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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, membres du Comité, je vous remercie tous, vous et vos caucus respectifs, de votre leadership et de votre appui à la canalisation 5. Cela a véritablement été une approche Équipe Canada, et nous vous sommes très reconnaissants de l'appui que nous avons reçu.
Mon nom est Vern Yu. Je dirige l'entreprise de pipelines de liquides d'Enbridge, et je suis responsable de la canalisation 5.
Enbridge est la plus grande société de distribution d'énergie en Amérique du Nord. Nous distribuons du pétrole brut, du gaz naturel et de l'énergie renouvelable. L'année dernière, nous avons annoncé une série d'objectifs de rendement en matière d'ESG, y compris un plan détaillé pour atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Cependant, je suis ici aujourd'hui pour parler de la canalisation 5.
Je tiens à être très clair. Notre objectif a toujours été de régler le différend concernant la canalisation 5 au moyen de négociations ou d'une médiation. Nous croyons qu'il est dans l'intérêt du Canada et des États-Unis de poursuivre l'exploitation du pipeline pendant que nous construisons le tunnel des Grands Lacs le plus rapidement possible.
Les enjeux ne pourraient être plus élevés. La canalisation 5 n'est pas juste un pipeline. Il joue un rôle vital dans l'économie des deux pays. Sa fermeture entraverait l'accès à l'énergie nécessaire pour faire rouler nos économies. Elle causerait des pénuries d'énergie, et elle aurait une incidence considérable sur le prix de l'essence, du diesel, du propane, du carburéacteur, du plastique et des produits chimiques. La fermeture de cette canalisation menace des milliers de bons emplois rémunérés dans les deux pays. On observerait des risques environnementaux beaucoup plus élevés sur nos routes, nos chemins de fer et nos voies maritimes parce qu'on tentera de remplacer la canalisation 5 en augmentant le nombre de camions, de trains et de pétroliers.
La canalisation 5 fournit plus de 50 % du pétrole brut utilisé en Ontario et au Québec. Elle alimente le complexe pétrochimique de Sarnia, qui joue un rôle clé dans l'approvisionnement en propane et en butane. La canalisation fournit aussi la charge d'alimentation à une importante industrie pétrochimique de Montréal.
Aux États-Unis, les produits acheminés par la ligne 5 chauffent des maisons et des entreprises, alimentent les voitures et les avions, et alimentent l'industrie. En fait, la canalisation 5 comble 55 % des besoins de propane du Michigan. Elle stimule aussi les économies de l'Ohio, du Wisconsin, de l'Indiana et de la Pennsylvanie. La fermeture de la canalisation 5 nuirait donc à l'économie des deux pays.
La résiliation de la servitude de 1953, qui permet au pipeline de traverser le détroit de Mackinac, contrevient manifestement au traité sur les pipelines de transit conclu entre le Canada et les États-Unis en 1977. Enbridge et l'État du Michigan travaillent déjà ensemble pour en arriver à une solution d'un commun accord.
Le tunnel des Grands Lacs est un investissement privé de 500 millions de dollars américains qui sera effectué par Enbridge. Le tunnel enfouirait le pipeline très profondément sous le détroit. Même si le pipeline actuel ne présente pas de risque et a été exploité sans incident depuis plus de 65 ans, le tunnel le rendrait encore plus sécuritaire.
Toutefois, jusqu'à ce que nous ayons construit le tunnel, le pipeline doit demeurer ouvert. La sécurité n'est pas seulement une valeur fondamentale chez Enbridge; c'est la base sur laquelle repose notre entreprise. Nous surveillons le détroit 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, par l'entremise de personnel spécialement formé et de systèmes de surveillance très perfectionnés. Les personnes qui vivent le long des voies navigables près de nos pipelines, gagnent leur vie grâce à elles et s'attendent à ce que nous exploitions les pipelines en toute sécurité. Il s'agit là de notre principale priorité.
Le tunnel nous offre l'occasion de moderniser un actif énergétique essentiel grâce à une technologie de pointe, tout en protégeant les emplois syndiqués bien rémunérés, en préservant la sécurité énergétique de l'Amérique du Nord, en protégeant l'environnement et en améliorant la sécurité. Nous croyons qu'une solution diplomatique binationale peut régler le différend rapidement, ce qui permettrait à toutes les parties de recommencer la construction du tunnel.
Le Canada croit que la meilleure solution consiste à promouvoir une approche Équipe Canada, à souligner l'importance de la canalisation 5 auprès des autorités américaines chaque fois que l'occasion se présente, et à mettre l'accent sur l'application du traité sur les pipelines de transit. Par ailleurs, nous demandons que le gouvernement du Canada emploie tous les moyens pour convaincre les autorités américaines que la canalisation 5 est un important pipeline binational protégé par le traité, dont la fermeture aurait de graves conséquences sur le Canada et les États-Unis.
Le temps presse. Nous devons unir nos efforts pour nous assurer que les deux pays continuent de bénéficier d'un approvisionnement en énergie sûr, abordable et fiable.
Je vous remercie encore une fois de votre appui continu à la canalisation 5 et de votre leadership dans ce dossier.
