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Je commencerai par quelques commentaires généraux ainsi que mon introduction.
Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler de la gestion de l'éclosion de listériose survenue en Ontario en 2008.
Aujourd'hui, j'aimerais parler de mon rapport sur l'éclosion qui a été rendu public le 17 avril 2009, notamment de ce que nous avons bien fait, de ce que nous pourrions améliorer et des leçons apprises pour l'avenir. Les copies du rapport, dans les deux langues officielles, ont été remises aux membres.
Comme vous le savez, l'éclosion qui a débuté l'été dernier et a été détectée d'abord en Ontario a fini par se propager dans sept provinces du Canada. Quand il a été déterminé que l'éclosion était terminée, 57 cas confirmés avaient été déclarés au Canada et 22 personnes y avaient succombé. L'Ontario a été la province la plus durement touchée. Seize personnes sont décédées dans notre province, la plupart étaient des personnes âgées vivant dans un foyer de soins de longue durée ou hospitalisées. En fin de compte, notre but est de renforcer le système de santé publique afin de protéger la population ontarienne contre les maladies d'origine alimentaire qui provoquent de telles souffrances.
Chaque fois qu'une éclosion touchant autant de personnes survient dans autant de communautés, il est important d'analyser soigneusement la façon de réagir et de gérer ces situations. C'est pourquoi j'ai créé le Comité provincial d'examen de la gestion de l'éclosion de listériose. Le rapport que j'ai publié en avril, dont vous avez des copies, énonce les principales constatations du comité ainsi que mes recommandations qui nous aideront à améliorer notre intervention à l'avenir.
La priorité de l'Ontario est d'exploiter les ressources actuelles afin de créer un système mieux coordonné, doté de meilleures ressources et mieux adapté pour la surveillance des éclosions de maladies d'origine alimentaire et pour la réaction à ces situations. Étant donné que cette éclosion a touché tant de Canadiennes et de Canadiens, j'ai transmis les recommandations du rapport à nos partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux afin que d'autres puissent profiter de l'analyse effectuée par l'Ontario.
Permettez-moi maintenant d'aborder les constatations et recommandations de mon rapport.
Premièrement, la détection de l'éclosion. Le Système intégré d'information sur la santé publique, ou SIISP, est un système en ligne dans lequel tous les bureaux de santé publique entrent les renseignements sur les cas de toutes les maladies à déclaration obligatoire. Il a été mis en place après l'éclosion du syndrome respiratoire aigu sévère, le SRAS, et continue de prouver son utilité. Le personnel du ministère analyse quotidiennement les données du SIISP à l'aide d'un autre système nommé EARS, le Early Aberration Reporting System. EARS détecte les hausses statistiquement significatives du nombre de cas au-delà d'une norme donnée et donne l'alerte. Le SIISP et EARS ont permis de déterminer que le petit nombre de cas de listériose relevé au début était lié et de détecter l'éclosion avant que beaucoup d'autres gens tombent malades.
Même si le SIISP fonctionne bien, il y a parfois un décalage entre le moment où un bureau de santé publique apprend l'existence d'un cas et celui où des données sur le cas sont saisies. Mon rapport recommande donc que les bureaux de santé publique s'efforcent de fournir des données complètes en temps opportun afin que le système de surveillance soit pleinement efficace. En même temps, nous devons veiller à ce que les bureaux de santé locaux ainsi que le ministère possèdent le personnel qualifié et les ressources nécessaires pour enquêter et répondre aux signes d'éclosion possibles.
Ensuite, il y a la confirmation de l'éclosion. Les symptômes de la listériose ne sont pas spécifiques; les vomissements, les nausées, les maux de tête sévères et la fièvre peuvent être des symptômes d'autres maladies. De plus, habituellement, seulement un nombre relativement petit de personnes sont malades à la suite d'une exposition à la bactérie responsable de la listériose. C'est pourquoi les analyses de laboratoire sont essentielles pour repérer et confirmer une éclosion. Pour l'éclosion de 2008, on a effectué le typage moléculaire, ou ce qu'on appelle souvent la prise de l'empreinte génétique, à l'aide d'une analyse complexe appelée électrophorèse en champ pulsé ou ECP. C'est l'ECP qui a confirmé que les cas de listériose du pays étaient en fait liés, et que la source de la contamination était des viandes froides emballées provenant de l'usine d'aliments Maple Leaf à Toronto. Le typage moléculaire a été effectué dans des laboratoires fédéraux, au Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg et au Laboratoire de référence des Listeria à Ottawa.
Le gouvernement fédéral devrait envisager d'accroître la capacité régionale d'effectuer cette analyse car le typage moléculaire est en train de devenir un outil non plus de recherche mais d'utilisation standard. Je recommande également dans mon rapport que l'Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé établisse un plan pour accroître la capacité des laboratoires de santé publique de l'Ontario d'effectuer une gamme élargie d'analyses, de surveiller les souches de bactéries et d'autres organismes qui présentent une menace pour la santé publique, et de renseigner les bureaux de santé publique sur les techniques d'échantillonnage optimal et de qualité. Étant donné que le temps est crucial pendant une éclosion, l'AOPPS devrait aussi évaluer le potentiel d'amélioration des délais d'analyse.
Passons à la gestion de l'éclosion. De nos jours, les aliments sont traités et emballés dans quelques grandes usines puis envoyés dans tout le pays et même à l'étranger, pour être vendus sous forme de produits emballés ou transformés en d'autres produits. Par exemple, les deux chaînes qui ont été contaminées à l'usine d'aliments Maple Leaf confectionnaient des produits envoyés dans tout le Canada et commercialisés sous plus de 200 marques ou étiquettes. Ce processus est courant dans l'industrie.
Par conséquent, quand des éclosions d'origine alimentaire surviennent, elles traversent de plus en plus les frontières et ont une envergure nationale ou même internationale. Afin d'améliorer la réponse à ces éclosions, il faut clarifier les rôles et responsabilités des organismes locaux, provinciaux et fédéraux.
Dans une éclosion provinciale, je recommande que le médecin hygiéniste en chef établisse un comité de coordination en cas d'éclosion afin de fournir des renseignements et des conseils pour la gérer. Ce comité devrait représenter tous les principaux organismes provinciaux et fédéraux d'inspection des aliments, de réglementation et de santé publique, y compris les laboratoires. Malgré les mandats différents de ces organismes, la priorité dominante du comité doit être de protéger la santé publique.
Dans le cas d'une éclosion nationale ou internationale, je recommande qu'au fédéral, l'administrateur en chef de la santé publique établisse un comité semblable au niveau national avec la participation des médecins hygiénistes en chef des provinces et des territoires. Le rôle de l'administrateur en chef fédéral consisterait à intégrer les renseignements afin d'éclairer la prise de décisions des médecins hygiénistes en chef provinciaux et territoriaux.
Maintenant, les communications. Il ne fait aucun doute que des communications efficaces et rapides sont essentielles pour gérer une éclosion et préserver la confiance du public. Il peut être difficile d'avoir des communications efficaces dans une éclosion s'étendant dans plusieurs provinces et territoires. Franchement, pendant l'éclosion de listeria, les communications n'ont pas toujours été efficaces entre certains organismes partenaires, ce qui a créé un sentiment de manque de coordination.
Les communications avec le public n'étaient pas bien coordonnées. Chaque ordre de gouvernement s'occupait des communications relatives à sa propre sphère de compétences. Il n'y avait pas de porte-parole public défini pour l'éclosion ou le rappel des produits alimentaires. Lorsque les aliments Maple Leaf ont annoncé le rappel volontaire de leurs produits, les médias ont dû se tourner vers l'entreprise pour obtenir des renseignements. À mon avis, il aurait été plus approprié qu'un porte-parole gouvernemental prenne les choses en main afin de communiquer les messages appropriés de santé publique à la population.
Il s'agissait d'une éclosion nationale, mais on ne savait pas exactement si l'administrateur en chef de la sécurité publique, au fédéral, avait le mandat de diriger les opérations au niveau fédéral lors de cette éclosion qui a touché plusieurs provinces. Je recommande par conséquent qu'en cas d'éclosion provinciale, un médecin hygiéniste en chef provincial soit le porte-parole officiel auprès des médias. Par contre, dans une éclosion nationale, le porte-parole devrait être l'administrateur en chef de la santé publique au fédéral.
Mon rapport recommande également que tous les organismes engagés dans la gestion de l'éclosion adoptent un cycle d'information de 24 heures faisant partie intégrante de nos plans de réponse d'urgence. Ce processus encouragerait l'échange coordonné de renseignements entre les organismes partenaires et des communications claires et opportunes avec le public.
Dans l'ensemble, je me réjouis que le système de santé publique de l'Ontario ait bien fonctionné pendant cette éclosion, mais il existe en fait des moyens de nous améliorer pour l'avenir. Je tiens à souligner que cet examen n'était pas un simple exercice théorique. Notre mandat est de protéger la vie des gens et nous prenons cette responsabilité très au sérieux. Nous savons que nous devons continuer à faire de notre mieux pour renforcer et améliorer le système de santé publique de l'Ontario.
Je vous remercie. Maintenant, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Bien entendu, au Canada, la loi exige le signalement des maladies d'origine alimentaire. Mais comme vous le savez, la plupart ne sont pas signalées, parce que les personnes atteintes n'ont pas consulté un médecin ou parce que le diagnostic n'a pas été confirmé par des tests en laboratoire. Dans mes rapports, nous avons estimé le fardeau réel des maladies d'origine alimentaire à Toronto en utilisant des méthodes qui ont été élaborées par l'Agence de la santé publique du Canada et qui nous ont permis d'établir le nombre de cas non signalés. Selon les résultats obtenus, il y a plus de 400 000 cas par année à Toronto, ce qui signifie qu'environ un Torontois sur six est atteint d'une maladie d'origine alimentaire chaque année.
Maintenant, même si la plupart des cas sont légers, ils occasionnent tout de même directement et indirectement des coûts pour le système de santé et pour l'économie. Nous avons estimé que ces coûts s'élevaient à environ 500 millions de dollars par année pour notre ville seulement.
Le système de salubrité des aliments du Canada est conçu de manière à ce qu'on puisse prévenir ces maladies et intervenir lorsqu'elles surgissent, et c'est un système dans lequel les trois paliers gouvernementaux et leurs organismes, ainsi que les producteurs d'aliments, les transformateurs, les distributeurs et les commerçants, ont des rôles importants. Chacune des étapes, de la ferme à la poubelle, est visée par des règlements sur la salubrité des aliments.
Même si le système de salubrité des aliments a plusieurs atouts, on doit quand même améliorer quelques-unes de ses composantes. J'aimerais attirer brièvement votre attention sur trois domaines qui font partie du champ de compétence fédéral.
