Je suis un producteur laitier. J'ai été invité à venir m'exprimer ici par notre député local, , mais je vous en reparlerai un peu plus tard.
Je suis né et j'ai grandi dans une ville de Hollande. Vous l'aviez peut-être deviné par mon nom. Mes parents n'avaient pas de ferme, mais curieusement, j'ai toujours voulu devenir producteur laitier. Je savais que je n'aurais jamais assez d'argent pour m'acheter une quelconque ferme en Hollande. Or, comme je voulais devenir fermier, je me suis inscrit à l'école d'agriculture de la ville où je suis né.
Pendant ma dernière année d'études, je devais avoir 19 ans, je me suis mis à me demander où j'irais poursuivre mon rêve. À l'époque, ce devait être vers la fin des années 1980, la France et l'Australie étaient bien populaires. Le Danemark était aussi un endroit prisé. J'avais entendu dire à l'école que le Canada était un bon pays pour les producteurs laitiers, puisqu'il y avait un genre de système en place pour assurer qu'ils reçoivent un juste prix pour le lait produit. C'est tout ce que je savais en 1986, mais c'était assez pour me convaincre de me lancer dans la grande aventure. J'ai acheté mon premier billet d'avion vers le Canada.
Je suis arrivé à Halifax, en Nouvelle-Écosse, ne sachant pas beaucoup parler anglais, et je me suis trouvé un emploi dans une ferme de la Nouvelle-Écosse. Bien sûr, je m'ennuyais beaucoup de chez moi. Lentement, je me suis rendu compte qu'il y avait effectivement un bon système en place ici, et j'ai fini par apprendre que c'était ce qu'on appelle la gestion de l'offre.
Comme le veut le stéréotype hollandais, je n'étais pas très dépensier, j'essayais plutôt d'économiser afin d'atteindre mon objectif d'acheter une ferme laitière. Je réussissais à économiser 700 $ par mois sur les 900 $ que je touchais pour travailler à la ferme, en Nouvelle-Écosse. À l'âge de 25 ans, j'ai commencé à chercher, et j'ai trouvé une belle petite ferme laitière où travailler, dans le paysage enchanteur du Nord-Ouest du Nouveau-Brunswick. J'avais réussi à économiser assez d'argent pour une mise de fonds, si bien que j'ai acheté cette ferme en 1991.
Ne venant pas moi-même d'une famille agricole, j'ai peut-être une attitude différente de celle d'autres fermiers. Je me vois aussi comme un homme d'affaires. À mon avis, le profit n'est pas une mauvaise chose, y compris à la ferme. Pourquoi voudrais-je travailler pratiquement tous les jours, pendant des heures, sans faire d'argent?
C'est la même chose pour ma fille de 23 ans, qui espère reprendre la ferme familiale un jour. Elle travaille actuellement à temps plein à la ferme et observe le climat politique environnant. Les concessions commerciales qui ont été faites la dérangent beaucoup. Elle a l'impression que les producteurs laitiers sont ciblés de toute part. Depuis toujours, je suis ce qui se passe aussi en Hollande; j'ai observé le démantèlement du système de quotas hollandais et toutes les difficultés que cela a causées. Je parle encore parfois avec mes anciens camarades de l'école d'agriculture de tout ce qu'ils ont dû endurer. Cela n'a vraiment pas été facile.
La gestion de l'offre repose sur trois piliers au Canada, je la vois comme un banc à traire à trois pattes: il y a la gestion de l'approvisionnement, le contrôle des importations et le système de stabilisation des prix fondé sur les coûts et les marchés, mais ce système ne peut fonctionner que s'il y a une volonté politique de protéger ces trois piliers. Si l'un d'eux s'effondre, c'est tout le banc qui s'effondrera.
C'est ce qui m'amène ici aujourd'hui. Pendant toute la durée des négociations sur l'ACEUM, quand les gens me demandaient si je m'inquiétais du résultat, je disais: « Non, je ne suis pas inquiet. » J'ai toujours affirmé que j'avais foi en notre gouvernement pour se tenir debout et défendre la gestion de l'offre.
Malheureusement, les événements m'ont donné tort. Je pense que comme moi, la plupart des producteurs laitiers ont été très déçus lorsque les derniers détails de l'accord ont été révélés. Nous avons un système qui fait en sorte que le producteur primaire, le fermier, obtienne un juste prix pour ses produits. Nous ne sommes vraiment pas très riches, mais nous nous débrouillons.
Je pense que les agriculteurs étrangers considèrent que notre système de gestion de l'offre fonctionne bien et qu'il nous permet d'obtenir un juste prix pour nos produits. Je sais d'ailleurs que beaucoup de producteurs laitiers étrangers nous envient. Malheureusement, il semble qu'au lieu d'essayer d'améliorer leur propre système chez eux, ils essaient de nous obliger à faire des compromis ou d'affaiblir notre système à nous. Je ne comprends tout simplement pas cette façon de penser des agriculteurs des autres pays. Tous les magazines que je lis et qui viennent du sud de la frontière présentent l'ACEUM comme une grande victoire pour les producteurs laitiers américains. À mon avis, cela signifie que nous avons tiré la courte paille.
J'ai aussi lu des articles sur des fermes situées au sud de la frontière, qui comptent jusqu'à 30 000 vaches à traire par ferme. C'est l'équivalent de toutes les fermes laitières du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse mises ensemble. Est-ce ce que nous voulons? Dans mon village, j'ai trois employés à temps plein, dont ma fille de 23 ans. J'exploite aussi des terres qui appartiennent à plusieurs de mes voisins, et parfois, j'emploie même mes voisins au besoin. J'emploie environ six élèves du secondaire en quarts de travail pendant la traite, pour leur donner de l'expérience en éthique de travail et un peu d'argent de poche.
Si les accords commerciaux rendent l'agriculture trop ardue, je devrai peut-être arrêter de faire ce métier, comme d'autres producteurs laitiers. Il ne resterait alors essentiellement plus aucune activité économique dans notre village. Si les producteurs laitiers du Canada sont forcés d'abandonner leur mode de subsistance, cela contribuera au déclin constant de nos collectivités rurales. C'est peut-être la raison pour laquelle mon député local, , m'a demandé de comparaître devant vous. Il est très conscient de ce qui arrivera si les fermes continuent de disparaître de sa circonscription. Il ne faut pas oublier que toute ferme, quelle qu'elle soit, est une entreprise.
Un autre effet collatéral de cet accord, c'est qu'il y a un transformateur qui comptait moderniser et agrandir son usine au Nouveau-Brunswick, mais qui a dû reporter indéfiniment son projet en raison de l'incertitude qui plane. Les producteurs des Maritimes sont donc très inquiets parce qu'ils tiennent à conserver une capacité de transformation dans la région.
J'aimerais aussi parler un peu des indemnités promises, et versées en partie, pour l'AECG et le PTPGP. Je n'ai rien entendu sur les années qu'il reste et la façon dont ces indemnités seront versées. Déjà, cela m'inquiète. Ces indemnités me laissent un goût amer dans la bouche. La plupart des agriculteurs, dont moi, ont reçu un paiement en décembre dernier pour les dernières concessions commerciales. En ce qui me concerne, je n'ai aucune idée du moment où je recevrai les prochains paiements. Nous, les producteurs laitiers, nous sommes toujours fait une fierté de tirer tous nos revenus du marché. C'est ainsi que le système est censé fonctionner. C'est ainsi qu'il fonctionnait. Nous ne voulons pas que le gouvernement sacrifie les surplus, puis nous offre des indemnités pour compenser. Si le gouvernement a fait des concessions commerciales et affaibli le système de gestion de l'offre à un point tel que nous en sommes à attendre des indemnités, c'est dire à quel point ces concessions nous font mal. Pour être honnête, quand j'entends les mots « nous ne ferons plus de concessions », je trouve que cela sonne un peu creux, parce que c'est ce qu'on nous répète depuis le début. Puis bien sûr, nous commençons aussi à nous inquiéter des pourparlers commerciaux qu'il devrait y avoir avec le Royaume-Uni.
Je ne prétends pas connaître tous les menus détails de l'accord. Nous, les producteurs laitiers, avons les PLC pour cela. Vous pourriez probablement me déstabiliser assez facilement avec des questions en profondeur auxquelles je ne saurais répondre, mais s'il y a une chose dont je ne reviens pas dans l'ACEUM, c'est du droit de regard et du plafond d'exportation que le gouvernement a accordés aux États-Unis. Je ne comprends tout simplement pas comment un pays comme le Canada peut permettre à un autre pays comme les États-Unis de lui dicter combien de marchandises il peut exporter vers un troisième pays. C'est d'autant plus frustrant que nous avons cédé notre propre marché national.
Pour conclure, si je peux vous faire une suggestion, ce serait de vous rappeler que ce sont les indemnités consenties pour tous ces accords qui permettront à ma famille et à mon entreprise de survivre et d'entrevoir un avenir. Comme mon modèle d'affaires se fonde sur la production de lait, j'aurai maintenant besoin d'indemnités pour maintenir la viabilité et la rentabilité de ma ferme, pour ma fille. Il ne faut pas oublier que c'est la dernière tranche de 10 à 15 % du lait qu'une ferme produit qui lui coûte le moins cher et lui rapporte le plus. Si cette part de la production de lait est sacrifiée, nous aurons besoin d'indemnisation pour pouvoir continuer d'innover et de nous adapter à cette nouvelle réalité du marché.
Enfin, je vous rappelle que tout ce que vous pourrez faire pour prévenir d'autres concessions et limiter le pouvoir des États-Unis de contrôler notre système et de limiter nos exportations sera positif pour les producteurs laitiers comme moi.
Merci.
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Je vous remercie de nous offrir l'occasion de nous présenter devant vous aujourd'hui sur cet accord commercial important pour le succès de l'industrie agricole et des agriculteurs du Canada.
L'agriculture est un élément essentiel du tissu économique, politique et social du Canada; elle est indispensable au bien-être de tous les Canadiens. Elle joue un rôle stratégique dans les communautés rurales et en constitue l'épine dorsale. L'agriculture et l'agroalimentaire contribuent beaucoup à l'économie canadienne, de manière directe, par la création d'un emploi sur huit, dans un secteur qui emploie 2,1 millions de personnes en milieu rural et urbain au Canada, ce qui représente 6,7 % du PIB total.
Une part importante de la croissance et du succès de l'agriculture et de l'agroalimentaire canadiens sont attribuables aux accords commerciaux internationaux ainsi qu'au développement des marchés d'exportation et aux ventes qui en découlent. Le marché canadien est tout simplement trop petit pour que notre industrie, une industrie agricole de renommée mondiale, efficace et à faible coût, puisse réaliser son plein potentiel de croissance. À l'heure actuelle, au moins 60 % de sa production est destinée aux marchés d'exportation. Par conséquent, elle est toujours à la recherche de nouveaux marchés rentables et à l'affût des portes que toute négociation commerciale bilatérale ou multilatérale lui ouvrira.
Cela dit, il est tout aussi important de reconnaître que nos secteurs soumis à la gestion de l'offre ont donné naissance à des industries stables et viables qui ne dépendent pas des marchés d'exportation. Il est donc important de veiller à ce qu'ils ne soient pas déstabilisés par les accords commerciaux que le Canada négocie.
L'Accord de libre-échange nord-américain a stimulé la croissance de la production et de la transformation non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis et au Mexique. Il crée un marché de 449 millions de consommateurs, qui génère un commerce agroalimentaire et de produits de la mer de 289 milliards de dollars. Les avantages de l'ALENA sont incontestables, et ce, depuis sa mise en oeuvre. Près de 80 % des exportations totales de produits alimentaires transformés du Canada sont destinées aux États-Unis et au Mexique. Le Canada est le premier fournisseur de produits agricoles aux États-Unis, et nous avons encore un potentiel considérable de croissance du commerce agricole avec les Américains. Il en va de même avec le Mexique, dont la classe moyenne ne cesse de croître et dont le Canada est déjà le deuxième fournisseur de produits agricoles en importance.
De plus, l'intégration entre le Canada et les États-Unis est telle que nos industries respectives dépendent maintenant de l'ouverture des frontières pour demeurer fortes et se nourrir mutuellement. Le commerce entre le Canada et l'État de l'Iowa en est un bon exemple, un commerce d'une valeur de 2 milliards de dollars canadiens. L'Iowa exporte des aliments pour animaux d'une valeur de près de 300 millions de dollars au Canada, importe des porcs vivants du Canada d'une valeur d'environ 170 millions de dollars, puis nous envoie de la viande de porc fraîche et congelée d'une valeur de 180 millions de dollars. Ainsi, le commerce et l'investissement avec le Canada créent 100 000 emplois en Iowa.
Depuis le début, la FCA soutient que l'ALENA n'avait pas besoin d'être renégocié, que les modifications et améliorations nécessaires auraient très bien pu être apportées sous le régime de l'accord déjà en place. Bien sûr, la priorité était de conserver les avantages dont jouissait déjà l'agriculture canadienne. En gros, l'objectif était que nos producteurs de betteraves sucrières gagnent l'accès au marché d'exportation et nous voulions accroître l'harmonisation réglementaire et l'équité sur le plan de l'aide nationale, puis que les secteurs soumis à la gestion de l'offre ne souffrent pas des concessions en matière d'accès au marché.
