Le Syndicat national des employés de l'aluminium d'Arvida est une organisation fondée en 1937. Les premières installations de production d'aluminium de première fusion ont été construites à Arvida après la Première Guerre mondiale, vers 1926.
Actuellement, notre syndicat est composé de neuf accréditations syndicales: Complexe Jonquière — horaire et bureau, Centre de recherche et de développement Arvida, usine Laterrière — horaire et bureau, usine de traitement de la brasque, Transport ferroviaire RS Alma, usine Petits lingots Saguenay et Section énergie électrique sud. Notre organisation représente plus ou moins 1 500 travailleurs actifs et plus de 4 000 retraités.
Depuis 2006, de nombreux efforts ont été faits, comme la mise en place d'un nouveau modèle d'affaires — recours à la sous-traitance —, la prise en charge du nouveau régime de retraite par financement salarial et des assurances médicaments pour les employés actifs et retraités, afin de maintenir les activités du Centre électrolyse ouest et de permettre une transition vers l'usine pilote AP-60. Ce projet représente actuellement 38 cuves, sur une possibilité de plus de 200 cuves.
La non-protection de l'aluminium canadien dans l'Accord Canada—États-Unis—Mexique, ou ACEUM, met en péril les projets d'expansion des nouvelles technologies AP-60, phases 2 et 3.
Nous savons que le Mexique ne produit pas d'aluminium primaire. Cependant, rien ne l'empêche d'acheter de l'aluminium à bas prix en provenance de pays comme la Chine, la Russie, et ainsi de suite, ce qui lui permet d'envahir le marché américain, notre principal importateur. Environ 85 % de la production d'aluminium du Saguenay—Lac-Saint-Jean est exportée aux États-Unis, dont une grande partie vise l'industrie de l'automobile.
Je vais maintenant parler des répercussions de l'Accord sur la main-d'œuvre.
Étant donné que le Centre électrolyse ouest sera sans permis d'exploitation après 2025 et que la fermeture est envisagée dans les prochaines années, tous ces projets mis sur la glace toucheront plusieurs centaines d'emplois directs et indirects qui offrent de bonnes conditions de travail. Les emplois touchés directement et indirectement concernent les travailleurs de Rio Tinto, les sous-traitants, les travailleurs de la construction, les fournisseurs locaux et les équipementiers régionaux.
Il y a plusieurs répercussions sur la main-d'œuvre en lien avec les phases des projets que Rio Tinto ne concrétise pas.
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Selon une étude commandée par notre syndicat, la Ville de Saguenay, la Ville d'Alma, le Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma et la Société de la vallée de l'aluminium, la création et le maintien des emplois sont très importants, si l'on se reporte au tableau. Pour ce qui est des explications liées à ce tableau, nous pourrons y revenir plus tard.
En 2024, soit l'année médiane entre 2020 et 2029, on constate que les opérations des phases 2 et 3 de l'aluminerie AP-60 de Jonquière, compte non tenu de la fermeture possible de l'aluminerie d'Arvida — la vieille usine —, généreront, à l'échelle du Québec, un total de 600 emplois directs dans les activités d'exploitation, de 580 emplois indirects chez les fournisseurs et de 326 emplois induits au chapitre de la consommation, pour un total combiné de 1 506 postes en années-personnes, ainsi que de 505,1 millions de dollars de nouvelles dépenses dans l'économie du Québec en 2024.
Le salaire annuel moyen est de 81 125 $ pour les emplois directs, de 62 953 $ pour les emplois indirects et de 40 828 $ pour les emplois induits, pour une masse salariale totale générée en 2024 de 98,5 millions de dollars ou une moyenne salariale par emploi généré de 65 404 $ par an.
En conclusion, la ratification de cette entente sans protection pour le secteur de l'aluminium aura des répercussions négatives majeures sur nos travailleurs et travailleuses.
Notre expertise dans l'aluminium, qui est le plus vert du monde en raison de sa faible empreinte de carbone, ainsi que nos centres de recherche-développement sont des atouts majeurs à protéger.
Pour toutes ces raisons, nous demandons au gouvernement du Canada ainsi qu'aux partis de l'opposition de mettre en place un mécanisme de traçabilité pour l'aluminium produit et coulé en Amérique du Nord. Il est primordial de protéger l'industrie de l'aluminium de façon équivalente à celle de l'acier.
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Je remercie les membres du Comité de me permettre de comparaître à distance. Votre souplesse est très appréciée.
Le mémoire que je vous ai soumis porte sur l'élimination de l'exigence que 70 % du contenu en aluminium soit d'origine nord-américaine dans le secteur automobile.
Dans mon secteur, celui de l'aluminium extrudé, la Chine affiche l'appétit débridé d'inonder les marchés américain et canadien. L'Union européenne a lancé sa propre enquête antidumping en février 2020. Pour leur part, le Canada et les États-Unis imposent maintenant tous deux des droits antidumping et compensateurs pour mettre fin à ce dumping.
Le Mexique ne produit pas d'aluminium. Il n'impose pas non plus de droits antidumping à la Chine pour l'aluminium extrudé. Par conséquent, le Mexique n'a aucun intérêt inhérent à ce que le contenu en aluminium ne vienne pas de l'Amérique du Nord.
Le marché de l'automobile est par ailleurs le plus grand marché pour l'aluminium extrudé et celui qui croît le plus vite. Les feuilles et les pièces coulées d'aluminium sont aussi touchées, de même que l'aluminium brut, comme les témoins précédents viennent de vous l'expliquer.
Notre association, l'Aluminum Extruders Council, une association américaine dont font partie la plupart des producteurs d'aluminium extrudé en Amérique du Nord, a découvert plusieurs occurrences de contournement des tarifs par la Chine et a réussi à y mettre un terme, mais il y en a d'autres.
L'élimination de l'exigence selon laquelle l'aluminium utilisé en construction automobile doit être à 70 % d'origine nord-américaine ouvrira toute grande cette porte arrière par laquelle l'aluminium extrudé de Chine peut pénétrer les marchés américain et canadien, ce qui aura des conséquences directes sur l'emploi dans le secteur de la fabrication d'aluminium extrudé et de pièces, ainsi que dans les secteurs de la production de métaux de première fusion au Canada comme aux États-Unis.
Cela fait le tour de mes notes. Le reste se trouve dans mon mémoire.
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Je suis content de vous voir.
Permettez-moi d'abord de vous remercier, madame la présidente et tous les membres du Comité, de m'avoir invité à comparaître ici aujourd'hui. J'ai bien l'impression d'avoir été invité à venir vous parler parce que j'ai siégé au comité consultatif de la ministre sur cette question, avec tout un groupe d'autres personnes. Je dois vous dire que j'ai occupé une place de choix pendant ces négociations. Cela étant dit, c'est pour moi un grand plaisir de voir que vous vous joignez tous à moi dans cette partie de plaisir, pour décoder ces enjeux et les aborder de la perspective de l'intérêt public. Je vous suis reconnaissant de m'offrir l'occasion de vous faire part de quelques réflexions et même, si vous me le permettez, de donner un conseil au Comité.
Je dois d'abord faire quelques compliments. Premièrement, je crois vraiment, pour avoir suivi de près ces négociations, que le Canada a été extrêmement bien servi par son équipe de négociation. Ses membres méritent notre gratitude pour leur travail. À mon avis, c'est le Canada qui avait les représentants les plus chevronnés, les plus réfléchis, les mieux préparés et les plus compétents à cette table. Je dirais que nos négociateurs avaient le grand avantage comparatif d'être dirigés par la raison. Je laisserai donc la partisanerie de côté pour dire que la a été excellente dans son rôle et qu'elle a grandement mérité sa promotion récente. C'était un plaisir de la voir à l'œuvre.
