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J'aurais quelques observations à faire entendre.
M. Allen, M. Easter, M. Atamanenko et moi-même avons discuté de cette question et des possibilités du point de vue du sous-comité. Nous avons discuté de la possibilité de télédiffuser les délibérations et vous avez raison, j'ai indiqué que ce n'était pas un problème — et en fait, ç'en est toujours pas un. Toutefois, il y a deux points à considérer du point de vue de la procédure. Tout d'abord, il faut tenir compte de la manière dont le comité à proprement parler... Je n'incarne pas le comité, et nous le savons tous. Nous travaillons tous ensemble au sein de ce comité, et nous utilisons des motions. Par conséquent, je ne peux parler au nom du comité, mais je peux certainement le faire au nom du gouvernement. Nous ne nous opposons pas à télédiffusion des réunions.
Toutefois, il y a deux facteurs à considérer. Le premier étant que le comité lui-même, en tant que comité, doit faire connaître sa volonté — il ne suffit pas que d'en discuter entre nous. Ensuite, comme l'indique M. le président, il y a la question de la disponibilité des salles. Les salles se font rares. Il arrive parfois qu'une salle équipée soit disponible, alors qu'à d'autres occasions, aucune ne l'est. C'est au comité d'exprimer sa volonté à la présidence, et au greffier d'entreprendre ses démarches compte tenu des installations et des ressources disponibles.
Enfin, je tenais à préciser la teneur de nos discussions, et à dire que le gouvernement ne s'oppose pas à la télédiffusion des délibérations.
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Je serai bref parce qu'on a effectivement des témoins à entendre.
Sur ce point précis, sur les séances télévisées, je n'accepte pas comme excuse la disponibilité des salles. Il y a beaucoup de comités qui sont télévisés; le nôtre ne l'est pratiquement jamais. On a créé ce sous-comité et on a spécifié qu'on voulait que les séances soient télévisées. D'ailleurs, elles l'ont toutes été au début, sauf la dernière et celle d'aujourd'hui.
Tout ce qu'on demande au greffier — je pense que M. Lemieux comprend très bien qu'on n'accuse pas le gouvernement, en tout cas, pas pour ma part —, c'est de faire tous les efforts nécessaires pour que les séances soient télévisées.
Je pense même qu'on a déjà eu une séance télévisée avec des caméras mobiles. Nous n'étions pas dans une salle de comité qui est normalement équipée pour la télévision, à moins que je ne me trompe. Je pense donc que c'est possible de le faire, et c'est ce qu'on a demandé.
S'il faut présenter à chaque fois une motion pour demander que soit télévisée la prochaine séance, on le fera. Toutefois, selon une expression québécoise, c'est du taponnage. Dès le début, il me semble qu'il était entendu que toutes les séances seraient télévisées.
Nous sommes ici pour parler du Partenariat canadien pour la salubrité des aliments. Nous sommes connus en tant que partenariat, et sommes une association nationale sans but lucratif composée de membres provenant des secteurs public et privé qui souhaitent éduquer les Canadiens sur les pratiques de manipulation en toute sécurité des aliments. Nous sommes engagés à éduquer les Canadiens quant à la facilité et à l'importance de manipuler et de préparer les aliments dans un souci de salubrité, afin de réduire les empoisonnements alimentaires d'origine microbienne. Notre message contribue à établir la confiance envers notre système alimentaire. Dans le document que j'ai fourni à votre greffier, vous trouverez une liste des membres du partenariat.
Pour vous donner un aperçu de l'historique de l'organisation, le partenariat a vu le jour en 1997 dans le but de développer et d'implanter un programme national d'éducation sur la manipulation en toute sécurité des aliments, en insistant sur le rôle important que jouent les consommateurs dans le maintien de la salubrité des aliments. Le gouvernement et l'industrie reconnaissent conjointement que les consommateurs ont un rôle à jouer en ce qui a trait à la salubrité des aliments. Dans une campagne récente s'échelonnant sur un an, nous avons été en mesure de rejoindre au-delà de 12 millions de Canadiens à l'aide de nos messages de manipulation salubre des aliments. C'était en 2005-2006. Notre plus récent projet a été lancé en partenariat avec notre organisation soeur aux États-Unis, sous le nom de Soyez prudents avec les aliments. Cette campagne vise essentiellement les Canadiens qui préparent les aliments à la maison et elle offre une plate-forme d'icônes graphiques colorés accompagnée de messages détaillés sur la salubrité des aliments.
Ce matériel est fait sur mesure pour tous les membres du partenariat, y compris les gouvernements, les détaillants et les professionnels de la santé. La plate-forme Soyez prudents avec les aliments convient parfaitement aux brochures d'information, aux affiches, aux sites Internet et aux emballages alimentaires. Les icônes et les messages de Soyez prudents avec les aliments ont été à l'honneur en mars dernier dans un encart en couleurs du gouvernement du Canada, distribué dans 54 journaux du pays. Les membres du Conseil canadien des distributeurs en alimentation ont soutenu le partenariat en fournissant des messages saisonniers d'À bas les BACtéries et, maintenant, de Soyez prudents avec les aliments dans leurs circulaires, qui sont distribués dans tous les ménages au Canada.
Le partenariat est au service d'intermédiaires publics, privés ou d'organismes sans but lucratif qui ont à coeur d'éduquer les consommateurs. Le partenariat fournit une tribune aux membres pour leur permettre de partager et d'harmoniser leurs stratégies et leurs expériences de communication sur les pratiques de manipulation en toute sécurité des aliments. En retour, ils reçoivent une rétroaction et des avis d'expert. Lorsque possible, les membres agencent la portée de leurs propres messages pour en accroître l'envergure auprès des consommateurs.
Les Canadiens recherchent davantage de renseignements sur la salubrité des aliments. Selon des études récentes sur la population canadienne, Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada estiment qu'il survient entre 11 et 13 millions de cas d'empoisonnement alimentaire par année, occasionnant des coûts annuels de l'ordre de 12 à 15 milliards de dollars au système de santé, à l'industrie et à la société canadienne dans l'ensemble.
Selon la recherche, les consommateurs pensent qu'il est très important de suivre de saines pratiques de manipulation des aliments à la maison. Cette même recherche dévoile également que la majorité des Canadiens pensent bien comprendre et appliquer les procédures de manipulation en toute sécurité des aliments. Cependant, on se rend compte qu'une bonne partie des Canadiens n'appliquent pas de façon constante de saines pratiques de manipulation des aliments. Par exemple, seulement 15 p. 100 de la population utilise de façon constante un thermomètre de cuisson. L'utilisation d'un thermomètre de cuisson est très important, on ne peut pas déterminer qu'un aliment est suffisamment cuit simplement par son apparence. Un peu plus de la moitié de la population affirme décongeler parfois la viande et la volaille à la température de la pièce. Cette pratique peut permettre la croissance des bactéries sur les aliments. Seulement 50 p. 100 des consommateurs affirment se laver les mains pendant 20 secondes avant et après la manipulation des aliments. Le lavage fréquent des mains et des surfaces réduit le risque d'empoisonnement alimentaire.
La recherche menée par le gouvernement du Canada a confirmé que les consommateurs veulent davantage de renseignements sur la salubrité des aliments, y compris les pratiques de manipulation en toute sécurité des aliments. Le consommateur a un rôle important à jouer dans la chaîne alimentaire et le partenariat, de concert avec ses membres, aide à sensibiliser les consommateurs sur les quatre mesures qu'ils peuvent prendre pour réduire le risque de contracter un empoisonnement alimentaire d'origine microbienne. Les quatre messages de base sont une plate-forme éprouvée mettant en valeur le rôle important que joue le consommateur à l'égard du système canadien d'assurance de la salubrité des aliments.
Comme je viens de l'indiquer, les quatre messages de base destinés aux consommateurs sont: nettoyez — lavez toujours vos mains et les surfaces; séparez — ne mélangez pas les aliments; cuisez — cuisinez à la bonne température et utilisez un thermomètre de cuisson; puis réfrigérez — et ce, dès que possible.
Le travail du partenariat aide à rappeler à l'esprit de la personne qui achète et prépare les aliments à la maison ce besoin de manipuler en toute sécurité les aliments. Il est essentiel de rappeler souvent aux gens l'importance de manipuler en toute sécurité les aliments pour éviter les empoisonnements alimentaires.
Nous participons à des initiatives continues de sensibilisation du public. Le partenariat offre aux consommateurs l'accès à des renseignements sur la manipulation en toute sécurité des aliments à la maison, dans les deux langues officielles, à l'aide de ses sites Internet: www.abaslesbac.org et sa version anglaise www.canfightbac.org, et des deux nouveaux sites que sont www.soyezprudentsaveclesaliments.ca et www.befoodsafe.ca
Nos messages sont proactifs et continus. Nous ne sommes pas des gestionnaires de crise; nous avons plutôt un message constant à transmettre à l'année longue aux consommateurs. Ce sont ces quatre comportements de base qui contribuent à préserver la salubrité des aliments à la maison et, s'ils sont adoptés de façon assidue, qui réduisent le risque de contracter un empoisonnement alimentaire d'origine microbienne. Ces messages responsabilisent le consommateur et établissent la confiance à l'égard du système alimentaire canadien. Les messages ne changent pas selon la situation. Les messages peuvent être mis davantage en valeur avant des événements saisonniers comme Noël, le Jour de l'An, la fête de la Reine, la fête du Canada, la fête du Travail et la rentrée scolaire, parce que les longues fins de semaine sont des périodes propices pendant lesquelles les consommateurs sont peut-être plus réceptifs aux messages portant sur les saines pratiques de manipulation des aliments.
En situation de crise, le partenariat joue un rôle de soutien en dirigeant les médias et les consommateurs vers les organisations ou les associations les plus appropriées qui sauront leur fournir des renseignements scientifiques et factuels sur une situation donnée. Dans ce domaine, le partenariat compte sur Santé Canada, l'Agence de la santé publique du Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments et Agriculture et agroalimentaire Canada pour la recherche et l'expertise scientifiques.
Voici la liste des améliorations que nous avons apportées:
Premièrement, les initiatives en matière de salubrité des aliments doivent tenir compte du rôle important que jouent les consommateurs.
