Bienvenue à la 12e séance du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes. Je souhaite commencer en reconnaissant que je me trouve aujourd'hui sur le territoire traditionnel des nations haudenosaunee, anishinabe et chonnonton.
Conformément à l'ordre de renvoi du 20 avril 2020, le Comité se réunit dans le but d'entendre des témoignages sur des questions liées à la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19. La réunion d'aujourd'hui a lieu par vidéoconférence, et les délibérations seront publiées sur le site Web de la Chambre des communes.
Pendant la réunion, la fenêtre de webdiffusion montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité. Pour faciliter le travail de nos interprètes et assurer le bon déroulement de la séance, je vais vous mentionner quelques règles.
L'interprétation pendant la vidéoconférence ressemblera beaucoup à ce qui se fait pendant une réunion normale de comité. Au bas de votre écran, vous pouvez sélectionner le parquet, l'anglais ou le français. Pour régler les problèmes de son soulevés au cours des dernières réunions virtuelles et assurer la clarté de la transmission audio, nous demandons aux personnes qui souhaitent intervenir pendant les séances de sélectionner ainsi la langue d'interprétation: si vous vous exprimez en anglais, veuillez choisir le canal anglais, et si vous vous exprimez en français, veuillez choisir le canal français. Lorsque vous parlez, si vous pensez passer d'une langue à l'autre, vous devrez également changer de canal d'interprétation pour qu'il corresponde à la langue que vous utilisez. Vous pourriez également faire une courte pause lorsque vous changez de langue.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme. Lorsque vous êtes prêts à intervenir, vous pouvez cliquer sur l'icône de microphone pour activer votre microphone, ou vous pouvez tenir la barre d'espacement pendant que vous parlez. Lorsque vous relâcherez la barre, votre microphone se mettra en sourdine. C'est comme un walkie-talkie.
Je rappelle aux députés et à tous les témoins qu'ils doivent toujours s'adresser à la présidence. Si un député veut intervenir lorsque ce n'est pas son temps de parole, il doit activer son microphone et faire un rappel au Règlement. Si un député souhaite intervenir pendant le rappel au Règlement d'un collègue, il doit se servir de la fonction « lever la main ». La présidence saura ainsi qu'il souhaite intervenir. Pour ce faire, il faut cliquer sur « participants » au bas de l'écran, à gauche du globe, se rendre à son nom lorsque la liste apparaît et cliquer sur « lever la main », à côté du nom.
Lorsque vous parlez, veuillez le faire lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, votre microphone doit être mis en sourdine. Le port d'un casque d'écoute est fortement encouragé. Si vous avez des écouteurs munis d'un microphone, veuillez tenir le microphone près de votre bouche lorsque vous parlez afin d'améliorer la qualité sonore pour nos interprètes.
En cas de difficultés techniques, par exemple si vous ne pouvez pas entendre l'interprétation ou si vous êtes accidentellement déconnecté, veuillez en aviser la présidence ou la greffière immédiatement, et l'équipe technique s'efforcera de résoudre le problème. Veuillez noter que nous devrons peut-être suspendre la séance dans l'intervalle afin que tous les députés puissent participer pleinement.
Avant de commencer, je vous demande tous de cliquer sur le coin supérieur droit de votre écran pour avoir une vue d'ensemble. Vous devriez ainsi voir tous les participants dans une grille. De cette façon, tous les participants à la vidéo peuvent se voir.
Pendant la réunion, nous suivons les mêmes règles qui s'appliquent habituellement pendant les séances normales aux déclarations liminaires et aux séries de questions aux témoins. Chaque témoin aura cinq minutes pour faire une déclaration liminaire, ce qui sera suivi des séries de questions habituelles des députés. Je serai un peu sévère pour ce qui est du temps afin que nous puissions entendre le plus d'intervenants possible.
Je ferai en sorte que les deux témoins qui s'apprêtent à parler respectent autant que possible les cinq minutes à leur disposition, et ce sera semblable pour les députés pendant les séries de questions, qui dureront six minutes, cinq minutes et deux minutes et demie.
Bienvenue aux témoins de notre premier groupe. Du Conseil canadien pour le commerce autochtone, nous accueillons Mme Tabatha Bull, qui est présidente-directrice générale. De l'Association nationale des sociétés autochtones de financement, nous avons M. Shannin Metatawabin, qui est directeur général, et de la Northern Air Transport Association, nous accueillons M. Sébastien Michel, qui est membre du Conseil d'administration.
Madame Bull, je vous en prie. Vous avez cinq minutes pour faire votre exposé.
:
[
La témoin s'exprime en ojibwé et fournit le texte suivant:]
Aanii, Tabatha Bull n'indignikaaz, Nipissing n'indoonjibaa, Migizi dodem.
[La témoin fournit un texte en anglais dont voici la traduction:]
Bonjour. Je m'appelle Tabatha Bull. Je viens de la Première Nation Nipissing, et j'appartiens au clan de l'aigle.
[Traduction]
Monsieur le président, distingués membres du Comité, merci.
Je vous parle de mon bureau à domicile. Je souligne que je suis sur le territoire traditionnel de nombreuses nations, dont les Mississaugas de Credit, les Anishinabes, les Chippewas, les Haudenosaunees et les Wendats.
