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Monsieur le président, mesdames et messieurs, je vous remercie beaucoup de m'avoir invitée aujourd'hui. C'est un privilège de comparaître devant vous afin de vous faire part de certains commentaires sur mon mandat en tant qu'enquêteure indépendante chargée de l'enquête sur la listériose.
L'an dernier, les Canadiens ont été témoins d'un événement tragique qui s'est soldé par la mort de 22 citoyens. Cette tragédie a été causée par des aliments qu'on croyait être salubres, mais qui ne l'étaient pas. Le gouvernement m'a demandé de diriger cette enquête, et je suis fière en tant que Canadienne de faire ce que je peux pour mieux comprendre cet enjeu de grande importance pour nous tous — pour découvrir ce qui s'est produit durant l'éclosion de listériose de 2008 et trouver des moyens d'éviter qu'une telle situation se reproduise.
Cet événement a ébranlé la confiance des Canadiens dans la salubrité des produits alimentaires et dans le système d'inspection des aliments. La population s'attend à ce que les aliments qu'elle consomme soient salubres et à ce que le système d'inspection fonctionne. Elle s'attend à être informée rapidement et clairement lorsqu'il y a un problème, et elle s'attend à ce que tous les ordres de gouvernement coopèrent de façon efficace dans l'intérêt des habitants du pays.
Je reconnais que les membres de ce comité ont un rôle clé à jouer dans les efforts actuellement en cours pour s'assurer que notre système d'assurance de la salubrité des aliments fasse partie des meilleurs du monde. Je prends mes responsabilités au sérieux. Ce comité et l'enquête indépendante que je dirige peuvent tous deux apporter des contributions significatives qui permettront d'éviter qu'une tragédie telle que celle de l'été dernier se répète. C'est pourquoi, lorsqu'on a pris contact avec moi, j'ai accepté de diriger une enquête non partisane sur l'éclosion de listériose de l'été dernier.
J'ai été nommée par la gouverneure en conseil le 20 janvier 2009 afin de diriger l'enquête selon un mandat bien précis: examiner les faits, les circonstances et les facteurs qui ont contribué à l'éclosion de listériose; examiner l'efficience et l'efficacité de l'intervention des organismes fédéraux, de concert avec leurs partenaires au sein du système de salubrité des aliments, pour ce qui est de la prévention, du rappel des produits contaminés, ainsi que de la collaboration et de la communication, dont la communication avec les consommateurs; et formuler des recommandations fondées sur les leçons tirées de l'incident et des pratiques exemplaires d'autres pays afin de prévenir la survenance d'une éclosion similaire à l'avenir et de retirer du marché les produits contaminés.
Vous êtes au courant, je le sais, que mon enquête est en cours. Pour cette raison, je suis limitée dans ce que je peux dire publiquement. C'est un élément important. Bien que je comprenne que les gens veulent de la clarté, des conclusions et des recommandations qui peuvent se traduire en mesures concrètes dès que possible, j'ai l'obligation de respecter mon mandat et de ne pas préjuger de ce que j'entends et de ce que j'apprends au cours de l'enquête. Je ferais du tort aux Canadiens en sautant aux conclusions avant que tous les faits ne soient rassemblés et analysés.
Cependant, je peux affirmer que nous suivons la piste des éléments de preuve où qu'elle nous mène, et que j'ai l'intention de faire des recommandations claires et exhaustives qui viseront toutes à améliorer la salubrité des aliments que la population canadienne consomme. Je demande donc aux membres du comité de faire preuve de compréhension, car mes réponses à leurs questions seront conditionnées par ce principe. Mais je suis heureuse de pouvoir discuter aujourd'hui de l'approche que nous avons adoptée pour l'enquête. Selon le mandat dont je suis investie, je dois présenter mes conclusions et mes recommandations d'ici le 20 juillet prochain, et je suis convaincue que mon rapport sera substantiel et respectera cette échéance.
Actuellement, nous menons une enquête approfondie des événements qui ont conduit à la tragédie de l'été dernier, en cherchant tout particulièrement à comprendre ce qui s'est passé; à déterminer ce que chacune des trois organisations fédérales clés — l'Agence de la santé publique du Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments et Santé Canada —, de même que Les Aliments Maple Leaf, ont fait, quand et pourquoi; à analyser la qualité et la rapidité des interventions des trois organisations fédérales; à déterminer la pertinence des mesures prises à ce jour en réaction à l'éclosion; et à conseiller sur les améliorations à apporter en fonction de ce qui s'est produit l'été dernier et en tenant compte des avis reçus et des pratiques en vigueur dans d'autres pays.
Je peux vous assurer que pour ma part, je mets l'accent sur les améliorations qui peuvent être apportées de sorte que de telles situations ne se reproduisent jamais.
Notre travail est guidé par cinq principes: l'accès à l'information la plus précise et la plus complète disponible; l'indépendance de toutes les parties, qu'elles soient au gouvernement ou à l'extérieur; des techniques d'enquête méthodiques; des conseils d'experts externes; et la considération de tous les points de vue légitimes afin de s'assurer que l'approche adoptée est équitable, constructive et réalisée en collaboration.
Permettez-moi maintenant de parler de chaque principe en détail. D'abord, pour ce qui est de l'accès à l'information la plus précise et la plus complète disponible, je suis heureuse de vous dire que notre enquête a pu compter sur la collaboration exceptionnelle des trois organisations fédérales concernées par ce dossier et des Aliments Maple Leaf. Nous avons aussi eu — et nous avons toujours — des discussions fructueuses et ouvertes avec les cadres supérieurs et les médecins hygiénistes en chef des provinces, notamment ceux de l'Ontario.
À ce jour, nous avons reçu une grande quantité de documents, qui font maintenant l'objet d'un examen détaillé. Cette documentation vient compléter et appuyer plus de 100 rencontres, visites et entrevues d'enquête qui ont eu lieu ou qui sont prévues en préparation de notre rapport.
Les membres de notre équipe d'enquête ont une expérience et une expertise variées. Notre équipe a de l'expérience dans le domaine de la salubrité des aliments, de la santé publique, des soins de longue durée, de la réglementation et de la gouvernance. Elle est composée de médecins, de spécialistes de l'expertise judiciaire des écritures et de conseillers juridiques indépendants spécialisés en enquête.
Nous pouvons aussi compter sur un groupe d'experts-conseils externes qui est composé des personnes suivantes: le Dr John Carsley, un spécialiste en santé publique actuellement médecin hygiéniste pour la Vancouver Coastal Health de la Colombie-Britannique, qui pratiquait auparavant à Montréal et dont la spécialité est l'épidémiologie; le Dr Walter Schlech de l'Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse, un spécialiste des infections à Listeria chez les personnes immunodéficientes qui a joué un rôle dans la première identification de la bactérie dans les aliments au cours des années 1980; le Dr Mansel Griffiths, un spécialiste des micro-organismes d'origine alimentaire de l'Université de Guelph qui est l'un des directeurs de l'Institut canadien de recherche pour la salubrité des aliments, bien connu dans le milieu comme le titulaire de la chaire de recherche industrielle en microbiologie laitière; le Dr Bruce Tompkin, microbiologiste de l'Illinois et spécialiste de la salubrité des aliments qui possède une grande expérience pratique et qui a travaillé avec quelques-uns des grands producteurs de viande américains — Swift, Beatrice, Armour, ConAgra — en tant que spécialiste en hygiène industrielle; et, pour terminer, le Dr Michael Doyle, un microbiologiste de la Georgie dont le travail est maintenant directement lié au rappel des arachides et des pistaches aux États-Unis.
Pour respecter le principe d'indépendance, il est important pour moi que cette enquête soit menée de manière totalement indépendante. Je crois sincèrement que l'indépendance, jumelée à l'approche de collaboration que nous avons adoptée, nous donne une occasion en or de comprendre ce qui s'est passé et de faire des propositions constructives pour améliorer la situation. De plus, notre conseiller juridique est spécialisé dans les processus de découverte. Nous pouvons compter sur l'aide des spécialistes de l'expertise judiciaire des écritures qui se chargeront de cerner les éléments de preuve essentiels dans les données que nous avons reçues.
Pour respecter le principe d'équité, nous visons à traiter toutes les personnes qui participent à ce processus avec respect et à garder un esprit ouvert, tout en garantissant l'équité procédurale fondamentale.
En conclusion, monsieur le président, je tiens à vous assurer, vous-même et les membres du comité, que notre enquête progresse et que nous pouvons compter sur l'entière collaboration de tous les participants. Nous devrions pouvoir présenter un rapport complet et détaillé le 20 juillet.
Je crois que votre comité et l'enquête que je mène partagent un but commun: nous voulons tirer au clair ce qui s'est produit l'été dernier. Pourquoi l'éclosion de listériose en 2008 a-t-elle pris fin de façon tragique, causant la mort de 22 personnes et occasionnant de la souffrance aux familles et aux communautés canadiennes? Tout comme vous, nous voulons trouver des recommandations qui permettent de réduire le risque et les conséquences de futures éclosions.
Merci, monsieur le président, de m'avoir donné l'occasion de comparaître aujourd'hui. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame Weatherill, d'être ici aujourd'hui, même si c'est à un moment où vous ne pouvez pas nous donner autant d'information que vous le voudriez, ou que vous le pourriez si vous aviez terminé votre rapport et si nous l'avions sous les yeux pour que vous puissiez nous expliquer vos conclusions. Je vous suis donc reconnaissant d'être ici et d'essayer de jongler au mieux de vos capacités avec toute cette situation.
