La Chambre passe à l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement.
(L'ordre du jour appelle: Ordres émanant du gouvernement:)
No 17 — 9 juin 2023 — Le ministre des
Relations Couronne-Autochtones — Prise en considération d'une motion des voies et moyens en vue du dépôt d'une loi portant mise en vigueur du traité concernant l'autonomie gouvernementale et la reconnaissance de la Nation dakota de Whitecap / Wapaha Ska Dakota Oyate et modifiant d'autres lois en conséquence.
:
Monsieur le Président, il y a eu des discussions entre les partis, et je pense que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante:
Que, nonobstant tout article du Règlement, ordre spécial ou usage habituel de la Chambre, la motion des voies et moyens no 17, dont l'avis a été déposé sur le bureau le 9 juin 2023, soit réputée agréée, et un projet de loi fondé sur les dispositions de cette motion, inscrit au Feuilleton au nom du ministre des Relations Couronne-Autochtones, et intitulé Loi portant mise en vigueur du traité concernant l'autonomie gouvernementale et la reconnaissance de la Nation dakota de Whitecap / Wapaha Ska Dakota Oyate et modifiant d'autres lois en conséquence, soit réputé avoir été déposé et lu une première fois, réputé lu une deuxième fois et réputé renvoyé au Comité permanent des affaires autochtones et du Nord.
:
Que tous ceux qui s'opposent à ce que le député propose la motion veuillent bien dire non.
La Chambre a entendu la motion. Que tous ceux qui sont contre la motion veuillent bien dire non.
(La motion est adoptée, le projet de loi est lu pour la première fois, et le projet de loi, lu pour la deuxième fois, est renvoyé à un comité.)
:
Monsieur le Président, j'invoque le Règlement au sujet de la période des questions.
Pendant la période des questions, le et plusieurs députés du Parti libéral ont prétendu que les conservateurs propagent de fausses informations sur le projet de loi . J'ai en main un document de la Bibliothèque du Parlement, qui contient une description du projet de loi C‑83, dans lequel on peut lire que, selon les modifications, le Service correctionnel du Canada doit imposer aux délinquants les conditions les moins privatives de liberté possible.
Je demande la permission de déposer ce document à la Chambre.
:
Il n'y a pas de consentement.
:
Monsieur le Président, on répondra aujourd’hui aux questions n
os 1471, 1475 et 1481.
[Texte]
Question no 1471 — Mme Leah Gazan:
En ce qui concerne les personnes dont les prestations de l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) ont été réduites en mars 2023, ventilées par province et territoire: quel est le (i) nombre total de familles ayant reçu des versements d’ACE en trop dont le recouvrement a débuté en mars 2023, (ii) nombre total de familles dont les prestations d’ACE de mars 2023 ont été réduites de plus de 25 % en raison du recouvrement des versements en trop, (iii) montant recouvré en mars et en avril 2023?
L’hon. Diane Lebouthillier (ministre du Revenu national, Lib.):
Monsieur le Président, les « compensations » sont une procédure standard que l’Agence du revenu du Canada, ARC, utilise pour recouvrer les soldes en souffrance des contribuables. La compensation consiste à appliquer de façon proactive les remboursements d’impôt et les versements de prestations, comme le crédit pour la taxe sur les produits et services-taxe de vente harmonisée, ou TPS-TVH, aux dettes fiscales et autres dettes contractées auprès du gouvernement. Toutefois, en mai 2020, l’ARC a temporairement suspendu les compensations de prestations dans le but d’offrir un allègement aux Canadiens pendant la pandémie de COVID-19.
Depuis octobre 2022, l’ARC a repris ses activités visant à compenser la dette des contribuables. Lorsqu’un particulier a une dette contractée auprès du gouvernement, cette dette sera indiquée pour lui directement sur tout avis de cotisation, de détermination ou de nouvelle détermination qu’il reçoit de l’ARC. Ces avis ont été émis tout au long de la pandémie et les particuliers ont été en mesure d’accéder à leurs montants dus, même lorsque certaines activités de recouvrement étaient suspendues.
L’ARC a également commencé à recouvrer les paiements en trop pour l’allocation canadienne pour enfants, ou ACE. Le premier paiement de l’ACE touché était le paiement de mars 2023. Contrairement aux autres prestations, le paiement de l’ACE peut uniquement être utilisé pour compenser une dette liée à l’ACE. Les autres types de paiements de prestations pour enfants peuvent être utilisés que pour compenser une dette liée à la même prestation.
Si, après avoir vérifié les calculs, l’ARC constate que le particulier a reçu un montant en trop de l’allocation canadienne pour enfants, l’ARC lui enverra un avis auquel sera jointe une pièce de versement pour l’informer du montant à payer. Dans une telle situation, l’ARC pourrait conserver, en tout ou en partie, ses versements de l’ACE ou du crédit pour la TPS-TVH, ainsi que ses remboursements d’impôt jusqu’au remboursement de son solde dû. Si un particulier reçoit un paiement quelconque de l’ARC, l’avis qu’il reçoit comprendra le montant du paiement et la façon dont ce paiement a été appliqué à la dette contractée auprès du gouvernement qui est en souffrance.
Comme c’est le cas pour n’importe quel programme de prestations fondé sur le revenu, l’admissibilité de ceux qui bénéficient de l’ACE peut fluctuer d’une année à l’autre en fonction du revenu qu’ils ont touché au cours d’une année d’imposition donnée. Un revenu est souvent composé de diverses sources, par exemple, un revenu d’emploi, des dividendes, un revenu de pension, un revenu de location, des gains en capital, etc. En plus d’un changement de revenu, l’admissibilité à l’ACE de prestations peut changer pour d’autres raisons telles que l’âge et le nombre d’enfants. En tenant compte de tout ce qui précède, l’ARC ne peut pas attribuer un changement au droit à l’ACE à une source en particulier. Pour ces raisons, l’ARC n’est pas en mesure de fournir une réponse détaillée, car les données ne sont pas saisies de la façon demandée.
Question no 1475 — M. Frank Caputo:
En ce qui concerne les exemptions accordées par le gouvernement à certaines stations de ski en vertu de la Loi sur l’interdiction de l’achat de propriétés résidentielles par des non-Canadiens: a) pourquoi la région entourant Whistler Blackcomb a-t-elle pu être exemptée de la loi; b) pourquoi la région entourant Sun Peaks n’a-t-elle pas été exemptée; c) quelles stations de ski ou collectivités environnantes ont demandé une exemption et (i) l’ont obtenue, (ii) ne l’ont pas obtenue?
Mme Soraya Martinez Ferrada (secrétaire parlementaire du ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion (Logement), Lib.):
Monsieur le Président, en réponse à la question a), la Loi sur l’interdiction d’achat d’immeubles résidentiels par des non-Canadiens et le règlement connexe, soit le Règlement, précisent que l’interdiction s’applique aux immeubles résidentiels situés dans une région métropolitaine de recensement, ou RMR, ou une agglomération de recensement, ou AR. La définition d’immeuble résidentiel n’est pas liée à l’utilisation prévue de l’immeuble ou à son zonage municipal. Le Règlement prévoit une exception pour tout immeuble résidentiel situé à l’extérieur d’une RMR ou d’une AR selon la Classification géographique type 2021 de Statistique Canada. Le secteur autour de Whistler Blackcomb se trouve à l’extérieur des limites d’une RMR ou d’une AR et est exempté du Règlement.
En revanche, en réponse à la question b), la zone autour de Sun Peaks se trouve dans les limites de la RMR de Kamloops et n’est pas exemptée du Règlement.
En réponse à la question c), le Règlement prévoit une exception pour tout immeuble résidentiel situé à l’extérieur d’une RMR ou d’une AR selon la Classification géographique type 2021 de Statistique Canada. Une RMR ou une AR est formée d’une ou de plusieurs municipalités adjacentes situées autour d’un centre de population (ou noyau). Une RMR doit avoir une population totale d’au moins 100 000 habitants, dont au moins 50 000 vivent dans le noyau. Une AR doit avoir un noyau d’au moins 10 000 habitants. Un outil en ligne est disponible sur le site Web de la Société canadienne d’hypothèques et de logement pour aider à déterminer si une propriété est située dans une RMR ou une AR.
Question no 1481 — M. Tony Baldinelli:
En ce qui concerne le fonds pour les entreprises touristiques autochtones annoncé dans le budget 2022, en date du 1er mai 2023: a) combien d’argent reste-t-il dans le fonds pour les entreprises; b) combien d’argent a été transféré à des bénéficiaires de ce fonds; c) quels sont les détails de tous ces bénéficiaires, y compris, pour chacun (i) le nom, (ii) l’emplacement, (iii) le type d’entreprise; d) le montant du financement qui a été dépensé en frais administratifs?