Merci, monsieur Yu, d'être avec nous aujourd'hui.Le gouvernement du Canada et les membres de ce comité se doivent de faire, selon moi, tout ce qui est en leur pouvoir, en adoptant une approche « Équipe Canada », pour que la canalisation 5 reste ouverte.
Il y a des choses que j'aimerais voir consigner dans le procès-verbal du comité. Je veux m'assurer que nous disposons de certains faits pour pouvoir poser des questions aux futurs témoins.
La canalisation 5, qui fait 645 miles, part du Wisconsin, rejoint la péninsule supérieure du Michigan puis en traverse la péninsule inférieure pour arriver en Ontario, mais la seule zone couverte par la servitude contestée est le tronçon de quatre miles à double canalisation passant sous le détroit de Mackinac, n'est-ce pas?
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La canalisation 3 est un projet de remplacement d'un pipeline qui a été construit à la fin des années 1960. En 2014, nous avons obtenu l'approbation de la Régie de l'énergie du Canada et de nos clients pour aller de l'avant et remplacer ce pipeline au Canada. Puis, tout récemment, nous avons reçu le feu vert de l'État du Minnesota pour remplacer le tronçon qui traverse son territoire.
Il s'agit d'un projet de 10 milliards de dollars, des deux côtés de la frontière, qui fait appel aux technologies les plus modernes et qui améliore considérablement la sécurité et la fiabilité de ce pipeline.
Lorsque nous avons obtenu l'autorisation de construire le pipeline au Minnesota, le projet était assorti de conditions environnementales très strictes régissant la façon dont nous allions procéder au remplacement du pipeline. Ces conditions environnementales, conjuguées au fait que nous construisons un pipeline en hiver plutôt qu'en été, ont entraîné une augmentation relativement importante du coût de ce pipeline.
Un autre facteur qui a influé sur les coûts, c'est le retard d'environ deux ans dans le processus réglementaire, pour de multiples raisons, dans l'État du Minnesota. Évidemment, le temps, c'est de l'argent. Ainsi, trois grands facteurs ont fait augmenter d'environ 1 milliard de dollars les coûts de construction d'un pipeline d'une longueur approximative de 300 miles dans l'État du Minnesota: la construction en hiver, la surveillance environnementale réglementaire et le retard de deux ans.
Jusqu'ici, notre étude nous a déjà permis de constater que, de l'avis général, et peu importe notre prise de position à l'égard de la transition vers un autre type d'économie énergétique, la fermeture soudaine d'une partie importante de l'approvisionnement actuel ne sera pas une bonne chose non seulement pour l'industrie, mais aussi pour tous les gens qui travaillent dans cette industrie et ceux qui dépendent de ce produit pour faire fonctionner leur entreprise, pour chauffer leur maison ou pour assurer tout autre secteur d'activité.
C'est pourquoi notre comité a été mis sur pied. Nous avons été chargés de produire un rapport sur le dossier de la canalisation 5 dans un délai très court, mais étant donné que nous nous entendons généralement sur la position que le Canada devrait défendre, et sachant que le gouvernement du Canada semble déjà avoir adopté une telle position, je me demande simplement... Il faut beaucoup de ressources pour créer un comité et mener une étude comme celle-ci. Y a-t-il, à votre avis, quelque chose que le gouvernement du Canada devrait faire ou s'engager à faire et qu'il n'a pas encore fait? Y a-t-il quelque chose que notre comité devrait ou pourrait faire afin d'influer sur une décision qui, en fin de compte, relève clairement de la compétence des États-Unis, peu importe le palier, que ce soit au niveau fédéral ou au niveau étatique?
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En toute franchise, nous ne nous attendons pas à ce qu'un tribunal impose la fermeture du pipeline en mai. Nous ne voyons pas comment une telle situation pourrait se produire. Nous devons aller jusqu'au bout des audiences et du processus devant la cour fédérale américaine, à moyen terme, pour veiller à ce que les choses n'en arrivent pas là.
À l'avenir, si un tribunal devait faire cesser nos activités, nous serions à court de pétrole brut et de liquides de gaz naturel pour les raffineries de l'Indiana, de l'Ohio, du Michigan et de la Pennsylvanie, ainsi que celles de l'Ontario et du Québec. Il leur manquerait immédiatement 50 % du pétrole brut dont elles ont besoin. Nous assisterions à des pénuries d'essence, de diesel, de carburéacteur, de propane et de butane, si bien que ces régions n'en auraient tout simplement pas assez.
À plus long terme, les gens devraient trouver des moyens d'acheminer ce carburant de remplacement par train ou par camion. Il faudrait des milliers de camions pour remplacer le pipeline. Selon nos estimations, il faudrait 15 000 camions spécialisés par jour et 800 wagons supplémentaires par jour pour y arriver. Voilà tout un défi logistique.
L'aéroport de Detroit n'aurait pas assez de carburant pour les avions. Ce serait la même chose pour l'aéroport international Pearson. Il y aurait donc des problèmes très importants qui empêcheraient les gens de maintenir le mode de vie auquel ils sont habitués aujourd'hui.
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C'est justement ce que nous cherchons à comprendre depuis un bon moment.
