propriété intellectuelle. Les créateurs, comme tous les autres Canadiens, doivent vivre décemment du fruit de leur labeur.
Thank you for your attention.
:
Je vous remercie, monsieur le président, de me donner l'occasion de faire un exposé ce matin. Je sais que deux de mes collègues de l'Association canadienne du capital de risque étaient ici, il y a plusieurs semaines, pour vous donner un aperçu du plan en cinq points recommandé par l'association afin de composer avec la crise du capital de risque au Canada.
Je vais me concentrer sur une solution ce matin, mais j'ai quelques remarques sur GrowthWorks.
Nous faisons partie des rares intervenants du domaine du capital de risque qui investissent toujours dans de nouveaux projets au Canada. Partout au pays, nous gérons des fonds totalisant environ 600 millions de dollars en fonds sous mandat de gestion. Je crois qu'à l'extérieur du Québec, nous sommes probablement le plus important intervenant en matière de capital de risque au pays. Les entreprises de notre portefeuille ont gagné le marché de l'année quatre des neuf dernières années. Nous avons des bureaux partout au pays: à Vancouver, Winnipeg, Toronto, Fredericton, Halifax et St. John's. Nous avons une équipe de 20 investisseurs professionnels avertis. À titre de gestionnaires de capital de risque, nous faisons partie du premier quartile. Nous nous concentrons sur la commercialisation d'entreprises technologiques naissantes. Récemment, nous avons découvert qu'environ 40 p. 100 des entreprises que nous finançons découlent de projets de R-D dans des universités canadiennes. Nous avons investi dans plus de 250 entreprises au pays depuis notre mise sur pied en 1992.
Je veux aussi définir le capital de risque au détail. La plupart des gens connaissent le capital de risque institutionnel traditionnel, où l'on mobilise le capital de régimes de pension, d'institutions, de sociétés et de fonds de dotation. Au détail, nous mobilisons tout le capital d'investisseurs individuels, et les gouvernements encouragent les investisseurs à acheter cette catégorie d'actifs grâce à des dispositions de crédits d'impôt. Le gouvernement fédéral offre un crédit d'impôt de 15 p. 100, qui était de 20 p. 100 auparavant, et les gouvernements provinciaux, selon la province, offrent des crédits d'impôt de 15 à 25 p. 100.
Le capital de risque au détail représente environ 50 p. 100 de tout le capital de risque mobilisé et investi au Canada, et il continue de recevoir un bon soutien des deux ordres de gouvernement. Au cours des deux dernières années, de nombreux gouvernements provinciaux ont amélioré les programmes de capital de risque au détail. La Colombie-Britannique a augmenté le crédit d'impôt, la Saskatchewan a augmenté son crédit d'impôt, le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador ont augmenté à la fois le crédit d'impôt et la limite de la contribution annuelle. Au Québec, on a récemment augmenté les crédits d'impôt pour un fonds de détail donné.
Pour ce qui est de la situation canadienne — vous en avez probablement entendu parler il y a quelques semaines —, les investissements en capital de risque au Canada sont à leur plus bas niveau en 14 ans. L'investissement annuel canadien de plusieurs milliards de dollars en R-D est compromis en raison du peu de capital de risque mis à la disposition des entrepreneurs. De nombreux fonds de capital de risque institutionnels privés se sont retirés du marché. Des entrepreneurs canadiens constatent qu'il est de plus en plus difficile d'avoir accès à du capital de risque comparativement à leurs homologues américains. il est important de souligner que les entreprises que nous finançons ici au Canada doivent concurrencer les entreprises américaines.
Les investisseurs de capital de risque au détail ont investi plus d'argent au Canada que les investisseurs indépendants privés au cours de neuf des dix dernières années, et par conséquent, les investisseurs de capital de risque au détail sont des fournisseurs beaucoup plus réguliers de capital de risque aux entrepreneurs canadiens.
Alors à notre avis, la façon la plus rentable et la plus rapide de faire circuler de nouveau des fonds de capital de risque vers les entreprises canadiennes consiste pour le gouvernement fédéral en deux choses. D'abord, revenir au crédit d'impôt fédéral original de 20 p. 100, au lieu de l'actuel taux de 15 p. 100, pour les investisseurs pendant trois ans, et augmenter la contribution maximum annuelle à 20 000 $ — la limite actuelle étant de 5 000 $.
La justification de ces changements est la suivante: le crédit d'impôt était de 20 p. 100, mais il a été réduit au milieu des années 1990 à 15 p. 100 lorsque les investissements de capital à cette catégorie d'actifs était considérable. Ce n'est plus le cas. Lorsque le programme de détail original a été créé au milieu des années 1980, le maximum au titre des REER était de 7 500 $, et au titre du capital de risque, de 5 000 $. Le maximum au titre des REER aujourd'hui est de 22 000 $, si je ne m'abuse, mais le maximum pour le capital de risque au détail n'a pas changé. Il est toujours de 5 000 $. C'est un problème pour nous, parce que de nombreuses maisons de courtage appartenant à des banques découragent leurs conseillers en investissement de conclure des transactions de cette taille, ce qui a des conséquences graves pour ce canal de distribution. Les membres de l'OCRCVM n'appuient pratiquement plus cette catégorie d'actifs.
En ce qui concerne l'incidence financière, nous pensons que ces changements permettraient à l'industrie d'amasser 300 millions de dollars supplémentaires par année. Ainsi, l'augmentation annuelle, à l'échelle nationale, serait d'environ 1,5 milliard de dollars. L'investissement du Trésor, outre les engagements actuels, serait de 100 millions de dollars de plus par année.
Des études indépendantes ont montré que ces crédits d'impôt peuvent être récupérés par les deux paliers de gouvernement en un à cinq ans. Une étude récente réalisée par la Sauder School of Business de l'Université de la Colombie-Britannique mettra en évidence des statistiques extrêmement éloquentes au sujet des crédits d'impôt que récupèrent les deux paliers de gouvernement et qui permettent de créer des emplois.
Merci, monsieur le président. Je suis prêt à répondre à vos questions en temps et lieu.
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Merci, monsieur le président. Je vais prendre la parole en premier.
Nous sommes très heureux d'être ici et d'avoir cette occasion de vous faire part de nos perspectives.
Je suis président de l'Association de la construction navale du Canada. Peter en est le président à temps plein. Ma société partage la position de l'association, mais c'est en tant que président de cette association que je vais prendre la parole aujourd'hui.
Le secteur de la construction navale au Canada est en voie de transition. Si vous remontez au milieu des années 1980 jusqu'au début des années 1990, nous avions un programme de rationalisation en vertu duquel le gouvernement payait de nombreux chantiers navals, partout au pays, pour qu'ils quittent le secteur. En effet, il y avait trop de joueurs.
Aujourd'hui, nous vivons une autre forme de rationalisation. Nous avons la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale, qui permettra de créer deux centres d'excellence, l'un pour les gros navires de combat et l'autre pour les navires autres que de combat, pour la marine et la garde côtière. Cette stratégie sera essentielle à la pérennité de la construction navale au Canada.
Puisqu'il n'y a que deux chantiers navals qui ont été sélectionnés, nous nous demandons ce qu'il adviendra des autres. Il y aura environ 116 bâtiments, à l'extérieur des centres d'excellence, pour le reste du secteur. Il y a une chose que nous pouvons faire pour encourager la construction navale commerciale de petits navires au Canada.
Je vais maintenant laisser la parole à M. Cairns, qui va vous expliquer notre proposition.
Je suis président de l'Association de la construction navale. Notre association est relativement récente, elle a été créée en 1995. Il s'agit d'une association nationale qui couvre tout le territoire canadien et qui s'intéresse principalement à la construction et à la réparation navale ainsi qu'au secteur de la marine industrielle au Canada.
La politique du Canada en matière de chantiers navals est élaborée par plusieurs ministères, mais d'une façon qui semble peu coordonnée. Récemment, le gouvernement a annoncé une stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale pour sa flotte. Cela promet d'être un excellent programme, mais il n'en est encore qu'à ses débuts, et les bâtiments non gouvernementaux ainsi que les armateurs qui les construisent ont toujours besoin d'aide.
Le Canada est en cours de négociations accélérées avec l'Union européenne. Quels qu'en soient les résultats, ils auront une incidence d'une façon ou d'une autre sur l'industrie de la construction navale au Canada.
Le ministère des Finances vient d'annoncer un changement à la politique des droits de douanes pour certains types de navires importés au Canada. Notre association appuie ces changements, si l'on modifie également le mécanisme de financement structuré et la déduction pour amortissement accéléré. Or, cela n'a pas été fait. Ces changements aux tarifs douaniers risquent également de favoriser l'Europe dans nos négociations de libre-échange. Nous avons demandé plusieurs fois que l'on modifie le mécanisme de financement structuré et la déduction pour amortissement accéléré, mais sans succès.
