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Bonjour à tous. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour présenter un projet qui concerne l'environnement.
Ce projet a été mené à Salaberry-de-Valleyfield. Ce projet touche les cours d'école. On voulait apporter des améliorations au côté urbain. Nous avons donc choisi une cour d'école et avons décidé de l'améliorer. Auparavant, il n'y avait que de l'asphalte. On a fait un projet environnemental avec les étudiants, les partenaires et les citoyens.
Sur la diapositive, on peut voir l'idée qu'on se faisait du projet. On avait rencontré les élèves. On avait rencontré tout le monde afin d'avoir des idées. On a inclus celles-ci dans un plan. C'est ce qu'on voit présentement à l'écran.
Le parc-école Sacré-Coeur se veut un projet de mise en valeur écologique d'une cour d'école asphaltée où plusieurs partenaires — il y avait les institutions, les industries, les commerces, les organismes communautaires, les enseignants et les élèves — ont travaillé pour une première fois à créer un milieu de vie attractif dans une perspective de développement durable.
La transformation exceptionnelle du parc-école Sacré-Coeur se veut un geste concret et remarquable sur le plan de la gestion de l'environnement, des ressources du milieu — l'air, le sol et l'eau —, de la protection, de la restauration et de la mise en valeur des écosystèmes sous tous ses aspects. Ce projet est innovateur, tant par sa démarche participative, son rayonnement et son sens de l'esthétique, que par sa pérennité à long terme. Il est un exemple à suivre car la démarche est respectueuse des volontés de chaque élève et de chaque citoyen qui souhaitent avoir un meilleur milieu de vie, de meilleures conditions ludiques et un environnement sain pour les générations futures. Enfin, le parc-école constitue le meilleur exemple d'une réalisation en partenariat axée sur une gestion écoresponsable quant à la protection de l'environnement dans un cadre de développement durable.
Le projet touche plusieurs domaines. L'un d'eux visait à améliorer la qualité de la rivière Saint-Charles en réduisant les eaux de ruissellement. Il faut savoir que l'école est située sur un affluent du fleuve Saint-Laurent, la rivière Saint-Charles. On voulait aussi améliorer le bien-être de la communauté. Le quartier Sacré-Coeur est un quartier défavorisé qui n'avait pas de parc. On a aussi voulu améliorer cet aspect du quartier.
On a voulu rendre un parc disponible pour le quartier et, ainsi, faire diminuer le décrochage scolaire. Puisque les enfants n'avaient rien à faire à l'école, ils n'aimaient pas trop leur école. Depuis qu'on a amélioré la cour, les enfants adorent leur école. C'est une bonne chose. On voulait rallier les milieux communautaires et municipaux et les amener à travailler ensemble. C'était un moyen de sensibiliser les élèves et la population aux problèmes de notre environnement. On a donc sensibilisés les jeunes à la protection de l'environnement.
À la fin du projet, on avait planté 38 arbres feuillus, 34 arbustes feuillus et 4 conifères. On a installé 28 220 pi2 d'aire gazonnée, 805 m3 de fibre de bois dans les aires de jeux et 940 m3 de paillis de cèdre dans les aires de biorétention pour réduire la quantité d'eau de ruissellement. En tout, on a végétalisé 2 850 m2 d'espaces.
Vous pouvez voir un aperçu de la cour d'école, avant les travaux. Comme je l'ai mentionné, Il n'y avait que de l'asphalte à la grandeur. Il n'y avait rien. Il n'y avait pas de jeux pour les enfants. On observe maintenant le plan vu d'en haut. C'était une très grande cour, mais il n'y avait que de l'asphalte.
On a donc entrepris des travaux. On a créé sept bassins de biorétention pour l'eau de pluie. Il faut dire que c'était un peu délicat puisque c'était dans une cour d'école primaire. La commission scolaire craignait que l'eau ne s'accumule dans les bassins et que les enfants se noient. On a donc relié les bassins. Vous voyez qu'il y a des drains. Tous les bassins sont reliés par des drains. Si un bassin absorbe moins d'eau, celle-ci sera déviée vers les autres bassins.
On a rempli les aires en posant du sable, de la terre et des membranes. On a fait ce que l'architecte nous avait demandé de faire pour l'écoulement. On a planté des arbres. On s'est aussi servi des élèves. Ils nous ont grandement aidés à planter tout ce qui était arbustes, feuillus, fleurs et plantes indigènes. Les enfants de cinquième année ont fait cela avec nous. Ils ont bien aimé l'expérience et, en plus, en se servant des enfants, on est certains que les plantes vont rester là plus d'un an.
En somme, la réduction de la quantité d'asphalte et de béton a contribué à diminuer les grandes chaleurs. Dans 10 ans, on estime que plus de 50 % de la superficie existante sera végétalisée ou à l'ombre. On dit souvent qu'une image vaut 1 000 mots. Regardez les photos sur l'écran. Auparavant, il n'y avait que de l'asphalte. À gauche, on a créé un parc et, à droite, vous voyez que dans le fond, on a fait une butte avec la terre des bassins de biorétention qu'on a creusés. Elle sert de glissade pendant l'hiver.
On a aussi aménagé un terrain de soccer pour les enfants. À gauche, il y avait de l'asphalte et à droite, avec un des sept bassins de biorétention, on a fait un petit amphithéâtre où les enfants font des spectacles de musique ou jouent des pièces de théâtre. On se sert aussi de l'extérieur pour faire de l'aménagement et faire des spectacles.