Mme Rachel Bendayan (secrétaire parlementaire du ministre du Tourisme et ministre associé des Finances, Lib.):
Monsieur le Président, le développement de ce financement est toujours en cours par Innovation, Sciences et Développement économique Canada et, par conséquent, les fonds n'ont pas encore été distribués aux bénéficiaires.
Le développement du fonds s'appuie sur des engagements, en cours depuis avril 2022, impliquant des partenaires du tourisme autochtones. Ces engagements fournissent des informations sur les principaux défis et opportunités auxquels sont confrontées les entreprises touristiques autochtones, ainsi que sur les paramètres potentiels de conception du financement qui peuvent le mieux aider à répondre à ces besoins.
:
Monsieur le Président, si les réponses du gouvernement aux questions n
os 1470, 1472 à 1474, 1476 à 1480, 1482 et 1483 pouvaient être transformées en ordres de dépôt de documents, les documents seraient déposés immédiatement.
[Texte]
Question no 1470 — Mme Leah Gazan:
En ce qui concerne le financement alloué par le gouvernement dans la circonscription de Winnipeg-Centre pour l’exercice 2022-2023: quel en est le montant total, ventilé par (i) ministère ou organisme, (ii) initiative, (iii) montant?
(Le document est déposé.)
Question no 1472 — M. Dan Albas:
En ce qui concerne l’utilisation de la flotte d’avions Challenger du gouvernement, depuis le 1er février 2023: quels sont les détails des étapes de chaque vol, y compris (i) la date, (ii) le point de départ, (iii) la destination, (iv) le nombre des passagers, (v) le nom et le titre des passagers, à l’exclusion des agents de sécurité et des membres des Forces armées canadiennes, (vi) la facture de traiteur totale pour le vol, (vii) le volume de carburant utilisé, ou son estimation, (viii) le montant dépensé pour le carburant?
(Le document est déposé.)
Question no 1473 — M. Dan Albas:
En ce qui concerne le voyage du premier ministre à New York en avril 2023 en vue du sommet Global Citizen: a) à quel hôtel le premier ministre a-t-il séjourné; b) quel a été le tarif payé pour la chambre d’hôtel du premier ministre; c) du 25 au 29 avril 2023, quel montant a été consacré au total à l’hébergement dans la région de New York pour la délégation canadienne ou pour tout autre représentant du gouvernement canadien, y compris les diplomates; d) quels sont les détails de toutes les notes d’hôtel à New York ou aux environs qui ont été payées par Affaires mondiales Canada, le Bureau du Conseil privé ou le Cabinet du premier ministre entre le 25 et 29 avril 2023, y compris, pour chaque endroit où des dépenses ont été engagées, le (i) nom de l’hôtel, (ii) nombre de chambres pour chaque nuit, (iii) tarif de la chambre, (iv) montant total payé par le gouvernement?
(Le document est déposé.)
Question no 1474 — M. Dan Albas:
En ce qui concerne l’utilisation de l’aéronef Airbus CC-150 Polaris du gouvernement, depuis le 1er février 2023: quels sont les détails des étapes de chaque vol, y compris (i) la date, (ii) le point de départ, (iii) la destination, (iv) le nombre de passagers, (v) le nom et le titre des passagers, à l’exclusion du personnel de sécurité et des membres des Forces armées canadiennes, (vi) le montant total de la facture des services de traiteur fournis pour le vol, (vii) le volume de carburant utilisé ou son estimation, (viii) le montant dépensé pour le carburant?
(Le document est déposé.)
Question no 1476 — M. Ryan Williams:
En ce qui concerne les subventions et contributions gouvernementales depuis le 1er janvier 2016, ventilé par exercice: quel est le montant total des subventions et contributions gouvernementales accordé à des entreprises de télécommunications, ventilé par (i) date, (ii) entreprise, (iii) programme, (iv) description de projet, (v) montant demandé, (vi) montant reçu?
(Le document est déposé.)
Question no 1477 — M. Blake Richards:
En ce qui concerne les demandes de prestations d’invalidité reçues par Anciens Combattants Canada (ACC) depuis le 1er janvier 2016: a) combien de demandes ont été reçues, ventilées par trouble médical; b) pour chaque trouble médical, combien de demandes ont été (i) reçues, (ii) acceptées, (iii) refusées; c) combien de cas se sont produits où des anciens combattants qui avaient été libérés des Forces armées canadiennes (FAC) pour des raisons médicales ont vu leur demande de prestations d’invalidité d’ACC refusée pour le même trouble que celui pour lequel ils avaient été libérés des FAC?
(Le document est déposé.)
Question no 1478 — M. Blake Richards:
En ce qui concerne les unités de logement appartenant au ministère de la Défense nationale (MDN): a) combien d’unités de logement le MDN possède-t-il, ventilées par emplacement; b) combien et quel pourcentage des unités en a) sont (i) occupées, (ii) vacantes?
(Le document est déposé.)
Question no 1479 — M. Ryan Williams:
En ce qui concerne les enchères du spectre de la bande de 3 500 mégahertz pour des services sans fil d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada, tenues le 29 juillet 2021: a) pour chacune des licences du spectre sans fil mises aux enchères, quelle entité (i) a initialement acheté la licence lors des enchères, (ii) possède actuellement la licence; b) pour chacun des cas où le propriétaire actuel n’est pas le propriétaire initial de la licence, quels sont les détails du transfert, y compris (i) l’ancien propriétaire, (ii) le nouveau propriétaire, (iii) la licence et la description de ce qui a été transféré, (iv) la date de la transaction, (v) la date de l’approbation ministérielle?
(Le document est déposé.)
Question no 1480 — M. Tony Baldinelli:
En ce qui concerne l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario, entre le 1er janvier 2020 et le 1er mai 2023: combien de fonds les zones d’amélioration commerciale situées dans les villes de Niagara Falls, de Niagara-on-the-Lake et de Fort Erie ont-elles reçus chaque année, ventilés par zone d’amélioration commerciale?
(Le document est déposé.)
Question no 1482 — M. Colin Carrie:
En ce qui concerne la page du site Web de Santé Canada actuellement intitulée « Déclarer un effet secondaire d'un vaccin: Consommateurs »: a) pourquoi, à compter de décembre 2020, cette page ne permettait plus aux consommateurs de signaler directement à Santé Canada les blessures liées aux vaccins; b) pourquoi, à compter du 28 février 2023, cette page permettait-elle de nouveau aux consommateurs de signaler les blessures liées aux vaccins à Santé Canada; c) qui a autorisé les modifications en a) et en b); d) quand et comment (i) les fournisseurs de soins de santé, (ii) le grand public, (iii) les ministres de la santé des provinces et des territoires, (iv) les autorités provinciales et territoriales responsable de l’immunisation, (v) les organismes de réglementation, (vi) les autorités sanitaires locales, ont-ils été informés de chacune de ces modifications; e) était-il indiqué dans les avis transmis en d) que, légalement, les effets indésirables des vaccins doivent être déclarés; f) qu’a fait Santé Canada pour informer les personnes vaccinées qu’elles pouvaient signaler tout effet indésirable sur le site Web du ministère; g) combien le gouvernement a-t-il dépensé pour faire connaître l’information en f), ventilé par type de dépense?
(Le document est déposé.)
Question no 1483 — Mme Michelle Rempel Garner:
En ce qui concerne les cas, depuis le 4 novembre 2015, où le gouvernement a octroyé une subvention ou une contribution à une société à but lucratif qui a fait faillite ou a cessé ces activités depuis: a) combien de ces cas se sont produits à la suite de l’octroi d’une subvention ou d’une contribution d’une valeur supérieure à 10 000 $; b) quels sont les détails de chacun de ces cas, y compris (i) le bénéficiaire, (ii) la date de l’octroi de la subvention ou de la contribution, (iii) le type de subvention ou de contribution (subvention, prêt non remboursable, etc.), (iv) le but de la subvention ou de la contribution, (v) la valeur annoncée, (vi) le montant des fonds versés, (vii) le montant des fonds recouvrés par le gouvernement, le cas échéant, (viii) un résumé de ce qui est arrivé à l’entreprise, si les faits sont connus, (ix) la date à laquelle l’entreprise a fait faillite ou a cessé ses activités, (x) le lieu du siège social de l’entreprise?
(Le document est déposé.)
[Traduction]
:
Monsieur le Président, je demande que les autres questions restent au Feuilleton.
