Bienvenue, mesdames et messieurs.
[Français]
Tout d'abord, bienvenue, monsieur le ministre Paradis...
[Traduction]
au Comité permanent des opérations gouvernementales.
Je constate que deux personnes sur les trois qui doivent être défenestrées sont ici aujourd'hui, ce qui veut dire que, d'ici jeudi prochain, le comité sera plus léger et que leurs conjoints vont désormais les reconnaître comme conjoints.
Des voix: Oh, oh!
:
Monsieur le président, je vous remercie.
Je remercie également tous les membres du comité de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui de m'entretenir avec eux. Je suis très reconnaissant de pouvoir enfin présenter les faits et ainsi corriger les allégations lancées à mon endroit au cours des dernières semaines.
J'ai l'honneur et le privilège depuis maintenant près de cinq ans de représenter, à titre de député fédéral, les gens de la circonscription de Mégantic—L'Érable, des gens humbles, fiers et honnêtes, des gens honorables, à commencer par mon grand-père qui était policier et par mon père qui est avocat, deux hommes m'ayant inculqué que l'intégrité est une valeur qui n'a pas de prix, qui ne s'achète pas et qui ne se marchande pas, une valeur qui s'enseigne et que je m'efforce de transmettre à mon tour aujourd'hui à mes trois jeunes enfants.
J'ai également eu l'honneur et le privilège de servir, depuis 2008, au sein du Cabinet fédéral, d'abord comme ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux du Canada, puis actuellement, comme ministre des Ressources naturelles du Canada. Ce sont des responsabilités que j'ai prises et que je prends toujours très au sérieux.
Si nous sommes ensemble aujourd'hui, c'est pour se pencher sur l'octroi des contrats de rénovation des édifices parlementaires par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. C'est pour savoir si, oui ou non, quiconque ayant participé à un cocktail de financement a bénéficié pour ses propres fins de ma présence. C'est pour savoir si, oui ou non, il y a eu ingérence politique dans l'attribution de contrats fédéraux alors que j'étais ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux. À ces questions, j'ai été toujours été et je continue d'être catégorique, la réponse est non. Personne n'a tiré profit personnellement de ma présence ou de sa présence à un cocktail de financement. Aucune firme n'a tiré profit de ma présence ou de sa présence par le biais d'un représentant à un cocktail de financement. Et à aucun moment, je n'ai mis de pression politique sur l'octroi de contrats du gouvernement, point à la ligne.
[Traduction]
Permettez-moi de préciser une chose: je n'ai profité à aucun moment de cette activité de collecte de fonds. À aucun moment un particulier ou le représentant d'une compagnie n'a-t-il profité de ma présence ou de sa présence à cette activité de collecte de fonds.
En tant que ministre des Travaux publics, j'ai surtout voulu m'assurer que l'adjudication des contrats se faisait de façon juste et transparente. C'est une réalisation que des fonctionnaires non partisans avec lesquels j'ai travaillé au ministère des Travaux publics ont pu confirmer à plusieurs reprises devant le comité, et c'est une réputation dont je suis fier.
[Français]
Prenons le cas de la réfection de l'édifice de l'Ouest, sur la Colline du Parlement: la seule chronologie des faits parle d'elle-même.
En 2007, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada lance un appel d'offres pour des réparations devant être effectuées à la tour Nord de l'édifice de l'Ouest. En mai 2008, l'une des compagnies ayant soumissionné, LM Sauvé, obtient le contrat. Le 25 juin 2008, je suis nommé ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux. En avril 2009, alors que j'occupe toujours le poste de ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, LM Sauvé perd son contrat.
Autrement dit, LM Sauvé a obtenu le contrat avant que je sois ministre et l'a perdu alors que je l'étais. C'est aussi simple et aussi clair que ça. Jamais je ne me suis servi de mon rôle de ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux pour orienter le processus en faveur de la compagnie de M. Sauvé.
