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Bonjour à tous. Nous sommes très heureux de vous accueillir.
Bienvenue au Sous-comité sur les commotions cérébrales liées aux sports au Canada. Conformément à la motion du Comité permanent sur la santé adoptée le 4 octobre 2018, le Sous-comité a entamé ses travaux et entendu de nombreux témoins. Après un premier témoignage de Ken Dryden, qui a beaucoup travaillé sur la question, nous avons écouté des parents, des entraîneurs, des spécialistes et j'en passe. Et ce que nous avons appris est pour le moins éloquent.
Aujourd'hui, nous recevons MM. Jocelyn East et Greg Guenther du Groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur les commotions cérébrales. Je crois qu'ils peuvent nous donner une vue d'ensemble de la question en nous expliquant ce qu'ils ont fait à l'échelle canadienne.
Aussi présents au nom de l'Association canadienne de normalisation, Mme Nancy Bestic et M. Patrick Bishop.
Avant de leur céder la parole, je demande le consentement unanime de poursuivre les travaux malgré la sonnerie, si elle devait se faire entendre, puisqu'il pourrait y avoir des votes à la Chambre. Mais je crois que je l'avais déjà obtenu. Nous irons donc voter en vitesse, puis reviendrons pour entendre les témoins.
Merci.
La parole est à vous. Commençons par Nancy, puis procédons dans l'ordre. Je ne sais pas si tout le monde a une déclaration à faire.
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Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs les députés. Nous sommes heureux d'avoir l'occasion d'être ici aujourd'hui. Nous en profitons d'ailleurs pour affirmer notre soutien à votre étude des commotions cérébrales liées aux sports.
Je m'appelle Nancy Bestic, et je suis directrice des standards de santé et de sécurité à l'Association canadienne de normalisation, active sous le nom de Groupe CSA. Je suis accompagnée aujourd'hui de M. Patrick Bishop, professeur émérite de l'Université de Waterloo et président bénévole du comité technique sur l’équipement et les installations de hockey sur glace du Groupe CSA. Il vous fera part de son point de vue sur les commotions cérébrales à titre personnel plutôt qu'au nom du Groupe CSA.
Dans notre déclaration, nous souhaitons insister sur quelques points clés. D'abord, nous allons fournir quelques détails sur le Groupe CSA. Ensuite, nous allons résumer ses activités en matière d'équipement de protection et de prévention des commotions cérébrales. Enfin, nous allons cerner certaines préoccupations émergentes et faire des recommandations qui pourraient guider le Sous-comité dans ses travaux.
Fondé en 1919, le Groupe CSA demeure, cent ans plus tard, le plus important organisme accrédité d’élaboration de normes au Canada. En tant qu'association composée de membres, nous servons les entreprises, les gouvernements et les consommateurs. Nous mettons en effet à leur disposition plus de 3 000 normes et codes dans plus de 50 domaines, y compris les soins de santé et le mieux-être, la sécurité publique et la sécurité au travail. Nous avons pour mission d'améliorer la vie des Canadiens et Canadiennes par la promotion de normes dans les secteurs public et privé. Les normes techniques et de gestion qui sont élaborées en collaboration avec nos 10 000 membres favorisent la sécurité, la santé, l'efficacité économique et la protection de l'environnement tant au pays qu'ailleurs dans le monde.
En ce qui concerne les sports et la prévention des blessures, le Groupe CSA adopte des normes depuis les années 1970 afin de prévenir les blessures à la tête et au visage au hockey et dans d'autres sports, par exemple la crosse, la ringuette, le ski et la planche à neige. Un ensemble de quatre normes est consacré aux casques, aux protecteurs faciaux et aux visières, qui doivent résister aux chocs violents à la tête, être bien ajustés, résister à la pénétration des rondelles ou des bâtons et demeurer en place pendant le jeu. Ces normes, qui sont systématiquement revues et mises à jour, sont citées dans la législation canadienne. Hockey Canada exige le port du casque et d'un protecteur facial ou d'une visière homologués CSA dans toutes les circonstances où elle a autorité. De tels produits homologués ont grandement contribué à réduire les risques de blessures catastrophiques à la tête en plus de réduire le nombre de blessures oculaires. Nous procédons actuellement à la réévaluation des normes applicables aux casques dans l'optique des commotions cérébrales, et plus particulièrement des façons qui permettraient de minimiser le problème.
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Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs les députés.
Je souhaite moi aussi insister sur quelques points liés aux traumatismes crâniens dans le sport.
Comme vous le savez, la commotion cérébrale est une blessure complexe causée par la rotation du cerveau dans la boîte crânienne. Au hockey, il y a quatre circonstances où un joueur peut subir les forces à l'origine d'un tel traumatisme: quand il reçoit un coup d'épaule ou de coude à la tête, quand il entre en collision avec la bande, quand il tombe et se cogne la tête sur la glace ou quand il reçoit une rondelle à la tête. J'y reviendrai dans un instant.
Les commotions cérébrales dans le sport ne datent pas d'hier. Les premières recherches sur les blessures à la tête portaient sur ce qu'on appelait alors les « traumatismes crâniens fermés », surtout ceux dus à une agression ou à un accident de la route. Ces traumatismes étaient associés à une perte de conscience sans blessure crânienne et s'avéraient rarement mortels. Il s'agissait en fait de commotions cérébrales, et beaucoup d'athlètes en ont subi.
Aujourd'hui, on définit la commotion cérébrale par d'autres symptômes que la perte de conscience, par exemple les maux de tête, la perte de mémoire, le dysfonctionnement moteur et d'autres signes et symptômes connexes.
Comme les joueurs de hockey portent un casque pour se protéger contre des blessures catastrophiques, par exemple une fracture du crâne ou un hématome sous-dural, on s'attend à ce que ce casque prévienne aussi les commotions cérébrales. Mais au hockey, contrairement au football, il y a bien des gestes qui peuvent causer une commotion cérébrale, comme je l'ai déjà dit. Réduire les risques de blessure dans ces circonstances est donc difficile.
