Je vous ai fait parvenir le texte de mon exposé au préalable. J'espère que tout le monde en a reçu une copie, car j'ai essentiellement l'intention de le lire. Mon exposé portera sur deux grandes questions.
Pour ma part, j'étudie la santé publique au Canada depuis une dizaine d'années en tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada en politique en matière de santé publique. J'ai donc étudié divers problèmes liés à la surveillance, aux éclosions de maladies et à la sûreté du sang.
Je compte aborder deux questions liées à la listériose qui ont également un lien avec les deux autres urgences auxquelles nous avons dû faire face jusqu'ici: la coordination des activités de protection de la santé entre les gouvernements fédéral et provinciaux, et l'efficacité avec laquelle le système de régie actuel de l'Agence de la santé publique et son administrateur en chef protègent la santé des Canadiens.
En ce qui concerne le premier point, la coordination des activités entre les gouvernements fédéral et provinciaux en santé publique constitue un problème au Canada depuis un moment et a déjà fait l'objet de multiples rapports. Trois rapports de la vérificatrice générale, dont le dernier diffusé en 2008, ont indiqué qu'il s'agit d'une faiblesse importante. De plus, à la suite de la flambée du SRAS, c'était justement l'une des principales conclusions des rapports qui ont suivi.
L'un des problèmes qui continue à se présenter est celui de l'échange de données entre partenaires fédéraux-provinciaux-territoriaux. Différents efforts ont été déployés pour élaborer des accords d'échange de données depuis 10 ou 15 ans au Canada, alors que nous avons connu très peu de succès pour ce qui est d'élaborer des accords complets. Encore une fois, trois rapports de la vérificatrice générale ont insisté sur ce problème.
Pendant la crise du SRAS, c'était justement un problème majeur, comme l'a fait ressortir notamment le rapport Campbell. En fait, si des mesures suffisantes de surveillance sur le terrain et d'échange des données avaient été en vigueur, nous aurions sans doute pu éviter de donner un avis aux voyageurs, car les données épidémiologiques à l'époque indiquaient que la maladie était propagée en milieu hospitalier seulement.
Ce qu'il faut retenir dans le contexte actuel, c'est que nous avons approuvé le Règlement sanitaire international, si bien qu'il est exécutoire de conclure de tels accords en vertu du droit international. D'ailleurs, il ne doit pas s'agir de simples lettres d'intention, mais bien de protocoles clairs sur la façon dont les échanges de données doivent s'effectués entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux.
Nous avons examiné cette question en profondeur, et notamment la situation du Canada par rapport aux autres pays, y compris l'Inde, les États-Unis et l'Australie. D'après ce que nous avons vu dans les documents du moins, nous sommes l'un des pays les moins bien préparés, surtout pour ce qui est de respecter les exigences du Règlement sanitaire international. L'Australie, un pays fédéral parallèle, est beaucoup mieux placé pour administrer un tel accord et pour intervenir face à une urgence de santé publique. Il est possible que la situation soit différente dans la pratique, mais il est tout de même inquiétant de voir que peu de progrès ont été réalisés en matière de législation, de financement ou d'accords intergouvernementaux, vu la multitude de rapports qui ont été rédigés sur la question.
Encore une fois, pendant l'éclosion de listériose — et c'est cela qui m'a inquiété — les mêmes problèmes se sont présentés de nouveau. Mais, ce qui était particulièrement curieux dans le cas de l'éclosion de listériose, c'est que le problème d'échange de données s'était jusqu'alors posé entre la province et le gouvernement fédéral, alors que, d'après le rapport préparé en Ontario, le problème qui s'est posé, d'après les autorités dans cette province, était la non-communication des données pertinentes à la province par les autorités fédérales.
D'ailleurs, j'ai un extrait du rapport ontarien que j'aimerais vous citer: « Par ailleurs, bien que le ministère de la Santé et des Soins de longue durée en ait fait la demande, l'ACIA ne lui a jamais fourni de renseignements détaillés sur la distribution des produits à l'origine de l'éclosion. » Un peu plus loin dans le document, on dit ceci: « S'ils avaient eu accès à ces renseignements en temps opportun, les responsables de la santé publique auraient pu prendre des mesures supplémentaires ciblées pour réduire l'exposition possible du grand public aux produits contaminés. » Donc, ces problèmes d'échange de données ont des conséquences certaines pour la santé de la population.
Encore une fois, il est malheureux d'avoir à le répéter encore, mais il faut remédier immédiatement à ce problème, sinon nous allons faire face à une autre urgence de santé publique dont certaines répercussions peuvent être évitées. Ce qu'il faudrait changer cette fois-ci, c'est que ces ententes doivent désormais être bidirectionnelles — c'est-à-dire que les provinces doivent s'engager à communiquer leurs données au gouvernement fédéral, mais il faut aussi que le gouvernement fédéral s'engage à communiquer ses données aux provinces et territoires. S'il est impossible de conclure de telles ententes, en ce qui me concerne, l'alternative consiste à adopter une loi. Je laisserai le soin au professeur Attaran de discuter de la constitutionnalité d'une telle mesure législative.
