SCYR Réunion de comité
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37e LÉGISLATURE, 2e SESSION
Sous-comité des enfants et jeunes à risque du Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées
TÉMOIGNAGES
TABLE DES MATIÈRES
Le mercredi 4 décembre 2002
¹ | 1530 |
Le président (M. John Godfrey (Don Valley-Ouest, Lib.)) |
L'hon. Ethel Blondin-Andrew (secrétaire d'État (Enfance et Jeunesse, Lib.) |
¹ | 1535 |
¹ | 1540 |
¹ | 1545 |
Mme Susan Fletcher (sous-ministre adjointe déléguée, Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, ministère de la Santé) |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Le président |
¹ | 1550 |
M. Larry Spencer (Regina—Lumsden—Lake Centre, Alliance canadienne) |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
M. Larry Spencer |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Le président |
Mme Susan Fletcher |
¹ | 1555 |
Le président |
Mme Susan Fletcher |
Le président |
Mme Libby Davies (Vancouver-Est, NPD) |
Mme Susan Fletcher |
M. Larry Spencer |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Le président |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Le président |
M. Larry Spencer |
Le président |
Mme Diane St-Jacques (Shefford, Lib.) |
º | 1600 |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Mme Diane St-Jacques |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Mme Diane St-Jacques |
Le président |
Mme Libby Davies |
º | 1605 |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Mme Libby Davies |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Mme Libby Davies |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Mme Libby Davies |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
º | 1610 |
Mme Libby Davies |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Mme Susan Fletcher |
Mme Libby Davies |
Le président |
Ms. Libby Davies |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Mme Susan Fletcher |
º | 1615 |
Le président |
Le président |
Mme Heather McCormack |
M. Kenneth Kerr (directeur principal, Bureau des relations avec les Autochtones, ministère du Développement des ressources humaines) |
Le président |
º | 1620 |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Le président |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Le président |
º | 1625 |
M. Larry Spencer |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
º | 1630 |
M. Larry Spencer |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
º | 1635 |
Le président |
Mme Libby Davies |
º | 1640 |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Mme Libby Davies |
º | 1645 |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Le président |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Le président |
Mme Ethel Blondin-Andrew |
Le président |
º | 1650 |
Mme Heather McCormack |
Mme Libby Davies |
º | 1655 |
Le président |
CANADA
Sous-comité des enfants et jeunes à risque du Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées |
|
l |
|
l |
|
TÉMOIGNAGES
Le mercredi 4 décembre 2002
[Enregistrement électronique]
¹ (1530)
[Traduction]
Le président (M. John Godfrey (Don Valley-Ouest, Lib.)): Bienvenue tout le monde. Nous nous attendons à ce que d'autres personnes dérivent vers nous à un moment donné, mais nous sommes très satisfaits de la qualité de celles qui l'ont déjà fait jusqu'ici, y compris, bien entendu, les témoins. Nous avions pensé, à un moment donné, essayer de faire venir la ministre, en tant que membre du comité. C'est une idée ingénieuse. Nous n'aurions qu'à la présenter comme substitut. C'est ainsi qu'ils faisaient avant, vous savez.
Cependant, nous n'en sommes pas encore réduits à ces mesures désespérées, mais nous nous attendons à ce que d'autres personnes se joignent à nous.
Je dois dire que c'est un plaisir. Il y a eu, on peut le comprendre, une certaine confusion quant à savoir si la ministre pouvait venir ou non, mais c'est parce que—et c'est ainsi que je l'interprète; la ministre s'expliquera sans aucune doute elle-même—elle a une position unique au gouvernement du Canada, en ce sens qu'elle est rattachée à trois ministères différents, en raison de la nature horizontale des enjeux qui touchent les enfants. Ces ministères sont représentés ici, sous forme humaine: le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, Santé Canada et DRHC. Nous sommes ravis de vous souhaiter la bienvenue à tous les trois. Ce doit être quelque chose, de coordonner tout cela, d'après ce que nous avons appris. C'est l'objet de notre rapport, après tout.
Nous passerons directement à vos observations préliminaires dans un moment, mais je tiens à vous rappeler, madame la ministre, et à tous vos collaborateurs, que ce comité est très au courant de ces enjeux horizontaux et que nous nous sommes dressés un plan de travail très ambitieux, qui doit aboutir avec la présentation de quatre rapports. Le premier, que nous avons déjà remis et qui a reçu une réponse en juin dernier, concernait les enfants des réserves, de l'âge prénatal à six ans. Le prochain—nous allons examiner une liste de témoins, etc., la semaine prochaine—concernera les enfants hors réserve de zéro à six ans. C'est de votre domaine, les quatre rapports. Ensuite, nous nous intéresserons aux enfants de six à douze ans des réserves et hors réserves. Nous espérons établir la communication avec le comité du Sénat, qui étudie la situation des adolescents autochtones, si peut dire, ou des jeunes. Nous espérons qu'avec le temps, tout cela pourra former un document cohérent.
Nous avons un excellent comité, ici, de gens qui ont laissé leurs fusils à la porte, si je peux dire, et qui ont un intérêt commun pour les enfants et les jeunes, ce qui relève de votre ministère. Nous trouvons qu'il est absolument fantastique que vous soyez ici. Comme vous le savez, notre premier rapport a suscité, selon nous, une excellente réaction. Vous avez fait des annonces, vous avez réagi à notre rapport, du moins c'est ainsi que nous aimons penser. Nous sommes tout simplement ravis de vous voir ici, avec vos trois amis.
Nous vous souhaitons la bienvenue. Nous sommes impatients d'entendre vos observations préliminaires.
L'hon. Ethel Blondin-Andrew (secrétaire d'État (Enfance et Jeuness)): Bon après-midi à tout le monde qui est ici, y compris aux membres du comité. Je remercie sincèrement le sous-comité pour son invitation et l'occasion qu'il m'offre de vous parler de la stratégie fédérale sur le développement des jeunes enfants des Premières nations et des autres collectivités autochtones, annoncée le 31 octobre.
Avant cela, j'aimerais faire quelques observations en guise de préambule, monsieur le président. Il convient de remercier le comité et le sous-comité pour être devenus le fer de lance du mouvement pour régler les enjeux relatifs aux enfants. Les meilleures politiques s'appuient sur ce genre de travaux, et je pense qu'étant donné la rareté des ressources, ce comité, et en particulier, le président et tous les autres membres dévoués du comité ont vraiment bien travaillé pour les enfants. Ces choses ne viennent pas d'elles-mêmes. Il convient donc de vous féliciter pour votre travail. Je le fais très en toute sincérité. Je suis sûre que d'autres personnes partagent cette opinion et ils peuvent vous le dire personnellement.
Il y a de nombreuses raisons pour que le gouvernement du Canada soit convaincu que cette initiative ferait une importante différence dans la vie des jeunes enfants autochtones et leurs familles. Je voudrais en évoquer quelques-unes.
Premièrement, la stratégie repose sur une assise solides, à savoir les programmes et services actuels à l'intention des jeunes Autochtones et de leurs familles. La stratégie nous permettra d'élargir et d'améliorer ces programmes de manière que nous puissions rejoindre un plus grand nombre d'enfants.
Depuis le début de mon mandat, j'ai eu la chance de voir de mes yeux les visages de jeunes enfants occupés à jouer dans des services de garde à l'intention des Premières nations et des Inuits et à des sites de l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones de tout le pays, à la fois dans les réserves et hors d'elles. J'ai pu entendre directement de la bouche de leurs parents à quel point ces services sont importants pour eux et combien ils sont heureux de voir leurs enfants apprendre dans un environnement sûr.
J'aimerais tellement pouvoir décrire en quelques mots l'énergie, l'enthousiasme et les résultats vraiment probants que j'ai observés sur des lieux de projets tels que le programme de l'IAPA de Little Red Spirit à Winnipeg. J'ai rendu visite aux enfants et j'ai parlé avec leurs parents. Il y a une merveilleuse composante dans ce programme qui n'en fait pas réellement partie, un à-côté en quelque sorte, et c'est le programme de leadership des parents. Je peux vous assurer que ce programme vaut l'argent que nous y avons investi.
Il y a le programme d'aide préscolaire à Oneida, sur le Thames, où j'ai fait une visite récemment. Ils n'ont pas tout le harnachement et la structure de l'autonomie gouvernementale, mais ils ont tout ce qu'il faut pour faire fonctionner une collectivité comme il se doit, en ce qui concerne les enfants. Ils ont l'un des programmes IAPA et des programmes de garderie qui figurent parmi les meilleurs que j'ai vus jusqu'à maintenant, et j'en ai vu pas mal, d'un océan à l'autre.
Je pourrais alors démontrer à tout le monde l'effet positif de nos investissements sur les enfants autochtones, puisque j'ai été à plusieurs endroits.
L'amélioration des SGPNI que l'on propose permettra de rehausser la qualité des sites actuels, d'aménager de nouveaux espaces et d'accroître la capacité des parents, d'intégrer la population active. L'amélioration des programmes d'aide préscolaire permettra à un plus grand nombre d'enfants d'y participer. En outre, des projets verront le jour qui permettront d'apporter un soutien à des enfants qui ont des besoins spéciaux et d'offrir un soutien aux parents.
Il est intéressant que ce programme, le programme d'aide préscolaire, ainsi que les programmes de garderie constituent un complément aux programmes comme ceux de la stratégie de développement des ressources humaines autochtones. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les parents soient là, à travailler. Nous investissons 1,6 milliard de dollars dans ce programme. Nous ne pourrions le faire sans avoir de l'appui pour les enfants de ces adultes.
