La Chambre reprend l’étude, interrompue le 8 juin, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, le projet de loi dont nous sommes saisis fait ressortir un vrai problème, mais propose une fausse solution.
Mon collègue de Langley—Aldergrove a raison de souligner que la TPS s’appliquera sur le tarif du carbone, et il a raison de craindre que ce coût aie des répercussions disproportionnées sur les Canadiens à faible revenu. Toutefois, la proposition qu’on a faite de ne pas assujettir la tarification du carbone à la TPS ne serait pas pratique. Une bien meilleure solution serait d’utiliser ces recettes supplémentaires tirées de la TPS pour offrir une remise aux Canadiens à faible revenu afin de les dédommager des conséquences de la tarification du carbone.
Pourquoi suis-je d'avis qu'il est peu pratique d'enlever la TPS de la tarification du carbone?
Je veux d'abord souligner que la TPS s'applique déjà en sus des taxes provinciales sur les carburants. Par exemple, dans ma province, la Saskatchewan, il y a une taxe provinciale sur les carburants de 15 ¢ le litre d'essence. Dans la province voisine, l'Alberta, le gouvernement impose une taxe très semblable sur l'essence, mais elle est divisée entre une taxe provinciale sur les carburants de 13 ¢ et une taxe provinciale sur le carbone de 4 %. Le projet de loi propose essentiellement de continuer d'appliquer la TPS à la taxe sur les carburants, mais d'arrêter, pour une raison qui m'échappe, de l'appliquer à la taxe sur le carbone.
Je ne crois pas que le député de ait expliqué pourquoi nous devrions appliquer la TPS à une taxe du nom de « taxe sur les carburants », mais pas à une taxe qui fonctionne presque de la même manière du nom de « taxe sur le carbone ». Si le projet de loi est adopté et devient loi, les gouvernements provinciaux pourront tous exempter leurs taxes sur les carburants de la TPS en les renommant simplement des « taxes sur le carbone ». Je pense que ce n'était sans doute pas l'intention du député de , mais il s'agit d'une conséquence du projet de loi.
Même s'il y avait une solution au dilemme entre les taxes d'accises déjà existantes et les taxes sur le carbone, il serait absolument impossible de supprimer la TPS qui s'appliquerait à l'augmentation des prix liée à un système de plafonnement et d'échange. Partout au pays, la tarification du carbone est mise en oeuvre de différentes façons. En effet, certaines provinces ont adopté des taxes sur le carbone. Le projet de loi en tient compte. D'autres provinces ont décidé de mettre un prix sur les émissions en mettant en place un système de plafonnement et d'échange. Le projet de loi n'en tient pas compte.
Ainsi, je le répète, je ne sais pas pourquoi nous chercherions à supprimer la TPS qui s'appliquerait à l'augmentation des prix liée à une taxe sur le carbone alors que nous continuerions de l'appliquer à l'augmentation des prix liée à un système de plafonnement et d'échange.
Je pense qu'il est clair qu'il n'est pas vraiment possible ou souhaitable de supprimer uniquement la TPS pour ce genre de tarification du carbone.
Une bien meilleure solution serait de reconnaître que le gouvernement percevra inévitablement davantage de recettes provenant de la TPS lorsque les prix à la consommation augmenteront en raison des politiques sur les changements climatiques et d'utiliser ensuite cet argent pour offrir une remise aux Canadiens à faible revenu afin de compenser le coût de la tarification du carbone. Il s'agit d'une solution pratique que d'autres administrations ont déjà mise en oeuvre.
Par exemple, le gouvernement progressiste de Rachel Notley, en Alberta, a instauré un très généreux programme de remise en même temps que la taxe sur le carbone. En fait, la remise en Alberta est tellement généreuse que de nombreux Albertains à revenu faible ou moyen ont en fait plus d'argent dans leurs poches maintenant qu'ils en avaient avant l'instauration de la taxe sur le carbone. Par conséquent, si l'objectif des conservateurs est d'aider les Canadiens à faible revenu et de les protéger contre le fardeau de la tarification du carbone, la solution est de leur transférer directement de l'argent. Le gouvernement albertain nous a déjà montré comment procéder.