Je dois ensuite complimenter le porte-parole en matière de commerce de ma propre tribu, l'honorable Daniel Blaikie, député d'Elmwood—Transcona, qui doit, semble-t-il, prendre la parole à la Chambre en ce moment même. L'accord survenu la semaine dernière entre l'opposition néo-démocrate et le parti ministériel concernant la ratification est le fruit d'une autre belle négociation, à mon avis, mais c'est autre chose. C'est un exemple, et j'espère que vous saurez tous vous en inspirer, parce que des députés informés et responsables ont le pouvoir d'exercer leur influence en période de gouvernement minoritaire pour ouvrir des portes et braquer les feux des projecteurs sur ce qui se passe ici, pour renouveler la responsabilité et la transparence, ainsi que le débat démocratique. Beau travail.
Concernant cet accord, je recommande que le Comité renvoie l'ACEUM, le fils de l'ALENA, à la Chambre des communes pour ratification. Je le recommande pour trois raisons. Premièrement, je pense que cet accord doit être ratifié parce qu'il symbolise un moment extraordinaire dans l'histoire. C'est un moment extraordinaire, parce que le président des États-Unis, le Sénat et la Chambre des représentants des États-Unis, les partis républicain et démocrate conviennent tous que la quête du travail bon marché et des accords commerciaux qui nivellent par le bas nuisent gravement aux travailleurs américains et par conséquent, aux États-Unis, de sorte qu'il faut y remédier, parce que ce n'est pas une bonne idée que d'aller en ce sens.
C'est une véritable révolution dans le monde du commerce, après des décennies où les gouvernements américains de tout acabit donnaient le ton dans le monde en poursuivant un objectif très différent. L'un après l'autre, ils ont défendu bec et ongle des politiques qui ont mené à l'exil des emplois de l'Amérique du Nord, pour profiter des bas salaires et des normes inférieures en vigueur à l'étranger, faisant décliner les revenus, les pensions et les conditions de travail ici, en Amérique du Nord. Donc au lieu de cela, nous sommes ici devant un accord commercial qui a été grandement amélioré par la Chambre des représentants des États-Unis et qui constitue un bon premier pas vers un rehaussement des normes, des revenus et un meilleur accès à la syndicalisation et à des négociations collectives en toute liberté. Il y a une intention ferme de vraiment avancer dans cette direction, et je crois que c'est une occasion à saisir. Nous devons tabler là-dessus.
Deuxièmement, à mon avis, cet accord doit être ratifié parce qu'il affranchit le Canada du chapitre 11 de l'ALENA. Le Comité a déjà entendu à répétition les arguments en ce sens, donc je ne les répéterai pas ici, mais gardons-les bien en tête. On ne peut surestimer à quel point cela sert l'intérêt public. À bien des égards, notre souveraineté était profondément minée par le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États, que nous sommes tranquillement en train d'enterrer. Je doute qu'il manque beaucoup aux entreprises canadiennes qui exportent vers les États-Unis, compte tenu de tout le pouvoir qu'il donnait au gouvernement des États-Unis contre les entreprises canadiennes qui souhaitaient l'utiliser au sud de la frontière. J'y reviendrai sur le conseil que j'ai à vous donner.
Troisièmement, à mon avis, cet accord doit être ratifié parce qu'il vient abolir la disposition sur la proportionnalité qu'on trouve dans le chapitre sur l'énergie. C'était là l'un des principaux gains réalisés par les Américains dans l'accord de libre-échange original et l'ALENA. C'était une contrainte très problématique pour la souveraineté du Canada, de laquelle le Mexique s'était soustrait dans l'ALENA, donc voici l'occasion pour nous d'en faire autant. Cela dit, la lente agonie de la disposition sur la proportionnalité en matière d'énergie et le fait que nos partenaires américains n'y accordent plus autant d'importance, qu'ils la laissent tranquillement tomber, témoignent d'une réalité sous-jacente importante propre au commerce entre le Canada et les États-Unis, d'où le conseil que je veux vous donner.
Je vous conseille fortement de dire ce qui suit à vos collègues du Parlement, en plus de leur recommander la ratification. S'il y a une leçon à retenir de toute cette histoire d'ACEUM, de cette renégociation que le Canada ne souhaitait pas, c'est celle-ci: nous sommes beaucoup, beaucoup trop dépendants du commerce avec les États-Unis, tout particulièrement sur le plan de l'énergie, puisque nos partenaires américains ne semblent plus souhaiter le garantir.
Nous avons donc dangereusement peu de leviers lorsque la roulette russe de la politique, au sud de la frontière, met notre économie en péril. Il est par conséquent urgent et nécessaire d'investir énergiquement et systématiquement dans nos nouveaux accords commerciaux avec l'UE et l'Asie-Pacifique et de pouvoir nous appuyer sur un véritable plan cohérent entre le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires et le secteur privé, puis de le suivre avec détermination dans les années subséquentes même lorsque cela ne fait pas l'affaire de tous.
Nous devons mieux utiliser nos leviers. Nous devons nous réapproprier notre pouvoir en Amérique du Nord en approfondissant nos relations commerciales avec nos partenaires en dehors de l'Amérique du Nord.
Nous avons été chanceux, cette fois-ci, puisque la cible était le Mexique. Nous avons même été doublement chanceux puisqu’incroyablement, l'objectif était la croissance du commerce plutôt que sa décroissance. Cependant, il n'est jamais sage pour un pays de compter sur la chance. Nous avons réussi à gagner du temps, mais il ne faut pas nous reposer sur nos lauriers simplement parce que nous avons habilement évité un tir contre nous avec l'ACEUM, et le Parlement ne peut pas célébrer tranquillement en ratifiant cet accord, un point c'est tout. C'était un grand avertissement.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Topp, vous avez exposé une grande évidence que personne ne veut admettre: nous dépendons trop des États-Unis.
Je viens du milieu des affaires, où il est fondamental de comprendre qu'il faut survivre pour croître et qu'il faut croître pour survivre.
Tout le bruit qui nous a étourdis pendant ces négociations vient des secteurs qui ne veulent que survivre avec ce marché seulement, le secteur automobile, le secteur de l'acier, celui de l'aluminium.
Prenons l'aluminium. Nos amis ici présents viennent du secteur de l'aluminium. Aucune nouvelle usine n'a vu le jour récemment. Aucune nouvelle fonderie n'a vu le jour au Canada depuis une bonne quinzaine d'années. Si mes chiffres sont exacts, 90 % de nos exportations d'aluminium sont destinées aux marchés nord-américains seulement.
J'ai parlé avec des représentants de l'association de l'aluminium quand ils ont comparu ici. Aucun ne semble même envisager d'utiliser la force du marché nord-américain, un marché dont ils sont captifs, essentiellement, comme centre d'exportation vers d'autres parties du monde. Je n'ai rien entendu de tel.
Il y a une vingtaine d'années, la production d'acier au Canada s'élevait à environ 16 à 17 millions de tonnes. Elle se situe à environ 15 à 16 millions de tonnes aujourd'hui.
Mais regardons au-delà des secteurs de l'aluminium et de l'acier. Au cours des sept dernières années, disons, le commerce entre le Canada et les États-Unis a stagné à une valeur d'environ 320 milliards de dollars en exportations. Encore aujourd'hui, ces exportations représentent à peu près à 322 milliards de dollars. Les importations des États-Unis, quant à elles, demeurent à peu près au même niveau, à hauteur d'environ 290 milliards de dollars.
Le marché est là. C'est un énorme marché, mais il n'y a pas de croissance sur ce marché, et notre industrie n'arrive même pas à survivre. Si vous me demandez mon avis, elle est même en contraction. J'ai demandé au président de Manufacturiers et exportateurs du Canada si le secteur manufacturier était en déclin. Évidemment, il m'a répondu que non.
Compte tenu de votre expérience, en politique comme en administration, puisque vous avez baigné dans tout cela, et que vous connaissez différents secteurs, j'aimerais savoir s'il y a à votre avis un secteur de l'économie canadienne où l'on pourrait investir et qui pourrait croître pour prendre d'autres marchés d'assaut, dans le monde, qui pourrait utiliser cet argument en sa faveur.
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Je vous remercie de cette question.
