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Monsieur le président, membres du comité, bonjour.
J'aimerais vous présenter les collègues qui m'accompagnent et qui sont membres du conseil d'administration de l'Association canadienne des policiers. Il s'agit de M. Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal; M. Dave Wilson, président des policiers et policières de Toronto; M. Daryl Tottenham, président des policiers de la Colombie-Britannique. M'accompagne également le directeur exécutif de l'Association canadienne des policiers, M. David Griffin. Je vais commencer la présentation. Par la suite, mes collègues seront disponibles pour répondre à vos questions.
L'Association canadienne des policiers est heureuse d'avoir l'occasion de présenter ses observations au Comité législatif chargé du projet de loi .
L'ACP est le porte-parole national de 56 000 membres du personnel policier à la grandeur du Canada. Par l'intermédiaire de nos 170 associations membres, l'effectif de l'ACP comprend du personnel oeuvrant dans les services policiers d'un bout à l'autre du pays, desservant tant les plus petits villages que les grandes agglomérations urbaines au sein de services policiers municipaux et provinciaux, ainsi que dans la GRC, la Police des chemins de fer et la Police des Premières Nations.
L'Association canadienne des policiers est reconnue en tant que porte-parole national du personnel policier en matière de réforme du système de justice pénale au Canada. Notre but est de travailler de concert avec les représentants élus de tous les partis afin de réaliser d'importantes réformes qui assureront la sécurité de tous les Canadiens et Canadiennes, y compris ceux et celles qui ont fait serment de protéger nos collectivités.
[Traduction]
La violence urbaine suscite une préoccupation de premier ordre au sein de notre association. Depuis plus d'une décennie, les associations de policiers préconisent la réforme de notre système judiciaire canadien, réclamant plus particulièrement des changements qui appuieraient les dispositions sur la détermination de la peine, la détention et la libération conditionnelle des contrevenants violents.
Les récidivistes sont un problème sérieux, sachez-le. Les policiers le comprennent intuitivement, ayant régulièrement affaire à ces chevaux de retour. Les chiffres rendus publics par la brigade des homicides de la police de Toronto pour l'année 2005 le montrent bien. Sur 32 personnes accusées de meurtre ou d'homicide involontaire en 2006, 14 étaient en liberté sous caution au moment de l'infraction, 13 étaient en probation et 17 faisaient l'objet d'une ordonnance d'interdiction visant les armes à feu.
En novembre 2006, d'après les chiffres de la police de Toronto, tout près de 1 000 crimes avaient été commis avec des armes à feu ou des armes à autorisation restreinte, dont près de 40 p. 100 avaient été perpétrés par des criminels qui étaient libérés sous caution, en liberté conditionnelle, en semi-liberté ou en période de probation. Nous affirmons que le phénomène de portes tournantes du système judiciaire canadien ne permet pas de prévenir les activités criminelles par les criminels violents récidivistes.
Pour lutter contre la violence commise avec une arme à feu, il faut une démarche non partisane. Faire cesser la violence des gangs dans les grandes villes canadiennes est l'une des préoccupations des policiers et policières à la grandeur du pays. Il faut commencer par faire disparaître le phénomène des portes tournantes dans le système judiciaire canadien.
Les policiers et policières du Canada ont perdu confiance dans ce système qui, régulièrement, remet en complète liberté des contrevenants violents. Nous devons restaurer des conséquences significatives et des moyens de dissuasion convaincants dans notre système judiciaire, en commençant par des peines plus sévères, une véritable incarcération et des politiques plus rigoureuses au sujet de l'admissibilité des contrevenants violents à la libération conditionnelle.
Nous devons protéger les Canadiens et les Canadiennes contre les contrevenants qui commettent un crime à l'aide d'une arme à feu ou de toute autre arme. Nous appuyons le projet de loi concernant le renversement du fardeau de la preuve pour les personnes inculpées de graves infractions impliquant une arme à feu ou une autre arme à autorisation restreinte.
Tous les partis doivent appuyer les mesures plus sévères visant à juguler la violence liée aux armes à feu. Lors des dernières élections fédérales, les trois grands partis ont promis de punir plus sévèrement les crimes impliquant des armes à feu. Le NPD s'était engager à majorer la peine minimale obligatoire pour possession, vente ou importation d'armes à feu illégales, dont les armes de poing, les fusils d'assaut et les armes automatiques, et à ajouter des peines minimales obligatoires pour les autres infractions liées aux armes, notamment une peine minimale de quatre années d'emprisonnement pour les infractions liées aux armes, dont le port d'une arme dissimulée.
L'ancien premier ministre Paul a promis de déposer de nouveau un projet de loi visant à réprimer les crimes violents et la violence des gangs en doublant les peines minimales obligatoires pour les principaux crimes commis à l'aide d'une arme à feu.
Le jeudi 23 novembre, le , le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, et le maire de Toronto, David Miller, tenaient une conférence de presse conjointe à Toronto, dans le but d'annoncer un nouveau projet de loi fédéral visant à resserrer les conditions de cautionnement pour les crimes liés aux armes à feu.
