JUST Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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37e LÉGISLATURE, 3e SESSION
Comité permanent de la justice, des droits de la personne, de la sécurité publique et de la protection civile
TÉMOIGNAGES
TABLE DES MATIÈRES
Le mercredi 28 avril 2004
¹ | 1535 |
Le président (M. Derek Lee (Scarborough—Rouge River, Lib.)) |
M. David Gourdeau (commissaire à la magistrature fédérale, Bureau du Commissaire à la magistrature fédérale) |
Le président |
Mme Paddy Torsney (Burlington, Lib.) |
M. David Gourdeau |
Le président |
M. David Gourdeau |
¹ | 1540 |
¹ | 1545 |
Le président |
M. David Gourdeau |
¹ | 1550 |
Le président |
M. David Gourdeau |
Le président |
M. Kevin Sorenson (Crowfoot, PCC) |
Le président |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
¹ | 1555 |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
Mme Margaret-Rose Jamieson (secrétaire des nominations à la magistrature, Bureau du Commissaire à la magistrature fédérale) |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
Le président |
M. Richard Marceau (Charlesbourg—Jacques-Cartier, BQ) |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
º | 1600 |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
º | 1605 |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
M. David Gourdeau |
M. Richard Marceau |
Le président |
L'hon. Stéphane Dion (Saint-Laurent—Cartierville, Lib.) |
Le président |
L'hon. Stéphane Dion |
Le président |
L'hon. Stéphane Dion |
Le président |
L'hon. Sue Barnes (London-Ouest, Lib.) |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
º | 1610 |
L'hon. Sue Barnes |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
M. David Gourdeau |
L'hon. Sue Barnes |
Le président |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
º | 1615 |
M. Kevin Sorenson |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
Le président |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
L'hon. Stéphane Dion |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
L'hon. Stéphane Dion |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
L'hon. Stéphane Dion |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
L'hon. Stéphane Dion |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
º | 1620 |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
Le président |
L'hon. Paul DeVillers (Simcoe-Nord, Lib.) |
M. David Gourdeau |
L'hon. Paul DeVillers |
M. David Gourdeau |
L'hon. Paul DeVillers |
M. David Gourdeau |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
L'hon. Paul DeVillers |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
L'hon. Paul DeVillers |
Le président |
Mme Paddy Torsney |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
º | 1625 |
Mme Paddy Torsney |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
M. David Gourdeau |
Mme Paddy Torsney |
M. David Gourdeau |
Mme Paddy Torsney |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
Mme Paddy Torsney |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
Mme Paddy Torsney |
M. David Gourdeau |
Mme Paddy Torsney |
M. David Gourdeau |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
Mme Paddy Torsney |
M. David Gourdeau |
Mme Paddy Torsney |
M. David Gourdeau |
Le président |
º | 1630 |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
Le président |
M. Kevin Sorenson |
M. David Gourdeau |
M. Kevin Sorenson |
Le président |
M. John Maloney (Erie—Lincoln, Lib.) |
M. David Gourdeau |
M. John Maloney |
M. David Gourdeau |
M. John Maloney |
M. David Gourdeau |
M. John Maloney |
M. David Gourdeau |
M. John Maloney |
M. David Gourdeau |
M. John Maloney |
M. David Gourdeau |
º | 1635 |
Le président |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
M. David Gourdeau |
Mme Margaret-Rose Jamieson |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
L'hon. Stéphane Dion |
M. David Gourdeau |
Le président |
º | 1640 |
CANADA
Comité permanent de la justice, des droits de la personne, de la sécurité publique et de la protection civile |
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TÉMOIGNAGES
Le mercredi 28 avril 2004
[Enregistrement électronique]
¹ (1535)
[Traduction]
Le président (M. Derek Lee (Scarborough—Rouge River, Lib.)): Nous poursuivons notre examen du processus de sélection ou de nomination des juges à la Cour suprême du Canada.
Nous accueillons aujourd'hui deux personnes du Bureau du Commissaire à la magistrature fédérale. Nous recevons en effet M. David Gourdeau, le commissaire, et Mme Margaret-Rose Jamieson, la secrétaire pour cette... J'allais dire cette grosse bureaucratie, mais je sais que c'est, en fait, un petit bureau efficace et efficient.
Nous espérons que nos témoins nous expliqueront aujourd'hui le processus actuel de nomination des juges aux cours supérieurs et, je suppose, à la Cour fédérale. Je crois qu'ils ont un exposé à nous présenter. Nous souhaitons avoir une description de la procédure et des critères employés dans ce processus.
Je vous présente nos témoins. Vous pouvez commencer et, quand l'exposé sera terminé, nous passerons aux questions. N'oubliez pas que nous n'avons réservé qu'une heure à cette partie de la séance.
Monsieur Gourdeau, vous avez la parole.
[Français]
M. David Gourdeau (commissaire à la magistrature fédérale, Bureau du Commissaire à la magistrature fédérale): Monsieur le président, honourable members, je m'appelle David Gourdeau. Je suis commissaire à la magistrature fédérale depuis 2001. Je suis accompagné aujourd'hui de Me Margaret-Rose Jamieson, secrétaire des nominations à la magistrature et conseillère juridique. Elle est à notre bureau depuis août 2003.
[Traduction]
C'est un plaisir et un honneur que d'avoir l'occasion de vous renseigner sur le mandat de notre bureau, de faire une courte déclaration préliminaire et de répondre à vos questions.
[Français]
Le mandat de notre bureau, tel que décrit à l'article 74 de la Loi sur les juges, a une triple mission: premièrement, l'application de la partie I de la Loi sur les juges, qui comporte l'administration des traitements et indemnités payés aux juges de nomination fédérale; deuxièmement, l'établissement du budget et l'application de mesures qui s'imposent, sur le plan administratif, à l'égard de notre bureau et du Conseil canadien de la magistrature; troisièmement, l'accomplissement de missions que le ministre lui confie dans le cadre de sa compétence pour la bonne administration de la justice au Canada.
[Traduction]
Nous nous concentrerons sur le processus de nomination à la magistrature fédérale. Nous sommes responsables de ce processus, selon l'alinéa 74(1)d) de la Loi sur les juges.
Le régime actuel des nominations à la magistrature fédérale fut annoncé par le ministre de la Justice en 1988 et a été mis en oeuvre en 1989, lorsque les comités consultatifs ont été créés. Il vise à permettre à toute personne qualifiée et souhaitant accéder à la magistrature fédérale d'être candidat à une nomination ainsi qu'à permettre au ministre de la Justice de recevoir des conseils objectifs, de sources diverses, sur les qualités des candidats.
Pour l'année 2003, 490 demandes ont été reçues pour accéder à la magistrature fédérale, 59 réunions de comités consultatifs ont permis d'évaluer ces candidats provenant de toutes les provinces et territoires du Canada, et 55 candidats ont été nommés à une cour supérieure provinciale, à la Cour fédérale, à la Cour d'appel fédérale ou à la Cour canadienne de l'impôt. En 2002, nous avons reçu 499 demandes, il y a eu 47 réunions et 53 candidats ont été nommés. Chaque année, entre 40 et 45 p. 100 des candidats sont fortement recommandés ou recommandés. Les autres ne le sont pas. C'est comme si le glas sonnait pour elles.
[Français]
Les comités consultatifs indépendants pour la magistrature sont au coeur même du régime des nominations. Leur rôle est d'évaluer les compétences des avocats qui se portent candidats à la magistrature. Bien sûr, le terme «avocat» implique également son féminin. Je m'excuse à l'avance s'il m'arrive d'oublier d'utiliser le féminin et le masculin de façon égale.
Il y a au moins un comité dans chaque province et territoire, sauf en Ontario, où il y a trois comités régionaux, et au Québec, où il y en a deux. Ces deux anomalies sont dues au poids démographique relatif de ces deux provinces.
[Traduction]
Le président: Mme Torsney invoque le Règlement.
Mme Paddy Torsney (Burlington, Lib.): Je ne sais pas si le témoin se rend compte que nous avons des interprètes. S'il ne fait pas de pause à la fin d'une phrase, c'est très difficile pour eux. Prenez le temps de souffler, à la fin de chaque phrase.
M. David Gourdeau: Bien, je vais ralentir.
Le président: Et c'est vrai pour les deux langues, dont je sais que le témoin se servira.
[Français]
M. David Gourdeau: L'évaluation des candidatures est faite par le comité régional compétent pour le district judiciaire où le candidat exerce sa profession ou par le comité qui est, de l'avis du commissaire, le plus apte à faire l'évaluation.
Chaque comité est formé de sept membres qui représentent la magistrature, le barreau et le public. Il se compose de la façon suivante: un membre représentant le barreau de la province ou du territoire, un membre représentant la division provinciale ou territoriale de l'Association du Barreau canadien, un juge représentant le juge en chef ou le juge principal de la province ou territoire, un membre représentant le procureur général de la province ou le ministre de la Justice du territoire et trois membres représentant le ministre de la Justice du Canada.
