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Monsieur le Président, c'est évidemment avec un peu de tristesse que je prends la parole ce soir pour parler d'une décision qui aura une incidence sur de nombreuses familles d'Oshawa. Ces familles souhaitent que leurs enfants aient un avenir meilleur, et les gens touchés voient leur vie être chambardée par l'annonce faite aujourd'hui.
Nous avons tous dit à quel point nous sommes attristés et préoccupés par l'annonce faite cette nuit par GM et confirmée ce matin. L'entreprise va fermer un certain nombre d'usines en Amérique du Nord et une autre en Corée. Le secteur des pièces automobiles et l'industrie manufacturière me tiennent à coeur.
La semaine dernière, dans ma circonscription, j'ai passé beaucoup de temps à discuter avec le président-directeur général de Martinrea, Rob Wildeboer. Nous avons visité les installations pétrolières dans ma circonscription, qui procurent de bons emplois à environ 550 membres de la classe moyenne. En discutant avec certains de ces travailleurs, je pouvais juste imaginer ce que les gens d'Oshawa ont pu éprouver en apprenant que leur emploi serait probablement éliminé d'ici quelques mois. Je compatis avec eux. C'est une nouvelle dévastatrice, et il faut toujours réfléchir à cela.
Sous la direction du , le gouvernement a ardemment défendu l'industrie de l'automobile. L'année dernière, il est venu dans ma circonscription et a visité une usine de fabrication de pièces automobiles appartenant au Woodbridge Group. Nous avons passé un peu de temps à parler à des employés. On pouvait voir la diversité emblématique du Canada et la fierté avec laquelle les employés font leur travail, à l'instar de la fierté dont les travailleurs de l'usine d'Oshawa ont fait preuve tous les jours au cours des 100 dernières années.
Pendant le temps que j'ai couvert le secteur de l'automobile, d'abord pour une agence de cotation et ensuite à un comptoir des obligations, l'usine d'Oshawa était considérée, année après année, comme l'une des usines les plus efficaces et fabriquant des produits de la plus haute qualité. Chaque année, J.D. Power publie un classement des usines et celle d'Oshawa finissait toujours en tête de liste. Malheureusement, nous savons que certains de leurs produits ont récemment été retirés d'Oshawa, ce que nous appelons la « cadence des produits », et que les volumes de production ont diminué au fil des ans. J'étais très conscient de ces changements.
Cependant, l'entretien que j'ai eu la semaine dernière avec le directeur général de Martinrea m'a confirmé qu'il y a un avenir pour l'industrie automobile au Canada, et que le gouvernement fournit les bonnes politiques, le bon soutien et le bon environnement réglementaire pour atteindre cet objectif. Rob a fait l'éloge de notre équipe de négociations de l'Accord États-Unis—Mexique—Canada, conclu récemment. Il a travaillé très étroitement avec l'équipe, et il a louangé la ministre des Affaires étrangères pour le travail de l'équipe. C'est une chose que je garde et dont je suis très fier. J'ai passé plusieurs heures avec lui et son équipe d'Alfield, qui approvisionne l'usine de General Motors à Ingersoll, en Ontario. En fait, ma femme et moi conduisons un Chevrolet Equinox, et c'est à cette usine que notre véhicule a été fabriqué. Je suis fier de conduire un véhicule d'une telle qualité.
Comme je l'ai dit, depuis 2015, le gouvernement est inébranlable dans son soutien à l'égard de l'industrie automobile. Un certain nombre de députés en ont parlé aujourd'hui, et j'aimerais souligner encore que le gouvernement a investi 389 millions de dollars, attirant 4,1 milliards d'investissements dans le secteur, ce qui a entraîné un investissement total de 5,6 milliards de dollars. Notre stratégie se poursuit dans ce sens.
Il faut comprendre que le secteur de l'automobile est en pleine transformation, comme bon nombre d'industries. Nous devons donc adopter une politique qui visera à progresser dans la chaîne de valeur, qu'il soit question de véhicules électriques ou autonomes. Soulignons aussi que le gouvernement répond présent et investit dans la formation professionnelle. L'usine GM de Markham embauche littéralement des centaines d'ingénieurs.
Plus tôt aujourd'hui, j'ai eu la chance d'intervenir à propos d'une autre mesure, le projet de loi . J'ai mentionné que les Canadiens sont des gens audacieux et rigoureux, et ils en attendent autant de leur gouvernement. Ils s'attendent à un gouvernement audacieux, rigoureux et décidé. S'il y a une chose que j'ai apprise depuis que je suis ici, c'est que ces employés peuvent compter sur le gouvernement; ils peuvent en être assurés. L'industrie de l'automobile pourra compter sur nous.
Quand je couvrais le secteur de l'automobile, j'ai eu la chance d'aller voir les usines de BMW à Munich à et Würzburg, de même que celles de Volkswagen. Je suis aussi allé en Asie et, évidemment, à Detroit. C'était les trois grands du domaine, à l'époque. Les choses ont changé depuis. DaimlerChrysler est devenue FCA, et il y a Ford et General Motors.
L'industrie a beaucoup changé. La crise de 2008-2009 nous a appris que nous devions collaborer. Le gouvernement provincial a travaillé avec le gouvernement fédéral — deux gouvernements d'allégeances différentes — pour sauver ces emplois, la chaîne d'approvisionnement, ce qui s'est avéré être la bonne décision.
Aujourd'hui, le gouvernement continue d'assurer des investissements clés et un environnement réglementaire favorable pour le secteur manufacturier de l'Ontario et de l'ensemble du Canada.
La stratégie du gouvernement est de tirer partie d'un large éventail de politiques visant à soutenir l'innovation, à améliorer la compétitivité du secteur manufacturier et à garantir des investissements grâce à une approche globale, notamment un soutien des programmes d'innovation visant les véhicules automobiles comme le Programme d'aide à la recherche industrielle, des incitatifs fiscaux par l'entremise du crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental, et une déduction pour amortissement accéléré pour le secteur manufacturier.
J'aimerais en parler, car nous avons présenté l'énoncé économique de l'automne 2018 la semaine dernière. Je suis un député favorable aux entreprises. Ma circonscription est très entrepreneuriale et compte un certain nombre de sièges sociaux. Magna n'est pas très loin. Martinrea est à environ un kilomètre de mon bureau de circonscription. Quelques-uns des plus grands entrepreneurs du pays vivent et travaillent dans ma circonscription. Ils y emploient aussi des dizaines de milliers de Canadiens, ainsi que dans tout l'Amérique du Nord.
J'étais très heureux de voir que le gouvernement a instauré une déduction pour amortissement accéléré, l'incitatif annuel pour les investisseurs.
Nous nous sommes engagés à offrir des formations professionnelles et à faire en sorte que tous les Canadiens aient une carrière et développent leur plein potentiel. Nous allons le faire avec les employés d'Oshawa et nous allons assurer à leur famille un avenir meilleur.
Les transitions sont difficiles. J'ai grandi dans une ville du Nord de la Colombie-Britannique qui ne comptait qu'une industrie ou deux. Mon père travaillait dans une usine de pâte à papier. Juste avant son départ à la retraite, l'usine a fermé ses portes et a fait faillite. Il s'agissait de Redpath Industries, qui n'existe plus aujourd'hui.
Je sais personnellement ce que traversent certaines familles ce soir et ce qu'elles vivront au cours des prochains mois. Les transitions sont des moments difficiles, parce qu'il faut répondre à bien des questions et payer les factures.
Le gouvernement est là. Nous avons un excellent et un qui connaît le secteur. Il s'est rendu récemment dans les installations de FCA à Windsor. Comme je l'ai mentionné, il est venu dans mon humble circonscription, Vaughan—Woodbridge, et il a rencontré les gens formidables qui travaillent pour Woodbridge Group, une usine qui a ouvert ses portes juste avant la Grande Dépression. L'histoire de cette usine est extraordinaire.
Je crois à ce secteur depuis longtemps. J'ai côtoyé et rencontré nombre de leaders de l'industrie, y compris des PDG et des trésoriers. Je me souviens encore des conversations que j'ai eues au sujet de l'excellence de l'industrie au Canada, de notre main-d'oeuvre hautement qualifiée, de la qualité de notre chaîne d'approvisionnement, des outilleurs-ajusteurs du Sud-Ouest de l'Ontario et du centre de Toronto. Nous ne devons pas oublier cela.
Nous pouvons penser à d'autres industries dans le monde qui ont subi des transformations semblables, notamment l'industrie de l'acier à Pittsburgh ou les industries de Cleveland, qui employaient des dizaines de milliers de personnes. Elles ont dû s'adapter et se transformer. C'est aussi le cas de ce secteur, dans une certaine mesure.
Nous devons être des chefs de file, et le gouvernement s'y emploie en investissant dans la formation professionnelle, en faisant d'autres investissements et en créant des partenariats dans le domaine des véhicules autonomes. Nous avons obtenu du succès avec Honda, Toyota, Ford, d'autres équipementiers, ainsi qu'avec General Motors, notamment à son usine d'Ingersoll et dans ses autres installations. Nous allons continuer dans cette voie.
Pour ce qui est de l'usine d'Oshawa, nous allons soutenir les employés. Nous allons faire tout ce que nous pouvons. Nous allons examiner toutes les options. Ces gens sont qualifiés et talentueux. Ils ont de l'avenir. Nous prenons les mesures qui s'imposent afin d'assurer la vitalité du secteur manufacturier du Canada, en particulier dans les domaines à haute valeur ajoutée. C'est ainsi que nous voyons la situation.
C'est ce que je constate tous les jours, lorsque je parle à des intervenants de ma circonscription, qu'il s'agisse de Vision, de Vision Products, de Martinrea ou de Kisko. Je pourrais en nommer une vingtaine ou une trentaine qui sont établis dans ma circonscription, qui font un excellent travail et qui sont fiers d'être canadiens et de continuer d'investir au Canada.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec l'excellente députée d'.
Comme bon nombre de mes collègues et comme les milliers d'employés et de retraités de General Motors, j'ai été atterré d'apprendre aujourd'hui que l'usine d'Oshawa fermera ses portes.
Comme nous le savons désormais tous, la société General Motors a confirmé aujourd'hui que, dans le cadre d'un vaste plan mondial de restructuration, elle cessera ses activités à l'usine d'assemblage d'Oshawa à la fin de 2019. Cette fermeture mettra fin à une longue et fière tradition pour la ville d'Oshawa, qui accueille GM depuis des dizaines d'années. Pour plus de 2 500 travailleurs et leur famille, Noël sera à des lieues de ce qu'ils imaginaient il y a à peine quelques jours.
Cela dit, les enjeux dépassent largement les 2 500 emplois qui s'envoleront en fumée. La fermeture de cette usine d'assemblage soustraira 1 milliard de dollars au PIB et se répercutera sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Ce sont donc des dizaines de milliers d'emplois qui sont en péril: les chauffeurs de camion, les employés des restaurants et des commerces de détail, les ouvriers des fabricants de pièces, et j'en passe.
N'oublions pas non plus les 37 000 retraités et plus de GM, qui ont passé des décennies à l'usine d'Oshawa et qui en ont fait l'usine d'assemblage la plus productive et la plus polyvalente du monde. Ils ont été nombreux aujourd'hui à appeler à mon bureau de Lindsay pour me dire qu'ils craignent, avec raison, pour leurs vieux jours.
En 2009, l'industrie automobile a traversé une crise en particulier. General Motors était au bord de la faillite. Les contribuables canadiens sont intervenus et ils ont fait le nécessaire pour que l'industrie automobile se porte bien et qu'elle poursuive ses activités dans le Sud de l'Ontario.
Les employés de GM sont intervenus et ils ont fait ce qu'ils devaient faire pour que les fonds publics ne soient pas gaspillés. Les employés de GM à Oshawa ont travaillé d'arrache-pied et ils ont intensifié leurs efforts. Ils ont fait de leur mieux et, par conséquent, ils ont obtenu les meilleurs taux de productivité de toutes les usines GM au monde.
Qu'en est-il du prêt de fonds publics de 2009? Aujourd'hui, la CBC a indiqué que le a discrètement effacé une dette en mars dernier, ce qui ouvre la voie à des spéculations selon lesquelles c'est l'industrie automobile qui aurait peut-être bénéficié de ce cadeau.