On dit souvent que lorsqu'on travaille ensemble, on peut faire de grandes choses. Ce projet est une véritable réussite communautaire. Plusieurs industries de la région y ont participé bénévolement et des citoyens ont donné un coup de main, ainsi que plusieurs organismes et tous les comités. La ville de Salaberry-de-Valleyfield compte 148 organismes accrédités. On a donc fait appel à eux et ils nous ont aidés à amasser des fonds.
On voit ici le parc. Il n'y avait rien auparavant et, maintenant, les enfants peuvent s'amuser. Il y a beaucoup de verdure. Des bénévoles de l'usine Grace Canada ont été libérés pendant une journée pour installer de la tourbe. Comme je l'expliquais plus tôt, il y avait un volet information dans le cadre du projet. Les élèves ont donc été informés classe par classe. On leur a expliqué ce qu'était un bassin de biorétention, la raison pour laquelle on plante des arbres et quels sont les problèmes reliés aux îlots de chaleur. Ils ont été sensibilisés au projet et à l'environnement. Ici, on a aussi installé beaucoup de paillis de cèdre pour permettre à l'eau de s'accumuler.
Les enfants n'avaient jamais vu de pelouse dans leur cour. La première journée, on était étonnés de voir les enfants se laisser rouler dans la pente. C'est un jeu pour eux et c'est agréable de voir cela. On voit différents angles de la cour et les installations de jeux. On a encore quelques photos. Pour l'hiver, on a acheté des tapis-luges aux enfants car c'est un secteur démuni, il ne faut pas l'oublier. Les enfants dépensent toute leur énergie à glisser pendant l'heure du dîner. Ils s'amusent beaucoup.
Ce projet nous a permis de mériter au mois de mai le prix Joseph-Beaubien étoile, le prix le plus prestigieux de l'Union des municipalités du Québec. On a aussi gagné un prix du Réseau québécois de Villes et Villages en santé au mois de septembre grâce au Parc-école Vert. Ce projet a fait des petits. L'année dernière, deux écoles ont fait un projet semblable à Beauharnois à la suite de cette présentation. J'ai fait plusieurs présentations devant certains organismes. Les bénévoles ont travaillé à deux cours d'école dans les villes de Salaberry et Beauharnois.
Des gens de la ville de Longueuil, au Québec, m'ont appelé. Ils sont venus visiter la cour de l'école Sacré-Coeur. Ils ont commencé à faire un projet qui sera terminé l'année prochaine.
Il y a deux cours d'école dans mon secteur. J'ai commencé à travailler à la seconde cour d'école. J'ai déjà recueilli des fonds et trouvé des bénévoles. Ces projets font des petits. Les gens sont très intéressés et la participation des gens est ce qui est le plus intéressant. La commission scolaire ne peut pas réaliser cela toute seule. La ville ne peut pas le faire non plus. Quand on a l'aide des gens qui sont autour, c'est fantastique. C'est souvent au départ que nous avons besoin d'aide.
Pour faire un plan, il faut engager des architectes. Le plus difficile, au départ, est d'avoir la somme nécessaire pour faire le plan. Lorsque celui-ci est fait, il est alors plus facile de trouver des commanditaires.
C'était le projet concerté Parc-école Vert à l’école Sacré-Cœur du quartier Champlain à Salaberry-de-Valleyfield. Je vous remercie.
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Bonjour, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, membres du comité, bonjour et merci de nous recevoir.
J'accompagne aujourd'hui, à titre de conseiller municipal de la Ville de Drummondville, la représentante du Conseil régional de l'environnement du Centre-du-Québec pour expliquer au comité, en rapport avec la conservation urbaine, les répercussions de l'aménagement du territoire des municipalités sur la conservation urbaine.
Je vais faire une petite mise en contexte: les municipalités, c'est une compétence des provinces en vertu de la Constitution canadienne, et la loi dit que les municipalités doivent s'occuper de l'aménagement de leur territoire. Aussi, dans le cas de la municipalité de Drummondville, située à 100 kilomètres à l'est de Montréal et dont la population est d'environ 72 000 personnes, les revenus de la municipalité proviennent, dans une proportion de 60 à 70 %, des taxes foncières calculées d'après la valeur des propriétés. Par conséquent, le territoire a une très grande valeur pour les municipalités.
Cependant, depuis deux générations, en Amérique du Nord et dans plusieurs endroits ailleurs dans le monde, l'aménagement du territoire a été fait selon un étalement urbain, comme vous en êtes probablement conscients. Par exemple, au Québec, depuis ce temps, chaque fois que la population augmente de 1 %, la superficie occupée par la ville progresse de 5 %. Il y a donc une corrélation étrange. Cela crée une énorme pression sur la conservation. En effet, à la base, le but ou la meilleure chose pour la conservation urbaine, c'est de limiter l'empiètement des zones urbaines sur les zones conservées. Les meilleures zones conservées sont celles qu'on ne touche pas.
Les municipalités sont donc prises dans une structure en vertu de laquelle elles doivent constamment construire de nouveaux quartiers, et ce, rapidement, pour avoir de nouveaux revenus et payer les infrastructures très coûteuses dans les anciens quartiers. C'est une espèce de cercle vicieux qui fait en sorte que les villes s'étalent tout le temps. Ainsi, on empiète toujours un peu plus sur les milieux naturels.