À la lecture du nouvel accord, l'ACEUM, il est évident que l'ouverture des frontières et les avantages commerciaux découlant de l'ALENA demeurent largement intacts. En fait, nous en tirons même de nouveaux avantages, mais ceux-ci ont un prix que certains jugeront beaucoup trop élevé. Il est clair que les producteurs de betteraves sucrières de l'Alberta en sont les grands gagnants. Depuis le tout premier ALECEU, sous le régime duquel les États-Unis ont fait fi d'institutionnaliser les contingents tarifaires à des niveaux d'importation historiques, notre industrie sucrière a dû composer avec des contingents tarifaires très restrictifs aux États-Unis. Avec l'ACEUM, l'accès de notre betterave sucrière au marché a plus que doublé pour atteindre un contingent total de 20 000 tonnes.
Le succès de tout accord commercial est intimement lié à la réduction des barrières commerciales non tarifaires. Il doit ainsi y avoir des mécanismes assurant la transparence, la coopération et l'harmonisation réglementaires. La FCA se réjouit des efforts déployés par notre gouvernement pour inclure à l'accord les dispositions du chapitre 28, afin d'exiger de la transparence et un processus de communication et de coopération entre les autorités réglementaires nord-américaines. La création d'un comité sur les bonnes pratiques réglementaires composé de représentants du gouvernement, y compris des organismes de réglementation centraux, renforcera la collaboration en vue de faciliter les échanges entre les parties.
Le Canada a multiplié les efforts pour que les États-Unis lèvent l'exigence de réinspection des importations de viande canadienne lorsqu'elles traversent la frontière, mais en vain. Cette question devrait être l'une des priorités du comité en matière de bonnes pratiques réglementaires.
L'agriculture canadienne a su construire une culture d'exportation prospère, mais son succès dépend de l'existence d'un système commercial robuste fondé sur des règles. Or, il est essentiel que ce système comprenne un mécanisme efficace de règlement des différends. C'est pourquoi le maintien du chapitre 19 était essentiel et constituera un élément important dans l'établissement de conditions équitables.
Depuis longtemps, les agriculteurs américains ont la possibilité de vendre et d'expédier du blé aux terminaux canadiens de l'autre côté de la frontière et ont négocié des prix en fonction de sa qualité. Cependant, si le prix reflétait la qualité, ce n'était pas le cas de la désignation à l'appui. Cet accord prévoit donc que le grade canadien soit attribué aux produits importés et qu'il s'accompagne de la documentation appropriée. La FCA s'est fait garantir que cela ne compromettrait en rien notre système d'enregistrement des variétés.
Le Canada a payé un prix très élevé pour la conclusion des renégociations ayant abouti à l'ACEUM; il a fait d'importantes concessions aux États-Unis en leur accordant l'accès à notre marché des produits laitiers, de la dinde, du poulet et des œufs de table. C'est un autre coup économique dans le sillage du PTPGP et de l'AECG, si bien que l'accumulation de ces concessions est dévastatrice pour les secteurs soumis à la gestion de l'offre. Par exemple, d'ici 2024, les concessions faites par le Canada à l'OMC et dans le cadre de l'AECG, du PTPGP et de l'ACEUM représenteront 18 % de notre marché des produits laitiers, en tout.
Les gens des secteurs soumis à la gestion de l'offre attendent impatiemment que le gouvernement respecte son engagement de prendre des mesures pour atténuer pleinement et rapidement les répercussions de ces accords commerciaux. De même, aucun effort ne doit être ménagé pour éliminer toute forme de contournement des contingents tarifaires, des contournements qui font grimper le volume des importations bien au-delà des contingents tarifaires négociés.
Outre les concessions faites sur le plan de l'accès au marché, deux autres questions alarment les gens de l'industrie, c'est-à-dire les concessions faites par le Canada concernant l'élaboration de politiques et le contrôle des exportations. Le Canada a accepté de consulter les États-Unis avant d'apporter des modifications à ses politiques laitières. Cela constitue clairement une perte de souveraineté dans l'élaboration des politiques canadiennes, une souveraineté qui n'aurait jamais dû être abandonnée.
Ensuite, le Canada a accepté de plafonner les exportations de concentrés de protéines laitières, de lait écrémé et de préparations pour nourrissons vers des pays faisant ou non partie de l'ACEUM, de sorte qu'une surtaxe à l'exportation s'appliquera au-delà du plafond, ce qui est troublant à bien des égards. Le Canada s'oppose depuis longtemps à l'utilisation de droits à l'exportation pour réguler le commerce, et cela crée un dangereux précédent, puisqu'on permet ici à un accord commercial régional et à une partie à cet accord d'exercer un contrôle sur le commerce d'une autre partie vers des pays ne faisant pas partie de l'accord.
Enfin, il s'agit d'un précédent qui risque d'avoir une incidence sur les secteurs agricoles canadiens dépendant de l'exportation. Si les exportations de produits canadiens vers d'autres pays surpassent celles de produits américains, les États-Unis pourraient essayer d'invoquer l'ACEUM ou d'autres mécanismes pour gérer et restreindre le commerce du Canada avec les autres pays du monde.
Pour conclure, la FCA félicite le gouvernement de tout ce qu'il a réussi à faire pour parvenir à la conclusion d'un accord. On ne saurait surestimer l'importance de marchés rentables dans le monde pour l'agriculture canadienne. Cependant, la FCA implore le gouvernement de négocier des accords commerciaux avantageux pour l'agriculture sans pour autant devoir payer un prix aussi élevé que celui que nous avons déjà payé en concédant un si vaste accès à nos marchés soumis à la gestion de l'offre.
Merci.
:
Merci infiniment, madame la présidente.
Bonjour à tous les membres du Comité.
Je suis heureux d'être ici pour m'exprimer au nom de Fiat Chrysler Automobiles Canada, Ford du Canada et General Motors du Canada.
Nos membres assurent le bon fonctionnement de quatre usines d'assemblage, ainsi que d'usines de fabrication de moteurs et de pièces. Ils investissent des milliards de dollars dans la mise au point de technologies zéro émission et de technologies avancées pour la sécurité des véhicules. Nous comptons plus de 1 300 concessionnaires indépendants au Canada et offrons des emplois de qualité à plus d'un demi-million de Canadiens.
Notre association est un ardent défenseur de l'ACEUM, et nous recommandons l'adoption du projet de loi sans tarder. L'adoption de l'ACEUM est essentielle pour offrir de la certitude aux constructeurs automobiles nord-américains. Les dispositions sur l'automobile, ainsi que les lettres d'accompagnement qui offrent une protection contre les mesures tarifaires américaines prises aux termes de l'article 232 sont en effet des éléments essentiels pour soutenir la compétitivité de la fabrication automobile au sein du bloc commercial nord-américain.
Il ne faut pas oublier que dans le secteur automobile canadien, l'alternative à la conclusion de cet accord était l'annulation de l'ALENA, la réimposition de droits de douane sur les véhicules finis et les pièces et probablement, l'imposition de droits de douane en vertu de l'article 232 sur les matières premières. Donc, si nous sommes impatients de voir la ratification de cet accord, c'est bien pour cette raison.
Nous souhaitons encore une fois remercier les négociateurs canadiens d'avoir travaillé en si étroite collaboration avec nous et avoir réussi à faire en sorte que le secteur automobile canadien demeure véritablement partie intégrante de l'industrie nord-américaine. Cet accord était essentiel pour la plus grande industrie manufacturière et exportatrice du Canada.
Il vient renforcer l'intégration de longue date de la chaîne d'approvisionnement de l'industrie automobile nécessaire pour assurer sa compétitivité et surtout, assurer l'alignement réglementaire nécessaire avec les États-Unis sur les spécifications techniques des véhicules, qui font intimement partie du commerce et de l'environnement et garantissent un plus grand choix de produits de consommation à un prix abordable.
Les parties du nouvel accord relatives à l'automobile, y compris les dispositions sur les règles d'origine et la valeur de la main-d'œuvre, ainsi que l'article 232, reçoivent l'appui de tous nos membres, qui pourront s'y adapter et s'y conformer dans un délai raisonnable, pour que nous puissions continuer de profiter d'un accès en franchise de droits au marché de l'automobile le plus vaste et le plus avantageux au monde.
Depuis le Pacte de l'automobile de 1965, l'industrie automobile canadienne et ses chaînes d'approvisionnement sont profondément intégrées à celles des États-Unis et depuis plus récemment, à celles du Mexique. Les véhicules sont construits en collaboration de part et d'autre de la frontière, donnant lieu à une intégration profonde qui a permis à l'industrie automobile canadienne de devenir beaucoup plus concurrentielle, en plus d'offrir un plus grand choix aux consommateurs à prix abordable et de créer un bloc commercial nord-américain fort.
Quand la première mouture de l'ALENA est entrée en vigueur en 1994, elle a jeté les bases d'un bloc commercial très concurrentiel dans le monde. La proximité géographique des installations des trois partenaires de l'ALENA, leurs secteurs d'une valeur de plusieurs milliards de dollars, le secteur des pièces et les chaînes d'approvisionnement juste-à-temps sont autant d'éléments essentiels à l'assemblage de véhicules en Amérique du Nord. Tout cela crée également des avantages intrinsèques en termes de coûts de transport et de logistique de la chaîne d'approvisionnement.
Aujourd'hui, la fabrication automobile est le deuxième secteur d'exportation du Canada en importance, les échanges commerciaux ont atteint 54 milliards de dollars dans ce secteur en 2019, dont 92 % à la faveur des États-Unis. Les États-Unis sont notre principal partenaire commercial dans le domaine de l'automobile, et il est absolument essentiel pour nous d'avoir un accord commercial avec eux pour ancrer solidement la production automobile et les exportations dans ce domaine au Canada.
Il ne faut jamais oublier que le Canada représente le dixième de cette industrie complexe, entièrement intégrée et durable. Les plans d'investissement dans la fabrication et les plans de conception de produits d'une valeur de plusieurs milliards de dollars commencent souvent plus de cinq ans avant le début de la production. Les planificateurs doivent pouvoir compter sur une bonne dose de certitude réglementaire pour prendre des décisions. Ils ont particulièrement besoin que le Canada maintienne une réglementation harmonisée à celle des États-Unis en ce qui concerne la sécurité, les émissions de GES des véhicules et les critères d'émission.
Cela reste impératif si nous voulons continuer à faire partie de cette industrie pleinement intégrée, à long terme et très capitalistique. Pour dire les choses simplement, nous n'avons pas trimé aussi dur pour moderniser les règles commerciales intégrées en Amérique du Nord pour ensuite quitter la balle des yeux et dévier vers une réglementation unique ou différente. Cela pourrait nous ramener à la case départ et nous laisser sur la touche.
Les dirigeants du Canada doivent maintenir un haut niveau d'engagement avec leurs homologues des États-Unis et du Mexique. Nous ne pouvons pas baisser la garde si nous voulons que le Canada reste suffisamment concurrentiel pour attirer les investissements nécessaires dans le secteur manufacturier pour bien ancrer l'essentiel de la chaîne d'approvisionnement automobile canadienne. Le Canada doit avoir des coûts d'exploitation automobile concurrentiels, et même plus que maintenant, et c'est la même chose pour les incitatifs à l'investissement, la taxe sur le carbone, les conventions collectives. Ses taxes doivent suivre la cadence donnée par les États-Unis, et il doit maintenir des coûts de l'électricité et des régimes réglementaires concurrentiels.
Il ne faut pas oublier que le secteur automobile traverse l'une de ses plus grandes périodes de changement de ses 100 ans d'histoire pour ce qui est de la technologie automobile et des modèles commerciaux de mobilité. Nous devons travailler en étroite collaboration avec l'industrie canadienne et tous les ordres de gouvernement pour montrer que le Canada est le meilleur endroit où investir à l'avenir dans cette industrie importante.
Pour terminer, nous respectons parfaitement le besoin du Comité d'entendre les Canadiens et de poser des questions. Nous avons travaillé avec tous les partis au cours des deux dernières années pour discuter de cet enjeu très complexe. Nous nous sommes vraiment investis dans le processus et nous vous remercions de votre intérêt et de votre ouverture à dialoguer. Nous vous en sommes reconnaissants, mais nous devons aussi vous demander de ratifier cet accord rapidement.
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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Bonjour. Au nom des Producteurs laitiers du Canada, je vous remercie de nous donner l'occasion de présenter notre point de vue sur le projet de loi concernant l'Accord commercial Canada — États-Unis — Mexique.
Je suis accompagné du chef de la direction, M. Jacques Lefebvre, et de notre avocat-conseil, M. Christopher Cochlin, de la firme Cassidy Levy Kent LLP. M. Cochlin est expert en commerce international.
La grande majorité des politiciens au pays dit appuyer la gestion de l'offre, mais, au bout du compte, les gestes ont plus de poids que les paroles. Aujourd'hui, avec l'ACEUM, jamais la gestion de l'offre n'a été aussi fragilisée. Il ne fait aucun doute que les producteurs laitiers canadiens ont fait les frais des trois accords commerciaux les plus récents. C'est là un fait que même le gouvernement du Canada reconnaît.
D'ailleurs, si on additionne les importations déjà autorisées dans le cadre de l'OMC et l'accès accordé auparavant dans le cadre de l'Accord économique et commercial global, ou AECG, et du Partenariat transpacifique global et progressiste, ou PTPGP, on constate que le total de ces importations équivaudra à 18 % de la production laitière canadienne en 2024. L'ACEUM donne également aux États-Unis un droit de regard sur la gestion de notre système laitier. En effet, l'Accord exige que nous les consultions avant de faire toute modification à l'administration de notre système laitier.