Deuxièmement, les notes d'information doivent être diffusées aux organisations comme le partenariat, pour permettre une meilleure diffusion de l'information auprès des consommateurs.
Troisièmement, la communication doit être harmonisée, intégrée et planifiée entre l'industrie et le gouvernement.
Quatrièmement, il faut des investissements continus pour transmettre les messages de salubrité des aliments aux consommateurs. Des campagnes visant à influencer un changement de comportement peuvent prendre de 20 à 30 ans avant d'obtenir des gains significatifs sur le marché, comme l'ont démontré les initiatives de gestion des fermes et la campagne anti-tabac.
Cinquièmement, nous croyons que le modèle du partenariat fait un usage judicieux des ressources financières. Au lieu de réinventer la roue, le gouvernement du Canada devrait investir dans ce qui existe présentement — c'est-à-dire le partenariat, qui a su si bien servir le consommateur canadien durant les 12 dernières années.
En 2009, tous les organismes impliqués dans le continuum canadien de la ferme à l'assiette doivent faire leur part pour préserver la salubrité des aliments. Il y a eu beaucoup de temps et d'investissements faits dans le continuum de la ferme jusqu'au marché du détail. Dans le futur, investissons adéquatement au niveau du consommateur dans ce continuum, parce que de la ferme à l'assiette, le consommateur représente le dernier maillon de la chaîne canadienne de salubrité alimentaire, mais un maillon important.
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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du comité de nous avoir convoqué à cette réunion. Je serai succinct; vous n'aurez pas me le rappeler.
Pour vous situer un peu, je suis PDG du CCDA et Jackie Crichton est notre vice-présidente, salubrité des aliments et étiquetage, et compte parmi notre effectif.
Nous représentons autant les petits que les gros distributeurs alimentaires, tant du côté de la vente au détail que du côté des services alimentaires. Pour vous présenter quelques statistiques, nous avons environ un demi million d'employés directs, et fournissons quelque 85 p. 100 de tous les produits alimentaires vendus dans 12 000 magasins au pays.
Bien entendu, la salubrité des aliments figure au haut de notre liste de priorités. Plus précisément, nous sommes d'avis que la salubrité des aliments est une responsabilité qui incombe à la chaîne d'approvisionnement. Nous sommes d'avis que l'industrie et le gouvernement se doivent d'adopter une approche fondée sur l'apprentissage continu en matière de salubrité, pour ensuite transmettre ces connaissances à tous et permettre ainsi l'amélioration continue des pratiques dans le domaine. Nous ne serons jamais arrogants au point de penser que nous connaissons toutes les solutions.
En gros, en tant que détaillants et distributeurs, nous savons aussi que notre industrie dépend largement de la confiance que nous témoignent les consommateurs, et ceux qui l'oublient le font à leurs risques et périls. Les consommateurs s'attendent à ce que nous leur vendions en tout temps des aliments de qualité, et ce tous les jours. Si un problème survient dans la chaîne d'approvisionnement, toute l'industrie en porte le fardeau. Nous prenons cette question au sérieux. Nous discutons ouvertement des enjeux et de la diligence dont il faut faire preuve dans l'industrie, et nous partageons nos connaissances.
Ce soir, monsieur le président, je commenterai brièvement notre approche et vous ferai part de quatre recommandations que nous avons récemment formulées à l'intention du gouvernement.
Pour ce qui est de notre approche, nous ne tentons pas de concurrencer les autres en matière de salubrité des aliments et celle-ci est notre plus grande priorité, comme je l'indiquais précédemment. Nous partageons nos connaissances et nos idées par l'entremise d'un comité très actif, présidé par Jackie Crichton. En tant qu'association, nous partageons également les produits du comité, par exemple les manuels, modèles, pratiques exemplaires et programmes de formation destinés à l'industrie. Notre approche est celle de l'apprentissage continu et, grâce à elle, nous faisons preuve d'une plus grande diligence.
Toutefois, en dépit de l'excellent régime d'inspection en place et du fait que le système canadien d'assurance de la salubrité des aliments soit reconnu comme un des meilleurs au monde, grâce notamment à la mise en oeuvre du système HACCP et de programmes connexes dans l'industrie, les éclosions de maladies d'origine alimentaire présentent toujours un risque, et ce risque ne pourra jamais être complètement éliminé. Par conséquent, un des outils vitaux sur lesquels s'appuient les distributeurs et les détaillants alimentaires est le système de rappel des aliments, un système efficace qui permet de communiquer immédiatement à l'industrie les décisions prises par l'ACIA. Si vous demandez aux gérants de magasins et à leurs chefs de départements qui travaillent un peu partout au pays, ceux-ci vous diront tous que lorsqu'un rappel est émis, il n'y a qu'une chose à faire, c'est-à-dire retirer immédiatement le produit visé des étalages, sans poser de questions. Ces mesures sont enclenchées dès que l'ACIA émet un avis de rappel; le système de rappel est établi en fonction d'un émetteur unique, qui achemine à de nombreux destinataires de l'information en temps réel par voie électronique.
Qu'a fait l'industrie depuis le rappel des produits Maple Leaf pour étayer mes propos? Nous avons joué un rôle actif dans le processus de consultation mené à l'égard des changements que proposait d'apporter l'ACIA aux stratégies d'inspection liées à la bactérie Listéria, et avons recommandé l'application d'une méthodologie rapide d'essai au regard des nouvelles politiques envisagées. Nous sommes également d'avis qu'il faut concentrer d'abord les efforts sur les produits à haut risque.
Ensuite, nous soutenons la décision de Santé Canada de permettre aux transformateurs de viande qui ont à utiliser des agents de conservation d'avoir recours au diacétate de sodium et à l'acétate de sodium; cette décision vient appuyer la preuve scientifique qui démontre que ces agents permettent un meilleur contrôle des agents pathogènes.
Les marchés d'alimentation représentent un secteur où la concurrence est de plus en plus forte. Toutefois, lorsqu'il est question de salubrité des aliments, nous travaillons tous avec un seul objectif en tête, c'est-à-dire vendre des aliments de qualité, qui ne présentent aucun risque pour la santé. À titre d'exemple, nous avons travaillé avec la Fédération canadienne des épiciers indépendants en vue d'élaborer des manuels, et avons fourni à Santé Canada un exemplaire de notre programme de salubrité des aliments destiné aux intervenants du marché du détail, fondé sur le système HACCP. Ce programme est en voie d'implantation par tous les détaillants membres du CCDA. De plus, pour compléter, nous fournissons également des mises à jour succinctes qui viennent s'ajouter à la documentation référence existante, par exemple pour ce qui est de l'étiquetage et de l'emballage sous vide de produits par les détaillants.
À l'automne de 2008, le CCDA, de concert avec Produits alimentaires et de consommation du Canada et la FCEI, s'est efforcé de constituer un groupe de travail regroupant des associations de l'industrie, en vue d'examiner et de mettre à jour le Supply Chain Food Product Recall Manual, une bible dans l'industrie. Ce manuel, utilisé dans toute l'industrie, consacre une section entière au manuel d'intervention d'urgence dans le domaine de la salubrité des aliments de l'ACIA, communément appelé le FERM.
Plusieurs améliorations au FERM ont été proposées à l'ACIA, dont l'application uniformisée d'un modèle normalisé d'enquête par le gouvernement et l'industrie, et le recours à des avis de rappel uniformisés qui fournissent aux détaillants et aux consommateurs les renseignements dont ils ont besoin.
Monsieur le président, rien n'aurait pu être fait du côté des distributeurs ni des détaillants pour prévenir l'éclosion de listériose touchant les produits Maple Leaf; toutefois, nous travaillons activement avec les responsables de la réglementation et avec les organismes gouvernementaux pour faire connaître les pratiques exemplaires et les leçons apprises, de manière à contribuer au renforcement du système canadien d'assurance de la salubrité des aliments.
En conclusion, je vous ferai part de nos recommandations. Dans le but de tirer des leçons de l'éclosion survenue l'été dernier, le CCDA a élaboré quatre recommandations, qui devraient selon nous contribuer au renforcement du cadre régissant la salubrité des aliments.
Tout d'abord, le gouvernement et l'industrie doivent travailler à partir d'un modèle mutuellement reconnu de collecte de renseignements au moment des rappels. Ceci améliorera la qualité et la rapidité des communications. Cette démarche, qui vise à assurer l'uniformité, l'exactitude et l'utilité des renseignements, permettra du coup d'aplanir les divergences observables d'une région à l'autre, d'un inspecteur à l'autre, et d'une entreprise à l'autre. Ce modèle devrait également comporter une liste claire de questions qui concernent les produits secondaires également touchés par le rappel.
Deuxièmement, les consommateurs doivent pouvoir accéder en temps utile à de l'information complète et précise dans les avis de rappel et les autres avis émis par l'ACIA et dans les communications du gouvernement destinées aux médias. Lorsqu'on procède à un rappel, les choses peuvent se compliquer et provoquer de la confusion, ce pourquoi il convient de transmettre des renseignements précis dès le début du processus. Essentiellement, ce que je dis, c'est qu'il nous faut de l'uniformité, de la clarté et de l'exactitude dès le départ.
Troisièmement, pour maintenir la confiance des consommateurs — sur laquelle repose toute l'industrie — et pour assurer leur sécurité, il faut éviter de transmettre des renseignements aux médias avant que ceux-ci ne soient communiqués à l'industrie. Pour protéger la sécurité des consommateurs, il faut aviser les détaillants dès qu'un risque se présente, afin que le produit soit retiré des étalages. Nous réagissons aux directives de l'ACIA, et non à celles des médias. À tout le moins, les communiqués de presse émis par les ministères devraient être transmis en même temps à toutes les parties visées.
