:
Bienvenue à la septième séance du Comité spécial sur les relations économiques entre le Canada et les États-Unis. Conformément à la motion adoptée par la Chambre le 16 février, le comité spécial se réunit pour discuter des relations économiques entre le Canada et les États-Unis.
Aujourd'hui, nous allons de l'avant dans nos travaux et nous commencerons notre examen des dispositions « Buy American » des États-Unis. Nous avons la chance d'avoir avec nous, ici aujourd'hui, la , pour nous éclairer sur ce sujet.
En plus de la ministre, nous accueillons des représentants du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, Steve Verheul, sous-ministre adjoint, Politique et négociations commerciales; Arun Alexander, directeur général, Direction générale de la politique commerciale de l'Amérique du Nord; Doug Forsyth, directeur général, Accès aux marchés, Eric Walsh, directeur général, Direction générale de la stratégie pour l'Amérique du Nord. Je remercie les témoins d'avoir accepté de passer un moment avec nous pour faire toute la lumière sur ce sujet très important.
Madame la ministre, vous disposez de cinq minutes pour votre déclaration préliminaire. Je tiens à vous remercier, encore une fois, de nous accorder de votre temps. La parole est à vous.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître devant vous pour parler de la relation commerciale de longue date, unique et mutuellement avantageuse entre le Canada et les États-Unis. Comme bon nombre d'entre vous le savent, en février, notre gouvernement a tenu sa première réunion bilatérale avec l'administration Biden, au cours de laquelle nous avons lancé la feuille de route pour le renouvellement du partenariat entre les États-Unis et le Canada, qui établit un plan ambitieux pour aller de l'avant ensemble afin de lutter contre la pandémie et de bâtir un avenir meilleur.
Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai eu ma première rencontre avec l'ambassadrice Katherine Tai, la nouvelle représentante au Commerce des États-Unis. Nous avons discuté des relations étroites entre nos deux pays et convenu de l'importance de maintenir nos chaînes d'approvisionnement intégrées ouvertes et résilientes.
[Français]
Notre engagement continu auprès de la nouvelle administration nous offre la possibilité de renforcer nos relations commerciales.
[Traduction]
Il s'agit notamment de travailler ensemble à la mise en oeuvre du nouvel ALENA et de s'engager de façon constructive sur des questions commerciales, comme les droits de douane américains sur le bois d'oeuvre canadien et les produits d'énergie solaire, et les dispositions « Buy American ».
Le Canada et les États-Unis entretiennent des relations commerciales inégalées dans le monde. Chaque jour, des biens et des services d'une valeur de 2,7 milliards de dollars traversent nos frontières. Le Canada est la principale destination des exportations américaines, et 32 États comptent le Canada comme leur principal client.
Notre commerce transfrontalier est essentiel pour les travailleurs, les entreprises, les familles et les collectivités des deux côtés de la frontière, car il offre de la stabilité et de bons emplois aux Américains et aux Canadiens. Le fait que, depuis janvier 2021, les exportations canadiennes vers les États-Unis ont dépassé leurs niveaux d'avant la pandémie en témoigne. C'est un bon signe pour la relance économique après la pandémie de COVID-19. Notre chaîne d'approvisionnement intégrée permet au Canada d'exporter facilement ses produits de pointe vers les marchés américains.
Je vais vous donner un exemple. IPEX est une entreprise de l'Ontario qui apporte sa solution environnementale novatrice et canadienne à l'industrie américaine des infrastructures en recyclant le vinyle dans ses produits et en fabriquant des conduites d'eau principales durables et résistantes aux séismes.
Je peux vous dire sans équivoque que le Canada et les États-Unis sont déterminés à renforcer leur relation déjà étroite — ce qui est encore plus facile avec le nouvel ALENA modernisé — et à soutenir une reprise économique vigoureuse dans les deux pays à la suite de cette pandémie.
J'aimerais aussi consacrer un peu de temps à « Buy American » et « Buy America ». Ces deux termes sont souvent utilisés, à tort, de façon interchangeable. Les dispositions « Buy American » exigent que tous les ministères fédéraux américains n'achètent que des biens américains. La Trade Agreements Act, de 1979, des États-Unis exempte de cette exigence les pays qui sont parties à l'Accord sur les marchés publics de l'OMC et à d'autres accords de libre-échange avec les États-Unis. Comme le Canada est partie à l'AMP, les entreprises canadiennes sont exemptées des dispositions « Buy American ».
Par contre, les règles des dispositions « Buy America » sont différentes. Elles varient d'un ministère et d'un organisme à l'autre, mais en général, elles s'appliquent au fer, à l'acier et aux produits manufacturés utilisés dans les projets d'infrastructure et, dans la plupart des cas, elles exigent un contenu entièrement américain.
Je comprends les préoccupations des entreprises canadiennes qui exportent aux États-Unis et commercent avec ce pays, mais je tiens à préciser que nous défendrons toujours les intérêts des entreprises et des travailleurs canadiens et que nous continuerons de travailler en équipe pour assurer la stabilité et la prospérité de nos industries. De plus, comme je l'ai mentionné plus tôt, j'ai soulevé la question directement auprès du président Biden et de la représentante au Commerce des États-Unis, l'ambassadrice Tai. Nous sommes déterminés à travailler ensemble pour renforcer notre production profondément intégrée de biens et de services et nos relations économiques mutuellement avantageuses, et pour éviter les répercussions négatives sur les emplois ou les entreprises.
En ce qui concerne le bois d'oeuvre, il ne fait aucun doute que c'est une industrie importante pour l'économie canadienne et pour nos relations commerciales avec les États-Unis. Permettez-moi d'abord de dire sans équivoque que les droits imposés par les États-Unis sur le bois d'oeuvre canadien sont injustifiés et injustes. Ils nuisent aux travailleurs et à l'industrie des deux côtés de la frontière.
[Français]
Le Canada continue de croire fermement qu'un accord négocié avec les États-Unis est dans l'intérêt des deux pays.
