:
Bienvenue à la 6
e réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui à la demande de quatre membres, déposée conformément au paragraphe 106(4) du Règlement, pour étudier les priorités de dépenses du gouvernement au ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
J'espère que vous avez tous veillé à rester sains et saufs et que tout le monde va bien. Les derniers mois ont été difficiles. La dernière fois que je suis rentrée d'Ottawa à Toronto, c'était le 13 mars, et je suis revenue en voiture hier seulement. Nous devons veiller à notre sécurité. Nous ne sommes pas encore tirés d'affaire, alors veuillez continuer à suivre les consignes de santé publique et à garder vos proches et vous-mêmes en sécurité.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en personne et est diffusée sur ParlVU. Les délibérations seront accessibles sur le site Web de la Chambre des communes. Pour que la séance se déroule dans l'ordre, j'aimerais souligner quelques règles que nous devons tous suivre en cette période sans précédent.
Premièrement, le service de santé et de sécurité en milieu de travail nous demande de limiter nos déplacements dans la salle. Vous devez toujours respecter la distanciation physique et rester à au moins deux mètres l'un de l'autre. De plus, afin de réduire au minimum les risques pour la santé, vous remarquerez que peu d'employés ont été admis dans la salle aujourd'hui. Les autres ont reçu un numéro de téléphone où ils peuvent suivre les délibérations en temps réel.
Aucun document papier n'a été distribué. Tous les documents ont été distribués électroniquement aux députés. Si vous avez besoin d'une copie d'un document, veuillez en informer immédiatement la greffière en envoyant un courriel au Comité à cimm@parl.gc.ca. De plus, veuillez suivre les flèches au sol indiquant par quel sens entrer dans la pièce et par quel sens en sortir. Même à la fin de la réunion, vous êtes priés de ne pas sortir en groupe. Assurons-nous de laisser un écart de quelques minutes, de ne pas sortir en bloc et de respecter toutes les règles de distanciation physique. Voilà pour les consignes d'ordre logistique.
Bienvenue à la 6e réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes et bienvenue à Ottawa.
Monsieur Kent.
:
Merci, madame la présidente.
Merci, chers collègues, de vous réunir en ce qui ressemble davantage à une réunion normale de notre comité, et merci à la greffière d'avoir organisé et rendu possible la réunion d'aujourd'hui qui est, de fait et si brève qu'elle soit, plus proche de la procédure normale pour remédier aux lacunes des séances virtuelles de la Chambre et des comités.
Madame la présidente, les membres conservateurs du Comité vous ont écrit pour demander la tenue de cette réunion. Je ne vais pas lire la lettre en entier. Je suis sûr que tout le monde en a pris connaissance. Ce qu'elle dit essentiellement, c'est que le 26 mai, le gouvernement a eu recours à la clôture, avec l'appui du NPD, pour mettre fin au débat et adopter une motion qui modifiait le processus courant d'étude du Budget supplémentaire des dépenses à la fin du cycle des subsides.
Étant donné le peu de temps dont nous disposons d'ici à 13 heures — d'ici à midi pour le —, je propose d'accepter la motion telle qu'elle est énoncée dans la lettre, à savoir que le Comité invite le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté à comparaître devant lui pendant au moins une heure pour répondre aux questions des députés sur les priorités de dépenses du ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada.
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le Comité a adopté la motion portant qu'il invite le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté à comparaître devant lui pendant au moins une heure pour répondre aux questions des députés sur les priorités de dépenses du ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada.
Bienvenue, monsieur le ministre, ainsi qu'à tous les autres témoins.
Le ministre aura cinq minutes pour faire sa déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux questions.
Sur ce, je vous prie d'accueillir le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, l'honorable Marco Mendicino, qui nous présentera son exposé.
[Difficultés techniques]
Je suspends la séance encore pour quelques minutes, le temps de vérifier si tout le monde est bien dans la vidéoconférence.
:
Nous reprenons à nouveau.
Y a-t-il consentement unanime pour que le ministre comparaisse en personne?
Des députés: D'accord.
La présidente: Merci à tous et à toutes.
L'honorable Marco Mendicino, ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, comparaît devant le comité permanent.
Je précise à l'intention de nos téléspectateurs que nous avons eu quelques difficultés techniques. Le ministre ne pouvait pas comparaître par vidéoconférence en raison de certains problèmes de pare-feu, de sorte qu'un membre du Comité, , a volontairement cédé son siège pour que le ministre puisse se joindre à nous.
Je souhaite la bienvenue au ministre Marco Mendicino, qui vient répondre aux questions du comité permanent sur les priorités de dépenses d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Monsieur le ministre, vous disposez de cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux questions des membres du Comité. Vous avez la parole.
:
Merci, madame la présidente.
Je tiens à remercier tous les membres du Comité de leur patience tandis que nous cherchions à régler les difficultés techniques de ce matin.
Je remercie également les députés de l'opposition de m'avoir permis de comparaître en personne.
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, permettez-moi d'abord de souligner que nous sommes réunis sur le territoire ancestral de la nation algonquine.
Je comparais devant vous aujourd'hui à un moment crucial. Je suis ici pour faire le point sur les priorités essentielles mises de l'avant par mon ministère dans le cadre de la réponse globale du gouvernement du Canada à une pandémie mondiale qui ne se produit qu'une fois par siècle. En élaborant sa stratégie à l'égard de la COVID-19, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a dû user de toute sa souplesse, son efficacité et sa résilience pour répondre aux besoins urgents de notre population, sans perdre de vue notre objectif à long terme, qui est de faire grandir et de renforcer le pays grâce à l'immigration.
Dès les premiers jours de la pandémie, mon ministère a aidé à établir les points de transit nécessaires à la frontière pour que les Canadiens continuent d'avoir accès aux aliments, au carburant et aux fournitures médicales dont ils ont besoin, tout en mettant en place les dispositifs sanitaires et les protocoles d'isolement nécessaires pour prévenir la propagation de la COVID-19.
Comme la courbe continue de s'aplatir, nous avons pu annoncer récemment une nouvelle exemption aux restrictions de voyage qui permet aux résidents permanents du Canada d'être réunis avec les membres de leur famille immédiate. Nous savons que les temps sont durs pour de nombreuses familles, mais le virus n'a pas encore dit son dernier mot.