Permettez-moi de poursuivre en parlant de la façon dont le comité et les Canadiens voient comment votre enquête a été mise sur pied — tard, certes, comme on l'a indiqué. Le premier ministre en a parlé en septembre dernier, et ce n'est pas votre faute si on a tardé à lancer l'enquête. Vous n'avez pas été nommée avant janvier, et maintenant, nous n'avons même pas de rapport — nous aurions pu en avoir un en mars si l'enquête avait été menée par le gouvernement, ce que nous croyions. Mais nous n'avons pas de rapport final à examiner en tant que comité, alors que vous pourriez être la personne toute désignée pour le défendre et nous l'expliquer.
Dans la situation actuelle, votre échéancier arrive à terme après l'échéancier de notre comité, ce qui est problématique, c'est le moins qu'on puisse dire. Il aurait été avantageux pour le comité d'examiner votre rapport, tout simplement parce que ça nous aurait permis d'avoir une vision complète qui nous aurait tous aidés à comprendre ce qui s'est passé — parce que c'est vraiment ça que nous voulons faire — et à trouver une façon d'assurer à la population canadienne qu'une telle situation ne se reproduira pas.
Il s'agit donc véritablement de faire comprendre à tous les Canadiens que les produits alimentaires qu'ils consomment sont salubres.
Selon moi, une partie du problème que nous avons au sein de l'opposition est la façon dont on a établi la composition du comité et l'image que cela renvoie à la population, qui veut pouvoir avoir à nouveau confiance dans le système et savoir avec certitude que notre système alimentaire est salubre. Bien sûr, les pouvoirs conférés par votre mandat sont une partie de la réponse. Selon votre mandat, vous devez faire rapport directement au ministre de l'Agriculture, un ministre fédéral, plutôt que de faire rapport directement au Parlement en tant qu'enquêteure indépendante, ce qui donnerait aux Canadiens l'impression qu'on leur faire part directement des résultats — même si je n'accuse personne de modifier ou de nuancer quoi que ce soit.
Il y a quelques questions auxquelles je crois que vous pouvez répondre. Les voici. Nous croyons comprendre qu'il y a plusieurs documents et notes manuscrites éparpillés çà et là au ministère de l'Agriculture et au cabinet du premier ministre qui portent sur la situation en question. Connaissez-vous leur existence, et avez-vous été en mesure de vous les procurer? Allez-vous les recevoir un jour, si ce n'est déjà fait?
La deuxième partie de la question, qui s'inscrit dans ce contexte, est de savoir si vous avez appris, par l'entremise des registres de communication, que Les Aliments Maple Leaf ont communiqué au moins 24 fois avec divers ministères juste avant l'éclosion, pendant l'éclosion et après l'éclosion. Avez-vous eu l'occasion de voir ces registres? Étiez-vous au fait de leur existence, et allez-vous les examiner, si ce n'est déjà fait?
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Merci, monsieur le président.
Madame Weatherill, je vous souhaite la bienvenue.
Comme vous le savez, le sous-comité se veut un complément aux travaux que vous menez à titre d'enquêteure indépendante. Nous savons que vous allez vous acquitter de la tâche avec rigueur, en dépit de ce que semble dire l'opposition. Nous savons que ce travail ne sera pas facile, parce qu'il circule beaucoup d'information erronée. Nous apprécions votre présence ici aujourd'hui. C'est une preuve de courage et d'engagement.
Le premier ministre a confiance en vous. Voici ce qu'il a dit lorsqu'il vous a demandé d'accomplir ce travail:
La protection de la santé des familles canadiennes et la sûreté de la chaîne alimentaire sont d'une importance primordiale pour notre gouvernement. J'ai confiance en Sheila Weatherill, qui a les compétences nécessaires pour examiner les facteurs qui ont contribué à l'éclosion de la listériose et pour faire les recommandations nécessaires afin d'empêcher qu'une telle situation ne se reproduise.
Il a fait cette déclaration parce qu'il vous sait compétente. Dans son rappel au Règlement, M. Storseth a évoqué un peu cette question, mais j'aimerais, pour le procès-verbal, faire état de vos antécédents professionnels, auxquels vous voudrez peut-être ajouter certaines choses si j'en oublie. Je pense qu'il est important que les gens comprennent que vous avez beaucoup plus d'expérience que ce que M. Easter, en particulier, a laissé entendre par certains de ses commentaires.
Je crois savoir que vous êtes une professionnelle de la santé dotée d'une vaste expérience et jouissant d'une excellente réputation dans votre domaine. Vous êtes titulaire d'un baccalauréat en sciences infirmières et d'un diplôme d'études supérieures en santé publique de l'Université de l'Alberta. Le Réseau des femmes exécutives vous a fait l'honneur de vous nommer parmi les 100 femmes les plus puissantes du Canada, tout d'abord en 2003, 2004, 2005 et 2006, après quoi vous avez été admise à son temple de la renommée en 2007. En juillet 2006, vous avez été reçue membre de l'Ordre du Canada. En novembre 2006, le premier ministre vous a nommée au sein de son Comité consultatif sur la fonction publique. Vous avez parlé un peu de votre expérience à ce chapitre, et je pense qu'on vous doit une fière chandelle pour avoir décidé de contribuer à ce comité également. Voilà toutes des réalisations louables qui témoignent de votre professionnalisme.
Votre expérience dans le domaine des questions de santé — et M. Storseth peut probablement en parler plus que moi — s'étend également à la période pendant laquelle vous avez agi à titre de présidente et directrice générale de la Capital Health, en Alberta, de 1996 à 2006. Vous avez récemment contribué à la création de l'Institut de cardiologie Mazankowski de l'Alberta, le premier institut de cardiologie de l'Ouest canadien, et réalisé d'importants travaux à cet égard.
Et ce n'est pas tout. Vous avez également siégé à de nombreux conseils d'administration, et avez été membre associée de la Faculté des sciences infirmières de l'Université de l'Alberta, en plus de siéger notamment aux conseils d'administration du Conference Board du Canada, de l'Institut canadien d'information sur la santé, de l'Association canadienne des institutions de santé universitaires, et du YMCA Edmonton.
M. Easter a parlé du mandat qui vous a été confié par le premier ministre. Je pense qu'il s'agit d'une version abrégée de ce qu'il a dit, mais on vous a demandé de procéder à un examen indépendant des facteurs en cause afin d'empêcher qu'une telle situation ne se reproduise. Les membres de l'opposition disent ne pas douter de votre crédibilité, mais il me semble qu'au moins deux des partis ont indiqué ne pas être prêts à vous laisser faire votre travail avant de juger de vos compétences en la matière. Je trouve décevant qu'ils semblent souhaiter votre échec.
Je n'ai qu'une question à vous poser. Pensez-vous avoir l'autorité nécessaire pour examiner indépendamment les facteurs en cause et tirer les conclusions qui s'imposent de manière à empêcher qu'une telle situation ne se reproduise? Êtes-vous à l'aise avec le mandat qui vous a été confié?
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Weatherill, de participer à cette enquête et de contribuer au rapport que ce comité compte déposer d'ici la fin de juin, avant la pause estivale.
Après vous, nous recevrons l'Agence de la santé publique du Canada. Aujourd'hui, certains semblent avoir laissé entendre qu'il se passe des choses en coulisses sur lesquelles vous n'aurez pas le pouvoir d'enquêter. En fait, on dit à mots plus ou moins couverts que votre enquête ne sera pas exhaustive parce que vous n'avez pas de rapport à déposer à son issue, que vos constatations seront faites au ministre, qui n'a probablement pas l'intention de les rendre publiques.
Je peux vous dire que le rapport que vous produirez sera rendu public. Le public doit prendre connaissance du contenu de ce rapport. Je vous donne ainsi un aperçu de ce qui s'en vient.
Pendant la réunion lundi — à laquelle je n'ai pu assister, mais quelqu'un m'a remis le compte rendu —, tant Maple Leaf que l'ACIA ont indiqué pleinement collaborer avec vous.
J'imagine que nous aurons à répéter sans cesse certaines choses, parce que les insinuations persistent, du genre: peut-être collaborent-ils avec vous, mais vous remettent-ils vraiment tous les documents que vous recherchez? À cette question, vous répondez oui, que vous avez des millions de pages de documents.
Donc, il est juste de dire que vous demandez à obtenir des renseignements dont vous avez besoin... et qu'il arrive même qu'on vous transmette des documents que vous n'avez pas nécessairement demandés. Y-a-t-il divulgation complète de tous ces documents qui vous sont remis, que vous connaissez?
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Malgré ce que mes collègues peuvent prétendre pour ce qui est des insinuations et le fait qu'ils cherchent la célèbre théorie du complot, le fond de la question touche réellement la confiance des Canadiens à l'égard de l'approvisionnement alimentaire. La confiance, ce n'est pas une science exacte; les paramètres sont différents. Quand on passe de l'équation « un plus un égale deux », qui est une valeur acceptée que nous savons calculer, au fait d'avoir confiance, il y a une différence. Les gens ont besoin de plus qu'un simple calcul. Vous devez leur montrer un premier « un » et ensuite un autre « un », pour expliquer comment vous en êtes arrivé à deux. Les gens comprennent alors que vous avez fait les choses correctement. Il n'y a donc ici aucun problème, du moins en ce qui concerne ce membre.
