:
Monsieur le Président, lorsque je rencontre des Canadiens et que je leur demande ce qu'ils attendent de nous à Ottawa, leur réponse est claire. Ils veulent un gouvernement auquel ils peuvent faire confiance. Les Canadiens travaillent fort et ils respectent la loi. Ils veulent un gouvernement qui en fait autant. Ils veulent un gouvernement qui ne gaspille pas les impôts qu'ils versent après avoir travaillé fort pour gagner cet argent.
L'autre jour, Marie m'a dit qu'elle voulait un gouvernement qui « travaille fort pour moi et qui n'essaie pas de me convaincre de son bilan avec mes propres impôts ».
[Français]
Les Canadiens me disent qu'ils veulent un gouvernement qui mettra de l'ordre dans les finances et qui élaborera un plan crédible pour sortir le Canada du déficit, un gouvernement qui investira vraiment dans la protection des programmes qui ont fait la force de notre pays: des programmes comme notre système national de soins de santé.
[Traduction]
Les Canadiens veulent un gouvernement qui va investir dans les familles et dans les emplois de l'avenir. Ils veulent un gouvernement qui les aide lorsqu'ils sont en difficulté, que ce soit pour subvenir aux besoins de leurs enfants, s'occuper d'un proche parent qui est malade à la maison, ou pour joindre les deux bouts avec un revenu fixe. Toutefois, au lieu d'écouter les Canadiens, le régime conservateur a présenté un budget qui prévoit encore plus de dépenses débridées qui n'ont rien à voir avec les priorités des familles canadiennes. Il continue de faire preuve de mépris à l'endroit des contribuables canadiens en cachant les vrais coûts de son programme.
Les conservateurs ont gaspillé des centaines de millions de dollars en publicités partisanes. Ils se servent de l'argent des contribuables comme si c'était leur propre argent. Ils ont gaspillé 1,3 milliard de dollars des contribuables à une séance de photos de 72 heures lors du sommet du G20. Nous nous souvenons tous du faux lac, des kiosques, du chasse-moustique et de la crème solaire, du mobilier de luxe, des bâtons lumineux et des 70 000 $ dépensés en articles de mini-bars.
Les conservateurs empruntent 6 milliards de dollars et ils endettent encore davantage les Canadiens afin d'accorder des réductions d'impôt aux sociétés qui forment le 5 p. 100 des plus riches entreprises au Canada. Ils font cela même si l'analyste économique en chef de Statistique Canada a récemment déclaré que les réductions de l'impôt des sociétés avaient une incidence « négligeable » sur la création d'emplois.
[Français]
Entretemps, en janvier, en augmentant les primes d'assurance-emploi, les conservateurs ont majoré dans toutes les entreprises canadiennes les cotisations sociales qui provoquent le chômage. Cette mesure frappe notamment les petites entreprises, celles mêmes qui créaient le plus d'emplois au Canada.
[Traduction]
Les conservateurs se vantent d'une reprise technique, mais ils sont déconnectés de la réalité d'un grand nombre de familles canadiennes aux prises avec une grave récession sur le plan humain. À l'heure actuelle, le Canada compte au moins 100 000 emplois à temps plein de moins qu'à l'automne 2008. La majorité des emplois qui ont été créés sont des emplois à temps partiel, mais les conservateurs se gardent bien de le mentionner lorsqu'ils parlent de leur budget.
Dans ma propre circonscription, Kings—Hants, des emplois ont été perdus chez Fundy Gypsum, Eastern Protein, Canard Poultry, ainsi qu'à l'usine Larsen's. Un grand nombre de travailleurs perdent de bons emplois à temps plein, qui sont remplacés par des emplois à temps partiel. Les conservateurs se vantent du nombre d'emplois, mais ils ne se préoccupent pas de la situation à laquelle les familles sont confrontées. Lorsque de bons emplois à temps plein sont remplacés par des emplois à temps partiel, les familles canadiennes éprouvent encore plus de difficulté à joindre les deux bouts.
J'aimerais dire un mot sur l'agriculture. Ma circonscription, Kings—Hants, est un important centre agricole et les producteurs de mon comté, et en fait de tout le Canada, doivent faire face à de grands défis. Un bon nombre de secteurs agricoles vivent une période difficile. Les producteurs canadiens de denrées alimentaires sont un pilier de l'économie canadienne. Les agriculteurs du secteur agroalimentaire créent un emploi sur huit au Canada et ils génèrent une activité économique qui se chiffre à 42 milliards de dollars annuellement. L'alimentation est un lien essentiel entre les Canadiens qui vivent en milieu rural et ceux qui vivent dans les villes. Or, les conservateurs de Harper ont trahi les agriculteurs en coupant...
:
Monsieur le Président, j'ai pris connaissance de la note du Bureau du premier ministre, et je pensais que le changement était entré en vigueur. Je vous prie de m'en excuser. Vous avez tout à fait raison. Ce n'est pas le gouvernement de la personne que j'ai mentionnée, c'est le gouvernement canadien, même si le parti d'en face a tendance à l'oublier un peu trop souvent.
Les conservateurs ont trahi les agriculteurs en faisant une ponction de 418 millions de dollars dans le budget d'Agriculture Canada, et le budget qui vient d'être présenté ne prévoit aucune compensation. Cela signifie que les conservateurs essayent d'équilibrer leur budget aux dépens des agriculteurs canadiens.
Le Parti libéral s'est engagé à élaborer une politique nationale sur l'alimentation et à dynamiser AgriFlex, comme le demandent les agriculteurs. Ces crédits fédéraux pourront servir à financer des programmes concrets, comme le PGR en Ontario et l'ASRA au Québec, à bonifier l'assurance-récolte ou le programme d'assurance des prix du bétail, dans l'Ouest, ou encore à encourager les achats, dans la région de l'Atlantique. Nous investirons dans la recherche agricole. Nous encouragerons financièrement des manifestations agricoles importantes, comme, bien sûr, la foire agricole du comté de Hants, l'une des plus anciennes du Canada. Je m'en voudrais de ne pas la mentionner. Le Parti libéral encouragera la production d'aliments sains, de bonne qualité et produits localement, au Canada.
Les familles canadiennes ont de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts. Frappés par un taux de chômage record de 15 p. 100, les jeunes Canadiens sont de plus en plus nombreux à perdre espoir en l'avenir. L'endettement des familles canadiennes atteint aujourd'hui des niveaux record et représente, pour une famille typique, une fois et demie son revenu annuel. Et en plus d'atteindre un record au Canada, l'endettement des familles canadiennes est plus élevé que celui des familles américaines. Les familles canadiennes doivent faire face à l'augmentation des prix des aliments, des frais médicaux et des frais de scolarité.
[Français]
Ayant du mal à joindre les deux bouts, elles se demandent comment elles vont survivre à la prochaine hausse des taux d'intérêt.
[Traduction]
Et pourtant, on a vraiment l'impression que les Canadiens à faibles revenus, qui jonglent souvent avec plusieurs emplois à temps partiel simplement pour payer leurs factures, sont complètement absents de la vision que les conservateurs se font du Canada. En effet, Les conservateurs ont délibérément exclu les Canadiens à faible revenu des crédits d'impôt proposés dans le budget, notamment le crédit d'impôt pour aidants familiaux et le crédit d'impôt pour pompiers bénévoles.
Les conservateurs ont exclu les Canadiens à faible revenu de ces mesures parce que ces crédits d'impôt ne sont pas remboursables. Par conséquent, ils ne profiteront qu'aux Canadiens qui ont gagné suffisamment d'argent pendant l'année pour payer de l'impôt sur le revenu.
Le Parti libéral souhaite reconnaître la contribution de tous les pompiers bénévoles et de tous les aidants familiaux, quels que soient leurs revenus, et faire en sorte que ce crédit d'impôt soit accessible, entre autres, aux Canadiens qui ont quitté leur emploi et qui ont pris un congé sans solde pour s'occuper de parents malades, qui sont les gens qui ont le plus besoin d'aide. Or, avec le budget des conservateurs, ces gens-là n'auraient pas droit au crédit d'impôt pour aidants familiaux.
On a vraiment l'impression que les gagne-petit n'existent tout simplement pas dans le Canada des conservateurs. Le Parti libéral, lui, voit les choses tout à fait différemment, et il prendra les mesures nécessaires pour que les Canadiens à faible revenu ne soient pas laissés pour compte.
[Français]
Nous croyons que les programmes de l'État devraient être accessibles à tous les Canadiens, particulièrement aux gagne-petit qui, souvent, ont le plus besoin d'aide.
[Traduction]
L'automne dernier, les libéraux ont annoncé un vrai plan pour les aidants familiaux, avec un crédit d'impôt remboursable pouvant atteindre 1 350 $ par an, afin d'aider tous les Canadiens à faibles revenus et à revenus moyens. Nous avons également proposé de verser des prestations d'assurance-chômage pendant six mois aux Canadiens qui prennent un congé sans solde pour s'occuper de parents âgés ou malades.
Dans leur budget, les conservateurs ont délibérément exclu les aidants familiaux les plus pauvres de ce crédit d'impôt dérisoire de 300 $ qui, parce qu'il n'est pas remboursable, n'est même pas accessible aux Canadiens à faibles revenus. Avec le budget des conservateurs, un contribuable canadien qui a un revenu de 20 000 $ et qui a une personne à charge n'aura pas droit au crédit d'impôt pour aidants familiaux. C'est de la discrimination à l'égard des Canadiens à faibles revenus: c'est ignoble, c'est injuste et cela ne reflète pas les valeurs canadiennes.
Le Parti libéral a, lui, une vision radicalement différente du Canada.
Les conservateurs divisent les Canadiens en catégories. Ils façonnent leurs politiques de façon à gagner des partisans mais ils délaissent complètement les autres. Celui ou celle qui n'appuie pas le programme des conservateurs ne fait tout simplement pas partie de leur Canada à eux.
Les libéraux, au contraire, sont des rassembleurs. Nous rejetons la politique du clivage, si chère aux conservateurs. Notre objectif est, au contraire, de gouverner au nom de tous les Canadiens, de défendre les intérêts de tous les Canadiens, y compris les gagne-petit.
On a beaucoup parlé des conséquences de ce budget pour les personnes âgées. Il faut bien comprendre que le budget va en fait réduire les sommes que va leur verser le gouvernement fédéral pendant les cinq prochaines années. Vous m'avez bien entendu. Les sommes qui seront transférées aux personnes âgées au cours des cinq prochaines années représentent 500 millions de dollars de moins que ce qui était prévu dans l'énoncé économique de l'automne dernier, et près de 3 milliards de dollars de moins que dans le budget de 2010, même en tenant compte de l'augmentation dérisoire du SRG pour les personnes âgées. Il faut dire que cette augmentation du SRG représente à peu près 50 $ par mois pour les personnes âgées qui sont admissibles, soit même pas une tasse de café quotidienne chez Tim Horton.
Il faut dire aussi que la récupération fiscale de cette prestation est injuste et punitive. Sous les conservateurs, une personne âgée qui touche une pension de 170 $ par mois est réputée trop riche, si bien que cette augmentation de 50 $ par mois du SRG lui sera reprise par le fisc. Et si elle touche une pension de 366 $ par mois, elle est jugée trop riche, par les conservateurs, pour avoir droit à un sou d'augmentation du SRG.
Cette augmentation du SRG, ce ne sont que des miettes pour les conservateurs qui dépensent 20 fois plus en réductions d'impôts pour les sociétés les plus riches. Il est absolument renversant, absolument incroyable que les conservateurs proposent de donner aux sociétés les plus riches du Canada 20 fois plus d'argent qu'ils n'en donnent aux personnes âgées les plus pauvres du pays.
Il est manifeste que les personnes âgées dans le besoin ne sont pas les seules qui soient laissées pour compte dans ce budget conservateur.
En effet, les sommes que le budget prévoit de transférer pour les prestations pour enfants diminuent également de près de 1 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années. Autrement dit, au cours des cinq prochaines années, les conservateurs prévoient dépenser moins pour les personnes âgées et les enfants qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté.
Le budget ne propose aucun plan pour les garderies et pour le logement abordable. Pas un mot sur les grands défis auxquels nous sommes confrontés, notamment l'augmentation des coûts de la santé. Et pourtant, tout le monde sait que la demande va augmenter. Au fur et à mesure que les baby-boomers vont prendre leur retraite, ils vont avoir de plus en plus besoin des services du gouvernement alors que celui-ci va disposer, avec la diminution du nombre de travailleurs, d'une assiette fiscale de plus en plus réduite pour financer ces services.
Notre société évolue rapidement, et cela signifie qu'il y aura de plus en plus de Canadiens sans emploi et de plus en plus d'emplois sans Canadiens. Il faut donc investir davantage dans l'éducation et la formation.
Le budget ne propose aucun plan crédible pour faire face à l'augmentation des coûts de la santé au Canada ou pour investir sérieusement dans la formation, le recyclage et l'éducation permanente. C'est pourtant extrêmement important étant donné que nous sommes à la veille de négociations cruciales avec les provinces sur le dossier de la santé.
Quel plan a-t-on prévu pour faire face à l'augmentation des coûts de la santé, lorsque l'entente conclue dans ce domaine par le gouvernement libéral prendra fin en 2014?
Nous faisions partie du Cabinet à l'époque, en 2004. Le gouvernement libéral de M. Martin avait investi 41 milliards de dollars dans le secteur de la santé, soit l'investissement le plus important, dans ce secteur, de toute l'histoire du Canada. À l'époque, le gouvernement fédéral affichait un surplus, comme beaucoup de provinces.
Aujourd'hui, le gouvernement fédéral accuse un déficit record. Certaines provinces sont également dans cette situation. Les coûts de la santé augmentent, et nous savons que ces négociations doivent commencer à temps pour pouvoir être terminées en 2014. Or, le budget ne contient pas la moindre mention de ces négociations. Nulle part on ne prévoit le financement nécessaire pour planifier un investissement d'envergure dans le système public de soins de santé au Canada. Pas la moindre mention de ces négociations. Pour les conservateurs, le système public de soins de santé au Canada n'est manifestement pas une priorité.
Le budget ne propose pas un plan crédible de résorption du déficit. En fait, au lieu de planifier le retour à des budgets équilibrés et l'investissement des sommes qui seront nécessaires dans le secteur de la santé, les conservateurs sont en train d'hypothéquer dangereusement notre capacité à investir dans la santé et l'éducation en gaspillant l'argent des Canadiens en réductions d'impôt pour les sociétés, en budgets d'acquisition de chasseurs à réaction et en nouveaux pénitenciers gigantesques, à la mode américaine. Le gouvernement conservateur dépense sans mesure et sans discernement.
Le budget prévoit, pour l'acquisition des chasseurs à réaction, 1 000 fois plus d'argent que pour les étudiants du postsecondaire. Le gouvernement conservateur dépense 1 000 fois plus d'argent pour les prisons que pour la prévention de la criminalité chez les jeunes. Le gouvernement conservateur a dépensé, en une seule journée du G20, plus d'argent qu'il n'en verse aux personnes âgées du Canada pendant toute une année. Les conservateurs ont dépensé trois fois plus d'argent pour faire la publicité de leur propre gouvernement que ce budget n'en prévoit pour les aidants familiaux au cours des 12 prochains mois.