De nouveaux investissements dans le domaine du syndrome d'alcoolisme foetal et des effets de l'alcoolisme foetal, avec un accent sur les populations des réserves, nous permettront d'améliorer la formation des professionnels et des intervenants de première ligne et de soutenir davantage les parents et les familles par l'entremise de programmes communautaires fédéraux. Nous pourrons également élaborer les nouveaux programmes de prévention et d'intervention précoces fondés sur des éléments probants. Vous pouvez tous comprendre que c'est l'un des défis les plus difficiles que nous connaissions, au plan de l'autorité territoriale, mais aussi au plan des ressources qu'il faut pour, notamment, établir le diagnostic nécessaire pour avoir un tableau clair de la situation dans tout le pays.
¹ (1535)
Ce qui est stimulant, dans ce premier volet de la stratégie fédérale sur le développement des jeunes enfants, c'est l'amélioration et l'élargissement des programmes fédéraux, et le fait que les ministères partenaires, soit Santé Canada, Développement des ressources humaines Canada et le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, aient déjà entrepris de tenir leur engagement de rapprocher ces programmes. Cette semaine justement, 400 intervenants de première ligne et gestionnaires de programmes d'aide préscolaire des Autochtones, dans les réserves et hors d'elles, et d'autres du SGPNA ont participé à un atelier de formation national ici même, à Ottawa.
La deuxième raison pour laquelle l'initiative fédérale est importante a trait à l'une de vos grandes préoccupations, qui est de s'appuyer sur les succès obtenus pour trouver le moyen de créer un partenariat avec les Premières nations et des systèmes intégrés de développement de la petite enfance dans les communautés.
Le deuxième volet de la stratégie de développement des jeunes enfants des Premières nations et des autres communautés autochtones consiste à favoriser une meilleure intégration et une meilleure coordination des investissements actuels et futurs dans ce domaine. Les ministères ont élaboré un plan en plusieurs étapes pour intégrer les services. Parmi les éléments clés de ce plan, mentionnons l'analyse environnementale des programmes actuels et des meilleures pratiques dans le domaine de l'intégration et de la coordination des services, le lancement de six projets pilotes visant à mettre à l'essai certains éléments de programmes intégrés, la consultation avec les Premières nations et d'autres parties intéressées pour raffiner les options concernant l'élaboration d'une nouvelle approche, et la présentation au Cabinet d'une proposition de nouvelle approche de «guichet unique» pour la prestation des services.
Là encore, je suis heureuse de pouvoir dire que nous avons déjà fait des progrès en ce qui concerne la mise en oeuvre de ce volet de l'initiative fédérale. Une première réunion a été tenue entre les organisations nationales et les trois ministères et visait à recueillir les commentaires et les suggestions de ces partenaires importants. Une deuxième réunion aura lieu prochainement et nous permettra de commencer à établir dans le détail les modalités de collaboration à tous les volets de cette initiative.
Aujourd'hui, 75 personnes, représentant les intervenants intéressés au développement de la petite enfance et les trois ministères, sont réunies pour réfléchir au meilleur moyen de créer un réseau de fournisseurs de services dans le domaine du développement de la petite enfance à travers le pays. De fait, certaines des personnes qui sont ici aujourd'hui ont participé à cette démarche.
Les bureaux régionaux et nationaux des trois ministères ont défini un ensemble de critères pour orienter le choix des collectivités qui accueilleront les projets pilotes. Ces bureaux procèdent actuellement à l'analyse des communautés en fonction de ces critères en vue de présenter une recommandation au comité consultatif interministériel des SMA.
La troisième raison qui fait que je suis convaincue que cette initiative nous permettra de faire avancer l'initiative de développement de la petite enfance est que, dans le cadre du troisième volet de la stratégie, nous nous engageons à faire rapport des résultats chez les enfants. Nous savons tous que nous avons besoin d'information sur la santé et le bien-être des jeunes Autochtones si nous voulons pouvoir mesurer nos progrès et améliorer les résultats et si nous voulons que les collectivités puissent déterminer elles-mêmes, de façon objective, leurs réussites et les aspects sur lesquels elles doivent se concentrer.
Nous savons que l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes--l'ELNEJ--et l'initiative Comprendre la petite enfance contribuent à améliorer nos connaissances. L'élaboration d'une enquête longitudinale auprès des Autochtones et l'expansion de l'initiative Comprendre la petite enfance à certaines collectivités autochtones nous aideront à comprendre les facteurs qui influent sur le développement des jeunes enfants autochtones et à orienter l'adoption de mesures.
Je vous ai donné trois raisons qui expliquent pourquoi le gouvernement est enthousiaste devant le potentiel de la stratégie de développement des jeunes enfants autochtones, mais j'aimerais vous donner d'autres arguments qui vous montreront pourquoi cette stratégie sera efficace--je ne veux pas argumenter mais vous présenter des arguments--et répondre à vos préoccupations.
Les trois ministères qui ont collaboré à cette initiative ont élaboré une approche de gestion horizontale qui respecte la hiérarchie en matière de responsabilisation et met en pratique les enseignements tirés de partenariats efficaces et de l'application de modèles différents de prestation de services. Un cadre obligatoire de gestion et de responsabilisation fondées sur le résultat est en place. Ce cadre décrit clairement les responsabilités de chaque ministère (par exemple, comment le ministère devra produire des rapports sur les résultats du programme et ses effets immédiats), mais aussi la manière dont les ministères travailleront en partenariat pour la mise en oeuvre de chaque volet de la stratégie.
¹ (1540)
Je vous prie de patienter, monsieur le président, je n'aime pas tellement lire des discours. Je suis plus portée à faire une allocution, à discuter et à discourir qu'à lire les discours. Ils se sont fondés, guidés, pour l'élaboration de ce RGCR, sur le rapport du solliciteur générale, conformément à votre recommandation.
Qu'est-ce qu'un RGCR?
¹ (1545)
Mme Susan Fletcher (sous-ministre adjointe déléguée, Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, ministère de la Santé): C'est le rapport sur la gestion des cadres de reddition des comptes.
Mme Ethel Blondin-Andrew: Je suis censée le savoir. C'est le rapport sur la gestion des cadres de reddition des comptes, au cas où les membres ne le sachent pas.
Ce serait formidable si, demain, nous pouvions voir des systèmes communautaires intégrés de développement de la petite enfance dans tout le pays. Cependant, les enseignements tirés de telles démarches de restructuration illustrent la nécessité de partenariats horizontaux clairs et efficaces pour lesquels il faut une orientation à long terme et une approche graduelle pour assurer la pleine compréhension et l'adoption du concept avant sa mise en oeuvre.
Permettez-moi de vous assurer, cependant, qu'il n'y a pas de temps perdu. Par exemple, à titre de représentante du gouvernement du Canada, j'ai fait la présentation du Sommet sur le développement de la petite enfance à Winnipeg, le 20 novembre, en compagnie du premier ministre Doer. Près de 250 personnes, dont des représentants officiels régionaux et nationaux de nos quatre ministères fédéraux, des représentants des Premières nations et d'autres leaders autochtones, et des représentants officiels de huit ministères provinciaux et d'organismes non gouvernementaux ont célébré ensemble la Journée nationale de l'enfant et ce sont engagés à collaborer à la réalisation des objectifs de développement de la petite enfance.
Il est, en fait, très rassurant d'entendre quelqu'un comme Tim Sale, le ministre, un merveilleux partenaire, et un visionnaire en plus, qui prend les politiques globales et les applique à l'échelle locale. C'est très encourageant. De plus, je ne pourrais résister à l'envie de dire au premier ministre combien il devrait être fier de son ministre. Nous n'arborons peut-être pas les mêmes couleurs politiques, mais j'apprécie du bon travail qui est fait pour le compte des enfants, quels que soient ceux qui le fassent et d'où ils viennent. Je dois dire que j'ai été très encouragée, lorsque j'étais là-bas, de voir sur place ce qui se passe à Winnipeg.
Il est très rassurant d'entendre des commentaires du genre «si la journée d'aujourd'hui présage de nos futures relations de partenariat avec le gouvernement fédéral, nous avons beaucoup à espérer de l'avenir». On trouve des exemples de tels partenariats partout dans le pays.
Les objectifs de la stratégie fédérale, qui reflètent bon nombre de vos propres objectifs, seront atteints. Un système plus intégré de programmes de développement à l'intention des jeunes enfants sera mis en place, ainsi que des mécanismes de soutien. Il y aura l'élaboration de programmes et la prise de décisions, qui se feront dans les communautés et favoriseront la prise en charge collective. Les résultats des programmes seront améliorés, de même que la responsabilisation. Le fardeau administratif sera allégé pour les collectivités. Nous réaliserons des économies d'échelle eu égard à la prestation des programmes.
Je peux affirmer avec confiance que nous atteindrons ces objectifs, car je sais que les organisations autochtones veulent travailler avec le gouvernement et que leurs priorités coïncident avec les objectifs de la stratégie fédérale. Nous avons une solide assise de collaboration interministérielle et intergouvernementale dans le domaine de la petite enfance, comme en témoigne l'élaboration du Programme d'action nationale pour les enfants et l'initiative fédérale-provinciale-territoriale de développement de la petite enfance. Le plan du gouvernement sera efficace parce qu'il s'appuie sur les enseignements tirés du passé et parce qu'il prévoit le temps qu'il faut pour la consultation des Premières nations et pour évaluer les efforts avant de proposer une approche de guichet unique.
