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ENVI Rapport du Comité

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PRATIQUES DE CONSERVATION URBAINE AU CANADA

Introduction — Signification et importance des pratiques de conservation urbaine au Canada

Comme bien d’autres pays, le Canada est de plus en plus une nation de citadins.

La zone totale des terres urbaines au Canada a presque doublé entre 1971 et 2001. Environ 80 % de la population canadienne vit dans des zones urbaines, et ce nombre devrait atteindre 90 % d'ici 2050. Plus de 60 % des Canadiens vivent dans des villes de plus de 100 000 habitants[1].

« Nous devons percevoir les villes comme étant des zones écologiques en elles-mêmes. Plus de la moitié de la population mondiale vit en milieu urbain. Comme ce sera la réalité de l'avenir, nous devons améliorer le fonctionnement des villes. »
– M. Chris Manderson, responsable de la gestion
des espaces naturels, Parcs, Ville de Calgary

Dans les villes et ailleurs au Canada, les enfants passent moins de temps à jouer en plein air à des jeux informels[2]. Le nombre de Canadiens qui visitent des parcs nationaux n’a jamais été aussi bas[3], et ceux qui s’y rendent sont des adultes d’â ge mûr[4]. Globalement, les Canadiens passent désormais environ 95 % de leur temps à l’intérieur[5].

Lorsque le Comité permanent de l’environnement et du développement durable de la Chambre des communes (le Comité) a lancé son étude sur les pratiques de conservation urbaine au Canada au cours de l’automne 2012, ses membres étaient conscients de cette tendance vers les villes. Ils ont jugé qu’il serait utile d’examiner de plus près les pratiques de conservation urbaine au Canada, du fait qu’ils venaient de terminer une étude plus large afin de proposer des recommandations au ministre de l’Environnement sur l’élaboration d’un plan de conservation national. Compte tenu de cette tendance à l’urbanisation au Canada, les membres du Comité ont compris que les espaces verts en milieu urbain revêtent une importance croissante. Pour beaucoup, ces espaces représentent le principal moyen de se trouver dans la nature, voire le seul.

Le Comité espère que le contenu du présent rapport sera pris en compte au moment de l’élaboration du Plan de conservation national.

Comprendre ce qu’est la « conservation urbaine »


« Je crois que la nécessité de trouver un juste équilibre entre protection de l'environnement et développement durable sera au coeur des préoccupations tout au long de ce XXIe siècle. »
– Mme Monica Andreeff,
directrice générale, Association for
Mountain Parks Protection and Enjoyment

Avant de discuter de certaines des conclusions du Comité, il pourrait être bon de clarifier ce que l’on entend par « conservation urbaine ». La communauté internationale ne semble pas s’entendre sur la définition du terme. L’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et Global Heritage Fund, entre autres, utilisent l’expression en référence à la protection des villes et des bâ timents patrimoniaux[6]. D’autres définissent la « conservation urbaine » plus largement de manière à englober des facteurs environnementaux ainsi que des questions sociophysiques et socioculturelles[7]. Les membres du Comité ont demandé à des témoins de donner leur définition[8]. Il a reçu de nombreuses réponses.

Un témoin a défini la conservation urbaine comme « la protection et la gestion des espèces et des espaces écologiques précieux à l’intérieur et autour des villes, ainsi que des services écosystémiques qu’elles offrent[9] ». Pour un autre, il s’agit de « toutes les interventions, programmes et règlements existants pour limiter l'impact humain sur les milieux naturels[10] ».


« La conservation urbaine se doit d’être l’équilibre entre le bâ ti et la nature en se basant sur la capacité de support des écosystèmes. La conservation urbaine permet de freiner la destruction des milieux naturels et agricoles grandement menacés, mais encore existants. Une démarche de conservation urbaine assure la pérennité, l’accessibilité et la fonctionnalité écologique du réseau naturel et agricole. »
– Conseil régional de l’environnement de Laval,
mémoire, p. 9

Un témoin a axé sa définition sur la biodiversité urbaine, en affirmant qu’une interprétation plus large du terme « inclurait également les dimensions relatives à la restauration des écosystèmes dégradés[11] ».

D’après certains témoins, la conservation urbaine devrait tenir compte des points suivants : « la protection ou la préservation de réserves écologiques identifiées; la restauration ou la réhabilitation d’espaces verts déjà aménagés; la création ou le rétablissement des identités communautaires ou d’un sentiment d’appartenance; ainsi que les activités d’éducation et de promotion pour les écosystèmes au sein de l’environnement bâ ti[12] ».

À ce sujet, plusieurs témoins ont insisté sur l’accessibilité. Pour l’un d’entre eux, la conservation urbaine « consiste à rendre les écosystèmes et les espaces naturels disponibles et accessibles aux habitants des cités et des villes tout en protégeant l’intégrité et la qualité de ces écosystèmes[13] ».

Un autre aspect de la conservation urbaine englobe l’idée de « connectivité interactive », c’est-à-dire que, pour susciter le souci de la nature chez les citadins, il faut des espaces naturels présentant la possibilité d’interagir et une utilité[14]. Un témoin a justement fait une mise en garde à propos du danger « de la philosophie selon laquelle on [peut] regarder sans toucher la nature, [qui] a fait en sorte que des millions de gens se sentent déconnectés de la terre que l’on doit protéger de l’être humain [15]». Voici d’ailleurs un extrait de son témoignage :

[N]otre façon excessive de protéger certaines régions et de dire aux gens qu'ils doivent regarder sans toucher crée une génération de personnes qui n'ont pas le lien qu'elles devraient avoir avec le milieu naturel. L'ironie est que, en regardant plus loin, nos régimes de protection pourraient en fait nuire aux terres que nous souhaitons protéger[16].

Le Comité reconnaît qu’il y a parfois de bonnes raisons de restreindre l’accès du public à certains espaces verts ou de restreindre les activités humaines à certains endroits à des fins de conservation. Dans d’autres circonstances, toutefois, les grands objectifs de conservation sont mieux servis si, au contraire, on voit positivement les interactions entre l’homme et la nature et on cherche à les encourager. L’important, c’est de trouver un juste équilibre.

Recommandation 1

Le Comité recommande qu’Environnement Canada veille à ce que l’importance d’offrir aux Canadiens des occasions d’interagir avec la nature soit prise en compte au moment de l’élaboration de son Plan de conservation national.

Enfin, un aspect important de la conservation urbaine concerne son lieu. Les membres du Comité et les témoins se sont entendus pour dire que la conservation va au‑delà des parcs urbains et à proximité des villes. Elle comprend les arbres qui bordent les rues, les toits verts et les jardins communautaires. Comme l’a expliqué un témoin, la conservation urbaine « se trouve dans tous les espaces verts, qu’il s’agisse de cours d’école, de cours arrière, de balcons, de bacs ou d’autres endroits[17] ».

Les « espaces protégés »

Tous ont reconnu que les espaces protégés par la loi et les espaces verts des centres urbains constituent un élément important de la conservation urbaine; les avis ont cependant divergé sur le but principal de la protection des espaces verts. Pour certains, il faut « préserver l’habitat des espèces fauniques et floristiques qui y vivent et maintenir les connectivités entre les différentes parcelles écologiques pour garantir un meilleur rendement en biens et services écosystémiques[18] ». Pour d’autres, les espaces verts des milieux urbains devraient être protégés pour que la population puisse s’en servir et en profiter[19]. Un témoin a concilié ces points de vue en discutant de l’importance de différents types de zones protégées au sein d’un milieu urbain[20].

Plusieurs témoins se sont dits inquiets des pressions du développement au sein des villes qui peuvent aboutir à un empiétement des zones urbaines sur les zones conservées. Selon certains, un moyen efficace de résister à ces pressions est de planifier l’aménagement des terres, en identifiant les secteurs naturels importants et en les protégeant dès le départ[21].

Les membres du Comité souhaitent souligner que les parcs des centres urbains ne représentent qu’un seul type d’espace protégé. Même si tous les biens écologiques d’importance dans les villes ne sont pas répertoriés, leur contribution à la conservation urbaine ne doit pas être sous-estimée. Le couvert forestier dans les villes désigne, outre les arbres se trouvant dans les parcs, tous ceux qui sont plantés en ville, le long des rues, dans le stationnement d’un centre commercial et ailleurs[22]. Les cours arrière et les jardins communautaires jouent aussi un rôle[23]. En plus des espaces naturels, les espaces verts sous contrôle humain sont précieux. Par exemple, des témoins ont évoqué les avantages qu’il y a à verdir une cour d’école en y faisant pousser de l’herbe, en y plantant des arbres et en y installant de petites collines[24]. En bref, au moment d’évaluer les biens écologiques dans les espaces urbains, on pourrait prendre en considération toutes les zones naturelles et naturalisées.

De l’importance de la conservation urbaine


« Il n'y a rien de tel qu'un retour à la terre et à la nature pour remettre les choses en perspective. »
– Mme Dorothy Dobbie, ancienne présidente,
Conseil d'administration, Arbres Canada

Si la définition de la conservation urbaine et les priorités à établir en matière de protection des espaces verts au sein des villes ont fait l’objet de discussions, les témoins et les membres du Comité se sont entendus en général sur l’importance de la conservation urbaine. Cette importance est devenue de plus en plus manifeste à mesure que les témoins se succédaient pour évoquer les avantages physiques et économiques de l’établissement et du maintien de poches de verdure dans les villes. Lorsqu’on leur a demandé ce qu’ils pensaient de la décision du Comité, les témoins ont unanimement félicité ce dernier de son initiative. Les propos de l’un d’entre eux sont représentatifs : « Formidable. Excellente nouvelle. C'est merveilleux. Dieu merci, ce palier de gouvernement s'intéresse aux régions urbaines du Canada[25] ».