Il n'y a aucun problème de gens qui ne font pas tout leur possible. Tout le monde a de bonnes intentions. Nous voulons tous convaincre les Canadiens du fait que leur système de salubrité des aliments est sûr, parce que nous consommons tous des aliments. Il n'y a personne de l'autre côté, de ce côté-ci ou là-bas qui ne mange pas. Nous devons tous manger; il est donc impératif que nous ayons tous le sentiment d'être tout à fait en sécurité. Le dilemme devant lequel nous nous retrouvons consiste en partie à rétablir la confiance des Canadiens à l'égard du système. Leur confiance a été ébranlée, et pour cause. Vingt-deux personnes sont mortes de la listériose l'an dernier au Canada. La crise a ébranlé la confiance des Canadiens à l'égard de l'approvisionnement alimentaire. Leur confiance doit être ranimée.
Il ne s'agit pas tant de confirmer la présence d'un événement fâcheux que de nous assurer d'ouvrir toutes les portes, de regarder sous tous les tapis, d'interroger toutes les bonnes personnes, de poser toutes les bonnes questions et de revenir pour dire aux gens que nous avons tout trouvé, pour ainsi rétablir leur confiance. C'est en partie le dilemme auquel nous sommes confrontés. C'est une tâche difficile, peu importe qui devra au bout du compte l'accomplir, que ce soit vous en tant qu'enquêteur indépendant, le comité, le gouvernement, nous autres du domaine de la salubrité des aliments ou les personnes qui produisent les aliments. Le défi sera de taille.
Il y a certains aspects techniques dont il faut tenir compte. Il y a la documentation que vous avez demandée. Vous avez sans aucun doute une liste — vous avez parlé de retenir les services de vérificateurs judiciaires, et ils auront une liste. Pensez-vous que cette liste fera partie du rapport? Si cela n'est pas prévu, pensez-vous que la liste devrait y figurer?
L'un des moyens de ranimer la confiance consiste à permettre aux gens d'avoir accès à une liste de documents qui ont été demandés et reçus. Il est possible que quelqu'un cherche à savoir si vous avez demandé un document auquel vous n'aviez pas pensé. Vous devriez alors le demander, et il serait ajouté au rapport comme supplément. Cela contribuerait à ranimer la confiance. Le fait de savoir que nous avons regardé partout où il était humainement possible de regarder permettra de rétablir une bonne partie de la confiance des gens. Je ne saurais trop insister sur ce mot, parce qu'il est évident que les gens ont perdu confiance dans l'approvisionnement alimentaire et la salubrité des aliments. C'est vraiment un gros changement. C'est donc l'une de mes questions.
J'ai déjà participé à des enquêtes. Dans bien des cas, les paramètres sont rédigés pour nous et nous les acceptons parce qu'ils nous conviennent. Il nous arrive parfois de les modifier, parce qu'ils nous semblent trop vastes ou trop restreints, et nous devons changer certaines choses en nous fondant sur notre expérience avant de commencer les travaux. Dites-moi ce que vous en pensez, si cela est possible.
Je vais m'arrêter ici pour le moment.
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Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de commencer ainsi, madame Weatherill. En tant que personne, en tant qu'ancien ministre, j'ai témoigné pendant de nombreuses heures devant une commission d'enquête publique et j'ai été lavé de tout soupçon. Je ne pense pas que cette enquête va dans cette direction. Maintenant, ce n'est pas votre faute, et je vous crois quand vous dites que vous allez faire de votre mieux. Je vous crois sincèrement et je crois aussi que vous allez nous expliquer, comme vous le dites, pourquoi cela s'est produit et comment tout est arrivé.
Mais j'aimerais soulever une préoccupation beaucoup plus générale. Notre régime gouvernemental est censé assumer et accepter la responsabilité ministérielle. Or, l'enquête n'en tient pas compte. J'aimerais dire aux parties ministérielles que, en ce qui concerne la responsabilité ministérielle, cela va dans les deux sens. En effet, l'enquête peut révéler que vous avez fait une erreur, mais elle peut aussi révéler que vous n'avez pas fait d'erreur — l'erreur a été commise ailleurs dans le système et vous n'avez plus à vous en faire pour le nuage qui planait au-dessus de votre tête, ce qui, je dois l'admettre, est un soulagement quand cela se produit.
Je pense que la discussion d'aujourd'hui nous a permis de comprendre que vous n'avez absolument aucun moyen d'évaluer la responsabilité politique dans le cadre de votre enquête. Je vous avoue — je reviens à mon premier point — que je suis inquiet du fait que l'on vous utilise de manière à ce que nous n'ayons pas à aborder la question de la participation du cabinet du premier ministre ou du cabinet du ministre. Je dis cela en toute sincérité, et il y a des questions à cet égard qu'il faut se poser.
L'autre point — soyons clairs — que nous avons pu comprendre pendant la discussion d'aujourd'hui est que vous n'avez pas le pouvoir d'assigner des témoins à comparaître; vous dépendez de la bonne volonté des gens. La loi ne vous autorise pas à demander des documents, bien que vous estimiez avoir l'entière collaboration de tous. Le ministre lui-même fait partie des personnes qui vous disent que vous avez l'entière collaboration des gens; c'est ce qu'il a mentionné devant notre comité le 10 février. La vérité, c'est que c'est lui le ministre qui devrait faire l'objet d'une enquête.
Il y a donc d'autres préoccupations à aborder. Soyons honnêtes et parlons-en.
Maintenant, laissons de côté le ministre et le cabinet du premier ministre; j'aimerais simplement vous mettre en garde à l'égard des organismes avec qui vous collaborez.
Je vous suggère de lire les procès-verbaux de notre comité. J'espère que l'affaire ne prendra pas une tournure politique. Notre comité a le mandat d'examiner la question de la salubrité des aliments. Je suis très, très, très préoccupé. Je ne saurais exprimer l'ampleur de mes préoccupations concernant les déclarations que la présidente de l'Agence canadienne d'inspection des aliments a faites lundi. À mon avis, elle a essayé... et je la cite: « Il ne fait aucun doute que l'industrie a la responsabilité fondamentale de produire des aliments sécuritaires ». Je vous incite à la prudence pour que, dans le cadre de vos discussions, vous vous assureriez que les organismes n'essaient pas d'incriminer l'industrie. Michael McCain a assumé une bonne part de la responsabilité, oui, en effet. À mon avis, c'est une instance supérieure qui est responsable de la salubrité des aliments au Canada, et c'est le gouvernement, ses diverses institutions et ses ministres. Je vous mets simplement en garde à cet égard. Ne permettez pas aux organismes de rejeter la responsabilité sur l'industrie, parce que Michael McCain a été le seul à l'époque à accepter la responsabilité pour rassurer les Canadiens en ce qui concerne la sécurité publique. Il s'agit d'un simple commentaire.
Ma question porte sur votre secrétariat. Je sais qu'il peut y avoir des détachements de personnel. Pouvez-vous au moins nous garantir que dans votre secrétariat, dans vos enquêtes, les personnes qui sont en détachement ne proviennent pas de secteurs du gouvernement fédéral qui pourraient être directement concernés? Agriculture et Agroalimentaire Canada, Santé Canada, l'Agence de la santé publique du Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Industrie Canada, le cabinet du premier ministre et le Bureau du Conseil privé sont tous d'une façon ou d'une autre concernés. Y a-t-il à votre connaissance des membres de votre personnel qui proviennent de ces bureaux? Vous ne le savez peut-être pas et je ne veux pas vous forcer la main, mais si vous ne le savez pas, pourriez-vous obtenir l'information pour nous?
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Monsieur le président, je suis déçu d'entendre M. Easter, parce qu'on dirait qu'il a déjà tiré ses conclusions.
J'ai l'impression qu'il veut que l'enquête que vous menez soit un échec. En réalité, cette enquête a été établie de manière à ce qu'elle soit une réussite, à ce qu'elle soit ouverte et transparente. Je pense que cela frustre l'opposition. On le constate aujourd'hui par certains des éléments qu'ils ont soulevés. Ils veulent trouver un responsable; ils veulent trouver des dégâts sur le plan politique.
Le problème, c'est que le gouvernement a établi cette enquête de manière à ce qu'elle donne des résultats, de manière à ce qu'elle révèle les faits et, comme nous l'avons dit plus tôt, de manière à ce qu'elle permette d'examiner de façon indépendante les facteurs qui ont entraîné l'éclosion de la listériose et de formuler des recommandations. Je comprends que M. Easter puisse être frustré.
Par ailleurs, il voit des raisons de critiquer le fait que vous n'ayez pas le pouvoir d'assigner des témoins à comparaître ni de demander des documents. Vous avez indiqué à plusieurs reprises aujourd'hui que cela n'a jamais été un problème; vous avez précisé que vous étiez en mesure d'obtenir l'information dont vous avez besoin et d'obtenir la collaboration des témoins que vous contactez. On ne peut pas permettre à l'opposition de mettre en oeuvre une telle tactique de diversion.
J'aimerais vous parler d'un des points soulevés l'autre jour. Maple Leaf et l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont toutes les deux indiqué que la cause fondamentale de l'éclosion de listériose venait du fait que du matériel biologique s'était incrusté au fond des couteaux à viande dans l'établissement 97B, ce qui s'est avéré être un terrain fertile pour la bactérie Listeria.
M. McCain a dit que Maple Leaf avait obtenu des résultats positifs au test de dépistage de la bactérie Listeria dans l'environnement quelques mois avant l'éclosion, mais qu'il n'avait pas cru nécessaire de le signaler parce que l'obligation de faire rapport avait été éliminée en 2005 par le gouvernement libéral. Brian Evans a ajouté que l'échantillonnage était essentiel pour pouvoir détecter un problème. Je pense qu'il a indiqué que l'échantillonnage n'aurait peut-être pas permis de relever ce problème en particulier, mais l'information recueillie aurait au moins permis de noter une certaine tendance. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a pris les choses en main et qu'il a apporté plusieurs changements aux protocoles le 1er avril.