Lorsque la gouverneure est arrivée au pouvoir, nous nous sommes entretenus avec elle et nous avons essayé de lui expliquer nos travaux concernant le tunnel, la fiabilité opérationnelle du pipeline existant et les mesures de sécurité supplémentaires que nous avons mises en place pour veiller à ce que le pipeline demeure sans danger pendant la construction du tunnel. Nous lui avons expliqué comment nous nous servons du radar pour suivre tous les navires qui passent au-dessus du pipeline, dans le détroit, et comment nous vérifions tous les navires qui traversent le détroit pour nous assurer que leurs ancres sont levées afin que le pipeline ne soit pas endommagé par inadvertance.
Nos propres navires se trouvent maintenant sur l'eau pour veiller à ce que les navires entrants respectent nos protocoles de sécurité. Nous surveillons le pipeline 24 heures sur 24, sept jours sur sept, au moyen de caméras et d'autres appareils perfectionnés, pour nous assurer qu'il n'y a absolument aucun risque. Le pipeline peut fonctionner à une pression de 600 livres, mais nous le faisons fonctionner à une pression de 150 livres. Les parois du pipeline ont presque un pouce d'épaisseur, soit trois ou quatre fois l'épaisseur normale des parois des pipelines que nous exploitons.
C'est le bout de tuyau le plus surveillé en Amérique du Nord. Les normes de sécurité qui s'y rattachent sont les plus strictes parmi l'ensemble des canalisations nord-américaines. Il s'agit du pipeline le plus scruté par les organismes fédéraux de réglementation en matière de sécurité sur le continent nord-américain. Nous sommes absolument convaincus que le pipeline ne présente aucun danger.
Nous sommes aussi perplexes que quiconque face aux motivations de la gouverneure. Les habitants du Michigan, eux-mêmes, appuient le tunnel. Je crois que, selon nos derniers sondages, les deux tiers des habitants du Michigan sont en faveur du tunnel des Grands Lacs.
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Merci, monsieur le président.
Je veux d'abord remercier le témoin, M. Yu.
Vous avez fait un excellent travail en expliquant cet enjeu avec beaucoup de soin et force détails, notamment quand vous avez répondu aux questions de mon collègue, M. Housefather. C'était presque un cours de droit sur ce à quoi vous êtes confronté au sud de la frontière.
Ce que je veux savoir, c'est si vous avez obtenu le plein appui du gouvernement fédéral, en particulier du côté de l'ambassade, pour tout ce dont vous avez besoin. Ce serait ma première question.
Deuxièmement, que faites-vous pour obtenir le soutien des groupes de consommateurs américains ou des groupes industriels américains à cet égard? De toute évidence, vous êtes un intermédiaire — littéralement — pour de nombreuses industries, qu'il s'agisse du gaz naturel, du pétrole, du chauffage ou des services publics. Dans quelle mesure ces groupes vous soutiennent-ils dans votre démarche? Vous apportent-ils un soutien sur le plan politique — et si oui, dans quelle mesure — afin que les habitants du Michigan et des régions environnantes soient au courant des conséquences des actions de leur gouverneure?
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Permettez-moi de commencer par le Canada. J'ai parlé à l'ambassadrice Hillman. J'ai parlé au . J'ai parlé au . Je crois que notre PDG, M. Monaco, a également parlé à la .
Nous avons parlé à de nombreuses personnes au sein du gouvernement fédéral canadien. Tous nous ont dit qu'ils étaient saisis de cette question et qu'ils allaient faire tout en leur possible dans ce dossier, et qu'ils n'allaient pas ménager leurs efforts pour faire savoir au gouvernement fédéral américain qu'il s'agit d'une question de commerce bilatéral très importante. Il est important pour nous et pour ce comité de continuer à appuyer le gouvernement fédéral afin qu'il poursuive dans cette voie.
J'ai parlé directement au premier ministre Ford et au premier ministre Legault au sujet de ce pipeline. Ils sont tous les deux très favorables aux gestes que nous posons aujourd'hui et ils promettent de continuer à faire savoir au gouvernement fédéral qu'il s'agit d'une question canadienne de premier plan.
Du côté américain, nous avons une très vaste coalition de soutien dans l'État du Michigan et en dehors de l'État du Michigan. La Chambre de commerce du Michigan nous soutient à 100 %. La Chambre régionale de Détroit nous soutient à 100 %. Les électeurs de la péninsule supérieure de l'État du Michigan, qui dépendent à 100 % de la ligne 5 pour le propane qui chauffe leurs maisons, nous appuient dans une très large mesure.
Au Michigan, l'Assemblée législative de l'État, le Sénat, est très favorable à la ligne 5 et au tunnel. En fait, à la fin de l'année dernière, lors d'un vote à la Chambre, les trois quarts de l'Assemblée législative se sont prononcés en faveur du tunnel. À cette occasion, de nombreux démocrates ont même traversé la salle pour soutenir le tunnel. Nous continuons à travailler d'arrache-pied avec les gens de l'État du Michigan pour veiller à ce qu'il y ait un soutien aussi fort que possible à l'égard du pipeline et du tunnel.
