:
Le débat de ce soir est de nature générale et porte sur tous les crédits sous la rubrique Ministère de la Santé. Pour le premier tour, nous commencerons par l'opposition officielle, suivie du gouvernement, du Bloc québécois et du Nouveau Parti démocratique. Après cela, nous suivrons le déroulement normal, qui tient compte de la taille proportionnelle de chaque parti.
[Français]
L'ordre adopté le mardi 24 novembre dispose que les partis peuvent allouer, à l'intérieur de chaque période de 15 minutes, du temps à un ou plusieurs députés pour des discours ou des questions et réponses.
Dans le cadre des discours, les députés du parti auquel la période est consacrée pourront prendre la parole les uns après les autres, mais le temps alloué au discours ne doit pas dépasser 10 minutes. La présidence souhaite que le premier député à prendre la parole dans chaque période lui indique comment cette dernière sera utilisée, particulièrement si la période est partagée.
L'ordre précise également que, lorsque la période est utilisée pour des questions et réponses, le temps de réponse de la ministre devrait correspondre à peu près au temps pris pour poser la question. De plus, la présidence ne recevra aucune demande de quorum, ni mention dilatoire ni demande de consentement unanime.
[Traduction]
Je tiens également à préciser que, en comité plénier, les observations doivent être adressées à la présidence, comme c'est le cas habituellement lors des débats à la Chambre. Je compte sur la coopération de tous pour respecter toutes les normes établies en matière de décorum, de langage et de comportement parlementaires.
Nous pouvons maintenant commencer la séance de ce soir.
La Chambre, formée en comité plénier conformément à l'article 81(4) du Règlement, entreprend l'étude en comité plénier de tous les crédits sous la rubrique Ministère de la Santé dans le budget principal des dépenses pour l'exercice se terminant le 31 mars 2021.
Le chef de l'opposition a la parole.
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Monsieur le président, je suis heureuse de prendre la parole à distance au sujet du budget principal des dépenses pour le portefeuille de la Santé.
D'entrée de jeu, je souligne que les plans de ressourcement énoncés dans ce budget principal des dépenses ont été mis en place au début de l'année 2020, avant que la pandémie de COVID-19 change la réalité de la vie au Canada et dans le monde. Les budgets supplémentaires des dépenses (A) et (B), qui ont été déposés plus tard, reflètent les autres investissements nécessaires pour la réponse du Canada à la pandémie en matière de santé.
Cela dit, je vais consacrer mon temps de parole à une mise à jour sur la réponse du gouvernement du Canada à la pandémie de COVID-19. Par la suite, je répondrai volontiers aux questions concernant le budget des dépenses ou notre réponse à la pandémie.
Comme le montrent les chiffres récents, le combat contre la COVID-19 n'est pas terminé. En fait, malgré les gains réalisés au cours des neuf derniers mois, de nouveaux défis se présentent à nous. Pendant l'hiver, les Canadiens passent plus de temps à l'intérieur, où les risques de transmissions sont plus élevés. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter. La pandémie évolue et notre réponse doit évoluer également. Nous faisons fond sur le travail accompli au printemps et à l'été tandis que nous cherchons de nouveaux outils qui nous aideront à vivre avec la COVID-19 de manière sécuritaire au cours des mois à venir.
L'un des outils dont nous disposons est le dépistage. Il est essentiel de diagnostiquer rapidement les cas de COVID-19 si nous voulons ralentir et diminuer la propagation de cette maladie.
Le mois dernier, l'Agence de la santé publique du Canada a publié les orientations pancanadiennes sur les tests et le dépistage. Conçues par l'entremise du Comité consultatif spécial sur la COVID-19, une entité fédérale, provinciale et territoriale, les orientations visent à optimiser l'utilisation des ressources locales pour protéger la santé des Canadiens. Au bout du compte, l'objectif est de porter le dépistage à 200 000 tests par jour au pays.
Pour accroître la capacité de dépistage, Santé Canada priorise l'examen de tous les types de tests de dépistage de la COVID-19. À ce jour, Santé Canada a autorisé la vente au Canada de 47 dispositifs de dépistage de la COVID-19, dont trois tests de détection des antigènes et cinq tests de détection moléculaire au point de service. En outre, Santé Canada prend les devants et communique avec les fabricants de tests pour les encourager à offrir leur test sur le marché canadien et le gouvernement du Canada a fait l'acquisition en vrac de tests de dépistage rapide. À ce jour, plus de cinq millions de tests de dépistage rapide ont été distribués dans les provinces et les territoires.
Tout en augmentant les capacités de dépistage, nous nous préparons en vue du moment où un vaccin sera enfin prêt. Nous avons déjà conclu des ententes avec sept entreprises afin d'obtenir des dizaines de millions de doses de vaccin pour les Canadiens. Jusqu'à présent, Santé Canada a reçu des demandes d'autorisation pour trois vaccins contre la COVID-19 de la part d'AstraZeneca, de Pfizer et de Moderna, et nous nous attendons à ce que d'autres fabricants soumettent des demandes bientôt. Nous examinons des demandes qui sont présentées selon un processus de dépôt de demandes en continu. Ainsi, les scientifiques du ministère peuvent examiner les données à mesure qu'elles sont disponibles, ce qui permet d'accélérer l'examen sans compromettre l'innocuité et l'efficacité du vaccin.
De plus, le gouvernement a investi 220 millions de dollars dans le COVAX. Le COVAX et le mécanisme de garantie de marché qui s'y rapporte visent à garantir un accès rapide, juste et équitable à des vaccins contre la COVID-19 pour tous les pays du monde afin de ralentir la pandémie. Dans le cadre de cette entente, nous avons obtenu la possibilité d'acheter des doses pour 20 % de la population canadienne, et nous avons investi un montant supplémentaire de 220 millions de dollars pour fournir des vaccins aux pays en développement. En participant à cette initiative, le Canada contribue aux efforts déployés à l'échelle mondiale afin de concevoir un vaccin contre la COVID-19 sécuritaire, efficace et accessible pour les 172 économies participantes partout dans le monde.
Nous nous rapprochons sans cesse d'un avenir où il y aura un vaccin contre la COVID-19, mais pour le moment, nous devons trouver des moyens de vivre avec la maladie. Or, les outils et les services virtuels peuvent nous aider.
Au début de la pandémie, en mars, les provinces et les territoires ont eu tôt fait de créer des codes temporaires de facturation médicale et des outils numériques afin que les Canadiens puissent continuer d'obtenir les services de santé dont ils avaient besoin. Le 3 mai, le a annoncé que 240,5 millions de dollars serviraient à soutenir ce réseau de soins virtuels ainsi que les outils numériques connexes, comme les messages sécurisés et les vidéoconférences.
Depuis, le gouvernement a multiplié les outils afin d'aider les Canadiens à demeurer informés et en bonne santé tout au long de la pandémie. Je pense par exemple au site Web sur les tendances et modèles statistiques ou à l'application Canada COVID-19 pour les appareils mobiles, qui permettent tous deux d'obtenir des données fiables et à jour sur l'évolution de la pandémie au Canada. L'application ArriveCAN, de son côté, aide les voyageurs à se conformer aux exigences sanitaires à la frontière en leur permettant de saisir leurs coordonnées par voie informatique. Enfin, l'application Alerte COVID permet aux personnes atteintes de la COVID d'informer les autres qu'ils ont peut-être été exposés au virus.
Enfin, le portail en ligne Espace mieux-être Canada fournit aux Canadiens, à distance, des services gratuits et confidentiels en matière de soutien psychologique et de toxicomanie. Ces services sont offerts dans les deux langues officielles et le service de counselling par téléphone est possible dans plus de 200 langues et dialectes grâce à la traduction instantanée. Jusqu'à maintenant, plus de 463 000 Canadiens ont demandé de l'aide par l'entremise du portail.
Des outils comme celui-ci continueront d'être essentiels alors que la pandémie se poursuit.
La pandémie de COVID-19 a par ailleurs mis en lumière un certain nombre de lacunes dans notre société, et il nous incombe d'en tirer des leçons et d'y remédier. Cela m'amène à parler des établissements de soins de longue durée.
Les résidants de ces établissements ont été durement touchés lors de la première vague de la pandémie. Bon nombre d'entre eux sont tombés malades, et il y a eu beaucoup trop de décès. Nous ne pouvons pas laisser cela se reproduire. C'est pourquoi, même si les soins de longue durée relèvent des gouvernements provinciaux et territoriaux, le gouvernement fédéral s'est engagé à travailler de concert avec les provinces et les territoires pour établir de nouvelles normes nationales de soins de longue durée, de sorte que les résidants obtiennent le meilleur soutien possible, peu importe où ils habitent.
Comme c'est le cas pour tant de problèmes de santé publique, une approche coopérative et coordonnée est indispensable. Nous avons réussi à mettre en place des mesures de surveillance de la santé publique très rapidement pour la COVID-19. Tous les ordres de gouvernement ont travaillé en étroite collaboration pour échanger de l'information. Malgré cela, la pandémie nous a montré que nous devons améliorer les données et les systèmes de santé publique du pays.
C'est pourquoi, dans le cadre de l'Accord sur la relance sécuritaire conclu avec les provinces et territoires, nous investissons 4,28 milliards de dollars pour accroître nos capacités de dépistage et de recherche des contacts et permettre une déclaration des cas rapide et efficace, ainsi qu'un accès aux données afin d'éclairer la prise de décisions en matière de santé publique. Ce financement appuiera les efforts déployés par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour tirer parti de l'infrastructure de données existante, et il nous permet de travailler ensemble pour accélérer l'élaboration de normes relatives aux données. Il facilitera également l'accès aux données de santé publique.
