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J'aimerais vraiment vous en dire un peu plus. J'aimerais qu'Arthur Brown ait terminé ses recherches et qu'il soit rendu plus loin... Ce serait peut-être un des morceaux du casse-tête. Il a travaillé dur, et nous espérons obtenir des résultats positifs, ou même négatifs, d'ailleurs.
Lorsqu'on parle de recherche, on veut que les choses se produisent le plus rapidement possible et, de façon générale, je crois que nous pouvons mieux faire les choses. Lorsque je regarde le réseau de recherche, je me demande s'il y a assez de collaboration. C'est difficile de recueillir des fonds. J'ai demandé l'avis d'environ 30 chercheurs différents tandis que nous procédons à la restructuration de la Concussion Legacy Foundation de Rowan.
C'est une situation comptant trois volets dans le cadre de laquelle nous regardons les recherches et tentons de déterminer de quelle façon mieux faire les choses. De quelle façon pouvons-nous rendre la recherche plus efficiente et plus efficace? De quelle façon peut-on obtenir nos résultats et les communiquer au monde plus rapidement? Puis, une fois que nous avons nos résultats, comment pouvons-nous les examiner et les traduire en un contenu clair, bien vérifié et prêt à être communiqué au commun des mortels? La troisième composante, c'est la façon dont il faut gérer les choses dans le vrai monde, la façon de commercialiser tout ça et de présenter les constatations le plus rapidement possible de façon à ce qu'on passe directement de la recherche aux applications pratiques.
Nous avons beaucoup d'idées différentes à ce sujet, et je peux en mentionner une. Beaucoup de gens se posent des questions sur ce que vivent leurs enfants dans certaines situations, et je n'arrive tout simplement pas à comprendre la raison pour laquelle il ne peut pas y avoir un protocole unique à l'échelle du pays. Je ne comprends tout simplement pas.
Assurément, lorsqu'on parle de sports différents, il y aura deux ou trois choses différentes dont il faudra être à l'affût au moment de dire qu'une personne peut retourner au jeu, mais pour environ 90 % des gens, qu'on parle d'équitation ou du soccer, c'est la même chose. Nous parlons de commotions cérébrales liées au sport. Beaucoup de commotions cérébrales ne résultent pas de la pratique d'un sport; elles se produisent sur les terrains de jeu ou encore des enfants en subissent à l'école et des choses du genre. Selon moi, il ne faut pas l'oublier. Si nous faisions bien les choses, nous pourrions inclure beaucoup plus que simplement les sports.
Selon moi, tout faire en une seule fois serait économique. Nous avons d'excellents médecins. Si vous regardez ce qui se passe et qui représente le Canada, nous avons les noms. Nous avons d'excellentes installations de recherche: McGill, l'Université de la Colombie-Britannique, l'Université de Calgary, l'Université Western, l'Université de Toronto et j'en passe. Il y en a partout. Nous avons les ressources humaines. De quelle façon pouvons-nous travailler ensemble? C'est là où je vois de la frustration.
D'abord, je crois que la situation s'est améliorée. Maintenant, lorsque des parents vont regarder des parties de hockey, oui, ils encouragent leur enfant et veillent sur lui et sur ses coéquipiers, mais de plus en plus, vous voyez des gens veiller sur les autres équipes aussi, ce qui est incroyable. C'est ce que nous voulons. Ces choses commencent à arriver. La communication a été établie. Cela a changé. Nous avons maintenant l'occasion de vraiment définir la situation et de l'assainir, en travaillent de l'intérieur.
Commençons par la solution la plus facile que vous avez mentionnée — concernant les coups à la tête. Ken Dryden en parle tout le temps. Je suis désolé, mais si vous frappez quelqu'un sur la tête... Si on le disait de manière catégorique, tout coup à la tête est pénalisé. Cela permettrait d'assainir beaucoup les choses. Je crois que c'est une solution très facile à mettre en place. C'est simple. Vous allez voir aussi que si vous l'adoptez d'abord chez les jeunes et qu'on en parle à l'école, cela va faire son chemin à mesure qu'ils grandissent.
Le système scolaire, pour moi, est là où nous pouvons vraiment informer les gens. En Ontario, nous avons la Journée de la Loi Rowan. L'idée, c'était de prendre une heure et demie une fois par année et de vraiment examiner ce qu'est la commotion et ce que nous devons rechercher. Nous devons le rechercher à l'intérieur. Nous devons le rechercher chez nos amis et chez les gens contre qui nous compétitionnons. Assurons-nous d'être tous en sécurité. C'est notre grande préoccupation.
On doit commencer chez les jeunes et faire notre chemin jusque chez les plus vieux... pourquoi ne pourrions-nous pas commencer avec tous les élèves de première année dans l'ensemble du Canada? C'est un point de départ, la Journée de la Loi Rowan. Le message pour les élèves de première année serait un peu différent de celui destiné aux élèves de deuxième année, et un peu différent de celui qui s'adresse aux élèves de troisième année. À mesure que vous progressez, grandissez et prenez de la maturité, et que vous comprenez davantage... le message est lié au groupe d'âge. Je crois que le fait de commencer dans le réseau scolaire, juste pour cette journée-là, cette heure et demie, contribuerait énormément à changer les choses. C'est possible. L'information existe. Dieu sait que nous avons des médecins incroyables au Canada qui peuvent approuver cette proposition. Il s'agit d'amener tous les groupes à dire: « Nous voulons travailler sous un même toit ».