Étant donné que je me trouve ici aux côtés du PDG d'une société productrice d'aluminium et de mes collègues du mouvement syndical dont fait partie cette entreprise, vous comprendrez que je ne ferai pas de commentaires sur le secteur de l'aluminium et que je les laisserai plutôt s'exprimer, puisqu'ils connaissent leur affaire.
Je peux peut-être plutôt vous faire part de quelques réflexions sur un secteur que j'ai appris à connaître assez récemment, soit le secteur de l'énergie canadien. Pour bien mettre les choses en relief, il ne faut pas oublier que l'énergie est notre plus grand secteur d'exportation et qu'il faudrait vraiment nous forcer pour être plus dangereusement dépendants d'un seul marché que le Canada ne l'est par rapport aux États-Unis.
La province l'a vu quand elle a dû faire face aux conséquences du manque de capacité de transport et qu'elle a dû encaisser des réductions importantes il y a un an, consentir des rabais grotesques aux États-Unis pour l'énergie canadienne, essentiellement parce que les États-Unis pouvaient imposer leur loi. Ils avaient le monopole sur nos ressources et pouvaient pour ainsi dire en fixer le prix. Le Canada a donc dû réduire ses exportations pour redresser le marché et essayer de gérer un choc brutal des prix.
Pour conclure, rapidement, ces négociations nous ont permis de constater que lorsqu'il y a un tel monopole sur une si grande partie de nos marchés d'exportation, les Américains ne s'en soucient plus. S'ils ne s'en soucient plus assez pour s'en préoccuper dans ce genre d'accord commercial, c'est qu'ils sont désormais des exportateurs nets et qu'ils sont nos principaux concurrents.
Notre économie est fondée sur l'exportation de nos ressources, comme l'énergie, et c'est évidemment de là que doit partir la discussion sur la diversification du commerce. En ce moment, nous sommes forcés d'exporter jusqu'à nos ressources brutes vers un seul et même marché, avec les conséquences que nous pouvons constater, dont le choc des prix qui a frappé notre principale ressource. Nous devons remédier à la situation et bien sûr, c'est ce que le gouvernement du Canada est en train de faire avec l'oléoduc Trans Mountain et d'autres mesures...
Madame la présidente, mesdames et messieurs, je m'appelle Jamie Pegg, et j'ai le privilège, à titre de directeur général, de représenter les 160 employés de Honey Bee Manufacturing.
Je suis accompagné de M. Scott Smith, un de nos employés qui a joué un rôle déterminant dans la mise en lumière de nos demandes et de nos préoccupations.
Nous voulons vous remercier de nous donner l'occasion d'exprimer notre appui au nouvel accord commercial et de parler de certains éléments dont notre secteur d'activités aura besoin.
Nous vous saluons de la part de tous les employés de Honey Bee ainsi que des neuf différentes petites villes du Sud-Ouest de la Saskatchewan dans lesquelles ils vivent.
Nous vous saluons également de la part de Donna Boyd, présidente d'Agricultural Manufacturers of Canada, et des plus de 240 membres de cette organisation.
Honey Bee Manufacturing a été établie en 1979 par deux frères, Greg et Glenn Honey, qui ont commencé à fabriquer des produits qu'ils ont créés sur leur ferme, à Bracken, en Saskatchewan. Ils ont inventé une andaineuse. Leur voisin la voulait, et l'agriculteur plus loin aussi. Après 40 ans, des agriculteurs de plus de 26 pays utilisent de l'équipement Honey Bee pour faire leurs récoltes de façon plus efficace de sorte que plus de gens puissent se nourir.
Les principaux produits que fabrique Honey Bee sont des organes de coupe qui peuvent être utilisées sur presque toutes les moissonneuses-batteuses qui sont fabriquées dans le monde; et des andaineuses qui s'accrochent aux tracteurs ou aux blocs d'alimentation pour couper et sécher les cultures avant que la moissonneuse-batteuse les récolte.
Les fabricants d'équipement d'origine, comme John Deere, Case, New Holland et AGCO, ont tous reconnu la valeur de l'innovation de Honey Bee dans le domaine de la récolte. À différents moments, ils ont conclu des ententes de partenariat avec Honey Bee pour produire des organes de coupe et des andaineuses de marque, par exemple.
L'innovation qui a défini les produits Honey Bee a permis de soutenir des centaines d'employés de l'usine de Frontier, en Saskatchewan, qui compte 300 habitants. Honey Bee est le principal moteur économique dans le Sud-Ouest de la province et couvre un rayon de plus de 100 kilomètres.
Aujourd'hui, si vous regardez autour du principal centre opérationnel, de même que le secteur de la recherche et du développement, vous verrez des employés qui représentent quatre et cinq générations d'agriculteurs de la région, ainsi que de nouveaux Canadiens originaires des Philippines, de l'Inde, du Venezuela, de l'Ukraine, de la Syrie et de l'Allemagne.
Honey Bee est une entreprise d'envergure mondiale, en raison non seulement des gens avec lesquels nous travaillons, mais aussi des marchés sur lesquels nous vendons nos produits. Au cours des deux dernières années, 40 % des ventes de Honey Bee ont été effectuées au Canada et le reste, 60 %, ailleurs dans le monde, dont 33 % aux États-Unis d'Amérique.
Puisque Honey Bee est une entreprise d'envergure mondiale, elle dépend des accords de libre-échange que conclut le Canada et les appuie. Notre industrie en a besoin.
Il suffit de penser aux deux dernières années d'imposition de droits de douane et de fermeture des frontières pour constater les effets négatifs sur notre industrie. Nous estimons que ces mesures ont coûté à Honey Bee des millions de dollars et qu'elles ont fermé la porte à la création de bon nombre d'emplois. C'est sans compter les coûts que les agriculteurs absorbent inutilement lorsqu'ils doivent acheter du nouvel équipement à cause de la hausse du prix des métaux et des éléments nécessaires à la fabrication de notre équipement.
L'ALENA était le prolongement des excellentes relations commerciales que les fabricants de produits agricoles entretenaient avec les États-Unis. Nous espérons qu'il en sera de même dans le cadre de l'ACEUM. La principale chose qu'il faut retirer de notre témoignage d'aujourd'hui, c'est que les règles du jeu pour notre industrie ne sont pas équitables par rapport aux États-Unis.
La possibilité pour Honey Bee de tirer parti de la propriété intellectuelle repose sur sa capacité à travailler avec les plateformes des fabricants d'équipement d'origine. L'interopérabilité signifie qu'un organe de coupe de Honey Bee est « prêt à l'emploi » avec la moissonneuse-batteuse du fabricant d'équipement d'origine. Habituellement, cela se fait de façon simple, tout comme un clavier se branche sur un ordinateur. Aujourd'hui, nous commençons à voir des interfaces numériques chiffrées sur les produits du fabricant d'équipement d'origine qui nous empêchent de nous connecter et de faire fonctionner nos organes de coupe avec les plateformes des fabricants d'équipement d'origine.
De plus, le fabricant d'équipement d'origine ne fournit pas d'information technique ou de pièces pour pouvoir ajouter les adaptations nécessaires sans qu'il intervienne directement auprès des équipes d'ingénieurs de Honey Bee. Il en résulte ceci: « utilisation autorisée seulement ». C'est contrôlé par les serrures et les clés numériques des fabricants d'équipement d'origine auxquelles n'ont pas accès les fabricants d'équipement. Au lieu d'investir notre budget de recherche pour l'innovation, nous le flambons pour l'adaptation.
La vaste majorité de ces plateformes de machinerie sont produites par des entreprises américaines et vendues dans le monde entier. Pour que Honey Bee continue à travailler avec ces plateformes à l'échelle locale et mondiale, il faut pouvoir connecter les deux et les utiliser de manière simple.
Selon Statistique Canada, Honey Bee est l'un des 1 400 fabricants au Canada qui crée des produits d'équipement qui se relient à de grandes plateformes de fabricants d'équipement d'origine. De ce nombre, environ 500 sont des fabricants de matériel agricole. Nos innovations dépendent des plateformes des fabricants d'équipement.
