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Monsieur le Président, j'ai l'honneur d'être le premier intervenant dans le débat à l'étape de la troisième lecture du projet de loi , l'historique Accord de libre-échange entre le Canada et la République de Corée, qui, comme je l'ai dit à la Chambre, constitue notre premier accord de libre-échange avec un pays de l'Asie. La Corée est la troisième économie en importance en Asie, et le Canada entretient une relation solide et étroite avec ce pays depuis maintenant près de 70 ans.
La République de Corée du Sud compte 50 millions d'habitants et son PIB s'élève à 1,3 billion de dollars, ce qui la place au 15e rang des économies du monde à cet égard. Elle est en outre le septième partenaire économique commercial du Canada en matière d'échanges commerciaux bilatéraux. Il s'agit d'une occasion en or pour le Canada.
Je tiens aussi à souligner nos liens solides avec la Corée, lesquels rendent cet accord, le premier avec un pays asiatique, d'autant plus important compte tenu de notre histoire commune.
Cet accord revêt aussi une importance stratégique parce que, au cours des dernières années, certains de nos amis et concurrents sur la scène commerciale mondiale ont conclu des accords avec la Corée du Sud. Ainsi, l'Union européenne a conclu un tel accord en 2011, ce qui a permis aux exportateurs de ses pays membres de bénéficier d'une baisse des droits de douane. Plus important encore, en 2012, les États-Unis ont, eux aussi, conclu un accord de libre-échange avec la Corée du Sud. Des mois avant que nous en arrivions à un accord définitif, l'Australie avait conclu un accord de principe, puis un accord définitif avec la Corée du Sud afin de libéraliser ses échanges avec elle.
Il s'agit d'un accord d'une importance cruciale parce que, même si les pays que je viens de mentionner font partie de nos plus grands amis et alliés, ils sont aussi nos concurrents. Les principaux concurrents des exportateurs canadiens de secteurs comme ceux des biens industriels, de l'agriculture, des fruits de mer et de la foresterie, des secteurs qui bénéficieront d'énormes débouchés en Corée, ont déjà accès à ce marché. Il est essentiel que le Canada profite de cet accord de libre-échange qui permettra à nos secteurs d'exportation, et plus particulièrement à certains de nos principaux secteurs, d'être à nouveau sur un pied d'égalité avec leurs concurrents internationaux.
En examinant cet accord, on constate qu'il présente d'énormes possibilités pour les exportateurs canadiens. En effet, on s'attend à ce qu'il accroisse les échanges commerciaux de 32 %, ce qui entraînera une augmentation nette du PIB canadien de presque 2 milliards de dollars. Il s'agit d'un accord historique.
Comme je l'ai rappelé souvent à la Chambre, surtout à certains de mes collègues de l'opposition qui oublient cette statistique essentielle, un emploi sur cinq au Canada dépend directement du commerce. Le Canada est un pays qui compte approximativement 33 millions d'habitants. Ce pays, qui est l'un des plus remarquables et des plus riches au monde, est doté d'immenses ressources et peuplé de gens extraordinaires. C'est un pays fort et diversifié, et son économie en témoigne.
Toutefois, dans une économie mondiale, nous ne pouvons pas survivre en vendant nos produits seulement à l'intérieur même de notre pays. Je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui a mis le commerce au premier plan de sa stratégie économique.
Un autre point que j'ai déjà soulevé à la Chambre, c'est que les exportateurs doivent presque tous leurs débouchés à des gouvernements conservateurs. Un emploi sur cinq est, à bien des égards, attribuable à la fois au gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney, qui a conclu l'accord de libre-échange avec les États-Unis et l'Accord de libre-échange nord-américain — des accords historiques —, et, surtout, au gouvernement actuel, à son et à son . En tant que secrétaire parlementaire, je travaille en étroite collaboration avec eux. Ils ont négocié l'accès à 98 % des marchés de nos exportateurs. C'est incroyable. C'est pratiquement l'ensemble de tous leurs marchés. D'ailleurs, nous rouvrons, améliorons et élargissons même bon nombre des petits accords de libre-échange négociés par le gouvernement libéral du premier ministre Chrétien.
Je suis heureux que nous en soyons à l'étape de la troisième lecture et que le NPD prenne, pour une fois, une bonne décision en matière de commerce et prévoit appuyer le présent accord et l'adoption accélérée du projet de loi , car le 1er janvier est une date de tombée critique pour nos exportateurs.
J'ai mentionné plus tôt que nos concurrents, l'Union européenne et les États-Unis, ont déjà conclu des accords de libre-échange. De nouvelles réduction des droits de douane entreront en vigueur à compter du 1er janvier, et si nous n'avons pas d'accord en place d'ici là, il y aura une autre petit écart, une autre petite différence, entre le Canada et ses concurrents. Nous ne pouvons laisser cela se produire.
J'aimerais remercier John Masswohl, de la Canadian Cattlemen's Association, qui a fait valoir ce même point lorsqu'il a comparu devant le Comité permanent du commerce international. Il a dit qu'à compter du 1er janvier, les droits de douane changeront pour le boeuf, un secteur clé pour nous en Corée du Sud, et que la concurrence américaine prendra une longueur d'avance à mesure que les droits de douane diminueront. Je crois qu'il a dit qu'il y aurait un écart de point de 10,7 % entre notre boeuf de calibre mondial et une partie du boeuf américain. Cela prouve que le temps presse. Voilà pourquoi je suis heureux que nous en soyons à l'étape de la troisième lecture. Il semble que nous soyons sur la bonne voie pour que l'accord devienne loi et que nous soyons capables d'en profiter d'ici le 1er janvier de manière à ne pas nous laisser devancer par nos principaux rivaux.
Dans mon discours à l'étape de la deuxième lecture, j'ai parlé longuement des relations entre nos deux pays et de ma visite en Corée il y a quelques mois pour encourager l'adoption de l'accord par l'assemblée nationale. J'ai mentionné combien j'ai été touché par les liens qui s'étaient tissés entre les gens de nos deux pays.
La Corée du Sud est bel et bien un de nos meilleurs amis et un allié clé en Asie. Notre amitié, vieille de bientôt 70 ans, a commencé par l'envoi de missionnaires, dont beaucoup ont laissé une marque toujours présente à Séoul. Ces missionnaires avaient pour but de cultiver la foi ainsi que d'améliorer l'accès à l'enseignement des habitants du pays.
D'énormes progrès ont été réalisés depuis. Ce pays qui, il y a 60 ans, était l'un des plus importants bénéficiaires de l'aide alimentaire internationale est maintenant l'un des plus généreux donateurs aux programmes alimentaires des Nations Unies. Il s'agit d'un accomplissement remarquable en l'espace de seulement deux générations. Cette réussite est le fruit de l'éducation, de l'ouverture et de l'avancement de la démocratie en Corée du Sud.
Les quelque 200 000 Canadiens d'origine coréenne ont eux aussi joué un rôle clé dans le rapprochement de nos deux pays; j'ai mentionné certains d'entre eux dans mon discours. Je garde contact avec M. Ron Suh, qui était à Séoul. Il agit à titre de conseiller pour le gouvernement de la Corée du Sud dans le cadre du conseil consultatif national pour la réunification. La diaspora coréenne contribue aux efforts nationaux dont le but ultime est de sortir la Corée du Nord de décennies de noirceur afin de réunir la péninsule coréenne. M. Ron Suh joue un rôle important à cet égard. Il est l'un des 200 000 Canadiens qui ont resserré les liens entre nos deux pays ainsi qu'un grand partisan de l'accord.
Pour moi, en tant que personne qui a porté l'uniforme pendant 12 années formatrices de sa vie, le point saillant de ma visite en Corée du Sud fut le temps passé avec le ministre Park, le ministre des Patriotes et des Anciens Combattants de la Corée du Sud. Je l'ai interpelé au sujet du nom du ministère, car je le trouvais unique. Il m'a expliqué que, pendant que les forces du Nord et de la Chine lançaient des attaques contre la Corée du Sud, les forces armées et les pays comme le Canada n'étaient pas les seuls à se tenir debout pour essayer de protéger le pays; il y avait également les citoyens ordinaires. Chaque jour, on demandait à ces citoyens, les « patriotes », de passer à l'action. Tout le monde, pas seulement les militaires en uniforme, participait à l'effort: les hommes, les femmes et même les enfants dans certains cas. Ce sont eux les patriotes du ministère des Patriotes et des Anciens Combattants.
Notre délégation a accompagné le ministre Park au monument commémoratif de la guerre et au musée de la guerre. Nous avons déposé des couronnes dans le hall d'honneur où le nom de 516 Canadiens est inscrit sur des plaques commémoratives. Ces Canadiens font partie des quelque 26 000 Canadiens qui ont répondu, il y a 60 ans, à l'appel des Nations Unies visant à intervenir dans le conflit dans la péninsule coréenne.
En tant qu'ancien combattant des temps modernes, lire les noms francophones et anglophones de partout au pays était émouvant. C'étaient de jeunes gens dans la fleur de l'âge. Bon nombre d'entre eux avaient servi à peine quelques années plus tôt durant la Seconde Guerre mondiale. Sans hésiter, les Coréens respectent profondément ce sacrifice et le commémorent encore aujourd'hui.
Dans mon dernier discours à la Chambre, j'ai dit que tout le monde, des écoliers aux ministres du gouvernement, a remercié notre délégation des efforts historiques que le Canada a déployés pour protéger la démocratie et assurer l'avenir de la Corée du Sud. Il est émouvant de voir que le souvenir est l'une des assises de leur devoir civique et de leur culture.
Pour ma part, je suis chanceux. M. Doug Finney, un bon ami à moi, qui habite à Durham, pas loin de chez moi, dans ma circonscription, est le président de l'Association canadienne des vétérans de la Corée. Il travaille avec les anciens combattants sur le souvenir, tant au Canada qu'en Corée.
Ted Zuber est un peintre de guerre qui a déjà été membre du Royal Canadian Regiment. L'une de ses magnifiques oeuvres, financée par l'Association canadienne des vétérans de la Corée, occupe une place d'honneur au musée coréen de la guerre. Cette oeuvre illustre certains des combats liés à la bataille de Kapyong, au cours de laquelle les membres du régiment Princess Patricia's Canadian Light Infantry ont fait preuve d'héroïsme. En effet, ils ont sauvé la vie à de nombreux Coréens, Américains et Australiens lors de cette bataille féroce; ils ont même demandé l'intervention de l'artillerie sur la colline 677, sur leurs propres positions, afin de conserver le contrôle de ce front.
Encore aujourd'hui, le Princess Patricia est l'un des rares régiments au monde dont les membres portent, sur leur uniforme, la décoration du président des États-Unis, qui leur a été décernée pour leurs gestes héroïques à Kapyong.
Il était très important pour moi d'inscrire dans le livre du souvenir que je visitais ce musée justement l'année du centenaire du régiment. C'est le mois dernier que ce régiment, fondé à Ottawa, a célébré ses 100 ans d'existence.
En outre, le mois dernier — les 20 et 21 septembre —, nous avons eu la chance de recevoir la visite de la présidente de la Corée du Sud, Mme Park, dans le cadre de notre participation à cet accord de libre-échange historique. En compagnie du , d'autres députés de la Chambre et de mon ami Doug Finney, qui représentait l'Association canadienne des vétérans de la Corée, j'ai eu l'honneur d'assister au dîner officiel donné par le gouverneur général.
Au cours de cette soirée, tous les intervenants ont souligné l'affection qui lie les deux pays. Le gouverneur général a parlé de sa visite récente en Corée du Sud, qu'il a décrite comme un pays magnifique et prospère. Ce qui m'a le plus frappé dans son discours, c'est lorsqu'il a dit qu'il admirait la ténacité et l'esprit de créativité du peuple coréen. J'espère que les Canadiens sont conscients du fait que nous avons aidé les Coréens à établir le pays moderne qui fait leur fierté aujourd'hui.
À bien des égards, cet accord représente la prochaine étape dans les relations entre nos deux pays. Il réduira les droits de douane entre le Canada et la Corée et nous permettra de faire du commerce en vertu du statut de nation la plus favorisée, ce qui est tout à fait normal entre deux pays qui entretiennent des liens aussi étroits que les nôtres.
J'ai déjà énuméré des dizaines de lignes tarifaires dans le discours que j'ai prononcé à l'étape de la deuxième lecture. Je ne vais certainement pas ennuyer la Chambre en répétant les mêmes choses. Pendant quelques instants, je vais donc tenter d'expliquer comment ces lignes tarifaires — 4.7 ou 10.8, qui semblent être juste des chiffres réglementaires — favorisent la création d'emplois. Comme je l'ai dit d'entrée de jeu, au Canada, un emploi sur cinq dépend du commerce. Je vais parler de quelques-uns des marchés stratégiques à cet égard.
L'industrie des fruits de mer bénéficiera énormément de cet accord. Ayant vécu de nombreuses années dans le Canada atlantique et ayant épousé une membre de la famille Grant de Fall River, en Nouvelle-Écosse, je sais à quel point les Canadiens de l'Atlantique sont fiers de leur industrie des fruits de mer. Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse profiteront considérablement de cet accord. Le Canada est reconnu pour ses fruits de mer, mais les droits de douane atteignent 47 % dans certains cas.
Alourdir les prix de droits de douane de 47 % consiste essentiellement à exclure les exportateurs, les transformateurs et les pêcheurs canadiens d'un marché, en particulier pour le homard. Le homard de l'Atlantique est le meilleur homard du monde. C'est le nec plus ultra. Il s'en vend déjà en Corée du Sud. Comme je l'ai dit dans mon discours précédent, à l'occasion du Chuseok, l'Action de grâces sud-coréenne, le homard figure parmi les aliments dont les Sud-Coréens gâtent leur famille pour célébrer ce jour de fête et leurs origines. Le homard vivant ou transformé est soumis à des droits de 20 %. Éliminer les droits de douane alors que nous avons déjà accès à ce marché, même si notre homard se vend plus cher parce qu'il est meilleur, ouvrira des débouchés considérables dans les provinces de l'Atlantique.