Enfin, le quatrième point — et c'est un besoin qui se présente tous les jours —, c'est qu'il faut une tierce partie crédible pour transmettre de l'information sur les maladies d'origine alimentaire aux consommateurs; l'information doit être adaptée au contexte et communiquée en temps utile. Souvent, les consommateurs entendent parler de choses qu'ils ne comprennent pas et à propos desquelles on leur demande d'agir. Je pense que nous devons tous collaborer pour mettre ces choses en contexte, de manière à retenir la confiance des consommateurs. En temps de crise et d'inquiétude, les consommateurs veulent savoir qu'ils peuvent se tourner vers une entité crédible à laquelle ils peuvent se fier pour leur fournir de l'information précise et fondée scientifiquement. Cette tierce partie devrait avoir pour tâche d'informer les Canadiens quant aux agents pathogènes en cause, aux aliments touchés, aux personnes vulnérables, aux symptômes à surveiller et à la démarche à entreprendre si ces symptômes se manifestent. Nous recommandons que cette information soit diffusée de façon générique, en tout temps, et non pas uniquement en temps de crise, et ce pour chaque pathogène d'origine alimentaire.
En conclusion, monsieur le président, nous vous remercions une fois de plus de nous avoir permis de nous exprimer à cette tribune. Bien que nous ne voyons pas ce qui aurait pu être fait du côté des distributeurs ni des détaillants pour prévenir cette écolsion, nous apprécions cette occasion qui nous est donnée de faire connaître nos idées dans l'espoir de contribuer au renforcement du cadre canadien de salubrité alimentaire dans l'avenir. Nous sommes tout à fait déterminés à y arriver, et tentons de le faire jour après jour.
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Merci, monsieur le président. Vous avez une copie de notre exposé. Je n'ai pas l'intention de passer en revue toute le document. Je ne veux qu'en faire ressortir les grandes lignes, si vous me le permettez.
Les Producteurs de poulet du Canada sont une organisation nationale entièrement financée par les prélèvements perçus auprès des producteurs. Les PPC jouent un rôle important dans l'élaboration, la gestion et la mise en oeuvre, en partenariat, de programmes visant à rehausser la qualité, la salubrité et la compétitivité du poulet canadien.
Par le truchement de ses programmes à la ferme comme le Programme d'assurance de la salubrité des aliments, Votre propre poulet, le programme de soins aux animaux et les initiatives de biosécurité, les PPC travaillent en étroite collaboration avec des partenaires du gouvernement et des intervenants de l'industrie pour faire en sorte que l'industrie demeure innovatrice et réceptive.
La salubrité des aliments demeure depuis longtemps une grande priorité des Producteurs de poulet du Canada et de l'industrie canadienne du poulet. Ce que nous avons accompli, nous le devons à la confiance que nous avons su bâtir et conserver chez les consommateurs vis-à-vis de la salubrité et de la qualité du poulet canadien.
En procédant de façon proactive, nous contribuons à la santé de la population canadienne et réduisons les coûts de soins de santé liés à la mauvaise qualité des aliments. Nous tenons donc à cet avantage concurrentiel et nous nous permettons de nous opposer aux politiques et aux mesures, ou à l'absence de mesures, qui le mettent en danger.
L'absence de normes élevées sur la salubrité des aliments minerait la crédibilité de nos produits aux yeux des consommateurs, et le pays ne pourrait plus bénéficier de l'industrie florissante à laquelle il a droit aujourd'hui.
Les producteurs de poulet de partout au Canada prennent la salubrité des aliments très au sérieux, et c'est pourquoi ils ont mis en oeuvre le programme de salubrité des aliments à la ferme, financent la recherche sur la salubrité des aliments et participent de façon active à des projets et à des comités oeuvrant dans le domaine de la salubrité des aliments.
Cependant, tout n'a pas lieu à la ferme dans le dossier de la salubrité des aliments. Tous les partenaires de la chaîne d'approvisionnement doivent coopérer, que ce soit les producteurs, les transformateurs, les transporteurs, les détaillants ou le gouvernement pour livrer un produit de qualité aux consommateurs. Il est important de montrer à la population canadienne que les aliments qu'elle consomme sont parmi les plus salubres au monde, et le gouvernement joue un grand rôle à cet égard. Il ne faut jamais tenir pour acquis ni mettre en péril la place du gouvernement dans la tâche que nous avons d'assurer aux consommateurs un approvisionnement toujours salubre d'aliments d'ici ou importés.
Le gouvernement doit finaliser le Programme fédéral-provincial-territorial de reconnaissance de la salubrité des aliments à la ferme. Il doit également effectuer une analyse rétrospective de l'incident de la grippe aviaire pour régler les problèmes en suspens et améliorer les protocoles en vigueur. De plus, il doit harmoniser les normes de transformation des viandes au Canada pour en faire une seule norme fédérale de même que prendre les mesures nécessaires pour que les produits importés répondent aux mêmes normes élevées que le poulet canadien. Il doit conserver le processus d'enregistrement des étiquettes avant commercialisation de l'ACIA, et mettre en valeur la force et l'intégrité du système de salubrité des aliments au Canada auprès des médias et de la population canadienne. Garder une présence dans les usines de transformation de la volaille inspectée par le fédéral est une autre de ses responsabilités. Et enfin, il doit accroître les investissements dans la recherche sur la volaille correspondant aux priorités collectives en plus d'informer les consommateurs sur leurs rôles et leurs responsabilités en matière de salubrité des aliments.
En 2001, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu d'un cadre pour l'application des programmes d'assurance de la salubrité des aliments à la ferme selon une approche HACCP. Ces programmes subiraient des inspections, et leur crédibilité serait assurée par le biais d'un processus d'officialisation fédéral-provincial-territorial.
Les Producteurs de poulet au Canada ont proposé avec vigueur un processus d'officialisation fédéral-provincial-territorial et se sont portés garants d'élaborer et de mettre en oeuvre leur Programme d'assurance de la salubrité des aliments à la ferme Votre propre poulet. Ils ont été les premiers à faire homologuer leur manuel du producteur en 2002 et les deuxièmes à faire homologuer leur manuel de la direction en 2006.
Jusqu'à ce jour, plus de 93 p. 100 des fermes avicoles du Canada ont été inspectées et plus de 83 p. 100 sont homologuées.
La troisième et dernière étape du processus d'officialisation FPT consiste en une vérification du système de salubrité du poulet par une tierce partie. Les PPC en sont actuellement à préparer cette vérification. Notre organisation est néanmoins inquiète de constater que la finalisation des critères d'officialisation FPT en est au point mort. Sans l'officialisation FPT, 10 ans de travail serait remis en question. L'officialisation doit devenir une priorité du gouvernement pour que les PPC puissent mettre en oeuvre tous les volets de leur programme innovateur.
Pour ce qui est de la santé des animaux, l'avantage du programme Votre propre poulet des Producteurs de poulet du Canada ne se ressent pas que dans le dossier de la salubrité des aliments. Les PPC s'en sont aussi servi pour améliorer la santé des animaux et les soins qui leur sont prodigués dans les fermes avicoles canadiennes.
Depuis 2004, les PPC ont collaboré avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments pour élaborer des protocoles là où il n'y en avait pas et améliorer ceux qui existaient déjà. Les mesures adoptées par le gouvernement et l'industrie traitent des méthodes de préparation, de prévention, d'intervention et de rétablissement en cas de maladies, au moyen notamment de dispositions accrues sur la biosécurité, d'un protocole de réforme préventive et d'un programme de surveillance de la grippe aviaire faiblement pathogène.
Des événements récents concernant la grippe aviaire montrent à quel point le Canada est allé loin dans ce dossier. Mais nous pouvons faire encore mieux. L'ACIA doit à tout prix effectuer une analyse rétrospective du cas de grippe aviaire décelé en 2009 en Colombie-Britannique en compagnie de l’industrie. Nous devons mettre à l’épreuve l’efficacité de nos nouveaux protocoles. Il nous faut aussi nous pencher sur des dossiers comme l'indemnisation des producteurs qui éprouvent toujours des difficultés à la suite de l’épidémie de 2004.
En ce qui a trait aux soins aux animaux, comme ils l’ont fait pour le programme de salubrité des aliments, les PPC ont élaboré, à la suite de consultations auprès d'acteurs de l’industrie et d'experts en la matière, un programme de soins aux animaux qui a reçu le feu vert de l’Association canadienne des médecins vétérinaires et de la Fédération des sociétés canadiennes d'assistance aux animaux. Ce programme est actuellement distribué aux producteurs et sera combiné à l'inspection pour la salubrité des aliments au cours de la prochaine année.
La salubrité des aliments, c'est une question de partenariat. Les producteurs de poulet et l'industrie canadienne du poulet doivent y mettre du leur, mais ce n'est pas suffisant. La salubrité des aliments est une responsabilité partagée dont les bénéfices sont aussi partagés. Et c'est pourquoi le partage des coûts s'impose de lui-même. L'une des grandes responsabilités du gouvernement consiste à établir un cadre réglementaire complet et uniforme afin que les consommateurs se sentent en confiance.
Au Canada, il existe au moins 11 normes différentes sur la transformation du poulet, une au fédéral et une autre pour chacune des dix provinces. Il n'existe qu'un seul consommateur, ce qui ne justifie en rien l’application de normes différentes pour deux morceaux de viande qui se retrouveront sur la même étagère.
Il faut chercher à harmoniser les normes sur les viandes. On a tenté de le faire par le passé, mais sans succès. Étant donné l'échec, il est primordial que le gouvernement fédéral et les provinces se réunissent de nouveau pour concevoir une seule et unique norme fédérale acceptable régissant la transformation des viandes.
L'un des aspects de ce processus qui pose problème est le recours à des normes différentes de celles en vigueur au Canada. Les produits qui proviennent de l’étranger doivent répondre aux mêmes normes que le poulet canadien, et ce n’est pas ce qui se passe en ce moment.
En ce qui concerne les exigences d’étiquetage, peu importe qu'il s'agisse de produits d'ici ou de produits importés, l’ACIA oblige l'enregistrement des étiquettes avant la commercialisation des produits. Cependant, malgré sa très grande utilité, le programme va disparaitre au profit d'un autre programme dans le cadre duquel on enquêtera sur les problèmes à mesure qu'ils surviennent. On passe donc de la prévention à la réaction, ce qui va à l’encontre du principe HACCP en matière de salubrité des aliments. Ce n'est pas du tout un progrès. Les consommateurs canadiens s'imaginent que le gouvernement canadien a fait tout ce qu'il pouvait pour que les produits sur les étagères soient salubres.