[Traduction]
Encore une fois, j'ai soulevé la question directement avec le président Biden et l'ambassadrice Tai, et je continuerai d'en discuter activement avec les principaux représentants élus. Nous adoptons une approche Équipe Canada, en travaillant main dans la main avec l'industrie du bois d'oeuvre et nos partenaires provinciaux et territoriaux sur tous les fronts pour que le Canada et les États-Unis puissent en arriver à une conclusion dans ce dossier.
Permettez-moi de conclure en disant que le gouvernement est absolument déterminé à défendre les intérêts de nos travailleurs et de nos entreprises et à trouver des moyens de renforcer nos relations avec les États-Unis.
[Français]
J'ai hâte de travailler avec mes collègues de tous les côtés de la Chambre pour assurer le succès des relations commerciales entre le Canada et les États-Unis dans l'intérêt de tous les Canadiens.
[Traduction]
Sur ce, monsieur le président, je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup, madame la ministre. Nous vous remercions du temps que vous nous accordez. Nous savons tous que votre temps est très précieux, alors je vous en remercie.
Madame la ministre, ma circonscription est celle d'Essex. Elle longe la frontière internationale la plus achalandée de toute l'Amérique du Nord, près de Windsor. Le gouvernement dit qu'il défendra toujours les intérêts des travailleurs et des entreprises du Canada, mais, madame la ministre, il y a un problème majeur en ce qui concerne le commerce. Le commerce commence à la frontière. Le commerce ne se limite pas forcément au va et vient des marchandises. Cela comprend, en fait, les gens qui s'occupent de ces marchandises.
Windsor-Essex perd des clients aux États-Unis et au Mexique, particulièrement dans le secteur manufacturier, mais aussi dans le secteur des petites entreprises. Ce qui se passe, madame la ministre, est très simple. Les titulaires de visa respectueux des lois qui traversent la frontière dans les deux sens ont l'obligation de se mettre en quarantaine pendant 14 jours sous peine d'une amende très lourde, de même que leurs employés et leurs clients qui viennent passer littéralement deux heures dans un atelier, juste derrière chez moi, pour approuver un produit. J'ai rencontré de nombreux fabricants de produits de pointe. Nous devons vraiment considérer nos propriétaires d'entreprise, nos employés et nos clients comme un service essentiel, tout comme la province de l'Ontario l'a déjà fait.
Madame la ministre, avez-vous eu des discussions avec le , ou vos homologues américains pour commencer à résoudre ce problème?
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Ayant passé pas mal de temps dans votre coin de pays, je comprends l'importance des relations commerciales entre le Canada et les États-Unis, surtout dans la région où vous vous trouvez. C'est vraiment une question de gens. Il s'agit de ces entreprises et de la façon dont elles peuvent travailler ensemble.
Nous sommes dans une pandémie mondiale. Tout au long de cette période d'un an, nous avons réussi à garder les frontières ouvertes, et je crois que c'est un grand succès. Nous avons des produits d'épicerie sur nos tablettes. Des fournitures médicales, des biens et du matériel essentiels traversent les deux frontières. À cet égard, je crois que notre longue frontière est et demeure un succès.
Nous reconnaissons que nous devons nous efforcer tous, le Canada et les États-Unis, et certainement ici, dans le cadre d'une approche pangouvernementale, mes collègues le et la , de travailler ensemble pour nous assurer que nous maintenons vraiment cet équilibre. En quoi cela consiste-t-il? Il s'agit de préserver la santé et la sécurité des Canadiens et...
Je suis désolé de vous interrompre, madame la ministre. Je m'excuse sincèrement, mais ce n'est pas souvent que j'ai l'occasion de parler à un ministre.
Madame la ministre, je vais donc vous demander si vous vous engagez à soulever cette question auprès du et de vos collègues américains? Tout ce que les entreprises demandent, et c'est absolument indispensable pour assurer notre relance économique, c'est qu'on donne des directives claires et concises à l'ASFC et à l'ASPC pour qu'elles considèrent ces personnes comme étant des travailleurs essentiels, au même titre que nos camionneurs. C'est exactement la même chose.
Il y a effectivement d'excellents aliments sur les tablettes des épiceries, madame la ministre, mais ils ne se retrouvent pas sur la table des Canadiens, parce que des gens perdent leur emploi. Pourriez-vous vous engager à faire cela, s'il vous plaît?
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, c'est un plaisir de vous voir. Je vous remercie du travail extraordinaire que vous-même et votre secrétaire parlementaire avez accompli dans ce dossier.
Je vais partager mon temps avec Mme Bendayan.
Je voudrais vous donner l'occasion de préciser aux Canadiens exactement ce dont nous parlons ici. Comme vous l'avez dit dans votre déclaration préliminaire, il y a la Buy American Act, de 1933; il y a la Buy America Act, de 1983, puis il y a le récent décret du président Biden. Ensuite, il y a les différentes exemptions des dispositions « Buy American » dont le Canada bénéficie, dans le cadre de l'AMP ou de l'AEUMC.
Pourriez-vous expliquer exactement au Comité et aux Canadiens ce qui vous préoccupe le plus au sujet du récent décret présidentiel qui changerait les choses à l'égard des dispositions « Buy American » ou « Buy America », et comment vous collaborez avec vos collègues pour gérer cela?
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Je tiens à remercier le député. Je suis très heureuse de vous voir. C'est dommage que je ne puisse pas vous voir en personne, mais j'espère que cela se fera assez tôt.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, le terme « Buy American » renvoie à une loi adoptée par l'administration américaine, et comme le Canada est partie à l'AMP de l'OMC — l'Accord sur les marchés publics —, nous sommes exemptés des dispositions « Buy American ».
Les dispositions « Buy America » peuvent s'appliquer à un plus grand contenu américain, et c'est sur ce point que j'ai entendu des entreprises et des travailleurs canadiens et américains s'exprimer des deux côtés de la frontière, parce qu'ils comprennent la valeur des marchés publics ouverts. En fait, toute restriction à cet égard aura un effet négatif.
Nos chaînes d'approvisionnement sont très intégrées et nous travaillons en étroite collaboration. En fait, nous bâtissons ensemble et nous innovons ensemble. Je tiens à assurer au Comité que, s'il y a une augmentation des exigences en matière de contenu, nous allons travailler activement à nous défendre et à veiller à ce qu'il n'y ait aucune incidence sur nos chaînes d'approvisionnement essentielles, les entreprises canadiennes et les travailleurs canadiens.