Permettez-moi de décrire un peu comment l'immigration s'est révélée un élément essentiel au maintien de la sécurité alimentaire de tous les Canadiens. Cette pandémie a ancré dans notre conscience nationale le fait que les travailleurs étrangers temporaires jouent un rôle clé dans la production et la distribution des aliments au Canada.
[Français]
Les travailleurs étrangers temporaires sont un élément essentiel de la production et de la chaîne de distribution de l'approvisionnement alimentaire du Canada, et nous avons pris des mesures pour les soutenir. C'est pourquoi j'aimerais prendre un moment pour parler de la situation à laquelle nous faisons face actuellement.
[Traduction]
Bonifacio Eugenio Romero et Rogelio Muñoz Santos étaient deux travailleurs migrants du Mexique. Ils étaient venus ici pour aider à nourrir les Canadiens et subvenir aux besoins de leur famille restée dans leur pays, et ils l'ont payé de leur vie. Cela n'aurait jamais dû se produire.
Nous pleurons leur perte, mais ce n'est pas suffisant. Nous devons en faire davantage. Le Canada doit veiller à la sécurité et au bien-être de tous les travailleurs, autant canadiens que migrants. C'est pourquoi notre gouvernement est intervenu rapidement en faveur de ce groupe vulnérable, en accordant des fonds pour mieux héberger les travailleurs, en protégeant leurs salaires, en assouplissant les conditions des permis de travail et en établissant un régime d'inspections de conformité pour faire respecter leurs droits.
Cependant, de nombreuses éclosions de COVID-19 le long de la chaîne d'approvisionnement nous ont rappelé qu'il reste encore du travail à faire pour protéger les travailleurs migrants, y compris envisager des voies d'accès à la résidence permanente. Comme mes collègues ministres, je suis déterminé à collaborer avec tous les parlementaires, avec mes homologues provinciaux, avec les agriculteurs et avec les défenseurs des droits de la personne pour explorer cette option et d'autres encore.
[Français]
J'ai pensé qu'il était important de faire le point sur la situation. J'aurai l'occasion de parler des diverses mesures que nous avons mises en place, quand je répondrai à vos questions.
[Traduction]
Dans le même ordre d'idées, j'aimerais prendre un moment pour souligner comment les réfugiés et les demandeurs d'asile se sont distingués tout au long de la pandémie. Malgré toute l'adversité qu'ils ont dû surmonter juste pour arriver ici, nous les avons vus se mobiliser pour venir en aide aux collectivités qui les ont parrainés. Au Québec, des demandeurs d'asile se dévouent de façon extraordinaire en prêtant main-forte aux travailleurs de la santé de première ligne, surtout dans les centres de soins de longue durée où le virus a fait des ravages chez les personnes âgées et les malades.
Ces actes remarquables de sacrifice et d'héroïsme devraient nous encourager à lutter contre les préjugés selon lesquels les réfugiés et les demandeurs d'asile ne sont qu'un fardeau. Ils ne le sont pas. Ils sont ici pour contribuer. C'est pourquoi, dans notre Budget supplémentaire des dépenses, nous proposons d'affecter un montant de 102,5 millions de dollars, reporté de l'exercice précédent, au Programme d'aide au logement provisoire. Voilà qui fournira aux provinces et aux municipalités une aide précieuse aux efforts d'intégration.
[Français]
Plus précisément, ce financement sera utilisé pour conclure des accords de financement avec la Ville de Toronto et la province de Québec pour les coûts associés aux demandeurs d'asile en 2019.
[Traduction]
Outre ces points saillants, j'espère pouvoir discuter, au cours de ma comparution, de la façon dont les étudiants étrangers stimuleront notre relance économique, ainsi que des niveaux d'immigration de 2020 auxquels s'arrime notre plan pour continuer à faire grandir le pays grâce à l'immigration.
En terminant, je tiens à souligner que nous avons beaucoup appris au cours des derniers mois. Nous adaptons, accélérons et faisons évoluer notre système d'immigration d'une manière qui devrait inspirer confiance aux Canadiens. Le Canada profite de l'immigration depuis longtemps, et il en sera de même au moment de relancer notre économie et de tracer hardiment notre avenir.
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur le ministre, d'avoir fait ce long déplacement. J'aurais aimé qu'on ait pu vous faire comparaître en personne dès le début.
Malgré les meilleurs efforts du personnel de la Colline, ce retard de près d'une heure à nous mettre en marche aujourd'hui fait ressortir nettement les lacunes des réunions virtuelles de comités, des comparutions virtuelles.
Monsieur le ministre, la suspension de quatre ans du traité sur les tiers pays sûrs par le a laissé au Canada un arriéré de plus de 90 000 demandes d'asile. C'est le plus élevé de notre histoire.
Le rapport du directeur parlementaire du budget, intitulé Coût de la migration irrégulière à la frontière sud du Canada, signale que votre gouvernement n'a donné aucune indication concernant le remboursement des dépenses, déjà engagées et à venir, que les demandeurs d'asile font peser sur les villes et les provinces.
En ce qui concerne ces 200 millions de dollars affectés au logement des demandeurs d'asile dans le Budget supplémentaire des dépenses, pouvez-vous nous dire plus précisément où ira cet argent? Comme je le disais plus tôt, lorsque vous étiez interrogé par le comité virtuel à la Chambre, cela m'apparaît comme une somme bien modeste par rapport aux coûts assumés jusqu'à maintenant par les municipalités et les provinces, et aux nombreux millions de dollars qu'elles estiment devoir dépenser encore à l'avenir.
:
Merci de votre question, monsieur Kent. Je précise pour commencer que la demande présentée aujourd'hui vise le Programme d'aide au logement provisoire, une initiative cruciale qui facilite la coopération entre le gouvernement fédéral, les provinces et les municipalités. Comme je disais, un certain nombre de municipalités font beaucoup pour faciliter l'intégration de nos demandeurs d'asile et de nos réfugiés. Cette demande que nous présentons dans le Budget supplémentaire des dépenses s'ajoute aux 370 millions de dollars déjà investis dans le logement provisoire.