Les membres du Groupe CSA travaillent sans relâche afin d'établir s'il est possible de limiter les risques de commotion cérébrale grâce à d'éventuelles modifications aux casques et aux normes applicables. Une tâche peu banale, puisque les conditions à la source des commotions cérébrales, c'est-à-dire le traumatisme par rotation et ses effets néfastes sur le cerveau, sont difficiles à reproduire en laboratoire et à traduire en mesure de sécurité. Les travaux se poursuivent pour trouver des conditions d'essai convenant à de telles situations.
Par exemple, le Groupe CSA, en collaboration avec l'Université d'Ottawa, a mené un projet de recherche sur les protocoles d'essai afin de limiter la rotation de la tête au hockey. Après un an de travaux et malgré tout ce qui a été découvert sur les diverses circonstances qui causent une commotion cérébrale, on a convenu que d'autres recherches sont nécessaires pour mieux comprendre comment limiter les risques et offrir la protection adéquate.
Les occasions d'explorer l'amélioration de la protection offerte par un tel équipement sont bien là, surtout quand on s'attarde aux forces de rotation et à leur rôle dans les commotions cérébrales. Nous recommandons que ces travaux se poursuivent et prennent de l'ampleur.
Les gardiens de but forment un autre groupe chez qui les commotions cérébrales sont en hausse, et nous recommandons de se pencher aussi sur les besoins de protection uniques de ce groupe.
Organisme réputé et chevronné dans l'élaboration de normes, le Groupe CSA publie depuis fort longtemps des normes importantes sur l'équipement de protection dans divers sports. Ces normes ont contribué à réduire les blessures catastrophiques à la tête et aux yeux, mais la complexité des commotions cérébrales commande une recherche plus poussée afin d'établir le rôle que peut jouer un tel équipement.
Nous sommes heureux de pouvoir collaborer avec le Sous-comité — surtout si des normes s'avèrent nécessaires — afin de trouver une solution qui tire profit de tout le travail effectué à ce jour dans le cadre du mandat du Sous-comité.
Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs les députés, de nous avoir invités aujourd'hui. C'est avec plaisir que nous tenterons de répondre à vos questions, si vous en avez.
Je m'appelle Jocelyn East.
[Traduction]
Après ma déclaration préliminaire, je serai heureux de répondre à vos questions dans les deux langues officielles.
[Français]
Monsieur le président et membres du Sous-comité sur les commotions cérébrales liées aux sports au Canada, bonjour.
Je suis Jocelyn East et j'occupe les fonctions de gestionnaire de la nouvelle unité internationale de sécurité et d'intégrité dans le sport au sein de Sport Canada. Mes fonctions incluent la coprésidence du Groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur les commotions cérébrales dans le sport depuis sa création, en 2015.
Au nom du Groupe de travail, mon collègue M. Guenther et moi tenons à vous remercier de cette invitation à venir vous faire part, en toute humilité, des réalisations liées au travail assidu et dévoué des membres, afin de vous éclairer dans vos travaux.
C'est un réel privilège d'être ici et de coprésider ce groupe de travail depuis 2015. Je me sens personnellement choyé de pouvoir être en contact avec des experts de première ligne et de vrais leaders passionnés dans ce domaine, qui travaillent sans relâche pour rendre le sport plus sécuritaire.
J'aimerais saluer le travail et le dévouement de tous les membres actuels et passés, incluant M. Michel Fafard, qui était notre premier coprésident. Je tiens aussi à rendre hommage à toutes les victimes de commotion cérébrale et à leurs familles, de même qu'aux chercheurs qui ont su nous sensibiliser à agir dans ce domaine.
Depuis le début de nos travaux, sept membres de notre groupe de travail sont venus témoigner devant vous. Leur comparution démontre l'expertise et la diversité de notre groupe et l'inclusion de différents secteurs, tels que l'éducation, la santé et les gouvernements, notamment Sport Canada, l'Agence de la santé publique du Canada, six provinces et un territoire. Il s'agit là d'une situation unique pour ce genre de groupe de travail.
Il est important de préciser que les commotions cérébrales sont un problème complexe et un enjeu de santé publique — je crois que vous l'avez entendu à plusieurs reprises. Les commotions cérébrales ne sont pas uniques au sport, mais le sport est sur la sellette en raison de l'exposition répétée au risque. C'est sur cette prémisse que le Groupe de travail a amorcé ses travaux, dès 2015.
En 2014, le Comité fédéral-provincial-territorial du sport, duquel nous relevons, s'est demandé si les gouvernements avaient un rôle à jouer dans ce domaine, vu les nombreuses initiatives déjà existantes.
Avec l'aide de Sport Canada, en 2015, nous avons convié les responsables de la communauté sportive nationale, de la santé et des gouvernements à un atelier ici, à Ottawa, afin de répondre à cette question. La réponse fut très rapide: oui, les gouvernements ont un rôle à jouer, et c'est celui de l'harmonisation des initiatives, des protocoles et des messages clés.
Les organismes de sport nous ont alors clairement dit deux choses. D'abord, ils ont demandé qu'on leur dise quoi faire et ont dit qu'ils le feront. Ensuite, ils ont dit avoir besoin de l'appui de tous les paliers de gouvernement, afin que leurs messages ainsi que l'information sur leurs activités et leurs politiques se rendent jusqu'aux clubs et aux familles.
En tant que groupe de travail, notre mandat est de fournir des recommandations aux ministres responsables du sport, de l'activité physique et des loisirs, ce que nous avons fait à trois reprises: en 2016, en 2017 et récemment en 2019, à Red Deer. Notre objectif est clair: soutenir l'harmonisation des outils afin de nous assurer que tous les Canadiens et Canadiennes les possèdent et savent comment les utiliser, car les commotions cérébrales sont une responsabilité collective. En tout, nous avons fourni 16 recommandations aux ministres depuis 2016. Elles ont toutes été acceptées par les provinces et territoires.
Certes, la réalisation la plus importante demeure l'acceptation d'une approche pancanadienne harmonisée, qui comprend les composantes de la sensibilisation, de la prévention, de la détection, de la gestion et de la surveillance. Cette approche harmonisée constitue notre stratégie et demeure au cœur de nos actions.
Nous avons également conçu un cadre pour l'action, afin que l'ensemble des provinces et des territoires, quelle que soit leur approche — une loi, un cadre d'action, une stratégie — contienne les composantes essentielles et minimales pour aller de l'avant et avoir une action concertée.
