Bonsoir à tous.
Tout d’abord, je tiens à remercier tout le monde de s’être joint à nous ce soir. Nous allons poursuivre l’étude du projet de loi . J’ai un petit préambule à présenter, et je vous demande donc de bien vouloir être patients avec moi.
Bienvenue à la séance d’aujourd’hui sur le projet de loi . L’objectif de la réunion d’aujourd’hui est de poursuivre l’examen approfondi du projet de loi auquel se livre le Comité.
J’aimerais prendre un instant pour rappeler à ceux qui participent aux délibérations et à ceux, qui les observent en personne ou par vidéoconférence, que le Comité a adopté, le 18 septembre, une motion qui comprenait des instructions au greffier pour qu'il examine des moyens de permettre à tous les témoins et au public de participer pleinement à notre étude. Par conséquent, le Comité a pris des dispositions pour que toutes les réunions relatives à l’étude du projet de loi C-81 soient aussi accessibles que possible, par divers moyens.
Cela comprend l’interprétation gestuelle et le sous-titrage en temps quasi réel dans la salle. Veuillez noter que la langue des signes américaine et la langue des signes québécoise sont offertes à notre auditoire. Les personnes qui veulent regarder l’interprétation en langue des signes américaine devraient s’asseoir sur les banquettes à ma gauche. Celles qui veulent regarder l’interprétation en langue des signes québécoise devraient s’asseoir sur les banquettes à ma droite. De plus, veuillez noter que les premières rangées de bancs sont réservées à ceux qui souhaitent se prévaloir de ces services d’interprétation.
Des écrans affichant le sous-titrage en temps quasi réel ont également été configurés. Le texte anglais est à ma gauche, et le texte français est à ma droite. Les interprètes en langue des signes dans la salle sont également filmés pour la diffusion éventuelle de la réunion sur ParlVu via le site Web des comités.
Compte tenu de ces dispositions, le Comité vous demande de ne pas passer devant les interprètes gestuels si vous devez quitter la salle pendant la réunion. Veuillez plutôt passer aux extrémités de la salle. De plus, nous demandons à ceux qui sont dans la salle de rester assis le plus possible pendant la réunion afin que tous les participants puissent voir clairement les interprétations en langue des signes.
Enfin, si un membre du public a besoin d’aide en tout temps, veuillez en aviser un membre du personnel ou la greffière du Comité.
Je vais aussi demander aux témoins qui sont présents aujourd’hui ou qui comparaissent par vidéoconférence et à tous mes collègues de parler lentement pour permettre aux interprètes de faire leur travail et de suivre le rythme. Si, à un moment donné, je constate qu'une personne parle un peu trop vite, je vais l'interrompre, alors je m’en excuse à l’avance. Nous voulons nous assurer que vos propos seront repris par les interprètes tout au long de la réunion.
Je suis très heureux d’accueillir notre premier groupe de témoins ce soir. Nous accueillons M. Craig Richmond, président-directeur général de l’Administration de l’aéroport de Vancouver, qui se joint à nous par vidéoconférence depuis Vancouver, en Colombie-Britannique.
M’entendez-vous bien, monsieur?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de m’avoir invité à prendre la parole aujourd’hui.
Je suis très heureux d’avoir l’occasion de parler d’accessibilité. Je voudrais vous donner un aperçu général au nom de la communauté aéroportuaire, parce que c’est un sujet important qui nous touchera tous.
Je voudrais d’abord vous situer un peu le contexte. Comme vous le savez peut-être, la plupart des aéroports canadiens sont gérés par des organismes locaux sans but lucratif. Nous ne recevons pas d’argent du gouvernement dans le cadre de ce modèle unique. Au lieu de cela, nous fonctionnons comme des entreprises privées, et nous devons être concurrentiels et innover pour garder une longueur d’avance sur nos concurrents. Cependant, nous ne sommes pas redevables aux actionnaires. Nous réinvestissons tous les profits dans nos aéroports, ce qui permet des améliorations constantes. Cet engagement vise à offrir une expérience exceptionnelle à tous.
L’aéroport YVR est devenu un modèle d’accessibilité et d’inclusion, parce que nous croyons que tous ceux qui veulent prendre l’avion devraient pouvoir le faire et que tous ceux qui veulent travailler à l’aéroport devraient en avoir la possibilité. Nous avons passé les 25 dernières années à faire en sorte que notre aéroport soit libre d’obstacles.
Par exemple, nous avons des comptoirs universels d’alimentation et de services qui accueillent les gens qui utilisent des dispositifs de mobilité sur roues. Nous utilisons des tapis à faible résistance sur nos planchers pour faciliter les mouvements et accroître la stabilité. Nous travaillons avec toute une gamme de partenaires pour nous assurer que l’aéroport répond à des normes élevées en faisant des vérifications physiques. Nous organisons des visites expérientielles pour tester nos installations. Cela comprend une visite pour les familles vivant avec l’autisme et une visite pour les personnes vivant avec des lésions de la moelle épinière.
Nous nous occupons également des handicaps non visibles. Par exemple, nous venons de lancer notre initiative Fly Calm avec l’Association canadienne pour la santé mentale. Ce programme aide les voyageurs à se libérer de l'anxiété avant de prendre l’avion.
En plus de rendre notre aéroport exempt d’obstacles, nous nous efforçons d’atteindre l’équité en matière d’emploi. Nous avons été nommés l’un des meilleurs employeurs au Canada en matière de diversité, et tout récemment, le gouvernement fédéral a reconnu nos réalisations en nous décernant le Prix de distinction sectorielle et le prix Champion de l’équité en matière d’emploi.
Nous en sommes arrivés là, parce que nous établissons des objectifs d’équité, les surveillons de près et prenons des mesures. À l’heure actuelle, les femmes représentent 42 % de notre main-d’oeuvre; les minorités visibles, 33 %; les Autochtones, près de 2 % et les personnes handicapées, 3 %. En fait, les personnes handicapées représentaient 4,8 % de nos embauches cette année. Oui, nous avons du travail à faire, mais nous allons dans la bonne direction.
Nous avons également une vaste gamme de programmes pour promouvoir un milieu de travail diversifié, et nous avons révisé notre processus d’approvisionnement pour voir comment nous pouvons récompenser les entreprises qui valorisent la diversité. Nous en faisons beaucoup et, bien sûr, il y a toujours beaucoup à faire. Cela m’amène au projet de loi .
Dans l’ensemble, nous sommes très heureux de voir un projet de loi de cette nature, et nous croyons qu’il est grand temps. Ce que je viens de dire visait à vous faire savoir que nous n’avons pas peur du projet de loi. Nous sommes prêts.
Cependant, je crains que le projet de loi soit un peu sévère. Il risque également d’entraîner des fardeaux administratifs importants, et je crois que l’application des normes posera des problèmes majeurs.