De plus, nous avons lancé, il y a environ un an et demi, une stratégie d'application de la loi à la frontière, avec un investissement de 1,2 milliard de dollars, non seulement pour faire avancer nos objectifs prioritaires qui sont de faciliter l'intégration par le logement provisoire et de venir en aide aux réfugiés et aux demandeurs d'asile, mais aussi pour préserver l'intégrité de la frontière.
Ce sont là des initiatives importantes qui vont encore améliorer notre régime d'asile, qui fait envie dans le monde entier.
:
Merci, monsieur le ministre.
La Ville de Toronto a déjà une facture qui tourne autour de 150 millions de dollars, et d'autres dépenses du même ordre en cours, alors j'espère que vous allez vous attaquer à ces problèmes dans les jours, les semaines et les mois à venir.
Monsieur le ministre, vous avez dit qu'un nombre appréciable de demandeurs d'asile au Québec étaient disposés à continuer de travailler dans des établissements de soins de longue durée à risque élevé, y compris des gens dont la demande a été rejetée. Nous savons que certains de vos collègues québécois du Cabinet vous pressent de suspendre les protocoles normaux de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié pour accueillir ces demandeurs d'asile qui vont au front dans les centres de soins.
Pouvez-vous nous dire où vous en êtes à ce jour dans ce dossier? Cherchez-vous à passer outre aux protocoles et aux processus normaux de la CISR?
:
Merci, monsieur Kent. Vous me donnez l'occasion de souligner encore un peu plus les sacrifices consentis par les demandeurs d'asile. Comme je disais dans ma déclaration préliminaire, ce sont des personnes qui souvent doivent surmonter d'énormes difficultés juste pour arriver au Canada. Comme vous le savez bien, vous et les autres membres du Comité, ce sont des personnes qui fuient la persécution, les conflits, la guerre et, de plus en plus, les changements climatiques, et qui cherchent refuge au Canada.
Il est vrai qu'il existe un processus pour statuer sur ces demandes, et c'est la Commission de l'immigration et du statut de réfugié qui en est chargée. Les personnes qui ont fait parler d'elles au Québec se sont distinguées de façon remarquable, en particulier dans les maisons de retraite, et je vous ferai remarquer que les demandeurs d'asile, qui sont souvent logés dans des conditions précaires, sont déjà exposés à la COVID-19.
Quoi qu'il en soit, et malgré tout le débat qui s'est ensuivi, ils continuent de se sacrifier pour soutenir les travailleurs de la santé de première ligne et pour aider les personnes âgées et les malades qui, rappelons-le, supportent dans une proportion démesurée le fardeau de ce terrible virus.
Nous nous sommes demandé s'il y avait moyen de reconnaître leurs contributions. J'espère certainement pouvoir en dire davantage à ce sujet en temps et lieu.
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie le ministre d'avoir pris le temps de nous parler et de faire preuve de flexibilité. Je le remercie également, ainsi que son personnel, du travail qu'ils font relativement au système d'immigration. C'est très important pour notre pays.
Ma question concerne le Programme pilote d'immigration dans les communautés rurales et du Nord.
[Traduction]
Le caucus libéral du Nord de l'Ontario a travaillé fort, car nous avons entendu des députés, des maires, des municipalités, des chambres de commerce et des employeurs parler du besoin de travailleurs, et le Programme des candidats de la province ne répond pas aux besoins des employeurs du nord de l'Ontario. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des immigrants désignés par la province vont dans le sud de l'Ontario, très peu dans le nord.
Je veux prendre le temps de discuter ici des projets pilotes menés en milieu rural. Je sais que la COVID a quelque peu modifié le paysage de l'immigration, alors j'aimerais que vous puissiez faire le point pour nous sur le Programme pilote d'immigration dans les communautés rurales et du Nord, nous dire comment il peut faciliter l'accès à la résidence permanente et comment il peut venir en aide à nos employeurs dans le nord de l'Ontario.
:
Premièrement, je vous remercie de votre question, monsieur Serré, ainsi que de votre travail très important dans votre circonscription.
Nous savons que l'immigration contribue énormément à l'économie du Canada. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons créé ce projet pilote en appui aux immigrants qui veulent commencer le prochain chapitre de leur vie dans les communautés rurales. Nous utilisons l'expertise et l'expérience des communautés rurales pour aligner l'expérience des immigrants sur les besoins de la communauté.
[Traduction]
Le Programme pilote d'immigration dans les communautés rurales et du Nord est d'ailleurs une de ces nouveautés par lesquelles on cherche justement à profiter du savoir-faire des collectivités rurales — les expériences, les besoins — et à harmoniser les besoins avec les compétences de ceux qui souhaitent entreprendre le prochain chapitre de leur vie en milieu rural. Je suis très heureux de signaler que neuf des 11 collectivités visées ont déjà lancé leurs projets pilotes.
C'est une bonne nouvelle, et j'espère que tous les parlementaires sauront s'en réjouir. De toute évidence, il reste du travail à faire.
J'en viens maintenant à la question des étudiants étrangers. Dans le Grand Sudbury et dans ma circonscription de Nickel Belt, nous avons l'Université Laurentienne, le Cambrian College et le Collège Boréal. Ensemble, ces trois établissements postsecondaires, qui sont bilingues, comptent environ 2 000 étudiants étrangers.
Étant donné la COVID et l'incertitude entourant l'année scolaire, ce serait bien si vous pouviez nous expliquer ce que nous faisons pour aider les étudiants étrangers, ainsi que les collèges et les collectivités qui les accueillent, à obtenir leur éducation et, idéalement, à rester plus longtemps.
:
Comme j'en ai témoigné devant le Comité, les étudiants étrangers apportent des avantages considérables au Canada sur les plans économique, social et culturel, et c'est pourquoi nous avons certainement cherché à poursuivre les grandes réussites du programme des étudiants étrangers, malgré les embûches posées par la COVID-19.
Nous continuons de collaborer étroitement avec des universités et des collèges dans tout le pays, non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans de petites et moyennes municipalités, dont beaucoup ont besoin des étudiants étrangers, pour les faire venir et que le prochain pas dans leur carrière soit une expérience éducative de premier ordre ici au Canada.
Nous avons apporté un certain nombre de modifications au programme pour tenir compte des perturbations. Nous avons assoupli les règles du permis de travail qui se rattache au visa d'étudiant étranger, pour ceux qui visent un diplôme et qui travaillent dans un secteur de services essentiels. Le secteur de la santé en est un excellent exemple.