« [C]'est un sujet important […] Il s'agit ici de transformer les villes en endroits où il fait bon vivre. »
– Mme Anne Charlton,
directrice, Parcs, Ville de Calgary

Les espaces verts sont des lieux de refuge pour la population dans un environnement bâ ti. Ils encouragent les citadins à sortir, à marcher au lieu de prendre leur véhicule et à interagir avec le monde qui les entoure. Ils suscitent un sentiment d’appartenance à la collectivité tout en réduisant le stress et la criminalité[26]. Les arbres plantés en ville assainissent l’air que nous respirons. Les marais filtrent l’eau que nous buvons. De nombreux témoins ont décrit les avantages des espaces verts en milieu urbain pour la santé des résidents, les enfants en particulier, de même que les avantages économiques issus des services écologiques que la nature nous assure gratuitement. En bref, les espaces verts rendent les villes plus vivables.

L’étude a également porté sur les avantages de la conservation urbaine pour la biodiversité. Les espaces verts en ville fournissent des habitats pour les plantes et les animaux et encouragent la population, surtout les enfants, à se soucier de la nature. Le Comité a appris que les occasions d’explorer la nature aident les enfants à apprécier et à respecter le monde naturel tout en leur conférant un sentiment de propriété et donc de responsabilité à l’égard des espaces sauvages. Selon un témoin :

La question la plus pressante, c'est de savoir qui composera la prochaine génération de conservateurs urbains. Où est leur sens d'appartenance au monde naturel? D'où viendra leur sens de l'identité canadienne? Au Canada, nous étions traditionnellement proches de la nature, et nous sommes en train de perdre cette caractéristique. Une génération au complet est en train de lui dire adieu. Nous ne sommes pas en train de grimper la falaise; nous sommes plutôt au bord du gouffre et nous allons bientôt tomber. Il faut donc reconnaître que nous devons voler ou nous allons nous écraser, et ce que nous faisons maintenant est important[27].

 En bref, donner aux gens, surtout aux enfants, la possibilité de se rallier autour de la nature peut encourager un souci de la conservation chez les Canadiens, tout en étant extrêmement bénéfique pour ce qui est de maintenir les espaces sauvages et la biodiversité hors des villes.

Rallier les citadins autour de la nature et de la conservation

À la lumière des témoignages recueillis, il est clair que les témoins reconnaissent tous qu’il est profitable à bien des égards de rallier les citadins autour de la nature et de la conservation. Certains se sont concentrés sur les effets positifs que la nature et la conservation peuvent avoir sur les enfants[28]. D’autres avantages — pour l’économie, la santé et la biodiversité — touchent l’ensemble de la population.


« L'an dernier, Jeunes en forme Canada a désigné la nature comme étant l'un des facteurs les plus déterminants dans la santé de nos enfants. Il s'agit de l'une des façons les plus simples, faciles et peu coûteuses de faire une différence dans la santé de nos jeunes. »
– M. Adam Bienenstock, fondateur et président-
directeur général, Bienenstock Natural Playgrounds

Avantages pour les enfants

Un témoin a déclaré que les jeux informels auxquels les enfants s’adonnent dans des espaces verts et dans la nature présentent de nombreux avantages, puisque les agressions[29], l’intimidation et le vandalisme[30] chutent. Et « la capacité d'attention s'améliore et l'intérêt pour le monde autour d'eux — et pas seulement le monde naturel — augmente[31] ».

Un spécialiste des terrains de jeu naturels a fait remarquer :

Si vous observez ce qui se passe sur un terrain de jeu ou un espace vert normal ou même sur un de ces terrains pavés, vous constaterez que ce sont surtout les jeunes de type A qui y pratiquent des activités physiques[32]. En effet, environ 40 % des jeunes sont responsables de plus de 80 % des niveaux d’activité physique. Si vous les envoyez passer ce temps dans la nature, les choses s’équilibrent soudainement, car les enfants qui ont le plus à apprendre sur le plan de la maturité — c’est-à-dire ces jeunes qui jouent de façon agressive — commencent à se calmer, alors que ceux qui ne participent généralement pas aux activités physiques — c’est-à-dire ceux qui sont le plus obèses, qui ont des handicaps, des problèmes sur les plans culturel et social, et des phobies — augmentent leur niveau d’activité physique de façon exponentielle. Même si ce sont les mêmes activités dans les deux environnements, les espaces naturels nous fournissent l’occasion de faire participer les jeunes qui en ont le plus besoin[33].

« À Earth Rangers, nous croyons que c'est auprès des enfants qu'il faut commencer l'engagement. Dans une étude britannique récente, 24 % des parents ont dit que les enfants sont leur principale source de motivation à l'égard de la durabilité, et que les enfants réussissent mieux à faire passer le message environnemental que les politiciens ou les médias. »
– M. Peter Kendall,
directeur général, Earth Rangers

Plusieurs témoins ont également discuté des avantages que présentent les activités de plein air comme moyen efficace de lutter contre le problème croissant de l’obésité chez les enfants[34]. Le Comité a appris qu’en Amérique du Nord les enfants ayant entre 8 et 18 ans passent en moyenne 52,5 heures par semaine devant un écran[35]. Comme il s’agit d’une moyenne, en fait, de nombreux enfants passent beaucoup plus de temps que cela devant un écran.

Un témoin a fait remarquer que même si les cours d’activité physique quotidiens et les sports organisés n’ont pas éliminé l’obésité, les programmes d’activités en plein air et les jeux non structurés à l’extérieur dont ils font la promotion contribuent à améliorer la situation à cet égard[36]. Dans un cadre naturel, les enfants ne se lassent pas de jouer et les périodes de jeu durent plus longtemps. Selon un témoin, ces constatations peuvent être quantifiées de la manière suivante : les enfants jouent entre 19 et 22 minutes en moyenne lorsqu’ils grimpent dans des structures artificielles. Lorsqu’on les laisse explorer la nature, ils jouent pendant une heure et quatre minutes en moyenne[37]. Cela fait toute
la différence.


« [D]es études montrent que les enfants qui souffrent d'un trouble déficitaire de l'attention fonctionnent mieux après avoir exercé des activités dans un milieu vert. Plus un milieu de jeu est vert, moins les symptômes de ce trouble sont évidents. »
– Mme Dorothy Dobbie, ancienne présidente,
Conseil d'administration, Arbres Canada

Ce temps que passent les enfants à jouer dehors de manière non structurée présente également des avantages à long terme pour la société dans son ensemble. Les témoins ont beaucoup parlé du lien entre le goût de la nature et le souci de la conservation[38]. Les enfants qui explorent la nature développent un sentiment de propriété et de responsabilité à l’égard des espaces verts[39].Comme l’a expliqué un témoin, l’éthique de la conservation est « une composante essentielle de notre identité canadienne[40] ». Un autre témoin s’est dit préoccupé, inquiétude partagée par d’autres, par le fait que « les générations futures de Canadiens ne sont pas aussi reliées à notre monde naturel et perdent de ce fait la capacité d’apprécier l’immense valeur que ces espaces offrent pour notre santé et notre bien-être collectifs, et qu’elles négligent de faire les efforts pour les protéger[41] ».

Il faut toutefois faire remarquer que les enfants ne peuvent avoir de connexion avec la nature et bénéficier des activités de plein air que dans la mesure où il existe des parcs et des airs naturels qui s’y prêtent à proximité. Comme l’a expliqué un témoin, de nos jours, la distance que peut parcourir un enfant sans supervision est bien moindre que ce qu’elle était il y a une génération. Pour les générations précédentes, elle se situait entre 5 et 10 kilomètres. Aujourd’hui, pour un enfant de huit ans, elle est de 137 mètres[42]. L’accès à des espaces verts encouragera les jeux non structurés et un plus grand souci de la nature chez les enfants.

Cependant, les parcs naturels et les aires de nature sauvage ne sont pas les seuls endroits où les enfants peuvent être dans la nature. Comme il a été mentionné, nos arrière-cours et les cours d’école vertes en font aussi partie. Un témoin a souligné le concept de jardin communautaire comme un excellent moyen de mobiliser la population, les enfants et les personnes â gées en particulier[43].


« Nous tenons souvent pour acquise l'incroyable gamme de bienfaits naturels que nous offrent les espaces verts et les terres agricoles. »
– M. Faisal Moola, directeur général,
Ontario et le Nord canadien, Fondation David Suzuki

Avantages économiques

Autre point sur lequel les témoins se sont entendus : les nombreux et souvent importants avantages économiques de la nature sous forme de services écologiques.

Comme l’a résumé un témoin, les écosystèmes naturels et semi-naturels contribuent ainsi notamment à l'amélioration de la qualité de l'air, à la captation du carbone, à la lutte aux îlots de chaleur urbains, à la régulation des eaux de ruissellement, à la qualité du paysage, à la santé et au bien-être de la population[44] ».


« Les milieux naturels sont importants, que ce soit les milieux humides qui filtrent l'eau comme des reins ou les arbres captent les poussières atmosphériques, captent le CO2. Ils travaillent pour nous 24 heures sur 24, 365 jours par année et ne nous demandent absolument rien. »
– M. Guy Garand, directeur général,
Conseil régional de l'environnement de Laval

Les aires de nature sauvage ne sont pas les seules à présenter des avantages. En effet, selon les témoins, les projets de conservation urbaine peuvent avoir d’énormes avantages économiques pour les collectivités visées. Par exemple, les arbres en milieu urbain constituent un moyen de conserver l’énergie lorsqu’ils sont plantés de manière stratégique autour d’un bâ timent, ils réduisent les effets des rayons solaires et fournissent ombre, fraîcheur et protection contre le vent. Ils transforment un certain nombre de contaminants dans le sol et retiennent de 2 à 7 % de l’eau qui partirait autrement dans les égouts[45].

