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Merci beaucoup, madame la présidente. Je suis heureux de pouvoir prendre la parole devant le Comité après la réunion de vendredi dernier, et je suis heureux de vous voir tous, j’ai vu certains d'entre vous au cours des derniers jours à la Chambre.
Nous vivons une situation unique. Il ne serait pas exagéré de dire qu’au cours des dernières semaines, le gouvernement libéral actuel a été ébranlé par un autre scandale.
En même temps, notre pays est confronté à une pandémie sans précédent exigeant des mesures extraordinaires de la part de tous les ordres de gouvernement qui, à juste titre, ont fourni de l’aide aux Canadiens au moment où ils en avaient désespérément besoin. J’irais même jusqu’à dire qu'il n'y a pas une seule personne au Canada, et peut-être même pas une seule au monde, qui n’a pas été affectée d’une façon ou d’une autre par la COVID-19. Mais ce qui fait la force de notre nation — la démocratie, les fondements de notre identité — c'est de pouvoir se tourner vers des institutions comme le Parlement, vers les gouvernements à tous les niveaux, dans les assemblées législatives et les hôtels de ville, et de s'attendre à ce qu’ils agissent dans notre intérêt supérieur.
Malheureusement, au cours des dernières semaines, les intérêts supérieurs définis par le gouvernement actuel et ses membres n’étaient clairement pas ceux des Canadiens. Il y a eu des liens personnels qui — et j’ai utilisé ce terme plus tôt — ont ébranlé le gouvernement. Plus important encore, madame la présidente et messieurs et mesdames du Comité, ces liens ont ébranlé la confiance que les Canadiens s’attendent à pouvoir accorder à leurs dirigeants, surtout en cette période de crise sans précédent.
Je suis fier d’être l’un des députés à avoir signé la lettre qui rappelait le Comité pour étudier une motion visant à aller au fond des choses. Je sais que d’autres comités font aussi un travail important, mais il est essentiel de tenir ces débats et ces discussions et, en fin de compte, que les Canadiens obtiennent les réponses qu’ils méritent, parce que la confiance requise envers la démocratie a été ébranlée.
J’ai souvent entendu dire qu'il est plus facile de miner la confiance que de la gagner. Il est important de reconnaître qu'une grande partie de la confiance a été trahie. Mon collègue, M. Barrett, en a parlé, et je vais mentionner d'autres scandales qui ont érodé la confiance que les Canadiens devraient avoir dans leur gouvernement. Je n'exagère pas lorsque je dis que chaque jour, des électeurs me confient que leur confiance envers le gouvernement a vraiment été ébranlée. Nous devons faire quelque chose à ce sujet. Franchement, il incombe à tous les membres du Comité et à tous les députés de tout faire pour rétablir la confiance qui a été minée.
Madame la présidente, ce que je vais faire, c’est décrire brièvement, d’après ma perception et d’après les centaines de conversations que j’ai eues avec des électeurs au cours des dernières semaines, ce qu’ils pensent de certaines questions que nous examinons aujourd’hui. En fait, j’ai eu une conversation avec l’un des ministres libéraux. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’après un commentaire formulé pendant la période des questions — cela remonte à plusieurs mois — , une ministre fasse un suivi. Je n’avais pas de nouvelles au bout d'environ une semaine, alors j’ai demandé à mon personnel de communiquer avec son bureau.
Nous nous sommes parlé à plusieurs reprises, puis la ministre a communiqué avec moi. Je lui en suis très reconnaissant. Pendant cette crise, tous les députés en conviendront, beaucoup de travail a été fait ensemble. Nous avons montré que nous étions capables de mettre de côté la politique lorsque nous travaillons dans l’intérêt supérieur des Canadiens.
J’ai soulevé une série de questions au sujet de divers programmes auprès de cette ministre. Des gens passaient entre les mailles du filet. L’un des programmes était Emplois d’été Canada. Je n’ai pas les chiffres sous les yeux, mais il y a eu des centaines de demandes de dernière minute dans le cadre de ce programme. À titre de députés, nous avons tous pu constater les avantages réels de ce programme pour nos collectivités, surtout à une époque comme celle que nous vivons actuellement.
Lorsque le gouvernement a modifié certaines de ses règles, j’ai eu bon espoir que ce programme puisse profiter aux organisations, aux petites entreprises, à ma collectivité et aux 60 municipalités autonomes et plus de ma magnifique circonscription.
La ministre a mentionné quelque chose. Au lieu d’élargir la subvention du programme Emplois d’été Canada, le gouvernement avait mis en place ce nouveau programme qui venait tout juste d’être annoncé. Il allait remplacer l'autre. À ce moment-là, j’ai exprimé des craintes quant à son succès, surtout dans une circonscription rurale où bon nombre des organismes qui demandaient la subvention d’Emplois d’été Canada seraient obligés de demander à un étudiant de déménager ou de faire la navette. Cela aurait entraîné des coûts. Une incitation au bénévolat, même si nous encourageons le bénévolat... Tout au long de cette crise, nous avons constaté un niveau incroyable de bénévolat, qu’il s’agisse d’aider nos voisins... J’ai entendu de nombreuses histoires dans mon bureau de circonscription, qui illustrent le meilleur de ce qui constitue le Canada.
La subvention canadienne pour étudiants était censée remplacer celle du programme Emplois d’été Canada en quelque sorte. J'ai mentionné mes préoccupations, la ministre a dit qu’elle en prendrait note, et cela s'est arrêté là. Je reconnais que la ministre a tendu la main à un député de l’opposition pour régler des problèmes liés à un certain nombre de programmes gouvernementaux.
Puis, lorsque ce programme a été annoncé, nous avons fini par obtenir — comme tous les députés, j’en suis sûr — des renseignements sur la façon de présenter une demande. Nous avons commencé à transmettre une partie de cette information aux gens qui nous avaient demandé de leur donner des nouvelles, mais ça s'est mis à sentir mauvais.
C'est malheureux, parce que ce programme, bien pensé ou non, devait profiter aux étudiants. Cela a commencé à sentir mauvais, et en l'espace de quelques semaines, nous avons entendu des révélations incroyablement troublantes. Le gouvernement avait proposé un programme à un organisme qui n’était peut-être même pas capable de le gérer. Il y avait des liens étroits avec le lui-même et sa famille.
J’aimerais prendre un instant pour souligner que les députés d’en face ont allégué — un certain nombre d’entre eux se sont longuement exprimés, et il y a quelques députés ici aujourd’hui — que l’opposition avait pour objectif de se livrer à une « chasse aux sorcières » — un des termes utilisés — pour traîner la mère ou le frère du , peu importe, devant ce comité.
J’espère que, depuis la dernière réunion, les députés d’en face ont lu la motion et la lettre rappelant le Comité, parce que cela n’avait rien à voir avec la comparution de la mère ou des membres de la famille du . Cela a un rapport avec la question que j’ai évoquée au début, à savoir la confiance envers nos institutions.
