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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la réunion 5 du Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous sommes ici pour faire l’étude de l’objet du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2019-2020: crédits 1b et 10b sous la rubrique ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration. En outre, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous sommes ici pour faire l’étude du mandat du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
Bonjour à tous.
J’aimerais souhaiter la bienvenue à l’honorable Marco Mendicino, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, à cette réunion du Comité permanent.
Bonjour, monsieur le ministre. C’est la première fois que vous venez vous adresser au Comité.
Je souhaite aussi la bienvenue aux fonctionnaires ministériels, Catrina Tapley, sous-ministre, Harpreet Kochhar, sous-ministre adjoint, Opérations, Marian Campbell Jarvis, sous-ministre adjointe, Politiques stratégiques et de programmes, et Daniel Mills, sous-ministre adjoint et dirigeant principal des finances.
Merci à tous d’être venus aujourd’hui.
Monsieur le ministre, je crois savoir que vous partirez après la première heure et que les fonctionnaires resteront pendant la seconde heure. La parole est à vous. Vous avez 10 minutes pour prononcer vos remarques liminaires.
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Merci, madame la présidente.
[Traduction]
Merci à tous les membres du Comité de me donner ma première occasion de m’adresser à eux.
Permettez-moi d’abord de souligner que nous nous trouvons aujourd’hui sur le territoire traditionnel de la Nation algonquine.
Je suis heureux de témoigner pour la première fois devant le Comité en tant que ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
En raison de la tradition liée à l’immigration de notre pays, aujourd’hui, plus d’un Canadien sur cinq est né à l’étranger. Cette diversité est notre force et une source de grande fierté. L’engagement du Canada envers la diversité et l’inclusion constitue une approche essentielle pour faire du Canada, et du monde, un endroit où il fait bon vivre.
[Français]
C'est pourquoi le gouvernement du Canada s'est engagé à construire une société inclusive où règne un fort sentiment d'appartenance, et qui partage un ensemble de valeurs communes à l'échelle du pays.
[Traduction]
Nous savons que les immigrants apportent une contribution importante au Canada, tant sur le plan économique que sur celui de la diversité culturelle. Notre gouvernement continuera de défendre l’immigration chez nous. Notre objectif est d’améliorer encore le système d’immigration du Canada au profit de tous les Canadiens et des nouveaux arrivants. Ce n’est pas une mince affaire.
Le m’a confié un important mandat, un mandat vital pour notre prospérité économique future et absolument essentiel pour notre identité. J’ai déjà commencé ce travail avec sérieux.
Comme vous le savez, ces dernières années, le gouvernement a adopté une planification pluriannuelle des niveaux. Cette approche nous permet de travailler plus efficacement avec nos partenaires de l’ensemble du pays, alors que nous augmentons de façon responsable l’immigration. Mon ministère déposera bientôt son Rapport annuel au Parlement sur l’immigration, qui comprendra le Plan pluriannuel des niveaux d’immigration du Canada, de 2020 à 2022.
L’immigration permet de bâtir des communautés dynamiques et vivantes, et donne aux entreprises canadiennes les compétences dont elles ont besoin pour prospérer sur les marchés mondiaux et créer des emplois de classe moyenne bien rémunérés. Notre gouvernement travaille avec nos homologues pour s’assurer que ces avantages sont distribués dans tout le pays, en particulier en cette période où plusieurs régions ont été touchées par la pénurie de main-d’œuvre.
[Français]
Nous vivons dans un monde de plus en plus compétitif, et nous devons saisir l'occasion de travailler ensemble pour faire en sorte que le Canada demeure un leader mondial.
[Traduction]
Je me suis rendu à Genève et en Allemagne, où le Canada a été reconnu comme un leader mondial et un exemple pour le reste du monde en matière d’immigration. L’Allemagne nous a invités à partager les leçons que nous avons apprises ensemble pendant de nombreuses années. Ces leçons ont renforcé notre système, qui a été salué par l’OCDE comme la « référence pour les autres pays » en matière d’intégration.
Pour saisir l’occasion et rester ce leader mondial, nous travaillons à divers projets visant à renforcer l’immigration économique partout au Canada. Prenons l’exemple du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique, qui connaît un grand succès. Nous nous appuyons sur celui-ci pour attirer encore plus d’immigrants qualifiés qui souhaitent vivre et travailler au Canada atlantique, et nous prenons les mesures nécessaires pour qu’il devienne un programme permanent de notre cadre.
En outre, notre Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord est déployé en partenariat avec 11 collectivités, allant du Nord de l’Ontario à la Colombie-Britannique.