Je m'appelle Tabatha Bull, et je suis présidente-directrice générale du Conseil canadien pour le commerce autochtone, le CCCA. Je suis honorée de parler au nom de notre association de la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
Plus que jamais au cours de l'histoire, les questions autochtones doivent être la priorité du gouvernement du Canada et de la population canadienne. Depuis 1984, le CCCA est déterminé à assurer une pleine participation des peuples autochtones à l'économie canadienne. Notre travail s'appuie sur des études axées sur les données, que l'OCDE reconnaît comme les meilleures qui soient au sujet des entreprises autochtones au Canada.
Le coronavirus a rapidement changé nos entreprises et nos vies, mais nous sommes tous concernés, et nous devons collaborer pour réparer les dommages causés à l'économie et nous réengager à travailler à la réconciliation et à une économie autochtone prospère dans l'intérêt de tous les Canadiens. Le CCCA collabore avec le gouvernement fédéral afin que les entreprises autochtones de partout au pays aient les ressources et l'information nécessaires pour survivre au ralentissement économique attribuable à la COVID-19.
Le gouvernement a déployé des efforts sans précédent pour offrir des programmes de soutien plus rapidement que jamais auparavant, mais de nombreux programmes ne tenaient pas compte initialement des entreprises autochtones. Le gouvernement a donné suite à nos revendications en comblant les lacunes, mais le retard qu'elles ont causé s'est traduit par des répercussions négatives accrues qui ne touchent que les entreprises autochtones. Pour uniformiser les règles du jeu, l'ensemble du gouvernement doit accorder la priorité aux entreprises autochtones afin qu'elles puissent avoir accès aux programmes gouvernementaux à mesure qu'ils sont déployés, pour qu'elles puissent elles aussi immédiatement s'en prévaloir.
En collaboration avec des organismes autochtones nationaux de premier plan, le CCCA a récemment lancé un sondage sur les entreprises autochtones et la COVID-19 dans le cadre d'un groupe de travail sur la réponse à la COVID-19. Le sondage vise à comprendre les répercussions uniques de la pandémie de la COVID-19 sur les entreprises autochtones au Canada, pour cerner les obstacles actuels et les lacunes dans les programmes gouvernementaux, et pour évaluer la capacité des entreprises autochtones à fournir de l'équipement de protection individuelle au gouvernement fédéral.
Plus de 90 % des 843 entreprises autochtones ayant répondu ont dit que les répercussions sur leurs activités sont très négatives ou un peu négatives. Près de 30 % des répondants ont fermé leurs bureaux et leurs installations, alors qu'une proportion de près de 20 % des entreprises a complètement cessé ses activités à cause de la COVID-19. Quarante-quatre pour cent des entreprises autochtones ont indiqué qu'elles feraient faillite d'ici trois à six mois si elles ne reçoivent pas de soutien, ce qui s'ajoute aux 12 % des entreprises qui ont déjà fermé ses portes ou qui le feront d'ici un mois.
Une perte d'entreprises autochtones de cette envergure nuit directement à l'économie autochtone, et du même coup aux collectivités autochtones. C'est la raison précise pour laquelle le moindre retard doit être évité.
J'aimerais vous faire part de quelques exemples de lacunes dans les programmes que le gouvernement du Canada a annoncés pour soutenir les entreprises pendant la pandémie.
Premièrement, pour avoir droit au Compte d'urgence pour les entreprises, seul le revenu imposable servait initialement à calculer la masse salariale. Nous savons que ce critère d'admissibilité a rapidement été modifié une fois le problème soulevé. Cela a néanmoins retardé le moment auquel de nombreuses entreprises autochtones situées dans les réserves ont pu se prévaloir du programme.
Deuxièmement, aux termes du projet de loi , de nombreuses grandes entreprises autochtones n'avaient initialement pas droit à la subvention salariale. Le CCCA et beaucoup de nos membres ont cerné cette lacune potentielle avant le dépôt de la mesure législative. Nous sommes reconnaissants des correctifs apportés le 15 mai. Cela signifie néanmoins que des entreprises autochtones ont dû attendre trois semaines avant de pouvoir demander la subvention salariale.
Par ailleurs, un problème persiste, à savoir que le Programme de crédit aux entreprises ne peut pas servir à verser des dividendes. C'est un obstacle auquel se heurtent de nombreuses sociétés autochtones de développement économique qui soutiennent des programmes sociaux essentiels de leurs nations affiliées en leur versant des dividendes en tant qu'actionnaires. Ce qu'il faut retenir encore une fois, c'est que le gouvernement doit accorder la priorité aux entreprises autochtones, plutôt que d'en faire une considération secondaire, lorsqu'il conçoit des programmes pour aider l'ensemble des entreprises canadiennes.
Je vais maintenant parler des marchés publics. Des entreprises autochtones peuvent aisément fournir des fournitures ou de l'équipement pour répondre aux besoins médicaux du Canada, ou elles sont en mesure d'augmenter ou de réorienter la production pour fournir de l'équipement de protection individuelle. Le CCCA et d'autres organisations ont fourni des listes de ces entreprises autochtones à de nombreux ministères fédéraux pendant la pandémie. Cependant, aucune de ces entreprises n'a obtenu de contrat d'approvisionnement jusqu'à maintenant.
L'année dernière, le CCCA en était à la deuxième année de son initiative d'approvisionnement autochtone, Supply Change, qui est un pilier du mandat révolutionnaire du gouvernement fédéral pour l'établissement d'une cible d'approvisionnement autochtone d'environ 5 %. Le gouvernement fédéral et des organisations autochtones nationales peuvent collaborer, et devraient continuer de le faire, afin d'établir des liens entre les fournisseurs autochtones et les agents d'approvisionnement. Les efforts déployés pour augmenter le nombre de marchés publics conclus auprès d'entreprises autochtones, maintenant et à l'avenir, se révéleront bénéfiques tant pour les entreprises que pour le gouvernement, et ils aideront les entreprises autochtones à se maintenir à flot pendant la pandémie et la période de reprise prévue.