Les témoins clés et crédibles qui ont comparu avant moi n'auraient pas pu être plus clairs. M. Pierre-Marc Mongeau, sous-ministre adjoint à la Direction générale de la Cité parlementaire au ministère des Travaux publics, a déclaré ici même, le 26 octobre dernier: « Durant tout le processus mis en place dans le cadre de ce projet, il n'y a pas eu d'intervention politique de la part du bureau du ministre. »
M. Tom Ring, sous-ministre adjoint à la Direction générale des approvisionnements au ministère des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, a quant à lui dit: « Rien ne permet de penser que quelqu'un ait pu tenter d'influencer l'application des critères de présélection ou le processus lui-même. »
M. Jacques Leclerc, directeur principal à la Direction de l'attribution des marchés immobiliers au ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, a ajouté: « Il faut comprendre que, dans le cas de très gros contrats, même le ministre n'a pas l'autorité de décider. Il doit demander au Conseil du Trésor. Il y a une structure administrative qui fait que les autorités qui sont déléguées à notre ministère sont aussi sous-déléguées à différents paliers d'activités. »
Les faits sont clairs. À titre de ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, je me suis toujours assuré que le processus d'attribution de contrats était fait de façon juste, ouverte et transparente. C'est un bilan qu'ont confirmé les fonctionnaires non partisans du ministère avec qui j'ai eu la chance de travailler et c'est un bilan dont je suis fier.
[Traduction]
Je suis à votre disposition maintenant pour répondre à vos questions et discuter de cette question avec vous. Je tiens à vous remercier de m'avoir donné aujourd'hui l'occasion de comparaître devant vous à cette séance du comité.
[Français]
Je suis heureux de maintenant pouvoir répondre à vos questions.
:
Je pense que les faits démontrent par eux-mêmes que M. Sauvé a menti.
Lorsque M. Sauvé s'est vu octroyer ce contrat, en 2008, il a dit lui-même publiquement, dans un article paru dans Le Devoir, qu'il n'y avait pas eu d'intervention politique dans l'octroi de ce contrat.
Je me demande aussi quelque chose. M. Sauvé est entré en contact avec vous, monsieur Coderre, en tant que lieutenant politique, pour se présenter. Quelle version avez-vous crue alors? Croyez-vous qu'il y a eu une intervention politique ou non? C'est ce qu'il avait dit à l'époque.
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais remercier M. le ministre de prendre le temps de nous rencontrer. On sait que tous les ministres ont des horaires très chargés et qu'ils doivent faire beaucoup d'efforts pour trouver du temps. Le comité vous remercie. Je remercie également les membres assis en face d'avoir accepté de commencer 15 minutes plus tôt.
Vous avez mentionné que l'objectif fixé par le comité était d'étudier l'octroi de contrats gouvernementaux par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada pour les travaux de réfection de l'édifice de l'Ouest. Je crois qu'il est bon de s'en souvenir, car certains de mes collègues ont malheureusement l'air de l'avoir oublié. On en est rendu à prendre le temps et les ressources du comité pour parler d'un manteau volé. Je crois qu'il y a présentement un dérapage au comité.
Monsieur le ministre, quel était votre rôle dans l'octroi des contrats de réfection de l'édifice de l'Ouest?
:
Je vous fais remarquer, monsieur Gourde, que…
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: Nous avons à traiter un rappel au Règlement.
Monsieur Coderre?
L'hon. Denis Coderre: Oui.
Le président: Merci.
L'hon. Denis Coderre: Je vous en prie.
Le président: Je vous fais simplement remarquer que ce n'est pas M. Coderre qui témoigne ce matin, monsieur Gourde.
Des voix: Oh, oh!
Le président: Veuillez continuer.
:
Mais, voyez-vous, nous ne savons pas vraiment combien d'argent a été réuni, car, peu de temps après, l'Association conservatrice de la circonscription de Bourassa a été supprimée du registre par Élections Canada pour avoir négligé de présenter un rapport sur les revenus. Donc, nous n'en avons aucune idée. Nous savons que les participants ont fait un don sur le champ de 500 $ ou de 1 000 $, mais nous ne savons pas exactement combien d'argent a pu être soutiré à ces personnes, étant donné que la réception en question a été organisée par un expert en la matière.
Gilles Varin, ce petit voyou, est un véritable artiste pour ce qui est de faire cracher de l'argent aux gens à répétition. Il a fait l'objet d'accusations, il est passé devant la justice et il a justement été condamné pour ce genre d'activités — c'est-à-dire, faire cracher de l'argent aux entrepreneurs. Si vous voulez bénéficier des largesses du gouvernement, par l'entremise d'un contrat, vous devez donner un pot-de-vin, car c'est comme ça que ça marche.
