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Je voudrais seulement être certaine de bien comprendre comment cela va fonctionner.
Comme nous venons de rejeter l'amendement NDP-8, l'article 41 devrait-il être adopté sans amendement, de sorte que si un délinquant est condamné une troisième fois pour des sévices graves à la personne considérés comme une infraction désignée et que la peine qui lui a été imposée pour les deux condamnations précédentes était d'au moins deux ans, la Couronne aurait le pouvoir discrétionnaire de se pencher sur son cas et de déterminer, par exemple, que c'est un petit criminel.
Oui, la personne a été trouvée coupable de voies de fait, par exemple, peut-être même sur un policier, et s'est fait imposer deux ans d'emprisonnement à sa première condamnation. Mais les voies de fait ont été commises dans une bagarre de bar, et le préjudice corporel se limitait, disons, à un nez cassé. Dans le cas de voies de fait sur un policier, supposons que la personne était en train de héler un taxi sur un coin de rue, dans la rue en fait, et qu'elle s'est fait arrêter par un policier. Le policier voulait l'identifier pour lui remettre une contravention, parce que selon la réglementation municipale, personne n'a le droit de se trouver dans la rue, parce que cela nuit à la circulation, même s'il est deux heures du matin et qu'il n'y a pas de voiture dans la rue. La personne a commencé à répliquer au policier, puis le ton a monté. Le policier a décidé de mettre la personne en état d'arrestation, la personne n'obéissait pas et s'est mise à tourner autour de lui, et ce faisant, elle a peut-être frappé le policier. Mais comme la personne avait déjà été condamnée pour divers délits, dont un pour lequel elle a écopé de deux ans, et qu'elle écope encore de deux ans ou de 30 mois, puis qu'un peu plus tard, elle est condamnée une troisième fois pour avoir commis des sévices graves à la personne considérés comme une infraction désignée, le poursuivant aura le droit d'examiner les faits sur lesquels s'appuyaient les condamnations précédentes et de déterminer s'il veut présenter une demande, puis aviser le tribunal qu'il va demander un renvoi pour évaluation. Dans cette affaire, les faits ne montrent pourtant pas que ce délinquant, malgré le fait qu'il (et je vais dire que c'est un homme) a été condamné à trois reprises pour avoir commis des sévices graves à la personne considérés comme une infraction désignée et qu'il a reçu une peine minimale de deux ans pour chacune de ces condamnations... En fait, la plupart des Canadiens raisonnables, des bons chefs de famille, observeraient la situation et diraient qu'il ne s'agit pas d'un délinquant dangereux. C'est peut-être un récidiviste, mais ce n'est pas une personne qui représente un grand risque pour la santé et la sécurité du public.
Bref, comme le gouvernement, dans toute sa sagesse, laisse à la Couronne, au poursuivant, le pouvoir discrétionnaire de demander ou non un renvoi pour évaluation, l'amendement NDP-9 n'est pas nécessaire.