À de multiples reprises, nous avons constaté que la lutte contre la COVID-19 est un effort collectif et que nous y avons tous un rôle à jouer. Ce combat est la priorité des ministères et organismes responsables du portefeuille de la Santé. Nous sommes déterminés à aider les Canadiens à traverser cette crise en toute sécurité. Nous demeurerons vigilants, nous tirerons des leçons de nos expériences, et nous modifierons notre approche à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.
Je veux dire à tous les Canadiens qu'il y a de la lumière au bout du tunnel. Nous n'avons qu'à continuer de travailler ensemble.
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Monsieur le président, je suis très heureux de prendre part à ce débat. Je tiens d'ailleurs à saluer notre porte-parole en matière de santé, le député de qui est avec nous assurément et qui suit les travaux de manière très assidue. De plus, je veux remercier la ministre de la Santé d'être avec nous ce soir. Elle est, pour ainsi dire, sur le gril jusque tard ce soir. J'ai été moi-même ministre lors de l'étude des crédits à Québec, j'ai dû me soumettre au même genre d'exercice. Ce n'est pas nécessairement toujours facile, mais c'est certainement toujours stimulant. Pour finir, je veux également remercier les députés de toutes les formations politiques qui prennent part à cet exercice. C'est méritoire d'être là. La présidence ne m'en voudra pas d'en profiter pour saluer mes collègues de et de qui sont avec moi ce soir. Je les remercie infiniment d'être présents.
Je ne suis pas le porte-parole de ma formation politique en matière de santé, mais je le suis en matière d'affaires intergouvernementales. Si une chose m'étonne, depuis que je suis de retour à la Chambre des communes, c'est de voir le gouvernement fédéral toujours très prompt à vouloir s'ingérer dans les compétences des provinces et du Québec. Cela ne devrait pas m'étonner parce que c'est un peu, je dirais, « la routine habituelle, quoi », comme le disait le film. Cependant, il n'est pas toujours au rendez-vous lorsqu'il est temps de s'occuper de ses propres affaires et quand vient le temps de s'occuper de ses propres affaires, je dirais même qu'il est négligent.
On a fini par se demander si, au lieu de vouloir continuellement se mettre les pattes dans les compétences des provinces alors qu'il n'a, pour ainsi dire, aucune compétence dans le domaine, il ne devrait pas, peut-être, essayer de se concentrer sur ce qu'il a à faire. On a constaté, au pire de la crise, le se faire, comme d'habitude, donneur de leçons. Je dis qu'il était donneur de leçons parce que, comme nous tous, d'ailleurs, il était horrifié par ce qui s'est passé au Québec, en Ontario et maintenant dans d'autres provinces, dans les résidences pour personnes âgées, et en particulier dans les Centres d'hébergement de soins de longue durée, ou CHSLD. Nous sommes évidemment tous horrifiés par ce qui s'est passé. Il ne faut pas croire qu'à Québec les gens n'étaient pas tout autant horrifiés que nous ne l'étions, ici, à Ottawa. Personne n'a souhaité cela, ni à Québec, ni à Queen's Park ni à quelque endroit que ce soit au Canada. Personne ne souhaitait que nos aînés se retrouvent dans une situation dans laquelle plusieurs d'entre eux se sont retrouvés au pire de la crise, et encore aujourd'hui.
Alors, le gouvernement fédéral a vu une lacune. Il a dit que Québec et les provinces n'avaient pas été capables de gérer cela correctement. Il a donc décidé d'établir des normes nationales. Il ne gère pas d'hôpital ni de résidence pour personnes âgées, mais il va établir des normes nationales parce qu'apparemment, nous autres, à Ottawa, on ne gère pas ces choses, mais on connaît cela et on sait comment cela devrait se passer. Ce n'est pas dans ses compétences, mais il connaît cela et il va nous expliquer comment cela fonctionne. Pendant ce temps, on voit que le gouvernement fédéral est tout à fait pitoyable dans la gestion de ses propres compétences. On l'a vu avec la crise wet'suwet'en. D'ailleurs, quand j'ai dit au premier ministre qu'il ne gérait pas d'hôpital, que m'a-t-il répondu? Il m'a dit que non, en effet, mais que c'étaient eux qui assuraient les services de santé aux Autochtones.
J'aimerais préciser une chose. Les services de santé hors réserve sont de la responsabilité des provinces et du Québec. Ce sont elles qui les assurent pour les Autochtones. On voit à quel point le gouvernement fédéral est négligent à l'égard de la santé des Autochtones quand quelques communautés, encore aujourd'hui, en 2020, n'ont pas accès à de l'eau potable. Ils n'ont pas accès à de l'eau potable, en 2020, dans un pays du G7. Ils n'ont pas accès à de l'eau potable!
À mon avis, il y a bien des gens, y compris à Québec, qui sont horrifiés par cela. Ils se disent qu'on devrait probablement établir des normes provinciales pour faire comprendre au fédéral qu'il ne fait pas son travail.
En tant qu'ancien ministre de la Sécurité publique à Québec, je peux dire que le gouvernement fédéral ne fait pas son travail en matière de services policiers. Ainsi, ces services dans les communautés du Nord sont fournis soit par la Sûreté du Québec soit par une police autochtone. Pourtant, ces services ne relèvent d'aucune façon de la responsabilité du gouvernement du Québec. Par ailleurs, ce sont les contribuables québécois qui assument les coûts des services policiers dans les communautés autochtones, parce que le gouvernement fédéral néglige de le faire.
On a donc dû créer des normes québécoises pour pallier les lacunes du gouvernement fédéral. Pourtant, celui-ci vient nous dire qu'il va nous montrer comment ça marche dans les résidences pour personnes âgées.
Revenons à la pandémie puisque c'est ce qui retient notre attention.
Comme le soulignait aujourd'hui à juste titre le leader parlementaire du Bloc québécois, le gouvernement fédéral devait fermer rapidement les frontières pour éviter la propagation au Québec et au Canada. Il l'a fait des jours, voire des semaines trop tard, alors que le feu était déjà pris. C'était donc un échec, comme l'a dit notre collègue.
Le gouvernement fédéral devait approuver les tests rapides. Il devait le faire sans délai, de sorte que nous puissions procéder à des prélèvements et à des analyses et en obtenir les résultats rapidement. C'est le cœur du problème et c'est ce qui est absolument déterminant dans la lutte contre une pandémie. Là encore, cependant, il s'est traîné les pieds et cela a pris des semaines.
Le gouvernement fédéral aurait dû augmenter les transferts en santé, pas juste pour faire face à la pandémie, mais pour assurer la prestation normale des services de santé. Pour les personnes qui ne le sauraient pas, les transferts en santé ne comprennent pas les soins aux aînés. Les frais d'exploitation des CHSLD sont donc assumés à 100 % par le Québec. Le gouvernement fédéral n'y investit pas une cenne, mais il veut nous imposer des normes nationales.
Le gouvernement fédéral nous impose déjà des normes dites nationales: les cinq conditions de la Loi canadienne sur la santé pour obtenir le maigre 17 % — c'est peut-être un peu plus — que le gouvernement fédéral daigne envoyer pour les soins de santé, alors qu'au départ il s'était engagé à assumer 50 % de la facture. Il n'a pas tenu sa parole et il voudrait qu'on lui fasse confiance pour des normes dites nationales pour les résidences pour personnes âgées.
Il fallait donc que le gouvernement fédéral augmente les transferts en santé. Il se vante continuellement des 19 milliards de dollars qui auraient été envoyés dans les provinces pour faire face à la pandémie. On est rendu à la deuxième vague. Il serait temps qu'on en revienne et qu'on augmente la contribution fédérale.
Le gouvernement fédéral devait nous obtenir des vaccins. Or, on a appris que les citoyens du Mexique seraient vaccinés avant les citoyens canadiens. C'est quand même formidable! On a peut-être réservé le plus grand nombre de doses de vaccin, mais, si on ne les administre pas, on n'est pas plus avancé.
Je vais conclure parce que je comprends que mon temps s'achève.
C'est à se demander si le gouvernement fédéral n'a pas délibérément maintenu les populations vulnérables dans leur état de vulnérabilité pour pouvoir justifier après coup l'introduction de normes dites nationales pour nos aînés. Si c'était le cas, ce serait totalement ignoble.
J'ose espérer que le gouvernement fédéral fera ce qu'il faut pour répondre à la demande du gouvernement du Québec et fournir une date pour le début de la vaccination. Pour l'heure, on est carrément dans le flou. On n'a pas la moindre idée du moment où la vaccination va commencer au Canada. Est-ce en janvier? Est-ce en juillet? Est-ce cette année, l'année prochaine ou la suivante?
On ne le sait pas. Tout ce qu'on sait, c'est que tout le monde va se servir avant et qu'ensuite, il en restera peut-être pour le Québec et pour le Canada.
Je vais maintenant poser la première question qui s'adresse à la ministre de la Santé.
Comment le gouvernement fédéral peut-il prétendre pouvoir donner des leçons aux provinces et au Québec quant à la façon de s'occuper de nos aînés, alors qu'il a été si pitoyable dans l'accomplissement de ses propres compétences, notamment en ce qui a trait aux tests rapides et à l'obtention des vaccins pour permettre de commencer l’opération le plus rapidement possible sur le territoire canadien?