Les exigences supplémentaires en matière de rétroaction et de rapports figurant dans le projet de loi alourdiraient considérablement le fardeau, et c'est encore plus problématique lorsqu’on tient compte des différences entre les aéroports. Il y a beaucoup de petits aéroports qui n’ont pas les ressources que nous avons. Il serait beaucoup plus avantageux pour eux de consacrer leur argent à l'installation de rampes d’accès qu'à la production de rapports. Pour eux, c’est souvent l’un ou l’autre.
Cela m’amène au projet de l'Organisation canadienne d’élaboration de normes d’accessibilité. Avons-nous vraiment besoin de cela pour faire ce qu’il faut? Ce qui me préoccupe, c’est le double emploi et la redondance avec ce que d’autres organisations font déjà dans l’environnement bâti.
Comment pouvons-nous tirer parti de ce qui existe déjà au lieu de créer un autre organisme qui entraînera plus de coûts et de bureaucratie? Une autre solution serait de faire intervenir des organisations qui font déjà de l’accréditation. Cela pourrait commencer par une visite générale plutôt qu'une vérification de la conformité. Par exemple, nous venons d’obtenir la certification de la Fondation Rick Hansen à l’aéroport de Vancouver.
Je conviens également qu’il est important d’établir des normes et de responsabiliser tout le monde. Au bout du compte, bien sûr, la façon d’y parvenir est d’imposer des amendes. Toutefois, les amendes devraient être le dernier recours.
Je suis coprésident du Presidents Group, un réseau de chefs d’entreprise de Vancouver qui s’est engagé à améliorer les résultats d’emploi des personnes handicapées en Colombie-Britannique. Ce groupe a notamment été créé pour trouver des moyens moins punitifs d’amener les organisations à respecter les normes. Ma question est la suivante: quelle sera la rigueur de notre position à l’égard des amendes? Y aura-t-il un délai de grâce pour la mise en oeuvre des mesures nécessaires? Si oui, quelle sera sa durée?
La réalité, c’est qu’il y aura toujours des secteurs où nos résultats laisseront à désirer. Ce n'est jamais parfaitement conforme. Personne n'y parvient. Nous sommes toujours en train de faire évoluer nos immeubles, si bien que la question des droits acquis est très importante. Nous sommes déterminés à bien faire les choses, mais les solutions coûtent souvent cher et prennent beaucoup de temps.
En conclusion, dans l’ensemble, nous appuyons le projet de loi et pensons qu’il contribuera grandement à éliminer les obstacles et à améliorer l’accessibilité partout au Canada. J’ai hâte de travailler avec vous à l’amélioration de notre accessibilité, et je vous remercie de me donner l’occasion d’exprimer le point de vue de YVR aujourd’hui.
:
Merci, monsieur le président, et merci au Comité de m’avoir invité ici aujourd’hui.
[Français]
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour vous donner un aperçu des responsabilités et des activités en matière d'accessibilité de l'Office des transports du Canada, l'OTC, dans le cadre des audiences du Comité sur le projet de loi , qui édicte la Loi canadienne sur l'accessibilité.
[Traduction]
L’Office des transports du Canada, l’OTC, existe depuis 1904. Nous sommes le plus ancien tribunal spécialisé et organisme de réglementation indépendant au Canada. En 1988, notre loi habilitante a été modifiée afin que les transports accessibles fassent partie de nos mandats fondamentaux. Comme l'a indiqué la Cour suprême du Canada dans un jugement de 2007 confirmant une décision de l’OTC: « le législateur a confié à l’Office la responsabilité publique d’évaluer les obstacles [parce que seul] l’Office possède l’expertise nécessaire pour soupeser les exigences des personnes ayant une déficience et les réalités concrètes […] d’un système de transport fédéral. »
S’assurer que les personnes handicapées sont en mesure de voyager de façon autonome et avec dignité fait partie de l’ADN de l’OTC. Nous savons tous que les services de transport font partie intégrante de la vie moderne, que nous voyagions pour voir des êtres chers, visiter de nouveaux lieux ou faire des affaires. Comme le stipule la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations unies, l’égalité d’accès aux services de transport contribue à « permettre aux personnes handicapées de vivre de façon indépendante et de participer pleinement à tous les aspects de la vie »
La vision de l’OTC consiste à faire du réseau de transport national du Canada le réseau le plus accessible au monde. Il s’agit d’une vision ambitieuse, mais nous croyons que dans un pays dont les valeurs comprennent l’égalité et l’inclusion, nous ne devons viser rien de moins.
[Français]
Nous prenons des mesures importantes pour que cette vision devienne réalité. Permettez-moi de vous en donner brièvement quatre exemples.
Premièrement, en 2016, nous avons créé le Centre d'expertise sur les transports accessibles, qui sert de centre d'activités au sein et à l'extérieur de l'OTC pour toutes les questions liées à l'élimination des obstacles auxquels font face les personnes handicapées dans le réseau de transport national.
[Traduction]
Notre deuxième mesure concerne la réglementation.
Après deux années de consultation auprès d’organismes de défense des droits des personnes handicapées et de représentants de l’industrie, nous rédigeons un nouveau règlement sur les transports accessibles qui intégrera deux règlements existants et six codes de pratiques volontaires en un seul instrument, solide et juridiquement contraignant. Le processus consultatif comprenait de nombreuses discussions avec le Comité consultatif sur l’accessibilité de l’Office, qui réunit des représentants de 19 groupes de défense des droits des personnes handicapées ainsi que des secteurs du transport aérien, du transport ferroviaire de passagers, du transport par autocar et du transport par traversier. Nous prévoyons que le nouveau règlement sur les transports accessibles sera prêt à être publié dans la Gazette du Canada au début de 2019.
Troisièmement, nous avons organisé un forum multi-intervenants et un groupe de travail technique chargés de se pencher sur les défis importants associés au transport et à l’entreposage des fauteuils roulants et autres aides à la mobilité dans les aéronefs. Les recommandations du groupe de travail seront finalisées d’ici le printemps prochain.
Quatrièmement, en collaboration avec des partenaires d’Affaires mondiales Canada et de Transports Canada, nous avons pris la tête d’une initiative visant à donner à l’accessibilité du transport aérien une place plus importante dans le programme de l’Organisation de l’aviation civile internationale, l'OACI. Notre objectif consiste en partie à nous assurer que le transport aérien accessible figurera au programme de l’Assemblée générale triennale de l’OACI qui aura lieu à Montréal en septembre prochain.
[Français]
Nous nous préparons également à mettre en oeuvre le projet de loi , s'il est adopté.
Nous mettons en place les éléments nécessaires pour être en mesure de lancer un programme proactif de surveillance d'application de la loi et de sensibilisation dans les 60 jours suivant la sanction royale.
[Traduction]
Nous révisons le texte standard dont nous nous servons pour le règlement des différends en matière d’accessibilité afin qu’il soit conforme à la terminologie du projet de loi . Nous avons également tenu des discussions avec les autres organismes de mise en œuvre de la loi pour commencer à définir des approches cohérentes, bien coordonnées et harmonisées afin de nous acquitter de nos responsabilités respectives en matière d’accessibilité.