J’aimerais conclure en parlant de la recherche. Les PPC croient qu'il est important de mener des recherches sur les questions de salubrité des aliments qui pourront servir de base aux programmes et aux politiques de l'industrie du poulet. C'est pourquoi ils ont contribué à la création du Conseil de recherches avicoles du Canada. Le Conseil ne cumule que six années d'existence, mais il a pu recueillir 1,2 million de dollars de l’industrie dans son financement de 5,1 millions de dollars pour la recherche.
Les fonds alloués par le cadre Cultivons l’avenir ne sont destinés qu'aux projets liés à l’objectif d'innovation et de compétitivité. Il faut débloquer des fonds pour des dossiers tels que la salubrité des aliments qui tombent dans l’objectif de contribution aux priorités de la population. Le financement de la recherche par l’intermédiaire du cadre Cultivons l’avenir ne doit pas être réservé à l'innovation parce qu'il exclut ainsi d'autres projets de recherche qui seraient très utiles.
Mon dernier commentaire, monsieur le président, est que les PPC allouent certes une quantité importante de ressources pour la salubrité des aliments à la ferme, mais ils oeuvrent aussi à des programmes d'information pour les consommateurs. Dans cette optique, ils ont contribué à la création du Partenariat canadien pour la salubrité des aliments, une association nationale ayant pour mandat d'informer la population canadienne sur l’importance de la salubrité des aliments consommés à la maison et de monter qu'il est facile de s'y mettre.
Le gouvernement du Canada doit mieux sensibiliser la population sur la manière de consommer les aliments en toute sécurité. Lorsqu'elles sont appropriées, les mesures adoptées pour la salubrité des aliments procurent des avantages indéniables, et le gouvernement devrait régulièrement mener des campagnes d'information.
Merci, monsieur le président.
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Et je suis désolé de ne pas avoir préparé de document pour permettre aux membres du comité de suivre mon exposé. Ma présence ici a été confirmée seulement lundi. Et à ce moment-là, j'étais en conférence à Kananaskis, en Alberta; je n'étais donc pas à mon bureau.
Quoi qu'il en soit, on m'a demandé de venir vous parler, du point de vue provincial, de notre communication et de la façon dont nous travaillons avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Ni moi, ni mon service n'avons joué de rôle direct dans le dossier lorsqu'il y a eu l'éclosion de listériose ou dans l'enquête dont a fait l'objet l'usine. Nous avons bien sûr participé au rappel, et nous avons aidé à faire en sorte que le produit soit retiré des tablettes.
Je travaille pour le BCCDC, le BC Centre for Disease Control. C'est un organisme qui fait partie de l'Agence de services de santé provinciaux. Plus précisément, je travaille aux Services de la salubrité des aliments, dont la responsabilité est de prévenir les maladies d'origine alimentaire.
Je vais vous décrire brièvement quelques-unes des activités que nous menons dans notre service. Nous offrons des services d'inspection aux usines de transformation titulaires d'un permis provincial, comme la transformation des produits laitiers, de la viande, du poisson, etc. Nous offrons un soutien technique aux régies régionales de la santé en ce qui concerne l'élaboration de lignes directrices en matière de politiques et de salubrité des aliments pour la province. Lorsque nous travaillons avec l'ACIA, dans le cas d'une éclosion ou d'un rappel, nous prenons part à des enquêtes et nous en assurons la coordination. Il arrive souvent que l'éclosion survienne avant que l'aliment en cause ne soit identifié. En fait, c'est ce qu'on voit le plus souvent.
Par ailleurs, nous assurons la liaison entre l'ACIA et les régies régionales de la santé, les gens qui travaillent sur le terrain et les inspecteurs en santé publique chargés du dossier.
Donc la collaboration de la province et de l'ACIA compte deux volets: il y a les dossiers liés à des éclosions sans rappel, et il y a tout le reste.
Pour tout le reste, c'est-à-dire les programmes opérationnels, nous travaillons très bien avec l'ACIA. C'est le travail que nous faisons quotidiennement. Il y a du chevauchement, par exemple en ce qui concerne le programme des produits laitiers, parce que les usines peuvent être immatriculées au fédéral et être aussi titulaires d'un permis provincial. Et nous travaillons extrêmement bien avec nos collègues de l'ACIA à la réalisation de ces activités opérationnelles quotidiennes. Nous travaillons aussi avec des gens d'Ottawa, au sein de comités fédéraux-provinciaux-territoriaux. Là aussi, nous avons une très bonne relation de travail.
Maintenant, en ce qui a trait aux rappels d'aliments et aux éclosions, lorsqu'il y a des rappels ordinaires d'aliments — il peut s'agir d'allergènes ou de cas d'éclosions où aucune maladie n'est en cause — là aussi, nous avons une bonne relation de travail, une bonne communication avec nos collègues de l'ACIA. Là où les choses se gâtent un peu, c'est pendant les rappels, lorsqu'il y a des maladies en cause, ou un risque de maladie, ou un risque de mauvaise publicité, ou même avant le rappel, lorsque nous procédons, en tant que province, à une enquête sur une maladie ou une éclosion. À ce moment-là, dans ce genre de situation, l'ACIA devient peu disposée à communiquer de l'information ouvertement et librement.
Afin d'illustrer l'importance que revêt cet élément pour nous, en tant que province, pendant les enquêtes, je vais vous expliquer brièvement comment se déroule une enquête sur une maladie.
En général, un patient malade va consulter son médecin ou se rend à l'urgence. Le médecin l'examine et établit un diagnostic; il soupçonne la présence d'une maladie d'origine alimentaire. Il peut alors prendre un échantillon de selles ou de sang pour confirmer son diagnostic.
Permettez-moi de revenir un peu en arrière. Presque toutes les éclosions sont d'abord détectées sur le terrain par des agents de la santé publique; elles ne sont pas détectées au moyen de tests en laboratoire ou des résultats des inspections d'usine. Ce n'est pas de cette façon qu'elles sont détectées. Elles sont détectées sur le terrain lorsqu'un cas se présente. Donc on teste les échantillons de selles ou de sang fournis pour y trouver un microorganisme, une espèce. Si on détecte la présence d'un microorganisme, on prend son empreinte génétique.
Lorsque la présence d'un microorganisme a été confirmée, le patient est interrogé. Nous prenons connaissance de ses antécédents médicaux, et nous cherchons à savoir ce qu'il a mangé, parce que, à ce point, nous n'avons aucune idée de ce dont il s'agit. Notre enquête commence vraiment dans l'obscurité.
Cette étape est en soi problématique, parce qu'on interroge souvent le patient pour savoir ce qu'il a mangé il y a deux ou trois semaines, en raison du délai des tests de laboratoire. En fait, dans le cas de bien des microorganismes, selon ce que le patient a mangé, les symptômes ne se manifestent pas avant plusieurs jours. Avec la bactérie Listeria monocytogenes, il peut s'écouler jusqu'à 70 jours entre le moment où la personne mange la nourriture et celui où elle commence à présenter des symptômes.
Nous prenons connaissance des antécédents médicaux et nous cherchons à faire des regroupements. Tous les résultats liés à tous ces antécédents médicaux sont réunis à l'échelle provinciale et nous les examinons. Nous commençons à faire des regroupements lorsque, par exemple, il y a une anomalie dans le nombre de cas de Salmonella et que l'empreinte génétique est la même partout; on comprend alors qu'il y a peut-être un lien entre chaque cas.
On examine alors ce que toutes ces personnes ont mangé. On cherche à trouver un élément commun. Si on est chanceux, on le trouve. Si on ne l'est pas, il faut recommencer les entrevues. À un moment donné, si tout va bien, on découvre des aliments semblables que les gens ont consommés.
Si c'est un aliment qui a été produit dans une usine de transformation ou si c'est un aliment importé, nous communiquons avec l'ACIA pour obtenir de l'information supplémentaire afin de pouvoir confirmer ou identifier l'aliment qui a rendu ces gens malades. Parce qu'il arrive qu'il y ait plus d'une anomalie, et qu'il y ait plus d'un aliment en cause.
On veut avoir de l'information notamment sur les modèles de distribution. Cet aliment a-t-il été distribué dans la région où habitent ces patients? A-t-il été distribué au moyen d'un numéro de lot ou d'un numéro de code? A-t-il été distribué à la même période où la personne l'aurait acheté?
Nous avons aussi besoin d'information sur l'usine de transformation d'où l'aliment pourrait provenir. Existe-t-il des résultats de tests pour cette usine? Ou bien les résultats de l'inspection étaient-ils plutôt mauvais? Nous avons besoin de cette information supplémentaire, en tant que province et en tant qu'enquêteurs, pour être en mesure d'identifier un aliment et de confirmer le problème.
C'est ce genre d'information que l'ACIA est souvent peu disposée à nous donner et à nous communiquer. Sans cette information, il est très difficile pour la province d'identifier les aliments et de confirmer qu'ils sont contaminés.
Avant de conclure, je dirais qu'une enquête sur une éclosion ressemble beaucoup à un casse-tête. On commence avec très peu de morceaux et, à mesure qu'on avance, d'autres morceaux s'ajoutent. Si vous n'avez pas tous les morceaux, c'est très difficile de finir le casse-tête. C'est en partie le problème que nous avons parfois avec l'ACIA. Elle n'est pas toujours disposée à nous communiquer librement et ouvertement cette information dont nous avons besoin au début de notre enquête.
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Merci, monsieur le président. Je vais faire quelques courtes observations et je donnerai ensuite la parole à Dan Ferguson.
Je dirais que la situation des producteurs bovins est très semblable à celle décrite par M. Fuller. Les producteurs prennent très au sérieux la question de la salubrité des aliments. Nous savons très bien que les consommateurs insistent pour que la nourriture qu'ils achètent ne présente aucun danger — et c'est normal. Or, le pouvoir des producteurs à cet égard est plutôt limité.
Cela dit, les éleveurs de bétail au Canada sont déterminés à s'assurer que le boeuf qu'ils produisent ne présentent aucun risque pour tous les consommateurs. Il ne faut pas oublier que leurs propres familles en consomment aussi; ils ont donc un intérêt personnel à assurer l'innocuité des aliments.