Nous envisageons également de créer un nouveau Programme des candidats des municipalités afin de permettre aux collectivités, aux chambres de commerce et aux conseils du travail locaux de parrainer directement les travailleurs dont ils ont besoin.
Dans le même ordre d’idée, le programme d’Entrée express est la voie rapide pour les immigrants qui ont les compétences et l’expérience nécessaires pour démarrer. Et il donne des résultats. Dans le cadre de ce volet, 95 % des participants ont un emploi, dont 83 % dans leur profession principale, et 20 % gagnent plus que les demandeurs principaux non inscrits plus que les demandeurs principaux non inscrits à l’entrée express.
Nous maintenons également notre engagement en faveur du regroupement familial et continuerons de jouer un rôle de premier plan dans la réinstallation des réfugiés, en introduisant un volet à la catégorie des réfugiés réservé aux journalistes et aux travailleurs humanitaires à risque, avec pour objectif de contribuer à la réinstallation de 250 personnes par année.
Pour aider tous les nouveaux arrivants et leurs familles à s’intégrer, notre gouvernement continuera à offrir des programmes d’établissement novateurs et à investir davantage dans la recherche, le soutien et les projets d’emploi pour les nouvelles arrivantes appartenant à une minorité visible. Les nouveaux arrivants, qu’ils soient réfugiés ou issus du regroupement familial, redonnent à leur pays d’accueil en participant au développement économique de leur communauté. Je sais que vous connaissez aussi bien que moi ces réussites.
[Français]
Il est essentiel de maintenir des résultats positifs, non seulement pour les nouveaux arrivants au Canada, mais aussi pour les collectivités de partout au pays. Mes collègues du Cabinet et moi travaillons avec diligence avec des partenaires et des intervenants de partout au pays pour y parvenir.
[Traduction]
Un système d’immigration rapide et efficace est d’une importance cruciale pour attirer les personnes les plus talentueuses du monde. Les Canadiens continuent de considérer l’immigration comme un élément clé pour répondre aux besoins en travailleurs et comme un outil pour gérer les défis que présente le vieillissement de la population. Mais, même si les Canadiens continuent d’exprimer un soutien ferme à l’égard de l’immigration, nous ne pouvons pas faire preuve de complaisance. Nous savons que le soutien continu des Canadiens envers l’immigration va de pair avec notre capacité de gérer le système de façon ordonnée et fondée sur des principes, et qui profite à l’ensemble du pays.
[Français]
Bien que le Canada soit ouvert et généreux envers les plus vulnérables du monde, nous devons également rester vigilants dans la surveillance de nos frontières, tout en veillant à ce que notre système d'asile reste ouvert à ceux qui en ont vraiment besoin.
[Traduction]
À cette fin, à l’aide de mon collègue le , je continuerai à faire progresser les mesures de réforme et les investissements dans le système d’octroi de l’asile afin de m’assurer qu’il est efficace tout en respectant les obligations juridiques du Canada à l’échelle internationale.
L’amélioration de notre système d’immigration pour tous nos clients signifie que nous devons également nous efforcer de protéger ceux-ci contre la désinformation et contre les consultants en immigration et en citoyenneté qui profitent des demandeurs vulnérables. Pour ce faire, le ministère va mettre en œuvre le nouveau régime de gouvernance professionnelle pour les consultants en immigration et en citoyenneté en vertu de la Loi sur le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté, lequel mettra en place un mécanisme de surveillance gouvernementale renforcé et de nouveaux outils de conformité et d’exécution de la loi.
[Français]
La protection de nos langues officielles est très importante, et c'est pourquoi nous souhaitons mettre en place des mesures pour renforcer les capacités des communautés francophones partout au pays.
Nous souhaitons augmenter l'immigration francophone d'ici 2023 et soutenir l'intégration et la rétention de nouveaux arrivants d'expression française à l'extérieur du Québec.
La citoyenneté canadienne marque la pleine intégration d'un nouvel arrivant au Canada. J'ai participé à quelques cérémonies de citoyenneté depuis mon entrée en fonction, et je peux vous dire, madame la présidente, qu'il n'y a pas plus grande fierté que celle qui se lit sur le visage des nouveaux arrivants en cette journée significative.
[Traduction]
Il n’y a pas plus grande fierté que celle qui se lit sur les visages des nouveaux arrivants qui viennent d’être intégrés à la famille des Canadiens.
Devenir citoyen est un élément clé du parcours d’un immigrant, et 86 % des nouveaux arrivants deviennent des Canadiens. C’est l’un des taux de naturalisation les plus élevés du monde, et nous devrions en être fiers. En fait, plus de 200 000 personnes ont prêté le serment de citoyenneté et sont devenues citoyennes en 2018-2019.