Nous avertissons le gouvernement depuis des années que les investisseurs fuient le Canada pour investir dans des pays plus favorables aux entreprises. Cette situation s'est envenimée dans le secteur de l'énergie au cours de la dernière année. C'est avec incrédulité que nous avons regardé le gouvernement libéral détruire l'industrie pétrolière et gazière de l'Alberta. Le a créé un environnement toxique pour l'exploitation des ressources au Canada en augmentant le fardeau fiscal et en créant de nouvelles règles au moment précis où d'autres pays ont fait l'inverse. Ces mesures ont fait perdre des milliards de dollars d'investissements dans le secteur pétrolier et gazier et des milliers d'emplois au Canada. Nous sommes aux prises avec une incertitude commerciale et des droits de douane sur l'acier et l'aluminium qui paralysent le secteur.
Le directeur parlementaire du budget a découvert que la taxe sur le carbone des libéraux va donner un coup de frein de 10 milliards de dollars à l'économie canadienne d'ici 2022, tandis que d'autres estimations prévoient que le coût de cette taxe pourrait atteindre pas moins de 35 milliards de dollars par année.
N'oublions pas que le déficit de cette année est trois fois plus élevé que ce que le avait prévu, et que ce dernier a ajouté 60 milliards de dollars à la dette. L'année prochaine, le déficit sera encore plus élevé. Les libéraux n'ont aucun plan pour renouer avec l'équilibre budgétaire, et, comme tout le monde le sait, plus de dettes aujourd'hui se traduisent par un alourdissement du fardeau fiscal demain, voire une réduction des services.
En raison des emprunts irresponsables du , l'année dernière, les libéraux ont consacré 23 milliards de dollars au service de la dette nationale seulement. Selon le directeur parlementaire du budget, d'ici 2023, ce montant atteindra 37 milliards de dollars, ce qui représente une augmentation de 60 %. À ce stade-là, les libéraux paieront plus d'intérêts sur la dette que nous payons actuellement de transferts en santé.
Pas plus tard que la semaine, dernière, le a présenté aux Canadiens une mise à jour économique d'automne qui brossait un tableau idyllique de l'économie du Canada. En dépit de la dette et des déficits croissants, du taux d'inflation et des taux d'intérêt à la hausse, des milliards de dollars d'investissements perdus dans les secteurs de l'énergie et des ressources ainsi que d'une crise qui persiste dans le secteur des ressources, sans qu'il y ait de plan pour nous en sortir, le premier ministre a insisté pour dire que tout va bien. Nous connaissons la suite. Quelques jours après seulement, nous apprenons cette fermeture.
J'ai été très critique jusqu'à maintenant, mais les députés doivent comprendre que je suis tout à fait excédé. Je représente une partie de Durham-Nord. Comme nous le savons tous, la ville d'Oshawa est située dans la région de Durham. Donc, dans ma circonscription, il y a beaucoup de gens qui travaillent à l'usine GM et de retraités de GM.
Qui plus est, nous avons tous vu la même chose arriver à la General Electric, à Peterborough. Un grand nombre des travailleurs de cette entreprise habitaient dans ma circonscription, Haliburton—Kawartha Lakes—Brock. Ils ont perdu leur emploi lorsque le gouvernement fédéral a laissé tomber Énergie Est. L'entreprise avait un contrat pour fabriquer des moteurs pour ce pipeline. Ce fut la goutte qui a fait déborder le vase. L'usine a fermé après l'annonce de cette nouvelle. Nous voyons maintenant la même chose se reproduire. Toutefois, je dois me rappeler que nous sommes ici pour trouver des solutions. Nous le devons aux travailleurs de General Motors et à leurs familles de ne pas jeter l'éponge le premier jour.
Depuis des décennies, les travailleurs de GM contribuent à l'économie du Sud de l'Ontario et ils participent à la vie de leur collectivité en tant qu'entraîneurs, pompiers volontaires, bénévoles dans leur quartier et ainsi de suite. Comme je l'ai dit, c'est la réalité dans les municipalités des cantons de Brock, de Cavan Monaghan et de Kawartha Lakes. Maintenant plus que jamais, il faut s'atteler à trouver des façons de remettre sur pied les personnes touchées.
Comme on l'a dit, nous ne sommes pas encore prêts à lancer la serviette parce que nous savons que si nous ne défendons pas les emplois aujourd'hui, ils ne reviendront pas demain. Ainsi, nous devons travailler à rendre le Canada plus attrayant pour les investisseurs afin d'en faire un endroit accueillant pour les entreprises au profit des générations futures. Comme moi, bien des gens de ma circonscription savent que le gouvernement peut en faire beaucoup plus pour améliorer le climat des affaires au Canada. Je le répète: je ne suis pas encore prêt à jeter la serviette.
Dans son communiqué, General Motors a indiqué que l'usine pourrait être modernisée. Je demeure optimiste et je pense que c'est l'occasion dont nous avions besoin pour intervenir avant qu'il soit trop tard. J'invite donc le gouvernement à étudier toutes les solutions possibles pour sauver ces emplois.
Dans son annonce, l'entreprise indique vouloir transformer ses activités pour mettre davantage l'accent sur les véhicules électriques et les véhicules autonomes au cours des deux prochaines années. Je pense que tout le monde conviendra que c'est une bonne chose. Les Canadiens sont en tête de palmarès dans le monde sur le plan des technologies vertes. Si GM veut recadrer ses activités et consacrer des ressources aux véhicules autonomes et aux véhicules sans émissions, merveilleux. Fabriquons-les ici, par contre.
Il y aurait peut-être possibilité que le gouvernement aide à l'établissement d'un partenariat entre GM et nos entreprises de technologies vertes. Nous avons des centres d'excellence pour d'autres secteurs. Ce sont des lieux de convergence, d'exploration, de discussion et d'idées. Avec les bons investissements, on pourrait créer un centre des technologies automobiles vertes et travailler avec GM et d'autres constructeurs automobiles que le projet intéresse pour les aider à atteindre leurs objectifs commerciaux, protéger l'environnement et créer des emplois et des richesses pour les Canadiens. C'est une possibilité. Il va sans dire qu'il y en a bien d'autres et elles ont été présentées ce soir pendant ce débat d'urgence. J'invite le gouvernement à prendre note de certaines de ces propositions et à les étudier, à ne pas renoncer en ce qui concerne Ottawa.
Comme nous le savons tous, les travailleurs de GM savent faire preuve de résilience et ils le feront de nouveau cette fois-ci. En tant que parlementaires, nous devons être solidaires et nous assurer de tout essayer avant de jeter l'éponge. Je pense que nous sommes tous d'avis qu'il y a un avenir pour la construction automobile au Canada. C'est pour cette raison que les conservateurs ont demandé ce débat d'urgence, pour discuter des mesures que le gouvernement libéral adoptera dans l'immédiat en réaction à la perte d'un nombre d'emplois considérable causée par la fermeture de l'usine d'Oshawa.
Les conservateurs et les Canadiens ont défendu les intérêts des travailleurs de GM en 2009 et nous allons les défendre encore une fois.
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Monsieur le Président, comme j'aimerais pouvoir donner de l'espoir à tous. Je viens de la ville de St. Thomas où, le 23 janvier 2006, jour des élections fédérales, la société Ford annonçait qu'elle réduisait le nombre de ses quarts de travail à un. Le 14 octobre 2008, aux élections fédérales suivantes, les dirigeants de l'usine de montage de camions Sterling annonçaient qu'elle allait fermer. Je viens donc d'une ville et d'une région qui connaît bien les répercussions économiques de ce genre de situation et c'est ce dont je vais parler. Il faut espérer, mais il faut aussi regarder les choses en face. Le débat de ce soir ne sera pas facile. J'ai déjà vu de nombreuses familles vivre cette situation.
Comme je le souligne toujours dans mes interventions à la Chambre, j'ai été fière d'être l'adjointe de Joe Preston, qui a été député de 2004 à 2015. Cela m'a donné l'occasion de côtoyer de nombreuses personnes qui ont travaillé dans les usines de Ford et des camions Sterling. Ce n'était pas une période facile. Des gens venaient nous voir pour nous dire qu'ils avaient perdu leur emploi. Ils rejetaient habituellement la faute sur le gouvernement, ce que je comprenais puisque, après tout, le gouvernement a un certain rôle à jouer. Lorsqu'on parle de compétitivité et de droits de douane, tout cela fait partie des pièces du casse-tête. Il ne faut pas l'oublier.
En 2006, lorsque ces fermetures ont été annoncées, ce fut une journée très éprouvante.
En 1967, la société Ford s'est installée à St. Thomas. Les jeunes pouvaient y trouver un emploi formidablement bien payé dès leur sortie de l'école secondaire. Ils pouvaient payer leurs cours au collège et à l'université juste en travaillant à cette usine pendant l'été. Ils pouvaient faire des quarts de travail de 12 heures les vendredis et samedis et payer ainsi leurs études collégiales et universitaires. Il y avait beaucoup de possibilités pour les gens, mais toutes ces possibilités se sont envolées quand Ford a fermé son usine.
La même chose s'est produite dans le cas de l'usine de camions Sterling. En 2008, elle a annoncé qu'elle déménageait. Comme je l'ai dit, c'était le jour de l'élection fédérale. Joe et moi avions l'impression que cela nous arrivait toujours lorsque nous travaillions à ces élections fédérales. Nous ignorions ce qui allait se produire. En 2011 et en 2015, lorsque les élections n'ont été accompagnées d'aucune annonce accablante, nous étions très heureux.
Nous devons reconnaître que la nouvelle entraînera plus que 2 800 pertes d'emploi. Les emplois secondaires et tertiaires sont vraiment importants. On parle de beaucoup plus que les 2 500 employés syndiqués et les 300 employés non syndiqués qui travaillent à l'usine. Voilà pourquoi je veux parler des difficultés que nous avons vécues à St. Thomas également.
Le jour où l'usine de Ford a fermé ses portes à St. Thomas, on pouvait lire dans le Financial Post: « Ce qui aggrave la situation, c'est que des fournisseurs de Ford dans la région, dont Lear Seating, ont également annoncé qu'ils fermaient leurs portes en raison de la fermeture de l'usine. »
Un emploi sur quatre à St. Thomas demeure lié au secteur manufacturier, dont beaucoup à la fabrication de pièces automobiles. Cette année-là, nous avons perdu Lear et Schulman. Schulman ne faisait pas dans la fabrication comme telle, mais produisait les plastiques qui servaient à fabriquer les volants de direction. Les travailleurs de la cafétéria, qui préparaient plus de 4 000 repas par jour, ont perdu leur emploi. C'était de bons emplois et les gens savaient qu'ils pouvaient aller travailler et être rémunérés, mais nous les avons perdus. Un autre gros morceau de notre industrie qui a été vraiment touché est Auto Holloway. Je me souviens que, quand j'allais à l'école, beaucoup de mes collègues de classe avaient des parents qui travaillaient chez Auto Holloway. C'était des emplois bien rémunérés. Mon frère y a travaillé. Puis, lorsque Ford est partie, cet emploi est disparu également.
On ne parle pas seulement des voitures finies, prêtes à être vendues. On parle aussi des pneus, des moteurs et de toutes les pièces qui doivent être acheminées par train — par le CN et le CP — ou par camion sur l'une des autoroutes de la série 400. Nous devrons mettre une croix sur ces emplois-là aussi. Alors quand nous pleurons les quelque 2 800 emplois de l'usine d'Oshawa, nous devons aussi penser à toutes les répercussions que cette annonce aura sur la région.
Le gouvernement doit absolument agir. J'espère seulement que les libéraux profiteront du débat d'urgence de ce soir pour saisir la balle au bond et tendre la main aux partis qui l'ont proposé. Au lieu de parler seulement d'assurance-emploi, songeons à ce que nous pouvons faire pour la suite des choses. Par définition, l'assurance-emploi est temporaire. Service Canada créera évidemment des bureaux spéciaux pour venir en aide aux travailleurs touchés, mais on ne doit pas perdre de vue qu'il s'agit d'une solution à court terme. L'assurance-emploi permet seulement de voir au plus pressé.
Voilà pourquoi j'encourage sincèrement le gouvernement à voir ce qui peut être fait pour convaincre GM de demeurer à Oshawa et pour maintenir les emplois de ces gens, ou à tout le moins pour que d'autres emplois reviennent dans la région.