Nous avons aussi assoupli les règles en ce qui concerne l'éducation en ligne, car les campus restent fermés. Les étudiants étrangers qui sont ici pourront suivre leurs cours en ligne intégralement, sans que cela compromette leur parcours professionnel après l'obtention de leur diplôme.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui, monsieur le ministre. C'est toujours plaisant de vous revoir, surtout en personne.
Je vais revenir sur les questions soulevées par mon collègue, même si ce n'était pas mon plan initial.
Vous avez parlé des étudiants étrangers qui sont déjà ici, mais j'aimerais aussi vous entendre parler de ceux qui sont attendus et qui forment souvent de 20 à 25 % des cohortes étudiantes des cégeps et des universités en région. Actuellement, ils sont incapables d'obtenir leurs données biométriques et on ne sait pas si leur demande de permis d'études sera traitée à temps pour la rentrée scolaire.
Qu'est-ce qui est fait pour les étudiants de l'extérieur qui doivent arriver à l'automne?
:
Je vous remercie, madame Normandin. C'est toujours avec grand plaisir que je me présente ici en personne pour répondre aux questions des membres du Comité.
Comme je l'ai dit, les étudiants étrangers présentent d'immenses avantages économiques, culturels et sociaux pour le Canada. Les étudiants internationaux qui détenaient un permis d'études valide ou dont la demande de permis d'études avait été approuvée lorsque les restrictions de voyage sont entrées en vigueur le 18 mars 2020 pourront voyager au Canada par avion ou par voie terrestre. Nous continuons à évaluer les répercussions et les situations actuelles, et nous apportons les ajustements nécessaires.
Pour répondre spécifiquement à votre question, nous continuons de chercher des solutions aux problèmes de données biométriques. Dans d'autres catégories d'immigration, comme celle des travailleurs étrangers, nous avons permis une plus grande flexibilité. Votre suggestion fait partie des idées que nous allons continuer à explorer.
:
En ce qui a trait aux travailleurs essentiels, pendant la crise, on a émis une directive selon laquelle leurs demandes de permis de travail devaient être traitées en 10 jours. Cela s'est fait dans le contexte de la crise. Par contre, on constate que, quand la demande est faite sur papier, il est presque impossible de retrouver le dossier papier à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada pour le traiter rapidement.
Je pense à une infirmière vénézuélienne que je connais, dont la demande, présentée en février, n'a toujours pas été traitée. Des médecins, à Salaberry-de-Valleyfield, ont fait leur demande en avril, et elles n'ont toujours pas été traitées. Or l'hôpital a besoin d'eux et les attend.
Êtes-vous d'accord avec moi, monsieur le ministre, que la directive mise en place était impossible à appliquer?
:
Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur le ministre, d'avoir pris le temps de venir nous rencontrer en personne.
Le 8 mai, monsieur le ministre, devant le Comité permanent des ressources humaines, vous avez dit:
D'après ce que j'ai compris de mes discussions avec l'Agence du revenu du Canada et Emploi et Développement social Canada, si la personne répond aux critères d'admissibilité de la Prestation canadienne d'urgence, elle peut faire sa demande en se servant de son numéro d'assurance sociale, car ce dernier n'expire pas du point de vue du fisc, peu importe le statut du permis de travail. Selon la situation exacte de la personne, elle pourrait être en mesure ou non de faire une demande en ligne, mais il lui sera toujours possible de faire une demande par téléphone.
En nous fondant là-dessus, pouvez-vous nous confirmer, pour ceux qui répondent aux autres critères d'admissibilité à la PCU — et je pense ici aux travailleurs étrangers temporaires —, que même si leur permis de travail est expiré, ils ne seront pas traités en criminels pour s'être prévalus de la PCU?
:
Merci. Je vous en sais gré parce que je pense que c'est très important. Les gens ont agi sur la foi des avis du gouvernement, dont le vôtre, monsieur le ministre, et si, après coup, ils s'en trouvent pénalisés, je n'ose pas imaginer ce que cela peut entraîner pour eux. Il serait scandaleux que cela se produise.
Pour ma deuxième question, monsieur le ministre, je vous ai écrit en avril à ce sujet, et vous m'avez enfin répondu ce matin, ce dont je vous remercie. Ma question portait sur la période de 24 mois de travail qui est exigée et qui se trouve interrompue pour les travailleurs étrangers temporaires, plus précisément pour les aides familiaux.
La réponse que vous m'avez donnée ne touche pas le cœur du problème, à savoir les personnes dont le permis de travail arrive à échéance et qui ont perdu leur emploi à cause de la COVID. Ces personnes peuvent-elles alors, monsieur le ministre, demander un renouvellement de permis de travail et obtenir un statut implicite même si elles n'ont pas d'employeur en ce moment?
:
J'exhorte le ministre à compter le temps d'arrêt de travail de ces aides familiaux dans le calcul des 24 mois exigés et aussi, en ce qui concerne l'expiration des permis de travail... parce que ces personnes-là sont dans une situation très difficile à l'heure actuelle, elles ont perdu leur emploi à cause de la COVID-19, elles n'y sont pour rien et leur permis arrive à échéance... Si elles ne trouvent pas de nouvel employeur, ce qui est difficile en ce moment, elles se retrouveront coincées. Elles n'auraient pas de statut implicite, or il faudra bien leur venir en aide durant cette période. Sinon, ces travailleurs venus prendre soin de nos familles au Canada seront pratiquement abandonnés à eux-mêmes. J'exhorte le ministre à prendre des mesures à leur égard.
En ce qui concerne le retard dans le parrainage des conjoints, au début de la pandémie, on m'a informée qu'on continuerait de traiter les demandes. Cependant, la pandémie se poursuit et des problèmes continuent de surgir dans le traitement des demandes, si bien que mon bureau a vu de nombreuses personnes s'inquiéter de longs retards dans le traitement de leurs demandes de résidence permanente. Il s'agit précisément de demandes de parrainage de conjoint, dont le délai de traitement est normalement de 12 mois.