La deuxième question que j'aimerais aborder — et peut-être même la plus importante — est celle de la structure actuelle de l'Agence de la santé publique du Canada, structure qui ne permet pas d'assurer la meilleure protection possible de la santé des Canadiens. J'estime que l'éclosion de listériose a été le premier test important de cette Agence depuis sa création, encore plus que le virus H1N1, car il s'agissait d'un événement inhabituel et imprévu, alors que nous avons depuis longtemps de multiples protocoles pour la procédure à suivre en cas d'éclosion de la grippe, entre autres.
À cet égard, je demeure peu convaincu de la capacité de l'Agence de la santé publique du Canada, et surtout de son administrateur en chef, d'agir de façon indépendante face à ce genre d'urgence en l'absence de pressions politiques et économiques en particulier. La seule mise en garde que je ferais à cet égard est que cette question est complexe. La santé publique est liée aux mandats de nombreux autres organismes fédéraux, si bien qu'une indépendance totale pour l'Agence et son administrateur en chef n'est peut-être pas souhaitable, étant donné que les responsables de la santé publique doivent travailler au sein de l'appareil gouvernemental. J'estime néanmoins que les dispositions actuelles ne sont pas satisfaisantes.
Il est certain que la contamination des aliments par la listeria est un problème qui relève des compétences de l'ACIA. Cependant, lorsque des personnes commencent à tomber malades après avoir mangé des aliments contaminés, et en meurent, ce n'est plus simplement une urgence du domaine de l'inspection des aliments; à ce moment-là, il s'agit, selon moi, d'une urgence de santé publique.
Or, lors de l'éclosion de listériose, ce n'est pas l'Agence de la santé publique du Canada qui a pris publiquement la tête de la réaction. Les communications principales au sujet de l'état de l'éclosion ont été dirigées par l'ACIA et le ministre de l'Agriculture. Je dois admettre que j'ai trouvé plutôt bizarre que l'administrateur en chef de la santé publique n'ait pas été le principal porte-parole du gouvernement au cours de l'éclosion de listériose.
Comme l'indique le rapport sur le SRAS, l'administrateur en chef de la santé publique a pour fonction d'« être la principale voix de la santé publique à l'échelle nationale, en particulier lors des épidémies et des autres urgences en matière de santé, ainsi qu'un symbole très visible de l'engagement du gouvernement fédéral à protéger et à améliorer la santé des Canadiens ». Ce ne fut manifestement pas le cas pendant la crise de la listériose, et mes observations trouvent un écho dans le rapport de l'Ontario également.
Je crois que ce qui explique en partie ce qui s'est passé, c'est le manque d'indépendance de l'Agence de la santé publique du Canada à l'égard du gouvernement. La crise de la listériose illustre parfaitement la raison pour laquelle nous avons besoin d'un organisme de santé publique véritablement autonome. L'éclosion de listériose touchait à deux domaines, soit la salubrité des aliments et la santé publique, et avait des répercussions politiques, d'une part, en raison de l'éventualité d'élections fédérales, et économiques, d'autre part. Par conséquent, à de multiples reprises, il a été possible de subordonner le rôle de l'Agence de la santé publique et, par ricochet, les préoccupations liées à la santé publique, au cours de la gestion de l'éclosion.
La structure de l'Agence de la santé publique a été examinée en détail dans le rapport établi au sujet du SRAS. J'ai eu l'occasion et le privilège de présenter mes observations à ce sujet au responsable de l'enquête. À cette époque, j'ai affirmé que, dans une certaine mesure, il aurait été préférable de retenir le modèle retenu pour la Société canadienne du sang, afin que l'Agence dispose de plus d'autonomie décisionnelle sur les questions touchant la santé publique. Le fait est que le système canadien du sang est un exemple typique de la façon de se rétablir après une tragédie touchant la santé publique dont l'ampleur est bien plus grande que celle du SRAS et de la listériose. À l'heure actuelle, le système canadien du sang est considéré comme un chef de file international, et ce surtout, à mon avis, en raison de son indépendance et son autonomie, et sa capacité à attirer des scientifiques et des experts en sûreté du sang hautement qualifiés.
Donc, je suis d'avis que l'Agence de la santé publique, ou du moins une composante de cette dernière, doit jouir d'une plus grande autonomie. Une solution possible consisterait à créer une agence distincte qui serait chargée de la protection de la santé et qui aurait pour rôle de préparer le Canada pour toute éventuelle menace à la santé publique et à gérer de telles menaces, comme les maladies d'origine alimentaire, les pandémies, etc. L'effectif de cette agence serait composé de scientifiques ayant un degré élevé d'expertise, dont certains pourraient être partagés avec les agences provinciales.
De plus, il faudrait que l'administrateur en chef de la santé publique soit indépendant. À l'heure actuelle, ce dernier n'est pas vraiment indépendant. Il occupe un poste de sous-ministre et agit au gré du ministre de la Santé. Tant que ce sera le cas, nous n'aurons pas la garantie que l'administrateur en chef de la santé publique est vraiment en mesure d'exprimer son opinion à titre d'administrateur indépendant.