Le premier ministre McGuinty préconise depuis longtemps des mesures plus sévères pour lutter contre les crimes liés aux armes à feu. Le 29 décembre 2005, à la suite du décès de l'étudiante torontoise Jane Creba, survenu le lendemain de Noël, il faisait parvenir une lettre ouverte aux chefs fédéraux concernant les crimes avec arme à feu. Il y proposait de nombreuses initiatives en réponse aux préoccupations suscitées par les crimes commis à l'aide d'une arme à feu : imposer une interdiction des armes de poing; imposer une peine minimale obligatoire de quatre ans pour possession illégale d'une arme de poing; imposer une peine minimale obligatoire plus longue pour tout crime relié à une arme à feu; créer deux nouvelles infractions au Code criminel avec des peines minimales obligatoires pour le vol avec intention de dérober une arme et pour l'introduction par effraction avec l'intention de dérober une arme à feu; imposer le renversement du fardeau de la preuve pour la mise en liberté, pour toute infraction commise avec une arme à feu; imposer une peine plus lourde pour le non-respect des conditions reliées à la mise en liberté.
Le premier ministre McGuinty mentionnait qu'il était en faveur du projet de loi concernant le renversement du fardeau de la preuve car « lorsque vous prenez une arme à feu et que vous commettez un crime, vous perdez votre droit à la liberté ».
En janvier 2006, le procureur général de l'Ontario, Michael Bryant, communiquait la stratégie ontarienne de lutte contre les armes à feu, laquelle faisait appel au renversement du fardeau de la preuve pour les cautionnements.
Le maire de Toronto, David Miller, appuie cette nouvelle mesure législative « parce que les armes à feu sont différentes de toute autre chose. Les témoins doivent savoir que, s'ils aident les policiers à appréhender un criminel qui utilise une arme à feu, il leur sera possible de témoigner sans peur car le criminel restera incarcéré ».
Le chef du Parti libéral, Stéphane Dion, a promis que son caucus « était prêt à offrir aux conservateurs les voix nécessaires pour qu'ils puissent adopter un texte de loi prévoyant l'inversion de la charge de la preuve, ce qui rendrait plus difficile l'obtention de la libération sous caution pour ceux qui ont commis des infractions relatives aux armes à feu ». La stratégie libérale de lutte contre la criminalité dévoilée le 14 mars 2007 fait mention de l'engagement de continuer « d'appuyer l'inversion du fardeau de la preuve lors des enquêtes sur cautionnement des personnes arrêtées pour des crimes reliés aux armes à feu ».
Les Canadiens et Canadiennes sont à bon droit préoccupés par le fait que notre système de justice pénale ne fournit aucune réponse adéquate à l'égard des crimes commis avec une arme à feu. Ils comptent sur le Parlement pour que ces promesses soient rapidement tenues.
La violence des gangs constitue un problème majeur dans nombre de nos grandes villes comme nous avons pu le constater récemment à Toronto. Mais ne vous méprenez pas : la violence urbaine n'est pas un problème exclusif à Toronto. Statistique Canada confirme que Regina, Winnipeg, Abbotsford, Edmonton, Saskatoon et Vancouver ont des taux d'homicide plus élevés que Toronto, depuis 10 ans.
La tragédie survenue dernièrement au Collège Dawson de Montréal rend encore plus urgente la nécessité de resserrer les contrôles sur la possession d'armes à feu par des civils au Canada. À notre connaissance, aucune nouvelle arme à feu n'a été ajoutée à la liste des catégories d'armes prohibées ou à autorisation restreinte au Canada depuis plus de 10 ans. Pourtant, de nombreuses nouvelles armes, satisfaisant certainement aux critères associés à ces deux listes, sont en vente au Canada. Certaines armes sont donc vendues légalement au pays malgré le fait qu'elles cadrent avec les critères actuels relatifs aux armes à feu prohibées ou à autorisation restreinte et constituent une importante menace à la sécurité publique.
Les détaillants d'armes à feu comprennent et exploitent ces échappatoires, comme le démontre l'annonce figurant sur le site Web de Wolverine Supplies que vous trouverez dans notre mémoire. Nous maintenons que d'autres mesures doivent être prises pour bloquer les échappatoires en mettant à jour les catégories d'armes à feu prohibées et à autorisation restreinte, tout en n'oubliant pas de le refaire périodiquement.
[Français]
En conclusion, l'une des préoccupations des policières et policiers canadiens est de faire cesser la violence des gangs dans les villes du pays, et pour débuter, il faut cesser le phénomène des portes tournantes dans le système judiciaire canadien. Les policiers et policières du Canada ont perdu confiance dans un système qui libère régulièrement les contrevenants violents et les retournent libres dans nos rues.
Le projet de loi C-35 constitue une approche pragmatique pour régler la question de la période de détention avant procès pour les prévenus accusés de crimes graves commis avec une arme à feu ou toute autre arme réglementée.