Ce n'est pas faute d'avoir posé des questions, mais, encore aujourd'hui, nous n'avons toujours pas de réponse quant au moment où cela va commencer.
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Madame la présidente, je vais prendre quelques instants pour corriger certaines fausses informations transmises par le député.
Parlons d'abord du travail que nous avons accompli pour soutenir le Québec et les Québécois durant la pandémie de COVID-19. Le Québec a reçu plus de 5 milliards de dollars par le truchement d'accords de relance sécuritaire pour le dépistage, la recherche de contacts, les données, les soins de longue durée, la santé mentale et d'autres soutiens divers. En fait, si l'on tient compte du soutien aux individus et aux entreprises, les mesures d'aide que le gouvernement fédéral a offertes au Québec se chiffrent à 36 milliards de dollars au total. Voilà une bonne nouvelle pour les Québécois.
Je reviens aussi sur les lignes directrices pour les établissements de soins de longue durée dont le député d'en face a parlé. Il s'agit de lignes directrices nationales qui ont été créées avec la contribution de tous les médecins hygiénistes, y compris le Dr Arruda, qui sert le Québec sans relâche en cette pandémie.
Ces lignes directrices nationales ont été établies très tôt en faisant appel aux médecins hygiénistes. En effet, nous savions que si la COVID-19 devait s'infiltrer dans des milieux de vie réunissant des gens vulnérables, comme les établissements de soins de longue durée, les conséquences pourraient être très tragiques. C'est exactement ce qui s'est passé au Québec et ailleurs au pays lors de la première vague.
C'est pourquoi, lorsque la province a demandé de l'aide de la part de la Croix-Rouge canadienne et des Forces armées canadiennes, elles ont répondu à l'appel. Je suis très reconnaissante envers les Forces armées canadiennes qui ont donné un coup de main au Québec pendant une période très difficile. Quelques centaines de militaires, si ce n'est pas plus, sont toujours déployés au Québec. Je pourrais donner le chiffre exact au député. De plus, 296 membres de la Croix-Rouge canadienne travaillent dans 14 établissements du Québec en ce moment, et ils sont payés par le gouvernement fédéral. C'est une façon de soutenir les Québécois, qui sont aux prises avec la pandémie comme tous les Canadiens.
Enfin, je tiens à dire que toutes les provinces, tous les territoires et le gouvernement fédéral doivent faire front commun pour réussir à passer au travers de cette pandémie. Si nous nous entraidons, nous sommes prêts à offrir argent, ressources, personnel et soutien. C'est exactement ce que nous faisons à l'échelle fédérale. Nous ne ménageons aucun effort pour soutenir les provinces et les territoires alors qu'ils assument leurs responsabilités en matière de santé.
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Madame la présidente, je suis heureux de prendre ce soir la parole, à distance, depuis mon domicile, à propos des mesures prises par le gouvernement pour s'attaquer aux conséquences plus vastes de la COVID-19.
La pandémie actuelle constitue la plus grave crise de santé publique que nous ayons jamais connue. Je crois que la plupart des députés en conviendront. Cette crise a eu des répercussions profondes et sans précédent sur la santé et le bien-être socioéconomique des Canadiens. Notre priorité absolue consiste toujours à protéger la santé et la sécurité de l'ensemble de la population canadienne.
La COVID-19 a mis en lumière le fait que notre santé, notre économie et notre société sont étroitement liées. En effet, la santé des Canadiens est fortement influencée par les conditions socioéconomiques dans lesquelles ils sont nés, vivent, apprennent, travaillent et se divertissent. La pandémie nous a également démontré que les menaces à la santé publique peuvent avoir de vastes conséquences sociétales, à la fois directement et indirectement, en raison de conséquences imprévues des mesures de santé publique qui ont été prises. Ces conséquences plus vastes incluent l'interruption des classes pour les enfants et les jeunes ainsi que le chômage généralisé et l'instabilité économique pour les Canadiens plus âgés et ceux en âge de travailler. Nous avons aussi constaté une augmentation sur plusieurs plans des facteurs de risque et des effets accrus sur la santé.
Par exemple, plus de gens disent avoir des problèmes de santé mentale, de consommation de drogues, de violence infligée par un partenaire intime ou un membre de la famille, de sédentarité, d'insécurité alimentaire et d'instabilité en matière de logement.
La pandémie sert également à nous rappeler que, bien que la COVID-19 nous touche tous, elle ne nous touche pas tous de la même manière. Certains groupes de Canadiens portent un fardeau beaucoup plus lourd que d'autres en ce qui concerne les conséquences sanitaires, sociales et économiques de la pandémie, notamment les groupes suivants: les aînés; les enfants et les adolescents; les femmes; les travailleurs qui fournissent des services essentiels comme les travailleurs hospitaliers, les employés d'établissements de soins pour bénéficiaires internes et les personnes qui travaillent dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire; les travailleurs migrants; les travailleurs à faible revenu et les travailleurs précaires; les populations racialisées; les Autochtones; les personnes handicapées. Dans de nombreux cas, ces impacts disproportionnés sont liés à des inégalités préexistantes en matière de vulnérabilité dans la société, qui n'ont fait que s'accentuer en raison de la pandémie.
Par exemple, les résidants des établissements de soins de longue durée ont été les plus durement touchés. En date du 19 novembre, ils représentent environ 75 % des décès liés à la COVID-19. Nous constatons également que les collectivités ayant une plus grande proportion de minorités visibles connaissent des taux de mortalité plus élevés chez les personnes infectées par la COVID-19.
À Toronto, par exemple, les personnes qui s'identifient comme membres d'un groupe racialisé représentent 52 % de la population. Pourtant, à la fin du mois de septembre, elles représentaient près de 80 % des cas de COVID-19 confirmés pour lesquels des données sur la race ont été signalées.
De même, les ravages sociaux et économiques de la pandémie et des contre-mesures sanitaires nécessaires ne se font pas sentir de la même façon.
Par exemple, les femmes, les Canadiens de minorités raciales, les personnes à faible revenu et les jeunes ont été les plus durement touchés au début de la pandémie et la relance économique est plus lente pour eux. La fermeture des écoles et le passage à l'apprentissage en ligne ont créé des problèmes particuliers pour les familles qui ont moins de ressources financières ou ont moins accès à des services Internet haute vitesse et des ordinateurs, ce qui peut compromettre le rendement scolaire et le développement social de leurs enfants.
En raison de l'instabilité économique croissante, l'insécurité alimentaire au Canada s'est répandue et s'est approfondie, surtout pour les ménages à faible revenu, qui vivent déjà peut-être un niveau plus élevé de stress financier, matériel, physique et psychologique. Les mesures sanitaires mises en place pour contrer la COVID-19, comme la distanciation physique et la mise en quarantaine, créent d'autres difficultés pour les victimes de violence familiale et les organismes qui les servent. L'inégalité de ces impacts sociaux et économiques pourrait, avec le temps, entraîner des écarts croissants sur le plan de la santé et sur le plan social.
Le caractère sans précédent de ce fléau sanitaire exige une réponse sans précédent de la part du gouvernement, et c'est précisément ce que nous avons voulu faire. Depuis le début de la pandémie, le gouvernement du Canada a pris des mesures extraordinaires pour répondre aux conséquences plus vastes de la COVID-19 sur la santé, la société et l'économie.
Parce qu'elle reconnaît l'importance de la santé mentale des Canadiens, l'Agence de la santé publique du Canada a prévu des fonds additionnels pour répondre à la demande croissante pour des services de soutien de crise. Cela inclut 7,5 millions de dollars à Jeunesse, J'écoute, pour offrir des services de soutien en santé mentale aux jeunes durant la pandémie de COVID-19, et 21 millions de dollars au Centre de toxicomanie et de santé mentale et à ses partenaires, pour la mise sur pied d'un service pancanadien de prévention du suicide accessible en tout temps, bilingue et offert par des intervenants formés. Ce service fournit actuellement du soutien en cas de crise en tout temps par téléphone et par message texte, en soirée.
Le gouvernement du Canada a également investi 46 millions de dollars jusqu'à maintenant dans un nouveau portail de soutien en matière de santé mentale et de consommation de substances. La ministre en a parlé plus tôt: il s'agit du site Espace mieux-être Canada. Les Canadiens peuvent ainsi accéder gratuitement à de l'information crédible et à du soutien pour les aider à gérer leurs problèmes de santé mentale et de toxicomanie. Ils peuvent obtenir différents types de soutien en fonction de leurs besoins, que ce soit de l'information, des outils d'auto-évaluation ou des échanges avec des pairs, des travailleurs sociaux, des psychologues et d'autres professionnels sous la forme de conversations privées par message texte ou téléphone.
Lorsque la pandémie s'est répandue au Canada, il est devenu clair que nous devions mieux comprendre les effets de la COVID-19 sur les populations vulnérables du pays, en plus d'accroître nos capacités de prévention et d'intervention en la matière. Par conséquent, nous travaillons avec nos partenaires pour recueillir des données plus détaillées et exhaustives, y compris selon la race, l'ethnicité et l'identité autochtone. Les responsables de la santé publique des provinces, des territoires et du fédéral ont convenu d'un nouvel ensemble de données national sur la COVID-19, qui inclut de nouvelles variables qui aident à comprendre les répercussions sur les groupes racialisés au Canada.
De plus, nous finançons des activités de recherche, par l'entremise d'une série de subventions, pour générer des données probantes urgentes qui appuient la prise de décisions pendant la pandémie. Des études sont en cours pour analyser les changements par rapport à la santé mentale, l'automutilation, les tentatives de suicide et la toxicomanie pendant la période de la COVID-19.