La déduction pour amortissement accéléré est un excellent incitatif pour les armateurs canadiens qui engrangent des profits en construisant leurs navires au Canada. Comme on le sait, cet outil permet au propriétaire d'amortir sur quatre ans le coût en capital de nouveaux navires construits au Canada. La valeur de la DAA est fixée à 10 p. 100 du prix du navire. Le mécanisme de financement structuré, ou MFS, a été créé en 2001 et 2002 pour stimuler la demande de navires construits au Canada. Il permet l'achat d'une réduction d'intérêt du financement utilisé pour acheter ou modifier un navire construit au Canada ou une construction en mer.
Cette aide prend la forme d'une contribution non remboursable. La valeur du MFS est de 15 p. 100 du contrat attribué au chantier naval. Après impôt, cependant, il ne s'agit plus que de 8 p. 100. Un armateur canadien peut choisir entre un mécanisme de financement structuré ou une déduction pour amortissement accéléré.
Le financement du programme MFS est sporadique. Actuellement, il y a entre 6 et 7 millions de dollars dans le fonds, mais rien ne nous garantit qu'il y en aura plus d'ici la fin de l'exercice financier. À notre avis, le gouvernement doit s'engager à verser 20 millions de dollars par année au programme MFS pour au moins cinq ans, puis à examiner les progrès réalisés à cette date, avant d'envisager d'autres investissements.
Le MFS, combiné à la DPA, est un programme extrêmement utile pour les petits armateurs qui ne seront pas considérés comme des centres d'excellence en vertu de la stratégie nationale d'approvisionnement en construction navale. Ils ont absolument besoin de ces outils pour stimuler la construction commerciale au Canada.
Pour conclure, la politique et le financement en matière de construction navale exigent un cadre politique pangouvernemental qui doit comprendre des politiques d'approvisionnement pour les navires gouvernementaux et les navires commerciaux, des négociations commerciales et des politiques et programmes fiscaux. Il faut absolument offrir aux petites entreprises de construction navale un mécanisme de financement structuré adéquatement financé qui puisse être combiné à une déduction pour amortissement accéléré, afin d'encourager les armateurs canadiens à construire des navires dans les chantiers navals canadiens.
Merci.
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Bonjour, monsieur le président, membres du comité.
Je vous remercie de nous avoir invités pour vous parler au nom de la Fondation et de l'Institut Rick Hansen. Je m'appelle Colin Ewart et j'oeuvre à la Fondation, et voici Marie Trudeau, du conseil d'administration de l'Institut Rick Hansen. Nous sommes ici aujourd'hui pour vous parler du 25e anniversaire de la Tournée mondiale Rick Hansen et de l'incidence des investissements du gouvernement fédéral dans le rêve de Rick jusqu'ici.
Vous avez sans doute entendu parler de notre fondation, qui est chargée de concrétiser le rêve de Rick d'un monde inclusif et accessible à tous. Vous ne connaissez peut-être pas l'Institut Rick Hansen, un organisme relativement nouveau qui est un héritage fondamental de la vision de Rick. L'institut facilite la recherche interdisciplinaire et fondée sur la collaboration afin d'améliorer la vie des personnes handicapées et de contribuer à trouver un remède aux traumatismes médullaires. Grâce à l'investissement du gouvernement fédéral, de toutes les couleurs politiques, le Canada est devenu un chef de file en matière de recherche et de services sur les traumatismes médullaires tout comme dans les domaines du cancer, de la génomique et du VIH/SIDA.
Ce gouvernement en particulier a beaucoup soutenu la vision de Rick par le biais d'un financement. Nous vous demandons de continuer à appuyer les recherches en santé comme la recherche sur les traumatismes médullaires. L'investissement en recherche et en pratiques exemplaires telles que celles que nous élaborons permet de changer la vie des gens et engendre des économies pour notre système de santé partout au Canada.
Il y a 25 ans, nous avons vu dans quelle mesure une personne peut en inspirer tant d'autres. Après sa blessure, Rick Hansen était animé du désir de changer les choses. En chaise roulante, il a parcouru le monde entier — 34 pays en plus de deux ans — et incité athlètes, politiciens, médecins, scientifiques, jeunes et personnes atteintes de traumatisme médullaire, comme Marie, à changer les choses. Grâce à ses efforts et à ceux de son entourage, les personnes qui vivent avec des handicaps physiques aujourd'hui sont perçues différemment. Le monde est plus accessible et la science a tellement progressé qu'aujourd'hui, une personne qui subirait le traumatisme de Rick pourrait sans doute marcher de nouveau après son traitement.
Nous travaillons actuellement à l'étape internationale du 25e anniversaire de la tournée mondiale, après avoir lancé notre tournée avec beaucoup de succès juste avant et pendant les Jeux olympiques et paralympiques de 2010. Nous voulons rendre hommage à tous ces instigateurs de changement qui ont fait partie de nos équipes depuis 1987, et inspirer de nouveaux instigateurs de changement. D'ici à mai 2012, Rick voyagera dans plusieurs endroits célèbres du monde qu'il a visités entre 1985 et 1987. Avec l'aide de l'Institut et de nos partenaires, ces endroits vont collaborer à notre travail au Canada pour aider à trouver un remède à la paralysie et à rendre les collectivités plus accessibles et inclusives.
À la suite de ces annonces de collaboration avec quatre pays — Israël, l'Australie, la Chine et les États-Unis —, nous reviendrons au Canada en août 2011 et lancerons avec nos partenaires canadiens une nouvelle tournée nationale en relais pour rendre hommage aux instigateurs de changement de partout au Canada. Il s'agit d'une tournée de neuf mois dans 700 communautés, avec 7 000 participants. Cette tournée se terminera avec un événement pour célébrer et commémorer la journée où Rick est revenu à Vancouver.
Simultanément, une conférence internationale à Vancouver, axée sur deux piliers — le remède et l'accessibilité — ainsi qu'un salon professionnel illustreront à quel point le progrès peut se répandre dans le monde, grâce à la participation de plus de 100 pays. Nous montrerons au monde entier le leadership et l'inspiration du Canada. Notre capacité à mobiliser les dirigeants nationaux et internationaux profitera à tous les Canadiens, jusqu'en 2012 et au-delà.
Nous sommes impatients de rendre hommage à ceux et celles qui ont joué un rôle essentiel dans notre réussite au cours des années, et de collaborer avec eux. Nous avons déjà établi des partenariats et obtenu du financement de sociétés et de particuliers, et nous avons l'intention de nous tourner cet automne vers les ministères fédéraux clés qui s'intéressent à nos projets.
Je vais maintenant laisser Marie vous parler des programmes de l'institut qui permettent de changer les choses.
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Merci de votre question.
J'ai vu plusieurs statistiques à propos de ce que le Canada investit en matière de recherche et de développement. L'ACCR a notamment dit au comité dernièrement que c'était de l'ordre de 18 milliards de dollars annuellement. Il s'agit d'un investissement considérable. Je pense que le Canada s'acquitte bien de sa tâche de ce point de vue-là.
Mais si nous ne comblons pas l'écart, ou encore le manque d'accès aux capitaux des sociétés qui en sont à leurs débuts, nous allons rencontrer des problèmes considérables. Nous sommes confrontés à des problèmes de taille à l'heure actuelle et ces derniers ne vont qu'empirer si nous ne faisons pas face aux véritables en enjeux aujourd'hui. D'innombrables sociétés sont incapables d'obtenir le capital nécessaire pour faire fructifier leurs plans d'affaires.
En ce qui concerne les autres pays, je viens à peine de terminer le livre Start-Up Nation, qui porte précisément sur le cas d' Israël. Lors de mon voyage de Halifax jusqu'ici hier, j'ai eu l'occasion de lire des documents pour une conférence sur des initiatives politiques qui aura lieu à Québec le mois prochain. Bon nombre de représentants de l'industrie s'y réuniront pour faire des exposés sur ce qui a été fait en Chine, au Royaume-Uni, en France, au Mexique, en Israël et dans d'autres pays. Les gouvernements de ces États ont reconnu que le secteur privé, dans une certaine mesure, s'est retiré de l'industrie en ce qui concerne l'offre, et ils sont en train de faire des interventions très rigoureuses ou de créer des initiatives politiques qui encouragent non seulement le secteur privé à revenir dans la partie, mais également à faire des investissements directs par le biais de fonds ou d'investissements directs dans des sociétés. Dans certains cas, ils utilisent le modèle de vente au détail du Canada. C'est fort surprenant de lire le cas de la France, où on a décidé d'adopter une partie des particularités du modèle de vente de détail élaboré au Canada il y a 20 ans.
La réponse comporte deux volets. C'est assez complexe et technique.
Un des problèmes réside dans la structure d'un fonds commun de placement. Elle ressemble un peu à celle d'une institution financière. Il s'agit en fait d'une institution financière du point de vue de l'impôt et de la TVH. Le fonds génère des dividendes et des intérêts de la même façon que lorsque l'on détient une valeur mobilière. La TVH et d'autres taxes ne s'appliquent pas à ceux-ci, mais toutes les dépenses sont imposées, comme l'a dit Debbie.