En 2019, à Red Deer, après une recommandation du Groupe de travail, les provinces et territoires ont tous accepté de consacrer une journée annuelle à la sensibilisation aux commotions cérébrales et d'élaborer un plan d'action pour faciliter la diffusion des outils.
Par notre expertise, nous avons soutenu d'autres projets d'importance, notamment la conférence du gouverneur général sur les commotions cérébrales dans le sport de 2016, les lignes directrices canadiennes de Parachute Canada, dont vous avez entendu parler fréquemment, et la campagne nationale « Nous sommes entêtés » — nous pourrons y revenir plus tard.
C'était donc un aperçu des travaux du Groupe de travail jusqu'ici. Vous trouverez plus de détails dans un document de soutien qui vous sera remis.
En terminant, laissez-moi vous préciser qu'à la demande des ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables du sport, notre groupe de travail mettra l'accent sur deux éléments essentiels d'ici 2021. Premièrement, nous travaillerons au suivi de la mise en œuvre des recommandations acceptées depuis 2016, afin de continuer à soutenir les gouvernements dans leurs avancées, notamment les lignes directrices canadiennes, le cadre pour l'action et les journées de sensibilisation sur les commotions cérébrales. Deuxièmement, nous travaillerons à la formulation de recommandations et à la mise en place de mesures de prévention par et pour les milieux sportifs afin de contrer ce fléau.
C'est avec grand plaisir que je cède la parole à mon coprésident, M. Guenther, qui vous parlera de la réalité des provinces et des territoires relativement à la mise en œuvre de ces recommandations. Par la suite, nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
Merci à vous, monsieur le président et membres du Sous-comité.
[Traduction]
Merci de nous recevoir aujourd'hui.
Jocelyn fait de l'excellent travail depuis 2015. J'ai eu le privilège de joindre le groupe de travail national dernièrement, puisque c'est une de mes responsabilités au Manitoba.
Ma déclaration porte davantage sur le point de vue provincial et territorial, afin que vous puissiez mieux comprendre la façon dont une partie de ce travail soutient nos efforts.
Les recommandations de Red Deer, soit les six recommandations issues de cette rencontre et approuvées par les ministres, constituent une occasion en or pour les provinces et territoires de poursuivre le bon travail effectué à ce jour dans la prévention des commotions cérébrales, la sensibilisation à cette problématique et sa gestion. Et les lignes directrices canadiennes sur les commotions cérébrales dans le sport en sont assurément un bon exemple. Il s'agit d'un outil essentiel que nous utilisons, comme d'autres provinces et territoires, et qui nous permet d'assurer une uniformité pancanadienne dans notre travail. Depuis peu, les organismes nationaux de sport préconisent aussi une meilleure sensibilisation des entraîneurs, une meilleure formation des athlètes et des méthodes de prévention plus efficaces. Ils s'intéressent davantage aux règles du jeu et à la façon dont elles doivent être modifiées pour que le sport soit moins dangereux.
Il est primordial que le travail de prévention se poursuive, et le milieu du sport doit jouer un rôle de premier plan à cet effet. Il est très important de bonifier les efforts actuels de formation pour les entraîneurs, de modification des règles, d'adaptation de l'équipement et de gestion des installations qui rendent la pratique du sport plus sûre. Les organismes nationaux de sport ou ONS jouent un rôle majeur à cet égard.
Du point de vue de la sensibilisation, du leadership et des efforts déployés dans les provinces et territoires, beaucoup d'entre eux s'intéressent actuellement aux protocoles nationaux, et nous constatons qu'un plus grand nombre de provinces et de territoires les adoptent. Ce sont d'excellentes nouvelles, car on s'assure ainsi de tous être au même diapason.
De pair avec les organismes nationaux de sport, Parachute Canada a fait d'excellents progrès dans ce domaine au cours de la dernière année. Jocelyn a mentionné la campagne nationale « Nous sommes entêtés ». Tous les organismes nationaux, provinciaux et territoriaux de sport y ont accès. Son message est axé sur les quatre R, soit reconnaître, retirer, référer et retourner. C'est un message très important que nous devons transmettre à tout le monde au sein de la communauté sportive. On entend souvent: « En cas de doute, laissez-le assis sur le banc ». Mais après, qu'est-ce qu'on fait? C'est très important de le savoir.
Le concept de groupes de travail provinciaux-territoriaux sur les commotions cérébrales liées aux sports commence à prendre forme. Au Manitoba, nous avons établi un groupe de travail composé de spécialistes en médecine sportive, de médecins, de représentants du milieu de l'éducation et de gestionnaires chevronnés du milieu sportif. Cela nous a permis de réaliser des progrès marqués auprès des instances provinciales quant à l'adoption de protocoles en cas de commotion cérébrale.
Le Groupe de travail FPT nous a aussi donné l'occasion d'échanger sur les pratiques exemplaires et d'apprendre des réussites des autres provinces. C'est une fabuleuse réalisation dont nous pouvons être fiers.
Il est important de souligner que le travail effectué à l'échelle nationale aide les provinces et territoires à adopter graduellement une approche harmonisée qui assure le recours aux mêmes outils.
L'un des obstacles de taille à cette harmonisation réside dans l'obtention de la collaboration des milieux du sport, de l'éducation et de la santé dans chaque province et territoire. Je crois que tout le monde comprend que ces secteurs sont de compétence provinciale et territoriale. Il est donc crucial d'opter pour des communications ouvertes et un esprit de collaboration.
De plus, les parents et les athlètes qui désirent obtenir des soins ont besoin d'aide pour s'orienter dans le système de santé. C'est un aspect sur lequel nous devons travailler.
Ce ne sont pas les outils pertinents sur la sensibilisation et la formation qui manquent. Il suffit de penser à une équipe nationale ou à une équipe universitaire ou provinciale qui a accès à un ensemble complet de soins, prodigués par une équipe de soutien intégrée et des médecins traitants. Dans ce cas, beaucoup d'outils sont certes valables, mais ce modèle n'est pas applicable en contexte communautaire.