M. Mitch Hurley et son épouse ont perdu leur nouveau-né parce que madame n'a pas pu obtenir de soins de santé en Équateur, et ils attendent désespérément d'être réunis ici en cette période difficile. Leur demande est en traitement depuis 16 mois et ils ne peuvent pas obtenir d'entrevue pour la compléter. Maintenant, on leur demande de reprendre leurs examens médicaux, dont la validité est expirée, ce qui risque de leur coûter très cher.
Y a-t-il moyen d'accélérer le traitement des demandes des familles qui ont des besoins urgents, et de lever l'obligation de passer de nouveaux examens médicaux à cause de ce long retard?
:
Madame la présidente, je veux vous signaler que je vais partager mon temps de parole avec la députée d'Orléans.
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence.
On sait que la pandémie, partout dans le monde, a eu des effets incroyables sur l'ensemble des systèmes d'immigration. Certaines situations ont eu des incidences importantes sur le système d'immigration canadien.
Vous avez abordé déjà quelques mesures tout au long de votre comparution cet avant-midi. J'aimerais que vous nous donniez davantage de détails, d'une part, sur les problèmes qu'a eus le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, et, d'autre part, sur les rajustements mis en place.
Vous avez notamment parlé des travailleurs étrangers, mais je pense que des gestes concrets ont été posés pour aider l'ensemble du système d'immigration et des processus.
Pouvez-vous aussi détailler les mesures prises actuellement dans le déconfinement? Comment revient-on à un système d'immigration « normal »? Quelles sont les mesures mises en place pour faciliter les processus d'immigration?
:
Je vous remercie, madame Martinez Ferrada, de votre question et du travail que vous faites avec notre équipe et avec les membres de ce comité.
Je peux vous donner plusieurs exemples. Le ministère a créé de nouveaux processus, utilisé de nouvelles technologies et créé de nouvelles équipes dont le mandat était d'accorder la priorité aux besoins urgents du pays.
[Traduction]
Je signalerai un certain nombre de mesures prises par le ministère pour répondre à la pandémie de la COVID-19.
Comme je l'ai dit, nous avons vraiment évolué sur bien des plans. Nous avons mis à profit les nouvelles technologies. Nous avons établi de nouveaux processus. Nous avons mis sur pied des équipes spéciales pour faire en sorte que les besoins urgents des Canadiens en matière de nourriture, de carburant et de santé soient satisfaits et que les fournitures médicales continuent d'entrer au pays. C'est une preuve concrète de la grande résilience du ministère dans ses efforts pour répondre aux besoins des Canadiens.
À long terme, je crois que nous serons en mesure d'en tirer des leçons et également de les appliquer à nos plans à plus long terme en matière d'immigration, qui sont évidemment pris en compte dans notre plan triennal des niveaux d'immigration.
:
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être ici aujourd'hui.
Comme vous le savez, la pandémie du coronavirus a présenté des défis dans tout l'appareil gouvernemental, particulièrement dans votre ministère. Vous n'êtes pas les seuls à avoir subi des contraintes et des changements.
[Traduction]
J'aimerais que vous nous parliez de la fermeture des frontières. Il y en a eu dans le monde entier. Devant la menace qui planait sur la santé publique, nous avons dû, ici au Canada, comme partout dans le monde, prendre des décisions pour assurer la sécurité de nos citoyens.
Monsieur le ministre, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur les circonstances entourant la fermeture de la frontière canado-américaine? Quels facteurs ont été pris en considération, quels ajustements ont été nécessaires, pour maintenir la fonctionnalité de la frontière qui soutient les industries canadiennes?
:
Merci, madame la présidente.
Je vous remercie, monsieur le ministre. Je suis très contente d'être ici avec vous aujourd'hui.
J'aimerais prendre un moment pour remercier les résidants, les citoyens de Châteauguay—Lacolle. En effet, il y a à peu près trois ans, au mois d'août 2017, nous avons reçu un appel indiquant une forte présence de demandeurs d'asile à la frontière. C'étaient mes concitoyens de Saint-Bernard-de-Lacolle qui étaient vraiment aux premières lignes pour construire des chapiteaux. Plusieurs travaillent aux douanes, à l'immigration ou avec la GRC. C'était vraiment un projet de collaboration incroyable, sur le chemin Roxham, entre les élus de Saint-Bernard-de-Lacolle et les résidants.
Depuis ce temps, le nombre de personnes qui ont traversé la frontière a diminué. Le ministre peut-il nous donner une mise à jour approximative des chiffres avant la pandémie de la COVID-19?
:
Je vous remercie beaucoup.
[Traduction]
En fait, nous sommes également très fiers, dans Châteauguay—Lacolle, d'avoir accueilli, je crois, cinq familles, des familles de réfugiés syriens, et nous en attendons une sixième. Les gens de ma circonscription sont très fiers de leur attitude accueillante.
Samedi sera la Journée mondiale des réfugiés, comme vous le savez sans doute, monsieur le ministre. Depuis toujours, quand il s'agit de réinstaller des personnes aux prises avec des conflits et des bouleversements, le Canada est un chef de file mondial. Pourriez-vous nous parler de certaines des mesures prises par le Canada, tant ici qu'à l'étranger, pour aider les réfugiés à venir au pays?
:
Je vous remercie d'avoir posé cette question et d'avoir fait le rappel de cette journée, qui devrait être une journée de fierté, car nous sommes bien en droit de nous enorgueillir de la contribution du Canada. Pour répondre à votre question, nous continuons, d'abord et avant tout, d'aider concrètement les réfugiés et les demandeurs d'asile à se réinstaller, malgré les défis de la pandémie.
Je vais prendre un moment pour signaler que nous examinons des moyens de renforcer notre relation avec les réfugiés afin qu'ils puissent avoir une voix active dans la formulation de nos politiques en créant une sphère réelle d'action pour la communauté des réfugiés dans cet effort. Je pourrais citer plusieurs exemples, dont celui de Mustafa Alio, qui dirige un organisme appelé Jumpstart, qui a pour but d'encourager les réfugiés à devenir des personnes entreprenantes et à se lancer en affaires.
Pour ma part, et j'espère que tous les membres du Comité sont du même avis, il s'agit de lutter contre la discrimination et la stigmatisation dont nous sommes trop souvent témoins à l'égard des réfugiés qui, pour quelque raison, sont vus simplement comme un fardeau pour notre société. Ils ne le sont pas. Les réfugiés sont nos voisins. Ils sont prêts à contribuer et à se dévouer lorsque nous en avons le plus besoin. Nous l'avons constaté de façon très visible au Québec et ailleurs au pays.