Lorsque vous êtes et que vous détenez tous les pouvoirs associés à cette haute fonction dans notre pays, vous avez une énorme responsabilité. Les députés conservateurs ne veulent certainement pas que les membres de la famille des politiciens soient traînés devant ce comité. Cependant, et compte tenu des allégations très troublantes qui viennent d’être publiées, si un titulaire de charge publique de haut rang au Canada — qu’il s’agisse d’un ministre comme le ou du premier ministre lui-même, ou bien franchement de n’importe lequel d’entre nous — entretient des liens qui ébranlent la confiance envers nos institutions démocratiques, il faut fournir aux Canadiens les réponses qu'ils méritent.
Comme les députés d’en face l’ont clairement dit, nous ne nous portons pas candidats pour que les membres de notre famille participent aux batailles politiques qui ont lieu dans la capitale. Cependant, lorsque les titulaires de charge publique prennent des décisions — qu’elles concernent ou non les membres de leur famille —, un contrôle doit être effectué.
Je vais vous parler d’une personne âgée qui a téléphoné à mon bureau et qui n’avait pas encore reçu le SRG. Elle avait regardé les nouvelles ce matin-là et m’a fait remarquer que 300 000 $ représentaient plus que la valeur de leur maison et plus que ce que leur ménage n'avait jamais gagné au cours d’une année. Ils étaient frustrés parce qu’ils avaient l’impression que les politiciens libéraux n’étaient là que pour eux-mêmes et pour ceux qui ont des liens étroits avec eux. On en revient à la question de la confiance.
Comme je l’ai déjà dit, c'est facile de miner la confiance, mais c'est plus difficile de la gagner. J'irai même jusqu'à recommander que nous cherchions d'abord et avant tout, dans nos démarches, à restaurer la confiance du public. Je veux parler de l’amendement à l’étude parce que je pense que les Canadiens... Nous devons nous assurer de bien comprendre les choses, parce que le scandale continue à défrayer la chronique, chaque jour apportant une nouvelle révélation. Le a présenté des excuses après le dévoilement des montants en cause et des membres de sa famille... Des questions ont été posées pour savoir où allait l'argent et s'il ne s'agissait pas d'une pyramide de Ponzi fondée sur un système de recommandations et tout le reste, pour favoriser la croissance de l'organisme.
Nous constatons très clairement ce manque de transparence dans tout le système. La confiance a été trahie. Si nous avons l’occasion — nous tous, à titre de députés et membres de ce comité — d’apporter des éclaircissements et de contribuer à rétablir la confiance que les Canadiens s'attendent à avoir envers leurs institutions, je pense que tout doit être fait pour faire la lumière sur la situation et pour trouver des réponses. Nous devons nous assurer d’avoir un objectif clair pour démontrer à tous les Canadiens que nous agissons dans leur intérêt, que nous n'avons pas inscrit notre nom sur un bulletin de vote pour en tirer un avantage personnel, mais plutôt que nous venons dans la capitale pour débattre des enjeux pressants concernant notre pays dans leur intérêt.
L’amendement, madame la présidente, est important pour différencier la conversation qui l’a précédé. Je propose un sous-amendement, si la greffière me le permet. Je suis désolé que mon français ne soit pas assez bon pour vous aider.
J’aimerais simplement ajouter deux mots pour m’assurer, comme je l’ai souligné, concernant la question de la confiance, que nous avons réellement la capacité de faire la lumière sur tout ce qui s’est passé à propos de ce scandale.
Le sous-amendement que je proposerais est d'ajouter, après les mots « fournir les dossiers au », les mots « au comité et au commissaire à l’éthique », afin que nous puissions aller de l’avant et nous assurer que les Canadiens obtiennent des réponses concernant cette question en constante évolution et... En fait, je trouve cela assez stupéfiant.
Madame la présidente, je suis un nouveau député. J'ai beaucoup appris au cours de mon premier mandat. J'ai pris conscience de l’importance de nos institutions et de l’importance d’aller au fond des choses à ce sujet.
J’aimerais en dire beaucoup plus. J’ai mentionné que j’aborderai certains des témoignages que nous avons entendus. J’ai pris des notes assez détaillées, parce que cela ressemblait davantage à un cours universitaire la semaine dernière. Je pense au latin en particulier. J’avoue que je n’ai pas étudié le latin, mais j’ai étudié le grec et l’hébreu, deux autres langues mortes. Je parle du grec ancien. Toutefois, le fait d'avoir étudié ces langues ne signifie pas que je m'en souvienne.
Je pourrais certainement en dire beaucoup plus, mais mon dernier commentaire...
La greffière fait-elle les ajouts que je dois faire en ce qui concerne le sous-amendement?
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Merci, madame la présidente.
Madame Brière, chaque fois que j’ai pris la parole dans ce comité, vous m’avez interrompu 10 secondes plus tard pour invoquer le Règlement afin d’ajouter votre nom à la liste des intervenants. C'est fascinant. Lors de la dernière réunion, Mme Shanahan a profité de l'occasion pour m'interrompre sur certains points dès que je commençais à parler.
Par souci de collégialité, et compte tenu de cet esprit de collégialité dont nous avons parlé au début, je ne vous interromprai pas ad nauseam selon un cycle prévisible tout au long de votre exposé. C'est intéressant — très intéressant — de voir que d’autres députés peuvent attirer l’attention de la présidence sans interrompre un confrère pendant qu'il exprime ses remarques.
Dans ma lettre adressée à la greffière le 13 juillet, j'ai mentionné mon inquiétude à l'idée que les paiements puissent ainsi être effectués dans le but d’obtenir des contrats du gouvernement. Je faisais allusion aux 300 000 $ versés par Mouvement UNIS aux membres de la famille Trudeau. C'est pertinent de savoir pour quelles allocutions les membres de la famille ont été payés afin de comprendre les infractions qui ont pu se produire. La situation évolue à tous les instants. C'est important de savoir si des organisations ont recours à des membres de la famille du pour avoir accès au gouvernement. C’est important.
De plus, le problème n’est pas que les membres de la famille du soient rémunérés pour leur profil, que ce soit pour leur travail dans un domaine particulier ou parce que, comme dans le cas de Mme Margaret Trudeau, elle est l’épouse d’un ancien premier ministre. C'est certainement intéressant de faire appel à ce type de conférencier. Or il se trouve que cette organisation ne rémunérait pas d’autres conférenciers. Elle ne payait que ceux qui avaient un lien de parenté avec une personne qui pouvait lui procurer un avantage financier. Il est important de savoir à quel point cette pratique est répandue. C’est nécessaire.
Ni moi ni mes collègues conservateurs n’avons l’intention ni le désir de convoquer un membre de la famille Trudeau autre que le . Je ne pense pas que ce soit nécessaire. Les renseignements personnels comme les adresses et les coordonnées ne sont pas pertinents, par contre les honoraires payés pour les allocutions et l'identité de celui qui les a versés sont des informations pertinentes pour le travail de ce comité.
Je vais appuyer le sous-amendement.
Merci, madame la présidente.
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Madame la présidente, j’aimerais aborder quelques points.
En ce qui concerne le sous-amendement, je pense que nous avons eu une discussion approfondie à la dernière réunion sur le mandat de ce comité et ses différents rôles. Au cours de mes discussions, j’ai fait valoir que notre rôle consistait à examiner le travail des quatre agents du Parlement qui sont concernés par notre mandat.