Je pense que tout le monde ici a été témoin de l'approche énergique Équipe Canada que nous avons adoptée au cours des cinq dernières années. Ce n'est pas différent aujourd'hui. Je pense que nous devons poursuivre cette approche très forte en travaillant avec les interlocuteurs du USTR, mais aussi avec d'autres législateurs aux États-Unis.
Notre ambassadrice travaille d'arrache-pied sur ce dossier, tout comme mes collègues du Cabinet. Je vous invite tous à collaborer avec nous afin que nous puissions adopter l'approche énergique Équipe Canada pour mobiliser les intervenants américains, les décideurs de tous les ordres de gouvernement, les travailleurs et la société civile.
Nous démontrerons notre valeur. Je peux souligner l'importance de notre proximité et de la proximité de nos économies. C'est un argument que moi-même et nous tous pouvons faire valoir à nos interlocuteurs aux États-Unis, mais aussi aux entreprises canadiennes et américaines qui exercent leurs activités au Canada.
Nous voulons nous assurer que nous maintenons nos chaînes d'approvisionnement intégrées et nos relations ouvertes, parce que c'est avantageux non seulement pour le Canada — bien sûr —, mais aussi pour les travailleurs et les entreprises des États-Unis.
Nos deux pays sont déterminés à rebâtir, selon la feuille de route, un partenariat encore plus solide entre le Canada et les États-Unis, et nous avons l'ambition de nous attaquer ensemble aux changements climatiques. Le Canada contribue grandement à l'industrie américaine de l'infrastructure.
Ce sont là des occasions à saisir, et je préconiserais d'adopter une approche énergique et soutenue dans le cadre de cet effort.
Pour poursuivre dans la même veine, madame la ministre, j'ai eu l'occasion de parler à de nombreux membres du Conseil des affaires canadiennes-américaines, ainsi qu'à d'autres personnes. Il semble y avoir une véritable organisation sur le terrain, comme ce fut le cas lorsque nous avons négocié le nouvel ALENA, pour nous assurer que nos amis et homologues américains comprennent l'importance de cela pour nos deux pays.
Compte tenu du fait que, pas plus tard qu'hier, le président Biden a fait une annonce concernant le plan d'infrastructure de 2 billions de dollars qu'il envisage de mettre en oeuvre, je me demande si vous pourriez parler aux Canadiens et au Comité de l'importance d'aller de l'avant, mais aussi du fait que nous avons un peu de temps devant nous.
Je crois comprendre qu'aucun projet de loi n'est actuellement à l'étude. De plus, si nous examinons l'histoire récente, en 2010, la dernière fois que notre pays a réussi à se faire exempter des dispositions « Buy America », c'était après que le projet de loi eut été présenté dans un accord distinct.
Vous pourriez peut-être nous donner un peu de contexte au sujet de la stratégie pour l'avenir.
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Permettez-moi d'abord de dire que le gouvernement défendra toujours les travailleurs et les entreprises du Canada.
Si les États-Unis cherchent à élargir les règles en matière de contenu national ou à en établir d'autres, bien sûr, nous travaillerons pour nous assurer que cela ne s'appliquera pas au Canada ou ne touchera pas les chaînes d'approvisionnement canadiennes. Que ce soit le , la ou moi-même, dans nos interactions avec le président, le vice-président et l'USTR, nous insistons sur le fait que les travailleurs des États-Unis et du Canada profitent de notre intégration, d'une chaîne d'approvisionnement sûre et résiliente et que le renforcement de cette relation commerciale est vraiment important pour éviter les conséquences imprévues qui pourraient découler d'une politique « Buy America ».
Cependant, je dirais que nous avons beaucoup en commun. Il est vraiment important de rebâtir mieux et de rebâtir l'économie verte. Je m'en voudrais de ne pas mentionner à quel point notre production d'acier est verte. Nous sommes un chef de file mondial. Les producteurs d'aluminium canadiens ont l'empreinte carbone la plus faible au monde et ils innovent. Notre secteur des transports et les intrants du secteur des transports ou de la foresterie, le béton et le ciment sont tous des intrants que le Canada et les États-Unis produisent ensemble, et qui entrent dans nos chaînes d'approvisionnement.
Nous ferons valoir que le fait de travailler ensemble, de bâtir ensemble, nous aidera à lutter contre les changements climatiques et nous aidera à rebâtir notre pays d'une manière qui créera des emplois pour la classe moyenne aux États-Unis et au Canada.
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Bonjour et merci, monsieur le président.
Je salue mes collègues.
Je vous remercie, madame la ministre, d'être avec nous aujourd'hui.
Je voudrais faire un lien ou un parallèle avec ce que l'on pourrait également faire ici. Je vais donc vous amener un peu ailleurs.
Vous avez parlé de la Buy American Act et des dispositions Buy America. Il existe aussi, aux États-Unis, la Small Business Act, qui permet de réserver entre 23 % et 40 % de l'achat public américain à des PME nationales, soit à des PME américaines, bien évidemment.
Pour contrer ce type de mesures, est-ce que le gouvernement ne pourrait pas adopter une politique similaire ici?
:
Je vous remercie beaucoup de cette question, mon cher collègue.
[Traduction]
C'est toujours un plaisir de vous revoir.
Le travail que nous faisons [Difficultés techniques] bien sûr... En tant que ministre responsable de la petite entreprise et du commerce international, j'aide les entreprises à démarrer, à prendre de l'expansion et à accéder à de nouveaux marchés tous les jours. Non seulement j'utilise tous les outils du gouvernement fédéral, mais je travaille avec nos partenaires afin de créer plus de débouchés pour les entreprises canadiennes.
Je suis très heureuse que, dans notre nouvel ALENA, il y ait des dispositions qui comportent un chapitre, sur lequel nous sommes ravis de travailler, en particulier pour les petites et moyennes entreprises. N'oubliez pas que 99 % de nos entreprises sont des PME. Comme seulement 12 % d'entre elles exportent aujourd'hui, vous pouvez voir les possibilités d'exportations qui s'offrent à nous. Dans le cadre de la nouvelle relation avec les États-Unis, le Canada et le Mexique, il y a un chapitre réservé aux petites et moyennes entreprises qui nous donne accès à ce marché, et c'est ce que nous avons fait avec tous les accords progressistes que nous avons négociés en tant que gouvernement.