J'espère que tous les membres du Comité célébreront avec fierté la Journée mondiale des réfugiés cette fin de semaine.
:
Vu la pandémie, les niveaux d'immigration risquent d'être modifiés. J'attends donc avec impatience cette mise à jour.
La communauté internationale est très préoccupée par la loi sur la sécurité nationale imposée par le gouvernement chinois à Hong Kong, en ceci qu'elle signifierait la fin de l'accord sino-britannique sur un seul pays, deux systèmes. Près de 900 parlementaires étrangers ont signé une déclaration condamnant cette mesure, et le gouvernement du Royaume-Uni a lancé un plan qui permettrait à 2,9 millions de titulaires de passeport britannique d'outre-mer de déménager de Hong Kong au Royaume-Uni avec un visa de travailleur.
Le ministre envisagerait-il, en collaboration avec la communauté internationale, de présenter une mesure d'immigration spéciale pour les gens de Hong Kong, ainsi que de collaborer éventuellement avec le gouvernement du Royaume-Uni pour accepter les demandeurs d'asile de Hong Kong?
:
Comme je l'ai dit, nous sommes très préoccupés par la situation à Hong Kong et par tout ce qui pourrait porter atteinte au principe d'un seul pays, deux systèmes, que le Canada appuie.
Pour ce qui est des initiatives, il existe pour les Canadiens, comme je l'ai dit, un droit de retour sous réserve de dépistage sanitaire et, pour les autres ressortissants étrangers, il y a de nombreuses autres possibilités.
Je suis au courant du plan du Royaume-Uni dont vous faites mention, mais je n'en connais pas les détails. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il existe diverses possibilités auxquelles peuvent recourir les gens qui souhaitent s'installer au Canada, que ce soit de façon temporaire ou permanente.
:
Merci, monsieur le ministre. Merci également à tous les membres du Comité.
Cela met fin à notre première heure de réunion.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être venu témoigner devant le Comité. Je suis désolée pour les problèmes techniques, mais c'était agréable de vous recevoir ici en personne. Bien entendu, les députés ont dû être ravis qu'il ait été possible de vous accueillir. Au nom de tous les députés, je vous remercie donc sincèrement d'être venu témoigner devant le Comité aujourd'hui.
Je vais maintenant suspendre la séance quelques instants afin de permettre au ministre de nous quitter et au député Barrett de regagner sa place. Nous reprendrons nos travaux dans quelques minutes, le temps de désinfecter le pupitre.
Les fonctionnaires seront présents pour la deuxième heure. Après le départ du ministre et le retour des députés, nous entamerons la deuxième heure de la réunion.
La séance est suspendue.
:
Nous reprenons nos travaux pour cette deuxième heure.
Nous accueillons quatre hauts fonctionnaires: Mme Catrina Tapley, sous-ministre d'IRCC, Mme Marian Campbell Jarvis, sous-ministre adjointe, et M. Daniel Mills, sous-ministre adjoint. M. Mills semble avoir des problèmes, il se joindra donc à nous plus tard. Le dernier témoin est M. Hughes St-Pierre, également sous-ministre adjoint.
Je vous souhaite la bienvenue et vous remercie de venir témoigner devant le Comité.
Madame Martinez Ferrada, vous avez une question à poser.
:
Ce sont deux excellentes questions.
Je vais d'abord répondre à celle sur la réunification des familles. Nous nous efforçons de trouver une bonne façon de procéder.
Entretemps, nous continuons à traiter les demandes. Les seules dont le traitement a été suspendu, ce sont les demandes de visas de résident temporaire, mais le traitement des autres se poursuit. Les demandes en format papier ont été plus difficiles à obtenir que celles en format électronique. Comme l'a dit le ministre, si jamais nous avons eu besoin d'un coup de pouce pour arriver à numériser tous les documents, c'était durant cette période.
Pour répondre à votre deuxième question au sujet des passeports, nous collaborons étroitement avec nos collègues de Service Canada pour remettre en fonction ce service dans les plus brefs délais.
Le gouvernement a engagé des dépenses colossales durant cette période, dont certaines étaient essentielles. Nous, de l'opposition officielle, nous les avons approuvées en grande partie, tout en encourageant une expansion dans certains domaines et des ajustements dans d'autres. Parallèlement, certaines dépenses, tant que nous ne serons pas revenus à un gouvernement pleinement responsable et imputable, avec la reprise des travaux des comités permanents et des débats normaux au Parlement...
Nonobstant tout cela, nous avons appris, la semaine dernière, que le ministère allait peut-être se lancer dans un nouveau train de dépenses considérables dans le cadre d'une demande de propositions, insérée dans une annexe de la section des approvisionnements de Travaux publics Canada sous le titre « Services numériques—Intervention d'urgence face à la COVID-19 ». Ce document fait référence à une nouvelle normalité alors que le ministère anticipe un pic de demandes et de travail après la levée des restrictions dues à la COVID. Cela porte à croire que le ministère a l'impression qu'il sera surchargé de travail lorsque la pandémie sera terminée, et il sollicite des propositions pour se moderniser de fond en comble et faire une mise à jour numérique de tous ses processus de traitement des demandes et de toutes ses méthodes de travail au Canada et à l'étranger.
Pouvez-vous nous donner une idée approximative des dépenses qui seront consacrées à cette proposition, à ces projets?
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Tout d'abord, en notre nom à tous, je tiens à vous remercier tous pour le travail accompli au cours des dernières semaines. En tant que représentante de la merveilleuse collectivité d'Orléans, je veux remercier tous nos fonctionnaires qui font un travail extraordinaire et nous leur rendons hommage cette semaine.
[Français]
Je vous remercie. C'est vraiment un plaisir de travailler avec vous, tous les jours. Vous avez certainement beaucoup de défis à relever.
[Traduction]
J'ai réussi à poser une question au ministre concernant la frontière canado-américaine, mais je n'ai pas pu poser ma question complémentaire. Au moment où nous prévoyons prolonger les restrictions à la frontière, certaines exemptions et modifications ont été faites pour permettre à notre gouvernement de remplir son engagement à l'égard de la réunification des familles. À Orléans, cette décision a été très bien accueillie. Pouvez-vous nous en dire davantage au sujet de cette perspective?