(La motion, mise aux voix, est adoptée par le vote suivant:)
(Vote no 383)
POUR
Députés
Aldag
Ali
Anandasangaree
Arseneault
Arya
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Battiste
Beech
Bendayan
Bennett
Bittle
Blaikie
Blair
Blaney
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Cannings
Casey
Chagger
Chahal
Champagne
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Cormier
Coteau
Dabrusin
Damoff
Davies
Desjarlais
Dhaliwal
Dhillon
Diab
Dong
Drouin
Dubourg
Duclos
Duguid
Dzerowicz
Ehsassi
El-Khoury
Erskine-Smith
Fergus
Fillmore
Fisher
Fonseca
Fortier
Fragiskatos
Fraser
Freeland
Fry
Gaheer
Garrison
Gazan
Gerretsen
Gould
Green
Guilbeault
Hajdu
Hanley
Hardie
Hepfner
Holland
Housefather
Hughes
Hussen
Hutchings
Iacono
Idlout
Ien
Jaczek
Johns
Joly
Jones
Jowhari
Julian
Kayabaga
Kelloway
Khalid
Khera
Koutrakis
Kusmierczyk
Kwan
Lalonde
Lambropoulos
Lametti
Lamoureux
Lapointe
Lattanzio
Lauzon
LeBlanc
Lebouthillier
Lightbound
Long
Longfield
Louis (Kitchener—Conestoga)
MacAulay (Cardigan)
MacDonald (Malpeque)
MacGregor
MacKinnon (Gatineau)
Maloney
Martinez Ferrada
Masse
Mathyssen
May (Cambridge)
McDonald (Avalon)
McGuinty
McKay
McKinnon (Coquitlam—Port Coquitlam)
McLeod
McPherson
Mendès
Mendicino
Miao
Miller
Morrissey
Murray
Ng
Noormohamed
O'Connell
Oliphant
O'Regan
Petitpas Taylor
Powlowski
Qualtrough
Robillard
Rodriguez
Rogers
Romanado
Sahota
Sajjan
Saks
Samson
Sarai
Scarpaleggia
Schiefke
Serré
Sgro
Shanahan
Sheehan
Sidhu (Brampton East)
Sidhu (Brampton South)
Singh
Sorbara
Sousa
St-Onge
Sudds
Tassi
Taylor Roy
Thompson
Trudeau
Turnbull
Valdez
Van Bynen
van Koeverden
Vandal
Vandenbeld
Virani
Weiler
Wilkinson
Zahid
Zarrillo
Zuberi
Total: -- 172
CONTRE
Députés
Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Barsalou-Duval
Beaulieu
Berthold
Bérubé
Bezan
Blanchet
Blanchette-Joncas
Bragdon
Brassard
Brock
Brunelle-Duceppe
Calkins
Caputo
Carrie
Chabot
Chambers
Champoux
Chong
Cooper
Dancho
Davidson
DeBellefeuille
Deltell
Desbiens
Desilets
Doherty
Dowdall
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Fast
Ferreri
Findlay
Fortin
Gallant
Garon
Gaudreau
Généreux
Genuis
Gill
Gladu
Godin
Goodridge
Gourde
Gray
Hallan
Jeneroux
Kelly
Kitchen
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lantsman
Larouche
Lawrence
Lehoux
Lemire
Lewis (Essex)
Lloyd
Lobb
Maguire
Martel
May (Saanich—Gulf Islands)
Mazier
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Michaud
Moore
Morantz
Morrice
Morrison
Motz
Muys
Nater
Normandin
O'Toole
Patzer
Paul-Hus
Pauzé
Perkins
Perron
Plamondon
Poilievre
Rayes
Redekopp
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Scheer
Schmale
Seeback
Shields
Shipley
Simard
Sinclair-Desgagné
Small
Soroka
Steinley
Ste-Marie
Strahl
Stubbs
Therrien
Thomas
Tochor
Tolmie
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Vien
Viersen
Vignola
Villemure
Vis
Vuong
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williamson
Zimmer
Total: -- 135
:
Je déclare la motion adoptée.
La Chambre reprend l'étude, interrompue le 2 mai, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Monsieur le Président, aujourd'hui, j'ai le plaisir de prendre la parole à la Chambre pour parler du projet de loi de mon collègue de .
C'est un projet de loi qui vise à ce que, pour la détermination de la peine, on considère comme circonstance aggravante le fait que la victime de voie de fait est un professionnel de la santé ou un premier répondant.
Avant de poursuivre, j'aimerais remercier les travailleurs de la santé…
[Traduction]
:
Je demanderais aux députés qui parlent dans l'enceinte de bien vouloir tenir leur conversation dans l'antichambre pour que nous puissions entendre la députée de Manicouagan.
[Français]
L'honorable députée de Manicouagan a la parole.
:
Madame la Présidente, je disais que je voulais prendre quelques instants avant de commencer mon discours pour remercier tous les travailleurs de la santé et tous les premiers répondants qui nous ont soutenus dans ma circonscription et, bien sûr, au Québec et au Canada pendant la période de la COVID‑19. Ils ont vécu de façon assurément plus intense que beaucoup d'entre nous cette période de crise, où les gens sont justement craintifs. Malheureusement, la peur peut faire qu'on n'adopte pas les mêmes comportements que d'habitude, peu importe le stress vécu. Certains ont vécu des moments très durs et où ils ont été victimes d'agressivité, sinon de violence.
C'est la même chose en ce qui concerne les feux de forêt que nous venons de vivre chez moi il n'y a pas très longtemps et que nous vivons d'ailleurs encore. Nous avons toujours l'impression que nous sommes sauvés, mais ce n'est pas le cas. Les gens du CISSS de la Côte‑Nord ont tenu à bout de bras les services de santé et les services sociaux et ont dû, par exemple, faire partir des personnes de chez elles très rapidement et les évacuer. Bref, ce sont des gens qui sont là tous les jours, même si on ne les voit pas. Ce sont des travailleurs de l'ombre qui méritent tout notre respect et qui méritent bien évidemment de pouvoir travailler de façon à conserver leur intégrité physique et psychologique.
Après que j'ai dit cela, on ne sera pas surpris de m'entendre dire que le Bloc québécois est en faveur de ce projet de loi, un projet de loi qui vise en fait à répondre à une recommandation d'un rapport de comité de 2019 qui demandait justement au gouvernement de modifier le Code criminel « afin d’exiger qu’il considère comme circonstance aggravante pour la détermination de la peine le fait que la victime de voies de fait est un travailleur du secteur de la santé ».
Cette demande avait été formulée par plusieurs groupes qui représentaient des travailleurs de la santé. Que ce soit l'Association médicale canadienne, l'Ontario Medical Association ou l'Association des infirmières et infirmiers du Canada, tous étaient en faveur d'une telle mesure. Cependant, à cause des élections de 2019, on n'a pas pu donner suite à cette recommandation. C'est ce que fait le projet de loi C‑321 de mon collègue de .
Le Bloc québécois est en faveur de ce projet de loi, même si, d'une part, ce projet de loi est déjà compris, dans une certaine mesure, dans le Code criminel, à l'article 718.2, qui détermine que le fait de commettre un crime grave contre un travailleur de la santé constitue un facteur aggravant. Cela est déjà compris. J'ose imaginer ici qu'on souhaite affirmer de façon plus lourde le même principe. Toutefois, on en tenait déjà compte. Malgré cet élément que je tenais à souligner, le Bloc québécois est en faveur du projet de loi C‑321.
D'autre part, nous tenons à souligner que, même si nous sommes d'accord, le fait d'avoir inscrit dans le Code criminel que cela devient un facteur aggravant pour la détermination de la peine n'est pas magique. En fait, il faut prendre soin à la base et préventivement de nos travailleurs de la santé. C'est important aussi. Ce n'est pas l'un ou l'autre, mais ce sont les deux en même temps.
Bien entendu, nous considérons que le fait de financer correctement le système de santé peut justement contribuer à diminuer les risques d'agressivité ou encore de violence, comme on en parle ici. On l'a vu pendant la pandémie de la COVID‑19 et dans n'importe quelle circonstance. Les gens ont besoin de services et ces derniers diminuent année après année. On parle de services, mais on peut aussi penser à la tâche des infirmières et des infirmiers, ainsi qu'à celle de tout le personnel de la santé. Ces personnes ont également des soucis. Elles peuvent avoir des difficultés sur le plan physique, mais cela peut aussi être difficile sur le plan de la santé mentale et psychologique.
Il faut traiter la question dans son ensemble. Il ne faut pas ménager la question des transferts en santé, qui se réduisent comme peau de chagrin. C'est pour qu'on ait un système de soins de santé qui puisse répondre aux besoins de la population. Cela non plus, ce n'est pas magique.
Je ne dis pas qu'il ne peut pas y avoir de gens agressifs ou violents à l'égard des travailleurs de la santé et des premiers intervenants. Je pense que c'est une responsabilité qui revient à tout le monde, de toutes les façons que ce soit. Le projet de loi de mon collègue de cherche justement à protéger les travailleurs de la santé pour qu'ils puissent faire le travail qu'ils ont à faire, ce pour quoi ils ont été embauchés, ce pour quoi ils veulent travailler et suivre leur vocation. J'ai une maman infirmière qui a travaillé dans le domaine pendant 40 ans et je peux dire que c'est une vocation.