L'autre jour, pendant que j'étais à Halifax, j'ai eu le plaisir de rencontrer des responsables de Korean Airlines. La compagnie aérienne mise sur ce marché en proposant depuis quelque temps des vols directs de transport de marchandises — en l'occurrence, du homard de l'Atlantique provenant surtout du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse — au départ d'Halifax. Le 1er janvier prochain, lorsque le projet de loi aura été adopté, les droits de 20 % seront abolis, ce qui ouvrira des débouchés considérables dans les provinces de l'Atlantique.
Pour ce qui est des produits industriels, je dois dire que je viens de l'Ontario et que je suis très fier du secteur manufacturier de cette province. Lorsque cet accord sera en vigueur, 95 % des droits de douane seront éliminés. Pourquoi est-ce si important? Parce que les chaînes d'approvisionnement sont de plus en plus mondialisées. Une usine de fabrication d'Asie peut s'approvisionner en matériel n'importe où dans le monde. Cela se fait déjà. De grandes entreprises canadiennes en bénéficient déjà, par exemple Magna, dans le secteur de l'automobile. L'allégement des droits de douane permet à un plus grand nombre d'entreprises canadiennes de se tailler une place dans la chaîne d'approvisionnement. Les conglomérats de la Corée du Sud sont réputés dans le monde entier; il s'agit d'une belle occasion pour les employeurs canadiens.
Dans le domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire, 85 % des lignes tarifaires sont visées par cet accord. L'industrie du porc y gagne beaucoup. J'ai visité les installations de Brandon, au Manitoba, en compagnie du député de . Cet accord ouvre d'énormes débouchés à cette industrie.
Il est aussi extrêmement avantageux pour les secteurs du boeuf, des céréales et des oléagineux.
L'accord prévoit aussi des allégements des droits de douane sur tous les fruits, notamment les bleuets de l'Atlantique. Il s'agit d'excellents débouchés, car la classe moyenne est en plein essor en Corée du Sud. Ces gens demandent des aliments de grande qualité provenant d'un régime de réglementation sûr, solide et sain comme celui du Canada. Ils sont déjà prêts à payer plus, mais grâce à élimination des lignes tarifaires, les marchés seront encore plus concurrentiels.
David Lindsay, de l'Association des produits forestiers du Canada, a comparu devant le comité. Pour ce qui est des produits forestiers, les allégements des droits de douane sur les produits du bois finis et du bois en général vont de 2,9 à 10 %. J'ai fait une tournée avec le propriétaire d'usines de montage de produits du bois à valeur ajoutée en Ontario et en Colombie-Britannique. Grâce au seul marché de la Corée du Sud, il s'attend à doubler son effectif. L'accord commercial avec l'Union européenne et d'autres négociations en cours l'enthousiasment sans doute autant, mais ses calculs se fondent uniquement sur les retombées prévues de l'accord avec la Corée du Sud, où la classe moyenne est en plein essor.
Nous sommes très fiers de notre industrie automobile, en Ontario. Comme je l'ai dit dans mon dernier discours sur cette question, mon père est un retraité de GM. Je suis fier que nous ayons des racines dans la région d'Oshawa en raison de son secteur automobile. Nous avons obtenu un accord qui est égal, voire supérieur, à ce que les États-Unis ont obtenu à certains égards pour le secteur automobile. L'important ici est d'entrer dans la chaîne d'approvisionnement, et les emplois dans le secteur de l'approvisionnement et des pièces automobiles sont aussi importants pour l'économie de l'Ontario que pour les grands constructeurs. Comme je l'ai dit dans mon premier discours, un grand nombre de Canadiens semblent oublier que nous sommes très fiers de Ford, de Chrysler et de GM, et cela a été mentionné durant la période des questions aujourd'hui. Ce sont toutes des filiales. Ce n'est pas la haute direction dans chacune des villes où ces sociétés sont présentent qui décide de ce qui sort de la chaîne de production. La décision est prise aux États-Unis, qui a déjà un accord de libre-échange avec la Corée du Sud.
Comme législateurs responsables, pourquoi permettrions-nous que notre secteur automobile en Ontario n'ait pas accès à un pays aux mêmes conditions que les usines américaines? Nous savons que, dans cette ère de mondialisation du secteur de l'automobile, les pays se disputent les emplois.
C'est un gain immense pour le Canada, qui aura sur notre PIB des répercussions pouvant atteindre 2 milliards de dollars. J'espère vraiment que tous les députés voteront en faveur de ce projet de loi et qu'il sera adopté rapidement.
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Monsieur le Président, c'est un privilège de prendre la parole à la Chambre au nom du Nouveau Parti démocratique, l'opposition officielle, sur le projet de loi , qui vise à mettre en oeuvre l'accord commercial entre le Canada et la Corée du Sud. Je le répète, au nom des néo-démocrates, c'est un privilège de prendre la parole et d'appuyer cet accord. Il a été amplement prouvé que l'accord procure un avantage net au Canada de façon générale, mais, à mon avis, il est aussi très avantageux pour l'économie canadienne et les travailleurs canadiens.
L'accord commercial entre le Canada et la Corée du Sud représente une occasion en or pour l'économie canadienne, et c'est une occasion que nous ne pouvons tout simplement pas rater. Comme il l'a été signalé auparavant, à l'étape de la deuxième lecture, nous ne négocions pas en vase clos. Les négociations entre le Canada et la Corée du Sud en vue de l'accord commercial ont eu lieu dans le contexte de la négociation d'autres accords commerciaux, notamment avec les États-Unis et avec l'Union européenne, qui ont tous deux conclu un accord commercial avec la Corée du Sud avant que ne le fasse le Canada, et ce, en 2011 et 2012 respectivement.
Cela signifie que des entreprises aux États-Unis et sur le territoire de l'Union européenne ont pu profiter de tarifs douaniers réduits, alors que les entreprises canadiennes n'ont pas pu bénéficier d'un tel avantage. Depuis que les ententes ont été conclues, soit depuis les deux dernières et trois dernières années respectivement, des entreprises canadiennes, dans tous les secteurs, ont signalé au comité qu'elles ont en conséquence perdu une part de marché en Corée du Sud.
Selon nous, même si nous voulions nous opposer à l'accord, le contexte nous en empêcherait, car les entreprises canadiennes sont tout simplement incapables de rivaliser contre des concurrents qui jouissent de réductions tarifaires. Par ailleurs, soulignons que l'Australie, où les producteurs canadiens trouvent des concurrents dans de nombreux secteurs, vient tout juste de conclure elle aussi un accord avec la Corée du Sud.
Je vais reparler de cela en fin d'intervention, mais je tiens à affirmer que les néo-démocrates évaluent les accords commerciaux selon des critères cohérents et réfléchis. Ce n'est pas le cas du gouvernement conservateur, qui semble vouloir conclure des accords avec n'importe qui et n'importe quand, peu importe le contenu du texte, ni du Parti libéral, qui appuie les accords par opportunisme, sans toutefois s'exprimer à leur sujet par la suite.
Les néo-démocrates se sont posé un certain nombre de questions importantes, en commençant par les caractéristiques du partenaire commercial proposé. Qui est-il? S'agit-il d'un pays démocratique moderne qui respecte la primauté du droit et les droits de la personne? S'il a des difficultés à ces égards, peut-on considérer qu'il est sur la bonne voie?
Deuxièmement, l'économie du partenaire proposé a-t-elle une valeur importante ou stratégique pour le Canada? Le gouvernement conservateur se vante constamment des accords qu'il a signés depuis six ans. Toutefois, la plupart, sinon tous, ont été conclus avec des économies qui, avec tout le respect que je leur dois, ont bien peu à offrir au Canada et n'ont pas de valeur importante ou stratégique pour notre économie. Il s'agit des accords conclus avec des pays comme le Honduras, le Panama et la Jordanie. Aussi importants que puissent être ces pays, et aussi important soit-il que nous ayons de bonnes relations avec eux, je doute que quiconque s'imagine que ces accords commerciaux auront une grande incidence sur l'économie canadienne.
À ce chapitre, la Corée du Sud se distingue. Elle est la quinzième économie en importance au sein du G20. Il s'agit d'une démocratie multipartite où la primauté du droit est solidement établie. Ce pays affiche le plus haut taux de scolarité postsecondaire de tous les pays de l'OCDE. Par ailleurs, et il s'agit d'un point important, le Canada et la Corée du Sud sont des économies complémentaires. À bien des égards, nos industries ne se livrent pas concurrence directement entre elles, et nos économies sont mutuellement bénéfiques.
En outre, la Corée du Sud est un chef de file mondial en matière de technologies vertes, d'énergie renouvelable et d'économie d'énergie.
Je vais répéter ce que j'ai dit dans mes questions au secrétaire parlementaire. La Corée du Sud consacre annuellement 2 % de son PIB au secteur des technologies vertes. Puisque la Corée du Sud représente une économie de mille milliards de dollars par année, cela se traduit par des investissements annuels de 20 milliards de dollars dans ce qui est clairement une vision économique axée sur l'avenir.
Si les néo-démocrates estiment que le présent accord a le potentiel de se révéler très positif pour notre économie, c'est entre autres parce que nous croyons qu'il faut, dès que l'occasion se présente, diriger l'économie canadienne vers le remplacement des formes d'énergie obsolètes et polluantes par des formes d'énergie durables.
Les Canadiens sont souvent témoins de propos rancuniers, de discussions, de débats et d'arguments contradictoires à la Chambre. Bien souvent, ils ne voient pas le Parlement travailler de façon constructive. Or, il s'agit justement d'un exemple de bonne collaboration: les députés de tous les partis siégeant au comité du commerce ont participé aux travaux sur cet important accord.
Les Canadiens savent peut-être que, après la mise aux voix à l'étape de la deuxième lecture, les projets de loi sont renvoyés à un comité. La mesure législative à l'étude a été renvoyée au comité du commerce international, où nous en avons débattu. Il était important d'entendre ce que les témoins pensaient du projet de loi. Nous avons aussi eu l'occasion de proposer des amendements.
Seuls les néo-démocrates ont proposé des amendements à l'étape de la deuxième lecture. Ni les libéraux ni aucun autre parti n'en ont proposé. J'y reviendrai dans quelques instants. Je pense que ces amendements auraient renforcé l'accord.
Les députés ont entendu en comité des témoignages très favorables à l'accord. En toute équité, certains témoins n'étaient pas en faveur de celui-ci. Nous avons aussi entendu des témoins qui ont exposé au gouvernement et aux exportateurs canadiens les mesures qu'il conviendrait de prendre à l'avenir pour que les entreprises et les travailleurs canadiens tirent pleinement profit de cet accord.
Au nom du Nouveau Parti démocratique, j'aimerais remercier les témoins de leurs efforts pour faire connaître les divers éléments de l'accord et les répercussions que ce dernier aura sur leurs secteurs. Cela nous a permis, en tant que parlementaires, d'apprendre des choses très importantes. Je voudrais donner un aperçu des témoignages qui nous ont été présentés.
Une grande partie des témoins que nous avons entendus exhortaient vivement le gouvernement fédéral à mettre l'accord en oeuvre avant le 1er janvier. Comme je l'ai dit, nous avons évalué cet accord en fonction du fait que nos concurrents étrangers ont signé des accords concurrentiels leur permettant de bénéficier de réductions des droits de douane qui ne sont pas accordées aux producteurs canadiens et de nous devancer ainsi sur le marché. Nous avons aussi entendu des représentants de secteurs qui croient que cet accord pourrait leur causer des problèmes.
Afin de rendre cet accord meilleur pour le Canada et de tenir compte de certaines des suggestions des témoins, les néo-démocrates ont proposé des amendements sensés pour répondre à ces préoccupations. Nous sommes un peu déçus que le gouvernement conservateur n'ait pas été disposé à collaborer avec l'opposition pour renforcer l'accord. Il a rejeté nos six amendements. Le NPD continuera néanmoins à faire des suggestions concrètes pour s'assurer que le plein potentiel de l'accord est réalisé et que les entreprises et les travailleurs canadiens en tirent avantage.
Les membres du comité ont eu le privilège d'entendre le témoignage du négociateur en chef du Canada dans le dossier, M. Ian Burney, qui a décrit de façon très claire et succincte les nombreux éléments de l'accord commercial et expliqué leur importance pour l'économie canadienne. Voici certains points saillants de son discours:
[...] les résultats devraient être particulièrement avantageux pour le Canada puisque les droits de douane imposés par la Corée (13,3 %) sont en moyenne trois fois plus élevés que les nôtres (4,3 %). [...]
Par exemple, dans le secteur sensible du poisson et des fruits de mer où les droits de douane coréens atteignent près de 50 %, nous avons obtenu des périodes d'élimination de ces droits plus courtes [...]. En agriculture, le secteur le plus protégé en Corée où les droits de douane se rapprochent de 900 %, nous avons obtenu de meilleures conditions que nos concurrents [...]. On observera également des retombées positives importantes dans l'ensemble des secteurs industriels et de la fabrication, y compris l'aérospatiale, le transport ferroviaire, les produits des technologies de l'information, les produits chimiques et les produits pharmaceutiques, pour n'en nommer que quelques-uns, où les droits de douane coréens peuvent atteindre jusqu'à 13 %.
En réponse à des questions posées par des néo-démocrates, M. Burney a réagi aux préoccupations concernant l'impact de l'accord sur le secteur canadien de l'automobile. Voici ce qu'il avait à dire à ce sujet. Il a fait remarquer ce qui suit:
[...] la majorité de la production canadienne (près de 90 % l'an dernier) est exportée et ne sera donc pas touchée par la concurrence accrue sur le marché canadien. En outre les voitures de marques coréennes vendues au Canada viennent, comme vous le savez, de plus en plus d'usines établies aux États-Unis en franchise de droits conformément à l'ALENA. Ce volume correspond maintenant à près de 50 % des ventes, si bien que la protection qu'offrent les droits de douane sera, dans tous les cas, moins sentie.
Je signale que, apparemment, Hyundai entend ouvrir deux usines au Mexique d'ici deux ans, soit une usine d'assemblage et une de fabrication de pièces, qui devraient pouvoir produire plusieurs centaines de milliers de voitures par année. Par conséquent, la proportion de 50 % de véhicules de marques sud-coréennes arrivant au Canada augmentera sans aucun doute.