Des études sont aussi en cours pour déterminer les autres conséquences de la pandémie, telles que les attitudes et les pratiques relatives à la COVID-19, de même que les mesures de confinement, la mobilité quotidienne et la modification des activités sociales, l'isolement social, les préjugés et la sécurité alimentaire.
Tragiquement, dans bien des collectivités, la COVID-19 aggrave une autre crise de santé publique, soit celle des surdoses aux opioïdes. En réponse à cela, nous avons pris des mesures afin que les collectivités puissent disposer des outils et du soutien nécessaires pour protéger les gens susceptibles de faire une surdose durant l'éclosion. Nous avons notamment prévu des fonds supplémentaires pour un approvisionnement en produits plus sûr et la mise en place de centres de prévention des surdoses.
Malgré ces circonstances sans précédent, nous continuons d'offrir aux Canadiens les programmes de santé publique dont ils bénéficient habituellement, ainsi que de collaborer étroitement avec les bénéficiaires de financement pour trouver des solutions novatrices afin d'adapter leurs initiatives communautaires en fonction de la pandémie.
Nous avons tous entendu parler aux nouvelles des résultats préliminaires prometteurs de plusieurs candidats-vaccins dans le monde. Le gouvernement du Canada continue de chercher activement à garantir l'accès à ces derniers, ainsi qu'à d'autres vaccins et traitements, pour protéger les Canadiens contre le virus et favoriser la relance après la pandémie. Il cherche tout particulièrement à s'assurer que tout futur vaccin sera distribué en priorité aux populations à risque élevé et aux personnes qui nous aident à lutter contre la pandémie, ainsi qu'à assurer le roulement de l'économie et de la société canadiennes.
Le Fonds de partenariat d'immunisation appuie les initiatives canadiennes visant à accroître l'acceptation et l'adoption de la vaccination. Le gouvernement a continué d'investir dans la santé des Canadiens en prolongeant de deux ans le programme pour garantir aux Canadiens, notamment les Canadiens les plus marginalisés, un accès aux renseignements et à l'aide dont ils ont besoin pour recevoir en toute confiance le vaccin contre la COVID-19 et d'autres vaccins vitaux.
Outre le portefeuille de la Santé, le gouvernement a mobilisé l'ensemble de l'administration fédérale pour protéger la santé des Canadiens contre les conséquences plus larges de la COVID-19. On compte parmi les mesures clés plusieurs formes d'aide financière directe pour les Canadiens touchés par la pandémie, notamment la Prestation canadienne d'urgence, la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et la Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants.
Nous avons également investi des millions de dollars pour aider les Canadiens qui vivent dans l'insécurité alimentaire et dans l'itinérance; les aînés qui se heurtent à des obstacles à l'accès aux services essentiels; les victimes de préjugés, de racisme et de discrimination; les femmes et les enfants qui fuient la violence.
Par l'entremise du Fonds pour une rentrée scolaire sécuritaire, le gouvernement fédéral a versé 2 milliards de dollars pour favoriser la réouverture des écoles et assurer la sécurité des élèves et des professeurs dans la salle de classe.
Grâce à l'Accord sur la relance sécuritaire conclu avec les provinces et les territoires, nous avons consacré plus de 19 milliards de dollars à la relance sécuritaire de l'économie canadienne. Récemment, nous avons aussi annoncé un financement de 1,5 milliard de dollars pour aider les Canadiens des groupes sous-représentés et des secteurs qui ont été les plus durement touchés par la pandémie, c'est-à-dire les secteurs de la construction, des transports et de l'hôtellerie, à réintégrer le marché du travail.
Ces initiatives étaient nécessaires pour protéger les Canadiens pendant la pandémie, en même temps que nous nous affairions à répondre aux impacts plus généraux vécus dans les collectivités.
Nous sommes conscients que la pandémie n'est pas terminée et qu'il reste beaucoup à faire. La COVID-19 a mis en évidence le meilleur des systèmes, des structures et des comportements au pays, mais elle a aussi révélé les lacunes qu'il faudra corriger. Elle a révélé les faiblesses socioéconomiques qui existent depuis longtemps et qui ont mis en danger les personnes les plus vulnérables de la société canadienne.
Cependant, la pandémie nous a également montré de quoi le pays est capable lorsque nous nous serrons les coudes pour nous protéger et nous soutenir les uns les autres. Nous avons maintenant l'occasion, alors que nous continuons de prendre soin les uns des autres, de rebâtir un Canada plus fort et plus résilient.
J'aimerais poser quelques questions à la ministre.
Avant de commencer, je crois que les députés ont remarqué la chenille au-dessus de ma lèvre, une petite moustache sans retenue. La ministre sait évidemment pourquoi je me fais pousser la moustache. C'est pour Movember, la campagne de sensibilisation à la santé mentale des hommes et de prévention du suicide chez les hommes.
Quand une personne souffre d'un problème de santé mentale ou de dépendance, l'accès rapide à des soins de santé est crucial. C'est pourquoi le gouvernement du Canada s'est engagé à travailler de concert avec les provinces et les territoires pour accroître la disponibilité des services de qualité en matière de santé mentale et des traitements des problèmes de dépendance pour tous les Canadiens.
Alors que nous centrons nos efforts sur notre sécurité et santé de même que celle de notre famille et de nos êtres chers, on constate que la pandémie fait aussi des ravages sur la santé mentale. Cette problématique requiert de l'attention et des mesures adéquates. La ministre peut-elle nous dire ce que fait le gouvernement du Canada pour donner suite à son engagement d'améliorer l'accès aux services de santé mentale partout au Canada?
J'aimerais surtout savoir ce que l'agence canadienne d'investissement dans la recherche sur la santé, les Instituts de recherche en santé du Canada, fait pour soutenir la santé mentale des Canadiens, particulièrement dans le contexte de la pandémie de COVID-19?
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Madame la présidente, je tiens à remercier le député de son travail remarquable et de son dévouement dans le dossier de la santé mentale. Son allocution et ses propos montrent bien que c'est un sujet qui lui tient à cœur et sur lequel il a de vastes connaissances.
Je suis très contente qu'il aborde la question de la santé mentale des hommes, car on sait que les hommes sont aussi susceptibles que les femmes d'éprouver des problèmes. La société stigmatise souvent les hommes qui ont des problèmes de santé mentale, et ils ont plus de difficulté à demander de l'aide.
Il est plus difficile pour les hommes d'avoir accès à des services pour toutes sortes de raison, mais nous devons nous entraider. Nous en avons un parfait exemple ici: un homme qui défend la cause de la santé mentale des hommes. Je remercie le député de souligner les besoins en services de santé mentale destinés aux hommes.
Il est très important de mieux comprendre les questions liées à la santé mentale et à la toxicomanie, car je pense que les Canadiens se heurtent à des problèmes dans ce domaine. Ils réussissent parfois à obtenir l'aide dont ils ont besoin, mais cela ne mène pas toujours à l'amélioration nécessaire de leur santé mentale ou de celle d'un proche.
En tant que députée et candidate aux élections fédérales, on me raconte bien des choses quand je frappe aux portes pour parler aux gens des sujets qui les préoccupent ou des choses qui pourraient être améliorées dans leur vie. Un sujet qui revient souvent est celui de l'accès aux soins de santé mentale.
C'est pour cette raison que le gouvernement a tant mis l'accent sur le soutien des provinces et des territoires avec des transferts financiers destinés aux services de santé mentale ainsi que le financement de travaux de recherche novateurs et rapides par l'entremise des Instituts de recherche en santé du Canada. Jusqu'ici, 13,5 millions de dollars ont été investis pour fournir aux décideurs des données probantes sur les interventions en santé mentale dans le contexte de la COVID-19.
C'est d'autant plus important que nous constatons une dégradation de la santé mentale et une augmentation des cas de toxicomanie au sein de la population en cette période de stress extrême, de deuil et de solitude. En tenant compte du portail Espace mieux-être Canada et des fonds consentis aux termes de l'Accord sur la relance sécuritaire, nous avons déjà investi dans la capacité des provinces et des territoires de fournir des services de santé mentale.
Nous prenons la situation très au sérieux, comme le montre notre engagement à appuyer les soins virtuels et à nous assurer que les Canadiens aient accès sans frais à des professionnels par Espace mieux-être. Je remercie le député de ses efforts et de son expertise dans ce dossier.
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Madame la présidente, je ferai d'abord quelques observations, puis j'aurai des questions à poser à la ministre.
Je remercie la ministre de prendre le temps de participer à ce débat et de consacrer autant de temps à répondre à des volées de questions. Ses compétences et sa connaissance du sujet sont vraiment mises en évidence.
L'un des points à souligner à propos de la pandémie, c'est que le gouvernement l'a prise au sérieux dès le début, donc dès qu'il en a été question à l'étranger et dès qu'elle est arrivée chez nous. Nous avons instauré des mesures pour protéger les Canadiens, mesures qui ont donné des résultats.
Ce soir, certains députés ont comparé le Canada à son voisin du Sud. Nous pensons évidemment qu'un décès, c'est déjà un de trop, mais il est vrai que le taux de décès au Canada correspond à un tiers de celui des États-Unis, voire encore moins. Je suis fermement convaincu qu'on doit ces résultats aux gestes sérieux qui ont été posés dans ce dossier, aux mesures prises par la ministre et le gouvernement.