Je crois que par notre citoyenneté commune, nous bâtissons un Canada plus fort et faisons la promotion de l’égalité et de la diversité. Pour encourager encore plus de nouveaux arrivants à poursuivre leur parcours menant à la citoyenneté, le gouvernement présentera un plan visant à éliminer les frais relatifs à la citoyenneté pour les personnes qui ont satisfait aux exigences afin de l’obtenir, et je me réjouis à la perspective de faire avancer cette mesure.
J’aimerais aussi dire que je suis ravi d’avoir récemment déposé le projet de loi , qui modifiera le serment de citoyenneté afin de refléter la réconciliation et notre relation essentielle avec les peuples autochtones en réponse aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.
En conclusion, madame la présidente, je crois que les Canadiens devraient manifester le plus grand respect aux gens qui veulent refaire leur vie au Canada et apporter des contributions à notre pays. Je sais que tous ceux qui sont autour de cette table partagent les mêmes objectifs, afin de voir comment nous pouvons utiliser l’immigration pour améliorer non seulement notre pays, mais aussi le monde.
Par exemple, je tiens à féliciter le Comité pour son étude sur la pénurie de main-d’œuvre. Je me réjouis à la perspective de travailler avec vous à cet important projet. Ensemble, je sais que nous pouvons générer et façonner les idées qui permettront d’assurer la prospérité à long terme du Canada et je me réjouis aussi à la perspective de collaborer avec vous à cette fin.
[Français]
Merci beaucoup.
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Merci, madame la présidente.
Merci à vous, monsieur le ministre, et merci aussi à vos fonctionnaires d’être venus aujourd’hui.
Ce dossier est aussi nouveau pour moi que pour vous, et vous avez hérité d’une série de dossiers vraiment complexes. L’opposition officielle est résolue à vous aider à relever ces défis.
Selon les données ministérielles, parmi les 341 000 résidents permanents admis au Canada en 2019, 4 710 personnes l’ont été pour des raisons, notamment, d’ordre humanitaire. Parmi les nombreuses demandes qui ont été présentées à ces motifs, ainsi que des demandes d’exemption ministérielle, il y a le cas particulièrement convaincant d’une orpheline qui est, dans les faits, apatride, celui de Widlene Alexis, qui se cache en République dominicaine et qui est à la charge d’une famille canadienne depuis les 10 dernières années, famille qui a cherché à obtenir un permis de séjour temporaire au Canada pour lui permettre d’être adoptée ici.
Le mois dernier, un juge de la Cour fédérale d’appel a annulé la décision d’un agent d’immigration de refuser un permis de séjour temporaire à Widlene et fait valoir que la décision était « incohérente ou en profonde contradiction avec les éléments de preuve présentés ». Le juge Barnes a dit que le moment était venu « de procéder à un examen humanitaire holistique et complet, axé sur la situation et les besoins de Widlene ».
Le juge a ordonné qu’on renvoie la décision à un autre décideur pour qu’elle soit réexaminée.
Monsieur le ministre, vous pourriez renvoyer l’affaire à la mission du Canada au Mexique où elle pourrait languir sur le bureau d’un agent pendant des années, ou vous pourriez, en vertu des pouvoirs que vous confère le paragraphe 25.1(1) de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, octroyer à un étranger « le statut de résident permanent ou lever tout ou partie des critères et obligations applicables » si vous estimez « que des considérations d’ordre humanitaire relatives à [un] étranger le justifient, compte tenu de l’intérêt supérieur de l’enfant directement touché. »
Vos fonctionnaires ont dit que vous étudiiez le cas, mais j’aimerais vous demander aujourd’hui si vous prendrez une décision d’ordre humanitaire dans cette affaire maintenant et tiendrez ensuite compte des risques que court actuellement cette enfant en se cachant dans des circonstances très difficiles en République dominicaine?
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Merci beaucoup, madame la présidente, et merci au ministre et à ses collaborateurs.
Ma première question porte sur le budget des dépenses. D'après le site Web du gouvernement, les dépenses globales prévues du ministère s'élèvent à 67,7 millions de dollars, tandis que les dépenses réelles sont chiffrées à 48,3 millions de dollars. Il manque donc presque 20 millions de dollars.
En ce qui concerne les ETP, 613 ETP étaient prévus au budget, mais le nombre réel est de 460, soit une différence de 153.