De plus, nous devons restaurer des conséquences significatives et des moyens de dissuasion convaincants dans notre système judiciaire. Cette restauration débute par l'imposition de peines plus sévères, par du temps d'incarcération vraiment passé en prison, par des interventions et des programmes de réhabilitation plus significatifs et constructifs, et par des politiques plus rigoureuses d'admissibilité à la libération conditionnelle pour les contrevenants violents. Il nous faut des peines minimales plus sévères pour les contrevenants qui commettent un crime à l'aide d'une arme à feu ou de tout autre genre d'arme.
Le projet de loi constitue une composante positive s'insérant dans une stratégie intégrée pour combler les lacunes actuelles, plus particulièrement en ce qui a trait aux préoccupations suscitées par la violence perpétrée avec une arme à feu. Nous demandons au Parlement de promptement procéder à l'adoption du projet loi C-35.
[Traduction]
Merci de votre attention, et nous répondrons volontiers à vos questions. Merci.
Bon après-midi, honorables membres du comité. Je suis Amanda Connolley et je comparais au nom du Comité de modification des lois de l'Association canadienne des chefs de police.
Précisons que je suis ici aujourd'hui au nom de Vincent Westwick, ancien coprésident de notre comité. Il n'a pu venir pour des raisons de santé.
L'Association canadienne des chefs de police représente 950 chefs, chefs adjoints et autres membres de la direction de plus de 130 services de police du pays. Elle vise à modifier les lois relatives à la criminalité et à la sécurité communautaire.
C'est un honneur et un plaisir de vous parler aujourd'hui de cet important projet de loi, le projet de loi C-35, qui vise à renverser le fardeau de la preuve pour les audiences de libération sous caution des personnes inculpées d'infractions commises au moyen d'une arme à feu.
L'Association canadienne des chefs de police appuie tout simplement le projet de loi C-35. Les dispositions sont raisonnables et soutenables. Il n'est pas déraisonnable ni indûment ardu pour un accusé qui a commis une infraction grave impliquant une arme à feu d'assumer le fardeau de la preuve avant d'être remis en liberté dans la collectivité où ledit crime a été commis.
Plus important encore, ces dispositions sont conformes à la position déjà présentée au gouvernement par l'ACCP, notamment celles qui se rapportent au principe des conséquences significatives pour des crimes graves. Il doit y avoir une corrélation directe entre les deux, pour bien dissuader les criminels mais pour aussi pour rendre au public sa confiance dans l'efficacité du système judiciaire afin de contrer la criminalité. C'est aussi vrai pour le milieu policier.
L'ACCP a aussi insisté sur la façon dont est discrédité le système judiciaire aux yeux des services policiers et des collectivités de tout le pays. Trop souvent, on nous dit que les gens sont frustrés, qu'ils sont déçus et qu'ils n'ont plus confiance dans le système. On dit aussi que le système judiciaire déçoit les Canadiens. Des dispositions comme celles du projet de loi C-35 pourront contrer cette tendance négative et rétablir la confiance du public dans le système judiciaire.
De l'avis de l'ACCP, une stratégie efficace de lutte contre les crimes commis avec des armes à feu doit avoir de multiples volets et des programmes proactifs et préventifs, notamment des dispositions comme celles du projet de loi C-35, permettant un travail policier raisonnable et assurant la sécurité de la collectivité.
Voilà qui termine mon discours liminaire. Je répondrai certainement aux questions des membres du comité.
Je fais toutefois cette mise en garde : on m'a demandé à la dernière minute de remplacer M. Westwick et il est possible que je ne puisse vous répondre de manière complète. Je pourrai toutefois fournir des réponses par écrit ultérieurement, si je ne peux vous répondre de vive voix aujourd'hui. L'Association canadienne des chefs de police ne voulait pas manquer cette occasion de formuler des observations sur ce projet de loi important.
Merci.
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Je n'ai pas apporté de statistiques sur Montréal parce qu'elles ne précisent pas le nombre de gens qui sont remis en liberté en attente de leur procès. Par contre, Montréal a probablement les meilleures statistiques au Canada. Des gens m'ont dit la semaine dernière que seules Montréal et Toronto avaient des statistiques exhaustives. Entre autres, à Montréal, dans la rue Saint-Laurent, depuis le 1
er janvier 2005, on a saisi 28 armes de poing dont 11 étaient directement reliées aux gangs de rue, le reste étant attribuable au crime organisé.
Si le projet de loi C-35 avait été en vigueur, Basil Parasiris, le meurtrier du policier de Laval Daniel Tessier, n'aurait jamais été remis en liberté en attente de son procès. On parle de Basil Parasiris, mais à Montréal, on est souvent confrontés aux gangs de rue. On les arrête dans des autos, ils sont trois, ils ont des armes de poing. Si par malheur on arrête un membre de gang de rue qui n'a pas de dossier criminel parce qu'il ne s'est jamais fait prendre, il ira en enquête sur remise en liberté au tribunal et il sera relâché.