Beaucoup de gens essaient et beaucoup de gens tirent sur la corde. Je pense que nous pouvons aller plus loin si nous travaillons ensemble d'un seul bloc. Si vous leur donnez de l'argent du gouvernement fédéral ou provincial, vous leur dites en quelque sorte quoi en faire. « C'est ainsi que nous allons changer. C'est ce que nous aimerions voir. Nous ne sommes pas en train de vous l'imposer. Travaillons à simplement changer cela un peu et voyons comment cela se passe. »
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Tout d'abord, merci de vos bons mots.
Est-ce que ça tenait à l'équipement? Non. Je pense que dans les années 1990, il y a eu deux ou trois impacts vraiment importants. Je me souviens d'avoir été frappé par Darius Kasparaitis à Pittsburgh lors d'un match l'après-midi, d'avoir repris conscience et de m'être retrouvé dans le vestiaire des joueurs de Pittsburgh ou dans le vestiaire des visiteurs. Il y avait les logos des Penguins de Pittsburgh partout. Je pensais avoir été échangé à Pittsburgh. Je pense que le bon côté des choses, c'est qu'à ce moment-là, j'ai eu la chance de jouer avec Mario Lemieux. Mais blague à part, c'était un impact énorme.
Encore une fois, avec Scott Stevens, dans le septième match des demi-finales, il a dévié un peu, est venu vers moi et m'a frappé par-dessus pendant que je l'attrapais et lui donnais des coups. Ce sont des impacts vraiment importants.
Est-ce que je pense que le nombre augmente? Dans une certaine mesure, je pense que, à cause de la sensibilisation... Je me plais à croire que les gens sont honnêtes. Encore une fois, je ne parle pas du sport professionnel à ce sujet, parce que, dans certains cas, il y a un contrat à venir, et vous ne voulez pas être étiqueté comme le type qui a eu des problèmes de commotion cérébrale. Cela va avoir une incidence sur votre... Vous avez votre famille, vos enfants, etc. Je pense qu'il faut laisser le sport professionnel en dehors de ça. Toutefois, si nous pouvons être tout à fait honnêtes, jusqu'au hockey mineur... et la culture, il faut en tenir compte. Soyons honnêtes avec nous-mêmes ici. Parfois, la pire personne à qui le demander est la personne qui a subi une commotion.
Question de bons sens... je pense que nous devrions prendre plus de temps. Nous optons pour la prudence. Mais je pense qu'il y a eu un pic en raison de la prise de conscience. C'est bien que les gens en parlent et qu'ils s'occupent d'eux. Mais je pense que les chiffres sont assez stables depuis quelques années.
Le problème, ce sont les coups à la tête, mais personne ne s'y est encore attaqué, malheureusement. On pense souvent à un joueur de Boston: Zdeno Chara. Il est tellement plus grand que tous les autres qu'il est inévitable qu'il y ait des contacts de temps en temps, mais il fait absolument tout ce qu'il peut pour les éviter. Il fait très attention, étant donné qu'il joue dans la même équipe que Patrice Bergeron, qui a subi une commotion. Donc, éliminer les coups à la tête, c'est une solution très évidente.
Nous avons parlé des coups que l'on commençait à donner et des contacts physiques que l'on apprenait à maîtriser, après la puberté, quand il y a moins d'inégalités. Cela aussi, c'est une solution très facile.
Je me demande ce qui se passe dans la tête des parents qui font jouer leurs enfants au hockey 12 mois par année. Oui, les arénas sont des endroits géniaux, mais cela ne doit pas être le seul endroit au monde que vous fréquentez. Tout le monde a besoin de prendre une pause. Je crois que c'est vrai pour tout. Des études récentes montrent que les enfants qui prennent des pauses s'en tirent mieux, alors je crois que ce serait une très bonne solution.
Il faut prendre des mesures qui ciblent toutes ces choses. Nous connaissons les études sur le contact de Carolyn Emery. Si les contacts sont interdits, il y aura moins de blessures et moins de commotions cérébrales, c'est logique. Pourtant, les contacts sont toujours permis. Pourquoi? Que font nos groupes? Qu'est-ce que Hockey Canada fait par rapport à cela?
Même si c'est une décision difficile à prendre, ce serait une solution plutôt facile à mettre en oeuvre. Elle ne suppose pas de changements majeurs, et je crois que ce serait pour le mieux. Nos joueurs continueront d'exceller, et probablement qu'ils deviendront encore meilleurs, parce qu'ils devront montrer leurs talents de patineurs. Ils devront améliorer leur maniement du bâton et leur jeu avec la rondelle et analyser le jeu différemment. Vous pouvez me croire. On apprend très rapidement à utiliser la force physique pour dérober la rondelle, à plaquer ou à être plaqué.
C'est pour moi un honneur incroyable d'être ici, particulièrement en tant qu'Américain qui a été invité à faire avancer ce débat. Je vous ferai part de ce que je sais. Ma déclaration préliminaire est courte. Je l'utiliserai pour vous donner un aperçu des choses qui pourraient faire avancer la discussion. J'ai participé à différents titres à ce domaine, tout d'abord en tant que patient.