Êtes-vous actuellement en mesure de faire quelques commentaires à l'égard de ces protocoles et de me dire si vous avez l'impression que les changements apportés ont amélioré la situation? Ou préférez-vous ne pas encore vous prononcer sur la question?
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Je vous remercie. Je suis désolé de m'immiscer dans votre réunion. Je vous suis très reconnaissant, et si vous venez en Australie, nous vous laisserons en faire autant avec l'un de nos comités.
Je préside le Senate Select Committee on Agricultural and Related Industries en Australie. Je mène en ce moment une enquête qui vous intéresserait sûrement au sujet du monopole et du cartel mondial des entreprises d'engrais. Quatre-vingt cinq pour cent du phosphate naturel du monde est contrôlé par cinq entreprises.
Je préside également un autre comité qui est chargé d'examiner comment nous arriverons à produire des aliments qui seront abordables pour les consommateurs et qui assurent la viabilité de l'environnement et des entreprises des agriculteurs — en d'autres termes, faire en sorte qu'il vaille la peine que les agriculteurs se lèvent le matin et qu'ils obtiennent un salaire décent pour leur travail, dans un contexte de regroupement des détaillants, c'est-à-dire le jumelage de marchés du commerce de détail — et qui a pour mandat de se pencher sur les cartels du pétrole et des engrais, les effets des changements climatiques et un éventail d'autres questions.
Les données scientifiques que nous avons recueillies en Australie montrent qu'au cours des 50 prochaines années... Les précipitations sont actuellement en baisse; s'il n'y a pas d'importantes et de fortes chutes de pluie dans le Sud de l'Australie, le principal réseau hydrographique va se détériorer et l'eau n'y coulera plus. Notre plus grand barrage a connu une baisse de 4 p. 100. Le débit de trois de nos cours d'eau devrait nous permettre de tenir trois mois. Le bassin Murray-Darling d'Australie, qui contient 6,2 p. 100 des eaux de ruissellement du pays, soit 23 000 gigalitres, fournit 73 p. 100 de l'eau utilisée pour l'agriculture. Si les prévisions des scientifiques sont exactes à 30 p. 100, nous allons devoir revoir notre façon d'aménager le territoire et de faire des affaires dans les régions et les zones rurales de l'Australie. Le Nord, qui constitue en quelque sorte une frontière agricole pour nous, offre de vastes possibilités.
Vu la conjoncture, j'aimerais aborder la question de l'augmentation du double de l'effort de production alimentaire à l'échelle mondiale au cours des 40 prochaines années. Les données scientifiques indiquent que 30 p. 100 de la capacité de production agricole de l'Asie, où habiteront les deux tiers de la population mondiale du futur, pourrait être perdue. Nous avons décidé d'examiner comment l'Australie pourrait continuer de remplir une partie des obligations alimentaires à l'échelle mondiale. Je suis certain qu'il s'agit d'une question qui intéresserait les Canadiens. Nous sommes un exportateur net d'aliments. Les scientifiques de la CSIRO, qui est notre principal établissement scientifique, soutiennent que si nous n'accélérons pas les progrès technologiques et que nous ne nous mettons pas au diapason, nous n'aurons plus de blé à exporter d'ici 2070. À l'heure actuelle, nos exportations d'aliments s'élèvent à 4,2 milliards de dollars.
Voilà la situation. Avec votre permission, monsieur le président — et je suis très reconnaissant d'avoir l'occasion de m'adresser au comité — j'aimerais dire que l'Australie s'intéresse au regroupement des détaillants, sous la supervision de l'ACCC. Notre Parlement a remis en question certaines conclusions de l'ACCC. Par exemple, l'ACCC avait conclu à la suite d'une enquête que les ventes d'engrais en Australie ne posaient pas problème. Soixante-treize pour cent des ventes en gros et 100 p. 100 de la fabrication sont contrôlées par une seule entreprise; pourtant, l'ACCC a affirmé qu'il n'y avait pas de monopole. Nous avons donc contesté cette conclusion. Nous défaisons actuellement ce monopole. Nous faisons entrer quelques mines de phosphate sur le marché de la production, ce qui nous permettra à nouveau de tripler notre capacité de production de phosphate.
Deux entreprises, Coles et Woolworths, contrôlent 70 p. 100 de notre commerce de détail. J'ai constaté dans ma documentation que cinq entreprises détiennent 60 p. 100 de votre commerce de détail. Quant à nous, deux entreprises détiennent environ 70 p. 100. J'ai remarqué que cinq entreprises contrôlent 40 p. 100 aux États-Unis. J'aimerais en fait savoir si vous réglementez... J'ai parlé ce matin avec une personne de votre organisme qui s'apparente à l'ACCC, et elle m'a dit que votre organisme de réglementation estime que tant qu'aucune entreprise ne détient 35 p. 100 ou plus des parts du marché, il n'y a pas de problème. Je me demandais donc tout simplement où en sont les Canadiens. Nous aimerions savoir; vous semblez faire mieux que nous.
Swift, l'entreprise brésilienne qui vient tout juste d'acquérir les intérêts de CONAGUA en Australie, détiendra 40 p. 100 du marché de l'abattage en Australie. Nous avons constaté que nos agriculteurs obtiennent par bête un prix à la ferme de 40 à 50 p. 100 moins élevé et que la facture de supermarché des consommateurs australiens est entre 40 et 50 p. 100 plus élevée que celle des Américains.
Je voudrais juste savoir comment les choses se passent ici au Canada.
En Australie, nous sommes très préoccupés par l'échec du Cycle de Doha, mais à mon avis... Et gardez à l'esprit que je ne fais pas partie du gouvernement, mais que je préside un comité spécial. Je faisais partie du gouvernement précédent, mais j'ai tout de même de bons liens avec le gouvernement actuel. De toute façon, monsieur le président, dans le cadre du comité que je préside, il n'y a jamais eu de rapport dissident parce que nous ne faisons pas de politique partisane avec le gagne-pain des gens.
Au Cycle de Doha, les opinions sont très partagées, ce qui fait qu'on aborde l'événement avec des attentes modestes quant au résultat. Sur le marché, il y a des acteurs comme la Chine, dont la devise ne se transige pas sur le marché, qui a maintenant la capacité, grâce aux fonds étrangers qu'elle accumule, de faire son entrée sur le marché et d'acheter des biens dans d'autre pays, et c'est un problème pour nous en Australie. La Chine veut acquérir des intérêts dans Rio Tinto pour les fonds étrangers que ça peut lui rapporter, exactement de la même façon que nous voyons en Australie les Émirats arabes unis acheter à grands coups de fonds du pays nos terres agricoles.
Aujourd'hui, nous sommes d'avis que l'effort de production alimentaire à l'échelle mondiale doit être déterminé par la planète, étant donné qu'on ne peut manger des dividendes. Certains points sont complexes. Il y a manifestement beaucoup de perturbations dans le marché, et ce, pour un certain nombre de raisons. On accuse parfois l'Australie de fausser le jeu du marché en imposant des barrières à l'importation au nom de la sécurité. Votre boeuf en est un exemple; je parle ici de la barrière pour la maladie de la vache folle que nous avons établie. L'Australie est propre, verte et exempte de fièvre aphteuse, de maladie de la vache folle et de la plupart des graves maladies.
Nous avons un problème à l'heure actuelle avec les bananes. Notre industrie de production de bananes est exempte de maladie. Les Philippines font pression sur nous pour importer des bananes. La Nouvelle-Zélande exerce des pressions pour importer des pommes. Nous ne sommes pas touchés par le feu bactérien. Voilà le genre de questions qui occupent une grande place dans l'esprit des électeurs de l'Australie, la population australienne, parce que notre pays est essentiellement propre, vert et exempt de maladies.
Nous sommes presque les cousins germains du Canada, mais nous sommes, disons-le, pas tous très optimistes à l'égard du Cycle de Doha en raison des importantes perturbations du marché. La question du marché libre... Vous venez du Québec, et votre marché de la volaille, du porc et des produits laitiers est restreint. C'est une décision qui revient à votre gouvernement et à votre population. Nous avons un maché libre. À l'heure actuelle, les futurs principes d'échange de droits d'émission du carbone nous posent grandement problème. Je n'ai pas réussi à obtenir une réponse de votre ministère aujourd'hui, à savoir si l'agriculture allait être incluse dans ce système. Nous ne pouvons obtenir de réponse de notre gouvernement, et l'opposition... En fait, nous ne savons pas très bien quoi faire. Je peux toutefois vous dire que lorsqu'une tonne vaut 17 $, tous les exploitants de ferme laitière en terrain irrigué en Australie sont insolvables; lorsque la tonne est à 40 $, la taxe représente 35 p. 100 des coûts de production du boeuf. Ces problèmes sont très graves.
J'aimerais pouvoir bavarder avec vous tous pendant une demi-journée. Je pourrais alors vous faire part de mes réflexions dans leur intégralité. Mais je n'ai pas le temps aujourd'hui.
:
Merci, monsieur le président. Je tiens à remercier le comité de me donner l'occasion de m'adresser à ses membres, et à saluer cette importante initiative visant à examiner l'éclosion de listériose de l'été 2008.
Le Dr Frank Plummer, conseiller scientifique principal de l'Agence de la santé publique et directeur général du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, ainsi que le Dr Mark Raizenne, directeur général du Centre des maladies infectieuses d'origine alimentaire, environnementale et zoonotique, sont à mes côtés aujourd'hui.