Je me demande si le sous-amendement exprime un certain manque de confiance à l’égard du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique. J'aimerais donc transmettre aux membres du Comité certaines notes que j’ai prises au sujet du commissaire, de la loi et du rôle du commissaire dans l’application de cette loi.
Le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique applique la Loi sur les conflits d’intérêts en établissant des mesures de conformité, en enquêtant sur les infractions possibles à la loi et en donnant des conseils aux titulaires de charge publique sur leurs obligations. Le commissaire est un haut fonctionnaire du Parlement. Les agents du Parlement sont indépendants du gouvernement et relèvent directement du Parlement.
La Loi sur les conflits d’intérêts est entrée en vigueur le 9 juillet 2007, créant pour la première fois un régime législatif régissant la conduite éthique des titulaires de charge publique. Avant cette date, les titulaires de charge publique étaient assujettis à des codes de conduite non législatifs.
Pour ce qui est du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, il faut savoir que cette personne est nommée par le gouverneur en conseil, par commission sous le grand sceau, après consultation du chef de chaque parti reconnu à la Chambre des communes et après approbation de la nomination par résolution de la Chambre. La personne est en poste pour un mandat de sept ans.
En vertu de la Loi sur les conflits d’intérêts, le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique doit être un ancien juge d’une cour supérieure au Canada ou d’une cour provinciale, ou un ancien membre d’un office fédéral ou provincial, d'une commission ou d'un tribunal qui a démontré son expertise dans au moins un des domaines suivants, soit les conflits d’intérêts, les ententes financières, la réglementation professionnelle, la discipline ou l’éthique; ou encore être un ancien conseiller sénatorial en éthique ou un ancien commissaire à l’éthique. Le poste a été créé en 2007 et a remplacé le Commissariat à l’éthique en vertu de l’article 81 de la Loi sur le Parlement du Canada.
Le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique fournit également des conseils confidentiels au premier ministre et aux titulaires de charge publique sur toutes les questions relatives à la mise en œuvre de la Loi sur les conflits d’intérêts et il peut en outre, à la demande d’un parlementaire ou de sa propre initiative, enquêter sur toute violation présumée de la loi par un titulaire de charge publique. Le commissaire peut, dans le cadre d’une enquête, prendre en considération les renseignements fournis par le public qui lui sont communiqués par un parlementaire.
Je pense qu’il est important que le public canadien comprenne cette information qui est publique. Le rôle du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique est d’entreprendre toute enquête sur les violations présumées de la Loi sur les conflits d’intérêts.
J’aimerais revenir encore une fois à notre mandat ici au Comité, parce que de nombreux membres ont cité le texte de l’alinéa 108(3)h) du Règlement, les alinéas (v), (vi) et (vii), au cours de leurs interventions. Je veux simplement souligner, surtout au point (vi), que le texte doit être lu en entier. Il se situe dans un certain contexte:
(vi) de concert avec d’autres comités, l’étude de tout projet de loi ou règlement fédéral ou de toute disposition du Règlement qui a une incidence sur l’accès à l’information ou la protection des renseignements personnels des Canadiens ou sur les normes en matière d’éthique des titulaires de charge publique;
Il ne s’agit pas d’enquêter sur les titulaires de charge publique eux-mêmes.
J'ai trouvé cela très intéressant quand j'ai examiné toutes nos exigences légales du Comité, parce que j’ai regardé le travail qu'il a effectué auparavant. Je pense qu’il nous incombe de voir dans quelle mesure le travail important des membres du Comité conduit réellement à la création et à l’évolution de meilleures normes de pratique...
Pour revenir aux travaux de ce comité au fil des ans, avant sa création, il y a eu un comité mixte spécial qui s'est penché sur un code de conduite. Puis, au cours de la 38e législature, le mandat de ce comité a été étudié en profondeur, et je pense qu’il nous incombe, comme je l’ai dit, au début de tout travail au sein d'un comité, de savoir quel est le mandat.
Depuis, des études ont porté sur la divulgation des noms des demandeurs d’accès à l’information. Encore une fois, pour ce qui est de l’application appropriée de la loi à l’époque, on a convoqué des témoins dans l’affaire Mulroney-Schreiber, ce qui était en fait... Il y a eu beaucoup de témoignages en faveur d’une enquête publique complète et, à mon avis, cela montre encore une fois que ce n’est pas l’endroit approprié pour effectuer ce type de travail, ce genre d’enquête.
Depuis, d’autres travaux ont porté sur le budget des dépenses, la Loi sur l’accès à l’information et la désignation des différents agents, y compris le travail sur les initiatives les plus récentes concernant la protection de la vie privée et les médias sociaux à l’ère des mégadonnées. Je pense que cela renvoie à l’article de notre mandat qui traite des initiatives. En effet, on a fait du très bon travail sur le problème croissant du vol d’identité et de ses répercussions économiques et sociales, ainsi que sur la protection de la vie privée des Canadiens à la frontière américaine.
Aussi, plus récemment, au cours de la 42e législature, les travaux ont donné lieu au rapport intitulé « Aborder les vulnérabilités de la vie privée numérique et les menaces potentielles au processus électoral démocratique canadien ». Il y a eu aussi, bien sûr, le Grand comité international sur les mégadonnées, la protection des renseignements personnels et la démocratie. C’est le genre de travail que fait ce comité.
En ce qui concerne le sous-amendement, ce n’est pas au Comité de recevoir des documents personnels. C’est la prérogative et le travail très important du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, parce que c’est lui qui a été nommé, avec l’accord de tous les partis, pour entreprendre ce travail. Ce n’est pas le travail de ce comité. Nous ne sommes pas un organisme d’enquête.
Merci, madame la présidente.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Pour récapituler, vous vous souviendrez que nous avons longuement discuté du mandat du Comité et de sa portée. Quelqu'un a allégué que nous cherchions à traîner la mère de M. Trudeau à la réunion et peut-être aussi d'autres membres de sa famille.
Vous vous souviendrez aussi que c'est mon collègue, , qui a proposé ce compromis. C'est pour cette raison que nous discutons de cet amendement ici aujourd'hui. L'objectif était que nous utilisions les outils du commissaire chargé de cette enquête et que nous obtenions les documents pertinents, plus complets que ce qui nous a été signalé. Enfin, vous vous souviendrez que nous savons déjà, d'après des documents rendus publics, qu'un intérêt pécuniaire d'une valeur de plus de 300 000 $ a été transféré à des membres de la famille. Le compromis, c'était de proposer cet amendement pour permettre le transfert direct au commissaire de renseignements personnels sur un simple citoyen.
D'après les conversations que j'ai eues avec mon ami qui propose le sous-amendement, je pense qu'il serait juste de dire ou de supposer que la décision du d'aller témoigner devant le comité des finances a tué dans l'œuf le compromis proposé par mon collègue, parce que le premier ministre n'aurait probablement pas été disposé à se présenter devant deux comités.
Cet amendement — et je l'entends pour la première fois — nous ramènerait essentiellement à l'esprit initial de l'amendement proposé par les conservateurs, ce qui, en fait ne correspond pas au compromis que nous avons voulu proposer. J'ai l'impression que nous sommes engagés dans un jeu de bras de fer, pour parler franchement, parce que nous pensions que nous étions en train de négocier de bonne foi avec nos collègues d'en face afin que la transparence ait sa place au sein du Comité de l'éthique.