Dans le cas d'une valeur mobilière provenant d'une firme de courtage, des taxes s'appliquent sur les ordinateurs dont ils se servent au sein de l'institution financière, mais les salaires ne sont pas imposés. Lorsque l'on verse une commission lors de l'achat d'une valeur mobilière, cette commission n'est pas directement imposée. Par contre, le courtier qui a émis la valeur mobilière aura versé des taxes enchâssées, comme je l'ai dit, sur les ordinateurs, le loyer et ainsi de suite.
La raison pour laquelle le taux d'imposition est de quatre à cinq fois plus élevé dans le cas du fonds de placement vendu à un client, c'est qu'habituellement, pour la plupart des institutions financières, la main-d'oeuvre et d'autres composantes en représentent environ 75 à 80 p. 100. C'est pourquoi les taux de taxe enchâssée sont bien plus élevés dans le cas du produit d'un fonds de placement, un produit diversifié comparativement à une valeur mobilière.
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C'est bien ça et il y a deux explications.
La première, c'est que les statistiques tiennent compte de l'utilisation moyenne des différentes catégories de revenu. En général, les canadiens à faible revenu ne s'en servent pas. En fait, Malcolm Hamilton, qui a une excellente réputation auprès de Mercer à titre d'actuaire, a indiqué que lorsqu'ils prennent leur retraite, les Canadiens à faible revenu s'arrangent mieux avec les deux piliers auxquels ils ont accès. De nombreux Canadiens à revenu moyen ne profitent pas pleinement des REER pour des raisons liées au style de vie, soit lorsqu'ils fondent une famille et déboursent d'importants montants d'argent pour l'éducation et pour une maison. Cela expliquerait en partie pourquoi certains Canadiens se servent de leurs REER pour effectuer ces achats, car il s'agit d'une priorité à cette étape de leur vie. Les Canadiens à revenu élevé les épuiseront toujours.
Mais ce que nous tentons de faire valoir, je crois, c'est que les statistiques démontrent la nécessité d'augmenter les plafonds de cotisation. Nous avons effectué des analyses comparatives des plafonds aux États-Unis et au Royaume-Uni, qui ont une limite à vie. Nous disons simplement qu'étant donné la conjoncture économique, les difficultés liées à l'épargne en raison des taux d'intérêt faibles, la crise financière et les éventuelles contraintes budgétaires, il serait judicieux dans la mesure du possible d'augmenter ces plafonds.
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Je vous remercie de vos exposés. J'aimerais maintenant parler de quelques aspects fondamentaux de l'économie de ces deux ou trois dernières années. Je pense que, par rapport aux autres pays, nous avons relativement bien résisté à la tempête, mais l'endettement personnel augmente, et c'est préoccupant.
En revanche, on s'aperçoit que les sociétés ont des liquidités importantes. C'est quelque chose dont on pourrait bénéficier si on savait exactement pourquoi. En fait, il s'agit davantage d'un problème au sud de la frontière. Quand je suis aux États-Unis, les sociétés me disent constamment qu'elles ont des liquidités considérables. C'est à cause de l'instabilité économique, me disent-elles. Les politiques gouvernementales seraient également en cause.
Les sociétés ne dépensent pas, ce qui a évidemment des répercussions économiques. C'est vrai pour le secteur du capital-risque, mais aussi pour les investissements économiques en général.
Certains des analystes du comité nous ont dit que c'était vrai, qu'il s'agissait d'un problème à court terme, mais également à long terme pour les économies canadienne et américaine.
J'aimerais vous entendre sur ces problèmes et savoir ce qu'on devrait faire pour s'y attaquer.
D'autres observations là-dessus?
J'aimerais soulever une autre question si j'ai le temps monsieur le président. Dans le domaine du capital-risque, on parle souvent de la politique fiscale et du financement. Les gens disent que le fonds de la BDC pourrait poser problème, mais c'est quelque chose que le gouvernement devrait envisager de faire davantage.
J'aimerais vous parler du manque de connaissance. Les sociétés de capital-risque en Alberta, par exemple, m'ont parlé de leurs difficultés. Quelqu'un leur présente une idée, entrant par exemple dans le domaine de la haute technologie, des TIC ou de la biotechnologie, or, ces sociétés ont fait leur argent dans le secteur de l'énergie ou de l'immobilier et craignent donc d'investir dans des secteurs qui ne leur sont pas familiers.
Dans le groupe de témoins précédent, quelqu'un félicitait TDDC, et les gens aiment bien le PARI. Je me demandais si vous pourriez nous parler de la question des connaissances dans le domaine du capital-risque.
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Au nom de Merck Canada, je remercie le comité pour cette occasion de présenter notre point de vue. Je m'appelle Christian Blouin et je suis le directeur des Politiques-Santé publique et Relations gouvernementales pour les vaccins, chez Merck. J'aimerais souligner aujourd'hui l'importance des programmes de vaccination subventionnés par le gouvernement fédéral.
L'immunisation au Canada a sauvé plus de vies au cours des 50 dernières années que n'importe quelle autre intervention médicale ou mesure de santé publique. Les vaccins ont permis d'éradiquer la variole, de pratiquement éliminer la poliomyélite et de réduire considérablement l'incidence de la rougeole, des oreillons, de la rubéole, de la diphtérie, de la coqueluche, du tétanos et de la grippe.
Les vaccins se sont avérés incontestablement un outil rentable de prévention des maladies au Canada et ils permettent de réduire les hospitalisations et les coûts des soins de santé, tout en soulageant les souffrances des Canadiens, leur permettant de vivre en bonne santé et d'être productifs.
Grâce à sa stratégie nationale d'immunisation (SNI), le Canada a réussi à unifier le système de financement de l'immunisation au pays et à promouvoir l'adoption de nouveaux vaccins. Lancée en 2003, cette stratégie a été un succès retentissant et permis aux Canadiens d'avoir un accès équitable aux nouveaux vaccins recommandés. Elle a contribué à l'inclusion de cinq nouveaux vaccins à des programmes publics d'immunisation partout au pays. Cela a permis de doubler, de 2003 à 2006, le nombre d'enfants canadiens protégés contre les maladies pouvant être évitées par des vaccins.
Nous croyons que le Canada peut miser sur cette extraordinaire réussite. Le comité a toujours appuyé les programmes d'immunisation financés par le gouvernement fédéral. Dans le rapport paru en décembre 2006, votre comité a recommandé à l'unanimité que le gouvernement continue à subventionner la stratégie nationale d'immunisation et créer un fonds consacré aux nouveaux vaccins et aux programmes de vaccination futurs. Le comité mérite des félicitations pour ce leadership audacieux.
En 2007, le gouvernement fédéral s'est engagé à consacrer 300 millions de dollars contre le VPH, dans le cadre de la SNI. Grâce à cet appui du fédéral, le programmes de vaccination ont permis d'immuniser plus de 450 000 fillettes contre le VPH au Canada, et à prévenir environ 56 000 cas de verrues génitales, 1 389 cas de cancers du col de l'utérus et, ce qui est encore plus important, 617 décès de ce cancer.
Malheureusement, le financement de la SNI a pris fin le 31 mars 2010. Voilà pourquoi nous vous demandons de recommander au gouvernement du Canada de continuer à encourager l'adoption rapide des nouveaux vaccins en rétablissant le financement de la Stratégie nationale d'immunisation.
Cette demande fait écho à la recommandation de la Coalition canadienne pour la sensibilisation et la promotion de la vaccination, un regroupement de 20 organismes de professionnels de la santé, d'organisations gouvernementales et du secteur privé dont l'Association médicale canadienne, la Société canadienne de pédiatrie et l'Association canadienne de santé publique.
Un exemple d'une maladie qui pourrait être endiguée par le financement d'un vaccin est le zona, également connu sous le nom d'herpès zoster. Le zona peut causer une douleur invalidante ainsi que la pneumonie, une perte auditive et une paralysie faciale. Au canada, 50 p. 100 des cas de zona surviennent chez les personnes âgées de 50 ans et plus. Cette maladie coûte très cher à notre système de santé, puisqu'elle est à l'origine de plus de 250 000 visites chez le médecin, de 2 000 hospitalisations et de quelque 68 millions de dollars en soins de santé directs chaque année.
En 2008, le Canada a approuvé Zostavax, vaccin indiqué pour la prévention du zona chez les adultes de 60 ans et plus. Il y a au Canada une forte demande pour ce vaccin car beaucoup de Canadiens âgés souhaitent le recevoir et la plupart des médecins le recommandent. Toutefois, ce vaccin n'est pas inclus à l'heure actuelle dans les programmes publics de vaccination.
Nous croyons que les Canadiens âgés devraient avoir accès aux vaccins les plus récents qui peuvent leur éviter beaucoup de souffrance. Le zona n'est qu'un exemple d'une maladie que le rétablissement du financement du programme permettrait de prévenir.
Voilà, nous demandons respectueusement à votre comité de recommander que le financement de la SNI soit rétabli.
Merci.
:
Fort bien. Je suis toujours heureux de rencontrer un de nos membres. En passant, il y aura bientôt des élections. Vous voudrez peut-être voter pour moi.
[Français]
Monsieur le président, distingués députés, merci de votre invitation aujourd'hui.