Il est évident que, pour les conservateurs, ce budget n'est qu'un outil de marketing. Ce n'est que du boniment. Il distribue quelques petits cadeaux de ci de là, mais il ne fait rien pour répondre aux priorités des Canadiens.
L'autre jour, le député de a dit que ce budget lui rappelait un vendeur qui avait essayé un jour de lui vendre une voiture, mais qu'à bien y regarder, il s'était rendu compte qu'il y avait un cliquetis dans le moteur, de la fumée qui sortait du pot d'échappement, des ratés dans la transmission et une fuite d'huile. Quand mon ami, le député de , a fait remarquer tous ces problèmes au vendeur, celui-ci lui a répondu : « Peut-être, mais faut écouter le système audio, il est super. »
Et justement, c'est en faisant du bruit que les conservateurs essayent de détourner l'attention des Canadiens du gaspillage, de la pourriture et de la corruption de leur gouvernement. Le budget conservateur fait certainement beaucoup de bruit, mais il creuse aussi un trou de 43 milliards de dollars.
Le budget ne fait aucune mention de l’intention des conservateurs de gaspiller des milliards de dollars en consacrant l’argent durement gagné par les Canadiens à des dépenses qui n’ont rien à voir avec les priorités des familles canadiennes. Il n’y a rien au sujet de leur intention de dépenser la somme exorbitante de 30 milliards de dollars pour acheter des chasseurs à réaction, sans appel d’offres. Cela dépasse ce que le gouvernement consacre aux soins de santé pendant toute une année. Il ne le dit pas aux Canadiens dans ce budget, mais le gouvernement conservateur compte envoyer une facture de 1 000 $ à chaque homme, femme et enfant du Canada pour payer ces chasseurs à réaction.
Le budget ne contient aucune précision au sujet de l’intention des conservateurs de dépenser 13 milliards de dollars pour des prisons à l’Américaine. C’est ce que coûtera seulement une de ses mesures législatives concernant le système carcéral. Dieu merci, le directeur parlementaire du budget continue de fournir au Parlement certains renseignements au sujet du coût du programme conservateur. Nous savons que le gouvernement refuse de communiquer son coût réel au Parlement.
Le régime conservateur refuse toujours de fournir aux Canadiens des renseignements détaillés sur le coût de 18 de ses projets de loi contre la criminalité. Les conservateurs veulent que les députés adoptent des lois sans savoir combien cela coûtera aux contribuables canadiens.
C’est tout à fait antidémocratique. Tous les députés, ceux de l’opposition comme les ministériels, ont la même responsabilité de fiduciaire et la même obligation constitutionnelle de connaître le coût des lois sur lesquelles on leur demande de voter. Les Canadiens se demandent pourquoi les conservateurs s’entourent d’un tel mystère.
C’est pourquoi le gouvernement conservateur a été trouvé coupable d’outrage au Parlement par un comité parlementaire, au début de la semaine. C’est une première dans l’histoire du Canada. En fait, c’est la première fois qu’au sein du système parlementaire du Commonwealth britannique, un gouvernement est déclaré coupable d’outrage au Parlement. Ce n’est pas une bonne chose. Aucun de nous ne peut en être fier. En réalité, nous sommes embarrassés de voir la façon dont le gouvernement traite le Parlement. Au moment où la communauté internationale a besoin que le Canada aide à construire un monde démocratique plus paisible et plus stable, nous ne donnons pas un très bon exemple lorsque notre gouvernement s’attaque aux institutions démocratiques grâce auxquelles nous vivons en liberté ici, au Canada.
Les conservateurs ne se contentent pas de se moquer du Parlement. Ils se moquent des citoyens qui ont élu le Parlement. Ils se moquent des contribuables qui paient la facture.
Les conservateurs continuent de cacher le coût réel de leur programme. Compte tenu de tout ce qui est absent de ce budget, nous devons nous demander si nous pouvons croire que le gouvernement nous dit la vérité. Pouvons-nous croire qu’il nous donne les vrais chiffres?
Le budget m’a rappelé l’énoncé économique tristement célèbre de l’automne 2008. Tout le monde savait alors que le gouvernement conservateur avait plongé le Canada dans un déficit avant même le début de la récession. Les gens reconnaissaient que les conservateurs avaient augmenté les dépenses de 18 p. 100, trois fois le taux d’inflation, dans leurs trois premiers énoncés économiques. Les conservateurs le savaient aussi et c’est pourquoi ils voulaient le cacher au Parlement et aux Canadiens. Le a donc trafiqué les livres et annoncé que le gouvernement vendrait pour plus de 10 milliards de dollars d’actifs pour arriver à afficher un minuscule excédent de 100 millions de dollars. Les Ontariens reconnaîtront cette manoeuvre, car c’est celle dont ces même conservateurs ont usé en Ontario où le même ministre s’est servi de la même supercherie, les mêmes fausses ventes d’actifs, pour tenter de cacher que les conservateurs avaient plongé l’Ontario dans un déficit.
En réalité, à l'automne 2008, le gouvernement n'avait pas de plan concret pour vendre des actifs. En fait, jour après jour, nous avons réclamé la liste des actifs qui seraient vendus. En tant qu'ancien ministre des Travaux publics, je puis dire qu'il faut au moins une année entre le moment où l'on doit déterminer ce que l'on veut vendre et le processus de vente lui-même. Le gouvernement a admis qu'il n'avait pas de liste ou, plutôt, il a refusé de nous la fournir à ce moment-là. Il n'y avait pas de liste. Les conservateurs n'avaient aucune information à nous donner au sujet des actifs qu'ils prévoyaient vendre parce qu'il s'agissait d'un plan bidon. Un an plus tard, ils ont discrètement annulé leur plan avant d'avoir vendu quoi que ce soit. Puis, ils ont présenté aux Canadiens un déficit record de 56 milliards de dollars.
Dans le budget d'hier, les conservateurs ont annoncé ce qu'ils ont appelé un Examen stratégique et fonctionnel, une de leurs tentatives en vue de faire croire qu'ils se serreront la ceinture et équilibreront le budget, mais, encore une fois, le budget ne présente aucun détail que ce soit au sujet des compressions budgétaires et des contraintes que celles-ci imposent. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le directeur parlementaire du budget et le Fonds monétaire international balaient du revers de la main les chiffres que présentent le gouvernement. Tant le directeur parlementaire du budget que le FMI ont fait la preuve que la promesse des conservateurs d'atteindre l'équilibre budgétaire n'est tout simplement pas crédible.
Les conservateurs ont rajouté 100 milliards de dollars à la dette depuis 2008. Ils ont réduit à néant tous les sacrifices que les Canadiens ont fait pour rembourser celle-ci. En fait, sous les conservateurs, le rapport au PIB de la dette du pays et des provinces a atteint 82 p. 100. Ce pourcentage est plus élevé que celui du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne et presque aussi pire que celui des États-Unis.
Souvenons-nous que c'est l'ancien gouvernement libéral qui s'est attaqué au déficit dans les années 1990 et qui a équilibré le budget pour la première fois depuis 1969. Sous Jean Chrétien et Paul Martin, les libéraux ont déposé neuf budgets équilibrés consécutifs, par contre, selon le directeur parlementaire du budget, les conservateurs ne sont pas à la veille d'y arriver.
Le se plaît à dire que le gouvernement est sur la bonne voie. Soyons clairs. Le gouvernement est en bonne voie d'ajouter 200 milliards de dollars à la dette fédérale d'ici 2015-2016. Les conservateurs hypothèquent l'avenir de nos enfants afin de financer leurs programmes à portée idéologique, leurs priorités mal placées et leurs dépenses irresponsables. Ils cachent les véritables coûts de leur programme et demandent aux députés de voter des lois sans leur dire combien celles-ci coûteront aux contribuables canadiens.
Les conservateurs font ainsi preuve de mépris non seulement envers le Parlement, mais aussi envers les Canadiens. Ils enfreignent les règles pour masquer les faits, ainsi que leurs dépenses excessives et effrénées, qui sont déconnectées des priorités.
Le budget montre bien que les dépenses des conservateurs sont effrénées et déconnectées des priorités des familles canadiennes. Ce budget nous montre un gouvernement auquel on ne peut pas faire confiance pour dire la vérité et respecter le Parlement. Le temps est venu de faire cesser les combines au profit des conservateurs et de respecter les contribuables.
Voilà pourquoi je propose l'amendement suivant, appuyé par la députée de . Je propose que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
la Chambre n’approuve pas la politique budgétaire générale du gouvernement parce que le gouvernement et ses politiques ne sont pas conformes avec les priorités et les besoins économiques des familles canadiennes.
:
Monsieur le Président, avant-hier, j'ai eu l'occasion de vous faire part de mes premières réactions par rapport au budget. Je vous disais que pour le Québec, dans ce budget, il n'y a rien, rien et rien. Le Québec n'est nulle part et je le redis aujourd'hui.
L'an dernier, le Québec a passé son tour. Il n'y en avait que pour le pétrole, les banques et le secteur automobile. Cette année, même si c'était au tour du Québec, on ne se retrouve encore nulle part. Le gouvernement conservateur se contrefout du Québec. Il a barré le Québec de sa liste de priorités et, bientôt, c'est le peuple du Québec qui va barrer les conservateurs.
Le a mis une croix sur le Québec; le Québec, lui, ne mettra sûrement pas de croix à côté de son nom ou à côté de ceux de ses marionnettes, je vous le garantis.
Nous avons essentiellement demandé trois choses dans le budget: l'équité pour le Québec, la prise en compte des besoins économiques du Québec et le soutien aux gens qui en ont besoin. Pour financer tout cela, on proposait des mesures qui relèvent de la simple justice: la fin des cadeaux fiscaux à ceux qui n'en ont pas besoin; demander plus à ceux qui en ont plus. C'est simple. Qu'a fait le gouvernement? Rien. Les temps durs viendront après les élections, et ce sont les petits qui vont continuer à payer.
Premièrement, nous demandions l'équité pour le Québec. Il y a une série de contentieux entre Québec et Ottawa qui perdure encore et encore, parfois depuis 20 ans. L'Ontario a harmonisé sa taxe de vente avec la TPS et a reçu 4,3 milliards de dollars en compensation. Même chose pour la Colombie-Britannique, qui a reçu 1,6 milliard de dollars en compensation; et les Maritimes ont reçu 1 milliard de dollars en compensation. Au Québec, on attend depuis bientôt 20 ans la somme qui nous est due, soit 2,2 milliards de dollars.
À l'intention de mes amis conservateurs, faisons un simple exercice de calcul. Puisque le Québec assume le quart des dépenses du gouvernement fédéral, on peut aisément dire que les Québécois ont payé le quart des trois compensations dont je viens de parler, soit un total, de 1,75 milliard de dollars. On peut aussi assumer que les Québécois paieront aussi le quart de la compensation de 2,2 milliards de dollars qu'Ottawa doit à Québec, soit environ 550 millions de dollars. Ainsi, la part canadienne ne sera pas de 2,2 milliards de dollars, mais bien de 1,65 milliard de dollars.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que les Québécois ont déjà payé leur part de compensation aux autres provinces, c'est-à-dire 1,75 milliard de dollars. Les Québécois ont assumé leur dette envers les autres provinces. Il serait temps que les autres provinces assument aussi leur part. Il serait temps que le Québec reçoive enfin son dû.
Dans ce dossier, le gouvernement du Québec estime que tous les points importants sont réglés. Il a même envoyé à Ottawa un projet d'entente. Tout ce qu'il manque, c'est que le du Canada signe au bas de la feuille. Mais, voilà, il ne signe pas. Comme ce n'est pas prévu dans le budget — c'est nulle part —, on peut comprendre qu'il n'a pas l'intention de signer au cours de la prochaine année. Rien que pour ça, seulement pour ça, nous ne pouvons pas appuyer le budget, et le gouvernement le sait très bien depuis belle lurette. Il voulait des élections, il va en avoir, parce qu'il a mis une croix sur le Québec.
Il y a d'autres contentieux qui ne se règlent toujours pas. Par exemple, le gouvernement a lui-même changé la manière de calculer les revenus provenant des ressources naturelles. Pour le Québec, le coût est de 250 millions de dollars.
Voici un autre exemple: il refuse de verser des paiements de protection qui auraient permis au Québec d'éviter, comme les autres provinces, des baisses importantes de la péréquation. Pour les autres provinces, c'est correct, mais pour le Québec, c'est non. C'est un autre montant de 250 millions de dollars qui s'ajoute au premier, qui lui, s'ajoute aux 2,2 milliards de dollars. Toujours au sujet de la même péréquation, les tribunaux ont donné raison au Québec et ont condamné Ottawa à verser 137 millions de dollars pour compenser les pertes subies dans les années 1990. Encore là, c'est non. Malgré les ordres de cour, il ne paie pas.
La crise du verglas a eu lieu il y a 13 ans. Eh oui! Ce n'est pas parce que cela fait longtemps qu'il ne faut pas payer. Quatre cent vingt-et-un millions de dollars sont dus au Québec et sont gelés depuis 13 ans. Les inondations au Manitoba, cela fait des années que c'est réglé. Au Québec, cela fait des années et ce n'est pas réglé. Je ne parle pas des coupes aux transferts pour l'éducation supérieure, qui ne sont toujours pas annulées. Il était plus que temps qu'Ottawa commence à payer ses dettes au Québec. Il ne l'a pas fait. Il refuse même de faire des ententes avec ses créanciers. Comment régler cela? Faut-il mettre le gouvernement du Canada en défaut de paiement? Non, on va « tirer la plogue », un point c'est tout.
Par ailleurs, nous demandions qu'on tienne compte des besoins du Québec. Notre économie ne repose pas sur le pétrole ni sur l'automobile. Notre économie doit fabriquer des biens pour prospérer, entre autres. Notre secteur manufacturier doit se moderniser, être plus productif, innover et investir. Notre économie a besoin qu'on bonifie les crédits d'impôt à la recherche. Où est-ce dans le budget? Nulle part! Notre économie a besoin d'un programme d'investissement dans le développement de nouveaux produits. Où est-ce dans le budget? Nulle part! Il fallait soutenir le démarrage de nouvelles entreprises, des PME, fer de lance de la création d'emplois. Il n'y a rien de ce côté-là. Où est-ce dans le budget? Nulle part!
Nos secteurs de pointe doivent compter sur un support comparable à ce que leurs concurrents reçoivent. Je pense ici au secteur de l'aéronautique, victime de l'absence d'une véritable politique sur l'aéronautique. Pendant ce temps, le gouvernement veut faire des achats militaires énormes sans aucune garantie de retombées économiques dans notre secteur de l'aéronautique. Combien l'industrie aérospatiale reçoit-elle dans le budget? Zéro, pas un sou, seulement une vague promesse d'y penser, peut-être, un de ces jours. Quand ils reviendront de la planète Mars, qu'ils nous avertissent.