En tant que représentant de mon bon ami et très érudit collègue, , je suis ici pour promouvoir ce compromis initial et cet intérêt initial, à savoir de permettre au commissaire à l'éthique de faire son travail d'enquête, à condition que les députés autour de cette table soient d'accord pour inviter le à venir témoigner ici.
Nous ne sommes pas le Comité permanent des finances. Le mandat de ce comité est différent et il est très clair. Il y a eu des manquements d'ordre financier, comme nous l'avons appris aujourd'hui quand le a admis avoir oublié de rembourser les 41 000 $ qui auraient dû être remboursés à cet organisme, de même que de nombreux autres manquements d'ordre éthique qui continuent à être dévoilés. En revanche, notre mandat est de faire la lumière sur cette question.
S'il y avait, autour de cette table, une volonté sincère d'appuyer l'amendement dans sa forme initiale, comme je voudrais le croire ou l'espérer, je serais alors disposé à m'en tenir à l'intention de l'amendement original, plutôt qu'au sous-amendement. En toute franchise, c'est la première fois que je prends connaissance de ce sous-amendement. Soit dit en passant, il s'agit là d'un sous-amendement très astucieux parce qu'il nous ramène à la case départ.
Par votre entremise, madame la présidente, je veux entendre l'opinion de mes collègues d'en face. Je veux savoir si les députés du gouvernement négocient de bonne foi cette solution de compromis avant de décider si je voterai pour ou contre le sous-amendement. S'ils démontrent leur bonne foi, et si nous rejetons ce sous-amendement — et je vais dire les choses très clairement —, nous nous attendrions alors à ce que les députés du côté du gouvernement appuient l'esprit de l'amendement initial qui propose que les documents soient transmis au commissaire à l'éthique et que le soit convoqué devant ce comité.
Je ne suis pas naïf au point de penser que l'invitation donnera automatiquement lieu à sa comparution, mais c'est une question de responsabilité. C'est une question d'intégrité. Si on veut jouer à de petits jeux, si des tactiques d'obstruction sont à prévoir, soyons clairs et nous pourrions régler l'affaire très rapidement. Si les députés du côté du gouvernement disent qu'ils appuient cet amendement, dans son esprit original, s'ils sont prêts à négocier de bonne foi avec les néo-démocrates sur cet amendement, alors nous voterons contre le sous-amendement. Si nous n'obtenons pas cette assurance, madame la présidente, j'ai l'impression qu'il y aura de l'obstruction et de la magouille procédurale...
Le public nous observe, les gens verront ce qui se passe ici, ils ne sont pas stupides. Voilà où nous en sommes avec l'amendement que je propose au nom de mon collègue.
Je suis très curieux d'entendre le point de vue du gouvernement. S'il est disposé à travailler de bonne foi, nous pourrions nous prononcer sur cette motion. Nous pourrons mettre cet amendement aux voix et reprendre nos travaux. Autrement, il risque d'y avoir de l'obstruction et nous nous retrouverons au point de départ.
Voilà ce que j'en pense. Dans ma région, ce n'est pas impoli de dire les choses clairement. En disant les choses clairement, les gens savent ce qui est sur la table. J'espère que les députés du côté du gouvernement sont de bonne foi et que nous éviterons les manœuvres d'obstruction. Nous pouvons faire en sorte que ce comité s'acquitte de son mandat et convoque le à venir témoigner.
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J'ai compris cela. Je voulais simplement en être certain. Madame la présidente, si j'ai demandé cette précision — pour m'assurer que l'information serait transférée directement —, c'est parce que... Cela nous ramène au principe que j'ai soulevé à la dernière réunion.
Si vous me donnez un peu de temps pour en parler, ma préoccupation a toujours été... Nous avons créé le poste de commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique pour qu'il nous déleste de cette tâche. Nous lui avons délégué le pouvoir d'agir au nom de tous les députés, sans égard à leur affiliation politique, dans notre meilleur intérêt parce qu'il arrive parfois... Je sais que tous les députés sont honorables, mais je suis moi-même parfois tenté de temps à autre de jouer un jeu politique. Je sais que c'est choquant, madame la présidente, mais cela nous arrive à tous de temps à autre. Quand nous discutons de ces questions importantes, que ce soit dans le domaine des finances ou dans n'importe quel autre — ce pourrait être, par exemple, un dossier criminel ou tout antécédent d'une personne —, nous voulons nous assurer que l'information est transmise à la bonne personne, c'est-à-dire à celle qui a reçu le mandat d'agir de manière non partisane en notre nom à tous. Cette personne est le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique.
C'est pour cette raison que j'ai demandé des précisions à ce sujet. Cela dit, madame la présidente, je dois admettre que cet amendement ne me pose aucun problème. J'ai toutefois des réserves concernant le sous-amendement. Je demeure sur ma position à cet égard. Je ne dis pas ça à des fins politiques. J'essaie vraiment de réfléchir... C'est correct dans ce cas-ci, mais il y aura d'autres cas et je ne veux pas franchir le Rubicon cette fois-ci. Pour utiliser une autre expression latine, nous ne voulons pas franchir le Rubicon dans cette affaire, nous ne voulons pas franchir cette rivière. Nous voulons rester de ce côté-ci. C'est dans notre intérêt à tous d'agir ainsi, et ce sera dans l'intérêt des générations de politiciens à venir parce que nous ne sommes ici que provisoirement.
Madame la présidente, je veux féliciter M. Kurek d'avoir parlé dans ses remarques de la situation que nous vivons actuellement. Nous sommes en pleine crise sanitaire. Nous sommes en pleine pandémie mondiale. Je pense que le Parlement a fait un excellent travail pour venir en aide aux Canadiens prenant des mesures extraordinaires qui font l'envie du monde entier.
Je suis vraiment satisfait des mesures proposées par le gouvernement, et qui ont été bonifiées par les députés de l'opposition, par exemple la prestation canadienne d'urgence et la subvention salariale d'urgence du Canada qui, à mon avis, auront une incidence importante pour assurer une forte reprise de notre économie. Je remercie tous les députés de leur contribution et je sais que vos électeurs vous ont parlé des mesures que nous avons prises pour la sécurité de la vieillesse, le supplément de revenu garanti et les prêts aux entreprises.
[Français]
Toutes ces mesures, dont le but était de permettre aux Canadiens de traverser cette crise sanitaire, ont bien fonctionné. Nous avons déployé beaucoup d'efforts en ce sens. Afin de limiter la propagation de cette maladie, nous avons exigé que les gens ne se présentent plus au travail. Or cela entraîne des coûts et des conséquences. Nous avons travaillé très fort pour nous assurer que ces efforts étaient utiles. Cependant, madame la présidente, une chose que...
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je vais prendre cinq minutes pour m'exprimer.
La première fois que je me suis exprimée à ce comité, il y avait beaucoup de souhaits. Nous siégeons au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, et nous devons être responsables, honnêtes et transparents.
Nous avons fait une pause et cela nous a fait du bien de nous revoir, même s'il y a maintenant une grande distance entre nous.