Le ministre de la Justice du Canada demande aux personnes et organismes ci-dessus de lui fournir une liste de personnes qui peuvent être nommées membres du comité. Pour ce qui est de la sélection de ces dernières, le ministre, avec l'aide du commissaire à la magistrature fédérale ou du secrétaire des nominations, nomme ensuite les personnes qui siégeront au comité. Il tient compte des facteurs particuliers à chaque province ou territoire, notamment la représentation géographique, le sexe, la langue et le multiculturalisme.
Les membres du comité sont nommés par le ministre pour une période de deux ans et leur mandat peut être renouvelé une fois. Une fois par an, le ministre rencontre tous les présidents de comité pour un échange de vues à propos du fonctionnement du régime.
[Traduction]
Au sujet du rôle du Secrétariat aux nominations... Comme commissaire à la magistrature fédérale, j'ai l'entière responsabilité de l'administration du régime de nomination au nom du ministre de la Justice. Je dois m'assurer que tous les candidats à la magistrature soient traités équitablement et de la même façon.
J'ai délégué cette responsabilité à la secrétaire des nominations à la magistrature. Au nom du ministre, elle doit particulièrement veiller à ce que les évaluations soient effectuées avec célérité et minutie. Elle participe à toutes les réunions des comités consultatifs dont elle est membre d'office et elle assure la liaison entre le ministre et les comités.
Toutes les communications entre le ministre et les comités s'effectuent par l'intermédiaire du commissaire ou de la secrétaire. Bref, le soutien administratif des comités, notamment lors des séances d'information et pour les lignes directrices concernant la confidentialité et autres procédures des comités, est assuré par le Secrétariat des nominations à la magistrature de notre bureau. Toutes les délibérations et les consultations des comités sont confidentielles.
¹ (1540)
[Français]
Passons maintenant à la manifestation d'intérêt et à l'éligibilité du régime gouvernant une demande de nomination à la magistrature fédérale.
Les avocats et les juges des cours provinciales et territoriales qui possèdent les qualités voulues et qui désirent accéder à la magistrature au sein d'une cour supérieure d'une province ou d'un territoire, de la Cour fédérale, de la Cour d'appel fédérale ou de la Cour canadienne de l'impôt doivent déposer leur candidature auprès du commissaire à la magistrature fédérale.
Outre les candidats eux-mêmes, les membres de la communauté juridique et toutes les personnes et organisations intéressées sont invités à proposer le nom des personnes qu'ils considèrent qualifiées pour occuper un poste à la magistrature.
Les candidats sont invités à remplir une fiche de candidature qui sert à consigner les données de base servant à l'évaluation. En plus des données habituelles qui se trouvent dans un curriculum vitæ, elle présente des renseignements sur l'expérience professionnelle du candidat qui n'est pas de nature juridique, sur ses autres responsabilités professionnelles, sur ses activités communautaires et civiques, sur ce qui le rend apte à une nomination, sur des questions personnelles comme sa santé et sa situation financière, ainsi que sur sa compétence pour entendre et présider un procès dans les deux langues officielles.
De plus, les candidats sont priés de fournir tout autre renseignement pertinent pouvant aider le comité à faire son évaluation.
[Traduction]
Les conditions à remplir par les candidats à la magistrature sont énoncées dans la Loi sur les juges, la Loi sur la Cour fédérale et la Loi sur la Cour canadienne de l'impôt. En général, on exige qu'ils soient membres en règle du Barreau d'une province ou d'un territoire depuis au moins dix ans ou que, pour un total d'au moins dix ans, ils aient été membre du Barreau et aient ensuite exercé à temps plein des fonctions de nature judiciaire dans un poste occupé en vertu d'une loi fédérale, provinciale ou territoriale. Je cite la loi.
Les nominations à un poste de juge d'une cour supérieure d'une province donnée ne sont comblées que par les membres du Barreau de la province en cause, comme le prévoit la Loi constitutionnelle de 1867. Les nominations aux cours supérieures des trois territoires peuvent être comblées par tout candidat qui répond aux exigences de nomination dans sa province ou son territoire. Les candidats doivent signer le Formulaire d'autorisation qui permet au commissaire d'obtenir du Barreau dont ils sont ou ont été membres la confirmation qu'ils sont ou ont été membres en règle.
Lorsqu'elle constate qu'un candidat satisfait aux critères prévus par la Constitution et par la loi pour une nomination à la magistrature fédérale, la secrétaire des nominations à la magistrature soumet le dossier du candidat au comité compétent pour qu'il soit évalué par des avocats ou fasse l'objet de commentaires sans évaluation, dans le cas des juges des cours provinciales et territoriales. Le dossier comprend aussi le rapport du Barreau sur le statut actuel ou passé du candidat.
[Français]
Seuls les candidats avocats et avocates sont évalués par les comités. Chaque candidat fait l'objet de consultations exhaustives entreprises par le comité au sein des communautés juridique et non juridique.
La compétence professionnelle et le mérite général sont les principales qualités prises en considération. Aux fins de l'évaluation des candidats pour un poste à la magistrature, les membres du comité disposent de critères d'évaluation. On peut vous remettre une copie de ces critères. De toute façon, je vais en parler de manière plus exhaustive un peu plus tard dans ma présentation. Ces critères touchent la compétence et l'expérience professionnelles, la compétence linguistique dans les deux langues officielles, les qualités personnelles et les obstacles possibles à une nomination. On encourage les comités à respecter la diversité et à prendre en compte l'expérience dans tous les domaines du droit, y compris les domaines non traditionnels. Les consultations sont des éléments essentiels du régime des nominations.
On demande aux comités d'évaluer les candidatures à une nomination en fonction de trois catégories: recommandé, fortement recommandé et sans recommandation. Ces catégories reflètent la nature consultative des comités. Au terme de l'évaluation, les candidats sont informés de la date de l'évaluation de leur candidature par le comité, mais le résultat de l'évaluation ne leur est pas communiqué, car il est strictement confidentiel et n'est destiné qu'au ministre.
Chaque évaluation doit être certifiée par le commissaire ou le secrétaire des nominations avant d'être transmise au ministre de la Justice.
¹ (1545)
[Traduction]
Je reviens à l'anglais.
Les dossiers de tous les candidats sont conservés au bureau du commissaire, dans une banque de données distincte et confidentielle à l'usage exclusif du ministre de la Justice. Les candidats avocats sont informés de la date de l'évaluation de leur candidature par le comité. Les évaluations sont valables pour une période de deux ans.
Durant cette période, un candidat recommandé ou fortement recommandé reste inscrit sur la liste des personnes que le ministre de la Justice peut nommer à la magistrature. Une nouvelle demande peut être soumise dans les trois mois qui précèdent la date de l'expiration de validité ou n'importe quand après l'expiration des deux ans.
Les candidats juges des cours provinciales ou territoriales doivent aussi signaler par écrit au commissaire leur intérêt pour une nomination à la magistrature fédérale et remplir la Fiche de candidature. Ces candidats ne sont pas évalués par le comité consultatif, mais leurs dossiers sont soumis au comité compétent, qui transmet ses commentaires au ministre de la Justice ainsi que les résultats de toute consultation confidentielle.
Ces commentaires sont strictement confidentiels et sont uniquement destinés au ministre. Ils ne lient pas le ministre, et les noms de ces candidats sont placés automatiquement sur la liste d'admissibilité. Toutefois, le candidats doivent renouveler leur intérêt tous les cinq ans, faute de quoi leurs noms sont retirés de la liste.
Les comités sont maîtres de leurs délibérations et examinent les candidatures selon le nombre reçues et les vacances à combler par le ministre de la Justice.
[Français]
Je vais maintenant faire une revue des critères d'évaluation pour un candidat ou une candidate à une nomination à la magistrature fédérale. Cela risque d'être encore un peu plus sec que ce que j'ai présenté jusqu'à présent. Je vous demande de me pardonner si cela a l'air un peu ardu.
La liste des critères qui suit a été dressée pour permettre une évaluation générale des qualités recherchées chez un bon juge ou une bonne juge. Cette liste, par contre, n'est pas exhaustive.
Il y a la compétence et l'expérience professionnelles. Bien que l'expérience de litige soit un atout, elle n'est qu'un facteur parmi plusieurs qui peuvent être considérés aux fins de l'évaluation du candidat ou de la candidate pour le rôle de juge. Donc, il y a la compétence générale en droit, les aptitudes intellectuelles, la capacité d'analyse, la capacité d'écoute, l'ouverture d'esprit vis-à-vis des deux côtés d'un argument, la capacité à prendre des décisions, l'objectivité de jugement, la réputation professionnelle et communautaire, le ou les domaines de spécialisation ou d'expérience spécifique professionnelle, la capacité de gérer le temps et le travail sans supervision, la capacité de gérer un lourd fardeau de travail, la capacité de travailler seul et sous pression, les relations interpersonnelles avec les collègues et le public en général, la sensibilité aux questions se rapportant à l'égalité des sexes et à l'égalité raciale, ainsi que le bilinguisme.