La ville de St. Thomas est située dans le comté d'Elgin, et pour le calcul du taux de chômage, elle est regroupée avec London. Pendant la dernière récession mondiale, nous avons toutefois pu faire deux calculs distincts. Dans le comté d'Elgin et à St. Thomas, le taux de chômage se situait alors à environ 15 %. La pauvreté a fait son nid au fur et à mesure que les gens perdaient leur emploi et leur maison.
J'ai côtoyé bon nombre de ces travailleurs et j'ai vu mon lot de parents en pleurs. Cette année-là, les gens de mon bureau et moi avons acheté des cadeaux de Noël aux gens que nous avions rencontrés. C'est exactement ce que vivent les travailleurs d'Oshawa aujourd'hui, ou en tout cas c'est ce qui les attend l'année prochaine. Le gouvernement doit absolument être à l'écoute et se demander ce qu'il peut faire pour eux.
Personnellement, j'ai toujours été convaincue que la tâche du gouvernement consiste à préparer le terrain et à créer les conditions pour que des débouchés s'offrent aux entreprises et pour qu'elles soient concurrentielles. C'est absolument essentiel. Pourtant, les conservateurs ont aujourd'hui l'impression que la compétitivité des entreprises canadiennes n'est plus qu'un vague souvenir.
Nous devons aussi tenir compte des effets des droits de douane sur de nombreuses entreprises du pays. Sans oublier les cotisations au Régime de pensions du Canada et tous les nouveaux coûts que les entreprises doivent assumer. Nous en voyons d'ailleurs les effets aux quatre coins du pays. J'espère sincèrement que le gouvernement est conscient que, tant qu'il ne changera pas d'attitude, nous pourrions assister à d'autres fermetures du genre. Il faut être à l'affût.
Parlons aussi des ouvriers et des personnes de talent qui ont travaillé là. Il a notamment été question ce soir des véhicules qui ont été produits là-bas. Je suis d'ailleurs persuadée que bon nombre de mes collègues ici présents et des Canadiens qui regardent le débat, en ce lundi soir à 21 h 55, se souviennent du Crown Victoria. C'est sur lui que la plupart des corps policiers du Canada ont jeté leur dévolu. Pendant de nombreuses années, les habitants de St. Thomas ont pu dire « c'est ma voiture » chaque fois qu'ils voyaient passer un Crown Victoria, parce que c'est à St. Thomas, en Ontario, que ce véhicule était assemblé.
J'ai l'impression que c'est exactement ainsi que se sentent les travailleurs d'Oshawa. Ils sont extrêmement fiers de leur travail, mais aujourd'hui, comme le disait le député de , c'est aux familles et aux enfants touchés que nous devons penser.
J'aimerais revenir à une autre conversation que j'ai eue. On tenait beaucoup de tables rondes, il fut un temps. C'était toujours au sujet du secteur secondaire. Je répète que la fabrication représente un emploi sur quatre dans la ville de St. Thomas. L'une des déclarations les plus mémorables faites par une des entreprises a été qu'elle déménagerait le jour même si elle le pouvait, mais elle ne le pouvait pas parce que ses installations se trouvaient ici.
Le propriétaire de cette entreprise a cité le coût de l'électricité comme étant un des principaux problèmes. C'est un dossier auquel la province travaille fort, et je suis très fière du progrès qu'elle a su faire dans la foulée des échecs du gouvernement précédent.
Il faut également tenir compte des coûts salariaux. Ce sont des facteurs très importants. Je comprends qu'il y a un équilibre à maintenir entre les droits des travailleurs et la famille, mais il faut aussi se pencher sur le travail en entreprise pour assurer un bon niveau de productivité. C'est un équilibre qu'il faut atteindre.
J'ignore si le gouvernement tient suffisamment de consultations pour s'assurer d'être sur la bonne voie en tout temps.
Le dernier message que j'aimerais transmettre est qu'il faut rester positif. Beaucoup de nos travailleurs éprouvent de grandes difficultés. Ils vont se retrouver sans emploi, mais ce n'est pas parce qu'ils ont perdu leur emploi qu'ils n'auront plus d'hypothèque ou de factures à payer. Si leur situation est comme celle du gouvernement, ils auront également des factures de cartes de crédit à payer.
Il y a beaucoup de questions qu'il nous faut aborder. Il faut se doter d'un plan. Je ne prétends pas être la mieux placée pour le dresser, mais nous sommes, en tout, 338 députés à la Chambre des communes; il devrait y avoir assez de bonne volonté dans cette enceinte à l'égard du Canada et de notre économie pour nous permettre d'arriver à mettre sur pied un plan non partisan qui permettrait à ces gens à Oshawa de rester au travail afin que le Canada puisse rester le magnifique pays qu'il est.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Comme beaucoup l'ont déjà dit, la décision de GM, aujourd'hui, est plus que consternante. Selon ce qui a été expliqué, elle s'inscrit dans un plan de restructuration qui s'applique aux activités de l'entreprise aux quatre coins du monde. Quoi qu'il en soit, je ne peux même pas m'imaginer à quel point la situation doit être catastrophique pour les travailleuses et les travailleurs qui se retrouvent ainsi au chômage, de même que pour leur famille respective et les gens de la région.
Même si je représente une circonscription du Québec, où j'habite depuis 30 ans, certaines personnes se rappelleront que j'ai grandi à Niagara. L'usine de General Motors à St. Catharines était un acteur très important de notre écosystème. Des membres de ma parenté y travaillaient, dont un de mes cousins. Nous savions ce qui se passait chez GM et dans l'écosystème. Lorsque le marché ralentissait ou qu'une décision dommageable était prise, nous savions quelles en seraient les ramifications.
Je sais pertinemment que la nouvelle que nous avons apprise aujourd'hui sera lourde de conséquences pour la région environnante, le réseau de fournisseurs qui permettaient à l'usine d'Oshawa de tourner et diverses usines aux États-Unis. Ce n'est pas d'hier que General Motors est établie à Oshawa. Elle s'y trouve depuis un siècle. L'annonce de la fermeture de l'usine fait l'effet d'un véritable coup de poing.
Même si la décision de GM s'inscrit dans le contexte général de son plan de restructuration, qui prévoit la fermeture de nombreuses usines en Amérique du Nord ainsi que de trois autres ailleurs dans le monde, il convient de souligner qu'elle n'a rien à voir avec la qualité de la main-d'oeuvre au Canada. Les travailleurs canadiens de l'automobile, en particulier ceux d'Oshawa, sont en effet réputés dans le monde entier pour leur grande compétence, comme en font foi les prix qu'ils ont remportés.
[Français]
Nous continuerons à collaborer étroitement avec nos homologues provinciaux pour aider les personnes touchées par cette fermeture. Nous sommes déterminés à soutenir les travailleurs et la collectivité d'Oshawa pendant cette période difficile.
[Traduction]
De plus, nous sommes déterminés à venir en aide à ceux qui sont directement touchés par cette fermeture. Le gouvernement versera les prestations auxquelles les employés ont droit, tout en leur offrant la qualité de service qu'ils méritent.
[Français]
Une gamme de services et de programmes de soutien sont présentement disponibles et peuvent être déployés rapidement pour aider les travailleurs susceptibles d'être touchés, par exemple le revenu de l'assurance-emploi ainsi que du counseling, de l'aide à la recherche d'emploi, de la formation et du développement des compétences offerts par les provinces et territoires dans le cadre des ententes de transferts du marché du travail.
Nous continuerons, en tant que gouvernement, à surveiller la situation de près ainsi que les répercussions sur les travailleurs pour nous assurer que les travailleurs touchés reçoivent l'aide dont ils ont besoin pour trouver un nouvel emploi rapidement.
[Traduction]
Le gouvernement comprend que l'industrie de l'automobile représente un élément vital de l'économie canadienne. Plus de 500 000 emplois canadiens dépendent directement ou indirectement du secteur de l'automobile. Le gouvernement comprend l'importance du secteur, et nous avons toujours la ferme intention de voir à ce qu'il demeure innovateur et concurrentiel à l'échelle mondiale.
[Français]
Le soutien accordé par notre gouvernement à l'innovation dans le secteur de l'automobile est un élément essentiel de notre plan visant à stimuler la croissance économique et à créer de meilleures possibilités pour les Canadiens et les Canadiennes.
Pour ce faire, nous nous appuyons sur plusieurs initiatives de politiques clés dont l'objectif est de renforcer le secteur de l'automobile au Canada en soutenant l'innovation et le développement technologique et en créant l'écosystème permettant au Canada d'être un chef de file dans les domaines de la conception et de la fabrication de la voiture de demain.
[Traduction]
Nous avons un plan qui mise sur l'expertise industrielle et technique pour façonner l'avenir de l'industrie. Le Plan pour l'innovation et les compétences permet de positionner le Canada comme un chef de file de l'économie mondiale, avec des engagements visant à favoriser la présence de l'industrie canadienne de l'automobile dans le monde, à favoriser l'innovation numérique et à investir dans les technologies propres.
Le Fonds stratégique pour l'innovation, un programme d'une valeur de 2 milliards de dollars, a offert un financement aux projets novateurs du secteur de l'automobile. Depuis novembre 2015, le gouvernement a investi 389 millions de dollars dans 37 projets entrepris par le secteur canadien de l'automobile, ce qui a permis d'attirer près de 4,1 milliards de dollars en investissements dans ce secteur.
De plus, 23 autres projets ont été annoncés, sans aucune aide fédérale, qui généreront au moins 1,5 milliard de dollars en investissements supplémentaires dans le secteur de l'automobile. Ce sont des investissements liés à la protection de l'environnement.
Par exemple, comme je l'ai dit plus tôt, au début de l'année, nous avons versé 49 millions de dollars afin de créer 1 500 emplois, d'en conserver 8 000 autres et d'aider la société Linamar à lancer, à Guelph, en Ontario, un nouveau centre d'innovation consacré exclusivement à la recherche et au développement. Je suis d'ailleurs assis à côté du député de et je suis honoré d'être à ses côtés ce soir.
En mai, nous avons aussi fourni 110 millions de dollars à Toyota Motor Manufacturing du Canada afin qu'elle maintienne 8 000 emplois à Cambridge, en Ontario, qu'elle en crée 450 de plus et qu'elle offre 1 000 stages coop supplémentaires. Il est là, l'avenir, car cette usine deviendra le plus gros producteur de véhicules hybrides de marque Toyota de toute l'Amérique du Nord.
L'Initiative des supergrappes d'innovation, dont nous avons fait l'annonce plus tôt cette année, investira jusqu'à 950 millions de dollars pour aider les entreprises présentant le plus grand potentiel à dynamiser l'économie et à devenir des moteurs de croissance. Ce nouveau fonds favorise les partenariats intersectoriels d'investissement dans divers secteurs, dont la fabrication de pointe — ce qui se répercute directement sur le secteur ontarien de l'automobile —, les technologies numériques et l'intelligence artificielle, c'est-à-dire tout ce qui composera l'automobile de demain.
Je suis tout à fait d'accord avec la députée de quand elle dit que nous devons encourager les technologies de rupture qui sont le plus susceptibles de renforcer l'économie de demain.
[Français]
Grâce à notre stratégie en matière de compétences mondiales, il est désormais plus facile pour les entreprises de recruter des travailleurs talentueux et hautement qualifiés, ce qui permet d'aider les entreprises canadiennes d'accroître leurs activités et de créer plus d'emplois. La stratégie est dotée d'un financement de 39,4 millions de dollars sur cinq ans à compter de 2017-2018 et de 6,7 millions de dollars par an par la suite.
Nous avons lancé Investir au Canada, une nouvelle organisation consacrée à attirer des investissements mondiaux et à simplifier le processus pour les entreprises voulant faire du Canada leur nouvelle demeure.
[Traduction]
Outre ces politiques, nous continuons aussi de miser sur la fiscalité pour favoriser les investissements. Dans l'énoncé économique de l'automne qu'il a présenté la semaine dernière, mon collègue le propose des changements importants au régime fiscal du pays afin de stimuler les investissements. Je pense par exemple aux amortissements accélérés et à la baisse du taux général d'imposition sur les nouveaux investissements des entreprises, qui passera de 17 à 13,8 %.