On ne peut pas comparer la situation d'une équipe ou d'un entraîneur en milieu communautaire à quelqu'un qui a accès à un médecin, à un physiothérapeute, à un thérapeute du sport, etc. Il ne faut pas l'oublier. Comme on l'a déjà dit, il est vraiment difficile de transmettre l'information à l'échelle communautaire, car nous dépendons essentiellement des bénévoles qui assurent l'encadrement sportif à ce niveau.
Je tiens toutefois à terminer sur une note positive. Tout le chemin parcouru en si peu de temps a de quoi nous rendre très fiers, surtout quand on pense à certaines des recommandations qui ont été faites. C'est une occasion en or d'oeuvrer à la prévention avec tous les secteurs, y compris l'éducation et la santé. Beaucoup de personnes ont déclaré: « Discuter de ce qu'il faut faire quand cela se produit, c'est une chose, mais que doit-on faire pour empêcher que cela se reproduise? »
Il y a de bons exemples dans nombre d'organismes nationaux du sport, qu'on pense au rugby, au basketball, au volleyball et au hockey, pour n'en nommer que quelques-uns. Ils sont déjà très efficaces dans leurs efforts pour veiller à ce qu'on s'intéresse à la prévention.
Le but ultime est d'être actif toute sa vie; c'est ce que l'on souhaite à tous les Canadiens. Nous devons faire preuve de finesse et d'un certain sens pratique, car le sport à l'échelle communautaire est un milieu aussi vaste que complexe qui, je le rappelle, dépend d'un grand nombre de bénévoles. Je ne parle que pour moi, mais il ne faut jamais oublier d'établir de quelle façon nous allons mettre nos idées en oeuvre, car, malgré ce que l'on juge possible de notre bureau, ce doit être réaliste et économique. Chez nous, nous avons beaucoup de conversations vraiment intéressantes, mais nous devons toujours penser à la façon dont nous allons concrétiser nos idées.
Merci beaucoup. Je suis à votre disposition pour la période des questions.
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Vous avez posé quelques bonnes questions dans le passé.
La question de la surveillance est absolument essentielle au Canada, parce qu'elle ne se fait pas en permanence. Il existe un système de surveillance dirigé par les principaux hôpitaux de Toronto. Je pense qu'il s'agit du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes. Toutefois, il ne recueille l'information que sur une petite partie des traumatismes qui surviennent dans le sport, parce que la plupart du temps, les personnes blessées n'ont pas besoin de se rendre à l'unité de traumatologie.
Le suivi de ce type de données est réalisé au petit bonheur et n'est mis en place que lorsque quelqu'un décide de recenser les blessures sur une période de trois ans. C'est ce qu'ils font. Ils font du bon travail et produisent un rapport, mais ce dernier est publié deux ans après la dernière blessure. On a donc déjà deux ans de retard. On peut malgré tout observer des tendances. On ne réalise ensuite plus de surveillance pendant 15 ou 20 ans, ou jusqu'à ce qu'un étudiant de doctorat ou de maîtrise s'intéresse aux commotions cérébrales dans le water-polo ou un autre sport.
C'est un vrai problème. Je sais que l'Association canadienne de hockey essaie de recueillir des données par l'entremise de son programme d'assurance, mais là aussi, il faut qu'il s'agisse de blessures couvertes par l'assurance. Si ce n'est pas le cas, les blessures ne sont pas nécessairement signalées.
Le groupe CSA dispose d'un programme d'audit grâce auquel, lorsqu'un casque est défectueux et qu'une personne est blessée en raison d'une fissure dans un casque ou autre, ce fait est signalé au groupe CSA, puis au fabricant, mais cela ne se produit pas très souvent.
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Je vous remercie de la question. Elle est excellente.
Oui, notre recommandation principale au Sous-comité est de vraiment de vous assurer que votre rapport s'inscrira dans la continuité de ce qui a été fait. Vous avez entendu différents témoins, tout au long de l'hiver.
C'est vraiment fondamental de reconnaître tout le travail qui a été fait, avec ses forces et ses faiblesses, parce que nous savons qu'il n'est pas complet. Il doit être une valeur ajoutée et s'inscrire dans une continuité de ces recommandations, par exemple. Ce serait peut-être la recommandation dite « parapluie », si je peux la nommer ainsi. C'est certain que, pour les cinq composantes de l'approche harmonisée, il y a encore du travail à faire. Il s'agit de soutenir les organismes de sport et de s'assurer que l'harmonisation a lieu. Donc, la diffusion des messages reste encore un très grand défi à relever. M. Guenther l'a mentionné à quelques reprises. En effet, sur le plan national, des choses sont faites, mais il faut continuer de les étendre à tout le système. Au chapitre du sport, ces messages clés doivent être diffusés.
Une autre recommandation est de stimuler le partenariat dans chaque province et territoire entre le sport, l'éducation et la santé. On l'a vu au Manitoba et au Nouveau-Brunswick; des provinces commencent à avoir ces groupes de travail. C'est fondamental, car chacun a sa réalité, mais chacun a sa responsabilité concernant les commotions cérébrales.
Il y aura davantage de recommandations dans notre document.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les députés, bonsoir.
Je m'appelle Andrew Campbell et je suis le sous-ministre adjoint principal de Patrimoine canadien pour le secteur du sport. Sport Canada relève de ma responsabilité et continue d'être un élément clé de Patrimoine canadien. Notre mission est de veiller à ce que les Canadiens et les Canadiennes participent à des sports et y excellent. Dans le cadre de cette mission, la santé et la sécurité de toutes les personnes qui participent à des sports, et pas seulement celles des athlètes de haut niveau, sont pour nous une importante priorité.
Au fil des ans, je me suis intéressé à la question des commotions cérébrales et j'ai été impressionné par l'engagement ferme, non seulement de Sport Canada, mais aussi de l'ensemble des secteurs du sport, de la santé et de l'éducation, ainsi que des provinces et des territoires, qui sont indispensables, comme il a été mentionné.
Il y a cinq ans, les commotions cérébrales n'étaient pas une priorité. Or je tiens à préciser que, même si nous avons fait beaucoup de progrès dans ce dossier de santé publique, il reste encore du travail à faire. Aujourd'hui, j'aimerais néanmoins souligner certaines des réalisations de Sport Canada afin de vous aider à cerner les lacunes qui subsistent et à formuler des recommandations en vue de faire progresser ce dossier.