[Traduction]
Dans notre mémoire, nous abordons trois sujets: la sous-traitance au gouvernement fédéral, la sécurité de la retraite pour tous et l'état des sciences gouvernementales au Canada.
Aujourd'hui, je vais aborder le premier de ces trois sujets, mais je serai heureux de répondre à vos questions sur les deux autres également.
[Français]
Je vous parle au nom des 59 000 professionnels, membres de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada, une majorité travaillant dans la fonction publique canadienne.
[Traduction]
Ces professionnels dévoués et fonctionnaires d'expérience travaillent dans des domaines très variés de l'administration publique. Ce sont des experts financiers qui régissent les systèmes financiers du Canada; des vérificateurs et des fiscalistes de l'Agence de revenu du Canada qui récupèrent les impôts des sociétés, et des ingénieurs qui veillent à la sécurité et à la solidité de nos ponts et de nos routes, entre autres.
L'Institut professionnel estime que le recours croissant à la sous-traitance par le gouvernement va à l'encontre de l'intérêt public, entraîne un gaspillage de ressources limitées et contrevient aux conditions des politiques mêmes du Conseil du Trésor. Nous recommandons que le Conseil du Trésor donne au ministère des consignes claires sur la façon de réduire le recours à la sous-traitance.
Nous recommandons également que les dépenses pour des services professionnels et spéciaux ne puissent s'accroître plus rapidement que les coûts totaux du gouvernement en personnel.
L'Institut professionnel collabore avec le gouvernement pour trouver des moyens de faire des économies en réduisant les coûts de la sous-traitance. La fonction publique doit offrir les meilleurs services aux Canadiens au coût le plus faible. Cet automne, des employés s'apprêtent à participer au programme pilote d'innovation du Conseil du Trésor, et l'institut a lancé sa propre initiative en vue d'élaborer des propositions qui permettront de réduire les coûts au travail.
Les Canadiens ont besoin d'une approche intelligente et créative pour la prestation de services de qualité d'une façon plus efficace et plus économique. Et pourtant, on a cessé de comprimer les budgets des ministères et des agences. Le budget de 2010 a gelé les budgets fonctionnels des ministères. Il a également lancé un examen pangouvernemental des coûts administratifs. Il continue à extraire 5 p. 100 d'économies chaque année à la suite de l'examen des dépenses stratégiques des ministères.
Or, pendant ce temps, nous dépensons des millions de dollars chaque année pour acheter des services contractuels qui pourraient être fournis de façon plus efficace et à moindre coût à l'interne.
L'impartition, particulièrement dans le domaine du personnel, connaît une véritable explosion de son budget. Permettez-moi d'expliquer. La croissance des dépenses gouvernementales affectées à des services professionnels et spéciaux, et particulièrement à des services d'employés temporaires, a été plus rapide que la croissance de l'ensemble des coûts de personnel, particulièrement depuis 2005. Dans une étude récente, la Commission de la fonction publique a constaté que les dépenses consacrées aux services de travailleurs temporaires ont presque triplé entre 1999-2000 et 2008-2009; elles ont augmenté deux fois plus vite que l'augmentation du salaire des employés nommés pour une période indéterminée. On a constaté que les gestionnaires recouraient à des travailleurs temporaires pour combler leurs besoins de dotation à long terme, ce qui n'est pas correct.
D'après l'étude réalisée par la CFP, la plupart des contrats d'employés temporaires avaient été justifiés par l'excès de travail ou l'insuffisance des ressources. Or, la mauvaise utilisation de services d'employés temporaires mine le caractère apolitique, indépendant, dévoué et professionnel de la fonction publique. C'est également une source de gaspillage.
Beaucoup de gestionnaires trouvent plus facile de recourir à ces services pour éviter les longs délais associés au processus de dotation interne, mais cela coûte cher. Il faut exercer une vigilance constante pour contenir les honoraires et les coûts associés. D'habitude, les coûts réels sont plus élevés que ceux qui sont indiqués dans les soumissions retenues, puisque le soumissionnaire retenu peut toujours gonfler le montant final.
Ainsi, un contrat de consultant en gestion conclu en 2007 au ministère des Affaires indiennes et du Nord devait durer deux mois et coûter 29 000 $. Après 13 modifications du contrat, il a fini par coûter 243 000 $ et à s'étirer sur près de trois ans.
Dans un autre cas, Transports Canada a apporté six modifications à un contrat de consultant en TI d'une valeur de 580 000 $ qui devait durer 12 mois. Au bout du compte, le contrat s'est étendu sur trois ans et a coûté près de 3 millions de dollars.
Les gestionnaires deviennent de plus en plus dépendants à l'endroit des firmes de dotation privées, si bien que les connaissances et les compétences sont transférées à l'extérieur, au secteur privé. Le gouvernement peut devenir de plus en plus dépendant d'une poignée de firmes privées qui fournissent ces services. Les ministères et agences deviennent à ce moment-là moins flexibles pour répondre à l'évolution des besoins et de la technologie, et les firmes peuvent imposer des frais supplémentaires pour les changements de technologie et de services.
[Français]
Monsieur le président et distingués députés, merci de votre attention.
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Merci, monsieur le président. Je comparais aujourd'hui à titre de président du comité, un organisme ombrelle regroupant cinq des associations régionales et provinciales de détaillants de matériaux de construction du Canada. Le mémoire que nous présentons dans le cadre des consultations prébudgétaires a été avalisé par l'Association canadienne des fabricants de produits de quincaillerie et d'articles ménagers. Vous trouverez parmi les documents que nous vous avons fait parvenir une lettre à cet effet.
La CRBSC ainsi que l'Association canadienne des fabricants de produits de quincaillerie et d'articles ménagers représentent 2 300 sociétés qui avaient, en 2009, 75 000 employés canadiens et un chiffre d'affaires de 83 milliards de dollars. Les membres produisent différents types de matériaux de construction, de quincaillerie, d'articles ménagers et de produits de jardinerie. Notre mémoire reflète les opinions des 451 sociétés qui ont participé à notre sondage prébudgétaire cet été.
La pierre angulaire de notre argumentaire est la déclaration suivante: « le secteur de l'immobilier, y compris celui des rénovations, devrait être reconnu comme étant un pilier économique extrêmement rentable, pas seulement pour les employés et les entreprises, mais également pour tous les paliers de gouvernements. »
Chaque fois que mon association a pu comparaître devant votre comité permanent, nous avons tenté de véhiculer ce même message, qui a d'ailleurs été confirmé par la Société canadienne d'hypothèques et de logement dans sa revue L'observateur du logement au Canada de 2010, publiée à la fin septembre. On y apprend que les dépenses des ménages ont atteint les 307 milliards de dollars en 2009, représentant ainsi 20,1 p. 100 du PIB total. Une grande part de ces dépenses visaient la construction de nouveaux logements, les rénovations et la revente.
Dans notre mémoire, nous avons fait référence aux prévisions trimestrielles relatives au secteur du logement à l'échelle nationale de la SCHL datant du mois de mai. Il y était question de 679 300 mises en chantier et reventes cette année-là. Par la suite, dans le numéro du 30 août de cette même publication, ce chiffre a été révisé et on y parle plutôt de 648 700 unités. Les estimations visant les mises en chantier et la revente en 2011 sont restées inchangées à 632 000. Ces projections reflètent de façon générale les résultats qui ressortent de notre sondage prébudgétaire. Nous estimons que le comité permanent devrait reconnaître le fait que les prévisions relativement au marché du logement d'ici la fin de 2011 ne permettent aucunement de parler de reprise robuste.
Dans son rapport qui sera déposé à la Chambre des communes, le comité permanent devrait insister sur le fait que ce sont des taux d'intérêt bas et une forte confiance des consommateurs qui sont les facteurs clés pour assurer la santé du secteur du logement et la croissance économique de façon générale.
Quatre-vingt-onze pour cent des détaillants et 78,7 p. 100 des fournisseurs, membres de notre association, ont déclaré que le crédit d'impôt visant les rénovations domiciliaires avait eu un impact positif sur leurs sociétés. Mais demandons au comité de garder à l'esprit que dans le contexte de ralentissement généralisé de la consommation, cet allégement fiscal a créé une certaine activité dans le secteur du logement, ce qui a été bénéfique pour l'économie nationale.
Nous vous recommandons deux mesures qui permettront d'aider le secteur du logement. Premièrement, on devrait augmenter la limite de retrait du programme d'accès à la propriété et élargir la portée du programme pour qu'il s'applique également aux rénovations résidentielles. D'après notre sondage prébudgétaire, le meilleur moyen de motiver les Canadiens à devenir plus respectueux de l'environnement, c'est de mettre en place des mesures incitatives financières. Soit dit en passant, la sensibilisation est le deuxième moyen le plus efficace. Deuxièmement, il conviendrait de mettre en place de nouveaux programmes, modelés sur le programme Energy Star, qui connaît un franc succès, dans le but d'inciter les consommateurs à prendre des décisions vertes.
