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J'ai l'honneur d'être le président de la SNAP. Je crois que vous avez une copie de la déclaration qui a été préparée. Je ne vais pas la lire mot à mot, je ne suis pas aussi discipliné. La déclaration contient cependant des renseignements plus détaillés qui peuvent vous être utiles dans le cadre de votre étude.
La SNAP aura 50 ans l'année prochaine. C'est un peu plus que votre mariage. Ce n'est pas mal pour un organisme dans le domaine de la conservation. Pour ma part, j'aimerais encore avoir 50 ans.
Nous comptons 13 sections partout au Canada qui participent à des campagnes visant à créer des parcs nationaux et provinciaux ainsi que des aires marines protégées dans toutes les régions du pays. Nous nous efforçons aussi d'assurer l'utilisation durable des ressources naturelles dans le reste du Canada, parce que, au bout du compte, le fait de s'en tenir à ces parcs, qui sont comme des îlots, n'est pas bon sur le plan de la conservation. Nous veillons aussi à ce que les aires protégées existantes soient gérées de manière à protéger leurs écosystèmes.
Dans le passé, nous nous sommes principalement intéressés à la conservation de la nature dans les grands espaces verts, mais, comme le comité, nous nous intéressons de plus en plus à la création et à la gestion d'aires urbaines et périurbaines protégées et nous voulons permettre aux gens de se rapprocher de la nature par le fait même. Je crois que vous savez probablement assez bien pourquoi c'est important pour le pays.
Un petit exemple de notre engagement est le fait que notre conseil d'administration national se réunit à un endroit différent du pays en mai chaque année. On a maintenant pris l'habitude d'arriver une demi-journée plus tôt et de faire une visite sur le terrain pour voir le genre d'aires protégées ou d'aires protégées potentielles qui se trouvent près de l'endroit où nous nous réunissons.
Il y a quelques années, la réunion avait lieu à Victoria, et nous avons eu l'occasion de visiter le Parc national des Îles-Gulf. Je disais justement à à quel point l'annonce de l'agrandissement de ce parc national nous a fait plaisir.
Il y a un an, la réunion a eu lieu à Sackville. Nous avons visité la Réserve nationale de faune de Chignecto, en Nouvelle-Écosse. J'y étais presque au même moment où le gouvernement provincial néo-écossais a annoncé la création de deux grandes nouvelles aires protégées dans la région de Chignecto, ce qui est une initiative très importante pour la province.
Au printemps dernier, la réunion a eu lieu à l'est de Toronto, et nous avons pu visiter l'emplacement proposé pour le parc urbain national de la Rouge. Nous avons fait une randonnée dans certaines zones du parc et obtenu des renseignements d'employés de Parcs Canada au sujet des travaux de planification et de conservation effectués dans le cadre de cette très importante initiative.
En fait, je crois que ces trois expériences sont liées très directement à la question des aires urbaines et périurbaines protégées qui vous occupe. Nous avons été des témoins directs des travaux réalisés, et, en toute honnêteté, aussi, de certains des défis rencontrés à certains endroits.
Évidemment, nous ne croyons pas que la conservation urbaine doit se faire aux dépends des efforts de conservation continus dans les grandes régions sauvages du Canada. Ce sont ces grandes régions sauvages qui nous aideront à respecter nos engagements internationaux dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, qui sont de protéger au moins 17 p. 100 de nos étendues terrestres et 10 p. 100 de nos aires marines d'ici 2020, mais je sais que tout le monde dans la salle aujourd'hui sait bien que la protection des régions sauvages ne se limite pas à des chiffres sur un tableau. Ce n'est vraiment pas ce qui intéresse les gens.
La protection des régions sauvages, c'est une question d'écosystèmes sains, et ça concerne l'air pur et l'eau propre qu'ils nous offrent. C'est lié aux occasions de faire des activités à l'extérieur qui contribuent à la santé et au bien-être des personnes et au tourisme durable qui appuie les économies des collectivités locales à proximité de nombreux de ces parcs.
La protection des aires urbaines et périurbaines ne se calculera jamais en gros résultats et en kilomètres carrés protégés, mais la valeur de ces activités de protection, comme je suis sûr que vous le reconnaîtrez, tient au fait qu'il s'agit d'endroits où les gens peuvent aller, des endroits où des gens ordinaires peuvent s'adonner à des activités saines à l'extérieur ou apprendre des choses sur les écosystèmes et les défis liés à la conservation. Ce sera peut-être le début d'un engagement plus général à l'égard de zones plus éloignées, loin de leur quartier.