Pour ce qui est de mon expérience, je suis actuellement PDG de la Concussion Legacy Foundation. Nous avons ici une organisation soeur, la Concussion Legacy Foundation Canada, dirigée par mon collègue Tim Fleiszer, qui est assis derrière moi. Il est un ancien joueur de la Ligue canadienne de football. Je n'ai pas joué dans la LNF — je n'étais pas bon à ce point-là — mais ce n'est pas grave. Je suis cofondateur du CTE Center de l'Université de Boston, qui dispose de la banque de cerveaux d'athlètes la plus importante au monde. Ce centre est dirigé par la Dre Ann McKee.
Je conseille de multiples organisations sportives. Au fond, je me considère comme un militant, mais je suis également retourné à l'école pour obtenir mon doctorat en neurosciences comportementales; je pourrai donc sans doute vous parler des recherches de façon plus efficace.
Je me suis retrouvé là assez brutalement. Les commotions ne faisaient pas partie de ma vie jusqu'à ce qu'elles en fassent partie intégrante. Lorsque j'étais jeune, je jouais à tous les sports. J'ai joué au football à Harvard, mais j'ai ensuite décidé de devenir un lutteur professionnel dans la WWE. C'était le travail le plus amusant du monde, jusqu'à ce que je reçoive un coup à la tête et que je subisse une commotion. Le problème, c'est que je n'avais pas conscience, en tant que diplômé de l'Ivy League âgé de 24 ans, de ce qu'était une commotion. J'ai perdu connaissance puis j'ai eu un mal de tête lancinant, mais j'ai pu terminer le combat; je ne pensais donc pas qu'il était nécessaire d'en parler à l'entraîneur.
J'ai menti et caché mes symptômes durant cinq semaines jusqu'à ce qu'ils deviennent si pénibles que j'ai développé ce qu'on appelle un « trouble du comportement en sommeil paradoxal »: je suis devenu somnambule. C'est ce symptôme qui m'a forcé à arrêter. Je suis sorti du lit en passant par-dessus la table de chevet. Cela me hante encore aujourd'hui. Je suis encore aux prises avec ce problème. Mon sommeil est si troublé qu'il m'arrive parfois de ne pas vouloir aller dormir. J'ai peur de dormir.
Je ne saisissais pas l'ampleur des risques, mais après cet incident, j'ai parlé ouvertement de mes problèmes. Pour moi, toutefois, il était trop tard. Aujourd'hui, 16 ans plus tard, je souffre toujours de maux de tête et je me débats toujours avec d'autres symptômes. Je ne peux pas faire de l'exercice sans avoir des nausées.
Je suis heureux de me retrouver là où j'en suis aujourd'hui. Je sais que bien des gens endurent des souffrances bien pires, mais cela m'a fait prendre conscience que je ne suis pas le seul à devoir apprendre à vivre avec ce problème.
J'ai eu la chance d'être envoyé consulter l'un des experts mondiaux, le Dr Robert Cantu, près de Boston. Il m'a aidé à comprendre comment j'en étais arrivé là. Il s'y est pris d'une manière très intéressante. Il m'a demandé combien de commotions j'avais subies avant la dernière et je lui ai répondu que je n'en avais jamais subi. En 19 ans de pratique de sports de contact, je n'avais jamais reçu de diagnostic de commotion. Il m'a dit: « Bien, je sais que vous pensez que vous n'en avez jamais subi une, mais combien de fois avez-vous reçu un coup à la tête et vu des étoiles, ressenti de l'étourdissement et de la confusion, ou oublié où vous étiez? » Je me suis mis à rire, car cela m'est arrivé si souvent que je n'ai jamais cru qu'il s'agissait d'une commotion et que je n’en ai jamais parlé à quiconque. J'ai des souvenirs très vifs du ciel qui vire du bleu à l'orange durant une partie de football, mais cela ne durait pas si longtemps que je devais me retirer du jeu.
Il m'a d'abord appris, au cours de cette séance, que je ne savais pas ce qu'était une commotion. Il s'avère que la plupart des athlètes de ma génération ne comprenaient pas ce que c'était. De plus, le repos est essentiel au rétablissement. En retournant au pas de course sur le terrain après chaque commotion et en n'en tenant pas compte, j'ai empiré les dommages subis, ce qui a sans doute entraîné des conséquences à long terme. À ce stade, je n'en étais pas vraiment conscient. À l'époque, nous n'en savions pas autant qu'aujourd'hui. À l'heure actuelle, nous en savons beaucoup plus à ce sujet.
Donc, la première fois où j'ai enfin compris quelque chose, c'est lorsque j'ai parlé avec le Dr Cantu et que j'ai lu la documentation médicale qu'il m'avait conseillée. Cela fait des centaines d'années que nous savons que les commotions sont nocives. Nous savions que nous ne devrions pas exiger des athlètes qu'ils retournent au jeu, mais nous avons fait comme si de rien n'était pour diverses raisons. Je crois que cela s'explique en partie par l'influence des responsables des sports professionnels qui souhaitent contrôler la situation. Cela s'explique en partie par le fait que les athlètes refusent de croire ce qui se passe et qu'ils sont mal renseignés sur la question. Mais il ne s'agissait pas uniquement d'un problème médical; le problème était essentiellement culturel à ce moment-là. Personne ne voulait s'y attaquer, alors on a caché son existence.