Ce projet de loi doit être adopté intégralement. Par contre, il faut considérer la question des armes à feu de façon globale. Il y a le projet de loi et le registre des armes à feu, qui seront probablement ramenés sur le tapis bientôt.
J'ai une sensibilité particulière par rapport au dossier des armes à feu. Le 6 décembre 1989, à 16 h 40, je patrouillais le boulevard Décarie, à Montréal, quand j'ai reçu un appel me disant de me rendre à l'École Polytechnique. Malheureusement, nous sommes arrivés trop tard; il y avait 14 victimes. Pendant 12 heures, j'ai gardé une scène de crime à peu près grande comme cette salle où six étudiantes mortes étaient étendues sur le sol. On pouvait voir une échelle en métal sur le mur arrière, laquelle menait à un soupirail. Ces demoiselles avaient essayé de se sauver et il y avait des éclats de chair partout.
On constate à Montréal et dans d'autres grandes villes l'apparition du phénomène des armes à feu. J'ai été patrouilleur à Montréal de 1987 à 1998. À l'époque, on saisissait très peu d'armes de poing. On saisissait des armes tronçonnées, des armes prohibées, parce que les armes de poing n'étaient pas accessibles. Présentement, n'importe qui peut obtenir une arme de poing. Je suis policier à Montréal et je peux vous emmener dans une réserve indienne, à Châteauguay, et vous y faire acheter un calibre 357 ou un calibre 9 mm.
Le projet de loi est un premier pas dans la bonne direction, mais c'est vous, les décideurs actuels, qui pouvez faire en sorte que les générations futures, nos enfants et nos petits-enfants, pourront vivre dans une société sans armes à feu. S'il vous plaît, il est important, dans un premier temps, d'aller de l'avant avec ce projet de loi.
Merci.
Heureusement, malgré un très court préavis, j'ai pu obtenir des chiffres pour le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, soit essentiellement la région qui va de Vancouver jusqu'à la vallée du Fraser et à Hope. Ce n'est pas un très grand territoire de la Colombie-Britannique, mais il est densément peuplé.
En 2006, il y a eu 20 homicides impliquant une arme à feu, et 83 autres incidents de tentative de meurtre ou de lésions corporelles causées par des armes à feu. Nous avons aussi 268 incidents confirmés d'appels au sujet de tirs d'arme, pour cette seule région.
En 2006 toujours, les agents de la GRC et des forces municipales de cette région ont saisi 447 armes à feu dans le cadre de leurs fonctions, pour une période d'un an, dans la grande région de Vancouver, soit une moyenne de 1,25 arme à feu par jour.
Pour les 268 appels relatifs à des tirs d'arme à feu confirmés, 29 se trouvaient dans des secteurs résidentiels et 222 dans des lieux publics. C'est époustouflant, quand on songe à la sécurité publique. Nous sommes appelés sur les lieux et nous constatons qu'un véhicule a été mitraillé dans un lieu public très ouvert, par exemple, en plein jour dans un stationnement, et évidemment beaucoup de civils étaient sur les lieux et certains ont été touchés. Il y a eu des décès.
Juste avant de venir ici hier soir, j'ai pu obtenir une autre bribe d'information. J'ai pris un territoire, celui d'Abbotsford, dans la vallée. Il y a eu un nombre élevé d'incidents de violence de gangs, au cous des dernières années, dans ce secteur. J'ai communiqué avec un de nos membres dans ce secteur et j'ai dit que je cherchais des renseignements sur les armes à feu et les demandes de libération sous caution. J'avais l'embarras du choix, il n'était pas difficile d'en trouver un.
On m'a donné des renseignements sur un dossier récent, relatif à un projet de deux ans portant sur divers membres de gangs connus, mêlés au trafic de stupéfiants et d'armes, assez haut placés dans la hiérarchie. Au point culminant du projet, on a arrêté deux des quatre cibles, qui avaient en leur possession un nombre important d'armes à feu automatiques et semi-automatiques, des kilos de cocaïne et des piles d'argent comptant.
Ils ont été libérés sous caution. Il y a eu trois autres incidents où ils ont été libérés, arrêtés, libérés à nouveau, avec encore des fusillades et des armes à feu. En ce moment, ils sont encore en libération sous caution, pour ces mêmes accusations, malgré de multiples fusillades et arrestations au cours des six derniers mois.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Cannavino, monsieur Francoeur, bonjour. J'ai quelques commentaires à faire. Monsieur Francoeur, je vous remercie pour votre témoignage et, surtout, de nous faire prendre conscience de la contradiction qui existe dans le fait qu'un gouvernement veuille avoir des sentences plus sévères, mais ne se préoccupe pas de la libre circulation des armes. Vous n'aurez pas à déployer beaucoup d'énergie pour convaincre plusieurs d'entre nous.