À l'heure actuelle, la et moi-même travaillons ensemble dans le cadre d'une approche pangouvernementale. Il y a là une fonction qui travaille très fort pour permettre davantage à nos petites et moyennes entreprises d'avoir accès aux débouchés que nous offrons, je suppose, en tant que gouvernement, mais en plus, bien sûr, je dirige à la fois la stratégie d'entrepreneuriat pour les Noirs, ainsi que la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat. Il s'agit aussi de pouvoir, encore une fois, créer plus de possibilités et bâtir l'infrastructure de ces écosystèmes pour aider nos entreprises canadiennes à exploiter avec succès les occasions qui s'offrent à elles.
En tant que ministre du Commerce, j'ai ce que j'appelle ma « trousse d'outils commerciaux », qui réunit EDC, la BDC, le Service des délégués commerciaux, Investir au Canada et la Corporation commerciale canadienne. Cela me permet de concentrer notre énergie pour aider nos petites et moyennes entreprises à profiter des débouchés, notamment grâce au programme d'accélération du commerce que nous avons mis sur pied et qui a aidé de nombreuses entreprises à prendre de l'expansion et à pénétrer les marchés d'exportation. Ce travail est un de mes principaux engagements. C'est ce que je fais depuis le début, à titre de ministre de la Petite Entreprise, pour aider les PME à avoir accès à la technologie, à acquérir la capacité nécessaire et à bâtir.
En fait, je participe actuellement à une mission commerciale virtuelle en France. J'ai 300 entreprises en France qui font du travail, établissent des relations, font des affaires et trouvent des occasions d'attirer des investissements. Cela s'ajoute à d'autres missions commerciales virtuelles, dont j'aimerais beaucoup parler davantage, mais je crois que je devrais vous laisser poser la prochaine question.
[Traduction]
Nous travaillons en tant qu'Équipe Canada. Équipe Canada doit inclure nos partenaires provinciaux et territoriaux, les entreprises et les travailleurs.
Quand on pense au Québec, qui ne peut penser aux producteurs d'aluminium? Ils ont l'empreinte carbone la plus faible au monde et la première technologie de fusion d'aluminium sans carbone au monde est commercialisée au Saguenay-Lac-Saint-Jean dans le cadre d'une coentreprise entre Alcoa, une entreprise américaine, et Rio Tinto. Si elle est adoptée, cette technologie pourrait réduire les émissions annuelles de carbone d'environ sept millions de tonnes, ce qui équivaut à retirer de la route 1,8 million de voitures canadiennes. C'est le genre d'innovation qui se fait ici, au Canada, et certainement au Québec. Il y a aussi l'utilisation de ciment décarbonisé fabriqué par une entreprise de la Nouvelle-Écosse, CarbonCure, pour construire le siège social d'Amazon aux États-Unis. Il y a beaucoup de synergies de cette façon.
Cela dit, nous devons absolument travailler avec nos collègues, les provinces et les territoires, ainsi que l'industrie.
[Difficultés techniques] vous avez comparu, il n'y a pas si longtemps, devant le comité des ressources naturelles, où nous avons beaucoup parlé du bois d'oeuvre, alors je ne vais pas m'engager dans cette voie.
Je représente la circonscription d'Okanagan-Sud—Kootenay-Ouest, une circonscription frontalière, où il y a cinq postes frontaliers et quelques-uns juste à l'extérieur, tout près de chez moi. Le commerce transfrontalier est donc extrêmement important. Comme Mme Romanado me l'a rappelé lors de notre conversation avant le début de la séance, nous produisons du vin. C'est une part énorme de l'économie locale. Nous cultivons les meilleurs raisins et produisons le meilleur vin au pays. L'industrie vinicole canadienne a, je crois, une valeur de 6 milliards de dollars, mais elle a été confrontée à un certain nombre de différends commerciaux internationaux au cours de ces dernières années. L'un d'entre eux a amené le Canada à dire qu'il éliminerait les exemptions de la taxe d'accise pour la plupart des petits établissements vinicoles canadiens d'ici 2022. Cela aura d'énormes répercussions sur un grand nombre d'entre eux, y compris la plupart des producteurs de ma circonscription, par exemple. Vignerons Canada a demandé que cette exemption soit remplacée par une mesure de soutien légale afin d'appuyer l'industrie, comme le font d'autres pays dans le monde, y compris l'Australie et les États-Unis.
Pouvez-vous nous dire si un tel programme sera inclus dans le prochain budget?
:
Merci, monsieur Cannings. Je suis ravie de vous voir.
Vous avez raison. J'ai l'impression d'avoir vu de nombreux collègues dans les différents comités où j'ai comparu dernièrement, mais c'est très agréable.
Je suis allée dans votre circonscription, et c'est une merveilleuse région. Je vais laisser à la le soin de vous faire part du budget lorsqu'elle le déposera. Alors, pourquoi ne pas en rester là?
Je peux vous assurer que nous sommes tout à fait conscients de l'énorme valeur de l'industrie vinicole et de la contribution de ce secteur, qui jouit d'une renommée mondiale, de notre réputation de producteurs agricoles de calibre mondial, particulièrement dans le domaine du vin, comme je l'ai dit. À ce sujet, je continue de travailler en étroite collaboration avec l'industrie, ainsi qu'avec les provinces [Difficultés techniques], afin que nous ayons les bons mécanismes en place pour continuer à appuyer non seulement la viabilité, mais aussi les possibilités qui se présentent à l'industrie vinicole canadienne. tant au pays qu'à l'étranger.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, d'être ici.
Des Canadiens me disent craindre que nous ne prenions peut-être pas suffisamment au sérieux le changement de position des États-Unis. Il semble que les Américains aient été très clairs sur l'orientation qu'ils prennent. Le président Biden a signé, dès son arrivée, le décret sur les dispositions « Buy America ». La feuille de route qui vient d'être présentée mettait l'accent sur la modernisation des règles commerciales, y compris celles liées aux marchés publics, pour faire en sorte que les pays puissent utiliser l'argent de leurs propres contribuables pour stimuler l'investissement national.