Le premier concerne la transparence. À Toronto, depuis environ 2001, nous avons un programme de divulgation publique du rendement en matière de salubrité des aliments. La population a accès aux résultats de toutes les inspections de santé publique réalisées chez les 16 000 fournisseurs de services alimentaires à la porte des établissements, sur un site Web consultable, et par téléphone pour ceux qui n'ont pas accès à Internet.
Ce programme, intitulé DineSafe, vise la sensibilisation du public envers la salubrité des aliments, et il incite grandement les fournisseurs de services alimentaires à maintenir de bonnes pratiques en matière de salubrité alimentaire et à corriger rapidement toute lacune identifiée lors des inspections. En fait, le site Web de DineSafe est l'un des sites Web les plus visités à la ville de Toronto, et je vous invite à y jeter un coup d'oeil. En me basant sur l'expérience de notre ville en cette matière, je recommande que toutes les installations alimentaires réglementées par le fédéral soient soumises aux mêmes règles de divulgation à la population que les installations situées à Toronto.
Le deuxième domaine que j'aimerais aborder concerne les avis sur les aliments et les rappels. Au Canada, c'est d'abord l'Agence canadienne d'inspection des aliments qui a la responsabilité d'avertir la population relativement aux produits alimentaires potentiellement dangereux, et de rappeler ces produits. Avertir la population et rappeler un produit est une intervention importante en matière de salubrité des aliments et ces gestes peuvent prévenir des maladies et même sauver des vies. On doit agir rapidement, puisqu'un produit dangereux peut encore être sur les tablettes des magasins ou être consommé dans les résidences et dans les restaurants pendant qu'on enquête sur l'éclosion.
D'après notre expérience, lors de plusieurs éclosions à grande échelle qui ont touché plusieurs territoires au cours des dernières années, l'Agence canadienne d'inspection des aliments a généralement attendu qu'il y ait des preuves formelles de la responsabilité d'un produit relativement à une maladie déclarée avant de prendre des mesures. Deux exemples me viennent à l'esprit. Lors de l'épisode de salmonelle en 2005, les résultats d'enquêtes épidémiologiques nous ont dirigés vers des pousses de haricot produites dans une installation de Toronto et qui auraient probablement été la source de l'éclosion. Lorsque j'ai évalué le dossier à l'époque, il y avait suffisamment de preuves pour prendre des mesures afin de protéger le public. À ce moment, l'ACIA n'était pas prête à avertir le public. J'ai donc fait fermer l'usine puisque cela faisait partie de mon champ de compétences.
Le deuxième exemple concerne l'éclosion de listériose de 2008, lorsque le fabricant a demandé aux consommateurs de ne pas utiliser certains produits impliqués. À l'échelle provinciale, les responsables de la santé publique de l'Ontario ont publié leurs propres avis aux consommateurs. Les deux mesures ont été prises plusieurs jours avant que l'ACIA confirme que ces produits étaient à l'origine de maladies humaines en se basant sur des traces de Listeria identiques chez les personnes malades et dans des emballages d'aliments qui n'étaient pas ouverts. À mon avis, en général, lorsqu'on enquête sur une éclosion d'origine alimentaire, les responsables de la santé publique doivent prioriser la protection de la santé et prendre les mesures qui s'imposent dès qu'il y a lieu de croire raisonnablement qu'un produit alimentaire peut être dangereux pour la santé. Cette norme est inscrite dans la législation sur la santé publique de l'Ontario.
Enfin, je crois que certaines mesures pratiques pourraient être prises pour améliorer la collaboration entre les organismes lors d'une éclosion qui toucherait plus d'un territoire. Les protocoles existants, tels que le Protocole de résolution des incidences de toxicoinfections d'origine alimentaire, ou le PRITIOA, doivent être mis à jour, et toutes les parties appelées à collaborer lors d'une éclosion doivent recevoir une formation solide. Lors de l'éclosion de listériose de 2008, mes collègues et moi-même doutions que l'enquête et l'intervention étaient guidées par le protocole, et il semble que certains participants n'étaient pas au courant de son statut ou même de son existence. Des exercices de simulation, tels que ceux qu'on utilise pour se préparer à d'autres situations d'urgence à grande échelle comme les pandémies d'influenza, seraient utiles pour que les organismes d'intervention de tous les ordres de gouvernement aient plus d'expérience en matière de collaboration lorsqu'une épidémie à grande échelle se produit.
Merci de m'avoir donné l'occasion de soulever ces questions, et merci de votre attention.
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Messieurs, merci d'être venus.
Monsieur Williams, lorsque vous avez présenté ce rapport, les réactions à Ottawa ont été très rapides et très fortes. On a convoqué des conférences de presse et les accusations ont fusé de part et d'autre.
Je dois vous dire immédiatement que nous nous demandons, du moins de ce côté-ci du comité, si les inquiétudes que le gouvernement a eues à l'époque relativement aux retombées politiques peuvent avoir provoqué certains retards. Remarquez que j'utilise le verbe pouvoir. Je ne dis pas que c'est ce qui est arrivé, mais ça pourrait avoir causé certains retards, et ni la ministre, ni l'ACIA ne veulent être tenus responsables. Je crois qu'il est très étrange que le directeur d'une usine de transformation de viande, Michael McCain, semble avoir assumé toute la responsabilité, alors qu'à mon avis, les gouvernements sont les responsables de la salubrité alimentaire dans ce pays.
Un autre élément important que je dois vous mentionner, c'est que lorsque l'ACIA a témoigné devant le comité, Mme Swan, la présidente, a dit que la salubrité des aliments ne faisait pas partie de ses responsabilités, que l'industrie en était responsable. Personnellement, c'est quelque chose que je ne peux admettre, mais c'est ce qu'elle a dit.
À la page 8 de vos remarques, vous dites: « il aurait été plus approprié qu'un porte-parole gouvernemental prenne les choses en main afin de communiquer les messages appropriés de santé publique à la population. » Nous sommes d'accord avec cette recommandation. Il faudrait recourir à un interlocuteur indépendant qui s'adresserait à la population.
Ma question porte toutefois sur les preuves relatives à la chronologie des événements. L'ACIA prétend qu'elle a été avertie une première fois le 6 août, et il semble y avoir certaines divergences à ce sujet. En fait, dans la lettre qu'ils ont rédigée pour réagir au rapport, voici ce que la présidente de l'ACIA, l'administrateur en chef de la sécurité publique, M. Butler-Jones, et le sous-ministre de la Santé ont prétendu. J'aimerais savoir ce que vous en pensez. Je vais vous citer un passage de la lettre qui traite des rapports, des conclusions, et de la coordination, et où on affirme être d'accord avec ces éléments.
Ils disent ceci:
Ce besoin d'améliorer la coordination touche également les analyses en laboratoire — un élément essentiel des interventions pour endiguer l'éclosion. Étant donné que l'Agence canadienne d'inspection des aliments n'a pas été avisée du prélèvement d'échantillons qui a eu lieu le 21 juillet dernier, une chance de réduire le délai de confirmation de la source de contamination a été ratée. Par exemple, les échantillons prélevés par le bureau de santé publique de Toronto ont été envoyés aux fins d'analyse au laboratoire du service de référence sur la listériose de Santé Canada à Ottawa au lieu d'être envoyés au laboratoire régional de l'ACIA à Scarborough.
Ils poursuivent en disant ceci:
Après avoir reçu l'avis initial que le bureau de santé publique de Toronto y a délivré le 6 août dernier, l'ACIA s'est empressée de mener une enquête sur la salubrité des aliments.
Lors des discussions que nous avons eues avec les gens de votre organisme, vous avez dit que l'ACIA aurait dû être au courant le 29 juillet. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet?
Monsieur le président, nous avons répondu; j'ai transmis une réponse le 29. J'aimerais souligner deux points.
Premièrement, lorsque le Bureau de la santé publique de Toronto a enquêté sur deux cas dans une maison de repos de Toronto, on ne parlait toujours pas d'éclosion. Les bureaux de santé publique font des enquêtes et soumettent des échantillons alimentaires de façon continue. Ils le font par les canaux appropriés, et c'est ce qu'ils ont fait dans le cas présent. Affirmer que s'ils avaient correctement fait leur travail pendant l'éclosion, ils auraient soumis les échantillons à un laboratoire régional... On ne parlait pas d'épidémie le 21 juillet. Ils effectuaient leurs échantillonnages normalement.
Notre laboratoire reçoit entre 20 et 100 échantillons par jour. Il y a des processus qui passent par notre bureau; toutes sortes d'échantillons d'aliments sont prélevés et sont analysés en laboratoire adéquatement. Le laboratoire de référence sur les Listeria de Santé Canada était le laboratoire où nous devions envoyer nos échantillons. Il n'était pas inadmissible ni inapproprié pour eux de les envoyer là-bas.
On doit se demander si ces échantillons avaient été envoyés à ce laboratoire et que des cas avaient été détectés... On parle de surveillance de la part des laboratoires. Si on avait eu des signes d'une augmentation préoccupante du nombre de cas à l'échelle du laboratoire, particulièrement de la part d'un organisme fédéral, on aurait pu présumer qu'on aurait communiqué ou discuté avec les autres organismes pour les alerter s'il y avait eu des omissions ou des craintes. C'est ce qu'on fait à ce niveau. Je ne sais pas comment ça s'est produit ou aurait dû se produire.
En ce qui concerne le moment où ils ont été avertis, selon notre application habituelle du Protocole de résolution des incidences de toxico-infections d'origine alimentaire, nous devions avertir rapidement nos partenaires. Le 29 juillet, nous avons publié un rapport à l'intention de nos homologues du gouvernement fédéral, y compris l'Agence de santé publique du Canada, Santé Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments, qui surveillent ces rapports et qui sont avisés si nous effectuons une enquête. C'est notre manière d'être proactifs et d'avertir nos partenaires en santé publique de la province et d'ailleurs au pays. Ces rapports leur donnent le contexte, pour que nos autres partenaires — et, selon ce que nous avons appris, de nos homologues aux États-Unis — puissent étudier le rapport et évaluer s'ils ont besoin d'être mis au fait de la situation ou savoir s'ils doivent nous demander des éclaircissements. Nous avons donc fait notre part pour avertir le secteur dans son ensemble le 29 juillet.
Quant au commentaire sur la participation ou non d'une personne à une conférence téléphonique qui a eu lieu le 30 juillet, il faut savoir que lorsque nous organisons une conférence téléphonique et qu'il y a entre 40 et 100 participants, il nous est impossible de faire un appel des présences pour confirmer la présence ou non d'une personne. Nous avons vérifié la liste des participants et nous n'avons pas pu prouver que cette personne était à l'écoute lors de cette conférence téléphonique, mais nous avions déjà averti tout le monde que nous entreprenions cette enquête le 29 juillet par l'entremise du système d'information interactif.
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Je vous remercie d'avoir posé cette question.