La mesure la plus importante pour contrer la criminalité m'apparaît de deux ordres. D'abord, le registre des armes à feu. Si j'étais nommé ministre de la Justice ou de la Sécurité publique, la première chose que je ferais serait de revoir les libérations conditionnelles. Je ne crois pas que ce projet de loi aura beaucoup de vertus par rapport au phénomène que vous décrivez.
Monsieur Cannavino, cela vous fera plaisir de savoir que l'Association des avocats et avocates de la défense est d'accord sur le projet de loi. Elle nous a dit — voyez comme le bon Dieu est bon! — que dans la pratique, les magistrats, les juges de paix et les juges ne libéraient pas les gens qui avaient commis des infractions avec des armes à feu. Évidemment, chacun peut avoir sa propre idée là-dessus. J'ai déposé une motion sur les gangs de rue et j'espère que mes collègues du côté du gouvernement, dans un grand moment d'amitié trop peu commun depuis quelques années à ce comité, l'adopteront jeudi matin.
Monsieur Cannavino, vous avez accompagné les parlementaires lors de leur étude des projets de loi C-84, et . Vous savez combien, au Bloc québécois et ailleurs, on est préoccupés par le phénomène du gangstérisme et des gangs de rue. Des gens de Montréal et de Toronto, particulièrement votre collègue M. Robinette de Montréal, nous ont dit que le drive-by shooting n'était pas couvert par la définition d'organisation criminelle du Code criminel. Ne devrions-nous pas l'inclure dès maintenant? Lorsqu'on intercepte des gens, le drive-by shooting ne permet pas de prouver leur appartenance à un gang de rue et de porter des accusations. Bien sûr, on peut le faire pour un homicide et d'autres types d'infractions, mais c'est plus intéressant de le faire pour le gangstérisme, parce que cela retarde la libération conditionnelle, et les peines sont plus sévères.
Si on doit choisir entre un projet de loi comme le , qui nous apparaît consacrer une pratique qui existe déjà, et ne pas être plus vigilant par rapport au registre des armes à feu et ne pas changer la définition du Code criminel concernant les organisations criminelles, je souhaiterais qu'on bouge là-dessus.
Je céderai ensuite la parole à votre collègue M. Francoeur, à vous-même ou à tout autre témoin qui voudra s'exprimer, mais je vous dirai d'abord que je trouve aberrant que le système actuel prévoie qu'on puisse purger le sixième de sa peine. Je peux comprendre le tiers. Toutefois, le phénomène des portes tournantes que vous décrivez ne m'apparaît pas tellement apparenté au projet de loi , mais au fait qu'on peut purger six mois de prison pour une peine... Certains crimes admissibles au sixième de la peine sont pas mal plus graves que ceux-là. Le trafic d'armes, c'est préoccupant. Il y a des gens admissibles au sixième de la peine qui sont, à mon point de vue, beaucoup plus dangereux pour la société.
J'aurais souhaité qu'on revoie la question du sixième de la peine et qu'on amende le Code criminel pour changer la définition d'organisation criminelle beaucoup plus que la mise en liberté par voie judiciaire pour des questions d'armes à feu, qui est une réalité à toutes fins pratiques consacrée, à en croire les gens qui oeuvrent sur le terrain.
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Tout ça pour vous dire que sur des sujets importants comme le projet de loi C-35, nous avons tenu un bon nombre de discussions au sein de notre organisation, l'ACP. Dans le conseil de direction à lui seul, on compte 30 personnes provenant de toutes les régions du Canada. Nous avons essayé de trouver des solutions à vous présenter, à vous les législateurs, à savoir quelle serait la meilleure façon de combattre le crime et les criminels violents.
Nous voulons trouver un moyen particulier de nous adresser aux criminels violents parce que nous faisons une distinction dans leur cas. Malheureusement, on n'a pas trouvé de panacée ou de solution qui engloberait tout. Ces dossiers vont vous demander beaucoup d'énergie, ainsi qu'à nous. Ils demandent des approches diverses. Il va falloir plus d'un projet de loi ou un seul qui comporte différentes facettes.
Vous me parliez plus tôt des gangs de rue et des organisations criminelles. Le problème est que les corps policiers doivent en plus prouver que l'individu fait partie d'une organisation criminelle. Vous savez que faire la preuve de cela n'est pas toujours évident. Je me souviens de l'époque où je commençais à enquêter sur les Hells Angels. C'était facile : ils étaient tellement imbéciles qu'ils portaient leur emblème dans le dos et commettaient des crimes. On les photographiait, et tout était réglé. À un moment donné, ils se sont assagis et ont semblé changer d'approche. Lorsqu'ils se sont tous retrouvés en prison, ils se sont dit qu'ils n'avaient pas procédé de façon brillante. Ils ont donc changé leurs techniques et leur approche.
