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La séance est ouverte. Bienvenue à la 10
e séance du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes.
Je vais commencer par souligner que je vous parle aujourd'hui du territoire traditionnel des nations Haudenosaunee, Anishinabe et Chonnonton.
Conformément à l'ordre de renvoi du 20 avril 2020, le Comité se réunit pour entendre des témoignages sur des questions liées à la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
La réunion d'aujourd'hui se tiendra par vidéoconférence, et les délibérations seront rendues publiques sur le site Web de la Chambre des communes. Pendant la séance, la diffusion Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour faciliter le travail de nos interprètes et assurer le bon déroulement de la réunion, je vais expliquer quelques règles.
Pendant la vidéoconférence, l'interprétation sera très semblable à ce qui se fait dans une séance ordinaire de comité. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Pour résoudre des problèmes de son soulevés pendant de récentes réunions virtuelles du Comité et assurer une transmission audio claire, nous demandons aux personnes qui souhaitent prendre la parole de choisir ainsi leur langue d'interprétation: si vous vous exprimez en anglais, veuillez sélectionner le canal anglais; si vous vous exprimez en français, veuillez sélectionner le canal français.
Pendant votre allocution, si vous pensez passer d'une langue à l'autre, vous devrez aussi changer le canal d'interprétation de manière à ce qu'il corresponde à la langue dans laquelle vous parlez. Vous pourriez peut-être aussi faire une courte pause lorsque vous changez de langue.
Veuillez aussi attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Lorsque vous êtes prêt à intervenir, vous pouvez soit cliquer sur l'icône de microphone pour l'activer, soit tenir la barre d'espacement pendant que vous parlez. Lorsque vous la relâchez, le microphone se remettra en sourdine, comme si c'était un walkie-talkie.
Je vous rappelle que les députés et les témoins doivent s'adresser à la présidence. Si un député souhaite prendre la parole quand ce n'est pas son tour, il doit activer son microphone et dire qu'il veut faire un rappel au Règlement.
Si un député souhaite intervenir au sujet d'un rappel au Règlement d'un autre député, il doit se servir de la fonction permettant de « lever la main ». La présidence saura alors qu'il souhaite intervenir. Pour ce faire, vous devez cliquer sur « participants » au bas de l'écran. Une liste apparaîtra et vous pourrez cliquer sur « lever la main » à côté de votre nom. Je vais essayer d'y être attentif.
Lorsque vous parlez, veuillez le faire lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, votre microphone doit être mis en sourdine.
L'utilisation d'un casque d'écoute est fortement encouragée. Si vous avez des oreillettes avec un microphone, veuillez tenir le microphone près de votre bouche lorsque vous parlez afin d'améliorer la qualité sonore pour nos interprètes. En cas de difficultés techniques, comme pour l'interprétation, ou si vous êtes accidentellement déconnecté, veuillez en aviser la présidence ou la greffière immédiatement, et l'équipe technique s'efforcera de régler le problème. Veuillez noter que nous pourrions devoir suspendre la séance dans l'intervalle, car nous devons veiller à ce que tous les députés puissent participer pleinement.
Avant de commencer, je demande à tout le monde de cliquer sur le coin supérieur droit de l'écran pour sélectionner le parquet. On peut ainsi voir tous les participants dans une grille. Tous les participants à la vidéo pourront ainsi se voir.
Pendant la séance, nous allons suivre les mêmes règles qui s'appliquent habituellement aux déclarations liminaires et aux séries de questions aux témoins pendant les séances normales. Chaque témoin aura cinq minutes pour faire une déclaration liminaire, et nous poursuivrons avec les séries de questions habituelles des députés.
Je souhaite maintenant la bienvenue à notre premier groupe de témoins.
Aujourd'hui, nous accueillons le chef Ghislain Picard, de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador; Marjolaine Siouï, directrice générale, de la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador; et Tara Campbell, directrice générale, de la Northern Inter-Tribal Health Authority.
Madame Siouï, chef Picard, on me dit que vous allez faire un exposé commun. Je serai rigoureux pour ce qui est du temps de parole. Vous aurez cinq minutes, et je vais vous prévenir lorsqu'il n'en restera qu'une. Même chose pour les questions: nous allons essayer d'être très rigoureux compte tenu de nos contraintes de temps.
Madame Siouï, chef Picard, vous avez maintenant cinq minutes pour faire votre déclaration liminaire. Je vous en prie.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je salue tous les membres du comité permanent. Merci de cette occasion.
Nous ferons notre exposé en français.
[Français]
Je remercie les membres du Comité de nous inviter à présenter un état de la situation des Premières Nations du Québec à la suite de la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19.
La pandémie de la COVID-19 a soulevé, et elle soulève encore, des questions de santé publique majeures. Elle a permis de mettre en place des mesures extraordinaires. Il importe de souligner ces efforts collectifs, mais aussi ces résultats.
Nous ne cesserons jamais de le répéter: les Premières Nations font partie des populations les plus vulnérables, étant donnés les facteurs de risques qui prévalent chez les populations des Premières Nations. Pour plusieurs communautés, les mesures préventives et les préparatifs requis pour fournir les services et les soins essentiels n'ont pas été à la hauteur de ce qu'ils auraient dû être. Le retour progressif à ce que nous qualifions de « nouvelle normalité » s'effectuera difficilement pour plusieurs d'entre elles, et il aura un rythme différent de celui de la population canadienne.
En ce qui a trait à ce que nous pourrions appeler la première vague, nous avons récemment effectué une nouvelle évaluation de nos relations avec les autres gouvernements dans le contexte de la pandémie. Il s'agit donc d'une évaluation...
[Français]
Pour ce qui est de l'évaluation, nous avons consulté nos chefs et nos grands chefs ainsi que les dirigeants de nos commissions et organisations régionales au Québec.
Il va sans dire que nous avons constaté que ce contexte exceptionnel, en mettant de la pression sur l'appareil public, en fait ressortir les défis qui existaient avant la pandémie. Dans cette situation hors du commun, la réaction du gouvernement fédéral a été perçue par nos instances comme ordinaire, en ce sens que les administrations ont maintenu leurs approches, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. La mise à niveau de l'appareil de la bureaucratie fédérale devant les problèmes des Premières Nations fait partie des améliorations qui sont requises et auxquelles on devra rapidement s'attaquer.
Un mécanisme formel de coordination incluant tous les ministères et agences qui traitent avec les Premières Nations aurait été des plus utiles. En l'absence d'un tel mécanisme, les instances des Premières Nations ont dû répéter les mêmes démarches auprès de nombreux intervenants fédéraux afin de répondre aux besoins de leur population.
J'aimerais parler de la réconciliation et de l'état actuel des choses. Si les engagements du en vue de la réconciliation sont clairs, les résultats le sont un peu moins. Nous devons saluer le fait que plusieurs législations et politiques marquantes ont été implantées ou sont en voie de l'être. La mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones est plus que jamais une priorité, et la machine fédérale devra s'y conformer même si les défis sont considérables.
Il importe également de souligner une autre composante majeure de la réconciliation dans le système politique canadien, soit l'implication et l'engagement des provinces, qui sont des conditions essentielles à tout progrès dans les relations avec les Premières Nations. Les provinces, particulièrement le Québec, devront aller au-delà de leur réflexe traditionnel de rediriger systématiquement la responsabilité qui leur incombe vers le gouvernement fédéral dès qu'une question qui concerne les Premières Nations se présente.