Lorsque j'ai créé la fondation, en 2007, une partie du travail que nous faisions au départ était de sensibiliser les gens à la question et d'affirmer qu'il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Nous n'avons pas à mettre notre santé en péril en essayant d'être un héros et de poursuivre un combat malgré une commotion. Heureusement, à mon avis, c'est l'un des grands progrès que nous avons réalisés au cours des 12 dernières années. Nous savons maintenant que les athlètes ne devraient pas retourner au jeu. Des porte-parole extraordinaires comme Eric Lindros disent maintenant aux jeunes athlètes qu'ils n'ont pas à jouer les héros dans une situation comme celle-là. Nous avons fait certains progrès à ce chapitre.
J'aimerais ensuite me concentrer sur les effets à long terme, car cela aidera à définir l'ampleur des efforts à déployer pour prévenir ces problèmes, particulièrement pour ce qui est des conséquences à long terme des commotions.
Ils sont parfois plus difficiles à comprendre, puisque nous les décrivons comme des symptômes. Qu'il s'agisse de troubles de mémoire, de dépression, d'anxiété, de troubles du sommeil ou de maux de tête, sur le plan pathologique, bien souvent, ils ne sont pas regroupés sous une appellation. On parle de dégénération post-traumatique, de modifications de la substance blanche et de microhémorragies. On fait face à toutes sortes d'anomalies cellulaires, mais le tableau clinique n'est pas uniforme.
Ce qui est devenu un sujet fort intéressant, par contre, c'est la recherche sur l'encéphalopathie traumatique chronique. Nous avions l'habitude d'appeler cette maladie dégénérative du cerveau « encéphalopathie traumatique des boxeurs », car nous pensions qu'elle ne touchait que les boxeurs. Il s'avère qu'elle touche essentiellement tous ceux qui pratiquent des sports de contact. Elle touche les militaires. Elle a été observée chez les victimes de mauvais traitements. Si on vous frappe à la tête beaucoup trop souvent, cela semble déclencher un processus dégénératif pouvant mener à des symptômes qui ressemblent parfois à de l'Alzheimer, mais chez les personnes d'âge moyen, cela peut ressembler à un trouble bipolaire. Nous parlons de problèmes cognitifs, de modifications du comportement, de troubles de l'humeur. Nous avons appris beaucoup de choses.
Je me disais qu'il fallait trouver une solution plus rapidement, et c'est là que j'ai commencé à prendre part aux recherches de la banque de cerveaux. Nous avons communiqué avec l'Université de Boston et le département des Anciens combattants des États-Unis, nous avons parlé à la Dre McKee et lui avons dit: « Si on vous fournit des cerveaux d'athlètes, allez-vous les étudier et nous aider à trouver la réponse? » Le résultat a été incroyable. Normalement, je téléphonais au conjoint de la personne décédée. Maintenant, sur les 175 cerveaux que nous avons obtenus au cours de la dernière année, 90 % d'entre eux venaient de gens qui nous ont téléphoné. On reçoit de nombreux appels chaque jour de gens qui ont perdu quelqu'un, qui disent : « Sa vie a dérapé, et nous pensons que c'est attribuable à l'ETC. » La partie réellement désagréable de cette étude, c'est que nous observons la maladie dans 70 % des cerveaux donnés. Ce sont majoritairement les familles qui nous donnent les cerveaux. Nous ne pouvons pas diagnostiquer la maladie chez une personne vivante. Nous n'avons pas de critères de diagnostic clinique à fournir aux médecins. Pourtant, dans 7 cas sur 10, les familles ont bien diagnostiqué la maladie chez l'être cher. J'en déduis qu'il s'agit probablement d'un problème beaucoup plus important que nous le croyons.
Nous ne savons pas comment diagnostiquer la maladie. Nous ne pouvons pas la traiter. Nous ne savons pas exactement de quelle manière ni pourquoi elle évolue. Nous ne connaissons pas tous les facteurs de risque ni tous les modificateurs de risque, mais nous avons appris beaucoup. Nous savons quels symptômes elle semble provoquer. Nous devons approfondir nos recherches à cet égard. Nous savons que les symptômes peuvent être destructeurs. Nous avons appris — et c'est important — qu'il n'y a pas de corrélation entre les commotions cérébrales diagnostiquées et la maladie.
D'après notre expérience, si vous subissez une ou deux commotions cérébrales et que vous n'avez jamais été frappé à la tête, votre risque d'ETC est microscopique. Toutefois, pour 20 % des cerveaux présentant une ETC, aucune commotion cérébrale n'avait été diagnostiquée par le passé, mais la personne avait reçu des milliers de coups à la tête — au football, au hockey sur glace ou au rugby —, et la corrélation semble concerner les milliers de coups à la tête ou le nombre d'années à pratiquer un sport. Si vous pratiquez un sport de contact pendant 20 ou 30 ans, nous observons un risque accru non seulement d'ETC, mais aussi de maladie à corps de Lewy, qui peut provoquer des symptômes de Parkinson. Cela semble être une question de dose-réponse, et il s'agit d'un concept important en matière de politique.