Le droit à des transports accessibles est un droit fondamental de la personne. L’OTC s’engage à s’assurer que ce droit est respecté en pratique grâce à des objectifs clairs et à des actions concrètes.
Je vous remercie de votre attention. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
Monsieur le président et messieurs et mesdames les députés, bonsoir.
Je vous remercie d'avoir invité VIA Rail, soit mon collègue John-Nicolas Morello et moi-même, à venir commenter ce projet de loi ambitieux — mais si nécessaire — sur l'accessibilité.
VIA Rail n'a pas attendu le dépôt de ce projet de loi pour servir plus de 4,4 millions de passagers, dont plusieurs souffrent d'un handicap quelconque touchant la mobilité, la vue ou l'ouïe, entre autres. Nous offrons les services requis pour que le transport intercité au Canada soit accessible à tous, d'un océan à l'autre. Alors qu'un Canadien sur sept souffre d'un handicap, il est essentiel, si l'on vise une société inclusive, d'assurer l'accès à un service de transport efficace et sécuritaire entre les villes, que ce soit pour les affaires, la famille, le tourisme ou simplement le plaisir d'admirer les paysages bucoliques du Canada.
[Traduction]
De plus, non seulement sommes-nous confiants de pouvoir répondre aux exigences du projet de loi, mais nous avons agi dans l’intention de faire ce que la loi est censée faire.
[Français]
En effet, la notion de mobilité inclusive et durable est au coeur même de la détermination de VIA Rail à toujours mieux servir les Canadiens.
[Traduction]
Nous avons pris les devants et avons su anticiper les besoins en mobilité des personnes en situation d’handicap en augmentant les places disponibles ces dernières années. Nous offrons depuis 2014 plus de 1450 espaces accessibles additionnels à bord de nos trains. Aujourd’hui, notre capacité à accueillir davantage de Canadiens handicapés est déjà six fois plus importante que l’utilisation faite de notre service par ceux-ci.
Pour s’assurer d’offrir un service qui va au-delà de la demande rencontrée à ce jour, VIA Rail a investi plus de 162 millions de dollars depuis 2010, dans les domaines ci-après: nous venons d’attribuer un contrat de 54 millions de dollars pour rendre 17 voitures entièrement accessibles sur la plus vieille génération de trains de VIA Rail, qui desservent le pays d’un océan à l’autre jusqu’à Churchill, au Manitoba; nous avons consulté des groupes pour concevoir la nouvelle fonctionnalité qui rend ces voitures accessibles; et, encore une fois, grâce au budget de 2018, nous sommes en train d’acquérir une toute nouvelle flotte pour le corridor d’affaires entre Québec et Windsor, où nous desservons actuellement plus de 4,5 millions de Canadiens. Cette flotte sera totalement accessible.
Je tiens à rendre hommage aujourd’hui à Bob Brown, membre du Conseil des Canadiens avec déficiences. Lui-même et ses collègues du Conseil et d’autres organisations représentant les personnes handicapées ont rencontré des représentants de VIA pour établir les spécifications requises pour s’adapter à leurs handicaps, et ont également participé aux visites que nous avons faites auprès des fabricants pour nous assurer que le produit conçu répond à ces exigences.
Ici, à Ottawa, au cours des deux dernières années, nous avons dépensé 20 millions de dollars pour moderniser la gare d’Ottawa, dont nous voulons faire un modèle d’accès universel non seulement ici, dans le réseau de VIA Rail, mais au niveau mondial. Nous travaillons actuellement avec l’Union internationale des chemins de fer afin de trouver une façon pour les personnes aveugles ou ayant d’autres handicaps visuels de se rendre de leur porte d’entrée jusqu’à leur siège de train sans l’aide d’autres personnes, ce qui leur apportera non seulement la mobilité, mais aussi la liberté.
L’introduction d’un processus d’amélioration continue à VIA pour assurer une plus grande accessibilité fait partie de notre ADN, pour reprendre l’expression de Scott Streiner. À notre avis, nous sommes déjà devenus un chef de file mondial en matière d’accessibilité. Alors que nous célébrons notre 40e anniversaire, comme je l’ai dit, nous sommes sur le point d’acquérir une nouvelle flotte aux normes du XXIe siècle sur le plan de l'accessibilité.
Nous avons également proposé de construire une infrastructure dédiée aux services de VIA Rail entre Québec, Montréal, Ottawa et Toronto. Ce réseau ferroviaire à haute fréquence assurerait également l’accessibilité universelle non seulement à ses wagons, mais à toutes ses gares.
Parce qu’il sera entièrement accessible et entièrement disponible pour les services de VIA Rail, ce réseau offrira trois fois plus de fréquences que celles que nous avons aujourd’hui sur les réseaux de transport de marchandises, rendant ainsi le train plus accessible à tous les Canadiens.
[Français]
Toutefois, en tant qu'employeur, VIA Rail reconnaît l'importance d'intégrer les personnes handicapées au sein de son personnel. C'est pourquoi, comme président et chef de la direction de VIA Rail, je compte parmi mes objectifs annuels le recrutement d'un certain nombre de personnes handicapées chez nos nouveaux employés. Présentement, plus de 3 % de notre personnel sont constitués de personnes avec des handicaps. Cette année, nous voulons maintenir ce pourcentage.
En fait, parmi mes objectifs d'évaluation pour 2018, je visais plus de 32 % d'employés provenant des communautés de diversité, dont les personnes handicapées. Or nous en sommes déjà à 42 %!
[Traduction]
J’aime faire moins de promesses et surpasser les attentes.
[Français]
Cela veut dire que, cette année seulement, VIA Rail a embauché 12 nouveaux employés souffrant d'un handicap.
En somme, chez VIA Rail, nous reconnaissons que nous sommes un pilier important d'inclusion et de durabilité, et que tous les Canadiens ne peuvent être réellement égaux que s'ils peuvent jouir pleinement de leur liberté de Canadiens, non seulement dans leurs pensées et dans leurs croyances, mais aussi dans leur mobilité.
C'est pourquoi nous nous engageons non seulement à respecter les objectifs du projet de loi si important dont vous discutez aujourd'hui, mais aussi à aller au-delà de ses intentions.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Au cours des dernières années, j’ai passé environ deux ans à parcourir le pays avec au moins une canne et souvent un ambulateur ou un fauteuil roulant. Une chose que j’ai remarquée en particulier, c’est la différence spectaculaire en matière d’accessibilité d'un aéroport à l'autre.
Par exemple, ici, à Ottawa, si quelqu’un essaie de vous déposer à l’aéroport en voiture et d’aller vous chercher un fauteuil roulant, la police de stationnement vient vous donner une contravention. Si vous allez à Toronto, les fauteuils roulants sont à l’arrière de l’aérogare, et c’est la même chose. Vous n’avez pas le droit de vous arrêter et d’attendre pendant que quelqu’un va chercher votre fauteuil roulant.
À d’autres endroits, les compagnies aériennes disent que c’est à elles de s’occuper de la prestation du service, et elles viennent vous chercher au bord du trottoir.