Cependant, la production bovine au Canada est un milieu concurrentiel. Nous devons donc tenir compte du fait que les acheteurs de boeuf, aussi bien sur le marché national que sur le marché de l'exportation, se fondent sur un certain nombre de facteurs pour choisir leur boeuf. Nous devons nous assurer non seulement que les acheteurs ont confiance dans l'innocuité du produit que nous leur offrons, mais aussi que notre prix est concurrentiel pour qu'ils choisissent ce produit canadien.
Nous avons mis au point un certain nombre de choses. En fait, nous avons élaboré un vaste programme de salubrité des aliments à la ferme, intitulé Verified Beef Production. Dans le cadre de ce programme, nous offrons de la formation aux producteurs pour que leurs connaissances soient à jour et qu'ils puissent produire de la viande saine.
Dan assure l'exécution de ce programme en Ontario, il va donc vous en décrire certains aspects.
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Merci de me recevoir aujourd'hui.
Le programme dont je m'occupe s'intitule Verified Beef Program. C'est un programme national fondé sur le principe HACCP qui a fait l'objet d'un examen technique par l'ACIA à l'échelle nationale.
Je présente ce programme sous forme d'atelier aux éleveurs depuis cinq ans. J'ai donc acquis mon expertise en rencontrant directement les éleveurs.
Nous offrons le même programme partout au pays. Ce qui est présenté en Ontario l'est aussi en Alberta. C'est très important pour ces gens de le savoir.
À l'échelle nationale, plus de 12 000 producteurs ont participé à nos ateliers, et la majorité provenait de l'Alberta, bien sûr. Pour encourager les producteurs à prendre part au programme, l'Alberta leur offre des incitatifs monétaires. Notre programme compte 4 500 producteurs en Alberta, 2 500 en Ontario, ainsi que des gens du Manitoba et de la Saskatchewan. Comme je l'ai dit, certaines provinces offrent des incitatifs monétaires supplémentaires pour encourager les producteurs à entreprendre le programme. Évidemment, comme le boeuf n'est pas un produit sous gestion de l'offre, il faut parfois utiliser une petite carotte pour inciter le producteur à s'inscrire à l'atelier.
Le programme VBP contribue au développement des programmes avec d'autres producteurs spécialisés par l'entremise du Groupe de travail canadien sur la salubrité des aliments à la ferme afin de résoudre les difficultés communes. Dans le cadre d'un projet réalisé récemment, on a comparé notre programme avec d'autres semblables aux États-Unis et en Australie, ce qui a permis d'y trouver certains avantages, comme la normalisation de notre programme national tant pour ce qui est des obligations des producteurs que des évaluations de la conformité.
À la ferme, les producteurs continuent de parler des avantages immédiats qu'ils ont tirés de leur participation au programme, notamment pour ce qui est de l'utilisation plus efficace des médicaments vétérinaires. Que leur exploitation soit grande ou petite, une analyse de leurs pratiques leur permet de savoir ce qu'ils peuvent améliorer. C'est un peu étonnant, parce que la plupart des premiers participants à notre programme sont considérés être les exploitations bien gérées, qui essaient d'être à l'avant-garde du programme.
Pendant l'atelier, nous examinons cinq procédures d'exploitation uniformisées différentes. Nous utilisons une formule proactive fondée sur le principe HACCP et dirigée par les producteurs. Nous cherchons à repérer les risques de danger liés à la salubrité des aliments, comme des résidus de produits chimiques provenant de l'utilisation de médicaments vétérinaires, et les risques de danger physique que pourraient constituer des fragments d'aiguilles brisées au moment du traitement.
En plus de traiter de ces cinq procédures d'exploitation pendant l'atelier, nous parlons de la gestion de l'hygiène des animaux, de l'alimentation et de l'abreuvement, du transport du bétail, du contrôle des pesticides, de l'usage du fumier, de la formation du personnel et des communications.
Comme vous avez probablement déjà entendu d'autres producteurs spécialisés parler de la façon dont ça se déroule, je ne vais pas décrire chacune de ces procédures d'exploitation uniformisées, parce qu'elles sont propres aux programmes à la ferme. Mais grâce à ces procédures d'exploitation et aux modèles de document que nous fournissons aux producteurs, nous sommes très confiants que les mesures garantissant la salubrité des aliments sont mises en place à la ferme.
Je pense que je vais m'arrêter ici.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Bonsoir à vous ainsi qu'aux membres du comité, aux orateurs et aux invités. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour vous parler de l'importance de la salubrité des aliments.
Je suis le vice-président de Keystone Agricultural Producers, et je suis un membre actif de notre comité sur le bétail et la traçabilité.
Keystone Agricultural Producers est une organisation chargée de la politique agricole générale, qui représente les intérêts d'un large éventail de producteurs agricoles. Dans le domaine de la salubrité des aliments, l'organisation assume la responsabilité de rassembler les préoccupations communes à tous les producteurs agricoles, et surtout d'appuyer et de faire connaître les besoins de tous les secteurs de production, y compris les secteurs plus petits, au Manitoba.
La salubrité des aliments demeure une priorité absolue pour les producteurs agricoles canadiens. Nous avons la responsabilité d'offrir aux consommateurs des produits sains qui ne présentent aucun danger. Par ailleurs, notre subsistance dépend de notre capacité de garantir la sécurité et la qualité de nos produits aux consommateurs canadiens et étrangers. Des programmes et des systèmes adéquats doivent être mis en place pour faire face aux réalités des maladies d'origine alimentaire, des éclosions de maladies animales et d'autres problèmes liés à la salubrité des aliments afin de maintenir la confiance de nos consommateurs.
Ma présentation aujourd'hui portera sur certains problèmes d'ordre général liés à l'agriculture dans son ensemble, sur ce que les producteurs font pour résoudre ces problèmes et sur les secteurs de l'industrie où une aide gouvernementale accrue est nécessaire.
Les producteurs s'attaquent à la question de la salubrité des aliments par l'entremise de trois grands systèmes qui sont reliés: les programmes de salubrité des aliments à la ferme, les programmes de biosécurité et les programmes de contrôle et de traçabilité.
Les programmes de salubrité des aliments à la ferme sont en général des garanties de la qualité des produits. Ce sont des groupements de producteurs spécialisés qui s'occupent de l'élaboration et de l'administration de ces programmes. Certains de ces groupes vous en ont certainement déjà parlé.
Je voudrais vous parler de l'AQC. C'est le programme Assurance qualité canadienne, qui est mis en oeuvre à l'échelle du pays. Lorsque nous avons établi l'AQC à la ferme pour le porc, nous espérions que, grâce à ce programme de salubrité des aliments, il y aurait une indemnisation, plus l'accès au marché. Nous avons eu l'accès au marché, mais malheureusement l'indemnisation n'a pas suivi.
Les producteurs sont disposés à recourir à ces programmes pour prouver que leurs produits ne présentent aucun danger, mais le gouvernement doit savoir qu'il y a des frais à assumer pour les producteurs. La salubrité des aliments, c'est un intérêt public pour lequel le gouvernement doit assumer une part de responsabilité. L'industrie est prête à ouvrir la voie, mais le gouvernement doit assumer une partie des coûts pour le compte de la société, peut-être au moyen de crédits d'impôt ou de programmes de mesures d'encouragement.
Nous avons remarqué que certains groupes de consommateurs étaient disposés à payer pour des aliments qui répondent aux normes d'une certaine certification, qu'il s'agisse d'aliments biologiques ou locaux. Ces aliments se distinguent des aliments non certifiés, et leur prix est plus élevé. Comme on s'attend à ce que tous les aliments vendus au Canada ne présentent aucun danger, il n'y a aucune prime accordée aux producteurs canadiens qui paient les coûts associés à la production d'aliments sûrs, mais pourtant, ils sont en concurrence avec des producteurs étrangers qui n'ont pas toujours à payer les mêmes coûts. David en a parlé.
L'une des questions qu'il faut se poser est de savoir si les aliments importés respectent les mêmes normes que les nôtres en matière de salubrité des aliments, d'environnement et de main-d'oeuvre. À mon avis, ils ne les respectent pas.
Par ailleurs, les petits secteurs comme celui du mouton et de la chèvre, qui n'ont pas les ressources financières dont disposent les grands producteurs, ont besoin d'une aide supplémentaire pour mettre en place des programmes de salubrité des aliments à la ferme. Les petits producteurs de bétail n'ont pas les ressources humaines requises pour élaborer les programmes eux-mêmes, mais ils ne sont pas moins importants parce qu'ils ont une plus petite part du marché.
Comme je l'ai dit plus tôt, les programmes de biosécurité sont des initiatives dirigées par des groupements de producteurs spécialisés qui visent à protéger les animaux et à éviter la propagation de maladies. Comme nous l'avons vu dans le cas de la grippe H1N1, l'industrie canadienne du porc est un chef de file en matière de mesures de biosécurité et de protocoles de lutte contre les maladies, mais elle a besoin de l'aide du gouvernement pour élaborer des programmes de biosécurité pour les secteurs où il n'y en a pas actuellement. Il s'agit de secteurs où l'exploitation ne se fait généralement pas dans des environnements contrôlés, comme c'est le cas pour le porc et les secteurs à offre réglementée. L'élevage à ciel ouvert est un système beaucoup plus difficile à gérer sur le plan de la biosécurité. Le gouvernement doit travailler avec les secteurs et les organisations concernés pour s'assurer que des mesures appropriées en matière de biosécurité soient mises en place.
Par ailleurs, les organisations gouvernementales non agricoles et le grand public doivent être bien informés sur la biosécurité et la prévention des maladies et recevoir une formation à cet égard. Certains d'entre nous ont entendu parler de situations où des gens sont entrés dans les installations d'une ferme sans vérifier s'il existait des protocoles à respecter en matière de biosécurité et sans demander le consentement du propriétaire. Au Manitoba, Keystone Agricultural Producers a agi rapidement pour créer, en collaboration avec le gouvernement provincial, un atelier destiné à former les inspecteurs du gouvernement et d'autres personnes qui fréquentent les fermes pour qu'ils comprennent l'importance de la biosécurité et qu'ils sachent à quoi ils doivent s'attendre quand ils font des inspections à la ferme.