Les aires urbaines protégées et les plus grandes régions sauvages sont toutes deux importantes, mais il faut reconnaître leurs différences. Il faut les gérer selon des normes différentes — des normes élevées dans les deux cas. Cependant, ce ne serait pas approprié d'appliquer les mêmes normes dans les deux cas.
Les parcs nationaux du Canada bénéficient d'une loi exigeant qu'ils soient gérés de façon à maintenir ou à restaurer leur intégrité écologique en premier lieu.
Je ne sais pas combien de personnes savent instinctivement en quoi consiste l'intégrité écologique, mais on peut la définir comme l'exigence de gérer les parcs de façon à garantir que toutes les espèces indigènes sont présentes dans des populations saines et que les processus écosystémiques, comme les relations prédateur-proie, ainsi que la rotation naturelle des incendies, fonctionnent bien.
La loi établit une norme élevée en matière de gestion des parcs axée sur les écosystèmes, qui est considérée comme un étalon de référence dans le monde. Le respect de la norme exige parfois seulement de protéger ce qui existe actuellement, mais, la plupart du temps, les parcs sont situés à des endroits qui ont subi une dégradation, d'une façon ou d'une autre, au fil du temps, et il faut les restaurer, en quelque sorte.
Prenons le Parc national des Prairies, en Saskatchewan, où les bisons et les putois d'Amérique ont été réintroduits au cours des dernières années. Cela aide aussi à restaurer le paysage, parce que la flore était adaptée à la présence des bisons. Parcs Canada a aussi utilisé la restauration par brûlage dirigé des écosystèmes naturels qui ont besoin de feu irréprimé pour se régénérer.
Cet étalon de référence en matière d'intégrité écologique dans les parcs nationaux est une exigence que nous voulons à tout prix conserver. Nous croyons que les parcs urbains doivent aussi être gérés selon une norme élevée, mais nous ne croyons pas qu'il est faisable ni désirable d'utiliser la même norme, et, en toute franchise, nous ne voulons pas qu'on abaisse la norme des parcs nationaux traditionnels pour qu'il n'y en ait qu'une seule. Nous croyons qu'il faut délibérément établir les normes à des niveaux différents.
Nous soutenons le concept d'une gestion des parcs nationaux urbains et des aires de conservation qui optimise la santé de leurs écosystèmes plutôt que de chercher à maintenir ou à restaurer leur intégrité écologique. Nous ne nous attendons pas à une réintroduction des caribous ou des loups dans le parc urbain national de la Rouge — ce serait peut-être un peu trop intéressant si on le faisait —, mais nous croyons que l'on peut faire beaucoup de choses pour restaurer la valeur biologique et naturelle d'un tel écosystème. Nous pouvons restaurer les rivières et les cours d'eau, réintroduire des arbres et des plantes indigènes et contrôler les espèces envahissantes. Nous pouvons mobiliser un large éventail de partenaires, y compris des jeunes, des aînés, des membres des Premières nations, pour aider à faire le travail. C'est l'une des choses qui m'ont frappé durant la visite du parc de la Rouge l'année dernière: le niveau de participation constant des bénévoles dans cette région, dans le cadre des programmes de sensibilisation et des activités de restauration proprement dites.
Pour que les parcs urbains comme le parc urbain national de la Rouge soient à même de protéger et de restaurer la santé des écosystèmes à long terme, il faut que la législation visant les parcs urbains nationaux place manifestement la conservation en haut de la liste des priorités, mais il faut le faire différemment de ce qui a été fait pour les parcs nationaux traditionnels. Au vu des pressions énormes exercées sur ces espaces par l'étalement urbain et les millions de visiteurs qu'attireront ces petits espaces fragiles, il faut absolument que les lois les régissant incluent une déclaration claire que l'utilisation humaine doit se faire dans les limites du maintien et de la restauration de la santé des écosystèmes.
Les aires urbaines protégées ne peuvent pas servir à tout le monde et à toutes les fins. Trop de gens voudront y avoir accès. Si nous voulons que ces endroits conservent leur valeur naturelle, il faudra mettre l'accent sur les activités d'intendance pour que ces aires puissent maintenir leur résilience.