Ces avantages ne sont pas simplement d’ordre rhétorique. Un témoin a en effet cité des publications scientifiques indiquant que « les avantages écologiques que nous tirons de la nature urbaine sont extrêmement précieux du point de vue monétaire; dans certains cas, ils sont vraiment sans prix[46] ».

De nombreux témoins ont quantifié ces avantages de la manière suivante :


« Le projet de Hammarby, en Suède, est la collectivité la plus durable sur le plan environnemental au monde. En fait, dans l'ensemble du pays, il s'agit des biens immobiliers dont la valeur est la plus élevée parce que les gens y sont attirés. »
– M. Jim Tovey, conseiller municipal,
quartier 1, Ville de Mississauga, à titre personnel
  • un seul arbre peut représenter 161 000 $ sous forme d’avantages écologiques[47];
  • en 2011, la ville d’Oakville a évalué les avantages de ses forêts urbaines à 2,1 millions de dollars par an, tandis que la région de Peel  a évalué les avantages des siennes à 22,7 millions de dollars par an[48];
  • on estime que la ceinture verte qui est proposée pour la ville de Montréal représentera plus de 4 milliards de dollars de services par an[49];
  • « Une étude de 2012 sur la ceinture verte de Toronto a révélé, par exemple, que celle-ci a une incidence économique de plus de 9 milliards de dollars par année à l’échelle de la province et qu’elle soutient 161 000 emplois[50] ».

Par ailleurs, le Comité s’est fait dire que l’agrile du frêne a un effet dévastateur sur les forêts urbaines. Par exemple, la ville de Brantford en Ontario s’attend à perdre 90 000 arbres en raison de cette espèce nuisible envahissante, qui devrait réduire le couvert forestier urbain de 1,5 à 2 %. Pour tenter d’enrayer la situation, elle a adopté un plan stratégique sur 15 ans — traitement et enlèvement des arbres ainsi que plantation de nouveaux arbres — dont le coût devrait être énorme, et Brantford n’est pas la seule zone touchée par l’agrile du frêne[51].


« [Les forêts urbaines] permettent de tempérer les quartiers, d’améliorer la qualité de l’air, de fournir un habitat à la faune, d’éliminer le gaz carbonique de l’atmosphère, de retenir les eaux de ruissellement et de prévenir l’érosion. Les forêts urbaines ajoutent également une valeur esthétique, récréative et économique aux collectivités, ce qui améliore la qualité de vie. »
– Mme Marguerite Ceschi-Smith, vice-présidente, Comité permanent des questions environnementales et du développement durable, conseillère, Ville de Brantford, Fédération canadienne des municipalités

L’augmentation de la valeur des biens fonciers est un autre avantage économique quantifiable des mesures de conservation urbaine évoqué par des témoins[52]. La population aime vivre près de beaux espaces naturels. Selon un témoin, il est bon de planifier des complexes résidentiels qui intègrent des éléments de la nature et les mettent en valeur, comme une rivière, au lieu d’essayer de les camoufler. Cela peut, selon lui, donner de la valeur à un quartier « avec une planification globale adéquate[53] ».

Plusieurs témoins ont chiffré la majoration potentielle de la valeur des résidences situées près d’espaces naturels. Celles qui bordent des parcs naturels pourraient augmenter de 20 %, et peut-être plus dans les quartiers défavorisés[54]. Pour un témoin, la présence d’arbres augmente la valeur des propriétés de 37 %[55]. De telles hausses sont à l’avantage des municipalités, sous forme d’impôt foncier, ainsi que des propriétaires.

Enfin, le couvert forestier urbain présente également des avantages économiques en attirant les touristes. Selon un témoin, les arbres embellissent une ville et améliorent la qualité de vie des résidents tout en jouant un rôle d’attraction touristique[56].

Avantages pour la santé


« [S]i vous vivez dans un milieu vert plutôt que dans un milieu minéralisé et pollué, vous diminuez de moitié la différence de mortalité qui existe entre les pauvres et les riches. »
– Dr François Reeves, cardiologue d'intervention, Faculté de médecine, professeur agrégé de médecine, Université de Montréal, à titre personnel

Les témoins ont évoqué les avantages que la conservation urbaine représente pour la santé. En particulier, ils ont insisté sur le fait que les arbres sont des filtres à air très efficaces puisqu’ils absorbent le CO2, les composés organiques volatils et les toxines[57] et qu’ils renvoient de l’air pur et diffusent de l’humidité dans l’air[58]. Selon une étude menée au Manitoba, les arbres absorberaient les polluants se trouvant dans le sol comme le sel répandu pour dégivrer les rues[59].

Un cardiologue a présenté au Comité des chiffres probants sur les avantages significatifs que présente un environnement vert et propre pour la santé. Il a expliqué que si l’on élimine les nano‑agresseurs aériens, soit le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre, le dioxyde d’azote, les particules fines, les particules ultrafines et les composés organiques volatils, on peut s’attendre à une réduction des maladies cardiovasculaires[60].


« Les arbres sont extrêmement importants pour les environnements sains de nos collectivités. »
– Mme. Dorothy Dobbie, ancienne présidente,
Conseil d'administration, Arbres Canada

Un autre témoin a cité une compilation de plus de 200 études établissant des « preuves quantifiables selon lesquelles l’incidence de maladies comme le cancer, le diabète, les maladies pulmonaires et le déficit de l’attention chez l’enfant est réduite, voire minimisée, chez les gens qui vivent dans des zones où il y a un couvert forestier vigoureux[61] ».

Avantages pour la biodiversité

La présence d’espaces naturels dans les villes, en plus d’être bénéfique pour la population, peut améliorer la biodiversité[62]. Un témoin a laissé entendre que la « préservation, la réhabilitation et la reproduction des écosystèmes ayant des caractéristiques indigènes des environnements locaux ou régionaux peuvent favoriser une diversification plus soutenue des plantes, des animaux et des insectes et réduire au minimum les espèces étrangères et les monocultures[63] ».


« L'intendance et la mobilisation sont primordiales. »
– M. Adam Bienenstock, fondateur et président-directeur général, Bienenstock Natural Playgrounds

Un autre témoin a fait remarquer que « la conservation urbaine peut aider le Canada à respecter ses engagements internationaux en vertu de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, en particulier le Plan stratégique 2020 pour la diversité biologique[64] ».

Les objectifs de rallier les citadins autour de la nature et de la conservation

Comme il s’agit de l’une des sept questions auxquelles l’étude cherche à répondre, le Comité a demandé aux témoins quels pourraient être les objectifs de rallier les citadins du Canada autour de la conservation. Un témoin a résumé ces objectifs éventuels de la manière suivante :


« Pouvez-vous imaginer votre collectivité sans aucun arbre? Les arbres définissent votre collectivité. Ils font en sorte que notre vie au Canada est beaucoup plus agréable. »
– M. Michael Rosen, président, Arbres Canada
[…] sensibiliser, faciliter, faire du mentorat et démontrer aux Canadiens qu'ils peuvent avoir un impact positif pour eux-mêmes et pour les générations futures grâ ce à leurs efforts de conservation. Cela permettrait également de faire valoir la notion selon laquelle tout effort de conservation compte. Cela permettrait également aux gens de se rendre compte qu'ils peuvent créer un changement positif dans leur propre collectivité. Ça inspirera les Canadiens à prendre des décisions saines à propos de leurs loisirs, de leur famille, et de leur travail grâ ce à l'apprentissage concret qu'ils ont fait avec leur collectivité sur des terres publiques et privées. L'on pourra également présenter les initiatives de conservation urbaine du Canada qui seront vues comme des modèles lorsque tous les paliers de gouvernement partageront leurs solutions, leur intendance et leurs efforts concertés. Cela permettra aux Canadiens de pouvoir jouir de la nature et d'en tirer des leçons dans leur collectivité grâ ce à une planification urbaine viable et saine qui comprend de grands espaces ouverts et verts[65].

« Nous savons pertinemment que les voitures qui circulent sur une rue bordée de vieux arbres ralentissent. Nous savons également que ce genre de rues accueillent de nombreux piétons. Les enfants, pour leur part, sont plus enclins à sortir de chez eux pour jouer dehors — pour faire une partie de hockey de rue peutêtre, si c'est permis en tout cas. »
– M. Mark Cullen, président,
Trees For Life, Urban Tree Coalition

 Les objectifs de rallier les citadins du Canada autour de la conservation « devraient être une population en meilleure santé et plus heureuse, ainsi qu’un environnement sain[66] » grâ ce à la promotion de l’accès aux parcs et aux espaces verts.

Le parc urbain national de la Rouge : un pas dans la bonne direction

Dans le cadre de son étude sur la conservation urbaine, le Comité s’est intéressé en particulier à l’avancement du projet de Parc urbain national de la Rouge. Le parc de la Rouge actuel couvre 40 km2 à l’est de la région du Grand Toronto et regroupe des terres publiques et privées[67]. Dans son discours du Trône de 2011, le gouvernement a annoncé qu’il travaillerait avec d’autres intervenants à l’établissement du premier parc urbain national dans la vallée de la Rouge[68].

Comme l’a expliqué un représentant de Parcs Canada, « le parc doit son existence, depuis la fin des années 1980, à la prévoyance, au dévouement et à l’engagement de différents visionnaires et d’intendants locaux[69] ». Il s’agit d’un parc qui offre un patrimoine culturel riche et abrite deux sites historiques. C’est également l'une des régions les plus diversifiées sur le plan biologique au Canada, qui compte plus de 23 espèces en péril désignées par le gouvernement fédéral, 800 espèces végétales et 55 espèces de poissons[70].