Un autre secteur se fait couillonner, et c'est la place financière de Montréal. La place financière montréalaise ne veut pas, ne doit pas et ne déménagera pas à Toronto parce que, avec cela, ce serait les sièges sociaux et les leviers de décision qui partiraient. Il n'en est pas question. Que trouve-t-on dans le budget pour rassurer Montréal? Rien. Pire encore, on ramène encore ce sombre projet de commission canadienne de valeurs mobilières dont personne ne veut, personne sauf Ottawa qui veut évincer le Québec du monde de la finance à son profit et, bien sûr, Toronto qui veut dépouiller Montréal de sa place financière et de ses sièges sociaux. Qui est le ? C'est un député de l'Ontario, ancien ministre des Finances de cette province, dans la région de Toronto.
Québec, notre capitale nationale, a besoin d'infrastructures dignes d'une capitale. On n'a pas besoin d'un aréna pee-wee ou d'un pont en décrépitude.
Là encore, la capitale nationale reçoit des miettes. L'Institut national d'optique, je reconnais que c'est bien, mais Québec voulait plus. Québec méritait beaucoup plus et surtout, il voulait le respect, pas des clowns qui se déguisent en Badaboum — cela dit en tout respect pour Badaboum. Les conservateurs ont fait une croix sur Québec.
D'autre part, nos régions ont des besoins particuliers. Le secteur forestier est en crise. Les revenus agricoles sont instables. Les pêcheurs en arrachent. Les jeunes s'en vont. Les entreprises qui innovent ont de la difficulté à trouver du personnel qualifié pour revenir en région. Qu'y a-t-il dans les secteurs qui font vivre nos régions? Des miettes. Soixante millions de dollars pour l'industrie forestière, ce qui représente une réduction de 40 p. 100 de ce qui avait été annoncé l'an dernier. Quand on sait que l'industrie automobile de l'Ontario, qui représente environ le même nombre d'emplois, faut-il le noter, a reçu 10 milliards de dollars, il y a de quoi être en..., disons, fâché, sinon le mot ne serait pas parlementaire.
Nos entreprises forestières ont besoin de mesures pour avoir accès au capital. Nos régions forestières avaient besoin d'un coup de pouce pour diversifier leur économie; elles n'ont rien reçu. Les régions forestières ne sont nulle part dans le budget.
L'environnement, les énergies propres, la voiture électrique, c'est là que réside l'avenir. Où est-ce, dans le budget? Nulle part. Encore là, Ottawa nous tire par en arrière. Il n'y a rien pour accélérer l'arrivée des voitures électriques, rien pour l'éthanol de deuxième génération. Il n'y a toujours pas de plan de réduction des gaz à effet de serre pour permettre au Québec de jouir de ses extraordinaires avantages. Quelles sont les seules mesures précises au chapitre des énergies propres dans le plan budgétaire? Des mesures pour les pipelines. Le Québec voit l'avenir en vert, mais ce budget est bitumineux.
Comme le gouvernement est décroché du Québec, nous lui avons fait savoir quels sont nos besoins économiques et quels secteurs d'activité sont importants chez nous. Au Bloc québécois, nos politiques ne sont pas dictées par Toronto. Au Bloc québécois, nos politiques ne sont pas dictées par Calgary. Comme d'habitude, le gouvernement n'a pas écouté; il a fait une croix sur l'économie du Québec.
Troisièmement, on demandait qu'on se préoccupe des gens. Cela fait des années que l'assurance-emploi n'est plus une assurance. La majorité de celles et ceux qui perdent leur emploi n'y ont pas accès. Nous demandions une réforme majeure pour que l'assurance-emploi soit de nouveau accessible à ceux qui en ont besoin. Le budget de mardi nous confirme plutôt que ce gouvernement, tout comme l'autre, va puiser 17 milliards de dollars dans la caisse au cours des prochaines années. Il n'y a rien pour les chômeurs dans cette espèce de budget cynique.
On demandait 110 $ par mois de plus pour celles et ceux qui reçoivent le Supplément de revenu garanti. Pourquoi 110 $? Parce que cela amènerait nos personnes âgées les plus vulnérables juste au seuil de la pauvreté, rien que cela. Eh bien, pour les plus mal pris des mal pris, ceux qui ne reçoivent pas le Supplément de revenu garanti parce qu'ils ne savent pas qu'il existe et qu'ils y ont droit, qu'y a-t-il? Rien. Ils sont où? Nulle part. Ce gouvernement est insensible et sans coeur, et le budget de mardi dernier en est encore le reflet.
Le demeure inflexible face au Québec. Le chef conservateur prétend faussement que l'économie est sa priorité, alors que le budget conservateur fait une croix sur les besoins économiques du Québec et de ses régions.
Le Québec est privé de son dû pour ce qui est de l'harmonisation des taxes, comme pour ce qui est des autres contentieux. L'industrie forestière ne reçoit toujours que des miettes, que des copeaux. Le gouvernement continue de puiser dans la caisse de l'assurance-emploi et laisse les travailleurs en plan. Devant cette indifférence, compte tenu des intérêts et des valeurs des Québécoises et des Québécois, le Bloc québécois n'a pas le choix et va voter contre ce gouvernement conservateur à la première occasion.
En terminant, avec l'appui de la très honorable députée de Québec, je propose:
Que la motion qui vient d'être déposée soit modifiée, par adjonction, après le mot « canadiennes », de ce qui suit:
et parce que le budget ne répond pas aux attentes des Québécoises et des Québécois, notamment parce qu'il ne prévoit pas de versement d'une compensation de 2,2 milliards de dollars au Québec pour l'harmonisation de la TVQ et de la TPS, effectuée il y a maintenant 19 ans.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d’.
Cette semaine, le avait un choix à faire. Il était parfaitement au courant de la position des néo-démocrates.
Les Canadiens savent qu’il est un peu contre nature pour nous de travailler avec les conservateurs. Il est difficile de collaborer avec un gouvernement qui fait constamment passer les intérêts des grandes sociétés, des banques et des multinationales pétrolières avant ceux des Canadiens de la classe moyenne. Nous étions néanmoins disposés à essayer de collaborer parce qu’un budget constitue une occasion d’obtenir tout de suite des avantages pour les Canadiens.
[Français]
Le premier ministre aurait pu adopter des mesures pratiques et abordables pour aider les familles à joindre les deux bouts chaque mois. Il aurait pu répondre au manque criant de médecins de famille et d'infirmières.
[Traduction]
Le aurait pu améliorer les conditions de retraite des Canadiens qui travaillent fort d’un bout à l’autre du pays. Malheureusement, il s’est montré incapable de collaborer avec d’autres pour le bien de la population. Il s’est montré incapable de faire passer les besoins actuels de nos familles avant ceux de ses amis conservateurs.
[Français]
Au cours de la récession, les Canadiens cherchaient du leadership au Parlement. Ils voulaient des solutions pratiques pour répondre aux enjeux qui les préoccupaient, le même genre de solutions mises de l'avant par le NPD. Toutefois, ce qu'ils ont eu, c'est la preuve qu'Ottawa ne fonctionne plus.
[Traduction]
Les Canadiens n’ont eu qu’une preuve supplémentaire de la faillite du gouvernement et du triste fait qu’ils ne peuvent faire confiance au .
J’avais proposé un plan destiné à renforcer le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec afin d’assurer aux Canadiens une retraite sûre et digne. Ce sont eux qui ont bâti notre pays. Ils ont le droit de vivre dans la sécurité et la dignité.
J’ai présenté une proposition pratique qui aurait fait de ce budget une occasion de sortir tous les aînés du Canada de la pauvreté. Aujourd’hui, un quart de million de Canadiens âgés ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Cela est inacceptable. Les aînés attendent une aide d’Ottawa.
Cliff Stafford est un Canadien âgé d’Oshawa qui, après 50 ans de dur labeur comme mécanicien, doit maintenant s’adresser aux banques alimentaires pour avoir suffisamment à manger. C’est injuste. Il a perdu sa femme il y a neuf ans. Il a encore des versements hypothécaires à effectuer et il est malade. Il compte chaque cent qu’il dépense, mais le chèque qu’il reçoit du RPC ne va vraiment pas loin. Ce budget ne l’aidera en rien.
[Français]
J'ai demandé au gouvernement de former plus de médecins et d'infirmières pour aider les millions de Canadiens qui n'ont pas de médecin de famille. Ces millions de Canadiens n'ont personne vers qui se tourner quand ils tombent malades. Les parents et les aînés doivent prendre une décision difficile, conduire pendant des heures pour trouver un médecin ou attendre dans une salle d'attente qui déborde. Ce budget ne les aide pas.
[Traduction]
Nous avons proposé une mesure pratique pour remédier à la crise d’abordabilité à laquelle les gens sont confrontés aujourd’hui afin d’atténuer le fardeau des familles qui se débattent pour joindre les deux bouts. Le budget était une occasion d’aider les familles grâce à la suppression de la taxe fédérale sur le chauffage domestique. Nous avons un climat froid et sommes dans l’obligation de chauffer nos maisons.
Le gouvernement aurait pu supprimer cette taxe imposée sur un produit de première nécessité. C’était un moyen pratique pour le Parlement de contribuer à rendre la vie un peu plus abordable en ces temps difficiles. Malheureusement, le budget n'aidera pas non plus les familles qui doivent faire face à des coûts de chauffage galopants.
Le a eu cinq ans pour redresser ce qui allait mal à Ottawa. Il a eu cinq ans pour tenir la promesse faite de rendre la vie plus abordable. Il a eu cinq ans pour mettre fin une fois pour toutes aux scandales à Ottawa. Il a eu cinq ans pour atténuer le problème des soins de santé, mais il n’a rien fait. En fait, il a délibérément aggravé la situation.
Les néo-démocrates savent qu’il est possible de faire mieux.
[Français]
Nous pouvons faire mieux. Les Canadiens méritent mieux. Les Canadiens méritent un premier ministre digne de confiance qui défendra les intérêts des familles.
[Traduction]
Je crois que les Canadiens méritent d’avoir un premier ministre auquel ils peuvent se fier, un premier ministre qui se soucie jour après jour des priorités des familles d’aujourd’hui et qui soit disposé à se retrousser les manches et à se départir de son esprit partisan pour collaborer avec d’autres dans l’intérêt des Canadiens. Voilà ce que les Canadiens attendent de leurs dirigeants. C’est de cela que nous avons besoin.
:
Monsieur le Président, je vais procéder en allant du spécifique au général.
Mon but est de décrire les deux items du budget sur la table aujourd'hui qui, pour nous, créent le plus de problèmes, afin de démontrer, dans un premier temps, quelles carences de ce budget font qu'on ne peut absolument pas l'appuyer, et de démasquer, dans un deuxième temps, l'intention réelle du gouvernement qui était de voir son budget défait et d'avoir une élection. Ensuite, je vais analyser cela dans le contexte plus large des politiques budgétaires depuis les cinq dernières années et expliquer pourquoi, lors de cette élection, voulue par le gouvernement, deux visions de l'avenir vont s'affronter. La nôtre est une vision de développement durable.
Prenons les deux cas dont je parlais. Lors de ma rencontre avec le et lors de la rencontre de notre chef avec le , nous avons mis au haut de nos priorités le fait qu'il fallait s'occuper des personnes âgées qui vivent dans la pauvreté. Pour nous, il est absolument inadmissible que dans un pays du G7, un des pays les plus riches du monde, le Canada, on puisse avoir encore des centaines de milliers de personnes âgées vivant dans la pauvreté. Ce n'est pas une définition abstraite, c'est une définition formelle aux termes de la législation canadienne. Il existe un seuil de pauvreté en-dessous duquel l'État lui-même reconnaît que les gens n'y arrivent pas. On connaît cette année une flambée du prix de l'essence, par exemple, et les personnes qui sont dans cette situation-là vont subir une augmentation importante du coût de l'huile de chauffage, et elles n'y arriveront tout simplement plus. C'est pour cela qu'on a de plus en plus de cas de personnes âgées qui sont obligées d'éteindre le chauffage parce qu'elles n'y arrivent pas. Encore aujourd'hui, il fait -15 oC.
Nous avons donc mis cela sur la table. Cela représentait un coût de 790 millions de dollars. Le essaie de berner le monde en disant qu'il a fait un geste dans la voie de ce que nous avons demandé et qu'il a mis 300 millions de dollars dans le budget. Cela laissait encore des centaines de milliers de personnes âgées dans la pauvreté, et c'est honteux.
Comparons cela avec l'argent prévu pour la prochaine diminution d'impôt pour les sociétés les plus riches. En effet, il y en a eu plusieurs au cours des dernières années qui, une fois reconstituées, totaliseront à terme, 60 milliards de dollars. Seulement cette année, on a une nouvelle réduction d'impôt de l'ordre de 3 milliards de dollars. Prenons le cas des banques. Il y a d'autres secteurs, mais ce sont surtout les banques et le secteur pétrolier qui en profitent.
Les six plus grandes banques à charte au Canada ont fait des profits records l'année dernière de 22 milliards de dollars. Elles ont donné la moitié de ces profits, soit 11 milliards de dollars, en bonis pour leurs cadres. On octroie 300 millions de dollars aux personnes âgées pauvres, laissant encore des centaines de milliers d'entre elles dans la pauvreté, mais on accorde 3 milliards de dollars de nouvelles réductions pour ces mêmes banques et pétrolières. Pour chaque dollar que le gouvernement était capable de trouver pour les personnes âgées pauvres, il a trouvé 10 $ pour de nouveaux cadeaux, à même l'assiette fiscale publique, pour les banques et les pétrolières. C'est inadmissible. Les conservateurs savaient parfaitement ce qu'ils faisaient en mettant cette somme-là: ils provoquaient une élection.
La somme du coût de l'élection ajoutée à ce qui était proposé arriverait presque à sortir de leur situation l'ensemble des personnes âgées qui vivent en-dessous du seuil de la pauvreté. Mais cela importe peu. Ils voulaient cette élection et savaient que ce serait le résultat.
C'est la même chose pour les 2,2 milliards de dollars qui font l'objet de mon deuxième exemple, car c'est de cela qu'il s'agit dans le sous-amendement du Bloc québécois. Il suffisait de voir le premier ministre du Québec, hier soir, pour comprendre que nous avions raison lorsque nous avons affirmé que tout était réglé; c'est très clair. Ils savaient très bien que s'ils mettaient cet argent-là dans le budget, le Bloc allait voter pour le budget. Or c'était la dernière chose qu'ils voulaient. Ils n'auraient pas eu ces élections. Profitant de la faiblesse de l'opposition officielle et de son chef, toujours aussi stratège et calculateur, le s'est dit qu'il y allait maintenant, pendant qu'il était là.
Qu'est-ce qu'on va voir en ce qui concerne les 2,2 milliards de dollars? Je vous le dis tout de suite, ça va être annoncé — et cela était aussi très clair compte tenu des interventions d'hier soir — au cours de la campagne électorale. Je pense qu'ils font un faux calcul et ça risque de faire boomerang. Le monde n'est pas dupe. Les gens sont capables de voir que c'est du cynisme pur et ils ne se laisseront pas acheter avec leur propre argent. Tant mieux, si le dossier est réglé. Car c'est de l'argent que l'on doit au Québec depuis longtemps. Mais ça fait deux ans et demi qu'on pose des questions là-dessus ici, en cette Chambre, et deux ans et demi qu'on se fait dire n'importe quoi. Les conservateurs gardaient cela pour faire une annonce électorale, c'est de plus en plus clair.