Comme je l'ai dit à maintes reprises à la Chambre, et cela mérite d'être répété, dès que l'Organisation mondiale de la santé a déclaré une pandémie mondiale, nous avons versé 5,4 millions de dollars aux Canadiens en un mois et quatre jours. C'est ainsi qu'intervient un gouvernement qui prend cette pandémie très au sérieux et qui veut protéger ses concitoyens. Il a aidé les Canadiens tout au long de la pandémie. C'est ce qu'on a vu pendant la première vague, au printemps, pendant la deuxième vague et pendant le ralentissement.
Je respecte la position actuelle des conservateurs, mais ils n'avaient pas la même au tout début.
Une voix: Quoi? Dites-m'en davantage.
M. Mark Gerretsen: C'est vrai. D'ailleurs, au début de la pandémie, lorsque nous avons commencé à porter des masques, les conservateurs n'en portaient même pas dans la Cité parlementaire.
Des voix: Oh, oh!
M. Mark Gerretsen: C'est vrai. J'ai passé beaucoup de temps à Ottawa pendant cette période.
Les conservateurs ont toujours tenté de faire du rattrapage dans ce dossier...
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Madame la présidente, il suffit de lire les « bleus » du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. La députée qui invoque sans cesse le Règlement fait maintenant partie de ce comité, mais elle n'y siégeait pas quand cela s'est produit.
Parlons du sujet dont tout le monde parle beaucoup aujourd'hui, à savoir les vaccins.
En nous critiquant, les députés de l'opposition sont dans leur rôle. Ils doivent forcer le gouvernement à faire tout en son pouvoir pour avoir des réponses adéquates. Or, le gouvernement a déjà préparé le terrain en s'organisant pour vacciner les Canadiens, en investissant dans des projets canadiens, en négociant des accords d'achat anticipé avec plusieurs pays, en commandant le plus grand nombre de doses de vaccins divers au monde, en permettant l'accélération du processus de réglementation au moment opportun, et en investissant dans les infrastructures et fournitures nécessaires pour que, quand nous recevrons les vaccins, nous soyons prêts à les distribuer.
Je suis extrêmement fier de la réponse du gouvernement jusqu'à maintenant. À mon humble avis, il a agi de manière exceptionnelle pour soutenir les Canadiens et leur procurer les ressources et les services dont ils ont besoin, mais pour collaborer avec les provinces.
J'aimerais souligner un dernier point. Parmi les sommes dépensées en Ontario, par exemple, pour lutter contre la COVID-19, 97 % d'entre elles ont été versées par le gouvernement fédéral parce qu'il a compris à quel point les citoyens doivent être bien protégés tout au long de la pandémie.
Ma première question pour la ministre porte sur les ententes bilatérales entre le gouvernement fédéral et les provinces, plus précisément sur l'application Alerte COVID.
Les Canadiens sont fiers de leur système de santé public et universel. Cependant, notre population est vieillissante et de plus en plus vulnérable aux maladies chroniques.
Les Canadiens s'attendent à ce que tous les gouvernements collaborent pour continuer d'améliorer le système de santé public. La pandémie a démontré qu'il est primordial de le faire et que nous devons trouver de meilleurs moyens pour offrir les services. Des investissements ciblés doivent être faits dans des secteurs essentiels du domaine de la santé si nous voulons améliorer l'accès qu'ont les gens à des services de grande qualité à partir de leur domicile, sans égard à la capacité de payer des bénéficiaires. Cela touche une vaste gamme de services de santé, y compris les soins et l'aide pour les gens ayant des problèmes de santé mentale et le traitement des problèmes de dépendance accessibles à domicile ou dans la communauté.
La lettre de mandat précédente du gouvernement énonçait la nécessité d'établir des ententes bilatérales avec chaque province et territoire. Ces ententes devaient servir d'assises à un financement ciblé de 11 milliards de dollars échelonné sur 10 ans que le gouvernement fédéral versera pour réaliser des progrès tangibles et attestés par des rapports publics sur les résultats obtenus.
Je suis curieux de savoir si la ministre peut dire à la Chambre quand le gouvernement du Canada présentera les résultats de ce financement.
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Madame la présidente, je suis ravi de prendre la parole ce soir. Je vais faire un discours de 10 minutes, puis j'échangerai des questions et réponses avec la ministre pendant cinq minutes.
Le gouvernement du Canada demeure profondément préoccupé par les conséquences dévastatrices de la crise des surdoses sur les personnes, les familles et les communautés partout au pays. Depuis 2016, plus de 16 300 Canadiens ont perdu la vie à la suite d'une surdose liée à la consommation d'opioïdes.
Tragiquement, des milliers d'autres Canadiens subissent des préjudices liés à la consommation problématique de diverses substances, notamment la méthamphétamine et l'alcool. Or, la consommation problématique de substances par une personne, quels que soient ses horizons, a une incidence sur sa famille, ses amis, sa communauté et ses proches. Ces pertes de vies sont donc ressenties par des dizaines de milliers de personnes. De nos jours, la crise est si grave qu'aucune communauté n'est épargnée.
[Français]
Nous vivons depuis longtemps avec la crise des surdoses et la pandémie de la COVID-19 aggrave cette crise tragique. Il y a encore un an, nous observions des tendances positives avec une diminution soutenue des surdoses et des décès dans certaines des régions les plus touchées.
Cependant, tout cela a changé avec l'apparition de la COVID-19. Depuis mars 2020, plusieurs provinces et territoires ont fait état de niveaux historiques de décès et de préjudices liés aux opioïdes.
[Traduction]
Selon des rapports récents de l'Ontario, le nombre de décès liés aux opioïdes a augmenté de 38 % au cours des 15 premières semaines de la pandémie, par rapport aux 15 semaines précédentes. On prévoit que si le nombre hebdomadaire de décès continue au rythme actuel, plus de 2 200 vies seront perdues dans la province d'ici la fin de l'année. Cela représenterait une hausse des décès de 50 % par rapport à 2019.
Nous savons que 1 048 Britanno-Colombiens sont morts de surdoses entre mars et septembre dernier. Pour mettre les choses en perspective, c'est approximativement quatre fois le nombre de Britanno-Colombiens qui ont succombé à la COVID-19.
D'autres provinces canadiennes indiquent des tendances similaires. Par exemple, l'Alberta a rapporté 301 décès attribuables aux opioïdes d'avril à juin 2020, ce qui est un record. C'est plus du double des décès survenus entre janvier et mars 2020.
À ce jour en 2020, la Saskatchewan a signalé 296 décès liés ou soupçonnés d'être liés à la consommation de drogues, soit encore plus que le sommet précédent de 2018.
[Français]
Au Québec, le mois de juillet a été marqué par le plus grand nombre de surdoses à Montréal en plus de cinq ans. Malheureusement, ce pic s'est prolongé jusqu'en octobre, à Montréal.
En bref, au vu de ces rapports et des données disponibles, 2020 est en passe de devenir l'année la plus meurtrière dans l'histoire du Canada, en matière de décès par surdose.
[Traduction]
Il ne fait aucun doute que de nombreux facteurs ont contribué à la recrudescence des décès par surdose, mais il y en a deux qui sont particulièrement importants.
Premièrement, les mesures de santé publique liées à la COVID-19 concernant la distanciation physique, le confinement et la sécurité des travailleurs ont eu pour effet de réduire l'accessibilité des services de traitement de la toxicomanie et de réduction des méfaits, donc de réduire le recours à ces services également. Selon certains rapports, par exemple, il y a nettement moins de personnes qui fréquentent les centres de consommation supervisée. Certains centres ont même dû être fermés. Étant donné qu'il y a 2,3 millions de personnes qui visitent ces centres à l'échelle du pays et que pas une seule n'est décédée par surdose, nous savons que ces services fonctionnent lorsque les gens y ont recours. La distanciation physique et le confinement ont eu comme conséquence indésirable d'obliger plus de personnes à consommer des drogues seules, ce qui augmente considérablement le risque de surdose et de décès. Lorsque les gens sont isolés, ils ne peuvent pas demander de l'aide.
Deuxièmement, la fermeture des frontières a eu une incidence sur l'approvisionnement des drogues illégales. Les forces de l'ordre et les travailleurs sur le terrain nous disent que les drogues de rue sont plus accessibles et plus toxiques depuis la COVID-19. Ils remarquent que des opioïdes synthétiques hautement toxiques comme le fentanyl et le carfentanil se retrouvent de plus en plus souvent dans les drogues de rue. Les conséquences de cette réalité ne sont pas étonnantes: les décès par surdose et les autres méfaits liés aux drogues sont de plus en plus nombreux.
Depuis 2016, l'approche du gouvernement concernant la crise des surdoses a été exhaustive, concertée et orientée par la stratégie fédérale de lutte contre les toxicomanies, soit la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances. Cette stratégie est axée sur la santé publique et définit le cadre nécessaire à la mise en place de mesures fondées sur des données probantes pour réduire les méfaits liés à la consommation de drogues au Canada. Elle comprend quatre piliers: la prévention, le traitement, la réduction des méfaits et l'application de la loi.
[Français]
On a dirigé et coordonné notre travail avec les autres ordres de gouvernement, les peuples autochtones, les experts en matière de toxicomanie, les fournisseurs de services, les premiers intervenants, les forces de l'ordre, les personnes ayant vécu ou vivant une expérience et d'autres partenaires.
Le gouvernement a adopté une approche globale avec des mesures spécifiques dans les quatre piliers pour traiter la crise des surdoses et les problèmes de consommation de substances d'une manière plus générale.