Dans le cas des criminels violents, que doit-on faire? Vous avez parlé des frontières, et je suis entièrement d'accord avec vous à ce sujet. Nous disons depuis longtemps qu'il faudrait renforcer et protéger nos frontières. Il va falloir également protéger les ports. Par ailleurs, les organisations criminelles recrutent des jeunes et des individus qui ne font pas partie de ce genre d'organisations, mais qui commettent des crimes pour elles au moyen d'armes à feu. Les choses vont peut-être changer si ces gens apprennent que pour avoir commis un crime au moyen d'une arme à feu, la première chose qui va leur incomber va être de démontrer qu'ils ne sont pas des individus violents, sous peine d'être incarcérés, que des sentences minimales supérieures à celles qui s'appliquent présentement vont être imposées et que le principe du deux pour un ou du trois pour un va être aboli.
Monsieur le président, j'établis ici un lien avec le projet de loi. On a annoncé une révision du système canadien des libérations conditionnelles, et nous allons intervenir très activement. Pourquoi? On veut que la libération conditionnelle ne soit pas systématique, mais qu'elle se mérite. On veut rendre la tâche difficile à ceux qui ont commis un crime violent en leur laissant la responsabilité de prouver qu'ils ne sont pas des individus violents. On veut qu'ils comprennent qu'une fois rendus en prison, ils vont y rester longtemps, qu'ils vont devoir participer à des programmes de réhabilitation pour mériter une libération conditionnelle et qu'en plus, ils ne seront pas libérés après avoir purgé le sixième de leur peine. En effet, il s'agit là d'une pratique aberrante.
Il faudra également inclure dans la liste des crimes l'importation et le trafic de stupéfiants. Ce crime, qui n'est supposément pas violent, cause par contre énormément de violence. Il est temps que l'on se penche sur ce problème de la bonne façon.
C'est dans ce sens, monsieur le président, que je trouve ce projet de loi important.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie beaucoup pour vos présentations.
Je dois avouer que j'aime le projet de loi , même si ce n'est pas parce que je crois qu'il va amener de véritables changements à la sécurité publique des communautés et des Canadiens et Canadiennes. En effet, selon toutes les informations que nous avons reçues, la pratique veut normalement que dans le cas d'un individu accusé d'un acte criminel grave mettant en jeu une arme à feu, le juge considère la chose comme un fait aggravant. Dans de tels cas, l'accusé risque d'être gardé en prison en attendant son procès.
Ce que j'aime dans ce projet de loi, c'est qu'au moment où l'accusé va rencontrer son représentant, son conseiller juridique ou son avocat, celui-ci ne lui dira pas, dans le cadre de l'enquête sur le cautionnement, que c'est à la Couronne qu'incombe la responsabilité de prouver hors de tout doute raisonnable qu'il constitue une menace et doit par conséquent être gardé en prison jusqu'à son procès. L'avocat va devoir dire à son client que c'est à lui de faire la preuve qu'il peut être remis en liberté. C'est là un changement de philosophie majeur. Celui-ci risque de frapper beaucoup plus les accusés que le processus actuel. À l'heure actuelle, l'accusé peut se délester du fardeau de la preuve, qui est malgré tout assez substantiel.
J'ai lu le mémoire de l'Association canadienne des policiers. Une chose m'a réellement frappée, et c'est à la page 10 de la section intitulée « Le système judiciaire canadien a besoin d'un remaniement majeur ». Vous y dites ceci :
Nous maintenons qu’il est grand temps de réformer notre système de justice pénale. Une révision indépendante des systèmes de détermination des peines, des services correctionnels et des libérations conditionnelles, demeure une priorité primordiale pour l’Association canadienne des policiers.
J'aimerais savoir si vous éprouvez une certaine frustration en voyant qu'au lieu de procéder à une telle réforme et de déployer des efforts pour tenir une enquête publique approfondie, autant sur le système de détermination de la peine, que sur le système correctionnel ou le système de libération conditionnelle, on se limite à de petites mesures ici et là.
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Merci, monsieur le président.
Madame Jennings, premièrement, en ce qui a trait à votre préambule, oui, on croirait que dans toute situation où il y a eu violence, le juge prendrait en considération ces faits et garderait l'accusé en détention. Ce n'est pas le cas. Un des exemples les plus criants est l'assassinat d'un de nos collègues à Brossard, où tout le monde est renversé de la décision. Quoi qu'il en soit, les procédures seront suivies. C'est un exemple flagrant où quelqu'un qui a tué est libéré en attendant son procès alors qu'on prétend déjà qu'il y a eu légitime défense. Laissons aux tribunaux le soin de trancher cette question! Qu'y a-t-il de plus violent qu'un assassinat? C'est un exemple, mais il y en a d'autres, qui sont moins connus parce qu'ils ne touchent un policier. Il y a de tels cas.
L'autre question dont vous avez parlé est celle de la responsabilité. Il appartient à la personne qui a commis un crime violent de démontrer qu'elle peut être relâchée. C'est pourquoi nous disons que ce projet de loi s'inscrit dans une suite logique visant à envoyer un message clair : si vous voulez jouer ce genre de jeu, mettre en danger la sécurité de nos citoyens, vous allez en subir les conséquences.