N'est-ce pas là une concession sur le plan de l'indépendance de la prise de décisions au Canada et sur celui de notre souveraineté? Avons-nous négocié la réciprocité avec les États-Unis, compte tenu des barrières non tarifaires auxquelles nos produits doivent être soumis pour entrer sur le marché américain?
Le s'est engagé à plusieurs reprises à indemniser pleinement et équitablement le secteur laitier des effets accumulés de l'AECG, du PTPGP et de l'ACEUM. Dans le cas des deux premiers accords, nous avons reçu à la fin de 2019 une première tranche qui représente un peu plus de 12 % des compensations totales promises. Nous nous attendons à ce qu'on nous garantisse que les sommes à venir suivront. Encore une fois, les gestes ont plus de poids que les paroles.
Cette compensation ne tient pas compte de l'ACEUM. Certains se demandent pourquoi on offre une compensation financière plutôt que des programmes.
Premièrement, en ce qui concerne les programmes mis sur pied pour atténuer les effets des accords avec l'Europe, notre expérience récente n'a pas été concluante. Près de 10 % des 250 millions de dollars octroyés ont été alloués à l'administration du programme par la fonction publique. Ce sont 22 millions de dollars qui sont retournés dans les coffres de l'État pour payer l'administration du programme par des fonctionnaires fédéraux. Quant aux sommes restantes, elles n'ont profité qu'à un petit nombre de producteurs.
Deuxièmement, la formule d'indemnisation annoncée en août 2019 est conforme à la recommandation du groupe de travail portant sur les mesures d'atténuation qui a été mis sur pied par le gouvernement fédéral après la signature de l'ACEUM. Or, au-delà des chiffres, il y a sur le terrain des réalités qui affectent quelque 11 000 familles au pays.
Mon expérience n'est pas unique, mais elle révèle pourquoi les compensations financières sont nécessaires. Lorsque mes frères et moi avons pris en main la ferme familiale, il y a une trentaine d'années, nous savions que le marché équivalait au potentiel des consommateurs canadiens. Nous avons fait des calculs et des projections en fonction de cela et avons déterminé que nous pourrions joindre les deux bouts malgré le coût important associé à l'acquisition d'une ferme.
Or le gouvernement canadien aura transféré près d'un cinquième de notre production à l'étranger d'ici 2024. Nous savons maintenant que notre plan d'affaires ne tenait pas compte du fait que notre marché serait ainsi donné. Si nous l'avions su, mes frères et moi nous serions sérieusement demandé si cela valait le coup de prendre en charge la ferme familiale. Cela s'applique à n'importe quelle autre entreprise qui aurait à subir une perte de près de 20 % de son marché.
Cela dit, puisque les concessions ont été accordées, nous faisons quelques recommandations.
Nous recommandons d'abord que le gouvernement canadien continue d'accorder aux producteurs laitiers, sous forme de paiements directs, les indemnisations complètes et équitables qui couvrent les sept années restantes et qui visent à atténuer les effets de l'AECG et du PTPGP. Nous demandons que le montant total soit comptabilisé formellement dans le Budget principal des dépenses de 2020 et que le gouvernement annonce le montant de la compensation pour l'ACEUM avant l'entrée en vigueur de celui-ci.
D'autre part, l'ACEUM contient une disposition qui, au-delà d'un certain plafond, impose des taxes à l'exportation dans le cas de la poudre de lait écrémé, du concentré de protéines laitières et du lait maternisé.
Ce plafond est draconien. Pour la première année de l'entente, il représente environ la moitié de nos exportations de 2018, puis il va en décroissant. Cette taxe à l'exportation mine la compétitivité des produits de chez nous par rapport à ceux d'autres acteurs mondiaux, y compris les États-Unis. Cette disposition crée un dangereux précédent pour tous les produits laitiers susceptibles d'être exportés.
De plus, si l'ACEUM entre en vigueur avant le 1er août, soit le début de l'année laitière, les seuils de ces exportations accuseront une baisse dramatique d'environ 35 % après seulement quelques mois. Pour les producteurs laitiers canadiens, l'ACEUM présente une quadruple menace.
D'une part, nous avons cédé à des producteurs étrangers une plus grande partie de notre production laitière nationale pour des produits qui se trouvent sur nos tablettes. Ces produits seront faits à partir de lait étranger dont la production est directement ou indirectement subventionnée, ce qui n'est pas le cas chez nous. Il en résulte du lait à moindre coût pour les transformateurs étrangers qui exportent leurs produits ici. Il y a lieu de se demander si cette compétition déloyale ne constitue pas du dumping des produits laitiers étrangers sur nos tablettes.
Au même moment, nous faisons face à des barrières à l'exportation pour les produits laitiers fabriqués avec du lait de chez nous. Il faut ajouter à cela le fait que notre frontière est poreuse et que le gouvernement n'est pas en mesure d'effectuer l'analyse des produits laitiers étrangers qui entrent au pays. Il importe de noter que ces produits ne sont pas soumis aux mêmes standards de production auxquels nous sommes tenus.
Étant donnés les conséquences sur notre industrie et le dangereux précédent créé par les seuils à l'exportation, nous demandons au gouvernement de déployer des efforts afin d'en atténuer les effets. De ce que nous comprenons, cela pourrait être réalisé par des mesures administratives après la ratification de l'Accord, et ce, de gré à gré, sans rouvrir l'entente.
Au chapitre du contrôle à nos frontières, le gouvernement doit s'engager à donner à l'Agence des services frontaliers du Canada des ressources et de la formation pour permettre aux agents de jouer pleinement leur rôle. À la suite de nos discussions avec la direction du syndicat, nous sommes convaincus que les agents n'attendent que cela.
Les producteurs laitiers canadiens se sont engagés à suivre les normes les plus élevées dans la production durable. Cela se fait par l'entremise du programme proAction. Ces normes engendrent des coûts pour les producteurs. Par exemple, contrairement aux producteurs américains qui utilisent des hormones de croissance artificielles pour augmenter la production de lait au détriment de la santé des vaches, nos producteurs canadiens n'en utilisent pas.
Au lieu d'appuyer nos producteurs afin qu'ils maintiennent ces normes rigoureuses de production, le gouvernement choisit plutôt d'écouler sur le marché la surproduction des produits laitiers étrangers qui ne respectent pas nos normes nationales.
En conclusion, les Producteurs laitiers du Canada comprennent l'importance du commerce international pour l'économie canadienne en général et ne s'opposent pas à ce que le Canada explore ou conclue de nouveaux accords commerciaux. Cependant, soyons réalistes. Tous les pays ont des intérêts à la fois offensifs et défensifs dans le cadre de négociations commerciales. Les États-Unis, par exemple, ont une longue tradition de protection de leurs industries de production de sucre, de coton ou de produits laitiers. Ces industries reçoivent du gouvernement américain des subventions directes ou indirectes à la production, alors que celles du Canada n'en reçoivent pas.
La défense de la gestion de l'offre n'a jamais empêché le Canada de conclure un accord commercial international. Les négociations commerciales ne visent pas à dresser une industrie canadienne contre une autre. Cependant, nous croyons fermement que l'accès au marché laitier canadien ne devrait plus faire les frais de ces accords. Malgré les assurances du gouvernement, nous demeurons inquiets de ce qui pourrait être concédé dans le cadre d'un accord de libre-échange avec la Grande-Bretagne. Il est également important de considérer que les répercussions des récents accords commerciaux n'ont pas été limitées aux producteurs de lait.
Le gouvernement canadien devrait également fournir une indemnisation équitable et complète aux transformateurs laitiers, ainsi qu'aux producteurs de volailles et d'œufs du Canada. Enfin, le temps est peut-être venu qu'un comité de la Chambre des communes ou encore du Sénat, ou même des deux, se penche sur la possibilité du dumping des produits laitiers étrangers au Canada. Vos producteurs n'ont pas peur de la concurrence internationale, pourvu que cela se fasse à armes égales.
C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie également les membres du comité de me permettre d'être ici, aujourd'hui, pour poser quelques questions dans un dossier qui m'a bien tenu occupé au cours des dernières années.
Concrètement, j'ai travaillé avec beaucoup de passion et de plaisir avec les gens du secteur agricole canadien.
Je vous remercie également, madame Robinson, j'ai été très heureux de vous côtoyer.
Il est évident qu'un dossier nous a préoccupés plus que d'autres au cours des derniers mois, surtout au Québec, et c'est celui de la production laitière.
Bien qu'il n'y ait pas encore eu d'annonce pour les compensations pour le nouvel accord de libre-échange avec les États-Unis, on s'attendait à ce que le gouvernement nous fasse part de ses intentions avant de nous demander de le signer. Nous n'en avons pas eu de nouvelles. On ne sait pas encore ce qu'il arrivera des sept autres années de compensation pour les autres accords annoncés précédemment. Encore là, c'est une question qui nous préoccupe.
On s'attendait à ce que les transformateurs laitiers soient effectivement compensés, mais nous n'avons eu aucune nouvelle de ce côté-là. Il n'y a encore absolument rien pour les producteurs d'œufs et de volaille.
Vous comprendrez pourquoi il est important pour nous, du côté de l'opposition, d'avoir l'occasion de vous poser des questions sur cet accord de libre-échange. C'est pourquoi on vous remercie beaucoup d'être ici pour répondre à ces questions.
La semaine dernière, j'ai été particulièrement étonné d'entendre le témoignage de la vice-première ministre, Mme qui était ici, au Comité permanent du commerce international.
J'ai moi-même écouté attentivement sa présentation, et en réponse à une question qu'on lui a posée sur les nouveaux tarifs d'exportation sur les protéines laitières, c'est-à-dire le lait écrémé en poudre ou le lait pour bébé par exemple, Mme Freeland a dit que le secteur de la gestion de l'offre avait été consulted extensively sur l'imposition des tarifs d'exportation sur le lait en poudre..
Je traduirais cela par « consulté intensément ». Le secteur de la gestion de l'offre, c'est vous, puisque vous étiez les interlocuteurs pour les Producteurs de lait du Canada. Considérez-vous que vous avez été « consultés intensément » sur cette nouvelle façon de faire du gouvernement canadien?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Ma première question s'adresse à M. Nantais.
Nous comprenons. L'accord procure de la certitude et une protection contre l'article 232. Le but même de ce genre d'accord est de faire baisser les coûts et de favoriser l'harmonisation réglementaire, entre autres, pour que nous soyons plus concurrentiels en tant que bloc nord-américain.
Je m'inquiète au sujet des règles d'origine. Elles sont bonnes, d'une certaine façon, mais d'un autre côté, les coûts... Nous savons que les fabricants n'ont pas peur d'importer des voitures en Amérique du Nord. Où se situe le point de bascule à partir duquel les coûts seraient trop élevés ici, parce que les voitures pourraient être construites en Chine puis exportées ici en produits finis? C'est une perspective qui m'inquiète, parce que je viens d'Oshawa, où nous venons tout juste de perdre une usine d'assemblage pour une raison ou une autre. Les fabricants affirment que l'industrie est en train de mourir à petit feu, et j'aimerais que vous nous en parliez.
Ce nouvel accord, l'ACEUM, est censé nous aider à mieux harmoniser nos règlements et nous rendre plus concurrentiels, mais je viens moi-même d'un parti qui s'échinait, lorsqu'il était au gouvernement, à harmoniser la réglementation dans l'ensemble du secteur, alors que le gouvernement actuel est en train d'imposer toutes sortes de coûts et de règlements uniques au Canada.
Nous pourrions parler des considérations environnementales et de coûts comme la taxe sur le carbone. Vous avez mentionné dans votre allocution qu'il nous faut presque être plus concurrentiels au Canada.
À titre de représentant d'Oshawa, qui vient tout juste de perdre son usine d'assemblage, j'aimerais vous entendre à ce sujet. Y a-t-il quoi que ce soit dans cet accord qui favoriserait des investissements au Canada plutôt qu'aux États-Unis? Si j'étais PDG de General Motors, de Ford ou de Fiat Chrysler, pourquoi est-ce que je choisirais le Canada plutôt que les États-Unis à la lumière de cet accord?
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C'est une excellente question, monsieur Carrie, et tout ce que vous avez dit est tout à fait vrai. Il y a là des enjeux qui méritent une analyse en profondeur.
Nous vivons dans un pays où les coûts sont élevés. Nous avons signé d'autres accords commerciaux qui ne nous garantissent pas de plein accès réciproque aux marchés. Je peux vous assurer que pendant les négociations, nous avons discuté de ce qui arrivera si les coûts à absorber pour se conformer aux lois dépassent les avantages.
Il est vrai que toutes les multinationales que je représente et qui sont soumises à d'autres accords commerciaux pourraient, dans les faits, choisir d'aller fabriquer leurs véhicules ailleurs, puis de simplement les importer ici, comme bien d'autres pays le font. Ils pourraient être importés au Canada sans franchise de droits en vertu de ces autres accords. Ce sont des considérations et des risques à prendre très au sérieux, absolument.
Nous croyons toutefois qu'aux termes de cet accord et de son libellé actuel, il y aura probablement une complexité et des coûts accrus, c'est vrai, mais qu'il faut surtout nous demander si nous pouvons les gérer. Toutes les entreprises sont actuellement en train d'analyser ces coûts et ces complexités, la façon dont elles pourront en rendre compte et comment ils se répercuteront sur leurs prix et leurs coûts de production.
Nous croyons qu'ils sont gérables, dans l'état actuel des choses. Nous sommes en train d'ajouter du contenu, si l'on veut, grâce à cet accord, du contenu régional. Les fabricants de pièces ont dit que c'est probablement à leur avantage.