Il est impératif que tous les ministères fédéraux accordent la priorité aux considérations liées aux entreprises autochtones. Il y a de grandes occasions de soutenir la reprise de l'économie autochtone, en se servant non seulement de l'approvisionnement, mais aussi de futurs programmes comme des projets prêts à démarrer. Nous ne pouvons pas laisser la COVID-19 nous faire régresser dans notre effort collectif pour combler l'écart.
Le Conseil canadien pour le commerce autochtone, CCCA, est déterminé à poursuivre le travail en collaboration avec le gouvernement, ses membres et ses partenaires pour aider à reconstruire et à renforcer la voie vers un Canada sain et prospère.
Merci de votre temps. Meegwetch.
Je m'appelle Shannin Metatawabin. Je suis directeur général de l'Association nationale des sociétés autochtones de financement. Je suis également membre de la nation des Mushkegowuks de Fort Albany.
Merci de m'avoir invité à vous parler des répercussions de la COVID-19 sur les entreprises autochtones au Canada.
Avant de commencer, je tiens à reconnaître que cet appel se fait à partir du territoire non cédé des Algonquins.
L'Association nationale des sociétés autochtones de financement, communément appelé l'ANSAF, représente 59 sociétés de financement aux quatre coins du pays. Notre réseau d'institutions financières autochtones offre des prêts de développement à des entreprises de Premières Nations, d'Inuits et de Métis. L'ANSAF est un partenaire de prestation de programmes de Services aux Autochtones Canada. Notre organisation gère la prestation du programme de financement des entreprises autochtones au nom du gouvernement du Canada.
Les institutions financières autochtones ont connu un succès incroyable. Depuis plus de trois décennies, nos membres sont en première ligne et travaillent avec nos entreprises autochtones pour qu'elles prospèrent et contribuent à la croissance économique du Canada.
Comme les autres entreprises, les PME autochtones ont subi les répercussions négatives de la COVID-19. L'annonce d'une aide pour stimuler l'économie que le a faite le 18 avril était la bienvenue: 306,8 millions de dollars accordés aux entreprises touchées. L'ANSAF mettra en œuvre des programmes pour consentir des prêts d'urgence en partenariat avec le réseau d'institutions financières autochtones. Je suis heureux de vous annoncer que je viens tout juste de signer jeudi un accord de contribution avec Services aux Autochtones Canada, deux mois entiers après les principaux programmes, et des fonds seront remis aux membres de notre réseau au cours des deux prochaines semaines.
Depuis 30 ans, les institutions financières autochtones collaborent avec le gouvernement du Canada pour offrir des programmes. Avec l'aide de subventions fédérales modestes, elles ont consenti plus de 47 000 prêts, qui totalisent 2,7 milliards de dollars, à des entreprises appartenant à des Premières Nations, à des Inuits ou à des Métis. Chaque année, les institutions financières accordent des prêts totalisant plus de 120 millions de dollars à 500 entreprises autochtones en démarrage et à 750 entreprises déjà implantées.
Les entreprises autochtones sont essentielles à la création d'emplois, à la création de richesse et à l'amélioration des résultats socioéconomiques pour les collectivités et les particuliers autochtones. Dans tout le pays, à tout moment, des entreprises à qui nos institutions financières autochtones ont consenti des prêts emploient plus de 13 000 personnes.
La COVID-19 a nui à beaucoup de nos entreprises, comme s'y attendait notre réseau. À la mi-mars, alors que les répercussions possibles se précisaient, plus de 95 % de nos membres ont indiqué que leur clientèle actuelle en subirait les contrecoups. Peu de temps après, des provinces et des territoires ont déclaré l'état d'urgence, ce qui s'est traduit par la fermeture de nombreuses entreprises.
L'incidence sur les collectivités autochtones a été encore plus grande. La réponse à la COVID-19 a touché tous les secteurs. À la fin d'avril 2020, le groupe de travail sur la réponse à la COVID-19 pour les entreprises autochtones, dont l'ANSAF est membre, a lancé un sondage. Plus de 900 entreprises autochtones ont répondu, et 92 % d'entre elles ont affirmé que les conséquences économiques de la pandémie sur leurs activités se sont révélées très négatives ou un peu négatives.
Les secteurs les plus touchés sont ceux du tourisme, de l'hébergement, des services de transport et du commerce de détail, qui comportent tous une forte concentration d'entreprises autochtones. Nous avons également observé des répercussions régionales, comme dans les provinces de l'Atlantique pour la pêche, et en Alberta pour le pétrole et le gaz. Comme l'a dit un membre: « Aucun secteur ne sera à l'abri de cette situation. » C'est le cas.
Nous avons quelques recommandations clés pour votre comité afin de donner suite aux préoccupations de nos membres.
Tout d'abord, il faut améliorer le programme actuel d'intervention d'urgence. Les entreprises autochtones attendent et espèrent du soutien pendant cette crise. Depuis peu, nous pouvons confirmer que le soutien arrive. Le même montant de 40 000 $ qui a été annoncé pour les autres entreprises sera mis à la disposition des entreprises autochtones, ce qui comprend un prêt de 30 000 $ et une contribution non remboursable de 10 000 $.