[Français]
Les travaux du sous-comité constituent une étape importante pour améliorer notre capacité à protéger l'approvisionnement alimentaire et la santé de notre population. Nous avons été efficaces sur de nombreux plans, mais nous devons tirer des leçons au fur et à mesure que nous améliorons notre façon d'intervenir à des tels événements touchant la santé humaine.
[Traduction]
L'éclosion de listériose a été, sans aucun doute, un événement tragique. Vingt-deux personnes sont mortes et 57 autres ont été malades. Pour l'Agence de la santé publique, chaque — je dis bien chaque — maladie évitable ou décès prématuré constitue un sujet de préoccupation.
À titre d'administrateur en chef de la santé publique du Canada, je peux dire qu'il n'est jamais facile de faire face à ce type d'événement, autant d'un point de vue personnel que professionnel. À titre de médecin, j'ai passé de nombreuses heures avec des patients et leurs familles. Je comprends donc très bien les sentiments de douleur et de peur ainsi que les préoccupations qui accompagnent les maladies et les blessures qu'un organisme peut subir.
Je sais aussi que les personnes qui ont été touchées par cette éclosion et les responsables qui ont géré la crise veulent tous mieux comprendre les circonstances entourant celle-ci. Ce que nous pouvons faire, c'est de nous assurer que nous tirons des leçons de ces événements et que nous les appliquons en utilisant des données pertinentes que nous communiquons en temps opportun aux bonnes personnes.
Laissez-moi expliquer brièvement, monsieur le président, comment l'Agence de la santé publique procède pour intervenir lors d'une éclosion.
Essentiellement, l'Agence de la santé publique du Canada a comme mandat de promouvoir et de protéger la santé des Canadiens et de renforcer les capacités en matière de santé publique à l'échelle du pays. Ce mandat comprend, bien sûr, la préparation et l'intervention en cas d'éclosion posant un risque pour la santé humaine.
La santé publique est en soi une activité locale. Les événements se produisent dans les communautés et, en général, ils sont pris en charge par les autorités locales. Comme vous le savez, l'éclosion de listériose a d'abord été détectée en Ontario et a donc été prise en charge par les autorités en matière de santé publique de la province, comme il se doit.
Lorsqu'une éclosion s'étend au-delà du territoire d'une administration ou excède sa capacité d'intervention, l'Agence de la santé publique dirige le volet santé humaine national de l'éclosion. Donc, lorsque le Laboratoire national de microbiologie a établi des liens entre des cas de listériose survenus dans d'autres provinces et l'éclosion qui sévissait en Ontario, l'Agence s'est chargée de coordonner l'enquête et l'intervention à l'échelle nationale.
J'aimerais maintenant vous parler du rôle de l'administrateur en chef de la santé publique lors d'une éclosion.
Dès le tout début, j'ai activement mené l'intervention de l'Agence. Mon rôle durant une éclosion est à double volet puisque j'occupe les fonctions d'administrateur général de l'Agence de la santé publique et celui d'administrateur en chef de la santé publique du Canada.
Par conséquent, j'ai dirigé notre personnel, notamment nos professionnels de la santé ainsi que nos scientifiques et nos épidémiologistes pendant les activités liées aux mesures d'urgence. J'ai également conseillé les ministres de la Santé et de l'Agriculture sur l'éclosion même, et je me suis adressé directement aux Canadiens, aux intervenants et aux partenaires en santé publique sur les questions liées à leur santé.
Nous avons communiqué fréquemment, et de nombreuses façons, avec le grand public et les groupes les plus vulnérables. Mais on ne communique jamais trop. Toute crise en santé publique présente des difficultés inhérentes aux mesures et à la préparation. Nous tentons de prévoir et de surmonter ces difficultés du mieux que nous le pouvons.
Monsieur le président, je vais maintenant parler des difficultés auxquelles nous sommes confrontés lorsque nous menons une enquête et intervenons durant une éclosion.
La détermination de la source d'une infection d'origine alimentaire, dans le cadre du système de santé publique, est un processus éminemment complexe. Il se peut que nous ayons à examiner des éléments de preuve dans des villes ou des villages qui se trouvent à des milliers de kilomètres les uns des autres. Nous tentons de trouver des personnes qui présentent les mêmes symptômes afin de procéder à l'identification génétique des bactéries pour vérifier s'il s'agit ou non des mêmes. Ensuite, nous demandons aux personnes d'énumérer tous les aliments consommés au cours des semaines précédentes afin d'arriver, avec un peu de chance, à trouver la source commune. Il faut alors étudier ces sources et relier tous ces renseignements à la maladie. Dans le cas qui nous occupe, nous composions avec une maladie dont la cause était attribuable à un aliment qui avait été consommé au moins un mois plus tôt.
Dans le cas de l'éclosion de listériose, nous y sommes parvenus grâce aux récentes améliorations apportées à nos systèmes de suivi et de surveillance, et aussi grâce à la collaboration de nos partenaires fédéraux et provinciaux. Si ces événements s'étaient produits il y a cinq ans, il y aurait eu beaucoup d'autres cas de contamination ou de décès avant que nous arrivions peut-être à en trouver la source.
Les avancées technologiques que nous avons réalisées, les systèmes que nous avons mis en place et la collaboration que nous avons établie depuis la création de l'Agence ont entraîné d'énormes différences dans notre capacité à échanger et à comparer des données et à planifier nos interventions.
Une des difficultés permanentes associées aux éclosions de maladie d'origine alimentaire est le fait que les autorités ne sont averties qu'une fois les personnes malades. Nous constatons la présence d'une éclosion grave uniquement lorsque les personnes qui déclarent des maladies sont plus nombreuses que d'habitude à le faire. À ce moment, il est déjà trop tard pour prévenir les cas d'éclosion de la maladie chez les personnes qui ont déjà été exposées aux contaminants.
L'éclosion de listériose présentait une difficulté encore plus sérieuse que d'habitude parce que les aliments contaminés avaient été consommés en grande partie par des personnes à risque très élevé de contracter l'infection, particulièrement les aînés qui habitent dans des établissements de longue durée et des hôpitaux. Contrairement à ce qui se produit dans la plupart des éclosions de maladie d'origine alimentaire, seule une infime proportion des personnes qui avaient consommé les aliments ont été malades dans le cas de l'éclosion de listériose. Ce n'est que grâce à notre capacité de lier les faits entre bon nombre d'établissements et de provinces que nous avons pu établir le profil suggérant l'existence d'un problème commun.
La chaîne d'approvisionnement alimentaire est une toile complexe reliant les différents maillons de la transformation alimentaire et de la chaîne alimentaire. Entre le moment où un aliment est récolté et celui où il est consommé, il traverse les étapes de la transformation, de la production, de la livraison, de l'achat, de l'entreposage et de la préparation. Il y a donc de nombreux risques qu'il soit exposé à des contaminants. Heureusement, un grand nombre d'organisations et de personnes sont chargées de notre santé et de notre sécurité, des ministères et des organismes gouvernementaux à l'industrie et aux individus. Nous sommes tous des partenaires en matière de salubrité des aliments.
Même si nous avons trouvé la source, et ce, assez rapidement, la plus grande partie de la critique était axée sur la nécessité d'informer le public encore plus rapidement. Chaque maillon du système a manifestement des leçons à tirer et à mettre en oeuvre à cet égard.
Je tiens toutefois à souligner qu'il est important de trouver le juste milieu. Le fait de spéculer sur des causes possibles pendant une enquête pourrait être plus nuisible qu'avantageux. Prenez, par exemple, l'éclosion de salmonellose aux États-Unis au cours de laquelle des centaines de personnes de plusieurs États, et même certaines au Canada, ont été malades. Aux États-Unis, on a déclaré publiquement que les tomates étaient probablement à l'origine de l'éclosion. Celles-ci ont donc été retirées du marché, et les gens ont cessé d'en consommer, pensant que le problème était réglé, pour découvrir plus tard que l'éclosion avait en fait été causée par les piments jalapeno.
En définitive, il importe de faire le bilan après chaque événement, particulièrement dans un cas comme celui qui nous intéresse. Quand nous examinons les éléments négatifs, les éléments positifs, les choses à améliorer et les mesures à prendre à l'avenir, il y a toujours des leçons à tirer. C'est pourquoi, après l'éclosion, j'ai demandé à l'Agence d'élaborer un rapport sur les leçons apprises, un processus qu'ont également entrepris Santé Canada et l'ACIA.
Les auteurs du rapport ont souligné plusieurs aspects positifs de notre intervention. Par exemple, le personnel de l'Agence chargé de la gestion des éclosions et des situations d'urgence a bien géré le volet santé humaine de l'éclosion. Les partenariats entre les ministères, les organismes et les différents ordres de gouvernement étaient solides. Nos communications publiques ont été efficaces. Mais il apparaît très clairement que de nombreux aspects doivent être améliorés. Les auteurs du rapport ont établi que l'Agence devrait améliorer sa planification et officialiser ses politiques et ses pratiques en cas d'éclosion, ainsi que ses protocoles de communication. Nous devrons aussi préciser nos rôles et nos responsabilités lors des éclosions, pour le public ainsi que pour nos partenaires. De plus, nous devons renforcer notre capacité en ce qui a trait aux activités quotidiennes et à notre capacité de pointe lors des éclosions.