M. Burney a poursuivi:
Pour sa part, le marché coréen, [qui] continue de présenter des défis, s'ouvre par ailleurs assurément. Les ventes d'automobiles importées en Corée se sont accrues d'environ 30 % par année au cours des quatre dernières années. Le taux de pénétration est passé d'environ 3 % au début des négociations à plus de 12 % aujourd'hui, ce qui signifie qu'une voiture sur huit vendue en Corée est maintenant importée.
De l'avis des néo-démocrates, il faut suivre de près cette trajectoire afin de confirmer que les fabricants de produits automobiles canadiens ont bel et bien accès au marché sud-coréen, jusqu'ici réputé être parmi les plus fermés du monde.
Le NPD est également fier de joindre sa voix à celle de l'Union internationale des travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce, ou TUAC, le plus vaste syndicat du secteur privé canadien, pour appuyer l'accord de libre-échange avec la Corée du Sud, qui devrait avoir des retombées positives sur des dizaines de milliers de syndiqués au Canada.
Voici ce qu'a dit Bob Linton, directeur des affaires législatives des TUAC:
De façon générale, les TUAC Canada estiment que l’Accord de libre-échange Canada-Corée sera très avantageux pour les travailleurs canadiens. [La Corée] est largement tributaire de l'importation d'aliments et sa demande à cet égard dépasse les 28 milliards de dollars par année. [Elle] représente le cinquième marché d'exportation en importance pour les produits agroalimentaires canadiens [...] [et] le revenu des 50 millions d'habitants de la Corée est relativement élevé [...].
Il ajoute:
En outre, l'accroissement des échanges commerciaux avec la Corée et d'autres pays semblables est une mesure essentielle pour diversifier nos secteurs d'exportation, afin de réduire les risques que comporte notre dépendance envers [...] l'économie américaine.
Il ajoute ensuite:
Ce ne sont pas seulement les membres des sections locales 1991, au Québec, et 175, en Ontario qui bénéficieront de cet accord de libre-échange. Les sections locales 1118 et 401, en Alberta, et la section locale 1400, en Saskatchewan, pourraient aussi en profiter. Cette entente ne permettra pas seulement de protéger les emplois de nos membres dans ces provinces, mais elle pourrait aussi créer de bons emplois syndiqués et bien rémunérés qui bénéficient aux collectivités.
Les membres du comité ont également entendu les témoignages de chefs d'entreprises et de dirigeants communautaires de la dynamique communauté canado-coréenne du Canada. J'ai eu le privilège d'inscrire deux témoins de la Colombie-Britannique sur la liste. Au comité, M. Mike Suk et M. David Lee ont expliqué les avantages potentiels que cet accord procurerait à la communauté canado-coréenne.
Voici un fait saillant du témoignage de Mike Suk, directeur de la Korean Cultural Heritage Society:
En moins de 60 ans, la Corée du Sud a laissé sa marque sur la scène internationale. Plusieurs industries de pointe s’y sont développées. La Corée est aussi devenue un baromètre important pour le marché asiatique. J’ai donc l’impression que les entreprises canadiennes qui sauront trouver des partenaires sud-coréens vont avoir un accès privilégié aux autres marchés émergents d’Asie.
Je rappelle que cet accord commercial est le premier que le Canada conclut avec un pays asiatique. Il s'agit là aussi d'un facteur qui a pesé lourd dans la balance lorsque les néo-démocrates ont décidé de l'appuyer. En plus de permettre au Canada de nouer de vastes et solides relations économiques avec les économies asiatiques, ce qui est important en soi, l'accord avec la Corée représente aussi une porte d'entrée intéressante vers le reste du marché asiatique.
J'aimerais faire un bref survol des amendements que les néo-démocrates ont proposé dans le but de renforcer cet accord.
Le premier consistait à inscrire noir sur blanc le droit des gouvernements canadiens d'adopter des lois et de prendre des règlements dans l'intérêt public. Je signale au passage qu'à notre avis, les dispositions investisseur-État n'ont pas leur place dans un accord de libre-échange.
S'il fallait que l'accord à l'étude en compte un, nous aimerions qu'on ajoute aussi un énoncé ultra-clair disant explicitement que rien — mais absolument rien — dans le texte ne peut compromettre le droit souverain d'un État d'adopter des lois ou de prendre des règlements dans l'intérêt public. Pour le moment, le projet de loi ne contient rien de tel, et nous sommes d'avis que cela doit être corrigé.
Le deuxième amendement visait à interdire explicitement l'affaiblissement des normes environnementales dans le but d'attirer des investissements étrangers.
En toute justice, je dois dire que cet accord parle beaucoup d'environnement, mais disons qu'en matière d'environnement, les néo-démocrates sont toujours d'avis qu'on ne peut jamais être trop clair. Aucun — je dis bien aucun — échange commercial ne devrait être facilité par la diminution ou l'affaiblissement d'une norme environnementale, et le Canada devrait l'inscrire noir sur blanc dans tous les accords commerciaux qu'il signe.
Le troisième amendement consistait à abroger le chapitre relatif au règlement des différends investisseur-État. Comme l'a dit mon collègue, le secrétaire parlementaire, la Corée et le Canada possèdent tous les deux un système judiciaire solide et bien établi. Aucun fondement rationnel ne justifie l'existence, dans un accord comme celui-ci, d'une disposition sur la relation investisseur-État lorsque les investisseurs bénéficient de la protection des organisations judiciaires des deux pays et qu'ils peuvent y avoir recours pour protéger leurs investissements et leurs intérêts commerciaux.
Notre quatrième amendement consistait à ajouter au projet de loi une disposition selon laquelle des missions commerciales canadiennes devraient être envoyées en Corée tous les ans afin de surveiller l'élimination des barrières non tarifaires discriminatoires et de superviser la mise en oeuvre de l'accord commercial. Ces missions devraient également rendre des comptes au Parlement tous les ans. Toutes les entreprises du secteur automobile nous ont dit que, par le passé, la Corée du Sud a utilisé un éventail de barrières non tarifaires. Si l'un des deux pays met en place des barrières non tarifaires et trafique sa devise, il est possible que nous ne tirions aucun avantage de cet accord commercial. Ces deux méthodes pourraient annuler toutes les éventuelles retombées d'un accord commercial fondé sur l'élimination des tarifs douaniers.
C'est pourquoi les néo-démocrates, après mûre réflexion, ont proposé que l'on se rende en Corée tous les ans, à tout le moins d'ici la mise en oeuvre de l'accord, peut-être même seulement pour les cinq premières années. Les missions commerciales pourraient regrouper des représentants de toutes les industries et des syndicats, et permettraient d'observer les barrières non tarifaires mises en place par la Corée du Sud. Ainsi, les entreprises de notre pays s'assureraient de bénéficier de cet accord. Malheureusement, les conservateurs ont choisi de voter contre cet amendement fort valable.
Notre cinquième amendement visait à inclure dans le projet de loi une disposition de rétablissement automatique des droits de douane canadiens au taux de la nation la plus favorisée en cas de hausse des importations de véhicules ou d'acier en provenance de la République de Corée. Nous avons entendu divers témoignages à ce sujet. J'estime que le Canada devrait obtenir ce que les États-Unis ont réussi à aller chercher dans leur accord avec la Corée du Sud, soit une disposition sur le retour au droit NPF. Cela signifie que si, au cours d'une période donnée, les autorités américaines s'aperçoivent qu'il n'est pas possible d'avoir accès au marché sud-coréen ou que la Corée du Sud fait du dumping de produits importés aux États-Unis, elles pourraient rétablir leurs droits de douane au taux de la nation la plus favorisée afin de protéger leur industrie nationale. Nous étions d'avis que les secteurs canadiens de l'acier et de l'automobile devraient bénéficier de la même protection que celle offerte aux mêmes secteurs aux États-Unis.
Le sixième amendement portait spécifiquement sur l'acier. Malheureusement, les conservateurs ont voté contre chacun de ces amendements. Je suis déçu qu'ils aient agi ainsi.
Par ailleurs, je tiens à mentionner que la Corée du Sud a déjà fait partie d'une liste de pays ayant été accusés d'avoir fait baisser artificiellement le niveau de leur devise pour stimuler leurs exportations. Je ne fais aucune accusation à cet égard, mais je tenais à mentionner ce fait.
Les néo-démocrates avaient annoncé qu'ils allaient proposer une motion au comité afin que celui-ci se penche sur l'important obstacle commercial qu'est la manipulation des devises. En voici le texte:
Que, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude sur le recours, par État, aux interventions monétaires visant à tirer parti du commerce international et sur les politiques possibles pour s’attaquer aux interventions monétaires injustes, et qu’il en fasse rapport à la Chambre. L’étude devrait porter principalement sur:
a) les enjeux et les possibilités de recourir à des accords en matière de commerce et d’investissement pour s’attaquer aux interventions monétaires;
b) l’examen des progrès réalisés par des organismes multilatéraux dans l’élaboration de règles internationales justes régissant les interventions monétaires;
c) le juste équilibre entre la gestion de la politique monétaire des nations souveraines et l’élaboration de règles internationales justes visant à uniformiser les règles du jeu pour les exportateurs de tous les pays.
Des intervenants aussi variés que l'association des industriels américains, le Conseil canadien des chefs d'entreprise, Ford Canada et de nombreux importateurs et exportateurs savent à quel point la valeur de la devise est importante pour accroître les débouchés commerciaux. Malheureusement, notre motion ne sera pas étudiée au comité, du moins pour l'instant. C'est décevant parce que nous estimons aussi qu'il est essentiel de disposer d'un régime stable et équitable d'opérations monétaires pour pouvoir instaurer une politique commerciale intelligente au Canada.
Le Canada est un pays commerçant. Nous l'avons toujours été et nous le demeurerons. Les néo-démocrates continueront de proposer des mesures intelligentes, judicieuses et prudentes qui, en plus de stimuler l'exportation des fleurons de l'industrie canadienne dans le monde entier, créeront au Canada des emplois bien rémunérés à valeur ajoutée, trait distinctif de tout économie industrielle moderne.
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Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord rappeler que le Parti libéral appuie le libre-échange et qu'il est heureux d'appuyer cet accord.
Ce n'est que le troisième jour de séance de la Chambre depuis les terribles événements de mercredi dernier. Il est donc tout à fait approprié et opportun de débattre aujourd'hui d'une mesure qui a reçu l'appui des trois principaux partis à la Chambre et de mentionner que dans le cadre des discussions, il a été question du rôle très important joué par la population diversifiée du Canada.
De nombreux députés ont parlé avec éloquence des Canadiens d'origine coréenne et mentionné en quoi les liens qu'ils ont maintenus avec la Corée ont été cruciaux dans la conclusion de cet accord et l'établissement de liens avec ce pays. Cette semaine, tous les députés devraient insister plus que jamais sur le fait que la force du Canada réside dans sa diversité et son pluralisme. Je suis heureuse que l'accord de libre-échange avec la Corée nous donne l'occasion d'aborder cette question.
J'aimerais maintenant parler de l'accord en tant que tel, de notre position à l'égard du libre-échange et de la raison pour laquelle nous pensons que le libre-échange est extrêmement important, notamment pour le Canada. Je vais parler des raisons pour lesquelles nous appuyons l'accord avec la Corée. Je vais également parler de nos réserves et des aspects de l'accord qui laissent à désirer et qui auraient pu être améliorés. Je vais ensuite décrire ce qui serait le programme de libre-échange idéal pour le Canada.
Je vais tout d'abord parler du libre-échange et des raisons pour lesquelles il revêt une telle importance pour le Canada et constitue la pièce maîtresse du programme économique des libéraux.
Nous vivons à une époque où la classe moyenne s'affaiblit et se fait malmener. C'est un phénomène que reconnaissent les libéraux et dont ils ont parlé. C'est une question qui intéresse beaucoup les Canadiens à qui nous en avons parlé. Paradoxalement, dans une époque comme la nôtre, où la classe moyenne écope, il y a le risque d'une érosion de l'appui national au libre-échange et d'une émergence du protectionnisme. C'est pourquoi je suis absolument ravie de représenter un parti qui défend vigoureusement le libre-échange.
Je suis tout à fait ravie d'avoir l'occasion de parler d'un accord de libre-échange chaleureusement accueilli par tous les partis. Si on peut réaliser et maintenir une unité nationale à propos du libre-échange, le Canada disposera d'un atout essentiel pour l'avenir. L'économie canadienne disposera d'un avantage concurrentiel.
Qu'est-ce qui explique l'immense importance du commerce? Pourquoi est-il essentiel à la réussite économique du Canada au XXIe siècle?
Le Canada occupe un vaste territoire bordé par trois océans, mais il se classe seulement au 11e rang mondial si on regarde son PIB. Étant donné la petite taille de notre économie, si nous voulons non seulement vivoter, mais croître et prospérer, nous devons nous ouvrir au maximum sur l'économie mondiale.
À l'heure actuelle, les exportations représentent 30 % du PIB et procurent un emploi sur cinq au pays. Pour que la classe moyenne du Canada puisse prospérer, il faut que l'économie canadienne se mondialise davantage, qu'un nombre croissant d'entreprises canadiennes augmentent leur compétitivité et leurs activités dans les marchés mondiaux.
Notre attention doit particulièrement se tourner vers les marchés émergents d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Dans ces pays, la classe moyenne commence à se sortir de la pauvreté, la demande des consommateurs augmente et les tendances démographiques sont prometteuses. Le Canada doit être prêt à profiter des possibilités de ces marchés. Si nous ratons cette occasion, la classe moyenne du Canada en pâtira et s'affaiblira. La politique économique la plus importante sur laquelle le Canada doit pouvoir compter, c'est une politique commerciale solide, dynamique, en plein essor et tournée vers l'avenir. Je constate avec tristesse qu'en matière de commerce mondial, le Canada tire de la patte, malgré les belles paroles du gouvernement.
J'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur un rapport important et très fouillé. Il a été produit cette année par la Chambre de commerce du Canada, un groupe de gens d'affaires auquel nous accordons beaucoup d'attention.