Évidemment, il y a plusieurs conséquences à l'étalement urbain. La première étant les répercussions sur la conservation urbaine, comme je l'ai mentionné. Je vous ferai grâce de l'explication précise de toutes les conséquences. Néanmoins, les citoyens pourraient retirer beaucoup d'avantages d'un meilleur aménagement du territoire. On parle de la réduction de la pollution atmosphérique, d'une meilleure gestion de l'eau pluviale, de la sécurité alimentaire en limitant le morcellement du territoire agricole et de la sécurité énergétique en réduisant la consommation de pétrole. On parle aussi de santé publique, car la dépendance à la voiture décourage l'usage du transport actif et entraîne des problèmes d'obésité et de nature cardiovasculaire. Une meilleure densité urbaine, ce qui serait l'objectif d'un meilleur aménagement du territoire, encouragerait l'usage du transport collectif et améliorerait, par conséquent, sa rentabilité.
Je voulais souligner une répercussion de l'aménagement du territoire, soit la répercussion sur les finances publiques. Chaque fois qu'une ville s'étend, cela a certes une grande répercussion sur la conservation urbaine. Les rues, les trottoirs, les réseaux d'égout et d'aqueduc qui sont construits coûtent une petite fortune aux contribuables. En effet, un rapport de la Fédération canadienne des municipalités a récemment révélé — vous en avez peut-être entendu parler — que si toutes les routes qui sont de condition passable à très mauvaise étaient remplacées tout d'un coup, la facture pour les contribuables canadiens s'élèverait à 91 milliards de dollars. La répercussion à cet égard est considérable.
J'ai des exemples de meilleures pratiques et de meilleurs aménagements du territoire au Québec. Si cela vous intéresse, je vous en ferai part durant la période des questions.
En conclusion, si rien n'est fait pour améliorer l'aménagement du territoire, il y aura toujours une pression sur la conservation urbaine. Ce sera inévitable.
Merci.
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Je prends donc le relais.
Afin de bien planifier l'aménagement du territoire, des outils existent. Il faut peut-être mentionner ce que nous entendons par « conservation urbaine ». Nous entendons toutes les interventions, programmes et règlements existants pour limiter l'impact humain sur les milieux naturels. L'ordre d'impact varie de la protection intégrale d'un milieu humide, à sa mise en valeur et à sa restauration. Cela laisse donc un champ d'intervention assez large.
Pour soutenir les municipalités et les autres acteurs municipaux — dont les commissions régionales sur les ressources naturelles et le territoire, du ministère québécois des Ressources naturelles —, le Conseil régional de l'environnement du Centre-du-Québec a développé un outil d'aide à la décision. Cet outil accorde la priorité aux milieux naturels dans l'ensemble de la région. Cela aide justement les municipalités à mieux planifier et à intégrer les schémas d'aménagement en ce qui concerne les municipalités régionales de comté. Cet outil d'aide à la décision permet d'agir en amont des processus de développement.
Le but du projet est de soutenir les municipalités dans la prise en compte des milieux naturels en amont des démarches, comme je l'ai mentionné. Il s'agit vraiment d'éclairer de manière constructive le difficile arbitrage entre la conservation et le développement. L'outil a déjà été repris par plusieurs MRC et municipalités, dont Drummondville, qui l'ont intégré à leurs pratiques pour vraiment jeter un bon éclairage sur le développement.
En outre, le ministère québécois du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs a réutilisé cet outil aux fins d'analyse des certificats d'autorisation en fonction de la Loi sur la qualité de l'environnement, notamment en ce qui a trait à l'article 22 qui porte sur les millieux humides.
En terminant, nous aimerions vous faire part de nos recommandations.
Premièrement, afin de permettre l'intégration des outils d'aide à la décision et de permettre la mise en place de plans de conservation, le Conseil régional de l'environnement recommande d'intégrer au programme de financement communautaire ÉcoAction un soutien financier pour les organismes qui désirent soutenir les municipalités dans la réalisation d'un plan de conservation. Le financement pour la planification n'est actuellement pas inclus dans ce programme.
Deuxièmement, il faut s'assurer que le Programme d'intendance de l'habitat pour les espèces en péril sera reconduit et qu'il permettra l'acquisition de connaissances dans les sites où il existe des mentions historiques d'espèces en péril. Il faudrait qu'il inclue aussi les espèces en déclin et susceptibles d'être désignées. Il faudrait aussi inclure un montant budgétaire qui fixe le développement de mesures de protection.
Troisièmement, il s'agit d'inclure au Programme des dons écologiques du gouvernement du Canada des servitudes de non-lotissement et de conservation forestière, qui reconnaissent entre autres les pratiques d'aménagement forestier qui n'entravent pas la définition d'« aire protégée » de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
La quatrième recommandation consiste à tenir compte du cadre stratégique d'action de la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie du gouvernement du Canada.
M. Husk va vous faire part de la cinquième recommandation.
Je serai bref. Comme je l'ai mentionné, on comprend que le gouvernement fédéral ne peut pas s'ingérer dans l'aménagement du territoire fait par les municipalités, ce qui relève de la compétence provinciale.
Par contre, on recommande que le gouvernement fédéral utilise son pouvoir d'achat en matière d'infrastructure. On pense aux subventions accordées aux provinces. Je vous ferai part des recommandations qui sont dans le guide intitulé Pour un Québec libéré du pétrole en 2030 CHANGER DE DIRECTION Chantier Aménagement du territoire et transport des personnes, des organismes Vivre en ville et Équiterre.