En conclusion, un plan clair est un excellent objectif, mais encore faut-il avoir un excellent point de départ. Nous exigeons que ce plan soit effectué en codéveloppement avec des gouvernements et des institutions des Premières Nations. Il sera essentiel que les moyens soient au rendez-vous pour soutenir les Premières Nations dans l'élaboration et la mise en œuvre de mesures qui leur permettront de se préparer adéquatement à affronter une deuxième vague, de renforcer leur autodétermination, de régler les problèmes qui persistent et de miser sur leurs forces et sur les leçons apprises depuis le début de la pandémie.
Au Québec, en date du 20 mai, il y avait 45 495 cas confirmés de COVID-19 et 3 800 décès. Vous savez tous que la province du Québec a été la plus durement touchée en matière de décès.
Bien sûr, cela a des répercussions sur les communautés des Premières Nations. Jusqu'à maintenant, les communautés se sont très bien organisées et ont toutes mis en place un plan de mesures d'urgence, ce qui a permis de limiter, pour ce qui est du Québec, le nombre de cas à 35 et le nombre de décès à deux.
La surveillance de l'état de santé et de ses déterminants est l'une des grandes difficultés en matière de santé publique. Présentement, il n'y a aucun protocole formel. Normalement, cette responsabilité incombe à la province, mais cela n'a pas été solidifié par des accords concrets pour que les communautés des Premières Nations puissent avoir des données exactes concernant le nombre de cas et la surveillance, notamment dans leurs résidences. On sait qu'il y a quand même beaucoup de gens...
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Tansi, bonjour, monsieur le président, distingués membres du Comité.
Merci de l'occasion de participer à ce processus. J'aimerais commencer par souligner que je suis actuellement sur le territoire du Traité no 6, le territoire traditionnel des Cris et les terres ancestrales des Métis.
Je m'appelle Tara Campbell. Je suis une Moskégonne du territoire du Traité no 5 au Manitoba. Je suis directrice générale de la Northern Inter-Tribal Health Authority, que l'on appelle souvent la NITHA.
Depuis 1998, la NITHA assume des fonctions de soutien de troisième niveau qui servent à renforcer le modèle de prestation des services de santé des Premières Nations et qui contribue à l'amélioration de la santé dans les collectivités autochtones.
La NITHA est régie par un conseil de chefs qui représentent les Cris, les Dénés et les Dakotas de nos quatre partenaires: le Grand conseil de Prince Albert, le Meadow Lake Tribal Council, la Peter Ballantyne Cree Nation et la bande de Lac La Ronge. Ensemble, ils représentent 33 collectivités des Premières Nations dans le Nord de la Saskatchewan, soit plus de 55 000 personnes. Treize collectivités offrent des soins primaires, et les autres prodiguent des soins communautaires. Depuis plus de 20 ans, les quatre partenaires mènent leurs activités conformément à des accords distincts de transferts de services de santé.
Les services de la NITHA comprennent les services d'un médecin hygiéniste, la surveillance des maladies et de l'état de santé, la lutte contre les maladies transmissibles, la prévention des infections, la recherche, l'élaboration de politiques et la formation. Nous offrons aussi un soutien spécialisé aux programmes dans des domaines comme la santé mentale, la santé environnementale et les soins infirmiers.
Au fil des ans, les collectivités ont subi les répercussions d'incendies de forêt, d'inondations et d'interruptions de services essentiels comme la distribution d'eau potable. Les événements de ce genre nous rappellent qu'un soutien adéquat accru est essentiel pour nos communautés puisque les efforts de gestion des urgences sont souvent responsables du manque de ressources financières et de la pénurie de main-d'œuvre.
Comme nos collectivités sont éloignées et accessibles par une seule route, elles sont plus vulnérables et il leur est plus difficile d'intervenir. Compte tenu de facteurs comme le surpeuplement ainsi qu'un accès limité à des soins de santé de qualité, aux aliments et à de l'eau potable, on y est plus susceptible de contracter la COVID-19.
L'absence de consultation auprès des Premières Nations sur la planification et la réponse de la province, surtout pour ce qui est de la réouverture, fait partie des problèmes observés pendant la pandémie. La province met en œuvre des plans de réouverture même si le nombre de cas augmente dans le Nord. Nous sommes souvent négligés ou une considération secondaire dans la planification.
Les déplacements restreints, la fermeture de routes et l'éloignement se traduisent par des problèmes de sécurité alimentaire.
Les barrières linguistiques donnent également lieu à des problèmes de communication. Des ressources adéquates doivent être déployées pour soutenir la traduction.
De plus, il manque de fournitures, y compris de l'équipement de protection individuelle pour les travailleurs de la santé et des produits de nettoyage. Il manque aussi encore des thermomètres pour les bénéficiaires, à des fins d'isolement et de surveillance.
Le matériel de dépistage n'est pas facile à trouver. Nous continuons d'avoir de la difficulté à obtenir des écouvillons auprès de la province, même s'il y a 16 stations de dépistage dans les collectivités de la NITHA.
L'équipement de protection individuelle se fait attendre. L'équipement destiné aux habitants des réserves est distribué par la province, et les demandes non exécutées sont ensuite transmises à la réserve nationale d'urgence.
Les ressources en soins infirmiers demeurent un grave problème, tout comme le transport médical. Les travailleurs et les patients qui ont des rendez-vous à l'extérieur des collectivités risquent d'être exposés à la COVID-19.
En ce qui concerne la santé mentale et la toxicomanie, la prestation de services aux gens dans le besoin pose problème.
Nous avons atténué certaines répercussions. Les partenaires ont remis des fournitures essentielles à leurs membres, tant à ceux qui vivent à l'intérieur des réserves qu'à ceux qui vivent à l'extérieur, et ils soutiennent la capacité d'intervention et la sécurité alimentaire de leurs collectivités.
La NITHA assure la traduction en cri et en déné des ordonnances de santé publique.
Je tiens à remercier nos témoins d'être parmi nous aujourd'hui, de nous faire part de leurs renseignements et de bien vouloir participer aux délibérations du Comité.
La majorité de mes questions seront pour Mme Campbell. Comme vous le savez probablement tous, elle vient du Nord de la Saskatchewan, comme elle l'a indiqué, et c'est aussi ma circonscription. Je vais donc surtout m'adresser à elle pendant cette série de questions.
Madame Campbell, vous avez parlé de la collecte de données à la fin de vos observations. Vous avez parlé de la mise en commun et de la collecte de données. C'est une question dont nous parlons depuis quelques semaines. Nous avons pu discuter avec le chef national — je crois que c'était il y a deux ou trois semaines — ainsi qu'avec certains leaders nationaux des Métis et ainsi de suite. J'ai cru comprendre qu'il y a eu des progrès, et c'est ce que j'ai entendu aussi dans vos observations.
Pouvez-vous parler un peu plus de l'importance d'améliorer la collecte de données et de la nécessité de les mettre en commun afin que les décisions soient prises à l'aide de renseignements exacts. Nous pouvons éviter certains vases clos et surmonter certaines difficultés que nous observons en matière de compétence lorsque les données sont mises en commun, et il est plus facile de prendre des décisions pour structurer adéquatement le soutien offert.
Je me disais juste que les Services aux Autochtones Canada ne mettent l'accent que sur les données des réserves, et il semble un peu difficile d'avoir les données et les chiffres non seulement pour les Autochtones dans les réserves, mais aussi ceux hors réserve pour structurer adéquatement le soutien offert. C'est tout à fait juste.