Tout ce qui nous intéresse, c'est la capacité de fabrication aux États-Unis et l'autosuffisance, en commençant par les grands projets d'infrastructure. Nous apprenons maintenant qu'un montant supplémentaire de 2,3 billions de dollars sera consacré à l'infrastructure, et que cela ira bien au-delà des routes et des ponts, et inclura des investissements dans la fabrication et l'expansion de la large bande.
Pouvez-vous nous donner une liste exhaustive de tous les éléments d'infrastructure pour lesquels le Canada ne peut pas soumissionner en raison du décret « Buy America »?
Madame la ministre, vous serez heureuse d'apprendre que je n'ai pas de question fondamentale à vous poser aujourd'hui.
Je ne sais pas si je dois adresser cette question à vous ou à M. Verheul, qui participe activement aux négociations de l'ALENA 2.0. Ce qui me laisse perplexe dans toutes ces dispositions « Buy America » ou « Buy American », ou ces décrets, etc., c'est que la loi prévoit généralement qu'un traité l'emporte sur tout le reste. L'ALENA 2.0 prévaut pour toutes les questions relatives au commerce. Par conséquent, je ne comprends pas vraiment de quel droit le président, ou même le Congrès, peut annuler un traité commercial.
Encore une fois, je ne sais pas si le deuxième côté de la question devrait s'adresser à vous ou à M. Verheul, mais si le faisait exactement la même chose que le président, et prenait un décret, ou si le Parlement adoptait une loi « Acheter au Canada » ou « Achetez canadien », est-ce que cela résisterait à un différend commercial?
Je vais m'arrêter ici et demander à l'un ou l'autre d'entre vous de répondre.
Merci.
:
Non, non — toujours. En tant que collègues, bien sûr, il s'agit toujours de trouver des solutions, alors je suis tout à fait d'accord avec tout cela.
En ce qui concerne la question, voici comment je vais y répondre. J'ai eu, bien sûr, l'occasion de soulever cette question auprès de la nouvelle représentante au Commerce des États-Unis, l'ambassadrice Tai. L'administration américaine respectera les accords commerciaux comme le nouvel ACEUM entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, mais elle préconisera également un commerce multilatéral fondé sur des règles. Je partage ce point de vue parce que nous nous attendons à ce que les États-Unis poursuivent dans cette voie.
Je pense que le travail que nous faisons ici en utilisant l'approche Équipe Canada — à de nombreux niveaux et par l'entremise de nombreux interlocuteurs, y compris des entreprises et des travailleurs — consiste à démontrer et à faire valoir à quel point notre chaîne d'approvisionnement est intégrée. En nous appuyant sur la chaîne d'approvisionnement Canada-États-Unis, qu'il s'agisse des secteurs de l'infrastructure, de l'énergie ou du matériel roulant, nous sommes vraiment en mesure de faire valoir le bien-fondé de la feuille de route du Canada aux États-Unis, car qu'il s'agisse de matériaux de construction qui proviennent du Canada et dont l'empreinte carbone est habituellement moindre, ou de notre énergie et de nos systèmes électriques, qui sont parmi les plus propres au monde, ou des fabricants canadiens qui fabriquent de façon très efficace et émettent généralement moins de carbone, les chaînes d'approvisionnement canado-américaines sont tellement intégrées...
Encore hier, le président Biden a fait la promotion de la première étape de son plan d'infrastructure, cette première étape se chiffrant à 2 000 milliards de dollars sur un total de 4 000 milliards de dollars, et ce, sur 10 ans. Dans ce plan, il est mentionné que tous les contrats iraient à des entreprises américaines et bénéficieraient à des travailleurs américains.
Dans le cadre de ce plan d'infrastructure, d'après vous, y aura-t-il de nouvelles exigences en matière de contenu américain? Si oui, à quels produits s'appliqueraient-elles?
Une entreprise de ma circonscription, Frankia Fertilizers, développe et exporte des engrais biologiques aux États-Unis. De toute évidence, elle doit faire concurrence à des entreprises américaines là-bas. Elle interagit avec des organismes fédéraux des deux côtés de la frontière et avec des organismes d'État. L'un des gros obstacles auxquels elle fait face est le temps que prend l'homologation d'un nouveau produit auprès de l'ACIA et de l'Office de la propriété intellectuelle du Canada. L'ACIA prend 465 jours ouvrables pour répondre, tandis que l'objectif de rendement de l'Office de la propriété intellectuelle du Canada pour les marques de commerce est de 22 mois et plus. Cela se compare à quelques semaines ou mois seulement pour les organismes de réglementation américains.
Les dirigeants de Frankia Fertilizers ne s'opposent pas aux règlements concernant les tests et l'enregistrement. Ils estiment simplement que ces règlements devraient être assortis d'un financement suffisant pour que leurs demandes puissent être traitées dans un délai raisonnable.
Pouvez-vous vous engager à fournir plus de ressources à ces organismes canadiens afin que les entreprises canadiennes ne soient pas désavantagées?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Près de chez moi, l'État de Washington offre maintenant des vaccins aux jeunes de 16 ans. Nous avons entendu parler de cas où les États-Unis ont offert des vaccins à des animaux de zoo. Nous en sommes encore à donner des rendez-vous, à une date éloignée, à des septuagénaires et des octogénaires. Nous subissons de plus en plus de confinements parce que, très franchement, nous sommes très en retard en ce qui concerne les vaccins.
J'ai été très déçu d'apprendre qu'il n'y avait pas de plan pour régler la question de la frontière. Je dirais donc que nous ne pouvons pas simplement attendre de recevoir les vaccins. Nous parlons sans cesse de chaînes d'approvisionnement intégrées, mais cela ne comprend pas seulement l'épicerie. Comme mon ami M. Lewis l'a dit, cela inclut les gens. Cela comprend des techniciens, des vendeurs, des gestionnaires. À mesure que nous prenons de plus en plus de retard sur le plan des vaccins, nous perdons de plus en plus de clients au profit des États-Unis, qui sont en mesure de fonctionner et de s'ouvrir plus rapidement que nous.