Nous recommandons que le gouvernement exige des municipalités l'identification de zones prioritaires d'investissement en fonction de critères établis, comme l'infrastructure existante ou la croissance attendue, en dehors desquels l'État ne soutiendra pas les investissements. Il faut rendre les programmes de soutien écoconditionnels, à savoir, ne pas développer dans les terres agricoles, les milieux humides et de trop faible densité. Il ne faudrait soutenir aucune nouvelle infrastructure ni augmentation de la capacité routière, à part les infrastructures existantes. Nous recommandons aussi de bonifier le financement des infrastructures relatives au transport collectif.
Finalement, nous croyons qu'il serait de mise de doter d'argent le Fonds municipal vert de la FCM, particulièrement pour des études relatives à l'assistance financière et à d'autres mesures, en prenant en compte le volet de la conservation — ce qui n'est pas le cas actuellement — pour améliorer l'aménagement du territoire.
Merci.
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Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser au comité aujourd'hui. Je m'appelle Peter Kendall. Je suis directeur général de Earth Rangers. Tovah Barocas, notre directrice du développement, m'accompagne aujourd'hui.
Earth Rangers est l'organisation de conservation à l'intention des enfants. Nous sommes une ONG nationale dont le but est de communiquer aux enfants un message positif, fondé sur des données scientifiques, au sujet de l'importance de la protection de la biodiversité grâce aux programmes que nous offrons dans les écoles et dans des lieux publics, ainsi que grâce à notre communauté en ligne et à notre présence quotidienne à la télévision. Nous sensibilisons ainsi plusieurs millions d'enfants canadiens chaque année et nous leur donnons l'envie de participer directement à la protection des animaux et de leurs habitats.
Outre mon travail à Earth Rangers, je préside une nouvelle organisation appelée Cornerstone Standards Council, en plus d'être membre du conseil de la Fondation des amis de la ceinture de verdure, deux organisations dont je parlerai un peu plus tard.
L'objectif de la conservation est la préservation de la santé des écosystèmes, ainsi que de l'air pur et de l'eau propre qu'ils nous procurent. Dans les régions sauvages, on y arrivera généralement en préservant de vastes étendues et en laissant la nature se charger du reste. Malheureusement, les choses ne sont pas aussi simples dans les régions urbaines. En plus de devoir établir des aires protégées, nous devons en assurer la gestion active, souvent par la réalisation de travaux de restauration continus de grande importance.
Notre domicile, le Centre Earth Rangers, en constitue un bon exemple que j'aimerais vous décrire. Nos installations occupent 30 acres, sur les 800 acres du Centre de conservation Kortright, à Woodbridge, en Ontario. C'est une superbe région urbaine protégée. Cependant, il y a deux ans, un relevé de biodiversité mené sur nos terres nous a révélé que près de 90 p. 100 de la biomasse végétale était constituée d'espèces envahissantes. La diversité des espèces indigènes était moins importante qu'on ne l'avait prévu.
Avec l'aide du programme ÉcoAction, nous avons procédé à des brûlages dirigés, à la replantation massive d'espèces indigènes, ainsi qu'à la reconstruction d'un marais historique. Ce programme nous a coûté très cher et, par surcroît, les travaux devront être répétés tous les cinq ans. Toutefois, compte tenu de notre situation exceptionnelle, nous avons été en mesure de transformer le projet en programme de bénévolat d'entreprise qui, en plus de permettre l'exécution des travaux, aide au financement de notre organisme et favorise la sensibilisation à l'égard des espèces envahissantes.
La conservation urbaine doit aussi tenir compte des énormes pressions externes auxquelles sont soumis les environnements urbains, y compris la façon dont nous gérons nos déchets, notre énergie, nos transports et nos immeubles. Sur le plan foncier, les coûts, bien sûr, et la concurrence compliquent énormément la tâche. Bref, en milieu urbain, tout ce que nous faisons a un effet sur la conservation. Ainsi donc, la conservation urbaine ne peut être réalisée par un seul ordre de gouvernement ou un seul groupe. Pour y arriver, nous devons mobiliser tous les secteurs de la société et trouver de nouvelles façons de travailler ensemble afin de pouvoir répondre tant aux besoins de la nature qu'à ceux des personnes.
Le Cornerstone Standards Council, un des groupes que j'ai mentionnés plus tôt, en est un exemple. Le CSC est une organisation sans but lucratif, formée d'un large groupe représentatif de producteurs et d'ONG. Nous nous consacrons maintenant à l'élaboration et à la promotion d'un système de certification volontaire pour l'extraction responsable sur le plan social et environnemental de granulat en Ontario. On parle ici de pratiques environnementales plus rigoureuses, d'exigences de réhabilitation plus sévères et, ce qui s'avère le principe le plus controversé, de choix de sites responsables.
Pour vous mettre en contexte quant à l'incidence que pourrait avoir un tel programme, les meilleurs renseignements actuels que j'ai pu trouver indiquent que l'industrie du granulat en Ontario a présentement des permis pour environ 170 000 hectares. Par comparaison, même s'il ne s'agit pas du tout de la même chose, la CCN, l'organisme de conservation le plus important au Canada, a protégé 17 000 hectares depuis 1969. Le projet du parc de la Rouge fait environ 6 000 hectares. Qui plus est, ce programme coûtera au départ moins de 1 million de dollars et sera autofinancé par le truchement de contributions de l'industrie.
Un autre excellent exemple de collaboration locale est la ceinture de verdure, à Toronto. La ceinture de verdure résulte de 30 années de leadership politique, tous partis confondus, et du soutien des ONG et de l'industrie. Elle est considérée comme l'une des plus solides et des plus efficaces au monde, et elle sert de protection à plus de 1,8 million d'acres.