C'est la base de la mesure. On leur permet tout. Les transferts en santé sont une mesure. Nous, au Bloc québécois, le disons souvent ici à la Chambre et je vais le rappeler. Ce n'est pas parce que nous y croyons, ce n'est pas une croyance, c'est vraiment un fait avéré. C'est une possibilité de la part du gouvernement fédéral en raison du déséquilibre fiscal.
On est dans une compétence du Québec. Le gouvernement fédéral a les coffres qui débordent, mais, en même temps, année après année, l'argent qui était redistribué au Québec et aux provinces dans le domaine de la santé a diminué. C'est quelque chose qui est possible. Lorsque je parle de responsabilités, pour moi, cela incombe également au gouvernement fédéral de contribuer aux transferts en santé.
Je remercie mon collègue. Depuis 2019, c'était une recommandation pour le gouvernement. Le député a pris la balle au bond et a décidé qu'il mènerait ce combat pour les travailleurs de la santé. Je le remercie d'avoir fait cet effort.
J'encourage également l'ensemble de la Chambre et le gouvernement à réfléchir encore une fois à la question des transferts en santé. Ce n'est pas seulement à travers les peines qui seront rendues aux gens qui enfreindront la loi que nos travailleurs de la santé seront protégés, c'est en donnant les moyens à nos systèmes de santé que nous pourrons le faire et que nous pourrons protéger la population qui mérite d'avoir des bons soins de santé. Pour pouvoir vivre en santé, tant sur le plan physique que psychologique, on a besoin de bons soins de santé. Je tiens toujours à élargir le concept.
Je conclurais ainsi en nous rappelant notre responsabilité. Il faut voir plus loin que des mesures séparées les unes des autres. Il faut voir cela de façon holistique afin de protéger nos travailleurs de la santé et nos premiers intervenants.
[Traduction]
:
Madame la Présidente, comme toujours, c’est un honneur pour moi de prendre la parole au nom des gens de ma circonscription, Peterborough—Kawartha.
Ceux qui nous aident ont besoin de l’aide que le projet de loi peut leur apporter, et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui. Je ne peux commencer mon discours sans mentionner l’horrible tragédie qui s’est produite hier au Manitoba et qui a mobilisé des premiers intervenants et des travailleurs de la santé. Ce projet de loi concerne justement les professionnels de ce domaine.
Quinze personnes ont perdu la vie dans ce terrible accident. Les premiers intervenants qui ont répondu à l’appel seront à jamais marqués par ce qu’ils ont vu. Tel est le travail d’un premier intervenant ou d’un travailleur de la santé. Les tragédies que la plupart d’entre nous ne voient que dans les films restent gravées dans leur mémoire. Je remercie tous ceux qui se sont rendus sur les lieux pour apporter leur aide dans ces circonstances tragiques et chaotiques. Les pensées de tous les parlementaires les accompagnent, eux ainsi que toutes les personnes touchées par cette tragédie.
J’ai travaillé dans le domaine des médias pendant près de 13 ans et j'ai souvent été parmi les premières personnes à me rendre sur les lieux de terribles accidents, aux côtés des premiers intervenants. Je peux dire à la Chambre que ces derniers doivent composer avec des réalités indescriptibles. Le stress post-traumatique et le trouble de stress post-traumatique sont des conséquences très concrètes de ce travail.
Il est extrêmement perturbant de répondre à un appel de détresse lorsque la victime est du même âge que son conjoint ou son enfant. Bien des gens diraient que ces mauvais côtés font partie du travail et que les personnes embauchées devraient en être conscientes. Il n'en reste pas moins que, plus que jamais, la vie est dure, que les troubles mentaux et les problèmes de dépendance augmentent, que le nombre de centres de traitement et de réadaptation a diminué et que, en conséquence, le nombre d'actes de violence à l'endroit des personnes qui veillent à notre santé va croissant. Ce surcroît de pression est souvent très difficile à supporter.
La violence en milieu de travail est un problème de plus en plus grave dans les services de soins de santé du pays. Le nombre de cas de violence en milieu de travail est quatre fois plus élevé dans le milieu de la santé que dans toute autre profession. Dans la mesure où les accès de violence tendent à être plus acceptés dans ce milieu, la plupart des cas ne sont pas signalés. Voilà ce qu'on peut lire dans le rapport que le comité de la santé a publié en 2019. Ce rapport formulait des recommandations au gouvernement, mais rien n'a été fait. Aujourd'hui, la Chambre des communes est saisie d'une mesure législative qui permettra d'agir et d'aider les travailleurs qui nous aident.
Il serait difficile de nier la forte corrélation qui existe entre, d'une part, l'augmentation du nombre de cas de violence à l'endroit des premiers intervenants et les professionnels de la santé et, d'autre part, la difficulté de garder les employés actuels et d'en recruter de nouveaux. Le réseau de la santé est en crise, et en plus, il doit composer avec une pénurie de travailleurs. Toutes les provinces connaissent des problèmes de recrutement et de maintien en poste des employés actuels. En adoptant le projet de loi qui nous occupe, nous ferions clairement comprendre à ces travailleurs que le gouvernement et les Canadiens apprécient leur travail, qu'ils tiennent à eux et qu'ils ont besoin d'eux. Ces gens sauvent des vies; leur sécurité est donc importante.
Le député de , qui a présenté ce projet de loi, est un ardent défenseur de la santé mentale et de l'équité. Le projet de loi porte sur ces enjeux, sous l'angle du Code criminel. Le projet de loi cherche à modifier le Code criminel pour faire des voies de fait contre un professionnel de la santé ou contre un premier répondant des circonstances aggravantes aux fins de détermination de la peine.
En voici le libellé exact:
Le tribunal qui détermine la peine à infliger à l’égard d’une infraction prévue à l’alinéa 264.1(1)a) ou à l’un des article[s] 266 à 269 est tenu de considérer comme circonstance aggravante le fait que la victime est un professionnel de la santé ou un premier répondant qui exerçait cette fonction au moment de la perpétration de l’infraction.
Je pense que la plupart des députés, moi y compris, ont des liens personnels avec des premiers intervenants et des travailleurs de la santé. Beaucoup de membres de ma famille travaillent dans ce secteur, et ils m'ont raconté d'innombrables histoires d'incidents horribles. Il y a aussi une vidéo en ligne, que j'encourage fortement les gens à regarder. Je sais que le député, mon collègue, en a parlé, et que le chef de ma collectivité, Randy Mellow, en a parlé sur Twitter. J'encourage fortement les gens à regarder cette vidéo et à comprendre cette situation.
Paul Hills est un ambulancier paramédical qui est venu à mon bureau d'Ottawa pour me parler de ce projet de loi. Il est ambulancier paramédical depuis 24 ans à Saskatoon. Je pense que ce qui m'a le plus choqué, c'est qu'il m'a dit qu'il devait maintenant porter un gilet pare-balles pour travailler.
Ce sont les gens qui se présentent en temps de chaos extrême, où nos vies sont en jeu, et maintenant leurs vies sont en jeu. Ils sont censés être calmes, mais comment sont-ils censés se contrôler? Comment sont-ils censés rester calmes lorsque leur propre vie est en danger? Ils ne savent pas, lorsqu'ils se présentent, s'ils vont être poignardés, frappés ou battus.
Nous avons le devoir et la responsabilité, au sein de la Chambre, d'adopter un projet de loi qui affirme non seulement leur importance, mais qui inscrit aussi dans la loi la nécessité de les protéger.
Paul Hills est un fervent défenseur et sa santé mentale a été transformée. Il en parle très publiquement, et je pense que c'est très courageux de sa part. Il portait des chaussettes particulières lorsqu'il est venu dans mon bureau. Après notre conversation, je lui ai demandé qui était la personne qui ornait ses chaussettes. Il m'a répondu que c'était Fred Rogers. J'ai dit: « Oh mon Dieu, Fred Rogers est ma personnalité préférée. » Il m'a répondu: « Mon dicton préféré est que “tout ce qui est mentionné peut être plus gérable”. » C'est aussi mon dicton préféré.
Telle est la réalité à laquelle nous faisons face: la culture et la société les plus instables que nous ayons jamais eues, du moins au cours de mon existence. Les personnes souffrant de problèmes de santé mentale et de toxicomanie n'ont nulle part où aller. Les personnes qui doivent s'occuper d'eux, qui sont aux premières lignes, sont les professionnels de la santé, les ambulanciers, les pompiers, les policiers et les agents correctionnels. Durant ma campagne électorale, mon bureau était situé dans un quartier où se trouvaient de nombreux sans-abri. Il n'était pas inhabituel que des premiers intervenants soient appelés sur les lieux cinq ou six fois par jour, après qu'on ait composé le 911, et de se faire malmener, crier dessus et attaquer. Est-ce ce à quoi ils se sont engagés — être maltraités? Ou était-ce pour sauver des vies?