[Traduction]
Le gouvernement s'emploie à mettre en œuvre diverses mesures qui visent à attaquer de front la crise des surdoses sur le terrain, ce qui suppose notamment de soutenir les communautés pour qu'elles disposent des outils nécessaires pour veiller à la sécurité des personnes à risque de surdose. Nous avons écouté les provinces et les professionnels de la santé publique parce que nous tenions à bien comprendre les défis auxquels ils sont confrontés. À leur demande, nous avons modifié la réglementation fédérale pour que les toxicomanes puissent facilement obtenir les médicaments dont ils ont besoin. Nous avons, plus précisément, ajouté une exemption par catégorie à l'intention des pharmaciens, pour que les gens puissent avoir accès aux médicaments plus facilement pendant la pandémie tout en respectant la distance physique et les autres consignes de la santé publique.
Par l'intermédiaire du Programme sur l’usage et les dépendances aux substances de Santé Canada, nous finançons 11 projets visant à fournir un approvisionnement plus sécuritaire de médicaments de qualité pharmaceutique aux personnes qui ont un trouble lié à l'usage d'opioïdes en Colombie-Britannique, en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Nous finançons ainsi cinq projets pilotes pluriannuels et six initiatives de courte durée en réponse au risque que pose la toxicité accrue de l'approvisionnement en drogues illégales en raison de la pandémie de COVID-19. Ces projets novateurs seront évalués de façon indépendante, et l'évaluation servira à recueillir des données probantes et à soutenir le déploiement élargi des modèles jugés efficaces.
En août, la a communiqué avec ses homologues provinciaux et territoriaux et les ordres professionnels pour encourager l'adoption de mesures à tous les paliers afin d'offrir plus efficacement aux toxicomanes un éventail complet d'options de soins offerts par divers professionnels. Cela comprend une amélioration de l'accès à des substituts plus sûrs et de qualité pharmaceutique aux drogues illicites contaminées pour les personnes susceptibles de faire une surdose.
Nous nous sommes également entretenus avec des travailleurs de la santé publique des provinces et des municipalités à propos des difficultés particulières auxquelles ils faisaient face dans leurs efforts pour contenir la propagation de la COVID-19 et, en même temps, protéger les sans-abri. Pour les aider, nous avons facilité la mise sur pied rapide de centres de prévention des surdoses dans des refuges communautaires temporaires et d'autres endroits.
[Français]
Nous avons également facilité l'adoption des services des exploitants des sites de consommation supervisée existants afin de favoriser l'éloignement physique et de respecter les directives de santé publique.
Ensuite, pour aider les prestataires des services de première ligne à disposer de tous les renseignements sur ces changements réglementaires, nous avons préparé un ensemble de ressources pour expliquer les changements et encourager leur mise en œuvre.
[Traduction]
Ces nouvelles mesures ont été adoptées pour aider les personnes vulnérables à obtenir l'aide et les services dont elles ont besoin durant la pandémie.
En plus de nous occuper des obstacles réglementaires, nous avons également accru l'investissement fédéral. Ainsi, en juillet, le gouvernement du Canada s'est engagé à verser 500 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats et remédier aux lacunes en matière de soutien et de protection des personnes ayant des problèmes de santé mentale, de toxicomanie ou d'itinérance.
[Français]
Cet investissement fait partie de plus de 19 milliards de dollars investis dans le Cadre de relance sécuritaire pour aider les provinces et les territoires à relancer leur économie en toute sécurité et pour garantir aux Canadiens le soutien dont ils ont besoin en ces temps difficiles.
[Traduction]
Nous continuons de collaborer étroitement avec les provinces et les territoires pour mettre en œuvre le Fonds d'urgence pour le traitement annoncé en 2018. Ce fonds a fourni un financement ponctuel de contrepartie de 150 millions de dollars aux provinces et aux territoires pour des projets pluriannuels permettant d'améliorer l'accès à des services de traitement fondés sur des données probantes dans le contexte de la crise des surdoses. On nous a dit...
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Madame la présidente, la pandémie de la COVID-19 a mis en lumière l'importance de garantir l'accès à des soins de santé de qualité. Aujourd'hui plus que jamais, les Canadiens méritent d'avoir un système de santé solide qui répond à leurs besoins. Cela comprend la gamme complète des services de soins de santé tels que les soins à domicile et les soins communautaires, ainsi que le soutien aux problèmes de santé mentale et de toxicomanie.
La population canadienne est fière de son système de soins de santé universel financé par l'État, mais à mesure que notre population vieillit et que les taux de maladies chroniques augmentent, ils s'attendent également à ce que tous les gouvernements travaillent ensemble pour renforcer les soins de santé, afin que les Canadiens puissent continuer à avoir accès aux soins dont ils ont besoin, que ce soit à la maison, dans des établissements de soins de santé ou à l'hôpital.
C'est pourquoi, en 2017, notre gouvernement s'est engagé à verser 11 milliards de dollars sur 10 ans aux provinces et aux territoires pour les aider à améliorer l'accès aux soins à domicile et en milieu communautaire, aux soins de santé mentale et aux services de lutte contre la toxicomanie.
Nous avons assuré le leadership fédéral relativement à un programme commun de changement, grâce à un énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé, qui a été signé par les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la santé.
Dans le cadre d'accords bilatéraux avec chaque province et territoire, des investissements fédéraux permettent d'appuyer la création d'initiatives ou le développement de projets existants dans des domaines d'action prioritaires liés aux soins à domicile et en milieu communautaire et aux services en santé mentale et en toxicomanie.
Grâce à nos efforts, la population canadienne reçoit davantage de services professionnels et des soins mieux coordonnés et intégrés dans les milieux de soins à domicile. Les fournisseurs de soins et les patients ont un meilleur accès aux technologies et aux infrastructures numériques pour obtenir des soins à domicile et dans la collectivité. Les personnes qui s'occupent d'un proche à la maison ont un meilleur soutien. Un plus grand nombre de Canadiens ont un meilleur accès à des soins palliatifs et à des soins de fin de vie à domicile.
Cela signifie également que les enfants et les jeunes ont un meilleur accès aux programmes scolaires de prévention, de détection et de traitement précoce des problèmes de santé mentale. Il existe davantage de services de santé mentale et de lutte contre les dépendances dans la collectivité.
Les Canadiens ont plus facilement accès à des services d'intervention en cas de crise et à des services professionnels multidisciplinaires intégrés en santé mentale. Nous avons un meilleur accès à des interventions en santé mentale intégrées et adaptées à la culture.
Nous savons que la pandémie de la COVID-19 a eu des répercussions importantes sur la santé mentale des Canadiens. Le stress et l'anxiété de nombreux Canadiens ont mis en évidence que davantage de soutiens sont nécessaires dans ce domaine. Les résultats d'une enquête menée par Recherche en santé mentale Canada en avril 2020 indiquent que les niveaux d'anxiété ont quadruplé et que les niveaux de dépression ont doublé depuis le début de la pandémie.
De plus, alors que les taux de surdose avaient commencé à diminuer en 2019, la pandémie de la COVID-19 a exacerbé les risques et les dommages associés à la consommation de substances et aux surdoses. En réponse, notre gouvernement a pris des mesures rapides pour répondre aux besoins immédiats des Canadiens et alléger certains fardeaux des provinces et des territoires.
Le 15 avril, nous avons lancé Espace mieux-être Canada, offrant à tous les Canadiens une gamme de soutiens gratuits en matière de santé mentale et de toxicomanie. Ce service est offert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en ligne, par téléphone ou par message texte. Plus de 600 000 Canadiens ont accédé à la gamme de soutiens proposée par le portail, tels que les programmes autogérés, le soutien par les pairs et des séances confidentielles avec des travailleurs sociaux, des psychologues et d'autres professionnels. Par ailleurs, des ressources et des messages textes sont réservés aux groupes plus vulnérables, tels que les jeunes et les travailleurs de première ligne.
Je demeure profondément préoccupée par les effets dévastateurs que la crise des surdoses d'opioïdes continue d'avoir sur les gens, les familles et les communautés de partout au pays.
Depuis le début de la pandémie, en plus de réduire les obstacles réglementaires, nous avons augmenté les investissements fédéraux. Par exemple, en juillet 2020, le gouvernement du Canada s'est engagé à fournir 500 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats et aux lacunes dans le soutien et la protection des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, de consommation de substances ou d'itinérance.
En 2020, nous avons également annoncé un montant supplémentaire de 32 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir 26 projets dans le cadre du Programme sur l'usage et les dépendances aux substances de Santé Canada. Ces projets seront mis en œuvre dans tous les pays et répondront à une gamme de besoins en matière de réduction des méfaits et de traitements, et comprendront: 10 millions de dollars pour soutenir 13 projets communautaires de première ligne visant la réduction des méfaits; 16 millions de dollars pour l'appui de cinq projets visant à accroître l'accès à des médicaments de qualité pharmaceutique, également appelé approvisionnement sûr; et 6 millions de dollars pour soutenir huit projets visant à trouver des approches à la consommation problématique de méthamphétamines.
Nous avons également écouté les Canadiens des communautés de partout au Canada qui nous ont demandé de les laisser réorienter leurs fonds existants pour soutenir les besoins immédiats liés à la COVID-19. Cela nous a permis de financer six projets supplémentaires pour donner accès à des médicaments plus sûrs et de qualité pharmaceutique comme alternative à l'approvisionnement en drogues illégales toxiques pour des personnes souffrant de graves troubles liés à la consommation problématique d'opioïdes. Nous continuerons d'être à l'écoute des Canadiens et des fournisseurs de services des collectivités du Canada et à travailler avec nos partenaires provinciaux et territoriaux et les services locaux pour répondre à la crise et soutenir ceux qui sont parmi les plus vulnérables durant la pandémie.