Le programme pourrait être grandement amélioré pour les entreprises autochtones si le montant non remboursable était plus élevé. Après tout, la COVID-19 n'est que la dernière difficulté d'une série d'obstacles que ces entreprises doivent surmonter. Les entraves de la Loi sur les Indiens, l'éloignement, le régime foncier et les piètres conditions socioéconomiques dans les réserves sont des facteurs avec lesquels les propriétaires non autochtones d'entreprises ne doivent pas composer. Une allocation non remboursable plus élevée tiendrait compte de ces obstacles supplémentaires.
Par ailleurs, le sondage du groupe de travail sur la réponse à la COVID-19 a révélé que 40 % des entreprises autochtones ne pourront plus s'endetter davantage. Elles devront généralement faire deux fois plus d'efforts pour rembourser un prêt, comparativement à une entreprise canadienne moyenne. De plus, 46 % des entreprises autochtones ayant répondu au même sondage ont affirmé avoir besoin de 40 000 $ supplémentaires pour survivre plus de quatre à six mois. Ces conclusions confirment la nécessité de donner plus de capitaux non remboursables et de soutien aux grandes entreprises des collectivités, contrairement à ce qui a été fait.
Le deuxième élément se rapporte à la stratégie commerciale…
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité des finances, je vous remercie d'avoir invité la Northern Air Transport Association, ou NATA, à comparaître devant votre important comité.
La NATA a été créée il y a plus de 40 ans pour soutenir le développement économique du Nord canadien au moyen d'un transport aérien sécuritaire et durable.
[Français]
Je me nomme Sébastien Michel. Je suis directeur des opérations de vol et gestionnaire des opérations d'Air Inuit et membre du conseil d'administration de la NATA.
[Traduction]
Air Inuit est une entité privée qui appartient à la Société Makivik, et qui compte près de 800 employés. Nous possédons une flotte diversifiée de 30 aéronefs répartis entre quatre types d'appareils, qui permet d'offrir des services essentiels aux 14 collectivités du Nunavik et à une collectivité du Nunavut. Par ailleurs, notre réseau s'étend dans le reste du Canada.
Au Nunavik et ailleurs, l'avion est le moyen de transport qui permet de se rendre dans les collectivités isolées et d'en revenir. Air Inuit est d'une importance vitale. Nous avons pour mission de répondre aux besoins grandissants et d'améliorer le sort des habitants du Nunavik au moyen d'un certain nombre de programmes sociaux, éducatifs et culturels. Grâce à des bourses d'études et à des actions positives, nous favorisons l'accès à des compétences professionnelles. Nous sommes particulièrement fiers de notre programme Sparrow. Une diplômée remarquable du programme est devenue la première femme inuit à être nommée capitaine. Un timbre commémoratif a été émis en son honneur en 2017.
[Français]
Je voudrais commencer cette séance d'information en reconnaissant les efforts du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord. Nous sommes reconnaissants du financement initial destiné à soutenir l'industrie de l'aviation par le gouvernement canadien.
[Traduction]
J'aimerais aujourd'hui souligner l'importance d'appuyer davantage les transporteurs aériens du Nord. Il faut fournir des services essentiels et avoir des activités rentables pour veiller à la santé et à la durabilité économique des collectivités que nous servons. D'ailleurs, tous les membres de la NATA ont établi des relations avec des groupes autochtones.
On connaît bien l'incidence de la COVID-19 sur l'industrie aérienne. En raison des restrictions visant les déplacements et des nouvelles règles de quarantaine, certains transporteurs ont été contraints de cesser complètement leurs opérations aériennes, mais ils doivent tout de même assumer le fardeau des frais généraux. De nombreux autres transporteurs ont principalement des activités saisonnières: soit ils ont subi des pertes, soit ils ont réalisé des investissements pendant les mois d'hiver en prévision de l'été à venir. Ces transporteurs sont possiblement incapables de reprendre leurs activités, ou ils font face à une demande tellement anémique qu'elle ne suffit pas à relancer leurs opérations. D'autres transporteurs encore continuent d'offrir les services essentiels malgré de lourdes pertes financières.
[Français]
En raison de la baisse des activités, de nombreuses compagnies ont réduit leurs opérations de vol, mais la nécessité de maintenir le personnel navigant et celui d'entretien demeure. Il est impossible de payer tous les frais généraux encourus à partir des marges d'exploitation d'une opération réduite.
Malgré cela, nos membres ont toujours un sens aigu de leur responsabilité sociale. Cependant, ce n'est pas durable. Par exemple, si Air Inuit ralentissait ses services, voire arrêtait ses opérations, toute la population du Nunavik serait isolée. En tant qu'entreprises privées, il ne nous appartient pas de financer, avec des pertes importantes, les services aériens essentiels à la sécurité et la survie de tous les Canadiens vivant dans les communautés isolées du Nord.
[Traduction]
Le Nord canadien représente plus de 40 % de la masse continentale du pays. La majorité des collectivités qui s'y trouvent ne bénéficient pas des infrastructures et des ressources qui sont tenues pour acquises dans les villes du sud du Canada. De nombreuses collectivités nordiques n'ont aucun accès routier. Puisqu'il n'y a qu'une poignée de pistes en dur, les transporteurs aériens du Nord constituent un volet unique et essentiel du réseau de transport canadien. Les transporteurs aériens nordiques sont souvent le seul moyen d'assurer un accès aux fournitures et aux ressources médicales, à de la nourriture et à d'autres fournitures essentielles. À elle seule, la demande pour ces services n'est pas rentable.