Il n’y a pas d’uniformité. Le projet de loi changerait-il cette situation? Si oui, comment?
:
Monsieur le président, je pourrais peut-être donner une première réponse.
La question des services de fauteuil roulant a été soulevée à maintes reprises à l’Office des transports du Canada. C'est le principal sujet des plaintes concernant l’accessibilité que nous recevons.
De plus, comme je l’ai dit dans ma déclaration préliminaire, nous reconnaissons que le transport des fauteuils roulants et d’autres dispositifs de mobilité à bord des avions est de plus en plus difficile. C’est parce qu'il y a eu des progrès, en ce sens que les fauteuils roulants deviennent plus grands, plus complexes sur le plan technologique, plus personnalisés et mieux adaptés aux besoins des voyageurs, ce qui veut dire qu’il est parfois plus difficile de les transporter et de les entreposer dans des avions. C’est la raison pour laquelle nous avons mis sur pied un groupe de travail multipartite pour relever ce défi.
Le député a demandé si des changements positifs sont en vue. Ce que je peux dire, c’est que l’OTC travaille depuis plusieurs années à son nouveau règlement sur les transports accessibles, qui comprendra un article sur les obligations des aéroports et des compagnies concernant la prestation de services de fauteuil roulant. Ces dispositions devraient contribuer à assurer un service plus uniforme et de meilleure qualité. Nous sommes convaincus, je pense, après deux ans de consultations et d’élaboration, que ces nouveaux règlements contribueront à améliorer les choses dans le domaine qui vous préoccupe.
Comme l’a dit M. Streiner, il s’agit d’un problème croissant, d’autant plus que nous avons une population vieillissante partout dans le monde. Il n’est pas rare qu'on nous demande 50, 75 ou 100 fauteuils roulants pour l'arrivée d'avions venant de certaines régions du monde. Nous avons reçu jusqu’à 150 demandes pour un seul avion, ce qui dépasse le nombre total de fauteuils roulants que nous avons à l’aéroport.
Nous travaillons également à l’aéroport pour essayer de régler ce problème. À Vancouver, il y a des endroits très accessibles où vous pouvez prendre ou déposer des passagers, avec des fauteuils roulants à proximité.
Je voulais parler de mes collègues qui travaillent dans les petits aéroports, mais pas parce que je ne pense pas qu’ils font du bon travail; en fait, je pense que dans beaucoup de petits aéroports, il est beaucoup plus facile de faire du bon travail. Depuis les deux dernières décennies, les aéroports d’un océan à l’autre sont beaucoup plus accessibles qu’ils ne l’étaient par le passé. Ils ont tous intégré l’accessibilité dans leurs normes.
Vous avez raison, cependant, ce n’est pas aussi uniforme que cela pourrait l’être dans l’ensemble du pays.
:
C’est une bonne question, et c’est pourquoi je l’ai soulevée.
Dans l’ensemble, je pense que quiconque a construit un nouveau terminal — et la plupart des aéroports sont nouveaux au Canada — a respecté la norme CSA-B651, qui est un très bon code de l’environnement bâti.
Je ne sais pas ce qui va se passer si les aéroports sont obligés d'attendre sur le trottoir avec des fauteuils roulants. À mon avis, cela pourrait représenter un coût très élevé pour les petits aéroports et les grands également.
De plus, je pense que tout ce que nous pouvons faire pour rendre les exigences du projet de loi en matière de production de rapports aussi raisonnables que possible contribuerait largement... Bon nombre des petits aéroports du pays comptent 20 employés. Ils remplissent toutes sortes de fonctions, et le fait de devoir produire d’autres rapports augmente les coûts et les difficultés aux petits aéroports.
Je ne m’inquiète pas tellement pour les grands aéroports, mais il est évident que nous ne voudrions pas que ce soit onéreux.
:
En ce qui concerne le transport, il y a un certain nombre de régions, au Canada, où nous sommes nettement en avance. Par exemple, nous avons été l’un des premiers pays à inclure des exigences de formation obligatoire dans les règlements régissant la formation du personnel que nous avons actuellement à l’Office des transports du Canada. Bien que ces règlements ne soient pas parfaits, ils ont attiré l’attention des fournisseurs de services sur la nécessité de veiller non seulement à ce que l’environnement bâti soit accessible et à ce qu’il y ait le bon équipement, mais aussi à ce que le personnel soit formé pour interagir de façon appropriée avec les personnes handicapées et leur fournir des services.
Dans d’autres domaines, nous faisons face à des défis importants. Je dirais qu’il y a quelques ingrédients qui permettront de faire avancer ce dossier. L’un d’eux consiste à se doter d'un ensemble de règlements modernes qui s’inspirent de l’expérience du Canada au cours des 25 dernières années, depuis que l’OTC a obtenu son mandat en matière d’accessibilité et, comme je l’ai dit en réponse à la question de la députée, des pratiques exemplaires d’autres pays. Notre travail sur ces règlements est bien avancé.
Le projet de loi renforcera notre pouvoir de réglementation, mais nous avons déjà ce pouvoir, et c’est en vertu du pouvoir actuel que nous travaillons sur ces règlements.
La réglementation en soi est un début, mais elle ne suffit pas. Il faut d’autres ingrédients. Nous avons besoin d’un programme d’assurance de la conformité solide et proactif. À l’OTC, nous travaillons à la création d’un programme axé sur les risques afin de cibler nos efforts dans les secteurs où le risque de non-conformité ou les répercussions de la non-conformité sont les plus élevés. Le projet de loi élargit la trousse d’outils de conformité de l’OTC. Cela donne à nos agents d’application de la loi des outils supplémentaires pour assurer la conformité.
Très brièvement, je pense que le troisième volet est l’information. Il faut s’assurer que les personnes handicapées et les fournisseurs de services connaissent leurs droits et leurs responsabilités. En plus d’un programme de conformité, l’OTC prévoit entreprendre, si le projet de loi est adopté, un programme d’information très proactif pour ces groupes.
:
Je ne m’oppose pas au projet de loi. Comme l’a dit M. Streiner, il y a beaucoup d’information. Les vérifications de conformité sont très rigoureuses depuis le début, et j’espère seulement qu’elles ne seront pas aussi sévères, surtout dans les aéroports qui sont peut-être un peu en retard.
Je pense qu’il faut aussi penser au fait que notre bâtiment, par exemple, est le plus grand de la Colombie-Britannique, et qu’il est en croissance constante. Nous aurons besoin de certains droits acquis, parce que nous ne pouvons pas suivre constamment les dernières normes. C’est le cas dans de nombreux autres aspects de l'aérogare, mais pas sur le plan de l’accessibilité, parce qu’il n’y avait pas de norme auparavant.