« [J]e peux confirmer que les objectifs généraux mis de l'avant dans le concept du parc urbain national de la Rouge plaisent aux citadins et à l'ensemble de la population du Canada. Ils veulent que l'endroit soit protégé et accessible. Ils sont passionnés de conservation et de restauration; ils veulent se rapprocher de la nature, connaître le patrimoine culturel du parc et appuyer une communauté agricole dynamique. »
– M. Andrew Campbell, vice-président, Relations
externes et expériences du visiteur, Parcs Canada

En créant le Parc urbain national de la Rouge, le gouvernement fédéral aide à protéger un capital naturel qui assure des avantages écologiques cruciaux aux collectivités de la région se chiffrant à 12 millions de dollars par an selon les estimations[71]. Le parc de la Rouge se situe à une heure de voiture de sept millions de personnes et est accessible en transports en commun[72]. Compte tenu de la population grandissante des communautés urbaines au Canada, l’accessibilité est un trait important du parc national proposé[73].

Le rôle de l’agriculture dans le parc de la Rouge

Le Comité s’est fait expliquer l’importance de l’agriculture dans le parc. Les terres visées par la zone d’étude proposée ont une vocation agricole depuis plus de 200 ans[74]. Un représentant de la Fondation David Suzuki a expliqué que 60 % environ des terres du parc national sont cultivées, ce qui constitue un « élément très important du patrimoine et de l’avenir du nouveau parc national[75] ». C’est pour cette raison que le concept proposé pour le parc comprend « l'intégration et la promotion de l'agriculture durable[76] ».

Des témoins de la Fondation David Suzuki et Friends of the Rouge Watershed ont souligné l’occasion qu’ont ceux qui cultivent les terres agricoles du parc de la Rouge d’adopter un modèle de production plus viable[77]. Dans un tel modèle, les agriculteurs pourraient produire des aliments locaux pour l’un des plus gros centres urbains du pays tout en protégeant et en rétablissant la biodiversité[78].

Consultations publiques et progrès réalisés

Parcs Canada a consulté abondamment la population sur l’établissement du parc de la Rouge comme parc urbain national. Un de ses représentants a expliqué que, depuis l’été 2011, Parcs Canada a consulté plus d’une centaine de collectivités et autres organismes, notamment des Premières nations et des jeunes, à l’occasion de réunions et d’ateliers qui ont abouti à la mise sur pied de neuf principes qui ont guidé l’élaboration du concept pour le parc urbain national de la Rouge[79].

Dans le cadre des consultations menées par Parcs Canada, un document d’information a été distribué dans les boîtes aux lettres de 26 000 résidents de la zone proposée du parc et des environs, plus de 2 500 personnes ont répondu au questionnaire en ligne, 4 600 personnes ont participé à divers rassemblements, des consultations ont eu lieu dans 120 collectivités différentes et des dizaines de milliers de personnes ont pu exprimer leur avis[80].

Parcs Canada a consulté la population à propos de ce concept au cours de l’été et de l’automne 2012 et est en train de revoir les commentaires qu’il a reçus. Son représentant a noté qu’en gros les objectifs généraux « plaisent aux citadins et à l'ensemble de la population du Canada[81] ».

Compte tenu de l’importance du projet, Parcs Canada a également consulté des intervenants sur la question de l’accessibilité au parc. Il s’est ainsi entretenu avec Metrolinx, agence de transport provinciale, sur les différents types de transports publics pouvant être installés dans le parc. Fiducie de régénération du secteur riverain et Sentier transcanadien ont également été consultés à propos du raccordement des sentiers existants dans tout le parc[82].

Pour ce qui est de l’avancement de la mise sur pied du parc, les représentants de Parcs Canada ont souligné que le processus de remembrement des terres exigeait beaucoup de compromis, mais que l’agence s’était concentrée sur les régions qui présentaient le moins d’obstacles de manière à assurer un avancement aussi rapide que possible du projet. Au cours des mois à venir, Parcs Canada travaillera avec les propriétaires publics afin de s’entendre sur les limites du parc et les terres à transférer à l’agence. « Parcs Canada sera alors en mesure de déposer une recommandation au gouvernement concernant le processus législatif. Un plan stratégique sera élaboré et présenté à la population du Canada en vue d'obtenir ses commentaires[83] ».

Suggestions des témoins

Les témoins tout comme les membres du Comité appuient l’établissement du parc de la Rouge comme premier parc urbain national canadien. Des parcs comme celui de la Rouge jouent un rôle important dans la conservation urbaine : ils offrent aux gens la possibilité de se rapprocher de la nature et procurent en même temps des avantages écologiques parce qu’ils protègent des espaces naturels. Le Comité tient à féliciter les intervenants qui ont travaillé sans relâ che et avec passion à la protection de cette zone afin de la rendre accessible aux résidents. Il incombe maintenant à Parcs Canada d’examiner et de concilier les multiples intérêts et priorités en jeu au moment d’élaborer le plan de ce tout premier parc urbain national. Plusieurs témoins ont formulé diverses suggestions à l’intention du Comité à propos de ce parc, notamment pour insister sur l’importance de la conservation à l’intérieur des limites de ce « moteur écologique de la région[84] ». Les témoignages recueillis par le Comité à propos de la planification du parc de la Rouge pourraient être utiles à Parcs Canada dans son travail d’élaboration du plan définitif du parc.

Pratiques exemplaires : nous avons tous un rôle à jouer

Au cours de l’étude, des témoins ont expliqué certaines des difficultés que présente la conservation urbaine et discuté des pratiques exemplaires dans le domaine. Même si les pratiques que les témoins ont choisi de discuter avec le Comité sont variées, deux thèmes sont ressortis : l’importance des partenariats et d’une vision holistique pour surmonter les défis et faire avancer la conservation urbaine.

Défis et pratiques exemplaires

L’une des sept questions que le Comité a posées aux témoins concernait les défis et les meilleures pratiques en matière de conservation urbaine[85].

Des témoins ont répondu que les défis tenaient, notamment à la nature non exécutoire de la conservation urbaine[86], aux pressions du développement[87], et au manque de financement[88]. En d’autres termes, il est nécessaire d’apprécier à leur juste valeur les avantages de la conservation urbaine en intégrant dans les modèles économiques la valeur réelle des biens et services rendus par les écosystèmes naturels[89].

Les témoins ont signalé un autre défi, à savoir l’éloignement croissant des citadins de leur environnement naturel. Selon l’un d’entre eux : « La question la plus pressante, c'est de savoir qui composera la prochaine génération de conservateurs urbains. Où est leur sens d'appartenance au monde naturel? D'où viendra leur sens de l'identité canadienne?[90] ».

Parmi les autres défis, mentionnons la nécessité de collaborer avec les municipalités en raison des limites de compétence du fédéral, et la nécessité de faire en sorte que les plans municipaux protègent les zones sensibles d’une manière pouvant être surveillée[91].

Un témoin a en outre expliqué qu’il est parfois difficile de concilier l’usage récréatif et l’expérience des visiteurs, d’une part, et la protection de la faune et de la flore, d’autre part, certains étant plus axés sur l’exclusion que sur l’inclusion[92]. Pour illustrer cette mentalité du « regarder sans toucher », un témoin a évoqué ce qui lui est arrivé dans un parc national lorsqu’on lui a interdit de soulever une pierre, pour montrer ce qui se trouvait dessous au groupe d’enfants qu’il accompagnait[93].

À l’autre bout du spectre, il y a aussi des témoins qui ont affirmé au Comité que la jouissance passive peut être accompagnée d’une surutilisation, de dangers pour la sécurité et de vandalisme. En raison des dimensions de ces zones, généralement petites, et des pressions exercées par les perturbations, il y a souvent des besoins en matière de maintenance, de gestion et de restauration qui sont liés à la nécessité de veiller à ce que les zones protégées ne soient pas submergées par d'autres facteurs de perturbation. Le coût d’entretien peut être l'entrave la plus importante à l'accès public aux espaces protégés[94].


« Exemples de meilleures pratiques :
•   Construction de marais, de baissières et de jardins de pluie pour la gestion des eaux de pluie.
•   Utilisation de végétaux indigènes et de végétaux locaux pour l’établissement d’espaces verts.
•   Développement de l’agriculture urbaine à l’aide de projets de potagers communautaires et de potagers ou de serres sur les toits.
•   Développement des toits verts […].
•   Réutilisation de l’eau (conservation et utilisation de l’eau de pluie et recyclage des eaux grises). »
– Collège Olds, mémoire, p. 6..

Les meilleures pratiques qu’ont décrites les témoins étaient multiples et fort intéressantes, mais ne représentaient qu’un petit échantillon des nombreuses pratiques et mesures entreprises dans le pays.

Le Comité a appris qu’en 2010 Environnement Canada a publié, en partenariat avec ICLEI Canada (le Conseil international pour les initiatives écologiques communales du Canada[95]), les Séries d'études de cas sur les villes et la biodiversité, qui présentent les pratiques exemplaires en matière de gestion et de protection de la biodiversité urbaine[96].

Un témoin a aussi expliqué que le gouvernement fédéral appuie un groupe de travail fédéral-provincial-territorial axé sur l'intégration de la conservation de la biodiversité dans les plans et les stratégies des municipalités[97].

Les témoins ont décrit divers programmes fédéraux existants qui encouragent des pratiques exemplaires en matière de conservation urbaine, notamment le Programme d'intendance de l'habitat (comme l’écoterritoire du corridor de la rivière à l’Orme, de Montréal) et le Programme de conservation des zones naturelles mené par Conservation de la nature Canada et Canards Illimités. Environnement Canada a aussi mis en place divers programmes et partenariats qui soutiennent la conservation urbaine, comme le programme de financement communautaire ÉcoAction, le Programme des dons écologiques et les BioTrousses créées par la Biosphère pour encourager les Canadiens à sortir et à découvrir la biodiversité dans leur quartier, leurs parcs et leurs espaces urbains[98].

Un autre témoin a décrit avec enthousiasme l’aide de Pêches et Océans qui a permis de sauver des dizaines d’hectares de milieux humides dans les secteurs est et ouest de Laval[99].