Ce que je voulais surtout dire à cette conférence de presse, c'est que dans le contexte actuel des services alimentaires, plus de produits que jamais proviennent d'entreprises de plus en plus grosses, d'envergure internationale. Il y a beaucoup de produits qui sont faits outre-mer, sur lesquels nous avons très peu de contrôle. De plus en plus de gens consomment des importations. Nous devons trouver une façon d'examiner plus efficacement ce secteur, sinon, il y aura d'autres crises, comme celle de la listériose.
Donc, le premier facteur ou problème ici est l'étendue et la variété des changements qu'on voit dans le marché des aliments vendus au détail, dans notre pays ouvert sur le monde.
Le deuxième élément que la crise de la listériose a mis en évidence, c'est que le nombre de personnes vulnérables s'accroît. Les réussites de notre système de santé sont telles que nous nous retrouvons avec une population toujours vieillissante, et entre autres des octogénaires et des nonagénaires qui sont actifs et qui bougent. On compte davantage de survivants du cancer ou de transplantés qui vivent plus longtemps en prenant des médicaments immuno-suppresseurs. Ce groupe augmente et comprend des personnes beaucoup plus vulnérables que les gens en santé, qui pourraient être atteints par la listériose sans tomber malades.
Je crois qu'il est de notre devoir de mettre en place des méthodes de surveillance qui permettent de donner l'alarme rapidement afin de protéger ce groupe des dangers des maladies d'origine alimentaire — comme le Dr McKeown en a parlé —, ces maladies étant très courantes.
Si nous n'améliorons pas nos systèmes de surveillance, entre autres en laboratoire, et la coordination à tous les niveaux — parce qu'il s'agit d'une question complexe, qui devient d'envergure mondiale —, nous serons confrontés à ces problèmes encore plus souvent, car ils ne disparaîtront pas. Les organismes sont omniprésents dans notre environnement; ils peuvent facilement pénétrer dans la chaîne alimentaire. Et quand les produits viennent de loin, il se peut que nous ne soyons pas aussi informés sur ce qu'ils contiennent, le processus de préparation, et les aspects à surveiller.
Il est donc important que dans les années à venir, nous améliorions grandement notre surveillance, notre coordination et nos communications.
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C'est justement un des points que je soulève dans les recommandations du rapport. Il faudrait rehausser le niveau d'activité entre les principaux intervenants et partenaires, sur la scène locale, provinciale et fédérale, afin de pouvoir agir rapidement, au bon moment, et efficacement. C'est vrai.
Dans la crise de la listériose, les choses se sont très bien passées et ont été réglées rapidement. On peut se servir de cette crise pour évaluer le système, parce qu'on peut voir où sont les blocages, et on peut analyser la situation et se demander comment on pourrait améliorer le système. C'était le principal but du rapport: en Ontario, nous voulons faire notre part, mais il faut une bonne coordination avec nos partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux si nous voulons réagir à la situation de façon cohérente.
Vous parliez de certains problèmes qui étaient survenus. En fait, j'ai été surpris que les inspecteurs de Toronto aient de la difficulté à entrer dans l'usine. D'après ce que j'ai compris, ils ont procédé de la bonne façon; par courtoisie, ils ont informé l'établissement qu'ils allaient venir, parce que nous voulions agir de manière irréprochable, et travailler avec les autres de façon coordonnée. Ce n'est qu'un jour plus tard, à peu près, que j'ai appris qu'il fallait présenter une lettre et une demande, et je ne savais pas exactement pourquoi. Peut-être que le Dr McKeown pourrait nous en dire davantage à ce sujet. Mais ce n'était pas dans nos directives ou notre protocole.
J'ai dit dans une recommandation — qui n'est pas d'application obligatoire — qu'il faudrait créer un comité qui regrouperait tous les inspecteurs, pour qu'ils collaborent lorsqu'une inspection est nécessaire. Ça inclut les inspecteurs fédéraux. De notre côté, en Ontario, les inspecteurs du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales et ceux des bureaux de santé publique ne devraient pas être en concurrence mais travailler en équipe, pour réunir rapidement les renseignements requis pour informer chaque secteur et s'informer les uns les autres en vue d'une réaction rapide et coordonnée.
C'est l'un des principaux points soulevés dans la recommandation. Quel genre de tribune pourrions-nous avoir? J'ai recommandé de créer un comité de coordination en cas d'éclosion, au niveau local, provincial et fédéral. Les responsables dans chacune des administrations devraient être inclus, c'est-à-dire qu'ils fourniraient de l'information, ils s'attaqueraient aux problèmes et ils chercheraient à atteindre un certain niveau de coordination et de communication. Parce que dans ces situations, comme nous l'avons déjà vu dans le cas de problèmes liés à l'eau et d'infections transmissibles par le sang, la population s'attend à mieux. Les questions de compétence ne devraient pas poser problème. La protection de la population est prioritaire, et nous devons agir en conséquence.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous d'être venus nous rencontrer.
Si vous le permettez, monsieur Williams, je poursuivrai sur le sujet. On sent qu'il y a, d'une part, la façon dont le public perçoit la protection à son égard et, d'autre part, un différend en matière de compétence entre l'une ou l'autre... ou non pas un différend, c'est peut-être un mot un peu dur. Mais, on a l'impression qu'un des niveaux de compétence est ici et l'autre là, comme des navires qui, tous feux éteints, se croisent dans le noir. Ils ne se voient pas nécessairement et, parfois, ne communiquent pas efficacement.
Comme nous le savons tous, après la rédaction de votre rapport, il y a eu la réponse des ministères fédéraux, de l'ACIA et de l'Agence de la santé publique du Canada. Après vous avoir envoyé cette lettre particulière, est-ce que l'ACIA ou l'Agence de la santé publique a communiqué avec vous ou a fait preuve d'ouverture à votre endroit ou avec votre ministère d'une autre façon?
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Cet enjeu est important. Dans notre législation sur la santé publique, lorsque nous avons des motifs raisonnables et probables de croire en la présence d'un risque, celle autorise nos médecins à agir. Cela signifie donc que nous devons disposer de certaines preuves pour agir — on ne peut tout simplement pas y aller au hasard — mais on a aussi la possibilité de dire que des mesures doivent être prises, le plus tôt possible, afin d'éviter que le public ou une partie du public soit exposé à un risque présumé jusqu'à ce qu'une enquête adéquate soit menée.
Alors, attendre de disposer de preuves au-delà de tout doute, ce qui peut être utile à des fins de règlement de litige, fait en sorte qu'il est souvent trop tard pour protéger le public. D'ailleurs, le public s'attend à être tout d'abord prévenu afin de pouvoir prendre les précautions qui s'imposent. Nous pouvons ensuite procéder à une enquête pour satisfaire, le cas échéant, les besoins de toute action en justice.
Alors la réponse de M. McKeown serait exacte: les médecins peuvent fermer des installations, interrompre la vente ou l'utilisation de matériaux ou suspendre l'utilisation de ces matériaux afin d'éliminer ce qu'ils considèrent comme un risque potentiel s'ils estiment qu'il y a des motifs raisonnables de croire que le public pourrait être exposé à un risque, même s'ils ne disposent pas de tous les éléments probants à ce moment-là, parce qu'ils ont besoin de temps pour mener une enquête.
Il est important de comprendre la différence entre cette démarche et le fait d'attendre de disposer de toutes les preuves avant de prendre les mesures qui s'imposent. La protection du public est primordiale.
À ce stade, je crois que c'est là la différence. Lorsque vous vous trouvez face à une situation d'éclosion la protection du public doit avoir préséance sur l'aspect industriel; mais il faut aussi y porter attention. Il faut qu'il y ait concertation des intervenants afin d'assurer une certaine coordination des efforts et une bonne communication. Vous ne pouvez agir seul tout en menant votre enquête.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos invités de participer à cette séance.
C'est un processus intéressant et réellement très profitable que nous examinons. Pour ce qui est d'éclaircir la situation je crois que certains objectifs peuvent être différents d'un côté et de l'autre de la table.
Honnêtement, j'ai le plus grand respect pour Maple Leaf Foods. M. McCain est venu faire une présentation devant ce sous-comité. L'éclosion vient de son usine, cela provient de son équipement, et cette responsabilité il l'a acceptée. Je l'ai déjà dit et je continuerai de le dire: je crois que nous pouvons tous, bien honnêtement, à tous les niveaux, apprendre beaucoup sur la façon de traiter une situation de crise en regardant comment il a réagi. À mon avis, M. McCain et son entreprise ont montré par l'exemple ce que veut dire accepter la responsabilité d'une situation.
De ce point de vue, lorsque nous avons établi ce sous-comité, ce n'était pas seulement pour parler de la crise de la listériose; nous voulions également aborder la question de la salubrité des aliments. Je tiens simplement à préciser l'objet de ce sous-comité, que s'est-il passé? Quelle leçon avons-nous retenue? Que faisons-nous pour aller de l'avant? Il va sans dire que nous exprimons notre sympathie à ceux qui ont été malades et, plus particulièrement, aux familles de ceux qui ont perdu un être cher.
J'apprécie d'avoir en main le rapport du médecin hygiéniste en chef sur la gestion de l'éclosion de listériose survenue en 2008 en Ontario. J'aimerais revenir un peu au début de cette crise, soit en juin et juillet.
On peut lire dans le rapport que le 25 juillet — cela peut également intéresser M. McKeown — « Au cours d'un contrôle des données fournies par le SIISP, la Division de la santé publique détecte une augmentation du nombre de cas de listériose ayant été déclarés. »
Est-ce que ces cas se limitaient à Toronto?
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Cela soulève un certain nombre de questions.
Ainsi, pour examiner et tenter de suivre l'éclosion d'une maladie d'origine alimentaire, on utilise une méthode qui consiste à élaborer certaines hypothèses quant à la source de l'éclosion et on cherche des preuves. Ce que nous essayons toujours de faire, c'est de nous assurer de ne pas nous concentrer trop rapidement sur un élément. Il faut examiner les autres possibilités, afin de n'en éliminer aucune.
Dans la plupart des cas, lorsque l'on a servi ces produits de la viande, il est difficile de dire s'ils ont été servis sous forme de sandwiches ou non, ou s'ils ont été apprêtés différemment dans les maisons de soins parce que vous demandez à des gens de se rappeler ce qu'ils ont mangé trois ou quatre semaines auparavant. En outre, dans le cas des personnes âgées dans les maisons de soins, leur mémoire n'est pas toujours bonne. D'ailleurs, la plupart d'entre nous avons de la difficulté à nous rappeler ce que nous avons mangé avant-hier. Voilà une difficulté que nous n'avons pas lorsqu'une éclosion semblable survient au niveau local.