Bien souvent, il est possible de maintenir des services réguliers et essentiels en augmentant la charge de travail des entreprises rentables. Ces différentes activités se soutiennent mutuellement. La suppression d'un des volets entraînera l'effondrement de l'ensemble du système. Afin de garantir un service adéquat, les transporteurs aériens du Nord sont tenus de conserver des vols qu'un transporteur à but lucratif aurait annulés. Toutefois, les mesures de réduction des coûts sont très limitées dans le cadre de nos services, ce qui exerce une pression importante sur la capacité financière de nos membres.
La NATA incite les diverses instances gouvernementales à entamer la reprise prudente des initiatives économiques, des programmes et des activités sociales qui sont essentiels à la durabilité et à l'autosuffisance des collectivités nordiques du Canada. Les transporteurs aériens de la NATA sont d'une importance vitale pour les Canadiens qui vivent dans le Nord et qui contribuent à assurer la souveraineté du Canada dans cette région largement inaccessible.
[Français]
Dans cet esprit, nous demandons que l'industrie aérienne nordique reçoive une aide rapide et continue du gouvernement, le temps de surmonter les difficultés sans précédent auxquelles l'aviation fait face.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier nos témoins d'avoir accepté de participer aux travaux du Comité ce matin. Bien entendu, nous vous sommes reconnaissants de vos connaissances de votre expérience. Vous entendez des choses sur le terrain que vous pouvez ensuite nous communiquer. Voilà qui nous permet de rédiger un rapport de qualité qui nous aidera à structurer la réponse à la COVID-19.
Dans les deux premiers exposés ce matin, j'ai beaucoup entendu parler du fait que les entreprises autochtones ont été exclues de la version initiale d'un certain nombre de programmes que le gouvernement avait annoncés. En fait, même depuis que des ajustements ont été apportés, il y a eu des retards considérables.
J'ai moi-même réclamé avec force que les sociétés en commandite autochtones aient droit à la Subvention salariale d'urgence du Canada, ou SSUC. J'ai eu l'occasion de plaider en ce sens auprès du et du . En fin de compte, le travail que beaucoup d'entre vous ont accompli, et une partie de nos efforts aussi, je l'espère, ont porté leurs fruits.
Je vais d'abord m'adresser à Mme Bull.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les répercussions et la frustration qui se sont fait sentir au sein des entreprises autochtones en raison de leur exclusion initiale du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, ou CUEC, de la SSUC et d'autres mesures semblables? Il y a eu l'exclusion initiale, et il y a maintenant un délai excessif. Il y a donc eu une longue période d'incertitude et de frustration, d'après ce que me disent les entreprises des communautés autochtones. Pourriez-vous peut-être nous parler des répercussions dont vous entendez parler sur le terrain au sein de vos collectivités?
:
D'accord, je vous remercie.
Nous avons bel et bien eu ce genre de longues conversations. Je vous remercie également d'avoir parlé en notre nom.
Je ne crois pas que ces exclusions étaient intentionnelles. Lorsque certains font valoir que les entreprises autochtones ont été exclues, soit en raison de nombreux passages de la Loi sur les Indiens, soit parce qu'elles sont situées dans les réserves, soit pour une affaire de taxation ou d'exemption fiscale, nous ne pensons pas nécessairement que c'est intentionnel. Cela dit, nous souhaitons vraiment que ce volet soit pris en compte d'emblée.
Les sociétés de développement économique autochtones sont des entreprises qui comptent 800 employés ou plus. La plupart de ces personnes, voire la grande majorité, sont des Autochtones. Ces sociétés appuient les collectivités au moyen de programmes de soutien indispensables. Or, certaines de ces sociétés de développement économique ont dû mettre à pied la moitié de leur personnel en attendant les modalités initiales de la SSUC. Ensuite, compte tenu du retard supplémentaire, elles ont été contraintes de remercier d'autres employés, ou craignaient grandement de devoir le faire.
Je recevais des messages de nos membres, dont certains m'écrivaient chaque jour pour me demander si la réglementation entourant la subvention salariale avait été divulguée, car ces gens voulaient en faire la demande. D'après notre enquête, 12 % des entreprises ne pourront pas tenir un mois. Dans ce contexte, un retard de trois semaines a des répercussions dramatiques sur ces entreprises.
Meegwetch.
:
Je vous remercie, monsieur le président. Je crois que j'ai six minutes.
Le président: C'est exact.
Mme Pam Damoff: Je remercie tous nos témoins.
J'aimerais tout d'abord souligner que je me joins à la réunion d'aujourd'hui à partir du territoire traditionnel de la Première Nation des Mississaugas de Credit. Je tiens à remercier tous les témoins de leur témoignage. Je vous remercie plus particulièrement pour les recherches que vous avez effectuées et que vous remettez au Comité.
Madame Bull, je vais commencer par vous puisque vous nous avez fourni de très bons chiffres. Je vous ai rencontrée en février, et je sais que vous réalisez des recherches solides, et ce, depuis de nombreuses années. Nous avons notamment parlé d'approvisionnement. Je sais que la lettre de mandat de la parle de 5 % des contrats, et si je me souviens bien, vous avez dit que les entreprises autochtones pouvaient en fait répondre à entre 23 et 25 % des besoins du gouvernement fédéral. Quand je vous entends dire que vous avez remis des listes au gouvernement dans le cadre de la COVID, et qu'aucun contrat n'a été attribué à ces entreprises, je trouve cela fort inquiétant. Je vous invite à y donner suite.
Combien de noms d'entreprises avez-vous véritablement donnés au gouvernement fédéral dans l'espoir qu'elles obtiennent un contrat lié à la COVID?