On a demandé depuis des années une révision du système correctionnel canadien, des libérations conditionnelles et de la détermination des peines. La semaine dernière, le ministre Stockwell Day a annoncé la révision du système correctionnel en mettant sur pied un comité appelé blue-ribbon panel. Le blue-ribbon panel aura un mandat.
Nous serons très actifs, nous nous y ferons entendre, c'est certain. Je pense qu'il faut revoir l'ensemble des politiques, et non seulement des lois, le Code criminel. Il faut également revoir les politiques internes du système carcéral canadien, où il y a énormément d'aberrations quant à la façon dont on traite les détenus à l'intérieur des institutions.
Les gens du Québec se rappelleront toujours du cas Conrad Brassard. Comment traite-t-on un psychopathe pour lequel un diagnostic a décrété que les chances de récidive étaient de 100 p. 100 et qui, à trois occasions, a commis des crimes, des agressions sexuelles, et tué de pauvres victimes? Il y a des aberrations là-dedans. Comment se fait-il qu'un individu considéré comme étant dangereux et incarcéré dans un pénitencier à sécurité maximum ait été transféré, en l'espace de quelques mois, dans une prison à sécurité moyenne, pour ensuite se retrouver dans une maison de transition? Cette personne n'a même pas purgé le tiers de sa sentence, n'a même pas suivi un programme de réhabilitation.
Cela fait aussi partie du coffre d'outils. Je me plais à dire que j'ai besoin d'un coffre d'outils. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas très bricoleur, mais j'ai besoin d'un coffre d'outils bien rempli pour composer avec les criminels. Il nous faut cela.
Je m'adresse précisément à vous, monsieur Cannavino.
Lors de la présentation du projet de loi , je me suis posé des questions. Comme vous l'avez mentionné tout à l'heure, actuellement, lorsqu'un individu est arrêté par la police, l'avocat se présente avec son client, et la Couronne se doit de démontrer qu'il y a dangerosité pour que le juge ne remette pas le prévenu en liberté. Naturellement, lorsqu'il s'agit d'un individu qui n'a aucun dossier judiciaire, même si vous avez des renseignements, ceux-ci ne peuvent pas vous servir pour demander qu'on garde l'individu en détention. Vous n'avez pas le droit de le faire, et la Couronne et le juge ne vous le permettront pas non plus.
Je veux être sûr d'être bien compris. Dans le projet de loi , on ajoute une douzaine d'infractions graves. On ne parle pas d'infractions mineures qui pourraient créer un trouble en disant qu'il faudrait chaque fois faire une preuve à l'inverse, qu'on appelle un renversement de preuve. Je comprends que la question que je vais vous poser, monsieur Cannavino, relève peut-être de la philosophie, mais elle est importante.
Plusieurs gens, des personnes âgées, sont stationnaires devant la télévision à regarder des émissions à TVA, Radio-Canada, TQS ou sur une autre chaîne où tous les soirs, on montre quelqu'un qui s'est fait tirer dans la rue. Pour avoir travaillé dans ce domaine, je sais que le problème n'est pas la sécurité, mais le sentiment de sécurité. Cela ne vaut pas seulement pour les personnes âgées. Il peut s'agir de personnes de 50 ans qui ont peur; il y a des gens de 20 ans qui ont déjà peur.
Le projet de loi C-35 fera en sorte que les gens seront amenés devant un juge et, comme Mme Jennings l'a mentionné tout à l'heure, ils devront faire la preuve qu'ils sont aptes à être remis en liberté. Est-ce que le fait de voir que l'individu n'est pas libéré immédiatement aura un effet sur le sentiment de sécurité des gens? La Couronne peut remettre le procès dans trois jours, comme on le fait présentement, et il peut y avoir un arrangement avec la Couronne sur divers points pour libérer l'individu.
Est-ce que le fait qu'on ne libérera pas immédiatement l'individu, en vertu du projet de loi C-35 — je ne veux pas dire qu'il est coupable —, pourrait créer un sentiment de sécurité? J'appelle ça de la philosophie; vous en avez parlé tout à l'heure. Je ne veux pas parler du cas que vous avez cité où un de vos policiers a été tué, mais je l'ai vu à la télévision. On a tous été sonnés. Même moi, comme avocat de la défense, j'ai été surpris. Je voudrais savoir si le projet de loi C-35 répondrait à l'élément sécurité. La loi, c'est une chose; l'élément sécurité, c'est autre chose.
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Ce que vous venez de dire est très important. Comme j'en parlais plus tôt, nous demandons aux citoyens de nous aider à dénoncer les responsables de ces crimes. Nous avons besoin d'aide. Il faut que les gens participent en aidant les policiers à arrêter ces contrevenants.