Donc oui, nous sommes d'accord avec cela, mais je dois vous mettre en garde, parce qu'il n'y a aucune garantie. Cet accord ne nous garantit rien.
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C'est la raison pour laquelle je m'inquiète, si nous dévions de notre trajectoire maintenant pour nous imposer tous ces coûts uniques au Canada. Je pense que le temps nous dira ce qu'il en ressortira, mais je me croise les doigts.
Ma question suivante s'adresse aux Producteurs laitiers.
Monsieur Lampron, vous avez dit quelque chose comme « si nous avions su ». Nous sommes conscients que vous nous parlez de familles, de petites entreprises. Ce secteur en souffrira. Or, nous tenons à faire preuve de toute la diligence nécessaire à ce comité.
Nous avons demandé au gouvernement les études d'impact qui ont été réalisées. Les Américains ont terminé les leurs en avril dernier et ont remis à leurs législateurs une documentation qui fait à peu près trois pouces d'épais à étudier avant la ratification. Nous n'avons pas eu droit à la même courtoisie, même si mon collègue, M. Hoback, a demandé les mêmes études au printemps dernier. À l'époque, les libéraux détenaient la majorité, et nous ne pouvions pas le faire.
Je suis inquiet. Vendredi dernier, l'Institut C.D. Howe nous a présenté son étude d'impact sur cet accord. Malheureusement, il semble que notre économie y perdra 10 milliards de dollars. Nous avons toutefois retenu que la seule chose qui semble pire que cet accord serait de ne pas en avoir du tout. Ce serait encore pire. Nous sommes donc pris dans une impasse.
J'aimerais que vous nous parliez un peu de l'ouverture et de la transparence du gouvernement pendant le processus. La ministre a comparu devant nous, à juste titre. Elle a affirmé avoir mené de vastes consultations. Pourtant, nous avons entendu les gens du secteur laitier et du secteur pharmaceutique nous dire qu'évidemment, ils ne sont pas d'accord. Elle a affirmé avoir comparu 12 fois devant le comité. Je pense que c'est plutôt quatre fois. Avant les élections, elle a affirmé que cet accord serait une victoire pour le Canada et que tous y gagneraient.
Êtes-vous d'accord avec cette évaluation des choses? Comment qualifieriez-vous l'ouverture et la transparence du gouvernement dans la façon de gérer cet accord?
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Merci, madame la présidente et membres du Comité de l'occasion que vous m'offrez de venir discuter avec vous du projet de loi .
Le CCCD, le Conseil canadien du commerce de détail appuie fortement le projet de loi .
Je vais vous présenter brièvement le CCCD.
Le commerce de détail est le plus important employeur privé au Canada. Plus de 2,2 millions de Canadiens travaillent dans notre industrie. Reconnu comme étant la voix des détaillants au Canada, le CCCD représente plus de 45 000 commerces de tout genre, notamment des grands magasins, des épiceries, des magasins spécialisés, des magasins à rabais, des magasins indépendants et des magasins en ligne.
Les membres épiciers du CCCD sont fiers de faire partie intégrante du système alimentaire canadien. Ils constituent le lien final et direct avec les consommateurs, offrant aux Canadiens la grande variété d'aliments qu'ils mangent tous les jours.
[Traduction]
Le CCCD est tout à fait favorable à l'adoption du projet de loi .
Le Canada est une nation commerçante. Au sein d'une économie moderne, il est essentiel de pouvoir compter sur le libre-échange pour que les exportateurs canadiens aient des débouchés sur les marchés mondiaux et pour que les détaillants et les consommateurs du Canada aient accès à une variété de produits à prix concurrentiels.
La version renégociée de l'ALENA, maintenant connue sous le nom d'Accord Canada-États-Unis-Mexique ou ACEUM, préserve les éléments clés de l'accord de libre-échange en vigueur en y intégrant de nouvelles dispositions actualisées pour mieux tenir compte de la réalité du XXIe siècle.
Je veux que les choses soient bien claires. L'ACEUM est une bonne chose, aussi bien pour les détaillants que pour les consommateurs canadiens.
J'aimerais vous parler plus précisément de deux enjeux dans le contexte de l'ACEUM.
Il y a d'abord le seuil de minimis. Les détaillants canadiens sont heureux que l'équipe de négociation du Canada ait réussi à obtenir une entente qui les met à l'abri des demandes tout à fait déraisonnables des Américains. Si l'on avait cédé aux fortes pressions exercées par les cybercommerçants et les services de messagerie des États-Unis qui voulaient que le seuil de minimis soit haussé à 800 $ américains, les conséquences auraient pu être dévastatrices pour les détaillants du Canada et les quelque 2,1 millions de Canadiens qui travaillent dans le secteur de la vente au détail.
Un seuil à ce niveau aurait procuré un avantage fiscal et tarifaire aux expéditeurs étrangers par rapport aux détaillants canadiens, ce qui aurait eu essentiellement pour effet d'inciter les Canadiens à magasiner n'importe où sauf au Canada, au détriment de ceux-là mêmes qui investissent au pays et y créent de l'emploi. Les secteurs des vêtements, du livre, de la chaussure, des jouets, des articles de sport, des produits électroniques de consommation et des articles domestiques auraient été particulièrement touchés, et ce sont dans ces mêmes secteurs que se spécialisent généralement les petites et moyennes entreprises de vente au détail.
Nous nous réjouissons vivement de pouvoir dire que l'équipe de négociation du Canada n'a pas cédé à ces demandes, et je tiens à remercier personnellement le , la et toute l'équipe canadienne de négociateurs pour le travail accompli à ce chapitre.
J'aimerais traiter en deuxième lieu des contingents tarifaires applicables aux marchandises assujetties à la gestion de l'offre. En négociant l'ACEUM et d'autres nouveaux accords de libre-échange comme le PTPGP et l'AECG, le Canada a presque triplé ses engagements en matière de contingents tarifaires pour des produits assujettis à la gestion de l'offre, ce qui a transformé radicalement le paysage de l'industrie et de la demande des consommateurs dans le contexte canadien.
Notre conseil appuie la décision du gouvernement de procéder à un examen exhaustif de ses contingents tarifaires dans le cadre des accords de libre-échange nouveaux et existants, comme l'ACEUM.
Cela dit, si ces accords de libre-échange ont effectivement pour but d'offrir des prix concurrentiels aux consommateurs canadiens, les détaillants doivent obtenir leur juste part des contingents tarifaires dans le cadre de l'examen mené par Affaires mondiales Canada de manière à pouvoir offrir un plus grand choix aux consommateurs tout en leur donnant accès à ces prix plus bas.
Il faudrait surtout que l'on alloue directement aux détaillants les contingents visant des produits destinés à la vente au détail finale, plutôt que de les partager en tranches si minces que chacune d'elles en vient à n'avoir qu'une valeur négligeable, ou que de permettre l'accès en amont au gros des marchandises prêtes à la vente comme le lait de consommation, le fromage et la volaille.
La réduction du nombre de preneurs de prix le long de la chaîne d'approvisionnement se traduira par des prix plus concurrentiels pour les Canadiens.
Si l'on veut que les Canadiens profitent pleinement de cet accord, il convient, étant donné qu'il n'est pas possible d'allouer directement les contingents aux consommateurs, de les allouer aux gens qui sont les plus rapprochés d'eux, à savoir les détaillants.
[Français]
En conclusion, je vous remercie encore une fois de m'avoir offert l'occasion de présenter la perspective des détaillants de produits alimentaires et d'autres détaillants au sujet du projet de loi .
Je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
C'est un honneur d'être parmi vous aujourd'hui.
[Traduction]
Les relations commerciales qui unissent le Canada, les États-Unis et le Mexique représentent l'un des principaux piliers de notre économie. L'accord de libre-échange conclu entre ces trois pays permet de faire progresser ces relations et l'Association canadienne de l'industrie de la chimie et ses membres appuient sa ratification via l'adoption du projet de loi .
L'industrie canadienne de la chimie est une composante cruciale de notre économie comme en fait foi son quatrième rang parmi nos secteurs manufacturiers avec des expéditions annuelles d'une valeur dépassant 58 milliards de dollars. Notre industrie mise en outre énormément sur les compétences. Ainsi, plus de 38 % de nos quelque 90 000 employés ont un diplôme universitaire. Seul le secteur des technologies de l'information fait mieux au pays. Ces employés hautement spécialisés sont bien rémunérés; leur salaire annuel moyen atteint 80 000 $. L'industrie de la chimie procure en outre indirectement de l'emploi à 525 000 autres Canadiens. Bien que peu de gens aient à l'esprit le rôle joué par la chimie au sein de l'économie, notre discipline a un impact direct dans la conception de plus de 95 % de la totalité des biens manufacturés. C'est le cas notamment dans des secteurs clés de l'économie canadienne, comme les transports, l'agroalimentaire, l'exploitation des ressources naturelles et, bien évidemment, les administrations municipales pour leurs infrastructures de traitement de l'eau et des eaux usées.
J'aimerais profiter du peu de temps à ma disposition aujourd'hui pour faire ressortir quelques éléments clés aux yeux de l'industrie de la chimie au Canada. Disons tout d'abord que le libre-échange est sans l'ombre d'un doute avantageux pour notre secteur, et ce, en Amérique du Nord davantage que partout ailleurs. L'industrie de la chimie au Canada fait partie intégrante d'un système international de flux commerciaux. Notre industrie exporte près de 40 milliards de dollars de produits chimiques par année, n'étant devancée que par les fournisseurs d'équipement de transport dans le secteur manufacturier. En revanche, nos importations dépassent tout juste la barre des 60 milliards de dollars. Les échanges commerciaux du secteur de la chimie ont donc une valeur cumulative d'environ 100 milliards de dollars chaque année.
Quant à nos échanges avec nos voisins nord-américains des États-Unis et du Mexique, ils comptent pour environ 76 % de nos exportations et 58 % de nos importations de produits chimiques pour une valeur annuelle dépassant les 65 milliards de dollars. Nos membres ont des bureaux et des installations de production dans différentes régions du Canada, y compris la Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l'Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick. La valeur des échanges commerciaux quotidiens entre ces entreprises et celles de nos partenaires américains et mexicains se chiffre en centaines de millions de dollars. Chaque jour, des centaines de wagons partent de Fort Saskatchewan, de Sarnia ou de Bécancour à destination d'usines au Texas, en Illinois, en Ohio, dans les États mexicains de Coahuila ou de Chihuahua ou encore dans la ville de Mexico. Ces entreprises installées aux États-Unis et au Mexique nous envoient en retour des centaines de wagons qui ramassent en cours de route de nouveaux produits à Guadalajara, en Louisiane, au New Jersey et à Washington, à destination de manufacturiers à Red Deer, Toronto ou Montréal. Des milliers de camions et de wagons traversent ainsi les frontières de nos trois pays chaque jour dans un mouvement hautement efficient et totalement intégré. Tout cela a été rendu possible par le libre-échange.
J'en arrive à mon deuxième point. Dès qu'il est devenu évident qu'une renégociation de l'ALENA était éminente, notre association s'est empressée d'articuler de façon claire et concise ses priorités pour la préservation et la modernisation du commerce en Amérique du Nord. Bien qu'il était important pour nous de conserver un accès en franchise de droits pour les produits chimiques sur les marchés des États-Unis et du Mexique, nous voulions profiter de cette occasion qui ne se présente qu'une fois par génération pour actualiser les principaux aspects du cadre commercial de l'Amérique du Nord. L'examen des enjeux non tarifaires via la négociation d'un accord de libre-échange est une façon constructive de s'assurer que les partenaires commerciaux adoptent une approche commune, un élément crucial au sein d'une économie fondée sur le savoir. Il s'agit notamment de trouver de nouvelles façons de renforcer la coopération entre gouvernements, d'éviter le double emploi et d'assurer une certaine cohésion réglementaire entre les partenaires commerciaux. Il est primordial de mieux garantir la libre circulation des biens et leur sécurité, mais il importe tout autant de permettre les échanges d'idées et d'information qui contribuent à renforcer nos chaînes d'approvisionnement, à améliorer nos entreprises et à leur procurer un plus grand degré de certitude. Les accords commerciaux modernes vont beaucoup plus loin que les simples questions de droits tarifaires et doivent absolument pouvoir suivre l'évolution de l'économie.
Fait sans précédent, nous avons collaboré avec nos associations sœurs aux États-Unis et au Mexique pour adresser des recommandations tripartites à nos équipes de négociation respectives concernant les modifications à apporter pour moderniser les dispositions touchant les règles d'origine et la coopération en matière réglementaire. Ce sont deux éléments qui jouent un rôle essentiel dans le commerce des produits chimiques.
L'ACEUM permet de préserver et de bonifier le commerce trilatéral de produits chimiques en Amérique du Nord. Il empêche l'imposition de nouveaux droits sur les produits chimiques, modernise les règles d'origine en offrant aux entreprises un menu précis d'options pour la documentation de l'origine de leurs produits, améliore la coopération en matière réglementaire grâce à une annexe sectorielle qui vise à faciliter le partage transfrontalier de l'information et du fardeau administratif en vue de protéger la santé humaine et l'environnement, et renforce l'approche fondée sur le risque qui fait du Canada un chef de file mondial en matière de gestion des produits chimiques. Enfin, l'accord facilite le commerce numérique en veillant à ce que les données de l'industrie puissent circuler librement et en toute sécurité de part et d'autre des frontières.