À partir de ces deux exemples précis, pour expliquer pourquoi les conservateurs voulaient en fait l'élection qu'ils disent avoir voulu éviter, on peut regarder l'ensemble des politiques gouvernementales en ce qui concerne le budget. Ces réductions d'impôt, quand je disais que ça favorisait les sociétés les plus riches, la réponse des conservateurs était souvent que ça s'appliquait à toutes les corporations. Or, dans les faits, une société manufacturière qui n'y arrive plus, qui n'a pas fait de profits, n'a évidemment pas payé d'impôt. Alors une réduction d'impôt lui donnait zéro. Qui recevait tout cet argent? Les sociétés les plus riches. En clair, la politique des conservateurs était de subventionner les sociétés les plus riches qui n'avaient pas besoin d'aide, laissant mourir sur la vigne les sociétés qui en avaient le plus besoin. Aucune vision stratégique! Ils ont complètement déstabilisé l'économie équilibrée que l'on avait bâtie au Canada depuis la Seconde Guerre mondiale, vidant notamment le secteur manufacturier à cause du huard élevé. Cette hausse du dollar, à son tour, était dû au fait qu'on importait un nombre artificiellement élevé de dollars américains, parce qu'on n'a jamais internalisé les coûts environnementaux des sables bitumineux.
Personne ne dit qu'il ne faut pas exploiter les sables bitumineux. Par contre, on dit qu'il ne faut pas les exploiter de cette façon. Au moment où l'on se parle, à cause des choix des conservateurs, nous sommes en train de léguer aux générations futures la plus importante dette écologique, économique et sociale de notre histoire. Écologique, parce qu'on est en train de dire que nous, nous allons nous occuper d'aujourd'hui et que vous, vous allez vous occuper de notre dégât demain. Derrière les plus longs barrages du monde, il y a des mers intérieures de toxines qui sont en train de suinter inexorablement vers la nappe phréatique et dans les autres surfaces, avec des effets dévastateurs pour les générations à venir sur les êtres humains et leur santé, et aussi sur les écosystèmes.
Sur le plan économique, les deux dernières années ont donné les plus importants déficits de notre histoire — une autre dette qui devra être épongée par les générations futures. Sur le plan social, on est en train de souffrir de ce que les livres d'économie appellent la « maladie hollandaise », c'est-à-dire un afflux de devises étrangères pour acheter une matière première qu'on n'a même pas l'intelligence de traiter ou à laquelle on n'a même pas l'intelligence d'ajouter de la valeur ici. On exporte des dizaines de milliers d'emplois en même temps. On est en train de vider le secteur manufacturier. On a perdu, depuis 2000, plus de 600 000 emplois. Depuis que les conservateurs sont au pouvoir, ce sont près de 400 000 emplois manufacturiers suffisamment bien payés pour permettre que l'on s'occupe d'une famille, et ces emplois sont souvent associés à une pension de retraite. Ils sont en train d'être remplacés par des emplois à temps partiel, la plupart du temps, surtout dans le secteur des services, soit un salaire non suffisant pour faire vivre une famille et aucune pension de retraite. Cela aussi, c'est une dette — une dette sociale, cette fois —, qu'on est en train de pelleter sur le dos des générations futures, qui vont être obligées de trouver les moyens de s'occuper de tous ces gens qui vont arriver à la retraite sans les moyens suffisants pour pourvoir à leurs propres besoins.
Pour toutes ces raisons, tantôt dans le budget actuel, tantôt en ce qui a trait à la politique générale de ce gouvernement depuis les cinq dernières années, l'occasion est maintenant venue de confronter une vision éculée qui ne respecte pas les générations futures et une vision social-démocrate résolument tournée vers l'avenir qui va assumer nos obligations de mettre en place un système réel de développement durable qui est équitable, qui va enlever les inégalités sociales et qui est la voie de l'avenir qu'a toujours tracée le NPD depuis sa fondation, il y a 50 ans.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C’est avec fierté que je prends aujourd’hui la parole pour appuyer la prochaine phase du Plan d’action économique du Canada et toutes les mesures positives qu’il contient en faveur de la création d’emplois, des familles, des aînés et beaucoup plus encore. Cependant, je suis également très déçue.
Je suis déçue du fait que, pendant que le gouvernement conservateur présentait un plan équilibré, qu’il était à l’écoute des vrais besoins des Canadiens et qu’il incluait dans ce plan des éléments que les députés de l’opposition considéraient importants, ces derniers avaient autre chose en tête. Ils ne voulaient pas que le Parlement fonctionne. Ils ne voulaient pas se concentrer sur les vraies priorités des Canadiens. Ils ne voulaient pas collaborer pour soutenir l’économie, quoi qu’ils puissent dire à ce sujet aujourd’hui. Ils ont refusé de collaborer pour soutenir la croissance de l’emploi pour les Canadiens.
Nous avons réalisé ce que les députés de l’opposition souhaitaient vraiment il y a deux jours, au moment où le Parti libéral, le NPD et le Bloc québécois ont reformé une coalition. Juste après la publication du budget, ils ont annoncé qu’ils entraîneraient de force le Canada dans des élections inutiles, les quatrièmes élections générales en sept ans au Canada. Pensant seulement à leurs propres intérêts politiques, les membres de cette coalition ont pris ce jour-là une décision égoïste, celle de placer leurs propres ambitions au-dessus de l’économie canadienne et de la sécurité financière des Canadiens.
Je serai claire: le gouvernement conservateur, comme la grande majorité des Canadiens, ne veut pas d'élections. Nous devons mettre l'accent sur l'économie, particulièrement en raison de la fragilité de la reprise et de l'incertitude causée par les récents événements mondiaux. Nous devons mettre l'accent sur la protection des emplois existants et la création de nouveaux emplois ainsi que sur l'aide aux familles et aux aînés. Voilà ce que les Canadiens veulent.
C'est ce que les Canadiens nous ont dit pendant nos vastes consultations prébudgétaires. En dépit de ce que les membres de la coalition ont déclaré, il est encore temps pour eux d'assumer leurs responsabilités et de faire passer l'intérêt des Canadiens avant leurs propres ambitions politiques et leur opportunisme. Aujourd'hui, je vais encourager fortement les députés libéraux, néo-démocrates et bloquistes, qui font tous partie de la coalition, à faire cela.
Je les invite à collaborer avec le gouvernement conservateur pour mettre en oeuvre des mesures positives au cours de la prochaine phase du Plan d'action économique du Canada afin de soutenir les Canadiens qui travaillent fort. Travaillons tous ensemble pour offrir des initiatives solides propices à la création d'emplois et à la croissance économique continue? Travaillons ensemble pour offrir de nouveaux programmes de soutien aux familles et aux personnes âgées de tout le Canada. Travaillons ensemble pour mettre en oeuvre notre plan de réduction des impôts et ainsi favoriser l'emploi et la croissance.
J'utiliserai le temps qui me reste aujourd'hui pour souligner les éléments clés de notre plan qui soutiendraient la création d'emplois et qui aideraient les familles, les personnes âgées et nos collectivités. Je voudrais également souligner ce que les Canadiens en disent. Premièrement, j'énumérerai quelques moyens que nous proposons pour soutenir la création d'emplois. Nous accordons un crédit temporaire au secteur important que forment les PME afin qu'elles puissent embaucher davantage.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante applaudit ce nouveau crédit et notre plan, en déclarant que: « le budget de 2011 reconnaît le rôle primordial que les PME jouent en matière de création d'emplois et de croissance de l'économie [...] et [présente] des mesures importantes et à moindre coût qui permettent aux PME de contribuer à l'essor de l'économie. »
Nous soutenons le secteur important de la fabrication et de la transformation en prolongeant de deux ans l’application de la déduction pour amortissement accéléré à l’égard des investissements dans les machines et le matériel de fabrication et de transformation admissibles. L'association Manufacturiers et Exportateurs du Canada s'est réjouie de cette mesure, parce qu'elle:
donne aux manufacturiers la confiance d’investir dans leur avenir en stimulant les achats de technologies qui améliorent la productivité [...] Nous avons besoin de ces investissements pour soutenir la concurrence mondiale, stimuler l’innovation, améliorer la productivité, et offrir les emplois rémunérateurs qui soutiennent les services publics et le niveau de vie dont jouissent les Canadiens.
Par ailleurs, nous rendons permanent l'investissement annuel de 2 milliards de dollars destiné au Fonds de la taxe sur l'essence en l'inscrivant dans la loi, afin d'assurer aux municipalités des fonds prévisibles à long terme pour l'infrastructure. La Fédération canadienne des municipalités applaudit cet engagement, jugeant qu'il est « essentiel [...] pour réduire le déficit des infrastructures du Canada et maintenir la qualité de vie élevée des Canadiens ».
Deuxièmement, je veux souligner quelques mesures qui assureraient plus de soutien aux familles, aux aînés et aux collectivités. Nous faisons un changement majeur pour aider les aînés à faible revenu du Canada en bonifiant le Supplément de revenu garanti, le SRG, pour les aînés qui en ont le plus besoin. Cette mesure importante prévoit une nouvelle prestation complémentaire pouvant atteindre 600 $ par année pour les aînés vivant seuls et 840 $ pour les couples. Cette mesure vitale, qui représente un investissement de plus de 300 millions de dollars par année, permettra d'améliorer la sécurité financière de plus de 680 000 aînés au Canada.
Même le Congrès du travail du Canada, qui n'est généralement pas un grand partisan de notre gouvernement, a commenté cette proposition. Je demande aux députés néo-démocrates d'écouter attentivement le commentaire suivant qui vient de l'un des plus importants syndicats du Canada. Le CTC a qualifié cette mesure pour les aînés de « gain pour chaque personne âgée qui vit dans la pauvreté au Canada ».
Un représentant du CTC a ajouté:
Je dirais au [chef du NPD] qu'il y a suffisamment de mesures intéressantes dans ce budget pour que le mouvement syndical veuille l'examiner sérieusement. Nous croyons que, si cela nous était offert à une table de négociation, nous accepterions cette offre.
[Français]
Selon la Fédération de l'âge d'or du Québec, avec ce budget, le gouvernement fait un pas dans la bonne direction, notamment concernant la bonification du Supplément de revenu garanti.
[Traduction]
Nous contribuons aussi à attirer un plus grand nombre de travailleurs de la santé dans les collectivités rurales et éloignées mal desservies en dispensant les intéressés du remboursement de leur prêt obtenu en vertu de la composante fédérale du Programme canadien de prêts aux étudiants, jusqu'à concurrence de 40 000 $ pour les nouveaux médecins de famille et de 20 000 $ pour le personnel infirmier praticien et le personnel infirmier.
Nous avons déjà eu des éloges de tout le Canada concernant cette mesure. Voici ce qu'en a dit le premier ministre de la Saskatchewan, M. Brad Wall: « L'aide au remboursement de la composante fédérale des prêts est une très bonne mesure. Il est difficile de trouver des médecins pour les régions rurales de la Saskatchewan [...] L'aide du fédéral est appréciée. »
Nous avons aussi instauré un nouveau crédit d'impôt de 2 000 $ pour aidants familiaux, qui offrira un allègement fiscal aux aidants naturels qui prennent soin de personnes à charge ayant une déficience, incluant, pour la première fois, l'époux ou le conjoint de fait et les enfants mineurs. La Coalition canadienne des aidantes et des aidants naturels a applaudi cette mesure en ces termes:
Au nom des millions d’aidantes et d’aidants familiaux de tout le pays, la Coalition canadienne des aidantes et des aidants naturels accueille favorablement le budget fédéral. Les mesures annoncées dans le budget constituent une importante marque de reconnaissance du rôle vital des aidantes et des aidants familiaux.
Nous instaurons aussi un nouveau crédit d'impôt de 3 000 $ pour les pompiers volontaires lorsque ceux-ci effectuent au moins 200 heures de service dans leur collectivité. L'Association canadienne des chefs de pompiers a accordé une bonne note au gouvernement pour ce crédit d'impôt, affirmant:
Il s'agit là d'une mesure cruciale pour le recrutement et la rétention des pompiers volontaires, et qui aidera à assurer la sécurité des communautés canadiennes.
De plus, nous prolongeons le programme écoÉNERGIE Rénovation-Maisons, lequel aide les familles à rénover leurs maisons pour les rendre plus éconergétiques et ainsi alléger le fardeau des coûts d'énergie. L'Association canadienne des constructeurs d'habitations a applaudi cette décision. Elle a déclaré que le plan:
[...] permet de maintenir la volonté actuelle des propriétaires d'améliorer le rendement énergétique de leur maison. Cette initiative [...] réduit les factures d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre.
Il ne s'agit là que de quelques mesures, parmi tant d'autres, qui stimuleraient la création d'emploi et aideraient les familles, les aînés et nos collectivités. Voilà les mesures auxquelles les libéraux, les bloquistes et les néo-démocrates tournent le dos s'ils votent contre le budget et la prochaine phase du Plan d'action économique du Canada.
La coalition de l'opposition a le choix entre l'opportunisme ou la collaboration en vue d'assurer la relance économique et de renforcer la sécurité financière des Canadiens.
Nous invitons l'opposition à venir en aide aux Canadiens et à l'économie du Canada, en appuyant notre plan de réduction des impôts visant à stimuler l'emploi et la croissance, plutôt qu'en déclenchant des élections inutiles,
J'implore les députés des trois autres partis à en tenir compte. Ce n'est pas le moment de déclencher des élections, mais bien d'examiner notre situation financière et de tenir compte des besoins que les Canadiens ont exprimé haut et fort lors des consultations pré-budgétaires des derniers mois. Le moment est mal choisi pour des élections.
J'implore tous les députés à bien réfléchir aux conséquences qu'auraient des élections de 300 ou 400 millions de dollars sur la reprise économique du Canada. C'est un bon budget. En fait, les Canadiens l'ont applaudi.
Je demande, encore une fois, aux députés des partis de l'opposition de mettre de côté leurs aspirations de former une coalition pour gouverner et de prendre à coeur l'intérêt des Canadiens et de voter en faveur de ce très bon budget.
:
Madame la Présidente, nous avons réalisé des améliorations importantes à cet égard.
J'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur une autre dépense prévue dans le budget, dont on n'a pas beaucoup parlé jusqu'ici, mais qui sera probablement à l'ordre du jour au cours des 36 à 45 prochains jours, selon la durée de la campagne électorale. Il s'agit de l'investissement de 10 millions de dollars dans le programme Nouveaux Horizons. À titre d'exemple, permettez-moi de vous parler des effets de ce programme dans la circonscription de Burlington.
Dans la circonscription se trouve un centre récréatif pour personnes âgées offrant des déjeuners une fois par mois à des personnes âgées confinées à domicile. Grâce au programme Nouveaux Horizons, ce centre a pu se doter d'une nouvelle cuisine. Le programme vient en aide aux groupes oeuvrant quotidiennement en faveur des personnes âgées de notre milieu. Je suis honoré que le ait pu constater les bons résultats du programme Nouveaux Horizons et qu'il ait décidé d'y consacrer, dans le budget, une somme additionnelle de 10 millions de dollars sur une période de deux ans.