Les effets d'un verrouillage technique par les fabricants d'équipement d'origine sonneront le glas de l'industrie canadienne de l'outillage et décimeront nos collectivités. La majeure partie des 500 fabricants de matériel agricole au Canada sont situés à côté de petites collectivités rurales où ils contribuent grandement à l'emploi et au financement de services essentiels en général. Tout cela serait perdu. La chaîne d'approvisionnement manufacturière canadienne serait également durement touchée.
Les problèmes d'interopérabilité ont des répercussions sur les équipements de tous les secteurs d'équipement industriel au Canada, ce qui inclut l'agriculture, l'exploitation minière, la construction et l'industrie forestière. Les plateformes des fabricants d'équipement d'origine constituent les moteurs de l'industrie qui fournissent ce qui est nécessaire pour effectuer le travail, notamment les moissonneuses-batteuses et les tracteurs; les équipements de chargement, de transport et de déchargement; et les excavateurs et les porteurs.
L'innovation se caractérise par le fait qu'elle répond à des besoins précis de l'utilisateur qui ne sont pas satisfaits par l'offre universelle des fabricants d'équipement d'origine. L'innovation de Honey Bee répond aux besoins particuliers de nos nombreux marchés et tient compte de leur milieu opérationnel unique, de leurs pratiques agricoles et de la diversité des cultures. Relever ces défis permet à l'innovation canadienne de se faire connaître dans le monde.
La capacité de commercialiser des produits novateurs au Canada est aujourd'hui menacée. Les lois et l'accord commercial, l'ACEUM, n'en tiennent pas compte alors qu'ils le devraient. L'industrie canadienne devrait être libre d'innover commercialement sur les plateformes des fabricants d'équipement d'origine.
Dans l'ACEUM, de nouveaux articles sur la propriété intellectuelle ne mettent pas les fabricants américains et canadiens sur un pied d'égalité. La loi américaine sur le droit d'auteur prévoit des exceptions pour la modification légale d'équipements agricoles motorisés à des fins d'interopérabilité. La loi canadienne sur le droit d'auteur ne prévoit pas de telles exceptions, ce qui fait en sorte qu'il est illégal pour Honey Bee, ou pour toute autre entreprise canadienne, de procéder à la rétro-ingénierie des plateformes des fabricants d'équipement d'origine pour assurer l'interopérabilité. Le Canada n'a pas d'exception pour les véhicules terrestres motorisés, comme une automobile personnelle, un véhicule commercial ou un véhicule agricole. La loi américaine sur le droit d'auteur permet de raccorder des produits aux États-Unis, mais pas au Canada. Cela signifie que les produits fabriqués au Canada ne peuvent pas être légalement adaptés au Canada, ce qui désavantage les fabricants et agriculteurs canadiens pour aucune autre raison que le manque de clarté.
Nous voulons également que la loi nationale soit modifiée de manière à ce qu'on exige que les plateformes d'équipement des fabricants d'équipement d'origine vendues au Canada puissent interagir avec n'importe quel équipement mis à la disposition des agriculteurs au Canada. Honey Bee souhaite que l'ACEUM comprenne une forme de mandat à cet effet.
Le Canada est le chef de file mondial de l'innovation agricole. Qu'il s'agisse des variétés de semences à haut rendement, de la gestion des sols, de la plantation des semences, des éléments nutritifs des cultures, des outils de récolte, du traitement des cultures ou de la technologie agricole, le Canada prend sa place dans l'agriculture mondiale. Selon les données commerciales en ligne du gouvernement du Canada, l'industrie de l'équipement agricole du Canada exporte plus de 2,3 milliards de dollars d'équipement par année. Les États-Unis représentent environ 1,9 milliard de dollars de ce montant. Par conséquent, il est très important que l'équipement agricole canadien puisse interagir avec les plateformes américaines pour que ce succès se poursuive.
Il est essentiel que l'ACEUM protège l'industrie agricole canadienne et lui permette de non seulement demeurer un chef de file mondial, mais également de promouvoir la croissance industrielle au Canada et les marques canadiennes dans le monde. Au début de mon exposé, je vous ai dit que nos 160 employés et leurs familles vous saluaient. Je souhaite que le nombre d'employés et de familles augmente au fur et à mesure que l'entreprise prendra de l'expansion.
En raison des décisions pro-Canada prises concernant l'ACEUM, je crains que nous n'ayons pas été entendus aujourd'hui et que, dans un avenir pas trop lointain, je doive annoncer à ces mêmes employés qu'ils n'ont plus d'emploi. Ce sera là une répercussion si nous ne corrigeons pas les incohérences entre le Canada et les États-Unis quant aux exemptions concernant les droits d'auteurs dans le cadre de l'accord.
Je veux également souligner que Honey Bee constitue un très petit acteur sur une très grande scène. Si l'on ne remédie pas au problème, des centaines d'entreprises, qui emploient des milliers de personnes et qui soutiennent de nombreuses collectivités, réduiront leur taille ou disparaîtront. Au minimum, l'exemption demandée qui nous mettrait sur un pied d'égalité avec nos homologues américains sur le plan de la rétro-ingénierie pour assurer l'interopérabilité doit être ajoutée à la Loi sur le droit d'auteur avant la signature de l'ACEUM. C'est absolument essentiel pour le secteur de la fabrication agricole au Canada.
Je vous remercie de votre temps. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
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Bonjour. Je me nomme Todd Stafford. Je suis le président de Northern Cables, de Brockville, en Ontario.
Northern Cables est une entreprise manufacturière fondée il y a 24 ans, appartenant à des intérêts canadiens et exploitée par eux à Brockville, en Ontario. C'est le reliquat d'un important secteur canadien de fabrication de câbles d'aluminium. Disparus les Alcan, Canada Wire and Cable et Phillips Cables, qui étaient principalement approvisionnés en aluminium de première fusion produit au Québec.
En 24 ans, Northern Cables s'est développé au point d'occuper trois usines d'une superficie totale de 275 000 pi2, et d'employer à plein temps 250 personnes. Il transforme des matériaux qui ne proviennent que d'Amérique du Nord. Il achète la plus grande partie de ses tiges d'aluminium coulé au Québec et il exporte la moitié de ses produits finis.
Depuis le cycle économique de 2007, quand le prix de la livre de cuivre a atteint 4,20 $, l'aluminium s'est de plus en plus sérieusement imposé comme matériau de rechange des câbles de transport de l'électricité. Le gouvernement américain a tenté d'imposer des tarifs aux produits étrangers de l'aluminium et de l'acier, qui visaient précisément la Chine. Malheureusement, on a facilement déjoué ces mesures en appliquant des connecteurs aux câbles et en reclassant les marchandises sous d'autres appellations, par exemple en vendant l'aluminium moulé sous forme d'animaux.
Une partie des mesures tarifaires répondait à l'expédition de matériaux vers d'autres pays de transbordement avant leur entrée aux États-Unis. Statistique Canada a montré l'importance des importations de fil d'aluminium sous forme de conducteurs divisés — nus, isolés et assemblés — provenant de Chine, d'Inde, de Turquie et des États-Unis. Une poursuite intentée par deux grands fabricants américains a permis au ministère du Commerce des États-Unis de découvrir que les importations chinoises dans ce pays se vendaient de 58,5 à 63,4 % sous leur juste valeur. Les exportateurs chinois recevaient des subventions compensatoires de 33 à 165 %.
Comme nous discutons du nouvel accord, Northern Cables voudrait proposer quatre mesures pour la protection des fabricants canadiens.
D'abord veillez à ce que le prix des produits transformés à l'étranger qui font concurrence aux produits canadiens soit, au débarquement, à sa juste valeur marchande au Canada.
Ensuite, que le Canada ne devienne pas un pays de transbordement et de dumping de l'aluminium, qui évincerait l'autre aluminium du marché.