[Traduction]
Tout d'abord, je suis fier de vous dire que Sport Canada surveille cette question depuis 2009, et nous observons une sensibilisation accrue au pays de l'étendue du problème des commotions cérébrales. En 2009, cela semblait uniquement une problématique au niveau du sport professionnel. Peu après, en 2011, Sport Canada a organisé un atelier pendant la Conférence sur le leadership sportif à Toronto avec le Dr Charles Tator et un autre sur nos médaillés olympiques des Jeux de Vancouver de 2010. II s'agissait de notre première initiative pour sensibiliser la communauté sportive à la question des commotions cérébrales et à la nécessité d'agir.
À ce moment, Sport Canada s'est engagé dans un travail de fond de collaboration avec les provinces et les territoires. Le Comité fédéral-provincial-territorial du sport et le Comité du sport, de l'activité physique et des loisirs nous permettent de travailler en étroite collaboration avec tous les gouvernements provinciaux et territoriaux et les experts pour régler les problèmes dans le secteur du sport, comme vous l'avez vu plus tôt.
Sport Canada copréside le Comité fédéral-provincial-territorial du sport et le Comité du sport, de l'activité physique et des loisirs. Grâce à ce mécanisme, nous gérons les Jeux du Canada et les nouvelles questions liées à la gouvernance du sport, notamment le harcèlement, la violence et, dans le cas qui nous concerne, les commotions cérébrales. Nous sommes très fiers du solide partenariat multisectoriel que nous avons établi pour la gestion des commotions cérébrales, car c'est dans le cadre de ces forums que sont prises les décisions fondamentales relatives à la politique nationale et à sa mise en oeuvre.
Pour appuyer ce travail de coordination entre le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires, Sport Canada a organisé la première consultation multisectorielle en janvier 2015. L'année 2015 a également été marquée par la publication des lettres de mandat respectives des ministres du Sport et de la Santé, qui soulignaient l'importance de concentrer les efforts sur l'élaboration d'une stratégie pancanadienne concernant les commotions cérébrales.
II va sans dire que notre collaboration avec le milieu de la santé, représenté par l'Agence de la santé publique du Canada, joue un rôle crucial pour faire avancer les choses dans le milieu des sports et la société. Mes collègues de l'Agence de la santé publique du Canada attireront votre attention sur le travail important qu'ils ont soutenu.
Je tiens également à souligner que nous travaillons avec le secteur de l'éducation par l'entremise du Consortium conjoint pancanadien pour les écoles en santé et que nous établissons une collaboration plus étroite pour soutenir le système sportif scolaire et diffuser les messages requis.
De plus, lors de la Conférence du Conseil des ministres de l'Éducation à l'été 2017, Sport Canada a fait une présentation sur notre travail en matière de commotions cérébrales dans le sport.
Un autre événement majeur qui a représenté une sensibilisation accrue au grand public est certes la Conférence du gouverneur général sur les commotions cérébrales dans le sport, qui a eu lieu à Rideau Hall en 2016. Cet événement a été un succès; il a permis de sensibiliser les collectivités de tout le pays et de souligner l'importance de la collaboration pour harmoniser notre travail dans ce domaine.
Le travail de Sport Canada inclut aussi une relation étroite avec 56 organismes nationaux de sport et plusieurs organismes de services multisports, dont certains ont déjà comparu devant ce comité.
Depuis 2016, Sport Canada travaille en étroite collaboration avec Parachute Canada. II facilite le travail qu'accomplit cet organisme avec les organismes nationaux de sport pour élaborer ou améliorer les protocoles de retour au sport afin qu'ils soient conformes aux Lignes directrices canadiennes sur les commotions cérébrales mentionnées dans les réunions précédentes.
Afin d'assurer la diffusion de ces travaux d'envergure, nous avons organisé en 2017 une autre conférence pour souligner le travail de gestion et de détection des commotions cérébrales. Cela s'est fait avec l'appui du Centre de documentation pour le sport, ou le SIRC. Au cours de cet événement, nous avons également lancé la campagne nationale Nous sommes entêtés. Cette campagne, qui est alignée sur les lignes directrices canadiennes et le travail du gouvernement fédéral, des provinces et des territoires, a été conçue à la suite de consultations avec des intervenants du secteur du sport, qu'ils soient actifs au niveau national ou dans des petites collectivités. Ces intervenants ont manifesté le désir de garder claire et simple la communication sur les étapes clés à suivre pour la prise en charge d'une commotion cérébrale, à partir du moment où un athlète ou un joueur reçoit un coup à la tête jusqu'au retour à l'activité sportive. La campagne Nous sommes entêtés est axée sur quatre grands principes généraux à appliquer dès le moment où nous soupçonnons une commotion cérébrale: reconnaître, retirer, référer et retourner.
Je viens de présenter une liste d'activités qui démontrent l'ampleur de la contribution de Sport Canada à la prise en charge globale des commotions cérébrales dans le sport, notamment dans les domaines de la sensibilisation et de la détection. À la suite des discussions sur l'approche harmonisée pancanadienne dont vous avez déjà entendu parler au Comité et dans le précédent exposé, nous avons constaté qu'il y a encore du travail à faire dans les domaines de la surveillance et de la prévention des commotions cérébrales.
Sur le plan de la surveillance, la communauté sportive a indiqué qu'il lui sera difficile d'effectuer une collecte de données exhaustive puisque ce type de données personnelles relève du domaine de la santé. Le secteur du sport a également fait état d'un manque de capacité pour soutenir la collecte de données en raison d'une capacité limitée à prendre en charge ce travail. Comme nous l'avons entendu plus tôt, je crois que cela se fait principalement sur une base volontaire dans le secteur.
Cela ne veut pas dire que le secteur du sport ne devrait pas participer au volet surveillance, mais, à ce stade, les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables du sport, de l'activité physique et des loisirs ont indiqué que Sport Canada devrait discuter avec l'Agence de la santé publique du Canada de la façon d'améliorer les systèmes existants que mes collègues de l'Agence de la santé publique vous présenteront dans un instant.