Le secteur de la chimie a beaucoup évolué depuis la conclusion de l'ALENA. Les échanges transfrontaliers de produits chimiques se chiffrent désormais en dizaines de milliards de dollars. L'ACEUM permettra le commerce de ces produits chimiques en franchise de droits. L'accord permet aussi l'actualisation d'éléments clés qui sont essentiels à une économie du XXIe siècle basée sur le savoir en plus de consolider l'approche canadienne fondée sur le risque pour la gestion des produits chimiques.
En terminant, nous souhaiterions remercier le et la ministre pour la grande détermination dont ils ont fait montre dans ce dossier. Nous ne soulignerons jamais assez le travail accompli par notre équipe de négociation à Affaires mondiales Canada. Ces gens-là nous ont démontré qu'il est possible, malgré les tensions qui s'expriment de part et d'autre, d'en arriver à un résultat qui satisfait tout le monde. Je veux aussi noter le haut degré d'engagement des provinces.
Pour ne pas prendre plus de votre temps, je vais arrêter ici mon exposé en espérant pouvoir répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, madame Pohlmann.
LaFédération canadienne de l'entreprise indépendante est un organisme non partisan et sans but lucratif qui représente, partout au pays, 110 000 petites et moyennes entreprises indépendantes qui sont actives dans tous les secteurs de l'économie.
Notre dernier sondage sur le commerce international remonte à 2017. Nous avions alors obtenu 4 400 réponses. À partir de ce sondage, nous avons publié un rapport qui contient plusieurs commentaires de nos membres et certains exemples concrets des enjeux auxquels ils font face quand ils font du commerce international. Nous avons ici quelques exemplaires de ce rapport. Si certains d'entre vous désirent en obtenir un exemplaire, je pourrai vous en remettre un après la présentation. Nous pouvons également vous le faire parvenir par courriel.
Il est important de mentionner que plus de 90 % de toutes les entreprises exportatrices au Canada sont considérées comme de petites entreprises. De plus, 31 % des répondants au sondage disent avoir de l'expérience dans le domaine de l'exportation et 71 % dans celui de l'importation. Certains ne font du commerce international que très occasionnellement, tandis que d'autres en font régulièrement, voire quotidiennement. L'important est que les transactions, quelle que soit leur fréquence, puissent se faire le plus facilement et le plus rapidement possible.
Par ailleurs, 63 % des répondants importent leurs produits ou services des États-Unis et 28 % d'entre eux les exportent vers ce même pays. Pour ce qui est du Mexique, les pourcentages ne sont évidemment pas aussi élevés que pour les États-Unis. Cependant, le Mexique demeure un partenaire important pour les entreprises canadiennes, et cela va en s'accroissant. Ces données démontrent notamment à quel point notre relation commerciale avec les États-Unis est importante. Elles soulignent également à quel point il est important, afin de faire du commerce avec nos partenaires, que les règles soient claires et que l'environnement entourant ces échanges soit prévisible.
Nous avons demandé à nos membres quelles raisons les incitaient à faire davantage de commerce international. Le motif peut être la demande croissante pour un produit ou un service, un désir de croissance ou une occasion d'affaires. En outre, plus d'un tiers des membres ont déclaré que de bons accords commerciaux influençaient leur intention d'exporter leurs produits ou services.
En 2018, nous avons demandé à nos membres si un nouvel accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique devrait inclure des dispositions destinées aux PME. Or nous sommes heureux de voir qu'un chapitre complet du nouvel accord est consacré aux PME et qu'on y reconnaît le rôle important qu'elles jouent dans l'économie. C'était l'une de nos plus importantes recommandations dans le cadre des négociations qui ont eu lieu. Il s'agit d'une avancée positive, et nous souhaitons que cela aide les PME à faire davantage de commerce international.
Je cède maintenant la parole à ma collègue Mme Pohlmann.
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Merci, monsieur Guénette.
Nous passons aux priorités et recommandations. Je veux vous dire, d'abord et avant tout, que nous encourageons le gouvernement à aller de l'avant en ratifiant cet accord dès que possible. Nous avons vécu beaucoup d'incertitude au cours des dernières années pour ce qui est du commerce international, et cet accord nous procurera une partie de la stabilité nécessaire dans nos échanges avec notre principal partenaire commercial.
Par ailleurs, nous nous réjouissons vivement de l'inclusion d'un chapitre consacré aux petites entreprises, comme M. Guénette l'a souligné. C'est une bonne façon de reconnaître les difficultés particulières que ces entreprises doivent vivre sur le plan des échanges commerciaux. Si nous voulons que les petites entreprises soient plus nombreuses à être actives sur ce plan, il faut que le gouvernement agisse rapidement pour concrétiser les idées et les principes énoncés dans ce chapitre et dans le reste de l'accord.
S'il importe d'éliminer ou de réduire les droits tarifaires, il est presque tout aussi primordial de simplifier les procédures transfrontalières au bénéfice des PME. Il s'agit notamment de permettre aux camions de traverser plus rapidement la frontière, mais aussi de trouver des moyens de clarifier et de simplifier les procédures et les formalités douanières. Il faut noter particulièrement des mesures comme celles touchant les règles d'origine qui peuvent être un véritable casse-tête pour des petites entreprises qui n'ont pas nécessairement l'expertise ou les ressources nécessaires pour régler les questions qui peuvent se présenter dans ce contexte.
Il peut toutefois être aussi utile de revoir les modalités des programmes de facilitation des échanges comme EXPRES, C-TPAT et IPP en s'assurant qu'ils sont adaptés aux besoins des PME et qu'ils leur sont facilement accessibles. Trop souvent, ces programmes sont conçus en fonction des grandes entreprises sans tenir compte des plus petites.
Il y a quelques autres questions que je souhaiterais aborder. Nous voulons que cet accord puisse être mis en œuvre le plus rapidement possible, mais nous savons également que quelques points préoccupants demeurent. Nous sommes conscients qu'il y a des secteurs pouvant être défavorisés par certaines dispositions de l'accord, et des mesures doivent être prises pour apporter les correctifs nécessaires. À titre d'exemple, nous savons que les gens de l'industrie laitière verront leurs concurrents américains obtenir un accès plus étendu au marché canadien. Pour atténuer le tout, le gouvernement devrait proposer un plan de transition détaillé, indiquer clairement quel genre de compensation sera offerte et fournir l'assurance que les mesures mises de l'avant seront aussi bénéfiques pour les petits producteurs.
Je dois ajouter que nos membres des secteurs de la production céréalière et de l'élevage éprouvent eux aussi des difficultés en raison de différends commerciaux avec des pays comme la Chine et l'Inde, si bien que nous serions certes favorables à des actions visant à régler ces dossiers.
La hausse du seuil de minimis nous préoccupe également. Tout comme les gens du Conseil canadien du commerce de détail, nous nous sommes réjouis de voir le gouvernement tenir tête aux Américains qui voulaient faire passer ce seuil à 800 $. Nous nous demandons tout de même ce qu'il risque d'arriver avec un seuil qui a été doublé de 20 $ à 40 $ pour les fins de la taxation et qui grimpe à 150 $ pour les droits de douane.
Les petites entreprises de vente au détail du Canada doivent déjà soutenir la forte concurrence des cyberentreprises et des sociétés étrangères, et nous avons l'impression que les changements proposés ici vont les placer dans une situation encore plus précaire. Comme strict minimum, nous demandons au gouvernement d'exiger une application plus rigoureuse des règles par Postes Canada et l'ASFC. Il y a bien des règles qui sont en place, mais elles ne sont pas appliquées. Il nous faut adopter des règles plus strictes et nous assurer que celles déjà en vigueur sont appliquées comme il se doit par Postes Canada et l'ASFC.
Nous exhortons aussi le gouvernement à examiner la possibilité d'offrir d'autres mesures d'allégement si jamais ce changement devient problématique pour les petits détaillants ayant pignon sur rue au Canada.
Ce sont donc les enjeux dont nous espérions pouvoir traiter aujourd'hui. Nous vous remercions de nous avoir donné l'occasion de nous exprimer et nous serons ravis de répondre à toutes vos questions.
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Notre secteur est particulièrement bien placé pour aider le Canada à progresser vers un avenir plus écoénergétique et à fournir à chaque collectivité canadienne, comme l'indiquait le discours du Trône, une électricité propre et abordable.
Canadiens et Américains partagent un réseau électrique fortement intégré s'appuyant sur plus de 35 lignes de transport transfrontalières à haut voltage. Nos membres se livrent également au commerce bidirectionnel d'électricité avec les États-Unis et collaborent avec leurs homologues américains pour que le réseau demeure fiable et sécuritaire.
L'intégration commerciale est la pierre angulaire d'une relation transfrontalière très positive et mutuellement avantageuse dans le domaine de l'électricité. Canadiens et Américains profitent ainsi de différents avantages en matière d'économie, d'environnement, de résilience et de sécurité en plus d'un accès à une énergie abordable et de plus en plus propre. Ce réseau électrique binational intégré témoigne bien des avantages que procurent le partenariat et la collaboration au bénéfice des deux pays.
Compte tenu de cette situation avantageuse pour les deux parties, l'Association canadienne de l'électricité et son pendant américain, le Edison Electric Institute, ont soumis conjointement leurs observations aux négociateurs des deux côtés de la frontière lors des renégociations. Nous y faisions notamment valoir l'importance de préserver la relation commerciale transfrontalière actuelle qui fonctionne bien. Depuis plus de 25 ans, l'ALENA procure stabilité et prévisibilité au réseau interconnecté que nous partageons. La valeur de ce réseau repose sur la garantie d'un commerce d'électricité en franchise de droits offerte par l'ALENA, et nous nous réjouissons de constater que l'ACEUM maintient cette garantie dans son intégralité.
L'ACE est également favorable à une plus grande intégration et à une interdépendance accrue des systèmes énergétiques nord-américains et a accueilli d'un bon œil l'inclusion dans l'ACEUM d'une lettre d'accompagnement Canada—États-Unis sur l'énergie traitant des mesures réglementaires et de la transparence en matière de réglementation.
Plus de 70 térawattheures d'électricité ont franchi la frontière en 2018 dans le cadre d'une relation commerciale dont la valeur dépasse 3 milliards de dollars. Chaque année, quelque 30 États participent au commerce de l'électricité avec le Canada, les exportations canadiennes étant particulièrement soutenues à destination des États frontaliers du Nord. Ces échanges bidirectionnels permettent un approvisionnement en électricité qui répond à la demande avec un maximum d'efficience, accroît la résilience, fait baisser les prix pour les consommateurs et aide les régions à atteindre leurs objectifs stratégiques et commerciaux. Bon nombre d'entreprises canadiennes et américaines du secteur de l'électricité ont des actifs dans les deux pays.
Les volumes d'exportation du Canada sont plus élevés que nos volumes d'importation, car notre capacité de production d'électricité est généralement supérieure à la demande. En 2018, nos exportations nettes ont été de 48,2 térawattheures, ce qui représente une valeur nette de 2,4 milliards de dollars canadiens. Nous pouvons compter sur des surplus d'approvisionnement ainsi que sur d'excellentes possibilités d'exploitation de nos ressources naturelles.
Du point de vue du Canada, le commerce de l'électricité procure des avantages liés à la fiabilité et à la résilience du réseau de même qu'à l'économie et à l'abordabilité. Bien que les exportations constituent une précieuse source de revenus pour de nombreuses entreprises canadiennes du secteur de l'électricité, ce n'est qu'un côté de la médaille.
Du point de vue des Américains, et plus particulièrement des États frontaliers du Nord, notre électricité est une option d'approvisionnement abordable, fiable, sûre et écologique qui contribue à la sécurité énergétique nationale, à l'atteinte des objectifs environnementaux et à la prospérité économique. Étant donné notre apport abondant en électricité propre et nos excellentes possibilités d'exploitation de ressources écoénergétiques, les importations d'électricité canadienne aident les États-Unis à réduire leur empreinte carbone et peuvent également leur servir de source d'appoint pour favoriser l'exploitation de ressources renouvelables à flux variable comme le soleil et le vent.
Cette relation ne se limite pas à fournir de l'électricité aux résidences et aux entreprises. La sécurité énergétique nationale a aussi été l'une des grandes préoccupations du Canada tout au long des négociations de l'accord. Compte tenu de la nature interconnectée du réseau nord-américain, son exploitation fiable et sûre est une responsabilité partagée. Le Canada et les États-Unis ont ainsi conjugué leurs efforts pour mettre en place des mécanismes pouvant appuyer efficacement le maintien d'un réseau électrique sûr et fiable au bénéfice des entreprises et des collectivités des deux pays.
Le secteur canadien de l'électricité participe activement aux efforts consentis dans le cadre d'institutions et de programmes transfrontaliers qui visent à sécuriser le réseau, comme l'Electricity Subsector Coordinating Council qui bénéficie du concours de hauts fonctionnaires du secteur et de dirigeants d'entreprises de l'industrie de l'électricité des deux pays. Le secteur de l'électricité et le gouvernement prennent part également à des exercices d'intervention en cas d'incident de sécurité transfrontalier comme le GridEx qui a été tenu en novembre dernier dans différentes régions du Canada et des États-Unis.
C'est dans cette optique que le Canada et les États-Unis collaborent étroitement pour la protection des infrastructures essentielles. La cybersécurité et la sécurité des installations sont au cœur des préoccupations de l'industrie et du gouvernement. Bien qu'il y ait déjà une bonne coopération entre nos gouvernements et nos industries, il y a toujours possibilité de renforcer les protocoles de cybersécurité.