Il s'agit d'un groupe qui dispose d'un réseau de 450 chambres de commerce et qui représente 200 000 entreprises de diverses tailles et de tous les secteurs économiques à l'échelle nationale. Ces gens sont importants. Nous devons écouter ce qu'ils ont à dire au sujet de l'économie du Canada.
Malheureusement, la Chambre de commerce du Canada est très inquiète de la situation du Canada sur le plan commercial. Le titre de son rapport est révélateur. Il est intitulé « Un point tournant: Comment rétablir notre succès commercial sur les marchés étrangers ». La Chambre de commerce, qui semble être du même avis que les libéraux, affirme ce qui suit au sujet de la situation du Canada:
Le commerce international est pour les entreprises canadiennes un des moyens les plus rapides et les plus efficaces de faire croître leurs affaires [...] Cependant, l’augmentation des exportations et des investissements extérieurs est lente depuis quelques années, et la diversification ciblant les économies émergentes est limitée.
Comme nous l'avons mentionné, nous devons absolument axer nos efforts sur les économies émergentes.
Lorsqu'on examine le rapport de façon plus approfondie, on constate que la Chambre de commerce a bien réfléchi à la question de savoir ce qui se passe réellement sur le plan commercial au Canada. Elle a affirmé ce qui suit:
Bien qu’un nombre croissant d’entreprises se tournent vers l’étranger, plusieurs mesures indiquent que le Canada est en retard sur les pays comparables.
Oui. C'est exact. Le Canada, comme le dit le rapport, prend du retard pour ce qui est du commerce international. On peut également y lire ce qui suit:
La valeur des exportations a augmenté lentement au cours de la dernière décennie [...]
Ce qui est très intéressant dans le rapport, c'est que les auteurs ont retranché les bonifications, lorsqu'ils ont examiné la situation commerciale du Canada. Si l'on fait le calcul, on obtient un portrait peu reluisant de notre situation sur le plan commercial. La Chambre de commerce a précisé que les producteurs canadiens recevaient un prix beaucoup plus élevé pour leurs produits énergétiques, minéraux et agricoles et que...
Tenant compte de ces facteurs, le volume des marchandises expédiées à l'étranger en 2012 était en fait de 5 % inférieur à ce qu'il était en 2000, malgré une hausse de 57 % des échanges à l'échelle mondiale.
Le monde entier comprend que le commerce est important. La mondialisation n'est pas qu'un terme à la mode. C'est la réalité économique du monde entier, et, malheureusement, le Canada prend du retard à cet égard. Les statistiques commerciales attestent cette tendance. En août, les économistes prédisaient un excédent commercial de 1,6 milliard de dollars. Le Canada a plutôt enregistré un déficit commercial de 610 millions de dollars. Ces chiffres sont inquiétants, et nous devons faire preuve de plus d'empressement dans ce dossier.
J'aimerais revenir sur un point abordé durant la période des questions, soit la chute des prix des produits de base. Le célèbre investisseur Warren Buffet se plaît à dire que lorsque la marée baisse, on voit qui se baigne sans maillot. Je crains que les prix élevés des produits de base soient un peu comme la marée haute, c'est-à-dire qu'ils ont camouflé tout un lot de problèmes, surtout en ce qui concerne le commerce. Alors que les prix des produits de base dégringolent, nous devons vraiment prêter attention aux répercussions dans le domaine du commerce.
Pour ce qui est de la Corée, nous convenons qu'il s'agit d'un accord important, tout comme nos collègues ministériels et ceux de l'opposition officielle, et qu'il est urgent de le finaliser d'ici le 1e janvier. C'est important pour les entreprises canadiennes, les exportateurs canadiens et les travailleurs des industries concernées; c'est donc très important pour le Parti libéral.
La Corée se classe septième parmi les plus importants partenaires commerciaux du Canada. En 2013, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont chiffrés à 10,8 milliards de dollars.
Selon nous, la Corée constitue un partenaire intéressant parce qu'il s'agit d'une démocratie et d'un véritable chef de file en matière de technologie, y compris, comme on l'a dit, dans le domaine de l'énergie verte. C'est aussi un pays très innovateur sur le plan culturel. La Corée pourrait nous en apprendre beaucoup sur la manière de devenir un leader mondial sur le plan culturel, même si nous ne sommes pas une grande puissance. L'économie coréenne est très attrayante pour l'industrie agroalimentaire du Canada, de même que pour celle de l'aérospatiale et des spiritueux. Nous sommes donc tout à fait en faveur de cet accord.
Ceci étant dit, je manquerais à mon devoir si je ne signalais pas certaines réserves que nous avons le concernant. La principale réserve vient du fait que l'accord de libre-échange avec la Corée arrive tard.
Les États-Unis, notre plus grand partenaire commercial, a ratifié un accord avec la Corée en 2011, et l'accord est entré en vigueur en 2012. L'accord commercial entre la Corée et l'Union européenne est entré en vigueur à titre provisoire depuis juillet 2011.
Ce retard n'est pas qu'une vue de l'esprit, il ne s'agit pas d'une compétition pour savoir qui signera un tel accord en premier. Le temps que le gouvernement a perdu avant de signer l'accord avec la Corée a eu des conséquences concrètes et substantielles sur les exportateurs canadiens. La concurrence est très vive à l'échelle mondiale. Les entreprises le savent. Les sociétés canadiennes en souffrent, et le gouvernement les a laissées tomber dans ce dossier. Nous nous sommes traîné les pieds, et nos parts de marché ont en conséquence diminué de 30 % en Corée, soit l'équivalent de plus de 1 milliard de dollars.
Nous avons entendu le secrétaire parlementaire du ministre raconter avec grandiloquence que les Coréens raffolent des homards canadiens, et il va de soi que les Coréens devraient être fous de nos homards. Je sais que tous les députés le sont. Le gouvernement devrait toutefois présenter ses excuses à l'industrie du homard, car il l'a mise dans une position désavantageuse.
Je tiens à citer Stewart Lamont, directeur général de Tangier Lobster, entreprise située en Nouvelle-Écosse. Voici ce qu'il a dit au Globe and Mail: « Nous avons deux ans et demi de retard sur les Américains, mais mieux vaut tard que jamais. »
Voilà ce qui caractérise parfaitement cet accord. Nous appuyons l'accord et nous sommes heureux que les choses aillent de l'avant, mais, loin du triomphe attendu, c'est plutôt la maxime « mieux vaut tard que jamais » qui s'applique ici.
J'aimerais signaler que nos négociations avec la Corée ont commencé en 2005. Les États-Unis ont entamé des pourparlers avec la Corée en 2006; et l'Union européenne, en 2007. Même si nous avons entrepris des négociations avec la Corée plus tôt, nous avons conclu notre accord avec elle plus tard, et cela a eu un effet mesurable sur le bénéfice net des exportateurs canadiens.
Nous devons mettre en oeuvre cet accord d'ici le 1er janvier, mais tout le monde à la Chambre devrait savoir que, plus on tarde, plus les entreprises canadiennes auront à agir rapidement. Elles doivent retrouver la place qu'elles ont perdue sur le marché coréen, et ce sera très difficile.
Quand nous nous interrogeons sur les raisons pour lesquelles le Canada a pris du retard et a conclu son accord avec la Corée après les États-Unis et l'Union européenne, même si nous avions entamé les négociations avant eux, on nous dit que cela s'explique en grande partie par l'approche autoritaire et hypercontrôlée adoptée par le gouvernement en ce qui a trait aux enjeux nationaux. L'accord avec la Corée est une autre preuve que cette approche, qui est maintenant rejetée par tellement de Canadiens au pays, ralentit également nos relations avec nos partenaires internationaux.
Nous appuyons l'accord. L'opposition officielle l'appuie aussi. J'en suis très heureuse. Nous n'avons pas de temps à perdre, car il est impératif de mettre cet accord en oeuvre au plus tard le 1er janvier.
Il serait négligent de notre part de ne pas mentionner que cet accord est arrivé tard. Mieux vaut tard que jamais, mais il aurait été bien préférable qu'il soit conclu plus tôt.
Cet accord revêt une importance particulière, car il s'agit de notre premier en Asie. Pour nos prochains accords, il sera primordial que nous ne répétions pas l'erreur de nous laisser devancer. Je vais parler un peu de ces autres accords et de l'approche que le Canada devra adopter.
Mais auparavant, j'aimerais demander au gouvernement de rendre publique l'étude réalisée par le ministère sur les retombées économiques de l'accord de libre-échange Canada-Corée. De nombreuses parties intéressées demandent à voir cette étude. Elles sont très persistantes dans leurs demandes d'accès à l'information concernant cette étude, et pour cause, l'accord devrait être confirmé, nous l'espérons, d'ici la fin de l'année.
Nous demandons au gouvernement de rendre publique cette étude des retombées économiques. Le temps est venu pour nous d'avoir accès à cette information et d'en discuter. Il faut la rendre publique. Puisque l'accord jouit de l'appui des libéraux et de l'opposition officielle, je ne vois vraiment aucune raison pour le gouvernement de ne pas jouer cartes sur table et dévoiler cette information détaillée.
En ce qui concerne le programme commercial futur, nous devons nous concentrer sur le partenariat transpacifique, voilà l'enjeu clé. Cet accord englobe 40 % de l'économie mondiale. Dans la situation économique actuelle, alors que beaucoup d'économistes craignent que nous soyons promis à une stagnation séculaire et que l'économie mondiale soit entrée en période de faible croissance, le partenariat transpacifique est plus essentiel que jamais. Il se pourrait que ce soit l'un des seuls leviers que nous ayons pour relancer l'économie mondiale. Il est essentiel pour le Canada et le monde.
Les négociations globales entourant le partenariat transpacifique ont débuté en 2008. Le Canada n'y participe malheureusement que depuis 2012. Je crains que le même scénario qu'avec la Corée ne se répète. Nous tardons à nous asseoir à la table des négociations. Nous devons vraiment cibler nos efforts. Le fait que tous les partis appuient l'accord avec la Corée et le commerce avec l'Asie et le monde entier constitue un énorme avantage concurrentiel pour notre pays. C'est merveilleux. Il incombe au gouvernement d'utiliser ce solide appui politique à l'égard du libre-échange et d'être un partenaire actif et dynamique dans la poursuite des pourparlers entourant le partenariat transpacifique.
Les négociations sur le partenariat transpacifique sont d'ailleurs en cours ces jours-ci après s'être poursuivies en fin de semaine, en Australie. J'exhorte le gouvernement à s'investir davantage dans ces pourparlers. Hélas, lorsque nous discutons avec nos partenaires commerciaux, nos partenaires internationaux, ils nous signalent que le Canada répète dans le cadre du partenariat transpacifique l'erreur qu'il commet dans ses relations auprès des institutions multinationales.
Le Canada a longtemps eu la réputation de compter parmi les États multilatéralistes les plus efficaces, un pays qui travaillait bien en groupe, avec ses homologues, pour piloter et conclure des ententes. Or, à en croire les échos, en ce qui concerne le partenariat transpacifique, le Canada rate apparemment le coche. Le Canada ne prend pas les rênes. Même qu'il excéderait ses partenaires commerciaux.
Cela ne peut pas durer. Il est question d'un accord essentiel. Le Canada doit faire figure de chef de file. Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé dans le dossier de la Corée. Il ne faut pas retarder l'application d'une politique qui jouit d'un appui considérable, des deux côtés de la Chambre, au détriment financier de l'économie canadienne et des entreprises canadiennes.
Je tiens à rappeler le chiffre en question parce qu'il s'agit d'un problème très concret. Les pertes s'élèvent à plus de 1 milliard de dollars. Imaginons ce que serait l'économie canadienne avec 1 milliard de dollars de plus.
Le partenariat transpacifique est capital. Tout en appuyant l'accord avec la Corée du Sud, qui nous ouvrira des marchés en Asie, il ne faut pas le perdre de vue. Je veux que nous ne ménagions aucun effort. Le Canada doit être une force d'entraînement dans ces négociations.
De manière plus générale, le Canada doit absolument faire preuve de diligence. Il doit être un chef de file dans l'ouverture des marchés émergents dont il a été question à la chambre de commerce, en particulier en Afrique.
Enfin, des élections parlementaires se sont déroulées hier en Ukraine. Les résultats s'annoncent prometteurs pour la démocratie de ce pays, qui devrait prendre le virage de la réforme et de l'Europe. Il y a quelques semaines, le président de l'Ukraine, Petro Porochenko, a réclamé dans cette enceinte même la conclusion d'un accord de libre-échange entre nos deux pays. Ne laissons pas traîner les choses. L'Europe a déjà ouvert ses marchés aux produits ukrainiens. Emboîtons-lui le pas.
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Monsieur le Président, je suis contente d'appuyer moi aussi sans réserve la .
Comme nous le répétons souvent, le gouvernement conservateur s'est engagé à protéger et à renforcer la sécurité financière à long terme des travailleurs canadiens. Nous comprenons que, pour assurer la prospérité du pays, nous devons aller au-delà de nos frontières et explorer de nouveaux marchés permettant de faire croître les exportations et les investissements canadiens. Voilà pourquoi nous allons continuer de favoriser les mesures pro-exportations.
Depuis que nous sommes arrivés au pouvoir, en 2006, nous avons conclu des accords de libre-échange avec 38 pays. Collectivement, ces 38 pays représentent plus de la moitié de l'économie mondiale et près du quart des nations de la planète. À l'époque où ils étaient aux commandes, les libéraux ont pour ainsi dire retiré le Canada des négociations commerciales, risquant du coup de compromettre l'avenir financier des travailleurs canadiens et la viabilité des entreprises et de prendre du retard sur les marchés mondiaux. En fait, la dernière fois que les libéraux ont tenté de parler sérieusement d'échanges commerciaux, ils ont fait campagne pour faire tomber l'ALENA.
Avant d'aller plus loin, je dois dire à la Chambre que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le gouvernement accorde énormément d'importance aux échanges commerciaux et à la croissance économique du Canada. L'automne dernier, le annonçait la conclusion d'un accord de principe historique avec les 28 pays de l'Union européenne, lequel accord permettra aux entreprises d'ici d'avoir accès à un demi-milliard de consommateurs parmi les plus riches de la planète.