Un autre aspect consiste à déterminer si nous devons soupçonner d'autres aliments, notamment des légumes frais. Nous les avons également analysés. Puis, nous nous sommes demandé quel était l'élément commun qui aurait laissé une empreinte de la même bactérie. C'était un élément relevé dans une maison de soins infirmiers située ici, dans une autre à 300 kilomètres d'ici et une autre à 400 kilomètres par là-bas.
Au fur et à mesure des analyses en laboratoire à l'aide de la prise d'empreintes et du typage à l'ECP, on a discuté afin de déterminer de quels types il pouvait s'agir et la mesure dans laquelle le typage était précis. Un peu comme lorsque l'on a commencé à utiliser l'ADN dans les affaires présentées devant les tribunaux, on s'est dit que si c'est effectivement ce type d'ECP et que, si j'en détecte un et que M. McKeown en détecte un autre à 300 kilomètres, quelles sont les chances que ce soit le fruit du hasard? Ou alors, est-ce que l'occurrence est particulière au point d'être invraisemblable? Il doit y avoir un événement commun qui relie le tout. Nous n'avions plus qu'à le trouver. À ce moment-là, c'est ainsi que la situation a évolué.
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Merci beaucoup. Merci de votre présence.
J'ai un peu de difficulté avec la question des motifs raisonnables et probables. Il semble que l'ACIA a le pouvoir d'agir en se fondant sur des motifs raisonnables et probables, mais que dans cette situation précise, elle ne l'a pas fait. Ils attendaient qu'on leur communique les résultats des analyses en laboratoire. Ce qui m'inquiète, c'est qu'une telle attitude ne devrait pas être une question de culture. Les responsables de la santé publique choisissent d'agir en se fondant sur des motifs raisonnables et probables de façon à protéger l'intérêt du public, mais l'ACIA, pour une raison qui m'échappe, a décidé de ne pas bouger tant qu'elle n'avait pas obtenu les résultats des analyses en laboratoire. La marche à suivre devrait être établie longtemps avant une éclosion. Je croyais que tout cela était écrit dans le Protocole de résolution des incidences de toxico-infections d'origine alimentaire, le PRITOA, un document qui énonce des règles sur le sujet, et non seulement des impressions ou une culture sur le sujet.
Je suis inquiète après avoir entendu le témoignage de Lynn Wilcott qui dit que lorsqu'il y a des rappels ordinaires d'aliments, qu'il n'y a aucune maladie en cause, il est possible d'entretenir une bonne communication avec l'ACIA. Mais là où ça devient plus difficile, c'est lorsqu'il y a rappel de produits à l'origine de maladies ou de possibilités de maladies, ou encore lorsqu'il pourrait y avoir une publicité négative, voire même avant qu'il y ait rappel lorsqu'en tant que province nous menons une enquête sur une éclosion de maladie. Il affirme que dans de telles situations, l'ACIA est peu désireuse de partager de façon ouverte et franche des renseignements.
Je me demande s'il y a d'autres situations où l'ACIA a été peu disposée à agir à partir de motifs raisonnables et probables et pourquoi ils ont attendu d'obtenir les résultats des analyses en laboratoire si, effectivement, il existe un protocole à cet effet et qu'ils ont le pouvoir d'agir lorsqu'il y a une situation qui pourrait engendrer des problèmes.
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Merci beaucoup monsieur le président.
Merci d'être ici aujourd'hui.
Je veux commencer par quelques commentaires. Je crois que ce que nous avons entendu et ce que nous avons vu ici aujourd'hui, ne serait-ce qu'à partir de votre témoignage et celui d'autres témoins, c'est que la salubrité des aliments est effectivement une responsabilité partagée. Il y a plusieurs intervenants et chacun doit s'acquitter des responsabilités qui sont confiées. Il y a les organismes de santé provinciaux, les organismes de santé fédéraux et, évidemment, le secteur industriel. Chacun a un rôle clé et fondamental à jouer en matière de salubrité des aliments.
J'aimerais également faire une petite mise au point. Il semble, à la lumière de certains commentaires, qu'il n'y a eu aucune collaboration. J'aimerais remettre les pendules à l'heure. Je crois qu'il y a eu collaboration. En fait, dans une de vos lettres, vous mentionnez que la collaboration interministérielle, interprovinciale ou intergouvernementale était très bonne. Cela ne veut pas dire qu'elle ne peut pas être améliorée; elle doit l'être, mais j'ai lu votre lettre du 24 septembre où vous dites exprimer et prouver votre appréciation sincère de la collaboration entre l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) et le Toronto Public Health (TPH) pendant le déroulement de l'enquête concernant l'usine Maple Leaf de Toronto...
Il y a donc eu effectivement un certain niveau de collaboration, mais il faut déployer d'autres efforts afin d'améliorer les choses ainsi que la communication. Je ne crois pas que c'était tout à fait comme M. Allen l'a décrit, à savoir deux navires, tous feux éteints, qui se croisent dans la nuit. Je voulais corriger tout cela.
Je veux également poser quelques questions sur les protocoles de précaution dont il a été question. Je crois que l'un des éléments clés de l'enjeu de la salubrité des aliments, des rappels et des alertes médicales est probablement la confiance du public à l'égard du système. Je crois que c'est l'un des points discutés ici aujourd'hui.
Une question que j'aimerais poser, par exemple est la suivante. On a discuté précédemment de...
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Comme vous le voyez, nous sommes parfois désorganisés ici.
Mon collègue d'en face, le secrétaire parlementaire, a parlé de responsabilité partagée entre plusieurs organismes. Le Dr McKeown et le Dr Williams ont tous deux bien expliqué le rôle des représentants de la santé publique à l'échelle locale, provinciale et, bien sûr, nationale.
Dans votre exposé, vous avez parlé de tous ces groupes et organismes qui ont eu des problèmes concernant leur sphère de compétence, en ce sens que vous aviez le pouvoir d'agir et qu'eux avaient le pouvoir d'agir, et qu'il fallait trouver une façon pour qu'ils travaillent tous main dans la main. Comme vous l'avez dit, « la priorité dominante du comité doit être de protéger la santé publique ». Pardonnez-moi d'être aussi simpliste, mais je pense que c'est justement pour ça que vous vous appelez « représentants de la santé publique ». C'est votre seul mandat, du moins de notre point de vue. Bien sûr, vous faites autre chose, mais de protéger la santé publique est votre mandat ultime comme ça doit l'être.
Si nous avions suivi le modèle que vous nous avez présenté de façon globale et que nous avions adopté cette approche intégrée entre les sphères de compétence locales, provinciales et fédérales, aurait-il été possible pour nous de reconnaître plus rapidement l'existence de la crise et de prendre des mesures pour l'éviter? Ces mesures auraient peut-être pu être prises plus tôt. Je vous demande votre opinion en tant que professionnels; vous pouvez répondre tous les deux, ou seulement un d'entre vous. Si, au lieu d'intervenir en août, nous avions réagi plus tôt et avions pris les mêmes décisions le 29 juillet, ou le 21 juillet même, et si tous avaient uni leurs efforts, aurions-nous pu éviter certaines morts?
J'admets que la deuxième partie de ma question est très difficile. Il y a certaines circonstances d'impliquées, mais vous êtes des professionnels de la santé publique. Votre devoir est de protéger la santé du public, de minimiser les risques pour le public et d'éviter les morts et, en bout de ligne, de prendre les mesures nécessaires pour éviter les problèmes de santé, y compris en ce qui concerne les maladies d'origine alimentaire. Nous avons entendu le Dr McKeown parler de chiffres.
Pouvez-vous répondre à cela?
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Premièrement, si le système universel avait fonctionné — et si nous avions appliqué une transparence totale et que tout le monde s'était assis ensemble — selon le modèle que j'ai imaginé et que je propose — dans un esprit de confiance et de partage, ça nous aurait permis d'intervenir et d'annoncer l'éclosion quelques jours plus tôt. Une partie de cet aspect rejoint la question soulevée par un autre membre — la discussion entourant les essais en laboratoire et la piètre qualité des échantillons. Nous pourrions répondre « Nous avons tout ce qu'il faut pour intervenir maintenant, alors pouvons-nous le faire? » Il y avait certaines choses qui se passaient à l'usine dont je n'étais pas au courant, mais si je l'avais su, j'aurais été quelque peu ébranlé et j'aurais voulu que nous intervenions plus rapidement pour gérer le dossier.
Je n'étais pas certain de savoir pourquoi les paquets d'un kilo provenaient tous d'une même ligne ni pourquoi ils étaient les seuls à être contaminés durant le processus. Je n'étais pas entièrement au courant de ce qui se passait, mais ceux-là n'avaient pas été exposés. Étaient-ils les seuls à en produire? Pourquoi ça s'est fait dans cet emballage et qu'ils n'ont été expédiés que dans ces établissements et non dans des établissements publics? C'est le genre de questions qu'on se pose pour déterminer qui, dans le public, est exposé au risque. Que l'information soit claire ou qu'elle soit connue dès le départ... un organisme fédéral a même dit:
Nous ne savons pas, et nous ne sommes pas certains de pouvoir obtenir l'information. Nous ne pouvons pas vous confirmer que ce n'est pas le cas. Comme nous ne pouvons confirmer ce qui en est, nous pensons que vous devriez réagir en tant que représentants de la santé publique, et que vous devriez le faire immédiatement comme mesure de prévention. Donc, même si nous n'avons pas l'assurance d'obtenir des renseignements précis, je ne pourrais vous en dire suffisamment sur notre mandat et notre point de vue pour vous persuader que tout est contenu ici, et que vous devriez prendre des mesures.
Ce n'est pas seulement la quantité d'information; c'est l'opinion et l'évaluation de la qualité de l'information de ces personnes, qui passent en revue le processus qui permettra d'accélérer l'aspect décisionnel du dossier.
C'est la même chose pour les paquets d'échantillons ouverts ou non. Concernant certains de nos représentants de santé publique... Si le type d'électrophorèse en champ pulsé, et si un inspecteur avait frotté son doigt sur un échantillon contaminé et en avait contaminé un autre? Les chances étaient minces. Pourquoi ne pouvions-nous pas intervenir plus rapidement? Dans ce type de situation, il devrait y avoir une discussion ouverte, où chacun partagerait l'information qu'il détient, dans le respect mutuel du mandat et des tâches des autres personnes présentes. Mais l'objectif ultime est de protéger le public et de faire son travail.
Pour ce qui est de reculer dans le temps, si nous nous reportons au 21, nous avons parlé avec le Bureau de santé publique de Toronto concernant leurs deux cas. On nous a dit que des enquêtes avaient été réalisées. Nous ne pouvons réagir à une éclosion avant qu'elle ne soit déclarée. Ce serait bien d'avoir certains pouvoirs que nous n'avons pas. Nous ne sommes que des représentants de la santé publique. Nous rêvons du jour où nous pourrons prévenir plutôt que réagir.