Ce projet de loi constituerait une avancée dont nous pourrions tous être fiers, à l’heure où les victimes et leurs familles sont laissées pour compte dans notre pays. Les professionnels de la santé et les premiers répondants ne sont pas les seuls concernés, leurs familles le sont aussi. Lorsque les professionnels de la santé rentrent à la maison en portant ce fardeau, ils ne sont pas les meilleurs partenaires ni les meilleurs parents; leurs enfants, leur partenaire, leur mère et leur père en souffrent. Les répercussions se font sentir dans toutes leurs interactions. Et si les gens qui sont censés nous protéger ne sont pas eux-mêmes protégés, qu’adviendra-t-il de notre tissu social?
Je voudrais vous lire ce que Paul Hills, l’ambulancier de Saskatoon, m’a écrit hier soir, quand il a su que j’allais prendre la parole aujourd’hui: « Il a été démontré que les procureurs et les tribunaux ne disposent pas d’un mécanisme adéquat pour tenir les agresseurs et les auteurs de violence responsables de leurs actes. En effet, on considère que cela fait partie de notre travail de gérer ou de désamorcer les situations difficiles liées à des troubles de santé mentale ou de toxicomanie. Mais qu’en est-il de la santé mentale du personnel médical? Je dois rentrer chez moi avec cet œil au beurre noir. Je ne pourrai peut-être plus me servir de mon poignet ou de ma main après avoir reçu un coup de pied qui m’a déchiré le tendon. Je suis préoccupé par les menaces que ce membre de gang a proférées contre ma famille et ma personne, mais je n’ai pas droit à l’anonymat. Les gangs peuvent connaître mon nom simplement en appelant la centrale, ou encore me suivre jusque chez moi, dans ma petite ville. Les procureurs nous ont dit qu’ils n’intenteront pas de poursuites parce que, comme je suis ambulancier, les accusations ne seraient pas retenues et ça ne changerait rien. »
En réalité, ce projet de loi va de soi. À une époque où les victimes et les familles des victimes sont laissées pour compte dans ce pays, la Chambre pourrait envoyer un message clair aujourd'hui et prendre des mesures concrètes pour protéger ceux qui nous protègent. Ceux qui nous aident ont besoin d'aide. Les députés savent-ils à quel point il est difficile pour eux de demander de l'aide? Ils ont fait le plus dur; maintenant, faisons le reste. C'est notre responsabilité, alors votons tous en faveur du projet de loi . Allons-y. Adoptons ce projet de loi.
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Madame la Présidente, comme ma collègue avant moi, je tiens à rendre hommage à toutes les personnes qui ont été touchées par le terrible accident d'autocar dans les Prairies, ainsi qu'aux membres de leurs familles. Je remercie particulièrement tous les premiers intervenants et tous les travailleurs de notre système de santé. C'est une expérience traumatisante pour eux et pour tous ceux qui vivent dans ces collectivités.
Dans ma circonscription, nous sommes en pleine crise. Les feux de forêt ont coupé ma circonscription en deux. Plus de 30 000 de ses habitants sont coupés du reste du Canada. Nombre d'entre eux sont en difficulté. Je dois saluer toutes les personnes qui luttent contre les incendies, tous les premiers intervenants et les membres de notre communauté qui se mobilisent, comme ceux qui travaillent dans les banques alimentaires. Nous veillons les uns sur les autres. C'est ce que nous faisons au Canada et dans tout le pays, en particulier dans les zones rurales. Nous veillons les uns sur les autres.
C'est un grand honneur d'intervenir dans le présent débat. Je travaille avec le député de depuis que nous avons été élus, en 2015. Mon collègue a présenté un projet de loi visant à créer une stratégie sur le trouble de stress post-traumatique. Il a de l'expérience dans ce domaine ou, du moins, de bonnes connaissances. Depuis que je le connais, il est un ardent défenseur des premiers intervenants et des professionnels de la santé. Je lui suis d'ailleurs reconnaissant d'avoir présenté ce projet de loi. Nous venons tous deux de régions rurales de la Colombie‑Britannique. Nous savons donc à quel point il est important de prendre soin des travailleurs de la santé, surtout dans les régions rurales du Canada.
Le projet de loi qui nous occupe modifierait le Code criminel de façon à obliger les tribunaux à tenir compte du fait que la victime d'une agression était un professionnel de la santé ou un premier intervenant en service au moment de l'infraction et à en faire une circonstance aggravante.
Nous, néo-démocrates, tenons surtout à dire que les travailleurs de la santé et les premiers intervenants ne devraient jamais être victimes de violence dans leur milieu de travail. On ne devrait jamais considérer que l'intimidation, les mauvais traitements, le harcèlement sexuel et racial et les agressions physiques font partie de leur travail. Les travailleurs de la santé prennent soin de nous lorsque nous sommes complètement vulnérables. Ils veillent sur nous et nous comptons sur eux. Nous avons donc la responsabilité de prendre soin d'eux en retour. Ce n'est pas ce qui se passe actuellement. Voilà pourquoi j'aimerais pousser la réflexion un peu plus loin.
La violence à l'endroit des travailleurs de la santé est un problème de plus en plus présent dans le réseau de la santé. Le nombre et l'intensité des cas augmentent de façon alarmante. En plus de causer des préjudices à la personne visée, les agressions contre les travailleurs de la santé mettent aussi en péril le système de santé. Voici pourquoi. La violence en milieu de travail est l'un des principaux facteurs à l'origine des pénuries de personnel de la santé au Canada. Comme on le sait, la violence en milieu de travail est omniprésente dans les services de santé du Canada. Toutefois, avant même la COVID‑19, il y avait quatre fois plus de violence à l'endroit des travailleurs de la santé que dans toute autre profession. Nous savons d'ailleurs que la situation est encore pire aujourd'hui. Le nombre de cas de violence a monté en flèche pendant la pandémie et après.
Comme je l'ai mentionné, il y avait déjà une crise avant la pandémie. On sait qu'il y a une pénurie de main-d'œuvre dans le système de santé. Notre système de soins de santé croule sous la demande. En 2017, un sondage a révélé que 68 % des infirmières auxiliaires autorisées et des préposés aux bénéficiaires avaient été victimes de violence au travail au moins une fois cette année-là. Quand un travailleur est la cible d'une violente agression au moins une fois par année, qui veut se retrouver dans un tel environnement de travail? C'est tout simplement terrible d'entendre ces histoires. Près d'un travailleur de la santé sur cinq interrogé dans le cadre de ce sondage a dit avoir été agressé neuf fois ou plus au cours de cette seule année. La Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et d'infirmiers a affirmé que les incidents liés à la violence et les demandes d'indemnisation des travailleurs de la santé de première ligne ont augmenté de près de 66 % au cours de la dernière décennie, soit trois fois le taux d'augmentation pour les agents de police et les agents des services correctionnels combinés, qui font également face à ce type d'agressions.
Il est absolument nécessaire de prendre du recul et d'examiner comment, au cours des deux dernières décennies, notre système de soins de santé s'est grandement détérioré. Je vais en parler plus en détail.
Si l'on considère le ratio infirmiers-patients au Canada, c'est l'un des pires au monde. En matière de soins de santé universels, nous sommes au bas de l'échelle, juste au-dessus des États‑Unis. C'est une statistique terrible en soi. Les infirmiers le savent très bien. Les patients les voient courir d'une personne à l'autre et constatent le stress que cela engendre.
Les infirmiers sont vraiment les victimes de l'incapacité des gouvernements fédéral et provinciaux successifs à stabiliser et à renforcer notre système de soins de santé. Ils ont dû faire face à l'énorme érosion des coupes budgétaires. Ils sont au front pour prendre soin des gens. Lorsqu'il y a de l'attente aux urgences ou pour obtenir les services dont les gens ont désespérément besoin dans un état de vulnérabilité, ce sont les travailleurs de la santé de première ligne qui doivent gérer un problème politique. Les coupes budgétaires de tous les ordres de gouvernement s'abattent sur les travailleurs en première ligne, ce qui exerce d'énormes pressions sur les patients et leurs familles, comme nous le savons. Cela affaiblit lentement les niveaux de personnel parce que les gens doivent faire des choix difficiles.
À l'heure actuelle, le système de soins de santé de longue durée est aujourd'hui privatisé à plus de 50 %. La privatisation a également une incidence énorme sur le système de soins de santé, en raison du manque de protection des travailleurs, des salaires inadéquats et de l'insuffisance des effectifs. Le système de soins de santé connaît de sérieuses difficultés, qui sont en grande partie liées au personnel. Comme je l'ai déjà dit, le manque d'attention provoque de la frustration et de l'épuisement chez les personnes qui travaillent en première ligne. Nous vivons une crise comme l'indiquent ces terribles statistiques.