L'État de l'Ohio est très intéressé, car la ligne 5 est essentielle pour les nombreuses raffineries de cet État, et parce que les problèmes auxquels l'Ohio doit faire face sont aussi importants que ceux de l'Ontario et du Québec. Le gouverneur et le procureur général de l'Ohio ont indiqué qu'ils soutenaient résolument la ligne 5 et le tunnel.
Nous continuons d'édifier nos coalitions. Nous continuons à faire pression sur la gouverneure pour qu'elle sache qu'il s'agit d'une question très importante pour les habitants du Michigan ainsi que pour tous les États et toutes les provinces des Grands Lacs.
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Monsieur le président, honorables députés, je suis heureux de comparaître devant le comité spécial sur les relations canado-américaines. De même, il est bon d'apercevoir dans la salle virtuelle les visages familiers de certains membres du comité du commerce international. La Chambre de commerce se réjouit de travailler en collaboration avec votre comité à toutes les étapes de ses travaux sur la canalisation 5, ainsi que sur les autres sujets qu'il abordera dans le cadre de ses études à venir.
Pour ceux d'entre vous que je n'ai pas encore rencontrés, je m'appelle Mark Agnew. Je suis vice-président, Politique et international, à la Chambre de commerce du Canada. Je partagerai avec mon collègue, Aaron Henry, le temps que vous nous avez accordé pour faire une déclaration préliminaire.
Les membres du Comité comprennent l'importance que la canalisation 5 revêt pour la sécurité énergétique et la compétitivité économique du Canada. Au cours des conversations que nous avons eues avec nos membres au sujet des priorités que nous devons faire avancer dans le contexte nord-américain, les questions énergétiques constituaient un élément fondamental. La politique étrangère et les relations internationales peuvent parfois sembler abstraites, mais la canalisation 5 est une question tangible qui a une incidence réelle sur le Canada, comme nous allons l'expliquer dans quelques instants. Bien que d'autres l'aient déjà précisé, il convient de souligner que la canalisation 5 ne correspond pas au pipeline Keystone XL. Nous avons été déçus d'apprendre que le permis pour le projet Keystone XL avait été annulé, mais la canalisation 5 est matériellement différente en tant qu'élément d'une infrastructure déjà en service.
Des différends peuvent survenir entre les alliés les plus proches. Même si l'idéal consisterait à régler nos différends par la diplomatie et le plaidoyer auprès des décideurs américains, l'histoire a démontré que les choses ne se passent pas toujours de cette façon, comme nous l'avons observé dans le cas du bois d'œuvre. Nous saluons les efforts déployés par le gouvernement dans le présent dossier, et nous l'encourageons à continuer de faire valoir que les intérêts canadiens et, ce qui importe encore plus, les intérêts américains sont bien servis par l'exploitation de la canalisation 5. Cependant, pour protéger nos intérêts, il devient parfois nécessaire d'avoir recours à des mécanismes prévus par les traités, comme nous l'avons constaté dans le cas d'autres irritants bilatéraux dans le contexte nord-américain.
Je vais maintenant céder la parole à mon collègue, M. Aaron Henry, afin qu'il décrive plus en détail nos points de vue sur la situation.
Je vais m'y mettre tout de suite. Une partie de ce que j'ai à dire reprend ce qui a été dit au cours de la partie précédente de la séance.
En bref, la révocation de la servitude et la fermeture de la canalisation 5 auront des répercussions importantes sur les économies canadienne et américaine. Elles mettront à rude épreuve l'infrastructure de transport du Canada et compromettront la sécurité énergétique de l'Amérique du Nord. Il y aura des conséquences à court terme et des conséquences à long terme.
La canalisation 5 achemine 540 000 barils de combustibles fossiles par jour à travers le Canada et les États-Unis. Il n'est donc pas étonnant de constater qu'elle engendre d'importantes retombées économiques dans les deux pays, des retombées de l'ordre de plus de 65 milliards de dollars de revenus directs et de 28 milliards de dollars de revenus indirects découlant d'échanges commerciaux annuels. Elle approvisionne le centre du Canada en essence, en carburant d'aviation et en huile de chauffage. L'activité économique qu'elle génère à Sarnia seulement soutient 29 000 emplois directs et indirects. Elle répond également à plus de 50 % de la demande de propane du Michigan et fournit du brut aux principales raffineries du Midwest. Sans elle, les Canadiens et les Américains devront faire face à des coûts énergétiques plus élevés, à des pénuries temporaires et à des pressions économiques supplémentaires causés par la pression exercée sur nos systèmes de transport.
Comme cela a été mentionné, il n'y a pas de solution de rechange pour la canalisation 5. Autrement dit, la capacité d'absorber les produits qu'elle transporte n'existe pas. Compte tenu de la gamme de produits transportés, il faudrait avoir recours à un maximum de 2 000 camions-citernes ou de 800 wagons par jour pour absorber les produits déplacés. Les groupes industriels américains nous ont prévenus que, du point de vue des camionneurs ou des camions, l'industrie du camionnage ne dispose pas de la capacité nécessaire pour absorber le propane que la canalisation expédie, sans parler du pétrole brut. La situation est similaire au Canada.