La prévision selon laquelle le gouvernement commencera dans le courant de l'année financière 2015-2016 à avoir des excédents, a fait couler beaucoup d'encre. Par contre, on a beaucoup moins parlé du fait que la dette aura augmenté de 107 milliards de dollars pour atteindre 626 milliards de dollars en 2015-2016, comme on peut le constater dans l'énoncé sommaire de transactions figurant dans la récente mise à jour économique et fiscale. Ce qui m'amène à notre dernière recommandation: qu'un fonds de réserve d'au moins 3 milliards de dollars soit remis en place et fasse partie intégrante du budget dès l'élaboration du Budget de 2011.
Merci de votre attention. J'espère que mes remarques ne seront que le point de départ du débat.
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Merci, monsieur le président. Merci de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole au nom des 21 000 hommes et femmes qui sont membres de l'Association internationale des pompiers.
Aujourd'hui, j'aimerais soulever deux questions, toutes deux très importantes aux yeux des pompiers professionnels et de leurs familles, et du public que nous protégeons.
Cela fait près de 20 ans que notre association demande la création d'un programme national d'indemnisation des pompiers ayant péri en service au Canada. Nous continuons de demander qu'un tel programme soit mis en place car nous sommes convaincus que le gouvernement fédéral doit faire sa part afin d'éviter que les familles des pompiers ayant péri en service se retrouvent dans des situations financières précaires au même moment où elles sont endeuillées. Il en va de la dignité des familles canadiennes.
Ce qui existe à l'heure actuelle au Canada, c'est une série de programmes disparates visant les pompiers ayant péri en service. Seule une minorité des syndicats de pompiers au Canada ont pu négocier des programmes de versement d'indemnités en cas de décès en service au niveau local. De ces programmes, seul un tout petit nombre déboursent des versements suffisants pour assurer la survie de la famille à long terme. De façon générale, les versements équivalent à deux ans de salaire et d'avantages, ce qui ne permet aux familles de survivre et de rester dans la maison familiale que pendant deux ans.
Nous sommes d'avis que les Canadiens voudraient que les familles des pompiers ayant fait le sacrifice ultime pour protéger la vie et la propriété de leurs concitoyens soient mieux traités que cela. La dignité et la sécurité financière des familles des pompiers disparus ne devraient pas être tributaires des incertitudes découlant du processus de négociation collective, surtout que dans l'état actuel des choses les employeurs ont plus tendance à retirer les avantages des employés plutôt que de les bonifier.
Nous vous exhortons de demander que figure dans le prochain budget un budget pour la création d'un programme national d'indemnisation visant les agents de la sécurité publique au Canada. Il faudrait que le programme englobe les pompiers, les policiers et les autres intervenants de première ligne identifiés dans les règlements relativement aux impôts à titre de professionnels de la sécurité publique.
Nous proposons un versement indexé se chiffrant à 300 000 $ qui serait accordé directement à la famille en plus de toute autre somme disponible, ce qui permettrait d'établir un niveau minimum de sécurité financière pour l'ensemble des familles de pompiers disparus partout au Canada.
Au cours des 10 dernières années, 13 de nos membres, en moyenne, ont péri en service chaque année, auxquels s'ajoutent 7 policiers en moyenne. Ainsi, le programme national d'indemnisation que l'on préconise coûterait au gouvernement 6 millions de dollars annuellement. En ce qui a trait à la somme de 300 000 $, il faut garder à l'esprit le fait que l'âge moyen des pompiers professionnels tués dans le cadre d'incendies terrestres en Amérique du Nord est de 43 ans. Si ces pompiers avaient travaillé jusqu'à l'âge de 60 ans en gagnant un salaire moyen, les familles concernées auraient joui d'un salaire de quelque 1,5 millions de dollars sur 17 ans.
Je vous demanderais également de garder à l'esprit la raison d'être de la motion no 153, adoptée dans le courant de la 38e législature. La motion, visant la création par le gouvernement du Canada d'un programme national d'indemnisation, a été adopté par 161 voix contre 112, ce qui démontre clairement que la majorité des députés, représentant une grande partie des Canadiens, estimaient qu'il était important qu'un tel programme soit créé.
Nous vous demandons également de recommander la création d'un fonds dans le but d'établir un bureau national des statistiques sur les services d'incendie. Le bureau canadien de notre association à Ottawa reçoit régulièrement des appels d'intervenants du secteur de la sécurité publique et des services d'incendie nous demandant des statistiques sur les services de protection et les services d'incendie au Canada. Nos interlocuteurs sont choqués quand ils apprennent que de telles statistiques n'existent pas.
Les défenseurs de la sécurité publique, les scientifiques et les équipementiers sont tous d'accord pour dire que nous avons besoin de statistiques sur les services d'incendie au Canada, mais nous n'en avons tout simplement pas. Pourtant Statistique Canada compile et publie des données sur la criminalité nationale et la justice annuellement et Santé Canada suit l'évolution de maladies comme le H1N1 ou le virus du Nil occidental, donnant ainsi aux autorités sanitaires locales les informations dont elles ont besoin pour bien protéger leurs citoyens. Mais il n'y a personne pour compiler des statistiques sur les services d'incendie à l'échelle nationale.
À l'heure actuelle, les autorités provinciales sont responsables des données sur les services d'incendie. Mais, malheureusement, certaines provinces ont des années de retard en ce qui a trait à la compilation de ces statistiques. Les autorités provinciales n'ont pas de critères uniformisés et ne prennent pas en compte toutes les statistiques, qui, selon nous, permettraient vraiment d'assurer la sécurité publique. Nous estimons donc que le gouvernement fédéral a un rôle clair à jouer dans ce domaine.
Permettez-moi d'ajouter une dernière observation sur le budget relatif à la planification des pandémies, qui sera écoulé en 2011. La planification de pandémies touche de près les pompiers professionnels, à titre de personnel médical de première ligne puisqu'ils sont responsables non seulement de la protection des gens contre les incendies mais également de la sécurité publique.
Nous ne sommes qu'une des parties intéressées parmi tant d'autres qui exhortent le comité à recommander que le budget de planification relatif aux pandémies perdure au-delà de 2011, ce qui permettra au gouvernement du Canada de faire tout en son pouvoir pour protéger les Canadiens de la prochaine pandémie de grippe.
Merci encore de m'avoir invité. Je serais ravi de répondre à vos questions.
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Bonjour et merci de l'invitation.
L'Association canadienne des compagnies d'assurance mutuelles représente 91 compagnies. Nous comptons parmi nos membres des sociétés d'assurance-bien et de risques divers, ainsi que des mutuelles. Il s'agit de mutuelles qui, au lieu d'avoir des actionnaires, ont des souscripteurs. Ce sont ces derniers qui administrent les compagnies. À la fin de l'année, s'il y a des excédents, ils obtiennent des remboursements. Ils ont également le pouvoir de faire des contributions aux communautés dans lesquelles ils se trouvent au nom de leurs compagnies.
Nos membres ont généré 4,6 milliards de dollars en chiffre d'affaires l'an dernier, ce qui représente 11 p. 100 du marché canadien. Il faut savoir que ce sont surtout des intérêts étrangers qui opèrent sur le marché canadien. Je préciserais donc que nous représentons 25 p. 100 de la part canadienne du marché national.
Nous désirons aborder quatre questions. Premièrement, le plan de stimulation économique va prendre fin le 31 mars de l'an prochain. Nous aimerions qu'il reste en place pour les réseaux d'assainissement et les ponts et chaussées.
Deuxièmement, l'examen en 2012 de la Loi sur les services financiers. Nous demandons que soit maintenue l'interdiction visant la vente d'assurance en succursale par les banques.
Troisièmement, nous aimerions que le gouvernement exerce plus de contrôle sur le montant et le type de frais demandés par les banques de l'annexe 1.
Quatrièmement, il faudrait que le gouvernement fasse quelque chose pour que l'écart entre les régimes de retraite des fonctionnaires et les retraités du secteur privé ne soit pas aussi important.
Pour revenir à notre premier point, il faut que vous sachiez que les demandes d'indemnisation reliées au refoulement des égouts ont augmenté de façon significative au cours des 15 dernières années. Nous sommes passés d'une moyenne de 5 000 $ par demande d'indemnisation à 55 000 $. En raison de cette augmentation appréciable, les demandes reliées au dégât des eaux sont plus nombreuses que toutes les autres adressées aux compagnies d'assurance générale. Le dégât des eaux causé par le refoulement des égouts s'explique, dans une certaine mesure, par les déficiences du système d'égouts au Canada. Au cours des dernières années, le gouvernement fédéral a investi 4 milliards de dollars dans les réseaux d'assainissement. Cette somme s'ajoute à l'argent dépensé par les gouvernements provinciaux et les municipalités. Ainsi, ce sont 12 milliards de dollars qui ont été dépensés. Cette somme est largement insuffisante, étant donné les problèmes importants qu'ont nos réseaux d'assainissement. Ce sont 125 milliards de dollars qui sont nécessaires.
La Loi sur les banques, quant à elle, sera examinée en 2012. Le système bancaire que nous avons créé au Canada est un oligopole. C'est dans les années 1960, 1970 et 1980 que nous l'avons créé lorsqu'on a voulu protéger notre secteur bancaire de la concurrence étrangère. Ainsi, nous nous retrouvons avec un système bancaire très puissant qui peut nous imposer ce qui lui chante en termes de frais.