Je veux souligner certaines choses qu'il faut faire pour remédier à la situation. Nous devons investir dans le système de soins de santé, mettre un terme aux soins de santé à but lucratif et voir à soutenir le personnel. Le projet de loi dont nous sommes saisis est un bon point de départ à cet égard, mais il y a aussi le problème de l'épuisement professionnel.
Les membres du personnel infirmier nous disent qu'ils ont trois options. La première est de quitter la profession. La deuxième est de s'épuiser et de commettre une erreur dans la pratique des soins, ce dont ils seraient tenus responsables. Les infirmiers font les frais de la surcharge du système de soins de santé. Les députés peuvent-ils s'imaginer se rendre au travail en craignant de commettre une erreur en soignant un patient? La troisième option qui s'offre aux infirmiers est de réduire leurs heures de travail, mais cela ne fait qu'aggraver l'érosion du système de soins de santé.
On observe également beaucoup d'usure de la compassion. Je remercie la collègue qui m'a précédée d'avoir parlé du manque de soutien en matière de santé mentale. Nous avons aujourd'hui un système de santé à deux vitesses. Notre système de santé mentale est à deux vitesses. Certaines personnes ont besoin de soins. Des gens nous disent qu'ils n'ont pas accès à ces soins. Ils doivent se faire arrêter pour obtenir les soins dont ils ont besoin. C'est absolument ridicule. Ils doivent se faire arrêter. Dans quel état se trouvent ces gens à ce moment-là?
Lorsqu'ils se rendent aux urgences et qu'ils sont en détresse, c'est le personnel soignant qui doit s'occuper d'eux. C'est inacceptable. Nous devons établir une parité entre la santé physique et la santé mentale et cesser d'être réactifs. À l'heure actuelle, notre système de santé est réactif et non préventif, mais nous devons passer à un état préventif.
C'est une bataille difficile qui épuise tout le monde dans notre pays.
Je tiens à souligner que le député de , notre porte-parole en la matière, a déposé un projet de loi très semblable, le projet de loi , pour veiller à ce que nous soyons sur la bonne voie, et je crois que mon estimé collègue de a déposé un projet de loi très similaire.
Nous voulons nous assurer que les définitions de « professionnel de la santé » et de « premier répondant » sont claires. Nous appuyons donc ce projet de loi, évidemment, et nous pourrons nous pencher là‑dessus avec notre collègue, en comité. Je suis certain que nous pouvons trouver une façon d'y arriver. Il s'agit d'une mesure législative importante qui a reçu l'appui de l'Association des paramédics du Canada, des Chefs Paramédics du Canada et de tous les principaux intéressés.
Avant de terminer, je dois souligner quelque chose. La majorité des travailleurs de la santé victimes de violence en milieu de travail sont des femmes, et cette violence est souvent liée à de la discrimination et à du harcèlement fondés sur le sexe. Il faut que cela cesse. Selon un rapport de statistiques sur les milieux de travail du domaine de la santé, qui a été publié en 2019 par l'Institut canadien d'information sur la santé, environ 82 % des professionnels de la santé réglementés au Canada sont des femmes, soit des infirmières, des sages‑femmes, des docteures, des dentistes, des pharmaciennes et d'autres professionnelles de la santé.
Il reste encore beaucoup de travail à faire à cet égard. Nous sommes très favorables au projet de loi et nous sommes heureux qu'il ait été présenté.
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , qui a été présenté par le député de . Avant d'aller plus loin, j'aimerais, au nom de 838 000 Canadiens hindous, remercier encore une fois le député d'avoir appuyé ma motion d'initiative parlementaire, qui a permis de désigner le mois de novembre de chaque année comme le Mois du patrimoine hindou partout au Canada.
Le projet de loi vise à dénoncer et à décourager la violence faite au personnel infirmier, aux ambulanciers, aux pompiers, aux policiers, y compris les agents de transport en commun ou les constables spéciaux, et aux autres travailleurs de la santé de première ligne. Il modifierait le Code criminel afin d'obliger le tribunal à considérer comme circonstance aggravante aux fins de la détermination de la peine le fait que la victime est un professionnel de la santé ou un premier intervenant dans l'exercice de ses fonctions.
Comme le souligne le rapport de 2019 du Comité permanent de la santé de la Chambre des communes, intitulé Violence subie par les travailleurs de la santé au Canada, les travailleurs de la santé ont un taux quatre fois plus élevé de violence en milieu de travail que les membres de toute autre profession, malgré le fait que la plupart de ces actes de violence ne sont pas signalés. Le rapport indique également que 61 % du personnel infirmier qui a participé à une enquête pancanadienne a déclaré avoir été victime de violence, de harcèlement ou d'agression au cours de l'année précédente, et que 74 % des ambulanciers paramédicaux ont déclaré être victimes de multiples formes de violence chaque année.
Les hommes et les femmes qui travaillent comme professionnels de la santé et premiers intervenants jouent un rôle important dans notre société. Ce sont les héros qui vont au-devant du danger pendant que les autres vont se réfugier, les personnes qui fournissent des soins médicaux essentiels en période de crise et les intervenants qui font respecter la loi et l'ordre pour protéger les collectivités. Ils doivent faire face à d'innombrables risques et difficultés et travailler sans relâche pour protéger et sauver des vies, souvent en sacrifiant leur propre bien-être. Il est extrêmement troublant de constater une hausse des cas d'agression contre ces gens dévoués. Ils sont victimes de violence physique et de violence verbale et font l'objet de menaces dans l'exercice de leurs fonctions. Non seulement ces attaques sont une menace directe pour leur sécurité, mais elles menacent aussi l'intégrité de notre système de santé et des services d'urgence.
Nous devons absolument lutter vigoureusement contre ces gestes ignobles et mieux protéger les personnes qui se dévouent corps et âme pour servir la population. En apportant ces modifications au Code criminel, nous indiquerons clairement que les agressions envers les professionnels de la santé et les premiers intervenants ne seront pas tolérées. Nous sommes conscients des difficultés particulières auxquelles ils doivent faire face, et nous reconnaissons leur contribution importante à la société. Une fois adopté, le projet de loi servira à dissuader et à décourager ceux qui pourraient commettre des actes de violence contre ces travailleurs essentiels.
De plus, en considérant comme circonstance aggravante pour la détermination de la peine le fait que la victime de voie de fait est un professionnel de la santé ou un premier répondant, nous reconnaîtrions les répercussions plus vastes de telles agressions. Ces voies de fait ne font pas que blesser physiquement les victimes; elles sont également lourdes de conséquences pour la sécurité publique et l'offre de services essentiels. En établissant cette circonstance aggravante, nous ferions en sorte que les auteurs de ces crimes se voient imposer des peines plus sévères, qui reflètent la gravité de leurs actes et les répercussions sur la société en général.
Certains pourraient faire valoir que les lois existantes offrent déjà une protection adéquate pour les professionnels de la santé et les premiers répondants. Toutefois, la triste réalité, c'est que les voies de fait contre ces personnes sont à la hausse, et nous devons prendre des mesures ciblées qui tiennent compte explicitement des vulnérabilités qui les touchent. En inscrivant leur protection dans le Code criminel, nous enverrions un message clair et sans équivoque: leur sécurité et leur bien-être sont de la plus haute importance.
En outre, ce projet de loi reflète notre engagement à créer un environnement sûr et favorable pour les professionnels de la santé et les premiers intervenants. Il est la preuve que nous apprécions leur dévouement désintéressé et que nous sommes déterminés à faire en sorte qu'ils puissent exercer leurs fonctions sans craindre la violence ou l'agression. En adoptant ce projet de loi, nous sommes solidaires de ceux qui mettent leur vie en danger pour protéger la nôtre.
Outre la dissuasion et le renforcement de la protection, ce projet de loi peut favoriser un changement de culture. Il envoie un message fort à la société, nous incitant à réfléchir à la valeur et au respect que nous accordons à ceux qui sont en première ligne. Il favorise un changement d'attitude plus large, en créant un sentiment collectif de responsabilité à l'égard de ceux qui consacrent leur vie à protéger celle des autres.
La modification proposée dans le projet de loi est semblable à celle proposée dans le projet de loi , Loi modifiant le Code criminel et le Code canadien du travail, qui ajoutait aux circonstances aggravantes le fait que l'infraction soit commise contre un professionnel de la santé. Le projet de loi C‑3 a reçu la sanction royale le 27 décembre 2021. Le gouvernement continue de soutenir les premiers répondants, notamment au moyen d'un projet de loi d'initiative parlementaire récemment adopté, le projet de loi , la Loi relative au cadre national sur les cancers liés à la lutte contre les incendies, adopté à l'étape de la troisième lecture le 8 mars 2023.