Les produits qui seront absorbés au moyen de mesures de rechange auront des coûts élevés. De plus, les navetteurs canadiens et américains devront faire face à une circulation plus dense et congestionnée, ainsi qu'à des risques accrus en matière de sécurité. Les entreprises qui comptent sur le transport ferroviaire pour expédier des marchandises devront affronter une concurrence accrue, en raison des pénuries de wagons. Sur le plan économique, il sera deux fois plus coûteux de transporter les combustibles fossiles par voie ferrée et quatre fois plus coûteux de le faire par camion.
Je ne saurais trop insister sur le fait que la canalisation 5, en tant qu'infrastructure interétatique et internationale, est essentielle à la sécurité énergétique de l'Amérique du Nord. Notre sécurité énergétique commune est importante, non seulement pour la prospérité de nos nations, mais aussi en ce qui concerne nos ambitions climatiques communes. L'élimination de la canalisation 5 et le recours au transport ferroviaire, aux camions-citernes et au transport maritime augmenteront considérablement les émissions de portée 3 associées aux produits énergétiques canadiens. Par émissions de portée 3, j'entends le carbone supplémentaire qui sera émis si les produits pétroliers et gaziers actuellement acheminés par la canalisation 5 sont transportés par voie ferroviaire, routière ou maritime. Cela minera les efforts déployés par nos deux nations pour faire progresser nos objectifs climatiques ambitieux. Cela obligera également Enbridge à rajuster le plan détaillé que l'entreprise a élaboré pour atteindre la carboneutralité, lequel comprend l'utilisation de produits à base d'hydrogène et de gaz naturel renouvelable. À l'avenir, ces carburants pourraient être mélangés aux produits de gaz naturel qui sont transportés en ce moment par la canalisation 5.
À l'heure actuelle, la canalisation 5 assure une sécurité énergétique cruciale pour les produits énergétiques produits de manière responsable. Demain, elle pourrait jouer un rôle dans le développement de la décarbonisation des entreprises et des détaillants qu'elle dessert.
Les efforts déployés par l'Équipe Canada pour soutenir la canalisation 5 sont ce dont nous avons besoin pour continuer. Nous voulons souligner que l'avenir de la canalisation 5 façonnera l'avenir énergétique, économique et climatique de l'Amérique du Nord. Nous encourageons le gouvernement fédéral à poursuivre son dialogue bilatéral avec l'administration Biden en vue de trouver rapidement une solution à l'amiable. L'ampleur du problème et les parties concernées font de cette question un sujet de négociation fédéral. En travaillant ensemble, nous pouvons nous assurer que les intérêts communs de nos nations passent en premier.
Merci.
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Merci, monsieur le président, merci, chers membres du Comité.
Les membres du Comité et moi-même partageons un seul objectif. Dans mon cas, cet objectif a absorbé la quasi-totalité de ma vie professionnelle.
Nous savons tous que, même si les relations entre le Canada et les États-Unis sont plutôt saines et que nous jouissons de toutes sortes d'avantages historiques, le fond sonore de nos échanges n'est pas le chant apaisant de Kumbaya. Non, notre relation a toujours été guidée par nos intérêts personnels, et vous savez qu'il y a eu des moments où nos dirigeants ne s'appréciaient même pas.
Nous n'avons pas besoin d'attendre le jugement de l'histoire pour savoir que les quatre dernières années ont été un nadir, pour ainsi dire. Nous avons connu une guerre commerciale. L'un des membres du Canadian American Business Council est l'A. O. Smith Corporation. Elle fabrique des équipements de chauffage et de traitement de l'eau, et elle a été la cible de représailles commerciales de la part du Canada, vraisemblablement en raison de sa présence importante dans l'État d'origine du président du comité sénatorial des affaires étrangères.
Pourtant, malgré tout ce chaos — ou peut-être à cause de celui-ci — le Canada a fini par obtenir un très bon résultat au cours des quatre dernières années. Le Canada a obtenu une version modernisée et mise à jour de l'ALENA. Cet accord est maintenant la norme de référence à l'échelle mondiale.
Comment cela a-t-il pu se produire pendant une période aussi tendue et difficile? La réponse est simple: le Canada a reconnu le pouvoir des intérêts économiques personnels, et il a réussi à exploiter ce pouvoir. Lorsque le président a menacé de déchirer l'ALENA, le Canada a réagi à la menace économique existentielle en se mettant sur l'équivalent diplomatique du pied de guerre. Il s'est concentré sur les intérêts des États-Unis et a fait comprendre très clairement aux membres du Congrès américain le coût économique que paieraient leurs districts et leurs États si une telle mesure était prise. N'oublions pas que le Canada est le principal client des exportateurs américains.
Pendant les périodes les plus intenses des négociations commerciales, il n'y avait pas de dissensions entre le gouvernement et l'opposition, entre le gouvernement fédéral et les provinces, entre les syndicats, les entreprises et l'opinion publique. En fin de compte, le Canada s'en est sorti non seulement indemne, mais aussi armé d'un accord commercial amélioré et exécutoire, approuvé par les deux côtés du Congrès américain.