[Traduction]
Les qualités personnelles recherchées sont les suivantes: sens moral, honnêteté, intégrité, impartialité, sens des responsabilités, patience, bon sens, humilité, fiabilité, courtoisie, tact, ponctualité, tolérance et égard pour autrui.
Les obstacles possibles à une nomination sont les suivants: condition physique ou mentale débilitante, y compris les problèmes d'alcool ou de drogue, pouvant compromettre l'exercice de la fonction de juge; plaintes professionnelles ou mesures disciplinaires actuelles ou passées; actions criminelles ou civiles actuelles ou passées; difficultés financières, y compris faillite, compte d'impôt en souffrance et défaut de paiement d'une pension alimentaire.
[Français]
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
[Traduction]
Merci beaucoup de votre attention. Je répondrai volontiers aux questions.
[Français]
S'il y a des questions, je suis disposé à y répondre.
[Traduction]
Le président: Merci beaucoup pour cet exposé.
J'ai une question de détail. En matière d'évaluations et de confidentialité, quand vous parlez d'une évaluation de deux ans, vous dites qu'une demande peut être faite dans les trois mois qui précèdent la date de l'expiration. De quelle demande parlez-vous?
M. David Gourdeau: Si un candidat a déjà été évalué, supposons aujourd'hui, le 28 avril, et qu'on l'en a avisé, et qu'après 21 mois, il n'a pas été nommé à la magistrature, il peut de nouveau soumettre sa demande aux fins d'une nouvelle évaluation.
¹ (1550)
Le président: Le candidat demande donc d'être réévalué?
M. David Gourdeau: Oui.
Le président: Bien. Merci.
Nous passons maintenant aux questions. Je vois que M. Harris est là aujourd'hui. Bienvenue, monsieur Harris.
Monsieur Sorenson, vous avez sept minutes.
M. Kevin Sorenson (Crowfoot, PCC): Merci. Je vous remercie tous les deux d'être venus aujourd'hui.
Y a-t-il eu plus d'un exposé? J'étais un peu en retard.
Le président: Oui, seulement un exposé aujourd'hui.
M. Kevin Sorenson: Monsieur Gourdeau, vous l'avez peut-être dit au début de votre déclaration liminaire, mais depuis combien de temps êtes-vous commissaire?
M. David Gourdeau: Je suis commissaire à la magistrature fédérale depuis décembre 2001.
M. Kevin Sorenson: Qui vous a précédé dans ce poste?
M. David Gourdeau: M. Guy Goulard. Le poste a été vacant pendant 12 à 18 mois. M. Denis Guay, sous-commissaire à l'époque, a été commissaire intérimaire.
M. Kevin Sorenson: Si j'ai bien compris, en gros, vos responsabilités sont de deux types: d'abord, vous administrez la rémunération et les pensions pour ces juges de différents niveaux; puis, vous supervisez les comités consultatifs chargés des évaluations.
M. David Gourdeau: Oui.
M. Kevin Sorenson: Est-ce que votre bureau s'occupe des nominations de juges à la Cour d'appel?
M. David Gourdeau: Oui et non. Une personne peut être nommée directement à la Cour d'appel. Nous vous avons remis les formulaires que nous envoyons habituellement à tous les candidats. Un candidat peut préciser pour quel tribunal il préfère être évalué. En théorie, quelqu'un peut demander que sa candidature soit évaluée pour la Cour d'appel seulement et, dans leur cas, la même procédure d'évaluation s'appliquera qu'à ceux qui veulent être nommés à une cour supérieure.
Beaucoup de personnes qui sont nommées juges de cours d'appel sont déjà des juges. Ils ont donc déjà vu leur candidature évaluée et approuvée lors de leur première nomination à la magistrature. Quand c'est un juge qu'un ministre veut nommer à la Cour d'appel, un processus de consultation a lieu, que notre bureau n'administre pas. Cela émane du bureau du ministre et de l'exercice de son pouvoir discrétionnaire.
M. Kevin Sorenson: Il y a 16 comités consultatifs.
M. David Gourdeau: Oui, il y en a 16 actuellement.
M. Kevin Sorenson: Tous se penchent sur les nominations à la magistrature?
M. David Gourdeau: Oui.
M. Kevin Sorenson: Est-ce partout au pays ou seulement...
M. David Gourdeau: Oui, selon la zone géographique. Il y en a trois en Ontario, deux au Québec et un pour chaque province et territoire.
M. Kevin Sorenson: Et vous les supervisez tous.
M. David Gourdeau: Nous offrons à ces comités un soutien administratif, et leurs délibérations sont soumises au ministre par notre intermédiaire, de manière confidentielle.
M. Kevin Sorenson: Est-ce que des gens présentent leur demande directement au commissaire?
M. David Gourdeau: Oui. Toutes les demandes passent par notre bureau.
M. Kevin Sorenson: Mais elles passeraient normalement par un comité, avant de vous être envoyées ou est-ce qu'elles vous sont envoyées avant que vous les transmettiez à un comité?
M. David Gourdeau: En fait, on peut avoir accès à ces formulaires de demande sur notre site Web, mais ceux que nous vous avons remis sont envoyés à notre bureau. Nous vérifions si les candidats satisfont aux exigences minimales—10 ans au Barreau, par exemple—, puis nous demandons au Barreau en question de nous dire si cette personne est membre en règle. Par la suite, la demande est envoyée.
Une demande ne sera retenue à notre bureau que si le candidat ne répond pas aux critères. Par exemple, nous retournerions le formulaires de quelqu'un qui est membre du Barreau depuis seulement six mois et qui décide de demander une évaluation. Nous lui dirions qu'il ne répond pas à la norme minimale officielle, selon laquelle il faut appartenir au Barreau depuis 10 ans.
M. Kevin Sorenson: Il y a donc des gens qui arrivent—je ne sais pas comment ils font. Est-ce qu'ils vous laissent leur curriculum vitae? Est-ce qu'ils disent qu'ils veulent que leur candidature soit envisagée? Yen a-t-il d'autres qui sont simplement nommés? Y en a-t-il d'autres au sujet desquels certaines personnes disent : « Je crois qu'il ferait un bon juge »?
M. David Gourdeau: Je reçois à l'occasion des lettres de ce genre, soit d'un membre du Barreau ou d'un client particulièrement satisfait du travail de son avocat, me disant, par exemple, que M. Untel ou Mme Unetelle ferait un très bon juge. Nous les remercions pour leur lettre et nous ajoutons que, si la personne est intéressée, elle n'a qu'à consulter notre site Web ou demander que nous lui envoyions un formulaire de demande. Mais il n'y a pas de nomination directe sans évaluation, que je sache.
M. Kevin Sorenson: Si quelqu'un propose un candidat à la magistrature, est-ce que vous communiquez avec ce dernier pour l'informer que son nom a été proposé et que sa candidature est envisagée?
M. David Gourdeau: Non.
¹ (1555)
M. Kevin Sorenson: Vous ne faites jamais les premiers pas?
M. David Gourdeau: De notre propre initiative?
M. Kevin Sorenson: Oui, si un nom a été proposé.
M. David Gourdeau: C'est-à-dire si quelqu'un a été recommandé par un citoyen?
M. Kevin Sorenson: Oui. Assurez-vous le suivi? Est-ce que vous dites, alors...
M. David Gourdeau: Vous voulez savoir si nous envoyons un formulaire de demande?
Mme Margaret-Rose Jamieson (secrétaire des nominations à la magistrature, Bureau du Commissaire à la magistrature fédérale): Nous communiquons avec ces personnes, habituellement par téléphone, pour leur dire que leur nom a été proposé et sonder leur intérêt. Dans l'affirmative, nous leur envoyons un formulaire de demande ou leur donnons l'adresse de notre site Web où il se trouve.
M. Kevin Sorenson: Notre comité se penche sur la façon exacte dont les juges de la Cour suprême sont nommés.
Encore une fois, je me demande comment vous pouvez enrichir notre discussion. Manifestement, vous participez au travail des comités qui vérifient la qualité des candidatures.
Est-ce qu'il vous arrive d'avoir un groupe de candidats dont vous dites que, oui, un des cinq sur cette liste deviendra juge, alors que les cinq savent que leur candidature est étudiée? Je pose la question parce que, hier, toujours au sujet de la Cour suprême, un témoin craignait que peu de candidats veuillent être interrogés par un comité, en raison de l'embarras que sont susceptibles de causer certaines questions.