:
Je vous remercie, madame Damoff.
Au départ, lorsque la COVID nous a frappés et que nous avons tous commencé à travailler à domicile, notre première action a été de parcourir nos entreprises autochtones certifiées pour voir lesquelles pouvaient fournir des EPI immédiatement. Environ 20 de nos membres étaient en mesure de le faire. Nous avons ensuite demandé à nos membres lesquels parmi eux seraient disposés à réorganiser leur production pour fabriquer des EPI ou des écrans faciaux. Un certain nombre d'entre eux étaient prêts à le faire. À l'instar d'autres entreprises indépendantes, elles hésitaient toutefois à investir sans contrat. Cela représente probablement 20 à 25 entreprises de plus, uniquement parmi nos membres.
À l'instar du groupe de travail et de l'ensemble de nos organisations, y compris l'ANSAF, nous avons demandé à nos membres s'ils pouvaient fournir des EPI. Environ 12 % des répondants à l'enquête ont dit pouvoir le faire. Pensez-y, près de 900 entreprises ont répondu à l'enquête, ce qui représente un nombre considérable d'entreprises uniquement chez ces répondants. Toutefois, si vous pensez aux près de 60 000 entreprises autochtones qui existent au Canada, 12 % de ce total correspond à un grand nombre.
Nous avons remis ces listes à divers ministères, et nous avons également travaillé avec des députés individuels pour essayer de jeter un pont. Bien sûr, le processus a été très frustrant.
:
Bonjour, madame Bérubé.
D'une part, les mesures sont mises en place par la sécurité publique ou par le Comité consultatif régional en matière d’intervention d’urgence du Nunavik, le CCRIUN, qui travaille au Nunavik. En ce moment, le Nunavik est, me dit-on, fermé à tout transport aérien. Il faut une autorisation pour voyager au Nunavik. Air Inuit reçoit cette autorisation de la sécurité publique.
Des mesures sont mises en place pour les voyageurs. Il s'agit, entre autres, de l'éloignement à l'intérieur même des aéronefs. La capacité des aéronefs est utilisée à environ 30 % pour les voyageurs. Toutes les opérations ont été ramenées au Centre technique d'Air Inuit. Nous avons une salle pour les passagers qui peut accueillir 150 personnes. Les questionnaires sont remplis sur place et les gens n'ont pas besoin d'aller au terminal de l'Aéroport international de Montréal-Pierre Elliott Trudeau, par exemple.
C'est la même chose dans le Nord. L'éloignement est la mesure la plus importante pour limiter la propagation. Au sein même de nos équipages, nous avons mis des mesures en place. Par exemple, ce sont toujours les mêmes équipages qui travaillent ensemble. Il n'y a plus de changements d'équipages. Depuis le début de la pandémie, les mêmes équipages restent ensemble et travaillent ensemble pendant tout le mois. C'est une façon de limiter la propagation. Jusqu'à maintenant, je crois que nous avons réussi à ne pas contaminer le Nunavik. Aujourd'hui même, je crois qu'il n'y a aucun décès causé par la COVID-19 au Nunavik, bien qu'il y ait eu 14 cas, qui se sont tous rétablis.
Je vous transmets mes salutations du territoire non cédé micmac ici en Nouvelle-Écosse. La Première Nation de Millbrook est tout près. C'est vraiment bon de vous entendre tous. Merci beaucoup de vos exposés.
Ce matin, le a annoncé 650 millions de dollars additionnels pour soutenir les Premières Nations et les collectivités inuites et métisses, ce que j'ai été ravie d'entendre. Il a plus particulièrement parlé des soins de santé, du soutien au revenu et de nouveaux refuges pour les femmes, une autre question qui me passionne énormément, surtout en tant que vice-présidente du caucus des femmes.
Il a mentionné que 285 millions de dollars de ce nouveau financement seront versés à la santé publique, ce qui inclut l'approvisionnement, comme vous, madame Bull, l'avez mentionné. Ici, à Truro, par exemple, nous avons une vieille usine, l'usine Stanfield. C'est une entreprise familiale. Elle a plus de 100 ans et fabrique des sous-vêtements depuis tout ce temps. Les sous-vêtements Stanfield sont assez bien connus.
Quoi qu'il en soit, elle a dû fermer ses portes à cause de la pandémie. Elle a ensuite présenté une offre au gouvernement pour fabriquer des chemises d'hôpital en plastique et collaborer avec l'usine de plastique ici, qui éprouve également des difficultés en raison de la COVID. Maintenant, les deux usines travaillent ensemble pour fabriquer des chemises d'hôpital jetables pour l'EPI.
Quels types d'entreprises suggérez-vous, madame Bull? Quels types de mesures pouvons-nous mettre de l'avant, que vous pouvez présenter, et que, comme Mme Damoff l'a mentionné, que nous serions ravis de proposer au gouvernement? Ce serait formidable d'amener des Autochtones des Premières Nations à contribuer à ce projet très important.
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Nous avons un certain nombre d'entreprises qui ont fait la même chose, qui ont pu faire la transition pour commencer à fabriquer du désinfectant pour les mains, par exemple. Nous avons également vu d'excellents partenariats avec Shared Value Solutions, une entreprise qui travaille avec un certain nombre de collectivités. Elle a également travaillé avec un certain nombre de distillateurs et d'autres entreprises partenaires pour fournir du désinfectant pour les mains à un certain nombre de Premières Nations du Nord de l'Ontario.