La pandémie a souligné qu'il est également essentiel que nous trouvions de nouveaux et meilleurs moyens de fournir des soins qui tirent pleinement parti des avantages de la technologie et de l'innovation. En mars, au moment où la pandémie frappait, les provinces et les territoires ont rapidement mis en place des codes de facturation temporaires et de nouveaux outils numériques afin que les Canadiens puissent continuer à recevoir par des moyens virtuels les soins dont ils ont besoin.
Pour aider les provinces et les territoires à accélérer leurs travaux, notre gouvernement s'est engagé à fournir 150 millions de dollars cette année pour de nouvelles initiatives afin que les Canadiens puissent accéder aux services dont ils ont besoin grâce à la messagerie et à la visioconférence sécurisées, ainsi qu'au moyen d'autres outils. En outre, Inforoute Santé du Canada recevra jusqu'à 50 millions de dollars pour élaborer des normes pancanadiennes et soutenir les efforts des provinces et des territoires.
De plus, notre gouvernement travaille en collaboration avec ses partenaires du milieu de la santé afin de mettre en œuvre un Plan d'action sur les soins palliatifs. Les mesures prévues par le Plan d'action cibleront le partage de l'information, les soins de santé virtuels, la planification préalable des soins et les collectivités bienveillantes afin de réduire l'isolement et d'améliorer les soins palliatifs fournis à domicile et dans la collectivité.
Notre gouvernement investit également 750 millions de dollars sur six à huit mois pour aider à contrôler et à prévenir les infections chez les personnes vulnérables qui reçoivent des soins de longue durée, des soins à domicile et des soins palliatifs. En fin de compte, nous voulons nous assurer que tous les Canadiens ont accès aux soins de santé dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin. C'est un principe fondamental des soins de santé du Canada.
Aujourd'hui plus que jamais, le gouvernement du Canada demeure fermement déterminé à garantir aux Canadiens un système public de soins de santé fondé sur des valeurs d'équité, de justice et de solidarité.
Notre gouvernement a toujours défendu ces valeurs en faisant respecter les principes de la Loi canadienne sur la santé, qui garantit...
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Madame la présidente, je sais que la première phrase de mon intervention, écrite par mon rédacteur de discours, reflète nos sentiments à tous: je suis heureux d'être ici aujourd'hui. Nous tenons ce soir une discussion importante et je me concentrerai, pendant ma partie du débat, sur un aspect crucial. Il s'agit d'un processus qui se déroule aussi en temps normal, mais qui redouble d'importance pendant une pandémie: nous sommes ici pour discuter de la modernisation réglementaire et des avancées concernant l'accès aux produits de santé dont les Canadiens ont grandement besoin.
Santé Canada protège et continuera de protéger la santé et la sécurité des Canadiens. L'année 2020 pose beaucoup de défis à cet égard.
La priorité absolue du gouvernement a été de prendre des mesures en réponse à la pandémie de COVID-19. Nous avons donc mis l'accent sur la mise en œuvre de mesures réglementaires novatrices et agiles dans le but de faciliter et d'accélérer l'examen réglementaire des médicaments et des instruments médicaux, y compris des produits d'importance capitale contre la COVID-19. Il fallait faire ces changements sans compromettre les normes de sécurité, d'efficacité et de qualité élevées qui existent au Canada.
Certaines personnes exercent évidemment des pressions, à l'occasion, pour que les politiciens décident à quel moment telle chose sera faite ou deviendra disponible. Ce n'est toutefois pas aux politiciens de prendre des décisions de ce genre. Il faut plutôt les confier aux experts et aux personnes qui ont pour tâche de veiller à notre sécurité.
Nos efforts de modernisation des mesures d'application des règlements n'ont pas débuté en réponse à la pandémie. Ils sont en cours depuis un certain temps. D'ailleurs, depuis plusieurs années, Santé Canada travaille sur plusieurs fronts à améliorer l'accès aux produits dont ont besoin les Canadiens pour prendre soin de leur santé et de celle des membres de leur famille.
Depuis 2017, Santé Canada travaille à une initiative d'examen réglementaire des médicaments et des instruments en vue d'améliorer la disponibilité des produits de santé au Canada. Cela comprend l'amélioration des canaux de collaboration du ministère avec d'autres organismes de réglementation concernant l'examen scientifique des médicaments et des instruments. Ainsi, les Canadiens ont eu un accès plus rapide à de nombreuses thérapies et, jusqu'à maintenant, des avancées ont été obtenues dans les domaines des cancers, de la cécité, de la pédiatrie, de la dépression, de la dépendance aux opioïdes — un grave problème en Colombie-Britannique — et des tests de dépistage du VIH à domicile. De nombreux autres produits arrivent au Canada grâce à ces initiatives.
Santé Canada a renforcé sa capacité dans le domaine scientifique afin d'examiner des médicaments génériques plus abordables et a aussi mis au point des processus accélérés pour que les patients obtiennent plus rapidement accès à de nouveaux médicaments prometteurs. C'est ce que l'on fait valoir ici aujourd'hui. Par exemple, Santé Canada a homologué de nouvelles thérapies géniques cellulaires, notamment une thérapie pour le traitement des cancers en pédiatrie. Il y a également une nouvelle solution intraveineuse pour cinq infections bactériennes difficiles à traiter et un autre traitement pour la perte de vision causée par des troubles rétiniens héréditaires. Autrement dit, les Canadiens ont accès plus rapidement à des traitements qui les aident directement grâce à ces efforts en matière de réglementation.
De plus, Santé Canada a lancé un ambitieux programme d'innovation en matière de réglementation. Dans le cadre des examens qui ont été réalisés à ce sujet, des intervenants ont clairement indiqué que le savoir-faire sur le plan de la réglementation est un élément central de la croissance et de l'innovation. Évidemment, la pandémie a accru la nécessité de faire preuve du savoir-faire et de la souplesse en matière de réglementation qui sont essentiels pour assurer la surveillance des produits sanitaires et orienter selon des principes les mesures issues du programme.
Santé Canada a aussi mis en œuvre temporairement des mesures d'urgence supplémentaires pour aider les entreprises à faire entrer sur le marché canadien des produits de santé et des fournitures médicales qui s'imposent de toute urgence pour lutter contre la COVID-19. Parmi ces mesures se trouvent des solutions visant à accroître l'accès aux essais cliniques, à accélérer le processus d'examen réglementaire des produits sanitaires et à favoriser une meilleure gestion des pénuries de produits. Ces mesures ont donné l'occasion au Canada de mettre à l'essai bon nombre d'améliorations figurant dans le programme d'innovation.
Grâce à ces mesures, Santé Canada a homologué 4 000 désinfectants pour les mains, 495 instruments médicaux, 2 traitements pharmacologiques et 46 instruments de dépistage, et ce, depuis mars. Le ministère a aussi reçu trois demandes d'autorisation de vaccin et il s'attend à en recevoir davantage bientôt. Ces mesures ont eu une incidence considérable sur la lutte exemplaire du Canada contre la pandémie de COVID-19.
Les Canadiens et les travailleurs de la santé peuvent compter sur Santé Canada pour que leurs collectivités aient accès aux produits dont elles ont besoin afin de se protéger contre les risques que pose la COVID-19. À l'avenir, Santé Canada s'appuiera sur la souplesse administrative et réglementaire dont le pays s'est doté pour lutter contre la pandémie de COVID-19 afin d'aider encore l'industrie à fournir un accès rapide aux produits de santé essentiels.
Les instruments médicaux jouent un rôle crucial dans les mesures de santé publique prises pour lutter contre la COVID-19. De nombreux Canadiens comptent également sur ces produits pour maintenir ou améliorer leur santé et leur bien-être. Santé Canada continue son important travail entourant le plan d’action sur les instruments médicaux.
Dans le cadre de ce plan, Santé Canada a déjà accompli beaucoup de choses. Par exemple, en décembre 2019, le ministère est devenu le premier organisme de réglementation au monde à mettre en œuvre des règlements obligeant les hôpitaux à signaler toutes les réactions indésirables graves à un médicament et tous les incidents relatifs aux instruments médicaux. Ces règlements seront particulièrement utiles en cette période de pandémie parce que nous pourrons cerner les problèmes de sécurité pour lesquels Santé Canada devra intervenir.
Enfin, Santé Canada a créé le nouveau Comité consultatif scientifique sur les produits de santé destinés aux femmes. Le Comité a été créé pour fournir rapidement à Santé Canada des conseils scientifiques et cliniques axés sur les patientes au sujet au sujet de questions d'actualité et émergentes concernant la santé des femmes et la réglementation des instruments médicaux et des médicaments.
Cependant, ce qui est plus important, c'est la réaction rapide du système de réglementation, qui a été essentielle pour faciliter l'accès aux produits de santé pendant la pandémie. Santé Canada a introduit plusieurs mesures novatrices pour maximiser la souplesse réglementaire tout en maintenant les mesures de protection pour la santé et la sécurité. La quantité de travail qui a été accomplie sur le plan réglementaire au cours des derniers mois est incroyable. Il s'agit vraiment d'une réussite historique. Par exemple, la a signé cinq arrêtés d'urgence concernant des produits de santé liés à la COVID-19.