Sur un plan plus personnel, je sais que le plan sera efficace parce que j'ai constaté de visu l'engagement de centaines d'intervenants de première ligne dans les programmes fédéraux axés sur les jeunes enfants. Bon nombre de ces initiatives individuelles sont enracinées dans la collectivité. Ils ont consacré leur vie à l'acquisition d'expérience dans des rôles de soins des enfants et d'autres jeunes au niveau communautaire. J'ai parlé aux leaders autochtones et j'ai constaté leur détermination à prendre des mesures pour améliorer la situation de leurs enfants, de leurs familles et de leurs collectivités.
Donc, au nom du gouvernement du Canada, je tiens à vous remercier pour votre précieux travail, et je suis impatiente de voir les résultats des prochains volets de votre étude sur les enfants autochtones du Canada.
À ce que je comprends, vous aurez de nombreux défis à relever. Ce serait tellement bien s'il pouvait n'y avoir qu'une approche pour tous les groupes différents, mais il y a tout le problème des droits accordés bien avant notre venue qui nous place dans le contexte où nous devons composer avec ces groupes individuels dont les droits l'emportent sur les réserves et hors d'elles, et il y a des catégories d'âge, aussi. Je vous souhaite bonne chance.
Je vous remercie.
Le président: Merci beaucoup, et encore, merci d'être venue malgré le très court préavis.
Je pense que le comité pourrait faire une petite pause d'une trentaine de secondes pour se féliciter, se congratuler collectivement parce qu'à sa manière discrète et sans publicité, il représente le gouvernement sous son meilleur jour, lorsqu'un comité travaille d'arrache-pied sur un problème spécifique et reçoit une réponse si positive de ses supérieurs.
Nous allons, bien entendu, surveiller, appuyer, encourager et, parfois, critiquer, mais vraiment, il est très gratifiant qu'au lieu de tomber dans l'oreille d'un sourd, notre rapport ait eu des réponses concrètes.
Monsieur Spencer.
¹ (1550)
M. Larry Spencer (Regina—Lumsden—Lake Centre, Alliance canadienne): Merci, monsieur le président, et merci à nos témoins d'être ici.
Vous semblez partager mon point de vue. Je déteste lire des discours et toute le jargon gouvernemental qui en ressort, alors je vais tout simplement vous demander de parler comme l'un des nôtres, si vous voulez bien, dans un langage plus simple, particulièrement pour moi. Tous les autres connaissent les réponses, mais pas moi.
Comment décririez-vous les objectifs primaires du programme d'aide préscolaire qui, nous le savons, est en quelque sorte la pierre angulaire, ici, en quelques mots très brefs, de votre propre cru?
Mme Ethel Blondin-Andrew: Il y en a plusieurs. Il y a plusieurs produits livrables—je ne devrais même pas utiliser ce mot, n'est-ce pas? C'est un peu du jargon du gouvernement. Ce que nous essayons de faire, avec le programme d'aide préscolaire, c'est de donner aux enfants un début sain. Beaucoup d'enfants qui vivent en-dessous d'un certain seuil de revenu, ou dans un contexte économique particulier, ont besoin d'un soutien supplémentaire et d'aide, de même que leurs parents et leur collectivité.
D'après ce que j'ai vu, à l'échelle des collectivités, c'est que les enfants se socialisent dans les situations d'apprentissage. Nous préparons les enfants à apprendre lorsqu'ils arrivent dans un contexte institutionnel, par exemple, dans les écoles. Le programme fait vraiment beaucoup en ce sens. Il prépare les enfants à apprendre dans les écoles primaires. De plus, l'autre chose c'est qu'il fait participer les parents, et les programmes les plus efficaces sont ceux qui ont la pleine participation des parents.
L'exemple que j'ai donné n'en est qu'un parmi tant d'autres où les parents ont un rôle à jouer, où ils viennent réellement sur place et participent aux programmes d'aide préscolaire. Les programmes Thames et Oneida, et celui de Winnipeg, prévoient la participation sur place des parents. Avec le programme que nous avons réalisé à Winnipeg, les parents étaient dans une pièce adjacente, à faire des activités comme de la broderie perlée ou de la cuisine, à apprendre des choses sur la nutrition, comment nourrir leurs enfants correctement. C'est réellement magique.
Je suis aussi allée à un endroit appelé Kugluktuk, au Nunavut, où il y a des programmes pour les enfants, les nourrissons et les aînés, où les aînés viennent enseigner la langue, les danses et les traditions des peuples inuits. C'est vraiment excellent. C'est un excellent exercice de création de liens pour les parents, les grands-parents, et les membres de la collectivité, et aussi pour les soignants. C'est un lien très étroit entre eux et les enfants.
L'autre chose, c'est que chaque enfant qui participe au programme d'aide préscolaire a un certain sentiment d'acceptation, a l'impression de valoir quelque chose, de valoir les soins et l'amour qu'on leur donne. C'est aussi fondamental qu'il se peut.
M. Larry Spencer: Depuis combien de temps le programme d'aide préscolaire est-il en place?
Mme Ethel Blondin-Andrew: Je crois qu'il a commencé dans les réserves en 1999.
Le président: Peut-être, madame Fletcher, pourriez-vous nous rappeler les différences qu'il y a entre les programmes sur réserve et hors réserve, et nous décrire brièvement le programme.
Mme Susan Fletcher: Le programme d'aide préscolaire a fait ses débuts hors réserve, alors il était accessible aux Autochtones des régions urbaines, et c'était en 1994-1995 si je ne me trompe. Ensuite, au milieu des années 90, nous avons commencé à l'évaluer et à constater le genre de résultats positifs dont la ministre vient de parler, et nous avons reçu des fonds avec le budget de 1999 pour mettre en oeuvre le même genre de programme dans les réserves.
En 1999, nous avons reçu des fonds qui nous ont permis d'atteindre environ 12 p. 100 des enfants autochtones de la naissance à six ans avec un programme d'aide préscolaire. Le programme que la ministre vient seulement d'annoncer, dont elle a parlé dans ses observations, nous a permis d'augmenter la portée du programme pour atteindre 18 p. 100 des enfants, d'intégrer plus de mesures de soutien dans les collectivités actuelles pour certaines des situations plus risquées.
¹ (1555)
Le président: Désolé, est-ce 18 p. 100 des enfants à l'intérieur ou à l'extérieur des réserves?
Mme Susan Fletcher: Dans les réserves.
Le président: D'accord. Merci.
Mme Libby Davies (Vancouver-Est, NPD): À l'extérieur des réserves, le programme est-il encore offert à 12 p. 100 des enfants
Mme Susan Fletcher: Oui.
M. Larry Spencer: J'ai posé la question pour savoir depuis combien d'années vous voyez des enfants d'âge préscolaire entrer à l'école, et quels résultats vous avez pu constater. Il faut peut-être attendre encore dix ans pour avoir une meilleure idée de la situation. Constatez-vous des différences spectaculaires au cours des premières années de scolarité des enfants qui ont participé à l'Initiative d'aide préscolaire?
Mme Ethel Blondin-Andrew: Il y a beaucoup de résultats empiriques encourageants. Mais nous voulons nous assurer d'avoir un diagnostic précis et plus de données qualitatives et quantitatives afin de pouvoir mieux planifier et déterminer les progrès de façon empirique. Nous n'en sommes pas encore là, mais nous savons que les résultats sont intéressants. Nous le savons. Nous savons que les résultats sont très satisfaisants.
Chaque région à ses points forts. Certaines favorisent la participation parentale et d'autres mettent l'accent sur la culture, la langue et la tradition. Cela varie d'une région à l'autre. Elles cherchent toutes à atteindre les mêmes objectifs, j'imagine, qui sont de socialiser les enfants, de leur donner un bon départ dans la vie et de leur offrir l'aide dont ils ont besoin. Mais les moyens pour y parvenir ne sont pas toujours les mêmes. Mais nous savons, d'après toutes les informations recueillies, que les initiatives sont toutes encourageantes.
Notre seul problème, c'est que nous ne suffisons pas la demande. Nous avons toujours plus d'inscriptions que de places. Nous pourrions toujours dépenser davantage. En fait, c'est tellement populaire que les non-Autochtones veulent avoir accès à un programme national d'aide préscolaire.
Le président: Pour ajouter à ce que Larry a dit, et sans le priver du temps auquel il a droit, le premier programme d'aide préscolaire a été mis en oeuvre aux États-Unis dans les années 60, et une enquête longitudinale a été effectuée auprès d'un groupe assez restreint de participants au programme et d'un groupe témoin. Est-ce que Santé Canada ou quelqu'un d'autre suit ces enfants pour qu'on soit en mesure de faire une enquête longitudinale à l'intérieur et à l'extérieur des réserves?
Mme Ethel Blondin-Andrew: Nous lançons l'enquête longitudinale et nous voulons recueillir les informations nécessaires pour pouvoir planifier des mesures pour assurer le développement des jeunes enfants. Nous investissons là-dedans. Il existe un plan sur le développement des jeunes enfants. Nous projetons d'investir précisément à cette fin.
D'autres travaux qui ne sont pas liés directement aux enfants habitant dans les réserves ont déjà été effectués, mais une partie des crédits affectés au développement des jeunes enfants doit servir à cela.
Le président: Avez-vous d'autres questions à poser, monsieur Spencer?
M. Larry Spencer: Oui, mais je peux attendre si vous voulez.
Le président: D'accord, nous pourrions passer à quelqu'un d'autre et revenir à vous plus tard. Nous sommes si peu nombreux que, si les gens ont des questions complémentaires à poser sur un sujet, nous pourrions procéder de façon un peu moins systématique, si vous n'avez pas d'objection.