Au minimum, je crois que l'administrateur en chef de la santé publique devrait être protégé contre le renvoi sans motif valable et disposer du pouvoir, clairement défini, de communiquer directement avec le Parlement. Il faudrait également que le budget de l'Agence de la santé publique soit protégé.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Amir Attaran et je suis professeur à la Faculté de droit et à la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa. Je suis également membre de l'équipe de rédaction du Journal de l'Association médicale du Canada, et j'imagine que notre éditorial de l'année dernière sur le problème de la listériose a dû déjà être distribué à tous les membres du comité. Cet éditorial a été rédigé par moi-même et six autres membres — en fait, toute l'équipe de rédaction du journal. Le Journal est la principale revue médicale du Canada.
D'après notre évaluation — ce n'est pas uniquement la mienne — la listériose, comme l'indique le titre de l'article, est en réalité la pointe de l'iceberg. Cette crise indique l'existence de problèmes plus généralisés, qui sont très bien compris mais totalement négligés, et qui menacent chaque jour d'entraîner la mort de citoyens canadiens. De par son inaction, le Parlement met en danger la santé des Canadiens en tolérant l'insuffisance des règlements actuels et des structures permettant de faire la promotion de la santé publique, comme le Dr Wilson vient de vous l'expliquer.
Dans le cas de la listériose en particulier, l'insuffisance des règlements actuels est à l'origine du problème. Nous avons fait des recherches sur les normes canadiennes touchant la présence de la bactérie Listeria monocytogenes dans les aliments prêts à consommer en les comparant aux normes appliquées dans une trentaine d'autres pays, y compris les États-Unis, le Brésil — un pays en développement — et certains pays européens. Nous avons constaté que, sur les 30 pays que nous avons examinés, les normes du Canada étaient les plus faibles et les moins rigoureuses. Parmi les 30 pays, le Canada se trouve au 30e rang. Si nous étions aujourd'hui au 29e rang, je pourrais d'ores et déjà vous dire que nous avons progressé. Mais, ce n'est pas le cas. Nous sommes au dernier rang. Nous autorisons la présence dans les aliments prêts à consommer de 100 bactéries vivantes par gramme; cette quantité est légale. Aux États-Unis, la quantité autorisée est zéro. Tous les pays membres de l'Union européenne en autorisent moins. Même le Brésil en autorise moins.
L'une des causes de cette catastrophe est également l'insuffisance de la collaboration, comme vous le disait le Dr Wilson, entre les organismes fédéraux responsables et les provinces. Il a tout à fait raison de dire que, au moins trois fois au cours des 10 dernières années, la vérificatrice générale a déclaré que la rupture des communications entre les autorités fédérales et les gouvernements provinciaux est extrêmement alarmante. C'est vrai. Elle pourrait potentiellement être la cause de décès massifs au Canada si une pandémie plus grave devait se déclarer.
S'agissant de l'épidémie de listériose, c'est la province de l'Ontario qui a été le plus touchée. C'est intéressant, car l'Ontario est la seule province à avoir signé un accord d'échange d'information avec le gouvernement fédéral. Les neuf autres provinces n'ont pas signé un tel accord, malgré 10 ans d'efforts déployés en ce sens. Donc, même si l'Ontario était, sur les 10 provinces, celle qui était la mieux placée pour collaborer avec les autorités fédérales, c'est justement l'Ontario qui a été la plus durement touchée par la catastrophe de la listériose. Si c'est cela qui arrive à la province qui a la situation la plus privilégiée en matière de coopération, en tant que citoyen canadien ayant de l'expertise dans le domaine de la santé publique, je dois dire que j'ai très peur de connaître le degré de coopération qui soit exister avec les autres provinces.
Nous ne savons pas si la faible communication de renseignements pertinents aux autorités ontariennes, y compris de l'information sur la source des viandes contaminées et les lieux de distribution de ces produits, était le résultat d'ingérence politique. Mais, si cette information avait été communiquée aux autorités de sorte que ces dernières puissent y donner suite, comme nous l'a fait remarquer l'administrateur en chef de la santé publique de l'Ontario, il aurait été possible de sauver des vies. Je suis d'accord avec cette analyse — des vies auraient pu effectivement être sauvées — mais l'information en question n'a jamais été communiquée aux autorités.
La question qui est souvent soulevée dans ce contexte est celle de savoir si, de par la Constitution, le gouvernement fédéral a le pouvoir de faire plus en matière de réglementation sanitaire et de promotion de la santé. Maintenant, j'aimerais vous parler à titre d'avocat. La réponse à cette question est un oui définitif. Rien dans la Loi constitutionnelle, aux articles 91 ou 92, ne nous oblige, comme vous le disait le Dr Wilson, à être le dernier de la classe parmi les pays fédéraux pour ce qui est du degré de collaboration efficace entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, notamment dans le contexte d'une urgence sanitaire. Ce n'est pas impératif selon notre Constitution.