Concernant le nombre de morts, c'est difficile de dire l'incidence que ça aurait eu, parce que la période d'incubation est longue. Il est difficile de déterminer le moment exact où la personne a ingéré le produit contaminé.
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Monsieur le président, membres du comité, je vous remercie au nom de Bioniche Life Sciences de me permettre de vous parler aujourd'hui de la salubrité des aliments au Canada.
Comme vous le savez, Bioniche Life Sciences est une société biopharmaceutique innovatrice dont le siège social se trouve à Belleville, Ontario. Notre mandat est l'innovation et l'amélioration de la qualité de la vie. Nous sommes une société cotée en bourse et nous investissons énormément dans la recherche et le développement. Nous employons actuellement 200 personnes dans le monde, dans des postes scientifiques et de recherche très spécialisés, dont la majorité sont à Belleville, en Ontario, et à Montréal, au Québec.
L'un des aspects les plus importants du mandat de votre sous-comité est de recueillir des recommandations pour réduire le risque de maladies futures d'origine alimentaire. Je vais vous parler aujourd'hui d'une découverte révolutionnaire pour réduire le risque d'Escherichia coli ou E. coli, la souche O157 en particulier, un pathogène d'origine alimentaire et problème de santé publique.
Des éclosions très médiatisées comme celles de Walkerton en 2000 et les autres qui ont suivi, notamment l'an dernier à North Bay et dans la région du Niagara, sont des tragédies causées par l'E. coli O157 qui ébranlent la confiance des Canadiens envers la sécurité de leur approvisionnement alimentaire.
Il y a beaucoup de souches d'E. coli qui sont inoffensives, mais la souche O157 est l'une de celles qui libèrent les toxines qui causent des maladies graves, permanentes, qui peuvent même entraîner la mort. Comme avec la Listeria, ce sont malheureusement les jeunes enfants et les personnes âgées qui sont souvent le plus à risque. Le gouvernement du Canada peut être fier d'avoir appuyé la recherche et le développement qui ont mené à la création du premier vaccin homologué du monde contre l'E. coli O157, nommé Econiche. Cette innovation particulière, qui a des incidences positives sur le secteur de l'agriculture du Canada, l'approvisionnement alimentaire national, le système de santé et la confiance globale des consommateurs, témoigne du calibre de la communauté de la recherche scientifique de notre pays.
Econiche est conçu pour réduire le risque de contamination des aliments et de l'eau par l'E. coli O157, et il a obtenu une licence complète de l'Agence canadienne d'inspection des aliments en octobre 2008. Le vaccin est administré aux bovins et est le premier de son type dans le monde entier à attaquer l'E. coli O157 à la source. Par « source », j'entends les bovins laitiers et de boucherie, les hôtes naturels de ces bactéries.
Cette souche mortelle d'E. coli vit dans les intestins des bovins sans qu'ils éprouvent d'effets néfastes. Les études ont démontré que le vaccin réduit considérablement la colonisation d'E. coli O157 chez les bovins, jusqu'à 98 p. 100. Cette réduction de la quantité d'E. coli O157 répandue par les bovins aide à réduire le risque de sa présence dans le boeuf haché, ou par l'entremise de l'eau souterraine, ou le risque qu'il se propage aux enfants qui caressent des animaux en visitant des fermes, ou par l'entremise des produits agricoles, comme l'épisode du grand rappel des épinards en 2006.
L'adoption de ce vaccin positionnera le Canada comme un chef de file mondial, préservera la confiance des consommateurs envers les produits agricoles canadiens et favorisera la santé publique. Le vaccin aidera le secteur de l'agriculture, qui en a beaucoup besoin, et particulièrement l'élevage bovin, en offrant un sceau additionnel de sécurité et en constituant une prime des produits agricoles canadiens, susceptible d'accroître la demande pour nos produits bovins et agricoles.
Étant donné les nombreux avantages que l'administration de ce vaccin aux bovins laitiers et de boucherie procure, on pourrait supposer que les éleveurs vont agir rapidement pour vacciner leurs bovins; mais ce n'est pas si simple. L'adoption de cette intervention à la ferme pose un défi du fait que les éleveurs de bovins individuels ne reçoivent pas d'avantage immédiat ou direct pour l'argent dépensé pour vacciner leurs animaux contre l'E. coli O157. Comme cette bactérie ne rend pas les bovins malades, les éleveurs de bovins ne sont pas incités à les vacciner. Nous croyons que si les gouvernements fournissent le financement initial pour encourager l'adoption de cette pratique de vaccination, ses avantages à long terme pour l'ensemble de l'industrie de l'élevage des bovins deviendront apparents. Nous devons reconnaître que l'E. coli O157 est plus qu'une simple question de bovins; la bactérie pose un risque pour les humains par l'entremise des aliments, de l'eau et du contact direct.
Des organismes comme la Canadian Association of Bovine Veterinarians, l'Association canadienne des foires et expositions et la Table ronde sur la chaîne de valeur de l'industrie du boeuf ont tous publié des déclarations en faveur d'interventions autorisées à la ferme pour réduire le risque en matière de santé publique des pathogènes d'origine alimentaire comme l'E. coli O157.
Au cours des audiences de votre sous-comité, nous avons entendu parler de la responsabilité partagée de l'industrie et du gouvernement concernant la salubrité alimentaire. Nous avons entendu que le rôle du gouvernement est de fournir les ressources et d'établir les politiques nécessaires pour protéger notre approvisionnement alimentaire. Nous avons entendu que les producteurs assument une plus grande part du coût pour la salubrité alimentaire au Canada que dans d'autres pays où on consacre une plus grande proportion du financement public à la salubrité alimentaire.
Au Canada, nous avons utilisé les vaccins avec succès depuis des décennies pour régler des problèmes sérieux de santé publique. Les vaccins sûrs et efficaces sont une technologie reconnue pour réduire le risque de maladies infectieuses. Le concept de la vaccination des bovins afin de réduire un risque sérieux pour la santé publique s'intègre parfaitement au concept largement favorisé par les experts du domaine de la santé, c'est-à-dire « un seul monde, une seule santé ». Le défi réside toutefois dans le fait que de telles innovations peuvent exiger que le coût soit assumé par l'un, tandis que les avantages semblent être réalisés par un autre. Au bout du compte, comme vous le savez, la salubrité alimentaire a trait à la protection des Canadiens, qui est la raison d'être du plan d'action des gouvernements pour assurer la sécurité des produits alimentaires et de consommation. Toute la société profite de l'utilisation de la technologie pour réduire le risque d'infection et de maladie.
Votre sous-comité est à la recherche de suggestions pour renforcer le système de salubrité alimentaire et réduire le risque de maladies futures d'origine alimentaire; je vais donc présenter trois recommandations au nom de Bioniche, pour votre attention.
Tout d'abord, notre recommandation clé est le financement d'un programme ou de projets pilotes conçus pour assurer l'élimination de l'E. coli O157 de la chaîne alimentaire canadienne. Cela a déjà été recommandé par le Comité permanent des finances de la Chambre des communes dans le rapport prébudgétaire de 2008. Nous sommes confiants que les contribuables canadiens préféreraient devoir financer la prévention des maladies d'origine alimentaire plutôt que de payer les conséquences à long terme d'une éclosion. Les maladies d'origine alimentaire coûtent environ 10 milliards de dollars par année au Canada.
Une série de projets pilotes, financés par exemple par le programme de flexibilité agricole ou autre, amélioreraient la position de l'industrie de l'élevage des bovins et la chaîne de valeur de l'industrie du boeuf en encourageant les producteurs primaires à incorporer des technologies comme Econiche, qui ajoutent de la valeur pour les autres membres de la chaîne d'approvisionnement et pour le consommateur final.
Il existe quatre projets pilotes en puissance « prêts à démarrer », qui touchent la chaîne de valeur, et dans lesquels Bioniche est partenaire.
En Ontario, il y a un groupe auquel participent l'organisation Ontario Corn Fed Beef, l'Ontario Veterinary College et le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario.
Au Québec, il y a un projet en attente auquel doivent participer Viandes sélectionnées des Cantons, l'Association des médecins vétérinaires praticiens du Québec et le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec.
À l'île-du-Prince-Édouard, il y a un autre groupe composé de l'Atlantic Veterinary College et du bureau de la santé publique.
En Alberta, il y a la Canadian Cattlemen’s Association et l'Alberta Livestock and Meat Agency, nouvellement établie.
Notre deuxième recommandation est la suivante: mettre en oeuvre des modifications aux politiques qui soutiennent le développement d'approches originales en ce qui a trait aux pathogènes d'origine alimentaire. Quand une entreprise comme Bioniche fait la recherche, qu'elle fabrique et qu'elle commercialise un nouveau vaccin pour les humains, pour les protéger d'une maladie, ces vaccins sont habituellement examinés par le Comité consultatif national de l'immunisation de l'Agence de la santé publique du Canada. Le comité consultatif présentera une recommandation sur son utilisation au Canada. Cette recommandation déterminera si le financement de la santé peut être utilisé pour l'achat du vaccin et le coût de l'immunisation. Toutefois, des produits innovateurs comme Econiche, qui est administré aux bovins pour empêcher la maladie chez les humains, ne sont pas couverts par le mandat courant du comité consultatif et, par conséquent, ne sont pas admissibles au financement de la santé publique.
Notre dernière recommandation souhaite que les systèmes de surveillance des pathogènes entériques, comme C-EnterNet, soient entièrement financés. Il s'agit d'une initiative facilitée par l'Agence de la santé publique du Canada et financée par Agriculture et Agroalimentaire Canada, conçue pour soutenir les activités qui réduiront le fardeau des maladies gastro-intestinales.
En résumé, notre première priorité est le financement de programmes pilotes qui encouragent l'adoption des technologies de salubrité alimentaire à la ferme. Nous recommandons également de mettre en oeuvre des changements aux politiques et de soutenir les initiatives de santé publique qui ont pour but de surveiller les maladies gastro-intestinales dans l'environnement.
En conclusion, je dirai que la confiance des consommateurs nous préoccupe tous. De la ferme à la fourchette, chaque maillon de la chaîne de valeur a l'obligation de faire tout ce qu'il peut dans la production d'aliments salubres. Le gouvernement et l'industrie sont partenaires de la création d'une vision partagée de réduction du risque de maladies d'origine alimentaire. Nous croyons que la détermination du Canada à exercer un rôle de chef de file s'appuie sur un système qui encourage l'innovation, nourrit le commercialisation et favorise et soutient l'adoption d'approches originales en matière de salubrité alimentaire.
Merci.
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Bonjour, monsieur le président, et bonjour à tous. Je vous remercie de m'avoir invité à soumettre mes observations au sous-comité.