Tout bien considéré, il demeure envisageable de mieux tirer parti de l'excellent partenariat établi entre le Canada et les États-Unis dans le secteur de l'électricité. La ratification de l'ACEUM contribuera à offrir la stabilité et la prévisibilité nécessaires au sein du réseau électrique intégré que nous partageons de telle sorte que notre partenariat puisse continuer à porter ses fruits.
Nous poursuivrons nos efforts pour faire de l'Amérique du Nord la meilleure région au monde en matière d'énergie. Nous allons pour ce faire travailler en faveur de la sécurité énergétique et de l'abordabilité, renforcer les mesures de protection de l'infrastructure énergétique et atteindre nos objectifs environnementaux.
Je vous remercie du temps que vous m'avez consacré.
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Merci, madame la présidente.
Merci à nos témoins d'être des nôtres cet après-midi. Je vous en suis reconnaissant.
Vous savez sans doute que nous tenons des séances prolongées pendant toute la semaine. Nous faisons de notre mieux pour offrir aux 200 personnes qui souhaitent comparaître devant le Comité la chance de venir nous parler des répercussions de l'ACEUM, le nouvel ALENA.
Ce n'est pas l'accord comme tel qui nous préoccupe; nous allons en approuver la ratification. Nous espérons pouvoir entreprendre l'étude article par article du projet de loi jeudi ou vendredi, après quoi notre travail sera terminé. Pour ce qui est du Sénat, c'est une tout autre histoire. Le devra s'arranger avec les sénateurs; c'est son dossier à lui. Quoi qu'il en soit, pour autant que la Chambre des communes est concernée, nous devrions franchir toutes les étapes pour que ce projet de loi soit adopté, ce que tout le monde souhaite à mon avis.
Il y a certaines préoccupations dont je voudrais vous faire part.
Je vais d'abord m'adresser aux représentants de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
Il y a bien des gens qui nous demandent de ratifier l'accord, mais qui sont un peu interloqués lorsqu'on commence à leur parler des dispositions qu'il renferme.
Vous avez cité un bon exemple en parlant du seuil de minimis. Il passe de 20 $ à 40 $, et il est fixé à 150 $ pour les droits de douane.
Vous rendez-vous compte que Postes Canada ne peut pas percevoir ces sommes? Il y a seulement les services de messagerie à l'extérieur de Postes Canada qui peuvent le faire.
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Des organismes comme EDC et le Service des délégués commerciaux ne sont pas bien connus parmi les petites entreprises. En fait, lorsqu'elles apprennent leur existence, elles ont souvent l'impression que ces organismes ne sont pas conçus pour elles mais plutôt pour des entreprises de plus grande taille. Nous leur disons constamment, « Non, ils sont en fait conçus pour vous ».
Là encore, je pense qu'il faut trouver des moyens de faciliter le processus. Je vais vous donner un exemple. Lorsque vous allez sur le site Web du gouvernement du Canada, il est très difficile de trouver des renseignements visant précisément les petites entreprises. Le site met beaucoup l'accent sur les Canadiens, ce qui est logique, mais il faut faire comprendre aux entreprises qu'il y a une section qu'elles peuvent consulter pour obtenir les renseignements dont elles ont besoin. ll n'est pas facile de naviguer sur le site. C'est le point de départ.
Il y a des mesures que l'ASFC peut prendre qui sont plus axées sur les renseignements dont les entreprises ont besoin pour importer ou exporter des biens. Même si elles importent davantage, c'est là où les petites entreprises doivent aller pour obtenir des renseignements. Elles s'adressent aux agents frontaliers. Elles doivent aussi recevoir un message plus cohérent concernant ce qu'elles doivent faire pour exporter des biens de façon efficace.
Au final, elles parlent d'un guichet unique depuis des années. C'est l'idée selon laquelle les petites entreprises qui veulent faire des échanges commerciaux se rendent à un seul endroit pour obtenir tous les renseignements dont elles ont besoin de tous les ministères gouvernementaux différents. Ce guichet unique n'existe toujours pas. Les entreprises doivent déterminer si elles doivent s'adresser à l'ACIA, à l'USDA ou...
C'est là où ces types d'ententes peuvent être utilisées conjointement. Il n'y a pas que le Canada; il y a aussi les États-Unis, et on peut traiter avec tous les ministères gouvernementaux à un guichet unique plutôt que de déterminer avec lesquels il faut traiter.
C'est ce qui aidera vraiment les petites entreprises à participer davantage au commerce.
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Oui. Le chapitre sur les petites entreprises dans cet accord est très important. C'est seulement le deuxième ou le troisième accord. Le chapitre sur les petites entreprises est apparu pour la première fois dans l'Accord de partenariat transpacifique, et celui-ci l'a adopté à cette échelle. La raison pour laquelle il est important, c'est qu'il reconnaît les différences des petites entreprises dans le commerce international.
Lorsqu'on examine les détails, on voit que ce n'est pas exécutoire. Il porte uniquement sur la façon de mieux communiquer et d'échanger des renseignements. C'est le principe sous-jacent qui est vraiment important. Reconnaître que les petites entreprises sont importantes dans le secteur du commerce international est important, à mon avis.
J'adorerais voir des éléments novateurs, ou des ajouts, non seulement dans ce chapitre, mais dans l'accord, dans des secteurs qui sont importants pour les petites entreprises, ce que j'ai mentionné plus tôt.
Gérer la facilitation du commerce est le plus gros problème. C'est la façon de gérer les règlements, les processus douaniers. Ce sont les secteurs qui sont les plus importants pour les petites entreprises.
Les droits de douane sont importants, et tout le monde veut faire... mais vous pouvez à tout le moins les comprendre. Ce sont les imprévus comme ce que nous appelons les barrières commerciales non tarifaires qui font toute la différence dans une petite entreprise. Nous devons nous assurer, lorsque nous examinons des façons de réduire les processus douaniers et les règlements, de tenir compte des répercussions sur les petites entreprises — et elles sont différentes de celles sur les entreprises de plus grande taille. J'espère que nous en ferons plus en ce sens.
En incluant ce chapitre, j'espère que lorsque nous discutons des façons de réduire les obstacles réglementaires et de faciliter le commerce, nous devons penser aux enjeux en tenant compte des petites entreprises, car les défis auxquels elles sont confrontées sont très différents.
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Oui, nous souhaiterions assurément que les règles existantes soient appliquées avec plus de rigueur. Cela dit, nous sommes conscients des difficultés. Nous sommes une nation commerçante, et c'est bien.
Pour revenir à la question que vous avez posée plus tôt au sujet du commerce en ligne, tout ce qui facilite le commerce dans les deux sens, et dans le cas des détaillants et des consommateurs, tout ce qui facilite l'entrée de produits au pays est une bonne chose.
Nous sommes conscients des volumes. Nous souhaiterions, bien sûr, que les règles soient mieux appliquées, mais comme je l'ai mentionné, je pense que l'équipe de négociation canadienne a réussi à établir de bonnes limites.
Je voulais justement parler du commerce en ligne et de la facilitation du commerce, que les détaillants appuient. L'obstacle le plus important, toutefois, et le plus gros défi pour tous nos détaillants, y compris les petits et moyens détaillants, c'est la réglementation gouvernementale excessive.
Je pense que ce dont vous avez parlé simplifiera les choses, mais nous aimerions qu'il y ait plus de collaboration en matière de réglementation entre le Canada et les États-Unis, et même au Canada, car nous avons de nombreux exemples — pensons aux jouets, aux poussettes et aux sièges d'auto pour enfants — où les exigences sont légèrement différentes entre les deux pays, et si nous pouvions tous nous entendre pour offrir le plus haut niveau de protection possible à tous les citoyens, nous pourrions ainsi nous assurer que les Canadiens ont accès au plus grand choix possible de produits, et que les prix restent bas.
Conformément à l'ordre de renvoi du jeudi 6 février, nous examinons le projet de loi , Loi portant mise en oeuvre de l'Accord entre le Canada, les États-Unis d'Amérique et les États-Unis mexicains. Cette semaine, nous continuons d'entendre des témoins et de recueillir des commentaires sur l'importance de cet accord et sur l'ajout d'éléments, si nécessaire, par la suite.
Je vais présenter nos témoins.
Par vidéoconférence, nous accueillons M. Rick White, président-directeur général, de la Canadian Canola Growers Association. Bienvenue. Nous sommes heureux de vous avoir avec nous. Nous savons que nous avons le système de vidéoconférence jusqu'à 20 heures seulement, alors nous allons nous assurer de vous poser nos questions avant cette heure.
Nous accueillons aussi Mme Rosemary MacLellan, vice-présidente, stratégie et affaires industrielles, de la Coopérative Aliments Gay Lea ltée.
Nous avons Mme Janice Tranberg, présidente-directrice générale, et M. Michel Daigle, président, de l'Association nationale des engraisseurs de bovins.
Bienvenue à tous.
Monsieur White, nous allons commencer avec vous, si vous voulez bien nous présenter votre déclaration liminaire.
Je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole devant le Comité pour l'étude du projet de loi , Loi portant mise en œuvre de l'Accord entre le Canada, les États-Unis d'Amérique et les États-Unis mexicains, aussi connu sous l'acronyme ACEUM.
Je suis heureux de représenter aujourd'hui les 43 000 producteurs de canola du Canada. Je m'appelle, bien sûr, Rick White, et je suis président et directeur général de la Canadian Canola Growers Association, ou CCGA.
Je vous remercie de m'avoir permis de témoigner par téléconférence depuis le siège social de notre association à Winnipeg. M. Dave Carey, notre vice-président des relations avec le gouvernement et l'industrie, se trouve avec vous dans la salle. Il est basé à Ottawa.
Les producteurs de canola soutiennent l'ACEUM et encouragent le gouvernement à mener à bien le processus parlementaire dans les meilleurs délais. La ratification de l'Accord par le Canada enverra un signal fort à nos partenaires commerciaux sur son importance et rétablira la prévisibilité et la certitude dans le marché nord-américain pour les agriculteurs canadiens.
La CCGA représente les producteurs de canola de l'Ontario à la Colombie-Britannique en ce qui concerne les enjeux, les politiques et les programmes nationaux et internationaux qui ont une incidence sur la réussite de leurs exploitations. Développé au Canada, le canola est un élément important de l'agriculture canadienne ainsi que de la science et de l'innovation au pays. Aujourd'hui, il s'agit de la culture la plus répandue au Canada et de la plus importante source de recettes monétaires agricoles parmi tous les produits agricoles, ce qui a permis aux agriculteurs canadiens de gagner plus de 9,3 milliards de dollars en 2018. Chaque année, le secteur du canola injecte 26,7 milliards de dollars dans l'économie canadienne et procure de l'emploi à 250 000 Canadiens.
Comme 90 % du canola est exporté sous forme de semences, d'huile ou de tourteau, le libre-échange et l'accès aux marchés internationaux constituent des facteurs clés de réussite pour la prospérité continue de nos agriculteurs. Les accords de libre-échange comme l'ACEUM permettent de préserver et d'offrir des marchés et des règles commerciales prévisibles pour la vente et la croissance de notre secteur. Dans un contexte de protectionnisme croissant, il est encore plus important pour le Canada de soutenir les marchés ouverts et de permettre le commerce.
L'Accord de libre-échange nord-américain a bien aidé les producteurs de canola. Depuis sa mise en place il y a 26 ans, les ventes de canola à nos voisins du Sud ont augmenté de manière significative et ont directement contribué à la croissance et au développement du secteur du canola, ici, au Canada. Aujourd'hui, les États-Unis sont notre plus grand marché, et le Mexique, notre quatrième. En 2019, le Canada a vendu pour 3,5 milliards de dollars de produits de canola aux États-Unis, soit plus de 5,6 millions de tonnes de semences, d'huile et de tourteau. Il y a 10 ans, nos ventes se chiffraient à 1,6 milliard de dollars, ce qui veut dire qu'elles ont plus que doublé au cours de la dernière décennie.
Il est important de noter que les États-Unis sont un marché essentiel pour les produits de canola à valeur ajoutée. Les États-Unis achètent plus de 50 % de nos exportations d'huile et plus de 75 % de nos exportations de tourteau. L'activité économique générée par la transformation des semences au Canada et l'exportation d'huile et de tourteau fait partie intégrante de la contribution du canola à l'économie canadienne. De plus, nombre des transformateurs se trouvent dans les régions rurales du Canada, à proximité des champs de canola. Cette activité à valeur ajoutée soutient les collectivités locales, maintient des emplois en milieu rural et offre des possibilités de vente aux producteurs de canola en dehors du système traditionnel de silos-élévateurs.
L'ACEUM se fonde sur l'ALENA et le renforce. La CCGA a fait valoir trois priorités avant et pendant les négociations, lesquelles sont largement satisfaites par l'ACEUM.
Notre premier objectif était de préserver les conditions de l'ALENA et de maintenir l'accès aux marchés des États-Unis et du Mexique. Dans le cadre de l'ALENA — et toujours dans le cadre de l'ACEUM —, les exportations de semences, d'huile et de tourteau de canola restent exemptes de tarifs douaniers et continueront à faire l'objet de peu de barrières commerciales. Ainsi, nos relations commerciales et d'affaires sont prévisibles à long terme et bénéficient d'un regain de certitude.
Notre deuxième objectif était de rationaliser et d'harmoniser les pratiques réglementaires entre les partenaires de l'ALENA. L'ACEUM ajoute une nouvelle section sur la biotechnologie agricole, y compris la nouvelle génération de techniques de reproduction des plantes, reconnaissant ainsi l'importance de l'innovation pour l'agriculture nord-américaine. Il cimente les procédures existantes et s'appuie sur l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste en couvrant les mesures de facilitation du commerce, les cas de présence de bas niveau et la création d'un groupe de travail pour la coopération en matière de biotechnologie agricole.