Nous examinerons également avec la communauté sportive comment elle peut contribuer à améliorer la surveillance dans le cadre de sa réalité et compte tenu de ses contraintes. Cela fera partie de notre travail à Sport Canada pour la suite des choses.
Aux tables FPT et au sein de Sport Canada, un consensus a émergé sur l'orientation que devra prendre le secteur du sport pour les prochaines étapes. Cet accent sera désormais mis sur la prévention des commotions cérébrales. Nous croyons que c'est la prochaine grande étape logique et que la prévention incombe au secteur du sport et que ce dernier peut faire preuve d'énormément de leadership à cet égard dans la société.
[Français]
Comme vous l'ont dit mes collègues du Groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur les commotions cérébrales, il faut porter attention à la prévention par le truchement des vecteurs des règles du jeu, des méthodes d'entrainement et des comportements.
Dans le cadre des prochaines mesures que nous prendrons, tous les organismes de sport financés par le gouvernement fédéral seront tenus d'avoir une politique sur les commotions cérébrales dans le sport qui couvrira toutes les composantes de l'approche harmonisée. Cette politique contiendra évidemment les protocoles de retour au sport élaborés de concert avec l'organisme Parachute.
[Traduction]
Comme vous pouvez le constater, collectivement et avec une collaboration soutenue entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, nous avons beaucoup fait pour remédier aux commotions cérébrales. Cependant, il nous reste encore du travail à faire, surtout dans le domaine de la prévention, mais également pour la diffusion des connaissances, du niveau national jusqu'au niveau des clubs.
Je vous remercie encore une fois de votre invitation. C'est un privilège de vous faire part de ces faits et de répondre à vos questions.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci de nous donner l'occasion de nous adresser au Comité au sujet du rôle de l'Agence de la santé publique du Canada en ce qui concerne les commotions cérébrales liées au sport. Comme vous l'avez mentionné, j'ai le plaisir d'être accompagnée par mon collègue Andrew MacKenzie, qui est directeur de la division des comportements, des environnements et de la longévité du Centre de surveillance et de recherche appliquée à l'Agence de la santé publique du Canada.
Comme nous l'avons entendu, la pratique de sports fait partie d'un mode de vie sain et actif. L'activité physique régulière au cours de l'enfance favorise la santé physique et mentale et elle réduit le risque d'être atteint plus tard dans la vie de maladies chroniques telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer. Toutefois, il y a des risques.
Les commotions cérébrales dans le sport sont un problème de santé publique reconnu en raison de leur fréquence de survenue et de leurs conséquences possibles à court et à long terme, y compris des résultats tragiques.
[Français]
Notre rôle consiste en quatre choses: aider les Canadiens à être plus actifs physiquement dans un environnement sécuritaire et responsable; exercer une surveillance des maladies chroniques et des blessures, y compris les traumatismes cérébraux et les commotions cérébrales; investir dans l'élaboration de directives, de protocoles et d'outils; enfin, sensibiliser davantage les Canadiens aux commotions cérébrales.
[Traduction]
En 2015, la ministre de la Santé et la ministre des Sports et des Personnes handicapées ont été chargées d'appuyer une stratégie nationale afin d'accroître la sensibilisation des parents, des entraîneurs et des athlètes sur le traitement des commotions cérébrales.
Le budget de 2016 a alloué 1,4 million de dollars à l'Agence de la santé publique du Canada pour harmoniser les lignes directrices sur les commotions cérébrales en collaboration avec les provinces et les territoires et, tout particulièrement, aider les étudiants et les athlètes à retourner aux études et à la pratique de leur sport.
[Français]
En juin 2016, les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables du sport, de l'activité physique et des loisirs ont reconnu que les commotions cérébrales constituent un important problème de santé publique qui exige une collaboration entre les secteurs du sport, de la santé et de l'éducation.
[Traduction]
Les ministres ont demandé aux fonctionnaires d'élaborer un plan pour harmoniser les efforts des gouvernements et des intervenants, ce qui a mené à la création du Groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur les commotions cérébrales dont des représentants ont témoigné devant le Comité plus tôt. L'Agence de la Santé publique du Canada est membre de ce groupe de travail.
En juillet 2017, les ministres ont approuvé un cadre d'action concernant cinq domaines stratégiques: la sensibilisation, la prévention, la détection, la prise en charge et la surveillance.
Voici un peu plus d'information sur ce que fait l'Agence de la santé publique du Canada à ce chapitre. Du point de vue de la surveillance, pour nous aider à comprendre l'ampleur et la portée du problème, l'Agence de la santé publique du Canada recueille des données sur les traumatismes cérébraux, y compris les commotions cérébrales, et elle surveille les changements au fil du temps. Ces données sont notamment recueillies d'un système de surveillance des services d'urgences de 11 hôpitaux pédiatriques et de 8 hôpitaux généraux de partout au Canada. Nous savons qu'un nombre disproportionné de ces blessures surviennent chez les enfants et les jeunes particulièrement lorsqu'ils participent à une activité sportive ou récréative.
Nos récentes données de surveillance indiquent que 46 000 enfants et jeunes âgés de 5 à 19 ans ont reçu en 2016-2017 un diagnostic de commotion cérébrale dans les services d'urgences d'hôpitaux. Typiquement, les taux de commotions cérébrales pour la plupart des sports et des groupes d'âge sont plus élevés chez les garçons que les filles. Parmi tous les sports, le hockey sur glace, le rugby et la ringuette sont associés à la plus forte proportion de lésions cérébrales traumatiques, y compris de commotions cérébrales.
Je vais maintenant parler brièvement des outils pour les Canadiens.
En 2016, nous avons reconnu le besoin de fournir des renseignements, des ressources et des outils uniformes et de meilleure qualité aux athlètes, aux parents, aux entraîneurs, aux enseignants et aux professionnels de la santé qui prodiguent des soins.
Pour contribuer à combler cette lacune, l'Agence de la santé publique du Canada a financé l'organisme Parachute afin de réunir des experts chargés de formuler des conseils et d'élaborer des outils visant à prévenir, à reconnaître et à prendre en charge les commotions cérébrales. Cela comprenait l'élaboration des Lignes directrices canadiennes sur les commotions cérébrales dans le sport, publiées en juillet 2017, décrivant les paramètres pour prévenir, reconnaître et prendre en charge les commotions cérébrales et favoriser le retour à l'activité.