Je vais complimenter un peu votre organisation. Nous nous sommes penchés sur le travail que vous avez accompli, et vous avez excellé dans la promotion de concours et d'activités pour que les enfants restent en bonne santé. Je crois que vous avez mené une campagne de bingo actif, et d'autres de vos initiatives semblent avoir été très efficaces — et peut-être aussi très amusantes en même temps — auprès des enfants et ainsi de suite.
L'une des discussions que nous avons eues au cours des dernières semaines en parlant de leadership, surtout dans le Nord de la Saskatchewan, portait sur la sensibilisation de certains groupes à l'importance de suivre et de prendre au sérieux les conseils des responsables de la santé publique concernant le lavage des mains et la distanciation sociale pour éviter d'accroître le risque pour les aînés et les gens vulnérables de nos collectivités, qui sont plus à risque.
Pouvez-vous parler des plans de votre organisation pour sensibiliser les gens à l'importance de prendre ces conseils au sérieux pour protéger les aînés et les gens vulnérables dans ces collectivités?
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Je vous remercie, monsieur le président. Je souhaite la bienvenue à tous les témoins. Ma question s'adresse à M. Picard.
Monsieur Picard, cette semaine, sur Facebook, j'ai vu une image intéressante partagée par une militante issue des Premières Nations. C'était une broderie sur laquelle on pouvait lire que le coronavirus n'avait pas brisé le système, mais plutôt révélé un système brisé. Cela résume bien le problème. En matière de logement, nous faisons face à un problème systématique qui peut s'avérer très dangereux quant à la transmission du virus.
Pouvez-vous nous parler des besoins des Premières Nations du Québec en matière de logement, des défis épidémiologiques que le manque de logement pose et de ce qui peut être fait par l'État fédéral pour corriger cette situation?
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Je vous remercie beaucoup de votre question.
Effectivement, cela a toujours été d'actualité. Ce n'est pas la première fois qu'on en parle. Disons que la crise est venue amplifier la situation et les problèmes que les communautés vivent. On entend des messages presque contradictoires. D'un côté, on fait la promotion de consignes, comme l'éloignement physique et le lavage des mains pendant 20 secondes, et de l'autre, il y a un surpeuplement des logements. Il est donc extrêmement difficile de tenir compte des consignes et de les appliquer dans les circonstances que nous connaissons.
En termes simples, demain matin, il faudrait construire, uniquement au Québec, 8 000 nouveaux logements pour que la situation soit comparable à celle qui existe ailleurs. Nous en parlons depuis 20 ans. Depuis 2000, les communautés de notre région disent que la situation du logement en est une de crise, et cela fait 20 ans que nous militons pour qu'il y ait des changements. Dans le contexte de la crise actuelle, les déterminants de la santé prennent encore plus d'importance et, effectivement, l'accès à un refuge ou à un logement est au cœur de ces conditions.
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Merci, monsieur le président.
Je vais partager mon temps avec ma collègue, Niki Ashton.
Je veux rapidement dire bravo à l'équipe des TI et aux interprètes. Je sais que c'est très exigeant de suivre tout ce qui se passe.
Bien sûr, je remercie infiniment tous les témoins de nous faire profiter de leurs vastes connaissances et de leurs perspectives.
Madame Campbell, pouvez-vous nous en dire plus sur l'accès aux tests de dépistage et aux soins dans les collectivités que vous soutenez? Je sais qu'il y a des préoccupations concernant la façon dont les données sont recueillies dans certaines collectivités.
Quelle est l'ampleur du dépistage réalisé? Pouvez-vous parler de certaines de ces préoccupations et de la façon dont la discrimination semble jouer un rôle important dans les décisions?
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L'une des choses que nous avons apprises, c'est que le dépistage est crucial. Il est crucial pour repérer, manifestement, les cas qui se trouvent dans la collectivité. Quand nous pouvons faire le dépistage et obtenir les résultats rapidement, nous pouvons isoler les personnes et limiter la transmission au minimum.
Nous faisons beaucoup de dépistage avec l'éclosion dans le secteur de La Loche-Clearwater. Nous avons eu un total de 30 cas à cet endroit, et en ce moment, nous n'avons plus que 9 cas actifs. Nous avons fait du porte-à-porte là-bas et testé 147 personnes.
Nous ne pouvons pas faire cela dans chaque collectivité, évidemment, parce que le matériel nécessaire au dépistage est limité. Nous avons de la difficulté à obtenir ce matériel de la province, comme je l'ai dit précédemment. Le nombre de tests que nous avons faits est peu représentatif du nombre de tests que nos membres ont subis au total, simplement parce qu'une partie des tests se fait hors réserve. Souvent donc, comme je l'ai dit, le partage des données tarde, et il en va de même pour la transmission des résultats des tests aux personnes. Nous avons rencontré des embûches à cet égard également: des résultats négatifs ne nous ont pas été transmis rapidement, à nous ou aux collectivités. Nous travaillons aussi à régler ce problème.
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Merci beaucoup, et bienvenue à tous.
Je suis impatiente de discuter, plus tard au cours de la réunion, d'une motion importante portant sur la façon dont l'approvisionnement se fait pour les collectivités autochtones. Je trouve très préoccupant qu'une collectivité de notre région, la nation crie Mathias Colomb, se soit fait dire qu'elle recevrait des tentes que personne n'avait demandées. Je crois que cette motion est cruciale, pour que nous puissions aller au fond de ce qui s'est produit. Nous savons que cela a déjà mené à une démission du conseil des marchés publics. À mon avis, il est clair que les gens de la collectivité que je représente méritent des réponses et que toutes les collectivités du pays, comme nous l'avons entendu aujourd'hui, doivent obtenir l'accès à l'infrastructure qui leur est grandement nécessaire et qu'elles réclament en ce moment.
Je vais maintenant poser mes questions, et je vais m'adresser à Mme Campbell et à M. Picard.
Vous avez tous les deux parlé des régions vulnérables du Nord, et nous savons que dans certaines de nos régions, il y a aussi des camps de chantier. Nous savons que l'éclosion de La Loche a été causée par une personne revenue du camp de chantier de Kearl Lake.
Ici, dans notre région, quatre Premières Nations se mobilisent contre l'accélération de la production au camp du chantier de Manitoba Hydro à Keeyask. Ils ont fait tout ce qui était possible pour lutter contre la COVID-19, mais compte tenu de ce qui s'est produit ailleurs, nous savons que les camps de chantier peuvent être un vecteur de la propagation de la COVID-19 dans les collectivités les plus vulnérables.
Est-ce que vous pensez aussi que les camps de chantier peuvent continuer de présenter un risque pour les Premières Nations durant cette pandémie?
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup à tous nos invités de leur comparution aujourd'hui. Nous leur en savons gré.
Je vais commencer par Mme Campbell.
Étant donné que tout le monde est à la maison en ce moment, tout le monde passe beaucoup de temps en ligne. Nous savons que nos enfants en particulier passent beaucoup plus de temps en ligne. Cela fait grimper les risques liés à l'exploitation sexuelle.
Est-ce que votre organisation a mis en place des mesures — j'ai entendu parler du bingo, un peu plus tôt — pour éduquer nos enfants afin qu'ils continuent de naviguer en toute sécurité en ligne?
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Excusez-moi, monsieur le président.