Au moment de créer des aires protégées, dans des villes ou dans des endroits plus sauvages du Canada, il y a d'autres principes de base dont il faut tenir compte. Par exemple, l'aire est-elle suffisamment grande pour accueillir les populations animales et les écosystèmes en général? Si c'est seulement de toutes petites zones, elles ne seront tout simplement pas viables du point de vue biologique. Y a-t-il des liens avec d'autres aires afin que les populations puissent se déplacer? Comme pour toutes les espèces, il est important d'assurer le croisement et de ne pas isoler génétiquement les populations. Si le paysage est fragmenté — s'il y a des structures comme des autoroutes qui passent de bord en bord —, que peut-on faire pour gérer cette fragmentation?
Les aires protégées en milieu urbain peuvent jouer un rôle très important pour rapprocher les nouvelles générations de Canadiens de la nature. Je crois que nous savons tous que c'est une priorité grandissante, et c'est un rôle que des endroits comme le parc de la Rouge peuvent jouer, idéalement grâce à la participation appropriée de bénévoles dans le cadre de cet effort. Il y a plus de détails à ce sujet dans la déclaration écrite, mais je respecterai la limite de temps et je vais m'arrêter.
Je suis Lorrie Minshall, directrice, Plan de gestion de l'eau de l'Office de protection de la nature de la rivière Grand. Je suis ici au nom de Joe Farwell, notre agent administratif en chef, car il est actuellement en vacances.
Je suis ravie de pouvoir vous faire part de notre point de vue sur la conservation urbaine dans le contexte d'un plan de conservation national.
L'Office de protection de la nature de la rivière Grand compte parmi les 36 offices de protection de l’Ontario responsables de gérer les ressources hydriques, forestières et d'autres ressources naturelles dans les régions les plus peuplées de la province. Par définition, nous sommes un partenariat de plusieurs municipalités d’un bassin hydrographique qui se regroupent pour gérer les ressources hydriques et naturelles qui traversent les frontières municipales.
Notre bassin hydrographique est situé tout juste à l'ouest de la région du Grand Toronto. Il s'agit du plus grand bassin hydrographique du sud de l'Ontario — il a environ la même taille que l'Île-du-Prince-Édouard.
Ce bassin hydrographique couvre 39 municipalités qui représentent une population d'environ un million de personnes, dont la plupart vivent dans des villes qui se développent rapidement: Kitchener, Waterloo, Cambridge, Guelph et Brantford. Il s'agit également de l'une des plus riches régions agricoles du Canada. En effet, 70 p. 100 des terres sont exploitées.
Soixante-dix pour cent de la population s'approvisionne en eau à partir de puits d'eau souterraine, et 30 p. 100, à partir du réseau fluvial, ce qui représente la plus importante population en milieu urbain au Canada dont l’approvisionnement en eau dépend de l'eau souterraine et du réseau fluvial intérieur. En même temps, 30 usines de traitement des eaux usées municipales rejettent les eaux dans le réseau fluvial. Il est donc aisé de comprendre pourquoi il est si important que nous protégions nos ressources hydriques.
L'Office de protection de la nature de la rivière Grand est le plus vieil organisme de gestion des ressources hydriques au Canada. Il a été mis sur pied il y a plus de 75 ans, lorsque les dirigeants industriels du bassin hydrographique ont compris qu'ils devaient unir leurs efforts pour réagir à des enjeux environnementaux de taille comme les inondations, la pollution et l'approvisionnement inadéquat en eau.
Nous sommes maintenant reconnus comme des chefs de file de la gestion intégrée des ressources hydriques. En 2000, l'Office de protection de la nature de la rivière Grand a reçu le prix international d'excellence Thiess River en gestion des rivières.
Ensuite, notre rivière a fait l'objet d'efforts de remise en état remarquables qui ont été reconnus en 1994 lorsque la rivière Grand est devenue la première rivière dans un « paysage fonctionnel » à être désignée comme rivière du patrimoine canadien.
Voici quelques-unes de nos expériences et leçons apprises.
Nous avons tenu pour acquis que la conservation urbaine consistait dans ce contexte à reconnaître et mettre en valeur les écoservices qu’offrent des réseaux et des paysages naturels sains, et reconnaître leur contribution à la prospérité économique du Canada, à reconnaître et mesurer les avantages sociaux que l’on peut dégager en favorisant le lien entre les Canadiens et les espaces naturels, et reconnaître leur contribution à la santé et au mieux-être publics, et à prévoir explicitement l'accès de tous les Canadiens, y compris les Canadiens vivant en milieu urbain, aux espaces naturels.