Je vais répéter la question de M. Lewis. Y a-t-il un plan? Y a-t-il des mesures en place? Êtes-vous en train de négocier activement pour trouver un moyen d'endiguer le flux d'emplois vers les États-Unis pendant que nous rattrapons le retard sur le plan de la vaccination, où nous sommes si loin derrière les États-Unis à l'heure actuelle?
:
Merci, madame la ministre. J'ai très peu de temps, et ma question portait sur la frontière.
Je vais revenir en arrière. Vous parlez sans cesse de l'approche Équipe Canada. Très franchement, je pense que l'approche adoptée par le gouvernement nous a laissés tomber en ce qui concerne le projet Keystone XL, le bois d'oeuvre et la canalisation 5. Je me demande pourquoi.
Si nous répétons sans cesse les mêmes choses, je pense que nous vivons dans un monde imaginaire si nous pensons que [Difficultés techniques] n'a pas fonctionné par le passé, simplement parce qu'il y a une nouvelle administration à Washington. Cette administration a été très claire, comme Mme Alleslev l'a dit, quant à ses priorités. Lorsqu'il nous a informés au sujet du pipeline Keystone XL, le a dit que c'était un engagement électoral que le président avait pris et qu'il allait le tenir.
Il a aussi pris un engagement, pendant la campagne électorale, au sujet de « Buy America », alors qu'est-ce qui vous fait croire que nous réussirons cette fois-ci, étant donné que pour le projet Keystone XL, la canalisation 5 et le bois d'oeuvre, le gouvernement n'a pas réussi à conclure les accords et à obtenir les résultats que les Canadiens attendaient d'eux dans ces dossiers?
:
Permettez-moi de commencer par le bois d'oeuvre. Nous allons absolument défendre les entreprises canadiennes. Nous croyons que la voie à suivre est un accord négocié. J'ai soulevé cette question auprès du président et de la nouvelle représentante au Commerce des États-Unis.
Le prix du bois d'oeuvre est tel qu'il fait grimper le prix des maisons, ce qui nuit à la fois au secteur et à ses travailleurs. J'ai hâte de poursuivre ce travail avec la nouvelle administration, et nous allons faire pression pour obtenir un accord négocié sur le bois d'oeuvre.
En ce qui concerne « Buy America », comme je l'ai dit, si les États-Unis cherchent à élargir les règles ou à en adopter de nouvelles en matière de contenu national, nous veillerons absolument à ce qu'elles ne s'appliquent pas au Canada et ne touchent pas les chaînes d'approvisionnement canadiennes.
Dans le cadre de mon interaction, ainsi que de celle de notre gouvernement, nous avons convenu de travailler ensemble pour nous assurer qu'il n'y aura pas de conséquences imprévues pour nos chaînes d'approvisionnement. C'est un travail qui se poursuit. Nous avons travaillé avec succès, dans le cadre d'une approche Équipe Canada, avec de nombreux interlocuteurs du milieu des affaires, des syndicats et du gouvernement.
Je fais ce travail, avec mes collègues, mais j'invite également tous les parlementaires à adopter l'approche Équipe Canada. Travaillons ensemble pour faire progresser cette importante relation économique et bilatérale au profit de nos entreprises et de nos travailleurs.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, d'être ici.
Je voulais simplement revenir sur la question du dernier député au sujet de la canalisation 5. Nous en sommes à la septième séance, et les six réunions précédentes du Comité ont été consacrées à la canalisation 5 et à son étude. Nous n'avons jamais entendu dire que ce dossier n'était pas très actif. À tous les niveaux, nous collaborons avec nos homologues américains pour empêcher la fermeture de la canalisation 5. Je voulais simplement réitérer la position du Canada et du gouvernement fédéral à cet égard.
Madame la ministre, ma circonscription, Longueuil—Charles-LeMoyne, se trouve à environ 45 minutes de la frontière de Saint-Bernard-de-Lacolle. En effet, en 2015, le maire de Longueuil de l'époque a signé une entente avec le maire de Plattsburgh pour accroître la collaboration dans le domaine du transport, qui est une industrie importante dans ma circonscription, et celui de l'aérospatiale. L'aérospatiale est une énorme industrie dans ma circonscription. Dans l'agglomération de Longueuil, 80 % des entreprises exportatrices vendent leurs produits aux États-Unis. L'entente et la relation entre le Québec et les États-Unis sont incroyablement interreliées. Comme vous le savez, l'hydroélectricité est l'une des principales exportations du Québec vers les États-Unis, surtout le long de la côte Est.
Compte tenu de la feuille de route pour un partenariat renouvelé États-Unis-Canada, des discussions sur les véhicules zéro émission et des conversations sur le transport d'électricité propre, je voulais vous donner l'occasion de parler de certaines des possibilités que vous entrevoyez pour le Canada et les États-Unis dans les domaines des technologies propres.
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Vous avez tout à fait raison: le Canada s'est engagé à atteindre l'objectif de consommation nette zéro d'ici 2050 et a signé l'Accord de Paris. Nous partageons cet engagement avec les États-Unis pour la lutte contre les changements climatiques. Les possibilités qui s'offrent au Canada de rebâtir en mieux, selon la feuille de route, le partenariat entre le Canada et les États-Unis sont abondantes, particulièrement dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques. Vous avez tout à fait raison; nous avons les systèmes d'énergie et d'électricité les plus propres, dont un bon nombre au Québec.
Les fabricants canadiens sont très efficaces. Je peux vous donner quelques exemples de ce que nous faisons déjà dans le domaine des technologies propres. Il y en a beaucoup, mais il y en a un qui me vient à l'esprit — j'en parle constamment, parce que j'ai rencontré ce fabricant l'autre jour —, c'est CarbonCure. Il s'agit d'une entreprise canadienne qui, en construisant, en utilisant du ciment, fait de la décarbonisation. Il s'agit d'un apport vert dans les projets de construction aux États-Unis, mais lorsqu'on regarde les voitures, les autobus, les trains, les tramways, les traversiers ou les véhicules, c'est le matériel roulant du Canada. Nous avons une expertise en matière de transport écologique. Nous participons au système de transport en commun américain.