Quand vous interrogez ces gens, ou que vous étudiez leurs curriculum vitae et que vous les faites venir, arrive-t-il que quelqu'un dise: «Cela me cause beaucoup d'embarras, surtout du fait que je travaille au sein d'un grand cabinet qui comprend que ma candidature est envisagée, mais qui serait vraiment déçu si elle n'était pas retenue, parce qu'il y a peut-être d'autres gens qui savent qu'on a proposé ma candidature»?
M. David Gourdeau: Ce n'est pas exactement ainsi que les choses se passent. Je vous en donne les grandes lignes, mais dans l'évaluation, les comités étudient les formulaires de demande et vérifient les références, sans poser de questions directement aux candidats.
Tout cela se fait de manière confidentielle, précisément pour les raisons que vous avez soulevées. Les candidats peuvent préciser sur le formulaire qu'ils ne veulent pas que les associés de leur cabinet soient consultés, parce que cela pourrait compromettre leur avenir au sein du cabinet. Il faut bien comprendre une chose: il n'y a pas de poste pour chacune des personnes que nous recommandons. Même s'il y a un certain nombre de candidats très qualifiés qui pourraient être nommés à la magistrature, il n'y a pas de poste pour chacun d'eux. Beaucoup continuent leur pratique privée, et le tout reste confidentiel.
Pour ce qui est de la nomination des juges à d'autres tribunaux, ceux-ci peuvent être mis dans l'embarras s'il n'y a qu'un poste pour cinq candidats très compétents. Un seul d'entre eux sera nommé. Par conséquent, ça peut être une source d'embarras pour ceux qui ne sont pas nommés, même si leur candidature était très intéressante.
Mme Margaret-Rose Jamieson: J'aimerais ajouter une chose: il est assez rare que quelqu'un nous propose une candidature. Dans 99,9 p. 100 des cas, les candidats communiquent directement avec nous et nous envoient leur demande. Personne d'autre n'est au courant.
Le président: Merci.
Monsieur Marceau, vous avez sept minutes.
[Français]
M. Richard Marceau (Charlesbourg—Jacques-Cartier, BQ): Monsieur Gourdeau et madame Jamieson, je vous remercie beaucoup de votre présence et de vos témoignages fort intéressants.
Je veux tout d'abord vous demander si cela marche.
M. David Gourdeau: À question simple, réponse simple. Oui!
M. Richard Marceau: J'aime cela ainsi. Par conséquent, utiliser des comités consultatifs pour des postes aussi importants que des postes de juges marche bien, fondamentalement.
M. David Gourdeau: Cela marche assez bien.
M. Richard Marceau: D'accord. Il était important de le dire. Voyez-vous un facteur qui empêcherait un système similaire au vôtre de s'appliquer à des niveaux supérieurs, c'est-à-dire à la Cour suprême et aux cours d'appel?
M. David Gourdeau: Tout d'abord, comme je l'ai expliqué tout à l'heure, cela s'applique un peu à la Cour d'appel, quand quelqu'un fait une demande directement. Par contre, pour ce qui est de la Cour suprême, nous ne sommes pas impliqués dans le processus.
Un processus semblable pourrait-il s'appliquer? J'imagine que oui.
M. Richard Marceau: D'accord.
M. David Gourdeau: Est-ce à nous de le décider? Probablement que la réponse est non, mais le système fonctionne. Je peux vous le dire. Le système fonctionne assez bien.
º (1600)
M. Richard Marceau: D'accord, c'est ce que je voulais savoir. D'ailleurs, c'est pour cela que j'ai posé la question.
Comment sont choisis les membres de votre comité?
M. David Gourdeau: Comme je l'ai indiqué un peu plus tôt, en gros, chaque comité compte un maximum de sept membres. Un membre représente le barreau de la province ou du territoire.
Prenons l'exemple du Québec, où il y a deux comités. Au comité de Québec, il y a un membre du Barreau du Québec et un membre qui représente la division provinciale de l'Association du Barreau canadien.
M. Richard Marceau: Je comprends cela. Cela veut dire que le Barreau du Québec ou la section québécoise...
M. David Gourdeau: ...recommande quelqu'un au ministre.
M. Richard Marceau: Il va faire savoir qu'il souhaite que Me Machin-Truc soit nommé. Est-ce bien cela?
M. David Gourdeau: En fait, il en recommande trois, et le ministre choisit l'un des trois.
M. Richard Marceau: Le Barreau du Québec pourrait recommander Me X, Me Y et Me Z, et le ministre choisirait un tel ou un tel.
M. David Gourdeau: C'est cela.
M. Richard Marceau: Quelle est la durée d'un mandat?
M. David Gourdeau: Elle est de deux ans.
M. Richard Marceau: Est-il renouvelable?
M. David Gourdeau: Il est renouvelable une fois.
M. Richard Marceau: Quels sont les critères de sélection des membres du comité?
M. David Gourdeau: Puisque le ministre demande aux organismes de proposer des noms, il souhaite évidemment des gens qui sont impliqués dans leur communauté, qui ont un bon jugement, mais ces critères, à ma connaissance, ne sont écrits nulle part.
M. Richard Marceau: Prenons l'exemple du Québec. Le Barreau du Québec fera sa propre évaluation des gens qui pourraient éventuellement siéger.
M. David Gourdeau: C'est cela.
M. Richard Marceau: Supposons que Me X a siégé à la commission. Peut-il, pendant ce mandat ou peu de temps après la fin de ce mandat, être candidat à un poste de juge?
M. David Gourdeau: Il doit attendre un an.
M. Richard Marceau: Si je suis nommé à la commission par le ministre, après une suggestion du Barreau, et que mon mandat se termine en 2000, je ne peux pas être considéré en 2001, mais je peux l'être en 2002.
M. David Gourdeau: C'est cela.
M. Richard Marceau: Lorsque le comité se rencontre, peut-il mener des consultations à l'extérieur du comité?
M. David Gourdeau: Oui. Voyons comment cela fonctionne. Il y a des formulaires d'évaluation. On demande aux gens d'y inscrire les noms de collègues, de confrères ou de consoeurs avec qui ils partagent des dossiers. Ils peuvent indiquer les juges devant qui ils ou elles ont plaidé. Ensuite, on leur demande de fournir des références provenant de la communauté. Les membres des comités vérifient ces références.
M. Richard Marceau: Lorsque le comité a fini son travail, envoie-t-il une liste restreinte au ministre? Supposons qu'un poste se libère à la Cour supérieure du district de Québec. Enverra-t-on une liste restreinte ou le nom d'une personne?
M. David Gourdeau: Non. Voici la façon dont cela fonctionne. Les comités sont tenus d'évaluer toutes les candidatures qui leur sont soumises. Prenons, par exemple, le comité de Montréal. Disons que le comité de Montréal, au cours d'une de ses séances, doit évaluer 25 candidatures. Ces 25 candidatures seront évaluées et un rapport sera envoyé au ministre faisant état des gens qui sont hautement recommandés, des gens qui sont recommandés et des gens qui ne sont pas recommandés. C'est tout.
M. Richard Marceau: Par conséquent, on passe ou on ne passe pas. On peut être très bon, bon, ou ne pas devoir être nommé.
º (1605)
M. David Gourdeau: C'est cela. Le ou la ministre choisit à partir de la liste des gens recommandés ou hautement recommandés.
M. Richard Marceau: Y a-t-il des notes, c'est-à-dire un pointage allant du meilleur au moins bon?
M. David Gourdeau: Non.
M. Richard Marceau: Il y a trois catégories. Dans le cas, par exemple, de la catégorie des gens hautement recommandés, le comité ne dira pas qui, dans cette catégorie, devrait...
M. David Gourdeau: Non, parce que c'est une question de discrétion ministérielle.
M. Richard Marceau: Pourquoi garde-t-on les délibérations secrètes?
M. David Gourdeau: Pourquoi est-ce confidentiel? Comme je l'expliquais tout à l'heure, certaines personnes ne veulent pas nécessairement que leurs associés sachent qu'ils songent à une carrière à la magistrature. Il s'agit d'une forme de protection de la vie privée, comme dans le cas de quelqu'un qui postule pour un poste. Disons que ce n'est pas nécessairement affiché publiquement.La confidentialité nous a permis d'obtenir des candidatures intéressantes. À une certaine époque, on a eu la perception que si c'était totalement public, cela priverait le système d'excellentes candidatures, de gens qui ne voudraient pas que l'on sache qu'ils aspirent à ce poste.
M. Richard Marceau: Un candidat a-t-il accès à son dossier?
M. David Gourdeau: De quelle façon pourrait-il y avoir accès?
M. Richard Marceau: Peut-on, après l'évaluation, savoir pourquoi on a été seulement recommandé et non hautement recommandé?