Je vous donne un exemple. Lorsque les cochons élevés dans une ferme albertaine ont contracté le virus grippal H1N1, c'est le gouvernement fédéral qui a surtout assumé la gestion de cette éclosion. En 2006, lorsqu'on a découvert que des oies dans une ferme de l'Île-du-Prince-Édouard avaient contracté la grippe aviaire, c'est le gouvernement fédéral qui a mis cette ferme en quarantaine. Aujourd'hui le gouvernement fédéral joue un rôle plus prépondérant dans la protection et la promotion de la santé des oies et des cochons canadiens que dans celle de la population canadienne, et c'est tout à fait impensable. En temps de crise, nous pourrions effectivement constater que nos vies sont en danger en raison de la non-utilisation d'un pouvoir fédéral. Il faut l'utiliser; c'est essentiel. Pendant la période des questions, je pourrais vous indiquer, si vous le souhaitez, où est prévu ce pouvoir résiduel dans la Constitution et de quelle façon il convient de l'exercer.
J'ai suivi de très près ce qui s'est fait au Parlement au cours des dernières semaines. Vous méritez tous d'être félicités d'avoir essayé de mieux comprendre ce qui est arrivé pendant la crise de la listériose, mais je pense néanmoins que cet exercice était essentiellement futile, puisque vous n'avez pas pu faire comparaître un certain nombre de témoins clés, ni ordonner le dépôt de certains éléments de preuve ou la comparution de certaines personnes. C'est pour cela que cette question doit absolument faire l'objet d'une enquête aux termes de la Loi sur les enquêtes. C'est absolument essentiel afin de préserver la confiance et la sécurité du public. S'agissant de l'enquête, comme on l'appelle, qui est actuellement en cours et qui a été demandée par le premier ministre, il convient de vous signaler que les pouvoirs conférés aux responsables ne comprennent pas celui d'assigner une personne à comparaître ou à obliger le dépôt de preuves; donc, ce processus est insuffisant.
Dans le cadre d'une enquête menée en vertu de la Loi sur les enquêtes, et c'est ce que nous, au Journal de l'Association médicale canadienne avons recommandé — pas juste moi, mais toute l'équipe de rédaction — plusieurs questions devraient être examinées, dont les trois que je vais vous mentionner maintenant. Premièrement, pourquoi les normes canadiennes visant la présence dans les aliments de bactéries Listeria monocytogenes sont-elles aussi peu rigoureuses, de sorte que le Canada se classe au dernier rang parmi les 30 pays que nous avons examinés. Deuxièmement, pourquoi les renseignements pertinents n'ont-ils pas été communiqués aux autorités provinciales de façon efficace, exhaustive et en temps opportun? Troisièmement, qu'est-il arrivé sur le plan politique, et s'agissait-il d'ingérence pouvant mettre en danger la vie des Canadiens? La troisième est la question la plus importante.
À partir de l'examen de ces trois questions dans le cadre d'une enquête en bonne et due forme, il serait possible, selon moi, de dresser un tableau complet de la situation actuelle à partir duquel on pourrait prendre des mesures pour protéger la vie des Canadiens à l'avenir. Il n'y a pas de place pour la politique politicienne dans ce dossier; il s'agit avant tout de protéger les gens contre des menaces connues.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
S'agissant du rôle du gouvernement dans l'inspection des aliments, Option consommateurs est d'avis que le gouvernement du Canada a une obligation de diligence et de prudence. Dès lors que la salubrité des aliments est en cause, cette obligation consiste à informer et à protéger les citoyens de danger en informant promptement le public, dès lors qu'un produit contaminé est identifié, et en procédant rapidement au rappel du produit concerné. Nous estimons également que le gouvernement a une responsabilité fiduciaire vis-à-vis de ses citoyens — une relation particulière de confiance qui s'appuie sur sa responsabilité à l'égard des contribuables. Or, cette relation de confiance s'est beaucoup effritée à la suite de la mort de 22 Canadiens et des souffrances de nombreuses autres personnes.
Un récent sondage national mené entre le 25 avril et le 3 mai auprès de 1 001 Canadiens âgés de 18 ans et plus par Nik Nanos, de la firme Nanos Research — bien connue de tous les partis politiques représentés à la Chambre — pour le compte du Syndicat de l'agriculture de l'Alliance de la Fonction publique du Canada révèle que les consommateurs canadiens ont plus confiance en leur gouvernement qu'en l'industrie pour garantir la salubrité des aliments qu'ils consomment.
Permettez-nous de vous présenter certains des résultats de ce sondage. Seulement 12,4 p. 100 des Canadiens avaient un degré élevé de confiance en les entreprises alimentaires pour ce qui est de leur capacité de s'autoévaluer en ce qui concerne la salubrité de leurs produits et la conformité aux normes. Mais, ni le gouvernement ni l'industrie n'ont reçu une très bonne évaluation de la part des Canadiens, lorsqu'on leur a demandé comment ils décrivaient l'éclosion mortelle de listériose de l'été dernier, à la suite de la mise en marché de produits de viande transformée qui étaient contaminés.
Pour l'ACIA, malheureusement, le consommateur est invisible. Nulle part sur le site Internet de l'Agence il n'est fait mention du consommateur, du citoyen ou du contribuable, dont les dépenses sont à l'origine de plus de 60 p. 100 du PNB canadien.