C'est ainsi que M. Sauvé s'est fait une réputation. M. Sauvé a déclaré, sous serment, avec la main sur la bible, qu'il a obtenu ce contract parce qu'il avait payé les bonnes personnes, et il a supposé que l'argent que M. Varin obtenait lui servait à soudoyer des fonctionnaires des Travaux publics pour qu'il soit sur la liste.
Comment expliquez-vous ceci: une rencontre a été organisée à l'heure du déjeuner et Pichet apparaît comme par magie. Tout d'un coup on les installe à une table à part où ils disent: vous voulez ce contrat? Vous allez l'avoir.
Tout d'un coup, comme par magie, un type qui n'aurait jamais dû figurer sur la liste des entrepreneurs préqualifiés, réussit non seulement à obtenir la préqualification, mais aussi à se faire adjuger le contrat, à la place des meilleurs entrepreneurs d'Amérique du Nord, et ce par une marge très considérable.
Avouez que ça sent très mauvais, quel que soit le contexte commercial.
Quelqu'un donne 140 000 $ à ce type-là. Il organise des rencontres avec des responsables politiques de haut niveau qui ont de bonnes relations, et tout d'un coup on lui donne le contrat. Il avait compris que c'est cela qui devait se produire, et il a donc payé ce qu'on lui avait demandé et il l'a obtenu. Mais dès qu'il a cessé de payer ce type-là, il a commencé à faire l'objet d'actes de sabotage — en tout cas, c'est ce qu'il a déclaré sous serment devant le comité; par exemple, huit semaines pour obtenir un raccordement électrique pour qu'il puisse entamer les travaux et une dizaine ou une quinzaine d'autres petits problèmes qui l'ont importuné. Selon lui, il était incapable de faire les travaux de façon raisonnable parce qu'il avait cessé de payer ce… Au lieu de lui verser les 3 p. 100, il n'avait payé que la moitié; par conséquent, ils ont décidé que c'était fini pour lui.
Donc, quelqu'un se fait graisser la patte dans votre ministère en échange de ces contrats, alors que vous en êtes responsable.
:
D'abord, je trouvais cela très étrange; il y avait à peine 40 personnes au cocktail en question et le restaurant était fermé. Je ne pouvais pas croire qu'on m'avait volé mon manteau.
J'ai attendu quelques jours, et j'ai demandé à avoir un manteau… en passant par mon personnel. Après ça, quand j'ai vu qu'il n'y avait toujours rien, j'ai dit: écoutez, si ce genre de choses s'était produit dans ma circonscription électorale…
[Français]
Je vais continuer en français.
Si une chose comme celle-là était arrivée dans mon comté, j'aurais tellement été gêné que je me serais organisé pour que le ministre reçoive une compensation. Chez nous, on est fiers, et il est gênant de voir se produire des choses comme celle-là.
En même temps, je voulais aussi mettre de la pression sur les gens de l'organisation pour qu'ils se grouillent. Je m'étais fait voler un manteau, et personne ne bougeait. Quand j'ai vu que ça ne fonctionnait pas et que ça tournait en rond, j'ai fermé le dossier, et j'ai laissé tomber le manteau.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, merci de votre présence. Nous vous remercions d'avoir bien voulu accepter de venir témoigner ce matin.
Aujourd'hui est un autre jour, et c'est un jour qui reflète la tendance générale que nous avons observée au comité. C'est-à-dire que les membres de l'opposition, étant incapables de nous présenter des faits, en sont réduits à chercher des informations compromettantes et à faire toutes sortes d'allégations à l'égard desquelles il n'y a aucune preuve ni aucun fait qui indiquerait qu'il y a eu des problèmes qui relevaient de votre responsabilité ou qui concernaient votre conduite.
M. Martin a fait toutes sortes d'allégations. Il a également répété certaines allégations faites par M. Sauvé devant le comité, mais je crois qu'il importe de se rappeler que M. Sauvé, en témoignant ici, a déclaré qu'il n'avait aucune preuve. Il a fait plusieurs allégations, non prouvées, et il n'était pas en mesure de fournir quelque document que ce soit qui aurait permis de prouver le bien-fondé de ses allégations.