Cela étant dit, je n'ai pas pu intervenir à la dernière réunion, mais beaucoup de choses m'ont énormément déçue. Depuis le début de la pandémie, on nous dit qu'il faut agir rapidement et que ce que nous vivons est sans précédent. Je suis d'accord, mais que se passerait-il si ce comité, qui est chargé de faire rapidement la lumière sur une question, ne pouvait pas le faire? Nous avons tous la capacité de faire la lumière rapidement, d'aider les gens qui ont des besoins et de nous assurer que les règles sont respectées.
J'ai assisté aux deux réunions du Comité permanent des finances sur la question. Compte tenu de tout ce que nous avons entendu, il est important — pour moi qui suis toute nouvelle — que, de jour en jour, cela change la perspective. Pendant plusieurs jours, mes concitoyens m'ont interpellée pour me demander ce qui se passait.
Comme je l'ai dit tantôt à la Chambre, les administrateurs — je ne veux pas ajouter le mot « simples » ici — bénévoles d'une association quelconque pour leurs enfants « doivent divulguer tout renseignement personnel qui pourrait contribuer à un potentiel conflit d'intérêts ». Vous et moi, nous sommes les premiers à divulguer toute possibilité de conflit d'intérêts. Les gens m'ont demandé pourquoi donc des membres du gouvernement, qui ne gèrent pas des soirées éducatives pour leurs enfants, mais plutôt des milliards de dollars provenant des contribuables, ne le font pas eux aussi. Je leur ai répondu qu'ils ont tout à fait raison, qu'ils ne peuvent pas être de simples spectateurs de ce qui est en train de se passer et que nous devons agir.
Je crois que cela fait maintenant cinq minutes que je m'exprime.
Nous discutons du sous-amendement et nous devons faire la lumière sur la question. De toute façon, qu'y a-t-il à cacher? Nous devons rendre des comptes.
Vous aurez compris que j'appuie la proposition de M. Kurek.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, madame la présidente.
J'aimerais soulever deux ou trois points avant d'aborder les autres questions. D'abord, j'espère que M. Barrett ne se sent pas visé. Il s'agit d'un concours de circonstances. Pour ma part, j'apprends aussi des choses, d'un comité à l'autre. Bien que mes commentaires de vendredi dernier en aient fait sourciller plusieurs, je constate que d'autres députés aiment faire étalage du fait qu'ils parlent le latin, le grec ou l'hébreu.
Comme nous l'avons souligné vendredi passé, il est important que le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique obtienne toute l'information pertinente pour analyser le dossier qui nous occupe. Nous faisons entièrement confiance au commissaire puisque donner des avis sur toute question relative à l'application de la Loi sur les conflits d'intérêts fait partie de son mandat. Il lui incombe également, selon son mandat, de faire enquête. En revanche, notre comité n'est ni un comité d'enquête ni un tribunal d'inquisition. C'est pourquoi nous acceptons la partie de l'amendement de M. Angus et M. Green, selon laquelle une copie de tous les documents devrait être remise directement au commissaire.
Je salue à mon tour ce que nous a exposé M. Kurek aujourd'hui. Il est vrai que les Canadiens doivent connaître les tenants et les aboutissants de cette affaire. En effet, nous travaillons pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens. Cela a toujours été notre priorité et ce l'est particulièrement depuis le début de cette pandémie. Par ailleurs, M. Kurek prétend que nous n'avons pas donné la priorité aux intérêts des Canadiens. Pourtant, nous avons mis en œuvre de nombreux programmes, que ce soit pour aider personnellement les particuliers, les Canadiennes et les Canadiens, ou pour soutenir les entreprises, notamment par la Subvention salariale d'urgence, qui a été adaptée de façon à ce qu'elle réponde encore davantage aux besoins, aux préoccupations et aux enjeux que doivent affronter nos entrepreneurs pendant la crise, ou que ce soit pour soutenir les loyers commerciaux ou pour aider les aînés, les personnes handicapées ou les étudiants. Dans le cas de ces derniers, le programme a été conçu pour les soutenir. Or, dès la première semaine suivant le lancement du programme, 35 000 demandes provenant de divers horizons ont été présentées. On voit que cette mesure était nécessaire et attendue.
Nous avons agi rapidement et efficacement. Les chiffres démontrent que nous avons aidé des millions de Canadiens et que des milliards de dollars ont été distribués pour soutenir tout le monde. Nous avons même proposé un mode de fonctionnement pour le Parlement de façon à ce que des projets de loi puissent être débattus et votés, un exemple probant de notre respect pour ladémocratie. Soyez rassurés, je ne vais pas reprendre l'allocution de vendredi dernier.
Pour ce qui est du dossier qui nous concerne, le s'est excusé. Tel qu'il a été mentionné plus tôt, il est maintenant prêt à répondre aux questions des membres du Comité permanent des finances. Quant au sous-amendement, je suis d'avis que le travail d'enquête revient au commissaire. Il est habilité à recevoir les documents et les dossiers qu'il juge nécessaires, et ce, de façon confidentielle.
Pour ces raisons, j'abonde dans le même sens que mon collègue M. Fergus.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de me joindre à vous aujourd'hui pour examiner plus à fond le rôle du Comité dans la question qui nous occupe, ainsi que les amendements et les motions qui ont été proposés.
Je vais d'abord faire un petit retour en arrière. Quand j'étais conseiller municipal à Toronto, l'un de mes rôles durant le mandat de David Miller a été de nommer un commissaire à l'éthique et à l'intégrité. Pendant que nous établissions son mandat, diverses instances de partout au pays — des instances municipales, provinciales et fédérales ainsi que des personnes d'expérience — nous ont conseillé de faire très attention à ne pas nommer des politiciens pour enquêter sur des politiciens. Il existe une tribune et un processus politique pour cela, mais lorsque vous mettez en place des organismes chargés d'enquêter sur des concurrents — des collègues qui enquêtent sur des collègues —, cette situation devient vite inéquitable, tant pour ceux qui sont accusés d'actes répréhensibles que pour ceux qui sont chargés d'enquêter sur leurs collègues. Il est impossible de faire une distinction entre les normes éthiques et le comportement politique. Cela ne donne pas une structure de gouvernance efficace et solide. Cela ne nous permet pas de mener une enquête rigoureuse. Cela ne nous permet pas de distinguer clairement ce qui n'a pas bien fonctionné, ce qui a bien fonctionné et les changements à apporter aux règles et aux règlements pour protéger efficacement la démocratie et la bonne gouvernance.
La motion dont nous sommes saisis est compréhensible, en ce sens qu'elle vise à nous permettre de transférer au commissaire à l'éthique des renseignements personnels concernant de simples citoyens, afin que l'enquête sur la situation dans laquelle nous nous trouvons puisse se dérouler de manière appropriée et faire l'objet d'un rapport au Parlement. Cette enquête peut être effectuée au moyen d'un système indépendant qu'un Parlement précédent a eu la sagesse d'instituer. Je pense qu'il s'agit là d'un principe primordial.
À mon avis, il existe une lacune dans le fonctionnement de ce système, à en juger par les questions qui ont été soulevées ici, notamment au sujet du rôle des proches dans les lignes directrices sur les conflits d'intérêts, de notre compréhension des comportements de membres de la famille et de l'incidence de cela sur nous, en tant que détenteurs d'une charge publique. Même si nous n'étions pas saisis de cette question, il est primordial de maintenir la confiance des Canadiens dans le processus de gouvernance.