Le ministre Ritz a dit ceci:
Au bout du compte, le rôle de l'ACIA, de même que des organisations responsables de la santé publique aux niveaux fédéral et provincial, est d'assurer la sécurité de la population et de veiller à ce que l'approvisionnement alimentaire soit sans danger.
Mais, la question qui se pose est certainement: « Sans danger pour qui? »
Mme Weatherill, qui dirige l'autre enquête sur la salubrité des aliments, a récemment mis sur pied un groupe consultatif d'experts. Ce groupe comprend des universitaires — dont certains qui ont des liens avec l'industrie — et des représentants de l'industrie, mais aucun représentant des consommateurs qui ont justement subi les contrecoups de la crise de la listériose. Nous avons finalement réussi à prendre contact avec Mme Weatherill, mais il a fallu déployer beaucoup d'effort pour y arriver.
Vous avez également reçu les témoignages d'un représentant du Partenariat canadien pour la salubrité des aliments, qui a affirmé que, dans le domaine de la salubrité des aliments, les Canadiens doivent être mieux informés et qu'ils sont à la recherche d'information. Nous sommes d'accord à ce sujet et nous estimons qu'il faut effectivement une information impartiale, rédigée clairement sans recours au jargon du milieu, pour que les citoyens ayant de moins bonnes capacités de lecture et les nouveaux Canadiens ne soient pas défavorisés.
Pour les consommateurs, l'ACIA représente essentiellement un terrain inconnu ce qui offre un vif contraste avec Santé Canada, qui favorise et facilite la participation des consommateurs aux comités mixtes et aux consultations qu'il organise fréquemment. Il n'est absolument pas nécessaire qu'un organisme de réglementation comme l'ACIA entretienne une relation d'opposition avec les groupes de consommateurs. Au Royaume-Uni, par exemple, Consumer Focus, qui s'appelait autrefois le National Consumer Council, et la Food Standards Agency coexistent sans difficulté, et le NCC continue à féliciter cette dernière pour son degré d'ouverture. Ici au Canada, toutefois, chaque fois que nous avons essayé d'obtenir de l'information de l'ACIA pendant la crise de la listériose, nos efforts n'ont rien donné.
[Français]
François, veux-tu parler du mandat schizophrène de l'ACIA?
:
Nous sommes d'avis que la mission fondamentale de l'ACIA consiste à protéger les consommateurs et que les soucis liés à la santé et à la sécurité de la population doivent l'emporter sur les considérations commerciales et les économies dérisoires que cela représente pour le gouvernement. Nous sommes tout à fait d'accord pour que les producteurs et les transformateurs récoltent des bénéfices justes et équitables, mais non aux dépens de la santé des Canadiens.
Prenons l'exemple de la récente crise financière. Les banques canadiennes ont prouvé qu'elles constituent un exemple pour le reste du monde, étant donné qu'elles n'ont pas pu adopter des pratiques de financement novatrices. L'enthousiasme excessif pour la déréglementation au Royaume-Uni et aux États-Unis a mis leurs banques au bord du précipice — et elles sont tombées. S'il vaut mieux prévenir que guérir, on peut conclure que plus la réglementation est rigoureuse, moins il y aura de possibilités d'erreur. Si la réglementation nous a bien servis au Canada dans un secteur particulier, pourquoi ne pas faire de même dans un autre secteur? Les consommateurs canadiens s'attendent à ce qu'il y ait des inspections, et non pas de simples vérifications; ils veulent que les inspecteurs soient présents dans les usines, au lieu de passer leur temps à vérifier des montagnes de documents. Ils s'attendent à ce que nous créions au Canada notre propre version de la SFA britannique. Le site Web de cette dernière indique que toutes les activités de l'Agence visent à traduire leur vision de ce en quoi consistent des aliments salubres et une bonne alimentation pour tous, soit: donner la priorité au consommateur, faire preuve de transparence et d'indépendance et baser ses décisions sur des données probantes et des principes scientifiques.
Ainsi nous recommandons les changements suivants.
Dans l'ensemble, nous sommes d'avis que le gouvernement du Canada doit accepter deux principes fondamentaux, à savoir l'obligation de diligence et de prudence et le principe de précaution.
Nous recommandons, pour que l'ACIA regagne la confiance de la population, qu'il y ait une transformation importante sur le plan de la gouvernance et qu'on favorise l'établissement d'une culture de transparence et d'ouverture. Ainsi nous recommandons la mise sur pied d'un groupe consultatif qui aura pour tâche de revoir la mission et le mandat de l'ACIA.
Les systèmes de vérification doivent être administrés et gérés par le gouvernement et doivent reposer sur un processus d'échantillonnage suffisant.
En cas de crise majeure, l'ACIA doit établir un système de communication permettant de répondre aux questions des médias, des autorités provinciales et des organismes de santé publique.
Il faut surtout que l'Agence crée un bon processus de rappel. Il s'agit de bien indiquer à qui incombe la tâche de lancer le processus et d'en assurer le suivi. Il faut aussi que le processus de rappel soit à la fois rigoureux et souple.