Mme St-Jacques puis Mme Davies.
[Français]
Mme Diane St-Jacques (Shefford, Lib.): Merci, monsieur le président.
Merci d'être présente, madame la ministre.
Je veux vous parler des projets-pilotes dont vous avez fait mention dans votre discours. J'aimerais que vous élaboriez un peu sur la nature et la durée de ces projets-pilotes, ainsi que sur la façon dont vous allez en mesurer l'impact et les résultats.
º (1600)
[Traduction]
Mme Ethel Blondin-Andrew: Nous venons à peine de commencer à planifier les projets-pilotes, et nous serons cinq. Nous ne sommes pas en mesure de fournir de précisions pour l'instant, parce que nous travaillons avec les organisations nationales autochtones de la santé et d'autres groupes pour trouver la bonne formule—avoir un bon équilibre régional, faire les bons choix pour englober tout le monde et implanter, avec les données démographiques que nous avons, les projets-pilotes dans les secteurs où il sera probablement prouvé que ces mesures sont utiles pour le développement des jeunes enfants. Quand nous serons prêts, nous disposerons de toutes ces informations, mais nous n'en sommes pas encore là.
[Français]
Mme Diane St-Jacques: Ces projets-pilotes vont-ils s'adresser seulement au groupe des 0 à 6 ans ou si on va les étendre à d'autres groupes d'âge?
[Traduction]
Mme Ethel Blondin-Andrew: Ils s'adressent aux enfants de zéro à six ans.
[Français]
Mme Diane St-Jacques: Merci. Ça va pour l'instant.
Le président: Merci.
Libby Davies.
[Traduction]
Mme Libby Davies: Merci beaucoup d'être venue nous rencontrer aujourd'hui.
Nous discutons d'un sujet très important. J'ai jeté un coup d'oeil aux notes qui comparent la réponse du gouvernement au rapport de notre comité. Si je repense à notre travail, nous avons beaucoup cherché à faire le lien entre les différentes initiatives destinées aux enfants, en mettant cependant l'accent sur le développement des jeunes enfants et plus particulièrement sur les services offerts aux enfants autochtones, vivant à l'intérieur et à l'extérieur des réserves.
Il nous est apparu à maintes et maintes reprises que ce n'est pas seulement une question de coordination, mais aussi de responsabilisation, ce qui ressort clairement d'une de nos recommandations, et de participation significative de la part des organismes ou des groupes communautaires.
J'aimerais vous poser la question suivante. Quand vous parlez d'un cadre de gestion et de responsabilisation fondées sur les résultats, que voulez-vous dire au juste? Il y a trois ministères ici aujourd'hui, mais il y a d'autres organisations en cause, aussi à l'extérieur du gouvernement. Comment s'assurer que les intervenants, pour utiliser le jargon gouvernemental, les gens qui travaillent dans le domaine au niveau communautaire, local...? Comment votre stratégie, le cadre de gestion et de responsabilisation fondées sur les résultats, prévoit être à l'écoute de ces personnes? C'est ma première question.
Ensuite, pour ce qui est de l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones, dont nous entendons beaucoup parler, je pense que tout le monde est d'accord pour dire que c'est un très bon programme. Il est heureux que la clientèle soit passée de 12 à 18 p. 100 de la population vivant dans les réserves, mais c'est encore vraiment limité. Comment s'assurer que les résultats des mesures réalisées depuis 10 ans ou plus sont prises en considération dans le cas des autres services de soutien à offrir ou même dans l'enquête longitudinale?
Je crains toujours que tous ces programmes soient mis en oeuvre sans qu'il n'y ait vraiment de lien entre eux. La situation est tellement décousue. L'enquête longitudinale est un moyen très important d'évaluer de façon globale la situation des enfants.
Voilà donc mes deux questions. Comment assurer la responsabilisation, non seulement des fonctionnaires et des ministères, mais aussi des groupes communautaires, pour que leur contribution soit prise en compte? Puis, comment s'assurer que les résultats, les choses à faire ou à surveiller, sont pris en considération dans l'enquête longitudinale, par exemple, pour qu'on ne perde rien de vue? Comment s'assurer d'avoir une vue d'ensemble plus précise qui ne soit pas encore plus fragmentée? Je ne sais pas si c'est clair.
º (1605)
Mme Ethel Blondin-Andrew: Vous posez deux questions très importantes.
Pour ce qui est de la responsabilisation, je ne pense que vous parlez des pratiques de gestion et des considérations du genre. Vous voulez savoir si l'argent qui a été affecté à cette initiative donne les résultats escomptés pour ce qui est du développement des jeunes enfants.
Mme Libby Davies: Je voudrais aussi savoir si ceux qui ont beaucoup d'expérience sur le terrain ont leur mot à dire dans la façon dont les services sont conçus, évalués ou suivis pour que les ministères ne fonctionnent pas en vase clos. C'est déjà bien assez difficile d'assurer la responsabilisation des ministères entre eux.
Mme Ethel Blondin-Andrew: Je pense qu'on peut vous assurer que ces programmes, surtout les programmes de développement des jeunes enfants, la nutrition prénatale, l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones et les services de garde à l'intention des Premières nations et des Inuits, sont bien implantés dans la communauté. La stratégie veut que cela parte de la base.
Mme Libby Davies: Mais quels mécanismes ont été mis en place pour s'en assurer?
Mme Ethel Blondin-Andrew: Nous avons en fait la participation des Autochtones,qui habitent à l'intérieur des réserves, dans ce cas.
Nous avons prévu, du mieux possible, obtenir la contribution des communautés pour ce qui est de la structure, du fonctionnement et de la composition des programmes. C'est vraiment adapté aux besoins de la base, et, aujourd'hui, des fournisseurs de services et des intervenants sont réunis en ville, et il y a aussi 400 travailleurs de première ligne qui sont venus participer à la planification et à la définition des programmes. Et, précisément dans ce cas, ils s'intéressent à l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones et à son lien avec tous les autres programmes et services dont j'ai parlé.
Je peux vous assurer que, si nous pouvons intégrer les programmes destinés aux enfants comme nous l'avons fait dans le cas des jeunes, ce sera fructueux, je pense, parce que c'était tout un méli-mélo... Et nous n'avons pas encore regroupé tous les programmes des jeunes dans un seul ministère, parce qu'il y en a 14 en cause et que la nature même du programme d'emplois d'été ne nous permet pas de le faire. Il y a encore des fonds attribués à différents ministères comme ceux des Parcs, du Patrimoine, de la Défense et des Affaires internationales.
Mais nous avons constitué la Stratégie emploi jeunesse qui regroupe tous les programmes destinés aux jeunes dans notre ministère. L'objectif premier que nous lui avons donné est celui d'intégrer les jeunes au marché du travail.
Nous examinons toute la question des enfants dans le but de regrouper les mesures, comme on l'a fait dans le cas de la Stratégie emploi jeunesse, pour assurer plus de cohésion et faciliter la gestion.
Nous n'en sommes pas encore là. Ces programmes n'existent pas depuis très longtemps et, sur le plan ministériel, nous constituons un comité de direction et des groupes de travail composés de hauts fonctionnaires pour encadrer les programmes et créer des partenariats avec des groupes communautaires afin d'assurer la responsabilisation et la gestion. Mais, pour ce qui est de la prestation des services, je pense que nous avons déjà la preuve que les choses fonctionnent bien.
Comment allons-nous regrouper tout cela? C'est une question de 320 millions de dollars, madame Davies. Je pense que nous allons y arriver parce que nous ne travaillons pas seuls. Nous collaborons avec les dirigeants communautaires. Nous travaillons avec les organisations nationales et tout part de la base, d'après ce que je peux voir.
C'est ce que nous visons. Je ne sais pas si j'ai répondu à votre question. J'ai essayé de vous répondre croyant savoir ce à quoi vous voulez en venir.
Mme Libby Davies: Pourrais-je poser une question complémentaire?
Pour ce qui est de la rencontre dont vous venez de parler, se déroule-t-elle actuellement?
Mme Ethel Blondin-Andrew: Oui, il y a 400 travailleurs de première ligne qui se rencontrent...
º (1610)
Mme Libby Davies: S'occupent-ils tous de l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones?
Mme Ethel Blondin-Andrew: Oui, ils sont en ville.
Mme Libby Davies: Alors, pour être plus concret, vous nous avez dit tout à l'heure que l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones s'adressait non plus à 12 p. 100 mais à 18 p. 100 de la population. Ces travailleurs de première ligne sont-ils mis à contribution d'une certaine façon, et à quelle fréquence, pour vous aider à modifier les programmes, à les offrir différemment, surtout si vous envisagez une expansion?
Je pense que ce serait plus concret. Comment fonctionnez-vous dans les faits? Se réunissent-ils une fois par année pendant deux jours, ou avez-vous une façon de vous assurer qu'ils participent de façon significative à la façon dont le cadre la responsabilisation et de prestation des services évolue?
Mme Ethel Blondin-Andrew: D'abord, depuis la création de l'Initiative d'aide préscolaire, je n'ai jamais manqué une de leurs assemblées générales annuelles. J'ai toujours essayé d'y assister pour échanger avec eux, que ce soit en m'y rendant un soir ou en leur adressant un mot d'encouragement. Je communique avec eux, et je sais qu'ils se rencontrent tous les ans. Mais ce n'est pas tout ce qu'ils font. Ils organisent des séances de formation et ils prennent d'autres initiatives dont mes collaborateurs peuvent sûrement vous parler.