Mon nom est Jim Hodges et je suis vice-président exécutif de l'American Meat Institute. J'ai également exercé les fonctions de président de l'American Meat Institute Foundation, le prolongement scientifique de l'AMI, qui s'occupe de recherche et d'éducation. L'institut offre des services à l'industrie de la viande et de la volaille depuis plus de 100 ans. Parmi ses 200 membres, l'AMI compte certains des fabricants les plus renommés de produits de viande et de volaille aux États-Unis et au Canada.
La salubrité alimentaire est notre principale priorité. Nous nous sommes engagés, avec le Conseil des viandes du Canada et d'autres organisations, à partager les pratiques exemplaires et les nouvelles technologies de manière à accroître la salubrité des aliments pour le bien de l'industrie.
Un refrain souvent entendu à Washington, à Ottawa et ailleurs reproche à notre système de réglementation en matière de salubrité des aliments d'être défaillant. Bien que certaines critiques soient justifiées, un regard plus attentif sur nos systèmes d'assurance de la salubrité des produits de viande et de volaille pourrait amener les gens à voir les choses différemment, du moins en ce qui concerne les États-Unis.
Les maladies associées à la consommation de viande et de volaille sont en déclin. Près d'un milliard de repas sont consommés chaque jour aux États-Unis sans incident. Toutefois, la plupart des gens demeurent d'avis qu'il est encore possible d'améliorer le système d'assurance de la salubrité des aliments. J'aimerais discuter avec vous aujourd'hui de certaines des améliorations apportées par l'industrie de la viande et de la volaille, et du rôle important que joue la surveillance gouvernementale à l'égard de la salubrité des aliments.
Tout d'abord, l'industrie de la viande et de la volaille aux États-Unis est en faveur de l'application d'un système rigoureux de surveillance au niveau fédéral. Les quelque 8 000 employés qui travaillent pour le service d'inspection et de salubrité des aliments du département américain de l'Agriculture inspectent les activités menées par environ 6 300 producteurs et transformateurs de viande et de volaille aux États-Unis. À ces personnes s'ajoutent 2 000 employés fédéraux qui assurent la prestation de services de supervision et de soutien dont le coût totalise plus d'un milliard de dollars par année.
Les lois fédérales font en sorte d'exiger que le système d'inspection d'un pays étranger soit équivalent à celui des États-Unis. Trente-trois pays, y compris le Canada, sont actuellement autorisés à expédier des marchandises aux États-Unis. Le Canada est notre plus important partenaire commercial, et c'est pourquoi nous devons nous assurer d'avoir les systèmes d'importation les plus efficients et efficaces qui soient.
Mais d'abord et avant tout, pour être efficace, un système d'assurance de la salubrité des aliments doit être préventif. Il y a plus de 10 ans, l'industrie et le département de l'Agriculture ont adopté un virage important dans leur façon d'approcher les programmes de salubrité alimentaire, en intégrant des principes de prévention dans les programmes d'analyse des risques et de maîtrise des points critiques, plus communément appelés HACCP. Les programmes obligatoires de type HACCP établissent un cadre grâce auquel il est possible d'identifier les dangers potentiels et de mettre en oeuvre des mesures visant à les contrôler au cours du processus de production.
Le département de l'Agriculture s'assure que les processus sont validés scientifiquement et qu'ils fonctionnent correctement. Au cours d'une année, le département de l'Agriculture procède à plus de 80 000 tests microbiologiques, afin de vérifier que les processus de production appliqués dans les établissements assujettis à l'inspection fédérale sont menés adéquatement. Ce sont les services d'inspection et de salubrité des aliments qui procèdent à ces contrôles, qui s'ajoutent aux plusieurs millions de tests microbiologiques effectués par l'industrie chaque année.
Le Canada et les États-Unis sont tous deux dotés de rigoureux systèmes d'inspection de la viande et de la volaille, mais il est important de reconnaître que seule l'industrie peut produire des aliments propres à la consommation. Bien que les transformateurs et les manipulateurs d'aliments puissent — et doivent — réduire les risques le plus possible, personne ne pourra jamais garantir l'innocuité absolue de tous les produits alimentaires. En dépit de cela, des progrès sont accomplis chaque jour.
Les données du gouvernement des États-Unis font plus particulièrement état d'un déclin des agents pathogènes présents dans les produits de viande et de volaille. Depuis l'an 2000, la prévalence de l'E. coli O157:H7 dans la viande hachée a connu une diminution de plus de 45 p. 100 dans l'industrie, et son taux d'incidence est actuellement de moins d'un demi pour cent. La prévalence de la bactérie Listeria monocytogenes dans les produits prêts à consommer a été réduite de 74 p. 100, passant à un taux d'incidence de moins de 0,4 p. 100.
Nous avons vu des améliorations semblables pour ce qui est de l'incidence des maladies d'origine alimentaire. Depuis l'an 2000, les maladies attribuables à la bactérie E. coli O157 ont diminué de 40 p. 100, et l'incidence des cas listériose a diminué de 10 p. 100; il est à noter que la plupart des améliorations liées à la listériose avaient été apportées avant l'an 2000. Les données en témoignent.
La science et les faits scientifiques doivent être les assises sur lesquelles reposent le système d'assurance de la salubrité des aliments, dont le but est de protéger la santé du public. Le gouvernement a la responsabilité d'établir des normes de salubrité alimentaire qui protègent adéquatement la santé du public. L'industrie est responsable de produire des aliments sûrs qui respectent ou dépassent les normes gouvernementales en matière de salubrité des aliments. Il faut cependant demeurer attentifs et veiller à ce que les règlements gouvernementaux dans le domaine de la salubrité des aliments évitent de nuire à l'innovation et à l'amélioration par leur caractère trop normatif, qui dicterait plus ou moins la marche à suivre pour atteindre les objectifs.
J'aimerais conclure en formulant quelques propositions quant aux façons d'accroître la salubrité des aliments.
Premièrement, les programmes d'inspection gouvernementaux doivent s'astreindre à concevoir et à mettre en oeuvre des systèmes qui protègent la santé du public. Les activités d'inspection qui n'ont pas d'incidence directe sur la santé publique font en sorte de gaspiller des ressources déjà limitées et de détourner l'attention de questions d'importance liées à la santé publique.
Deuxièmement, il faut voir à l'amélioration continue des systèmes de contrôle liés aux processus de prévention. Il est essentiel d'appliquer des programmes d'assainissement et des programmes obligatoires de type HACCP axés sur la prévention plutôt que sur la détection, et la rigueur de ces systèmes de contrôle doit être proportionnelle au risque pour la santé publique.
Troisièmement, les organismes gouvernementaux doivent profiter d'un plein financement de manière à pouvoir assurer la salubrité des produits alimentaires importés et produits au pays.
Quatrièmement, l'affectation des ressources doit se faire en fonction du risque pour la santé publique posé par un aliment en particulier et des mesures de contrôle qui sont appliquées au cours des processus de fabrication et de distribution afin de contrôler ces risques.
Cinquièmement, il est nécessaire d'établir des normes objectives et atteignables en matière de salubrité des aliments, qui cherchent à déterminer de manière scientifique si les aliments sont sûrs et sans danger pour la santé publique. Les normes de salubrité alimentaire doivent être fondées sur des critères quantifiables et mesurables et doivent avoir une incidence directe sur la santé publique.
Sixièmement, les normes nationales de salubrité alimentaire doivent être compatibles avec les normes reconnues à l'échelle internationale, comme le Codex Alimentarius, de manière à protéger la santé des consommateurs, à assurer l'équité des pratiques commerciales et à promouvoir la coordination des mesures d'élaboration de normes dans le domaine de l'alimentation au sein de la communauté internationale.
Septièmement, les efforts doivent être axés sur la réalisation d'analyses rigoureuses en vue de déterminer comment et pourquoi une éclosion de maladie d'origine alimentaire a pu survenir. Chaque organisme gouvernemental devrait être tenue de communiquer des renseignements détaillés afin d'aider les personnes appelées à manipuler des aliments à empêcher que de telles situations se produisent de nouveau.
Huitièmement, le gouvernement doit procéder à des inspections et à des essais rigoureux de manière à vérifier l'innocuité des produits prêts à consommer. Les résultats des tests doivent être obtenus grâce à l'application de protocoles acceptés d'échantillonnage et d'analyse.
Enfin, il est nécessaire d'établir un partenariat public-privé en vue de concevoir et de mettre en oeuvre un programme exhaustif de recherche dans le but d'élaborer des stratégies plus perfectionnées d'intervention et d'atténuation des risques.
Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant votre sous-comité. Il me fera plaisir de répondre à vos questions.
Je continuerai jusqu'à la fin.
Nous voulons insister aujourd'hui sur la notion voulant que les milieux agricoles sûrs produisent des aliments sûrs. Nous voulons sensibiliser davantage les membres du comité quant au fait que les gens du public ne sont pas les seules personnes touchées par les mesures de salubrité alimentaire, et que la question englobe également la sécurité des agriculteurs, de leurs familles et de leurs ouvriers, qui produisent les aliments. Nous sommes d'avis que les fermes exploitées en toute sécurité produisent des aliments sans danger, et qu'il est nécessaire de fournir aux agriculteurs les outils grâce auxquels ils pourront assurer la sécurité de tous.
Bien que chaque province adhère à des niveaux différents de conformité et d'application de la loi en matière de santé et de sécurité, de nombreux efforts sont déployés pour assurer la salubrité des aliments et la sécurité de ceux qui les produisent.
De nombreux producteurs appliquent de rigoureux protocoles de biosécurité, qui contrôlent les risques de transmission des maladies dans leurs fermes. Ces mêmes protocoles protègent les travailleurs dans les tâches qu'ils sont appelés à accomplir. De nombreux programmes de qualité en matière de salubrité alimentaire, comme les programmes de type HACCP dont il a été mention tout à l'heure, prévoient des composantes qui protègent les travailleurs tout en minimisant les risques associés à la présence de résidus et de contaminants dans les aliments. Ceci s'applique tout autant aux pesticides qu'aux médicaments. Par exemple, lorsqu'il s'agit d'administrer des médicaments au bétail, notamment par voie d'injections, les procédures de sécurité traitent autant du dosage, de la réduction de l'exposition directe aux médicaments et des mesures de prévention que peuvent appliquer les agriculteurs, notamment pour éviter de se piquer avec les aiguilles. Il est donc facile de voir comment, d'une part, on cherche à s'assurer que les animaux reçoivent les bons médicaments et la dose appropriée, et d'autre part, on cherche à mettre en place des procédures grâce auxquelles les employés pourront éviter de se piquer avec les aiguilles.