Par contre, nous avons appris que M. Sauvé était en réalité un mauvais administrateur général. Il a parlé de ses dépassements de coûts pour le projet de l'Église St. James, par exemple. Il nous a dit qu'il avait perdu le projet de l'hôtel de ville de Montréal. Il nous a également dit qu'il n'avait pas été en mesure de faire brancher l'électricité au site de l'édifice de Ouest, ni d'y faire installer des toilettes portatives.
Donc, monsieur le ministre, il me semble bien clair que M. Sauvé n'était pas à même d'entreprendre les travaux qu'on lui avait confiés. Évidemment, sa compagnie avait déjà une certaine réputation, et lorsqu'il a entamé les travaux, les choses ont commencé à mal aller. Malheureusement pour lui, le résultat n'a pas été très positif.
Monsieur le ministre, je voudrais vous parler du fait qu'on a retiré le contrat à la compagnie LM Sauvé. Je me demande quel a été votre rôle relativement au retrait du contrat en question. Évidemment, nous savons pour quelles raisons il a été retiré, mais j'aimerais maintenant que vous nous parliez de votre rôle à cet égard.
:
Non. Quand je l'ai vu lors du cocktail, il m'a dit qu'il avait obtenu un contrat, et je lui ai dit: « Bravo ». Notre entretien a été assez court.
Maintenant il semble en être mécontent. C'est ce que j'ai compris d'après ses derniers témoignages.
C'est drôle, parce qu'au début, on supposait ici qu'il y avait eu… Maintenant les gens demandent s'il y a eu des pots-de-vin et ce genre de choses. Au début, c'est-à-dire quand il a obtenu le contrat, il a déclaré publiquement qu'il n'y avait pas eu d'ingérence politique.
Ensuite il s'est présenté ici, devant le comité, et il a déclaré sous serment qu'il y avait eu de l'ingérence politique.
Après cela, avec l'histoire du manteau, il a plus ou moins laissé entendre qu'il était victime d'extorsion.
Tout cela est parfaitement absurde. C'est absurde.
La question qui se pose ici, selon moi, est la suivante: y a-t-il eu de l'ingérence politique? Et depuis le tout début, tous les faits démontrent qu'il n'y a eu aucune ingérence politique par rapport à quelque contrat que ce soit.
:
Monsieur le président, si vous me permettez, je voudrais aborder le fond de la motion.
Depuis des semaines et des semaines — même des mois — nous essayons d'obtenir des renseignements au sujet des coûts réellement engagés par la PPO pour les sommets du G8 et du G20. À mon avis, il a été décidé de ne pas révéler ces chiffres-là tant que les élections partielles dans la circonscription électorale de Vaughan n'auraient pas eu lieu. Je pense qu'on peut tous admettre cette réalité-là.
Notre crainte — et elle me semble fondée — concerne la possibilité que ces chiffres soient fournis au gouvernement, alors que le gouvernement n'est aucunement obligé de les communiquer au grand public. Ainsi le gouvernement pourrait décider d'attendre plusieurs semaines, plusieurs mois ou même plusieurs années pour le diffuser.
Or, le public a le droit de savoir cela et il devrait pouvoir en prendre connaissance dans le contexte de l'étude qui est actuellement en cours; par conséquent, je pense que nous devrions agir avec diligence et obtenir ces chiffres-là avant le 1er décembre, de façon à pouvoir les examiner avant le congé de Noël.
:
Merci, monsieur le président.
Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, à la fois en comité et à l'extérieur du comité, il me semble que ce que font les membres de l'opposition depuis le départ est tout simplement une tentative de qualifier la Police provinciale de l'Ontario de force policière corrompue qui aurait agi de connivence avec le gouvernement, avec l'ex-député, M. Bevilacqua, toute une série d'autres personnes pour tromper le Parlement du Canada. Il s'agit, évidemment, d'une prémisse que je ne pourrais jamais accepter. En ce qui me concerne, la PPO est une force policière des plus compétentes qui fait un travail extraordinaire.