Passons maintenant aux programmes. Comme le site Web le montre, le ministère n'a atteint qu'une de ses trois cibles en matière d'établissement. Il n'a pas atteint le pourcentage ciblé de clients ayant reçu des services de formation linguistique, et pourtant, les fonds versés aux ONG qui fournissent des services de réinstallation ont été coupés.
Dans ma circonscription, le financement du programme Circles of Care and Connection de la Mount Pleasant Family Centre Society a été réduit de près de 140 000 $. Ce manque de financement signifie que l'organisme n'est pas en mesure de soutenir le programme. Le nombre de travailleurs d'approche consacrés aux réfugiés a aussi diminué considérablement.
Cette situation m'inquiète énormément. Les ONG ont eu une discussion avec les gens du ministère avant que les fonds soient affectés. Durant le webinaire, les fonctionnaires ont dit aux ONG qu'IRCC améliorerait son modèle de financement et que les ressources seraient redistribuées de manière à soutenir les petits organismes locaux sans but lucratif. L'association que j'ai mentionnée est une petite organisation locale très efficace, et pourtant, son financement a été considérablement réduit.
Je veux savoir pourquoi, surtout étant donné que votre ministère n'a pas dépensé entièrement les crédits disponibles.
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Selon le site Web du gouvernement sur les normes de service, l'objectif est de traiter 80 % des demandes dans le délai normalisé, mais la réalité, c'est que dans le cadre du Programme des candidats des provinces, le pourcentage atteint est de 5 %. Pour le Programme des travailleurs qualifiés sélectionnés par le Québec, 2 % des demandes sont traitées dans le délai normalisé. Le rendement du Programme des travailleurs de métiers spécialisés — le programme Entrée express qui fait la fierté du ministre — est de 38 % des demandes traitées dans le délai normalisé.
Il est certes très bien d'établir des normes, mais vous ne les respectez pas dans ces secteurs essentiels.
Je tiens encore une fois à mettre cela en évidence, sachant que le ministère a sous-utilisé et considérablement réduit le nombre de postes ETP, de près de 200 postes. Voilà le genre de rendement que nous constatons. Est-il étonnant que les temps de traitement des dossiers soient si longs? Je tiens à le souligner, parce que c'est un problème.
Un autre problème nous a été révélé lors de la dernière réunion du Comité. Le fonctionnaire a déclaré que lorsqu'un formulaire, une signature ou un autre document est manquant, le ministère communique avec le demandeur pour apporter des correctifs au lieu de renvoyer la demande.
J'ai deux dossiers actifs pour lesquels la demande a été renvoyée. Par conséquent, le permis de travail de ces personnes est échu, ce qui entraîne de graves problèmes.
Les médias sociaux s'embrasent, parce qu'une personne a publié un message demandant aux gens de raconter leur expérience. Une multitude de gens qui ont beaucoup de problèmes parce que des fonctionnaires ne traitent pas ces demandes se plaignent sur les médias sociaux.
Je veux attirer votre attention sur ces problèmes, monsieur le ministre, et j'espère qu'ils seront résolus.
J'aimerais poser une question sur le parrainage des réfugiés. Dans le cadre des demandes de parrainage d’un groupe de cinq ou de répondants communautaires, les réfugiés qui doivent être parrainés sont tenus de fournir un certificat de détermination du statut de réfugié. Cette exigence a été supprimée entre 2015 et 2017 afin que le gouvernement puisse augmenter le nombre de personnes admises dans le cadre de l’initiative des réfugiés syriens. Cette exigence n'est également plus requise pour les autres groupes du volet des réfugiés parrainés par le secteur privé.
Dans ce cas, pourquoi cette exigence est-elle maintenue pour les parrainages d’un groupe de cinq?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Pour donner suite à cette question, je vais vous dire qu'il y a un cas où il manquait une signature, et la demande complète a été renvoyée. Dans un autre cas, un mauvais certificat a été envoyé, et la demande complète a été renvoyée. Par conséquent, le permis de travail de ces deux personnes était expiré, et elles se retrouvent maintenant devant un problème épineux. Si la demande avait été renvoyée, elles auraient pu régler le problème rapidement et faire parvenir le certificat approprié à IRCC. Personne n'a communiqué avec ces gens.
Cette question a été étudiée au Comité à la dernière législature, et on a signalé qu'elle serait réglée. Nous sommes maintenant à la deuxième législature après l'étude, et c'est la même histoire.
Je ne saurais trop souligner à quel point c'est frustrant, pas pour moi en tant que parlementaire à proprement parler, mais pour les demandeurs et pour IRCC, qui doit traiter une nouvelle demande, ce qui augmente sa charge de travail. Je consacre beaucoup trop de mon temps de parole de six minutes sur ce point.