Les banques se sont lancées dans la vente d'assurance il y a quelques années et voudraient maintenant pouvoir vendre des polices d'assurance dans leurs succursales. Si ce droit leur était accordé, elles bénéficieraient d'un avantage qui n'est pas consenti aux assurances d'assurance-biens et de risques divers. Dans le contexte bancaire, le but serait d'expliquer aux clients qu'il est possible non seulement d'obtenir un prêt dans une succursale mais également de souscrire à une politique d'assurance. Les banques utiliseraient les renseignements personnels qu'elles détiennent sur leurs clients pour personnaliser leur stratégie de marketing de leurs produits d'assurance. De plus, les banques veulent l'autorisation de vendre des polices d'assurance sur leur site Web. Voilà le type d'avantages qu'elles demandent.
[Français]
En plus de cela, des frais bancaires ont récemment été mis en place par les banques pour pouvoir recevoir des transferts électroniques de la part de leurs clients. Ces frais bancaires, qui sont de 25 $ par société, par mois, ou un total de 300 $ par année, sont très importants pour le revenu des banques, mais c'est très important également pour les petites entreprises. Elles se voient maintenant obligées de payer ces frais pour pouvoir recevoir les transferts de paiements qu'elles recevaient auparavant sans frais.
Ce qu'on aimerait, c'est que le gouvernement fédéral mette des limites: il s'agirait non seulement de contrôler la solvabilité des banques, mais également de contrôler les frais, le type de frais et le niveau des frais que peuvent appliquer les banques.
Finalement, l'actuel régime de retraite du secteur public est de beaucoup plus généreux que celui dont bénéficie le secteur privé, en général. C'est une chose sur laquelle on aimerait que le gouvernement jette un coup d'oeil. Merci.
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Merci de me permettre d'être ici aujourd'hui.
Dan Kelly m'accompagne. Il m'aidera à répondre aux questions.
La FCEI est une organisation à but non lucratif et non partisane qui représente 107 000 petites et moyennes entreprises partout au Canada. Ces entreprises emploient plus de 1 250 000 Canadiens et produisent environ 75 milliards de dollars en PIB. Nos membres représentent tous les secteurs de l'économie et se trouvent dans toutes les régions du pays.
De toutes les entreprises canadiennes, environ 98 p. 100 sont de taille petite ou moyenne, et emploient environ 64 p. 100 des Canadiens et produisent près de la moitié du PIB du Canada. Ces entreprises conservent leurs employés, elles ont perdu beaucoup moins d'emplois dans les deux dernières années que les plus grandes entreprises, et ont généralement tendance à être les premières à créer de l'emploi durant les périodes difficiles, ce qui appuie la relance économique.
Vous devriez avoir devant vous les diapositives que je vais vous présenter au cours des minutes qui suivent.
Les deux dernières années n'ont pas été faciles, et de nombreuses petites entreprises éprouvent toujours des difficultés. À la diapo 2 se trouve le plus récent baromètre des affaires de la FCEI, et il démontre clairement que l'optimisme était à son plus bas au début de l'année 2009 et a ensuite augmenté de façon constante depuis. Cependant, cet optimisme croissant stagne dernièrement, alors que les attentes des entreprises diminuent graduellement depuis mai, ce qui nous suggère que l'économie ralentira. Malheureusement, cela semble également se traduire en une plus faible création d'emploi, alors que le nombre d'entreprises qui prévoient couper des postes dans les prochains mois est supérieur à celui des entreprises qui prévoient en créer, comme la prochaine diapo le démontre. Cela laisse entendre que de nombreuses petites entreprises demeurent prudentes et attendent de voir ce qui se passera dans l'économie mondiale et locale.
Alors, quelle est la meilleure façon de s'attaquer aux problèmes que vivent les petites entreprises pour appuyer leur croissance? La diapo 4 montre les problèmes les plus prioritaires pour les petites entreprises au Canada entre janvier et juin 2010. Les impôts et les taxes, la réglementation, et la dette et les déficits des gouvernements sont au haut de la liste, donc nos recommandations prébudgétaires sont fondées sur ces priorités.
Premièrement les impôts et les taxes. Comme vous pouvez le voir à la diapo 5, la plupart des petites entreprises veulent que les gouvernements s'en tiennent à leur plan actuel ou réduisent encore plus les impôts et les taxes. Ce qui est très clair, par contre, c'est que les gouvernements devraient éviter d'augmenter tout impôt ou toute taxe.
Comme vous pouvez le voir à la diapo 6, les impôts sur la charge salariale constituent le problème le plus important à régler, puisqu'ils ont les plus grandes conséquences négatives sur la création d'emplois. Certains progrès ont été réalisés avec l'annonce récente d'une augmentation maximale de 5 ¢ pour l'assurance-emploi en 2011. Bien que nous aurions préféré voir un gel complet, c'est déjà beaucoup mieux que ce qui avait été prévu à l'origine. Il faut maintenant ne pas ajouter de nouveaux coûts au système de l'assurance-emploi et éliminer les programmes qui ne donnent pas de résultat positif.
Nous sommes aussi très inquiets des menaces d'augmentation du RPC et du RRQ, qui représentent un impôt sur la masse salariale encore plus important pour les employeurs, donc nous nous opposons à toute augmentation à l'heure actuelle.
Bien que nous aimerions voir d'autres réductions d'impôt importantes, nous comprenons que la situation économique actuelle rend cela plus difficile, c'est pourquoi nous recommandons un certain nombre de petites mesures visant la création d'emplois, l'épargne et l'investissement. Ces recommandations se trouvent à la diapo 7, et comprennent un crédit à l'assurance-emploi pour l'embauche et la formation, semblable au plan des libéraux pour les nouvelles embauches de la fin des années 1990, qui offriraient aux employeurs un congé de cotisation d'assurance-emploi pour tout ajout à la masse salariale pour une période de temps déterminée afin d'encourager la création d'emplois; plutôt que d'augmenter le RPC ou le RRQ. Le gouvernement devrait plutôt traiter les REER comme des RPA pour les exemptions aux impôts sur la masse salariale et le fractionnement du revenu; pour encourager les dépenses d'investissement, nous suggérons une mesure sur la déduction pour amortissement qui permet aux petites entreprises de déduire les premiers 75 000 $ annuellement en dépenses d'immobilisation; et nous croyons que les dons d'action aux organismes de charité devraient être traités de la même façon sur le plan fiscal pour les sociétés cotées en bourse et les entreprises privées.
Voilà quelques-unes des idées qui se trouvent ici, et nous serions ravis de discuter d'autres idées qui d'après nous ne coûteraient pas cher mais offriraient beaucoup d'avantages aux petites entreprises.
La priorité suivante a trait à la réglementation gouvernementale et la paperasse, car les entreprises canadiennes doivent dépenser plus de 30 milliards de dollars par année pour s'y conformer. Comme vous pouvez le voir à la diapo 8, il en coûte cinq fois plus cher pour s'y conformer aux firmes qui ont moins de cinq employés qu'aux firmes qui en ont plus de 100.
Que pouvons-nous faire? Comme il est indiqué à la prochaine diapo, nous recommandons que le Comité de réduction des formalités administratives annoncé dans le dernier budget vise à rendre permanente la réforme réglementaire en nommant un ministre responsable et en déposant un projet de loi qui contiendra des cibles de réduction de la paperasserie et qui impose des contraintes aux organismes de réglementation, et prévoit des mesures régulières et des rapports publics sur le progrès fait dans ce domaine.
Nous aimerions également voir la réalisation d'une autre promesse du budget précédent visant à renforcer l'équité pour tous les contribuables à l'ARC. Nous croyons que cela peut être fait en suivant l'exemple de la Colombie-Britannique, qui permet aux contribuables d'obtenir des réponses écrites à leurs questions et de faire en sorte que l'ARC doive honorer ces réponses écrites même si elles sont incorrectes.
Finalement, les petites entreprises sont très inquiètes de la croissance des déficits et de la dette du gouvernement. C'est la préoccupation qui croît le plus rapidement chez nos membres, parce qu'ils savent que si cette situation n'est pas contrôlée, elle mènera à une augmentation des impôts plus tard.
Tout d'abord, comme vous pouvez le voir à la diapo 10, le groupe le plus nombreux veut que le gouvernement élimine son déficit à moyen terme, préférablement d'ici 2015.
Ensuite, il aimerait que le gouvernement réduise ses dépenses, comme nombre d'entre eux l'ont fait au cours des deux dernières années. Comme vous pouvez le voir à la diapo 11, 82 p. 100 croient qu'il devrait y avoir des coupures dans les dépenses de l'administration gouvernementale, incluant les salaires et avantages sociaux des employés. En fait, nous avons constaté que les employés de la fonction publique fédérale gagnent en moyenne 17 p. 100 plus que ceux qui ont des postes équivalents dans le secteur privé, et si l'on tient compte des avantages sociaux, cette différence se monte à plus de 40 p. 100.