Ensuite encore, renforcez nos codes des douanes visant les importations pour prévenir l'étiquetage trompeur des produits ou leur reconditionnement de manière à déjouer nos règles d'importation et permettre l'entrée de produits sous les prix du marché.
Enfin, appuyez les intérêts des fabricants canadiens auprès des comités des fils et des câbles de l'Underwriters Laboratory et de l'Association canadienne de normalisation et en matière de normalisation. En effet, où l'harmonisation des règles des deux autres pays signataires risquerait d'abaisser les normes canadiennes de sécurité en vigueur. Un petit exemple est la nécessité, au Canada, de câbles pour lesquels la température assignée est de moins 40 °C plutôt que de moins 25 °C, comme aux États-Unis.
Merci.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je voudrais remercier le Comité permanent du commerce international de nous donner l'occasion de s'adresser à lui aujourd'hui.
Je m'appelle Leigh Smout, et je suis directeur exécutif du World Trade Centre Toronto du Toronto Region Board of Trade.
J'aimerais formuler quelques observations.
Le Canada est un pays commerçant. Comme il est faiblement peuplé, il s'apparente à un petit pays insulaire. Nous ne pouvons faire croître le commerce international. Le commerce a trois principaux résultats: la prospérité, la croissance et les emplois. C'est vrai tant pour une petite entreprise que pour un pays vaste, mais peu peuplé. Sans commerce international, le Canada ne peut atteindre ses objectifs. Un emploi sur cinq dépend du commerce. En Ontario seulement, cela représente 1,3 million d'emplois. Les États-Unis et le Mexique constituent nos plus proches partenaires commerciaux en raison de leur lien géographique avec le Canada. Les États-Unis achètent à eux seuls 75 % des biens et services que nous exportons. Nous sommes un partenaire fort important des États-Unis, mais nous sommes bien moins importants pour eux qu'ils le sont pour nous. Voilà qui nous désavantage dans le cadre de nos négociations avec eux.
La Chine, notre prochain partenaire commercial, n'absorbe même pas 5 % de nos exportations. Les services commerciaux du World Trade Centre du Toronto Region Board of Trade assument un double mandat: faire croître les entreprises canadiennes grâce au commerce international et les aider à diversifier leurs marchés à l'extérieur des États-Unis.
Il s'agit de deux mandats à long terme. Notre programme d'accélération du commerce aide les PME des quatre coins du pays à élaborer des plans d'exportation et les met en rapport avec un éventail de ressources qui peuvent les aider dans le cadre de leurs activités commerciales, y compris les services des délégués commerciaux, Exportation et développement Canada, et la Banque de développement du Canada, ainsi que des experts des questions juridiques, de la fiscalité, des processus et des finances du secteur privé.
Je vous citerai en exemple Core LED, une entreprise qui a participé à notre tout premier programme d'accélération du commerce, en 2015. Satisfaite de faire un chiffre d'affaires de 3 millions de dollars en installant de l'éclairage DEL, l'entreprise ne ressentait pas le besoin d'élargir ses activités. Ses ventes étaient suffisantes, mais elle ne voyait pas qu'elle avait la capacité de faire augmenter les chiffres. Dans le cadre du programme, elle a collaboré avec la Banque Royale du Canada et la Banque de développement du Canada, qui ont pu l'aider à financer la croissance de sa capacité de production.
Sans songer que le commerce international pourrait servir ses ventes intérieures, elle a décidé que puisqu'elle en avait la capacité, elle se tournerait vers le sud de la frontière. Elle a ainsi conclu deux importants contrats de 5 millions de dollars, dont un consistait à moderniser une base militaire, le genre de chose à laquelle elle n'aurait jamais pensé. Elle aidait alors [Difficultés techniques]. Quand elle est venue nous parler un an après le programme, elle nous a affirmé que le fait de s'être intéressée au commerce international avait modifié sa vision du commerce. En un an, ses revenus étaient passés de 3 à 12 millions de dollars, et l'entreprise s'attendait à ce qu'ils atteignent 20 millions de dollars l'année suivante parce qu'elle avait décidé de prospecter plus loin que les États-Unis dans l'espoir de faire passer ses recettes à 50 millions de dollars.
Le commerce international, en commençant par les États-Unis, a complètement modifié la trajectoire de cette entreprise. Sans nos accords de libre-échange, elle n'aurait pas disposé de l'avantage concurrentiel dont elle a bénéficié aux États-Unis.
Même si les entreprises participant au programme d'accélération du commerce orientent 70 % de leurs efforts vers d'autres marchés que les États-Unis — ce qui constitue une amélioration considérable — et que notre millième entreprise terminera bientôt le programme, cela ne représente qu'une goutte dans l'océan de notre dépendance aux États-Unis. La Chambre de commerce compte plus de 13 000 entreprises membres, qui nous disent qu'elles ont besoin que l'ACEUM soit mis en place. Le Canada doit le ratifier, comme l'ont déjà fait le Mexique et les États-Unis.
Nous croyons comprendre que le milieu des affaires a l'impression d'avoir été consulté comme jamais auparavant dans le cadre des négociations d'un accord de libre-échange. Lorsque les détails ont été peaufinés, nos voix ont été entendues.
Même si nous avons le sentiment que le nouvel accord ne sera peut-être pas aussi bénéfique que l'ALENA pour le Canada, nous considérons néanmoins que c'est bien mieux que de vivre avec les résultats vraiment préjudiciables d'un ALENA échu. Nous nous préoccupons également de l'instabilité politique actuelle des États-Unis. Par conséquent, nous espérons et demandons respectueusement que tous les partis politiques voient qu'il est important et nécessaire de ratifier l'ACEUM le plus tôt possible.
Dans le cadre des efforts que nous déployons pour abattre les obstacles pour les entreprises de toute taille, nous avons présenté une proposition du ministère des Finances afin d'éliminer unilatéralement 101 tarifs à faible rendement. Cette mesure permettrait aux entreprises d'éviter de payer annuellement 773 millions de dollars en droits et en frais de conformité dans deux secteurs prioritaires: la fabrication et les technologies propres. Le coût réel vient de la conformité et non des tarifs. Ces derniers n'apportent pas beaucoup d'argent au gouvernement, mais la conformité coûte cher aux entreprises.
Globalement, les tarifs d'importation nuisent tant aux consommateurs canadiens qu'aux entreprises canadiennes. Ils minent la compétitivité de notre pays en augmentant le coût des intrants et en faisant crouler les entreprises canadiennes sous le poids de la paperasserie. Notre proposition présente plusieurs arguments convaincants en faveur de l'élimination unilatérale des tarifs. En les éliminant, nous ferons preuve de leadership à l'échelle internationale vis-à-vis de la réduction des obstacles au commerce, nous réduirons les coûts et la paperasserie pour les entreprises, nous stimulerons la compétitivité et la croissance économique, nous soutiendrons la croissance des industries et nous referons des ressources frontalières une priorité. Nous avons besoin de tous ces éléments dans nos futurs accords, y compris l'ACEUM.
De plus, une fois l'ACEUM ratifié, le gouvernement devra soutenir les organismes comme le nôtre partout au Canada, afin que nous soyons en mesure d'aider les entreprises canadiennes à comprendre les changements apportés aux règles de l'ALENA, règles qu'elles connaissent. Il faudra déployer des efforts ciblés et concertés pour éviter que l'adoption de l'accord avantage nos partenaires commerciaux à notre détriment, comme cela a été le cas avec l'Accord économique et commercial global, que nous avons conclu avec l'Union européenne. Les pays européens ont augmenté leurs exportations au Canada beaucoup plus rapidement que les entreprises canadiennes ont accru les leurs vers l'Europe. Cette situation a causé un déséquilibre commercial et elle nous force à essayer de nous rattraper.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à votre illustre comité aujourd'hui au nom du World Trade Centre. Je serai ravi de répondre à vos questions.
:
[
La témoin s’exprime en ojibwé et fournit le texte suivant:]
Aanii, Tabatha Bull n'indignikaaz, Nipissing n'indoonjibaa, Migizi Ndoodem.