L'administration actuelle de l'ACIA est telle qu'il existe à l'heure actuelle un déficit démocratique réel. Celui-ci se manifeste par une culture du secret et un manque de transparence. Si l'Agence souhaite véritablement rétablir sa crédibilité auprès des consommateurs, elle doit revoir sa structure et ses fonctions, et ce de manière transparente. Une politique de laisser-faire n'est absolument pas acceptable dans un contexte où on parle de 22 décès et des souffrances de parents, d'amis et de nombreux autres Canadiens.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président et membres de cet important sous-comité, de l'occasion qui m'est donnée aujourd'hui de comparaître devant vous.
En plus d'être l'ancien secrétaire de l'Agriculture pendant le premier mandat du président Bill Clinton, j'ai été représentant de l'État du Mississippi au Congrès américain pendant sept ans. Je suis donc bien placé pour savoir à quel point il peut être difficile de gérer son emploi du temps, et je vous remercie donc sincèrement du temps que vous nous accordez ce soir pour que nous vous fassions part de nos vues sur cette question importante.
Je suis accompagné aujourd'hui de M. Bill Bodenhamer, président d'une petite entreprise de biotechnologie dont nous aimerions vous parler ce soir. Nous avons un produit qui nous semble extrêmement important dans les domaines de la prévention et de la notification. Je vous présente également M. Petroff, qui est vice-président et expert scientifique en chef de notre entreprise. Si vous avez des questions d'ordre plus technique, je pourrais peut-être demander l'aide de mes collègues pour y répondre.
Permettez-moi de préciser que je comparais ce soir, non pas en ma qualité d'ancien secrétaire de l'Agriculture des États-Unis, mais à titre de président du conseil d'administration d'une petite société canadienne de biotechnologie du nom de Toxin Alert, dont le siège social se trouve à Mississauga. Cette société possède une technologie qui permet de détecter les toxines d'origine alimentaire. Si elle était déployée à grande échelle, cette technologie pourrait prévenir utilement les consommateurs que les aliments qu'ils s'apprêtent à consommer sont contaminés au point de peut-être porter atteinte à leur santé.
Cette compagnie existe depuis une dizaine d'années. Nous sommes nés dans un bioréacteur à l'Université de Guelph et avons été acclamés ici et là par des organismes d'État canadiens et des revues professionnelles et scientifiques comme l'une des nouvelles sociétés « innovatrices » à surveiller dans le domaine de la biotechnologie canadienne.
Nous avons la certitude que les anticorps de diagnostic produits par notre société ont la capacité de détecter des agents pathogènes dangereux dans les aliments et sont conçus pour émettre un signal visible aux consommateurs en présence de matières pathogènes.
Lorsqu'elle parviendra à l'étape de la commercialisation — nous n'en sommes pas encore là — notre technologie, sommes-nous convaincus — tiendra la promesse de fournir aux consommateurs la possibilité non négligeable de bénéficier de renseignements en temps réel sur l'état de leurs aliments. Voilà qui ne manquera pas d'être utile pour dissiper les graves préoccupations relatives à la salubrité des aliments qui sont à l'origine de l'importante audience qui a lieu ce soir.
L'agent public en moi est convaincu que le gouvernement ne manque pas d'avoir une réelle obligation et un rôle impérieux à remplir pour mettre le public en garde contre les dangers connus pour la santé et, dans la mesure du possible, aider à promouvoir, à approuver et à offrir des solutions. Si une entité est en mesure de mettre dans les mains du public des outils de diagnostic viables en temps réel, le gouvernement ne doit pas entraver, mais plutôt faciliter le processus, de concert avec l'entreprise privée, dans la mesure du possible.
J'ai été inspiré par les mêmes idées en février 1993, après avoir été nommé par le président Clinton. J'occupais mon poste depuis seulement trois semaines lorsque nous avons été informés d'un épisode de syndrome hémolytique et urémique par suite de la contamination d'aliments par l'agent pathogène E. coli 0157:H7. Il était présent dans la viande hachée consommée par des enfants dans un restaurant-minute franchisé de l'État de Washington. Leurs parents leur avaient pris des hamburgers et, malheureusement, plusieurs enfants qui les ont mangés en sont morts. Avant cet incident, je n'avais jamais entendu parler de cette souche pernicieuse de l'agent pathogène E. coli. Un mois plus tard à New York, j'ai partagé le deuil des parents d'une petite fille de trois ans qui avait demandé ingénument à sa mère de lui cuisiner son plat favori pour son anniversaire: des spaghettis et des boulettes de viande. Les boulettes de viande n'était pas assez cuite et la petite fille est morte dans la douleur, empoisonnée par E. coli.
Ayant été directement touché par ces incidents, que je n'oublie toujours pas, je suis d'autant plus désireux d'offrir mes condoléances aux familles canadiennes qui ont été si tragiquement touchées par la récente épidémie de listériose. Je connais et comprends un tant soit peu la situation avec laquelle vous êtes aux prises en tentant de vous saisir de solutions, de produits, de processus et de stratégies efficaces pour détecter, contrôler, voire éliminer la listériose et d'autres agents pathogènes.