Je reviens toujours à ce que me disaient les éleveurs de bétail. Pour eux, ce qui est important, ce n'est pas que les consommateurs soient riches, mais qu'ils aient faim, car c'est ce qui est bon pour les exportations de bétail. Dans ma propre circonscription, les Canadiens voient toutes les retombées que cet accord pourra générer.
Le gouvernement conservateur sait que les mesures protectionnistes nuisent aux exportateurs et compromettent la compétitivité de notre pays, ce qui ne peut faire autrement que de se répercuter sur les familles canadiennes. C'est ce qui m'amène au sujet à l'ordre du jour, à savoir l'Accord de libre-échange Canada-Corée.
Nous devons absolument ratifier cet accord si nous voulons que le Canada conserve sa position enviable sur les marchés mondiaux. Il permettra notamment aux entreprises canadiennes de lutter à armes égales avec leurs concurrentes qui font des affaires sur le marché sud-coréen. Car pour l'heure, puisque les États-Unis et l'Union européenne ont déjà conclu chacun leur accord de libre-échange avec la Corée du Sud, les entreprises américaines et européennes y jouissent déjà d'un accès préférentiel.
Pour le Canada, l'accord de libre-échange avec la Corée est carrément historique, puisqu'il s'agit de notre premier accord commercial bilatéral dans la région de l'Asie-Pacifique.
J'ai entendu le porte-parole du NPD parler du Centre et de l'Est du Canada, qui ont tendance à s'intéresser à l'Amérique du Sud et à l'Europe, mais, pour les provinces de l'Ouest comme la Colombie-Britannique, l'Alberta et la Saskatchewan, la porte d'entrée de l'Asie-Pacifique est extrêmement importante. C'est vraiment essentiel pour accroître notre compétitivité à l'échelle mondiale.
Évidemment, le commerce et les investissements sont les deux moteurs de la croissance économique mondiale. Encore une fois, je dois répondre à l'idéologie anti-commerce du NPD. Les néo-démocrates sont peut-être un peu en faveur du projet de loi, mais il n'en demeure pas moins qu'ils ont tenté de le saboter alors qu'il était devant le comité du commerce. Au lieu de songer à l'intérêt supérieur de tous les Canadiens, le NPD a proposé des amendements pour éliminer les dispositions sur la protection des investisseurs — les pierres d'assise de tout accord moderne en matière de commerce et d'investissement — afin de plaire à un petit groupe parmi ses partisans, et peut-être à des partisans du Parti vert.
De ce côté-ci de la Chambre, nous savons qu'il n'y a rien de mieux qu'un marché plus libre et plus ouvert pour favoriser la création d'emplois et la croissance économique. Les Canadiens sont fiers de la longue tradition de leur pays en matière de commerce, et pour cause, puisque un emploi sur cinq au Canada est lié aux exportations. D'ailleurs, d'année en année, 64 % des activités économiques au pays sont liées au commerce. C'est pourquoi nous avons proposé un plan de promotion du commerce très ambitieux. Je crois que c'est le plan le plus ambitieux de l'histoire du pays.
Cet accord de libre-échange ferait croître les débouchés pour divers secteurs, y compris les secteurs des produits industriels, des produits agroalimentaires, des poissons et fruits de mer et des produits forestiers. J'ai déjà parlé du secteur du boeuf, mais le secteur forestier est également important pour ma circonscription, Kamloops—Thompson—Cariboo, en Colombie-Britannique. Il est extrêmement important d'accroître les débouchés pour ce secteur, qui a connu une période quelque peu difficile à cause de la récession économique. Les possibilités sont immenses.
Nos secteurs des services, qui figurent parmi les meilleurs au monde, bénéficieraient eux aussi d'un meilleur accès au marché, y compris le secteur des services professionnels et le secteur des services de recherche et développement.
L'Accord de libre-échange Canada-Corée créerait des milliers d'emplois pour les Canadiens en augmentant nos exportations en Corée du Sud de 32 % et en injectant 1,7 milliard de dollars dans notre économie. Plus de 88 % des exportations du Canada seraient exemptes de droits de douane à l'entrée en vigueur de l'accord, et ce pourcentage passerait à plus de 99 % lorsque l'accord serait entièrement mis en oeuvre. Il est important que la grande majorité des exportations canadiennes soient exemptes de droits de douane au moment de l'entrée en vigueur de l'accord, car il est urgent de rétablir notre position concurrentielle sur le marché de la Corée du Sud.
Il convient de souligner que lorsque nous concluons des accords de libre-échange avec d'autres pays, nous ne perdons pas de vue nos responsabilités. Je suis heureuse de souligner qu'en plus de ne ménager aucun effort pour mettre en oeuvre son programme de développement du commerce, le gouvernement veille à ce que les droits des travailleurs et les obligations envers ces derniers soient respectés. C'est pour cette raison que l'accord de libre-échange avec la Corée comprend un chapitre sur le travail qui prévoit plusieurs dispositions rigoureuses à ce sujet.
Le Canada et la Corée se sont engagés à ce que leurs lois respectent et protègent les principes et les droits internationalement reconnus, notamment ceux figurant dans la Déclaration de 1998 relative aux principes et droits fondamentaux au travail de l'Organisation internationale du travail. Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, il est question, dans la déclaration, de la liberté d'association, du droit de négociation collective, de l'abolition du travail des enfants, de l'élimination du travail forcé ou obligatoire et de l'élimination de la discrimination en milieu de travail. Ces dispositions témoignent de notre engagement commun à améliorer les normes en matière de travail et à protéger les droits des travailleurs.
Les deux pays se sont également engagés à garantir une protection acceptable en ce qui concerne la santé et de la sécurité au travail, notamment l'indemnisation advenant des accidents du travail ou des maladies professionnelles; les normes d'emploi, notamment le salaire minimum et la rémunération des heures supplémentaires; et la non-discrimination en matière de conditions de travail pour les travailleurs migrants.
Les dispositions de l'accord qui portent sur le travail se distinguent de la masse. Pour la première fois, toutes les obligations sont assujetties à un mécanisme de règlement des différends, qui peut donner lieu à des sanctions financières en cas de non-respect. Les dispositions relatives au travail sont exhaustives et exécutoires, ce qui montre que les deux pays sont résolus à maintenir des normes du travail rigoureuses dans le cadre de ces échanges commerciaux.
Nos liens avec la Corée du Sud ne datent pas d'hier. Le Canada entretient depuis longtemps une excellente relation avec ce pays. En fait, en 2013, nous avons célébré le 50e anniversaire de nos relations diplomatiques. L'Accord de libre-échange Canada-Corée s'inscrit dans une longue tradition de coopération politique et économique entre nos deux pays et il représente une base moderne et stable, qui favorisera le resserrement de nos relations bilatérales. Pendant la guerre de Corée, qui a duré de 1950 à 1953, le Canada a envoyé au Commandement des Nations Unies le troisième contingent de soldats en importance. Parmi les 26 791 soldats canadiens qui ont servi en Corée, 516 ont fait le sacrifice ultime. Après l'armistice de la guerre de Corée, 7 000 soldats canadiens ont contribué au maintien de la paix entre 1953 et 1957.
Nos liens se sont encore resserrés grâce à des échanges commerciaux et à des investissements considérables. La Corée du Sud, marché important pour les produits canadiens, représente aussi une excellente source d'investissements. L'Accord de libre-échange Canada-Corée aura indubitablement comme effet de permettre aux entreprises canadiennes d'affronter la concurrence à armes égales. Il leur permettra de profiter des chaînes de valeur mondiales, d'augmenter leur compétitivité à l'échelle internationale et d'être plus rentables et plus viables à long terme.
On ne peut pas rester indifférent à tous les avantages qu'offrirait l'Accord de libre-échange Canada-Corée. Des intervenants de partout au Canada ont demandé à maintes reprises que cet accord soit mis en oeuvre immédiatement afin de garantir au Canada une position concurrentielle sur le marché sud-coréen. Notre gouvernement est aussi impatient de tirer parti du marché asiatique et de créer encore plus d'emplois à l'intention des travailleurs canadiens. C'est pourquoi j'invite la Chambre à adopter rapidement le projet de loi et à mettre en oeuvre l'Accord de libre-échange Canada-Corée dans les plus brefs délais.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir aujourd'hui pour parler de l'Accord de libre-échange Canada-Corée. Cet accord revêt une signification très importante pour la circonscription de Huron—Bruce. Cela ne fait aucun doute. Dans les comtés de Huron et de Bruce, l'agriculture, l'industrie légère et le tourisme sont vraiment les piliers clés de l'économie. Le secteur énergétique contribue lui aussi grandement à notre économie locale.
Dans le secteur agricole, nous produisons tout ce que la Corée veut et tout ce dont elle a besoin. Voilà pourquoi nous considérons très important que le ait annoncé en septembre que l'accord irait de l'avant.
L'économie de la Corée se classe au 15e rang mondial, et au 4e rang en Asie. C'est un marché de 50 millions de personnes qui connaissent et apprécient les produits de qualité que nous fabriquons ici, au Canada. À l'heure actuelle, la valeur des exportations agricoles de l'Ontario seulement s'élève à 68 millions de dollars. Nous verrons certainement ces exportations augmenter encore et encore, et fort probablement, doubler, tripler et quadrupler.
Certains des produits cultivés dans la circonscription de Huron—Bruce sont soumis à des droits de douane. Commençons par les plus évidents: le porc et le boeuf. Il y a le soya à identité préservée, les haricots blancs, les haricots adzuki, les petits haricots blancs, les haricots rouges, la liste est longue. Les droits de douane globaux moyens sont de 52,5 %. Même compte tenu de la fluctuation de la valeur du dollar dans les deux dernières années, le rôle de la devise est très faible. Il n'est pas inexistant, mais lorsqu'on tient compte des droits de douane auxquels certains de ces produits sont soumis, il est très difficile de soutenir la concurrence des États-Unis et de l'Union européenne. C'est une considération non négligeable pour les agriculteurs de l'ensemble du pays, notamment à Huron—Bruce.
Le marché du porc en Corée s'élève à 1,1 milliard de dollars par année et celui du boeuf, à 1,3 milliard de dollars. Notre part du marché n'a cessé de diminuer dans les dernières années. Elle est très faible comparativement à celle des États-Unis et de l'Union européenne. Lorsque l'accord sera adopté et ratifié, nous pourrons renverser la tendance et grossir notre part du marché en prenant une partie de celle des États-Unis et de l'Union européenne.
De 2010 à 2013, la part de marché de notre porc est passée de 14 % à un peu moins de 9 %, plus précisément à 8,9 %. Cela représente une diminution de 22 millions de dollars. Au cours de la même période, la part de marché des États-Unis et de l'Union européenne a augmenté de 10 % pour atteindre plus des trois quarts du marché. Les droits de douane sur le porc frais, réfrigéré et surgelé, qui sont en moyenne de 25 %, diminueraient au cours des 13 prochaines années. À compter du 1er janvier, cela permettre à nos producteurs d'être sur un pied d'égalité avec ceux des États-Unis et de l'Union européenne. C'est très important.
La circonscription de Huron—Bruce, le comté de Perth, situé juste à côté de Huron, de même que le comté de Wellington comptent d'innombrables producteurs de porc. Ceux-ci ont traversé de nombreuses périodes difficiles. Ils commencent à s'en remettre et cette année sera l'une des meilleures qu'ils ont connues depuis dix ans. Un accord comme celui-ci aiderait à poursuivre sur cette lancée et permettrait à l'économie de croître et de prendre de l'expansion dans une circonscription comme celle que je représente.
Le boeuf a suivi la même courbe que le porc ces dernières années, passant d'une part de marché de 9,6 millions de dollars à 6,7 millions de dollars. Il est assujetti à des droits de douane plus élevés que le porc, qui vont de 40 % à 72 %. L'accord diminuerait ces droits de douane au cours des 15 prochaines années, ce qui est également important de souligner.
Les producteurs de boeuf du comté de Huron, de Bruce et des comtés avoisinants, notamment ceux de Wellington et de Perth, ont souffert, en raison du prix des terres et d'autres facteurs qui ont un impact sur la rentabilité du marché du boeuf. Ils ont dû surmonter des difficultés, mais, je le répète, comme c'est le cas pour le secteur de la viande porcine, les dernières années ont été plus favorables pour le secteur de la viande rouge. Le prix du bovin gras n'a jamais été aussi élevé ou presque.
Des accords comme celui-ci permettent au secteur de la viande rouge de continuer de croître. Le maïs est cultivé sur des centaines et même des milliers d'acres dans les comtés de Huron, de Bruce, de Perth, de Middlesex et de Wellington. Il joue certainement un rôle clé dans le secteur du boeuf et du porc. Il est essentiel et aide l'économie agricole à croître.
Un autre secteur dans lequel l'accord a également un impact favorable, et auquel les gens ne pensent pas forcément, c'est celui des spiritueux. Le président de Spirits Canada, Jan Westcott, a probablement été cité par beaucoup de députés. Il existe des distilleries plus petites. Il y a, bien sûr, les grandes distilleries que Jan représente, mais il y en a également des plus petites. Barry Stein et Barry Bernstein, de la Still Waters Distillery, que j'ai visitée à Concord, en Ontario, commercialisent un whisky 100 % seigle. Les droits de douane sur ce produit s'élèvent à 20 % s'ils veulent le vendre sur le marché coréen. Ce droit de douane sera éliminé; il s'élèvera à 0 %.
Par conséquent, et c'est merveilleux, les petites distilleries comme la leur, et même les plus grandes, pourront continuer de collaborer avec les producteurs canadiens de seigle. Que ce soit en Alberta ou dans le sud-ouest de l'Ontario, des entreprises comme Still Waters Distillery pourront devenir concurrentielles sur un marché comme la Corée lorsque ces droits de douane auront été éliminés.
Depuis 2008, après la ratification des accords conclus avec l'Union européenne et les États-Unis, la part de marché du Canada pour les spiritueux a diminué de moitié. C'est l'occasion pour le secteur des spiritueux de regagner du terrain. Comme je l'ai dit, lorsque ces distilleries peuvent collaborer avec les producteurs, cela aide ces derniers à diversifier leur économie. Cela les aide à diversifier leur rotation des cultures. C'est également très intéressant pour les agriculteurs.