Vous avez raison de parler de la culture. À Vancouver, nous sommes très fiers de notre culture, et tout commence par l’empathie. Nous faisons beaucoup de formation. Nos employés sont très encouragés et environ 80 % d’entre eux ont passé une demi-journée en fauteuil roulant. Ils passent aussi du temps avec des dispositifs de blocage de la vision pour voir à quoi ça ressemble. Je sais que les compagnies aériennes donnent le même genre de formation. Je pense qu’il y a beaucoup d’empathie pour le passager qui voyage avec un handicap.
Notre culture remonte à la création de l’administration aéroportuaire en 1992. Lorsque j’y suis allé quand j’étais jeune, j’ai toujours été très impressionné par l’attention et le souci dont tout le monde, de l’aéroport à la compagnie aérienne, s'efforce de faire preuve envers les personnes handicapées.
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Merci beaucoup à tous d’être venus aujourd’hui.
Monsieur Richmond, je viens de la Colombie-Britannique. J’adore notre aéroport. C’est un aéroport fantastique, probablement le meilleur au Canada, mais j’ai un parti pris.
Il est assez impressionnant de voir les progrès réalisés. Lorsque nous examinons ce que nous voulons accomplir, la question est de savoir si nous légiférons et réglementons, mais certaines des plus grandes organisations font déjà le nécessaire.
Je me souviens qu'à mon retour d’un voyage à l’étranger, il y a quelques mois, j’ai vu nombre de vos employés suivre leur formation en fauteuil roulant. J’ai demandé ce qui se passait. C’était incroyable de voir que vous aidiez ces personnes à comprendre ce que c’est que d’être dans un fauteuil roulant, ce que cela représente pour des personnes paralysées, à quels défis elles sont confrontées.
Qu’est-ce qui vous a amené jusque-là? Personne n’est descendu avec un fouet pour vous dire qu’il fallait le faire.
Je faisais allusion au fait que chez VIA, nous essayons de consulter nos clients avant d’apporter des changements majeurs à nos pratiques commerciales. Par conséquent, nous avons consulté ce groupe de clients sur la conception des réaménagements auxquels nous procédons sur l’ancien équipement pour le rendre plus accessible, de même que sur des points d'adaptation pour le nouvel équipement que nous sommes en train d'acheter pour le corridor.
Je dois reconnaître le travail de l’Office des transports du Canada, sous la direction de M. Streiner, qui participe activement à ce processus. L'Office surveille et joue parfois un rôle de médiation pour s'assurer que toutes les parties intéressées sont autour de la table. Cela offre un environnement objectif où tenir ces consultations. Nous sommes passés d'un environnement axé sur la réglementation, en quelque sorte, à un environnement de collaboration entre un fournisseur de services et une clientèle.
Une chose qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que d’ici 2030, plus de 25 % des Canadiens auront plus de 65 ans. J’y arrive moi-même et dans les faits, la mobilité devient plus difficile, non seulement d'un point de vue physique, mais également à cause de déficiences de la vue, de l’ouïe ou d'autres. Il faut donc s’attaquer à ces questions, parce que notre entreprise en dépend. C’est un énorme segment de clientèle qu’on ne peut simplement abandonner chez eux.
Le fait que nous soyons un organisme public et que, par définition, notre mission est d'offrir des services que les entreprises privées hésitent peut-être davantage à offrir n’enlève rien à l'opportunité commerciale d'offrir un meilleur service à ce groupe cible.
Je pense que ce processus de consultation peut relever de l’OTC ou des fournisseurs commerciaux.
:
La séance est ouverte. Nous allons commencer.
Bon retour à tous. Il s’agit de notre deuxième groupe de témoins ce soir, et pour ceux qui se joignent à nous, je ne vais pas répéter le préambule. Je vous rappelle que nous avons des interprètes en langue des signes tant en français qu'en anglais et que la prise de photo est interdite pour le moment.
Dans vos remarques liminaires et dans vos réponses aux questions, veuillez vous exprimer avec un rythme constant. Nous voulons nous assurer que tout soit bien compris.
Nous accueillons par vidéoconférence, de Surrey, en Colombie-Britannique, Jewelles Smith, présidente du Conseil des Canadiens avec déficiences, et Steven Estey, agent des relations gouvernementales et communautaires.
Nous accueillons en personne Robert Ghiz, président et chef de la direction de l’Association canadienne des télécommunications sans fil, et Ursula Grant, directrice principale, Affaires sectorielles.
Enfin, nous accueillons Barbara Collier, directrice générale d'Accès Troubles de la Communication Canada.
Bienvenue à tous.
Nous allons commencer par Jewelles Smith et Steven Estey, du Conseil des Canadiens avec déficiences. Les cinq prochaines minutes vous appartiennent.
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Je vous remercie de me donner l’occasion de m’adresser à vous tous.
Nous nous sommes entendus sur un certain nombre de points dans le cadre des consultations menées partout au pays, et je sais que bon nombre de mes collègues vous en parleront au cours des prochains jours.
Nous espérons vivement que le projet de loi tiendra compte des délais de mise en oeuvre. Nous aimerions beaucoup que des délais serrés soient établis, par exemple cinq ans. Le Canada n’est pas le premier pays à adopter une loi sur l’accessibilité et il y a de nombreux exemples à citer. Nous avons été largement consultés et je crois que le gouvernement pourrait facilement respecter un délai de cinq ans pour créer un Canada exempt d'obstacles.
Nous aimerions aussi que la loi permette une gestion plus efficace des plaintes. Nous pensons que la fragmentation actuelle de la loi ferait en sorte qu’il serait très difficile pour les personnes handicapées de déposer des plaintes, de voir à ce qu’on réponde à leurs besoins, particulièrement en matière d'accessibilité.
Nous aimerions aussi beaucoup que l'ASL et la LSQ soient reconnues comme langues officielles pour les personnes sourdes. À ce jour, environ 45 pays ont reconnu les langages gestuels et nous pensons que le Canada prend du retard à cet égard. C’est différent d’une langue officielle: il s’agit de reconnaître que pour les personnes sourdes, l'ASL, la LSQ et les langages gestuels autochtones sont essentiels à leur capacité de se prévaloir de services et de leurs droits.
Nous aimerions également que le conseil d’administration de l'OCENA soit composé d’au moins deux tiers de personnes handicapées. Nous avons vu beaucoup d’exemples dans le passé de conseils composés à 50 % plus un et, dans ces cas-là, nos véritables besoins n’avaient pas été satisfaits. Nous aimerions que ce soit 100 % au bout du compte, mais sachant que ce ne sera peut-être pas possible, nous demandons les deux tiers.
Nous aimerions également que les organismes fédéraux d’accessibilité soient indépendants du gouvernement. Cela leur permettrait de se consacrer à leur travail et de mieux répondre aux besoins des personnes handicapées.
Enfin, il est très important de consulter les Autochtones handicapés, car ils ne sont pas mentionnés dans la loi à l’heure actuelle. Même si les Autochtones font des démarches de nation à nation, les besoins particuliers des Autochtones handicapés doivent être pris en compte pour que le Canada soit pleinement accessible.
Merci, je vais céder la parole à Steve Estey.