Je sais que des solutions efficaces sont difficiles à trouver, mais je suis aussi profondément convaincu, tout comme vous, j'en suis sûr, que tous les agents publics ont une mission sacrée à remplir et doivent continuer à avancer sans se laisser décourager, même devant l'opposition des autres, lorsqu'il y va de l'intérêt public.
Après ma soudaine initiation au pathogène E. coli en 1993, j'ai tenté de découvrir tout ce que j'ai pu au sujet des agents pathogènes d'origine alimentaire aux États-Unis. Je peux vous affirmer qu'aux États-Unis, 76 millions de personnes sont encore rendues malades chaque année par ce genre de pathogènes; 325 000 sont hospitalisées; et plus de 5 000 personnes continuent malheureusement à mourir chaque année.
Heureusement, nous avons assisté à des réformes assez complètes aux États-Unis au cours d'une brève période de temps. Mentionnons d'abord ce qui est appelé la norme « de dix sous » — une mesure de contrôle ridicule, à mon avis — en vertu de laquelle un inspecteur dans un abattoir fédéral ne demandait l'extraction d'une contamination pathogène que si un fragment de matières fécales observable sur une carcasse était plus grand qu'une pièce de dix sous. Il y a eu ensuite des pratiques d'habillage plus radicales, dont la décontamination microbienne et l'adoption des pratiques du régime HACCP en collaboration avec les entreprises réglementées, des vaccins particuliers contre les agents pathogènes et la multiplication des normes de salubrité alimentaire. Mais on devrait pouvoir faire beaucoup plus.
Aux États-Unis, nous continuons d'avoir en quelque sorte un système morcelé pour l'inspection des aliments, en vertu duquel 12 organismes fédéraux différents, ayant tous des rôles et des responsabilités différents, interviennent dans le système d'inspection des aliments, si bien qu'une pizza est inspectée par deux organismes différents, selon qu'il s'agisse d'une pizza au fromage ou d'une pizza au pepperoni.
Je dois dire que j'ai été impressionné par les déclarations du nouveau secrétaire de l'Agriculture du président Obama, M. Vilsack, concernant son intention de promouvoir un organisme moderne et unifié pour la salubrité des aliments. Mais, il reste encore beaucoup à faire, comme l'indique l'oeuvre d'Upton Sinclaire intitulée The Jungle, pour en arriver à un système efficace de salubrité des aliments. Il reste encore beaucoup de travail à faire avant que nous ne puissions offrir une meilleure protection et des réformes essentielles à un public qui s'attend à des changements et qui les mérite. Il y a encore beaucoup de travail à faire dans nos deux pays pour ce qui est de rétablir la confiance du public en nos disponibilités alimentaires.
Malgré les mouvements de rejet prévisibles de la part d'entités qui se sentent menacées, il faut entreprendre avec énergie un programme d'importantes réformes touchant la traçabilité rapide, les inspections complètes et les rappels obligatoires.
Monsieur le président, dans l'optique de Toxin Alert, cette petite entreprise qui a son siège au Canada, nous sommes ici pour poser humblement la question qui suit: s'il existe aujourd'hui la promesse d'une autre couche de protection — une autre arme dans notre arsenal scientifique, un autre outil dans notre coffre — pourquoi continuer à la mettre de côté et à ne pas en tirer profit?
Ce que nous offrons, c'est une autre option, un dispositif de détection appelé Toxin Guard, qui pourrait renforcer la confiance des consommateurs à l'égard de la salubrité des aliments qu'ils mangent, et qui a été conçu pour produire un signal visuel montrant que ce qui se trouve dans l'emballage de plastique est comestible. Si le fardeau qui pèse sur l'industrie est de plus en plus partagé par le consommateur — invité à se laver les mains plus souvent, à cuire les aliments davantage, à les conserver avec plus de soins et à faire davantage attention à la teneur de leurs produits alimentaires et aux renseignements qui les accompagnent — alors pourquoi ne pas les armer d'une meilleure connaissance des dangers non visibles si le moyen existe, sans risque et à bon prix?
Monsieur le président, ce que nous offrons, c'est la promesse de la science. La technologie de Toxin Guard pourrait aussi grandement aider les inspecteurs des aliments —fédéraux, provinciaux ou municipaux — dans l'exercice de leurs fonctions et assurer un niveau très élevé de surveillance pour les aliments emballés, même après qu'ils ont quitté les usines de transformation — pendant le transport et sur les rayons de vente au détail. Ainsi le consommateur serait en mesure de détecter les agents pathogènes nuisibles jusqu'au moment de l'ouverture de l'emballage, avant la consommation.
Donc, nous vous invitons aujourd'hui à examiner de près ce que nous promet la technologie de Toxin Alert et de son Toxin Guard. En bref, une fois posée sur les aliments emballés et en présence d'agents pathogènes nuisibles, que ce soit la salmonelle, la listeria, E. coli, Pseudomonas ou tout autre bactérie que l'anticorps est censé détecter, un indicateur visuel alerte le consommateur de la possibilité d'ingérer des bactéries nuisibles.