Aucun de ces programmes n'aurait été possible sans un important engagement public. Alors, comment obtenir un tel engagement? À Earth Rangers, nous croyons que c'est auprès des enfants qu'il faut commencer l'engagement. Dans une étude britannique récente, 24 p. 100 des parents ont dit que les enfants sont leur principale source de motivation à l'égard de la durabilité, et que les enfants réussissent mieux à faire passer le message environnemental que les politiciens ou les médias. Comment donc mobilise-t-on davantage les enfants en matière de conservation?
En 2009, nous avons commandé une importante étude auprès d'enfants de 8 à 12 ans à l'échelle de l'Amérique du Nord, afin d'examiner la question. La première chose que nous avons constatée est que la principale préoccupation des enfants concerne les animaux en voie de disparition et leurs habitats. Cela n'est pas surprenant. Chose intéressante, toutefois, ils ont aussi dit être fatigués de se faire dire d'éteindre les lumières lorsqu'ils quittent une pièce et de ne pas laisser couler l'eau quand ils se brossent les dents. Ils veulent participer d'une manière qui aura un effet direct sur le mieux-être des animaux. Aux yeux des enfants, l'éducation et les petits gestes ne suffisent pas pour produire une éthique de conservation. Ils ont besoin de voir des résultats tangibles.
À la lumière de ces résultats, Earth Rangers a lancé un nouveau programme, appelé Bring Back the Wild. Le programme permet aux enfants de participer, par l'entremise d'activités de financement, à l'un de nos programmes de conservation à l'échelle du Canada.
Cette année, les programmes visent à aider les scientifiques d'Environnement Canada à étudier l'effet des changements climatiques sur les ours polaires, à reconstruire l'habitat du blaireau d'Amérique dans la plaine sablonneuse du sud de Norfolk, à créer un milieu humide à Vancouver, à réintroduire la grenouille maculée de l'Oregon, ainsi qu'à acquérir des terres et à étudier les tendances de migration des grives des bois au Québec.
Depuis le lancement de ce programme en 2010, presque 250 000 enfants se sont joints à nos efforts et ont généré près d'un million de dollars pour l'ensemble de ces projets. Mais il ne s'agit pas uniquement de l'argent recueilli. C'est à la lecture des lettres que nous recevons presque tous les jours d'enfants et de parents de partout au pays que l'on comprend mieux l'effet de ces programmes.
J'aimerais vous lire une lettre que nous avons récemment reçue des parents de Grayson, un de nos nouveaux membres d'Earth Rangers du Manitoba.
Ce programme offre aux enfants une merveilleuse occasion d'apprendre beaucoup sur leur environnement et de participer à l'améliorer. Malgré ses six ans, Grayson a une énergie prodigieuse. Il déteste que les gens jettent leurs déchets n'importe où; il dit: « Je me vengerai! » Nous en sommes très fiers!! Je crois que nous en ferons une activité annuelle. Le programme nous a permis, en famille, de découvrir la grive des bois et d'enseigner des choses très importantes à notre fils.
Et les enfants ne sont pas les seuls à vouloir faire changer les choses. Pour susciter le changement à long terme, les programmes doivent donner des résultats très concrets; nous devons aussi valoriser davantage leurs réalisations.
J'en arrive donc à mes recommandations au sujet du rôle que peut jouer le gouvernement fédéral à l'égard de la conservation urbaine.
D'abord, il est important que vous joigniez vous-même le geste à la parole et assumiez le rôle de chef de file lorsque vous gérez vos propres terrains et immeubles en milieu urbain. La protection et la conservation des terres fédérales constituent un aspect important du respect de l'investissement des contribuables canadiens.
Ensuite, encouragez et appuyez des projets de collaboration novateurs par l'entremise de vos programmes de financement. ÉcoAction en est justement un excellent exemple. Mettez l'accent sur des projets qui donneront lieu à des résultats concrets, positifs et directs, et qui ne nécessiteront pas un financement gouvernemental à long terme, mais seront des projets où votre contribution aidera à assurer la pérennité des efforts.
Enfin, ce qui est plus important encore pour moi, valorisez les réalisations. Les gens en ont assez, je crois, d'entendre des messages environnementaux négatifs et de voir le Canada qualifié de retardataire environnemental. On l'oublie souvent, mais les Canadiens sont des chefs de file mondiaux en matière de conservation. Nous avons établi le premier service des parcs nationaux. Nous avons protégé plus de 12,4 millions d'hectares, et nous avons mis sur pied des partenariats novateurs, comme l'Entente sur la forêt boréale canadienne et le CSC. Les Canadiens doivent commémorer ces réalisations et avoir le sentiment qu'ils peuvent changer les choses, car nous avons largement de quoi être fiers.
Je vous remercie. Je serai maintenant heureux de répondre aux questions.
Bonjour. Je vous remercie d'avoir invité le Collège Olds à comparaître devant le Comité permanent de l'environnement et du développement durable aux fins de son étude sur les pratiques de conservation urbaine au Canada.
Je m'appelle Gord Koch. Je suis membre du corps enseignant de la Faculté d'environnement. Depuis les 12 dernières années, j'y donne des cours liés à l'architecture, à la gestion et à la réalisation de projets d'architecture du paysage, où l'on met l'accent sur les meilleures pratiques de gestion en matière d'aménagements paysagers durables. Avant d'arriver au collège, j'ai travaillé pendant tout près de 30 ans dans le domaine de la planification, de la gestion et de la réalisation de projets d'aménagement paysager pour des communautés résidentielles et des projets de mise en valeur de parcs, dans les régions de Toronto et Calgary.