J'avais préconisé deux ou trois mesures budgétaires à l'intention des familles, et les mesures qui sont proposées sont un peu différentes de celles que je réclamais, mais elles seront utiles pour résoudre les problèmes qui m'intéressent.
Ma femme travaille pour la Société du timbre de Pâques de l'Ontario, qui recueille de l'argent pour les enfants handicapés. J'y ai travaillé moi-même il y a quelques dizaines d'années. Le budget éliminerait le plafond de 10 000 $ pour les frais médicaux admissibles à un crédit d'impôt. Il n'y a pas de limite à la somme admissible dans le cas du crédit d'impôt réclamé par les personnes handicapées. Cependant, la limite relative au crédit d'impôt est de 10 000 $ par année lorsqu'il s'agit de dépenses pour s'occuper d'une autre personne, comme un enfant. Le budget éliminerait ce plafond de 10 000 $.
Selon l'expérience que ma femme et moi en avons, les coûts et les difficultés que doivent affronter quotidiennement les parents ayant un enfant handicapé constituent un fardeau énorme. Malgré cela, les parents que je connais acceptent de bon coeur de porter ce fardeau. Ils sont prêts à faire toutes les dépenses qui leur sont possibles pour assurer le confort de leur enfant, pour en faire une personne productive et pour qu'il profite de la vie autant que possible. Cependant, cela coûte cher. Nous faisons disparaître le plafond sur les dépenses en immobilisations donnant droit au crédit d'impôt pour frais médicaux. Je suis fier de cette mesure.
J'avais aussi préconisé la création d'un nouveau crédit d'impôt pour aidants naturels. Comme on le sait, la population du Canada vieillit. Mes deux grands-mères de 93 ans sont toujours en vie et j'ai connu quatre de mes arrière-grands-parents. L'une de mes grands-mères vit avec mes parents et l'autre vit avec mon oncle et ma tante. Mes parents, mon oncle et ma tante sont donc leurs aidants naturels. On trouve des aidants naturels dans toutes les collectivités. Nous offrons aux 500 000 aidants naturels du Canada un crédit d'impôt afin de les remercier des soins qu'ils apportent à leur conjoint, leurs grands-parents, leurs parents, leurs enfants ou leur conjoint de fait. Nous sommes conscients de la valeur des efforts qu'ils déploient pour que les gens qui ont besoin de soins à la maison aient une bonne qualité de vie.
Je tiens à aborder un autre élément dont nous n'avons pas encore discuté en détail. Nous offrons des remises de dettes aux nouveaux médecins et aux nouvelles infirmières qui choisissent de pratiquer la médecine dans une région rurale ou éloignée.
Certains se demandent peut-être comment cette mesure pourrait être utile aux habitants de Burlington, un milieu urbain. J'ai moi-même grandi dans une petite ville d'environ 5 000 personnes en Ontario. Je sais que les membres de ma famille ont eu du mal, ces dernières années, à trouver un nouveau médecin lorsque leur ancien médecin a pris sa retraite. Il a été très difficile d'attirer des médecins et des infirmières dans la localité. Ces remises de dettes, qui allégeront le fardeau financier des nouveaux médecins et des nouvelles infirmières, leur permettront de s'installer dans les collectivités comme celle où vivent mes parents et ma famille.
Je me suis entretenu avec des étudiants en médecine qui seront aux prises avec des dettes d'une centaine de milliers de dollars, ce qui est beaucoup. Nous voulons encourager les jeunes qui choisissent la médecine à travailler dans les régions rurales pour y offrir les services que nous recevons en milieu urbain.
L'intervenant précédant a mentionné le programme écoÉNERGIE Rénovation. Je suis fier de voir que nous reprenons des mesures pour faire en sorte que les gens puissent améliorer l'efficacité énergétique de leur maison. Nous les aiderons à réduire leurs coûts et leur consommation d'énergie, ce qui est très important dans cette province et partout ailleurs au pays.
J'ai entendu dire que nous n'appuyons pas la recherche et le développement. J'aimerais vous lire une citation que très peu de personnes ont lue, je crois. Ce sont les paroles de Patrick Dean, président de l'Université McMaster, dont un des campus se trouve dans ma circonscription. Voici ce qu'il dit:
Le budget fédéral annoncé mardi prévoit de nouveaux fonds pour appuyer une variété d'importantes initiatives universitaires. « Le gouvernement a reconnu, une fois de plus, le rôle essentiel que jouent les universités dans l'édification du Canada de demain, comme en témoignent ses engagements budgétaires à l'égard de la recherche universitaire et de l'appui aux étudiants ».
Nous investissons dans l'innovation, les étudiants et la recherche comme aucun autre gouvernement ne l'a fait dans l'histoire du pays. Je suis très fier d'être un conservateur, je suis fier de faire partie de ce gouvernement et je serai fier de faire partie de notre gouvernement futur au terme de ces élections inutiles.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec ma collègue, la députée de .
Je donnerai trois raisons pour lesquelles le budget conservateur mérite tant d’être mis au rancart et les Canadiens méritent bien mieux.
La première raison réside dans les mauvais choix faits dans le budget. Parce qu’ils tenaient tant à accorder aux grandes sociétés 6 milliards de dollars de réductions d’impôt, les conservateurs ne disposaient plus que de miettes pour aider les familles canadiennes qui ont peine à joindre les deux bouts. Les Canadiens méritent mieux.
Deuxièmement, le budget témoigne d’un manque de responsabilité financière, comme je l’expliquerai dans un instant. Lorsque les libéraux faisaient des coupures, ils donnaient le détail de chaque poste budgétaire devant être réduit. Les conservateurs ne présentent aucun renseignement et n’ont donc aucune crédibilité quand ils affirment qu’ils réaliseront des économies. Une fois de plus, les Canadiens méritent mieux au chapitre de la responsabilité financière.
Troisièmement, le gouvernement tente d’équilibrer le budget sur le dos des plus vulnérables. Les Canadiens sont des gens bienveillants et généreux qui ne peuvent accepter une telle chose. Encore une fois, les Canadiens méritent mieux.
Pour revenir à mon premier point, c’est-à-dire le fait que les conservateurs ne disposent plus que de miettes pour aider les familles en difficulté à cause des engagements qu’ils ont pris au sujet de la réduction de l’impôt des sociétés, j’aimerais donner deux exemples.
Le premier consiste à comparer le programme libéral de soins à domicile à celui des conservateurs. Le programme conservateur n’est qu’une pâle imitation, totalement insuffisante, du nôtre, et ce, pour trois raisons.
Premièrement, le montant maximal offert aux aidants naturels dans le cadre du programme conservateur est de 300 $, par rapport à 1 350 $ dans notre programme.
Toutefois, il y a pire. Notre crédit de 1 350 $ est remboursable, ce qui signifie que les gens assez pauvres pour ne pas avoir à payer d’impôts reçoivent quand même l’argent. Dans le programme conservateur, ceux qui ne paient pas d’impôts ne reçoivent rien, même pas ce montant dérisoire de 300 $.
Enfin, en sus de ce crédit, notre programme prévoit six mois supplémentaires d’assurance-emploi pour les aidants naturels.
Le programme conservateur est vraiment pitoyable parce que le gouvernement s’est imposé ce fardeau de 6 milliards de dollars de réductions d’impôt, de sorte qu’il ne lui restait plus d’argent pour aider vraiment les familles.
Le second exemple concerne l’éducation postsecondaire. Les conservateurs prévoient une aide supplémentaire de 34 millions de dollars pour les étudiants. On pourrait croire que c’est une somme respectable, mais elle ne représente en réalité qu’environ 1 $ par Canadien ou 34 $ par étudiant. Aujourd’hui, les étudiants ont désespérément besoin de l’aide du gouvernement. Le taux de chômage parmi les jeunes étant très élevé, les étudiants ont beaucoup plus de difficulté à trouver un emploi. De plus, comme les familles sont souvent très serrées, elles sont moins capables de financer les études de leurs enfants.
Les conservateurs offrent cette aide dérisoire de 34 $ par étudiant. Notre programme libéral n’est pas encore public, mais notre chef croit très fort à la nécessité d’appuyer l’apprentissage et les études postsecondaires. Contrairement au programme des conservateurs, notre programme sera sensé et plus à la mesure des besoins que le leur. C’est parce que nous sommes persuadés que l’éducation postsecondaire est essentielle, non seulement pour assurer l’égalité des chances, mais aussi pour former des Canadiens instruits pouvant favoriser une économie forte et une productivité élevée.
Grâce à ces deux exemples — et je pourrais en citer bien d’autres si mon temps de parole n’était pas limité —, je veux démontrer que les conservateurs font seulement semblant d’aider les familles canadiennes car les montants en cause sont tellement petits qu’ils n’ont pratiquement aucun effet. Les Canadiens se rendront compte, une fois la campagne électorale en marche, que l’appui libéral aux familles canadiennes est très réel, contrairement à l’appui dérisoire sinon inexistant des conservateurs.
Voilà l’une des raisons pour lesquelles je dis que les Canadiens méritent mieux.
[Français]
Ce gouvernement fait de mauvais choix. Ce gouvernement, parce qu'il insiste pour réduire les impôts pour les grandes entreprises, n'a pas d'argent pour appuyer les familles de façon sérieuse. Les Canadiens méritent plus. Les Canadiens verront, au cours de la campagne électorale, qu'ils recevront plus de la plateforme libérale.
[Traduction]
Parlons maintenant de la responsabilité financière.
En 2005, à l’époque où nous formions le gouvernement, nous avons épargné 11 milliards de dollars en cinq ans. Dans le budget de 2005, on pouvait lire en détail, et on peut toujours aller le vérifier, quels programmes verraient leur financement réduit, de combien et pendant combien d’années.
Les conservateurs prétendent aussi parvenir à épargner 11 milliards de dollars en sept ans, mais ils ne nous disent absolument pas d’où viendra cet argent.
Je peux en donner un exemple. À la page 229 du budget, on nous présente d’éventuelles économies de l’ordre de 500 millions de dollars dans un seul ministère, Ressources humaines et Développement des compétences. D’où viendraient ces économies? Voici:
Harmoniser davantage le financement des programmes avec les besoins réels
Cerner des gains d’efficience en améliorant la gestion des programmes et en recourant à la technologie
Améliorer l’utilisation des ressources internes et obtenir des gains d’efficience au plan administratif
Harmoniser les activités de programmes avec le mandat de base
Réorienter les programmes dans l’intérêt de tous les Canadiens
C’est tout ce que les conservateurs nous disent. C'est de la langue de bois, des expressions vides de sens. Cela ne veut strictement rien dire. Il n’y a pas de reddition de comptes ni de transparence, et ces économies projetées par les conservateurs ne sont donc pas crédibles.
J’en arrive à mon dernier point, soit le fait d’équilibrer le budget au détriment des plus vulnérables.
[Français]
Comme je l'ai dit au début, les Canadiens sont généreux. Oui, ils veulent équilibrer le budget, mais ils ne veulent pas le faire sur le dos des plus vulnérables.
[Traduction]
Ce que je veux dire, c’est que les conservateurs équilibrent le budget sur le dos des plus vulnérables, au Canada et sur le plan international.
L’année dernière, sur le plan international, un quart des économies a été réalisé en sabrant l’aide étrangère grâce au gel du budget de l’ACDI. Par conséquent, un quart des ressources nécessaires à la réduction du déficit a été retiré aux plus pauvres de ce monde. La Grande-Bretagne a fait exactement le contraire en favorisant l’aide étrangère. En dépit des coupes draconiennes appliquées dans tous les domaines, l’aide étrangère a été épargnée, en raison de l’engagement de la Grande-Bretagne envers les pays pauvres. C’est tout le contraire pour le Canada. L’année dernière, le gouvernement conservateur a réalisé le quart de ses économies sur le dos des plus démunis du monde, même si, au départ, la proportion de l’aide étrangère par rapport au PIB est minime, au point où c’en est embarrassant.
Qui plus est, le m’avait assuré personnellement que le budget prévoirait des ressources au titre du microcrédit. À cet égard, la détermination était unanime. En effet, le ministre lui-même était d’avis que le microcrédit est important pour les plus pauvres de la planète. Pourtant, le budget ne prévoit absolument rien à ce titre.
Cette façon d’équilibrer le budget sur le dos des plus pauvres n’est pas limitée au plan international. C’est la même chose au Canada.
Pensons notamment aux crédits d’impôt non remboursables pour les pompiers. Un pompier pauvre n’obtient absolument rien. Un pompier aisé obtient quelque chose, mais pas grand-chose. Un aidant naturel pauvre dont le revenu n’est pas assez élevé pour être imposable n’obtient absolument pas un sou pour prendre soin d’un parent âgé. Un aidant naturel mieux nanti obtient quelque chose, mais, encore une fois, pas grand-chose.
Ce sont donc toujours les plus pauvres et les plus vulnérables qui paient la note. En effet, lorsqu’une personne est un pompier pauvre ou un aidant naturel pauvre, elle n’obtient pas un rond.
Enfin, prenons l’exemple du logement. Qui est plus vulnérable que les Autochtones des réserves qui vivent dans des logements de mauvaise qualité ou les autres Canadiens dont les logements ne sont pas mieux?
Les conservateurs ont décidé de ne pas prolonger les programmes de logement, alors qu’ils ont prolongé tous les autres programmes d’infrastructure. Des centaines de millions de dollars au titre du logement abordable dans les réserves et des travaux de rénovation des logements sociaux sont disparus du budget. Pourtant, aucun Canadien n’est plus vulnérable que ces gens.
Ce sont donc les pompiers pauvres, les aidants naturels pauvres et les pauvres vivant dans des logements de mauvaise qualité qui doivent porter le fardeau des mesures prises par les conservateurs pour équilibrer le budget.
Les Canadiens sont des gens généreux. Ils tiennent à ce que le budget soit équilibré, mais pas sur le dos des personnes les plus vulnérables au Canada et à l’étranger.
:
Monsieur le Président, j'aimerais vous faire part d'une anecdote à laquelle j'ai beaucoup réfléchi cette semaine en prenant connaissance de ce budget fédéral très décevant.
Il y a quelques années, après avoir vendu mon entreprise et être partie étudier à l'étranger, j'ai rencontré un homme de Namibie qui m'a demandé: « Qu'est-il advenu de mon Canada? » Fort perplexe, je lui ai demandé ce que sa question voulait dire. Il m'a répondu ceci: « Autrefois, nous admirions le Canada plus que n'importe quel autre pays du monde. C'était un modèle de bonne gouvernance, de réussite économique et d'engagement à l'échelle mondiale. » Puis, il m'a répété sa question: « Qu'est-il advenu de mon Canada? » Il a ajouté que le Canada avait perdu ses repères et qu'il espérait qu'il les retrouve un jour.