Enfin, les programmes de contrôle et de traçabilité visent à faire en sorte que le gouvernement et l'industrie aient la capacité nécessaire pour réagir à la situation lorsque survient une épidémie. Grâce à ces programmes, il est possible de retracer un produit jusqu'à la ferme. Lorsque l'origine d'un produit est identifiée au moyen d'un système d'identification des lieux, on peut remonter la chaîne de distribution et rappeler d'autres produits provenant de la même source. De plus, s'il s'agit d'une maladie animale contagieuse, il est possible d'isoler rapidement le lieu d'origine et de prendre les mesures nécessaires.
Dans le cadre de ce système, il est essentiel d'établir des normes nationales pour tous les produits de base. Les programmes peuvent être administrés en partenariat avec les gouvernements provinciaux et les groupements de producteurs spécialisés, qui communiqueront avec les producteurs sur le terrain. Mais il est essentiel d'avoir des normes nationales. Si les programmes provinciaux pour l'accès au marché se font concurrence, la situation sera difficile pour les exportateurs dans toutes les provinces. Les vendeurs ne seraient pas en mesure de fournir de l'information claire sur les programmes de salubrité des aliments aux acheteurs étrangers.
Il incombe aussi au gouvernement fédéral de s'assurer qu'il y a des lignes directrices nationales en place. Quand il y a un problème dans une province, c'est tout le pays qui souffre des fermetures de frontières et des pertes de marché.
En résumé, les producteurs agricoles canadiens et les organismes gouvernementaux ont à leur disposition certains des outils et des programmes nécessaires pour s'assurer que les aliments qu'ils produisent ne présentent aucun danger, que leurs animaux sont en santé et, dans le cas d'un incident lié à la salubrité des aliments, que la source peut être isolée et le problème réglé rapidement. Ces programmes comportent toutefois certaines lacunes auxquelles il faut s'attaquer. Certaines touchent des produits de base en particulier, lorsqu'un secteur a du retard sur un autre; d'autres sont universelles et touchent tous les produits de base.
Trois tâches cruciales attendent le gouvernement fédéral. Tout d'abord, il doit élaborer des lignes directrices nationales pour le contrôle et la traçabilité en ce qui concerne la salubrité des aliments et la biosécurité, et ces lignes directrices devront être suffisamment flexibles pour que chaque province puisse les adapter à sa guise sans en compromettre l'efficacité. Deuxièmement, il doit veiller à ce que les producteurs participent à ces programmes en offrant des mesures d'encouragement appropriées pour favoriser la participation volontaire. Non seulement cette façon de faire favorisera une participation active au système mais, comparativement à un régime de réglementation, les producteurs seront plus disposés à se conformer si leurs efforts sont rémunérés. Et troisièmement, le gouvernement fédéral doit élaborer une stratégie visant à faire avancer l'industrie de l'alimentation dans le dossier de la salubrité des aliments et cibler des ressources pour garantir que l'industrie canadienne demeure concurrentielle à l'échelle internationale et le devienne encore plus.
La salubrité des aliments est la responsabilité de tous les Canadiens — aussi bien les producteurs, les transformateurs, les commerçants, les consommateurs que les gouvernements. Nous devons travailler de concert en vue d'atteindre cet objectif commun pour la santé et la sécurité des Canadiens et de nos consommateurs étrangers, de même que pour la prospérité économique de notre système de production alimentaire.
Merci.
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On apprend des choses assez aberrantes, lorsqu'on siège à ce sous-comité, dont celle-là.
Je vais vous raconter un événement survenu et vous me direz si vous avez déjà vécu une situation semblable. Le 20 avril dernier, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'Agence de la santé publique du Canada et le sous-ministre de Santé Canada ont écrit au Dr Williams, qui est le médecin hygiéniste en chef de l'Ontario.
J'ai parlé de cela à l'administrateur en chef de la santé publique de l'Agence de la santé publique du Canada, M. Butler-Jones. Ce n'était pas très clair pour lui s'il se rappelait avoir écrit de tels commentaires.
On blâmait carrément l'Ontario, pas nécessairement pour ce qui était arrivé, mais pour avoir causé un délai dans la confirmation de la source de contamination. On rejetait la faute de ce problème sur l'Ontario, puisque le Bureau de santé publique de Toronto avait envoyé, pour fins d'analyses, des échantillons au mauvais laboratoire. Ces échantillons auraient été envoyés au Service de référence pour la listériose, au laboratoire de Santé Canada, situé à Ottawa, alors qu'ils auraient dû être envoyés au laboratoire régional de l'agence à Scarborough. Cependant, quand on a posé d'autres questions à d'autres personnes, on nous a répondu que le laboratoire de l'agence à Scarborough n'était pas agréé au moment où la crise de la listériose a eu lieu. Il y a donc des contradictions.
Je me demande toutefois si ce n'est pas la façon de faire de l'agence que d'essayer de balayer dans la cour des provinces les problèmes qui peuvent survenir.
Avez-vous déjà vécu une situation où on vous a dit que, finalement, c'était vous qui n'aviez pas fait la bonne chose? Considérant ce que je viens de raconter, existe-il une procédure particulière que la province doit suivre lorsque survient un tel cas de crise, ou est-ce fait un peu de façon aléatoire?
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Merci, monsieur le président, et merci à tous ceux qui sont présents aujourd'hui.
Ma première intervention est en fait une demande à l'intention de M. Fuller, de M. McLean et... je suis désolé, je n'arrive pas à voir le nom du monsieur en question. Ferguson? D'accord. Vous avez tous fait allusion aux plans HACCP en place dans vos industries respectives. Je vous demanderais d'envoyer au comité une copie de ces plans si, bien sûr, vous êtes en mesure de le faire. Je vous en serais grandement reconnaissant. Et bien sûr, vous aussi, monsieur Jennery, car je crois que vous en avez parlé. M. De Valk, si vous en avez un vous aussi et que vous voulez nous le faire parvenir, nous en serions bien heureux. Le fait de procéder ainsi m'évitera des démarches et me simplifiera la tâche. Il arrive parfois que l'on tarde à me transmettre certains documents. Je recevrai vos plans peut-être plus vite de cette façon.
Monsieur Jennery, vous avez fait une observation intéressante, je trouve dans une de vos réponses. Vous avez dit que le Dr Evans était le principal porte-parole pendant la crise tragique de la maladie de la vache folle et que le Dr Butler-Jones était bel et bien le porte-parole... et il l'est en ce moment en ce qui a trait au virus H1N1. Vous avez dit qu'il — je reprends bien sûr vos propres termes — faisait de l'excellent travail. Je suis porté à être d'accord avec vous. Il semble être le représentant auprès du public. Ma question ne s'adresse pas vraiment à vous, monsieur; je ne fait que rapporter vos propos.
Pour ce qui est de la listériose, le représentant auprès du public était Michael McCain. L'Agence de la santé publique et l'ACIA ont joué ce rôle lors de deux autres graves événements au cours des six dernières années. Et voilà l'industrie qui se manifeste dans la situation actuelle. Je constate une seule différence entre les trois événements: lors des deux premiers — du moins jusqu'à maintenant, pour ce qui est du virus H1N1 —, nous n'étions pas aux prises avec une grave maladie mortelle, tandis que dans le cas de la listériose, il y a eu 22 morts.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier mon collègue pour son rappel au Règlement qui n'en était pas un.
La situation est simple: au cours de son témoignage devant le comité, M. McCain a allégué être le représentant auprès du public quand il était question de la listériose. D'après les médias, le public serait lui aussi de cet avis. Malgré le fait que le gouvernement croit avoir agi — manifestement, le ministre a fait des déclarations à quelques reprises, tout comme l'ACIA —, il reste que Mme Swan a affirmé dans son témoignage — et mon collègue de ce côté-ci a déjà dit la même chose — qu'elle estimait que c'est l'industrie qui est responsable de la salubrité des aliments. Il semble donc évident que le rôle de premier porte-parole revient à M. McCain.
Monsieur Wilcott, il y a toute une logique derrière le partage d'information; nous parlons ici de sécurité publique et, au bout du compte, de la santé publique dans notre système alimentaire. Si nous voulons que notre système alimentaire soit aussi sécuritaire que possible et avoir véritablement confiance en ce système, nous devons communiquer librement. Mais comment y arriver? Que devons-nous faire pour que, lorsque vous transmettez des renseignements à l'organisme fédéral, les provinces soient mises au courant de façon à pouvoir aider le public comme il se doit, à savoir dire aux gens de se rendre chez le médecin ou les informer des mesures de sécurité à prendre, etc. Je sais que vous dites qu'il est difficile de le faire. C'est un peu décousu. Comment faisons-nous pour assembler toutes les pièces du casse-tête? Selon moi, c'est comme faire un casse-tête: s'il nous manque une pièce importante, on ne peut le finir.
Quels changements aimeriez-vous que l'on apporte au processus de partage de l'information?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je tiens à remercier les témoins qui sont présents aujourd'hui.
Vous avez tous dit, directement ou indirectement, que la responsabilité en matière de salubrité des aliments est partagée parce qu'il y a un très grand nombre de joueurs clés différents qui participent à la transformation des aliments. Les producteurs nous ont parlé des systèmes et des processus qu'ils utilisent, de la ferme jusqu'à la transformation. On nous a parlé de la préparation des aliments et des répercussions qu'elle peut avoir sur la salubrité des aliments. Par la suite, évidemment, il se retrouvent entre les mains des consommateurs qui finalisent la préparation des aliments s'ils sont consommés à la maison.
M. Wilcott a bien décrit les difficultés qui existent lorsqu'on essaie de déterminer si nous sommes en présence d'une éclosion. J'ai bien aimé que vous ayez mentionné qu'une éclosion est habituellement d'abord découverte sur le terrain. On doit par la suite regrouper les pièces du puzzle en interrogeant les gens: « Est-ce que plus d'une personne est malade? Qu'avez-vous mangé il y a deux semaines? Quelle est la source du problème? » Il s'agit d'un problème complexe et il y a de nombreux contacts.