Nous avons publié les résultats de notre expérience menée auprès de joueurs de football en 2017. Nous avons diagnostiqué la maladie chez 110 joueurs de la NFL sur 111, 7 joueurs de la Ligue de football canadienne sur 8 et chez 48 joueurs de football collégiaux sur 53, alors qu'il n'y avait que 6 joueurs de football de niveau secondaire sur 26 touchés par la maladie et qu'aucun des deux jeunes joueurs de football examinés n'avait la maladie. Cela vous montre — il y a une certaine corrélation ici — que plus vous jouez longtemps, plus vous aggravez votre situation. Cela nous indique peut-être la voie que nous devrions suivre à l'avenir.
Il y a des résultats semblables avec les joueurs de hockey. Les neuf joueurs de la LNH visés par l'étude étaient atteints de la maladie, mais quatre des huit jeunes joueurs de hockey que nous avons étudiés étaient également touchés — par jeunes, j'entends des joueurs non professionnels. Les quatre joueurs porteurs de la maladie se sont tous suicidés à l'âge de 30 ans ou avant, et ils avaient tous d'importants antécédents de commotion cérébrale. Il s'agit donc d'une question qu'il nous faut réellement approfondir.
Nous avons également remarqué que, plus une personne commence à pratiquer le sport jeune, plus la maladie semble la toucher. Nous devons discuter que les coups que les enfants reçoivent à la tête alors que leur cerveau est en plein développement semble engendrer des conséquences. Vous n'avez pas besoin d'être un neuroscientifique pour comprendre que c'est probablement vrai. Je pense qu'il faut en parler dans le cadre de nos efforts de prévention.
Pour ce qui est de l'avenir, j'estime que nous devons concentrer nos efforts sur l'éducation, la recherche et la prévention. Nous avons beaucoup de bonnes idées et je suis ravi de les approfondir, mais je pense que le gouvernement peut jouer un rôle important au chapitre de la prévention. Pensez à la façon dont le gouvernement protège les jeunes. On détermine à quel âge ils peuvent s'adonner à des activités dangereuses. À quel âge peut-on conduire une voiture? À quel âge peut-on fumer la cigarette? À quel âge peut-on consommer de l'alcool? Nous réglementons également l'exposition à des produits qui sont dangereux pour le cerveau. On réglemente la quantité de plomb qu'il peut y avoir dans la peinture utilisée à la maison ou dans l'essence, car nous savons qu'il cause des lésions au cerveau.
Si tel est le cas, nous devrions peut-être réglementer le nombre de fois que vous pouvez laisser votre enfant recevoir un coup à la tête, ou le nombre de commotions cérébrales que vous pouvez subir. Cela peut changer la vie des gens si nous ne prenons pas la question au sérieux.
Je sais que Eric évite de parler des organisations professionnelles, mais je ne suis pas dans la même posture, puisque je n'ai jamais évolué dans ce milieu. Nous devrions peut-être parler du mauvais leadership dont nous sommes témoins dans les sports professionnels, le déni de ces conséquences à long terme et les préjudices que subissent les joueurs depuis toujours, lorsqu'on les remet au jeu et qu'on leur dit: « Tout ira bien. » Nous avons apporté certains changements. Nous avons constaté une évolution, mais cela ne veut pas dire que votre enfant sera en sécurité ni qu'on lui transmettra le bon message.
Cela conclut ma déclaration liminaire. Merci de m'avoir invité. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Certainement. L'effort visant à faire interdire le jeu de tête au soccer avant un certain âge... Actuellement, il est question d'interdire tous les coups délibérés et répétitifs sur la tête des enfants avant l'âge de 14 ans. Nous n'avons pas encore atteint cet objectif. Dans le cas du soccer, c'était fondé sur des études. Il y en a une importante qui montre qu'environ le tiers des commotions que subissaient les joueurs de soccer fréquentant l'école intermédiaire étaient dues au jeu de tête, au fait que les jeunes tentaient de se mettre la tête dans le même espace et qu'ils étaient en concurrence pour frapper un même ballon. Alors, nous avons dit, eh bien, ils n'ont pas besoin de cette compétence quand ils sont jeunes. Ils pourront apprendre le jeu de tête quand ils seront plus âgés.
Premièrement, nous avons dit: « Réduisons de un tiers le nombre de commotions subies au soccer dans les écoles intermédiaires. » Deuxièmement, nous avons trouvé notre premier cas d'ETC chez un joueur de soccer américain. Il s'agissait d'un jeune homme qui est décédé à la fin de la vingtaine de la maladie de Lou Gehrig — la SLA —, qui, nous l'avons maintenant découvert, est liée d'une certaine manière à l'ETC. Nous avons utilisé ce cas pour dire: « Regardez, il est inutile qu'ils soient exposés à ces coups répétés à la tête. » Vous essaierez ceci quand vous arriverez chez vous: trouvez un enfant qui n'a jamais joué au soccer; lancez un ballon en direction de sa tête, et, normalement, il devrait se pencher pour l'esquiver. C'est parce que les enfants sont plus intelligents que nous et que c'est nous qui leur disons d'intercepter le ballon avec leur front et de le frapper pour nous le renvoyer. Ce n'est pas quelque chose de naturel.