En quelque sorte, nous sommes en partie guidés par les autorités de santé publique au Québec. Quant aux chefs, ils ont été extrêmement proactifs et ils se sont eux-mêmes donné des directives.
Au plus fort de la crise, il y a deux semaines, au moins 30 communautés sur 43 avaient vraiment contrôlé l'accès à la communauté, sinon complètement fermé l'accès à la communauté. C'est ce qui donne des résultats, c'est ce qui empêche la propagation du virus. D'ailleurs, quiconque a suivi les nouvelles sait que la communauté de Kanesatake, située à environ 40 minutes de Montréal, a posé les mêmes gestes dans le parc provincial d'Oka et que les objectifs en lien avec les populations vulnérables étaient les mêmes.
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Au risque de me répéter, je pense que nous avons une réalité qui n'est pas celle des autres Québécois ni des autres à l'échelle canadienne.
Le pense que M. Battiste, Mme Campbell et moi nous comprenons à cet égard. Nous connaissons ces situations.
Je pense que, dans ce cas-ci, les chefs se sont retrouvés devant des situations où ils n'avaient pas le choix de prendre des décisions extrêmement radicales pour contrôler l'accès à leur communauté, de façon à empêcher la propagation du virus.
Mme Siouï nous a présenté des chiffres, plus tôt. Avec une trentaine de cas et deux décès au Québec, si nous comparons notre situation à la situation ailleurs au Québec, toute proportion gardée, nous obtenons de bien meilleurs résultats, et ce, avec des moyens extrêmement limités. Imaginez ce que nous pourrions faire si les moyens aussi bien structurels que financiers étaient au rendez-vous.
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Merci, monsieur Picard.
Vous avez aussi parlé du gouvernement et des Premières Nations qui travaillent ensemble à résoudre certains de ces problèmes. Je m'interroge sur les meilleures pratiques. J'aimerais aussi souligner qu'il y a deux jours, Lenore Zann et moi avons participé à une discussion entre députés et chefs en vue de collaborer et de travailler ensemble. Avec la nouveauté qu'est Zoom, est-ce que les chefs du Québec se réunissent également par Zoom?
Est-ce que toutes les communautés sont capables d'avoir accès à Internet et à Zoom ou à d'autres modes de cyberconférence afin que ces discussions…? Tout le monde voyageait, avant. Maintenant, nous sommes capables d'organiser une vidéoconférence d'une heure.
Est-ce une façon efficace de communiquer? Trouvez-vous que cela permet d'accomplir des choses, au Québec?
À ce jour, les choses vont assez bien, je dirais, même si nous avons eu deux meurtres au cours des dernières semaines, malheureusement, ainsi que deux suicides. C'est toujours malheureux.
Je dirais que la plupart des communautés ont accès à des équipes de bien-être mental ainsi qu'à des intervenants et à des travailleurs. Nous avons un réseau de soutien qui englobe de telles ressources. Bien entendu, tout le monde est fatigué en ce moment, car cela dure depuis un bon bout de temps. Il faut garder l'œil ouvert et veiller à ce qu'il y ait un filet de sécurité pour les communautés.
En ce qui concerne la violence, bien des gens ont dit s'attendre à une augmentation, mais ce n'est pas nécessairement le cas en ce moment…
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Je vous remercie de l'occasion que vous nous donnez de vous adresser la parole.
Nous allons vous présenter un résumé du document que nous vous avons fourni pour vous donner plus de contexte. Nous serons bien sûr ravis de répondre à vos questions.
L'une des choses sur lesquelles je veux me concentrer est le fait que notre réponse à la pandémie se caractérise par nos partenariats avec le gouvernement fédéral et avec le gouvernement provincial. De plus, il existe d'autres partenariats avec chacune des cinq autorités régionales de la santé de la Colombie-Britannique. Je dirais qu'il s'agit d'une situation unique au Canada pour les Premières Nations, et que ces partenariats et relations nous ont été bénéfiques pour notre réponse et notre capacité de répondre.
En guise d'exemple, au moment d'amorcer notre réaction à la COVID, l'une des innovations qui a été conçue est le programme First Nations Virtual Doctor of the Day. Ce programme a été créé de concert avec le comité chargé de la coordination pour les régions rurales et éloignées — un sous-comité de médecins en Colombie-Britannique —, avec notre personnel à la First Nations Health Authority, puis avec le ministère de la Santé, concernant l'utilisation des ressources de soins primaires pour la réalisation de cette importante innovation.
Cela nous a permis de fournir des services de soins primaires dans les collectivités rurales et éloignées où les médecins ne peuvent plus se rendre. C'est un exemple de la façon dont nous avons adapté nos services en réponse à la COVID. De même, nous offrons des services de santé mentale qui englobe même les soins de guérisseurs traditionnels et autres formes de soutien culturel grâce à ce mécanisme.
J'ai un autre exemple aussi. Nous avons créé des partenariats avec des groupes qui, comme la Croix-Rouge, font partie de notre état de préparation et de notre capacité de déployer des ressources, notamment des bénévoles, en cas de montée soudaine de la demande.
Ce sont certains de nos partenaires.
L'une des difficultés que nous avons résolues au moyen de notre approche tripartite est celle de l'équipement de protection individuelle. De toute évidence, c'est un problème mondial, mais nous avons été en mesure de le résoudre et de concevoir des mécanismes de distribution de manière à couvrir tous les besoins fondamentaux. Cependant, je dirais qu'il y a encore beaucoup à faire à cet égard.
Il y a le dépistage au point d'intervention qui évolue dans le contexte des Premières Nations, et nous veillons, encore là, à combler les lacunes.
Il y a aussi des discussions avec la gestion des urgences. Notre réponse se fonde également sur le lien avec la gestion des urgences en général, avec une spécialisation dans l'intervention en cas de pandémie de notre côté.
Je voulais simplement vous présenter ces idées générales, puis céder la parole à la Dre McDonald pour qu'elle vous parle de nos circonstances et de nos données.
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Je vous remercie, Richard.
Grâce à notre relation avec l'administratrice provinciale de la santé, nous avons la chance de participer pleinement à la réponse de la Colombie-Britannique à la COVID-19. En date d'hier, le nombre de cas de COVID-19 en Colombie-Britannique s'élevait à 2 467, et le nombre de décès, à 149.
Pour les Premières Nations de la Colombie-Britannique, la situation est plus positive. À ce jour, le nombre total de cas dépistés chez les Premières Nations de la province est de 81. Des personnes touchées, 41 vivaient dans une réserve, et une partie considérable de ces infections ont découlé de deux cas de transmission communautaire de grande envergure. Des cas positifs de COVID-19 ont été dépistés dans seulement 9 des plus de 200 communautés des Premières Nations de la province.
Nous sommes aussi en mesure de suivre les membres des Premières Nations non résidents au moyen du dossier des clients des Premières Nations. Ce dossier a été créé en 2010. Il nous permet de combiner les données tirées du Registre des Indiens, du registre provincial et du système de paiement des primes. Grâce à ces données, nous pouvons identifier tous les membres des Premières Nations qui sont résidents de la Colombie-Britannique et les associer à leur numéro d'assurance-maladie provinciale. Nous pouvons également relier les données à plusieurs autres ensembles de données provinciales dont nous disposons. Dans ce cas-ci, nous avons été en mesure de les relier aux données de l'Autorité des services de santé provinciaux, qui enregistre tous les cas positifs de COVID-19 dépistés dans la province.