Les Canadiens nous ont dit que nous devions rendre les entreprises plus concurrentielles, et c'est ce que nous avons fait.
[Français]
Nous continuerons de travailler de près avec l'industrie, les provinces, les municipalités, les syndicats et tous les intervenants afin de maintenir et de développer la présence du secteur de l'automobile au Canada.
À titre de deuxième secteur manufacturier du pays, le secteur de l'automobile compte 130 900 emplois et il contribue pour 18 milliards de dollars au PIB du Canada. Ce secteur est vital pour notre économie et nous sommes fermement déterminés à le soutenir.
[Traduction]
Alors que la technologie est en train de changer rapidement l'avenir de la mobilité, notamment en la rendant plus branchée et automatique, sans émissions, ainsi qu'axée davantage sur le partage, le gouvernement continue de renforcer les atouts de l'industrie de l'automobile, les capacités de recherche novatrice, l'expertise technologique et les talents. Ensemble, avec une solide chaîne d'approvisionnement composée en grande partie de petites et moyennes entreprises, ces forces contribuent à l'écosystème du secteur de l'automobile, ce qui fait du Canada un endroit de choix pour la conception, le développement et la construction des voitures de l'avenir.
Nous sommes de tout coeur avec les habitants d'Oshawa. Le gouvernement a dit qu'il restera ouvert à tout pour appuyer les travailleurs et la transition qui pourrait avoir lieu et pour continuer d'investir dans l'écosystème du secteur de l'automobile, notamment dans les chaînes d'approvisionnement, non pas seulement à Oshawa, mais partout au Canada.
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Monsieur le Président, comme d'autres l'ont dit avant moi aujourd'hui, la fermeture de l'usine de General Motors à Oshawa est un coup terrible. Comme j'habite une ville, Brampton, qui compte un secteur de l'automobile dynamique — pensons à Fiat Chrysler et aux nombreux fournisseurs comme Magna —, je suis en mesure de comprendre à quel point la nouvelle d'aujourd'hui a pu anéantir les gens d'Oshawa et de partout au Canada.
Je ne saurais trop insister sur notre solidarité envers les travailleurs touchés et leur famille. Nous ne cesserons d'appuyer les travailleurs de l'automobile et de protéger les emplois canadiens. Nous ne ménageons aucun effort en ce sens. Il ne fait aucun doute que le secteur de l'automobile revêt une importance vitale pour l'économie du Canada. En collaboration avec la province, les syndicats et toutes les parties prenantes, nous tâcherons de réduire au minimum les répercussions du plan de restructuration des activités mondiales de General Motors.
GM Canada fait partie des cinq équipementiers automobiles qui exercent des activités au Canada et elle emploie actuellement 8 100 travailleurs, dont environ 2 500 à l'usine de montage d'Oshawa. La société fait partie du paysage d'Oshawa depuis plus de 100 ans. J'ai peine à imaginer ce que la fermeture de l'usine représente pour la population. Le gouvernement a à coeur de soutenir les travailleurs canadiens de l'automobile, car ils jouent un rôle essentiel dans l'économie de notre pays.
L'industrie automobile est l'un des principaux secteurs manufacturiers et l'une des plus grandes industries d'exportation du Canada. Elle offre plus de 130 900 emplois directs en plus de contribuer au PIB du pays à hauteur de 18 milliards de dollars. Le Canada compte un extraordinaire écosystème automobile. Nous avons environ 700 fournisseurs, 40 établissements d'enseignement et une main-d'oeuvre de première classe qui fabrique des produits de grande qualité. La chaîne d'approvisionnement intégrée que nous partageons avec les États-Unis signifie qu'une pièce automobile peut traverser la frontière jusqu'à six fois avant d'être dans un véhicule fini, ce qui témoigne de l'importance et de la vigueur du milieu automobile au Canada.
Le Canada compte également des experts de renommée mondiale qui travaillent dans de nombreux domaines techniques contribuant aux innovations automobiles et à la redéfinition de la voiture de demain. Il y a notamment la cybersécurité, la technologie des piles à combustible et des batteries, les TIC, les capteurs, les matériaux légers et les groupes motopropulseurs de remplacement.
Depuis novembre 2015, le gouvernement a investi 389 millions de dollars dans l'industrie automobile et a obtenu près de 4,1 milliards de dollars en investissements dans le secteur. Il a contribué à un total de 5,6 milliards de dollars d'investissements dans l'industrie automobile. Le récent énoncé économique de l'automne propose de verser 800 millions de dollars supplémentaires sur cinq ans dans le Fonds stratégique pour l'innovation pour accélérer le soutien à l'innovation en entreprise au Canada. Les sommes continueront d'appuyer les investissements innovants au sein du secteur canadien de l'automobile.
L'énoncé économique de l'automne propose également d'accroître la compétitivité du secteur automobile en permettant l'amortissement immédiat de tous les coûts pour la machinerie et l'équipement de fabrication et de transformation de produits. Il introduit des incitatifs à l'investissement accélérés pour appuyer les investissements faits par les entreprises de toutes les tailles et de tous les secteurs de l'économie. Il présente également une stratégie de diversification des exportations, qui vise à accroître les exportations du Canada de 50 % d'ici 2025.
Grâce à un éventail de programmes fédéraux actuels et antérieurs, le gouvernement du Canada a cherché à attirer et à soutenir des investissements commerciaux de haute qualité, à promouvoir le développement technologique, à accélérer la croissance économique et la création d'emplois, ainsi qu'à renforcer et à élargir le rôle des entreprises canadiennes dans les chaînes d'approvisionnement régionales et internationales.
Nous reconnaissons que notre main-d'oeuvre extrêmement compétente est le moteur du succès du secteur de l'automobile, en plus de jouer un rôle de premier plan dans les technologies propres et novatrices. C'est pourquoi le Plan pour l'innovation et les compétences du gouvernement met l'accent sur les particuliers, les technologies et les entreprises afin de faire du Canada un chef de file de l'économie mondiale grâce à des engagements visant à faire croître le secteur de l'automobile au pays. Ce plan vise à aider les Canadiens à acquérir les compétences nécessaires en matière d'économie numérique et à permettre à des employeurs et à des établissements de recherche canadiens de recruter des talents d'envergure mondiale qui accéléreront l'innovation, à contribuer à former la main-d'oeuvre future du Canada et à créer des débouchés pour les Canadiens.
Nous tenons à aider les personnes directement touchées par la décision d'aujourd'hui et nous verserons des prestations aux employés qui y ont droit. Nous continuerons à nous engager activement auprès des travailleurs touchés pour nous assurer que ces derniers et leur famille obtiennent l'aide dont ils ont besoin. Une série de services et de programmes sont actuellement disponibles et peuvent être mis en oeuvre rapidement pour aider les travailleurs. Ils incluent un soutien du revenu par l'intermédiaire de l'assurance-emploi, du counseling, des programmes d'aide à la recherche d'emploi et des programmes de formation et de perfectionnement fournis par les provinces et les territoires au moyen d'ententes de transfert relatives au marché du travail.
La nouvelle d'aujourd'hui est dévastatrice pour l'ensemble du pays, mais nous demeurons résolus à appuyer le secteur de l'automobile.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le débat de ce soir est des plus graves. C'est bien plus qu'une conversation au sujet d'une fermeture d'usine. C'est une situation dont les répercussions touchent non seulement les employés et leur famille, mais d'innombrables acteurs dans la communauté au complet. C'est une question qui touche des fournisseurs ainsi que les travailleurs de l'ensemble du pays qui se disent, à raison, que si une telle chose peut arriver à un secteur aussi solide que celui de l'automobile — qui représente l'un des piliers de l'économie canadienne depuis 1908 et auquel les gouvernements ont accordé beaucoup d'attention au fil des années —, cela peut manifestement arriver à n'importe quel autre secteur de l'économie canadienne.
C'est pourquoi j'ai l'assurance de parler au nom de tous les Canadiens lorsque je dis que nous sommes de tout coeur avec les familles qui se réunissent ce soir pour discuter de leurs perspectives d'avenir après les pertes d'emploi; avec les retraités de GM qui craignent qu'on leur réserve peut-être le même sort que les retraités d'autres entreprises à avoir quitté le pays, comme Sears, et qui se demandent si leur retraite est assurée; ainsi qu'avec les fournisseurs, qui se demandent quel impact la fermeture de l'usine de GM aura sur leur secteur. À tous ceux qui sont touchés, directement ou indirectement, par l'annonce d'aujourd'hui, je dis que nous n'avons pas encore dit notre dernier mot, que nous avons du travail à faire et que nous devons effectivement exiger des comptes du gouvernement pour le rôle qu'il a joué et qu'il entend jouer dans le dossier afin de nous donner les chances de réussir à l'avenir.
Pour arriver à une solution et trouver une façon d'avancer, nous devons porter un regard critique sur la situation dans laquelle nous nous trouvons, sur le rôle qu'a joué le gouvernement dans celle-ci et sur les mesures que ce dernier pourrait prendre. Le gouvernement actuel soutient que GM met à pied des tas d'employés au sud de la frontière, que cela ne concerne pas uniquement le Canada, qu'il s'agit d'une décision stratégique de la part de GM et que le Canada n'a pas vraiment à intervenir dans les plans de restructuration de l'entreprise, puisque les affaires sont les affaires et que c'est le genre de décisions que les grandes entreprises prennent.
J'ai déjà travaillé pour deux multinationales, IBM et Bombardier. Affirmer que le Canada n'a pas joué un rôle dans les décisions que GM a prises relève d'une naïveté et d'une ignorance crasses. Les multinationales prennent chaque jour des décisions à propos des endroits où elles vont investir. Le processus qui mène à ces décisions est presque aussi compétitif à l'interne qu'il l'est à l'externe à l'égard des entreprises concurrentes. Les multinationales examinent les modalités propres à chaque pays avant de décider si elles vont continuer à y investir. Donc oui, les fondements économiques du Canada sont un facteur clé dans la décision de GM de continuer ses opérations ici, et c'est la même chose aux États-Unis, en Europe et ailleurs. Dire que ce que fait le gouvernement actuel n'a aucune incidence, c'est faire preuve d'une grande ignorance.
La semaine dernière, le a dit que l'économie canadienne est au beau fixe, qu'elle est solide et concurrentielle et que les choses s'en vont dans la direction souhaitée. Je dirais que la décision de GM est l'expression d'une méfiance énorme à l'égard de notre économie.
Voyons pourquoi. Quels facteurs ont éventuellement pesé sur la décision de GM?
Primo, il y a l'Accord États-Unis—Mexique—Canada qui vient d'être négocié. Dans cet accord, le Canada a évité que les véhicules automobiles soient soumis à des droits de douane, c'est vrai, mais pas tout à fait. Aucuns droits ne seront imposés, mais jusqu'à un certain point. Autrement dit, le potentiel de croissance de l'industrie automobile au Canada est plafonné. C'est du jamais vu. L'industrie automobile investit des sommes considérables dans ses activités. Or, pourquoi une entreprise investirait-elle des sommes considérables dans ses activités futures si elle sait dès le départ que ses profits ne pourront jamais dépasser un certain seuil? Elle choisira plutôt de se relocaliser là où elle pourra investir le même montant sans que ses profits soient plafonnés. Après tout, pourquoi prendre le risque que l'obligation de payer des droits de douane plombe sa croissance? Voilà pour le premier point.
Secundo, il y a la structure fiscale du Canada. En campagne électorale, en 2015, les libéraux avaient promis de transformer radicalement et de même refondre la structure fiscale, sachant que pour que le Canada soit une destination intéressante pour les multinationales, y compris celles qui y sont déjà établies, il faut proposer une structure fiscale concurrentielle. Pourtant, ce n'est pas ce qu'ils ont fait. La structure fiscale du Canada en fait une destination moins attrayante que d'autres pays, y compris des pays comparables. Voilà pour le deuxième point.
Outre le plafond inscrit dans l'accord et la structure fiscale du Canada, il y a, tertio, les droits justifiés par la sécurité nationale. La nous a ouvertement dit qu'il faut nager en plein délire pour considérer le Canada comme une menace pour la sécurité nationale. Aucune personne saine d'esprit n'y verra une menace pour la sécurité nationale; pourtant, les Étatsuniens ont invoqué ce motif pour justifier l'imposition de droits de douane qui ont eu un effet dévastateur sur l'industrie canadienne de l'acier et de l'aluminium tout en compromettant sa position concurrentielle. L'industrie automobile fait aussi les frais de cette mesure.