Je veux poser la question suivante. En ce qui concerne le manque à gagner qui existait au ministère, et compte tenu que le ministère n'a pas dépensé près de 20 millions de dollars, pourriez-vous dire au Comité quels programmes n'ont pas utilisé tous leurs fonds et à combien s'élève ce montant pour l'exercice financier en cours?
Par exemple, en ce qui concerne les services de réinstallation, les demandes de subvention et pour chacun des secteurs, quel est l'écart entre les dépenses réelles et les fonds alloués? Si vous pouviez me confirmer — je présume que vous n'avez pas ces chiffres ici aujourd'hui — que ces données seront transmises à la présidente du Comité, je vous en serais reconnaissante.
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Je vous remercie de votre question.
L'immigration francophone à l'extérieur du Québec est très importante pour le ministère, comme vous l'avez mentionné. J'aimerais souligner trois points concernant notre stratégie sur l'augmentation du nombre d'immigrants francophones au Canada.
Premièrement, il y a le recrutement.
[Traduction]
Destination Canada est l'événement phare que nous utilisons en Europe et au Maghreb. Je veux continuer d'investir dans Destination Canada.
Deuxièmement, nous continuons d'investir dans des services appropriés d'établissement en français à l'intention des personnes qui arrivent, et ce, en fonction de toute l'importance que cela revêt.
Troisièmement, je souligne qu'il faut être en mesure de bien utiliser les outils comme Entrée express afin de veiller à installer des demandeurs francophones de qualité ailleurs qu'au Québec et à leur assurer une bonne voie d'accès au Canada.
Il y a peut-être une quatrième chose — je sais que j'ai dit qu'il y en avait trois —, et ce serait de continuer de travailler avec les provinces, en particulier le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, ainsi que l'Ontario, le Manitoba et les Territoires du Nord-Ouest. Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ont vraiment augmenté les efforts déployés pour attirer des immigrants francophones et pour travailler étroitement avec eux.
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Merci, madame la présidente.
Mesdames et messieurs, avant de poser mes questions, je vais divulguer entièrement ma situation. Ma femme et moi sommes les répondants privés de trois réfugiés syriens. Mes questions se fondent sur mon expérience très étroite avec un certain nombre de signataires d'entente de parrainage.
À l'occasion de l'une des premières apparitions publiques du ministre, alors qu'il prononçait un discours en Europe, il a entre autres vanté les qualités des programmes de parrainage privé permettant le rétablissement de réfugiés syriens partout au pays — comme nous le faisons depuis des dizaines d'années, quand on remonte à la réinstallation des réfugiés de la mer vietnamiens —, ce qui fait qu'en 2018, le Canada a dépassé les États-Unis comme chef de file mondial pour le rétablissement des réfugiés.
Je sais que vous savez qu'un certain nombre de signataires d'entente de parrainage, ou SEP, ont été grandement préoccupés, il y a un an, par les changements que vous avez apportés aux obligations des parrains. Au moins un des SEP a déclaré que c'était comme passer d'une activité de soutien humanitaire et de rétablissement des réfugiés à l'obligation de créer des feuilles de calcul. Je sais qu'on a expliqué aux SEP que l'obligation de créer des feuilles de calcul venait de l'effort d'établir une équivalence dans la façon dont votre ministère traite les réfugiés parrainés par le gouvernement et attribue les coûts qui y sont liés. J'aimerais que vous sachiez — et j'espère que vous en avez informé le ministre — que le ministre a imposé l'obligation de faire des feuilles de calcul alors que de très nombreux groupes de répondants privés faisant preuve d'une très grande compassion n'ont tout simplement pas la capacité de se soumettre à vos nouvelles règles. Je sais que le ministère, sur son site Web, parle des signataires d'entente de parrainage comme étant des organismes religieux, ethniques, communautaires ou humanitaires. De nombreux organismes renoncent à faire du parrainage privé à l'avenir parce qu'ils ne peuvent tout simplement pas gérer cela.
J'aimerais que vous répondiez à cette préoccupation et à ces critiques qui persistent et que vous nous disiez si on a conseillé au ministre de repenser cela pour revenir au soutien non financier qui contribue souvent à changer les choses. J'aimerais revenir à l'exemple des réfugiés de la mer vietnamiens. Ils ont été hébergés chez des gens. On ne leur a pas nécessairement fourni de l'argent — l'engagement était de donner l'équivalent. Ils n'étaient pas tenus de respecter des obligations en argent ou de se soumettre à des procédures comptables pour confirmer le soutien.