Je m'appelle Charlene Belleau. Je suis présidente du First Nations Health Council, un organisme représentatif formé de 15 membres nommés provenant des 5 régions sanitaires de la province. Notre mandat est de défendre les intérêts des Premières Nations de la Colombie-Britannique dans le domaine de la santé et de réaliser des progrès sur le plan des déterminants sociaux de la santé.
Le First Nations Health Council soutient le travail de la First Nations Health Authority en militant auprès de partenaires. Nous avons mis sur pied des tables avec les sous-ministres fédéraux et provinciaux. À titre de présidente, je m'entretiens directement, par des appels téléphoniques et des rencontres, avec le premier ministre de la Colombie-Britannique, divers ministres et la directrice générale régionale de Services aux Autochtones Canada. Nous avons également coordonné nos efforts avec ceux du First Nations Leadership Council de la Colombie-Britannique.
Grâce à notre travail de représentation, nous avons attiré l'attention de la Colombie-Britannique et du Canada sur plusieurs enjeux, y compris les défis suivants, qui ont été cernés par nos dirigeants.
D'abord, il était difficile d'informer les chefs des cas positifs dépistés dans leurs communautés afin qu'ils puissent limiter et gérer la propagation de la COVID-19 parmi leurs aînés et leurs citoyens. Par exemple, un détenu sous responsabilité fédérale ayant été déclaré positif a été libéré et est entré en contact avec des membres de sa famille et de la communauté.
Nous, les représentants et la présidente du First Nations Health Council, avons réussi à faire en sorte que la First Nations Health Authority collabore avec des partenaires provinciaux clés, comme l'administratrice provinciale de la santé, la Dre Bonnie Henry, pour inclure le directeur en chef de la santé et les responsables régionaux de la First Nations Health Authority dans les processus d'avis relatifs à la COVID-19. À la suite de cet incident, la First Nations Health Authority, le Service correctionnel du Canada et la province de la Colombie-Britannique ont mis en place une chaîne d'avis. Nous devons nous assurer que les intérêts des Premières Nations sont représentés dans l'élaboration de ce type d'ententes.
Ensuite, les communautés des Premières Nations ne reçoivent pas de Services aux Autochtones Canada toutes les ressources financières dont elles ont besoin pour couvrir les mesures de sécurité nécessaires pour enrayer la propagation de la COVID-19. SAC a renvoyé les Premières Nations à Emergency Management BC, et vice versa. Personne ne sait vraiment à qui il incombe de payer les coûts supplémentaires, et SAC ne peut pas s'attendre à ce que les Premières Nations utilisent les recettes qu'elles tirent de l'exploitation de leurs ressources pour protéger leurs communautés. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent s'attaquer aux problèmes et aux préoccupations qui ont été cernés à la suite des feux de forêt de 2017 et des inondations antérieures afin que nous ne soyons pas constamment en train de réagir dans un contexte de crise.
Par ailleurs, en cette période de pandémie, un moment où la communication et la connectivité sont essentielles, de nombreuses Premières Nations ne sont pas branchées au réseau. Ce problème doit être réglé en priorité.
Il faut respecter le principe clé selon lequel personne ne doit être laissé pour compte, surtout en cette période de crise. C'est pourquoi nous avons défendu ardemment les intérêts des membres des familles vivant hors réserve. Nous avons recommandé que les ressources offertes à l'extérieur des réserves soient fournies directement aux nations. Nous savons où nos membres se trouvent et nous pouvons les soutenir.
Le First Nations Health Council a présenté un exposé à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et il a fait des recommandations qui seraient très utiles durant cette pandémie. La violence faite aux femmes autochtones est à la hausse, et les femmes continuent à disparaître. Nos communautés n'avaient déjà pas les ressources nécessaires pour aider les personnes fuyant la violence. Il nous faut des infrastructures pour pouvoir leur fournir du soutien. Nous avons particulièrement besoin de maisons de transition de deuxième étape situées près de nos communautés, afin que les femmes aient un endroit sécuritaire et permanent où elles peuvent rester aussi longtemps qu'elles en ressentent le besoin. Les maisons de transition sauveront des vies.
Les enfants et les jeunes autochtones ressentent également les répercussions de la COVID-19. Il est donc essentiel d'avoir un accès rapide et assuré au financement octroyé en vertu du principe de Jordan.
La COVID-19 a aussi des effets dévastateurs sur la santé mentale de nos jeunes, de nos familles et de nos communautés. Afin de répondre aux besoins en santé mentale, nous avons créé et nous offrons des protocoles funéraires adaptés à la culture, des services de bien-être traditionnel et de nombreuses activités favorisant un retour à la terre. Il faut absolument mettre en place des mesures de soutien adéquates en prévision d'une deuxième vague.
En 2018, le First Nations Health Council a signé un protocole d'entente tripartite sur la santé mentale. Ce protocole d'entente met à l'essai un nouveau modèle communautaire de financement des services de santé mentale fondé sur la nation. Il appuie une vaste gamme de mesures ayant pour but d'améliorer la santé mentale et le soutien clinique. En outre, les objectifs du protocole d'entente sur la santé mentale et les déterminants sociaux de la santé ne constituent pas uniquement des améliorations à court terme. Il confie aussi au Canada et à la Colombie-Britannique la responsabilité d'élaborer une stratégie décennale sur les déterminants sociaux de la santé. De plus, il jette les bases d'un dialogue transformateur visant à édifier les Premières Nations de la Colombie-Britannique et à leur donner le pouvoir de concevoir et de fournir des services adaptés à leurs besoins.
Notre travail nous a permis de constater que l'autodétermination représente un déterminant majeur de l'état de santé général des Premières Nations. Quand le Canada et la Colombie-Britannique reconnaissent notre autorité et notre autonomie et la soutiennent adéquatement, notre santé s'améliore.
Nos communautés possèdent les connaissances. En soutenant un modèle de gouvernance de la santé fondé sur la nation, nous affermirons la résilience des Premières Nations de la Colombie-Britannique, nous renforcerons la réponse à la COVID-19 et nous améliorerons les résultats en matière de santé de l'ensemble de la population.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir invitée à m'adresser à vous. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci, tout le monde, de participer à l'appel aujourd'hui.
Chef Belleau, j'ai traversé votre communauté la semaine dernière. Je me suis rendu à Vancouver en voiture. J'avais des réunions très importantes là-bas. J'aime toujours passer par Williams Lake. J'ai de la famille là-bas. C'est une ville magnifique.
J'assume le rôle de porte-parole, ou de ministre du cabinet fantôme, en ce qui concerne les affaires du Nord et l'Agence de développement économique du Nord, alors mes questions vont porter sur l'aspect économique de la situation dans laquelle nous sommes en raison de la COVID.
De nombreuses personnes ont posé des questions — et je vais même discuter avec les citoyens de ma communauté locale où se trouvent les Premières Nations de la rivière Blueberry. Elles ont été frappées par quelques cas d'infection à la COVID, mais elles étaient aux prises avec un manque criant d'EPI durant cette crise. Elles ont dû s'empresser d'aller à des endroits comme Walmart pour trouver des désinfectants pour les mains, des masques et toutes sortes de fournitures pour s'occuper de ces cas dans leur collectivité. Cela va à l'encontre de ce qui a été dit à propos de la disponibilité de l'EPI pour nos collectivités autochtones.