J'ai réfléchi à cela cette semaine. Je pense vraiment que les Canadiens se demandent ce qu'il est advenu de leur pays. Qu'est-il advenu du Canada compatissant, progressiste et financièrement responsable, de ce pays que nous connaissons et aimons tant? Qu'est-il advenu de mon Canada?
Ce matin, nous débattons du budget ainsi que de ce que devraient être l'orientation et la vision de notre pays au cours des prochaines années. De nouveau, je songe à ce que mon ami m'a demandé: « Qu'est-il advenu de mon Canada? »
Les dépenses illimitées du gouvernement ont produit le plus grand déficit de l'histoire canadienne. Sous les conservateurs, la taille du gouvernement s'est accrue de 40 p. 100 en quatre ans et on a assisté à une très forte croissance du gaspillage. Permettez-moi de parler un peu du gaspillage, car, dans le cadre de mes responsabilités auprès du Conseil du Trésor, j'ai eu l'occasion d'approfondir cette question.
Au cours de la dernière année, les conservateurs ont dépensé plus d'argent en publicité que tous les fabricants de bière réunis. Chaque année, leurs dépenses dans ce qu'on appelle les services professionnels et spéciaux ont augmenté de 9,35 p. 100, du jamais vu. Un des exemples les plus frappants, c'est le cabinet du , dont les dépenses se sont accrues de 9,9 millions de dollars. Il s'agit d'une augmentation de 30 p. 100. C'est le genre de leadership que nous avons à la tête de notre pays. Les dépenses affectées au cabinet ont augmenté de 16 p. 100, soit 9 millions de dollars supplémentaires empruntés, puis gaspillés.
Un grand nombre de Canadiens ont besoin d'aide pour se trouver du travail et pour subvenir aux besoins de leurs familles qui en arrachent. C'est cela le meilleur budget des conservateurs?
Mais ce qui est plus irresponsable encore que tout ce gaspillage, c'est le fait que le gouvernement n'ait toujours pas dit comment il entend sortir le pays du déficit record de 56 milliards qu'il a contracté l'an dernier. Les conservateurs continuent de dire aux Canadiens qu'ils vont rétablir l'équilibre dans cinq ans. Les libéraux savent que c'est faux. Le directeur parlementaire du budget a prévu qu'en 2015-2016 le déficit s'élèverait à 11 milliards de dollars. Nous connaissons tous les sentiments du gouvernement à l'égard du directeur parlementaire du budget, mais éprouve-t-il la même antipathie pour le Fonds monétaire international, qui affirme lui aussi que le pays sera encore en déficit dans cinq ans?
Comment le gouvernement peut-il s'entêter à contredire ces deux analystes financiers indépendants, selon qui il ne sera pas encore question d'excédents dans cinq ans, mais bien de déficits? Comment les conservateurs peuvent-ils faire la sourde oreille et dire aux Canadiens qu'ils n'ont rien à craindre, car le pays aura renoué avec les excédents d'ici-là, surtout quand le budget qu'ils ont présenté ne dit absolument rien des coûts de leurs mégaprisons ni des avions de chasse achetés sans appel d'offres et n'en dit pas davantage sur les répercussions des allègements fiscaux qu'ils ont accordés aux entreprises?
Tant que ces dépenses effrénées et ce gaspillage éhonté se poursuivront, la dette nationale continuera de croître. Grâce aux libéraux, la dette nationale a diminué entre 1997 et 2007, ce qui a permis aux contribuables d'économiser des millions en intérêts. Or, en à peine trois ans de règne conservateur, tous les efforts et les sacrifices consentis par les Canadiens au cours de la décennie précédente ont été réduits à néant. Alors que 13,5 p. 100 de tous les dollars puisés dans les poches des contribuables servent déjà à payer des intérêts, les choses ne pourront qu'empirer, puisque la dette continuera de croître.
De toute évidence, les priorités du gouvernement conservateur ne sont pas les mêmes que les priorités des Canadiens. J'ai passé beaucoup de temps à participer à toutes sortes de tables rondes, de rencontres informelles et de séances de discussion avec les électeurs de ma circonscription. Le message que j'en retiens, c'est que les familles ont besoin d'aide: elles ont besoin de faire garder leurs enfants et elles ont besoin de soins de santé de meilleure qualité, tandis que les aînés ont besoin de soutien pour vivre dans la dignité, comme ils le méritent.
Dernièrement, une dame de 93 ans de ma circonscription était sur le point d'être évincée de son appartement. Or, les conservateurs n'ont pas consacré un sou dans leur budget au logement abordable. Comment est-ce possible?
Le budget conservateur ne consacre rien à la garde des enfants, rien de plus aux soins de santé et rien au logement abordable. Pour les aînés les plus démunis, les conservateurs vont augmenter le montant maximal des prestations du Supplément de revenu garanti de seulement 1,64 $ par jour. Ce n'est même pas assez pour s'acheter un café. Que peut-on en penser, quand on compare cela au gaspillage dont je parlais tout à l'heure, aux coûts des mégaprisons et aux coûts des réductions d'impôt des entreprises?
Ce budget est truffé de mauvais choix. J'y vois les 30 milliards de dollars pour l'achat sans appel d'offres d'avions de chasse. C'est mille fois plus que ce que les conservateurs consacrent à l'éducation postsecondaire. Il y a des milliards pour les mégaprisons à l'américaine. C'est mille fois plus que ce qu'ils consacrent à la prévention de la criminalité chez les jeunes. Il y a 6 milliards de dollars d'allégements fiscaux pour les grandes sociétés, alors qu'on réduit de 1,3 milliard de dollars le budget de la SCHL et du logement abordable. Ils consacrent trois fois plus à des campagnes d'auto-promotion qu'à leur prétendu plan pour les aidants naturels. C'est tout simplement atroce. Les Canadiens demandent quand cela va finir. Nous espérons faire en sorte que ce soit le plus vite possible.
Ce budget pose de nombreux problèmes, même dans ma province de Terre-Neuve-et-Labrador, et je n'en mentionnerai que trois. Il y a par exemple les compressions de plus de 3,9 millions sur trois ans à l'Agence de promotion économique du Canada atlantique. L'APECA est cruciale pour le Canada atlantique. Elle est importante pour notre essor économique. Elle est importante pour le développement communautaire. Il faut rétablir le financement de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique.
Le budget annonce des compressions ahurissantes de 84,8 millions de dollars sur trois ans au ministère des Pêches et Océans. Il faudrait plus d'argent pour la recherche. On ne peut pas supprimer 84,8 millions de dollars et s'attendre à avoir les données scientifiques nécessaires pour garantir nos stocks au Canada.
Il y a des compressions de 6,6 millions de dollars sur trois ans à Marine Atlantique. Or, c'est un lien vital pour ma province, Terre-Neuve-et-Labrador. C'est notre autoroute nationale. C'est ce qui relie Terre-Neuve au reste du pays. C'est une entreprise aussi importante pour les biens et services dans tout le pays que pour les biens et services à Terre-Neuve et au Labrador. Nous avons besoin de cette liaison solide entre notre île et le reste du pays, et pourtant on ampute le budget de Marine Atlantique.
Je pourrais continuer, mais le temps est compté. Les conservateurs consacrent des milliards et des milliards à des prisons, à des avions de chasse, à des allégements fiscaux pour les sociétés, mais pas aux priorités des Canadiens. Ils dilapident l'argent en publicité et dans les cabinets ministériels. J'ai déjà parlé des augmentations. Quel paradoxe, quand on y pense. Ils consacrent plus d'argent à eux-mêmes, à leur propre promotion, en prenant cet argent aux Canadiens.
Il ne s'agit pas simplement du gaspillage, ou du déficit, ou de la dette, ou de toutes les priorités erronées. Il s'agit du discernement du gouvernement, du discernement de ces conservateurs confrontés aux priorités de notre pays.
J'ai commencé en demandant: « Qu'est-il advenu de mon Canada? » Je crois que tous les Canadiens se posent la même question.
:
Madame la Présidente, c’est avec plaisir que je participe à ce débat sur le budget 2011. Je vais partager mon temps avec la .
Je voudrais inviter tous les parlementaires à appuyer cet excellent budget. En fait, je désire inviter tous les Canadiens à lire ce budget en détail, car il comprend un certain nombre de mesures qui méritent certainement d’être appuyées.
De façon générale, ce budget soutient la création d’emplois en aidant les entreprises et les entrepreneurs à réussir.
Ce budget maintient les impôts à un bas niveau, investit dans des projets d’importance nationale et continue de faire du Canada l’un des meilleurs pays où investir. Il soutient les familles et les collectivités afin que tous les Canadiens puissent bénéficier d’un haut niveau de vie et que nos collectivités puissent rester dynamiques et sûres.
Il investit dans l’innovation, l’éducation et la formation pour promouvoir la recherche et les technologies de pointe et pour donner aux Canadiens la possibilité et l’envie d’acquérir les compétences nécessaires pour exercer un emploi dans le marché du travail d’aujourd’hui.
Il préserve également notre avantage financier pour nous permettre d’investir dans les priorités des Canadiens, pour maintenir la forte croissance de l’économie canadienne et pour préserver nos bas taux d’intérêt.
Je voudrais parler plus particulièrement des avantages que ce budget apporte à ma propre province, celle de l’Alberta.
Grâce au gouvernement conservateur, en 2011-2012, l’Alberta obtiendra des transferts fédéraux d’un montant record de près de 3,4 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 1,1 milliard de dollars par rapport à ce que lui accordait l’ancien gouvernement libéral.
L’Alberta obtiendra des transferts plus importants pour les soins de santé, soit 29 p. 100 de plus que du temps du gouvernement libéral ou 2,1 milliards de dollars; pour les services sociaux, c’est près de 1,3 milliard de dollars ou 114 p. 100 de plus.
Ce soutien plus important aidera les hôpitaux, les médecins, les infirmières, les écoles, les enseignants et les autres services essentiels de ma province.
Un investissement annuel permanent de 2 milliards de dollars dans le Fonds de la taxe sur l’essence sera inscrit dans la loi, ce qui était la première priorité dont m’ont parlé les maires d’Edmonton, de Leduc et de Devon qui souhaitaient que ce fonds devienne une source de financement prévisible, stable et à long terme sur laquelle les municipalités pourront compter à l’avenir.
Le budget accorde aux petites entreprises un crédit ponctuel de 1 000 $ au titre de la hausse des cotisations d’assurance-emploi versées par une entreprise en 2011 par rapport à celles versées en 2010, comme l’avaient demandé les petites entreprises de tout le pays et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Je tiens à les féliciter d’avoir émis cette idée.
Le budget aide également le secteur de la fabrication et de la transformation. Je tiens à louer le travail accompli par des gens comme Larry Kaumeyer, d’Almita Piling Inc., et Lori Schmidt, de Productivity Alberta; c’est là un autre investissement que nous avons fait dans le cadre de la diversification économique de l’Ouest, pour que ces fabricants et transformateurs deviennent encore plus efficients.
Je tiens à féliciter le d’avoir prolongé l’application de la déduction pour amortissement accéléré pour le secteur de la fabrication et de la transformation, mesure qui a été appuyée à l’unanimité dans le rapport du Comité de l’industrie, en 2007.
Il y a aussi de l’aide pour les agriculteurs, surtout en zone rurale, sous la forme d’une initiative de 50 millions de dollars pour l’innovation en agriculture.
Il y a également 10 millions de dollars de plus pour le partage du travail. Des entreprises comme Argus Manufacturing et Nisku ont soulevé la question. Cela permettrait à ces entreprises de garder des employés à leur service parce que le gouvernement assumerait une partie des coûts à engager pour le faire. Pour les industries dont l’activité fluctue considérablement, cette mesure permettrait de garder les employés au travail pendant les périodes de ralentissement pour qu’ils soient là au moment de la reprise.
Je voudrais souligner le travail du ministre actuel et de ses prédécesseurs en ce qui concerne la Commission sur la réduction de la paperasse. Le service PerLE est également prolongé dans l’ensemble du Canada.
Je tiens à rappeler également que le programme écoÉNERGIE Rénovation est prolongé.
Dans ma circonscription, dans la région de Devon, où nous avons un centre de recherche qui s’occupe de la technologie de traitement des rejets des sables bitumineux, Technologies du développement durable du Canada appuie vigoureusement des entreprises comme Titanium qui développent des technologies tout à fait nouvelles. Le budget prévoit 40 millions de dollars sur deux ans pour TDDC, et c’est pourquoi elle appuie très fermement le budget.
Je tiens à dire un mot de l’innovation et des montants injectés dans la R et D. Le budget prévoit 80 millions de dollars sur trois ans pour le PARI, c’est-à-dire le Programme d'aide à la recherche industrielle. Les PME de tout le Canada diront que le PARI est un programme efficace, qui donne des résultats, et le gouvernement le finance à hauteur de 80 millions de dollars sur trois ans.
Il y a aussi 37 millions de dollars de plus par année pour appuyer trois conseils subventionnaires fédéraux, les IRSC, le CRSNG et le CRSH, qui ont demandé des fonds additionnels. Puisque nous devons renouer avec l’équilibre budgétaire d’ici 2015-2016, il faut établir des priorités.
Nous investissons dans des domaines clés comme l’innovation et la recherche dans les universités et collèges. Et voilà pourquoi les universités et les collèges ont appuyé le budget à fond.
Juste avant Noël, le Parlement a adopté une motion que j’ai proposée au sujet de la maladie d’Alzheimer. C’est avec fierté que je signale que le budget prévoit 100 millions de dollars pour un fonds canadien de recherche sur le cerveau. Il soutiendra ce qui se fait de mieux au Canada en neurosciences et accélérera les découvertes afin d’améliorer la santé et la qualité de vie des Canadiens affectés par des troubles cérébraux.
La Chambre des communes a adopté la motion à l’unanimité. Des députés des quatre partis sont intervenus pour l’appuyer, et le budget fédéral donne suite à cette motion. Ce que le dit cette semaine aux autres partis et à l’ensemble des Canadiens, c’est qu’il y a dans le budget une foule d’initiatives qui ont été proposées par les quatre partis et par des Canadiens de toutes les sphères d’activité. La motion a donc influencé le contenu du budget, qui mérite notre appui.
Il y a d’autres fonds qui sont investis, notamment en recherche-développement. Plus de 50 millions de dollars sur cinq ans sont prévus pour appuyer la création de 10 nouvelles chaires d’excellence en recherche.
Il y a encore 65 millions de dollars qui permettront à Génome Canada de poursuivre ses travaux. Voilà une mesure qui a été réclamée par les quatre partis.
Une somme de 50 millions de dollars répartie sur cinq ans est allouée à l'Institut Perimeter pour la physique théorique, qui effectue des travaux exceptionnels dans ce secteur.
En outre, le budget prévoit une affectation de 60 millions de dollars sur trois ans pour favoriser l'accroissement de nombre d'inscriptions dans les principaux domaines d'études liés à l'économie numérique.