Je peux vous dire que ce que j'ai vu partout où je me suis rendue d'un bout à l'autre du pays m'a encouragée. D'après les visites que j'ai faites et les membres des conseils, les représentants, que j'ai rencontrés, je peux vous assurer que ce que nous annonçons va arriver, qu'ils s'investissent à fond et qu'ils reçoivent de l'aide. Nous avons affecté des fonds à ces activités. Cela n'a pas été planifié par hasard, mais sérieusement, et ils se rencontrent tous les ans.
Voulez-vous ajouter autre chose?
Mme Susan Fletcher: Oui, j'ai deux observations à faire. D'abord, c'est la première séance de formation à laquelle nous les convions tous. Une des activités prévues aujourd'hui est la planification d'un réseau afin de trouver des moyens de faire en sorte que les gens se réunissent de façon plus régulière pour partager des informations.
Comme vous l'avez fait remarquer, nous devons encore faire affaire avec différents ministères et différents responsables. Certes, comme la ministre l'a dit, nous essayons de réduire leur nombre. Les trois ministères travaillent ensemble. Nous voulons en arriver à ce qu'il y ait un guichet unique, mais nous avons certains obstacles administratifs à surmonter. Avec les projets-pilotes, nous voulons entre autres examiner ces obstacles pour déterminer les responsabilités des différents ministères et simplifier le nombre de responsables dans tous les ministères.
C'est ce que nous voulons faire, et nous allons nous y consacrer au cours des quelques prochaines années. C'est aussi ce que les ministres veulent faire, comme Mme Blondin-Andrew l'a dit.
Mme Libby Davies: Puis-je rajouter quelque chose à propos de ma deuxième question?
Le président: Rapidement.
Ms. Libby Davies: Ma deuxième question ressemblait beaucoup à celle que M. Spencer a posée. Si l'Initiative d'aide préscolaire remporte beaucoup de succès, comment l'enquête longitudinale en fera-t-elle état? Comment cela paraîtra? Quel est le lien entre tout cela?
Mme Ethel Blondin-Andrew: Cela figurera dans les travaux de recherche et les informations qui en résulteront. Il y a des fonds consacrés à cela. Je ne sais pas exactement comment cela se présentera, mais nous travaillons là-dessus. Cela va sûrement faire partie de notre évaluation des résultats du programme et de la planification des futures mesures.
L'un de vous veut-il ajouter quelque chose?
Mme Susan Fletcher: Pouvons-nous demander à Heather McCormack de s'approcher? Nous avons des résultats précis qu'elle pourrait fournir.
º (1615)
Le président: Madame McCormack, voudriez-vous vous présenter pour les fins du compte rendu?
Mme Heather McCormack (analyste principale des politiques, Division de la recherche, de la coordination et des projets spéciaux, Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, ministère de la Santé): Je m'appelle Heather McCormack. Je travaille à la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, à Santé Canada.
Il y a en fait deux ou trois mesures que nous avons mises en oeuvre pour pouvoir évaluer les progrès des enfants. Pour certains programmes précis, nous avons établi des mécanismes d'évaluation. Dans le cas de l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones, nous venons à peine de mettre en oeuvre un système d'évaluation d'impact. Un des problèmes qui s'est posé toutefois, c'est que les instruments dont nous disposions pour faire l'évaluation s'appliquaient à une population plus générale. Nous avons dû les adapter à la population à laquelle nous nous adressons.
Dans le cas de certains des projets-pilotes que nous allons mettre en place, nous voulons élaborer des outils d'évaluation pour vérifier s'ils peuvent s'appliquer à tous les programmes de développement des jeunes enfants offerts par le gouvernement. L'outil d'évaluation de l'Initiative d'aide préscolaire peut-il s'appliquer de façon tout aussi fiable aux services de garde? Est-ce que les trois ministères peuvent communiquer de façon plus semblable les résultats des programmes particuliers que nous offrons? C'est le genre de chose que nous allons vérifier avec les projets-pilotes. C'est pour l'évaluation de programmes précis. Ce sont les enfants qui participent aux programmes qui ont mis en évidence les résultats de ce qui a été investi dans ces programmes.
Nous avons aussi affecté des ressources pour mesurer, de façon plus globale, les résultats et le bien-être des enfants autochtones dans ce qu'on a appelé l'enquête sur les enfants autochtones.
Nous allons donc mesurer l'impact de deux façons, c'est-à-dire que nous allons évaluer d'une manière plus générale les résultats des enfants autochtones au Canada, et nous allons évaluer de façon plus précise l'impact de ce que nous investissons dans notre programme par l'entremise des trois ministères.
Le président: J'aimerais poser une question complémentaire à ce sujet, si vous me le permettez. Dans un sens, il y a deux groupes témoins, alors. Il y aurait les enfants autochtones qui n'ont pas participé aux programmes et la population en général qui peut ou non avoir participé aux programmes.
Je ne veux pas me répéter, mais je trouve que l'étude classique d'Ypsilanti, qui remonte aux années 60, est fascinante. Essentiellement, en suivant des populations sur une longue période, on a découvert, d'après les documents sur le sujet, que l'impact des premières années de vie sur l'école où l'apprentissage n'était pas du tout impressionnant. Par la suite, quand on a commencé à évaluer le taux de décrochage scolaire, le taux de grossesse chez les adolescentes, le maintien de l'emploi, le salaire à 30 ans, les revenus pendant la vie, etc., données qu'on peut obtenir seulement sur une longue période, on s'est rendu compte que les résultats étaient beaucoup plus impressionnants que ceux qui se limitaient à l'apprentissage scolaire.
C'était une étude très restreinte, et je sais que Moncton a eu des difficultés de méthodologie à propos de son programme d'aide préscolaire. Est-ce qu'on s'inspire de ce modèle et qu'on essaie de l'adapter à...?
Mme Heather McCormack: On s'inspire de ce modèle et il y aura des difficultés en cours de route, parce que l'enquête longitudinale sur les enfants autochtones nous fournira des résultats sur les enfants autochtones dans leur ensemble.
Je ne sais pas si nous pourrons suivre les enfants qui participent à nos programmes pendant longtemps pour savoir quel est leur cheminement à long terme. Nous devrons examiner les ressources dont nous disposons à ce sujet. Il faut trouver un juste équilibre entre dépenser pour effectuer des recherches et un suivi et dépenser pour offrir de nouvelles places à plus d'enfants. Il faudra trouver un juste équilibre entre les deux pour faire un étude à long terme.
Ken voulait ajouter quelque chose là-dessus.
M. Kenneth Kerr (directeur principal, Bureau des relations avec les Autochtones, ministère du Développement des ressources humaines): Je vais essayer de répondre aux questions que le comité a soulevées. Le comité a beaucoup insisté plus tôt sur la gestion horizontale et sur la confusion qui, quand on y regarde de loin, semble régner au niveau local. Depuis un an et demi, nous nous sommes faits un devoir d'inscrire aussi les travailleurs des services de garde à l'intention des Premières nations et des Inuits aux séances de formation organisées par l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones, dans le cadre de leur perfectionnement professionnel.
Je crois beaucoup que la communauté contribue à l'intégration. La ministre a parlé d'une approche qui part de la base. Les communautés avec lesquelles nous travaillons ont un grand rôle à jouer dans l'utilisation des ressources qui leur sont accordées et l'organisation des services qu'ils veulent offrir sur leur territoire pour répondre aux besoins de leur population.
Le président: Ce point a été d'autant plus renforcé par le rapport sur les programmes destinés aux Autochtones présenté hier par la vérificatrice générale. Ce rapport met l'accent sur le fardeau administratif et les exigences en matière de production de rapports. Je crois qu'il a été précisé, et c'est ce sur quoi s'appuie notre proposition, qu'il est totalement faux que les Autochtones sont consultés à propos des exigences en matière de production de rapports.
Il existe donc deux problèmes. Premièrement, le fardeau causé par la multiplicité et, deuxièmement, le fardeau causé par l'absence de consultation à propos de ce qui est approprié. Bien sûr, les gens le font pour les bonnes raisons. Ils veulent montrer qu'ils dépensent correctement l'argent. Vous pourriez peut-être aborder cette question.
Le comité essayait en fait de bien comprendre les deux structures afin de s'assurer que le lien entre les deux était intact.
La première structure est celle du gouvernement. Je parle d'Ottawa. Je profite du fait que trois ministères sont ici présents aujourd'hui pour demander comment s'effectue le lien? Comment procédons-nous de notre côté pour que les choses fonctionnent de l'autre côté? Justement, notre deuxième recommandation portait précisément sur les projets pilotes.
Tous vos propos sont très encourageants, et l'orientation proposée semble tout à fait appropriée. Mais parce que nous sommes votre comité, madame la ministre—vous devez comprendre que nous travaillons pour vous, que nous devons collaborer, que vous bénéficiez de votre propre sous-comité—nous voulons continuer à aider, à travailler et à interroger. Nous croyons que nous avons été assez sévères en ce qui concerne la description des mécanismes, des critères et des objectifs appropriés en ce qui vous concerne—je parle maintenant de la première recommandation, celle qui concerne Ottawa.
Nous avons très hâte de savoir comment...je vais poser ma question d'une certaine façon. Y a-t-il dans le rapport, soit dans la première recommandation, qui concerne Ottawa, soit dans la deuxième recommandation, qui vise la collectivité, des éléments qui posent problème? Y a-t-il des demandes que nous avons formulées qui ne pourront pas se réaliser selon vous? De toute évidence, si la réponse est non, nous pouvons nous attendre à ce que, au fil du temps, nous puissions constater la réalisation de nos demandes propres aux deux recommandations.