Surtout dans le comté de Huron, et maintenant dans le comté de Bruce, la spécialisation dans les fèves à identité préservée devient vraiment une science. Les fèves sont de plus en plus perfectionnées. Des entreprises comme Thompsons, P and H, Huron Commodities et Snobelen, à Lucknow, ont vraiment collaboré avec les producteurs pour perfectionner cette fève à identité préservée.
Les Coréens préfèrent cette fève à celle des Américains. Ils savent qu'elle est de meilleure qualité, en raison de notre climat et de notre sol. Les primes que les agriculteurs obtiennent pour l'avoir cultivée — je ne parle pas du prix, mais seulement de la prime — peuvent s'élever à plus de 2 $ et parfois même jusqu'à 3,50 $ le boisseau. Certains champs produisent 50 boisseaux par acre; multiplions par 100 acres et nous voilà avec une prime très élevée. C'est beaucoup d'argent pour les agriculteurs. Voilà qui est une bonne chose.
Le tarif douanier sur ces fèves à identité préservée s'élève presque à 500 %. Imaginez l'impact lorsque le tarif sera réduit à zéro. Des entreprises comme Huron Commodities pourront soutenir la concurrence et réussir dans ce marché. Il s'agit de gros contrats.
Évidemment, les agriculteurs font partie de ceux qui profitent de ce genre d'accord. Le prix sera plus élevé pour tout ce qu'ils cultivent et vendent. Comme ils auront plus d'argent à investir dans leur équipement et leurs opérations, les détaillants de machinerie agricoles en profiteront aussi. Les transformateurs, comme Huron Commodities, auront l'occasion de croître et de se développer, de même que leurs fournisseurs.
Les agriculteurs auront également les moyens d'investir dans la recherche et le développement. Un exemple: les systèmes GPS dans les tracteurs qui fonctionnent avec des moissonneuses-batteuses et des planteuses, que les cultivateurs de ma région n'auraient pu utiliser il y a cinq ou six ans, faute d'argent et de moyens technologiques.
Il y a une autre chose que je n'aurais pas cru possible il y a cinq ans. Les éleveurs de porc ont recommencé à bâtir des porcheries, ce qui profite aux cimenteries, aux propriétaires de gravières, aux constructeurs, aux aciéries, et j'en passe. On assiste à une renaissance de la construction des porcheries, ce qui n'est pas sans importance. Les industries Nuhn à Sebringville, dans la circonscription de , ont doublé de taille. Les entreprises de camionnage, les compagnies ferroviaires et les ports bénéficieront tous de l'accord. C'est très excitant.
Je me ferai un plaisir de répondre aux questions.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de me lever à la Chambre pour parler du projet de loi , qui mettra en oeuvre l'entente commerciale conclue entre le Canada et la République de Corée. Je suis très content parce que, honnêtement, cela me fait tellement rire et sourire de voir la position que nous avons. Comme porte-parole adjoint en matière de commerce internationale, cela me fait plaisir de réaffirmer ce que notre porte-parole principal en matière de commerce international a dit, c'est-à-dire que nous allons appuyer, à l'étape de la troisième lecture, cette loi mettant en oeuvre l'accord commercial.
Cela me fait sourire parce que, contrairement à ce que nos opposants, les députés du parti au pouvoir, aiment dire, on n'est pas un parti anticommerce international et on n'est pas un parti antiéchanges commerciaux, bien au contraire. Si des députés veulent me poser des questions par rapport à cela, qu'ils parlent également au député avec qui j'ai eu des contacts sur des questions économiques depuis deux, trois ou quatre ans. Ils verront très bien qu'en tant qu'économiste, je suis favorable aux principes des accords commerciaux, et que la valeur de chacun des accords commerciaux que nous signons ou négocions doit être évaluée par rapport au contenu et aux détails qui s'y trouve.
D'ailleurs, je pense qu'on ne pourrait pas répéter assez souvent la base sur laquelle le NPD, l'opposition officielle, évalue ces ententes commerciales. Nous le faisons en fonction de trois critères. Le premier, c'est sur les notions de démocratie, de respect des droits de la personne, de respect des droits environnementaux et des conditions de travail. Lorsque nous avons signé l'ALENA , ou initialement même l'entente Canada-États-Unis, il y avait toute une section portant sur la question environnementale et le respect des droits environnementaux et des conditions de travail. Toutefois, ce n'était que des ententes parallèles qui étaient signées et elles n'étaient pas si contraignantes. On a vu par la suite que très peu de plaintes ont suivi par rapport à l'ALENA. Des plaintes ont été faites par rapport aux conditions de travail ou aux conditions environnementales, mais elles n'ont pas pu aboutir à un jugement. Le processus manque clairement de dents.
Ce que nous voulons de ce côté-ci de la Chambre, c'est que la négociation de tels accords commerciaux puissent servir de levier, avec le pays avec lequel nous négocions, pour pouvoir relever les standards sur le plan environnemental, démocratique, des droits de la personne ou des conditions de travail.
Pour nous, cette première condition est essentielle. C'est la raison pour laquelle, et on l'a dit à maintes reprises, nous nous étions opposés à l'entente avec le Honduras, parce qu'elle ne faisait rien pour relever ces standards ou ces normes.
La deuxième condition, c'est la valeur économique et stratégique de l'entente en question. Je pense qu'on ne pourra pas nier que la Corée du Sud est un important partenaire commercial. En matière d'échanges commerciaux avec le Canada, c'est notre 7e partenaire le plus important et le 3e en Asie. Le niveau de vie, ou plus particulièrement le revenu par habitant en Corée, si on l'évalue en parité de pouvoir d'achat, constitue environ 75 % de celui du Canada. Ce qui est quand même assez imposant. Donc, du point de vue stratégique, je pense qu'on ne pourra pas nier l'importance de la Corée du Sud.
En fait, sur le plan de l'agroalimentaire plus spécifiquement — et comme 12 % de l'économie de la région que j'ai l'honneur de représenter dépend de l'agroalimentaire —, il est important de souligner que la Corée du Sud constitue notre 5e partenaire par ordre d'importance. Pour ce qui est de l'exportation globale actuelle, la Corée du Sud est un partenaire commercial aussi important pour le Canada que le sont l'Allemagne et la France. Actuellement, on parle d'exportations dépassant les 3 milliards de dollars.
En fait, cela soulève plusieurs questions pour moi. Comme je l'ai mentionné au moment de la deuxième lecture, une note interne du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international Canada soulevait le problème selon lequel le gouvernement accordait trop de ressources à des enjeux d'importance stratégique moindre, et que celles-ci n'étaient pas disponibles pour négocier et éventuellement conclure une entente aussi importante que celle avec la Corée du Sud.
Je pense que c'est une question à laquelle le gouvernement devra éventuellement répondre avec sérieux, parce que le fait de placer ces ressources dans une entente avec le Honduras où nos échanges commerciaux représentent un peu plus de 40 millions de dollars, et de négliger les négociations d'une entente avec un partenaire commercial qui représente plus de 3 milliards de dollars en exportation, c'est hautement problématique quant à l'efficacité du gouvernement dans la négociation d'ententes commerciales. La valeur économique et stratégique de l'entente ne peut donc pas être mise en doute.
On en arrive maintenant au troisième critère par lequel nous avons analysé l'entente, c'est-à-dire les détails de celle-ci. Évidemment, le Comité permanent du commerce international a fait son travail. Je sais que plusieurs députés de la Chambre ont également évalué les conséquences de l'entente pour nos circonscriptions et l'économie de nos régions. En ce sens, comme dans toute entente commerciale, certains secteurs vont y gagner à court ou à moyen terme, alors que d'autres se retrouveront face à un certain défi économique à la suite de la mise en oeuvre de cet accord.
Je parlerai donc des avantages et des désavantages. En ce qui a trait aux avantages, le secteur du boeuf va y gagner assez rapidement grâce à l'élimination graduelle des tarifs de 40 % qui lui sont imposés. Certains députés de la Chambre l'ont déjà mentionné. Les États-Unis ont également opté pour une élimination graduelle de ce tarif quand ils ont signé l'accord en 2012.
Notre part de marché du secteur du boeuf en Corée du Sud a grandement diminué en raison de cette baisse de notre compétitivité par rapport aux États-Unis. Présentement, les tarifs américains sont de 32 % et diminuent de 2,7 % par année, alors que les nôtres en sont à 40 %. Cela constitue réellement un signal d'urgence, car ces parts de marché que nous perdons pour le secteur du boeuf doivent être récupérées assez rapidement.
En 2002, nos exportations de boeuf en Corée du Sud représentaient 50 millions de dollars. Évidemment, il y a eu un embargo en Corée du Sud, et lorsque les exportations ont repris en 2012 et que le marché sud-coréen était finalement rouvert au boeuf canadien, nous avons pu procéder à des exportations d'une valeur de 10 millions de dollars. L'année suivante, en 2013, ces exportations ont diminué à 7,5 millions de dollars. L'effet de cette différence de tarif est donc majeur, et c'est la raison pour laquelle nous devons utiliser les termes de l'entente avec la Corée du Sud pour minimiser et éventuellement compenser et éliminer la différence concurrentielle que nous avons par rapport aux États-Unis.
Depuis que l'Union européenne et les États-Unis ont signé leur entente avec la Corée du Sud en 2012 et que nos propres négociations ont traîné, en grande partie en raison du manque de ressources, il y a eu une diminution de 70 % de nos parts de marché en agroalimentaire. C'est pourtant un des secteurs importants de nos échanges avec la Corée du Sud. C'était tout à fait irresponsable de ne pas consacrer assez de ressources pour en arriver plus rapidement à la conclusion d'une entente avec la Corée du Sud. Il a fallu 10 ans pour la négocier.
Je parlais de l'élimination des tarifs douaniers de 40 % pour le secteur du boeuf. En ce qui concerne les abats de boeuf, cela représente 18 % de tarifs douaniers qui seront éventuellement éliminés. Pour le porc, les tarifs peuvent atteindre 25 %, selon le produit. Ces tarifs vont diminuer graduellement pour permettre à nos producteurs de s'ouvrir un marché. Cette baisse sera la bienvenue dans le cas du secteur du porc en particulier, étant donné l'incertitude qui sévit présentement quant à nos échanges en Russie, qui était un grand consommateur et un grand importateur de porc canadien.
Plusieurs domaines vont effectivement y gagner. La plupart des intervenants au Comité permanent du commerce international l'ont souligné. Les secteurs de l'aérospatiale et de la forêt, qui est un secteur important pour ma région et ma circonscription, vont grandement y gagner. D'ailleurs, les tarifs douaniers pour les différents produits de la forêt, qui varient entre 8 % et 13 %, seront éventuellement éliminés. Ceux d'autres secteurs, comme les mines, les transports, les fruits de mer et le poisson, qui atteignaient jusqu'à 50 %, seront graduellement éliminés également. Il y aura donc des secteurs qui pourront en bénéficier largement. Par ailleurs, près de 87 % de l'ensemble des lignes tarifaires qui imposaient des tarifs sur nos exportations en Corée du Sud seront éventuellement éliminées.
Parmi les éléments qui nous portent à appuyer cette entente, il y a aussi le caractère réciproque à 100 %. Encore une fois, j'ai entendu plus tôt un discours qui le mentionnait, il faut considérer les tarifs douaniers sud-coréens pour les produits canadiens. Ils étaient largement supérieurs à ceux que nous imposions pour les produits sud-coréens au Canada. Déjà là, cela permettra à nos exportateurs de profiter d'un marché qui était encore plus fermé que le nôtre pouvait l'être avec notre partenaire commercial.
Évidemment, si éventuellement quelque chose dans l'entente ne nous plaît pas, s'il y a des différends quant aux effets de l'entente, il y a toujours moyen de la renégocier, ou encore de l'abroger. Cependant cela prend un délai de six mois pour le faire. Tout peut être renégocié.
Nous avons soulevé des inquiétudes en ce qui a trait au mécanisme de règlement des différends investisseur-État; je vais y revenir. C'est vraiment important d'avoir ces six mois d'avis, de ne pas avoir une plus longue période pour ne pas lier les mains des gouvernements futurs — c'est un principe fondamental en démocratie —, contrairement par exemple à l'accord de protection des investissements étrangers Canada-Chine qui, lui, nous lie les mains pour une période de 31 ans.
Dans l'ensemble des ententes commerciales que nous avons signées dans le passé, ce principe fondamental nous permettaient de renégocier, de rouvrir l'entente pour assurer l'inclusion ou le retrait de certaines clauses, évidemment en accord avec notre partenaire, sur une période de six mois ou avec six mois d'avis.
Évidemment, ce nouveau mécanisme de règlement des différends investisseur-État contient des mesures de transparence qui sont plus progressistes que ce qu'il y avait dans les moutures précédentes. Ces mesures sont les bienvenues. En fait, si on parle de la non-transparence du processus, elle représente un des éléments qui inquiètent grandement ceux et celles qui veulent assurer un caractère démocratique et ouvert à ces mesures de recours en ce qui a trait au respect des accords commerciaux.
Quant aux désavantages, ils ont été mentionnés en comité et dans les médias. Plusieurs risques existent relativement aux défis qui attendent les industries de l'automobile et de l'acier. Par rapport à ces ententes, le représentant d'Unifor, le principal syndicat représentant les travailleurs automobiles, a fait part de ses préoccupations. Cela pourra surprendre, mais ces préoccupations ont été partagées par le Conseil canadien des chefs d'entreprises. Il faut comprendre que nos importations de voitures sud-coréennes représentent environ 3 milliards de dollars, alors que nos exportations en voitures canadiennes, ou intégrées canadiennes-américaines, représentent environ 15 millions de dollars.