Après avoir tourné le dos pendant des décennies à la rivière Grand, nos villes et villages perçoivent désormais le réseau fluvial comme un actif communautaire et économique qu'il convient de valoriser et d'intégrer dans les plans de développement à long terme. Les couloirs fluviaux unissent les villes par l'entremise des réseaux de sentiers interurbains qui offrent aux habitants de nouvelles façons de profiter de la rivière Grand.
La raison de notre succès est claire. L'Office de protection de la nature de la rivière Grand et ses nombreux partenaires — les municipalités, les organismes provinciaux, fédéraux et autres — ont adopté une approche intégrée déployée à l'échelle du bassin hydrographique à l'égard de la gestion de nos actifs environnementaux.
Cette approche peut être utilisée à l'échelle du bassin hydrographique de la rivière Grand, comme je l'ai expliqué, et aussi à l'échelle des sous-bassins hydrographiques sur les plus petits cours d'eau et des systèmes de terres humides dans les villes. La planification des sous-bassins hydrographiques est une pratique exemplaire en matière de planification urbaine pour la croissance et l'expansion économiques.
Abordons un instant la question des espaces protégés. À notre avis, un espace protégé est un territoire de propriété publique où l'objectif premier est de maintenir les fonctions de l'écosystème naturel duquel il tire sa valeur. Cependant, dans les paysages fonctionnels du sud de l'Ontario, les habitants ont besoin d'accéder aux espaces protégés pour deux raisons: parce qu'il y a trop peu d'espaces naturels pour répondre au besoin et, surtout, parce que c'est de cette façon que les gens peuvent mesurer l'importance de la ressource.
Cependant, offrir l'accès aux espaces protégés n'est pas aussi simple qu'il n’y paraît. La jouissance passive peut être accompagnée d’une surutilisation, de dangers pour la sécurité et de vandalisme. Selon notre expérience, l'entrave la plus importante à l'accès public aux espaces protégés est le coût d'entretien requis pour atteindre ces deux objectifs.
En même temps, la plus grande partie du sud de l'Ontario est de propriété privée. L'Office de protection de la nature de la rivière Grand est un chef de file au chapitre de la prestation de programmes d’intendance et d'éducation écologique destinés aux propriétaires fonciers privés. Notre programme de qualité de l'eau en milieu rural de longue date a favorisé une adoption à grande échelle des meilleures pratiques de gestion chez les agriculteurs du bassin hydrographique et a permis d'établir une excellente relation de travail entre les agriculteurs, les organismes agricoles, les municipalités et l'Office de protection.
Nous avons appris qu'il faut du temps et de la constance pour établir une relation de collaboration qui porte fruit. Le meilleur investissement du Canada dans l'établissement de relations de collaboration pour l’intendance devrait passer par des programmes à long terme. Dans le cas qui nous occupe, la course est gagnée par celui qui évolue lentement mais sûrement.
Outre la collaboration avec les propriétaires fonciers, l'Office de protection de la nature de la rivière Grand exploite cinq centres d'interprétation de la nature où il offre un enseignement de plein air, dans un environnement naturel, à 50 000 élèves et familles chaque année. Il est crucial de favoriser le contact entre les enfants et la nature en raison des avantages sur le plan de la santé pour les enfants, et aussi, pour rétrécir le fossé qui s’élargit entre le milieu urbain et la nature, en rapprochant les enfants de la nature à un jeune âge.
Nous croyons que le rôle du gouvernement fédéral en est un de leadership pour ce qui est de la conservation urbaine. Il doit définir la vision et les attentes à l'égard de la conservation urbaine et favoriser le lien entre les Canadiens vivant en milieu urbain et les espaces naturels, en reconnaissant que la nature des efforts en ce sens et leur mise en œuvre seront adaptées à la diversité des situations locales à l'échelle du pays. Il doit communiquer de l'information sur les écoservices et sur les avantages que procurent des espaces naturels sur le plan social et de la santé publique, en particulier en milieu urbain et en périphérie ainsi que dans les régions en cours d'urbanisation.