Des témoins ont décrit certaines méthodes d’amélioration de la conservation urbaine. À Toronto, par exemple, on fait appel à une nouvelle technologie, les « cellules Silva », pour planter des arbres dans des zones asphaltées. Ces cellules « assurent le support de l'infrastructure et du trottoir tout en permettant d'y inclure de la terre afin que les racines de l'arbre puissent se développer sous les trottoirs[100] ». Dans la ville de Surrey, on a laissé les ruisseaux ouverts pour assurer un drainage naturel[101]. À Halifax, l’Ecology Action Centre recommande l’aménagement d’une ceinture verte[102].

Des témoins ont fait valoir l’importance des aires de jeux et des parcs naturels pour les enfants et les adultes[103]. Des membres du Comité étaient intéressés par le projet communautaire mis en place à Salaberry‑de‑Valleyfield, consistant à transformer une cour d’école asphaltée en espace vert pour les enfants[104]. À Winnipeg, le Musée-nature de la prairie est l’un des derniers exemples restants de prairie à herbes hautes accessible à tous par les transports en commun[105].

Des témoins ont également mentionné des programmes conçus pour aider à rallier la population autour de la nature et de la conservation. Par exemple, la Fédération canadienne de la faune offre des programmes misant sur l’éducation et la participation active qui « permettent de lier les Canadiens à l'Arctique et à nos océans, forêts, lacs et rivières et connectent des millions d'étudiants à des initiatives de conservation pratiques[106] ». À Winnipeg, le programme Bridging the Gap « offre aux enfants des quartiers centraux de la ville l'expérience d'une randonnée en milieu naturel et la possibilité de faire du jardinage à leur école[107] ». À l’échelle nationale, des organismes comme Scouts Canada et les Earth Rangers encouragent les enfants à se connecter à la nature et à s’intéresser à la conservation[108].

La revitalisation des friches industrielles est un sujet que les témoins ont repris à plusieurs reprises au cours de l’étude. Il a été question en particulier d’un projet de grande envergure mené à Mississauga visant à transformer les friches industrielles riveraines pour en faire un des secteurs les plus viables sur le plan environnemental au monde qui présenterait des caractéristiques culturelles et patrimoniales et permettrait de rétablir les milieux humides, d’aménager des frayères et de remettre en état des ruisseaux détruits[109].

Enfin, plusieurs témoins ont laissé entendre que la planification de l’aménagement des terrains est une pratique exemplaire en matière de conservation urbaine[110]. À Calgary, la ville a établi un plan de conservation des sols humides permettant de compenser et de mitiger la perte de terres humides. Un représentant de la ville a fait savoir que ce plan constitue un « outil extrêmement utile » et permet d’« accroître la valeur et l'importance des terres humides dans un contexte de prise de décisions à la ville et [… de] nous donner les moyens d'élaborer des plans pour les terres humides, de réduire leur perte et finalement de les conserver dans un paysage plus durable[111] ».

Le Comité a constaté que bon nombre des groupes de conservation œuvrant sur le terrain possèdent de vastes connaissances qui pourraient s’appliquer en milieu urbain de même qu’en région rurale.

L’importance des partenariats et d’une réflexion holistique

De tous les témoignages portant sur de nombreux et multiples programmes et mesures de conservation urbaine déjà mis en place un peu partout au Canada, les membres du Comité ont retenu deux facteurs communs comme critère préalable à une conservation urbaine réussie : l’établissement de partenariats et une réflexion holistique.

Les partenariats sont importants pour plusieurs raisons. Tous les ordres de gouvernement s’intéressent à la conservation urbaine. Tout en reconnaissant que les rôles des administrations fédérale et provinciales sont significatifs, le Comité fait valoir que les villes et les autorités locales occupent une place unique pour ce qui est d’« implanter des solutions de biodiversité adaptées aux priorités et aux besoins locaux[112] ».

Par exemple, la ville de Calgary a consulté abondamment ses résidents en 2005 pour créer imagineCalgary, un plan de viabilité urbaine à long terme. La ville s’est appuyée sur ce plan pour forger ses politiques et ses orientations, notamment son plan d’aménagement municipal, lequel mise sur des concepts de conservation, de biodiversité et d’infrastructure verte[113].

La ville de Canmore, en Alberta, a également mis en place des politiques qui reflètent les valeurs et la vision de ses résidents. Cette communauté, bordant le parc national de Banff, a « créé une frontière de croissance urbaine qui permet de cibler les régions qui ont une importance écologique[114] ».

Les priorités et les besoins locaux appellent une gestion et une planification régionales axées sur la collaboration. Le bassin hydrographique de la rivière Grand, situé tout juste à l’ouest de la région du Grand Toronto, en est un bon exemple. Dans ce bassin hydrographique, l’Office de protection de la nature de la rivière Grand, organisme provincial, « et ses nombreux partenaires — les municipalités, les organismes provinciaux, fédéraux et autres — ont adopté une approche intégrée déployée à l'échelle du bassin hydrographique à l'égard de la gestion des actifs environnementaux[115] ». Par conséquent, les villes situées le long de la rivière « perçoivent désormais le réseau fluvial comme un actif communautaire et économique qu'il convient de valoriser et d'intégrer dans les plans de développement à long terme[116] ».

On a également discuté pendant l’étude d’autres exemples de gestion en collaboration, comme la lutte contre les espèces envahissantes menée à Calgary, à laquelle participent les trois ordres de gouvernement[117], ainsi que le système de classement des cours d’eau de Surrey, établi en collaboration avec Pêches et Océans et Environnement Canada[118].

Toutefois, la collaboration des pouvoirs publics n’est qu’une partie de la solution. Des intervenants privés, organismes non gouvernementaux (ONG), particuliers et entreprises, sont d’autres partenaires importants pour les mesures de conservation urbaine. Ils peuvent fournir financement, matériaux, connaissances et main-d’œuvre.


« On dit souvent que lorsqu'on travaille ensemble, on peut faire de grandes choses. Ce projet est une véritable réussite communautaire. »
– M. Robert Savard, représentant,
Projet école verte, conseiller municipal,
Ville de Salaberry-de- Valleyfield, à titre personnel

Le site Evergreen Brick Works, parc patrimonial naturel de 40 acres situé près du centre de Toronto, est un exemple de financement privé appuyant la conservation urbaine mentionné dans les témoignages. Ce parc a été créé par la ville de Toronto et l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région, mais c’est David et Robin Young qui ont fourni le financement initial du projet, ce qui a joué un rôle déterminant pour l’obtention du financement provincial et fédéral[119].

Un autre projet est celui de l’école verte de la ville de Salaberry‑de‑Valleyfield, au Québec. Dans ce cas‑là, institutions, entreprises et organismes communautaires se sont associés aux enseignants et aux écoliers pour fournir des fonds, du temps et de la main-d’œuvre afin de transformer une cour d’école asphaltée en aire verte naturalisée pour les écoliers et la collectivité en général[120].

Un témoin a expliqué l’importance du processus d’édification de la communauté. Pour lui, l’établissement d’espaces verts n’est qu’une partie du travail à accomplir pour réaliser les buts de la conservation urbaine :

La façon d'animer les lieux et le déroulement des consultations ont aussi une influence. Pour que le projet soit une réussite, les gens doivent sentir qu'il leur appartient. Le résultat dépend de la façon dont les gens prennent les décisions et de la façon d'organiser les activités après les modifications. C'est pourquoi nous collaborons avec la Fédération canadienne de la faune, ParticipAction, Parcs Canada, Right to Play et Scouts Canada. Ces organisations offrent toutes des programmes d'animation. Nous devons animer les espaces. […] ce n'est pas suffisant de les aménager…[121].

« Individuellement, les groupes d'intérêt ne pourraient pas réaliser leurs projets. Mais si nous collaborons tous ensemble et que nous faisons une bonne planification, nous pouvons procéder à un changement social complet. »
– M. Adam Bienenstock, fondateur et président-directeur général, Bienenstock Natural Playgrounds

Dans certains cas, les partenaires peuvent appuyer des objectifs de conservation en adaptant leur manière de procéder. Par exemple, Cornerstone Standard Council, organisme à but non lucratif financé par l’industrie et constitué d’un large groupe représentatif de producteurs et d’ONG, se consacre à « l'élaboration et à la promotion d'un système de certification volontaire pour l'extraction responsable sur le plan social et environnemental de granulat en Ontario[122] ». De même, l’Entente sur la forêt boréale canadienne constitue un partenariat entre ONG et l’industrie dont le but est de promouvoir les normes environnementales les plus élevées en matière de gestion et de conservation des forêts[123].

Des organismes de jeunes, comme Scouts Canada et Earth Rangers, sont également des partenaires importants au chapitre de la conservation. Scouts Canada a travaillé avec le Centre des palissades pour l’enseignement de la gérance de Parcs Canada pour reproduire les programmes qui ont été élaborés dans les camps scouts au pays[124]. Earth Rangers dispose de nombreux partenariats de financement avec des entreprises dans le cadre de son programme de conservation Bring Back the Wild[125].

Enfin, il ne faut pas oublier l’importante contribution à la conservation des bénévoles. Partout au pays, des bénévoles font don de leur temps et de leurs connaissances pour amplifier l’effet des mesures de conservation. Par exemple, les programmes de bénévoles menés dans les parcs nationaux de Banff et de Jasper sensibilisent « chaque été des centaines de visiteurs canadiens et [étrangers] à des projets de conservation locaux, à des activités de surveillance de la faune et de la flore et à des programmes divers de recherche[126] ».