Nous vivons maintenant un retour à la normalité diplomatique. Le président Biden partage une certaine vision politique avec le du Canada, et la plupart des Canadiens sont à l'aise avec ses valeurs. Certains Canadiens sont sans doute soulagés par la tournure des événements. Ils pensent peut-être qu'ils peuvent se détendre, que le monde a retrouvé son axe, ou qu'ils peuvent compter sur la courtoisie naturelle des Américains pour assurer leur sécurité économique et leur bonheur. Ils auraient tort de penser ainsi.
Comme vous le savez, divers hommes d'État ont affirmé que les nations n'ont pas d'amis permanents; elles ont seulement des intérêts. J'aime à penser que le Canada et les États-Unis sont liés par une amitié, mais cette citation n'est pas sans fondement. Pour s'en convaincre, il n'est pas nécessaire d'aller plus au sud qu'à Lansing, au Michigan. Comme vous le savez, en novembre dernier, la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, a annoncé qu'elle révoquait la servitude de l'État dont Enbridge a besoin pour continuer d'exploiter en toute sécurité la canalisation 5 de son pipeline qui traverse le détroit de Mackinac, et bien sûr, dès le premier jour de son mandat, le président Biden a annulé le projet Keystone XL.
La différence, c'est que le projet Keystone XL était encore en construction, alors que la canalisation 5 achemine en toute sécurité des millions de gallons de pétrole brut et de liquides de gaz naturel canadiens vers des raffineries américaines et canadiennes depuis près de 70 ans.
Je dois interrompre mon exposé pendant un instant, afin de vous divulguer un renseignement. L'entreprise Enbridge est représentée au sein du conseil d'administration du CABC, et je travaille pour le gouvernement de l'Alberta à Washington.
De toute façon, la canalisation 5 fournit plus de la moitié du propane que les habitants de la péninsule supérieure et inférieure du Michigan utilisent pour chauffer leurs maisons et leurs entreprises chaque hiver et pour faire fonctionner leurs entreprises tout au long de l'année. Le propane est également utilisé partout dans la région, que ce soit au Wisconsin ou en Ontario.
Le kérosène chargé à bord des avions à l'aéroport Pearson de Toronto, à l'aéroport Trudeau de Montréal, à l'aéroport métropolitain de Détroit et à l'aéroport international de Pittsburgh provient du pétrole brut transporté par la canalisation 5. Il en va de même pour une grande partie de l'essence vendue à la pompe en Ontario et au Québec.
La canalisation 5 fournit un service essentiel, un point c'est tout. Le a qualifié son exploitation de « non négociable », mais le fait est que le ministre O'Regan n'exerce aucun pouvoir au Michigan. La gouverneure Whitmer a exigé que la canalisation 5 soit fermée à la mi-mai. Sa tentative de révocation de la servitude et sa tentative de faire fermer ce pipeline sont actuellement débattues devant un tribunal fédéral américain.
La gouverneure Whitmer cherche à protéger l'environnement, et je pense qu'il est juste de dire que c'est une priorité pour le Canada aussi, ainsi que pour le CABC. Nous et nos membres appuyons la politique de transition en matière de carbone et l'objectif de carboneutralité d'ici 2050. Le Canada et les États-Unis collaborent à la mise en oeuvre de multiples initiatives environnementales — la réduction des émissions des véhicules, le captage et l'utilisation du carbone et la réduction du méthane, pour n'en nommer que quelques-unes —, et, le 22 avril, il y aura un important sommet des dirigeants sur le climat, organisé par la Maison-Blanche.
Toutefois, les intérêts économiques personnels demeurent la motivation inébranlable de toute nation. Nous dépendons toujours du pétrole et du gaz naturel, et le fait est que, si la canalisation 5 est fermée, les habitants du Michigan, de l'Ohio, de la Pennsylvanie, de l'Ontario et du Québec trouveront un autre moyen d'importer les hydrocarbures dont ils ont besoin pour alimenter leur vie quotidienne. D'autres barges et réservoirs chargés de pétrole brut apparaîtront sur les Grands Lacs, et davantage de camions remplis de pétrole brut circuleront sur nos autoroutes.
Comme votre comité le sait, la canalisation 5 n'a jamais fui au niveau du détroit, et Enbridge est en train de la rendre encore plus sûre. L'administration du gouverneur Whitmer a récemment approuvé les permis permettant à Enbridge de faire passer la canalisation 5 par un tunnel souterrain revêtu de béton que l'entreprise a l'intention de creuser sous le lit du lac. Nous ne devons pas laisser des projets énergétiques ayant une importance économique régionale et internationale devenir des mises à l'épreuve décisives de l'allégeance de quiconque à la protection de l'environnement. En fait, il n'y a tout simplement pas de moyen plus sûr de transporter du pétrole brut que l'utilisation de pipelines.
En attendant, le Canada doit continuer à réfléchir comme s'il vivait encore sur le pied de guerre — oui, même pendant l'ère Biden —, et pas seulement pour protéger la canalisation 5. Si nous voulons bénéficier de la reprise économique la plus efficace qui soit, nous avons besoin d'harmoniser nos réglementations. Nous devons rouvrir la frontière dès que les vaccins nous permettront de le faire en toute sécurité, et nous devons conclure des accords pour collaborer à la fabrication d'EPI et à la distribution de vaccins.