Je tiens à parler de la question des aînés, qui sont nombreux à faire connaître leurs besoins dans ma circonscription et, en particulier, en Alberta, où le taux d'inflation est plus élevé que la moyenne nationale. De toute évidence, le fait d'avoir une croissance économique habituellement supérieure à la moyenne de l'ensemble du pays est positif, mais l'augmentation des coûts entraîne effectivement certaines contraintes pour les personnes âgées, car beaucoup dépendent d'un revenu fixe. Le budget augmente le Supplément de revenu garanti pour les aînés qui dépendent presque exclusivement de ces prestations et de celles de la Sécurité de la vieillesse. Il injecte 300 millions de dollars supplémentaires dans ce programme, ce qui représente 600 $ pour les aînés vivant seuls, et 840 $ pour les ménages composés de deux aînés. Cet investissement aidera 680 000 personnes âgées du Canada.
Comme le sait la Chambre, cette mesure a été réclamée par d'autres partis. Elle a certes été fermement appuyée par les députés du caucus conservateur. Voilà une mesure qui mérite d'être appuyée et je demande donc à tous les partis de l'appuyer.
Pour ce qui est de l'âge obligatoire de la retraite des employés réglementés par le gouvernement fédéral, nous modifions les règles. Le budget contient aussi une mesure concernant l'initiative ciblée pour les travailleurs âgés, ce qui était une autre demande formulée par les partis de l'opposition.
Je veux passer en revue quelques initiatives que le gouvernement a déjà prises en faveur des personnes âgées.
Depuis 2006, le gouvernement a accru la déduction en raison de l'âge de 1 000 $ en 2006 et encore de 1 000 $ en 2009. Nous avons doublé le maximum du revenu admissible au crédit pour revenu de pension, qui est passé à 2 000 $. Nous avons introduit le partage des revenus de pension. Nous avons accru l'âge limite pour cotiser à un régime de pension et à un REER, le faisant passer de 69 à 71 ans. Le gouvernement précédent avait abaissé cet âge à 69 ans et nous avons renversé sa politique. Cela signifie qu'en 2011, une personne âgée seule peut gagner au moins 19 000 $ et un couple âgé 38 000 $ avant d'avoir à payer de l'impôt sur le revenu fédéral.
J'utiliserai le temps qui me reste pour citer quelques organisations qui ont exprimé un soutien enthousiaste à ce budget. Des chambres de commerce de tout le Canada l'ont applaudi. La Chambre de commerce du Canada applaudit un budget qui prévoit des impôts bas.
La Chambre de commerce du Canada et son réseau ont été très actifs dans le débat sur l'impôt sur le revenu des entreprises ces derniers mois et notre message a été entendu:
En raison du faible taux d’imposition des sociétés, le Canada jouit d’un climat économique propice aux investissements privés ainsi qu’aux investissements étrangers, nous félicitons le gouvernement d’avoir su garder le rythme de croisière.
Le plan n'est pas appuyé uniquement par des organisations qui représentent toutes les entreprises. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a aussi appuyé le budget. Elle a appuyé le crédit d'impôt au titre de l'embauche:
La FCEI est très heureuse de constater que sa priorité budgétaire, soit la création d'un crédit à l'embauche pour les petites entreprises, se retrouve dans le budget de 2011. Étant donné que ce budget prévoit une augmentation des primes à l'AE au cours de chacune des trois prochaines années, ce crédit aidera les PME à accroître leurs effectifs.
Pour ce qui est des tracasseries administratives, la FCEI félicite le gouvernement pour les mesures qu'il a prises afin d'améliorer l'équité envers les contribuables devant l'Agence du revenu du Canada. Mon collègue en reparlera cet après-midi.
Pour ce qui est du revenu de retraite, la FCEI appuie fermement les mesures du gouvernement concernant l'introduction de régimes de pension agréés collectifs afin d'aider les Canadiens qui n'ont pas de régime de pension public ni de régime de pension privé.
Je constate que le temps dont je dispose est écoulé...
:
Madame la Présidente, je suis très honorée de pouvoir participer aujourd'hui au débat sur le budget. Je crois qu'il est extrêmement important d'avoir une discussion approfondie sur les graves problèmes auxquels nous sommes confrontés actuellement et d'examiner les solutions que nous avons proposées à la population afin de passer à la prochaine étape de la reprise économique.
Je suis très fière de représenter la circonscription d'. Je suis la mère de deux garçons, qui ont neuf et six ans. Quand je suis dans ma circonscription, mes principales préoccupations sont de nature économique. Je veux que ma famille, mes amis et mes voisins aient des emplois. Je me préoccupe de l'augmentation des dépenses dans mon ménage. Je me demande si mes amis, ma famille et moi arriverons à joindre les deux bouts. Je m'inquiète pour la santé et la sécurité de mes enfants. Quand j'examine le budget à la Chambre, je le fais principalement du point de vue d'un membre d'une famille normale et d'une personne qui se préoccupe des choses que je viens de mentionner.
Qu'est ce que je vois dans le budget? Je vois des mesures qui favorisent la création d'emplois, les familles et les collectivités. Je vois des investissements dans l'innovation, l'éducation et la formation, des choses qui vont aider mes enfants et ma collectivité à mieux se débrouiller à l'avenir. Je vois aussi quelque chose que j'apprécie beaucoup, à savoir un plan visant à s'assurer que nous nous occupons des dépenses gouvernementales et que nous veillons sur l'argent des contribuables. Ces mesures me permettront de gérer ma vie quotidienne.
Le crédit d’impôt pour les activités artistiques des enfants serait extrêmement avantageux pour un grand nombre des habitants d'. Nous avons déjà prouvé que le sort des familles nous tient à coeur. En effet, les mesures que nous avons mises en place ont déjà permis aux familles moyennes d'économiser 3 000 $. Je suis très fière de cela. Je sais que le budget proposé améliorerait la vie des habitants d'Halton, parce que c'est ce qu'il ferait pour la mienne.
Il est important de comprendre que nous avons élaboré le budget en partant des suggestions des gens sur le terrain. Il a fait l'objet d'une mûre réflexion, et nous avons suivi des démarches précises.
En tant que députée locale, j'ai consulté les conseillers municipaux, les entreprises, les personnes âgées et les familles locales. Toutefois, en tant que , ma tâche consiste également à veiller à ce que le milieu de travail dans lequel les gens évoluent soit le plus sain, le plus productif, le plus novateur et le plus positif qui soit, car c'est à cet endroit que la croissance économique a lieu. C'est là que nous accomplissons les exploits nécessaires à la prospérité continue de notre pays.
J'ai eu la chance d'assister aux consultations qui ont eu lieu à Sydney, en Nouvelle-Écosse, l'endroit où j'ai grandi. Je suis allée à Thunder Bay, à Winnipeg, à Toronto, à Vancouver et à Iqaluit. Dans chaque cas, je me suis assurée que le mouvement syndical avait voix au chapitre. Je suis la fille d'un propagandiste syndical du cap Breton, et j'en suis fière. Je respecte l'opinion des syndicalistes, et je tiens à la connaître.
Des experts dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail et des relations de travail ont également participé aux consultations. Nous les avons écoutés, nous avons répondu à leurs questions, et nous avons compris leurs préoccupations.
Alors, qu'avons-nous fait sur le plan syndical?
Tout d'abord, une grève ou un arrêt de travail serait absolument catastrophique pour l'économie. Si une grève du secteur ferroviaire devait avoir lieu au Canada, cela imposerait à l'économie un coût de 125 millions de dollars par semaine. Qui plus est, cela nuirait aux tierces parties, ces parties innocentes qui ne participent pas au processus de négociation collective, qui doivent s'accommoder de ce qui se passe à la table des négociations et qui subiront les conséquences d'un arrêt de travail.
Notre rôle à Travail Canada consiste à nous assurer que les parties parviennent à s'entendre. C'est la raison pour laquelle nous subventionnons des services de médiation préventive et de conciliation. Nous ne souhaitons pas que des arrêts de travail surviennent au Canada. Il vaut mieux prévenir que guérir. Jamais cet adage n'a été aussi approprié que dans le cas présent.
Au cours des consultations, nous avons écouté les employés, et nous les avons entendus parler de l'importance de pouvoir travailler après avoir atteint l'âge de 65 ans et de la dignité qu'ils en retiraient. Les gens veulent travailler après 65 ans. Cela ne fait pas de doute. D'ailleurs, mardi soir, au cours de ma séance de discussion ouverte par vidéoconférence avec les membres de ma collectivité, c'est ce que m'ont confirmé plusieurs résidents. Ils ont pris leur retraite, mais ils veulent se servir de leurs compétences et être productifs. De toute manière, 65 est un chiffre arbitraire, complètement dénudé de sens et hérité du passé.
Nous avons aussi écouté les employeurs et c'est important de le faire, car certaines exigences professionnelles sont vraiment nécessaires pour s'assurer d'avoir un milieu de travail sain et sécuritaire.
Enfin, nous avons mis en place en 2008 le Programme de protection des salariés qui, en cas de faillite, donne l'assurance aux salariés de deux choses: ils recevront leur argent rapidement puisque le gouvernement assumera leurs créances, et ils recevront aussi le paiement de leur salaire ainsi que de leur indemnité de départ et de cessation d'emploi.
Avant la mise en place de ce programme, la seule assurance qu'ils avaient était celle de devoir se battre en mettant la main à leur portefeuille pour livrer une longue bataille juridique afin de pouvoir récupérer l'argent de leur salaire. Notre gouvernement a décidé de le faire à leur place. Notre gouvernement a reconnu l'importance de le faire. Ce programme est léger et efficace et produit des résultats concrets lorsque les travailleurs et leurs familles sont les plus vulnérables.
Les syndicats et les syndiqués m'ont souvent remercié pour ce programme lors des consultations. Lorsque j'étais à Thunder Bay, deux de nos candidats, Richard Harvey et Maureen Comuzzi-Stehmann, m'ont toutefois parlé d'une situation concernant les travailleurs de l'ancienne compagnie Atikokan Forest Products qui, en raison des effets de la restructuration, n'ont pas été en mesure de bénéficier du programme. Nous avons pris bonne note de leurs plaintes, formulées également par d'autres syndicats et syndiqués, et nous avons apporté le correctif dans le présent budget.
Le député de parlait également de ce problème dans la presse locale hier et offrait son aide à ses électeurs. Ses plaintes au sujet de cette situation et ses gestes de sympathie à l'égard des travailleurs ne sont que des larmes de crocodile, car il a aujourd'hui la possibilité de poser un geste concret pour aider ces gens. Il peut le faire maintenant, aujourd'hui même. Il préfère toutefois parler de ce qui se produira après les élections. Ce n'est pas suffisant. La solution est là. C'est trop peu, trop tard.
Je suis absolument ravie d'avoir pu occuper les fonctions de au cours des 14 derniers mois. J'ai rencontré des gens bien et j'ai pu observer leur travail formidable, au pays et à l'étranger, dans le monde syndical. Je remercie sincèrement le de m'avoir donné cette occasion au cours des derniers mois.
Nous savons tous, comme je l'ai dit tout à l'heure, que ce sont les milieux de travail qui constituent le moteur de l'économie. Le monde syndical en est conscient. Il est convaincu de l'importance de pouvoir travailler dans la dignité et me l'a bien fait sentir. C'est une question que je prends très au sérieux. En toute sincérité, je comprends que ces questions soient très importantes à leurs yeux.
Notre gouvernement a tendu l'oreille au monde syndical. Nous avons tenu compte de ses préoccupations et les avons traduites en mesures concrètes que nous proposons dans le budget. C'est exactement ce qui explique que Ken Georgetti, du Congrès du travail du Canada, parle de l'importance des dispositions budgétaires concernant les personnes âgées et concernant l'assurance-emploi et le travail partagé. Il est heureux des annonces faites dans le budget sur la prolongation des accords de travail partagé, sur les projets pilotes d'assurance-emploi, sur l'aide pour les travailleurs mis à pied et sur l'amélioration de la protection pour les salariés qui perdent leur emploi. La liste des mesures que nous avons prises est très longue.
Il a dit très clairement que ce budget-ci aussi était favorable aux personnes âgées. Nous nous sommes aussi occupés de cette question. Nous avons été attentifs au point de vue des syndicats et nous l'avons respecté, et je suis très fière que nous ayons pu faire cela dans ce budget.
Cependant, il est vraiment désolant de voir que les opinions divergent à la Chambre quant à savoir s'il faut prendre en compte le point de vue des syndicats dans ce budget.
En conclusion, je dirais que le domaine des relations de travail est très stimulant. Il est très gratifiant d'arriver à un accord à la table des négociations quand on sait qu'on a fait le maximum, qu'on a suivi tout le processus et obtenu un accord qui est bon pour l'entreprise et les gens que nous représentons.
Ken Georgetti du Congrès du travail du Canada compte plus de 30 ans d'expérience à titre de négociateur principal. J'ai un grand respect pour son talent de négociateur et pour son sens inné de la négociation qui lui permet de décider quand conclure un accord. Il sait comment conclure un accord. Il sait quand des négociations arrivent à leur terme. C'est donc pour cette raison que, quand il a dit ce qui suit, au nom des 3,2 millions de membres du mouvement syndical, cela valait son pesant d'or. Voici donc ce qu'il a dit:
Je dirais au [chef du NPD] qu'il y a suffisamment de mesures intéressantes dans ce budget pour que le mouvement syndical veuille l'examiner sérieusement. Nous croyons que, si cela nous était offert à une table de négociation, nous accepterions cette offre.
C'est aussi simple que cela.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue députée de .
Je prends la parole aujourd'hui pour exprimer, comme on peut s'en douter, ma grande déception face au budget du gouvernement actuel, qui fait complètement abstraction des demandes du Québec.
En dévoilant nos attentes budgétaires en janvier, nous avions pourtant clairement fait savoir que certains dossiers étaient essentiels pour que le gouvernement obtienne notre appui.
Par exemple, le versement au Québec des 2,2 milliards de dollars pour l'harmonisation des taxes était une condition sine qua non à notre appui. Malheureusement, contrairement à l'Ontario, à la Colombie-Britannique et aux provinces Atlantiques, le Québec, qui est pourtant un précurseur en matière d'harmonisation — on rappelle que cela fait 19 ans que le Québec a harmonisé ses deux taxes —, n'a toujours pas reçu son dû. Ainsi en ont décidé les conservateurs. Pour mettre fin à cette iniquité historique, le Bloc québécois proposera d'ailleurs d'amender le budget conservateur.
Sur le plan social, les conservateurs démontrent qu'ils n'ont que faire des plus démunis. Leur budget ignore la nécessité maintes fois démontrée de procéder à une véritable réforme de l'assurance-emploi qui corresponde à la réalité des travailleuses et des travailleurs.
Au lieu d'offrir des solutions à long terme, le gouvernement conservateur préfère continuer de puiser 17 milliards de dollars sur cinq ans dans la caisse de l'assurance-emploi et se contenter de projets-pilotes. À ce chapitre, le gouvernement actuel continue ce qui a toujours été fait dans le passé. Finalement, la caisse de l'assurance-emploi est une vache à lait pour le budget du gouvernement, au détriment des travailleurs.
Le Québec, en particulier, et ses régions avaient aussi besoin d'un vrai programme d'aide pour les travailleuses et les travailleurs âgés qui ont perdu leur emploi, afin de les soutenir jusqu'à leur retraite. Manifestement, il existe un fossé énorme entre le discours des conservateurs sur les régions et leurs actions à titre de gouvernement.