Une des choses qui me préoccupent — d'après certaines questions posées par mes collègues —, est que j'ai parfois l'impression que leur mission est de jeter le blâme sur quelqu'un. Ils veulent accuser quelqu'un de cette situation. Lorsque mes collègues et moi-même avons voté en faveur de la création de ce comité et que nous avons déterminé les heures de travail du comité et le type de témoins que nous souhaitions entendre, l'objectif n'était pas de jeter le blâme sur quelqu'un. Nous souhaitions plutôt en savoir davantage sur ce qui s'est produit, sur les différentes personnes impliquées, sur les échanges qui ont eu lieu et sur la manière de mieux les gérer. Pour moi, c'est essentiel et nous devons tous travailler ensemble pour faire avancer les choses.
Les rapports sur les leçons tirées contribueront à faire avancer les choses. Ils ont été déposés par différentes organisations et il est évident que nous devons mieux communiquer. J'apprécie les commentaires de M. Jennery portent sur la communication de l'information essentielle à l'industrie et au public. Je le répète, les échanges entre les différents organismes gouvernementaux doivent être améliorés.
J'aimerais revenir sur un des commentaires formulés par M. Jennery sur la communication. Vous avez dit que l'industrie devrait être informée avant les médias et je me demandais quelles sont vos idées sur l'application pratique de ça. Compte tenu de la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui — particulièrement puisque nous sommes tous interconnectés sur un réseau de communication à haute vitesse —, il y a souvent beaucoup de choses qui se produisent simultanément, mais les médias, l'industrie et le public doivent être informés en même temps. Vous pourriez peut-être élaborer sur ce point.
Je crains que si nous commençons à appliquer un processus par étape au lieu d'échanger l'information, cela deviendra plus bureaucratique. Les gens diront: « Écoutez, il y a eu un problème ici, et c'est pour cette raison que le public ne s'en est pas aperçu. Il y a eu un problème là, et c'est pourquoi l'industrie ne s'en est pas aperçue. » Je me demandais si vous pouviez formuler des commentaires sur ce que vous voulez dire par cette circulation d'information et sur les personnes qui devraient être informées en premier.
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C'est parfait. Quand j'ai relevé la tête, j'ai vu la chaise vide.
Monsieur de Valk, il me fait plaisir de vous revoir.
En ce qui a trait au Partenariat canadien, à la salubrité des aliments au Canada, aux mesures de sensibilisation, à ce dont nous parlons ici — mis à part M. Easter qui essaie de faire porter le blâme à quelqu'un —, l'objectif est de faire avancer les choses. Qu'allons-nous faire pour empêcher qu'une telle chose ne se produise?
Je crois que M. Wilcott a brossé un tableau très clair de la complexité et des difficultés qui surgissent lorsqu'il est question de choses comme la Listeria, qui n'a pas de goût, pas d'odeur, pas de texture et qui est difficile à détecter. En fait, si nous n'avions pas fait les choses que M. Easter et son gouvernement ont annulées, nous n'aurions peut-être pas encore de réponse à tout ça. Nous souhaitons continuer à aller de l'avant avec des mesures établies en vue de prévenir ça.
Mme Watson a expliqué comment, au moyen d'une récente campagne, vous avez été en mesure de véhiculer notre message sur la manipulation saine des aliments à plus de 12 millions de Canadiens au cours de l'année. Une des choses qui en ressort est qu'il y a un nombre considérable de gens qui ne font que le minimum. Il est fort possible que vous et moi, dans nos maisons, ne fassions pas ce que nous devrions faire. Et si on souhaite changer la mentalité des Canadiens... Vous avez utilisé l'exemple de la difficulté de véhiculer les messages concernant la cigarette et la conduite automobile en état d'ébriété.
Lorsque vous parlez de faire la promotion de la salubrité des aliments auprès de plus de 12 millions de Canadiens, quel est votre point de référence pour mesurer la réussite de vos efforts? Avez-vous des idées?
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Merci, monsieur le président.
Nous ne voulions pas que vous vous sentiez laissé pour compte.
Je désirerais m'entretenir plus longuement avec Mme Crichton sur ce que représente la chaîne d'approvisionnement. Elle peut être très vaste d'un point de vue géographique et très complexe en tous points, à cause des installations, des personnes et des systèmes divers qui la constituent d'un endroit à l'autre, de l'agriculteur ou de la ferme jusqu'à la table, en passant par la chaîne de transformation.
Napoléon a déjà dit qu'une armée marche sur son estomac. Il a perdu la guerre franco-prussienne parce qu'il avait affamé ses troupes à mort.
Comprenez-moi bien, je crois que personne dans la chaîne, de la ferme à la table, ne veut offrir autre chose que des aliments qui soient les meilleurs et les plus sûrs possible. Par ma métaphore, je ne voulais pas dire qu'on tente de berner les gens.
Pouvez-vous nous parler de quelques-uns des aspects complexes de la chaîne d'approvisionnement alimentaire que nous avons actuellement? Elle a beaucoup changé depuis 30 ans, je dirais, et à mon avis, elle devient chaque année de plus en plus complexe en raison de ce que nous consommons. Les aliments sont transportés sur des milliers de kilomètres.
Nous ne cultivons pas de papayes dans ce pays, mais nous pouvons en trouver. Nous ne cultivons pas d'oranges, mais nous pouvons en acheter. Il y a de nombreux autres produits sur les tablettes des magasins qui ne sont pas nécessairement produits ou cultivés ici. Cependant, nous assistons à la disparition de produits cultivés ici, par exemple les pêches destinées à la mise en conserve. Dans ma région, la péninsule du Niagara, lorsque CanGro, la dernière conserverie, a quitté la région, il n'y avait plus de conserverie à l'est des Rocheuses pour les pêches fraîches ni pour les autres fruits frais. La source locale de fruits en conserve des Canadiens s'était tarie. Lisez les étiquettes. Vous constaterez que ces fruits sont probablement produits en Chine. Lisez l'étiquette des emballages de poissons surgelés et vous constaterez qu'ils sont produits en Chine. Même si le poisson a été pêché dans les Grands bancs, il est possible que ce soit un produit de Chine.
Si vous le pouvez — je sais que vous n'avez pas beaucoup de temps —, pourriez-vous nous indiquer quels éléments du système ne sont pas à la hauteur? Et lorsque vous n'avez pas le contrôle sur des éléments que vous aimeriez contrôler, parce qu'évidemment, vous ne pouvez pas être partout à la fois lorsque vous faites venir vos produits de très loin, jusqu'à quel point êtes-vous certaine que les règlements qui régissent ici nos agriculteurs et transformateurs sont respectés là-bas? Quelle est votre opinion à ce sujet?
Enfin, une dernière question. Si vous n'êtes pas certaine que ces règlements soient aussi efficaces que ceux que nous avons, pourquoi vendons-nous ces produits? Je termine ici et je vous laisse prendre le reste du temps.
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Oui, c'est certainement une des maladies qui nous vient le plus rapidement à l'esprit lorsqu'on parle d'une réputation qu'on ne mérite pas et de la manière dont les pays, le marché ainsi que les émotions réagissent face à la maladie. Ça pourrait être instructif pour l'industrie du porc, qui pourrait vivre la même situation avec le virus H1N1.
L'ESB était une nouvelle maladie apparue dans un premier temps en Europe et au Royaume-Uni à la fin des années 1970 et au début des années 1980, et on ne savait pas de quoi il s'agissait. Les animaux tombaient simplement malades, et on ne savait pas pourquoi. On a commencé à réaliser des recherches pour mieux comprendre et on s'est rendu compte que les personnes tombaient également malades. Au fil des années et des recherches, des barrières commerciales sont apparues et le commerce avec le Royaume-Uni s'est arrêté. C'est ainsi que les gouvernements et les gens ont géré la maladie.
La science a fait des progrès, et on a appris en quoi consistait la maladie et comment elle se répandait ainsi que la façon de la contrôler. Mais certains pays, dont le Canada, continuaient d'imposer des obstacles commerciaux. Nous étions peut-être un peu coupables et finalement on nous a rendu la pareille, parce que lorsque nous avons découvert la maladie ici, la même chose s'est produite chez nous. Nous avons immédiatement perdu tous nos marchés dans les autres pays, ce qui équivalait à environ 11 millions de dollars par jour, parce que nous exportons environ 60 p. 100 de notre production.
Lorsque ça s'est produit, et que les États-Unis se sont trouvés dans le même bateau que nous, nous avons réussi à gérer ce problème en montrant que nous savions ce que nous faisions. Nous avons changé la réglementation canadienne. Nous nous sommes assurés que les interdictions frappant la nourriture pour animaux empêchaient la propagation de la maladie d'un animal à un autre; la maladie n'était pas contagieuse, mais elle pouvait être contractée par la nourriture. Nous avons adopté certains changements relatifs à la transformation du boeuf pour veiller à ce que les parties à risque de l'animal, qui contiennent l'agent, ne se trouvaient pas dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire.
Nous avons donc fait tout ce qui était possible pour garantir la sécurité du boeuf, et nous avons pris d'autres mesures pour veiller à la santé des animaux. Cependant, nous souffrons toujours des répercussions économiques. Je crois que c'est le message qu'on doit retenir ici; il faut déterminer ce qu'il faut faire... Certains des éléments dont avons parlé constituent de réelles préoccupations pour la salubrité alimentaire, et nous devons veiller à leur prévention et à leur contrôle.
D'autres éléments dont nous avons parlé sont des questions extrêmement importantes — la santé animale, la biosécurité, la prévention des maladies, et peut-être l'aspect marketing de l'étiquetage du pays d'origine — mais bon nombre de ces éléments ne touchent pas la salubrité alimentaire. Nous voulons être certains que lorsque nous parlons de la manière dont nous intervenons à cet égard et des leçons que nous avons tirées, nous visons réellement les objectifs. Si c'est un objectif de salubrité alimentaire, nous devons agir selon cette perspective.
En ce qui a trait au Projet de rejet des carcasses de volaille, nous parlons ici d'inspecteurs de l'ACIA qui sont à l'extérieur du circuit d'approvisionnement et de la volaille ciblée pour être retirée du circuit, et ces personnes doivent déterminer ce qui ne peut être conservé et ce qu'on pourrait sauver de tout ça.