Merci.
La prochaine normalité sera un peu complexe.
Nous avons examiné nos secteurs d'activité dans différentes catégories et notre première préoccupation concerne les nouveaux arrivants, les travailleurs étrangers temporaires, d'autres travailleurs et des visiteurs qui sont déjà au Canada. Nous avons mis un certain nombre de mesures en place afin d'être en mesure de prolonger les permis de travail, d'examiner la possibilité d'accorder un statut implicite, de permettre aux personnes munies de permis de travail fermés de passer plus facilement d'un employeur à l'autre avec une offre d'emploi. Différentes mesures ont été mises en place à cet égard.
Notre deuxième préoccupation concerne les travailleurs étrangers temporaires. Nous avons mis en place diverses mesures pour répondre aux demandes, surtout en ce qui concerne les travailleurs agricoles. Dans certains cas, nous avons pensé délivrer, pour la première fois, des visas sans y apposer de vignette afin que les travailleurs puissent arriver sans problème.
Nous avons pris d'autres mesures avec nos collègues de l'Agence canadienne des services frontaliers, notamment la collecte de données biométriques à l'arrivée. Nous avons aussi travaillé en étroite collaboration avec d'autres gouvernements et certains de nos partenaires pour nous assurer que les choses continuent d'avancer.
L'autre préoccupation concerne les programmes d'immigration.
Pour les résidents permanents, nous avons travaillé fort à un projet que nous appelons l'admission virtuelle qui permet d'admettre des gens, en particulier ceux qui sont déjà au Canada. La semaine dernière seulement, nous avons admis plus de 5 000 nouveaux résidents permanents au Canada.
Si leur demande a été approuvée avant le 18 mars, ils sont alors admissibles aux exemptions de voyage [Difficultés techniques] de l'étranger. Cependant, de nombreuses personnes présentent une demande de résidence permanent alors qu'elles sont déjà au Canada, à titre d'ancien étudiant ou de travailleur étranger temporaire, et nous voulons nous assurer de pouvoir les admettre facilement.
L'autre préoccupation concerne nos cérémonies de citoyenneté.
Je suis très fière de dire que nous avons trouvé des arrangements à cet égard et nous organisons des cérémonies en ligne. La semaine dernière, nous avons eu une trentaine de cérémonies de citoyenneté virtuelles.
Je vais m'arrêter ici.
Mme Marie-France Lalonde: Madame la présidente, combien de temps me reste-t-il?
Je remercie encore une fois les fonctionnaires d'être parmi nous.
J'ai quelques questions concernant les visas des résidents temporaires. En effet, si j'ai bien compris, le traitement des demandes a été ralenti, voire carrément arrêté dans certains cas. Je me posais donc des questions sur la situation des étudiants étrangers.
Plusieurs établissements scolaires de ma circonscription reçoivent des étudiants du Maroc, du Sénégal, de l'Algérie et de la Guinée, et le traitement normal de ces demandes prend 11 semaines pour le Maroc, 12 semaines pour le Sénégal et l'Algérie et 13 semaines pour la Guinée. Compte tenu du temps de traitement normal, si on commence à traiter les demandes maintenant, la session sera déjà commencée à l'automne. Le ministère a-t-il un plan pour traiter de façon accélérée les demandes de permis d'études?
J'ai maintenant des questions sur les travailleurs étrangers temporaires qui sont déjà ici.
Des mesures ont été mises en place pour accélérer le traitement des demandes des travailleurs dits essentiels. Par contre, certains travailleurs ne sont pas considérés comme étant essentiels. Je pense, par exemple, aux travailleurs de la construction et de l'aménagement paysager, aux soudeurs. Ces gens sont ici et peuvent bénéficier de la PCU dans certains cas, mais, à l'expiration de la PCU, ils seront sans ressources financières et sans permis de travail.
A-t-on prévu d'accélérer aussi le traitement des renouvellements ou des nouvelles demandes de permis de travail de ces travailleurs?
Pourriez-vous me confirmer pour les prestations provinciales? Par exemple, en Colombie-Britannique, certaines personnes reçoivent une allocation pour l'électricité et d'autres, un supplément au loyer en raison de la COVID. Ces mesures de soutien sont toutes individualisées d'une province à l'autre. Je veux simplement m'assurer que les gens ne seront pas pénalisés pour cela.
Je vais passer à la question du traitement urgent des demandes.
Le gouvernement indique sur son site Web qu'il procédera à un traitement urgent des demandes dans un délai de cinq jours ouvrables. Cependant, on m'a signalé des cas où il s'est écoulé bien au-delà des cinq jours ouvrables. C'est très préoccupant pour les personnes qui sont coincées dans une situation où elles font face à un employeur abusif, mais dont la demande de traitement d'urgence n'est pas traitée dans les cinq jours.
Puis-je avoir une réponse à ce sujet? Comment pouvons-nous assurer la protection de ces personnes?
:
Merci, madame la présidente.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses, les fonds supplémentaires ajoutés au budget initial étaient de 22 ou 23 millions de dollars, mais le montant total pour les dépenses de fonctionnement, les dépenses en capital et l'interopérabilité se chiffre à près de 1,1 milliard de dollars selon le rapport de la vérificatrice générale portant sur le ministère.
Je suis curieux de savoir quels sont les critères de rendement. Les projets de TI peuvent parfois être un trou noir pour l'argent des contribuables, et c'est une question qui préoccupe beaucoup mes électeurs. Quels sont les critères de rendement qui leur permettent de s'assurer que les sommes sont dépensées judicieusement lorsque des fonds supplémentaires sont mis en place, et qu'ils en ont pour leur argent?
:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais remercier à mon tour tous les fonctionnaires qui, depuis le début de cette pandémie, travaillent d'arrache-pied pour s'assurer que le système d'immigration fonctionne bien et qu'on peut répondre à la demande de main-d'œuvre au Canada. Je vous remercie d'avoir émis plusieurs procédures et directives qui sont créatives et innovantes. Dans toute crise, il y a des occasions à saisir, et vous avez su le faire. Je vous en remercie.