Mes collègues pourront vous en parler aussi, ce qu'on entend chaque jour, ou très souvent, c'est ceci : « Savez-vous quoi? Si je vous aide, demain il sera libéré, il nous menacera, il me regardera en souriant et en riant du fait qu'il est déjà sorti. »
On le constate dans votre collectivité. Allez n'importe où au Canada, c'est toujours ce qu'on entend : « Comment pouvez-vous me protéger? Si je dénonce ce criminel, comment allez-vous me protéger? Nous savons qu'il sera sorti en moins de 24 heures. »
Voilà pourquoi nous pensons que ce projet de loi est si important. Je le répète, nous parlons de criminels violents, de gens qui ont perpétré des crimes graves. S'ils sont convaincus que —
Il faudra quelques mois, peut-être même un an, pour que les citoyens comprennent qu'ils seront protégés. Mais désormais, on nous dira : « Si je le dénonce, il aura un procès, il restera derrière les barreaux jusqu'à son procès, puis on lui affligera une peine. Il ne sera pas dans le voisinage avant longtemps, c'est certain. » Ça se saura, et rapidement. Nous aurons l'appui de la collectivité, et les gens diront : « Il faut aider les policiers, et les criminels ne sortiront pas en 24 heures. »
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je voudrais vous remercier, monsieur Francoeur, pour votre témoignage. Cela me touche beaucoup. C'est la raison pour laquelle nous avons un profond respect non seulement pour les policiers, mais aussi pour les chefs de police. Comme ancien maire, je sais qu'il y a une différence entre les deux, il y a différents éléments.
[Traduction]
En outre, les témoignages que nous avons recueillis sur le — que nous appuyons — étaient généralement favorables, mais on nous a soumis différents points de vue sur la façon dont il allait s'appliquer. Entre autres, la Criminal Lawyers' Association nous a dit que le projet de loi C-35 avait essentiellement pour effet de codifier ce qui se passe en cas de crimes très graves.
Il est difficile d'obtenir la mise en libération sous caution pour les récidivistes endurcis. Cela nous ramène à nos premières discussions sur les questions de justice; un bon magistrat ou un bon juge est investi de pouvoirs discrétionnaires. Je pense que le ne dit rien de plus. Avec le renversement du fardeau de la preuve, qui peut parfois menacer la liberté individuelle — c'est donc une question importante —, je suis certain qu'un régime d'aide juridique adéquatement financé va garantir la représentation de l'accusé, et qu'un juge bien choisi et bien formé prendra la bonne décision sur les trois motifs de libération sous caution ou sur la mise en liberté provisoire. Je suis donc totalement favorable au projet de loi C-35.
Ce qui m'inspire une certaine inquiétude, c'est que, d'après certains témoins, le renversement du fardeau de la preuve est automatique et que, dans tous les cas, l'accusé va bénéficier d'une décision judiciaire de mise en liberté provisoire. Il ne faudrait pas donner à la population l'impression que ce sera effectivement le cas. En réalité, le changement rend l'incarcération plus probable. Je pense que nous devrions tous nous mettre d'accord là-dessus, au lieu de donner l'impression que les criminels vont automatiquement rester en — Tout dépend toujours du pouvoir discrétionnaire du juge, et je suis parfaitement conscient sur ce point.
Nous en avons déjà discuté et nous sommes allés à Toronto pour écouter le chef de police de cette ville. Je pense que l'argument principal qu'on nous présente — M. Cannavino et M. Griffin sont d'ailleurs de vieilles connaissances et on devrait leur donner une médaille d'assiduité —, c'est l'importance des armes à feu, sur laquelle nous devrions concentrer notre attention. Les gens comme vous nous ont souvent parlé des armes à feu, mais comment aborder le problème? Il existe un registre des armes à feu.
L'actuel ministre de la Justice dit aux Communes qu'il veut cibler les criminels, et non pas ceux qui vont à la chasse au canard. Moi, je vais à la chasse au canard et j'ai des fusils de chasse enregistrés. J'ai toujours eu des activités de plein air et j'ai appris le maniement d'armes responsable. Je n'ai pas besoin de la protection du ministre de la Justice. Je ne pense pas qu'il ait jamais possédé une arme à feu. Ce genre d'hyperbole me fatigue.
Comme l'ont dit certains témoins, il s'agit véritablement de savoir si ceux qui possèdent une arme à feu vont l'utiliser. C'est ce qu'a dit M. Wilson. On peut utiliser légalement une arme à feu. Il y a des gens qui considèrent qu'avec un pistolet, on peut tirer sur autre chose que sur des êtres humains.
Moi, je n'ai pas grandi dans cette culture, mais je pense qu'il faut tenir un débat culturel. Je suis convaincu qu'il y a une différence entre le Canada rural et le Canada urbain. Dans certains cas, il peut y avoir une différence entre l'ouest et les autres parties du Canada. M. Bagnell a dit la même chose du nord. Je pense qu'il y a là un élément culturel.
Y a-t-il des modèles efficaces de contrôle des armes à feu qu'on pourrait appliquer efficacement ici, sous réserve de ressources suffisantes en matière de détection, de prévention, d'éducation, etc.?