Je sais que, par moments, les membres de l'opposition essaient de masquer leur véritable discours en disant: « Non, ce n'est pas du tout ce qu'on dit »; mais leurs actes ne cadrent pas avec leur discours. J'ai lu dans je ne sais plus quel journal durant le week-end que le député d'en face aurait dit ceci: « Je suis préoccupé par ce qu'on nous cache encore », et ce en parlant de certains des renseignements diffusés par la PPO.
Pour moi, c'est une autre preuve que l'opposition cherche simplement à transmettre le message que la Police provinciale de l'Ontario constitue une force politique, plutôt qu'une force policière qui a fait un travail exceptionnel dans tous les coins de la province de l'Ontario.
Je crois qu'ils essaient aussi d'établir un lien avec l'ancien ministre libéral de la Sécurité publique de l'Ontario, qui serait mêlé d'une façon ou d'une autre à cette immense conspiration, conspiration qui comprend, évidemment, la PPO et l'ancien député libéral de Vaughan.
Cette prémisse et l'orientation actuelle de l'opposition sont un affront à la population de l'Ontario, à la police provinciale de l'Ontario, et à l'ancien député libéral de Vaughan. On dirait que c'est peut-être davantage lié au sein du Parti libéral qu'au bon travail qui s'accomplit ici en comité.
Mais je soupçonne que c'est l'une des raisons pour lesquelles ils n'ont pas le courage de demander à un député qui représente la région du Grand Toronto ou une circonscription ontarienne de venir demander cette information: ils savent fort bien qu'il s'agit simplement d'une vaste opération de salissage. Et c'est la raison pour laquelle une personne qui a récemment…
Bien entendu, je transmets mes félicitations au nouveau député de Vaughan. Il s'agit d'un policier qui a 40 ans d'expérience dans divers services en Ontario, au service de police de Toronto, dans mon service de police de la région de York, et au sein de la PPO.
Si telle est leur motivation, pourquoi refusent-ils de l'admettre?
Dites ce que vous dites aux journalistes: dites-leur que, d'après vous, la Police provinciale de l'Ontario est corrompue; que, d'après vous, le ministre libéral de la Sécurité publique était corrompu; et que, d'après vous, l'ancien député libéral a participé d'une façon ou d'une autre à une vaste conspiration visant à remporter les élections partielles, une victoire qui doit certainement vous déplaire, étant donné que vous avez conservé ce siège avec une immense majorité pendant 22 ans, alors que nous avons réussi à l'emporter cette fois-ci; je sais que, au Parti libéral, vous devez être très déçus.
Alors pourquoi ne pas simplement avouer que c'est ça que vous essayez de faire?
:
Merci, monsieur le président.
Nous avons entendu toutes sortes d'affirmations absurdes de la part de M. Calandra concernant les théories de certains relatives à un éventuel complot de notre part, tout simplement parce que nous désirons proposer une motion sur ce que le gouvernement recevra demain — le gouvernement, et non pas la PPO. Demain le gouvernement recevra le rapport qui a été évoqué, et la question qu'on doit se poser est celle-ci: le gouvernement décidera-t-il d'attendre cinq mois pour le diffuser? Sinon, pourquoi les membres conservateurs s'opposent-ils avec autant d'acharnement à l'idée que le comité et le public puissent prendre connaissance de ce document?
Monsieur le président, je crois que M. Martin a fait valoir un très bon argument quand il a dit que le gouvernement pourrait effectivement décider d'attendre cinq mois avant de le diffuser, si bien que nous ne pourrions pas en prendre connaissance. Je trouve raisonnable que nous recevions cette information au même moment que le gouvernement.
Qu'y a-t-il de mal à cela? De quoi les conservateurs ont-ils peur?
Je trouve regrettable que les membres du comité se permettent d'employer un langage aussi incendiaire ici en comité. Personne n'a jamais dit que quiconque est corrompu; personne n'a jamais insulté la population de l'Ontario. Nous demandons simplement à remplir notre responsabilité de fiduciaires à l'égard des dépenses engagées pour les sommets du G8 et du G20, à propos desquelles nous avons reçu certains renseignements d'autres ministères et d'autres divisions, comme le Service de police de Toronto, par exemple.