Si la sécurité ne fait pas partie de la culture, peu importe le domaine, toutes sortes de blessures et d'incidents surviennent au pays. Les plans de sécurité à la ferme ne portent pas uniquement sur la salubrité des aliments ou la sécurité des personnes. Ils existent dans une optique globale de sécurité ce qui, à son tour, favorise la prise de conscience collective. Nous ne le faisons pas par souci de protéger les aliments, mais bien par souci de protéger la santé des humains. Il en résulte toutefois que les aliments s'en trouvent également protégés. En sensibilisant les gens à l'importance de manipuler les animaux en toute sécurité afin de protéger les travailleurs, il en résulte que le traitement approprié de ces animaux assure également une viande de meilleure qualité.
Nous visons à promouvoir un modèle de sécurité dont fait partie la salubrité des aliments; voilà notre objectif.
Lorsque nous pensons à la salubrité alimentaire au Canada, nous ne la voyons pas comme isolée de la sécurité au travail. Nous pensons à la qualité de l'environnement dans lequel les aliments sont produits. Si vous visez à assurer la sécurité des producteurs, la salubrité des aliments s'en trouvera automatiquement améliorée. Si les travailleurs sont protégés des agents biologiques et des zoonoses, le système alimentaire le sera également. Nous avons besoin d'une stratégie de salubrité alimentaire inclusive et efficace. On ne peut pas dissocier la salubrité des aliments de la question générale de la sécurité des producteurs. Si les lieux de travail des agriculteurs au Canada sont sûrs, que les familles peuvent s'y épanouir en toute sécurité en étant conscientes des mesures à appliquer, on parle là d'une approche inclusive.
Dans le document stratégique de 95 pages intitulé « Cultivons l'avenir », il est très souvent question de la salubrité des aliments, de la protection de l'environnement et du soin des animaux. On ne parle qu'une seule fois de santé humaine. La protection des agriculteurs et de leurs familles ne semble pas être une priorité, bien qu'elle soit à la base du système de production en entier. Même si la plupart des agriculteurs sont d'avis que la sécurité à la ferme est très importante du point de vue de leur bien-être personnel et économique et du futur de leur entreprise — et la plupart d'entre eux estiment agir en toute sécurité —, seuls 15 p. 100 d'entre eux disposent d'un quelconque plan de sécurité. Nous avons pour but de réduire cet écart. Ainsi, nous travaillons avec ces agriculteurs en vue de déterminer les risques et de les atténuer afin de rendre les milieux agricoles plus sûrs, ce qui contribuera largement à la salubrité de la chaîne d'approvisionnement alimentaire du Canada.
Nous sommes fortement convaincus que la sécurité des fermes est garante de l'innocuité des aliments.
Je vous remercie de nous avoir donné l'occasion de nous exprimer ici. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci pour ces questions.
Pour répondre à votre dernière question, le vaccin se vend environ trois dollars la dose aux agriculteurs, et il faudrait administrer au moins deux doses aux animaux, c'est-à-dire une dose sensibilisante puis une injection de rappel, un peu comme pour tous les autres vaccins. Pour les années subséquentes, si on parle d'un troupeau de vaches résident, chaque bête recevrait une injection de rappel annuelle, comme pour les autres vaccins.
Pour ce qui est des projets pilotes, les échéanciers varieraient bien entendu en fonction de l'envergure des projets, mais en gros, si on regarde les projets qui sont envisagés à l'heure actuelle, on parle généralement de projets de deux ou trois ans pendant lesquels de larges groupes seraient vaccinés, des fermes entières, en vue de comparer la situation pendant un certain temps et de mesurer dans quelle proportion il a été permis de réduire l'excrétion de la souche O157 dans l'environnement de cette ferme.
Pour poursuivre à propos des essais, il peut être intéressant d'obtenir la participation d'une école vétérinaire et peut-être même de l'unité de surveillance de la santé publique, ce qu'on appelle le C-EnterNet. En outre, les gens souhaitent également constituer certaines choses propres aux marques. Je pense à quelques marques. J'ai parlé de l'Ontario Corn Fed Beef, puis d'une marque au Québec. Il y a également une marque dans les provinces atlantiques, qui s'appelle Atlantic Beef ou quelque chose du genre. Les gens veulent savoir les avantages que peut retirer leur marque du fait d'ajouter à leur proposition globale de valeur, pendant une période donnée, une composante de salubrité alimentaire à la ferme.
Donc ces projets pilotes peuvent s'intéresser à trois choses différentes. Pour ce qui est des coûts, ceux-ci varieraient probablement d'un à trois millions de dollars sur un certain nombre d'années, selon l'envergure du projet, bien entendu. Essentiellement, 10 millions de dollars permettraient de financer l'ensemble des quatre projets pilotes que l'on se propose actuellement de réaliser.
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Oui, et merci pour ces questions.
Pour ce qui est de l'identification des fermes, le groupe principal serait composé de tous les membres appartenant à une seule marque et vous avez certes prononcé de manière plus éloquente que moi le nom de la marque en question, Viandes sélectionnées des Cantons. La liste des fermes appartenant à cette marque est très exclusive. Le groupe en entier se compose de fermes qui sont d'ores et déjà prêtes à participer à une évaluation. Les autres groupes auxquels nous nous sommes adressés proviennent davantage du secteur laitier, comme Valacta et certains producteurs de cette marque.
Donc oui, certaines fermes sont venues à nos devants et nous ont exprimé leur volonté de participer immédiatement à un projet.
Pour ce qui est des autres analyses liées au vaccin, je dirais d'emblée que ce vaccin est pleinement homologué. On peut classer en deux catégories les travaux qui ont été menés en lien avec l'homologation, à savoir la sécurité et l'efficacité. La sécurité du vaccin a déjà été démontrée chez les animaux élevés en exploitations commerciales, donc celle-ci ne fait aucun doute. L'efficacité du produit a été établie dans des tests expérimentaux menés en laboratoire, si vous voulez, où les bovins se voient administrer de larges doses de cette souche particulière d'E. coli, et il est démontré qu'il n'y a pas d'excrétion de la bactérie chez les animaux qui reçoivent le vaccin, contrairement à ce qu'on observe du côté des animaux non vaccinés. Ce qui n'a toutefois pas été démontré — et l'industrie est très intéressée à connaître ce qui suit —, c'est la mesure dans laquelle le vaccin permet de supprimer la présence même de cette souche d'E. coli dans les fermes, la nappe phréatique, les échantillons de fumier ou le cuir des animaux qui résident dans ces fermes, lorsque le vaccin est utilisé à grande échelle dans la communauté agricole. Donc voilà le genre de données que cherchent à connaître les gens.
Troisièmement, comme j'en ai discuté avec M. Easter, il y a tous les avantages liés à la commercialisation des produits. Du point de vue de la vaccination du boeuf, il n'y a pas là un message très percutant pour les consommateurs. Toutefois, la vaccination des animaux envoie un message très clair aux autres membres de la chaîne de valeur: lorsque vous allez vendre vos animaux d'abattage ou vos animaux laitiers et que vous indiquez par exemple qu'ils ont subi une intervention, qu'ils ont reçu un vaccin afin de réduire le risque de contamination de votre usine de transformation, vous ne laissez pas cette souche d'E. coli franchir le pas de la porte. Cela fait donc partie de l'autre élément auquel s'intéresse la recherche: quels avantages pouvez-vous retirer de ces mesures si vous tentez de commercialiser votre viande, de créer une marque, au Canada ou ailleurs dans le monde, en vue de contribuer à la croissance de ce marché?
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Nous avons de nombreuses préoccupations en commun.
Ce que vous dites sur la chaîne de valeur est bien vrai: les premiers bénéficiaires se retrouveraient au milieu de cette chaîne. Les gens qui se procurent des bovins vivants en vue d'en faire des produits de consommation aimeraient savoir que les risques de faire entrer E. coli dans leur usine de transformation sont réduits. Peu importe qu'ils soient prêts à payer un supplément pour cette assurance ou qu'ils déterminent simplement quels fournisseurs ils préfèrent. Si on leur dit quels producteurs vaccinent leurs animaux et s'ils peuvent choisir l'option la moins risquée, c'est une partie de la chaîne de valeur qui en retire des avantages. Mais ici aussi, c'est difficile à représenter sur le plan financier.
Les autres éléments — et c'est sans doute plus commun chez nos collègues américains — sont la menace de poursuites et les responsabilités de la marque, dans les cas où un agent contaminant serait présent dans votre produit et aurait rendu malade un consommateur. De telles conséquences peuvent détruire des entreprises et en ont forcé certaines à fermer leurs portes.
Mais vous avez raison: nos consommateurs s'attendent, et c'est tout à fait légitime, à ce que les produits qu'ils achètent soient salubres. Les inspections ne peuvent pas offrir cette garantie, et je suis certaine que le comité le comprend. Comme l'a dit M. Hodges, il faut trouver d'autres moyens de prévention. Même si certaines personnes pourraient considérer que c'est un risque minime, c'est une réalité qui existe encore. On ne peut toujours pas prélever un échantillon sur chaque portion microscopique de viande.
Alors, que peut-on faire pour réduire les risques? Encore une fois, il faut revenir à la source, et nous le savons. Comment peut-on atténuer les risques en amont? Nous ne savons toujours pas si la réglementation est la réponse à cette question. J'imagine que la même chose est vraie: tant que nous n'aurons pas plus de données sur l'utilisation du vaccin sur le terrain — entreprise difficile sans l'aide du gouvernement, pour les raisons que vous avez mentionnées —, il revient peut-être aux responsables de la santé publique de se pencher sur la question et de dire que de leur point de vue, ce doit être fait et qu'ils en défraieront les coûts, comme c'est le cas pour d'autres vaccins qui sont recommandés par la santé publique.
C'est tout ce que j'avais à dire, à moins que vous ayez quelque chose à ajouter sur la réglementation, monsieur Allen.
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Tout d'abord, notre recommandation serait de fonctionner sur une base volontaire. Selon moi, la réglementation ne permettra pas nécessairement de résoudre le problème plus rapidement qu'un acte volontaire. L'Association canadienne de sécurité agricole, qui a environ 15 ans aujourd'hui, a comme principale méthode de travail la prise de conscience. Je travaille pour la Farm Safety Association en Ontario, dont la majorité du financement provient de la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail. Je le répète, nous ne recommandons pas de forcer les gens à mettre les plans en place. À l'heure actuelle, nous tentons d'encourager les agriculteurs de tout le pays, de concert avec nos partenaires provinciaux, à penser à la sécurité sous forme de programme. La mise en oeuvre du programme entraînera des profits à la fin de l'année, à la fin de vos activités, à la fin de la journée de travail quand vous rentrez chez vous ou, en tant qu'employé, quand vous montez dans votre voiture pour retourner à la maison.
Il faut vraiment fonctionner sur une base volontaire. Le problème, c'est la prise de conscience. Le laisser-aller est sans doute notre pire ennemi. La plupart des blessures et des incidents qui ont lieu dans des exploitations agricoles sont probablement dus à ce laisser-aller, car ce sont des gestes qui ont été répétés des centaines de fois. L'agriculteur âgé est le principal facteur de risque. Mais c'est un risque inconnu, car il travaille depuis 50 ans.