Voilà les éléments fondamentaux dont l'industrie tient compte lorsqu'elle décide d'investir ou non au Canada. Cela ne se limite pas à l'industrie automobile, loin de là. Il ne s'agit ici que du début d'une tendance terrifiante. Bombardier Aéronautique a annoncé le licenciement de 3 000 employés. C'est beaucoup. Ce n'est qu'un exemple parmi une très longue liste de fabricants canadiens qui, à cause des mesures prises par le gouvernement, ne considèrent plus le Canada concurrentiel.
Il ne faut pas se leurrer. Les gestes posés par le gouvernement comptent. Ils déterminent si les éléments fondamentaux de la compétitivité de ce pays sont en mesure d'y attirer et d'y retenir les industries manufacturières.
Où cela nous mène-t-il? Le gouvernement n'a pas établi les conditions essentielles au maintien de la compétitivité du Canada. Voilà pourquoi les emplois du secteur manufacturier et les investisseurs étrangers quittent le pays. De ce côté-ci de la Chambre, nous ne faisons pas dans les clips sonores de 10 secondes. Nous ne gaspillons pas d'argent dans des projets sans en évaluer les résultats mesurables. Nous comprenons qu'il faut restructurer les éléments fondamentaux de l'économie, afin de pouvoir conserver l'industrie automobile au pays et l'aider à choisir le Canada comme endroit où construire des véhicules électriques à l'avenir et à moderniser des usines, mais aussi d'inciter l'ensemble du secteur manufacturier du pays à faire en sorte que le Canada demeure concurrentiel et puisse progresser non seulement au cours des 10 prochaines années, mais aussi au cours des 20, 50 et 100 prochaines années.
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Madame la Présidente, j'aimerais d'abord remercier la présidence d'avoir autorisé ce débat d'urgence aujourd'hui. Je n'en ai pas manqué un mot jusqu'à présent ce soir. Je suis vraiment inquiet pour les familles d'Oshawa et, en fait, pour les familles de la région de Durham.
Dans l'ensemble, les intervenants dans ce débat sont extrêmement préoccupés par la situation. Ils ont proposé certaines solutions. C'est justement pour trouver des solutions que nous sommes ici ce soir. Nous devons non seulement travailler avec le gouvernement, mais aussi avec la communauté, les syndicats, les employés et tous ceux qui sont touchés par cette terrible nouvelle qui nous est parvenue d'Oshawa aujourd'hui.
Je passe pas mal de temps à Oshawa depuis un certain nombre d'années. Mon fils fait partie de l'équipe des Generals d'Oshawa. Soit dit en passant, ce nom est inspiré de General Motors. Je vais voir les matchs aussi souvent que je le peux. Je parle avec beaucoup de gens. Des personnes qui me reconnaissent parce qu'elles m'ont vu à la télévision ou sur CPAC, ou pour une autre raison, viennent me voir et nous parlons de politique. Vendredi soir dernier, justement, un homme est venu me parler au Tribute Communities Centre. Nous avons discuté des régimes de pension, de la nécessité de protéger ces régimes et de leur importance pour les employés de General Motors. Nous en avons discuté longuement. C'est un sujet qui revient souvent à Oshawa.
Je pense aux gens que j'ai vus au match de hockey de vendredi soir et à ceux que je vais voir aux matchs du week-end prochain à Oshawa. Je vais prendre dans mes bras ceux qui en ont besoin. Je suis certain qu'il y en a qui regardent ce débat avec intérêt après la terrible nouvelle d'aujourd'hui et qui essaient de voir si le gouvernement du Canada et le Parlement ont une solution quelconque à leur proposer.
Rétrospectivement, on peut dire qu'il y a eu des commentaires prémonitoires en mai dernier. Le chef de la direction de Magna International, Don Walker, a parlé de la compétitivité générale du secteur de l'automobile à une réunion de relations avec les actionnaires de l'entreprise. Voici ce qu'il a déclaré:
Des initiatives comme le programme ontarien de plafonnement et d'échange, ainsi que la hausse des coûts de l'électricité et les nouvelles mesures législatives en matière de travail font qu'il est de plus en plus difficile de soutenir la concurrence des autres pays qui n'ont pas à composer avec « tous ces fardeaux ». « Je m'inquiète de ce qui se passe au Canada », a déclaré M. Walker aux employés et aux actionnaires réunis à Markham, en Ontario, jeudi dernier.
« Je suis très mécontent quand je vois les décisions qui imposent des coûts administratifs et des pratiques inefficaces à nos usines, surtout en Ontario, car nous devons soutenir la concurrence [...] Nous n'allons pas pouvoir brasser des affaires si on nous empêche d'être compétitifs. »
M. Walker parlait de certaines des initiatives mises en oeuvre en Ontario dans le cadre de la Loi pour l'équité en milieu de travail et de meilleurs emplois comme des exemples de la façon dont le gouvernement nuit aux entreprises et à leur compétitivité.
Je crois qu'on pourrait en dire autant de quiconque a vécu en Ontario depuis 15 ans. Les députés ontariens savent à quel point certaines des politiques des gouvernements Wynne et McGuinty ont pu être dévastatrices pour les entreprises. L'annonce d'aujourd'hui est la conséquence directe de ces politiques, et je dirais même des politiques des libéraux fédéraux. C'est tout simple: comme je l'ai dit je ne sais plus combien de fois, les personnes qui ont mené l'Ontario à sa perte sont actuellement aux commandes du Cabinet du . On peut donc dire que ce sont aussi elles qui font actuellement courir le Canada à sa perte. Les politiques désastreuses de l'Ontario ne marcheront pas plus parce qu'on les applique à l'ensemble du pays. Nous avons eu la preuve qu'elles ne fonctionnent pas, et en à peine trois petites années, ce qui est assez inquiétant merci.
C'est drôle, parce que c'est exactement ce que je disais pendant les débats auxquels j'ai participé lors de la dernière campagne électorale. Je demandais aux gens pourquoi ils voulaient que le Canada emprunte le même chemin que l'Ontario. Pourquoi? Nous savions déjà que le Parti libéral de l'Ontario et le Parti libéral du Canada, c'est du pareil au même.
Le Canada, en général, tout comme notre situation économique et notre compétitivité en ont vraiment pris un coup au cours des trois dernières années. Plusieurs choses expliquent cela, comme la réglementation, les exigences environnementales et les exigences fiscales, à un moment où nos plus grands concurrents semblent aller dans une direction complètement opposée à la nôtre. Lorsqu'il s'agit de régime fiscal et de réglementation, le Canada va dans le sens contraire. Nous imposons plus de règlements et d'impôts aux entreprises, ce qui accentue l'incertitude, non seulement dans le secteur automobile, mais aussi dans le secteur de l'énergie. Nous avons vu des centaines de milliards de dollars quitter le secteur de l'énergie. Nous avons vu des centaines de milliers d'emplois perdus. Cette incertitude fait boule de neige dans tous les secteurs de l'économie.
En face, ils vont parler des 500 000 emplois qui ont été créés ou des 700 000 emplois. Personne de ce côté-là ne semble connaître le chiffre exact. Toutefois, en réalité, le doute et l'incertitude règnent dans notre pays. Chaque fois qu'il y a un doute, cela limite l'investissement. En fait, cela restreint l'investissement, parce que, s'il y a une chose que les entreprises n'aiment pas, c'est l'incertitude, et elles ne feront pas les investissements qu'elles ont besoin de faire dans un climat économique incertain.
Quelle est la cause de cette incertitude? En août, le se trouvait à Barrie. Nous avons organisé une table ronde. D'importants fabricants y ont participé. Napoleon, une grande usine de fabrication d'acier et d'aluminium y était. Il y en avait d'autres aussi. Chacun a parlé des conséquences que les droits de douane sur l'acier et l'aluminium ont sur le pays — pas seulement ceux imposés par les États-Unis, mais les représailles tarifaires que nous nous imposons — et indiqué que ceux-ci entraînaient un problème et de l'incertitude.
J'ai quitté cette table ronde en me souvenant de ce que m'a dit l'un des plus grands employeurs du centre de l'Ontario. Il a dit: « La seule chose que le gouvernement libéral doit comprendre, c'est que mon argent est transférable. Je peux l'emmener où je veux. Je peux l'emmener dans un autre pays ou sur un autre continent. Je peux y ouvrir une usine et y embaucher des gens. J'ai choisi d'être ici parce que mes racines sont ici, mais tant que la situation se poursuit, tant que ce doute et cette incertitude dans le milieu des affaires persistent, je n'ai aucune raison de rester ici alors que je pourrais amener mon argent ailleurs puisqu'il est transférable. »
C'était là un avertissement, tout comme celui du PDG de Magna d'ailleurs, auxquels tous les Canadiens devraient porter attention en ce moment. Ces trois dernières années, nous nous sommes engagés sur une voie qui nous place dans un environnement non concurrentiel dans presque tous les secteurs de notre économie. C'est préoccupant, comme le démontre clairement l'annonce faite par GM aujourd'hui.
Nous voulons trouver des solutions. Nous ne devons pas simplement nous plaindre de ce qui se produit au Canada, même si la situation est bien réelle. Nous devons discuter de compétitivité. Le député de l'a bien dit au tout début de ce débat. Nous devons travailler ensemble afin de trouver le moyen de moderniser cette usine. Nous avons certains des ouvriers spécialisés les plus qualifiés et les plus innovateurs en Amérique du Nord, voire dans le monde. Nous pourrions tirer parti de leurs connaissances pour déterminer comment moderniser cette usine. Nous devons nous occuper de ces employés. On a répété à plusieurs occasions ce soir que c'est une question de formation, d'avantages sociaux et de pensions. C'est exactement ce que m'a dit un homme au Tribute Communities Centre l'autre soir: il faut protéger les pensions. C'est absolument essentiel pour ces employés.
J'ai parlé de compétitivité fiscale et d'organiser, de concert avec les provinces, un régime fiscal concurrentiel afin que, si un ordre de gouvernement tente d'accorder un crédit ou un avantage, l'autre ordre de gouvernement ne tentera pas de l'éliminer. Il faut garder cela à l'esprit.
De plus, pour l'amour du ciel, il faut mettre la hache dans cette taxe sur le carbone dès maintenant. Elle nous place dans une position extrêmement peu concurrentielle, de l'avis de tous les secteurs d'activité du pays. Nous devons nous pencher sur le caractère concurrentiel de la réglementation et veiller à ce qu'on impose pas de taxe sur le carbone aux entreprises, en particulier aux PME.
Le nouvel ALENA, l'Accord États-Unis—Mexique—Canada, provoque de l'incertitude. Il y a les droits de douane sur l'acier et l'aluminium. J'ai aussi parlé des représailles tarifaires. Il faut les éliminer. C'est ce que nous disent les entreprises. C'est essentiel afin d'éliminer tous ces doutes et cette incertitude.
Je vais conclure en disant que...
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée de , la chef du Parti vert et future mariée, que je félicite à l'occasion de ses fiançailles.
Tous ceux d'entre nous qui ont grandi dans la région du Golden Horseshoe connaissent bien l'usine d'Oshawa. Quand on conduit le long de la 401, on peut en voir les cheminées et les travailleurs qui s'y rendent. Ceux qui prennent le train à la gare GO d'Oshawa pour se rendre à Ottawa sont au fait de la gravité de la situation. J'ai fait partie d'organisations qui ont vécu des licenciements, et nous savons à quel point ils peuvent être dévastateurs, non seulement pour ceux dont l'emploi et la carrière viennent de prendre fin, mais aussi pour leur conjoint, les enseignants, les médecins et les membres de la collectivité. Elles ont un effet domino dans des collectivités comme Oshawa, Hamilton et d'autres petites villes où se trouvent de gros employeurs comme GM. Ce soir, nos pensées, en tant que membres du gouvernement et en tant que Canadiens, accompagnent les habitants d'Oshawa, les familles touchées, la collectivité en général ainsi que la population de la région.
Les députés du Sud de l'Ontario nous ont dit que l'usine d'Oshawa n'était pas seulement importante pour cette municipalité. La chaîne d'approvisionnement s'étend aux quatre coins de la province, et il y a énormément de gens, des propriétaires d'entreprise et des familles bien loin d'Oshawa, qui s'inquiètent eux aussi de la suite des choses.