C'est extrêmement préoccupant pour le syndicat et également pour l'industrie automobile. Les tarifs douaniers que nous imposions aux voitures sud-coréennes représentaient un niveau de 6,1 %, alors que nos propres voitures exportées en Corée du Sud faisaient face à un tarif de 8 %. Le tarif était donc supérieur. Ce n'est pas la seule raison qui explique la divergence, et cela a été souligné, mais il reste qu'une attention particulière devra être portée au secteur automobile et aux conséquences qu'aura l'accord sur ce secteur. Comme je le mentionnais, le Conseil canadien des chefs d'entreprise reconnaît ce défi particulier. En comité, il avait suggéré que l'on élabore une stratégie spécialement pour le secteur automobile en ce qui a trait au marché coréen pour les constructeurs de véhicules automobiles. Je cite son témoignage:
[...] et [que] les fabricants de pièces automobiles canadiens soient en position de réussir. Une telle stratégie pourrait tenir compte des exportations, des investissements directs étrangers bilatéraux et des barrières non tarifaires ainsi que de la coopération avec d'autres pays grands exportateurs de véhicules et de pièces automobiles qui ont conclu un accord de libre-échange avec la Corée pour s'assurer d'un marché ouvert aux produits étrangers.
Ce problème particulier à l'industrie automobile a été soulevé, entre autres par le Conseil canadien des chefs d'entreprise et doit être pris au sérieux. D'ailleurs cela a fait l'objet d'un des amendements que nous avions tenté de proposer. En fait, nous l'avions proposé au Comité permanent du commerce international et il a été rejeté par les députés du gouvernement siégeant au comité. Nous avions d'ailleurs proposé cinq amendements et ils ont tous été rejetés.
On parle beaucoup du mécanisme de règlement des différends investisseur-État, mais cela n'a pas été le seul élément que nous avions proposé. Le gouvernement aurait pu accepter des éléments tout à fait raisonnables, comme le fait qu'une mission canadienne puisse aller en Corée du Sud pour étudier la mise en oeuvre de l'accord et le progrès de cette mise en oeuvre. Je posais d'ailleurs la question au député d', juste auparavant. Cette mission devrait ensuite faire rapport régulièrement, chaque année, jusqu'à ce que ce ne soit plus pertinent de le faire.
Cela a été refusé par les députés du côté du gouvernement. Encore une fois pour rassurer les gens qui pourraient être inquiets à cet égard, nous avons proposé un amendement selon lequel aucune loi environnementale ne pourrait être abrogée ou modifiée de manière à accroître les investissements. Ce sont des lois qui permettent d'accroître le bien commun. Ce sont des protections environnementales demandées par le public et que nous avons recommandé, non pas à titre d'obstruction ou de barrière non tarifaire, mais réellement pour répondre au bien commun. Le gouvernement a refusé.
Les mesures que nous avons mises en avant visaient à répondre à des préoccupations que nous entendons de ce côté-ci de la Chambre. Le dernier amendement que nous avons proposé correspondait justement à la demande du syndicat Unifor et du Conseil canadien des chefs d'entreprise. Il visait à élaborer une stratégie pour aider le secteur automobile et le secteur de l'acier à répondre, en fin de compte, aux défis que posera la mise en oeuvre de cet accord commercial.
Pour terminer, j'aimerais parler de cette question du règlement des différends investisseur-État et du mécanisme mis en place. J'entendais la secrétaire parlementaire dire qu'il s'agissait de la pierre d'assise de toutes les ententes commerciales qui ont été négociées par le Canada et qui seront négociées dans l'avenir.
Ce n'est pas un consensus international. Bien des pays se posent des questions par rapport à la validité, à l'utilité et à la pertinence de ce mécanisme. Lorsqu'il a été mis en avant pour la première fois dans le cadre de négociations commerciales, c'était lors de celles de l'ALENA. Il s'agissait de répondre à des préoccupations que les investisseurs canadiens et américains avaient concernant la force et la solidité du système judiciaire mexicain, en particulier. De là est née l'idée d'un mécanisme externe. Personne n'a dit que cela devait se faire derrière portes closes, mais c'est ce qui est arrivé. Personne ne devait dire qu'on n'avait pas utilisé les systèmes judiciaires canadiens ou américains. Pourtant, on outrepasse les pouvoirs judiciaires canadiens ou américains dans le cadre de cette entente. Par ailleurs, il n'en demeure pas moins que c'était pour répondre au manque de solidité perçu de l'un de nos partenaires commerciaux, soit le Mexique dans ce cas.
La question peut se poser aussi dans la négociation d'ententes commerciales que nous, comme parti — si nous formions le gouvernement —, ne négocierions peut-être pas avec autant d'ardeur que le gouvernement le fait. Je pense, entre autres, au Honduras, au Panama et aux pays avec lesquels nous faisons affaire, et qui ont non seulement de sérieux problèmes sur le plan du respect des droits de la personne, des droits environnementaux ou des conditions de travail, mais dont le système judiciaire peut soulever certains doutes quant à sa solidité et peut-être même sa partialité dans certains cas.
Est-ce le cas, par exemple, avec la Corée du Sud? Je ne le pense pas. Est-ce le cas avec l'Union européenne? Je ne le pense pas. Alors, devons-nous automatiquement recourir aux mécanismes de règlement des différends investisseur-État dans les situations où les partenaires commerciaux ont des systèmes tout à fait respectés, impartiaux et qui peuvent très bien servir de tribunaux pour toute plainte de la part d'un investisseur vis-à-vis de ce qui serait perçu comme étant une entrave aux investissements ou à la profitabilité, qui serait au bout du compte une barrière non tarifaire?
En ce sens, ce dispositif est encore controversé. Ce mécanisme va encore faire l'objet de débats. Je refuse catégoriquement l'appellation du gouvernement selon laquelle il s'agit d'une pierre d'assise. Au contraire, dans les mois et les années à venir, on verra que de plus en plus de pays vont soulever des préoccupations et se poser des question sur la pertinence d'avoir automatiquement de tels mécanismes dans chaque entente. D'ailleurs, comme je le mentionnais, le nouveau président de la Commission européenne, ainsi que des pays comme l'Autriche et l'Allemagne, commencent à étaler leurs préoccupations sur la place publique.
Cela étant dit, nous appuyons le projet de loi à l'étape de la troisième lecture. Nous appuyons le principe de l'entente avec la Corée du Sud, qui n'aurait peut-être pas été l'entente que nous aurions négociée, mais qui, pour l'instant, satisfait les trois critères que nous posons pour évaluer la pertinence et la désirabilité d'une entente commerciale. Il nous fera plaisir de voter en faveur de ce projet de loi.
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Monsieur le Président, c'est un grand plaisir pour moi de parler de l'accord de libre-échange historique entre le Canada et la Corée du Sud.
Je vais partager mon temps de parole avec la .
Que même le NPD reconnaisse les avantages de cet accord et qu'il y donne son appui montre son importance pour le Canada en général et plus particulièrement la province d'où je viens, la Colombie-Britannique.
Je tiens en passant à prendre un bref moment pour souligner le travail remarquable que le député d' a accompli dans cet important dossier.
Pour moi qui représente la Colombie-Britannique, c'est très facile d'appuyer l'Accord de libre-échange Canada-Corée. En effet, pour les entreprises de ma province, la Corée du Sud est un marché très important. En fait, 50 % des exportations canadiennes vers la Corée du Sud proviennent de la Colombie-Britannique, et avec des exportations annuelles moyennes avoisinant les 2,2 milliards de dollars de 2011 à 2013, la Corée du Sud est le quatrième partenaire commercial de la Colombie-Britannique en importance.
Aujourd'hui, j'aimerais prendre quelques instants pour expliquer en quoi cet accord sera intéressant pour la circonscription que je représente, Okanagan—Coquihalla.
La vaste diversité de cette magnifique partie de la Colombie-Britannique figure parmi ce que j'aime le mieux de ma circonscription. Okanagan—Coquihalla est déjà connue pour ses extraordinaires exploitations vinicoles et ses nombreux attraits touristiques, mais il s'y passe bien d'autres choses. Mines, forêts, élevage, agriculture, fabrication manufacturière, informatique, services technologiques, retraite, commerce de détail, éducation; voilà autant de secteurs qui fournissent de l'emploi aux gens de ma région.
Je n'étonnerai sans doute personne en disant que les clients de bon nombre de ces entreprises sont à l'extérieur du Canada. En fait, elles sont de plus en plus nombreuses à avoir des clients à l'extérieur de l'Amérique du Nord. C'est génial. Il faut dire que, dans l'économie mondiale qui est la nôtre, cela fait aussi partie de la réalité.
Il va sans dire qu'il n'y a pas que dans Okanagan—Coquihalla que l'on trouve des entreprises minières, forestières, agricoles, manufacturières, informatiques ou technologiques, et de nombreux députés en comptent aussi dans leur circonscription respective.
Il va aussi sans dire que nous sommes voisins des États-Unis. Les mêmes activités existent là-bas. Elles font concurrence aux intérêts canadiens. N'oublions pas que, depuis 2012, les États-Unis d'Amérique jouissent des retombées d'un libre accès commercial au marché sud-coréen, ce qui donne une longueur d'avance à leurs employeurs par rapport à leurs concurrents canadiens, car ils ne sont pas soumis aux droits punitifs imposés aux importations sud-coréennes de produits canadiens.
Je tiens à prendre le temps de fournir quelques exemples qui montrent les retombées que l'accord commercial aurait dans Okanagan—Coquihalla. L'agriculture, entre autres, demeure une activité dynamique et importante dans ma circonscription. La région entière est d'ailleurs réputée pour ses fruits tendres, comme les pommes, les pêches, les poires, les raisins et les abricots.
Tous les agriculteurs ont un tracteur. L’autre jour, je discutais avec l’un des plus gros concessionnaires de tracteurs de la région, et j’ai appris que l’un des tracteurs qu’il vend est fabriqué en Corée du Sud. Le fait que le Canada n’ait pas encore conclu d’accord de libre-échange avec la Corée du Sud a deux conséquences pour lui: premièrement, il doit payer plus cher pour faire venir ces tracteurs au Canada que ses concurrents américains pour les faire venir aux États-Unis, ce qui veut dire que les agriculteurs canadiens qui veulent s’en procurer un doivent le payer plus cher que ceux de l’État de Washington. Deuxièmement, le concessionnaire et les agriculteurs sont désavantagés par rapport aux agriculteurs de l’autre côté de la frontière, dans l’État de Washington. L’accord commercial entre le Canada et la Corée du Sud permettra de corriger cette iniquité.
J’aimerais aussi parler des avantages que cet accord aura pour la Colombie-Britannique dans d’autres secteurs, comme celui des produits forestiers et des produits du bois à valeur ajoutée. Certains de ses produits sont fabriqués dans la circonscription du député de
Malgré les ravages causés par le dendroctone du pin aux forêts de la Colombie-Britannique, les exportations de bois d’oeuvre et la fabrication de produits du bois à valeur ajoutée demeurent importantes pour l’économie britanno-colombienne. En 2012, ce secteur employait plus de 56 000 personnes. Dans ma province, les exportations annuelles moyennes de produits forestiers et de produits du bois à valeur ajoutée vers la Corée du Sud ont atteint près de 330 millions de dollars de 2011 à 2013. Imaginons un instant ce qui arrivera lorsque l’accord entrera en vigueur et que 58 % des droits de douane visant ces produits seront éliminés.
Ce point m’enchante tout particulièrement parce que Structurlam Products est située à Okanagan Falls. Cette entreprise fabrique des produits du bois à valeur ajoutée extrêmement innovateurs et respectueux de l’environnement à partir de panneaux lamellés-croisés. Cette nouvelle technologie innovatrice très prometteuse a vu le jour dans la circonscription d’Okanagan—Coquihalla.
Toutefois, il serait négligent de ma part de ne pas mentionner le secteur minier. Dans ma région, il y a des activités minières à Logan Lake et à Merritt. Dans la circonscription du député de , il y a aussi une mine, à Princeton, qui enrichit l'économie locale et fait vivre la population. Nous avons aussi une vaste industrie d'entretien des mines et du matériel présente dans certaines localités comme Penticton et Okanagan Falls. Ces employeurs du secteur minier de la Colombie-Britannique emploient collectivement 33 000 Britanno-Colombiens et les salaires qu'ils offrent sont parmi les plus élevées et font rouler les économies locales.
N'oublions pas tout le travail que font ces 33 000 Britanno-Colombiens dans le secteur de l'exploration minérale et de l'exploitation minière, qui représente 5,8 % du produit intérieur brut de la Colombie-Britannique. Nous pouvons imaginer ce qui arrivera lorsque les tarifs douaniers sur 99 % des minéraux que le Canada vend à la Corée du Sud seront éliminés, une fois l'accord en vigueur.
N'oublions pas non plus que le commerce se fait dans les deux sens. Le chapitre de l'accord de libre-échange Canada-Corée sur l'investissement octroie aux investisseurs canadiens du secteur des métaux et des minéraux un accès non discriminatoire au secteur minier de la Corée du Sud. C'est, bien sûr, la raison pour laquelle l'Association minière du Canada approuve fortement l'accord.
Je dois bien sûr mentionner un autre secteur qui bénéficierait grandement de l'accord de libre-échange entre le Canada et la Corée du Sud, à savoir l'excellent secteur vinicole canadien. Cet été, pendant ma tournée de consultation, des employés d'un établissement vinicole m'ont dit que la demande intérieure pour le vin de glace décroît. Cette entente éliminerait les droits de douane de 15 % sur le vin de glace dans le vaste et lucratif marché de la Corée du Sud, ce qui profiterait grandement aux producteurs de vin de glace de l'Okanagan. Récemment, des employés d'un autre établissement vinicole m'ont parlé de la réussite remarquable qu'ils ont connue en concluant et en signant un contrat d'exportation de 1 million de dollars. Ce sont des contrats énormes pour de petites exploitations familiales. C'est pour cette raison que l'ouverture d'autres marchés et l'élimination des droits de douane sont extrêmement importantes pour elles.
Je dois prendre un moment pour déplorer une fois de plus que, bientôt, il sera plus facile pour les producteurs de vin du Québec, de la Nouvelle-Écosse et de la Colombie-Britannique de vendre du vin directement à la Corée qu'à l'Ontario. Sur ce point, je tiens à remercier le député de du travail qu'il accomplit pour promouvoir le commerce interprovincial.