Pour aller de l'avant, je prends chacune de ces recommandations très au sérieux. J'ai chargé l'Agence de mettre en oeuvre un plan d'action pour donner suite au rapport. Nous examinons nos systèmes de surveillance des maladies, nous mettons à jour nos protocoles d'intervention, nous renforçons notre capacité en matière d'analyse épidémiologique et de tests de laboratoire, et nous mettons à jour nos protocoles de communication. Nous consolidons également la capacité du laboratoire national et nous avons travaillé avec le Conseil des médecins hygiénistes en chef à l'établissement d'un groupe de travail sur la listériose pour poursuivre la diffusion de messages de santé publique sur cette infection et la salubrité des aliments. Chaque leçon tirée sera mise en oeuvre.
Une approche coordonnée est essentielle. Nous rallierons tous les organismes et les ordres de gouvernement. Une stratégie de mobilisation fédérale, provinciale et territoriale est planifiée. Elle permettra d'assurer la participation de chacun dans la conception d'un système renforcé plus efficace pour tous.
[Français]
J'aimerais terminer en soulignant que j'attends avec intérêt les recommandations de ce comité et celles de l'enquêteure.
Il est très important pour nous qu'une enquête et une analyse indépendantes soient réalisées, car celles-ci compléteront nos examens et nos travaux.
[Traduction]
Les Canadiens s'attendent à ce que, de façon constante, nous améliorions nos capacités, apprenions du passé, prévoyions l'avenir et fassions face aux imprévus. C'est notre travail.
Merci.
:
Merci, monsieur le président. Je tiens à remercier le sous-comité de nous avoir invités à prendre la parole ce soir.
J'aimerais vous présenter mes collègues. Je suis accompagné aujourd'hui par Mme Meena Ballantyne, sous-ministre adjointe de la Direction générale des produits de santé et des aliments de Santé Canada, et de M. Jeff Farber, directeur du Bureau des dangers microbiens de la Direction des aliments, au sein de la Direction générale des produits de santé et des aliments.
[Français]
Ce soir, j'aimerais souligner l'appui offert par Santé Canada à l'Agence de santé publique du Canada et à l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Ce sont des services que nous offrons à longueur d'année et en situation d'intoxication alimentaire.
[Traduction]
Les partenaires en matière de salubrité des aliments du gouvernement du Canada — Santé Canada, l'Agence de la santé publique et l'Agence canadienne d'inspection des aliments — sont résolus à protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Nous cherchons toujours des moyens d'améliorer le régime canadien de salubrité des aliments, qui est déjà l'un des meilleurs au monde. Malgré tous nos efforts, nous n'avons pu prévenir la perte de vie pendant l'éclosion de listériose en 2008. Voilà le vrai problème.
L'éclosion était d'abord et avant tout une tragédie humaine. Au nom de tous les employés de Santé Canada, je tiens à exprimer mes sincères condoléances aux familles éprouvées par la mort ou la maladie d'un de leur proche. Je suis également conscient de la grande angoisse que cette situation a provoquée chez tous les Canadiens, et nous sommes fermement résolus à tirer des leçons de cette tragédie.
Santé Canada cherche toujours à s'améliorer. En qualité d'organisation à vocation scientifique, nous nous demandons continuellement si nos politiques et nos pratiques sont au diapason des meilleures données scientifiques disponibles. Le rapport sur les leçons apprises que nous avons présenté au comité traduit l'engagement de Santé Canada à tirer des leçons de ce qui a fonctionné et de ce qui n'a pas fonctionné. J'attends aussi avec intérêt les recommandations que formuleront le sous-comité et Mme Weatherill après son enquête.
Au sein du partenariat fédéral en matière de salubrité alimentaire, Santé Canada a pour rôle d'aider à établir une base solide de principes scientifiques éprouvés en matière de salubrité des aliments. En utilisant les meilleures données scientifiques disponibles, nous travaillons en étroite collaboration avec l'ACIA et l'Agence de santé publique en exécutant plusieurs fonctions clés.
[Français]
En premier lieu, nous élaborons des politiques, des lignes directrices et des normes qui guident le système d'assurance de la salubrité des aliments. Par exemple, nous disposons d'une politique sur la présence de Listeria dans les aliments prêts-à-manger, dont je vous parlerai davantage dans quelques instants.
[Traduction]
Nous menons des recherches sur la salubrité des aliments dans nos laboratoires et nous effectuons des analyses pour détecter la présence de contaminants alimentaires. Dans le cas de Listeria, nous travaillons en collaboration avec l'Agence de la santé publique afin d'offrir des services de référence sur la listériose. Ce service tient une base de données sur Listeria et analyse des échantillons d'aliments afin de déterminer s'il existe un lien entre l'éclosion présumée et une source de nourriture particulière.
Sur demande de l'ACIA, Santé Canada effectue des évaluations scientifiques des risques pour la santé qui permettent d'élaborer les étapes que l'Agence doit prendre pour intervenir de manière efficace et appropriée dans une situation mettant en cause la salubrité des aliments.
Par l'entremise de nos publications sur le portail Web Votre santé et vous et d'autres avis saisonniers courants sur la salubrité des aliments, nous offrons, à intervalles réguliers, de l'information scientifique aux Canadiens afin qu'ils puissent se protéger contre les maladies d'origine alimentaire.
Enfin, dans le cadre de notre rôle de prestataire de services de santé publique aux Premières nations, nous informons les collectivités des rappels d'aliments.
Vers la fin du mois de juillet dernier, le Bureau de santé publique de Toronto a demandé comme d'habitude à Santé Canada de vérifier la présence de Listeria dans des échantillons d'aliments. Parmi les 11 échantillons analysés, 3 étaient positifs. Ces analyses ont été réalisées dans les délais prévus pour de telles analyses.
Tout au long de l'éclosion, Santé Canada a réalisé les activités de typage génétique d'échantillons nécessaires pour lier une éclosion chez les humains à une source alimentaire. En fait, les laboratoires de Santé Canada ont analysé plus de 200 échantillons entre juillet et septembre. Certains échantillons ont également été analysés au Laboratoire national de microbiologie de l'Agence de santé publique situé à Winnipeg dans le cadre d'une entente visant à accroître la capacité des laboratoires lorsque nécessaire.
Lorsque l'ACIA et l'Agence de la santé publique ont été en mesure de faire le lien entre les échantillons en question et les cas de listériose, le personnel scientifique de Santé Canada s'est servi de ces renseignements ainsi que des connaissances scientifiques existantes pour préparer plusieurs évaluations des risques pour la santé, lesquelles ont été réalisées à partir du mois d'août et se sont poursuivies jusqu'à l'automne.
Pendant la gestion de l'éclosion, Santé Canada a participé à des téléconférences quotidiennes avec l'ACIA, l'Agence de la santé publique et le Bureau de santé publique de Toronto afin de communiquer des renseignements et de gérer les interventions. Le Dr Farber était présent à titre de porte-parole lors des séances d'information techniques tenues quotidiennement pour les médias tout au long de l'éclosion. Nous avons publié à nouveau notre article portant sur Listeria du portail Votre santé et vous. Les membres du personnel de la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits ont diffusé, au besoin, les rappels d'aliments et les alertes dans les collectivités où ils étaient en poste. Dans l'ensemble, notre personnel a travaillé de longues heures, sept jours par semaine, pendant l'éclosion, et a réussi à produire des résultats de laboratoire et des évaluations des risques pour la santé en respectant les délais établis. Toutes nos évaluations sur les risques pour la santé étaient prêtes en moins de 24 heures.
Je sais qu'il y a eu certaines questions au sujet du temps nécessaire pour réaliser les essais en laboratoire. Je tiens toutefois à informer le comité que ces essais ont été réalisés à l'intérieur des délais requis pour obtenir des résultats scientifiques fiables, et que ces délais respectaient les normes internationales. Ce fait a d'ailleurs été confirmé par le médecin hygiéniste en chef du ministère de la Santé de l'Ontario dans le rapport qu'il a publié récemment. Mais surtout, je tiens à informer le comité que nous avons entrepris des recherches afin de déterminer si des méthodes d'essais plus rapides pourraient être mises au point pour l'avenir.
Depuis l'éclosion, nous avons cherché à tirer des leçons de cet événement, et nous nous sommes concentrés sur les considérations opérationnelles.
[Français]
Nous avons affiché notre évaluation sur le site Web de Santé Canada et nous en avons envoyé une copie au sous-comité et au responsable de l'enquête de Mme Weatherill.
[Traduction]
Nous collaborons avec nos partenaires fédéraux et provinciaux afin de définir clairement les rôles et les responsabilités en cas d'éclosion et de renforcer les protocoles de communications.
Santé Canada a, depuis longtemps, une politique sur Listeria. Dans l'allocution qu'il a faite devant le comité, Michael McCain a indiqué que la politique de Santé Canada [sur Listeria] est fondée sur des principes scientifiques solides et reconnue à l'échelle mondiale en tant que méthode appropriée de contrôle de Listeria. Mais conformément à l'engagement pris par Santé Canada de réviser et d'améliorer constamment ses processus, nous sommes actuellement en train de mettre à jour cette politique sur Listeria afin qu'elle tienne compte des données scientifiques disponibles les plus récentes. Nous menons de vastes consultations à ce sujet, et nous prévoyons finaliser la politique d'ici la fin de l'exercice financier.
De plus, en septembre, Santé Canada a émis une autorisation de mise en marché provisoire permettant l'utilisation d'acétate de sodium et de diacétate de sodium comme additifs alimentaires dans les produits de viande prêts-à-manger, puisqu'ils ont un effet inhibiteur sur la croissance de Listeria.