Le projet de loi s'applique à l'exécution de n'importe quelle tâche par un premier répondant ou un travailleur de la santé, et pas seulement dans les cas où la victime était en train de fournir des services de santé. Les modifications harmoniseront la terminologie employée dans la loi avec celle qui est employée ailleurs et fourniront des mesures de protection élargies de sorte que les dispositions ne s'appliquent pas seulement aux professionnels de la santé. En tant que citoyens, nous avons le devoir de militer pour la sécurité et le bien-être des personnes qui consacrent leur vie à prendre soin de nous lorsque nous en avons besoin.
En conclusion, la modification proposée au Code criminel représente un progrès considérable pour assurer la sécurité et le bien-être des professionnels de la santé et des premiers répondants. En érigeant en infraction grave les agressions commises contre eux, nous réaffirmons notre engagement à protéger tous ceux qui servent généreusement la collectivité.
Mobilisons-nous en tant que pays et appuyons ce projet de loi pour faire savoir sans équivoque que nous sommes solidaires face à la violence et aux agressions envers ceux qui sacrifient tant pour nous protéger.
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Le député de Cariboo—Prince George a la parole pour son droit de réplique.
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Madame la Présidente, avant de commencer mon discours sur le projet de loi , j'espère que vous m'accorderez une trentaine de secondes pour une brève observation. Tous les députés savent que la Chambre devait siéger tard ce soir. J'avais prévu rentrer à la maison pour prendre la parole au mariage de la nièce de mon meilleur ami. J'ai annulé mon vol et je ne peux plus rentrer chez moi. Par conséquent, j'aimerais dire quelques mots à l'intention de Chunpreet et Jushin: il n'y a qu'un seul bonheur dans la vie, celui d'aimer et d'être aimé. Au nom de mon épouse, Kelly, et en mon nom personnel, je leur offre mes sincères félicitations.
Je remercie mes collègues de leurs interventions sincères dans ce débat. Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi . Nous avons eu l'occasion d'entendre les points de vue de tous les partis, et je remercie chacun des intervenants pour leurs arguments réfléchis. Je remercie le député de pour son apport aux versions précédentes de ce projet de loi.
Je suis heureux de constater qu'il semble y avoir un consensus selon lequel la violence à l'égard de ceux qui sont sur les lignes de front ne doit pas demeurer impunie. Il est impératif que nous adoptions le projet de loi dans les plus brefs délais. Si quelqu'un présent ici aujourd'hui a besoin d'un exemple pour comprendre pourquoi il est tellement important d'adopter le projet de loi, il suffit de penser à ce qui s'est passé à London, en Ontario. Il y a à peine quelques jours, alors qu'il intervenait lors d'un incendie d'appartement, un capitaine du service d'incendie de London a été brutalement agressé pendant qu'il essayait de secourir quelqu'un.
Le fait est que chaque jour, des employés d'établissements de santé et des intervenants de première ligne comme des ambulanciers paramédicaux, des pompiers, des policiers et des agents correctionnels subissent des incidents semblables. Nous devons faire plus. Nous devons faire mieux. Si nous ne faisons rien, quel message envoyons-nous à ceux qui servent notre pays et nos collectivités?
Le projet de loi est appuyé par toutes les associations et tous les syndicats du pays qui défendent les intérêts des travailleurs de la santé, des premiers intervenants et du personnel de la sécurité publique. De toute évidence, mon projet de loi n'est pas parfait. Dans un monde parfait, nous n'aurions pas besoin du Code criminel. Nous n'aurions pas besoin de dissuader les actes de violence contre un infirmier ou un autre travailleur de la santé qui s'efforce simplement de soigner les gens. Nous n'aurions pas besoin de modifier le Code criminel relativement aux actes de violence dans le but de protéger un ambulancier ou un pompier qui essaie simplement de sauver des gens. Cependant, nous ne vivons pas dans un monde parfait, n'est-ce pas?
J'ai mis tout mon cœur dans la rédaction du projet de loi. Je crois sincèrement que nous devons en faire plus pour aider les personnes qui nous aident. Au cours de mes plus de sept années en tant que député, je me suis tenu à l'écart de la partisanerie politique rageuse; du moins, j'ai essayé de le faire. J'ai tenté de dégager des consensus. J'ai travaillé fort pour me forger une réputation de député qui se bat pour les petites gens et qui se bat pour les personnes qui nous protègent. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour briser les préjugés et vaincre la peur à l'endroit des personnes atteintes de problèmes de santé mentale ou de toxicomanie.
Cette mesure législative est une manière concrète pour nous, parlementaires, de montrer à ceux qui sont en première ligne que nous nous soucions d’eux, que nous les respectons et que nous ne tolérons pas la violence sur leur lieu de travail. Il faut qu’ils sachent que nous les soutenons et que nous les écoutons. L’intimidation, la violence, le harcèlement racial ou sexuel et les agressions physiques ne peuvent et ne doivent jamais être considérés comme de simples aspects de leur profession. Ces travailleurs prennent soin de nous dans nos moments les plus vulnérables, et nous avons la responsabilité de prendre soin d’eux en retour. Nous devons faire passer le message que la violence est inacceptable.
J’ai écouté le discours du député de . Il a fait remarquer à juste titre que le projet de loi ne définit pas précisément le terme « professionnel de la santé ». Il a dit craindre que certains travailleurs soient exclus. Je suis d’accord, et c’est pourquoi j’ai suggéré au député de remplacer cette expression par le terme « travailleurs de la santé ». Mon intention n’a jamais été d’exclure qui que ce soit. J’ai hâte de travailler avec mon collègue au comité.
J’espère vraiment que nous pourrons adopter ce projet de loi sans tarder. Il n’est pas nécessaire de le soumettre à une étude approfondie en comité. En fait, si le député de ou l’un ou l’autre des députés ministériels voulait proposer un amendement amical immédiatement pour élargir la définition, je serais heureux de l’accepter et de faire en sorte que ce projet de loi soit adopté à toutes les étapes aujourd’hui même. Nous pourrions même utiliser la formulation proposée par mon collègue de et remplacer le terme « professionnel de la santé » par « personne qui fournit des services de santé ».
La question a été étudiée en profondeur par le comité de la santé en 2019, et le projet de loi découle de cette étude. Par l'entremise de son rapport unanime intitulé « Violence subie par les travailleurs de la santé au Canada », le comité a suggéré d'apporter ces modifications au Code criminel. Je sais que ce n'est pas une solution miracle, mais c'est un début. Le projet de loi envoie le message que nous sommes à l'écoute. Il envoie le message au pouvoir judiciaire que nous prenons la violence contre les premiers répondants très au sérieux.
Je m'inquiète aussi des rumeurs qui circulent à la Chambre. Je crains que, si le Parlement devait être dissous ou prorogé, nous nous retrouvions à la case départ, sans mesure de protection pour les personnes qui prennent soin de nous. Ce projet de loi est important parce qu'il aurait un effet dissuasif. Il est important parce qu'il aiderait à protéger les travailleurs en première ligne. Il est important parce qu'il offre de l'espoir. Il est important parce qu'il indiquerait à ceux qui prennent soin de nous que nous voulons prendre soin d'eux. J'en ai assez de donner de faux espoirs.
Je tiens à remercier l'ensemble des travailleurs de la santé, des travailleurs responsables de la sécurité publique et des premiers répondants de tout ce qu'ils font pour nous. Je remercie aussi les intervenants au Manitoba, les fournisseurs de services d'urgence et les premiers répondants qui ont été appelés sur les lieux de cette terrible tragédie. Enfin, je remercie tout le monde d'avoir été à l'écoute aujourd'hui.
La violence ne fait pas partie de leur description de poste. N'attendons plus: adoptons le projet de loi C‑321.
:
Le vote porte sur la motion.
[Français]
Si un député d'un parti reconnu présent en Chambre désire que la motion soit adoptée ou adoptée avec dissidence ou désire demander un vote par appel nominal, je l'invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.
[Traduction]
:
Madame la Présidente, je demande un vote par appel nominal.
:
Conformément à l'ordre adopté le jeudi 23 juin 2022, le vote par appel nominal est reporté au mercredi 21 juin, à la fin de la période prévue pour les questions orales.
La Chambre reprend l'étude, interrompue le 13 juin, du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que de la motion no 1.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , qui vise à apporter des modifications corrélatives à certaines lois afin que le ministre de la Sécurité publique ait la capacité d'interdire de territoire au Canada ou d'expulser certaines personnes liées à des groupes ou des pays sanctionnés.