Prenez une entreprise comme New Flyer et ses autobus électriques. Elle fabrique des autobus et des pièces en Alabama, au Minnesota, à New York et au Canada. Le Canada se classe au quatrième rang de la chaîne d'approvisionnement des batteries au lithium. Nous avons l'une des empreintes carbone les plus faibles pour cette production de batteries. Les États-Unis s'engagent à mettre en place toute une infrastructure autour des véhicules électriques.
Il y a donc beaucoup d'intrants, de la foresterie à l'aluminium, en passant par l'acier, la construction et le bois. Cela représente l'intégration entre le Canada et les États-Unis. Nous innovons ensemble. Il y a l'accélérateur technologique canadien, pour lequel nous sommes présents à Boston, à San Francisco et à New York. Ce sont des occasions de travailler ensemble. Nous allons continuer de travailler ensemble, parce que cela profitera aux travailleurs et aux entreprises du Canada. Cela va profiter aux travailleurs et aux entreprises des États-Unis. Et devinez quoi? Nous allons lutter ensemble contre les changements climatiques.
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Cela met fin à notre première heure.
Merci beaucoup, madame la ministre, d'avoir pris le temps de venir nous rencontrer. Je sais que vous êtes très occupée, comme nous tous. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous faire part de votre point de vue sur cette question très importante.
Je crois comprendre que les fonctionnaires seront ici pendant la prochaine heure. Nous pourrons passer directement aux questions, car ils n'ont pas de déclaration préliminaire.
Monsieur Hoback, vous avez six minutes.
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Je vais commencer par M. Verheul. Je pense que nous nous suivons l'un l'autre; nous nous sommes souvent rencontrés au cours des deux derniers mois, que ce soit au comité du commerce ou maintenant, à ce comité. Nous devrions peut-être simplement louer un appartement ensemble, par exemple. Je vous remercie d'être de nouveau ici aujourd'hui avec vos collègues.
Monsieur Verheul, la situation qui me préoccupe vraiment en ce qui concerne les dispositions « Buy America », ce sont les conséquences imprévues, en plus des autres choses que nous entendons. Ce que je veux dire par là, c'est que nous voyons un scénario où une entreprise américaine fabrique exactement le même objet qu'une entreprise canadienne, mais parce qu'elle a son siège social aux États-Unis, elle peut profiter des dispositions « Buy America » pour se constituer une assise financière très saine. Cette même entreprise américaine fait concurrence à l'entreprise canadienne au Canada et ailleurs dans le monde.
Y a-t-il quoi que ce soit dans nos accords commerciaux qui nous permet de dire à cette entreprise aux États-Unis: « Comme vous avez été injustement subventionné par le biais des dispositions « Buy America », vous ne pouvez plus faire du dumping au Canada »?
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
Je n'aborderai pas les aspects juridiques. Je pense que bon nombre de mes collègues ont déjà demandé quelles sont les ramifications juridiques. D'autres ont demandé comment se déroulaient nos conversations avec les Américains ainsi que le dialogue entre les deux gouvernements et les deux organes exécutifs.
Monsieur Verheul, vous pourrez probablement rediriger cette question vers quelqu'un d'autre. Quel est le pourcentage d'entreprises américaines qui participent aux marchés publics du Canada? Les entreprises américaines obtiennent quelle proportion du PIB ou des marchés publics canadiens?
Je vais vous amener là où je veux en venir, pour que vous puissiez répondre en une seule fois. Si, en fait, nos discussions amicales avec les États-Unis ne coïncident pas avec une politique d'achat en Amérique du Nord, ou d'achat au Canada et aux États-Unis, quel pourcentage des marchés publics du gouvernement canadien les Américains risquent-ils de perdre? Avons-nous ce genre de chiffre?
Monsieur Verheul, comme on le sait, la Fixing America’s Surface Transportation Act, ou la FAST Act, qui encadre les dépenses du gouvernement américain en matière de transport, vient à échéance au mois de septembre. À votre avis, est-ce qu'elle sera renouvelée?
Si elle ne l'est pas, est-ce qu'un autre projet de loi allant dans ce sens va être déposé?
Je vais vous poser tout de suite la contre-question: en cas de renouvellement de la loi ou d'un nouveau projet de loi, est-ce que les dispositions Buy America ou la Buy American Act risquent de s'appliquer à cette question?
Sous l'ancien président des États-Unis, pendant cette période, les industries et les fabricants canadiens, qui étaient énergivores et exposés aux aléas du marché, étaient très préoccupés par la concurrence que leur faisaient subir les entreprises américaines qui n'avaient pas à tenir compte de facteurs comme la tarification du carbone. D'autres personnes et moi-même avons laissé entendre que nous aurions peut-être dû envisager des ajustements aux frontières pour essayer d'uniformiser les règles du jeu à ce niveau-là. Le président Biden parle maintenant d'imposer le même genre d'ajustements aux frontières.
Je me demande simplement quelle est la situation actuelle entre le Canada et les États-Unis, ou ce que le Canada envisage comme ajustements aux frontières pour essayer d'uniformiser les règles du jeu avec les pays qui n'ont pas les mesures de lutte contre les changements climatiques que notre gouvernement propose, la tarification du carbone à laquelle nos entreprises sont confrontées, afin que nous puissions lutter contre les changements climatiques et demeurer concurrentiels sur la scène mondiale.
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Je ne sais pas si quelqu'un d'autre [
Difficultés techniques].
Il y a un autre problème auquel bon nombre de mes électeurs, surtout les entreprises, sont confrontés. Étant donné que nous sommes si près de la frontière, de nombreuses entreprises ont des boîtes postales du service postal des États-Unis — il y en a un certain nombre dans ma circonscription — où elles se font livrer des marchandises américaines pour qu'elles puissent fabriquer leurs produits. Cependant, ces entreprises n'ont plus accès à ces boîtes postales depuis un an maintenant et la poste américaine leur dit qu'elle va détruire ces marchandises.