J'écoute le débat, mais je n'entends personne parler de ce qui va se passer ensuite. Personne n'est optimiste à propos des investissements extraordinaires dans l'éducation et la formation, de l'embauche d'ingénieurs et des 5,6 milliards de dollars que nous avons injectés dans le secteur de l'automobile, qui a assuré la survie d'usines à Alliston, à St. Catharines et à Windsor, et même à Oshawa si on pense au centre d'innovation que GM y a installé. Je n'entends personne dire que nous pouvons passer à travers cette mauvaise passe. Tout ce que j'entends, c'est qu'il faut baisser les bras.
Les députés d'en face parlent d'imiter Trump et disent que nous devrions offrir nous aussi les mêmes baisses d'impôt qui ont ajouté 1 billion de dollars à la dette des États-Unis. Le parti qui prétend équilibrer les budgets fait maintenant semblant de s'intéresser au financement par le déficit, mais imiter les baisses d'impôt de Trump alourdirait notre dette de l'équivalent de 1 billion de dollars. C'est de la folie. Même si les États-Unis ont adopté ces baisses d'impôt, même s'ils ont imposé des droits de douane et même s'il n'y a pas de taxe sur le carbone en Indiana ou au Michigan, ces États ont perdu des usines aujourd'hui, tout comme Oshawa. Cette décision n'a donc clairement rien à voir avec une politique quelconque des gouvernements d'un côté ou de l'autre de la frontière.
Il suffit de lire l'article de Dennis DesRosiers auquel les députés d'en face font constamment référence pour constater qu'il y est question d'une violente onde de choc qui perturbe l'industrie automobile et qui suscite des changements d'un bout à l'autre du secteur. L'usine de GM ne fonctionnait qu'au tiers de sa capacité, environ, car la gamme de produits qu'elle fabriquait ne se vendait pas aussi bien que d'autres. GM a donc pris une décision qui aura des effets dévastateurs sur la région. Hélas, la décision se comprend de divers points de vue, mais ce ne sont pas les réductions d'impôt de Donald Trump qui sauveront la donne ou qui définiront ce qui est en jeu. Ce qui donnera un second souffle à Oshawa, ce qui définira l'avenir de la région en pérennisant son dynamisme, c'est de réinventer la technologie, de l'appliquer au secteur des transports et d'être à l'avant-garde du changement plutôt qu'à sa remorque. J'en veux pour preuve ce qui vient de se produire à Oshawa.
Il y a de belles réussites dans l'industrie automobile. Pensons aux véhicules électriques, qui remportent un franc succès au Canada, et aux investissements qu'a faits le gouvernement dans la technologie et l'innovation dans le secteur de l'auto pour favoriser le développement économique régional. L'autre jour, j'étais au congrès de l'Association canadienne du transport urbain, à Toronto, où j'ai parlé avec les représentants de trois constructeurs d'autobus, établis respectivement à Edmonton, à Winnipeg et à Québec. Il a été question des quelque 260 autobus qu'ils livreront à la commission des transports de Toronto d'ici un an et demi. Ces trois entreprises ont un carnet de commandes bien chargé, et leurs clients sont non seulement à Toronto ou au Canada, mais bien un peu partout dans le monde. D'ailleurs, l'usine d'Edmonton a signé un gros contrat avec la Chine.
Nous avons la possibilité de repenser l'industrie automobile et le secteur des transports ainsi que d'y investir en misant sur une vision axée notamment sur une économie propre et verte, une vision qui reconnaît dans les ingénieurs un rouage essentiel de l'évolution de cette industrie et qui tient compte des investissements qui ont été effectués, y compris des investissements judicieux dans l'institut de technologie à Oshawa, des investissements judicieux à Waterloo, il y a une génération de cela, et des investissements judicieux dans les collèges communautaires qui forment la main-d'oeuvre.
Nous pouvons bâtir une industrie automobile plus efficace si nous décidons de lutter pour l'avenir au lieu d'argumenter au sujet du passé. Le passé, c'est se contenter de réduire les impôts sans faire les investissements nécessaires pour générer cette nouvelle industrie.
Nous n'allons pas sauver Oshawa à coups de baisses d'impôts. Nous allons sauver Oshawa en reconstruisant cette usine, en appuyant des investissements dans cette usine, en soutenant des programmes de formation en lien avec cette usine et en bâtissant un avenir dans cette usine, un avenir qui correspond à la voie empruntée par l'industrie automobile.
L'opposition affirme que la réglementation environnementale est néfaste pour l'industrie automobile. En ce moment, aux États-Unis, le secteur automobile qui connaît la plus forte croissance est celui des véhicules privés électroniques. Dans quel État ce marché se développe-t-il? En Californie, un État doté d'une taxe sur le carbone et d'une solide réglementation environnementale. Ce sont en fait les facteurs qui stimulent ce marché. On y retrouve les usines — automobiles et autres —, les nouvelles entreprises et les investissements de l'avenir, et pas un avenir lointain, mais bien un avenir qui se constitue en ce moment même, jour après jour, dans cette partie du monde.
Ce ne sont pas les baisses d'impôts qui ont changé la donne en Californie. Ce sont des investissements judicieux de la part du secteur privé, combinés à une main-d'oeuvre hautement qualifiée et à de solides politiques gouvernementales tournées vers l'avenir, y compris la tarification de la pollution. Tout cela a permis d'obtenir de la certitude.
L'Indiana et le Michigan n'ont pas agi ainsi. Ils ont réduit les impôts. Ils ont appuyé un président qui a imposé les droits de douane dont il est question ici. Lorsqu'ils ont annoncé les fermetures aux États-Unis aujourd'hui, les représentants de GM ont dit, selon Reuters, que la décision du gouvernement américain d'imposer des droits de douane sur l'acier et l'aluminium avait fait perdre 1 milliard de dollars à GM aux États-Unis. Voilà la dynamique qui s'est installée.
Soyons clairs: le gouvernement, le Canada tout entier et le Parlement dans son ensemble sont là pour les gens d'Oshawa. Ils sont là pour eux ce soir, mais surtout, ils seront là la semaine prochaine, le mois prochain et l'année prochaine. Cette usine a un avenir. Cette ville, cette région et cette chaîne d'approvisionnement ont un avenir. Nous savons que l'argent que nous injectons dans le secteur de l'automobile suscitera les changements nécessaires.
Quand on demande aux dirigeants des fabricants d'autobus que j'ai mentionnés, celui au Québec, celui au Manitoba et celui en Alberta, ce qui a changé les choses pour eux, ils répondent que c'est l'investissement dans l'infrastructure fait par le gouvernement. Cet argent a permis à Toronto, par exemple, d'avoir le parc d'autobus le plus récent jamais vu et d'être au premier rang au pays pour ce qui est des commandes et des livraisons d'autobus électroniques. Ces entreprises ont donc pu profiter d'un tremplin non seulement pour fournir aux Canadiens des moyens de transport propres, mais aussi pour conquérir le monde. Comme je l'ai mentionné, BYD, à Edmonton, vend des milliers d'autobus en Chine.
C'est ce qu'on appelle créer de bons emplois à long terme, mais je répète qu'il s'agit d'un investissement dans la technologie, dans l'éducation et dans la formation. Les changements apportés à l'assurance-emploi doivent faire en sorte que les programmes de formation favorisent l'apprentissage en continu. On investit dans le secteur de l'automobile, mais surtout, on investit dans les Canadiens. C'est pour cela que nous avons créé 500 000 emplois à temps plein, 700 000 au total avec les emplois à temps partiel, si les députés d'en face ont besoin de précisions. C'est pour cela que notre économie est l'une de celles qui connaissent la plus forte croissance parmi les pays du G7, et c'est pour cela que nous avons confiance dans le plan que nous mettons en oeuvre depuis que nous avons été élus.
Nous faisons grossir les rangs de la classe moyenne en ne ménageant aucun effort pour que quiconque en fait presque partie reçoive le coup de pouce qu'il lui faut pour y accéder et en faisant le nécessaire pour que toutes les villes, d'un océan à l'autre en passant par Oshawa et Ottawa, obtiennent l'aide qu'il leur faut afin de bâtir l'économie de demain de façon à ce qu'elle réponde non seulement à leurs besoins, mais aussi à ceux du pays.
Je suis fier de ce que le gouvernement a accompli, mais je sais que nous avons beaucoup de pain sur la planche à Ottawa. J'espère sincèrement que les députés d'en face se rallieront à notre combat au lieu de rendre les armes pour une poignée d'allégements fiscaux.
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Madame la Présidente, je remercie le secrétaire parlementaire d'avoir partagé son temps de parole avec moi.
Je tiens à exprimer tout d'abord à quel point il est bouleversant de perdre des emplois dans n'importe quel secteur et à n'importe quel moment. Nous savons que des familles souffrent et que des travailleurs vivent une grande incertitude. Nous avons déjà été témoins de situations où un gouvernement souhaitait réagir du jour au lendemain après des pertes d'emplois soudaines. Je veux donc parler de mesures que des gouvernements ont prises par le passé et qui n'ont pas fonctionné. J'y reviendrai plus tard.
Je veux commencer par aborder ce qu'on appelle les « technologies de rupture ». Cela me rappelle un documentaire de 2006, ce qui est paradoxal puisque nous sommes ici et que minuit approche. Ce film de 2006 intitulé Qui a tué la voiture électrique? a connu un vif succès. Ce documentaire relatait les efforts déployés au milieu des années 1990 par l'État de Californie en vue de mettre au point des véhicules sans émissions de gaz à effet de serre, tant en raison des graves problèmes de santé causés par le smog dans la région de Los Angeles qu'en raison de la crise climatique. L'objectif était de mettre fin à notre dépendance aux combustibles fossiles.
Le film Qui a tué la voiture électrique? raconte l'histoire fascinante de la création de la voiture EV1, une voiture électrique mise sur le marché pour répondre aux pressions du gouvernement. L'industrie s'est battue contre cette voiture électrique fabriquée par General Motors. General Motors a racheté tous les véhicules EV1 pour les détruire. Paradoxalement, le film Qui a tué la voiture électrique? parle des premiers efforts pour convaincre General Motors que le véhicule de l'avenir était la voiture électrique. Cette initiative a été combattue par ceux qui, au sein des trois grands constructeurs, voulaient continuer d'utiliser le moteur à combustion interne.
Plus tôt dans le débat de ce soir, j'ai posé une question à l'un de mes collègues du Parti conservateur. J'ai dit que la fermeture de l'usine d'Oshawa était à prévoir, que la société General Motors avait dit, il y a plus d'un an, qu'elle allait abandonner progressivement le moteur à combustion interne, que General Motors voulait se concentrer sur les véhicules sans émissions et les véhicules électriques, et que le Canada ne s'y est pas préparé. Nous n'avons pas commencé à nous demander comment protéger ces emplois à Oshawa. Mon collègue conservateur a répondu que ce sont les consommateurs qui décideront et que les gens achèteront ce qu'ils veulent.
Revenons sur ce point. Au Canada, en 2018, le virage vers les véhicules électriques n'est pas le résultat d'une exigence des gouvernements. Au contraire, l'administration Trump va dans la direction opposée. Le virage vers les véhicules électriques est causé par une technologie novatrice qui est supérieure à celle que nous utilisons en ce moment. Face à cette situation, l'ancien gouvernement de Paul Martin a mis en place des remises pour véhicules électriques. Elles ont été supprimées par le gouvernement de Stephen Harper. À mon grand étonnement, le nouveau gouvernement libéral ne les a pas rétablies. D'ailleurs, il doit toujours explorer tous les outils fédéraux à sa disposition pour établir ne serait-ce que le début d'un plan contre les changements climatiques. L'actuel gouvernement fédéral a pris très peu de mesures touchant les véhicules électriques. Cela dit, il est vrai que les technologies de rupture n'ont pas vraiment besoin de l'aide de l'État. Toutefois, il est vraiment utile que le gouvernement n'entrave pas ces nouvelles technologies en soutenant des industries sur le point de devenir désuètes.