Je n'ai pas mentionné qu'un certain nombre de nouveaux tarifs seraient favorables à beaucoup d'industries de la Colombie-Britannique: cerises, bleuets et produits agroalimentaires. Cet accord créerait des emplois. Il créerait des débouchés qui aideraient les agriculteurs dans leur travail et qui permettraient aux gens de conserver leur gagne-pain. Cet accord signifie que tous les Canadiens de la Colombie-Britannique pourraient enfin concurrencer à armes égales les autres pays qui ont conclu des accords de libre-échange avec la Corée du Sud, y compris nos amis et concurrents des États-Unis et de l'Union européenne.
L'expérience nous montre que, lorsque les Canadiens se frottent à la concurrence sur la scène internationale, ils sont capables d'en sortir gagnants, car nos produits et nos gens sont formidables. Notre pays a beaucoup de potentiel. Je suis heureux d'appuyer ce projet de loi. Je demanderais aux autres députés de faire de même et d'appuyer aussi les autres mesures de même nature.
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Monsieur le Président, le gouvernement met l'accent sur la création d'emplois et de possibilités pour les travailleurs canadiens à l'échelle du pays. C'est pourquoi nous avons lancé le plan de promotion du commerce le plus ambitieux dans l'histoire du Canada. Pour assurer la prospérité du Canada, il nous faut étendre nos activités au-delà de nos frontières et pénétrer de nouveaux marchés, où existent des débouchés pouvant faire croître les exportations et les investissements du Canada.
Dans un contexte où l'économie mondiale est instable, les marchés en forte croissance de l'Asie-Pacifique offrent au Canada les meilleures possibilités pour accroître ses activités commerciales et créer de la prospérité. L'Accord de libre-échange Canada-Corée représente notre premier accord bilatéral de libre-échange dans la région de l'Asie-Pacifique. Cet accord historique profitera énormément aux deux pays. Il permettra de créer des milliers d'emplois pour les Canadiens, injectera environ 1,7 milliard de dollars dans l'économie canadienne et permettra d'accroître d'environ 32 % les exportations du Canada vers la Corée du Sud. L'accord donnera lieu à de plus grands investissements dans les deux pays, ainsi qu'à de meilleurs choix de produits et à de meilleurs prix pour les consommateurs canadiens.
La Corée du Sud est un important partenaire commercial du Canada et se classe déjà au septième rang à ce chapitre. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont totalisé près de 11 milliards de dollars en 2013. Grâce à l'accord, les échanges continueront de prendre de l'ampleur.
Cet accord touchera tous les aspects des relations commerciales entre le Canada et la Corée du Sud. Il éliminera de nombreux droits de douane et d'autres mesures qui nuisent au commerce entre les deux pays, ce qui accroîtra la transparence et donnera confiance aux investisseurs. À l'heure actuelle, les minéraux et les métaux, le pétrole, le gaz, les produits de la forêt et les produits du bois à valeur ajoutée comptent parmi les secteurs qui ont le plus grand potentiel de croissance au Canada.
Grâce à l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange Canada-Corée, le potentiel de croissance de ces secteurs sera encore plus grand, sinon énorme. Par exemple, la Corée du Sud a importé en moyenne l'équivalent de 2,8 milliards de dollars de produits des secteurs des métaux et des minéraux par année de 2011 à 2013. Les droits de douane sur ces produits en Corée du Sud peuvent atteindre 8 %. Après l'entrée en vigueur de l'accord, la Corée du Sud abolira immédiatement les droits de douane sur le fer, l'acier, le nickel et les métaux non ferreux; elle en fera de même sur presque 100 % des exportations d'aluminium, et les droits de douane restants disparaîtront d'ici cinq ans. En outre, la Corée du Sud abolira immédiatement les droits de douane sur presque 100 % des produits minéraux exportés, et, encore une fois, les droits de douane restants seront éliminés d'ici cinq ans
La Corée du Sud compte principalement sur les importations pour répondre à la majeure partie de ses besoins énergétiques. Au cours des cinq prochaines années, on s'attend à ce que la demande d'énergie de la Corée du Sud augmente considérablement à cause de l'expansion de son secteur industriel. Le Canada est en bonne position pour aider la Corée du Sud à répondre à cette demande croissante. Il est un chef de file mondial en matière d'énergie. Nous occupons le sixième rang mondial des producteurs de pétrole, et nous nous classons troisièmes au monde pour ce qui est de l'importance de nos réserves prouvées de pétrole. Nous sommes le cinquième producteur de gaz naturel au monde, et le deuxième producteur mondial d'uranium, qui est une importante ressource pour la Corée du Sud, car c'est l'un des pays qui génèrent le plus d'énergie nucléaire. Après l'entrée en vigueur de l'accord, la Corée du Sud abolira immédiatement les droits de douane sur plus de 88 % des exportations canadiennes de produits pétroliers. Les droits de douane sur le reste des produits pétroliers seront éliminés d'ici cinq ans. Les droits d'importation sur le coke de pétrole seront, quant à eux, éliminés immédiatement. En ce qui concerne le gaz naturel, les droits de douane de 3 % actuellement imposés par la Corée du Sud seront éliminés lors de l'entrée en vigueur de l'accord.
Les investisseurs sud-coréens s'intéressent également vivement au marché canadien du gaz naturel liquéfié, qui est en pleine croissance, ainsi qu'aux possibilités d'exportation de cette substance. Comme vous le savez, le Canada possède d'énormes réserves de gaz naturel, et il pourrait se tailler une place importante dans le marché mondial du gaz naturel liquéfié. Le problème, c'est que le Canada a toujours manqué d'infrastructures pour répondre aux demandes mondiales. Toutefois, cette situation est sur le point de changer. Si les sept grands projets de gaz naturel liquéfié proposés pour la Colombie-Britannique vont de l'avant, ils pourraient générer plus de 1 billion de dollars en activité économique au cours des 30 prochaines années. Des centaines de grands projets d'exploitation des ressources, d'une valeur de plus de 675 milliards de dollars, sont prévus pour la prochaine décennie ou sont actuellement en cours. Le potentiel économique est donc énorme. Cet accord pourrait permettre au Canada de devenir la plateforme nord-américaine d'exportation du gaz naturel liquéfié vers l'Asie.
Qui plus est, l'accord de libre-échange Canada-Corée fait fond sur la relation très positive que nous entretenons avec le République de Corée dans le domaine de la technologie de l'énergie propre. Le Canada et la Corée du Sud maintiennent un long et fructueux partenariat dans la technologie de l'énergie propre depuis des décennies. Le marché sud-coréen offre de nombreuses possibilités pour le Canada dans divers créneaux économiques, comme les réseaux intelligents, la bioénergie et la valorisation énergétique des déchets, domaines dans lesquels le Canada a une bonne expertise et des technologies éprouvées. Nous coopérons dans le but de mettre au point des projets pilotes et des entreprises commerciales fondés sur la recherche dans le domaine de l'énergie renouvelable, dont les réseaux intelligents et le captage et le stockage du carbone.
Au-delà de l'énergie, l'accord commercial nous permettrait également de renforcer nos liens commerciaux avec la Corée du Sud dans le secteur forestier. La Corée du Sud est le quatrième marché en importance pour les produits forestiers canadiens, dont les exportations annuelles se chiffraient en moyenne à plus de 597 millions de dollars de 2011 à 2013, dont environ 92 millions de dollars par année sont soumis à des droits de douane pouvant atteindre 10 %. Après la mise en oeuvre de l'accord, la Corée du Sud éliminera tous les droits de douane sur les produits forestiers canadiens en cinq à dix ans.
Faisant fond sur cet accord, le et la présidente Park de la République de Corée ont récemment assisté à la signature d'un protocole d'entente en matière de coopération dans le secteur forestier. C'est un jalon important pour la gestion durable des forêts dans nos deux pays.
Nous sommes d'accord avec les Canadiens qui se disent incroyablement déçus que les néo-démocrates aient tenté d'éviscérer complètement le projet de loi au comité du commerce en proposant des amendements visant à supprimer les dispositions de protection des investisseurs, alors qu'il s'agit de la pierre angulaire des accords modernes en matière de commerce et d'investissement. Cela est tout aussi dommageable que la négligence dont les libéraux ont fait preuve à l'égard du commerce international quand ils étaient au pouvoir, eux qui ont, à toutes fins pratiques, retiré complètement le Canada des pourparlers commerciaux, compromettant gravement la capacité concurrentielle des travailleurs et des entreprises du Canada à l'ère de la mondialisation des marchés.
En moins de sept ans, le gouvernement conservateur a conclu des accords de libre-échange avec 38 pays, portant le total pour le Canada à 43 accords. Grâce aux mesures prises sous le leadership de notre gouvernement en matière de libre-échange, les travailleurs, les entreprises et les exportateurs canadiens jouissent maintenant d'un accès privilégié et d'un réel avantage concurrentiel dans plus de marchés dans le monde que jamais auparavant.
Dans l'économie mondiale d'aujourd'hui, le libre-échange mène à la prospérité. La Corée du Sud non seulement est un joueur économique majeur et un marché clé pour le Canada, mais elle sert également d'importante porte d'entrée pour les entreprises canadiennes vers le marché dynamique de l'Asie-Pacifique.
Incluant cet accord révolutionnaire avec la Corée du Sud et l'accord commercial récemment négocié avec l'Union européenne, le Canada a maintenant conclu des accords de libre-échange avec près du quart des pays du monde, ce qui lui donne maintenant accès à plus de la moitié de l'économie mondiale.
Nous savons que notre prospérité augmente en même temps que nos échanges commerciaux, ce qui crée des emplois et met plus d'argent dans les poches des travailleurs canadiens. En continuant à chercher activement davantage de débouchés et de nouvelles possibilités d'investissement, nous procurons aux entreprises et aux exportateurs canadiens un accès privilégié aux pays et aux régions du monde les plus vastes, les plus dynamiques et dont l'économie connaît la plus forte croissance. Autrement dit, cet accord change la donne pour notre pays.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'avoir cette occasion de parler du projet de loi .
J'aimerais donc réitérer mon appui à ce projet de loi et à l'accord de libre-échange entre le Canada et la Corée du Sud. J'ai aussi eu le plaisir de siéger au Comité permanent du commerce international avec le porte-parole du NPD en matière de commerce international. Il fait toujours un travail rigoureux, très approfondi concernant les affaires de commerce international. C'était aussi un plaisir de travailler avec mes autres collègues à ce comité.
Lorsque j'ai siégé à ce comité, nous avons aussi étudié d'autres projets de loi, notamment l'accord de libre-échange entre le Canada et le Honduras. Bien que je sois fière de me tenir debout à la Chambre aujourd'hui pour appuyer notre accord de libre-échange avec la Corée du Sud, j'aimerais aussi condamner l'approche du gouvernement conservateur envers le libre-échange, une approche qui n'est pas critique envers les pays qui ne respectent pas les institutions démocratiques. Le gouvernement veut négocier des ententes de libre-échange avec tous les pays, peu importe les règles qui sont en place, qu'il s'agisse d'environnement ou de manque de respect pour les droits de la personne.
L'approche du NPD est équilibrée. Nous avons jugé qu'un accord de libre-échange avec la Corée du Sud serait bénéfique pour le Canada, entre autres pour certains secteurs, comme celui de l'aérospatiale, qui est très important pour la région de Montréal.
Le NPD croit aussi qu'il faut évaluer chaque accord de libre-échange selon les mérites de chaque entente. Il faut donc que l'entente de libre-échange bénéficie au Canada et que les retombées soient importantes pour notre économie et pour les secteurs canadiens. Il faut aussi que les accords de libre-échange soient négociés avec des pays qui respectent les droits de la personne, qui ont des règlements importants concernant l'environnement et le droit des travailleurs avec des standards assez élevés.
Ce n'est pas le cas du Honduras. Dans ce pays, les journalistes continuent d'être assassinés. En comité, des témoins ont parlé de la situation des droits de la personne au Honduras, comme Bertha Oliva, militante pour les droits de la personne au Honduras. Elle a milité pour obtenir justice pour les personnes assassinées et disparues au Honduras. Nous avons aussi entendu des témoins, comme PEN International, qui ont parlé des droits de la personne. Chez tous ces témoins, il y avait un consensus à l'effet que l'accord de libre-échange avec le Honduras n'améliorerait pas la situation des droits de la personne dans ce pays. En fait, cela pourrait même empirer la situation atroce qui y existe présentement. Des témoins de PEN International ont notamment parlé de la situation des journalistes. Ceux-ci sont souvent en péril à cause de leur métier. Les journalistes qui écrivent ou qui parlent des ententes de libre-échange ou de l'économie sont souvent encore plus en danger.
Ces témoins ont aussi dit que cette entente ne bénéficierait pas à la plupart des Honduriens, dont un large pourcentage vit dans la pauvreté. Des économistes sont aussi venus nous dire que l'économie du Honduras est comparable à celle d'Ottawa-Gatineau. On comprend donc que ce n'est pas une économie énorme. Peu de consommateurs vont acheter des produits canadiens parce qu'ils n'en ont tout simplement pas les moyens. Ce sont des gens qui vivent avec très peu d'argent par mois. Cette entente n'apportera donc pas un grand bénéfice à nos industries canadiennes.
J'aimerais aussi parler de l'entente avec l'Union européenne, qui a également été débattue à la Chambre. Je parlerai au nom des producteurs fromagers de ma circonscription et de ma région, car j'ai le plaisir et l'honneur de représenter une circonscription à la fois urbaine et rurale où il y a beaucoup d'agriculteurs et de producteurs fromagers. Ils se demandent quand ils vont avoir des nouvelles de ce gouvernement conservateur concernant la compensation qu'ils sont censés recevoir à la suite de la mise en oeuvre de cet accord de libre-échange avec l'Union européenne.
La députée de a déposé à la Chambre une motion qui a été débattue et sur laquelle on a voté. Heureusement, les conservateurs ont voté en faveur de cette motion émanant du NPD afin de s'assurer que les producteurs fromagers ne seront pas trop pénalisés par cette entente de libre-échange avec l'Union européenne. Le gouvernement conservateur doit donc joindre le geste à la parole et nous donner des nouvelles plus précises sur la manière dont il va mettre en place cette compensation pour les producteurs fromagers.
Il me fera plaisir de continuer mon discours la prochaine fois que j'en aurai la chance à la Chambre.