C'était l'idée. Nous étions guidés par d'excellents joueurs de soccer américains, comme Brandi Chastain et Taylor Twellman. Nous avons été en mesure de faire passer ce message.
Dans le cas du football, nous disposons maintenant de données beaucoup plus solides, concernant des centaines de cas d'ETC touchant des joueurs de football qui... L'ancienne façon de faire est inacceptable, et elle détruit des vies. La meilleure solution que nous avons trouvée consiste à réduire l'exposition des enfants aux coups à la tête.
Le fait que le football chez les jeunes n'existait pas avant peut-être les années 1960 et 1970 est quelque chose d'intéressant au sujet de l'histoire du football américain. Nous voyons maintenant certains de ces athlètes vieillir, et nous découvrons très clairement dans nos données que ceux qui ont commencé jeunes obtiennent les pires résultats. Ainsi, s'ils jouent au football pendant 20 ou 30 ans et qu'ils sont essentiellement destinés à être atteints d'ETC, pourquoi ne coupons-nous pas les premières années? Le placage n'est pas une compétence... Le football est une situation unique. Comme j'ai joué, je sais qu'il ne s'agit pas d'un sport fondé sur les compétences. Il s'agit d'être un athlète; les jeunes n'ont pas besoin de commencer à se frapper la tête.
Pour les jeunes, d'après les recherches que j'ai vues, nous recommandons aux parents de choisir le flag-football: qu'ils éliminent ces 300, 400 ou 500 coups sur la tête de leur enfant tous les automnes, mais qu'ils les laissent tout de même apprendre les règles du football et s'amuser. Ensuite, quand ils seront plus âgés, leur cerveau sera plus mature. Ils auront passé la puberté et pourront renforcer le haut de leur corps. Ils pourront fréquenter une école secondaire dotée d'entraîneurs qualifiés et d'entraîneurs d'athlètes, et, à ce moment-là, il sera peut-être acceptable de jouer. Toutefois, avant cela, ça ne l'est pas.
Pour aborder la discussion générale que nous tenons aux États-Unis — et vous avez peut-être regardé l'émission Real Sports à ce sujet sur HBO la semaine dernière —, le problème tient en partie au fait que, dans notre pays, la NFL finance ce sport à hauteur de plus de 200 millions de dollars investis dans le football chez les jeunes au cours de ce siècle. Elle est en partie motivée par le fait que ses données montrent que, si les jeunes jouent au football en bonne et due forme, ils sont plus susceptibles de devenir des amateurs plus tard. Il s'agit d'une décision financière. Même si on parle aux figures marquantes du football, aux entraîneurs professionnels, aux entraîneurs collégiaux, aux anciens joueurs, on les entend dire que les enfants ne devraient pas jouer à ce sport. On ne peut pas mettre un casque de 4 lb sur la tête d'un enfant de 40 lb, demander aux enfants de se rentrer dedans et s'attendre à obtenir de bons résultats.
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Je vais essayer d'être le plus concret possible.
D'un point de vue politique, la Loi Rowan est très semblable aux dispositions législatives qui existent dans tous les États américains. Si on veut pratiquer des sports, tout le monde doit être informé sur les commotions cérébrales. Cela signifie qu'on l'exige des entraîneurs, ainsi que, dans de nombreux États, des athlètes. À certains endroits, on l'exige même des parents, parce que ceux-ci ne se rendent pas compte que la commotion cérébrale moyenne ne sera pas diagnostiquée lors de l'activité sportive. Les symptômes peuvent apparaître lorsque la personne rentre chez elle ce soir-là. Si les gens ne savent pas quoi surveiller, ils ne comprendront pas ce qui arrive. Je pense qu'il est tout à fait approprié de rendre obligatoire l'éducation par l'entremise des organisations sportives.
Aux États-Unis, dans la plupart des États, nous exigeons qu'un professionnel de la santé autorise le retour au sport après une commotion cérébrale. J'ai entendu dire que les gens n'obtenaient pas d'autorisation médicale en raison de la difficulté à voir un médecin. Trouver un moyen de régler ce problème, qu'il s'agisse d'avoir plus de médecins formés ou autre... Il convient tout à fait d'affirmer que l'on doit être traité par un professionnel de la santé et obtenir l'autorisation avant de pouvoir recommencer à pratiquer un sport, parce que c'est souvent en recommençant trop tôt que l'on voit sa vie chavirer.
Du côté de la recherche, il est difficile d'exiger des choses précises, mais il est certain que le fait de réunir un groupe en vue de possiblement mettre sur pied une feuille de route en matière de recherche et d'investir le temps nécessaire pour rassembler les scientifiques afin que l'on puisse dire où les lacunes se situent et comment on peut les combler...
Je mentionne ce deuxième point simplement parce que, si je considère cette question comme un problème de santé publique, il faudra des décennies pour mettre au point des traitements à cet égard ou de nouvelles façons de diagnostiquer le problème à l'aide de biomarqueurs en parallèle. C'est un investissement en temps et en efforts, mais, à l'heure actuelle, nous pouvons fixer une limite et mettre fin à beaucoup de ces problèmes grâce à la prévention, qu'il s'agisse de prévenir les répercussions, de prévenir les commotions cérébrales mal gérées ou d'empêcher les enfants de dissimuler une commotion cérébrale, parce que nous les sensibilisons mieux.