[La témoin fournit la traduction suivante:]
Bonjour. Je m'appelle Tabatha Bull. Je viens de la Nipissing First Nation et j'appartiens au clan de l'Aigle.
[Traduction]
Merci, madame la présidente, merci, distingués membres du Comité.
Je tiens d'abord à remercier les peuples algonquins de nous accueillir sur leurs terres traditionnelles non cédées.
Je suis la chef des opérations du Conseil canadien pour le commerce autochtone. Je suis honorée d'être ici pour représenter mon association et pour parler du projet de loi .
Le Conseil canadien pour le commerce autochtone aide les sociétés et les gouvernements à nouer des relations directement avec les entreprises autochtones afin que tous puissent profiter de possibilités mutuellement avantageuses. Notre travail est fondé sur des recherches axées sur les données, qui sont considérées par l'OCDE comme la référence absolue pour les entreprises autochtones au Canada. Il porte sur les obstacles et les débouchés pour les entreprises autochtones, sur les capacités opérationnelles et sur l'analyse de la chaîne d'approvisionnement, et il sert à orienter les politiques du gouvernement comme celles des sociétés.
Au cours des 37 dernières années, grâce à ses recherches, sa programmation et ses activités, le Conseil canadien pour le commerce autochtone a gagné la confiance des entreprises autochtones et non autochtones du Canada, il a créé une plateforme d'approvisionnement de pointe et il a obtenu des résultats marquants pour les entreprises autochtones.
Notre travail de recherche a permis de tripler les engagements organisationnels visant l'amélioration des relations avec les Autochtones et l'augmentation de l'approvisionnement auprès des entreprises autochtones. Les gouvernements provinciaux se sont engagés à verser plus de 100 millions de dollars de financement aux entreprises autochtones.
Nous comptons actuellement près de 1 000 entreprises membres, autochtones comme non autochtones, qui tendent vers la croissance et la diversification de l'économie canadienne.
Nous avons été ravis d'être invités à devenir membres du groupe de travail consultatif autochtone sur le commerce d'Affaires mondiales.
Nous avons aussi été très heureux d'être invités ici aujourd'hui, ainsi que de voir le chef national Perry Bellegarde participer à la renégociation de l'ALENA.
Le résultat de cette approche participative à la négociation est la conclusion de l'accord commercial international qui inclut le plus les peuples autochtones à ce jour.
Comme vous l'ont dit le chef national Perry Bellegarde dans son témoignage du 18 juin 2019, ainsi que Judy Whiteduck et Risa Schwartz le 20 février 2020, l'accord n'est pas parfait, mais c'est le meilleur que le Canada ait négocié jusqu'à maintenant.
La ratification de l'Accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique aidera à sensibiliser le milieu du commerce international au traitement des peuples autochtones et à le rendre plus équitable envers ces derniers, en particulier les femmes entrepreneures autochtones.
L'intérêt commercial des Autochtones n'est pas sous-entendu, mais plutôt fermement défendu par les tendances économiques positives que le Conseil canadien pour le commerce autochtone a observées au sein de l'économie privée autochtone.
En 2016, les peuples autochtones ont contribué plus de 30 milliards de dollars au PIB du Canada. Sur cette somme, 12 milliards de dollars ont été générés par des entreprises autochtones.
Le Conseil canadien pour le commerce autochtone trouve extrêmement utile de promouvoir et de soutenir la demande distincte de l'économie privée autochtone au moyen d'accords commerciaux et de traités, en vue de faciliter et d'étayer la croissance économique.
L'élimination des obstacles et la création de conditions commerciales justes, équitables et inclusives permettront à l'économie privée autochtone de se trouver sur un pied d'égalité avec les entreprises et les fournisseurs de services canadiens et nord-américains, grâce à des exclusions en matière de commerce, à des dispositions sur la propriété intellectuelle et à l'élargissement des politiques sur la mobilité de la main-d'œuvre visant à reconnaître les obstacles et les activités propres aux entreprises et aux fournisseurs de services autochtones.
Sur le plan économique, grâce à l'uniformisation des règles du jeu au moyen de politiques commerciales ciblées, les entreprises et les fournisseurs de services autochtones auront un meilleur accès au marché et tireront avantage d'un nombre accru de possibilités d'investissement et d'approvisionnement.
Fait important, le Conseil canadien pour le commerce autochtone est convaincu que la priorisation des possibilités en matière d'approvisionnement et autres pour les entreprises et les fournisseurs de services autochtones représente aussi une promesse de coopération future ayant comme but de soutenir les entreprises autochtones.
Le Conseil canadien pour le commerce autochtone s'intéresse à l'approvisionnement, car d'après ses recherches, les entreprises autochtones pourraient fournir 24,2 % des biens et services que le gouvernement fédéral achète chaque année.
Nous savons que le gouvernement du Canada s'est engagé, dans la lettre de mandat de la , à faire en sorte qu'au moins 5 % des contrats du gouvernement fédéral soient attribués à des entreprises gérées et dirigées par des Autochtones. Cet objectif est atteignable, et le Conseil canadien pour le commerce autochtone est prêt à travailler avec le gouvernement du Canada pour l'aider à le réaliser, voire à le dépasser.
Par ailleurs, le Conseil canadien pour le commerce autochtone est d'avis qu'il y a un lien direct entre le commerce avec les États-Unis et la réussite économique future des entreprises autochtones, et donc la prospérité des peuples autochtones partout au Canada.
D'après les recherches que nous avons faites en collaboration avec Affaires mondiales Canada, les entreprises autochtones ont deux fois plus tendance à exporter que les entreprises non autochtones. À l'heure actuelle, 24 % des entreprises autochtones exportent, ce qui équivaut à plus de 13 000 entreprises. De plus, les femmes autochtones ont davantage tendance à exporter que les hommes autochtones.
L'Accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique est un nouvel exemple de la différence que cela fait quand les Autochtones sont appelés à participer au processus dès le départ. Or, les Autochtones doivent jouir d'un nombre accru de possibilités de participer non seulement à la négociation d'accords commerciaux internationaux et à la prise de décisions, conformément à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, la DNUDPA, mais aussi aux missions commerciales.
Il faut offrir des programmes et du soutien aux communautés et aux dirigeants autochtones en vue de renforcer leurs capacités dans le domaine du commerce, de façon à ce qu'ils disposent des ressources nécessaires pour que leur participation soit significative. Le Conseil canadien pour le commerce autochtone est heureux de poursuivre son travail important au sein du groupe de travail consultatif autochtone d'Affaires mondiales pour soutenir l'inclusion de dispositions dans les négociations actuelles et futures d'accords commerciaux du Canada, y compris avec les pays du Mercosur et de l'Alliance du Pacifique.
Le Conseil canadien pour le commerce autochtone serait aussi ravi de jouer un rôle plus actif dans la planification et la réalisation de missions commerciales visant à accroître les exportations des entreprises autochtones.
Je vous remercie de votre attention. Meegwetch.
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Madame la présidente, je remercie le Comité de m'avoir invitée à témoigner. Je vous remercie aussi pour tout le travail que vous faites afin que cet accord important soit le plus rigoureux possible.
Je m'appelle Bridgitte Anderson et je suis la présidente-directrice générale du Greater Vancouver Board of Trade.
Je tiens à reconnaître que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel du peuple algonquin.
Depuis plus de 130 ans, le Greater Vancouver Board of Trade déploie des efforts, au nom du milieu des affaires de la région et de ses plus de 5 000 membres, en vue de favoriser la prospérité par l'intermédiaire du commerce, des affaires et de la libre entreprise. Notre mandat est de défendre les intérêts de nos membres en soutenant et en favorisant l'établissement de la région comme centre de commerce, d'affaires et de voyage du Pacifique.