Chef Belleau, l'EPI est-il facilement accessible pour vos collectivités, de façon générale, dans la région de Williams Lake et dans les collectivités autochtones que vous connaissez?
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Chef Belleau, vous dites qu'il y a des problèmes avec l'EPI pour les travailleurs de première ligne surtout, mais aussi pour d'autres membres de la collectivité qui font partie de l'infrastructure. Ces gens doivent traiter avec le public et ne disposent pas de suffisamment d'EPI.
Nous avons entendu des membres à ce comité qui ont dit que tout l'EPI est facilement accessible aux collectivités autochtones. C'est le contraire.
Chef Belleau, nous avons également entendu des préoccupations de témoins précédents sur l'avenir qui se dessine. Jusqu'à aujourd'hui, nous savons ce qui est derrière nous, et nous pouvons seulement corriger l'avenir.
Comme je l'ai dit, je suis inquiet des effets économiques et de la façon dont nous pouvons surmonter cette crise pour que les gens puissent retourner au travail de façon sécuritaire. Pour les membres de la collectivité qui travaillent au bureau administratif, les travailleurs du conseil de bande et tous les membres de la collectivité qui ont besoin d'EPI, à quoi pouvons-nous nous attendre à l'avenir? Comment pouvons-nous atteindre ce que nous devons atteindre?
D'après vous, que devons-nous faire pour relancer notre économie?
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Je pense qu'il y a plusieurs mesures que nous pouvons prendre où j'estime que nos collectivités sont peut-être mieux préparées.
Je suis reconnaissante que, dans la province de la Colombie-Britannique, nous avons au moins 145 bureaux de bande qui ont fermé leurs portes durant la pandémie et 90 centres des opérations d'urgence des Premières Nations qui sont opérationnels. Nous avons 53 états d'urgence locaux. Nous avons 87 collectivités qui se sont auto-isolées et mises en confinement. À mon sens, les collectivités savent très bien en quoi consiste la COVID-19 et comment elle pourrait toucher nos collectivités. Elles n'ont pas été touchées, Dieu merci, et le rapport de la Dre McDonald nous aide à nous préparer pour la prochaine étape, je pense, en levant les restrictions pour venir en aide à l'économie.
Bien entendu, nous étions un peu inquiets pour la sécurité et le bien-être de nos collectivités, mais encore là, je pense que la First Nations Health Authority a fait ce qu'elle doit faire pour veiller à ce que nous ayons cet EPI, cet équipement, pour nos collectivités.
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Merveilleux. Merci de ces observations, chef Belleau.
J'aimerais m'adresser à M. Jock, de la First Nations Health Authority.
J'ai une question qui est semblable à celle que j'ai posée à la chef à propos de l'EPI et de l'accès à cet équipement. Voyez-vous si cet équipement est disponible à ceux qui en ont besoin? Nous entendons parler de cette compétence fédérale-provinciale et des responsabilités. Il relève du gouvernement fédéral de fournir de l'EPI aux collectivités autochtones. C'était censé être établi ainsi. Nous sommes témoins et entendons parler de pénuries partout au Canada.
Avez-vous constaté ces pénuries? Nous ne sommes pas obligés d'entrer dans les considérations politiques, je suppose, mais s'il y a une pénurie, que faut-il faire? Je pense qu'il y a une Réserve nationale stratégique d'urgence qui est censée offrir un accès à cet équipement au Canada. Que faudra-t-il faire à l'avenir pour améliorer l'accessibilité à l'EPI?
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Merci de votre question. Je dirais deux choses.
Premièrement, comme madame Belleau l'a dit, nous devons nous assurer qu'il y a quelques semaines d'approvisionnement en EPI. Ce que nous avons fait, c'est que nous avons élaboré un système de distribution et nous nous assurons que nous pouvons renflouer ces approvisionnements, mais je ne voudrais pas dire qu'il y a une réserve ou un excédent accumulé. Je pense qu'une partie de la solution, c'est que chaque région doit accumuler des stocks.
Dans notre cas, ce que nous disons, c'est que chacune de nos sous-régions en Colombie-Britannique doit également avoir ses réserves et, comme vous l'avez signalé, elles doivent pouvoir approvisionner les écoles, les entreprises commerciales et d'autres aspects des activités quotidiennes des collectivités. Nous sommes en train d'élaborer une stratégie, mais je pense que nous avons incontestablement encore beaucoup de chemin à faire.
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Bonjour, tout le monde. Merci beaucoup de vos témoignages, de vos sages paroles et de vos contributions aujourd'hui. Nous vous en sommes très reconnaissants. Cela nous permet de mieux faire notre travail.
J'ai une question générale, et je vais vous permettre, monsieur Jock, docteure McDonald et chef Belleau, d'y répondre comme bon vous semble.
Chef Belleau, vous avez déjà brièvement abordé le sujet, alors si vous aimeriez nous en dire un peu plus, ce serait bien. Vos collègues prendront peut-être la parole en premier pour que vous puissiez entendre leur point de vue sur le sujet également.
Ma question porte sur les femmes, les enfants et la santé mentale. J'espère que vous pourrez relever les facteurs précis qui ont une incidence négative sur les femmes et les enfants et qui les placent dans une position de plus en plus vulnérable.
Je salue et appuie vos démarches pour défendre la santé, l'éducation, la gouvernance et l'autodétermination des Premières Nations. Je pense qu'il est très clair que nous obtenons de meilleurs résultats de la prestation de ces programmes. J'aimerais en entendre davantage sur la prestation adaptée à la culture et peut-être connaître certains partenariats. Je suis au courant du Programme des gardiens autochtones. J'ai vu ce que ce programme fait, et je pense qu'il fait un travail incroyable pour veiller à ce que notre relation avec la terre soit solide.
Essentiellement, que pouvons-nous faire de mieux pour ces populations vulnérables? Comment pouvons-nous atténuer les effets plus particulièrement sur les femmes et les enfants en ce qui concerne la santé mentale, mais certainement en ce qui concerne d'autres préoccupations sanitaires, économiques ou sociologiques auxquelles sont confrontées vos collectivités ou n'importe quelle autre collectivité dans votre région?
Je vais demander à M. Jock de commencer.
L'une des choses que nous avons observées et relevées très tôt, c'est qu'il y avait une lacune importante, plus particulièrement chez les jeunes. Je dirais qu'à mesure que nous nous penchons sur les adolescents et les jeunes adultes, il y a un véritable défi, surtout dans un contexte où la distanciation sociale est importante. Nous avons observé que c'est un groupe très problématique dans notre clientèle cible, et les collectivités nous en ont parlé.
Ce que nous avons fait, c'est de réorienter les programmes de santé mentale dans nos approches virtuelles. Nous avons des soutiens culturels et d'autres types de soutiens qui sont offerts par l'entremise de Zoom et de plateformes téléphoniques, mais il y a encore beaucoup à faire. Notre groupe de médecins se penche en partie sur les trucs et les commentaires sur le rôle parental et sur des conseils quant à la façon de travailler avec les enfants qui sont éduqués à la maison. Nous avons fait beaucoup de marketing social, mais je vais laisser le soin à la Dre McDonald de faire des observations additionnelles.