Permettez-moi de vous poser cette question, car nous assurerons un suivi. Nous sommes très persévérants.
º (1620)
Mme Ethel Blondin-Andrew: Comme vous le savez probablement, les demandes qui ont été formulées ne posent aucun problème au gouvernement. Nous comprenons le besoin d'intégration. Nous comprenons aussi la question de la gestion horizontale et nous souhaitons aboutir à une centralisation. Nous comprenons toutes les demandes. Mais comme vous vous y attendez probablement, il faudra du temps pour y donner suite.
Le président: Nous voulons savoir—et vous pourriez nous donner une idée—quand, par exemple, il serait raisonnable de nous attendre à ce que les cinq collectivités aient été choisies ou quand, du côté d'Ottawa, les mécanismes, les critères et les objectifs auront été mis en place. Il serait utile d'avoir une idée.
Par ailleurs, est-il raisonnable d'utiliser le présent rapport comme une liste de contrôle lorsque nous vous reverrons dans un certain temps au sujet de ce document? Le rapport contient les demandes précises que nous avons formulées. Il serait juste de dire que nous vous avons demandé de favoriser la participation des groupes autochtones et que nous voulons nous assurer que les collectivités disposent entre autres des fonds nécessaires.
Le rapport contient-il des demandes déraisonnables à vos yeux? Dites-le maintenant ou taisez-vous à jamais. Quiconque ici peut répondre.
Mme Ethel Blondin-Andrew: Je peux vous dire que nous prévoyons vous faire part au cours des prochains mois de la progression d'un des points de votre liste concernant les projets pilotes. Un certain nombre de démarches ont été entreprises. Il s'agit d'un travail en progression. Nous espérons pouvoir vous donner des nouvelles dans quelques mois.
Le président: Je crois que je peux dire au nom de ceux qui sont présents ici que nous sommes disposés à interrompre nos travaux pour vous recevoir, car l'accueil que vous réservez à notre rapport nous enthousiasme beaucoup. Est-ce bien l'opinion de tous les membres du comité? Je vois des hochements approbateurs de la part de chacun.
Je ne sais pas ce que le comité pense de mes suggestions unilatérales, mais je vais en faire une aujourd'hui. Étant donné votre mandat, madame la ministre, n'est pas restreint—il vise tous les enfants et les jeunes du Canada, et non pas seulement ceux des réserves—je recommande que vous quatre soyez nos premiers témoins lors de notre retour en février, afin que nous puissions commencer à nous concentrer sur les enfants de zéro à six ans qui ne vivent pas dans des réserves. Nous pourrions commencer à aborder ce dossier aujourd'hui de façon informelle, mais je crois qu'il serait beaucoup mieux que nous vous permettions de vous préparer. Cela vaut aussi pour nous.
Le comité m'autorise-t-il à faire cette proposition? Est-ce raisonnable? C'est de cette façon que nous précédons ici, alors, considérez vous invités. Nous n'aurons qu'à vérifier que votre horaire vous le permet. Je crois que cela serait tout à fait approprié.
Monsieur Spencer, vous avez la parole.
º (1625)
M. Larry Spencer: Nous pourrions parler longuement de ces deux programmes.
Pour faire changement, j'aimerais que vous donniez davantage de détails au sujet de vos mesures d'intervention et de prévention concernant le syndrome d'alcoolisation foetale et les effets de l'alcoolisme foetal. Ce sujet m'intéresse particulièrement puisque j'ai un fils adopté d'origine autochtone qui est probablement touché par l'un ou l'autre de ces problèmes, dont nous n'avions aucune connaissance il y a 25 ou 28 ans. Je suis heureux que des mesures soient prises.
Mme Ethel Blondin-Andrew: Le syndrome d'alcoolisation foetale, croyez-le ou non, n'est pas un nouveau sujet, mais depuis quelques années il refait surface. Beaucoup d'efforts ont été consacrés à la sensibilisation, et nous avons travaillé très fort pour que des fonds y soient consacrés. Auparavant, les sommes d'argent étaient insuffisantes. J'ai annoncé l'affectation d'un million de dollars à un certain nombre d'activités—cela doit faire environ deux ans—et, déjà avant l'annonce, nous avions trop de demandes. Nous voulions essentiellement mener une campagne de sensibilisation afin de faire connaître le problème, mais là n'est pas le besoin le plus évident.
Par exemple, les diagnostics et la normalisation des diagnostics constituent un besoin. De la région de l'Atlantique à la Colombie-Britannique, des personnes très compétentes s'attaquent au problème du syndrome d'alcoolisation foetale et des effets de l'alcoolisme foetal. Les compétences ne manquent pas.
De nombreuses conférences et réunions de spécialistes ont eu lieu. Il y a eu la Prairie Northern Conference. Nos collègues de la Santé et d'autres ministères qui s'intéressent au problème se sont entretenus avec leurs partenaires fédéral, provinciaux et territoriaux. Il ne s'agit pas d'une question financière. Il s'agit d'un sujet qui fait couramment l'objet de discussions lors de leurs rencontres. En effet, lorsque les ministres de la Justice se réunissent, ils discutent du syndrome d'alcoolisation foetale et des effets de l'alcoolisme foetal, qui sont deux sujets liés à la question des jeunes contrevenants.
Nous discutons aussi du problème avec le solliciteur général, car, du point de vue juridique, le problème est considéré comme une incapacité qui peut être prévenue et aussi comme une question ayant des besoins très particuliers et une question d'ordre juridique que nous avons eu beaucoup de mal à régler. Les provinces estiment qu'il nous appartient de nous attaquer au problème, car il concerne les enfants et les jeunes et parce que nous possédons des programmes en la matière. Elles estiment donc qu'il incombe au gouvernement fédéral de s'attaquer au problème, car elles ne disposent pas de fonds à cette fin.
Nous constatons que le problème existe beaucoup dans les écoles, mais nous avons convenu de ne pas intervenir dans les écoles à la place des provinces, qui ont conclu des ententes en matière d'éducation. Le Québec ne nous a pas permis d'intervenir dans ses écoles. Cela dit, nous avons annoncé un certain nombre d'initiatives et nous avons préparé des publications. C'était là la première étape. Nous avons annoncé la mise en oeuvre d'un certain nombre d'initiatives visant à faire connaître le problème. Nous nous demandons par contre comment fournir des services aux enfants des écoles qui ne comptent pas des professionnels formés pour traiter le problème. Il s'agit d'une grande difficulté.
Que faire des jeunes contrevenants dont parlent certains des juges, qui peuplent les tribunaux et dont un grand nombre—de toute évidence, le diagnostic n'a pas été posé sur chacun d'entre eux—sont atteints du syndrome d'alcoolisation foetale ou victimes des effets de l'alcoolisme foetal? Que faire sur le plan des ressources? Comment obtenir un tableau clair de la situation? Nous devons procéder à des diagnostics à grande échelle, mais nous ne disposons pas des sommes nécessaires en ce moment. Toutefois, nous avons mis de côté certaines sommes, c'est-à-dire 10 millions de dollars pour cette année et 15 millions pour l'an prochain. Je suis désolée, il y a tellement de chiffres que...
º (1630)
M. Larry Spencer: J'apprécie votre longue réponse, mais j'ai peut-être mal formulé ma question. Je vous ai demandé des détails au sujet de vos mesures de prévention. Je veux savoir ce que vous faites pour empêcher que le problème prenne l'ampleur dont vous parlez.
Mme Ethel Blondin-Andrew: Nous n'avons pas seulement entrepris une initiative concernant précisément le syndrome d'alcoolisation foetale et les effets de l'alcoolisme foetal. Nous avons aussi mis en oeuvre des initiatives relatives à d'autres sujets, comme la nutrition durant la période prénatale. Nous donnons continuellement de l'information aux parents. Le programme Bon départ prévoit notamment la transmission d'information aux familles et aux parents. À l'aide des sommes d'argent dont nous disposons, nous essayons de transmettre l'information aux jeunes parents également.
En outre, nous avons reçu de la formation donnée par des professionnels. J'ai de la difficulté à vous répondre, car j'essaie de me souvenir quelles initiatives nous avons mis en oeuvre, car il s'agit d'un travail en constante évolution. Nous n'en sommes qu'au début.
Nous n'avons pas réussi par contre à convaincre l'Association médicale canadienne d'être l'un des principaux messagers du syndrome d'alcoolisation foetale et des effets de l'alcoolisme foetal. S'il est une entité qui dispose de la crédibilité et de la capacité nécessaires pour être un bon messager, c'est bien l'Association médicale canadienne. Mais nous ne l'avons pas encore convaincue. Elle nous serait d'une grande aide si elle acceptait. Nous n'avons donc pas atteint tous les groupes.
Cependant, nous avons pris des mesures en matière de sensibilisation. Nous en avons annoncé un assez grand nombre. Comment effectuons-nous la prévention? Nous tentons de joindre les jeunes, les jeunes mères et les parents. Nous tentons de les sensibiliser par l'entremise des gens qu'ils consultent, comme ceux du domaine médical, qui peuvent leur parler de prévention. Le moyen de prévention le plus efficace est d'informer une femme du danger que pose le syndrome d'alcoolisation foetale avant qu'elle ne conçoive. Tout récemment, nous avons tenu une conférence où il a été question des effets de l'alcoolisme foetal dès la conception. Quand on prend de l'alcool, les torts neurologiques sont déjà probablement causés lorsque l'enfant est conçu.