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Merci beaucoup. Je ne savais pas que nous allions partager nos cinq minutes, alors je vais essayer de faire bon usage de mes deux minutes et demie.
Au cours des dernières semaines, nous avons entendu parler de l’idée d’introduire une politique d'accès universel indifférencié en ce qui a trait au mécanisme de traitement des plaintes, notamment. Je voulais simplement vous dire que dans notre collectivité, certaines préoccupations ont été soulevées à ce sujet. En particulier dans le milieu de la santé mentale au Canada, cette approche est utilisée depuis un certain nombre d’années, et elle suscite des préoccupations et des problèmes.
Nous avons parlé aux gens de l’organisation, et ils nous ont dit qu’il y avait de meilleures façons de faire les choses. Le problème avec l’accès universel indifférencié, c’est que les décisions sont prises à l’interne. Il n’y a pas de transparence, alors il y a vraiment lieu de s’inquiéter. Nous voulions simplement le signaler.
La deuxième chose, un peu plus positive, c’est que nous sommes ravis de constater que la loi reconnaîtra la Commission canadienne des droits de la personne comme mécanisme national de surveillance de la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations unies. C’est une disposition extrêmement importante. Je suis très heureux de constater qu'elle y est.
L’article 149 du projet de loi traite précisément de cette question, et nous voulions suggérer qu’en plus de la reconnaissance de la Commission canadienne des droits de la personne — qui est très importante et conforme à la convention elle-même — on envisage de tenir compte de la participation des personnes handicapées et de nos organisations en particulier, de sorte qu'il soit explicité dans une phrase à la fin de l’article 149 que l'on désigne non seulement la Commission canadienne des droits de la personne, mais aussi des organisations de personnes handicapées, de la même façon que la convention établit une distinction entre les institutions nationales et les organisations de personnes handicapées. Nous avons estimé qu’il était très important d'inclure cela dans le projet de loi en soi, afin que nous puissions y revenir le moment venu.
Merci beaucoup.
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Excellent. Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux d’être ici ce soir pour représenter l’Association canadienne des télécommunications sans fil, que j’appellerai l’ACTS.
Je suis accompagné ce soir d’Ursula Grom Grant, notre directrice principale des affaires sectorielles, qui est notre responsable de l’accessibilité et qui répondra probablement à la majorité de vos questions.
L’ACTS fait figure d'autorité en ce qui a trait aux enjeux, aux développements et aux tendances du sans-fil au Canada. Nous représentons des fournisseurs de services ainsi que des entreprises qui développent des produits et des services pour l’industrie du sans-fil. Nous sommes heureux d’être ici aujourd’hui pour vous faire part de l’opinion de nos membres sur le projet de loi .
J’aimerais commencer par confirmer que nos membres appuient fermement l’intention qui sous-tend ce projet de loi. Un Canada accessible est une vision que nous appuyons tous.
L’égalité, l’inclusion et la pleine participation sont des objectifs que les membres de l’ACTS appuient sans réserve. Si le projet de loi peut rapprocher le Canada de ces objectifs, nous voulons en faire partie.
Nous félicitons le gouvernement de travailler à l’atteinte de ces objectifs. En fait, depuis des années, les membres de l’ACTS travaillent de concert pour veiller à ce que les services que ses membres offrent soient accessibles à tous les Canadiens. Aujourd’hui, nos réseaux sans fil offrent une connectivité mobile rapide et fiable, la génération actuelle de technologie sans fil appelée LTE ou 4G étant offerte à environ 98.5 % de tous les Canadiens, et ce, avec les vitesses de téléchargement moyennes les plus rapides du G7, soit deux fois plus rapides qu'aux États-Unis.
Pour que le plus grand nombre possible de Canadiens puisse profiter des avantages de ces réseaux, nos membres ont travaillé fort au cours des dernières années pour améliorer l’accessibilité des services de télécommunication. Les exemples pertinents pour les télécommunications sans fil en particulier comprennent: les sites Web accessibles et le contenu en ligne; les forfaits sans fil pour répondre aux besoins particuliers; les appareils sans fil qui offrent des fonctions d’accessibilité; les services comme le texto au 911 et les relais IP; les pages Web spéciales contenant de l’information sur des produits et services qui favorisent l'accessibilité; les factures et autres documents en formats facilement accessibles.
Nos membres continueront de travailler fort pour régler les problèmes d’accessibilité et de collaborer avec les intervenants de partout au Canada afin de continuer à s’améliorer dans ce domaine. Dans cet esprit, nous accueillons très favorablement l’orientation générale du projet de loi . En particulier, l’ébauche actuelle du projet de loi répond à plusieurs préoccupations clés que nous avons exprimées au cours du processus de consultation qui a précédé l’élaboration du projet de loi.
Nous sommes heureux de voir que le CRTC continuera de jouer son rôle actuel en matière de réglementation de l’accessibilité. Il est garant de continuité, de compréhension et de clarté pour nos membres. Il veille également à ce que les Canadiens continuent de bénéficier de processus publics accessibles, avec des décisions exécutoires que tous les intervenants peuvent comprendre et respecter.
Même si nous sommes heureux de voir que le CRTC continuera de jouer son rôle, nous avons certaines préoccupations quant aux détails et à la clarté des prochaines étapes. Une grande partie du projet de loi demeure dépourvue de force obligatoire. Bien que les objectifs soient ceux que nous partageons tous et que nous devrions tous viser, il a été difficile de fournir de la rétroaction sans avoir une idée plus détaillée des règlements dont il sera assorti.
À titre d’exemple, même si le CRTC conservera sa juridiction sur les produits et les services de télécommunication d’une société canadienne, un autre nouvel organisme de réglementation surveillera d’autres secteurs de l’entreprise. De plus, certaines provinces ont également des lois sur l’accessibilité, et nous devrons comprendre où elles s'inscrivent. Cela pourrait bien fonctionner, mais cela pourrait aussi créer des chevauchements, des dédoublements et des incertitudes inutiles, ce qui nuirait en fin de compte aux intérêts des Canadiens que la mesure législative vise à aider.
Les détails sont importants et les règlements qui découleront de cette mesure législative pourraient avoir des répercussions importantes, voire négatives. Plusieurs administrations au Canada ont des lois semblables, avec des normes et des objectifs applicables semblables à ceux de ce projet de loi. Si nous ne travaillons pas en étroite collaboration, nous pourrions voir apparaître des normes concurrentes et peut-être contradictoires, ce qui nuirait aux efforts de toutes les parties intéressées.
Par conséquent, nous exhortons le Comité à reconnaître l’importance de poursuivre les consultations une fois que le projet de loi aura été adopté et promulgué. L'avenir promet d'être un processus formateur pour tous et nos membres souhaitent que cela se fasse de la façon la plus efficace possible.
[Français]
Les prochaines étapes seront une occasion d'apprentissage pour toutes les parties en jeu, et nos membres espèrent que le tout se déroulera de manière efficace et efficiente.