« À mon avis, il est extrêmement important de faire travailler conjointement les scientifiques de la santé et ceux de l'environnement. »
– Dr François Reeves, cardiologue d'intervention, Faculté de médecine, professeur agrégé de médecine, Université de Montréal, à titre personnel

L’importance des partenariats pour l’avancement des objectifs de conservation urbaine est manifeste. Mais le deuxième facteur crucial est une vision holistique. Lorsque l’on envisage un aménagement proposé ou une autre mesure liée à la conservation urbaine, il faut tenir compte de tous les avantages et inconvénients liés aux composantes du bien-être humain — économiques, environnementaux et sociaux (notamment la santé) — pour en arriver à la décision optimale. Les mesures de conservation urbaine proposées qui peuvent sembler irréalistes au départ faute de financement ou du fait des pressions du développement peuvent se révéler constructives si l’ensemble des avantages sont pris en compte.

Les témoins ont mentionné plusieurs exemples de vision holistique. Par exemple, au Québec, les secteurs de la santé et de l’environnement ont mené conjointement « un programme de reverdissement massif à partir des hôpitaux, des points de santé, des CHSLD et des CLSC[127] ». À Halifax, une alliance « de groupes très différents, des gens d’affaires, des groupes environnementaux et des organisations » soutiennent tous la ceinture de verdure pour diverses raisons[128].

Recommandation 2

Le Comité recommande qu’en vertu du Plan de conservation national, Environnement Canada privilégie l’adoption d’une approche holistique à l’égard de la conservation urbaine, qui suppose de solides partenariats entre tous les ordres de gouvernement et reconnaît la mise sur pied d’initiatives nécessitant la participation d’entités privées, publiques et sans but lucratif comme une pratique exemplaire.

Améliorer le milieu de vie des Canadiens : un rôle du gouvernement fédéral

Comme les estimations établissent à 80 % le pourcentage des Canadiens vivant en milieu urbain, chaque ordre de gouvernement a à cœur l’amélioration de la conservation urbaine. Comme le résumait un représentant du gouvernement fédéral :

Les villes et les autorités locales sont particulièrement bien placées pour implanter des solutions de biodiversité adaptées aux priorités et aux besoins locaux… Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux peuvent contribuer aux efforts locaux de différentes façons. Leur rôle peut être notamment d'établir des cibles et des objectifs nationaux, de fournir un soutien scientifique et technique, d'assurer l'éducation et la sensibilisation, d'offrir des fonds d’intendance, de mettre en place des dialogues et des partenariats et d'élaborer des approches écorégionales locales. Ils peuvent aussi appuyer les mesures à l'échelle locale grâ ce à l'échange de renseignements et de connaissances[129].

Divers témoins ont expliqué les rôles que le gouvernement fédéral pourrait jouer et en ont ajouté d’autres. Les membres du Comité ont analysé l’ensemble des témoignages et sont en mesure de formuler des recommandations au gouvernement fédéral sur le rôle qui lui conviendrait de jouer pour appuyer et encourager la conservation urbaine.

Jusqu’ici le gouvernement fédéral a participé à plusieurs initiatives en matière de conservation urbaine. La création du parc urbain national de la Rouge et le soutien fourni dans le cadre du Programme de financement communautaire EcoAction, ne sont que deux exemples parmi d’autres de mesures qui ont eu des effets positifs mesurables sur l’environnement.

Leadership du gouvernement fédéral


« Il doit définir la vision et les attentes à l'égard de la conservation urbaine et favoriser le lien entre les Canadiens vivant en milieu urbain et les espaces naturels, en reconnaissant que la nature des efforts en ce sens et leur mise en oeuvre seront adaptées à la diversité des situations locales à l'échelle du pays. »
– Mme Lorrie Minshall,
directrice, Plan de gestion de l'eau,
Office de protection de la nature de la rivière Grand

Des témoins ont souligné que bon nombre d’activités de conservation sont du ressort des municipalités et des provinces, mais qu’il y a des possibilités pour le gouvernement fédéral de former des partenariats avec différents ordres de gouvernement dans le but d’élaborer des pratiques exemplaires nationales visant à encourager la conservation urbaine. Une de ces possibilités est le Plan de conservation national. De l’avis de nombreux témoins, le gouvernement fédéral devrait jouer un rôle dans la conservation urbaine. Il pourrait, par exemple fixer des objectifs nationaux sans pour autant empiéter sur les autres sphères de compétence, ou créer une vision nationale[130].

Un témoin, qui a souligné que le Canada est le seul pays du G8 dépourvu de présence ou de programme forestier urbain national, a suggéré que le gouvernement fédéral entame un dialogue sur une stratégie forestière urbaine nationale[131]. Il s’est également dit inquiet que les recherches et les programmes fédéraux ne soient pas axés sur les questions touchant aux arbres dans les secteurs urbains. Il a proposé que Forêts Canada consacre un poste dans chacun de ces centres forestiers aux questions des forêts urbaines.

Un autre a fait savoir que le gouvernement fédéral a déjà disposé d’une commission de la conservation. Il a laissé entendre qu’il pourrait être bon de remettre sur pied une telle commission[132].

Après avoir entendu moult témoignages sur l’importance des pratiques de conservation urbaine au Canada, le Comité convient qu’il est possible au gouvernement fédéral, sans outrepasser ses compétences, de voir à la promotion et à la facilitation des activités de conservation, notamment par des mesures visant à inciter tous les ordres de gouvernement, de même que les organismes et la population en général à agir au sein de leurs collectivités dans le sens de la conservation urbaine.

Recommandation 3

Le Comité recommande qu’Environnement Canada considère la conservation urbaine, notamment la définition de repères convenables sur le plan des compétences, comme des composantes importantes du Plan de conservation national.

Pour être un leader crédible dans le domaine de la conservation urbaine, le gouvernement fédéral doit veiller à gérer ses propres terres en tenant compte des principes de conservation urbaine[133]. Comme l’a fait remarquer un témoin, donner l’exemple pour ce qui est des biens fonciers fédéraux serait déjà un bon départ[134].

Recommandation 4

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada encourage et appuie l’intendance responsable des terres fédérales et des installations situées dans les zones urbaines.

Développement et partage des connaissances

Un autre aspect du rôle du gouvernement fédéral dans la conservation urbaine est le développement et le partage des connaissances. Bon nombre de témoins ont commenté l’utilité des connaissances techniques ou scientifiques et des données que le gouvernement a déjà obtenues ou réunies et rend publiques[135]. Par exemple, un témoin a cité l’initiative EQuilibrium, modèle de logement soutenable national piloté par la Société d’hypothèques et de logement du Canada, comme « genre de dossier où le gouvernement fédéral peut mettre à profit le pouvoir de ses sociétés d'État et les ressources en recherche et innovation à sa disposition aux fins de la réalisation de projets pilotes pour mettre de l'avant de nouveaux concepts créatifs qui peuvent être autant de pistes de solution à l'égard des difficultés que nous devons surmonter[136] ».

Le gouvernement fédéral est l’une des nombreuses grandes sources d’informations et de connaissances dans le domaine de la conservation urbaine. Pour bon nombre de témoins, il pourrait aussi faciliter le partage de ces connaissances, notamment des pratiques exemplaires[137], ainsi qu’encourager le dialogue ou les partenariats entre intervenants et différents ordres de gouvernement[138]. Le Comité convient qu’il s’agit là d’un rôle important qu’il vaut mieux assumer au niveau national.

Recommandation 5

Le Comité recommande qu’Environnement Canada songe à une façon de faciliter le partage de connaissances, notamment les pratiques exemplaires et les renseignements pertinents en matière de conservation urbaine, entre les intervenants canadiens.

Financement et autres incitatifs financiers

Bien des témoins ont souligné que le gouvernement fédéral joue un rôle dans le domaine du financement, que ce soit par des crédits d’impôt ou autres incitatifs financiers visant à appuyer ou encourager la conservation urbaine[139]. Certains ont aussi fait mention de l’apport d’intervenants locaux dans le financement, tant les propriétaires fonciers, l’industrie, les autres ordres de gouvernement que les organismes philanthropiques[140].

Des témoins ont présenté des suggestions pratiques et précises concernant la meilleure façon de répartir le financement du gouvernement fédéral déjà prévu. Des groupes ont mentionné que certains programmes de financement s’assortissent d’un fardeau administratif qui ne tient pas suffisamment compte du fait que bon nombre d’initiatives de conservation urbaine sont essentiellement le fait de bénévoles, et que des organismes qui ont déjà vu à maintes reprises leurs demandes acceptées et ont la réputation de respecter les modalité d’octroi des subventions, se retrouvent souvent au même rang que des nouveaux venus.

Le programme de financement communautaire ÉcoAction d’Environnement Canada en est un bon exemple. Des témoins ont suggéré d’y apporter des changements pour que les municipalités puissent demander un financement pour leurs mesures de conservation urbaine[141]. Un témoin a laissé entendre que les organismes qui appuient les municipalités cherchant à produire un plan de conservation des environnements naturels devraient pouvoir se prévaloir du financement offert dans cadre d’EcoAction[142].

Recommandation 6

Le Comité recommande qu’Environnement Canada donne la priorité à l’allègement du fardeau administratif pour les organismes qui lui soumettent des projets, en reconnaissance du fait que les groupes locaux sont souvent les fournisseurs de services les mieux placés pour encourager le financement de contrepartie et pour gérer les fonds liés aux programmes de conservation communautaires.

Des témoins ont également proposé des solutions pratiques sur la façon de maximiser le financement qu’offre actuellement le gouvernement fédéral dans le domaine de l’infrastructure. Plusieurs ont laissé entendre qu’actuellement les ministères fédéraux fonctionnent isolément pour ce qui est d’accorder du financement : certains financent des mesures environnementales, tandis que d’autres financent des projets d’infrastructure. Des témoins ont proposé d’intégrer les impératifs de conservation dans les programmes de subvention au titre de l’infrastructure. [143]

Par exemple, plusieurs témoins se sont dits d’avis que le financement de l’infrastructure fédérale pourrait être accordé à des projets d’infrastructure verte ainsi qu’à des projets d’infrastructure traditionnelle grise et à ceux qui intègrent les deux modèles[144]. Un témoin a recommandé en particulier d’intégrer la gestion des écosystèmes dans les programmes de subvention de l’infrastructure existants[145].