M. David Gourdeau: Non, cela demeure vraiment confidentiel.
M. Richard Marceau: Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Le président: Merci, monsieur Marceau.
Je signale que le comité a été saisi initialement de la question plus vaste des nominations à la magistrature, à la suite d'une motion renvoyée au comité par la Chambre et déposée par M. Marceau. Votre témoignage aujourd'hui est certainement pertinent dans le cadre de cette étude, même si nous nous sommes depuis concentrés davantage sur le dossier de la Cour suprême du Canada.
Passons au côté du gouvernement, maintenant. Je donne la parole à M. Dion, qui a sept minutes.
L'hon. Stéphane Dion (Saint-Laurent—Cartierville, Lib.): C'est moi qui avais les sept minutes hier. Peut-être qu'aujourd'hui, l'un de mes collègues voudra prendre sept minutes.
Le président: C'est...
[Français]
L'hon. Stéphane Dion: [Note de la rédaction: Inaudible]
[Traduction]
Le président: Nos membres sont nombreux à faire preuve de courtoisie, et c'est très bien.
Du côté du gouvernement, je vois sur ma liste Mme Barnes, M. Dion, M. DeVillers et Mme Torsney.
L'hon. Stéphane Dion: Je prendrai la deuxième intervention.
Le président: Qui veut la première? Madame Barnes.
L'hon. Sue Barnes (London-Ouest, Lib.): Merci beaucoup.
Parlons un peu de confidentialité. Dans l'ensemble des diverses provinces et territoires du pays, vous avez de toute évidence beaucoup de gens qui siègent... D'après ce que j'entends, vous devez en avoir beaucoup dans les régions densément peuplées. Par exemple, en Ontario, il doit y avoir quelques-uns de ces comités.
M. David Gourdeau: Il y a trois comités.
L'hon. Sue Barnes: Bien.
M. David Gourdeau: Pour connaître le nombre de membres de comités, il suffit de multiplier seize par sept.
L'hon. Sue Barnes: Est-ce qu'une loi impose la confidentialité dont vous parlez ou est-ce qu'on leur dit simplement de s'en tenir au secret, et ils s'y conforment?
M. David Gourdeau: Il n'y a rien d'obligatoire dans la loi.
L'hon. Sue Barnes: Vous n'avez pas de problèmes à ce sujet? Tout le monde le comprend, et la confidentialité est respectée? À mon avis, cela ne touche pas seulement les associés des candidats, mais aussi l'ensemble de leur clientèle, sans parler d'un tas d'autres bonnes raisons.
M. David Gourdeau: Il y a une chose que j'aimerais signaler. Les membres de ces comités travaillent bénévolement.
L'hon. Sue Barnes: Bien.
M. David Gourdeau: Je suis désolé, j'ai oublié de le dire: C'est un travail bénévole. D'après moi, ils le font dans l'intérêt de leur communauté. Ils veulent participer, sachant que les personnes choisies auront beaucoup d'influence, pendant longtemps, sur leur communauté. Ils prennent ce travail bénévole très au sérieux.
L'hon. Sue Barnes: Reconnaissons donc que c'est du travail bénévole. En moyenne, combien de temps consacre-t-on à l'étude d'un dossier? Est-ce que c'est fait pendant une longue période? Est-ce qu'une demande nécessite 10 heures ou 30 heures de travail? Est-ce que le travail se fait en une séance, ou est-ce que les gens recueillent l'information, font un suivi auprès des références ou quelque chose du genre, pendant leurs heures de loisirs?
M. David Gourdeau: Cela varie d'un comité à l'autre et d'un membre de comité à l'autre. Habituellement, les demandes sont étudiées en six à neuf mois. Neuf mois, cela me semble très long, et ce délai peut dépendre du volume de travail d'un comité. Dans les petites régions, certains comités ne reçoivent pas beaucoup de demandes, alors qu'en Ontario et au Québec, les comités des grandes zones métropolitaines en particulier reçoivent beaucoup plus de demandes que les autres et ont plus de postes à combler : il y a donc davantage de travail. Mais en général, les dossiers sont étudiés en six mois.
Les membres de comité font leur travail chacun de leur côté, avant de se réunir. Ils vérifient les références et font part de leur travail au comité, par la suite. Il arrive parfois qu'à cette étape, l'évaluation finale est reportée à une séance ultérieure, parce qu'un événement est survenu ou qu'un membre du comité a soulevé une question que le comité veut étudier de manière plus approfondie. Un rapport final est alors présenté au comité, puis l'évaluation est faite.
L'hon. Sue Barnes: Merci.
Y-a-t-il une province ou un territoire qui fonctionne différemment des autres, ou est-ce que tous font leur travail sur étude de dossiers et vérification des références, sans entrevue en personne?
M. David Gourdeau: Tout se fait sur étude de dossiers et vérification des références.
L'hon. Sue Barnes: Bien.
M. David Gourdeau: Ce n'est pas aussi aride que cela peut sembler puisque les vérifications des références par les membres sont très approfondies, d'après ce qu'on m'a dit. Elles se font habituellement par téléphone, mais à l'occasion, il y a des entretiens.
º (1610)
L'hon. Sue Barnes: Madame Jamieson, vouliez-vous ajouter quelque chose?
Mme Margaret-Rose Jamieson: Oui, quelques éléments. Parfois, la vérification des références est très approfondie. Dans certains cas, jusqu'à 40 références sont vérifiées pour un candidat. La norme tourne autour de 20 références, mais pour certains candidats, la vérification est plus complète, particulièrement quand les membres du comité se posent des questions ou ont des doutes.
Au sujet de la confidentialité, rien dans la loi ne contraint les membres du comité à respecter la confidentialité, mais lorsque le ministre de la Justice nomme un membre de comité, sa lettre de nomination est assortie d'une acceptation à signer. Dans cette dernière, le membre de comité promet de respecter la confidentialité de la procédure. Au Secrétariat des nominations à la magistrature, nous insistons là-dessus quand nous envoyons nos documents et directives, au début du mandat de chaque membre de comité.
L'hon. Sue Barnes: Vous dites aussi que des profanes font partie de ces comités de sélection consultatifs. Que voulez-vous dire par « profanes »?
M. David Gourdeau: Cela n'a rien de religieux.
L'hon. Sue Barnes: Je le comprends. Il y a les profanes qui ne connaissent rien au domaine, les militants communautaires qui s'intéressent uniquement au bien de leur communauté, et il y a aussi des personnes qui, sans être avocat, ont une grande compétence dans le domaine. Est-ce que vous choisissez un mélange de tout cela?
M. David Gourdeau: Ceux que nous appelons les profanes ne sont pas des avocats. Ils sont de divers horizons. Dans un comité, il y a un architecte. Je me souviens que, dans un autre, il y a quelques années, il y avait un ancien doyen d'université. Il s'agit habituellement de personnes qui sont engagées dans leur milieu. En général, elles y sont bien respectées et bien connues. Elles viennent de divers horizons. Il peut s'agir de militants communautaires ou de gens d'affaires. Mais ces trois personnes ne peuvent être ni avocat, ni juge, naturellement.
L'hon. Sue Barnes: La grande majorité des personnes qui occupent un jour l'un des neuf postes de juge à la Cour suprême du Canada ont vécu ce niveau d'examen qui est, à mon avis, assez rigoureux. Elles viennent probablement de cours d'appel, où elles ont accédé après un autre processus d'examen qui a lieu, je présume, au ministère de la Justice. Ensuite il y a un niveau supérieur.
Avez-vous une opinion sur le recours à une méthodologie semblable à celle des commissions consultatives, ou préférez-vous ne pas exprimer d'opinion? C'est à vous de juger.
M. David Gourdeau: Puisque cela ne relève pas de notre mandat, j'ai peut-être une opinion, mais il est préférable pour moi de ne pas l'exprimer. Je m'abstiens.
L'hon. Sue Barnes: Je comprends.
Le président: Merci.
Nous passons maintenant à une ronde de questions de trois minutes.
Monsieur Sorenson, c'est votre tour.
M. Kevin Sorenson: Vous avez dit que le comité consultatif se réunit et classe les candidats selon les diverses catégories. Quel est le pourcentage de juges qui sont nommés dans chaque catégorie? Les catégories sont fortement recommandé, recommandé et sans recommandation.
Cela m'amène à ma prochaine question. Est-ce qu'on a déjà nommé un candidat de la catégorie sans recommandation?
M. David Gourdeau: Que je sache, non. Seuls sont nommés des candidats recommandés ou fortement recommandés.
M. Kevin Sorenson: Quel est le pourcentage de candidats nommés provenant de la catégorie recommandé?
Mme Margaret-Rose Jamieson: Nous n'avons pas de statistiques établissant que les juges sont de la catégorie recommandé ou de celle fortement recommandé.
º (1615)
M. Kevin Sorenson: Est-ce assez courant?
Mme Margaret-Rose Jamieson: Nous avons toutefois des statistiques sur le nombre de candidats de chacune de ces catégories. Ainsi, de 1989 à aujourd'hui, nous avons traité 7 003 demandes. De ce nombre, 2 092 ont été recommandées et 589, fortement recommandées, pour un total de 2 681 sur 7 003 candidatures.