J'aimerais revenir sur quelques questions qui ont été posées, notamment sur les données biométriques. Les choses reprennent un peu leur cours normal et on sent beaucoup d'interrogations sur la façon de procéder pour recueillir les données biométriques des travailleurs qui sont déjà ici et dont le permis de travail a été prolongé de 90 jours pour leur permettre d'aller chercher ces données.
Ce n'est pas tellement les gens qui sont à l'extérieur du Canada, mais ceux qui sont au Canada qui doivent avoir accès aux services de biométrie. Ils ne savent pas vraiment où se rendre ni quels points de service sont ouverts.
Il serait intéressant que vous nous fournissiez la liste de toutes les directives qui ont été émises en réponse à la crise de la COVID-19. Comment a-t-on procédé pour les permis de travail? Comment a-t-on pu délivrer des visas à l'international pour s'assurer d'avoir des travailleurs temporaires ici?
Je vais vous permettre de nous donner un peu plus de détails sur ces éléments.
:
Oh. Je vous en remercie. Désolée.
Nous avons mis en œuvre un certain nombre de mesures pour le traitement des demandes de visa à l'étranger. Je vais d'abord parler des travailleurs agricoles saisonniers et d'un certain nombre de mesures que nous avons prises pour assurer leur arrivée au Canada en toute sécurité.
Il y a d'abord la biométrie. Pour un bon nombre des gens qui viennent ici, nous avons déjà leurs données biométriques dans nos dossiers, alors le problème ne se pose pas. Pour les autres, nous travaillons avec nos collègues de l'Agence des services frontaliers du Canada pour nous assurer que leurs données biométriques peuvent être recueillies au point d'entrée.
Il y a eu quelques autres cas où nous n'avons pas été en mesure de joindre un visa au passeport. Comme beaucoup de députés le savent, nous plaçons un autocollant dans le passeport. Dans certains cas, nous avons trouvé une solution de rechange satisfaisante consistant à le faire électroniquement, ce qui est une bonne nouvelle. C'est une orientation que nous pourrions vouloir prendre à l'avenir. Ce sont des progrès vraiment importants pour nous.
Un bon nombre de mesures d'adaptation ont été prises pour prolonger les permis de travail et le statut implicite. Il est vraiment important pour les gens qui sont ici de s'assurer qu'ils peuvent continuer à travailler et à trouver d'autres possibilités d'emploi lorsqu'ils sont au chômage, et cela le plus rapidement possible. La plus grande partie de ces mesures d'adaptation a été accordée aux titulaires de permis de travail fermés. Le fait de leur permettre de passer d'un emploi à un autre, avec un statut implicite dans l'intervalle, a vraiment été un progrès.
Enfin, en ce qui concerne les étudiants, ils ont normalement le droit de travailler 20 heures par semaine pendant qu'ils sont en classe. Pendant les périodes de relâche estivales ou autres, ils peuvent travailler autant qu'ils le veulent. La règle des 20 heures par semaine était particulièrement difficile pour les employés des services essentiels, alors nous avons assoupli cette règle pendant cette période.
:
La COVID-19 a eu une incidence très variable sur nos délais de traitement, selon les secteurs d'activité.
Pour bon nombre de travailleurs étrangers temporaires, les délais de traitement se sont améliorés au cours de cette période. Pour d'autres segments de notre processus de demande, en particulier ceux qui sont numériques, nous avons constaté des améliorations. Toutefois, ce n'est pas le cas pour les demandes sur papier, comme les demandes relatives aux parents, aux grands-parents et aux conjoints. Nous avons constaté des retards supplémentaires dans ces cas-là.
Nous cherchons des moyens de régler le problème. Une partie du travail consistera à ramener physiquement nos employés sur le lieu de travail. Nous avons commencé à le faire dans certains de nos centres de traitement des demandes, où le personnel peut avoir accès à ces dossiers papier, afin que nous puissions régler certains des problèmes liés aux temps d'attente.
:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais revenir au projet pilote d'immigration en milieu rural.
Madame la sous-ministre, il y a certains critères concernant la capacité d'une collectivité d'intégrer et de garder un nouvel arrivant ou une famille. Il y a des organisations d'aide à l'établissement financées par le gouvernement dans les grandes et moyennes villes, mais les petites localités n'en ont pas. Elles ont des groupes religieux et des clubs de personnes âgées, mais le personnel d'IRCC a exclu des petites collectivités comme St. Charles et Noëlville parce qu'elles n'ont que 2 000 ou 3 000 habitants et qu'il n'y a pas d'organisations d'aide à l'établissement financées par le gouvernement.
À mon avis, ces petites collectivités ont la capacité d'intégrer quelques familles, mais elles ont été exclues du projet pilote. Je voulais simplement savoir si vous aviez une explication et si nous pouvions envisager de modifier les critères pour inclure les localités de 2 000 ou 3 000 habitants dans le projet pilote d'immigration en milieu rural.
:
Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
J'ai envie déjà de me projeter dans l'après-crise, quand la relance économique va se faire. J'aimerais que les fonctionnaires nous parlent de la possibilité, entre autres, que les évaluations de l'impact sur le marché du travail, ou EIMT, soient prolongées.
Une entreprise ne peut pas savoir si elle aura besoin d'employés dans un mois, trois mois, six mois. L'EIMT sera peut-être expirée au moment où l'entreprise pourra avoir besoin de se relancer. J'aimerais donc que vous nous parliez de la possibilité de prolonger les EIMT dans ce contexte.
:
Désolée de vous interrompre, madame Kwan, mais votre temps est écoulé.
Merci, madame la sous-ministre, d'avoir répondu à toutes les questions.
Cela met fin à la séance du Comité.
En cette Semaine nationale de la fonction publique, au nom de tous les membres du Comité, je tiens à remercier tous nos fonctionnaires.
Merci à tous les fonctionnaires d'IRCC pour leur travail acharné pendant cette pandémie. Merci pour tout le travail que vous faites, chaque jour, pour tous les Canadiens. Je sais que les trois derniers mois ont été très difficiles, surtout pour tous les fonctionnaires. C'est le moment de reconnaître votre contribution et de vous remercier au nom de tous les Canadiens.
Merci d'avoir comparu devant le Comité aujourd'hui et d'avoir répondu à toutes ces questions.