Pour ce qui est de changer la culture, j'ajouterais que, si on veut éduquer les athlètes, il ne suffit pas de leur demander de signaler eux-mêmes les commotions cérébrales, car il est insensé de demander à un enfant de 10 ans de diagnostiquer ses propres lésions cérébrales au moment où cela se produit.
Team Up Speak Up est un programme que nous avons mis sur pied et que nous mettons également en oeuvre au Canada, dans le cadre duquel le message principal que nous faisons passer aux enfants n'est pas qu'ils doivent prendre soin d'eux-mêmes — c'est le message qu'ils ont déjà reçu —, mais qu'ils doivent prendre soin de leurs coéquipiers. Un coéquipier ne saura probablement pas qu'il subit une commotion cérébrale, alors, si un enfant remarque quelque chose, c'est à lui qu'incombe d'aller voir l'entraîneur ou le parent et de lui dire ce qui suit: « Je m'inquiète pour lui, examinez-le. »
Du point de vue de la prévention, je pense qu'il est important d'envisager l'idée qu'il devrait y avoir un âge minimum avant qu'un enfant puisse commencer à pratiquer un sport qui présente un risque pour sa tête. Encore une fois, je vois cela comme l'exposition au plomb. Il y a des enfants de cinq ans aux États-Unis, je le répète, des enfants pesant 40 livres, qui portent des casques de 4 livres et foncent les uns dans les autres, et nous savons qu'ils sont frappés à la tête des centaines de fois. Nous savons également que, dans la NFL, il y a des gars qui abandonnent le sport et refusent des millions de dollars parce qu'ils ne veulent pas prendre ce risque. L'idée que nous exposons les enfants à ce risque lorsqu'ils ne comprennent pas quels pourraient être les effets à long terme, parce qu'ils ne sont pas assez vieux pour comprendre ce qu'ils pourraient être... D'habitude, nous ne considérons pas qu'ils peuvent le prévoir avant l'âge de 18 ans.
Quand Eric a parlé des mises en échec à 15 ans, c'était évident pour moi. Lorsque nous avons permis aux jeunes de pratiquer la mise en échec, nous ne pensions pas au cerveau; nous pensions à les préparer afin qu'ils rapportent de l'argent plus tard. Du point de vue d'une stratégie de santé publique, il est absurde d'encourager les jeunes à foncer les uns sur les autres.
Est-ce que quelqu'un ici joue dans une ligue sportive pour adultes? Y a-t-il des joueurs de hockey sur glace? Est-ce qu'il y a des hommes ici qui jouent dans une ligue de hockey sur glace qui permet les mises en échec entre adultes? Bien sûr que non. On ne s'infligerait jamais cela. On est trop intelligent pour cela. Vous savez que vous avez besoin de votre cerveau, alors l'idée que nous mettions des jeunes de 13 ans dans cette situation sans leur donner la possibilité de ne pas pratiquer la mise en échec est cruelle, selon moi.
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Il n'y a pas beaucoup d'occasions de parler des modifications apportées par le gouvernement fédéral. Je dirais qu'il y a beaucoup de recommandations.
Je pense que c'est un point extrêmement important. À l'université, je me souviens d'avoir été obligé d'aller à une rencontre sur le jeu relativement aux sports. Chaque athlète a dû assister à des séances relatives au problème de jeu, même s'il n'y a eu qu'un cas où des gens ont misé sur leurs propres parties dans tous les États-Unis.
Je peux vous promettre que, parmi les athlètes qui pratiquent un sport de contact, 10 % recevront un diagnostic de commotion cérébrale au cours de la prochaine saison. De 30 à 50 % de ceux qui en souffrent ne diront probablement rien. L'idée que vous n'exigiez pas de conversation au sujet de la commotion cérébrale, mais que vous exigiez quoi que ce soit d'autre est une politique potentiellement mauvaise et restreinte.
Je pense que le fait d'obliger... Vous savez, nous ne naissons pas en comprenant notre cerveau. À moins d'en parler, nous n'allons pas le comprendre. Je n'ai réalisé qu'après quelques années de travail que nous n'avons pas de nerfs sensibles à la douleur dans notre cerveau. C'est pour cela qu'on ne ressent rien. C'est pour cela qu'on est tellement imprudent à cet égard. L'information qu'on reçoit, c'est qu'il faut interpréter un léger mal de tête comme une lésion cérébrale, même si on a de légers maux de tête en raison de la grippe ou d'autres problèmes. Vous avez raison, nous devons exiger davantage de nous-mêmes. Nous devons également comprendre les pièges qui nous guettent.
Je vais vous parler rapidement d'une étude intéressante que je viens de trouver. Une de nos anciennes collègues, Christine Baugh, a récemment été en mesure d'interroger quatre équipes de football collégiales de division 1; elle a constaté que plus les joueurs subissaient de commotions cérébrales, moins ils étaient susceptibles de les signaler. Si vous questionnez les médecins, ils vous diront qu'ils commencent à parler de retraite à la troisième ou à la quatrième commotion cérébrale diagnostiquée.