M. Kevin Sorenson: Est-il courant de nommer quelqu'un de la catégorie recommandé, alors qu'il y en a d'autres, dans la catégorie fortement recommandé?
M. David Gourdeau: Je ne sais pas si c'est courant. Cela relève du ministre. Si j'ai bien compris, le ministre n'est pas tenu de nommer d'abord les candidats de la catégorie fortement recommandé. Tant qu'une personne est recommandée, le ou la ministre peut choisir.
M. Kevin Sorenson: On donne donc cette discrétion au ministre, et je présume que la politique peut jouer un rôle.
M. David Gourdeau: Il faudrait poser la question au ministre. Il peut exercer son pouvoir discrétionnaire de ministre. Dans le cadre législatif actuel, c'est ainsi qu'on travaille. Seul un ministre pourrait répondre à cette question.
Le président: Merci, monsieur Sorenson.
M. Dion voulait attendre à la seconde ronde de questions.
Monsieur Dion, vous avez trois minutes.
[Français]
L'hon. Stéphane Dion: Merci beaucoup.
Vous avez dit que dans la liste de personnes qui est envoyée au ministre par les différents organismes, comme le barreau de la province, etc., il y a trois personnes.
M. David Gourdeau: Ce sont les gens qui peuvent faire partie des comités de sélection. Mme Jamieson devrait peut-être répondre parce qu'elle est plus au fait des détails de cette partie.
Mme Margaret-Rose Jamieson: Parliez-vous de la liste des membres du comité ou de la liste des candidats?
L'hon. Stéphane Dion:
Je parle de la liste des membres du comité. Dans votre texte, il est écrit:
Le ministre de la Justice du Canada demande aux personnes et organismes ci-dessus [le Barreau de la province, etc.] de lui fournir une liste de personnes qui peuvent être nommées membres du comité. |
Ils n'envoient donc pas le nom d'une seule personne; ils envoient une liste. Tout à l'heure, vous avez dit à Me Marceau que c'étaient trois personnes.
Mme Margaret-Rose Jamieson: Il y a sept membres du comité, et c'est le ministre qui s'occupe du processus. Pour commencer, c'est lui qui écrit au Barreau pour demander les nominations du Barreau. Donc, le barreau soumet trois nominations au ministre. Le ministre de la Justice envoie une invitation au procureur général de la province ou au ministre de la Justice du territoire pour des nominations. Là encore, il va recevoir trois nominations. Il envoie une invitation au juge en chef de la province ou du territoire pour une nomination. Historiquement, il demandait trois choix, mais en pratique, le juge en chef envoie sa nomination.
L'hon. Stéphane Dion: Il a un privilège.
Mme Margaret-Rose Jamieson: C'est ça. En tout cas, il ou elle l'exerce.
L'hon. Stéphane Dion: Il y a un état de fait.
Mme Margaret-Rose Jamieson: Il en va de même pour le procureur général. Donc, c'est le ministre de la Justice qui reçoit ces nominations.
L'hon. Stéphane Dion: Le procureur général de la province envoie-t-il trois choix ou son choix?
Mme Margaret-Rose Jamieson: Il envoie trois choix, pour autant que je sache.
L'hon. Stéphane Dion: Quelle est la logique de faire cela de cette façon? Est-ce que c'est, comme vous l'écrivez, pour pouvoir avoir une représentation mieux équilibrée en matière de géographie, de sexe, de langue, de multiculturalisme, ou y a-t-il une autre logique?
M. David Gourdeau: Excusez-moi, mais les critères que vous venez de nommer sont pour les gens qui sont évalués comme candidats.
L'hon. Stéphane Dion: D'accord, mais le comité lui-même ne se soucie pas...
M. David Gourdeau: Il faut comprendre que, dans le cadre législatif actuel, les comités sont une émanation d'une demande du ministre de 1988. C'est un processus qui s'est développé au fil du temps. À une certaine époque, les comités étaient composés de cinq membres. Depuis 1994, ils sont composés de sept membres, à la demande du ministre de l'époque. J'appellerais cela une représentativité communautaire, avec des gens qui sont « branchés » dans leur communauté et qui sont en mesure d'apporter un certain éclairage.
L'hon. Stéphane Dion: Mais pourquoi permet-on au ministre de choisir parmi trois personnes plutôt que de laisser le Barreau choisir sa personne? Il doit y avoir une logique à cela.
º (1620)
M. David Gourdeau: Je pense que c'est une pratique qui s'est installée, peut-être pour permettre au ministre d'avoir un certain choix. En bout de ligne, tout cela est l'exercice d'une discrétion ministérielle. C'est un processus consultatif.
L'hon. Stéphane Dion: D'accord, mais on peut penser qu'une des raisons est que le ministre veut avoir un comité dont les membres se complètent en matière de compétences, d'expérience, de distribution géographique ou de sexe. Dans le cas qui nous intéresse, pour la Cour suprême du Canada, le ministre serait certainement intéressé à avoir un comité particulièrement compétent dans les secteurs où la cour a des besoins.
M. David Gourdeau: Oui, j'imagine. Notre compréhension du système a toujours été que le ministre, dans l'exercice de sa discrétion, cherche à avoir le plus d'informations pertinentes possible pour faire un choix éclairé.
L'hon. Stéphane Dion: D'accord.
L'autre question porte sur les personnes qui ne sont pas avocates, les lay people. Comment sont-elles choisies? Est-ce par le ministre?
M. David Gourdeau: Oui, c'est le ministre qui les nomme.
L'hon. Stéphane Dion: Je vais vous poser une question qui relève de votre jugement plus que de l'état des faits. Est-ce que cela aurait un sens de laisser le comité choisir ces personnes?
M. David Gourdeau: En théorie, peut-être que oui, mais cela pourrait également paralyser le travail d'un comité. Si un comité décidait d'être dysfonctionnel, il pourrait passer les deux années à débattre uniquement du choix des trois autres membres.
L'hon. Stéphane Dion: Oui, mais cela est facile à contourner. On leur donne une date limite, et s'ils ne la respectent pas, c'est le ministre qui fera le choix.
M. David Gourdeau: Oui, cela pourrait être fait, mais cela reste toujours dans la logique de l'exercice d'une discrétion ministérielle. Cela pourrait être complètement différent si le cadre législatif était changé. Pour l'instant, c'est l'exercice d'une discrétion ministérielle.
[Traduction]
Le président: Bien. Deux autres membres du comité veulent poser des questions. Il ne reste que 10 minutes au temps que nous avions prévu. Nous pourrions prolonger cette partie de la séance, bien entendu, mais je vais donner la parle à M. DeVillers, puis à Mme Torsney.
[Français]
L'hon. Paul DeVillers (Simcoe-Nord, Lib.): Merci, monsieur le président.
Dans la fiche de candidature, il y a une section sur les références. On demande aux candidats de donner au moins quatre références. À la fin, il y a une note qui demande au candidat d'autoriser le comité à en consulter d'autres. On peut répondre oui ou non. Si un candidat répond non, quelles sont les conséquences?
M. David Gourdeau: Ce sera au comité de l'évaluer. En théorie, le comité pourrait se satisfaire des quatre références. Si les quatre références sont probantes pour le comité et lui donnent l'éventail de renseignements dont il a besoin, il s'en satisfera. Un comité pourrait peut-être arriver à la conclusion que la personne qui coche «non» a quelque chose à cacher. Pour cela, il faudrait sonder les coeurs et les reins des membres des différents comités.
L'hon. Paul DeVillers: Comme candidat, si je me faisais poser cette question et que je répondais non, je me demanderais si cela pourrait être retenu contre moi plus tard.
M. David Gourdeau: Pas nécessairement. Comme je vous le dis, cela dépend. Ce sont uniquement les membres des différents comités qui pourraient vous le dire. Je pense que c'est peut-être en fonction de la candidature à évaluer.
Si un candidat pense qu'il est moins bien connu dans sa communauté, il est possible que quatre références ne suffisent pas. Si c'est une personne qui est très bien connue dans la communauté, il se peut que quatre références suffisent. Parfois, trop, c'est comme pas assez, et pas assez, c'est comme trop.
L'hon. Paul DeVillers: On demande au candidat la permission d'aller consulter d'autres personnes. Si le candidat ou la candidate répond non, cela peut être...
M. David Gourdeau: Non, c'est non.
Mme Margaret-Rose Jamieson: Je voudrais simplement apporter une petite précision. Quand ils disent non, ils disent que vous ne pouvez pas communiquer avec leurs collègues. C'est le but de cette question. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas communiquer avec les juges devant lesquels ils se sont présentés. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas communiquer avec les membres de leur communauté. Cela concerne simplement leurs collègues de travail, leurs partenaires.