Je pense que ce que nous devons reconnaître dans les discussions portant sur les enjeux qui touchent les femmes, les enfants et la violence familiale, c'est que ces problèmes n'ont pas commencé avec la COVID-19. Un grand nombre de circonstances et les déterminants sociaux de la santé — problèmes de pauvreté, consommation problématique de substances, manque de possibilités — se sont accumulés, et juste au moment où le reste du pays vit des situations comme l'isolement, le manque de services et des problèmes financiers, ce sont des situations auxquelles sont confrontées nos collectivités depuis longtemps. Lorsqu'on ajoute le stress causé par la COVID à ces facteurs, il n'est pas surprenant — c'est triste, mais pas surprenant — que ces comportements soient mis en évidence.
Il est très difficile, bien entendu, dans cette situation, que du personnel se rende dans les collectivités pour offrir du soutien. Les soutiens virtuels qui sont mis à la disposition ont été accueillis favorablement par les collectivités. Nous encourageons également les collectivités à faire le travail elles-mêmes et à utiliser leur temps sur le territoire et leurs pratiques traditionnelles pour aider les particuliers, les familles et les collectivités à aller de l'avant en cette période de crise.
Je pense qu'il y a plusieurs partenariats que nous pouvons envisager. Dans la province, nous sommes en mesure de mener diverses activités avec l'autorité sanitaire de l'Intérieur. Dans la province de la Colombie-Britannique, nous avons un protocole d'entente où nous travaillons avec la province à divers programmes et services. Ceux avec lesquels nous connaissons le plus de succès sont ceux qui offrent des ressources pour les programmes et les services aux jeunes sur le terrain.
Certains des points positifs qui sont ressortis de la crise de la COVID, s'ils pouvaient être positifs, sont que nous avons été en mesure de renforcer nos familles et nos collectivités en renouant avec le jardinage, le tambour et nos cérémonies, et de réunir à nouveau les familles et de les garder à la maison, tenant les gens à l'écart des dépendances et des problèmes de drogue. Nous avons été en mesure d'établir des partenariats.
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Je vous remercie, madame Bérubé.
[Traduction]
Les collectivités ont des plans de lutte contre les pandémies depuis un certain temps. Depuis la grippe H1N1, on s'attendait à ce que les collectivités, dans le cadre de leurs accords de contribution, aient un plan pour répondre à une urgence liée aux maladies transmissibles. Malheureusement, étant donné qu'il n'y a pas eu d'urgence au cours des dernières années, les collectivités n'ont souvent pas assuré un suivi et se sont retrouvées les mains vides. Les produits qu'elles avaient entreposés avaient été utilisés à d'autres fins. Les gens qui avaient les compétences ou les connaissances avaient déménagé ou vieilli. C'est un exercice de renforcement des capacités dans les collectivités et de soutien au personnel infirmier dirigé par les collectivités, notamment les directeurs de la santé, les dirigeants et autres, pour mieux comprendre la situation à laquelle ils étaient confrontés, la bataille à livrer et les décisions devant être prises.
Ce sont des nations qui exercent leur droit à l'autodétermination. Mon travail consiste à leur donner les meilleurs renseignements cliniques possible pour éclairer ces décisions et, dans le cadre de mon partenariat avec le personnel provincial et régional, à m'assurer que des services de soutien du milieu clinique sont disponibles afin de pouvoir répondre aux besoins. Nous sommes dans une situation très unique avec nos ententes tripartites, qui sont en place depuis un bon moment déjà, et il est très important que la First Nations Health Authority centralise ces ressources.
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Merci, monsieur le président.
Je salue le travail de l'équipe de TI et les interprètes. Je sais qu'il peut être difficile de nous amener à être au même diapason, alors je félicite tout le monde.
Merci à tous les témoins de participer à la réunion et de nous faire part de leurs merveilleuses connaissances.
Monsieur le président, comme tout le monde au Comité, j'ai très hâte d'entendre nos témoins aujourd'hui et je leur en suis très reconnaissante. Toutefois, il y a un point que j'aimerais aborder qu'il serait approprié, à mon avis, d'envisager aujourd'hui.
Durant notre dernière réunion, j'ai donné un avis de motion sur lequel j'espère que nous tiendrons un vote aujourd'hui. Avec la permission du Comité, j'aimerais proposer ma motion pour qu'on en débatte et demander que l'on tienne un vote rapide pour pouvoir poursuivre nos questions. Comme je n'ai pas eu l'occasion de terminer de lire ma motion à la dernière réunion, monsieur le président, j'aimerais le faire avant que nous poursuivions nos travaux.
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Je pense qu'une plus grande transparence est toujours souhaitable. C'est particulièrement important en temps de crise, car l'incertitude entraîne beaucoup de défis pour nos dirigeants.
Concernant les ressources fédérales, je sais qu'actuellement, du moins en Colombie-Britannique, selon ce que nos chefs nous ont dit — parce que nous avons été très proactifs pour protéger nos communautés et nos aînés —, nous n'avions pas les ressources nécessaires pour assurer la sécurité des gens ou pour protéger adéquatement nos communautés.
La sécurité alimentaire est évidemment un autre problème. Je pense que nous pourrions en faire beaucoup plus sur ce plan avec le soutien du gouvernement fédéral.
Il y a aussi le problème de la connectivité. Pendant la pandémie de COVID-19, nos communautés ont besoin d'informations exactes et à jour. Or, beaucoup de nos communautés n'ont même pas accès à Internet pour demander les prestations offertes.
Je pense que le gouvernement fédéral pourrait apporter bon nombre d'améliorations pour mettre nos communautés à l'abri du danger. Je pense notamment à la récente libération d'un détenu sous responsabilité fédérale sans processus approprié pour protéger nos collectivités et nos aînés.
Je remercie les témoins de comparaître aujourd'hui.
Mes questions seront ouvertes à tous. Il y a quelques semaines, le Comité a accueilli le chef national Bellegarde de l'APN. Il a indiqué qu'il n'est pas essentiel, actuellement, d'avoir des services de police dans les collectivités autochtones. Je pense qu'il faisait référence à un rapport de 2019 du Conseil des académies canadiennes, dans lequel on indiquait ce qui suit: « L’ambiguïté des compétences entre les gouvernements fédéral, provinciaux/territoriaux et autochtones a donné lieu à l’élaboration d’une approche axée sur « les programmes et le financement » des services de police qui omet de traiter ces derniers comme un service essentiel dans les réserves, comme c’est le cas dans les collectivités non-autochtones du pays. »
Ma première question porte sur la protection des communautés autochtones et l'application des mesures de santé publique. Du point de vue des leçons retenues, quelle serait l'utilité d'un service de police local pour prévenir la propagation de la COVID-19, le cas échéant?
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La GRC et les autres services de police jouent un rôle très important dans nos collectivités pendant la pandémie de COVID-19, mais nous constatons aussi les défis qu'ils doivent affronter et leur capacité d'intervention limitée pour assurer la sécurité de nos communautés.
La question de la compétence est autre chose. Grâce à nos chefs et à nos travailleurs de première ligne, nous avons pu mettre en place des points de contrôle de sécurité dans notre province pour assurer la sécurité de notre communauté.
La GRC vient sur le terrain et prête main-forte, mais c'est insuffisant. Nous savons qu'elle pourrait jouer un rôle plus important. Encore une fois, c'est un aspect sur lequel nous devons travailler à l'avenir. Cela ne concerne pas seulement les questions de sécurité. Nous avons également besoin d'eux pour lutter contre le problème persistant de la violence faite aux femmes.