Le Canada et les États-Unis sont à leur meilleur lorsque leurs citoyens sont solidaires. Nous ne pouvons pas nous laisser bercer par l'idée que tout ira bien. La gouverneure Whitmer a tiré la sonnette d'alarme.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie aussi les témoins de leur participation. Leurs exposés étaient fantastiques.
Si j'arrive à poser mes trois questions, tant mieux, mais j'en ai deux en particulier auxquelles j'aimerais que les deux témoins répondent.
Le témoin du groupe précédent a expliqué que la conversation était à sens unique. Le Michigan est le seul à parler et, apparemment, l'Ontario et le Canada doivent écouter tout ce qu'il dit. Je trouve très intéressant de constater qu'une approche plus bilatérale n'a pas été adoptée dans ce dossier. Comme nous le savons tous, les deux économies dépendent fortement l'une de l'autre.
Prenons l'exemple de l'industrie du montage d'automobiles. L'usine de Chrysler se trouve juste à l'extérieur de ma circonscription. Je crois que les pièces d'un véhicule font sept allers-retours sur le pont international le plus fréquenté qui soit, avant d'être assemblées pour former un véhicule. Ces pièces vont dans les deux sens: en Ontario, dans la région de Windsor-Essex, et au Michigan, en aval. Et cela n'englobe même pas les chaînes d'approvisionnement et les fabricants qui participent à ces processus.
J'adresse ma question à chacun de nos témoins. Selon vous, quelle incidence économique cela aura-t-il sur les emplois et, plus précisément, sur l'hémorragie d'emplois que subit l'économie canadienne? Quelles répercussions voyez-vous?
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Je suis heureux de me lancer, à moins que Mme Greenwood ne veuille répondre.
Je pense qu'il y aurait à la fois une incidence immédiate et une incidence à plus long terme. L'incidence immédiate est liée au fait que, à l'heure actuelle, le Canada ne compte que 14 raffineries capables de produire de l'essence. Au total, cinq d'entre elles sont touchées par la canalisation 5 ou la canalisation 9 au Québec.
Dans cette période initiale où vous avez perdu toute la capacité de la canalisation 5, où elle a été déplacée, vous verrez que les coûts de ces raffineurs augmenteront. Il y aura beaucoup de plans d'urgence, de pénuries potentielles et de perturbations. Toutes ces choses perturberont directement la main-d'œuvre présente dans cette sphère d'activité et auront probablement aussi des répercussions sur les débouchés.
Finalement, si nous étions dans pareille situation désespérée, une nouvelle chaîne d'approvisionnement se stabiliserait, mais vous verriez alors un effet domino. Vous constaterez que le coût du carburant a augmenté. Le coût du carburant pour avion a augmenté. Le coût du chauffage des maisons dans la plupart des régions du Québec a augmenté. Toutes ces choses auront des répercussions. C'est une sorte de perturbation initiale suivie de ce que l'on pourrait appeler une lente saignée.
L'autre chose que je veux vraiment mettre en contexte, c'est qu'à certains égards, alors que nous nous engageons dans ces politiques de décarbonisation et d'avancement, cette situation a déjà exercé une forte pression sur nombre de ces différents segments. Par exemple, nos raffineurs se trouvent actuellement dans une situation où ils doivent faire face à des perturbations massives tout en essayant de planifier d'importantes mises à niveau pour se conformer à la norme de carburant propre. Vous allez voir que beaucoup de capitaux sont nécessaires pour toutes ces étapes.
Si vous supprimez cette sécurité énergétique au moment décisif, vous constaterez qu'il y aura des répercussions. Vous constaterez ensuite que ces incidences se répercutent également sur l'ensemble de la chaîne de valeur que les canalisations 5 et 9 produisent en fin de compte. Il s'agira d'une incidence à long terme.
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Ce qu'il faut retenir, c'est que pour ce projet, l'histoire n'est pas encore terminée. Pour moi, il est difficile de vous dire quelle sera l'incidence globale sur l'emploi. Nous ne savons pas encore tout à fait ce qui va se passer.
À long terme, la transition vers une économie à faibles émissions de carbone est susceptible de créer de nombreux emplois. Que l'on pense à la transition vers les véhicules électriques, au recyclage des batteries ou à d'autres choses du même genre, il y a une incidence économique qui est bonne pour l'environnement et également positive du point de vue de l'emploi. C'est ce que les décideurs politiques du Canada, des États-Unis et du monde entier tentent de faire.
Le problème, c'est que si cela devait s'arrêter instantanément, les conséquences seraient assez dramatiques. Les gens s'adapteraient, mais la situation serait assez difficile si le gouverneur, par exemple, pouvait simplement fermer un pipeline.
Ce n'est pas vraiment ainsi que fonctionne notre infrastructure. Nous avons un système qui permet de contester cette situation devant les tribunaux. Les tribunaux détermineront si une seule administration a la capacité de contrecarrer un projet d'infrastructure interétatique et international, alors...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à nos témoins. C'est agréable de voir des visages familiers.