Je tiens à dire que c'est le type de projet de loi que, selon moi, les Canadiens souhaitent de plus en plus voir dans ce pays. Ils veulent que le gouvernement prenne des mesures énergiques contre les auteurs de violations des droits de la personne et les criminels de guerre, comme nous le voyons avec la guerre illégale en Ukraine déclenchée par le président de la Russie. Nous voulons que le gouvernement prenne des mesures énergiques pour que ces criminels répondent de leurs actes. Je pense que l'esprit de ce projet de loi est quelque chose que je pourrais certainement soutenir.
Toutefois, je trouve troublant que même si nous rédigeons le meilleur projet de loi possible à la Chambre, celui-ci ne vaille rien si on ne l'applique pas et qu'on ne vérifie pas qu'il permette bel et bien d'atteindre les résultats souhaités. Je pense aux postes de police illégaux actuellement exploités par des gouvernements étrangers au Canada. Il est certainement illégal pour un gouvernement étranger d'exploiter des postes de police dans notre pays dans le but d'assujettir des citoyens canadiens et des résidents permanents du Canada à de la coercition. Nous devons nous assurer que la loi est appliquée dans ces cas et dans les cas visés par ce projet de loi, afin de protéger la vie des Canadiens, de protéger les Canadiens et les résidents permanents du Canada contre l'intimidation et de faire valoir haut et fort les valeurs canadiennes.
Nous avons vu de nombreux rapports à ce sujet. Je crois que beaucoup de gens craignent depuis quelques années que le Canada soit en train de devenir ou soit déjà devenu un genre de refuge dont se servent les criminels étrangers ou les entités étrangères frappés de sanctions pour cacher leur argent ou pour vivre à l'abri et éviter les conséquences de leurs actes dans leur pays d'origine. Ce qu'il faut, c'est non seulement des mesures législatives solides qui envoient un message clair, mais également une application rigoureuse de la loi par le gouvernement.
Sur ce, en ce vendredi après-midi, je tiens à souligner que nous célébrerons la fête des Pères cette fin de semaine. J'aimerais donc souhaiter une joyeuse fête des Pères à tous les pères du pays et de la Chambre des communes. Nos enfants sont une bénédiction. Nos pensées accompagnent les personnes qui ont perdu un parent dans la dernière année; cela laisse un grand vide dans la vie des gens. Tâchons de toujours apprécier les gens avec qui nous partageons nos vies, en particulier cette fin de semaine, où nous aurons tous une pensée pour les pères qui nous entourent.
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Madame la Présidente, j'ai bien aimé travailler avec le député au comité de la sécurité publique.
J'ai un peu de difficulté à comprendre la position des conservateurs. Croient-ils que le projet de loi doit être adopté, ou préfèrent-ils continuer d'en retarder l'adoption? J'aimerais que mon collègue fournisse des explications.
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Madame la Présidente, j'ai moi aussi aimé siéger au comité de la sécurité publique avec le député.
Ce que le député appelle « tergiverser » je l'appelle « démocratie », car, lorsque le gouvernement fait quelque chose qui ne correspond pas du tout à la volonté des Canadiens, il est du devoir de tous les parlementaires d'utiliser tous les moyens nécessaires pour s'assurer soit que le projet de loi soit rejeté ou amendé de manière à en supprimer les passages répréhensibles. Nous l'avons vu très clairement lors du débat sur le projet de loi . La forte opposition des députés conservateurs a en effet permis au gouvernement d'apporter des modifications importantes à la législation. C'est la démocratie en action. Ce que certains députés appellent « tergiversations » moi, j'appelle cela de la « démocratie en action ».
En ce qui concerne ce projet de loi en particulier, ce que nous appuyons, c'est l'esprit du projet de loi. Ce dont je veux m'assurer, c'est que les députés du gouvernement appliquent réellement les dispositions pour lesquelles ils essaient de s'arroger des pouvoirs.
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Madame la Présidente, c'est là que réside la confusion. Les conservateurs ont tergiversé sur cette question. Maintenant, ils disent qu'ils veulent que le gouvernement mette en œuvre les dispositions. Le problème, bien sûr, c'est que tant que l'adoption du projet de loi est retardée, les dispositions ne peuvent pas entrer en vigueur. C'est le même message contradictoire que celui envoyé par les conservateurs hier, puisque 66 % du caucus conservateur a utilisé l'application de vote pour voter contre le Parlement hybride. Nous ne parlons pas d'un ou deux députés qui ont agi de la sorte, et il est très clair que...
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Je dois donner au député de Sturgeon River—Parkland l'occasion de répondre.
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Madame la Présidente, nous allons examiner tous les projets de loi...
Des voix: Oh, oh!
M. Dane Lloyd: Madame la Présidente, il semble qu'il y ait un peu de tumulte à la Chambre.
Comme je l'ai dit, je souhaite à tous les députés une très bonne fête des Pères. Ce que nous faisons ici, c'est défendre les intérêts de nos concitoyens et des Canadiens. Je ne m'excuserai pas de faire ce qui est nécessaire pour défendre les valeurs et les intérêts de mes électeurs.
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Madame la Présidente, puisque l'intervenant qui a parlé avant le député de Sturgeon River—Parkland a tenu des propos complètement illogiques, j'aimerais donner au député de Sturgeon River—Parkland la chance de faire d'autres observations. Dans sa réponse précédente, il a fait valoir que les conservateurs ont saisi des occasions de proposer de meilleures mesures législatives et de défendre la démocratie, comme ils l'ont déjà fait au cours de cette session.
Nous avons vu exactement le contraire chez les députés néo-démocrates, qui ont trahi leurs électeurs et les gens de leurs circonscriptions en se rangeant du côté d'un gouvernement qui a été déclaré coupable de corruption à maintes reprises, notamment par des mandataires du Parlement qui ont déclaré le coupable d'avoir enfreint les lois en matière d'éthique.
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Madame la Présidente, c'est décevant. À maintes reprises, nous avons vu le NPD trahir ses valeurs fondamentales dans le cadre d'un certain nombre de projets de loi afin de maintenir ce gouvernement de coalition.
Je comprends tout à fait pourquoi le NPD ne veut pas faire face aux électeurs en ce moment, mais le fait est que, tôt ou tard, ce parti devra rendre des comptes. La population devra alors décider si elle appuie ou non la coalition que le NPD a formée avec le gouvernement libéral.
Dans ma circonscription, nous recevons des appels parce que des gens n'arrivent pas à joindre le bureau du député néo-démocrate d'. La ligne est coupée depuis plus d'un mois maintenant. Ils voulaient lui parler du projet de loi et de leur colère à ce sujet, mais c'est à mon bureau qu'ils ont dû se présenter pour essayer d'obtenir des réponses.
De toute évidence, nous avons besoin d'un député d'Edmonton Griesbach qui défendra les intérêts de ses électeurs. Je sais que mon grand ami Kerry Diotte serait une excellente personne pour ce poste.
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Madame la Présidente, je vais fermer les yeux sur les attaques personnelles à l'endroit du vaillant député d', un des meilleurs députés à la Chambre des communes, et je vais souligner simplement qu'il n'y a pas un seul député provincial conservateur dans toute la région métropolitaine d'Edmonton présentement, comme...
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Je dois demander au député de Sturgeon River—Parkland de donner une très courte réponse.
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Madame la Présidente, en tant que député qui représente la région métropolitaine d'Edmonton, je n'ai pas un seul député provincial néo-démocrate dans ma circonscription, alors je dirais que le député a tort. Notre région est très bien représentée à l'assemblée législative, et j'ai hâte de travailler avec le ministre Turton, le ministre Nally, le whip, Shane Getson et Andrew Boitchenko pour remplir le mandat que le peuple albertain a confié au gouvernement du Parti conservateur uni.
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La Chambre est-elle prête à se prononcer?
Des voix: Le vote.
[Français]
La vice-présidente adjointe (Mme Alexandra Mendès): Le vote porte sur la motion no 1.
[Traduction]
Si un député d'un parti reconnu présent à la Chambre désire que la motion soit adoptée ou adoptée avec dissidence ou désire demander un vote par appel nominal, je l'invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.
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Madame la Présidente, je demande un vote par appel nominal.
[Français]
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Conformément à l'ordre adopté le jeudi 23 juin 2022, le vote par appel nominal est reporté au 19 juin, à la fin de la période prévue pour les questions orales.
[Traduction]
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Madame la Présidente, je crois que vous constaterez qu'il y a consentement unanime pour dire qu'il est minuit.
[Français]
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La Chambre est-elle d'accord?
Des voix: D'accord.
[Traduction]
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Comme il est minuit, conformément à l'ordre adopté le mardi 15 novembre 2022, la Chambre s'ajourne au lundi 19 juin, à 11 heures, conformément à l'article 24(1) du Règlement.
(La séance est levée à 14 h 49.)