L'économie de la Colombie-Britannique dépend de sa relation commerciale avec les États-Unis. Nos ressources naturelles, qui comprennent le bois d'œuvre, le pétrole et le gaz, et les métaux et les minéraux, comptent parmi nos exportations les plus importantes. La valeur des 5 exportations principales de la Colombie-Britannique aux États-Unis s'élève à 22 milliards de dollars par année.
Nos relations commerciales avec les États-Unis profitent à un large éventail d'industries. Je vous donne deux exemples. En 2017, l'industrie touristique de la Colombie-Britannique a employé 138 000 personnes et elle a généré 5,4 milliards de dollars en revenus d'exportation, ce qui représente une hausse de 7 % par rapport à 2016.
La production cinématographique et télévisuelle est un autre secteur économique en plein essor. La Colombie-Britannique est maintenant le troisième centre de production de films en importance de l'Amérique du Nord. Entre 2010 et 2018, le PIB de ce secteur a augmenté à un taux annuel moyen de 15 %, soit 5 fois plus vite que l'économie dans son ensemble. La part du secteur créatif dans l'économie de la Colombie-Britannique est de 6 milliards de dollars, et ce secteur compte près de 110 000 travailleurs.
Les relations commerciales de la Colombie-Britannique sont les plus diversifiées au Canada, mais les États-Unis demeurent notre partenaire commercial principal. En 2017, un peu plus de 50 % de nos exportations de biens ont été envoyées aux États-Unis, suivis par la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Union européenne et l'Inde.
Le Canada est un petit pays commerçant qui compte sur l'accès à d'autres marchés. Notre économie dépend du commerce et des accords commerciaux qui aident à rendre les produits canadiens accessibles sur les marchés internationaux. Le commerce international est particulièrement important pour la Colombie-Britannique, qui tire doublement profit des échanges commerciaux grâce à la vente de biens canadiens et au transport de ces biens via notre porte d'entrée, qui comprend les transports maritime, ferroviaire, aérien et automobile.
À lui seul, le secteur du transport des biens dans le Grand Vancouver contribue à raison de 20 milliards de dollars au PIB national et de 2,4 milliards de dollars en taxes au gouvernement canadien, en plus de soutenir près de 185 000 emplois.
Le Greater Vancouver Board of Trade appuie la ratification de l'ACEUM et l'adoption du projet de loi . Je vais vous présenter les raisons de son appui et ses recommandations pour le Comité.
La première raison est la certitude. Le nouvel accord apportera une certitude bien nécessaire au milieu des affaires canadien. Au cours des dernières années, le commerce mondial a été perturbé par la multiplication des mesures protectionnistes, surtout chez notre partenaire commercial principal.
Les protestations et les barrages que nous avons vus partout au pays au cours des dernières semaines n'ont qu'intensifié l'incertitude. La fermeture des voies ferrées, des routes, des ports et des ponts a des effets négatifs sur les moyens de subsistance de milliers de personnes, sur les collectivités et sur presque tous les secteurs de notre économie. Dans le Grand Vancouver seulement, à l'heure actuelle, entre 60 et 70 navires sont amarrés au port et attendent de pouvoir transporter des marchandises canadiennes. Il faudra des semaines, voire des mois, pour se remettre de cette situation.
En outre, nous ignorons quelles seront les répercussions du coronavirus, ou de la COVID-19, sur notre petite économie commerciale. Ces exemples soulignent l'importance d'une chaîne d'approvisionnement prévisible.
Étant donné ces circonstances fâcheuses et perturbatrices, nos entreprises ont besoin de certitude pour être en mesure de faire preuve d'initiative et de faire avancer l'économie au moyen du commerce et des affaires. Avant tout, l'ACEUM nous permettra d'éviter l'effritement de nos relations avec nos partenaires commerciaux principaux, éliminant du même coup une grande partie de l'incertitude à laquelle les entreprises canadiennes font face.
L'ACEUM continuera à garantir notre accès en franchise de droits au marché de notre partenaire commercial principal, à nous donner un accès préférentiel à des possibilités commerciales et à permettre à nos entreprises de vendre une grande quantité de produits. L'accord est donc synonyme d'une augmentation des affaires, des emplois et de la circulation des biens. Plus nous exportons de produits, plus nos entreprises prospèrent. Par ailleurs, étant donné les rumeurs selon lesquelles les États-Unis considèrent la possibilité de hausser les droits de douane consolidés de l'OMC, il est plus important que jamais de ratifier rapidement l'ACEUM afin de fixer les taux d'accès garanti au marché américain.
Avec une mise en œuvre adéquate de l'ACEUM, il deviendra amplement possible pour les entreprises du Grand Vancouver et du Canada de concurrencer efficacement dans le domaine des emplois. Or, nous ne pourrons profiter de ces avantages que si nous accordons une attention semblable aux obstacles au commerce non liés aux droits de douane.
L'ACEUM comprend des dispositions sur l'administration des douanes et la facilitation du commerce qui normalisent et modernisent les procédures douanières à travers l'Amérique du Nord afin de faciliter la libre circulation des biens, mais il faut aller plus loin. Nous recommandons au gouvernement de continuer à soutenir l'industrie et à collaborer avec elle sur des projets comme l'initiative Au-delà du prédédouanement, qui tâche de faire en sorte que les villes d'accès canadiennes puissent améliorer leurs procédures et leurs politiques frontalières afin de profiter pleinement de l'ACEUM.
Nous recommandons aussi au gouvernement de poursuivre les initiatives visant à réduire et à éliminer la paperasserie et les obstacles réglementaires en général, dans le but d'aider les entreprises à prospérer. On a de plus en plus l'impression au Canada qu'il est difficile de faire avancer les choses, surtout puisqu'à certains endroits aux États-Unis, les instances éliminent régulièrement des obstacles et simplifient l'accès pour les entreprises. De tels efforts nous permettront d'augmenter notre compétitivité.
À ce sujet, grâce au nouveau chapitre sur la compétitivité et au chapitre sur les bonnes pratiques réglementaires, le nouvel accord aidera à consolider l'avantage concurrentiel nord-américain. L'intégration avec les marchés américains et mexicains et l'accès préférentiel aux marchés offriront de nouvelles possibilités de croissance, tout en favorisant la concurrence équitable et le renforcement des chaînes d'approvisionnement, ce qui avivera l'avantage concurrentiel des entreprises canadiennes.
Ensuite, l'ACEUM modernise l'ALENA en incluant des dispositions sur le commerce numérique, ce qui reflète l'essor du commerce électronique et d'autres aspects de l'économie numérique qui n'existaient pas lorsque l'ALENA a été négocié. En outre, l'ACEUM contient des dispositions sur la protection des droits des peuples autochtones et l'égalité des genres, des impératifs économiques.
Les dispositions de l'ACEUM au sujet du commerce numérique et de la circulation transfrontalière des données sont fondées sur les dispositions contenues dans notre accord commercial le plus moderne, le PTPGP, ce qui fait de l'ACEUM un accord commercial du 21e siècle et nous prépare à l'expansion d'un secteur de notre économie.
Par ailleurs, l'ACEUM soutient les PME canadiennes qui souhaitent accéder aux marchés internationaux. D'après le World Trade Centre Vancouver, 95 % des PME qui participent à son programme d'accélérateur commercial choisissent les États-Unis comme l'un de leurs premiers marchés d'exportation. Les États-Unis constituent un marché particulièrement important pour les PME étant donné leur taille et leur proximité géographique et culturelle. De nombreuses PME canadiennes se servent du marché américain pour mettre leurs capacités d'exportation à l'essai et pour les renforcer avant de cibler d'autres marchés.
Enfin, nous faisons les recommandations suivantes pour assurer le succès de la mise en œuvre de l'accord.