Juste avant ce distingué groupe de témoins, nous avons eu le plaisir d'entendre le représentant d'Enbridge. Au cours de ce témoignage, nous avons appris que les responsables d'Enbridge ont eu des conversations très productives avec le premier ministre Ford et le premier ministre Legault, et que les deux premiers ministres étaient très favorables au projet ainsi, bien sûr, qu'à la canalisation 5. Nous avons entendu des choses similaires concernant les conversations entre les représentants d'Enbridge et la , le , le et d'autres hauts fonctionnaires de notre gouvernement. Bien entendu, on nous a aussi dit que notre gouvernement était favorable au maintien en service de la canalisation 5.
Les représentants d'Enbridge nous ont aussi dit — et je cite — qu'ils cherchent et espèrent vivement « une solution diplomatique médiatisée et négociée qui nous permette de ne plus avoir affaire aux tribunaux ».
Je me demandais si je pouvais entendre les commentaires de Mme Greenwood en particulier pour savoir à quoi se rapporte réellement la question, car en plus de tous ces fonctionnaires qui travaillent fort dans ce dossier, nous savons bien sûr que les chambres de commerce de Detroit et du Michigan sont également très favorables au maintien de la canalisation 5.
Ma question est la suivante: comment pouvez-vous, en tant que chambre de commerce, travailler en étroite collaboration avec les chambres de commerce américaines afin de parvenir à une « solution diplomatique négociée » réussie entre nos deux pays?
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Merci beaucoup. Quelle conversation percutante.
Mme Greenwood a bien résumé la situation en disant que l'intérêt personnel est toujours un facteur déterminant, mais je pense que ce dont les Canadiens ont besoin, même pour examiner la situation de la canalisation 5, c'est de mieux comprendre le contexte dans lequel les États-Unis envisagent cet intérêt personnel.
Je sais que nous avons eu des tarifs sur l'acier et l'aluminium qui, à bien des égards, ont entraîné un rapatriement de ces emplois et une augmentation des emplois manufacturiers dans ces secteurs aux États-Unis. Nous avons également vu la promulgation récente de la Loi sur la production de défense, qui limite quelque peu l'autosuffisance en matière de vaccins, d'équipements de protection individuelle et de ce qui est expédié à l'extérieur des États-Unis.
Devrions-nous considérer la canalisation 5 de la même manière? Est-ce peut-être le début d'une tendance à plus long terme? À mesure que les États-Unis accroissent leur autosuffisance et leur capacité à produire davantage de pétrole et de gaz, seront-ils en mesure de rapatrier ces ressources et d'être plus autosuffisants sur ce plan?
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci beaucoup aux témoins d'être ici aujourd'hui.
Notre témoin précédent a qualifié la canalisation 5 comme étant « le bout de tuyau le plus surveillé en Amérique du Nord ». Je veux mieux comprendre l'urgence et la motivation de la gouverneure du Michigan. Pourquoi maintenant?
Quand je regarde un extrait de ce qu'elle a dit dans un article de Great Lakes Now en juin 2019, elle a dit qu'un litige prolongé sans le tunnel ou autre solution de rechange serait le « pire des scénarios ». J'examine la chronologie. Elle a dit cela en juin 2019. Elle a été élue en novembre 2018 et elle est entrée en fonction en janvier 2019. Un troisième accord entre Enbridge et le Michigan a été conclu en décembre.
Je me penche sur cette chronologie. Nous voyons qu'il y a eu une ordonnance d'interdiction temporaire en juin 2020. Elle a ensuite été levée pour redémarrer les travaux pour la canalisation 5 en juillet et en septembre. Ensuite, le 7 novembre, les médias annoncent l'élection du président Biden et, six jours plus tard, la gouverneure publie l'ordonnance sur sa servitude.
J'essaie de comprendre pourquoi maintenant, alors que ce tunnel est en construction et doit être ouvert en 2024. Pourquoi maintenant? Compte tenu des conséquences des deux côtés de la frontière, qu'il s'agisse de l'accès au pétrole brut ou de l'emploi, pourquoi maintenant? Il est utile pour nous de comprendre la situation afin de nous assurer de bien communiquer notre position.
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Merci, monsieur le président.
Depuis le début, quelque chose m'échappe, dans ce dossier.
D'un côté, il y a des craintes environnementales. On a entendu la gouverneure du Michigan parler notamment des soutiens qui n'étaient pas à tous les 75 pieds, de la couche qui n'était pas assez épaisse et de toutes sortes de conditions que, selon elle, Enbridge ne remplissait pas. Enbridge a répondu que tout se déroulait bien.
Pourquoi n'est-ce pas réglé?
Quelque chose m'échappe dans ce dossier. Il n'y a pas matière à débat. Il est question de science, non pas d'opinions.
Y a-t-il, oui ou non, des manquements à certaines conditions? La question ne devrait pas donner lieu à un débat, elle devrait être tranchée.
Comment se fait-il que cette question ne soit pas encore réglée?
Comment peut-il y avoir litige sur des questions de fait et des questions scientifiques?