Les représentants d’Infrastructure Canada qui ont par la suite comparu devant le Comité ont affirmé que les modalités des programmes actuels de financement de l’infrastructure sont déjà souples et qu’il est, par conséquent, possible aux municipalités et aux autres intervenants de se prévaloir de l’aide fédérale pour financer des projets d’infrastructure écologique. À titre d’exemple, un représentant a mentionné que le Fonds Chantiers Canada avait déjà servi à financer des projets comme des zones humides artificielles[146].

Les membres du Comité sont conscients du rôle important joué par les partenaires municipaux, provinciaux et territoriaux, en tant que propriétaires de l’essentiel de l’infrastructure publique du Canada, dans l’établissement des priorités et le partage des coûts. Du point de vue fédéral l’établissement des paramètres d’admissibilité à respecter pour pouvoir se prévaloir des programmes de subventions fédérales est lui aussi crucial. À la lumière des témoignages recueillis au cours de leur étude, les membres du Comité sentent qu’il y aurait peut-être lieu de veiller à ce que les programmes fédéraux de financement des infrastructures comportent des catégories de projets axés expressément sur la création et le maintien d’une infrastructure écologique urbaine essentielle, comme le couvert forestier urbain et les marais artificiels. Un dialogue avec les partenaires provinciaux, territoriaux et municipaux, de même qu’avec les organismes de conservation intéressés, pourrait faciliter l’identification des lacunes possibles dans les programmes actuels de subventions fédérales et aider à déterminer les niveaux de financement nécessaires pour y remédier.

Recommandation 7

Le Comité recommande qu’Infrastructure Canada amorce un dialogue avec les partenaires municipaux, provinciaux et territoriaux concernant la possibilité d’inclure l’infrastructure écologique urbaine au nombre des catégories visées par les programmes actuels ou futurs de financement des infrastructures du gouvernement fédéral.

Conclusion

À mesure que la société canadienne s’urbanise, l’importance des espaces verts dans les centres urbains devient de plus en plus manifeste; pour beaucoup, ces secteurs représentent la meilleure, voire la seule, occasion de se connecter avec la nature et la conservation. Les avantages de telles connexions, pour les enfants, l’économie, la santé et la biodiversité, sont substantiels.

Pour atteindre les objectifs de la conservation urbaine, le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer en assurant son leadership, en développant et partageant les connaissances, en fournissant un financement et en recommandant les priorités à adopter en matière de conservation et de gestion. Cependant, il n’est que l’un des nombreux joueurs qui, par la voie de partenariats et d’une vision globale, peuvent faire progresser la conservation urbaine. Nous avons tous un rôle à jouer.



[1]              Chambre des communes, Comité permanent de l’environnement et du développement durable (ENVI), Témoignages, 1re session, 41e législature, 17 octobre 2012 (Mme Virginia Poter, directrice générale, Service canadien de la faune, ministère de l’Environnement). Voir aussi ENVI, Témoignages, 1re session, 41e législature, 26 novembre 2012 (M. Guy Garand, directeur général, Conseil régional de l'environnement de Laval); ENVI, Témoignages, 1re session, 41e législature, 31 octobre 2012 (M. Kenneth Bennett, ancien gestionnaire de l’environnement, Planification et protection environnementale, Ville de Surrey, à titre personnel); ENVI (31 octobre 2012) (M. Faisal Moola, directeur général, Ontario et le Grand Nord, Fondation David Suzuki); ENVI, Témoignages, 1re session, 41e législature, 24 octobre 2012 (M. Michael Rosen, président, Arbres Canada); ENVI, Témoignages, 1re session, 41e législature, 22 octobre 2012 (M. Mark Butler, directeur des politiques, Centre d’action écologique, au nom de Mme Jennifer Powley, coordonnatrice, Our HRM Alliance, Centre d’action écologique).

[2]              Scouts Canada, mémoire, p. 2.

[3]              Voir Parks Canada, Fréquentation à Parcs Canada 2007–2008 à 2011–2012.

[4]              Scouts Canada, mémoire, p. 2.

[5]              ENVI (31 octobre 2012) (Bennett).

[6]              UNESCO, Recommandation concernant le paysage urbain historique, y compris un glossaire de définitions, 10 novembre 2011. Voir aussi Global Heritage Fund, Spring Cleaning, avril 2010.

[7]              Par exemple, voir Amira Elnokaly et Ahmed Elseragy, « Sustainable Heritage Development: Learning from Urban Conservation of Heritage Projects in Non Western Contexts », European Journal of Sustainable Development, vol. 2, no. 1, Rome, Italie, 2013, p. 31–56.

[8]              Voir ENVI, « Étude sur les pratiques de conservation urbaine au Canada », communiqué, 3 octobre 2012.

[9]              ENVI (17 octobre 2012) (Poter).

[10]            ENVI, Témoignages, 1re session, 41e législature, 28 novembre 2012 (Mme Andréanne Blais, biologiste, Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec).

[11]            ENVI, Témoignages, 1re session, 41e législature, 5 décembre 2012 (M. Brunet, consultant et chercheur en environnement, Institut des sciences de l’environnement, chargé de cours, Université du Québec à Montréal, à titre personnel).

[12]            Collège Olds, mémoire, p. 4. Environnement bâ ti est parfois défini comme « l'ensemble de ce qui est construit par l'homme ». Pour l’UNESCO, « l’environnement bâ ti désigne les ressources et infrastructures anthropiques (par opposition aux ressources naturelles) destinées à soutenir l’activité humaine, telles que les bâ timents, les routes, les parcs et autres aménagements ». Recommandation concernant le paysage urbain historique, y compris un glossaire de définitions, 10 novembre 2011.

[13]            M. Kyle Lucyk, Musée-nature de la prairie, mémoire, p. 1.

[14]           ENVI (22 octobre 2012) (M. Adam Bienenstock, fondateur et président-directeur général, Bienenstock Natural Playgrounds) et ENVI (5 décembre 2012) (M. Mike Bingley, gestionnaire du programme plein air, Scouts Canada).

[15]           ENVI (5 décembre 2012) (Bingley).

[16]           Ibid.

[17]           ENVI (5 décembre 2012) (M. Kenneth Beattie, directeur, Programmes de l'habitat, Fédération canadienne de la faune).

[18]           Voir Conseil régional de l’environnement de Laval, mémoire, p. 10.

[19]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock) et ENVI (5 décembre 2012) (Bingley).

[20]           ENVI (5 décembre 2012) (Brunet).

[21]           Par exemple, voir ENVI (26 novembre 2012) (Garand) et ENVI (28 novembre 2012) (M. John Husk, membre, conseiller municipal, Ville de Drummondville, Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec).

[22]           ENVI (24 octobre 2012) (Rosen).

[23]           ENVI (24 octobre 2012) (Mme Dorothy Dobbie, ancienne présidente, Conseil d'administration, Arbres Canada) et ENVI, Témoignages, 1re session, 41e législature, 3 décembre 2012 (M. Michael Ricketts, jardinier en chef, Bridgeland-Riverside Vacant Lots Garden).

[24]           ENVI (28 novembre 2012) (M. Robert Savard, représentant, Projet école verte, conseiller municipal, Ville de Salaberry-de-Valleyfield, à titre personnel) et ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[25]           ENVI (24 octobre 2012) (Rosen).

[26]           Voir ENVI (3 décembre 2012) (Ricketts); ENVI (31 octobre 2012) (Moola); ENVI, Témoignages, 1re session, 41législature, 29 octobre 2012 (Mme Lorrie Minshall, directrice, Plan de gestion de l’eau, Office de protection de la nature de la rivière Grand).

[27]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[28]           ENVI (29 octobre 2012) (Mr. Rodney Penner, naturaliste urbain, Services naturalistes, Ville de Winnipeg); ENVI, Témoignages, 1re session, 41e législature, 21 novembre 2012 (Mme Marlene Power, membre, Conseil d’administration, Forest School Canada, Child and Nature Alliance of Canada); ENVI (28 novembre 2012) (M. Peter Kendall, directeur général, Earth Rangers); ENVI (5 décembre 2012) (Bingley,).

[29]           ENVI (28 novembre 2012) (Savardl).

[30]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[31]           ENVI (5 décembre 2012) (Bingley).

[32]           La théorie sur les personnalités de type A et de type B provient de recherches menées dans les années 1950 par les cardiologues Meyer Friedman et R.H. Rosenman. « Ils ont conclu qu’une personnalité de type A était plus susceptible de se soucier de statut social et de succès. Ces personnes sont souvent des bourreaux de travail, manquent parfois de confiance en elles et sont très impatientes. Elles sont aussi plus susceptibles de se mettre en colère. » Sarah Wilson, “How to understand people: Part 1: Understanding personality: Type A and B personalities”, The Guardian, 7 mars 2009.

[33]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[34]           Par exemple, voir ENVI (5 décembre 2012) (Bingley).

[35]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[36]           ENVI (5 décembre 2012) (Bingley).

[37]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[38]           ENVI (29 octobre 2012) (M. Oliver Kent, président, Société pour la nature et les parcs du Canada et Penner); ENVI (24 octobre 2012) (Mme Monica Andreeff, directrice générale, Association for Mountain Parks Protection and Enjoyment); ENVI (5 décembre 2012) (Bingley).

[39]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[40]           ENVI (5 décembre 2012) (Bingley).

[41]           Société pour la nature et les parcs du Canada, mémoire, p. 3.

[42]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[43]           ENVI (3 décembre 2012) (Ricketts).

[44]           ENVI (5 décembre 2012) (Brunet).

[45]           ENVI (24 octobre 2012) (Dobbie).