Depuis quelques années, nous nous attaquons au problème. Nous avons consacré des fonds à l'élaboration de publications et à une campagne de sensibilisation. Nous faisons des progrès. Nous pouvons compter sur des personnes dévouées, notamment, des professionnels. Des groupes existent dans les provinces, et les ministres sont de notre côté. On parle beaucoup du problème.
Vous pourriez dire que ce n'est pas suffisant, et je serais d'accord avec vous. Je crois que nous pouvons faire plus. Nous avons mis de côté des sommes d'argent pour lutter contre le problème.
Le plus important, selon moi, est la prévention et la sensibilisation. D'un autre côté, le problème existe. Que faisons-nous des enfants qui sont touchés? Que faisons-nous de ces enfants qui font face à la justice ou qui sont dans les écoles? Que pouvons-nous faire en collaboration avec les professeurs, les travailleurs auprès des jeunes et les personnes qui s'occupent d'eux? Même les enfants placés—il y en a un grand nombre—ont besoin d'aide professionnelle. Ils ont besoin de l'aide, de la compréhension et des services professionnels qui n'existent pas réellement.
Nous n'arrivons pas encore à fournir les services dont les personnes touchées ont besoin. Nous devons arriver à sensibiliser toutes les personnes visées afin qu'il y ait une incidence sur la prévention. Nous sommes cependant sur la bonne voie. Nous avons fait des progrès, je présume, depuis que nous avons pris le pouvoir en 1993. Je crois que la première question d'ordre politique qui a été posée en 1994 lors d'une réunion des électeurs portait sur le syndrome d'alcoolisation foetale et les effets de l'alcoolisme foetal. Au fil du temps, nous recueillons de plus en plus de soutien à l'échelle du pays.
Je dois par ailleurs vous signaler que les provinces font un travail fantastique. Sans vouloir faire abstraction d'autres provinces, je veux signaler notamment l'excellent travail du Nouveau-Brunswick et du Manitoba. Sous la direction de Tim Sales, le Manitoba effectue du très bon travail au sein de la collectivité, en particulier auprès des jeunes et des femmes enceintes. Je crois que des initiatives de la sorte sont très importantes.
º (1635)
Je suis désolée, mon intervention était très longue.
Le président: C'est excellent. Je sais que le sujet vous passionne, et ça paraît. C'est merveilleux.
Libby, vous avez la parole.
Mme Libby Davies: Je veux revenir à la question des liens entre les problèmes. Dans la réponse du gouvernement, il est indiqué que les sommes attribuées au programme d'aide préscolaire aux Autochtones ont été augmentées de 21 millions de dollars par année. Ensuite, il est indiqué que les sommes affectées au programme d'aide préscolaire dans les régions urbaines ont été accrues de 12 millions de dollars. Je ne comprends pas pourquoi il existe une si grande différence entre les deux sommes. De toute évidence, des fonds supplémentaires ont été injectés.
Le nombre d'enfants que nous rejoignons me préoccupe encore beaucoup. Passer de 12 à 18 p. 100 vaut mieux que de rester à 12 p. 100, mais existe-t-il un calendrier ou un objectif qui nous permettra de nous rapprocher du 100 p. 100? Est-ce réaliste? Est-ce plutôt une belle promesse? J'espère que non.
Par ailleurs, je conviens tout à fait que les programmes prévoient de bonnes méthodes d'évaluation et de surveillance. Comment veillons-nous à répondre à d'autres besoins qui existent?
Je pense à un programme mis en oeuvre dans l'est de Vancouver, d'où je suis originaire. Le programme Sheway obtient probablement des fonds dans le cadre du programme d'aide préscolaire aux Autochtones, mais je ne suis pas certaine. Les responsables du programme se concentrent beaucoup sur le syndrome d'alcoolisation foetale et sur les effets de l'alcoolisme foetal. Ils s'occupent aussi des problèmes de dépendance. Ils essaient de suivre les mères pendant la grossesse, à la naissance et lors du retour à la maison. Ils les aident aussi sur le plan de la nutrition. Le problème, c'est qu'ils disposent de peu d'argent.
Il existe de grands écarts, n'est-ce pas? Il existe aussi d'autres problèmes connexes à ceux que vise à régler le programme d'aide préscolaire aux Autochtones ou des programmes comme celui dont je viens de parler. Il y a notamment le logement. Il est inutile de parler de bonne nutrition à une mère qui habite un appartement d'une pièce ou dont le revenu se situe à 50 ou 80 p. 100 en-dessous du seuil de pauvreté et qui, au milieu du mois, n'a déjà plus un sou. C'est pourquoi je m'interroge sur les liens entre les problèmes.
Je ne m'attends pas à ce que vous ayez toutes les réponses aujourd'hui. Nous sommes en train d'examiner certains programmes, et les problèmes sont nombreux. Je suis toutefois réellement préoccupée. Le fait est que nous ne rejoignons qu'un nombre très restreint des personnes qui présentent des risques et qui ont besoin d'aide. Le problème est très sérieux.
Vous avez peut-être davantage d'argent, mais avez-vous des objectifs qui vous permettront d'identifier tous les enfants autochtones qui présentent des risques?
º (1640)
Mme Ethel Blondin-Andrew: J'ai beaucoup réfléchi à la question que vous avez soulevée concernant la nécessité d'adopter une approche globale et intégrée axée sur l'efficacité, une approche qui nous permet d'obtenir les meilleurs résultats possibles, de réaliser des économies d'échelle, d'en avoir pour notre argent, d'offrir ce qu'il y a de mieux aux enfants et à leurs familles. Si je m'intéresse à la question, c'est à cause de la présence de 32 communautés dans ma circonscription. Elles vivent non pas à l'intérieur des réserves, mais à l'extérieur de celles-ci. Ce sont des communautés du Nord qui vivent dans des régions éloignées.
Nous pouvons investir des millions dans les programmes destinés aux enfants, mais si les familles n'ont pas de foyer adéquat, si les parents ou les parents-substituts sont toxicomanes et violents, s'ils n'ont pas de revenu qui permet de subvenir à leurs besoins, peu importe la situation, nous aurons des problèmes.
Il ne faut pas s'en tenir au seul contexte autochtone. Il faut considérer l'indice du développement humain, du développement communautaire, qu'utilisent les Nations Unies, les programmes d'autonomie gouvernementale que nous instaurons. Quels sont les principes que nous devons appliquer? Que devons-nous faire? Nous devons prévoir des mécanismes. L'être humain doit pouvoir compter sur des mécanismes de soutien. La collectivité doit pouvoir compter sur des mécanismes de soutien. Nous aurions dû, idéalement, partir de zéro, n'est-ce pas? Pour élever un enfant, il faut avoir accès à toutes ces choses.
Nous essayons de faire notre possible avec ce que nous avons, parce que nous possédons déjà des modèles, sauf que certains laissent à désirer. Certains sont solidement ancrés et difficiles à défaire. Comment dire à une communauté qu'elle ne peut plus faire telle chose de telle façon, qu'elle doit changer de méthode? Qu'est-ce qu'elle fait? Elle exige plus de fonds. Elle ne veut pas savoir comment nous allons intégrer les composantes du programme pour en assurer une gestion horizontale, parce que cela ne l'intéresse pas. Ce qui l'intéresse, c'est que l'argent pour le programme d'aide préscolaire soit versé à la collectivité, non pas aux provinces ou aux territoires, que le programme continue d'être administré par le gouvernement fédéral. Voilà ce qui l'intéresse.
Nous devons essayer de poursuivre notre travail en mettant l'accent sur l'efficacité, faire en sorte que nos efforts s'intègrent à ce qui se fait déjà dans ces communautés. Certaines offrent des programmes destinés aux enfants qui sont bien structurés. J'ai visité une communauté qui offre 12 points de service pour les programmes fédéraux. Je suppose qu'on pourrait leur envoyer un gros chèque qu'elles dépenseraient à leur guise, sauf qu'on perdrait à ce moment-là la capacité de gérer cet argent et d'en rendre compte. C'est ce qui est arrivé avec les provinces quand nous avons conclu des ententes avec elles. Nous n'étions pas toujours convaincus qu'elles dépensaient l'argent là où elles auraient dû le faire.
La solution que vous proposez, même si elle semble simple, est plutôt compliquée. Je peux vous dire qu'elle est extrêmement compliquée parce que les capacités dans certaines communautés sont inexistantes. Le Comité de l'environnement et du développement durable a parlé de la nécessité de renforcer les capacités des communautés. Nous devons mettre l'accent là-dessus. Nous devons mettre l'accent sur le développement humain, le développement communautaire. Nous devons développer les capacités en vue de créer un contexte où l'enfant, la famille, les entreprises pourront s'épanouir, puisque ces éléments forment un tout. Je suis d'accord avec vous sur ce point.
Comment devons-nous nous y prendre? Je ne suis pas sûre de connaître la réponse, mais je connais bien toutes les questions, tout comme vous.
Mme Libby Davies: Je sais que la question n'est pas simple. Si elle l'était et si les mesures nécessaires avaient été prises, nous ne serions pas ici en train d'en discuter. Mais il me semble que la question refait surface chaque fois que nous nous réunissons pour discuter ou entreprendre une étude. Les enjeux sont clairement définis, et les obstacles au sein du gouvernement et des communautés pour ce qui est de la prestation des services sont manifestement nombreux.