Ce sondage a révélé que les joueurs vous parleraient de la première commotion cérébrale. Ils vous parleraient de la deuxième et peut-être de la troisième commotion cérébrale. Moins de la moitié d'entre eux vous parleraient de la quatrième commotion cérébrale. Pas un seul athlète de tout ce groupe n'a eu plus de quatre commotions cérébrales diagnostiquées, même si beaucoup d'entre eux ont admis avoir subi plus de 15 commotions cérébrales.
Il y a une foule d'aspects sociaux auxquels nous devons préparer les gens. C'est tout simplement très complexe.
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C'est un bon point. Bon, par où commencer?
Ce qui est intéressant, c'est que bon nombre des points abordés aujourd'hui se trouvent dans les publications médicales depuis toujours. Nous avons toujours su qu'un coup à la tête peut porter atteinte au bon fonctionnement du cerveau. Ces coups peuvent entraîner une lésion structurelle. Ils peuvent entraîner des symptômes, dont la plupart sont aigus, mais dont certains peuvent devenir de très longue durée. Nous comprenons maintenant que ces coups à la tête peuvent entraîner une dégénérescence ainsi que des problèmes plus tard.
Nous savons que ces coups à la tête sont probablement pires chez les jeunes. Non seulement les enfants prennent plus de temps à se rétablir, mais il y a également quelque chose que l'on appelle les périodes de développement dans le cerveau. Si un enfant a une lésion cérébrale avant qu'il n'acquière une habileté en particulier— un bon exemple serait si un enfant a une lésion cérébrale avant d'apprendre à parler —, il va subir un retard radical et ne pourra peut-être jamais le rattraper.
L'idée que l'on doit protéger les enfants est bien acceptée. Ce qui est intéressant, c'est que l'on n'admet pas que l'on ne devrait pas frapper les enfants à la tête. Je crois que c'est la meilleure façon de voir les choses. Il ne s'agit pas d'un principe accepté en Amérique du Nord. J'aime toujours orienter la conversation dans cette direction.
La meilleure chose que nous pouvons faire pour remédier à ces problèmes serait de les prévenir. Nous pouvons parler de la facturation des services médicaux et de tout ce qui peut être fait pour vous une fois que vous êtes entré dans le système, mais le meilleur moyen dont nous disposons reste la prévention. Nous devons utiliser notre influence et nos connaissances afin de mettre au pas le monde du sport, qui, à bien des égards, cherche plus à stimuler le nombre d'inscriptions, le capitalisme et la création d'emplois que de faire ce qui est le mieux pour votre enfant.
L'idée que nous nous faisons aujourd'hui du sport qui se pratique à longueur d'année me rend encore perplexe. Dans ma thèse, j'ai composé avec une situation où j'étudiais une équipe de soccer dans une école secondaire. J'ai installé des capteurs sur la tête des joueurs, puis nous comptions le nombre de coups qu'ils recevaient à la tête. Je n'avais pas du tout prévu que les jeunes pouvaient également jouer dans une équipe de soccer privée les autres jours de la semaine. Je ne l'ai réalisé qu'après coup, et j'ai dû inscrire dans les limites de mon étude que ces jeunes jouaient également au soccer quelque part d'autre, 7 jours par semaine, et ce, pour certains, 12 mois par année.
Lorsque nous examinons le piètre état des cerveaux de notre banque de cerveaux aujourd'hui, il s'agit d'athlètes qui jouaient probablement de trois à quatre mois par année, soit une saison par année de sport. Nous n'avons pas beaucoup de joueurs de soccer ayant joué 12 mois par année. Nous n'avons pas non plus de « plus gros, plus fort, plus rapide » dans cette banque. C'est quelque chose dont nous ne parlons pas non plus, l'augmentation de l'entraînement et la nutrition. Si vous examinez une équipe de la NFL, les joueurs sont 20 % plus gros. Ils sont plus rapides qu'ils ne l'étaient autrefois, et leurs cerveaux ne sont pas plus forts. L'idée selon laquelle... On vous dira que nous avons presque résolu le problème et qu'il se trouve derrière nous, mais ce n'est pas la situation la plus probable.
Le pire est à venir, et c'est pourquoi nous travaillons d'arrache-pied à dire; « Établissons une limite. Réparons ce qui peut l'être maintenant. Cessons de créer ce problème en laissant les enfants recevoir des coups à la tête, pendant de nombreuses années, alors que leur cerveau est en développement. Puis, attaquons-nous activement au problème et essayons d'aider les personnes qui ont subi des lésions. »
Il ne s'agit pas seulement d'athlètes, mais également d'anciens combattants. Qu'il s'agisse de nos anciens combattants ou des vôtres, ce sont des gens qui ont servi leur pays et qui ont besoin d'aide. À moins d'investir réellement et d'élaborer une feuille de route pour la recherche, nous n'aurons pas de réponses.
J'ai 40 ans maintenant, et j'aurai peut-être besoin de ces réponses. Je vous encourage donc vivement à accélérer les choses. Si ce n'est pas moi qui serai touché, ce sera certainement tous mes amis.