Un arrêté d'urgence est l'un des mécanismes les plus rapides dont dispose le gouvernement fédéral pour aider à rendre des produits de santé accessibles afin de faire face à des urgences de santé publique à grande échelle. Cela comprend des processus accélérés pour les essais cliniques et l'accès aux médicaments et aux dispositifs médicaux. Ces nouveaux processus ont permis d'accélérer l'introduction de thérapies contre la COVID-19 au Canada.
En raison de graves répercussions de la COVID-19, Santé Canada et d'autres organismes de réglementation internationaux très respectés accordent la priorité à l'examen de toutes les demandes d'homologation de traitements contre la COVID-19 et ils accélèrent cet examen. Santé Canada travaille avec tous ses partenaires internationaux pour échanger des informations, discuter des données scientifiques qu'elle recueille et faire en sorte que l'approche du Canada soit conforme à celle des autres pays.
Bien que nous nous efforcions de fournir aux Canadiens un accès aussi rapide que possible aux médicaments, aux équipements de protection individuelle et aux dispositifs médicaux contre la COVID-19, nous ne compromettrons pas les normes de sécurité, d'efficacité et de qualité du Canada. La souplesse nécessaire pour lutter contre la pandémie est ancrée dans l'innovation et la vision d'un examen réglementaire moderne des médicaments et des appareils. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli jusqu'à maintenant, de notre leadership en matière de réglementation et de notre capacité à lutter contre une crise sanitaire sans précédent.
À présent, j'ai quelques questions pour la ministre.
Il est clair que l'établissement de diverses mesures frontalières vigoureuses, notamment la quarantaine et les restrictions concernant les voyages, a eu comme effet au Canada de réduire le nombre de cas de COVID-19 liés aux voyages. J'aimerais ajouter que, du point de vue de la Colombie-Britannique, l'analyse de la provenance des premiers cas a donné des résultats qui ont surpris beaucoup de gens, car ils pensaient que le virus était arrivé au Canada principalement par les avions de ligne en provenance de l'Asie.
En fait, la grande majorité des premiers cas en Colombie-Britannique provenaient de l'Est du Canada, et ils sont survenus dans l'Est du Canada à la suite du retour des gens qui étaient partis pendant la semaine de relâche. À ce moment, beaucoup ont voulu fermer la frontière, mais il aurait été passablement difficile d'empêcher les gens de revenir au pays après leur semaine de relâche. Nous avions en fait l'obligation de les laisser revenir.
Bien que les travailleurs essentiels soient autorisés à entrer sur le territoire canadien, les répercussions sociales et économiques des restrictions concernant les voyages ont mis à rude épreuve les Canadiens et l'économie du pays. Étant donné que certains États américains présentent des taux d'infection plus faibles que d'autres et qu'il serait bon de réduire les effets sur les Canadiens des restrictions à la frontière, que faudrait-il pour que le Canada autorise les voyageurs en provenance de certains États américains à entrer de nouveau sur son territoire?
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Madame la présidente, je vous remercie de ces sages paroles.
Je dirai tout d'abord qu'évidemment, la COVID-19 est venue mettre la pagaille dans nos prévisions financières, tant en ce qui concerne le secteur de la santé que pour l'ensemble des ministères.
Les députés de l'opposition ont critiqué très vivement le gouvernement pour certains retards: sa lenteur à faire les choses, à reconnaître la transmission asymptomatique, à fermer les frontières, à préconiser l'utilisation de masques et du dépistage rapide, et, plus récemment, à distribuer les vaccins aux personnes qui en ont besoin. Je pense que ces accusations sont injustes.
Personne dans le monde n'avait vu venir cette pandémie et n'y était préparé. Ces derniers temps, nous sommes tous devenus des épidémiologistes de salon et, pour tous ceux qui nous écoutent, j'aimerais survoler l'histoire des maladies infectieuses. Nous en sommes au chapitre 12 d'un très long livre sur les maladies infectieuses, dont certaines ont une très longue histoire. Dans le passé, les maladies infectieuses représentaient un fléau extrêmement dangereux.
Par exemple, en 541, il y a eu la peste de Justinien. À son apogée, cette épidémie faisait plus de 5 000 victimes par jour à Constantinople.
Dans les années 1300, la peste noire, ou peste bubonique, a décimé entre 30 % et 60 % de la population européenne.
En 1812, c'était le typhus. Lorsque Napoléon a sonné la retraite et quitté Moscou, le typhus a fait plus de victimes que l'armée russe.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, la peste blanche, ou tuberculose, a tué environ un tiers de la population anglaise.
Bien sûr, en 1918, la grippe espagnole, qui était une souche de grippe particulièrement virulente, a touché environ 50 % de la population de l'époque et a causé de 80 à 100 millions de décès, soit 3 à 5 % de la population mondiale.
Notons que, à l'instar de la COVID, les maladies infectieuses touchent de manière disproportionnée les personnes les plus pauvres de la société. À une époque, il y avait des épidémies de tuberculose et de typhoïde dans les pays riches de l'hémisphère Nord, mais elles sont désormais rares dans ces pays. Cependant, elles demeurent un problème dans de nombreux pays en développement.
En raison de la révolution industrielle et de la prospérité accrue dans les pays en développement, les maladies infectieuses sont généralement beaucoup moins préoccupantes dans l'hémisphère Nord et dans les pays du Nord, mais elles restent endémiques dans de nombreux pays du tiers monde.
En raison de la révolution industrielle et de la prospérité accrue dans les sociétés mieux nanties du Nord, nous avons fini par croire que les pandémies ne nous toucheraient plus, ce qui s'est certainement révélé faux.
Avant le SRAS et avant la COVID, il y avait, je le rappelle, le VIH-sida qui était une pandémie, même si elle évoluait très lentement, qui touchait de nombreux pays dans le monde.
C'est le SRAS qui a vraiment sensibilisé le monde à la menace des maladies infectieuses pour ce qui est de la morbidité et de la mortalité, mais aussi de leurs conséquences sur l'économie.
En 2005, en réponse au SRAS, l'Organisation mondiale de la santé a approuvé et adopté le Règlement sanitaire international, qui donne à l'Organisation mondiale de la santé le pouvoir de conseiller les pays, dont le Canada, sur les mesures à prendre pour limiter la propagation des maladies infectieuses entre les pays.
Ce qui s'est produit ces dernières années explique en grande partie pourquoi le Canada, à l'instar du reste du monde, a réagi comme il l'a fait à la COVID-19, et pourquoi cette réaction a été aussi lente.
Permettez-moi de faire un aperçu historique des récentes maladies infectieuses dans le monde. En 1997, le virus H5N1 a frappé Hong Kong. On craignait qu'il engendre une pandémie, ce qui ne s'est pas produit. Le virus H7N7 a frappé les Pays-Bas: il s'agissait d'une autre épidémie de grippe. Une fois de plus, on craignait que le virus engendre une pandémie, ce qui ne s'est pas produit. Le virus H9N2 a frappé Hong Kong et il touchait principalement les enfants. On craignait qu'il engendre une pandémie, ce qui ne s'est pas produit. Ce fut la même chose avec le virus H7N9.
De 2009 à 2010, il y a eu le virus H1N1. Il y a eu une épidémie, qui est devenue mondiale. Or, l'Organisation mondiale de la santé a été vivement critiquée pour avoir réagi de façon excessive en appuyant trop rapidement sur le bouton de panique. En 2013, il y a eu le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient. On craignait qu'il engendre une pandémie, ce qui ne s'est pas produit. En Afrique, il y a eu plus de 50 éclosions d'Ebola. Il s'agit une fois de plus d'une maladie extrêmement contagieuse qui présente un taux de mortalité très élevé: il dépasse de loin celui de la COVID-19. Une fois de plus, on craignait que le virus engendre une pandémie, ce qui n'est jamais arrivé.
Il est très important de retenir ceci: il y a eu beaucoup d'éclosions de maladies infectieuses dont on s'inquiétait vraiment qu'elles dégénèrent en pandémie, mais elles ne l'ont jamais fait. On a critiqué l'Organisation mondiale de la santé pour avoir réagi de façon excessive en appuyant trop rapidement sur le bouton panique.
Quand la COVID-19 est arrivée, en décembre 2019, les gens ont hésité à y réagir. Il y a une raison pour cela: il y a eu toutes ces maladies qui n'ont pas donné lieu à des pandémies. L'Organisation mondiale de la santé avait été vivement critiquée pour avoir réagi excessivement à des maladies qui n'ont pas produit de grands problèmes. Cela explique en partie cette réaction.
Il se trouve qu'ils avaient tort. Nous avions tort, ils avaient tort, tout le monde avait tort. Cela explique certainement la mentalité et la raison pour laquelle l'Agence de la santé publique et le ministère de la Santé ont hésité à agir. Dans la grande majorité des cas, c'étaient de fausses alertes.
En ce qui a trait aux mesures prises pour lutter contre la pandémie, il est important de penser au rôle du Règlement sanitaire international dans la réponse à la pandémie ainsi qu'à l'attitude des gens qui occupent des postes d'autorité dans le domaine de la santé publique à l'égard des mesures coercitives et de leur interprétation négative de la nécessité d'y avoir recours pour circonscrire les maladies.
Le Règlement sanitaire international est semblable à un traité que l'Assemblée mondiale de la santé a adopté, avec la participation et l'approbation du Canada. Ce règlement précise que les pays doivent adopter des mesures qui imposent le moins de restrictions possible sur les voyages internationaux. C'était en grande partie en réaction à…