Je voudrais savoir si l'on compte prendre des mesures concrètes pour regrouper les services qui sont offerts, établir un programme qui fonctionne bien, qui répond aux besoins—sauf qu'il est clair qu'il y a des lacunes sur le plan du logement, du revenu, ainsi de suite.
º (1645)
Mme Ethel Blondin-Andrew: Je dois dire, monsieur le président, que les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Malgré tous les examens des programmes qui ont eu lieu et toutes les réductions qui ont été décrétées, c'est grâce à votre travail, au travail du comité, que nous avons pu continuer de focaliser sur la situation des enfants, de leur consacrer des fonds, alors que des programmes étaient essentiellement éliminés, non renouvelés ou rejetés d'emblée.
Les programmes destinés aux enfants ont pris de l'ampleur. Nous avons maintenant le plan d'action national pour les enfants, le PANE, et le programme d'aide préscolaire. Ces programmes ont été implantés alors qu'on procédait à des réductions dans d'autres domaines. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas faire plus. Toutefois, je pense qu'il faut miser sur l'intégration.
Si nous ne savons pas ce que fait le ministère dirigé par Diane, Santé Canada ou encore DRHC, si nous n'essayons pas de collaborer ensemble de façon plus étroite pour accroître notre efficacité, réaliser des économies, nous allons faire fausse route. En fait, c'est ce que nous essayons de faire à l'heure actuelle, soit de coordonner nos efforts, de collaborer ensemble, et vous savez à quel point cela peut être difficile.
Le président: J'aimerais, si je puis me permettre, faire une suggestion qui se rattache à ce qu'a dit Mme Davies. Dans votre discours, madame le ministre, vous avez parlé du programme Comprendre la petite enfance, qui relève de la section des recherches appliquées de DRHC.
J'allais d'abord dire que c'est formidable, parce que ce programme a déjà, dans le passé, fait l'objet d'un examen par le comité. L'enquête longitudinale est fort intéressante. Elle donne un profil des communautés, thème que Mme Davies a abordé dans ses questions.
Une idée très simple m'est venue à l'esprit. D'abord, je voudrais savoir où en sont les recherches sur les communautés autochtones qui vont participer à l'initiative Comprendre la petite enfance. Ensuite, comme les cinq communautés types n'ont pas encore été désignées, pourrions-nous choisir une ou deux communautés qui ont déjà participé à l'initiative en vue d'atteindre les objectifs d'horizontalité et d'analyse dont il est ici question? Je ne sais pas combien de communautés vont participer au projet. On donne l'impression de vouloir faire du recoupement, mais, dans les faits, on veut en avoir plus pour notre argent. L'objectif ici est de combiner deux mesures différentes qui sont très utiles.
Est-ce une idée qui vaut la peine d'être retenue?
Mme Ethel Blondin-Andrew: Et bien, comme vous le savez sans doute, il est question ici d'un groupe de personnes qui travaillent dans un domaine bien particulier. Il n'y a aucun représentant, ici, du programme de la petite enfance. Notre ministère est très gros, et nous implantons des programmes différents. Mais nous pouvons certainement en discuter avec les responsables de ce groupe.
Le président: Serait-il possible—je ne veux pas trop insister, mais c'est de cette façon que l'on obtient des résultats—d'obtenir une réponse? Il n'est pas nécessaire qu'on nous la fournisse tout de suite, mais serait-il possible d'obtenir une réponse écrite? On ne veut peut-être pas le faire pour une raison bien évidente.
Mme Ethel Blondin-Andrew: Je ne sais pas si on a besoin d'une question écrite pour obtenir une réponse écrite, mais pourquoi pas.
Le président: Je vous remercie.
Ma deuxième question porte, encore une fois, sur la recherche touchant le SAF et les EAF. Nous avons une bonne idée de ce qu'est cette maladie. Elle risque, par définition, de se transmettre d'une génération à l'autre, parce que vous avez des parents qui sont incapables de composer avec la situation, qui donnent naissance à des enfants qui sont ensuite, eux aussi, sérieusement handicapés.
Ce que nous essayons de faire avec tous ces programmes, c'est briser le cycle, bien que nous soyons conscients qu'il y a d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte, comme le logement, le revenu, le travail, ainsi de suite. Pour ce qui est du SAF et des EAF, quel est le moyen le plus efficace de décourager une mère d'emprunter cette voie? Avons-nous des données scientifiques ou anecdotiques là-dessus? Devrait-on, par exemple, intervenir auprès des jeunes parents, des jeunes mères? Avons-nous constaté, par l'entremise du programme canadien de nutrition prénatale, que c'est en renforçant l'estime de soi qu'on arrive à briser ce cycle?
J'aimerais en savoir plus à ce sujet. Que savons-nous jusqu'ici? Quelle est la meilleure façon d'intervenir auprès de ces mères?
Madame McCormack.
º (1650)
Mme Heather McCormack: Je peux vous donner quelques renseignements. Je céderai ensuite la parole à la ministre.
Souvent, on constate qu'une femme enceinte risque d'avoir un enfant atteint du SAF parce que son premier enfant en souffre déjà. La façon la plus efficace d'intervenir, si l'on se fie aux recherches qui ont déjà été effectuées, c'est au moyen des programmes de soutien par les pairs, des programmes très intensifs qui s'adressent à tout le moins au segment de population dont il est question aujourd'hui.
Le Manitoba a mis en oeuvre un programme très efficace, le STOP FAS, qui consiste à former des non-spécialistes et à mettre sur pied des équipes d'entraide qui connaissent bien la situation du patient et qui lui fournissent un soutien continu. Le travailleur lui-même ne s'occupe que de trois patients à la fois. Le programme est donc très intensif puisqu'il offre un soutien presque continu.
La plupart des patients, on s'en doute, sont atteints d'alcoolisme. Ils peuvent ressentir, à 22 heures, le besoin de prendre un verre. Il est donc important qu'ils aient quelqu'un avec qui parler.
Donc, le programme le plus efficace qui existe à ce chapitre, c'est le programme de soutien par les pairs que le Manitoba et la ville de Seattle ont mis en place. À l'heure actuelle, on s'appuie en général sur le premier enfant pour déceler les cas. Nous aimerions pouvoir les déceler plus tôt, mais nous voulons également savoir quand une femme enceinte est à risque, plutôt que d'attendre.
Mme Libby Davies: Je voudrais ajouter un commentaire, parce que j'ai fait partie du Comité spécial sur la consommation non médicale de drogues et de médicaments. Notre rapport sera déposé la semaine prochaine. Deux questions ont dominé nos discussions: quelles sont les interventions qui s'imposent, et par où commencer? Je sais, par expérience, que dans la région de Vancouver-Est, la stratégie consiste à offrir à la fois des services de base et des services à long terme. Le problème, c'est que, souvent, nous offrons des programmes auxquels les personnes qui éprouvent de nombreuses difficultés n'ont pas accès. On place la barre trop haut, de sorte qu'il est presque garanti que les personnes ne pourront en bénéficier.
On veut—surtout en ce qui concerne les toxicomanes—offrir des services de base, des services qui consistent essentiellement à établir un premier contact. Il faut prévoir de bons mécanismes de soutien. La participation des pairs est très importante. Ce qu'on a surtout fait à Vancouver, c'est de donner aux toxicomanes la possibilité de se faire entendre. Bon nombre de ces personnes sont des femmes qui s'adonnent au commerce du sexe. Il y a donc une multitude de facteurs à prendre en considération.
Beaucoup de personnes m'ont dit que les services de base permettent d'avoir accès à des programmes qui mettent l'accent sur le traitement, le suivi, le soutien à long terme et la guérison. En l'absence de tels services, vous sonnez le glas de milliers de femmes et de familles qui vivent dans la rue.
Je voulais tout simplement faire un commentaire.
º (1655)
Le président: Nous avons eu, aujourd'hui, une discussion fort intéressante. Nous sommes vos alliés. Je suis très heureux de vous voir, et j'espère que vous savez que vous pouvez compter sur notre appui. Nous travaillons en votre nom, et nous sommes disposés à vous prêter main-forte. L'expertise des personnes ici présentes et les préoccupations formulées transcendent les lignes de parti. Elles font appel à notre sentiment d'humanité.
Je tiens à dire au comité que nous allons nous réunir la semaine prochaine en vue d'examiner notre plan de travail, que je viens de modifier, bien entendu, puisque j'ai invité la ministre et ses collègues à venir nous rencontrer de nouveau à une heure qui nous conviendra tous, mais de préférence au début de la séance.
On me dit qu'on devrait sans doute inviter l'interlocuteur fédéral au nom bizarre—bien qu'il ne soit pas bizarre lui-même. Je suppose qu'on devrait le rencontrer, vu l'importance du poste qu'il occupe. Nous en discuterons plus tard, de toute façon.
Vous ne savez pas à qui je fais allusion, n'est-ce pas? Je fais allusion à Ralph Goodale, qui porte le titre bizarre d'interlocuteur fédéral pour les Métis et les Indiens non-inscrits. C'est un titre qui le suit d'un poste à l'autre, mais son rôle consiste essentiellement à s'occuper des Premières nations qui vivent à l'extérieur des réserves, les Métis et... autrement dit, les Indiens inscrits et non-inscrits, les Métis, les Indiens qui vivent à l'extérieur des réserves. Comme nous allons discuter des Autochtones qui vivent à l'extérieur des réserves, nous devons le rencontrer, lui qui porte d'innombrables chapeaux. Nous organiserons donc une rencontre avec lui.
Encore une fois, madame la ministre, mesdames et messieurs, merci d'être venus. Nous avons eu une discussion fort intéressante.
La séance est levée.