Dans le contexte de la présente étude du comité, au nom du Collège Olds, j'aborderai la question de conservation urbaine du point de vue de l'élaboration et de la mise en oeuvre des programmes et des cours au collège, ainsi que des valeurs et des principes qui animent l'institution.
Le Collège Olds célébrera son centenaire en 2013. Cet anniversaire marque 100 années d'enseignement et de formation de qualité. Au cours du dernier siècle, le Collège Olds a permis à des générations d'étudiants de mener de brillantes carrières. Le collège est fier de pouvoir établir un lien entre les valeurs qui ont servi de fondement aux premiers cours offerts à la Faculté d'agriculture et de sciences domestiques du Collège Olds, en 1913, et celles qui sont transmises dans les cours d'aujourd'hui. Le collège est situé à 95 kilomètres au nord de Calgary et 60 kilomètres au sud de Red Deer; nous sommes donc dans le « couloir prospère », pour ainsi dire.
Le collège offre des programmes de certificats, de grades, de diplômes d'études appliquées et de baccalauréats conçus pour répondre tant aux besoins des étudiants qu'à ceux des communautés que sert le collège. On y offre des programmes dans les domaines de l'agriculture, de l'horticulture, de la gestion des ressources terrestres et aquatiques, des sciences animales, de la gestion des affaires, de la technologie de la mode et de la formation d'apprenti. Le collège travaille de concert avec divers partenaires et clients de l'industrie pour offrir une gamme de programmes et de produits de formation conçus pour répondre à des caractéristiques précises. Ces services d'extension de l'enseignement sont offerts partout en Alberta, dans l'ensemble du Canada ainsi qu'à l'étranger.
La Faculté d'environnement offre des programmes dans plusieurs domaines. Nous avons les programmes fonciers qui comprennent l'administration des terres, l'administration foncière, la gérance environnementale et la mise en valeur des terres. Nos programmes horticoles comprennent l'arboriculture, l'aménagement des paysages, l'horticulture de production et la gestion de terrain de golf.
Le collège, plus particulièrement sa Faculté d'environnement, a toujours joué un rôle unique pour le rapprochement non seulement du tissu rural et du tissu urbain, mais aussi des centres urbains ruraux et des centres urbains métropolitains, autrement dit entre les villages et les grandes villes. Le contenu des programmes et son harmonisation avec les besoins des intervenants dans l'industrie et le secteur public mettent l'accent sur certains aspects de la conservation urbaine.
Si l'on cherche des renseignements sur la conservation urbaine, on se rendra compte que le sujet est très vaste et varié. Qu'il s'agisse de l'approvisionnement en eau salubre et de la qualité de l'eau, de la protection et de la promotion de la biodiversité ou de l'évolution des technologies liées à l'entretien et au fonctionnement des services d'infrastructure, de nombreux aspects relèveront de la conservation urbaine.
Assurément, les divers intervenants et groupes d'intérêt utiliseront les aspects qui conviennent aux buts et aux résultats qu'ils visent. On peut donc poser la question: « S'agit-il de conservation urbaine, de restauration urbaine, de préservation urbaine, de répétition urbaine, ou de toutes ces possibilités? » La Faculté d'environnement du collège harmonise ses programmes avec des critères sociaux, économiques et environnementaux liés à chaque domaine.
Plus précisément, en ce qui concerne les écoservices, ces critères concernent les sols, l'eau, la végétation, les matières, la santé et le bien-être. À l'aide de ces filtres, divers projets de développement des secteurs de l'industrie peuvent être évalués aux étapes du développement préliminaire, de la mise en oeuvre et du suivi. Dans le contexte urbain, il s'agit, entre autres, de programmes et de cours qui offrent et favorisent les meilleures pratiques de gestion dans les domaines du développement à faible incidence, des écosystèmes diversifiés et de la salubrité des environnements.
En misant sur ses partenariats avec des organismes provinciaux et fédéraux, ainsi que sur sa collaboration avec plusieurs comités consultatifs et associations de l'industrie, le collège a toujours offert aux étudiants et aux intervenants les voies et les outils nécessaires pour établir des processus et des protocoles progressifs qui établissent, préservent et favorisent des attributs que l'on peut considérer comme compatibles avec la conservation urbaine.
C'est notre mémoire. Nous accueillerons certainement avec plaisir les questions maintenant.
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J'ai commencé le projet il y a environ quatre ans. Le plus difficile a été d'aller chercher des partenaires. En fait, si on avait payé pour le projet, il aurait coûté près d'un demi-million de dollars. Toutefois, je n'avais que 30 000 $ à ma disposition.
La première étape a été de voir si les gens et les industries s'impliqueraient et s'ils voudraient faire un projet de cette envergure. La première année, cela s'est fait par du bouche à oreille. On en a parlé à des gens.
Je suis aussi très impliqué, parfois à titre de président, dans plusieurs comités d'environnement à Salaberry-de-Valleyfield, dont celui pour le fleuve Saint-Laurent, le comité ZIP, et en ce qui concerne les parcs industriels.
Quand j'ai commencé à parler du projet, les gens étaient intéressés à participer, à faire leur part, à y injecter de l'argent ou à fournir de la main-d'oeuvre. La première année s'est déroulée comme ça, sur la base du bouche à oreille.