Y a-t-il un répit pour ces gens qui ne peuvent pas se rendre à tout juste un, deux, trois ou quatre kilomètres de l'autre côté de la frontière pour aller chercher ces matériaux afin qu'ils ne soient pas entièrement gaspillés? Comme je l'ai dit, ils attendent depuis un an.
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Merci, monsieur le président, et merci à tous nos témoins.
C’est un plaisir de vous voir, comme toujours, monsieur Verheul.
Pour revenir au point important soulevé par Mme Alleslev, je dois dire que je suis un peu perplexe devant la question. Hier, le président Biden a annoncé un plan de 2 billions de dollars, mais il n'y a toujours pas de projet de loi. Il n’y a toujours pas de liste de projets et il n’y a donc toujours rien à quantifier.
Êtes-vous d’accord avec moi, monsieur Verheul?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur Verheul, vous nous dites souvent, avec raison, bien sûr, que vous ne pouvez pas commenter d'emblée plusieurs éléments, parce que ces lois doivent être adoptées, peaufinées, travaillées et étudiées par les différentes chambres aux États-Unis, bien entendu. Cela dit, vous affirmez être déjà actif dans les discussions avec les provinces et l'industrie. J'imagine aussi que c'est le cas pour les discussions avec les représentants du gouvernement américain.
On pourrait vous demander aussi quel est votre mandat, toutefois, quel est votre objectif quant à cela?
Qu'est-ce qui représenterait pour vous une victoire du Canada, advenant des discussions avec les États-Unis?
Je m’excuse à l’avance si ma question est assez particulière, mais elle est très importante pour ma circonscription. J’ai déjà parlé du vin, mais depuis plus d’un siècle, un autre produit important nuit vraiment à l’économie locale, les fruits de verger — les pommes, les cerises, les abricots, les pêches, etc.
Ces dernières décennies, la production de fruits de la Colombie-Britannique, concentrée dans ma circonscription et dans le reste de la vallée de l’Okanagan, a vraiment été touchée par l’augmentation de la production américaine. Nous nous trouvons juste de l’autre côté de la frontière, en face des plus grands producteurs de fruits de verger au monde, ceux de l’État de Washington. La forte augmentation de la production de l’État de Washington est attribuable à l’eau du fleuve Columbia ou, plus précisément, aux projets d’irrigation découlant de la construction du barrage Grand Coulee dans les années 1930. De plus, dans les années 1960, le traité du fleuve Columbia a garanti l'apport de certains volumes d’eau aux États-Unis.
Nous sommes en pleine renégociation du traité du fleuve Columbia, qui expire en 2024. Je me demande si quelqu’un ici pourrait commenter la proposition du Canada, qui est de restreindre l'accès qu'ont les agriculteurs américains à des quantités d’eau bien précises. Cela ne se trouve pas dans le traité actuel, et les fruiticulteurs locaux craignent de se trouver encore plus perdants après la renégociation de ce traité.
De plus, quel accès faut-il corriger puisque, comme il est arrivé l’an dernier, les Américains font du dumping de notre côté de la frontière de sorte que nous ne pouvons tout simplement pas soutenir la concurrence de produits américains vendus à 12 cents la livre comme les pommes, par exemple?
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Merci, monsieur le président, et merci beaucoup aux témoins. Je suis heureux de vous revoir, monsieur Verheul.
J’ai beaucoup parlé de la question de la frontière, mais je vais changer un peu de sujet parce que l’une des dernières choses que vous avez dites, monsieur, concernait la chaîne d’approvisionnement et l’intégration de nos frontières. Pardonnez mon arrogance quand j'affirme que personne ne comprend mieux cela que moi puisque l’usine d’assemblage de Chrysler à Windsor est fermée depuis un mois. J’ai des milliers de travailleurs qui se tournent les pouces chez eux, parce que nous ne trouvons pas de capteurs à installer sur nos véhicules. Alors je comprends parfaitement ce que vous dites sur l’intégration du Canada et des États-Unis. Je comprends exactement ce que vous ressentez.
J'ajouterai même qu'aujourd’hui, jour du poisson d’avril, l'augmentation de la taxe sur le carbone n'est malheureusement pas une blague. Nos entreprises sont encore moins concurrentielles face aux États-Unis et au Mexique.
Monsieur, nous entendons constamment parler de marchés intégrés et de chaînes d’approvisionnement intégrées. Le gouvernement surveille-t-il le nombre d’emplois et la valeur du PIB que nous perdons parce qu’il est incapable de négocier le passage sécuritaire des travailleurs essentiels à la frontière?
Je vais simplifier ma question. Pour nos camionneurs commerciaux — et je les remercie beaucoup d'avoir assuré la circulation commerciale à travers nos frontières —, la question est simple. S’il n’y a pas de commerce de part et d’autre de la frontière, qu’il s’agisse de fabrication de pièces ou de capteurs nécessaires pour que l’usine d’assemblage automobile de Chrysler à Windsor ne ferme pas ses portes, si ces activités commerciales cessent, je suppose que ce problème est insoluble, il restera lettre morte. Mais ce problème n'est pas insoluble. Il en va de la survie de l’économie.
Que se passe-t-il exactement? Que fait-on, peut-être en coulisses, pour assurer la circulation des gens et pour que le secteur manufacturier continue à faire tourner notre économie?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je sais que vous vouliez poser une question, alors je vais partager mon temps avec vous, monsieur.
Je voulais aussi revenir sur certains des propos de M. Lewis. Je ne considère pas cela comme un problème frontalier. À mon avis, il s’agit en partie d’un problème d’approvisionnement mondial. On se heurte à des pénuries de composants comme des semi-conducteurs, par exemple, dans le monde entier. Cela n'a rien à voir avec la fermeture de la frontière. Il s’agit d’une pénurie mondiale d’approvisionnement due à la COVID.
J’aimerais renverser la vapeur, monsieur Verheul. Vous avez beaucoup plus d’expérience que moi dans ce domaine, et j’aimerais revenir sur vos connaissances historiques. En fait, je considère les 2 billions de dollars américains consacrés aux infrastructures comme une occasion à saisir et non comme un problème. Pourriez-vous voir les choses de cette façon également, monsieur?