[Traduction]
Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’adresser à vous. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Bonsoir, membres du Comité. Je suis ravie d’être ici ce soir et honorée de représenter Accès Troubles de la Communication Canada. Il s’agit d’un organisme national sans but lucratif qui fait la promotion de l’accessibilité pour les personnes qui ont des troubles de la parole et du langage non causés par la perte auditive.
Je dois prendre une minute pour vous raconter un peu de qui nous parlons, puis pour vous parler de ce que signifie l’accès pour eux. Je vais me concentrer sur les besoins d’un demi-million de Canadiens qui ont un large éventail de handicaps qui affectent leur façon de communiquer. Nous parlons de gens qui souffrent de paralysie cérébrale, de troubles du spectre de l’autisme, de déficience intellectuelle, de troubles d’apprentissage, de SLA, de traumatisme cérébral, d’aphasie causée par un accident vasculaire cérébral, de la maladie de Parkinson... Je pourrais continuer en énumérant une soixantaine de handicaps qui affectent la façon dont les gens communiquent avec vous par la parole ou comprennent ce que vous leur dites.
Il ne s'agit pas d'une modeste population marginalisée: c’est une population très importante. C’est une population qui a reçu très peu d’attention. On ne s'intéresse pas aux besoins de ce groupe en ce qui a trait à l'accessibilité. Je vais vous dire comment nous pensons que le projet de loi peut être renforcé pour inclure les besoins des personnes ayant des troubles de la parole et du langage.
À l’heure actuelle, le projet de loi parle de domaines prioritaires. Je crois qu’il y en a cinq ou six. Je vais devoir les mentionner: l’emploi, l’environnement bâti, l’approvisionnement en biens et services, la prestation de programmes et de services, le transport et les technologies de l’information et des communications.
Nous proposons que la communication soit abordée dans un contexte beaucoup plus large que celui des technologies de l’information et de la communication. Nous avons analysé les normes des lignes directrices sur l’accessibilité partout au pays, et je peux vous dire qu’habituellement, on parle de respect et d’attitudes, de langage clair, de sites Web accessibles. On parle également de formats différents et de langues des signes. Ces mesures sont extrêmement importantes, mais elles ne répondent pas aux besoins des personnes qui ont des troubles de la parole et du langage.
Je tiens à dire que les personnes qui ont des troubles de la parole et du langage peuvent avoir des difficultés. Ils s'expriment peut-être peu ou pas du tout par la parole. Ils peuvent utiliser pour communiquer des images, des tableaux ou des appareils qui génèrent une voix. Ou encore, ils peuvent avoir de la difficulté à comprendre ce que vous dites.
De tout temps, on considère que la communication consiste à donner de l’information, à faire passer de l’information dans la tête des gens. Ce que nous disons, c’est que cela doit aller dans les deux sens. C’est une question d’expression et de compréhension, et cela se produit dans toute administration qui interagit avec le public — dans des interactions en personne, au téléphone et dans les télécommunications, en lecture et en écriture, dans des forums publics et dans des réunions comme celle-ci. Ces contextes sont importants et c'est à ceux-ci que les gens doivent avoir accès. Si nous nous limitons à l’information et à la communication, nous allons passer à côté. Nous allons positivement manquer le coche.
Nous demandons au gouvernement d'amender le projet de loi afin que la communication y soit incluse comme élément constitutif générique devant être mis en place dans toute administration — et je vais expliquer ce que j’entends par là —, mais nous demandons également que soit mis en place un autre élément constitutif et cet élément devrait traiter de discrimination, d'attitudes, de droits en matière d’accessibilité, de diversité et d’équité. Voilà pour l'un des éléments constitutifs.
L’autre élément est la communication. Ce que nous voulons, c’est que toutes les administrations aient une formation sur la façon d’interagir avec les personnes dont le discours n’est peut-être pas clair, ceux qui utilisent un dispositif de communication ou qui ont ou doivent avoir recours à un assistant de communication. C’est le genre de choses qui feront une importante différence.
Nous demandons ensuite — une fois les deux domaines réunis —, les deux éléments constitutifs en place dans l’ensemble, qu'on les adapte.
Laissons nos tribunaux fédéraux suivre la formation générale en communication et examiner ensuite leur propre contexte. Nous voulons que des intermédiaires de communication soient à la disposition des victimes, des témoins et des accusés qui doivent communiquer dans ce contexte.
Nous avons besoin que Service Canada soit en mesure de communiquer avec les gens au téléphone ou d’offrir les solutions de rechange appropriées en matière de communication par texte.
Nous avons besoin qu’Élections Canada offre le vote en ligne pour que les gens puissent utiliser leurs propres dispositifs fonctionnels et qu’ils n’aient pas soudainement à apprendre à utiliser un contacteur au souffle ou un numériseur qu’ils n’ont jamais vu avant lorsqu’ils vont voter.
Nous avons les solutions. Les solutions existent. Il suffit de les mettre en oeuvre et elles sont toutes très réalisables.
J’aimerais ajouter une chose. Je vous vois sourire, monsieur le président, mais je n’ai pas l’occasion de parler très souvent.
La plupart des obstacles et des frustrations des personnes qui ont des troubles de la parole et du langage viennent du fait qu'elles n’ont pas accès aux dispositifs de communication et au soutien dont elles ont besoin pour accéder aux services. Elles aimeraient que le gouvernement fédéral élargisse son rôle, non seulement qu'il négocie des normes d’accessibilité partout au pays, mais aussi qu'il collabore avec nous afin que les gens aient ce dont ils ont besoin pour se prévaloir de leurs services.
Est-ce que c'est à ce stade qu'on baisse l'éclairage? Je pense que oui. La musique commence à se faire entendre.
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Merci, monsieur le président.
Je salue nos témoins de ce soir. J’apprécie vraiment vos témoignages. C’est très instructif.
Je sais ceci: à la dernière réunion, j’ai parlé de l’endroit où j’habite à Saint John—Rothesay et de ma rencontre avec une dame en fauteuil roulant qui attendait dans le stationnement devant l'entrée du centre commercial. Je lui ai demandé ce qu'elle attendait et elle m'a répondu qu'il n’y avait aucun moyen pour elle d’entrer à moins que quelqu’un ne lui ouvre la porte et la laisse entrer. C’est un endroit public dans ma ville, alors... Le projet de loi va éliminer les obstacles. Il va offrir le monde aux personnes handicapées.
Je m’adresse maintenant à Mme Smith et à M. Estey. Je tiens à vous remercier, madame Smith, d’avoir pris le temps de venir à mon bureau. Nous nous sommes rencontrés ici il y a quelques semaines, je crois. J’ai beaucoup apprécié notre conversation. J’aimerais revenir sur un sujet dont nous avons parlé, soit la composition du conseil d’administration de l’OCENA.
Quand nous avons parlé dans mon bureau, il a été question de majorité simple, ce qui, à votre avis, n'est pas suffisant. Je respecte certainement votre point de vue. Je sais que vous visez le 70 %.