Or, il n'a pas été facile jusqu'à présent d'obtenir des renseignements de la part de la Police provinciale de l'Ontario pour diverses raisons — raisons qui sont peut-être légitimes, ou peut-être pas; je n'en sais rien. En tant que membres du comité, nous demandons simplement qu'on nous fournisse de plus amples informations, afin que nous soyons en mesure de discuter de cette question en toute connaissance de cause dans le contexte de notre étude sur les dépenses engagées pour le G8 et le G20. Notre demande se résume à cela: nous voulons simplement obtenir les renseignements dont nous avons un besoin tout à fait légitime, renseignements que le gouvernement recevra dès demain et qui devraient également être communiqués au comité pour que nous soyons en mesure de poser les bonnes questions.
Ces dépenses correspondent à une somme colossale, et je pense que nous avons certaines responsabilités à cet égard. Nous avons des responsabilités de fiduciaires envers la population du Canada. Par conséquent, les remarques de mon collègue ne me semblent pas appropriées, car nous désirons simplement obtenir les renseignements dont nous avons un besoin légitime pour faire du bon travail.
Je vous remercie.
:
Je crois qu'on peut résumer ainsi la situation.
Encore une fois, les membres de l'opposition disent une chose ici et autre chose dès qu'ils se trouvent devant le public.
Je me permets de citer ceci:
Jeudi, Regan a dit ceci, par l'entremise d'un porte-parole: « Cela ne suffit toujours pas. Je m'inquiète de ce qu'ils nous cachent encore… »
Pour moi, cela signifie que quelqu'un laisse entendre que la Police provinciale de l'Ontario essaie de cacher quelque chose. Quant à moi, je suis très fier de cette force policière, à qui on avait donné la consigne de préparer toute l'information avant le 1er décembre, je ne pourrais jamais appuyer une motion qui laisse entendre que l'une des forces policières les plus crédibles et professionnelles du Canada est, d'une certaine manière, corrompue.
Encore une fois, si les membres de l'opposition avouaient que c'est bien cela leur allégation, ce serait déjà ça. Mais il est tout à fait clair qu'ils essaient de nous faire comprendre que la PPO cherche à dissimuler quelque chose et que, ce faisant, cette force policière est corrompue.
Je trouve regrettable que le Parti libéral ne puisse pas, au moins une fois, défendre les hommes et les femmes qui font partie des forces de maintien de l'ordre. On voit que les députés libéraux ne cessent d'essayer de marquer des points politiques en accusant cette force policière de corruption, simplement parce qu'ils ont perdu la circonscription de Vaughan lors des élections partielles, alors qu'elle était libérale depuis 22 ans.
C'est une triste chose de voir une force policière mêlée malgré elle à un combat politique.
:
Merci, monsieur le président.
Nous avons reçu les témoignages de M. Glouberman précédemment. Il nous a dit que lui-même, et Mme Gersovitz, je suppose, avaient préparé la « liste de nos préoccupations relativement à cette soumission ». Il parlait de l'appel d'offres par suite duquel Sauvé a obtenu le contrat.
D'ailleurs, en décrivant le cocktail auquel il a assisté, M. Glouberman a dit ceci:
… j'y voyais également l'occasion de rencontrer le ministre pour le sensibiliser à l'importance du projet et l'inciter à continuer d'en faire une priorité pour le gouvernement.
Donc, il a voulu y assister pour parler de questions commerciales, de contrats, etc., comme l'indiquent bien ses témoignages.
Mais en ce qui me concerne, voici l'élément clé. Je propose que nous demandions au ministère des Travaux publics de nous fournir la liste préparée par M. Glouberman et son associée, et dont il a parlé dans son témoignage — c'est-à-dire la liste de préoccupations relativement à la soumission de M. Sauvé.
:
Je pense que c'est bien ça; nous avons déjà traité…
En ce qui me concerne, le comité peut effectivement être saisi de la motion.
Y a-t-il des observations à ce sujet?
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Écoutez, nous n'avons plus que deux minutes pour parler des résultats du dur labeur de notre analyste, Édison Roy-César. Il s'agit de l'étude relative au gel des enveloppes budgétaires ministérielles.
Je ne pense pas que nous aurons vraiment le temps de débattre longuement de cette question, mais il reste que l'analyste, le greffier et votre président ont besoin de vos conseils sur la marche à suivre.
Je suppose que nous devrions nous réunir de nouveau à huis clos; merci de me le rappeler.
[La réunion se poursuit à huis clos.]