De plus, le secteur manufacturier québécois ne pourra pas compter sur une politique fédérale étoffée pour l'aider à se développer. Nous avons pourtant soumis des propositions concrètes, comme un soutien à la recherche et au développement pour toutes les entreprises innovantes. Par exemple, au lieu de présenter une politique sur l'aéronautique qui, comme par hasard, est concentrée au Québec, le budget propose simplement d'y réfléchir.
Les conservateurs continuent de plus de privilégier les plus nantis. Pour financer les demandes que l'on avait exprimées, le Bloc québécois avait soumis un plan permettant à Ottawa d'accroître les revenus de 16 milliards de dollars sans pour autant puiser dans les poches des travailleuses et des travailleurs de la classe moyenne.
Nous avions notamment proposé une surtaxe pour les contribuables les plus riches, qui seraient bien capables de faire un effort supplémentaire, l'élimination des paradis fiscaux, qui sont permis à profusion au Canada et en vertu desquels on perd des milliards de dollars d'impôt, et aussi la fin des cadeaux aux pétrolières, qui profitent toujours de réductions d'impôt. Ce plan était plus que suffisant pour rembourser les montants dus au Québec et répondre à ses demandes les plus pressantes.
De plus, le gouvernement conserve encore ses visées centralisatrices qui vont affecter économiquement le Québec. Il doit abandonner son projet de mise sur pied d'une commission unique des valeurs mobilières, une mesure qui va à l'encontre des intérêts du Québec et qui constitue un empiètement dans ses champs de compétence. On peut ajouter, justement, que c'est contraire à un vote unanime de l'Assemblée nationale du Québec, pourtant le gouvernement fédéral persiste dans cette voie, faisant fi à toute demande de la part du Québec et de la nation québécoise qu'il a pourtant reconnue.
Le Bloc québécois demande au gouvernement conservateur de se rétracter au plus tôt et de mettre un terme une fois pour toutes à ce projet de commission pancanadienne, qui vise à dépouiller Montréal au profit de Toronto et qui empiète dans les champs de compétence du Québec.
Je voudrais maintenant aborder un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Depuis presque sept ans que je suis député, je suis confronté au manque de logements sociaux à Laval. Plus de 16 000 ménages lavallois sont en situation de crise. Ils consacrent plus de 30 p. 100 de leur revenu pour se loger. Ils représentent 36,6 p. 100 de l'ensemble des ménages locataires à Laval. Ce qui est le plus grave, c'est que 7 400 d'entre eux paient plus de 50 p. 100 de leur revenu pour se loger.
Le gouvernement fédéral est propriétaire d'un pénitencier dans le quartier Saint-Vincent-de-Paul de ma circonscription, qui est fermé depuis 1989, donc depuis 21 ans. Il étudie depuis ce temps des solutions pour reconvertir l'ensemble des installations à la fois du pénitencier et de l'enceinte du vieux bâtiment. Je lui demande formellement, depuis 2006, d'inclure dans son projet des logements abordables ou sociaux. Des centaines de coupons-réponses de citoyens appuyant cette demande ont même été transmis au ministre responsable en 2007. Ça ne date pas d'aujourd'hui.
Devant l'absence de réponse positive du gouvernement, en 2009, j'ai fait circuler une pétition demandant formellement au gouvernement de procéder à la reconversion du vieux pénitencier et d'y inclure des logements abordables ou sociaux en coordination avec le gouvernement du Québec. Cette pétition comportant 2 813 noms a été déposée ici même, le 15 juin 2010. Je fus très surpris, quand j'ai pris connaissance de la réponse du ministre de la Sécurité publique, lors de la rentrée parlementaire de l'automne dernier. Il y déclarait ceci sans aucune gêne: « Le SCC [dont il est le responsable] sera ouvert à considérer de vendre la propriété à un tiers [...] le développement des logements abordables ou sociaux est en dehors du mandat du SCC. »
Je comprends bien que c'est en dehors de son mandat, mais la pétition s'adressait quand même au gouvernement qui en est responsable.
Voilà où nous en sommes avec ce gouvernement. Il ne répond pas aux besoins exprimés par la population. Les gens de Laval s'en souviendront, par contre. Pendant qu'il affiche ce désintéressement à l'égard des besoins de la population, ce même gouvernement est venu annoncer récemment une dépense de 40 millions de dollars pour emprisonner 96 détenus additionnels, conséquence de son idéologie répressive, dans le Centre fédéral de formation de Laval, qui est situé tout près du vieux pénitencier. Pour loger des détenus, il y a des millions de dollars, mais pour loger des ménages qui sont dans le besoin, il est bien difficile de trouver de l'argent, pour ce gouvernement.
En harmonie avec les besoins exprimés par la population, le Bloc québécois réclamait, dans ses attentes budgétaires, les mesures suivantes. Dans un premier temps, qu'un réinvestissement progressif soit effectué par le gouvernement fédéral jusqu'à l'atteinte de près de 2 milliards de dollars supplémentaires par année dans le logement social ou abordable. Il doit aussi s'engager à verser, à terme, 1 p. 100 de ses revenus pour le logement social, soit 2,6 milliards pour 2011-2012, tout en maintenant les acquis actuels.
Dans un deuxième temps, qu'un mécanisme de gestion de surplus soit mis en place pour éviter la capitalisation systématique des surplus de la SCHL, qui atteindront plus de 10 milliards de dollars en 2011. Ces surplus devraient en partie servir à financer le réinvestissement progressif que le Bloc québécois propose.
Puisque l'itinérance est souvent une conséquence du manque de logements sociaux, le Bloc québécois exige aussi la bonification de la Stratégie de partenariats de lutte contre l'itinérance. C'est déplorable de constater ce que propose le budget 2011 en ces matières. Aucune nouvelle somme n'est annoncée pour la construction, la transformation et la rénovation de logements sociaux. Le gouvernement conservateur se vante d'avoir investi dans la construction, mais il est le premier gouvernement à ne réinvestir aucun montant dans le logement social. Le Front d'action populaire en réaménagement urbain dénonce la situation. Il donne comme exemple qu'un seul avion de chasse F-35 représente l'équivalent de 6 400 logements subventionnés. La proportion est assez évidente.
En conclusion, les conservateurs ont choisi de faire la sourde oreille aux demandes du Québec et devront en rendre compte aux électrices et aux électeurs.
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Madame la Présidente, je remercie mes collègues du Bloc de m'appuyer dans l'allocution que je vais présenter sur le budget.
Si je prends la parole aujourd'hui, c'est que le budget m'interpelle particulièrement. Étant la députée de la circonscription de Québec et présidente du caucus de la région de Québec, je vois qu'on a oublié la région de Québec dans le budget qui a été présenté. On pourrait aussi parler d'un énoncé électoral, car les mesures qu'on retrouve dans l'ensemble du budget constituent du saupoudrage à l'intention des clientèles vulnérables.
Pendant la campagne électorale, les conservateurs nous diront que les aînés n'auront pas leurs 50 $ par mois. On nous a dit qu'on n'avait pas lu le budget, mais avec l'expérience qu'on a ici, à la Chambre des communes, on a un service de recherche et des députés qui connaissent bien leurs dossiers. Or en regardant attentivement le budget, on a pu voir rapidement la portée minimale faite à l'endroit du Québec.
On avait fait des demandes chiffrées très ciblées. D'ailleurs, le de ce gouvernement a dit que le Bloc avait fait du bon travail. Pourquoi, dans l'ensemble, ne votons-nous pas d'emblée pour ce budget? On avait demandé 2,2 milliards de dollars pour l'harmonisation de la TPS et de la TVQ. Six provinces ont été indemnisées, dont la Colombie-Britannique, l'Ontario et les provinces Maritimes. Or le Québec, lui, est laissé pour compte. Ces provinces ont été compensées à hauteur de plusieurs milliards de dollars: 1,6 milliard de dollars pour la Colombie-Britannique, 4,3 milliards de dollars pour l'Ontario et 1 milliard de dollars pour les Maritimes. Cela fait donc environ 7 milliards de dollars. De ce montant, le Québec a payé 1,75 milliard de dollars pour les indemniser. Nous, nous demandons 2,2 milliards de dollars.
Ce qui est choquant aussi, c'est de voir que les conservateurs ont accepté cela d'emblée, après 244 jours pour l'Ontario et 131 jours pour la Colombie-Britannique. Or depuis combien de temps, depuis combien de jours le Québec attend-il sans que ce ne soit encore signé? Cela fait 6 841 jours. C'est vraiment choquant de voir comme on se traîne les pieds dans le dossier.
Tout à l'heure, la députée conservatrice de disait qu'on était toujours en train de chialer. On lit les journaux comme tout le monde, tout comme les citoyens de la région de Québec. On sait très bien que le ministre Bachand se démène, tout en essayant de ne pas trop froisser les conservateurs car ils peuvent être très réactifs, claquer la porte et dire qu'ils n'indemniseront pas le Québec. Toutefois, cet argent est attendu au Québec. Si le Québec avait 2,2 milliards de dollars dans ses coffres, le gouvernement du Québec verrait 60 p. 100 du déficit réglé, ce qui lui donnerait une marge de manoeuvre pour répondre aux besoins de la population.
Dans ce budget, qu'on peut qualifier d'énoncé électoral, il aurait fallu du leadership de la part de la députation conservatrice de la région de Québec. L'épicentre des députés qui ont été élus ici, à la Chambre, se trouve dans la région de Québec, avec six représentants. Je peux affirmer que s'il y a élections — bien entendu, nous attendons de voir s'il y en aura —, on va talonner les députés de la région de Québec. Ils auront à répondre à des questions. Quand on débattra ou quand on les interpellera par l'entremise de nos journaux locaux et régionaux, ils auront à répondre intelligemment à certaines questions qu'on a à leur poser.
Dans la région de Québec, par exemple, ils ont enfilé un chandail pour avoir le retour des Nordiques à Québec. On ne sait pas pourquoi ils ont fait cette mascarade mais, finalement, cela n'a rapporté aucune somme pour l'amphithéâtre de Québec. Ils avaient dit qu'il fallait un financement privé. Il y a eu du financement privé, et après cela, ça a été autre chose. La vraie raison était écrite. Il y avait une directive du Bureau du disant que nulle part au Canada, il n'y aurait de l'argent pour un amphithéâtre. En plus, on a voulu faire croire que c'était un amphithéâtre réservé uniquement au sport. Or c'est faux. Il s'agit d'un amphithéâtre multifonctionnel. Il y aura des événements culturels et sportifs, ainsi que la tenue de certaines compétitions des Jeux olympiques. On voit bien qu'on a leurré les gens de la région de Québec.
Deuxièmement, plusieurs dossiers traînent, comme celui du pont de Québec.
Mon collègue de a mis beaucoup d'ardeur à défendre ce dossier dans la région de Québec. Il a aussi déposé une motion à la Chambre, afin que le gouvernement en reprenne possession d'ici à ce qu'on trouve une solution de concert avec les propriétaires du CN. Encore là, on a vu la mauvaise foi des conservateurs dans ce dossier. Ils ont fait comme les libéraux et ont laissé traîner le dossier en disant que c'était les tribunaux qui devaient régler ça. Pendant ce temps, comme à Montréal, le pont rouille et ça peut coûter plus cher que ce que l'on pense. Ce dossier était important pour la région de Québec.
Le dossier de Shannon en est un que j'ai suivi de près et pour lequel j'ai talonné le gouvernement. À Shannon, l'eau de la nappe phréatique est contaminée. On ne se chicanera pas sur le taux de contamination, mais ce qui est choquant, c'est que, dans ce budget, le gouvernement n'a pas prévu d'argent pour la décontamination.
Il en coûterait environ 20 millions de dollars par année pour une technique qui serait peut-être plus efficace que la précédente. Cette technique nous permettrait d'aller de l'avant et de nettoyer la nappe phréatique afin que les gens de la municipalité de Shannon puissent vivre en sécurité. Je sais que la cause est présentement devant les tribunaux, mais qu'on arrête de chercher des faux-fuyants.
Avant la précédente élection, bien des choses avaient été promises. Par exemple, on avait promis de régler le cas du centre de tri postal et on avait promis de faire quelque chose pour le zoo. Une fois l'élection passée, on n'a plus entendu parler de ces projets et on est passé à autre chose. Dans le moment, on devrait s'occuper de plusieurs dossiers, et il y aura plusieurs autres défis d'envergure pour le développement de la région de Québec.
Le a dit, dans son allocution, le lendemain de la divulgation de ce budget électoral, qu'il était soucieux de la création d'emplois. Si un dossier de la région de Québec devait interpeller tous les députés élus de la région de Québec, c'est bien celui du chantier naval Davie.
On a changé les règles du jeu quant à l'appel d'offres et on a fait perdre des semaines pour empêcher que cette compagnie puisse se restructurer et qu'elle ait sa solvabilité. Peu importe ce que nous voulions faire dans ce dossier, on nous a mis des bâtons dans les roues pour nous empêcher d'être proactifs.
Dans Le Soleil ou le Journal de Québec, un quotidien de notre région, le vis-à-vis du député de dit qu'il trouve que le gouvernement fédéral devrait être beaucoup plus large dans son appel d'offres et permettre à la compagnie de montrer patte blanche et de démontrer qu'elle est solvable.
Ce qui est choquant, c'est d'entendre la cheftaine des députés de la région de Québec et députée de dire que la région de Québec ne doit pas s'attendre à ce que le chantier naval Davie soit priorisé. Je pense qu'on voit son poids plume à l'intérieur du conseil des ministres quand vient le temps d'aborder la question du chantier naval Davie. Elle dit elle-même qu'il ne faut pas avoir d'attente, même si le chantier naval Davie était solvable. Elle devrait parler pour sa région et être proactive. Elle devrait tout faire pour que le chantier naval Davie ait sa part. La contribution de l'ensemble des contrats serait de 35 milliards de dollars. La région de Québec ne pourrait-elle pas avoir sa part? On parle de 2 700 emplois et de retombées économiques de 2,1 milliards de dollars, mais les conservateurs sont absents.
Tout à l'heure, j'ai parlé du pont de Québec. Or on est allé chercher de l'argent dans le fonds dédié à la stratégie de la Porte continentale pour restaurer le pont Champlain. Ce fonds est dédié à certaines transformations ou à certains apports économiques en lien avec le fleuve Saint-Laurent et à la stratégie de la Porte continentale. L'argent qu'on va chercher là n'est pas de l'argent neuf, et c'est ce que je déplore de la façon d'agir de ce gouvernement. C'est du saupoudrage « clientéliste ». Je pense qu'on prend en otage des clientèles fragiles. On sait ce qu'ils sont capables de faire. Lors de l'élection précédente, on a vu comment ils pouvaient faire miroiter 50 $ de plus, mais on aussi sait à quelle condition ils le font.
Donc, ce n'est pas pour tout le monde. Les gens doivent examiner cette mesure attentivement.
C'est dommage, j'aurais aimé parler plus longtemps. La région de Québec ainsi que beaucoup de leaders ont été déçus par la motivation des conservateurs dans la région...