[Français]
Des protocoles de retour à l'école et de retour au sport ont été publiés au printemps 2018 pour favoriser le retour en toute sécurité des élèves et des athlètes dans leur milieu d'apprentissage et leur milieu sportif.
[Traduction]
Cela comprenait aussi de la formation en ligne pour les professionnels de la santé visant à les sensibiliser davantage aux commotions cérébrales et à les aider à reconnaître et à prendre en charge les commotions cérébrales. Les liens vers ces ressources se trouvent sur notre site Web ainsi que celui de l'organisme Parachute.
Les lignes directrices et les protocoles connexes ont servi de base à l'élaboration de ressources et d'outils de sensibilisation subséquents. À la suite de l'élaboration des lignes directrices, l'Agence de la santé publique du Canada a mené une recherche sur l'opinion publique afin de mieux comprendre ce que les Canadiens et les Canadiennes savent des commotions cérébrales liées au sport. Nous avons constaté d'importantes lacunes chez les parents, les entraîneurs, les enseignants et les professionnels de la santé en matière de sensibilisation et de connaissances concernant les commotions cérébrales.
Par exemple, la moitié des répondants ont affirmé qu'ils avaient peu ou pas de connaissances sur les commotions cérébrales. Un quart des répondants ne savaient pas comment était traitée une commotion cérébrale, et seulement 15 % d'entre eux ont été en mesure d'indiquer le meilleur traitement.
[Français]
Seulement quatre répondants sur dix connaissaient les ressources disponibles sur les commotions cérébrales, comme les Lignes directrices canadiennes sur les commotions cérébrales dans le sport et les protocoles de retour à l'école et de retour au sport.
[Traduction]
Le budget de 2016 prévoyait également des fonds pour appuyer l'élaboration d'autres ressources et outils pratiques à l'intention des parents, des entraîneurs, des athlètes, des enseignants et des professionnels de la santé.
Par exemple, nous avons le guide « SCHOOLFirst », qui est un outil sur les commotions cérébrales à l'intention des enseignants et des administrateurs scolaires pour expliquer la façon dont le retour en classe des étudiants et des athlètes doit se faire; nous avons aussi le Progressive Activation and Concussion Education, qui est une application pour les téléphones Apple et Android. Cela fournit des instructions étape par étape pour les enfants, les jeunes, les parents et les entraîneurs sur la façon de reconnaître et de prendre en charge une possible commotion cérébrale, ainsi que la manière de retourner à l'école et au sport en toute sécurité.
[Français]
L'Agence de la santé publique du Canada a travaillé en étroite collaboration avec Sport Canada pour créer une page sur les commotions cérébrales sur le site Web canada.ca, qui comprend des renseignements de base faciles à lire, une infographie, des informations de base et des liens vers d'autres outils en ligne, comme ceux que j'ai mentionnés tantôt, regroupés en un seul endroit.
[Traduction]
En ce qui concerne les résultats à ce jour et les perspectives d'avenir, je suis heureuse de dire qu'au cours des dernières années, nos partenariats dans les secteurs du sport, de la santé et de l'éducation partout au Canada nous ont amenés à créer une série d'outils harmonisés sur les commotions cérébrales pour les parents, les entraîneurs, les athlètes, les enseignants et les professionnels de la santé. En nous appuyant sur les activités de surveillance en cours, nous continuerons de collaborer avec ces secteurs pour mieux faire connaître ces outils et surveiller leur utilisation.
Au cours des prochains mois, l'Agence de la santé publique du Canada travaillera avec Sport Canada, ainsi que d'autres partenaires, pour communiquer les résultats d'un deuxième cycle de recherche sur l'opinion publique, qui visait notamment à comprendre le point de vue des jeunes au chapitre de la sensibilisation, des connaissances et de l'accès aux ressources; améliorer la prévention et la prise en charge des commotions cérébrales dans les écoles primaires et secondaires; renforcer la prévention, l'identification et la prise en charge des commotions cérébrales dans le milieu des sports, en collaboration avec Sport Canada et d'autres intervenants; accroître davantage l'utilisation des ressources et des outils destinés aux parents, aux entraîneurs, aux athlètes, aux enseignants et aux professionnels de la santé dans les collectivités partout au pays.
[Français]
Je crois que, grâce à la collaboration et à des approches harmonisées en ce qui concerne les commotions cérébrales, nous serons en mesure d'offrir un meilleur soutien aux enfants et aux jeunes là où ils vivent, apprennent et s'amusent.
[Traduction]
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
[Français]
Merci beaucoup.
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Merci à vous tous d'être ici.
Je vais poursuivre un peu sur la même lancée que Darren parce qu'il a abordé des questions que je voulais poser.
Pour ce qui est des domaines de compétence provinciale et des organismes scolaires qui côtoient les organismes nationaux de sport, vous avez parlé de l'éducation. C'est un thème qui est revenu à maintes reprises dans le témoignage de M. Stringer. Nous avons sans cesse entendu parler de l'éducation et de son importance.
Dans la lettre de mandat, il est question d'une stratégie pour « sensibiliser les parents, les entraîneurs et les athlètes » aux commotions cérébrales. Le hic, c'est que je ne vois pas de mention d'éducation pour les parents et les entraîneurs.
Nous en entendons beaucoup parler. Dans ma carrière professionnelle, j'ai participé à un grand nombre de réunions. J'ai assisté à d'excellentes réunions et j'ai beaucoup appris, mais à l'issue de chacune d'elles, je me disais toujours ce que je pouvais appliquer dans le contexte de mon travail. En l'occurrence, quelles leçons pouvons-nous transmettre aux parents et aux enfants qui doivent apprendre ces choses à un jeune âge?
Je n'en ai pas entendu parler jusqu'ici. Je me demande donc si vous pouvez nous donner quelques exemples de mesures que vous prenez. Si j'ai bien compris, vous parlez aux administrateurs, mais pas aux entraîneurs et aux parents.