Notre troisième objectif était de rechercher des améliorations pour les produits de canola transformés, tels que la margarine et le shortening. L'ACEUM modernise les règles d'origine en améliorant l'accès aux produits de type margarine dont le canola ou le soya sont les ingrédients principaux. Le fait de rendre le marché de l'huile végétale plus concurrentiel devrait générer des activités à valeur ajoutée supplémentaires au Canada et permettre de capter davantage d'activité économique sur le plan national. Il est regrettable que nous n'ayons pas obtenu le même résultat pour le shortening, car le marché pour ce produit est beaucoup plus important.
Je reconnais que le sujet abordé aujourd'hui est le projet de loi , mais l'année qui vient de s'écouler a été difficile pour les agriculteurs. La perte du marché chinois des semences de canola, les diverses difficultés rencontrées dans le secteur ferroviaire, les conditions météorologiques défavorables et les forces géopolitiques et macro-économiques hors du contrôle des agriculteurs ont créé une incertitude et un risque important sur le plan agricole. Les agriculteurs prennent de nouveau des décisions de production pour 2020 avec peu de certitude et des connaissances limitées sur la demande, les prix et les possibilités de vente disponibles.
Tandis que l'ACEUM rétablit la certitude en Amérique du Nord, la réouverture du marché chinois aux semences de canola, des changements importants aux programmes gouvernementaux de gestion des risques commerciaux et la diversification du marché des biocarburants sont également nécessaires pour aider les agriculteurs à gérer la perturbation actuelle, et toute perturbation future, du commerce. Les programmes actuels de gestion des risques, notamment Agri-stabilité, ne permettent pas de faire face aux pertes financières des exploitations agricoles, et des améliorations importantes sont nécessaires afin qu'ils fonctionnent pour les agriculteurs. En outre, une exigence claire dans la Norme sur les combustibles propres selon laquelle tout le carburant diesel consommé au Canada doit contenir un minimum de 5 % de matières renouvelables permettrait de réduire les gaz à effet de serre et d'augmenter la demande intérieure de semences de canola de 1,3 à 2,3 millions de tonnes supplémentaires.
En conclusion, l'ALENA a été essentiel au développement et au succès de l'industrie canadienne du canola, et sa modernisation grâce à l'ACEUM offre une plateforme pour stimuler davantage la croissance de notre secteur et de l'économie en général. À ce titre, je voudrais faire un dernier commentaire: la CCGA demande respectueusement aux membres des deux chambres de passer en revue le projet de loi et de le faire adopter rapidement.
Je serai ravi de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
La Coopérative Aliments Gay Lea Ltée est une fière coopérative canadienne regroupant plus de 1 400 fermes laitières de l'Ontario et du Manitoba. Ses membres représentent environ 40 % de la production des vaches laitières ontariennes. Dans 11 établissements partout en Ontario, nous transformons 24 % du lait ontarien en protéines laitières, ingrédients laitiers, fromage cottage, beurre, crème fouettée, fromage à pâte molle et ferme, crème sure, produits du lait liquides, etc. Nous gérons également 45 % du lait de chèvre de l'Ontario dans le cadre d'initiatives de courtage. Aliments Gay Lea possède par ailleurs une usine de production de fromage en Alberta, en plus d'être partenaire dans une entreprise conjointe au Manitoba.
Consciente de la menace externe attribuable aux accords commerciaux internationaux, ainsi que de l'évolution rapide du marché, Aliments Gay Lea n'a cessé de renforcer sa coopérative par des investissements dans ses activités courantes. Cela nous a permis de faire passer de 560 millions de dollars, en 2013, à 872 millions de dollars, en 2019, les ventes de notre coopérative, qui est une entité entièrement détenue et exploitée par des intérêts canadiens.
Aliments Gay Lea travaille pour ses membres, ses employés et les collectivités qu'elle touche, mais aussi pour l'industrie laitière canadienne. Ce qui a motivé, en 2003, la coopérative à investir dans des installations de séchage, c’est sa volonté de soutenir la transformation de solides non gras du lait, dans une optique de responsabilité de l'industrie laitière. En ce sens, Aliments Gay Lea a en outre été un partenaire actif dans l’élaboration d'ingrédients de classe 6 et 7 et de la stratégie nationale sur les ingrédients, comme solutions de l'industrie visant à résorber les excédents structurels croissants de solides non gras du lait, qui découlent de la satisfaction de la demande nationale de matières grasses du beurre.
Il est nécessaire de souligner que la politique élaborée par l'industrie et axée sur le marché s'est avérée une étape de grande importance pour le secteur et a stimulé des investissements dans l'ensemble de celui-ci, y compris des projets d’une valeur de plus de 1 milliard de dollars rendus publics par les transformateurs laitiers canadiens et portant notamment sur de nouvelles usines, des travaux de modernisation pour l'augmentation des capacités, ainsi que des expansions.
Dans cette optique, la Coopérative Aliments Gay Lea s'est engagée, en 2016, dans un plan de création d'un pôle nutritionnel pour les produits laitiers en Ontario, grâce à un investissement de 72 millions de dollars dans la construction d'une usine d'ingrédients laitiers nutraceutiques à Teeswater. C’est la seule usine de ce genre au Canada.
Nous avons également noué un partenariat de coentreprise non conventionnel à Winnipeg, au Manitoba, pour la construction d'une nouvelle usine de beurre et de concentrés de protéine de lait (CPL) en collaboration avec Vitalus Nutrition Inc. Ce dernier projet s'attaquait à la sous-production chronique dans l'Ouest canadien par la mise en place d'une capacité de transformation grandement nécessaire pour soutenir les producteurs laitiers de cette région.
La réalisation de ces deux projets s'est enclenchée concrètement avant les négociations sur l'Accord de libre-échange nord-américain, et les deux usines sont maintenant opérationnelles.
Je dois mentionner que, dans le cas de l’investissement de 72 millions de dollars, l’usine a été construite entièrement à partir d’aluminium et d’acier produit à cet effet aux États-Unis.
Au cours des quatre dernières années, Aliments Gay Lea a investi 180 millions de dollars de plus dans l’entreprise, et projette un autre investissement de l'ordre de 100 millions de dollars d'ici 2023. Toutes ces décisions s'accompagnent de risques, mais elles ont été prises par la coopérative laitière dans un contexte où l'industrie et le gouvernement s'engageaient à travailler ensemble à la croissance d'un secteur laitier prospère, innovant et uniquement canadien.
Les répercussions de l’ACEUM sur le secteur laitier canadien doivent être analysées dans un contexte où les pressions, les possibilités et les changements ont été nombreux au cours des six dernières années.
Le marché mondial et la demande des consommateurs en matière d’alimentation évoluent, et les producteurs laitiers canadiens ont perdu des parts du marché national dans le cadre de l’AECG, du PTPGP et de l’ACEUM. De plus, nous devons respecter l'échéancier de l'Organisation mondiale du commerce sur l'abolition des subventions à l'exportation, qui entrera en vigueur plus tard cette année.
Le règlement de nos problèmes d’excédents structurels et la satisfaction de la demande croissante de matières grasses du beurre faisaient partie des raisons qui nous ont poussés à créer des produits de classe 6 et 7. Notamment, nous avons étudié la façon dont nous pourrions utiliser et vendre notre poudre de lait écrémé, qui est reconnue à l’échelle mondiale comme l’une des meilleures qui soient.
En 2019, nous avons commencé à ressentir l'incidence véritable des importations de fromage sur le marché canadien. Bien que les volumes de fromage augmentent progressivement, leur effet sur les prix exige que les producteurs apportent des changements pour maintenir la compétitivité du fromage canadien. En effet, l'industrie devra s'ajuster encore plus pour conserver ses parts de marché à mesure que d'autres produits importés pénétreront le marché canadien.
L'accord obligera l'industrie à apporter des changements aux prix des différentes classes de lait et imposera une formule de tarification de trois types de produits laitiers précis, c’est-à-dire la poudre de lait écrémé, les concentrés de protéines de lait et les préparations pour nourrissons. L'accord appliquera aussi des seuils aux exportations mondiales de ces trois classes de produits en fonction de notre campagne laitière. Cela influera directement sur la capacité de l'industrie à équilibrer la demande de matières grasses du beurre en mettant en valeur les solides non gras du lait associés aux volumes laitiers.
Comme le Comité a pu l'entendre au cours de témoignages antérieurs, le moment de l’entrée en vigueur des dispositions de l’accord pourra occasionner des difficultés supplémentaires à notre secteur, car ces dispositions sont fondées sur une campagne laitière qui débute le 1er août.
L'accord prévoit également quelques dispositions portant sur la divulgation de certains renseignements et des obligations de soumettre à l'examen de l'autre partie les changements de classification du lait. Notons que ces dispositions s'appliquent aux deux parties à l'annexe, soit le Canada et les États-Unis. Il est à espérer que le gouvernement travaillera avec l'industrie pour s'assurer que les deux parties respectent leurs obligations relatives à ces dispositions.
Nous, les membres du secteur, devons avoir une bonne conversation sur l'avenir souhaité de notre industrie. Nous devons élaborer une vision commune et échafauder un plan pour les trois, cinq et 10 années à venir. Cela dit, nous devrons être en mesure de compter sur l'appui du gouvernement pendant les trois prochaines années les plus difficiles et les plus inédites qu'occasionneront ces nouveaux accords commerciaux, dont les effets cumulatifs auront des répercussions importantes sur toutes nos entreprises et sur nos décisions à venir.
Notre secteur doit s'employer à retrouver sa stabilité et sa prévisibilité, de manière à gérer efficacement les stocks laitiers pour répondre à la demande visant différents composants du lait dans le marché. Le gouvernement aura son rôle à jouer quant à la manière dont nous assurerons la pérennité du secteur en nous concentrant sur la croissance, la durabilité et l'innovation. L'industrie laitière offre toujours un excellent potentiel, et nous devons tous la soutenir.
Le gouvernement doit mettre en œuvre un programme d'investissement dans la transformation laitière en vue d'indemniser les producteurs laitiers pour les effets du PTPGP et de l'ACEUM. Il s'est engagé à plusieurs reprises à le faire d'une façon complète et équitable. J'ajouterais également que cette indemnisation devra être appliquée de façon rétroactive en date de la signature du PTPGP, en mars 2018. La raison en est simple. Nous n'avons pas attendu que les répercussions de ces accords commerciaux se fassent sentir dans notre marché. Nous avons élaboré des stratégies pour atténuer ces répercussions, et nous avons investi dans ces stratégies. Nous l'avons fait en croyant que le gouvernement appuierait nos investissements dans nos activités qui ont été durement touchées par les accords commerciaux.
Affaires mondiales Canada doit attribuer aux transformateurs laitiers les contingents tarifaires liés à l'accès au marché concédé dans le cadre de l'ACEUM. Nous sommes tout simplement les mieux placés pour déterminer les produits qui sont requis pour répondre aux besoins nationaux. Je vous ferais observer que, contrairement à ce qui a été conclu dans le cadre de l'AECG, l'accès au marché concédé dans le cadre du PTPGP et de l'ACEUM repose sur les débouchés. Le Canada n'est pas tenu d'accorder pleinement cet accès, ni même du tout. Cet accès devrait être accordé seulement si des besoins nationaux doivent être satisfaits.
En ce qui concerne l'administration des contingents tarifaires par Affaires mondiales Canada, le gouvernement doit s'assurer que le ministère dispose des ressources nécessaires pour remplir ses nouvelles obligations en vertu des différents accords commerciaux, d'une manière rapide et favorable au commerce. Affaires mondiales Canada administre actuellement 38 contingents tarifaires touchant des produits soumis à la gestion de l'offre, et l'entrée en vigueur de l'ACEUM viendra hausser ce nombre à 54. Le ministère devra en conséquence prévoir à son budget de fonctionnement une dotation et une formation de personnel adéquates, pendant que nous attendons impatiemment de voir comment cette administration sera assurée d'une façon rapide et axée sur les entreprises.
Même si de nombreux défis nous attendent, la Coopérative Aliments Gay Lea demeure résolue à travailler avec des partenaires de l'industrie et tous les ordres de gouvernement à l'établissement d'un plan pour le secteur et pour son avenir à titre de coopérative laitière engagée dans la prospérité et la croissance du secteur laitier canadien.
Merci.
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L’ANEB représente les engraisseurs de bovins canadiens dans le cadre de dossiers nationaux, et
[Français]
les Producteurs de bovins du Québec font aussi partie de l'Association.
[Traduction]
L’ANEB travaille en collaboration avec le gouvernement et des intervenants afin d’améliorer le secteur de l’engraissement des bovins et de le renforcer. Par l’intermédiaire de l’ANEB, les engraisseurs de bovins du Canada parlent d’une seule voix. L’ANEB est une organisation axée sur les entreprises qui met l’accent sur la croissance, la durabilité, la compétitivité et le leadership de l’industrie. Nous nous employons à créer un milieu des affaires et du commerce qui est propice à la croissance et la durabilité de l’engraissement des bovins, en nous concentrant sur un accès élargi aux marchés d’exportation existants et sur l’ouverture de nouveaux marchés.
Nous appuyons un système de réglementation qui permet à notre industrie de mieux se positionner pour sa croissance et sa prospérité futures. L’Association nationale des engraisseurs de bovins est un membre de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, et elle maintient un partenariat solide avec la Canadian Cattlemen's Association. Ces deux organisations ont comparu la semaine dernière devant votre comité au sujet du projet de loi .