Nous sommes également alarmés par l'explosion des engagements non provisionnés pour le régime de retraite de la fonction publique fédérale, qui se trouve à environ 150 milliards de dollars. Comme nous ne savons pas comment ce problème sera réglé, nous craignons que cela mène à une augmentation des coûts pour ceux qui n'ont pas accès à un régime de retraite aussi généreux.
Comme vous pouvez le voir la diapositive 12, la FCEI recommande que le gouvernement s'attaque aux coûts d'administration en limitant l'augmentation des salaires de la fonction publique; en exigeant que les régimes de retraite de la fonction publique soient soumis aux mêmes exigences de reddition de comptes et de transparence que les régimes privés, en augmentant la contribution des employés fédéraux au régime de retraite à 50 p. 100, comme c'est le cas dans la plupart des provinces; et en éliminant les incitatifs à la retraite anticipée.
Nous croyons également que vous pouvez songer à réduire les dépenses dans d'autres domaines, comme les agences de développement économique, car nos membres ne croient pas nécessairement qu'ils retirent beaucoup davantage de ces programmes.
Les petites entreprises constituent l'épine dorsale de l'économie canadienne et le moteur des collectivités, donc nous croyons que le rôle du gouvernement est de les encourager de créer les conditions qui permettent aux petites entreprises de devenir des moyennes et plus grandes entreprises.
Merci.
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En fait, c'est une question très intéressante. Je me pose la question depuis des années: pourquoi, chaque année, faut-il continuer à se battre pour revendiquer l'importance de l'immunisation? Pourtant, on sait très bien — cela a été démontré non seulement au Canada, mais aussi partout dans le monde — que l'immunisation est de loin la méthode ou l'intervention médicale somme toute la plus rentable.
Au Canada, il y a souvent des décisions malheureuses qui sont prises. Ici, c'est le fameux CCNI, le Comité consultatif national de l'immunisation, qui a fait une recommandation, cette fois positive. Toutefois, il y a toujours un délai après l'approbation. En fait, il y a eu l'approbation de Santé Canada, l'approbation du CCNI. Ensuite, les provinces prennent leur temps pour mettre en place les recommandations. Une simple raison à cela est qu'il y a un manque de fonds.
Je pense que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer. En fait, on sait que le domaine de la santé est de compétence provinciale. Or, s'il y a un rôle que le gouvernement fédéral peut jouer, c'est celui qui concerne l'immunisation, et les provinces sont toutes d'accord sur ce sujet.
En effet, on ne détecte pas les maladies infectieuses à l'hôpital à l'aide d'un scanner. Les virus voyagent; ils n'ont pas de frontières, ils n'ont pas de barrières. On l'a vu en ce qui a trait à la menace du SRAS, à la menace du virus du Nil occidental, à la pandémie. Le gouvernement canadien a donc un important rôle à jouer, en collaboration avec les provinces.
Ce fonds n'a pas été renouvelé en mars 2010, dans le budget de 2010-2011, et on pense qu'il serait temps de renouveler ce financement. D'ailleurs, c'est appuyé par presque toutes les organisations médicales, notamment par la coalition sur l'immunisation.
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Je vais maintenant poser une question à M. Campbell au sujet du Conseil canadien des détaillants de matériaux de construction.
Dans votre document, vous parlez de prévisions, du repli que va connaître le domaine de la construction domiciliaire au cours des années à venir, et ce, pour diverses raisons. Vous citez le rapport de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Pour ma part, je me préoccupe du manque de logements abordables au pays. Ça engendre beaucoup d'itinérance. Les gens ne peuvent pas se loger selon leurs moyens financiers. Il y a une lacune de ce côté.
La Société canadienne d'hypothèques et de logement, qui accumule actuellement un surplus de huit milliards de dollars, pourrait-elle jouer un rôle plus proactif, à votre avis? Cette somme qui dort dans leurs coffres est, selon les informations qu'on nous a fournies, beaucoup plus importante que ne le demande le fait de parer à certaines éventualités.
Comment souhaiteriez-vous que la Société canadienne d'hypothèques et de logement utilise ces surplus pour stimuler la construction de logements abordables et, par le fait même, accroître les activités de construction?
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Les politiciens de la Nouvelle-Écosse sont rarement prolixes.
Merci beaucoup à chacun d'entre vous d'être ici aujourd'hui.
Monsieur Corbett, je suis heureux de vous voir.
Je ne crois pas chaque cas d'impartition soit nécessairement bon ou efficace, mais je ne crois pas que l'on puisse dire qu'il n'y a que des raisons pratiques pour l'impartition. Je pense que dans certains cas, nous pouvons économiser de l'argent grâce à l'impartition et continuer d'offrir le même service aux Canadiens. Je vais vous donner un exemple. Lorsque j'étais ministre des Travaux publics, nous avons constaté que les frais de gestion de nos 7 millions de mètres carrés d'espace à bureaux — en passant, 7 millions de mètres carrés d'espace à bureaux feraient de nous le plus grand propriétaire d'immeubles commerciaux au Canada si nous étions dans le secteur privé — étaient 20 p. 100 plus élevés que la moyenne du secteur privé, la moyenne établie par l'association BOMA. De plus, nous étions de très mauvais gestionnaires de nos édifices. Je pense que le ministère de la Santé se trouvait dans un édifice qui n'avait pas d'eau potable. Il y avait chaque matin, une bonbonne prête à exploser sous mon bureau lorsque j'arrivais dans un des édifices pour le travail. Désolé, je m'écarte de mon sujet.
Il reste que lorsque nous avons externalisé l'entretien des édifices, et cela a été fait en deux étapes, nous avons économisé 70 millions de dollars par année.
Seriez-vous d'accord que dans certains cas, l'impartition peut clairement nous permettre d'économiser de l'argent et qu'il n'y a rien de mal à l'utiliser si nous pouvons la justifier?
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Non, non, j'avais compris cela.
Par rapport aux dépenses gouvernementales, je suis très préoccupé par la taille de la dette publique fédérale. Nous la comparons souvent à la dette d'autres pays, y compris des États unitaires. Toutefois, si l'on additionne les dettes tant provinciales que fédérales, au Canada, la dette publique brute en pourcentage du PIB atteint 81,3 p. 100 environ. Pour mettre les choses en perspective, la dette fédérale américaine brute s'établit à quelque 82 p. 100 du PIB. Il n'y a donc qu'un point de différence environ entre les deux pays.
Aussi, notre dette publique totale, qui englobe tant la dette fédérale que les dettes provinciales et municipales, correspond à un pourcentage bien plus élevé du PIB chez nous qu'au Royaume-Uni. En ce moment, nous lisons tous des articles au sujet de la situation au Royaume-Uni, en France et en Allemagne. Cependant, j'estime qu'il faut parfois revenir sur terre. Je ne tiens pas à vous voir prendre des mesures semblables à celles qui ont été annoncées au Royaume-Uni, mais j'estime quand même que nous devrions commencer à discuter en adultes avec les Canadiens et des parties prenantes comme la fonction publique afin d'éviter que nous soyons frappés par le même sort d'ici quelques années.
Avez-vous des moyens à nous proposer qui nous permettraient de réduire les coûts liés à l'administration gouvernementale? N'importe lequel d'entre vous? Je n'ignore pas que les compressions de ce genre ne sont pas populaires, mais je ne tiens pas à me retrouver dans la même situation chaotique qu'au Royaume-Uni et à prendre le même genre de mesures draconiennes d'ici quelques années.
Je viens de la Nouvelle-Écosse, où la dette publique est extrêmement élevée. Vous vous trouvez au Québec, qui est dans la même situation. L'endettement est particulièrement lourd dans nos provinces, et il faut que nous nous y attaquions. Qu'il s'agisse de la petite entreprise ou de la fonction publique, je crois qu'en tant que citoyens, nous sommes tous dans la même situation. Par conséquent, comment allons-nous nous y prendre?
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Je vous remercie, monsieur Brison.
J'aimerais poursuivre sur le sujet et poser des questions aux représentants de la FCEI. D'abord, je vous suis reconnaissant des renseignements que vous nous avez fournis ainsi que des priorités de vos membres.
J'aimerais maintenant revenir à la diapositive 11 de votre document. On peut y lire: « Si l'on décidait de réduire les dépenses, quelle compression serait prioritaire? » L'administration gouvernementale correspond à 82 p. 100, ce qui est plus que le double de la proportion suivante.
Je crois que c'est la difficulté à laquelle nous sommes confrontés en tant que parlementaires et à laquelle M. Brison faisait allusion. Lorsque je retourne chez moi, j'ai l'impression que les gens sont convaincus qu'à Ottawa, il existe un énorme ministère plus gros que tous les autres et qui porte le nom de « gaspillage », et que si nous comprimions toutes ses dépenses, nous n'aurions plus de dette. Toutefois, nous passons par le budget, le rapport financier annuel. Ainsi, il y a les transferts aux personnes — principalement les prestations aux aînés et aux enfants —, les transferts aux provinces destinés à la santé, à l'éducation, à l'aide sociale, etc. Or, les gens ont très peu envie qu'on sabre d'abord dans ces secteurs. Il y a aussi l'intérêt couru sur la dette, qu'il nous faut rembourser. Ensuite, il y a la Défense nationale, dont nous sommes en train de ralentir le rythme de croissance. Enfin, il y a l'aide étrangère, que nous avons gelée dans le budget de l'année dernière à cinq milliards de dollars.