Lorsque nous mettons en place un mécanisme d'enquête parallèle, il n'est pas improbable que celui-ci en arrive à des conclusions fort différentes de celles du commissaire à l'éthique. Cela remet immédiatement en question le rôle de ce dernier. Ce n'est pas une bonne chose. Si nous voulons que le commissaire à l'éthique lave notre réputation ou nous transmette ses conclusions, il n'est pas souhaitable de compromettre l'intégrité de cette fonction, alors que son titulaire fait un travail très important en notre nom.
J'hésite beaucoup à créer un précédent au sein de ce comité qui n'a pas le mandat d'enquêter sur d'autres députés, pour quelque raison que ce soit, dans un dossier donné. Déclarer tout à coup qu'il aura le pouvoir d'obliger un parlementaire à comparaître et, s'il décline l'invitation, à en subir les conséquences politiques, c'est créer un dangereux précédent. Cela oriente le Comité permanent de l'éthique dans une toute nouvelle direction qu'il n'a jamais été censé prendre.
Nous avons créé le poste de commissaire à l'éthique non pas pour dépolitiser ce qui se passait, mais pour nous éclairer dans un contexte politique. C'est là que le Comité entre en scène en déterminant comment il interagira avec le commissaire à l'éthique. À ce moment-là, je suppose, le Comité aura lu les rapports antérieurs du commissaire à l'éthique sur les personnes, qu'il détiendra l'information pertinente sur les infractions aux règles et qu'il saura quelles règles ont été enfreintes si elles l'ont été, quelle justification existait pour déterminer quelles règles ont été enfreintes et quels changements sont proposés. Voilà où commence le travail de notre comité.
Il ne commence pas par la conduite d'une enquête parallèle sur ces personnes, peu importe de qui il s'agit. Il est très clair, à la lecture de l'énoncé complet du mandat du Comité, que notre travail consiste à évaluer les rapports et à présenter des recommandations au Parlement sur les changements à apporter aux lignes directrices et aux règles sur les conflits d'intérêts afin que les Canadiens puissent avoir confiance dans le Parlement.
J'appuie sans réserve la motion du visant le transfert de ces renseignements au commissaire à l'éthique. C'est très bien. Je crois qu'il est tout à fait prématuré de convoquer le devant le Comité, pendant que le commissaire à l'éthique fait son enquête. Je pense que le libellé de l'amendement pose problème.
Je crois également que cet amendement suppose une conclusion à l'enquête du commissaire à l'éthique, ce qui nous permettrait, en quelque sorte, de commencer à poser au des questions en temps réel, pendant que l'enquête est en cours. De toute évidence, cela équivaut à tenir l'enquête et le procès en même temps. Selon moi, ce n'est pas la bonne manière de procéder.
Je le répète, j'appuie la motion, l'amendement dans l'esprit de la motion de M. Angus, mais j'ai de sérieuses réserves concernant la convocation de parlementaires, de n'importe quel député de la Chambre, devant le comité de l'éthique chaque fois qu'il y a un gain politique à faire. Je pense que cela crée un précédent très dangereux et je ne peux appuyer cela pour le moment.
Je suis très heureux que nous ayons cette franche discussion. Il est très important que nous soyons ouverts et honnêtes envers les Canadiens pour qu'ils sachent quelle est notre intention quand nous nous engageons dans ces discussions de bonne foi. C'est un point important.
Ayant moi aussi été conseiller municipal, je dois avouer qu'un scandale de cette ampleur aurait probablement justifié une motion de censure immédiate. Pour être franc, cela aurait évité cet interminable processus, puisque l'information a déjà été rendue publique.
L'esprit de la motion était de convoquer le ici aujourd'hui. D'après les commentaires des intervenants qui m'ont précédé, je comprends que le Comité n'a pas l'intention de convoquer le premier ministre devant nous aujourd'hui. Selon eux, ce n'est pas une procédure appropriée et cela ne relève pas du mandat du Comité.
Madame la présidente, ce simulacre d'invitation ne m'intéresse pas. Par contre, je veux avoir l'assurance que, quand les députés votent pour que le soit invité à venir témoigner devant nous, ils le font de bonne foi et qu'ils sont convaincus — et qu'ils le confirment aux fins du compte rendu — que le premier ministre doit venir témoigner devant le Comité et que cela relève de notre mandat.
Si ce n'est pas le cas, si ce n'est qu'un simulacre de vote en faveur de cet amendement pour que nous transférions simplement les documents au commissaire à l'éthique et aux conflits d'intérêts chargé de l'enquête, cela n'est pas conforme à l'esprit et à l'intention du compromis. En fait, on ne peut plus parler de compromis.
Cela étant dit, j'aimerais beaucoup entendre les députés d'en face affirmer que notre mandat est comparable à celui de tout autre comité. Je suis aussi membre du comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Les ministres ne sont pas des députés de l'arrière-ban. Il n'est pas question de faire comparaître un vieux politicien devant un comité. Il s'agit du gouvernement. Il s'agit du Cabinet. C'est une question de responsabilité. Très franchement, j'en ai déjà parlé. Présenter des excuses, ce n'est pas la même chose qu'assumer sa responsabilité. La responsabilité va de pair avec la reddition de comptes. En raison de sa structure, le Comité peut demander au gouvernement de rendre des comptes.
Par votre entremise, madame la présidente, je dois être très clair et m'exprimer dans une langue simple. Si les députés d'en face n'adhèrent pas à l'esprit de la motion et ne sont pas en faveur d'inviter le à comparaître devant nous aujourd'hui, je vais alors appuyer le sous-amendement et nous déposerons les documents ici parce que cela reflète l'esprit et l'intention de la motion que mon collègue a proposée. Je ne suis pas ici pour jouer à de petits jeux, je le dis franchement.
À moins que les députés d'en face me disent qu'ils sont d'avis que le doit comparaître, comme il le fait au comité des finances, comme les ministres le font...
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Nous reprenons nos travaux.
Je suis dans une position intéressante, car je dois briser l'égalité. En ma qualité de présidente du Comité, j'ai examiné les documents que j'ai devant moi, notamment notre manuel de procédure ainsi que les attentes qui y sont énoncées. Après avoir consulté la greffière, j'ai donc pris une décision.
En tant que présidente du Comité, je dois faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre; il est évidemment impossible de maintenir l'égalité. Conformément au livre vert, je ne suis pas tenue de justifier ma décision, mais je vais quand même le faire aujourd'hui.
Vers la fin de l'énoncé du mandat du Comité, on lit ceci:
En coopération avec les autres comités permanents, ce comité dispose également du mandat d'étudier tout projet de loi, toute réglementation fédérale, ou toute disposition du Règlement de la Chambre des communes qui a une incidence sur ses principaux domaines de responsabilité: l'accès à l'information, la protection des renseignements personnels et les normes éthiques des détenteurs de charge publique. Le Comité peut aussi formuler des propositions d'initiatives dans ces domaines et promouvoir, contrôler et évaluer lesdites initiatives.