[46]           ENVI (31 octobre 2012) (Moola).

[47]           ENVI (24 octobre 2012) (M. Mark Cullen, président, Trees For Life, Urban Tree Coalition).

[48]           ENVI (26 novembre 2012) (Mme Marguerite Ceschi-Smith, vice‑présidente, Comité permanent des questions environnementales et du développement durable, conseillère, Ville de Brantford, Fédération canadienne des municipalités).

[49]           ENVI (26 novembre 2012) (Mme Marie-Christine Bellemare, biologiste chargée de projets, Conseil régional de l’environnement de Laval).

[50]           Société pour la nature et les parcs du Canada, mémoire, p. 1.

[51]           ENVI (26 novembre 2012) (Ceschi-Smith).

[52]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock); ENVI (24 octobre 2012) (Dobbie et Cullen).

[53]           ENVI (26 novembre 2012) (M. Ken Dion, gestionnaire principal de projet, Division de la gestion des bassins versants, Office de protection de la nature de Toronto et de la région).

[54]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[55]           ENVI (24 octobre 2012) (Dobbie).

[56]           ENVI (24 octobre 2012) (Cullen).

[57]           ENVI (3 décembre 2012) (Dr François Reeves, cardiologue d’intervention, Faculté de médecine, professeur agrégé de médecine, Université de Montréal, à titre personnel).

[58]           ENVI (24 octobre 2012) (Dobbie).

[59]           Ibid.

[60]           ENVI (3 décembre 2012) (Reeves).

[61]           ENVI (24 octobre 2012) (Cullen).

[62]           Dr Normand Brunet, mémoire, p. 5.

[63]           Olds College, mémoire, p. 8.

[64]           Société pour la nature et les parcs du Canada, mémoire, p. 1.

[65]           ENVI (5 décembre 2012) (Beattie).

[66]           Centre d’action écologique, mémoire, p. 4.

[67]           Rouge Park, About Us.

[68]           Discours du Trône, Ottawa, 3 juin 2011.

[69]           ENVI (31 octobre 2012) (M. Andrew Campbell, vice-président, Relations externes et expériences du visiteur, Parcs Canada).

[70]           ENVI (31 octobre 2012) (M. Jim Robb, directeur général, Friends of the Rouge Watershed).

[71]           ENVI (31 octobre 2012) (Moola).

[72]           Rouge Park. A National Urban Park?

[73]           ENVI (31 octobre 2012) (Moola).

[74]           Ibid.

[75]           Ibid.

[76]           ENVI (31 octobre 2012) (Campbell).

[77]           ENVI (31 octobre 2012) (Moola et Robb).

[78]           ENVI (31 octobre 2012) (Moola).

[79]           ENVI (31 octobre 2012) (Campbell).

[80]           Ibid.

[81]           Ibid.

[82]           Ibid.

[83]           Ibid.

[84]           ENVI (31 octobre 2012) (Moola). Voir aussi ENVI (31 octobre 2012) (Robb).

[85]           Voir ENVI, “Étude sur les pratiques de conservation urbaine au Canada,” communiqué de presse,
3 octobre 2012.

[86]           Olds College, mémoire, p. 6.

[87]           ENVI (5 décembre 2012) (Brunet) et Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec, mémoire, p. 3.

[88]           Olds College, mémoire, p. 6.

[89]           Conseil régional de l’environnement de Laval, mémoire, p. 9.

[90]           ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[91]           Ibid. et ENVI (22 octobre 2012) (Butler).

[92]           ENVI (24 octobre 2012) (Andreeff).

[93]           ENVI (5 décembre 2012) (Bingley).

[94]           ENVI (29 octobre 2012) (Minshall et Penner).

[95]           « L’ICLEI a été fondé en fondé en 1990 sous le nom de « Conseil international pour les initiatives écologiques ». […] En 2003, le « Conseil international pour les initiatives écologiques » est devenu l’« ICLEI—Local Governments for Sustainability » et son mandat s’est élargi pour englober toutes les questions liées à la durabilité ». ICLEI Canada, About ICLEI. [traduction]

[96]           ENVI (17 octobre 2012) (Poter).

[97]           Ibid.

[98]           Ibid.

[99]           ENVI (26 novembre 2012) (Garand).

[100]        ENVI (24 octobre 2012) (Rosen).

[101]        ENVI (31 octobre 2012) (Mme Carrie Baron, directrice, Drainage et environnement, Département de génie, Ville de Surrey).

[102]        Centre d’action écologique, mémoire, p. 4.

[103]        Par exemple, voir ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[104]        ENVI (28 novembre 2012) (Savard).

[105]        M. Kyle Lucyk, Musée-nature de la prairie, mémoire, p. 1.

[106]        ENVI (5 décembre 2012) (Beattie).

[107]        ENVI (29 octobre 2012) (Penner).

[108]         ENVI (5 décembre 2012) (Bingley) et ENVI (28 novembre 2012) (Kendall).

[109]         ENVI (26 novembre 2012) (M. Jim Tovey, conseiller municipal, quartier 1, Ville de Mississauga, à titre personnel).

[110]         Voir ENVI (26 novembre 2012) (Garand) et Office de protection de la nature de la vallée Rideau, mémoire, p. 9.

[111]        ENVI (24 octobre 2012) (M. Chris Manderson, responsable de la gestion des espaces naturels, Parcs, Ville de Calgary).

[112]         ENVI (17 octobre 2012) (Poter).

[113]         ENVI (24 octobre 2012) (Manderson).

[114]         ENVI (24 octobre 2012) (Andreeff).

[115]         ENVI (29 octobre 2012) (Minshall).

[116]         Ibid.

[117]         ENVI (24 octobre 2012) (Manderson).

[118]         ENVI (31 octobre 2012) (Baron).

[119]         ENVI (22 octobre 2012) (Mme Andrea Gabor, présidente, Institut canadien des urbanistes).

[120]         ENVI (28 novembre 2012) (Savard).

[121]         ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock).

[122]         ENVI (28 novembre 2012) (Kendall).

[123]         Ibid.

[124]         ENVI (5 décembre 2012) (Bingley).

[125]         ENVI (28 novembre 2012) (Kendall).

[126]         ENVI (24 octobre 2012) (Andreeff).

[127]         ENVI (3 décembre 2012) (Reeves).

[128]         ENVI (22 octobre 2012) (Butler).

[129]         ENVI (17 octobre 2012) (Poter).

[130]         Voir ENVI (17 octobre 2012) (Poter); ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock); ENVI (29 octobre 2012) (Minshall); ENVI (3 décembre 2012) (Ricketts); Conseil régional de l’environnement de Laval, mémoire, p. 10.

[131]        ENVI (24 octobre 2012) (Rosen).

[132]        ENVI (5 décembre 2012) (Brunet).

[133]        Voir ENVI (28 novembre 2012) (Kendall).

[134]        ENVI (5 décembre 2012) (Beattie).

[135]        ENVI (17 octobre 2012) (Poter); ENVI (22 octobre 2012) (M. David Wise, président, Comité consultatif en matière de politique, Institut canadien des urbanistes); ENVI (29 octobre 2012) (Minshall); ENVI (26 novembre 2012) (Ceschi-Smith); ENVI (3 décembre 2012) (M. Don Maciver, directeur de la planification, Office de protection de la nature de la vallée Rideau); ENVI (3 décembre 2012) (Reeves); ENVI (5 décembre 2012) (Brunet); ENVI (31 octobre 2012) (Bennett).

[136]         ENVI (22 octobre 2012) (Wise).

[137]         ENVI (17 octobre 2012) (Poter); ENVI (22 octobre 2012) (Wise); ENVI (24 octobre 2012) (Manderson); ENVI (24 octobre 2012) (Dobbie); ENVI (29 octobre 2012) (Minshall); ENVI (31 octobre 2012) (Baron); ENVI (28 novembre 2012) (Savard); Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec, mémoire, p. 8.

[138]         ENVI (17 octobre 2012) (Poter); ENVI (24 octobre 2012) (Manderson, Rosen et Cullen); ENVI (29 octobre 2012) (Minshall); ENVI (26 novembre 2012) (Ceschi-Smith); ENVI (28 novembre 2012) (Kendall); Scouts Canada, mémoire, p. 5.

[139]         ENVI (17 octobre 2012) (Poter); ENVI (22 octobre 2012) (Bienenstock et Wise); ENVI (24 octobre, 2012) (Andreeff et Cullen); ENVI (26 novembre 2012) (Ceschi-Smith et Garand);  ENVI (28 novembre, 2012) (Savard); ENVI (3 décembre 2012) (Reeves); ENVI (5 décembre 2012) (Bingley et Beattie); M. Kyle Lucyk, Musée-nature de la prairie, mémoire, p. 3; Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec, mémoire, p. 7; M. Kenneth Bennett, ancien gestionnaire de l'environnement, Planification et protection environnementale, Ville de Surrey, mémoire, p. 6-7; Conseil régional de l’environnement de Laval, mémoire, p. 10; Office de protection de la nature de la vallée Rideau, mémoire, p. 11.

[140]         Par exemple, voir ENVI (22 octobre 2012) (Gabor) et ENVI (28 novembre 2012) (Savard).

[141]         Voir ENVI (29 octobre 2012) (Penner) et M. Kyle Lucyk, Musée-nature de la prairie, exposé, p. 2.

[142]         Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec, mémoire, p. 7.

[143]         Ibid., p. 8., ENVI (24 octobre 2012) (Manderson) et ENVI (5 décembre 2012) (Brunet).

[144]         Voir ENVI (29 octobre 2012) (Minshall).

[145]         ENVI (24 octobre 2012) (Manderson).

[146]         ENVI, Témoignages, 1re session, 41législature, 7 mars 2013 (Mme Natasha Rascanin, sous-ministre adjointe, Direction générale des opérations des programmes, Infrastructure Canada).