C'est très semblable au problème auquel le Canada doit faire face à l'heure actuelle, alors qu'on prétend qu'il existe un avenir pour les sables bitumineux. Les sables bitumineux ont peut-être un avenir, mais pas dans le traitement du bitume à des fins de combustible. Cet avenir pourrait se trouver dans le traitement du bitume pour la fabrication d'autres produits dans l'industrie pétrochimique. Toutefois, la réalité, c'est que les technologies de rupture sont mises au point très rapidement et que, si on ne subventionnait pas autant les combustibles fossiles, le secteur des énergies renouvelables serait beaucoup plus développé qu'il ne l'est à l'heure actuelle.
J'aimerais décrire brièvement des exemples historiques de technologies de rupture afin que les députés puissent bien comprendre de quoi il s'agit. Lorsque le modèle T de Ford est arrivé sur le marché — ironiquement, c'est un exemple du secteur automobile —, la voiture à cheval a disparu. À l'époque, il n'existait pas de groupes de pression pour les fabricants de fouets et de carrioles, pas plus que pour les cochers. La nouvelle technologie était tout simplement plus attrayante et plus efficace. La révolution industrielle qui a vu naître la voiture individuelle s'est échelonnée sur une décennie.
Voici un autre exemple encore plus ancien. Dans les années 1850, tous les ménages s'éclairaient à l'huile de baleine. Les baleines n'étaient pas encore en péril, même si l'industrie de la pêche avait déjà passablement malmené certaines espèces. L'industrie de l'huile de baleine n'est pas disparue parce que les gens ont décidé collectivement de réclamer qu'on cesse de tuer des baleines pour leur huile, mais quand un certain Gesner, de la Nouvelle-Écosse, a découvert qu'on pouvait transformer le charbon en kérosène, un combustible qui produit une lumière plus vive et coûte moins cher que l'huile de baleine. C'est ce qui en a marqué la fin.
Amory Lovins, du Rocky Mountain Institute, a fait une découverte intéressante au sujet des technologies de rupture. Il a même écrit des ouvrages sur le sujet, que je recommande aux députés. Il a constaté que le prix d'un produit chute bien avant la demande pour ce même produit. La chute du cours du pétrole est sans doute directement liée au fait que nous abandonnons progressivement les combustibles fossiles.
Le contexte est évidemment d'une importance capitale. Dans la légende d'une photo d'époque montrant un défilé de Pâques à Manhattan, Amory Lovins demande au lecteur s'il est capable de repérer la seule automobile visible sur l'image, et comme de fait, il y a un modèle T quelque part en arrière-plan. Dans une autre photo prise 10 ans plus tard, il demande plutôt au lecteur s'il est capable de repérer la voiture à chevaux, parce que, déjà à l'époque, les rues étaient obstruées par les automobiles.
Il faut donc reconnaître que General Motors prend aujourd'hui une décision qui repose sur le fait que l'avenir est ailleurs et qu'elle ne veut pas se laisser distancer. L'avenir est aux véhicules électriques. Le gouvernement du Canada ne devrait pas lui non plus vouloir se laisser distancer. Il faut aider les gens à passer aux véhicules électriques et pousser pour que cela se fasse. Il nous faut des bornes de recharge partout au pays. Dans la mise à jour économique de la semaine dernière, j'ai remarqué qu'il était question d'installer des bornes de recharge le long d'un tronçon de route.
Le gouvernement du Canada a le plus grand pouvoir d'achat de tout acheteur au pays. Il devrait prendre la décision de ne pas acheter de véhicules à moteur à combustion interne et de n'acheter à la place que des véhicules électriques. Cela se répercuterait sur le marché et nous donnerait une chance de faire concurrence. Quand on pense à ce que l'on construit à l'usine d'Oshawa, nous devrions veiller à protéger ces emplois, mais pas pour la fabrication de moteurs à combustion interne. Les travailleurs devraient-ils y construire des pièces d'éoliennes? Devraient-ils y construire des voitures électriques?
Il faut garder à l'esprit le principe de la transition équitable pour les travailleurs. Je me souviens de certaines situations au Canada dans lesquelles de nombreux travailleurs avaient perdu leur emploi d'un seul coup et aux très mauvaises mesures qui avaient alors été prises par le gouvernement.
Hawker Siddeley est l'un des pires cas dont je me rappelle. Comme je viens de la Nouvelle-Écosse, je m'en souviens clairement, sans doute comme mon amie de , qui a mentionné plus tôt ce soir qu'elle vient du Cap-Breton.
Lorsque Hawker Siddeley a décidé de fermer son aciérie à la fin des années 1960, le gouvernement a paniqué et, considérant qu'il ne pouvait pas laisser perdre tant d'emplois, a décidé d'acheter l'aciérie. Gordon Ritchie m'a raconté qu'il avait dit à Allan MacEachen qu'il serait beaucoup moins coûteux pour les contribuables canadiens qu'un hélicoptère survole l'usine et lance un sac rempli de 60 000 $ pour chaque employé, et qu'on renvoie tout le monde chez eux pour l'année. Selon ce que je me rappelle, Allan J. MacEachen aurait dit à Gordon Ritchie: « C'est sans doute vrai, mais nous sommes en pleine année électorale. »
Cette décision insensée a donné lieu à la création du plus gros site de déchets dangereux du Canada. Le site a coûté 400 millions de dollars à enterrer et il n'a jamais été nettoyé.
Autre exemple d'une mauvaise réaction de la part du gouvernement: les mauvaises politiques du ministère des Pêches et des Océans qui ont mené à la destruction de la pêche à la morue dans l'Atlantique Nord. Je pourrais en parler plus longuement, mais, en quelques mots, les pêches ont été détruites par la mauvaise gestion régnant à Pêches et Océans Canada.
Devant cette situation, le gouvernement a eu l'idée de donner aux pêcheurs concernés de nouveaux emplois. Le ministère comptait les former pour qu'ils puissent faire un autre genre de travail. À quels emplois a-t-il pensé? Si je me souviens bien, le slogan disait quelque chose comme « Remplacez les filets par le Net ». Ces pêcheurs étaient des gens décents et travailleurs, mais bon nombre d'entre eux n'avaient jamais terminé leur secondaire. L'idée de remplacer les filets par le Net est donc devenue une farce cruelle.
Si nous avons vraiment l'intention de faciliter la transition équitable de ces travailleurs, nous devons d'abord déterminer à quoi ressemblera cette transition équitable. Il s'agit de travailleurs très bien formés qui figurent parmi les meilleurs au Canada. Pourrait-on les préparer à occuper un autre emploi, par exemple dans le domaine des technologies propres? J'en profite pour rappeler qu'il a de fortes pénuries d'employés qualifiés dans beaucoup d'autres secteurs. Pourrait-on les préparer à occuper un emploi dans l'industrie minière ou à bâtir, à Oshawa, différents éléments qui entreront dans la composition de choses dont nous avons vraiment besoin?
Il ne faut pas abandonner ces travailleurs. Il ne faut toutefois pas chercher à les protéger d'une façon qui détruirait l'avenir de leurs enfants, comme cela s'est produit lorsque les déchets toxiques provenant des étangs bitumineux de Sydney ont tué non seulement des travailleurs, mais aussi leurs enfants. Il ne faut pas, pour soutenir ces travailleurs, laisser mourir leurs petits-enfants parce qu'on est resté accroché aux combustibles fossiles et au moteur à combustion interne. Nous devons avancer vers l'avenir.
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Madame la Présidente, c'est avec un réel plaisir que je me lève aujourd'hui pour parler de cette situation très triste. C'est un plaisir de parler de voitures, mais c'est infiniment triste de voir que 3 000 employés vont perdre leur travail en Ontario, comme cela a été annoncé aujourd'hui. C'est épouvantable.
Je dis que c'est un plaisir puisque les voitures font partie des plaisirs coupables de l'humanité. J'ai 55 ans, je suis né en 1963. Quand j'étais plus jeune, je rêvais d'avoir un Duster avec des gros pneus et des side pipes. J'y ai rêvé pendant des années. Je conduis une Prius depuis 17 ans, et je ne peux pas dire que je trouve cela bien excitant, but it's the right thing to do. Le problème avec la Prius, c'est qu'elle est importée. Cette voiture ne soutient donc pas tellement l'industrie canadienne. C'est justement ce à quoi nous sommes confrontés aujourd'hui. L'usine qui fermera ses portes à Oshawa est ouverte depuis 1930, si ma mémoire est bonne. Il y a longtemps qu'on fabrique des voitures dans ce coin-là.
Quelles voitures y sont fabriquées aujourd'hui? On y fabrique des Chevrolet Impala, une petite voiture de police. J'ai parfois loué cette voiture et elle est très agréable à conduire. Étonnamment, elle ne consomme pas tellement d'essence. Lorsque le régulateur de vitesse indiquait 110 ou 115 kilomètres à l'heure — oui, je conduis 15 kilomètres à l'heure au-dessus de la vitesse permise —, la voiture consommait 6,7 litres par 100 kilomètres, si je me souviens bien. C'est quand même bon, mais ce n'est pas la tendance du marché, comme l'a dit mon collègue conservateur. Les gens veulent des voitures plus grosses ou des VUS. C'est malheureux puisqu'on s'inquiète présentement de la situation environnementale, mais ce sont les tendances du marché.
L'usine GM fabrique l'Impala, la Cadillac XTS et l'Equinox. Ça ne prend pas la tête à Papineau — je ne parle pas du — pour comprendre que ces modèles sont en fin de vie. Ces vieux modèles ne sont pas très tendance. Le Chevrolet Equinox doit bien se vendre, mais il n'en demeure pas moins que ce n'est pas le futur. Tout le monde sait que tout marche en fonction des plateformes. Je ne connais pas le nom de la plateforme qui servait à fabriquer l'Impala et la Cadillac XTS, mais c'est une plateforme qui est en fin de vie.
D'ailleurs, mon collègue de a parlé de la Chevrolet Volt. Cette voiture était fabriquée dans une usine aux États-Unis, qui a elle aussi fermé ses portes. Je ne pense pas que la fermeture de l'usine américaine indique que les voitures hybrides n'ont pas de futur. La réalité, c'est que la Chevrolet Volt est fabriquée sur la plateforme de la Chevrolet Cruze. La Chevrolet Volt est une hybridation de la Chevrolet Cruze. On n'abandonne donc pas la technologie hybride branchable, on abandonne plutôt l'apparence de la Volt. Quelqu'un qui connaît un peu les voitures peut reconnaître les similarités entre les deux, notamment en ce qui a trait à la construction de l'habitacle. On change seulement l'apparence de la voiture, la Volt reviendra éventuellement sous une autre forme. C'est évidemment ce que l'on souhaite, puisque c'est un grand succès commercial.
Quand j'ai acheté ma première Prius, en 2001, tout le monde riait de moi, même Jacques Duval. Aujourd'hui, il est un grand défenseur de la Tesla, mais à l'époque, il disait que ces voitures étaient ridicules et qu'elles n'avançaient pas. Toyota a gagné le pari de la voiture hybride. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle nous sommes fiers de savoir que des voitures Toyota hybrides sont fabriquées chez nous. La voiture hybride a popularisé l'idée d'une voiture mue autrement que par un moteur à explosion.
La Chevrolet Volt est un succès commercial. Au Québec, on est friand de cette voiture. Le concessionnaire Chevrolet de Rawdon est le plus performant de l'Amérique du Nord. Tant au prorata qu'au volume, c'est sans aucun doute le concessionnaire General Motors qui vend le plus comme la Volt, la Sonic — ou peut-être la Sprint — et la Bolt. C'est lui qui obtient la part du lion. Plusieurs personnes de l'Ontario achètent leur voiture chez ce concessionnaire puisque, au Québec, on a beaucoup de mesures incitatives à l'acquisition d'un véhicule électrique. La Volt est un important vendeur, et cela me rassure. Selon moi, ce modèle reviendra sous une autre plateforme.
Toujours est-il que la situation du Canada en ce qui a trait à nos fabricants d'automobiles n'est pas une situation où on a le gros bout du bâton. Après avoir rencontré plusieurs groupes de travailleurs et plusieurs représentants des fabricants au Canada, on comprend bien que les entreprises aiment bien se décrire comme des acteurs mondiaux. Elles ne veulent pas dire que leurs voitures faites au Canada sont supérieures aux autres. Elles ne veulent pas jouer le jeu de la régionalisation. On peut concevoir que, pour elles, ce n'est pas quelque chose d'avantageux. Du moins, elles ne voient pas cela d'un bon oeil.