Il y a une distinction importante concernant le mandat de notre comité. Oui, il examinera les projets de loi et les rapports que lui présenteront les quatre agents du Parlement; par ailleurs, il peut aussi « proposer », c'est-à-dire lancer une nouvelle étude ou initiative dans ces domaines, et « promouvoir, contrôler et évaluer lesdites initiatives ». Ce que j'en comprends, c'est que le Comité agit, en fait, comme une instance chargée de promouvoir, de contrôler et d'évaluer les activités entreprises par les détenteurs de charge publique dans cette enceinte appelée le Parlement.
Cela dit, il est certes du ressort du Comité de contrôler et d'évaluer les actions des élus qui siègent sur la Colline du Parlement. Le de ce pays, M. Justin Trudeau, est l'un de ces détenteurs d'une charge publique. Il est donc tout à fait du ressort du Comité de l'inviter à venir témoigner ici.
C'est justement ce que propose l'amendement. Il demande que la liste des conférenciers soit fournie à la greffière, et ensuite à ce comité et au commissaire à l'éthique.
En ma qualité de présidente du Comité, je me demande toutefois si cela sert l'intérêt supérieur de la population. Après tout, le Comité a la responsabilité d'évaluer les actions et la conduite des titulaires de charge publique et d'entreprendre d'autres études les concernant. Ce n'est pas pour nous que nous le faisons, mais pour la population canadienne.
Dans le cas qui nous intéresse, le et son Cabinet ont transféré plus de 900 millions de dollars à un organisme pour administrer un programme de bénévolat pour les jeunes. Il s'agit là de fonds publics, de l'argent des contribuables canadiens. Je présume donc que les citoyens canadiens ont un intérêt à savoir comment cet argent a été utilisé.
Certains membres de ce comité ont laissé entendre qu'une partie de cet argent — qui ne faisait pas partie des 900 millions de dollars, mais qui provenait d'interactions antérieures avec le Mouvement UNIS — était aussi de l'argent public qui a peut-être été utilisé pour financer les conférenciers figurant à la liste demandée. Là encore, comme il s'agit de fonds publics, il est dans l'intérêt des Canadiens de comprendre comment cet argent a été utilisé.
Je vais donc prendre ma décision dans l'intérêt des Canadiens de tout le pays, et je crois qu'il est dans leur intérêt d'agir en toute transparence. Je vote pour.
(Le sous-amendement est adopté par 6 voix contre 5. [Voir le Procès-verbal])
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Je souligne encore une fois, madame la présidente, que je ne suis pas d'accord sur la décision du Comité concernant le sous-amendement, et ce, pour des raisons que je fais valoir depuis un bon moment. Je ne vais pas les soulever encore une fois.
À mon avis, on est en train de commettre une grave erreur. Si l'on commence à demander des documents concernant le passé judiciaire ou entrepreneurial d'un député pour vérifier qui a fait quoi et si c'est le moindrement lié à l'appareil gouvernemental, jusqu'où cela va-t-il nous mener? Je pense que c'est vraiment un mauvais précédent qu'on est en train de créer là.
J'étais prêt à appuyer cette approche, et j'avais dit à voix haute qu'il fallait transmettre ces informations directement au commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, étant donné qu'il est la personne désignée pour faire ce genre d'examen. Je suis toujours en faveur de cette approche. Si on laisse grande ouverte la possibilité de salir la réputation de députés honorables, des membres de leur famille ou de leurs amis, où cela va-t-il finir? C'est une question qu'il serait important de se poser.
Nous devrions confier cela au commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Personne ne peut dire que ce commissaire hésite à affronter le pouvoir. Il occupe ce poste depuis deux ans et demi, et au cours de cette période, il a démontré qu'il n'hésitait aucunement à prendre des décisions ou à faire connaître son opinion et ses conclusions à la suite d'une enquête. Il est préférable que ce soit lui, plutôt que nous, qui se charge de cela. Si l'on demande à des politiciens de surveiller d'autres politiciens, jusqu'où les choses vont-elles aller? Peut-on toujours garantir qu'on est désintéressé quand on fait ce genre d'étude?
C'est une mauvaise idée. C'est néanmoins une décision que le Comité a prise. Il est certain que je vais continuer à poser des questions à ce sujet. Je ne digère vraiment pas bien cela, mais, si nous voulons limiter les dégâts, la moindre des choses serait — comme nous en avons convenu lorsque nous avons fondé ce comité, dans ce Parlement, au mois de février — d'obtenir ces documents et d'en discuter à huis clos, de façon à éviter que nous outrepassions — bien que ce soit déjà fait — nos responsabilités et que des abus soient commis.
C'est donc une plaidoirie que je fais devant vous quand je propose que ces informations soient étudiées à huis clos. De cette façon, nous pourrions au moins limiter les dommages que nous nous apprêtons à causer.
J'appuie donc le sous-amendement de ma collègue.
Je vous remercie, madame la présidente.
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Je vais voter contre. L'idée d'une enquête parallèle me trouble profondément. L'intégrité du commissaire à l'éthique et le travail de ce fonctionnaire du Parlement sont extrêmement importants. Il ne faudrait pas ouvrir la porte à un risque de divergences d'opinions sur l'interprétation de la preuve pendant que cet agent indépendant mène son enquête. Je le répète, on se trouverait à affaiblir un cadre éthique par ailleurs très rigoureux que le Parlement a mis en place pour nous obliger à rendre des comptes, parce que nous savons que, malheureusement, cela fait nécessairement partie de tout processus parlementaire. J'aimerais que ce ne soit pas le cas.
La question dont nous sommes saisis est de savoir comment clarifier et raffermir le cadre éthique, les règles régissant les conflits d'intérêts et les règles sur l'intégrité afin de donner aux futurs parlementaires un mécanisme indépendant, à base de principes, pour trouver de l'information, évaluer les faits et, si nécessaire, prendre des mesures pour obliger les députés à rendre des comptes. C'est une décision délibérée des législatures précédentes de ne pas laisser cela aux parlementaires, pour de bonnes raisons, et cela m'inquiète profondément.
Je ne pense pas qu'il soit inapproprié de faire venir le ici, comme je l'ai dit dans mes commentaires, pour répondre à nos questions sur ce qui s'est passé. Ce n'est pas ce que je disais. Ce que je voulais dire, et ce qui me préoccupe encore aujourd'hui au sujet de ce que nous sommes en train de décider, c'est l'idée d'un processus simultané et parallèle à celui du commissaire à l'éthique. Que se passera-t-il si le Comité ne tire pas les mêmes conclusions que le commissaire à l'éthique? Que fera le commissaire à l'éthique? N'avons-nous pas attaqué l'indépendance de sa fonction?
Nous devons réfléchir à cela, non pas dans le contexte de l'échéancier ou du cadre qui nous est imposé, mais plutôt dans le contexte de la prochaine situation. Voulons-nous une surveillance indépendante des processus parlementaires qui régissent à la fois les membres du Cabinet et les députés de l'arrière-ban, de tous les élus à la Chambre des communes, ou allons-nous constamment avoir un comité qui pourra convoquer un député, l'accuser, lui réclamer des preuves, rendre ces preuves publiques et en arriver à une conclusion qui n'aura absolument aucune conséquence parce que le commissaire à l'éthique aura été écarté?