D’après mon expérience en tant qu’homme d’affaires ayant siégé à différents conseils d’administration, j'avoue que la composition d'un conseil d’administration est un élément crucial, qu’il s’agisse d’une banque, d’une équipe de hockey, de l'OCENA ou d’une autre entité. Nous continuons d’entendre Mme Smith en particulier et d’autres témoins nous faire part de leurs préoccupations au sujet de la composition du conseil.
Pourriez-vous nous en dire davantage à ce sujet? Vous avez dit que vous aimeriez voir 70 %. Certains proposent que le libellé du paragraphe 23(2) soit modifié de sorte que les membres du conseil d’administration de l’OCENA vivant avec un handicap représentent, autant que faire se peut, la diversité de l'ensemble des personnes handicapées au Canada. Le libellé du paragraphe 23(2) peut-il être modifié? Pouvez-vous nous parler encore une fois de l’importance de la composition du conseil d’administration de l'OCENA?
Merci.
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J’appliquerais la formation et l’information sur les communications génériques à toutes les autorités, surtout au CRTC et au secteur des transports. On leur apprendrait comment communiquer avec les gens et quels sont les obstacles à la communication avec eux.
Je peux parler un peu de certaines des préoccupations du CRTC.
Premièrement, je dois dire que nous n’avons jamais sondé les personnes ayant des troubles de la parole ou du langage. Nous n’avons aucune donnée nous permettant d'étudier cette population et les obstacles auxquels elle est confrontée, alors ce que je vous dis, ce sont de simples constats.
On dit qu’il y a des services de transmission de messages disponibles pour les personnes sourdes. On dit qu’ils sont aussi disponibles pour les personnes qui ont des troubles de la parole. Les gens qui souffrent de dysarthrie — un problème d'élocution provoqué par la paralysie cérébrale ou un accident cérébro-vasculaire — disent que les exploitants n’ont aucune formation sur les moyens de faciliter les échanges verbaux, alors ils ne l’utilisent pas.
Ils ne les connaissent pas non plus puisque ça ne leur est pas offert en vente. Il pourrait y avoir une énorme occasion d’étendre ce service aux personnes souffrant d'un trouble du langage ou de la parole... Les téléphones intelligents sont de plus en plus utilisés par les personnes handicapées. Des résidants d'établissements de soins de longue durée ont besoin d’un téléphone pour quitter l’hôpital et vivre en sécurité dans la collectivité. Le problème, c’est le coût du téléphone et l’accès au commutateur du téléphone, car ces personnes ne sont pas en mesure de le faire fonctionner avec leurs doigts, et aucune aide financière n'est offerte.
De plus, j’entends dire qu'il y a le forfait données et les forfaits pour téléphone de base qui peuvent être offerts pour Internet. Je ne suis pas une experte en la matière, mais j’entends dire qu’il est très difficile de suivre la vitesse d'évolution de la technologie, en particulier pour les personnes qui ont des troubles de la communication mais qui ne sont ni sourdes ni malentendantes.
Il y a aussi les transports en général.
Merci à tous d’être venus.
Je précise d’emblée que je partagerai mon temps de parole avec ma secrétaire parlementaire, Kate Young.
Cette question de l'échéancier me trotte dans la tête. En écoutant votre témoignage, Mme Collier, j'ai compris pourquoi nous ne devrions pas fixer des délais dans le projet de loi. En effet, les choses que vous mentionnez sont énormes. Il y a tellement de choses différentes à prendre en compte que si nous essayons de légiférer sur chaque élément, nous n’arriverons pas là où nous devons nous rendre. Je vois la démarche comme une progression de tout ce processus, parce que la technologie change et que les gens changent, et que de tenter de réglementer cette évolution ne fait qu'empêcher d’aller de l’avant.
Je n’ai pas de question, je voulais simplement vous faire part de cette réflexion.
Je vais laisser Kate Young prendre la relève.
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Bien sûr. Je vais essayer.
Je viens de la Nouvelle-Écosse, et le gouvernement provincial vient d’élaborer une loi sur l’accessibilité dans la province. À l'étape de la première lecture du projet de loi, il n’y avait aucun délai imposé, alors la communauté des personnes handicapées s’est insurgée contre cela et s’est inquiétée de l’absence de délai. On se demandait comment, en l'absence d'un point de référence, il serait possible de mesurer les progrès accomplis et d'obliger les gens à bouger.
Nous avons réussi à obtenir du gouvernement de la Nouvelle-Écosse qu’il fixe une date dans le projet de loi. Nous avons discuté de cette expérience au niveau fédéral depuis le 21 juin, date à laquelle le projet de loi a été déposé sans y inscrire de délai.
Ce que j’ai entendu dire, et je crois que Jewelles l’a mentionné, c’est que l’idée consiste à ne pas avoir une date en particulier pour l'ensemble, mais d’examiner la question par segments composés de différents secteurs ou de différentes parties du projet de loi. Le projet de loi est très compliqué, et de vouloir fixer une seule date pour toutes ses composantes va créer des difficultés, à mon avis.
Toutefois, ce faisant, en l’absence d’une sorte de point de référence permettant une mesure, en tant que communauté de personnes handicapées, nous craignons de ne jamais y arriver: ne vous inquiétez pas de demain, car demain n'arrivera jamais.
J’aimerais parler un peu des délais. Je comprends ce que la ministre a dit, mais je vais appuyer ce que Mme Young a dit au sujet de la flexibilité. Lorsque vous présentiez un projet de loi, si vous fixiez un délai précis et que vous ne respectiez pas ce délai, vous alliez être critiqué et éprouver beaucoup de difficultés. Je pense qu’il est extrêmement important de faire preuve de souplesse en ce qui concerne toute mesure législative.
De plus, je veux revenir en arrière et parler de la nécessité de veiller à ce qu'il y ait des consultations et que tous les intervenants soient présents. Je suis d’accord avec M. Estey, et j’appelle cela un cercle vicieux. Si vous n’avez pas d’échéancier, vous pourriez dire: « Faisons-le tout de suite », sinon rien n’obligera les gens à s’en occuper immédiatement. Il y a là un risque de se mordre la queue, mais je pense que si vous utilisez le mot « flexibilité » avec intelligence, vous allez trouver un moyen d’y arriver et de garder tout le monde autour de la table.
En ce qui concerne les différentes dispositions, il faut comprendre qu’il est possible d'avoir un caractère unique et qu’il doit y avoir des dispositions spéciales tout en veillant à ce que tout le monde comprenne pourquoi elles sont en place. Je pense que les gens ont parlé d’éducation. Ce sera la clé de cette compréhension.
Le CRTC est responsable de certains domaines. Nous avons entendu les gens des aéroports. Je pense que nous sommes uniques. Il n’y a pas de solution universelle. Je suis d’accord avec Mme Smith, qui a mentionné qu’il y a une surabondance de renseignements disponibles et que différentes provinces font des choses, ainsi que d’autres pays. Nous n’avons pas besoin de copier ce que les autres font, mais nous pouvons choisir ce qui convient le mieux à la société canadienne.