Je signale d'ailleurs que notre nouveau chef fédéral, Jagmeet Singh, a promis pendant la campagne que « la tarification du carbone [sera] jumelée à des remises afin que ce soit abordable et équitable pour les Canadiens à faible ou moyen revenu ». La solution existe déjà, et elle est meilleure que celle que propose le projet de loi.
Voici quelques chiffres concernant le type de remises dont il est question ici, parce que la TPS que percevra le gouvernement fédéral pourrait servir à offrir un soutien considérable aux Canadiens à faible revenu. D'ici 2022, le gouvernement fédéral fera passer le prix du carbone à au moins 50 $ la tonne. À l'heure actuelle, les émissions de carbone du Canada sont d'environ 700 mégatonnes, ce qui correspond à environ 35 milliards de dollars de recettes tirées de la tarification du carbone. Si on prend 5 % de ce montant, soit le taux de la TPS, on arrive à 1,75 milliard de dollars en recettes additionnelles. Cette somme considérable s'ajoutera forcément à l'argent perçu grâce à la tarification du carbone, que le projet de loi soit adopté ou non. Nous pourrions utiliser cet argent pour bonifier le crédit pour la TPS du tiers. Le gouvernement fédéral doit profiter des recettes supplémentaires qu'il obtiendra en appliquant la TPS à la tarification du carbone pour bonifier le crédit pour la TPS, qui est déjà calculé en fonction du revenu et qui s'adresse déjà aux Canadiens à faible revenu.
Une fois encore, pour résumer, nous sommes saisis aujourd'hui d'un projet de loi qui fait état d'un réel problème, à savoir l'ajout de la TPS à la tarification du carbone ainsi que l'effet disproportionné que cela pourrait avoir pour les Canadiens à faible revenu. Toutefois, le projet de loi propose une solution irréalisable. Il y est question de ne pas appliquer la TPS à la taxe sur le carbone alors qu'elle est déjà appliquée à la taxe d'accise sur l'essence, qui est dans les faits, le même type de taxe. La politique sur la TPS ne devrait pas reposer sur le nom de la taxe, mais sur des facteurs économiques réels.
De plus, il n'est même pas question, dans ce projet de loi, de la TPS perçue dans le cadre d'un système de plafonnement et d'échange. Une bien meilleure solution consiste à admettre que, si les prix à la consommation augmentent parce qu'on tarifie les émissions, le gouvernement fédéral perçoit plus de TPS. Il peut alors financer une remise destinée aux Canadiens à faible revenu pour que la tarification du carbone ne leur cause pas un préjudice.
Je dirais que je m'oppose au projet de loi dont nous sommes saisis, mais que je suis fortement en faveur de l'utilisation des recettes tirées de la TPS sur la taxe sur le carbone pour financer une remise progressive grâce à laquelle nous pourrions utiliser la tarification du carbone pour réduire les émissions tout en améliorant le sort des Canadiens à faible revenu.
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Monsieur le Président, je suis heureux aujourd'hui de prendre part au débat sur le projet de loi de mon collègue, le député de , le parrain de ce projet de loi.
J'ai le grand privilège de représenter ma circonscription à la Chambre depuis le 23 janvier 2006 et, avec mon collègue, nous avons eu la chance de travailler ensemble dans l'intérêt de tous les Canadiens et en tout respect d'une équité fiscale qui semble oubliée depuis l'arrivée de ce gouvernement libéral.
D'entrée de jeu, je tiens à dire aux citoyens de Lévis—Lotbinière que les conservateurs vont continuer à se battre sans relâche contre les hausses d'impôt de ce gouvernement libéral, un gouvernement d'une hypocrisie sans borne et qui ne tient pas les promesses qu'il a faites aux honnêtes Canadiens qui travaillent fort pour leur argent.