Je travaille avec Marion Crowe à l'Association des gestionnaires en santé des Premières Nations pour leur fournir nos listes, car je sais qu'elles aimeraient vraiment examiner les fournisseurs autochtones capables de soutenir les centres de santé dans les réserves.
Nous voyons des entreprises dans tous les secteurs de l'EPI. À l'origine, le site Achatsetventes a été créé pour offrir du soutien en TI. Il y a des entreprises autochtones dans tous les secteurs au Canada, si bien que nous pourrions aller de l'avant dans tous ces secteurs.
Je pense qu'il existe une réelle possibilité, par l'entremise du conseil de l'approvisionnement, pour les entreprises de s'associer à des entreprises autochtones de plus petite taille, car il est quelque peu difficile pour une entreprise autochtone ou certaines des plus petites entreprises de fournir 10 000 masques par semaine. Cependant, je pense qu'il existe une réelle occasion de financement pour nouer ces partenariats avec de grandes entreprises, y compris des entreprises autochtones dans leurs chaînes d'approvisionnement, ou des partenariats où nous pourrions vraiment renforcer les capacités des petites entreprises.
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Merci, monsieur le président.
Comme toujours, je salue l'équipe de la TI et les interprètes. Je sais qu'il est parfois difficile de vous assurer que nous restons sur la bonne voie.
Merci aux témoins d'être ici et de nous faire part de leurs connaissances inestimables.
Je demanderais que les réponses ne dépassent pas une minute, simplement en raison des contraintes de temps.
Ma première question porte sur un sujet sur lequel j'ai dû me concentrer le plus durant la crise de la COVID, à savoir les services aériens au Nunavut. Les compagnies aériennes qui nous desservent sont nos routes et nos ambulances, et bien plus encore.
Monsieur Michel, pourriez-vous expliquer pourquoi, contrairement aux transporteurs aériens dans le Sud, il est impossible pour nos transporteurs aériens de réduire leurs horaires lorsqu'ils transportent des marchandises comme des aliments frais et même des tests de dépistage de la COVID-19?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais avoir une précision de la Northern Air Transport Association. M. Priestley est-il disponible aujourd'hui?
M. Sébastien Michel: Il n'est pas là aujourd'hui.
M. Bob Zimmer: Très bien. C'est donc à vous que je poserai mes questions.
J'ai devant moi une lettre que M. Priestley m'a écrite dans laquelle il expose les demandes de votre association. Je vais simplement la citer. J'aimerais avoir une réponse à ce sujet, car cette lettre a été écrite il y a quelque temps et traite de la COVID-19 et des difficultés qui attendaient votre industrie. Il dit ce qui suit:
Les mesures suivantes doivent être prises immédiatement:
Il faut aussi suspendre, pendant 90 jours, le versement des retenues à la source de l'employeur, y compris le RPC, l'AE et la CAT, et le gouvernement doit accélérer le versement des prestations d'AE...
Toutes les taxes fédérales sur le carburant aviation — taxes d'accise et taxes sur le carbone — devraient être suspendues temporairement.
Le gouvernement fédéral devrait subventionner un congé de remboursement de prêt et subventionner les exploitants aériens pendant les 90 prochains jours afin qu'ils puissent continuer de payer les intérêts sur les prêts en cours.
Monsieur Michel, j'aimerais savoir, pour ces trois éléments, si ces changements ont été apportés. Là encore, ces demandes ont été faites il y a un certain temps. J'aimerais savoir ce que vous répondez à cela.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je me joins à vous aujourd'hui depuis le territoire sacré de nombreuses nations autochtones, notamment les Haudenosaunees, les Hurons-Wendat, les Anishinabe et la Première Nation des Mississaugas de Credit.
Je remercie tous les témoins d'être ici avec nous aujourd'hui et de nous présenter les observations et les perspectives de vos collectivités, industries et associations d'affaires.
Ma première question s'adresse à Mme Tabatha Bull.
Mon père a été directeur au tourisme et au développement du commerce autochtones à Entreprise autochtone Canada en 1997. Je l'ai appelé ce matin et nous avons brièvement discuté de la nature du travail qu'il a fait il y a près de 25 ans. J'ai ensuite lu votre article sur thefutureeconomy.ca et j'ai réfléchi à l'évolution et à la modernisation qu'ont connues les entreprises autochtones ces 25 dernières années. J'ai discuté avec mon père du genre de choses qu'il faisait dans le cadre de son travail et des subventions qu'il approuvait à l'époque. J'avais alors 15 ans et je ne m'y intéressais guère. Je pense qu'il était content de jeter un regard sur le passé.
Que peut faire le gouvernement pour être un meilleur partenaire et veiller à ce que les entreprises locales soient connectées, qu'elles aient accès aux meilleures technologies et qu'elles puissent aussi participer, comme tout le monde, à l’économie mondiale du commerce en ligne?
Ce que je voulais dire, c'est qu'il faut reconnaître que les Autochtones font face à des obstacles énormes. Si l'on parle d'une stratégie de reprise des activités lorsque la courbe sera aplatie et que le ralentissement économique atteindra un plateau, il ne faudra pas prendre plus de temps que le reste de l'économie canadienne pour retomber sur nos pieds. Il faut aller de l'avant; donc la planification de la relance dont on parle est très importante.
Je vous ai expliqué que le financement fédéral du réseau d'institutions financières autochtones avait connu une baisse de 70 %, alors que les prêts au développement doivent stimuler la croissance, ce qui n'a pas été le cas dans la collectivité autochtone. Nous faisons de notre mieux avec ce que nous avons, mais nous pourrions améliorer les choses.