Encore une fois, j'ai presque peur que la GRC n'affecte les agents des Premières Nations à d'autres tâches au lieu de les laisser intervenir dans nos collectivités. Nous aurions certainement besoin d'un meilleur service de la GRC ou des corps policiers de nos provinces respectives. Cela nous serait vraiment utile.
J'aimerais partager mon temps avec Mme Damoff, car nous risquons de manquer de temps.
Premièrement, j'aimerais remercier tous les témoins. Les témoignages ont été très, très intéressants.
J'aimerais poser une question à la chef Belleau.
J'aimerais souligner votre important travail de défense des intérêts des survivants des pensionnats. Ici, en Nouvelle-Écosse, dans le territoire des Mi'kmaq, cela a été un grave problème, comme vous le savez probablement. Je tiens à vous remercier. Wela'lin, du fond du cœur, de tout votre travail concernant cette terrible tragédie.
Il est également très important de mentionner que la violence domestique contre les femmes est en hausse. Je n'ai pas le temps de poser des questions à ce sujet, mais j'ai des questions sur les dépendances et la toxicomanie. Nous savons que ces problèmes ne disparaîtront pas du jour au lendemain simplement parce que nous sommes en pandémie. C'est un problème pour beaucoup de Canadiens, pas seulement pour les Premières Nations.
Que fait le First Nations Health Council, en collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, pour s'attaquer à ce problème pendant la pandémie de COVID-19?
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Je sais que nous avons des partenariats avec la Colombie-Britannique pour lutter contre les problèmes de dépendances et de santé mentale dans le cadre de notre accord tripartite, de notre protocole d'entente sur la santé mentale. M. Jock pourrait vous donner plus de détails sur l'administration et la mise en œuvre de cet accord par rapport à certains programmes et services précis.
Il va sans dire que les problèmes de dépendances et de toxicomanie — abstraction faite de la situation dans les centres urbains et des membres de la communauté qui vivent loin de la maison — ont été un défi pour les membres de notre communauté pendant le confinement. Comme je l'ai dit plus tôt, au moins 87 collectivités ont été placées en quarantaine. Dans ces communautés, les personnes qui avaient des problèmes de consommation d'alcool ou de toxicomanie étaient en sevrage. M. Jock sait que dans certaines communautés, les médecins ont travaillé étroitement avec la population pour aider les gens à traverser la période de sevrage en toute sécurité.
Je pense que tous ces aspects ont leur importance pendant cette crise. C'est ce que nous avons appris, et nous continuerons de renforcer nos capacités à cet égard avant une deuxième vague.
Je vous remercie encore une fois de reconnaître le travail accompli dans le dossier des pensionnats. Il y a ce contexte historique et le manque de confiance, mais il faut aussi reconnaître que nous avons réussi à nous rapprocher grâce à un engagement mutuel à l'égard de la vérité et de la réconciliation. C'est cet espoir de réconciliation qui nous amène où nous en sommes aujourd'hui. C'est ce qui nous donne la certitude que nous réussirons, ensemble, à traverser la crise de la COVID-19.
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Je vous remercie. Je peux commencer, puis j'inviterai les autres témoins à commenter aussi.
Je pense que l'occasion réside en partie dans la nécessité de s'assurer que les Premières Nations ne sont pas aux prises avec les lacunes en matière de compétence. Je dirais que c'est un grand changement. En fait, nous sommes pleinement intégrés aux processus fédéral et provincial. J'ai eu des appels quotidiens avec les PDG et les sous-ministres; Mme McDonald participait aux appels de l'ASP et des autorités fédérales; Mme Sonia Isaac-Mann participait aux appels quotidiens de Services aux Autochtones Canada.
L'avantage, en partie, c'est que nous ne sommes pas aux prises avec le même genre de lacunes qu'on voit ailleurs. Nous avons su tirer parti des occasions de créer de nouveaux services, comme les soins primaires et certains services de soutien en santé mentale dont j'ai parlé, ainsi que des programmes de traitement axé sur la terre grâce à un important investissement de la province. À cela s'ajoutent la crise des opioïdes et la crise de santé mentale que nous vivons, je dirais, depuis de nombreuses années.
Cet accord et notre approche présentent de nombreux avantages. Je voulais simplement en faire un résumé. J'aimerais donner aux autres témoins l'occasion de faire des commentaires.
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Oui. Je pense qu'une des approches serait d'appuyer une planification en cas de pandémie beaucoup plus axée sur les régions, dans un souci de proximité avec les collectivités. Il faut garder cela à l'esprit.
L'autre chose qui est vraiment importante, c'est que la planification en cas de pandémie est aussi tributaire d'une planification efficace des mesures d’urgence. Les deux ne sont pas indépendantes. La clé du succès, c'est d'avoir un plan d'urgence efficace, jumelé à des plans de gestion de la pandémie. À mon avis, comme nous l'avons indiqué, il faut mettre en place nos capacités de stockage et de préparation et veiller à être prêts à toute éventualité, car cela semble se produire tous les neuf à dix ans.
À mon avis, en général, toutes nos collectivités ont un plan quelconque, par l'intermédiaire de leurs accords. Toutefois, évidemment, chaque pandémie et chaque situation est différente, et même si vous avez un plan, vous devez l'adapter.
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J'aimerais ajouter quelque chose au commentaire de M. Jock sur la planification en cas de pandémie. Ces derniers mois — et certainement depuis que nous avons pris en charge les soins de santé —, nos dirigeants ont fait de la santé une priorité. En Colombie-Britannique, où nos dirigeants sont engagés et très actifs dans le domaine de la santé, cela a joué un rôle dans la réaction des autorités sanitaires à la COVID-19. Ils connaissent les besoins, expriment leurs préoccupations et travaillent en étroite collaboration avec les autorités de la santé afin que les préoccupations de leur communauté soient prises en compte.
Encore une fois, je pense que tout part de la décision des dirigeants d'accorder la priorité à la santé, mais que cela découle aussi d'un grand nombre de travaux antérieurs liés aux pensionnats et de la volonté de prendre en charge notre propre destinée. C'est une question d'autodétermination et de volonté d'être en meilleure santé. Il est très important, à mon avis, que nos dirigeants occupent l'avant-scène à cet égard et que la First Nations Health Authority travaille étroitement avec les autorités sanitaires provinciales, en collaboration avec nos communautés et nos dirigeants, pour que ces plans connaissent du succès.
Je pense que nous pouvons, pendant cette pandémie, dans les diverses régions où l'autorité sanitaire est appelée à intervenir, citer de nombreux exemples de réussite, mais aussi de défis à relever.
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Merci, chef Belleau. Merci, docteure McDonald et monsieur Jock.
Je ne peux mettre fin à cette réunion sans y aller de cette observation au sujet de votre commentaire sur la qualité de la planification en cas d'urgence. Lors des attentats du 11 septembre, à New York, les hôpitaux d'Hamilton se préparaient, conformément à un accord préalable, à accueillir de grands brûlés. Ils n'ont pas été nombreux, malheureusement, car beaucoup ont péri sur les lieux. Cela dit, c'est une possibilité.
Je suis très impressionné par tous nos témoins d'aujourd'hui et par les membres du Comité. Je pense que nous avons obtenu pour nos analystes quantité d'excellents renseignements qu'ils pourront analyser et inclure dans un rapport.
Cela dit, je vous informe que notre prochaine réunion aura lieu le mardi 26 mai, de 17 heures à 19 heures. La séance est levée.