La crainte que nous avons vient du fait qu'il y a de nombreux jeunes travailleurs. Par « jeune travailleur », j'entends quelqu'un qui travaille depuis moins de six mois. Il y a beaucoup de mouvement parmi les étrangers, principalement des Mexicains et des Jamaïcains, qui travaillent dans des programmes agricoles. Leur degré d'instruction et de conscience des risques ne répond pas aux normes.
Des projets comme la HACCP sont très avantageux. Dans certains endroits, ce système a fonctionné merveilleusement bien pour faire prendre conscience aux gens de la salubrité des aliments. La question de la salubrité a été soulevée, et d'un coup, le nettoyage des coffres à aliments a créé un tollé: pourquoi faut-il avoir un dispositif antichute, changer des trous d'homme, modifier des méthodes de nettoyage? La grippe aviaire et les problèmes alimentaires qui en découlent ont soulevé d'importantes questions sur l'équipement de protection dans les exploitations agricoles. Le fait d'avoir un plan de préparation aux urgences dans son plan d'activités et dans son plan de sécurité a énormément d'incidence sur la diminution des blessures dans les exploitations familiales ou commerciales de l'ensemble du pays.
Donc, ce doit être volontaire et non réglementaire. Est-ce que ça répond à la question?
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J'ai présenté une allocution sur les préparatifs en vue d'une pandémie il y a environ deux semaines dans le cadre d'une convention à London, et j'ai dit qu'il y avait deux choses qu'on pouvait mal faire dans une situation de ce genre. La première, c'est de réagir de façon disproportionnée, et la deuxième, c'est de réagir mollement.
À mon avis, la réaction des représentants du gouvernement au Canada, aux États-Unis et dans bien d'autres endroits était probablement appropriée. Il y avait un risque que nous avons contrôlé assez rapidement. Les médias en ont peut-être un peu trop mis en ce qui concerne la grippe H1N1.
Je fais partie d'un groupe en Ontario dont les activités touchent beaucoup, par exemple, la sensibilisation et les avis. Je pense qu'énormément de choses ont été faites. Avec du recul, après un événement de ce genre, il faut se pencher sur ce qui a été fait et déterminer si on aurait pu en faire plus.
De notre point de vue, je n'avais rien dans mes dossiers concernant la sensibilisation des travailleurs à l'égard de la grippe porcine. J'avais une pile de documents sur la grippe aviaire, sur l'équipement de protection individuelle à utiliser et sur la procédure à suivre. J'ai dû réagir assez rapidement pour mettre à jour mon site Web et mettre au niveau mon personnel en l'espace de 24 heures.
Mais, de ce que j'ai vu, nous nous sommes plutôt bien débrouillés partout au pays pour faire face à une situation qui n'était pas nécessairement liée à la salubrité des aliments mais plutôt à un problème de diffusion d'information. Je pense que nous avons plutôt bien réussi à contrôler la situation, après avoir compris ce qu'il en était. Et c'est en fait le problème que posait ce microbe en particulier, il fallait savoir de quoi il s'agissait.
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Oui, il y a beaucoup de choses que nous avons améliorées de façon remarquable.
L'un des secteurs où nous nous sommes le plus améliorés, c'est en fait celui des enfants âgés de moins de six ans; c'est la catégorie dans laquelle je les mettrais. Je vais vous parler du cas de l'Ontario parce que je le connais mieux. Au début des années soixante-dix, nous comptions environ 20 décès d'enfants par année dans les fermes familiales. À l'heure actuelle, nous avons presque réduit ce nombre à un décès par année. C'est principalement grâce à la sensibilisation, en encourageant les gens et en les informant.
Pour ce qui est de nos programmes, nous avons en fait créé des aires de jeu sécuritaires. Il est étonnant de voir combien de personnes ignorent toujours les statistiques relatives aux enfants qui sont blessés à la ferme et aussi combien de personnes ne disposent pas de ce qu'on appelle une aire de jeu sécuritaire, un espace où un enfant de moins de six ans, par exemple, peut jouer, sans risque de se faire blesser par le camion qui vient chercher le lait. C'est un exemple.
Il y a toutes sortes de choses. Par exemple, des dispositions législatives ont été adoptées pour améliorer le clôturage autour des fosses à purin. Cette mesure a permis de mettre un frein aux noyades.
Il y a un certain nombre de problèmes qui continuent de s'aggraver. Dans la province de l'Ontario, par exemple, la population chevaline est plus importante qu'elle ne l'était dans les années 1960, et nous enregistrons un plus grand nombre de blessures et de décès.
C'est un groupe intéressant. Les victimes sont surtout des femmes parce que se sont elles en général qui s'occupent des chevaux. Les chevaux ne sont pas utilisés comme du matériel agricole; ils ont tendance à être ce que j'appelle de gros chihuahuas. Le problème ici est causé par un relâchement de la vigilance. Les gens ne portent plus leur casque protecteur. Ils deviennent trop familiers avec l'animal. Une fois de plus, nous travaillons en étroite collaboration avec l'Université de Guelph, en Ontario, plus particulièrement pour l'exécution de programmes comme EquiMania!
Il y a une autre statistique qui évolue peut-être dans la mauvaise direction, mais je pense que cela est attribuable à la démographie. Le groupe des agriculteurs plus âgés semble être davantage à risque. Selon les statistiques, le nombre de blessures et de décès augmente, mais c'est un groupe d'âge de plus en plus important. En effet, l'âge moyen des agriculteurs au Canada augmente. Il augmente d'année en année. Cette situation est probablement attribuable en partie à la planification de la relève; il n'y a pas beaucoup de jeunes qui veulent reprendre la ferme familiale.
Mais à mesure que les gens vieillissent, ils commencent à prendre des médicaments, par exemple pour la haute pression. Ils deviennent instables à certains moments, notamment s'ils se déplacent rapidement ou s'ils se lèvent debout après avoir été assis sur un tracteur toute la journée. Il y a des chutes. Il y a aussi des incidents du fait que les gens travaillent avec du bétail, et il y a un relâchement de la vigilance: de vieilles habitudes, mettre le pied sur une prise de force, faire des choses par soi-même, ne pas demander d'aide et travailler seul. Ces problèmes ont toujours existé.
Ce sont là quelques exemples, mais il y a certainement des points positifs. L'équipement s'est beaucoup amélioré.
Il y a aussi quelques excellentes organisations aux États-Unis avec qui nous collaborerons. La Progressive Agriculture Foundation, en Alabama, offre des camps de jour aux enfants. En fait, au cours de la dernière année, nous avons doublé nos chiffres en faisant de la sensibilisation au moyen de camps de jour. Je sais que la semaine prochaine nous présentons une séance en Ontario, dans une ferme mennonite. Nous nous attendons à ce qu'il y ait environ 400 enfants.
Il y a une excellente organisation à Marshfield, qui s'occupe du Childhood Agricultural Safety Network. Elle a mené une campagne intitulée « C'est plus facile d'abandonner une tradition que d'enterrer un enfant », qui visait à éloigner les enfants des tracteurs.
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Je n'ai pas de question à poser, monsieur le président, mais j'ai des remarques à faire.
Premièrement, le 13 mai — ce n'était pas vous qui étiez président à ce moment-là, c'était M. Miller —, j'avais demandé le calendrier des prochains témoignages. Lorsque mon adjoint a fait la demande au greffier, ce dernier lui a dit qu'il devait avoir la permission du président. Puisque vous êtes le président, demandez donc au greffier, s'il vous plaît. Ça fait 14 jours que j'ai demandé un calendrier des témoins à comparaître, pour voir où on s'en va et si on va arriver dans le temps. Je n'essaie pas de ralentir les travaux, au contraire, je crois que ça va nous permettre de mieux travailler.
Deuxièmement, j'ai su, de la part du bureau de mon whip, que la pièce 253-D était disponible aujourd'hui. C'est un endroit où il est possible de tenir des séances télévisées. Aujourd'hui, un comité — je ne sais pas lequel — y tenait des séances à huis clos, alors que nous, qui devions tenir une séance télévisée, nous retrouvons ici, où nos travaux ne peuvent pas être télévisés. Je voulais en faire la remarque, car je pense qu'on y revient à chaque séance. Aux gens qui ne me connaissent pas, je dis que je ne lâcherai pas, que je n'arrêterai pas de le dire. On n'est pas naïfs.
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Merci, monsieur le président.
André a soulevé les questions de l'examen du temps, du calendrier et des témoins requis. Le greffier a parlé d'une motion que j'ai faite au début, il me semble, concernant le calendrier de ce que nous ferons, de la date de fin et de ce genre de choses. Ce n'est donc pas une nouvelle motion, ce qui semble indiquer qu'elle a peut-être été faite la semaine dernière ou la semaine précédente.
Nous connaissions ces calendriers depuis longtemps. Des témoins nous ont appelé aujourd'hui pour nous dire qu'ils seraient présents le 11 juin. C'est ce qu'ils ont dit, monsieur le greffier. Donc qu'ils aient ou non compris la bonne chose, tout ce que je vous dis c'est qu'il y a des gens qui croient avoir été appelés après le fait. Ils ne savent pas que c'est après le fait, mais nous savons que c'est le cas parce que nous avons adopté cette motion lors de la deuxième séance que nous avons tenue, car nous n'avons pu terminer la première séance. M. Anderson avait fait de l'obstruction toute la soirée, donc je n'ai pu faire adopter la première motion sur le calendrier et nous avons fait des compromis à cet égard. M. Lemieux et moi, en collaboration avec vous, monsieur le président, et M. Bellavance, avons travaillé sur cette question.
Nous ne l'avons donc pas adoptée la semaine dernière ni la semaine précédente. Elle a été adoptée il y a des mois. Elle a été adoptée l'automne dernier. Donc, soulever ce point comme s'il s'agissait d'un problème relatif à une motion qui vient d'être adoptée et qui influe sur le calendrier constitue, en toute honnêteté, une double accusation. Allez, soyez sérieux.
Je n'irai pas plus loin à ce sujet.
Le deuxième point que je souhaite soulever est le suivant. Avons-nous obtenu l'information de l'ACIA dont j'ai parlé l'autre soir et qui porte sur des questions précises que j'ai posées à M. Cameron Prince? On devait la recevoir immédiatement. J'ai demandé ces documents il y a très longtemps.
Les avons-nous reçus? Si oui, où sont-ils? Ont-ils été envoyés à la traduction? Où se trouvent-ils? Avons-nous reçu les autres documents mentionnés dans ma motion? Que vous me répondiez aujourd'hui ou demain, sommes-nous en possession de ces documents ou nous sont-ils acheminés de la même manière que les derniers?