Nous tâchons maintenant d'accroître notre capacité de réponse pour nos activités d'évaluation des risques pour la santé et d'essais en laboratoire. Pour cela, il faut avoir assez d'employés pour effectuer le travail lorsque des situations d'urgence font augmenter la demande dans nos laboratoires. Pendant l'éclosion, nos experts techniques travaillaient jour et nuit pour effectuer les analyses nécessaires.
Nous miserons donc sur le transfert d'apprentissage afin de pouvoir mettre à contribution un plus grand nombre de spécialistes sur de plus longues périodes de temps.
Des employés sont disponibles en tout temps pour effectuer des évaluations des risques et aider à gérer les situations mettant en cause la salubrité des aliments. La Direction des aliments prend également des mesures visant à simplifier les procédures d'essai en normalisant les renseignements que nous exigeons et en établissant un point de contact qui permettra de transmettre les renseignements rapidement entre les partenaires.
De nouvelles mesures ont été mises en oeuvre afin de renforcer la coordination des communications publiques et de mettre davantage l'accent sur l'importance d'informer les populations à risque.
Nous travaillons également en vue de simplifier nos processus réglementaires.
[Français]
Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous prenons notre mandat très au sérieux à Santé Canada. Nous nous engageons à faire le maximum pour protéger la salubrité des aliments du Canada.
[Traduction]
Comme le montre notre rapport sur les leçons apprises, nous sommes déterminés à apprendre de cette expérience très difficile et à rendre compte de notre rendement.
Pour conclure, notre objectif principal est maintenant de travailler en étroite collaboration avec nos partenaires fédéraux en matière de salubrité des aliments, ce comité et l'enquêteure indépendante afin de faire en sorte que nous ayons des procédures en place pour éviter, dans la mesure où la science le permet, qu'une telle éclosion ne survienne de nouveau.
Je vous remercie de votre attention. Si vous avez des questions, nous y répondrons avec plaisir.
Mes questions portent principalement sur deux choses: les communications internes et externes. Je trouve préoccupant de constater qu'il est mentionné dans le rapport sur les leçons apprises de l'Agence de la santé publique du Canada que le Bureau de santé publique de Toronto a informé l'Agence canadienne d'inspection des aliments de deux cas de listériose le mercredi 6 août, alors que la première mention de ce fait date du mercredi 13 août.
Je suis également préoccupée par le fait que vous, monsieur Butler-Jones, ayez dit dans votre déclaration préliminaire que lorsque l'éclosion s'étend, l'Agence de la santé publique prend en charge le volet santé humaine à l'échelle nationale. Je suis préoccupée par le fait que l'ASPC aurait dû être impliquée d'une façon ou d'une autre dès le début de l'éclosion, et que l'Agence canadienne d'inspection des aliments aurait dû vous en informer immédiatement. Je crois que nous avons tous ressenti la frustration du Dr Williams lors de la conférence de presse qui s'est tenue vendredi relativement au fait qu'il semble que personne ne se parle. Même dans ces téléconférences documentées, je serais très surprise que l'administrateur en chef de la santé publique de l'Ontario ait dit, dans la recommandation 4.4, que la personne désignée par l'administrateur en chef de la santé publique du Canada devrait être la porte-parole officielle dans l'éventualité d'une éclosion nationale. En fait, c'est votre travail. C'est déjà votre travail.
Pourquoi cette recommandation vient-elle de l'Ontario? Même dans votre rapport sur les leçons apprises, la première fois que vous avez parlé, votre passage à la CTV a eu lieu à la fin du mois d'août. Je croyais que votre travail consistait à parler directement devant la caméra et à informer les Canadiens de ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas faire dès que quelque chose est entré dans la chaîne alimentaire. Je ne comprends pas, malgré les explications données par les personnes présentes à cette table, pour quelle raison Agriculture Canada et le ministère de l'Agriculture ont dirigé cette crise alors que c'était déjà entré dans la chaîne alimentaire le 6 août.
Je suis extrêmement frustrée de constater que tout ce que nous avions appris de la crise du SRAS en ce qui a trait à la nécessité de mettre en oeuvre les quatre C identifiés par Naylor, soit la collaboration, la coopération, la communication et la clarté relativement à qui fait quoi à quel moment... Qu'a-t-il bien pu se passer pour que vous n'ayez même pas mis en oeuvre vos propres leçons? En août, ils ont convoqué les téléconférences dirigées par l'ACIA environ une semaine plus tard. Pourquoi ces téléconférences ont-elles été dirigées par l'ACIA alors que c'était déjà entré dans la chaîne alimentaire? Je croyais que c'était pour cette raison que nous avions mis sur pied cette agence et nommé l'administrateur en chef de la santé publique. Je ne comprends pas pourquoi vous ne vous êtes pas présenté devant les Canadiens à tous les jours, comme cela est mentionné dans votre description de travail. Pour quelle raison est-ce que c'est l'Agriculture qui était en charge alors que c'était déjà dans la chaîne alimentaire? Nous savons que les cas de ESB sont du ressort de l'Agriculture. C'est déjà dans la chaîne alimentaire. Pourquoi ce n'est pas l'Agence de la santé publique du Canada qui a dirigé cette éclosion et agi à titre de porte-parole devant les Canadiens au lieu de Michael McCain?
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous d'être ici.
Lorsque nous parlons de la personne qui prend les commandes, qui joue le rôle de représentant public, ce que M. McCain a dit l'autre soir — et c'est dans le rapport qu'il nous a présenté —, c'était qu'il était le représentant public de la listériose pendant l'éclosion. Aux yeux de Maple Leaf, il a une raison d'être le représentant public, mais à mon humble avis, pas lorsqu'on parle de la population canadienne dans l'ensemble, lorsqu'on parle de la responsabilité concernant la salubrité des aliments. Il a assurément une responsabilité pour les produits de Maple Leaf, qui, au bout du compte, étaient en fait la source de l'éclosion, comme nous le savons tous maintenant. Il a dit très ouvertement que c'était vrai.
Cependant, lorsque nous avons commencé à mener à bien ce processus, selon l'échéancier dont vous parlez, Dr Butler-Jones, plusieurs choses se sont produites et une série de rappels ont commencé à se faire dans différentes régions. Il y a eu les sandwiches de Shapsy's Reuben et de Mr. Sub, alors ça va au-delà, au sens où... Même si ces produits alimentaires venaient de Maple Leaf et de l'établissement du chemin Bartor en particulier.
Voici ma question. À quel moment l'Agence de la santé publique s'est-elle souciée du fait que peut-être la situation allait traverser les frontières, d'une province à l'autre? Il y a des preuves du moment où il a pu être signalé. À quel moment avez-vous cru que l'ASPC avait vraiment besoin d'être au premier plan?
Je vais être franc: comme vous l'avez mentionné plus tôt au sujet de votre processus de communication de Webdiffusion, l'information ne se rend pas aux Canadiens de la bonne façon. Elle atteint assurément certains segments de la population, probablement les adolescents plus que quiconque. Elle ne se rendrait certainement pas à quelqu'un comme ma mère. Vous avez été ouvert aux médias, et je l'apprécie, mais d'après moi, vous auriez dû en fait être proactif et être constamment dans les médias afin de devenir le représentant public, ou quelqu'un qui était la personne désignée. Je vous utilise comme représentant, monsieur. Ça ne doit pas forcément être votre visage, comme vous l'avez dit plus tôt. Ça ne doit pas forcément être le vôtre.
Je garde à l'esprit ce que la défunt Dr. Sheila Basrur a fait à Toronto pendant la crise du SRAS. Il est clair qu'en Ontario, la province d'origine, elle est devenue son visage. Elle en est devenue la représentante et tout le monde disait: « lorsque le Dr. Basrur parle de cette crise en particulier, nous écoutons. » Dans le cas qui nous occupe, lorsque Michael McCain parle, nous entendons quelqu'un qui est le producteur de cette source particulière, et la première question que bon nombre de Canadiens se pose, c'est: « est-ce bien la personne que nous devrions écouter? Il fait preuve de franchise. Il est aussi juste qu'il peut l'être. Mais au bout du compte, parle-t-il au nom du système de sécurité alimentaire ou au nom de Maple Leaf? » Il s'agit d'une opposition à laquelle personne ne peut vraiment répondre sans d'abord l'examiner.
J'ai posé une question simple. Je crois qu'elle est assez simple. Quand l'avez-vous su? Quand avez-vous pensé que votre organisation ou que Santé Canada aurait dû être au premier plan de cette éclosion en particulier?
:
Merci beaucou pour la question.
Monsieur le président, je crois qu'il y a ici deux aspects. Par exemple, les communications auxquelles nous avons pris part ne constituaient pas simplement en l'affichage sur YouTube, aux renseignements sur le site Web, etc., ou les entrevues que j'ai accordées ou les journaux auxquels nous avons écrits. Nous avons également écrit à des organismes de personnes âgées et à des associations professionnelles, nous avons élaboré des lignes directrices, etc.; ce sont les nombreux moyens par lesquels nous avons voulu communiquer avec le public et avons essayé de le faire.
Nous tenions également des séances d'information techniques ou des conférences de presse tous les jours. Les premières étaient tenues par mon administrateur en chef adjoint de la santé publique et le Dr. Raizenne au cours de la fin de semaine où l'éclosion a commencé. J'ai commencé au début de la semaine, et à ce moment-là, les médias ont arrêté de les diffuser en direct et ne semblaient pas utiliser des extraits tirés des séances ou des conférences, au cours desquelles je parlais de ces questions, de la même manière où ils ont fait référence à M. McCain, qui s'exprime bien et qui est un porte-parole très crédible pour son entreprise, mais qui n'est pas la personne qui peut et devrait en parler.