Premièrement, la Colombie-Britannique est le plus important exportateur de bois d'œuvre résineux vers les États-Unis. Comme vous le savez, l'industrie forestière de la Colombie-Britannique, qui soutient environ 140 000 emplois directs et indirects, connaît une période difficile. Les fermetures d'usines et les mises à pied, causées principalement par les tarifs élevés, ont entraîné la perte de milliers d'emplois. Grâce à la mise en œuvre de l'ACEUM, l'industrie forestière de la province continuera à bénéficier des protections prévues au chapitre 10 comme elle se bat pour l'équité et veille à ce que le commerce du bois d'œuvre résineux continue à soutenir les emplois en Colombie-Britannique. Nous recommandons au gouvernement de persévérer dans ses efforts de négocier un accord sur le bois d'œuvre résineux et de défendre l'industrie contre toute sanction commerciale imposée par les États-Unis.
Deuxièmement, il faut absolument continuer à investir dans les infrastructures favorisant le commerce au Canada, comme la capacité de manutention des conteneurs dans les terminaux. De plus, la disponibilité de terrains à usage industriel pouvant soutenir des activités qui favorisent le commerce représente un défi unique dans la région du Grand Vancouver. À 1,2 %, notre taux d'inoccupation n'a jamais été aussi bas. Pour assurer la croissance dans notre région, la collaboration et le leadership sont indispensables.
Ensuite, comme la place occupée par les services dans l'économie canadienne est de plus en plus grande, nous devons songer à élaborer un plan visant la croissance des exportations canadiennes de services. Entre autres, ce plan devrait faire en sorte qu'il soit plus facile pour les professionnels de travailler dans un autre pays. Notre rapport de 2018 sur le cadre d'exportation régional montre que la demande mondiale dans le secteur des services continuera à croître.
Par ailleurs, 98 % des entreprises de la Colombie-Britannique sont de petites entreprises. Afin de tirer parti des avantages liés au commerce, nous devons mettre en place un plan en vue de soutenir les petites entreprises qui commencent à exporter leurs produits et de les aider à augmenter leurs exportations.
Enfin, un autre élément important de l'accord sera l'uniformisation de la réglementation, c'est-à-dire les détails, qui comprennent les règles que les entreprises devront suivre pour faciliter les échanges commerciaux au quotidien. Les entreprises attendent ces détails avec impatience, surtout étant donné la période de mise en œuvre de 90 jours. Nous espérons qu'ils seront rendus publics dès que possible.
Pour conclure, j'aimerais rappeler au Comité qu'il ne faut pas tarder à entériner les avantages dont j'ai parlé. Nous reconnaissons qu'il n'existe pas d'accord commercial parfait et qu'il est impossible de conclure un accord commercial sans faire de compromis. Nous appuyons l'adoption de l'ACEUM et nous espérons que tous les partis voteront pour sa ratification.
Je vous remercie d'avoir pris le temps de m'écouter et de m'avoir invitée à m'adresser à vous. Je serai ravie de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Madame Bull, je peux certainement corroborer ce que vous avez déclaré. L'accès au capital est en effet l'un des principaux obstacles.
Avant d'entrer en politique, je travaillais dans une petite entreprise de haute technologie axée sur les exportations, et je peux vous dire que cette entreprise a survécu uniquement grâce aux compétences en matière de finances de ses fondateurs. Sans cela, l'entreprise n'aurait pu croître ni survivre.
J'ajouterais que beaucoup de gens ne savent pas que la majeure partie des exportations, soit près des deux tiers des exportations du Canada, sont réalisées par des entreprises étrangères. Je n'ai rien contre les capitaux étrangers. J'aime les investisseurs étrangers qui viennent investir leur capital au Canada. La majeure partie des exportations du Canada, soit 66 à 67 % des exportations proviennent d'entreprises appartenant à des intérêts étrangers.
Cependant, le Canada n'est qu'une de leurs succursales. Leur principal objectif est de s'attaquer au marché nord-américain. Elles n'ont peut-être pas autant d'intérêt à approvisionner d'autres marchés ou à exporter vers d'autres marchés ailleurs dans le monde, comme l'Asie-Pacifique ou l'Europe.
Actuellement, seulement quelque 12 % des petites entreprises exportent, et même à cela, leurs exportations ne représentent en moyenne que 5 % de leurs ventes.
Cependant, l'accès au capital est un tout autre enjeu dont il faudra discuter à un autre moment, peut-être lorsque nous accueillerons des gens d'Exportation et développement Canada ou de la BDC.
Monsieur Smout, dans votre déclaration du 27 janvier, vous avez indiqué que la croissance économique a été alimentée par le commerce et l'investissement direct étranger, et que notre prospérité continue dépend largement de la ratification rapide de l'ACEUM.
Comme je l'ai déjà mentionné, l'investissement étranger direct est certes très important en raison de son incidence sur les exportations. Sur le marché nord-américain, nos exportations aux États-Unis dans le cadre de l'ancien ALENA ont stagné au cours des 10 à 15 dernières années. Les exportations se situaient autour de 320 milliards de dollars, tandis que les importations s'élevaient à environ 290 milliards de dollars.
J'ai quelques chiffres qui montrent l'importance des investissements étrangers directs pour le PIB canadien. En fait, on indique que nous sommes à égalité avec le Royaume-Uni pour le ratio IDE/PIB, qui est assez important.
Mon unique préoccupation est de savoir si nous concevons des politiques qui favorisent davantage les investissements étrangers directs ou si nous devrions avoir des politiques ciblées pour encourager les entrepreneurs canadiens, surtout les petites entreprises, qui peuvent exporter hors des marchés nord-américains.
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Je vous remercie. Je suis à Halifax parce que nous sommes aujourd'hui à notre premier programme d'accélérateurs commerciaux sur la côte Est.
Notre objectif est de convaincre les entreprises de s'intéresser au commerce international. Nous voulons également les amener à diversifier les marchés, car le fait de dépendre d'un seul marché est une source d'inquiétude. Ce marché unique est toutefois celui qui est le plus proche de nous sur le plan culturel. Il est à des kilomètres de la frontière. Il est régi par une règle de droit similaire à la nôtre. À bien des égards, c'est l'endroit le plus facile pour faire du commerce. À d'autres égards, cela peut être compliqué, car chaque État est un lieu à part entière. Chaque État a ses propres règles et règlements. Il reste que c'est toujours plus facile d'essayer de vendre des produits en Chine ou en Afrique et de faire des affaires sur des marchés lointains.
Nous pensons que le gouvernement doit avant tout ratifier cet accord. Nous ne voulons pas revenir en arrière, à un commerce en franchise de droits avec les États-Unis. Ensuite, le gouvernement fédéral doit continuer à offrir son aide, car c'est lui, par l'intermédiaire d'ISDE, qui soutient l'expansion du programme d'accélérateurs commerciaux que nous menons en ce moment. Le programme a commencé à Toronto, mais maintenant que nous sommes à Halifax, nous pouvons dire qu'il s'étend littéralement à tout le Canada. Le gouvernement fédéral a soutenu cette expansion. Je pense qu'il a compris l'intérêt qu'il y avait à développer la capacité qu'ont les entreprises de faire du commerce et à les encourager à développer cette capacité.
La troisième chose qui est vraiment essentielle, c'est qu'il faut les faire accéder aux marchés. Nous disons aux gens qui viennent ici que s'ils n'aiment pas voyager, ils ne doivent pas se lancer dans le commerce international. Vous devez vous rendre physiquement sur les marchés. Vous devez apprendre à travailler avec ces gens. On peut penser que les États-Unis nous ressemblent, mais si vous essayez de vendre quelque chose au Texas, vous allez vous rendre compte que la culture là-bas est un peu différente de la nôtre. Vous devez aller sur place et apprendre les façons de faire. Vous devez assister aux salons professionnels. Il faut tirer profit de ces événements.
Nous encourageons le gouvernement à continuer de faire tout ce qu'il fait et à insister davantage sur les façons d'aider les entreprises à accéder à ces marchés. Le service des délégués commerciaux dispose de personnes et de ressources formidables et étonnantes dans toutes sortes de pays du monde. Ce que nous devons faire, c'est inciter un plus grand nombre de nos entreprises à aller les voir et à obtenir leur aide pour saisir les occasions qui se présentent sur ces marchés.
Ce sont les aspects sur lesquels je mettrais l'accent.