Je crois qu'il y a plus de 20 ans, la Commission royale sur les peuples autochtones a recommandé une augmentation de 5 % des prêts au développement. Cette augmentation n'a pas eu lieu. Le gouvernement a annoncé un fonds de croissance de 100 millions de dollars. Il ne faut pas oublier de miser sur la création d'un outil pour attirer les investissements du secteur privé afin d'injecter des capitaux dans notre communauté.
Enfin, il y a la cible de 5 % en matière d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones. C'est très important, puisque cela entraînera des possibilités d'une valeur de plus d'un milliard de dollars dans la communauté à l'échelon fédéral seulement. À cela s'ajouteront les contributions des gouvernements provinciaux et municipaux, et des sociétés. Les occasions de prendre part à la prospérité sont nombreuses.
En ce qui a trait aux 5 % associés à l'approvisionnement, nous en sommes très heureux. Comme l'a fait valoir Mme Damoff, nous avons réalisé une étude en collaboration avec le gouvernement fédéral pour déterminer la capacité des entreprises autochtones du Canada de répondre à la demande d'approvisionnement du fédéral. L'étude a démontré que les entreprises autochtones pouvaient actuellement répondre à 24 % de ces besoins annuellement. Ainsi, les 5 % représentent un seuil uniquement.
Comme nous l'avons dit, il faut qu'il y ait des mesures au sein du gouvernement et des ministères pour veiller à ce qu'ils achètent auprès des entreprises autochtones; et il faut une meilleure évaluation en la matière. C'est une réussite dans le secteur des entreprises canadiennes. Plus de 80 grandes sociétés du Canada se sont engagées à acheter auprès des entreprises autochtones, et ont réussi. Je crois donc que la clé réside dans la mesure.
Nous travaillons aussi avec d'autres organisations nationales, le Conseil national de développement économique des Autochtones, l'ANSAF et le CAADA pour trouver des façons d'aider le gouvernement à trouver des entreprises certifiées, de sorte qu'on puisse garantir la légitimité des entreprises autochtones et qu'une organisation autochtone indépendante puisse en dresser une liste, de façon similaire à ce qui se passe en Australie avec Supply Nation.
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La motion est la suivante:
Que, dans le cadre de son étude de la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19, le Comité invite les chefs élus des Wet'suwet'en, en particulier le Chef Rosemarie Skin, la Nation Skin Tyee, le Chef Dan George, la Première Nation de Burns Lake (Ts'il Kaz Koh), le Chef Maureen Luggi, la Première Nation Wet'suwet'en, le Chef Patricia Prince, la Bande Indienne Nee Tahi Buhn, le Chef Héréditaire Herb Naziel, Le Chef Héréditaire Gary Naziel, la Chef Héréditaire Theresa Tait-Day, et d'autres personnes qui ont été invitées à témoigner sur la manière dont la pandémie COVID-19 a affecté leur capacité à engager des négociations ouvertes et transparentes avec le gouvernement fédéral concernant les droits et titres fonciers.
Je pourrais en parler rapidement. Je crois que j'ai encore la possibilité de le faire.
Je veux dire à mes amis du Comité que je pense que nous avons vu les chefs élus essayer, dans cette discussion, d'obtenir l'attention non seulement de la ministre, mais également de la province et des Canadiens en général. Les chefs élus demandent de pouvoir se prononcer, et ils ont une plainte justifiée, quelque chose à dire, étant donné qu'ils estiment ne pas avoir été consultés sur le protocole d'entente qui a été négocié avec les chefs héréditaires. Comme nous le savons tous, ce protocole d'entente est le point de départ, mais étant donné que toute décision prise en fonction de cette orientation aura des effets directs sur eux, nous avons déjà vu qu'un chef de la Première Nation de Burns Lake se demande s'ils forment encore une bande, étant donné qu'ils ont été entièrement exclus de ce processus.
À la veille de la signature, au moins quatre chefs élus disaient qu'ils n'avaient toujours pas été consultés. La COVID-19 a gravement entravé la capacité des chefs élus de parler à leurs membres, aux gens qui font partie de leurs bandes, au sujet de cette entente.
Nous, les membres du Comité, avons l'occasion de permettre aux représentants élus de prendre la parole devant ce comité et devant le public en général afin de parler de la façon dont le processus a échoué ainsi que des améliorations qui sont possibles, et de les entendre.
Monsieur le président, c'est la motion que je propose. Je laisse cela entre vos mains.
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Merci, monsieur le président.
Je vais rapidement aborder quelques points pour souligner qu'il ne m'apparaît pas sincère de prétendre que cela n'est pas lié à la COVID. Lors de la réunion virtuelle du 21 mai sur la COVID, quand j'ai demandé à Mme Bennett pourquoi elle avait procédé à la signature du protocole d'entente malgré les facteurs que j'avais énumérés, la dernière partie de sa réponse était que, « avec l'éclosion de la pandémie de la COVID-19, il a été impossible de le faire en personne ».
Le 22 mai, M. van Koeverden, mon collègue, a dit, en réponse à la motion de Mme Qaqqaq:
Bien que nous soyons quelque peu en désaccord avec la formulation, nous sommes tout à fait d'accord sur le fond et sur l'importance de la transparence pour les communautés autochtones et pour tous les Canadiens.
Compte tenu de ces deux éléments qui servent de contexte à ma réponse, je crois qu'il est important que nous souhaitions être ouverts et transparents au moment de nous pencher sur ces choses. Si nous ne sommes pas prêts à le faire, qu'est-ce que nous essayons de cacher?