L'hon. Paul DeVillers: Mais le comité se réserve le droit d'aller consulter des juges ou d'autres associés.
Mme Margaret-Rose Jamieson: Absolument. Même des juges qui ne sont pas nommés par le candidat.
L'hon. Paul DeVillers: Merci. C'est tout.
[Traduction]
Le président: Merci.
Madame Torsney, c'est à vous.
Mme Paddy Torsney: J'aimerais préciser les chiffres : il y a eu 589 candidats fortement recommandés sur les 7 000, et 2 092 candidats recommandés. Cela signifie que 4 322 non pas été recommandés, sur un total...
Mme Margaret-Rose Jamieson: Des 7 003 demandes reçues, 3 538 n'ont pas fait l'objet d'une recommandation.
Il y a un écart de 255 candidats : il s'agit des juges des cours provinciales ou territoriales qui ont présenté une demande mais qui n'ont pas été évalués. On ne leur donne pas de cote. Dans leur cas, il n'y a pas de recommandations. Le comité a simplement la discrétion de présenter au ministre de la Justice des commentaires sur les juges des cours provinciales.
º (1625)
Mme Paddy Torsney: Les candidats qui ont présenté ces 7 000 demandes— et il s'agit parfois de renouvellements après deux ans, comme il se doit—finissent-ils par savoir s'ils font partie des 3 000 qui ne sont pas recommandés?
Mme Margaret-Rose Jamieson: Non, ils ne le savent pas. De la mise en oeuvre de la procédure en 1988 jusqu'en 1990, les candidats étaient informés de la recommandation et pouvaient connaître les motifs, s'ils les demandaient. Mais on a constaté que la procédure devenait trop litigieuse. Autrement dit, les candidats contestaient les recommandations et les motifs donnés. En 1990, on a donc décidé que les recommandations et les motifs demeureraient confidentiels. Le ministre de l'époque a constaté que, les candidats contestant de plus en plus, les membres de comités consultatifs hésitaient de plus en plus à formuler spontanément des commentaires à leur sujet.
M. David Gourdeau: Il y avait aussi une question de responsabilité.
Mme Paddy Torsney: Pour les membres des comités?
M. David Gourdeau: Oui, pour les membres de comités, et cela risquait de causer de très nombreux litiges, au point de paralyser le travail des comités, ce qui aurait nui à l'objectif. C'était...
Mme Paddy Torsney: C'est tout de même un peu paradoxal: les avocats non recommandés voulaient intenter des poursuites. C'est un peu tordu.
Une voix: Mais malhabilement.
Mme Paddy Torsney: Malhabilement; ils n'auraient peut-être pas eu de succès.
Julian Porter a comparu devant le comité. Il est à la tête, je crois, de l'un des comités en Ontario. Il est membre du comité de Toronto et il nous a donné des renseignements...
Mme Margaret-Rose Jamieson: Oui, le comité de Toronto et Hamilton. On l'appelle le Comité de Toronto sud et ouest.
Mme Paddy Torsney: Hamilton n'a-t-il pas son propre comité, présidé par John Evans?
Mme Margaret-Rose Jamieson: Julian Porter fait partie du Comité du Grand Toronto, mais il n'en est pas le président.
Mme Paddy Torsney: Ah, il n'est pas président.
Il nous disait que les membres profanes du comité faisaient toutes les vérifications de référence du comité de Toronto, et que cela leur donnait une meilleure idée, je présume, de la qualité des candidats et de la façon dont ils étaient perçus. Bien entendu, il arrive que des gens donnent comme référence le nom d'une personne qui ne les recommande pas, ce qui est toujours intéressant.
Le ministre a-t-il l'obligation de nommer quelqu'un qui fait partie de la liste?
M. David Gourdeau: En théorie, c'est possible, à la condition que la personne nommée réponde aux critères réglementaires.
Mme Paddy Torsney: Cette personne pourrait-elle vraiment ne pas faire partie de la liste?
M. David Gourdeau: Oui, mais je ne pense pas que ce soit très souhaitable.
Mme Margaret-Rose Jamieson: En 1994, Allan Rock, alors ministre de la Justice, s'est engagé à ne retenir que des candidats recommandés et fortement recommandés. C'était la pratique auparavant, mais il l'a confirmée par écrit et l'a rendue publique.
Mme Paddy Torsney: Et la consultation avec le Barreau ou la magistrature de la région est simplement destinée à doter le tribunal de compétences complémentaires. Supposons qu'on a une liste de cinq candidats, qui ont tous présenté une demande pour la Cour unifiée de la famille de Hamilton, et qui ont tous été recommandés ou recommandés fortement. Cette cour se compose habituellement de quatre juges, et on en cherche un dont les compétences compléteraient celles des trois autres juges. Est-ce ainsi parfois qu'on choisit les candidats dans une liste, en s'assurant aussi, peut-être, d'une bonne représentation des deux sexes, ou d'autres facteurs?
M. David Gourdeau: Il incombe au ministre de décider de la façon dont il veut exercer son pouvoir discrétionnaire. Je crois comprendre qu'on peut consulter le juge en chef des différents tribunaux ou du tribunal auquel une personne pourra être nommée, et que cela se produit probablement souvent.
Mme Paddy Torsney: C'est pour savoir ce qu'ils cherchent?
M. David Gourdeau: C'est pour savoir ce dont ils ont besoin. Ils peuvent avoir besoin de quelqu'un qui a exercé pendant longtemps en droit criminel, en droit des sociétés ou en droit de la famille. S'il s'agit de la Cour suprême, ils peuvent avoir besoin de quelqu'un qui a une grande expérience en propriété intellectuelle, en droit maritime privé, en droit de l'immigration et ainsi de suite. Cela varie selon le tribunal, mais je crois comprendre que l'on consulte les juges en chef des différents tribunaux.
Le président: Merci.
Monsieur Sorenson.
º (1630)
M. Kevin Sorenson: Avez-vous obtenu votre réponse, Paddy?
M. David Gourdeau: Elle voulait savoir ce que l'on faisait des lettres de recommandation sur les personnes qui ont posé leur candidature. Elles sont simplement ajoutées au dossier de la personne en question.
M. Kevin Sorenson: Le ministre peut nommer quelqu'un qui ne figure pas sur la liste, mais vous dites que ça ne s'est jamais produit, n'est-ce pas?
M. David Gourdeau: Je ne pense que cela se soit produit depuis 1994. Avant cela, entre 1989 et 1994, je ne pense pas que ce soit arrivé non plus.
M. Kevin Sorenson: Mais si le ministre pouvait le faire et si...
M. David Gourdeau: Le ministre peut le faire.
M. Kevin Sorenson: Oui, mais si le ministre voulait choisir quelqu'un qui n'est pas sur la liste et que, dans l'intervalle, vous aviez tous ces renseignements et que c'était très confidentiel, diriez-vous publiquement que le ministre a nommé quelqu'un qui n'appartient à aucune de vos catégories?
M. David Gourdeau: Je ne suis pas politicien, mais j'ai appris une chose en suivant la politique: ne jamais répondre à une question hypothétique.
Des voix: Oh, oh!
M. Kevin Sorenson: En réalité, le public ne l'apprend jamais. À moins qu'une personne soit venue à ce comité, elle ne saura jamais si...
M. David Gourdeau: Au risque de me répéter, je ne veux pas répondre aux questions hypothétiques et c'est une question très hypothétique.
M. Kevin Sorenson: Non, ce n'est pas hypothétique, parce que le public n'aurait pas la possibilité de savoir. Ce n'est pas hypothétique.
Le président: M. Gourdeau ne peut pas vous dire ce qui se passerait si autre chose se produisait, mais il a précisé qu'à sa connaissance personne ne figurant pas sur la liste n'a jamais été nommé, depuis que le processus est en vigueur, c'est-à-dire depuis 1989 environ.
M. Kevin Sorenson: Et le processus fonctionne...
M. David Gourdeau: Oui.
M. Kevin Sorenson: ...comme vous l'avez dit à M. Marceau. La consultation publique fonctionne.
Merci.
Le président: Merci.
Monsieur Maloney.
M. John Maloney (Erie—Lincoln, Lib.): Merci, monsieur le président.
Lors de l'examen des autres candidats, avez-vous pensé que vos comités judiciaires consultatifs pourraient faire passer des entrevues à ces candidats?
M. David Gourdeau: Nous y avons pensé; je pense que ça c'est fait quelques fois au début. J'ai cru comprendre—parce que je n'étais pas là au début—que c'était un peu lourd. C'était assez long, sans doute à cause de la nature des candidats dont il s'agissait. Quand vous faites passer des entrevues à des avocats, j'imagine—étant avocat moi-même—que ça peut durer des heures.
D'autre part, étant donné que les membres de ce comité sont bénévoles et à cause de la nature confidentielle de leur travail, cela pourrait effectivement prendre des semaines pour faire passer des entrevues à tous les candidats. Certains comités seraient débordés; cela deviendrait presque un travail à temps plein.