En fait, les inspecteurs de l'ACIA devront surveiller l'ensemble du circuit. Ces gens sont là pour retirer le produit du circuit. Ils pourraient tout laisser passer, mais ils sont toujours là pour dire « Est-ce que c'est conforme à nos normes de qualité? » Lorsque le produit entre dans le circuit, s'il y a une aile brisée ou quelque chose du genre, la volaille est retirée du circuit et l'agriculteur n'est pas dédommagé. Il n'est pas payé parce que le règlement de l'ACIA stipule que ce produit n'est pas vendable. Si une pièce de volaille arrive cassée sur le circuit, elle ne va pas plus loin.
Nous avons toujours eu des inspecteurs de l'ACIA qui ont dit: « Voilà, ce sont les règlements de l'ACIA. Nous les appliquons et nous disons que ce produit doit être retiré du circuit. » Autrement dit, l'agriculteur ne reçoit aucun argent pour la partie de la volaille qui est retirée ou pour toute la volaille. C'est maintenant ce en quoi consiste le travail des inspecteurs de l'ACIA à l'extérieur du circuit, ce qui n'est nullement une question de salubrité des aliments parce qu'ils se limitent à retirer le produit du circuit. Ils ne parlent pas des produits à conserver dans le circuit; ils désignent simplement ceux qui doivent en être retirés.
Ensuite, on a un employé d'usine qui détermine si le produit a été détérioré à l'usine ou si cela est dû au fait que l'agriculteur a mal fait son travail au niveau du transport.
Puis, nous avons une personne qui achète le produit en se fiant à la législation fédérale pour déterminer si c'est elle ou l'agriculteur qui paiera pour le produit rejeté. Au lieu d'avoir une tierce partie dont la tâche consistait essentiellement à prendre une décision en se fondant sur la législation fédérale, l'acheteur doit déterminer qui doit payer — l'agriculteur ou l'usine de conditionnement.
C'est la raison pour laquelle nous disons que ce n'est pas une question de salubrité des aliments, mais plutôt un enjeu au niveau de la nature de la transaction entre les agriculteurs et l'usine de conditionnement, à savoir qui doit payer la note. L'ACIA assumait auparavant ce rôle de tierce partie et maintenant on s'en remet à...
Nous avons consenti, en partie, à le faire parce qu'alors les vétérinaires de l'ACIA devaient revenir à l'usine et signer une attestation après avoir étudié le travail effectué. Nous avons appris depuis, que dorénavant les vétérinaires ne veulent pas signer cette attestation parce qu'ils n'ont pas inspecté le produit, même s'ils sont supposés se rendre sur place et l'examiner. Ce qui nous inquiète maintenant c'est que nous n'avons aucun contrôle d'aucune sorte sur le déroulement du processus.
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Merci, monsieur le président. Mon ami M. Shipley a soulevé une question concernant un témoin qui était ici un peu plus tôt cette semaine, M. Charlebois, qui a utilisé l'analogie d'un hôpital et d'un abattoir — à mauvais escient, je crois, pour dire la vérité. Je crois qu'il fait fausse route en employant cet exemple, car il donne à entendre, d'une certaine façon, que la salubrité des aliments devrait être considérée moins importante qu'un séjour à l'hôpital.
Je ne suis pas d'accord, car, au fond, l'hôpital a pour vocation l'hygiène publique et les soins aux malades chroniques. On peut déplorer leur situation, mais les hôpitaux s'occupent tout de même d'hygiène publique. Comment peut-on laisser entendre que, d'une certaine façon, le système de production alimentaire devrait être moins hygiénique que ne le serait un hôpital? Plus de gens sont morts l'an dernier qu'il en est mort en moyenne dans les hôpitaux, si on s'arrête à y penser. À la limite, lorsqu'on s'arrête à penser à l'hygiène publique, je crois que le recours à cette analogie, comme l'a indiqué M. Wilcott, pourrait amener les gens à penser qu'il est plus difficile de diriger un abattoir qu'il ne l'est de diriger un hôpital. Eh bien, en premier lieu, dans un abattoir, il n'y a pas de chirurgies. Nous ne gardons pas les cochons ou les vaches dans des unités de soin. Il s'agit d'une usine de transformation. Alors, je crois que cette analogie était boiteuse, dès le départ.
Quoi qu'il en soit, le fait que les gens la reprennent soulève un point intéressant, car elle suppose que nous devrions voir la salubrité des aliments et le système des soins de santé comme deux choses différentes et que, d'une certaine façon, il y a l'un, et il y a l'autre. Je ne crois pas que ce soit vrai pour ce qui est de l'hygiène. Les deux choses devraient être sur un pied d'égalité. Une des choses que nous avons effectivement apprises et que j'entends de la part de tous les témoins, c'est que le système doit être sûr, depuis le producteur, jusque dans l'assiette. L'une des choses que l'on observe tout au long de la chaîne, c'est la manipulation. Beaucoup de monde manipule le produit, tout le long de la chaîne.
Que ce soit le fermier, qui fait un excellent travail, que ce soit le camionneur ou celui qui met le produit sur les tablettes, ou que ce soit à l'abattoir ou dans l'usine de transformation de la volaille, il y a de la manipulation partout. Alors pourquoi ne disons-nous pas que leurs normes d'hygiène devraient être égales aux normes qui régissent les soins aux patients? Ils transmettent tout simplement des types différents de pathogènes, d'un côté ou de l'autre. Je crois que nous faisons fausse route lorsque nous disons les choses ainsi. Je ne veux pas dire, monsieur Dungate, que c'est ce que vous avez fait. Vous ne l'avez pas fait, je veux être bien clair là-dessus.
Vous avez parlé de réglementation, et du fardeau que cela représente. Je me permettrai de vous dire qu'il y a des producteurs dans ce monde qui nous regardent et qui nous disent que nous avons relevé les normes, et leur avons fermé la porte. Nous leur disons: « Vous avez relevé les normes ailleurs, et vous nous avez fermé une autre porte ». Or, voici ce que l'industrie nous a dit jusqu'à présent devant ce comité. Que ce soit Michael McCain ou d'autres représentants de gros producteurs, ils disent dans leur témoignage que les normes qu'ils ont volontairement appliquées dans leurs usines sont plus élevées que ne le sont les exigences de l'ACIA.
Je me trompe peut-être. J'ai peut-être mal entendu, monsieur Dungate, que, dans une certaine mesure, les normes de l'ACIA sont plus élevées que ce que les usines estiment devoir faire. Ai-je mal compris? Est-ce que ce sont des paroles en l'air ou est-ce bien le cas?
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Il y a plusieurs choses à dire. J'ai entendu le débat concernant les hôpitaux par rapport aux abattoirs. Je ne connais rien aux hôpitaux, mais il n'y a rien à dire concernant les abattoirs, puisque personne ne veut construire d'abattoir au Canada.
M. Brian Storseth: Exactement.
M. John Masswohl: En fait, c'est le contraire. Nous sommes inquiets au sujet de ceux que nous avons construits au cours des dernières années et qui ferment, parce qu'ils ne sont pas concurrentiels.
Pendant longtemps, nous avons été les défenseurs de l'harmonisation des réglementations. Cette harmonisation ne porte pas sur la seule question de la salubrité des éléments. Une grande part du débat concerne la compétitivité. Au sommet de la liste, selon moi, il y aurait l'interdiction frappant les aliments du bétail, l'élimination des MRS. Le Canada se devait d'améliorer notre régime d'interdiction frappant les aliments du bétail, ce qui a été fait. Je pense que nous sommes allés un peu trop loin dans la mesure où, au fond, nous en avons surestimé les mérites.
Les Américains sont en train de se rattraper. Ils sont à mettre en oeuvre leur régime d'interdiction frappant les aliments du bétail. En fait, ils l'ont mis en oeuvre, techniquement. Il est en vigueur, mais il ne sera pas appliqué avant six mois encore. Je crois, et même si ce régime était pleinement mis en application, qu'ils n'ont pas à éliminer toutes les matières que nous avons nous-mêmes éliminées, et qu'ils ont toujours la possibilité d'utiliser ces matières dans la fertilisation.
L'une des demandes que nous avons adressées au ministre vise à faire en sorte d'harmoniser notre régime avec celui des États-Unis, et de nous donner la possibilité de revenir aux fertilisants. Nous ne sommes pas convaincus qu'il se produira beaucoup de transmission de la part des personnes qui épandent l'engrais qu'ils achètent chez Home Depot sur leurs propres terrains à Toronto. Il serait très commode de pouvoir disposer de nouveau de ces produits.
Il y a des problèmes en ce qui concerne l'approbation des médicaments vétérinaires. Je crois que l'un des témoins venus ici a parlé des médicaments vétérinaires dont l'utilisation est autorisée dans d'autres pays, mais pas nécessairement ici. Beaucoup de compagnies qui fabriquent des médicaments vétérinaires ne prennent pas la peine de demander au Canada d'approuver leurs produits en raison des longs délais et des coûts nécessaires pour obtenir leur approbation au Canada. Compte tenu de la taille du marché au Canada, ce n'est souvent même pas la peine d'en demander l'approbation.
Cela ne veut pas dire que ces produits ne sont pas sûrs. Nos concurrents les utilisent. Si nous avions un système de réglementation qui pouvait faciliter ou rationaliser le processus d'approbation sans sacrifier... Je ne parle pas ici de faire de concessions ou quoi que ce soit qui mettrait en danger la salubrité. Mais si d'autres pays ont approuvé certains produits, peut-être n'est-il pas nécessaire que nous reprenions tout depuis le début à chaque fois.
Une autre question concerne les frais d'utilisation, par exemple, liés à la présence de représentants en salubrité des aliments dans les abattoirs canadiens. Ces inspecteurs fournissent un service public qui consiste à procéder aux inspections en salubrité des aliments, et ces mêmes abattoirs canadiens remboursent au gouvernement le coût lié aux inspecteurs, tandis qu'aux États-Unis, les inspections sont considérées comme un service public fourni par le gouvernement américain. Ici encore, nous avons un déséquilibre au niveau des coûts.