De notre côté, nous devons le faire, dans la mesure où les limites de nos accords commerciaux le permettent. Nous devons être fiers de ce qui est fabriqué chez nous. Nous devons mettre en avant les véhicules fabriqués par nos travailleurs.
Tout à l'heure, j'ai parlé du fait qu'il y a très longtemps, en 2003, Jack Layton avait insisté pour qu'on ait un plan visant à renouveler l'industrie automobile au Canada, pour qu'on ait une vision.
Je comprends très bien que tout travailleur de l'industrie automobile au Canada voie d'un mauvais oeil l'importation de véhicules japonais ou d'autres véhicules qui proviennent d'ailleurs. Malheureusement, jusqu'à maintenant, le mouvement d'électrification des transports a été essentiellement associé à des importations.
Notre rapport avec l'industrie automobile en général n'est pas un rapport de force. On le voit, c'est d'un cynisme absolu. Si je regarde les notes qu'on avait sur GM, on dirait que le soutien à procurer aux entreprises est comme une fatalité. Le surlendemain, le chef de la direction s'offre un gros boni avant de fermer les portes de son entreprise. Dans le cas de GM, le gouvernement lui a accordé, la semaine passée, un allégement fiscal de 14 milliards de dollars.
En même temps, il ne faut pas être centré sur soi au point de ne pas voir la réalité. GM fait face à des défis. Selon les chiffres que j'ai vus et les consultations que j'ai pu tenir, l'entreprise est très profitable. Elle est dans un processus de rationalisation, comme on en voit très souvent. Ce sont des entreprises qui font des bénéfices, mais dans ce cas-ci, il semble qu'elle n'en fait pas assez car elle supprime 2 500 postes à Oshawa. C'est cynique. Ce l'est encore plus, quand on pense qu'on vient juste de lui accorder un beau cadeau de 14 milliards de dollars. L'entreprise a reçu une aide financière au moment où elle criait famine. Pourtant, aujourd'hui, elle ferme ses portes.
Cela dit, ce sur quoi j'aimerais insister, c'est sur l'amour-propre que nous devrions avoir par rapport à ce que nous faisons. Au Canada, on fait ces véhicules qui peuvent paraître un peu âgés en matière de génération de véhicule, mais trop de peu de gens savent qu'on fait aussi des véhicules Toyota comme la Corolla. Cette dernière est une voiture qui se vend bien et qui est destinée à un large public. Normalement, l'usine ne devrait pas fermer. C'est sûr que dans le cas de la Cruze c'est différent, parce que c'est une plateforme qui doit changer.
Au Canada, on fabrique la Toyota Corolla, le Toyota RAV4, la Lexus RX 350 et la Lexus RX 450H — c'est la 450 hybride. On fait également le RAV4 hybride. Peu de gens savent cela.
Une fois que la voiture est dans la salle d'exposition du concessionnaire, est-ce qu'il y a quelque chose qui nous empêche de dire que cette voiture est faite chez nous, que c'est une voiture écologique et moderne? Il me semble que c'est un atout. Pourtant, on n'en parle jamais.
La dernière fois que je suis allé en Californie, je roulais dans les champs de fraises et je voyais que c'était indiqué America's best strawberries. Les Américains n'arrêtent pas de se péter les bretelles. De notre côté, nous ne sommes pas capables de nous vanter de ce que nous faisons. Je trouve cela un peu dommage.
Toyota fabrique ses voitures ici parce qu'il y a de bons travailleurs qui montent bien les voitures et qui savent comment les faire. Ils savent très bien qu'ils vont vendre la bagnole à leur voisin et ils veulent qu'elle soit bien faite. Nous pouvons être fiers de nos travailleurs. Malheureusement, je ne sais pas pourquoi nous sommes assez gênés à cet égard.
D'ailleurs, j'en profiterais pour dire qu'on voit beaucoup de voitures hybrides RAV4 dans la flotte ministérielle. C'est un bon coup et j'en suis fier.
Outre ces trois voitures de GM, chez Ford, nous faisons la Flex, qui est en fin de série, il faut l'admettre. C'est un modèle très particulier, mais ce n'est clairement pas une voiture d'avenir. La Ford Edge et son équivalent chez Lincoln, la MKT, sont des voitures intéressantes, mais à ce que je sache, ils ne sont pas loin de la fin de série. Cela fait un bout de temps qu'on fait cette caisse, alors c'est un peu inquiétant.
En tant que politicien à Ottawa, cela ne me rassure pas de savoir que nous faisons la Ford Flex, la Lincoln MKT et la Ford Edge. Ce sont des vieux modèles. Nous faisons aussi la Ford GT. C'est un véhicule extrêmement prestigieux d'une très courte série, mais on peut quand même souligner qu'il y a des mains habiles qui fabriquent un véhicule très prestigieux ici, au Canada.
Avant de parler de Chrysler, je dois d'abord parler de Honda, qui fabrique la fameuse Civic. C'est drôle, il y a quelque chose qui me dit que ce modèle va continuer de se vendre pour un petit bout de temps! Cela m'étonnerait beaucoup qu'il y ait un problème du côté de cette usine. Nous fabriquons aussi la Honda CR-V, un modèle beaucoup plus gros, mais extrêmement populaire. Je n'ai pas d'inquiétude au sujet de cette usine non plus, contrairement à ce que je pense de celle de Ford.
Ensuite, je voulais parler de Chrysler, car je ne suis pas rassuré du tout, puisqu'à Brampton, en banlieue de Toronto, les prix des bungalows ne cessent d'augmenter, sans parler des rumeurs qui circulent. Je suis assez certain que ni la direction ni le syndicat ne pourra pas dire que j'invente cela: l'usine de Brampton vient de refaire son atelier de peinture au complet. Je pense qu'on y a investi quelques dizaines de millions de dollars.
C'est là qu'on fait la Chrysler 300, la Challenger et la fameuse Demon. Celle-ci porte bien son nom. Sous le capot, je pense qu'il y a 700 chevaux-vapeur, l'équivalent de huit moteurs de Honda Civic. C'est un monstre. Ce sont des voitures de petite série et elles peuvent être très excitantes et très belles. Par contre, elles sont des symboles de la préhistoire du transport sur notre planète, puisqu'elles sont alimentées par un moteur qui pollue de manière honteuse.
La Dodge Charger, la Dodge Challenger et la Chrystler 300 sont donc trois belles voitures qui peuvent exciter beaucoup de jeunes garçons, mais franchement, il faut avouer qu'ils ne sont pas promis à un grand avenir.
Ensuite, on arrive au dernier modèle, celui qui m'intéresse le plus. Oui, le Dodge Caravan m'intéresse, mais je m'intéresse surtout au Chrysler Pacifica. Ma collègue de a parlé du film Who Killed The Electric Car?. Lors d'un voyage du côté de Windsor et de Detroit, j'ai eu la chance d'aller voir différents sites intéressants pour quelqu'un qui s'intéresse à l'automobile.
Premièrement, j'ai pu aller voir les premières versions de la Pacifica, qui est livrée avec un système de motorisation hybride rechargeable. C'est donc une voiture normale pour une famille normale. Elle pourrait être moins chère, j'en conviens, et elle pourrait être mieux soutenue, mais elle est aussi dotée d'un système hybride rechargeable.
Cela fait qu'il est légitime de penser qu'une famille qui achète une Pacifica hybride et qui habite en banlieue de Toronto pourrait partir de la maison, déposer les enfants à la garderie et à l'école, aller au travail, stationner la voiture, ne pas la brancher, aller chercher les enfants à la garderie et à l'école, puis revenir à la maison et brancher la voiture, tout cela sans utiliser une goutte d'essence. Ensuite, lorsqu'elle partira pour aller voir grand-maman à Muskoka, le moteur va démarrer. En fin de compte, elle va faire le plein une fois tous les deux mois. Il me semble que ce n'est pas mal. C'est une avancée.
Pourtant, a-t-on déjà vraiment entendu parler de cette voiture? Très clairement, même le gouvernement n'en a pas entendu parler, parce que cela fait deux ans que je le surveille. Dans le cadre des célébrations du Canada 150, ici, en avant du Parlement, il y avait deux véhicules pour la première année. Cette année, c'était un autre véhicule officiel pour les Fêtes et il s'agissait de la version alimentée à l'essence. Quelle mauvaise idée!
Pourtant, il ne manque pas de touristes à qui on pourrait montrer ces voitures et qui se diraient: it's probably built in Windsor, it's all electric! Ils savent bien lorsqu'un véhicule est électrique, puisqu'ils ne l'ont pas entendu arriver, qu'il ne fait pas de boucane et qu'il ne sent rien. On n'en parlera pas, non, c'est bien trop un succès canadien pour en parler!
Je me rends du côté de Windsor pour voir cette usine et pour voir ce camion. Tant qu'à être en face, quand on aime les voitures, on va voir Detroit, la ville de la voiture. Sur place, il y a le centre-ville de GM et les grandes tours qui sont juste en face de Windsor. On peut aller voir la fameuse usine où on construit le Ford F-150.
J'étais donc heureux de voir — bien que cela m'étonne toujours — que le Ford F-150 est le véhicule le plus vendu en Amérique du Nord — plus que les Honda Civic et que les camionnettes des autres marques.
Cela s'explique, par contre. Cela s'explique du fait qu'il y a beaucoup de gens qui ont besoin d'une camionnette et c'est parfait. J'ai des petits doutes sur mon voisin à Longueuil qui a une super grosse camionnette et, à ce que je sache, il ne traîne pas une roulotte remplie d'outils ou une caravane de type fifth wheel ou quoi que ce soit. Est-ce que c'est vraiment nécessaire de prendre cela pour aller chez Jean Coutu? J'ai des doutes. l me semble que ce n'est pas un très bon choix, mais dans l'ensemble, c'est un véhicule qui est vraiment très vendu.
Ma grande joie était de le voir à l'usine et de voir une usine comme celle-là. Je n'ai pas visité d'usines au Canada en soi, mais je peux dire que l'usine du Ford F-150 à Rouge River est d'une automatisation merveilleuse. Les employés qui sont là travaillent pratiquement comme dans un laboratoire, avec des gants et des petites mitaines. C'est une usine exemplaire, à l'image, d'ailleurs, de celui qui a inventé le système de production en série, M. Ford lui-même. Je visite cela et ma joie est de voir que le réservoir à essence est fait chez nous, à Boucherville, par les Industries Spectra Premium.
Évidemment, il y a de grandes incidences sur le plan des emplois et de l'économie. Cependant, j'ai fait un petit détour pour aller voir le Henry Ford Museum of American Innovation. Sur place, j'ai vu la fameuse GM EV1, la voiture électrique que GM avait faite au début des années 1990, sous la bannière Saturn. En fait, elle a été détruite et torpillée par l'industrie pétrolière. C'est une honte que je n'ai jamais vraiment pardonnée aux gens de GM dans la mesure où ils avaient fait quelque chose de merveilleux, mais ils se sont laissés acheter par le lobby du pétrole.
Aujourd'hui, en 2018, la Chrysler Pacifica hybride est un véhicule qui correspond très bien aux besoins d'une famille canadienne. Malheureusement, on n'a pas de politiques de fierté à ce titre, on n'a pas d'incitatifs canadiens à la grandeur du pays pour cela. On n'a pas, non plus, de vision de ce qu'on pourrait faire pour améliorer l'industrie automobile au Canada.
Malheureusement, les vendeurs qui ont ces voitures-là, ne moussent pas leur vente. Ils ne veulent pas les vendre, ils veulent plutôt vendre la fourgonnette Caravan ordinaire, sur laquelle il y a une marge bénéficiaire de 1 200 $; sur la Pacifica, il n'y a tellement pas d'incitatifs, la marge n'est que de 200 ou 300 $. Gagner 300 $ pour convaincre un monsieur ou une madame d'acheter un camion de 50 000 $, cela ne leur tente pas.
Le résultat, c'est que je suis inquiet pour la Pacifica Hybrid qui se branche et qui est faite à Windsor. C'est le véhicule le plus futuriste qu'on ait jamais fabriqué au Canada et d'après moi, si on ne fait rien, on va le perdre. Réveillons-nous, soyons visionnaires et soyons fiers.