Le projet de loi C-342 modifiera l'article 154 de la Loi sur la taxe d'accise, de manière à exclure la perception de la TPS/TVH des systèmes provinciaux de tarification du carbone. D'ici la prochaine élection, les conservateurs seront les porte-paroles des contribuables. Nous sommes fiers de défendre les Canadiens contre cette taxe additionnée à la taxe sur le carbone.
D'ailleurs, ce n'est une surprise pour personne. Notre parti a toujours été le parti qui s'est opposé à des taxes et des impôts élevés pour les contribuables canadiens, tout comme nous sommes contre les déficits et les dépenses sans précédent faits par le gouvernement libéral.
Plusieurs savent que ceux qui ont voté pour un parti autre que le nôtre considèrent maintenant un autre choix qui s'offre à eux, et ce choix, c'est le Parti conservateur. Comme l'a fait notre précédent gouvernement conservateur, c'est un parti qui respecte les contribuables, son portefeuille, la capacité de payer de chacun, qui fait ce qu'il dit et qu'il dit ce qu'il fait, en plus d'aider les Canadiens, afin qu'ils puissent joindre les deux bouts. En plus de réaliser tout cela, nous le faisons justement sans jouer dans le dos de personne, et sans hypothéquer jusqu'au cou les générations futures.
Le , espérons le seul de sa génération, pense que la fin du monde sera dans 25 ans, et que les Canadiens n'auront pas à rembourser ce déficit astronomique. Contrairement aux libéraux, un gouvernement conservateur sait gérer avec soin l'argent difficilement gagné par les contribuables. Le précédent bilan du gouvernement conservateur est sans équivoque sur cette question: nous savons gérer un budget équilibré et éliminer les déficits.
Ce que nous propose le gouvernement libéral est bien digne du bon vieux Parti libéral, digne de l'un de leurs nombreux tours de passe-passe, où les Canadiens finissent toujours deuxièmes. Qui va croire ce qu'avance le premier ministre actuellement, soit que la nouvelle mesure de tarification du carbone instaurée par le gouvernement n'aura aucune incidence sur les recettes du fédéral? Oser faire croire cela à la population, c'est totalement honteux. S'enrichir sur le dos des travailleurs pour dépenser deux fois, si ce n'est pas 10 fois, plus que notre capacité de s'endetter, voilà sûrement ce qui trotte encore dans la tête de ce premier ministre.
Pour qui nous prend ce ? On ne boit pas tous aveuglement les paroles du premier ministre à la Chambre, fort heureusement. En ajoutant la TPS au prix du carbone, il est bien facile de comprendre que le gouvernement libéral percevra de nouvelles recettes fiscales à hauteur de milliards de dollars, sauf que cet argent ne pourra pas être caché dans un paradis fiscal pour le faire fructifier comme le fait actuellement son . Je conviens que ce scandale est une autre histoire, mais elle s'ajoute aux nombreuses cochonneries et « crocheries » libérales grâce auxquelles, malheureusement, nous finissons tous par être victimes ou floués, que nous le voulions ou non.
Cette taxe déguisée est totalement inconcevable, indécente et injuste pour les Canadiens. Ce qui est le plus aberrant, c'est qu'elle va encore une fois à l'encontre des promesses de ce premier ministre. Au lieu de taxer et de taxer sur une taxe, comme ce que veut actuellement faire ce gouvernement sans scrupules, les conservateurs estiment qu'il faut réduire l'impôt des Canadiens, que ce soit l'impôt des entreprises, des familles ou des particuliers. Cela fait partie intégrante de la vision conservatrice, une vision de prospérité et de possibilités pour tous les Canadiens.
Ce que veut le présent projet de loi est bien noble et louable. Nous voulons principalement deux choses: nous voulons aider le premier ministre de toute urgence à tenir promesse, et nous voulons empêcher le gouvernement libéral de percevoir la TPS/TVH sur les taxes provinciales sur le carbone.