Au Canada, l’agriculture et l’agroalimentaire constituent une industrie qui emploie plus de deux millions de Canadiens. Le rapport Barton et les Tables de stratégies économiques du Canada pour le secteur agroalimentaire distinguent l’agriculture et l’agroalimentaire comme un secteur économique à forte croissance ayant le potentiel d’accroître sa contribution à l’économie canadienne. Toutefois, pour ce faire, nous devons prendre les devants et exploiter des occasions comme l’ACEUM.
Le Canada produit l’une des viandes de bœuf les plus abordables, les plus nourrissantes et les plus salubres du monde. L’industrie canadienne du bœuf génère des recettes monétaires agricoles qui totalisent 9,4 milliards de dollars annuellement. Elle soutient approximativement 228 000 emplois au Canada, et chaque emploi dans ce secteur crée 3,56 emplois supplémentaires dans d’autres secteurs de l’économie.
Au Canada, il y a environ 82 665 fermes, ranchs et parcs d’engraissement.
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Le commerce du bœuf et des bovins vivants entre les États-Unis et le Canada a créé un marché nord-américain fortement intégré qui profite au secteur du bœuf des deux côtés de la frontière. En pratique, les industries du bœuf canadienne et américaine exercent leurs activités dans un seul marché nord-américain où le bœuf transformé et les bovins vivants franchissent la frontière d’une façon relativement libre et exempte de droits de douane.
L’engraissement des bovins représente l’élément de production le plus précieux de la chaîne de valeur de l’industrie du bœuf, et les deux pays profitent grandement de son degré élevé d’intégration.
Même si l’industrie du bœuf du Canada est approximativement 10 fois plus petite que celle des États-Unis, les deux pays effectuent une énorme quantité d’échanges commerciaux de bœuf transformé et plus encore de bovins vivants.
Les États-Unis sont le plus grand marché d’exportation du Canada, et le Canada est le plus important fournisseur de produits importés des États-Unis. Le Canada consomme environ un dixième des produits exportés des États-Unis et lui fournit un cinquième des importations dont il a besoin.
Chaque année, le Canada transforme trois millions de têtes de bétail et produit environ un million de tonnes de bœuf. Le Canada exporte annuellement 45 % de sa production totale de bœuf, et près de 75 à 80 % de ces exportations sont destinés aux États-Unis.
L’ANEB appuie la ratification rapide du présent accord et demande à tous les députés de veiller à ce que le projet de loi soit adopté sans tarder.
Notre secteur n’est pas en mesure de subir d’autres perturbations de ses échanges avec ses partenaires commerciaux et, en particulier, avec les États-Unis. À ce stade, nous n’avons plus le temps de rouvrir l’ACEUM ou de le modifier si nous voulons que le secteur agricole ait quelques chances de croissance et de viabilité.
L’accord de libre-échange qui a été conclu en 1988 et l’ALENA qui a été négocié dans les années 1990 démontrent que le bœuf est un bon exemple de la façon dont le libre-échange renforce les industries des deux côtés de la frontière. Ces ententes ont créé une forte concurrence au sein de l’industrie et ont assuré une intégration véritable de l’industrie nord-américaine. La concurrence a provoqué une réduction du coût des intrants et un accroissement de la productivité. Cela a permis à l’industrie nord-américaine du bœuf de soutenir la concurrence à l’échelle mondiale.
Au début des négociations entourant l’ACEUM, les engraisseurs de bétail du Canada avaient quatre priorités. Premièrement, ils souhaitaient que l’accord ne cause aucun tort à leurs conditions actuelles. Deuxièmement, ils espéraient que leur accès aux marchés serait amélioré dans la mesure du possible. Troisièmement, ils désiraient que l’accord comporte un engagement précis de coopération en matière de réglementation. Et, quatrièmement, ils espéraient qu’aucune forme d’étiquetage du pays d’origine, ou COOL, ne serait rétablie.
L’ACEUM s’appuie sur la réussite de l’ALENA et rétablit la prévisibilité à long terme de la chaîne d’approvisionnement de l’Amérique du Nord. Cela est incroyablement important en cette période d’imprévisibilité continue des marchés mondiaux.
Parmi les principaux avantages que les engraisseurs de bétail tireront de l’ACEUM, on retrouve l’absence de nouveaux tarifs douaniers ou de mesures commerciales restrictives, des progrès significatifs sur le plan de l’uniformisation de la réglementation et de la coopération en ce sens, et la modernisation des éléments qui contribueront à faire entrer l’ALENA dans l’ère numérique.
L’ACEUM maintient l’accès en franchise de droits sur lequel le secteur nord-américain des bovins de boucherie repose depuis plus de 25 ans.
Les producteurs se réjouissent qu’aucune disposition de l’accord ne mentionne un étiquetage obligatoire du pays d’origine de la viande ou des bovins vivants aux États-Unis. De plus, les producteurs accueillent avec satisfaction le fait que les intervenants souhaitent toujours régler les problèmes de réglementation qui touchent le commerce du bétail et du bœuf, ainsi qu’améliorer constamment la compétitivité du secteur nord-américain du bœuf.
En conclusion, notre message est simple. Nous exhortons les députés de tous les partis à favoriser la ratification rapide de l’ACEUM. Veuillez adopter le projet de loi et mettre en œuvre l’ACEUM afin que les engraisseurs de bovins puissent tirer parti de ses avantages économiques et concurrentiels dès que possible.
Merci.
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C'est bien. Merci, madame la présidente.
Merci à tous les témoins d'être venus ce soir.
Il est intéressant d'entendre les divers groupes et associations dire qu'ils souhaitent que cet accord soit adopté immédiatement. Nous sommes d'accord avec vous. Nous le disons depuis avril 2019. Nous avons dit que nous devrions mener une étude préliminaire et la terminer rapidement pour pouvoir donner suite au projet sans tarder. Nous sommes revenus à la charge l'automne dernier. Nous avons demandé qu'on reprenne les travaux à la Chambre et qu'on en finisse une bonne fois pour toutes.
Chaque fois que nous avons fait des suggestions sur la façon d'accélérer le processus, elles ont toujours été rejetées, jusqu'à maintenant, soudainement. Mais nous affirmons avoir encore besoin de temps pour faire preuve de diligence raisonnable. C'est ce que nous aurions fait dans le cadre des études précédentes. Maintenant, on nous dit de nous dépêcher et de le faire. C'est frustrant.
À titre d'exemple, nous avons entendu les témoignages des Producteurs laitiers aujourd'hui. Ils disent, en gros, que si nous faisons les choses à la hâte et précipitons la ratification de l'accord, ils perdront les avantages d'une année si tout va trop vite. Si nous attendons après le 1er mai, ces avantages entreront en vigueur pour un an.
Le NPD a conclu une entente en coulisse pour s'assurer que l'accord soit ratifié relativement vite, tandis que nous aurions proposé de travailler pendant la relâche pour ensuite pouvoir avancer. Je trouve frustrant que les gens disent qu'il nous faut avancer vraiment vite dans ce dossier alors que c'est précisément ce que nous faisons. Je ne sais pas ce que vous dit la ministre, mesdames et messieurs, mais en réalité, ce sont eux, et pas nous, qui n'ont pas géré ce dossier. La frustration se fait sentir de notre côté, car nous déployons tous les efforts possibles pour nous assurer que des situations comme celle que Mme MacLellan a soulevée sont traitées comme il se doit.
Voici un exemple classique dans cette entente. Si nous avions fait un partenariat transpacifique, le remplacement de l'ALENA, je pense que toutes les personnes ici présentes auraient affirmé qu'il s'agissait d'un bon accord. Les retombées pour l'économie canadienne se sont chiffrées environ à 4,3 milliards de dollars. Barack Obama voulait le faire, mais pas Justin Trudeau. Le partenariat ne s'est pas concrétisé. Maintenant, nous travaillons à l'ALENA. Nous concluons un partenariat transpacifique sans l'ALENA, alors nous obtenons 3,5 % au titre du Partenariat transpacifique avec des contingents tarifaires et encore 3,5 % au titre de l'ALENA avec des contingents tarifaires, si bien que le secteur laitier est maintenant touché deux fois. Selon l'Institut C.D. Howe, le bénéfice net est une réduction de 10 milliards de dollars du PIB canadien. Nous attendons toujours que le gouvernement parle des facteurs économiques.
Ce que je constate, c'est que plus on se penche en profondeur sur cet accord qui est censé être profitable à tout le monde, plus on trouve de perdants qui ont besoin d'être entendus. Le secteur laitier est un bon exemple. Je connais M. White et Mme Tranberg. J'ai participé à des pourparlers de l'Organisation mondiale du commerce avec M. White. Nous nous connaissons depuis un bon moment. Nous sommes tous en faveur du libre-échange, c'est indéniable. Cela dit, je regarde le présent accord et je me demande où sont les dédommagements et les mesures d'atténuation pour les pertes essuyées. Nous ne les voyons nulle part. Je ne vois que les capacités d'exportation restreintes dans le secteur laitier. En gros, vous allez permettre l'importation d'une plus grande quantité de produits, mais vous ne pouvez exporter qu'une quantité limitée de lait en poudre, par exemple, non seulement en Amérique du Nord, mais dans le monde entier.
Madame MacLellan, vous parliez de suivre le processus de consultation avec la ministre. Lorsqu'il a été question d'imposer des restrictions à la quantité de lait en poudre, par exemple, qui peut être exportée, sur quoi portaient ces discussions? Avez-vous accepté d'imposer une interdiction mondiale ou des contingents tarifaires mondiaux à la quantité que vous pouvez exporter?
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Je remercie encore une fois tous les témoins.
Nous avons pris l'engagement, et nous l'avons entendu à maintes reprises, de faire adopter l'ALENA rapidement. Évidemment, les producteurs laitiers ont certaines préoccupations, que nous avons entendues. Ils sont venus à la table avec un certain nombre d'idées pour contribuer au renforcement de la situation des producteurs laitiers. Je suis heureux de ce témoignage également.
Je ne poserai pas de questions qui ont déjà été posées, portant sur des informations que les analystes ont déjà recueillies. Nous réunissons non seulement tous les renseignements que vous nous donnez, mais tous ceux que fournissent bien d'autres gens, et nous rédigeons un rapport.
J'ai une petite question qui n'a pas encore été posée. Il me restera probablement un peu de temps.
Nous parlons beaucoup des États-Unis dans le cadre de l'ALENA. Dans leur exposé, les producteurs de canola ont mentionné que les États-Unis et le Mexique sont respectivement nos premier et quatrième marchés en importance.
J'aimerais demander aux producteurs de canola quelles sont les possibilités d'augmenter nos exportations vers le Mexique, de sorte qu'il passe à un rang plus élevé, ou simplement d'augmenter les exportations vers le Mexique.
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Oui. Je crois que la diversification du commerce est essentielle.
Je pense qu'étant donné que les États-Unis et la Chine représentent une si grande partie de nos marchés d'exportation, nous tourner vers le Mexique pour augmenter... Nous en étions à environ 782 millions de dollars en 2018. Je crois donc qu'un ALENA revigoré est une bonne chose — l'ACEUM.
L'important, c'est que nous ne pouvons pas dépendre autant d'un seul marché d'exportation. En cherchant à renforcer nos relations avec le Mexique, nous constaterons qu'il y a certainement des gains à faire sur le marché.
Pour répondre rapidement à votre question, je dirais que 90 % de nos récoltes sont exportées. Nous ne pouvons pas consommer tout le canola que nous produisons.
Nous devons également examiner où en sont les États-Unis dans leur cycle électoral. À l'heure actuelle, les États-Unis et le Mexique ont ratifié l'accord, et nous sommes toujours dans le cadre de l'ALENA, mais si nous entrons dans le cycle électoral américain, nous serons dans une position dangereuse où le Canada serait hors du cadre de l'ALENA, et les États-Unis et le Mexique continueraient...
Nous aimerions vraiment exporter davantage vers un plus grand nombre de marchés, au Japon et en Asie du Sud-Est, au Bangladesh, au Pakistan. Il y a beaucoup d'autres marchés. Le Mexique est certainement l'un de ceux où nous pouvons faire des percées, mais nous ne pouvons pas le faire sans le PTPGP.
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Merci, madame la présidente.
Je vais essayer d'être le plus bref possible.
Madame MacLellan, j'aimerais que vous répondiez à mes questions s'il vous plaît.
J'ai lu une déclaration d'Aliments Gay Lea. Je crois qu'elle date du 1er octobre 2018.
Très rapidement, ce que vous avez dit, entre autres, c'est que l'ACEUM « aura des effets déstabilisateurs et néfastes sur l'industrie laitière canadienne, notre coopérative et les producteurs laitiers ». Il y est question ensuite des investissements dont vous avez parlé, je crois, dans votre déclaration préliminaire. Je vois ici des montants de 140 millions de dollars pour la création d'un pôle pour les ingrédients laitiers en Ontario, de 68 millions de dollars pour une usine d'ingrédients à Teeswater, et de 3 millions de dollars pour un centre d'innovation à Hamilton, et ainsi de suite.
Vous avez mentionné que l'ACEUM remettra en question les millions de dollars qui ont été investis par Aliments Gay Lea ces dernières années. Avez-vous pu faire des recherches sur les effets de l'ACEUM depuis que vous avez fait cette déclaration, et quelles sont vos conclusions? Autrement dit, pouvez-vous nous expliquer en quoi le nouvel ALENA pourrait avoir des répercussions sur ces investissements?