Il y a une raison pour laquelle les partis de l'opposition se sont adressés d'abord au commissaire à l'éthique. C'est le processus. C'est le processus approprié, et c'est le processus dont nous sommes convenus en tant que parlementaires. Nous changeons cela aujourd'hui. Et nous ne le changeons pas pour renforcer le cadre éthique d'ensemble ou les mécanismes de responsabilisation. Nous le changeons parce qu'il y a de l'information du domaine public, et une occasion politique d'exploiter cela dans le contexte du Comité. Disons-nous les vraies choses.
Bien sûr, il y aura de la résistance dans une perspective politique, mais ce n'est pas dans une perspective politique ou partisane que je vous parle ici. Je vous parle ici en tant que parlementaire qui prend extrêmement au sérieux la question de l'éthique et de la reddition de comptes, et j'appuie de tout cœur l'idée de confier ce travail à un agent indépendant du Parlement.
L'histoire nous a montré qu'il y a des écueils lorsqu'on cherche à politiser l'obligation de rendre compte plutôt que de la resserrer, et le travail de notre comité n'est pas de s'en prendre aux députés. C'est plutôt de fixer les règles selon lesquelles les parlementaires rendront des comptes, et la décision qu'ont prise les législatures précédentes était très clairement de confier cette responsabilité à un commissaire à l'éthique indépendant. J'ai confiance en ce commissaire, et mon expérience parlementaire des six dernières années m'a appris qu'il a la capacité et le courage de dire la vérité sur le pouvoir que détiennent les parlementaires et de nous demander des comptes dans le cadre de ce processus.
Cela m'inspire confiance, et je suis très préoccupé par la façon dont notre comité réinterprète son mandat et, en particulier, par l'idée qu'il devrait y avoir un processus parallèle de reddition de comptes qui pourrait être très différent de celui qui nous est présenté par le commissaire à l'éthique, dont le travail consiste à interpréter les faits de façon neutre et non partisane, à présenter ses conclusions au Parlement, puis à prendre des mesures de reddition de comptes.
Comme je l'ai dit, je suis d'accord pour communiquer toute l'information au commissaire à l'éthique. Cela me paraît fondamental pour prendre une bonne décision, mais je ne suis pas d'accord pour la transmettre simultanément à d'autres groupes de parlementaires, qui pourraient alors faire leur travail dans différents comités.
J'ai beaucoup de réserves au sujet de certaines des choses que nous avons faites aujourd'hui, quel que soit le parti dont nous parlons, quel que soit l'enjeu, qu'il s'agisse d'un processus éthique, d'un processus juridique appliqué au traitement de l'enjeu. Je terminerai en disant ceci: Que Dieu vous vienne en aide si vous vous retrouvez dans une situation où les parlementaires se moquent soudainement de ce que vous faites, que vous n'avez plus accès à un commissaire à l'éthique indépendant et que vous vous retrouvez à la merci d'un comité partisan. Ce n'est pas une bonne pratique à instaurer.
Voilà, c'est ce que j'avais à dire.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Chaque jour, chaque heure, et semble-t-il aujourd'hui, chaque minute, on en apprend davantage sur le scandale du Mouvement UNIS. Le nous a fait des révélations stupéfiantes aujourd'hui. Bien entendu, nous avons beaucoup parlé de la conduite du . Nous avons entendu parler d'autres membres du Cabinet qui ont des liens avec cet organisme ou qui ont fait l'objet de lobbying de la part de cet organisme et — dans certains cas — peut-être même d'un lobbying non conforme aux lois applicables. Je crois, comme je l'ai déjà dit, que les Canadiens méritent des réponses à ce propos.
Ma motion est très simple. J'invite tous les députés à considérer qu'il est de notre devoir de veiller à ce que les députés qui font partie du Cabinet, qui occupent les fonctions les plus prestigieuses et assorties des plus grands pouvoirs dans notre pays, soient appelés à expliquer en termes simples ce qu'ils savent afin que notre comité puisse examiner et que les Canadiens puissent comprendre ce qu'il y a à voir ici. Nous avons au Canada une solide tradition d'obliger l'exécutif à rendre des comptes, par l'entremise du Parlement et de ses comités structurés.
Mme Brière a parlé assez longuement la semaine dernière du stéréotype dont sont victimes les politiciens. Chose certaine, lorsque j'ai commencé le parcours qui m'a amené à une charge publique, au milieu de l'an dernier, je savais qu'il existe un certain stéréotype. Selon un article du Reader's Digest, la politique est l'une des professions les moins respectées, se situant juste au-dessus de celle des avocats. Il y a peut-être une corrélation, les avocats étant souvent des politiciens, mais je ne suis pas avocat.
C'est un stéréotype que je m'emploie avec diligence à briser. Je m'efforce d'être transparent, d'être ouvert, d'être honnête et de bien servir les Canadiens, et plus précisément de veiller à ce que les 110 000 personnes qui vivent dans Battle River—Crowfoot sont bien représentées, qu'elles peuvent me faire confiance et que je les sers bien, car j'ai l'honneur de détenir brièvement le titre de député de Battle River—Crowfoot. Je ne tiens jamais cela pour acquis. C'est pourquoi je me suis battu si fort pour que le Parlement reprenne ses travaux, même au prix de certains aménagements. J'ai été très déçu de la tournure qu'a prise un large pan de la procédure parlementaire ces derniers mois.
Pour gagner du temps, j'aimerais faire quelques petits commentaires. Premièrement, je trouve très intéressant que plusieurs membres du Comité aient parlé du poste de commissaire à l'éthique, pour lequel j'ai le plus grand respect. Toutefois, dans les commentaires précédents, M. Vaughan n'en a pas parlé spécifiquement, au contraire des autres membres. Je trouve cela tragique, en réalité, qu'un certain nombre de nos membres aient dit qu'il incombe au Comité d'examiner les rapports du commissaire à l'éthique. Pourtant, il y a quelques mois, juste avant la pandémie de la COVID, les grands changements qui ont bouleversé le Parlement, nous avons vu des députés ministériels voter contre la comparution du commissaire à l'éthique devant notre comité pour l'examen de l'un de ses rapports.
Je crois qu'il est dans l'intérêt des Canadiens de ne rien ménager pour faire la lumière sur la question. Certes, je peux imaginer que de nombreux députés au sein du gouvernement recherchent une stratégie pour faire face au scandale du Mouvement UNIS, qui ne cesse d'évoluer, mais en tant que député de l'opposition, j'encourage tous les membres du Comité à vraiment y voir l'occasion pour tous les membres du gouvernement de Sa Majesté au Canada de faire la lumière sur les liens qu'ils ont. Ce n'est rien d'autre que de la divulgation proactive, qui n'a malheureusement pas été faite par certains députés qui font partie du Cabinet.
Les Canadiens peuvent comprendre ce à quoi leur gouvernement fait face et croire que l'argent est dépensé judicieusement, que nous avons cette relation entre députés et électeurs. Tout cela dépend du sujet dont j'ai déjà parlé, c'est-à-dire la confiance.
Je dirais simplement ceci: Faisons tous les efforts possibles pour rétablir la confiance dans nos institutions et faire la lumière sur le scandale pour obtenir les réponses que les Canadiens méritent.
Sur ce, je conclus mes commentaires et propose la motion qui a été distribuée.