Encore une fois, on a tiré une version sur la façon dont nous nous lançons dans ce genre de chose et sur ce qui est repris, entendu et compris par la population.
Au sujet de notre visibilité, nous pensions que nous nous efforcions d'être très visibles à ce sujet et en collaboration avec nos partenaires fédéraux, parce qu'il s'agit d'un rôle multiple. Pour ce qui est de notre rôle concernant la santé des personnes, je ne peux compter le nombre de fois et le nombre de médias auxquels j'ai parlé, mais souvent, ils utilisaient les propos de M. McCain. Nous avons donc certaines pistes de réflexions sur la façon d'aborder la situation à l'avenir.
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J'aimerais passer en revue le rôle des différents intervenants, et si vous avez des commentaires ou que vous aimeriez apporter des corrections, il me fera plaisir de les entendre.
Je crois comprendre que les provinces ont la responsabilité de faire enquête sur les éclosions, en autant que les éclosions soient à l'intérieur de leurs frontières, et cela inclut l'enquête elle-même. Habituellement, les provinces communiquent aussi à la population les enjeux qui se rapportent à la santé des personnes et les avis. Est-ce exact? Et certaines provinces comme le Québec ont le pouvoir de faire des rappels.
L'Agence de la santé publique a pour rôle d'être le premier point de contact au niveau fédéral pour les maladies d'origine alimentaire. Est-ce vrai? Elle est chargée de surveiller la santé publique et de mener ensuite l'enquête lorsque les cas surviennent dans de nombreuses provinces. Est-ce exact? Elle communique également les enjeux ayant des répercussions sur la santé humaine. Mme Bennett l'a souligné également.
Santé Canada a pour rôle d'établir les normes et les politiques en matière de salubrité des aliments, ainsi que de prendre des décisions en ce qui concerne les processus d'évaluation des risques. Santé Canada communique les enjeux liés à la salubrité des aliments. Est-ce exact? Je vous vois hocher la tête.
Le rôle de l'ACIA est de contribuer à l'enquête et de contrôler les éclosions d'origine alimentaire au moyen d'enquêtes sur la salubrité alimentaire et de rappels, ainsi que par des activités de conformité et d'application. Elle communique également les enjeux à la population lorsque des aliments en particulier ont été identifiés.
Je souligne que le Dr Evans a mentionné l'autre jour que l'ACIA est intervenue et a pris la situation en main, parce qu'elle croyait que quelqu'un devait le faire à ce moment-là et qu'elle collaborait bien avec les autres organismes. Elle croyait qu'il convenait de le faire, et c'est pourquoi elle a pris les choses en main.
Enfin, et probablement de façon plus importante, l'industrie a la responsabilité, au bout du compte, de faire en sorte que les aliments qu'elle produit soient sécuritaires et que les produits alimentaires soient produits, manufacturés, importés, entreposés et distribués aux consommateurs de manière sécuritaire. De plus, elle a la responsabilité de cerner les enjeux potentiels et de contribuer aux enquêtes liées à la salubrité des aliments. Elle donne des directives concernant un rappel ou obtempère à ces directives.
Est-ce un résumé juste des divers intervenants concernés et de leur rôle?
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Monsieur le président, je demanderais aux membres du comité de jeter un coup d'oeil à ce graphique, qui a été distribué juste avant la séance.
Il montre le nombre d'isolats de Listeria monocytogènes au cours des mois de juin, juillet et août que nous avons examinés au Laboratoire national de la microbiologie. Ces échantillons proviennent de partout au Canada. Les couleurs rouge et orange représentent des Listeria monocytogènes qui étaient essentiellement reliés à l'éclosion. Les gris représentent d'autres Listeria qui constituaient le bruit de fond. Le 18 juillet, nous avons découvert deux cas de listériose qui avaient une empreinte génétique identique, ce qui prouvait essentiellement qu'ils faisaient partie de l'éclosion.
À ce moment-là, il était impossible de savoir qu'il s'agissait de la souche de l'éclosion. Le 1er et le 8 août, nous avions deux bactéries similaires mais non identiques qui provenaient de l'Alberta et du Québec, je crois. Le 12 août, nous avons eu des résultats pour toute une série de Listeria provenant de l'Ontarion et qui avait la même souche. C'est à ce moment-là que nous savions qu'il y avait une éclosion. Ces résultats sont communiqués en temps réels aux laboratoires qui les ont soumis, soit la Province de l'Ontario. Le jour suivant, le 13 août, les résultats ont été affichés sur ce que nous appelons le Réseau canadien de renseignements sur la santé publique, qui permet aux travailleurs de la santé publique de première ligne, selon une liste de communiqués au sujet des événements qui sont en train de se produire.
L'information aurait été diffusée à l'ensemble du milieu de la santé publique au Canada qui est responsable des éclosions d'origine alimentaire. C'est un merveilleux système en temps réel qui a été mis en place depuis la crise du SRAS, et cela n'aurait pas été possible il y a trois ans.
Ce système sur la Listeria pour PulseNet n'a que trois ans environ. Depuis l'éclosion, nous l'avons décentralisé davantage. Le système que nous utilisons, que nous appelons PulseNet, est fondamentalement un laboratoire virtuel. Les laboratoires partout au pays travaillent avec le même équipement, les mêmes protocoles, la même formation, qui produisent des empreintes génétiques, et ensuite ils les comparent de manière électronique dans la banque de données que nous maintenons à jour.
Si on trouve les mêmes empreintes en Alberta et en Ontario, alors il y a de bonnes chances qu'il y aura certains liens. Depuis la fin de l'éclosion, l'Ontario a décidé qu'elle voulait être attestée pour le faire, et elle a déjà été attestée. L'Alberta a également été attestée. Au moment de l'éclosion, seul le Québec était attesté, et c'était son choix.
Je crois que nous disposons de deux très bons systèmes, le système PulseNet et le Réseau canadien de renseignements sur la santé publique, qui nous permettent de détecter ce genre d'incident rapidement — et nous l'avons détecté à l'époque; il y a eu 10 cas dans un pays qui compte 30 millions d'habitants et où les antécédents de maladies entériques sont élevées — et de diffuser l'information rapidement aux personnes qui en ont besoin.
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On peut dire sans crainte de se tromper que vous croyiez être au courant pendant ce processus.
On a entendu des renseignements troublants ici aujourd'hui. J'ai été très troublé d'entendre le rôle qu'a joué Mme Bennett dans la conférence de presse du Dr Williams. Dr Williams semble un peu mal informé.
Monsieur le président, je crois qu'il est important que je lise une lettre du Bureau de santé publique de Toronto, datée du 24 septembre 2008, concernant l'enquête sur l'usine des Aliments Maple Leaf.
La lettre dit:
Nous tenons à vous faire savoir que nous sommes très heureux que l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) et le Bureau de santé publique de Toronto aient collaboré au cours de l'enquête sur l'usine de Maple Leaf à Toronto, laquelle portait sur la récente éclosion de listériose.
Au cours d'une enquête sur une épidémie, l'ACIA assume la responsabilité principale de l'inspection de l'usine telle que celle des Aliments Maple Leaf et des activités connexes. Cependant, en vertu de la Loi sur la protection et la promotion de la santé, le médecin hygiéniste en chef a la responsabilité de prévenir, d'éliminer et de réduire les effets des dangers pour la santé au sein de l'unité de santé, soit, dans notre cas, Toronto. En outre, la commission de santé locale et le grand public voulaient savoir quelles mesures on prendrait pour assurer la salubrité des aliments de Maple Leaf une fois que l'on permettrait la reprise de la production à l'usine. Nous n'aurions pu répondre à cette question sans la coopération entre organismes que nous avons connue pendant l'enquête.
À l'échelle tant provinciale que nationale, durant les enquêtes sur les épidémies, on fait tout pour améliorer la coordination entre organismes, mais nous espérons que le réseautage et la collaboration qui existaient pendant l'enquête sur la société Maple Leaf se poursuivront à l'avenir, voire qu'ils s'amélioreront. Veuillez faire part de notre gratitude aux membres de votre équipe qui ont facilité le processus et qui nous ont informés de la situation en temps opportun.
Cela semble bien clair par rapport à ce que vous dites concernant la collaboration qui existait à tous les niveaux.
J'aimerais changer de sujet. Nous sommes ici aujourd'hui pour parler des recommandations visant à améliorer notre système de salubrité des aliments, pour rassurer les Canadiens sur le fait que nous avons un des meilleurs systèmes de salubrité des aliments au monde.
Je sais que vous êtes au courant des changements que notre gouvernement a apportés récemment pour améliorer la salubrité des aliments. Nous avons embauché 200 nouveaux inspecteurs et investi 113 millions de dollars supplémentaires pour la salubrité des aliments et des produits.
Mme Bennett a affirmé avoir déjà entendu cela auparavant; espérons qu'elle cessera bientôt de poser des questions à cet égard.
Le président: Reprenons.
M. Brian Storseth: Je suis certain que vous savez que notre gouvernement a récemment annoncé de nouvelles directives pour contrôler la listériose. Par exemple, nous avons recommencé les analyses de l'environnement pour le dépistage de la listériose, que le ministre de la Santé avait interrompues en 2005. Nous avons également ajouté 250 millions de dollars pour renforcer la capacité des laboratoires.
Selon vous, ces mesures constituent-elles un pas dans la bonne direction, et seriez-vous à l'aise de formuler des commentaires sur la façon dont certaines de ces mesures vont améliorer notre système de salubrité des aliments?