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Je suis désolé de ne pas en avoir parlé dans un contexte plus large. Bien évidemment, Gerry et nos collègues à l'Agence de la santé publique du Canada ont également pris des mesures, mais l'un des principaux groupes avec lesquels nous collaborons pour transmettre ces renseignements aux athlètes et aux praticiens — qui les diffusent ensuite à plus grande échelle —, c'est le Centre de documentation pour le sport dans le cadre de la campagne « Nous sommes entêtés ».
Ce faisant, nous contribuons en fait à la création d'outils. Je ne veux pas dire que le gouvernement fédéral s'ingère en quelque sorte dans la compétence provinciale, mais si nous tenons à faire participer les gens, nous devons recourir à des groupes comme le comité fédéral-provincial-territorial, qui vient de témoigner, et demander à tout le monde d'utiliser la même approche harmonisée.
L'essentiel, c'est d'avoir une approche harmonisée et de la relayer à des organismes, tels que les groupes d'information et de recherche sur le sport et les organismes nationaux de sport. Qu'il s'agisse de représentants de Hockey Canada, de Rugby Canada ou de plusieurs autres personnes qui ont témoigné devant vous, cette approche harmonisée s'est avérée d'une grande utilité, parce que ces gens peuvent en faire la promotion auprès des joueurs, des entraîneurs et des parents. C'est ce qu'on peut voir de plus en plus au sein de ces organismes nationaux de sport.
En fait, nous observons un nombre accru de demandes de renseignements, ce qui est une bonne nouvelle, parce que cela signifie que l'information est désormais diffusée. C'est pourquoi nous avons mis au point, en collaboration avec l'Agence de la santé publique du Canada, des applications et des produits Web que les gens peuvent utiliser dans le cadre de leur organisme de sport.
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Merci de votre réponse, Andrew.
J'aimerais simplement ajouter, à propos de la notion de regrouper tous les renseignements en un seul endroit, que ce n'était pas le cas il y a quelques années. La page consacrée aux commotions cérébrales sur le site Canada.ca contient des renseignements qui expliquent en quoi consiste une commotion cérébrale, qui présentent les nouvelles ressources disponibles et qui rassemblent des données en matière de surveillance en un seul endroit, ainsi que toutes les ressources élaborées par Parachute, notamment les protocoles de retour à l'activité sportive et de retour aux études.
Par ailleurs, nous savons que les intermédiaires jouent un rôle important. Les étudiants-athlètes et les parents s'adresseront à l'école, à l'entraîneur et à leur médecin pour obtenir des conseils, d'où l'importance d'assurer l'uniformité des avis et des renseignements. Il s'agit d'un problème que nous essayons de régler. La situation s'est nettement améliorée grâce aux nouveaux outils qui sont offerts. Je le répète, la collaboration avec ces organismes dotés de professionnels dans différents secteurs est un élément vraiment important.
Encore une fois, et c'est le dernier point, il faut des outils pratiques adaptés aux lieux où les gens vivent, travaillent, étudient et jouent. À titre d'exemple, dans le cas de l'application mobile, vous n'avez pas besoin d'être assis devant votre ordinateur. Vous pouvez vous en servir sur le terrain de jeu; ainsi, vous pouvez commencer d'emblée à examiner les renseignements, tout en surveillant les signes et les symptômes.
Monsieur Campbell, j'en viens à la question que je voulais soulever. Bien sûr, le fait d'être de Patrimoine canadien... Le hockey est considéré comme faisant partie de l'identité canadienne.
Certains témoins nous ont dit que ce qui se passe dans le hockey professionnel influence certains comportements dans le hockey pour enfants, dans le hockey junior. Selon les âges, certaines choses sont permises, et d'autres pas. Par exemple, il n'y a pas de mise en échec avant un certain âge. Cela dit, selon certains témoignages que nous avons entendus, plus les enfants grandissent, plus ils sont influencés par ce qu'ils voient dans le hockey professionnel.
L'une des questions épineuses, bien sûr, c'est la question des bagarres au hockey, particulièrement dans la LNH. C'est techniquement contraire aux règlements, mais c'est toléré. C'est toléré d'une façon qu'on ne voit pas dans d'autres sports. Dans la National Football League, des joueurs qui se battraient à coups de poing sur le terrain courraient le risque de voir leur carrière se terminer, car les sanctions sont très sévères.
A-t-on tenté de faire pression sur la LNH afin qu'elle prenne des mesures concrètes pour éliminer les bagarres?
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C'est l'avantage de faire de la recherche basée sur l'opinion publique.
Comme je vous l'ai dit, nous avons fait une étude, il y a un an et demi. Elle visait le public en général, les parents, les entraîneurs, les éducatrices et les éducateurs, ainsi que les professionnels de la santé. Il s'agissait de mesurer les connaissances, en général, au sujet des commotions cérébrales, de la manière d'agir lorsqu'une situation se présente et de l'accès aux outils. C'était un sondage initial.
Nous avons fait une autre étude l'hiver dernier. En ce moment, nous en faisons l'analyse alors, nous n'avons pas les résultats finaux. Cette fois, nous avons aussi interrogé les jeunes. Nous leur avons posé les mêmes questions pour savoir ce qu'ils en pensent. Il s'agissait des trois gammes de questions en vue de faire une comparaison. Je trouve que cela ajoute à notre connaissance à ce sujet.
Il est vrai que, dans chaque contexte, il y a des situations très différentes, mais il y a un début d'ouverture. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement de dire aux gens d'utiliser les outils dont ils disposent. Nous cherchons vraiment aussi à connaître les attitudes à ce sujet. Cela a été mentionné tantôt. C'est une chose que d'avoir de l'information, mais c'en est une autre de la mettre en application, soit dans le secteur de la santé, dans une école ou à la maison.
Il y a un autre aspect, mais nous n'y avons pas encore touché. Lors d'une situation à l'école ou dans le milieu du sport, il y a l'aspect de l'esprit d'équipe. La recherche nous a appris comment certains joueurs pouvaient réagir.
[Traduction]
Ils craignent de décevoir les membres de leur équipe, alors ils choisissent peut-être de taire qu'ils ne se sentent pas tout à fait dans leur assiette.
[Français]
Ce sont des éléments de ce genre, mais c'est vraiment un aperçu. Nous n'en sommes pas là encore, mais cela permet d'entrouvrir la porte.
Merci.