Je m'empresse d'ajouter que je suis très fier de cette technologie. Son efficacité a été prouvée dans les laboratoires à la fois américains et canadiens. Mais, je me permets d'ajouter que tout n'est pas si simple. Notre produit en est toujours au stade expérimental et n'est pas prêt à être commercialisé. Même si nous avons utilisé des presses commerciales pour surimposer notre dispositif de déclenchement d'anticorps sur des matières plastiques, ce qui réduit grandement les coûts unitaires marginaux du procédé, nous sommes encore à au moins deux ans d'une application commerciale intégrale sur les grands marchés.
En cette période de ralentissement économique, nous constatons que notre programme de recherche pourrait vraiment bénéficier d'une certaine aide financière.
En guise de conclusion, monsieur le président, je voudrais vous faire savoir, à vous et aux autres membres du comité, que ce produit suscite énormément d'intérêt aux États-Unis. À l'heure actuelle, nous avons une entente contractuelle avec l'armée américaine à l'Arsenal de Picatinny dans l'État du New Jersey et avec les laboratoires Natick du Massachusetts. La technologie de Toxin fait actuellement l'objet d'essais comme moyen de distribuer avec confiance les rations aux militaires en campagne et de déceler toute dégradation ou contamination des aliments. Nous mettons beaucoup d'espoir dans ce projet conjoint avec l'armée américaine, qui pourrait déboucher sur des projets d'application civile et de commercialisation par le secteur privé.
Enfin, un mot au sujet de la viabilité du système HACCP. Il ne m'appartient pas de condamner ce processus ni quelque compagnie que ce soit, mais le système HACCP est employé aux États-Unis à l'heure actuelle. Comme nous le savons tous, il s'agit d'un système de surveillance des processus, mais son efficacité dépend nécessairement de celle de l'entreprise qui assure la surveillance, du personnel qui effectue ce travail et du sérieux avec lequel se déroulent les opérations de suivi. Il est essentiel que le tout repose sur une structure de gestion suffisamment robuste et efficace pour faire en sorte que le plan de surveillance soit respecté à tous les égards et que rien ne soit négligé. Cela revêt une importance capitale dans les entreprises dont l'activité comporte des enjeux de vie ou de mort, comme c'est le cas pour les entreprises alimentaires.
En terminant, monsieur le président, je voudrais simplement vous dire qu'aux États-Unis, j'ai eu l'occasion de parler avec des gens qui travaillent dans les abattoirs, qui racontent que le sigle anglais HACCP signifie pour eux « Have A Cup of Coffee and Pray ». Voilà ce qu'ils disent.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins pour leur présence aujourd'hui.
Il y a eu énormément de discussion tout au cours de cette étude au sujet des communications. On prétend que le ministre n'a ni piloté ce dossier, ni participé aux discussions. Je crois que M. Wilson a bien indiqué cela en nous disant aujourd'hui: « Cependant, lors de l'éclosion de listériose, ce n'est pas l'Agence de la santé publique du Canada qui a pris publiquement la tête de la réaction. » Mais, le fait est que cette dernière était représentée à chacune des réunions et annonces publiques sur la question.
Il a continue en disant ceci: « La communication principale au sujet de l'état de l'éclosion a été menée par l'ACIA et par le ministre de l'Agriculture. » Nous avons toujours dit qu'il s'agit d'un effort conjoint dans le domaine des communications. En toute sincérité, je ne pense pas que… Quand nous convoquons des témoins, nous savons évidemment qu'il y a des enseignements à tirer des expériences antérieures. Nous voudrons toujours faire cela.
Monsieur Attaran, vous avez fait mention de plusieurs incidents. J'aimerais justement que nous discutions de ce qui s'est produit à Walkerton et de la valeur de cette enquête, parce que je ne suis pas d'accord avec vous sur tout, et notamment sur la valeur des enquêtes pour la protection du grand public.
Je voudrais aussi m'adresser brièvement à Mme Bose. Dans vos remarques liminaires, vous avez parlé de recherche. En fait, après vous avoir écoutée, je me demande même comment cela se fait que nous soyons là. On dirait que notre système au Canada est à ce point mauvais que la plupart des gens sont susceptibles de ne pas survivre face à notre système de santé publique, alors que nous savons pertinemment que ce n'est pas vrai.
Vous possédez un document de recherche qui présente un tableau assez catastrophique de notre régime de soins de santé. Il s'agit d'un sondage menée par l'Alliance de la Fonction publique du Canada entre le 25 avril et le 3 mai, je suppose. Pourriez-vous nous fournir vos questions? Je sais qu'on fait mention d'une adresse électronique quelque part. Donc, je me demande si vous pourriez faire parvenir au comité le texte des questions que vous avez posées dans le cadre de votre sondage, pour que nous soyons au courant du contexte dans lequel vous avez obtenu vos réponses. Donc, je vous présente officiellement cette demande.
Deuxièmement, vous avez dit, me semble-t-il… J'oublie le mot que vous avez utilisé. Vous disiez que vous aviez eu beaucoup de mal à la retrouver et qu'il avait fallu déployer énormément d'effort pour pouvoir la rencontrer. Quand l'avez-vous rencontrée?