M. John Maloney: Est-ce que les membres de votre comité consultatif devraient être rémunérés?
M. David Gourdeau: Pour l'instant, la question n'a pas été soulevée. Je ne pense pas qu'on en ait jamais discuté directement. J'imagine que ce serait une possibilité.
M. John Maloney: L'évaluation est essentiellement fondée sur une forme de ouï-dire, sur les sentiments qu'inspire le candidat. Je suppose qu'au bout d'un certain temps...
M. David Gourdeau: Oui, certains ont tendance à donner au mot «ouï-dire» un sens péjoratif. Tout dépend du sens qu'on lui donne—là, c'est l'avocat qui répond. Dites-moi comment vous qualifiez le ouï-dire, et je pourrai alors vous répondre.
M. John Maloney: Comme d'autres ont dit que la profession juridique était de nature compétitive et que, dans certains districts judiciaires, j'ai sans doute les meilleurs amis et les meilleurs ennemis, ce qui me donnera soit un A, soit un D en fonction des personnes qui seront consultées après tirage au sort.
M. David Gourdeau: Le risque serait plus grand si chaque comité ne comptait qu'une personne, mais comme il en compte plusieurs et que ces personnes vérifient de nombreuses références, toute anomalie, notamment un commentaire peu flatteur parmi un concert de louanges, va nécessairement attirer l'attention. Et parfois, même si l'on ne tire pas sur le messager, on peut s'intéresser à la nouvelle qu'il apporte.
M. John Maloney: Pouvez-vous nous suggérer des améliorations à apporter au processus de sélection, même dans le cas des juges de la Cour suprême?
M. David Gourdeau: Je préférerais ne pas répondre à cette question. En effet, à moins d'un changement du régime législatif, je ne vois pas quelle réponse je pourrais vous donner.
M. John Maloney: Nous allons peut-être modifier ce régime.
M. David Gourdeau: Vous pourriez le faire, et comme notre service n'intervient pas actuellement dans les nominations à la Cour suprême, je peux simplement vous dire que la formule que nous appliquons pour les nominations aux autres tribunaux semble bien fonctionner, et vous pouvez vous en inspirer.
º (1635)
Le président: À vous, monsieur Dion.
[Français]
L'hon. Stéphane Dion: Si je comprends bien, vous ne faites pas d'entrevues. Est-ce exact?
M. David Gourdeau: En effet, on ne fait pas d'entrevues dans le cas des candidats à la magistrature.
L'hon. Stéphane Dion: D'accord... Madame?
Mme Margaret-Rose Jamieson: En pratique, on n'en fait pas, mais on pourrait en faire.
M. David Gourdeau: En effet, le comité pourrait en faire, mais il n'en fait pas.
Mme Margaret-Rose Jamieson: Comme M. Gourdeau l'a dit, avant 1994, il y avait des entrevues, mais c'était beaucoup trop exigeant.
Pour 2003, on a reçu environ 500 demandes. Faire des entrevues aurait été vraiment trop difficile.
L'hon. Stéphane Dion: J'aimerais savoir quelle évaluation vous faites de la procédure touchant les candidats juges. Il y a dans votre document une phrase que je vous demanderais de préciser. Les candidats qui sont juges des cours provinciales ou territoriales, bien qu'ils doivent compléter une fiche de candidature pour les juges, une fiche différente des autres, «ne sont pas évalués par un comité consultatif, mais leurs dossiers sont soumis au comité compétent pour commentaires...»
M. David Gourdeau: En effet, il serait très délicat d'évaluer une personne qui siège déjà comme juge. Si on évaluait une telle personne et qu'on en venait à la conclusion qu'elle n'est pas apte à être juge alors qu'elle l'est déjà, on se retrouverait dans une situation plutôt incongrue. La question est donc référée à ces comités à des fins de commentaires au ministre seulement.
Le processus varie d'une province à l'autre pour les juges des autres cours, mais il reste que ces gens occupent déjà une fonction magistrale. Il n'est pas question de refaire l'évaluation de quelqu'un qui siège déjà en tant que juge.
L'hon. Stéphane Dion: Je voudrais qu'on m'explique. Il y a un comité consultatif et un comité compétent. Quelle est la différence entre les deux?
M. David Gourdeau: La distribution se fait sur une base géographique. Par exemple, si un juge de la Cour du Québec voulait devenir juge à la Cour supérieure ou à la Cour d'appel, son avis d'intention serait référé au comité du district judiciaire pertinent, en l'occurrence le comité de Montréal ou de Québec.
Ce comité pourrait émettre des commentaires, mais il ne ferait pas une évaluation comme telle. Il ne pourrait pas conclure que le candidat est hautement recommandé, recommandé ou sans recommandation. Il pourrait simplement faire part de ses commentaires au ministre.
L'hon. Stéphane Dion: À quel comité est-ce ensuite acheminé? Au ministre?
M. David Gourdeau: Par la suite, c'est le ministre qui peut...
L'hon. Stéphane Dion: Ainsi, quand on parle du comité compétent, il s'agit du ministre?
M. David Gourdeau: Pour ce qui est d'émettre des commentaires, le comité compétent est le comité du district judiciaire pertinent. Ensuite, ces commentaires sont envoyés au ministre.
L'hon. Stéphane Dion: D'accord. La phrase est...
M. David Gourdeau: En effet, la phrase est peut-être ambiguë.
L'hon. Stéphane Dion: Je ne sais pas si elle l'est moins en anglais, mais en français, elle l'est.
M. David Gourdeau: Parfois, l'ambiguïté est commune aux deux langues.
L'hon. Stéphane Dion: Ensuite, vous dites que les juges des cours supérieures cherchant à accéder à une cour d'appel échappent complètement à cela.
M. David Gourdeau: C'est exact.
L'hon. Stéphane Dion: Pour les juges de la Cour du Québec qui veulent être nommés à la Cour supérieure, est-ce que les choses fonctionnent aussi bien?
M. David Gourdeau: Oui, le système fonctionne bien. À ma connaissance, dans toutes les provinces et territoires, des gens passent d'une cour à l'autre.
L'hon. Stéphane Dion: Quelles fonctions exerçaient auparavant la plupart des juges à la Cour supérieure? Ils étaient avocats ou juges?
M. David Gourdeau: La plupart d'entre eux étaient avocats de pratique, que ce soit dans le secteur privé ou semi-public. Ils étaient parfois membres de tribunaux administratifs.
L'hon. Stéphane Dion: Ils ne sont donc pas nombreux à avoir exercé les fonctions de juge dans des cours inférieures.
M. David Gourdeau: Il y en a un certain nombre, mais je ne connais pas le pourcentage exact. Ce n'est pas comme dans le système français, où, pour la magistrature, il existe un genre de cursus honorum. C'est très différent au Canada.
Pour les gens qui accèdent à la Cour du Québec--et Me Marceau peut me corriger si je fais erreur--, les conditions sont sensiblement les mêmes. Il faut être membre du Barreau depuis au moins 10 ans, et ainsi de suite.
L'hon. Stéphane Dion: Je retiens de ce que vous nous dites que votre procédure fonctionne, en bonne partie parce qu'on ne passe pas de juge à juge, mais d'avocat à juge.
M. David Gourdeau: Ce n'est pas nécessairement pour cette raison. Le système fonctionne, soit, mais il est possible que dans une année, plusieurs personnes qui sont juges à la Cour du Québec deviennent juges à la Cour supérieure.
L'hon. Stéphane Dion: Oui, mais pas selon la procédure.
M. David Gourdeau: Cela pourrait se produire. Ces gens ont ce qu'on pourrait appeler un avantage: ils n'ont pas à être évalués.
L'hon. Stéphane Dion: C'est exact.
M. David Gourdeau: Si ces gens expriment leur intention, ils peuvent éventuellement être nommés par le ou la ministre.
Le président: Merci, monsieur Dion.
º (1640)
[Traduction]
Chers collègues, nous voici à la fin de notre heure. Nous avons entendu un exposé très intéressant.
Si je considère le système actuel, je pense qu'il faut reconnaître qu'il a été mis en oeuvre il y a une quinzaine d'années, qu'il fait appel à des gens qui travaillent bénévolement, en se conformant à un principe de confidentialité envers lequel ils s'engagent personnellement sans que la loi les y oblige. Le système semble fonctionner efficacement, et il faut en rendre hommage à ceux qui l'appliquent. Voilà ce que je tenais à dire.
L'information que nous avons reçue aujourd'hui nous a été très utile, et je remercie MM. Gourdeau et Jamieson pour nous avoir mis au courant de ce dossier. Merci beaucoup.
Nous allons maintenant suspendre la séance pendant quelques instants pour permettre à nos témoins de se retirer, puis nous amorcerons la discussion à huis clos.