Souvenons-nous des belles paroles mensongères du faussement prononcées le 3 octobre 2016:
Les provinces et les territoires pourront choisir la façon dont ils mettront en oeuvre ce tarif. Ils pourront appliquer directement un tarif sur la pollution causée par le carbone ou ils pourront adopter un système de plafond d'échange d'émissions [...]
Quelle que soit l’approche choisie, la politique sera neutre sur le plan des revenus pour le gouvernement fédéral. Tous les revenus provenant de ce système resteront dans la province ou le territoire qui les aura produits.
Le budget de 2016 prévoyait une augmentation de 21 % des recettes issues de la TPS de 2015-2016 à 2020-2021, malgré le taux de TPS fédéral maintenu à 5 %. Le montant de la TPS que perçoit maintenant le gouvernement libéral fédéral grâce aux taxes sur le carbone, pour l'année 2017-2018, est de 65 millions de dollars pour l'Alberta et de 65 millions de dollars pour la Colombie-Britannique. Pour 2018-2019, on parle de 140 millions de dollars pour l'Alberta et de 110 millions de dollars pour la Colombie-Britannique. Cet exemple ne concerne que deux provinces. Imaginons les montants perçus partout ailleurs au Canada. Ce sont des milliers de dollars supplémentaires enlevés injustement aux Canadiens au moyen de cette double taxation.
À mi-chemin de son mandat, le bilan libéral est pitoyable. Un rapport de l'Institut Fraser a révélé que 81 % des familles de la classe moyenne payaient plus d'impôt sous les libéraux. On parle de familles qui paient en moyenne 840 dollars de plus par année. Ce n'est pas rien.
Les hausses d'impôt des libéraux nuisent aux familles et aux entrepreneurs canadiens. Je pense à l'élimination de la Prestation universelle pour la garde d'enfants, des crédits d'impôt pour la condition physique et les activités artistiques des enfants et des crédits d'impôt pour l'enseignement postsecondaire et les manuels, ainsi qu'au fractionnement du revenu des familles.
En ce qui concerne les entreprises, nos pressions en tant qu'opposition officielle ont fait en sorte que les petites entreprises paieront moins d'impôt, tel que prévu dans le plan conservateur.
Les libéraux ont aussi réduit de moitié le plafond de cotisation aux CELI, éliminé le crédit d'impôt pour le transport en commun, ajouté une nouvelle taxe sur Uber et augmenté les taxes sur la bière, le vin et les spiritueux.
Ils ont ensuite tenté d'imposer les prestations d'assurance-maladie et dentaire ainsi que les rabais pour employés.
Maintenant, le , avec hypocrisie, demande aux Canadiens de la classe moyenne de payer plus pour ses dépenses effrénées, alors que sa fortune familiale reste intacte. C'est honteux.
Le premier ministre manque à son devoir et gaspille les dollars d'impôt durement gagnés des Canadiens. Jusqu'à présent, ces hausses d'impôt faramineuses lui ont surtout servi à se payer des vacances luxueuses sur des îles tropicales aux frais des contribuables et à financer une belle couverture pour le livre imprimé du dernier budget des libéraux.
Ceux qui croient encore qu'il n'augmentera pas les impôts des Canadiens, quand ils osent encore en parler, se font de plus en plus rares. Le Canada n'a pas le luxe de se payer une autre gouvernance libérale. Ce premier ministre ne mérite pas un autre mandat, car il a déjà trahi à tant de reprises la confiance précieuse que plusieurs Canadiens lui ont accordée.
L'an prochain, tous mes collègues d'en face auront l'occasion de fumer de la marijuana, mais je peux dire qu'ils n'arriveront pas à nous geler les idées, de ce côté-ci de la Chambre. Les conservateurs sont forts, solides, lucides et déterminés. Jour après jour, nous allons faire ce que ce premier ministre et le gouvernement libéral ne savent pas faire, c'est-à-dire travailler avec acharnement dans l'intérêt de tous les Canadiens pour bâtir un pays fort, stable et prospère.