La deuxième année, j'ai recruté des organismes de Salaberry-de-Valleyfield. On a des organismes communautaires et des organismes en matière d'environnement. Il y en a d'autres, comme le PRAQ, Pour un réseau actif dans nos quartiers, qui s'intéresse à la revitalisation des anciens quartiers. Je me suis vraiment entouré d'organismes pour obtenir des subventions environnementales, et autres.
La troisième année, on a commencé à rencontrer les gens du quartier, les élèves, les professeurs, tout le monde, pour savoir quelle sorte de « place verte », ou environnementale, ils voudraient avoir dans leur cour d'école. On a travaillé pendant un an afin de connaître les idées de tous ces gens.
La quatrième année, on a mis le programme en branle. Ça été formidable. On a réalisé cela durant un été. C'était difficile puisque, parmi les bénévoles, il y avait beaucoup de personnes du domaine de la construction et on voulait obtenir leurs services pendant les deux mois de l'été et non pas pendant les deux semaines de vacances de la construction. C'était de la grosse gestion, mais ça s'est très bien passé.
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Compte tenu de mon expérience, c'est vrai que cela a été difficile, à un certain moment, de le mettre en branle.
Plus tôt, vous avez demandé si la communauté avait bien participé. Il s'agit de bien vendre le projet et d'aller chercher les gens. On a eu l'appui de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield pour ce qui est des communications, et les journaux locaux nous ont beaucoup appuyés. Cela a été une force. Les gens ont vraiment adhéré au projet. Quand les citoyens autour de nous ont vu de quoi aurait l'air leur cour d'école une fois le projet terminé, il y en a même qui sont venus chez moi avec des enveloppes d'argent. Je leur ai dit de ne pas les apporter chez moi, étant donné que je suis quand même un politicien. Je leur ai demandé d'aller les porter à l'école. Il y a même un citoyen qui a fait des cabanes d'oiseaux pour les mettre dans les arbres. Il a travaillé très fort pour les fabriquer. La communauté a facilement embarqué.
En ce qui concerne la gestion d'un projet de cette envergure, je n'avais aucune expérience et je n'avais aucune idée de la façon de gérer les entrepreneurs. Par contre, Anne Bouthillier, du PRAQ, a pris la relève et a fait la gestion de tous les travaux. J'ai donc eu beaucoup de soutien pour faire ce projet.
Vous avez mentionné qu'il y a des spécialistes dans le domaine des cours d'école. Je n'ai aucune spécialité dans ce domaine, mais on a pu faire un tel projet. La clé du succès est de croire à son projet et aux bienfaits pour les enfants. Ma conjointe travaille à cette école et m'a dit que, depuis qu'on a aménagé la cour d'école, l'agressivité des enfants a diminué de plus de la moitié. Les enfants dépensent beaucoup d'énergie dans la cour. Ils parlent des arbres car ils connaissent maintenant le nom des arbres. Ils sont impliqués. Comme mes collègues l'ont mentionné ici, cette puissance qu'ont les enfants pour transmettre l'information sur l'environnement est importante. Parfois, il est difficile de faire changer d'idée des gens d'un certain âge qui ont toujours arrosé leur entrée avec leur boyau d'arrosage, mais quand les enfants en parlent, ça fonctionne. Un des buts, en aménageant des cours d'école, c'est de sensibiliser les enfants afin qu'à leur tour, ils sensibilisent les parents.
Voici ce que notre projet a déclenché: de l'autre côté de la rivière, un projet est censé se mettre en branle, et on a décidé que ce projet deviendrait un projet LEED, complètement vert, pour faire face à la cour d'école. Il y a donc vraiment un enchaînement de projets verts, seulement parce qu'on a aménagé une cour d'école...
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Oui, effectivement au Québec, on a la Loi sur la qualité de l'environnement qui dit que sous autorisation, on peut développer dans un milieu humide. Cette loi-là est très controversée présentement comme le savent peut-être certains députés. Cela a donc entraîné de très grandes discussions au niveau de la planification et aussi sur l'importance écologique de ces milieux humides. Bien entendu, comme on le discute depuis tantôt, l'éducation relative à l'importance des milieux humides est très pertinente, notamment comme la personne de l'Alberta l'a mentionné, au niveau des biens et des services écologiques que ces milieux humides rendent à la société.
Évidemment, la société étant ce qu'elle est, on doit utiliser les ressources naturelles, comme on l'a mentionné tantôt, dans une optique durable et, pour ce faire, nous croyons que la planification est vraiment la base de ce processus. Donc, il faut aller identifier des milieux humides qui sont prioritaires. L'outil que nous avons développé est sur une échelle de cinq niveaux de priorisation. Il peut être adapté au nombre de niveaux de priorisation qu'on veut et à l'unité géographique désirée, que ce soit au niveau des MRC, des municipalités, des bassins versants, au niveau provincial ou national. De plus, cette méthodologie de priorisation peut être exportée .
En somme, on se base sur la superficie du milieu humide, sa connectivité avec d'autres milieux, sur sa diversité écologique, les perturbations dans ce milieu et à l'extérieur du milieu et aussi sa fragmentation. Tous ces critères, jumelés à la présence d'espèces à statut précaire et à la rareté du milieu, donnent une cote de priorisation à ce milieu que les gens peuvent intégrer dans une planification. Donc, en amont même d'un développement, les gens sont en mesure de savoir s'ils auront de la difficulté à obtenir leur certificat d'autorisation ou si ce sera plus facile de l'obtenir.
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Merci, monsieur le président. Je vais continuer avec M. Husk.