Franchement, notre marge de manoeuvre est très mince. Je respecte certainement les avis de vos membres lorsqu'ils nous demandent d'économiser, mais j'ai l'impression qu'en tant que Canadiens, ils s'imaginent que leurs choix sont plus difficiles à faire que ceux du gouvernement.
Rappelons que pendant les années 1990, le gouvernement précédent a fait des choix très contraignants mais qui ont eu une incidence réelle sur la situation. J'aimerais donc que compte tenu de cela, vous nous conseilliez peut-être d'autres compressions plus poussées. Je prends bonne note de vos propos de la partie 12, mais nous n'allons certainement pas réussir à boucler notre budget d'ici 2015, même si c'était tout ce que nous cherchions à faire.
Avez-vous d'autres recommandations à nous faire en matière de compression des dépenses?
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Oui, nous en avons. À notre avis, nous devons nous pencher sur la manière dont les services sont offerts. Nous vous avons d'ailleurs fourni quelques exemples de prestations économiques qui mériteraient un examen. Je songe par exemple à ce qui se fait dans les agences de développement économique. À ma connaissance, Industrie Canada compte une centaine de responsables des communications. Le gouvernement du Canada a-t-il vraiment besoin de telles dépenses?
Je n'ignore pas qu'une telle réduction ne serait qu'une goutte d'eau dans la mer, et le problème le plus grave auquel nos membres sont confrontés, c'est qu'en règle générale, la rémunération est sensiblement plus élevée dans le secteur public que dans le privé. Lorsqu'on ajoute à cela les prestations de retraite, le tout est absurdement plus généreux que ce qui est offert dans le secteur privé.
Malheureusement, encore récemment, le gouvernement du Canada a pris des décisions qui aggravent le problème plutôt que l'atténuer. Je sais fort bien à quel point il peut être difficile de traiter avec les syndicats de la fonction publique, mais pendant ce temps, les administrations provinciales envisagent des gels de salaire, ce qui n'empêche pas le gouvernement fédéral de réfléchir à des augmentations assez substantielles à accorder dans le cadre de nouveaux contrats de service.
Il faut que nous nous occupions de notre problème de dette et de déficit et de la manière dont nous dépensons nos dollars dans la fonction publique.
L'autre chose dont nous devons aussi tenir compte, c'est la productivité. Bon nombre de nos membres sont persuadés — et avec raison, à mon avis — que souvent dans la fonction publique, deux ou trois personnes font le travail qu'une seule pourrait accomplir dans le secteur privé.
Je tiens à dire...
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être ici. Ce n'est pas mon comité habituel, mais je vais quand même prendre la parole. Je trouve cela très intéressant. En passant, si le Parti conservateur a besoin de conseils pour trouver d'autres façons de couper ou d'avoir de l'argent, le Bloc québécois a remis un très beau rapport lors de sa première tournée prébudgétaire l'an dernier. Alors, ça nous fera plaisir de vous le redonner si vous voulez d'autres conseils.
Je dispose de cinq minutes seulement. J'aimerais que chacun d'entre vous puissiez m'expliquer... Tout à l'heure, M. Brison a expliqué que le Canada et les provinces avaient une dette astronomique. On doit trouver des façons de faire différentes pour régler le déficit.
En effet, je pense que c'est inquiétant, M. Kelly, ce qui se passe en ce moment en Grande-Bretagne.
Très brièvement, chacun d'entre vous, seriez-vous en mesure de me dire — c'est peut-être même écrit dans vos documents — quelle mesure ou quelle action vous proposez au gouvernement qui ne lui coûterait aucun sou, mais qui, par exemple par un ajustement de loi, par une façon novatrice, pourrait maximiser un investissement?
Quelle action, selon vous, dans chacun de vos domaines, priorisez-vous pour maximiser un investissement déjà engagé ou un changement de loi, etc., qui permettrait de vraiment améliorer les finances du Canada?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous nos invités aujourd'hui.
J'ai une petite observation à faire à l'Association canadienne des compagnies d'assurances mutuelles. Notre gouvernement s'est engagé à ne pas permettre aux banques de vendre de l'assurance, même pas sur leur site Web. Je pense qu'on a tenu parole.
Ma prochaine question s'adresse à la FCEI.
Notre gouvernement comprend fort bien que les petites et moyennes entreprises sont l'épine dorsale de notre économie. En fait, je pense que nous célébrons cette semaine la Semaine de la PME.
Mon collègue nous a rappelé que vous venez de publier un rapport. Je viens de Saskatoon, et je crois que nos villes sont parmi les plus favorables au démarrage d'entreprises.
Au cours de la dernière année, nous avons étudié les réformes du système de pensions, de la sécurité du revenu de retraite, et d'autres témoins nous ont demandé de doubler les cotisations au RPC. En fait, c'est une mesure que certains membres de l'opposition appuient. Je voudrais que vous élaboriez un peu sur votre recommandation de ne pas augmenter les contributions obligatoires au RPC, pour se concentrer plutôt sur l'étendue de la couverture parmi les petites et moyennes entreprises. Je me demande si vous pourriez nous dire à quoi ressembleraient certains de ces incitatifs.
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Cela peut se produire de plusieurs manières.
J'aimerais vous dire d'emblée que nous sommes fort préoccupés du fait que le ministre Flaherty, de concert avec le ministre Duncan en Ontario, ont ouvert la porte à l'augmentation des cotisations au RPC. Cela préoccupe fortement nos membres. Grâce à votre aide, nous avons réussi à réduire l'augmentation des cotisations à l'assurance-emploi qui devait se produire dans quelques semaines. Nous sommes maintenant fort préoccupés du fait que les augmentations au RPC pourraient contrecarrer tout avantage que l'on aurait eu avec l'assurance-emploi.
N'oublions pas non plus que les charges sociales au Canada vont augmenter de manière draconienne au cours des prochaines années. Les cotisations des travailleurs vont augmenter partout au pays, les gouvernements ont haussé le salaire minimum au cours de la récession, l'assurance-emploi augmente même si elle augmente moins que ce que l'on avait anticipé, et les cotisations au RPC risquent d'augmenter si les gouvernements adoptent ce plan.
Nous avions fait plusieurs propositions. Une solution que peu de députés connaissent consiste à comparer le RPA et le REER. Si un employeur injecte des fonds au RPA pour ses employés, cela est exempt des cotisations sociales. Si les employeurs injectent des fonds dans un REER pour leurs employés, ce qui est fait par bien plus de sociétés que pour le cas des RPA, les charges sociales du REER devront être payées en plus de la cotisation de l'employeur au REER. Si vous versez quelques centaines de dollars par mois à un REER pour votre employé, vous devrez également payer l'assurance-emploi, le RPC et le salaire des travailleurs en sus. Ce n'est pas le cas si vous versez ces fonds dans un régime de pension agréé. C'est absolument injuste, et plus particulièrement pour les petites sociétés qui n'arrivent même pas à offrir à leurs employés un régime de pension ordinaire.
C'est une solution que nous avons présentée pour régler ce problème. Nous l'avons soulevée auprès du ministre des Finances et il semblerait que des discussions ont cours au sujet de cette question.
Nos membres appuient une certaine expansion volontaire du RPC. Mais nous avons tous surtout peur d'une augmentation obligatoire.
Je crois que cela fera l'objet d'une discussion très intéressante à la prochaine campagne électorale, peu importe quand elle aura lieu.
Pour terminer, j'aimerais revenir sur un point soulevé par l'Institut professionnel de la fonction publique au sujet de la réduction de la capacité du Canada de mener des recherches scientifiques pour l'intérêt public.
Vous dites que depuis les années 1990, une part disproportionnée des dépenses du gouvernement fédéral en sciences et technologie a été dirigée vers l'éducation supérieure. Le financement du gouvernement pour la R et D dans le domaine de l'éducation supérieure, par rapport au PIB, a crû plus rapidement au Canada que dans tout autre pays du G7 entre 1997 et 2005, mais vous dites que le financement est allé aux laboratoires universitaires plutôt qu'à la fonction publique et aux laboratoires fédéraux.
Comme vous le savez, c'est un débat très animé. Lors d'une décision prise il y a quelque temps, avant le gouvernement conservateur, peut-être que certaines personnes pensaient que les laboratoires fédéraux n'étaient pas à la hauteur des laboratoires universitaires et qu'elles ont pris la décision de financer la recherche, surtout la recherche fondamentale, dans les universités, plutôt que d'accroître le financement versé aux laboratoires ou aux scientifiques fédéraux.
C'est un débat qui est toujours en cours. J'ai entendu votre position à ce sujet. Je crois que des représentants de l'AUCC viendront témoigner plus tard et ils présenteront certainement leur opinion, comme le feront les universités du G13.
J'aimerais que vous nous disiez si vous croyez que le gouvernement devrait financer les laboratoires fédéraux plutôt que les universités.