D'ailleurs, j'aimerais vous féliciter, monsieur Husk, pour votre capsule vidéo de l'UMQ que vous avez faite récemment. Cela était très intéressant et très bien fait. Aussi, je pense au fait que vous et moi avons participé à la campagne « Au boulot, sans ma voiture » cet été. Donc, on a fait du vélo pour se rendre au boulot cet été. Ce sont justement des gestes dont vous avez parlé tantôt, soit le transport actif qu'il faut encourager. Je pense que c'est important d'en parler.
Vous avez parlé de la FCM, la Fédération canadienne des municipalités, et du fait qu'un Fonds vert lui a été accordé, soit 550 millions de dollars. Lundi, une représentante du Fonds vert est venue témoigner et je lui ai demandé si parfois des projets sont refusés. Elle m'a dit que cela se produisait souvent, sinon tout le temps, car elle ne peut qu'accorder des fonds qu'aux meilleurs projets du fait, que présentement, il n'y a pas assez d'argent.
D'ailleurs, comme vous le savez peut-être, actuellement, il y a 1,3 milliard de dollars qui est versé par année comme subvention aux industries pétrolière, gazière et autres industries fossiles. Par conséquent, ce serait de l'argent qu'on pourrait transférer dans le Fonds vert pour avoir des infrastructures qui répondent à une amélioration sur le plan écoénergétique. Je pense aussi, par exemple, à notre prochaine université à Drummondville, à la bibliothèque et au centre de foires où on pourrait avoir un mur solaire, un toit vert et des choses du genre, mais cela nécessite un financement.
Vous avez parlé d'un financement écoconditionnel. Pouvez-vous élaborer davantage à ce sujet?
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Merci, monsieur Choquette.
Lorsqu'on parle d'un soutien écoconditionnel, il s'agit d'attribuer des subventions ou des montants qui respectent des critères écologiques. Donc, ces critères deviennent une condition au versement des sommes d'argent.
Plus tôt, je parlais de l'aménagement du territoire. Dans ce cas, les écoconditions pourraient être de ne pas attribuer d'argent pour le développement sur des terres agricoles, dans des milieux humides ou pour des développements à trop faible densité. Toutefois, si plus d'argent était attribué à la construction d'infrastructures pour lesquelles le gouvernement fédéral participe, les conditions pourraient aborder la gestion de l'eau pluviale. Le gouvernement pourrait exiger que la municipalité ou tout autre promoteur fasse une étude sur le cycle de vie d'un bâtiment. Il faudrait que la municipalité ou le promoteur démontre qu'un bâtiment LEED, soit Leadership in Energy and Environmental Design, entraîne un surplus de coût de 5 à 10 %, comparé à un bâtiment standard. Toutefois, ce bâtiment n'existera pas seulement pour cinq ans. Donc que le payback — si vous me permettez l'expression — se fera à long terme si on tient compte du fait qu'aujourd'hui, les bâtiments ont une durée de vie qui se situe entre 40 et 60 ans.
Bref, une écocondition pourrait être que la municipalité ait besoin de 10 % de plus, représentant un certain montant, mais si elle est capable de prouver que ce surplus d'investissement des paliers de gouvernement serait rentabilisé au bout de 8 à 12 ans et qu'ensuite ce serait rentable, ce serait positif. Le fait qu'il y ait un gain et que les municipalités paient signifie que les contribuables paient moins.
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Au collège, nous avons une série de bassins dispersés le long d'une zone dont l'élévation change très graduellement. En d'autres termes, nous pouvons déplacer de l'eau, recycler l'eau à travers ces niveaux de bassin. Dans chaque bassin, nous avons différents régimes de plantation qui sont choisis pour certains usages, comme l'extraction de différents types de contaminants ou le contrôle des sédiments ou de l'érosion.
Nous avons 20 bassins. Pour dire les choses simplement, ils sont alimentés par le haut. Nous pouvons contrôler le flot tout au long des 20 bassins. À la toute fin, au 20e bassin, le plus grand, notre bassin de rétention, nous obtenons essentiellement une eau purifiée. Quand je dis « eau purifiée », je ne parle pas d'eau potable, mais d'eau qui peut être réutilisée, par exemple, pour l'irrigation de certains endroits du site.
Parmi les 20 bassins, il y en a 8 dans lesquels nous pouvons faire circuler l'eau en circuit fermé. Dans ce système de recirculation fermé, nous pouvons ajouter à l'eau différents polluants ou différents types de produits chimiques, et nous pouvons les faire passer par nos régimes de plantation et obtenir une foule de données que notre faculté d'innovation détermine, qu'il s'agisse d'oxygène dissous ou de sels, ou qu'il s'agisse de la mesure d'autres contaminants à l'entrée et à la sortie...
Quant aux divers clients avec lesquels nous parlons, il y a certainement des gens du secteur de l'énergie qui sont intéressés à voir le type de données que nous pouvons leur fournir. Par contre, c'est à l'industrie du développement que nous parlons. Les types de contaminants qui l'intéressent viennent des routes, comme par exemple le sel répandu pendant l'hiver.
Nous pouvons aussi vider ici même sur le campus l'eau de notre piscine, une piscine d'eau salée, alors qu'en général, l'eau des piscines s'en va dans les égouts. Nous étudions la possibilité de faire passer cette eau dans nos bassins et de la réutiliser pour les systèmes d'irrigation.
La souplesse que nous confèrent nos milieux humides aménagés nous permet de collaborer avec l'industrie ou les intervenants, d'appliquer des variables à divers échantillons de qualité d'eau et de faire des tests au moyen de ce genre de système.