Il doit favoriser le transfert des connaissances et de la science entre les intervenants locaux. Nous nous appuyons sur vous pour les considérations scientifiques. Nous ne sommes pas des scientifiques, mais des intervenants. Les avantages que représentent les espaces naturels, à savoir ceux rattachés aux biens et aux services écologiques, les avantages pour la santé publique et les avantages sociaux, sont immenses par rapport au coût — il est question d’une solution mutuellement profitable qui offre le meilleur rapport qualité/prix.
Il doit intégrer les buts et les principes du plan de la stratégie nationale de conservation dans d'autres programmes à coûts partagés et du gouvernement fédéral. Par exemple, il doit reconnaître l'« infrastructure bleue-verte » et innover dans l'« infrastructure grise », dans les programmes de financement de l'infrastructure. Par ailleurs, il doit chercher des programmes d’intendance et d'éducation écologique et du soutien dans une perspective à long terme.
Merci.
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Merci. Je vous remercie de m'inviter à participer à cette étude.
En tant qu'organisation, la Ville de Winnipeg reconnaît l'importance de la conservation des zones naturelles urbaines, joue un rôle très actif dans la gestion de ces zones et travaille en étroite collaboration avec la collectivité locale en vue de les améliorer. À Winnipeg, la gestion des zones naturelles porte sur des aires allant de zones importantes comme la forêt Assiniboine et le Living Prairie Museum (musée vivant des Prairies), à de petites zones comportant des peuplements forestiers, des ruisseaux et des rives.
Pour nous, la conservation urbaine est liée au patrimoine naturel, qui est vaguement défini comme englobant les espèces végétales et animales autrefois présentes à Winnipeg, les restes intacts de ces écosystèmes étant des plus précieux. Notre but n'est pas seulement de protéger ces zones contre la destruction, mais également de veiller à ce qu'elles soient gérées d'une façon qui, à la fois, protège leur biodiversité et les rend accessibles aux personnes pour qu'elles en profitent.
Nous nous concentrons également sur l'éducation environnementale et sur le travail en collaboration avec la collectivité locale ou les groupes d'intendance en vue d'améliorer et de maintenir les zones naturelles. De nombreuses zones naturelles ont la capacité d'être des centres d'attraction au sein de leurs collectivités ainsi qu'un endroit où les gens qui se promènent sur les sentiers se saluent les uns les autres. Elles peuvent être non seulement des endroits présentant des valeurs naturelles mais également des lieux où établir des liens culturels. Par expérience, nous avons découvert que le travail en collaboration étroite avec les groupes communautaires peut être mutuellement bénéfique. Nous pouvons fournir une expertise écologique ainsi qu'une assistance technique tandis que ces groupes allient le désir de réaliser les projets, l’énergie physique pour abattre le travail et la capacité de réunir des fonds additionnels.
Le travail en étroite collaboration avec les groupes communautaires aux fins des projets locaux de maintenance des zones ou de restauration des habitats fonctionne bien, mais il y a également des défis à relever. L'un de ceux que j'aimerais mentionner est le fait que le type de financement normalement associé aux projets d'intendance environnementale consiste souvent en financement de projets à court terme. Bien que ce genre de financement soit parfois extrêmement utile, il fait dans d'autres situations peu pour assurer le succès à long terme d'un projet puisque la plupart des projets de restauration des habitats durent plus d'un an ou deux. Le financement de projets à plus long terme visant la maintenance à la suite de la réalisation d'un projet contribuerait grandement au succès de la plupart des projets qui visent la restauration d'habitats.
Je crois que, pour pouvoir communier avec la nature, toutes les collectivités doivent y avoir accès, sinon dans leurs quartiers, du moins à la faveur de programmes scolaires. Nous avons travaillé en étroite collaboration dans le cadre d'un programme appelé Bridging the Gap, à Winnipeg, qui offre aux enfants des quartiers centraux de la ville l'expérience d'une randonnée en milieu naturel et la possibilité de faire du jardinage à leur école. Pour ma part, alors que, enfant, je grandissais dans une région rurale, l'école organisait souvent des voyages scolaires à la ville pour des événements culturels. Ce serait un bon début si chaque enfant des milieux urbains avait au moins l’occasion de participer à un voyage scolaire dans une zone naturelle locale, à un moment donné au cours de ses études. Pour certains enfants des quartiers centraux de la ville avec qui nous avons travaillé, le simple fait de voir un grand parc naturel urbain peut être une expérience inoubliable.
Une autre anecdote importante dont j’aimerais vous faire part est que la restauration a permis d'accroître la superficie des zones naturelles des parcs de Winnipeg, à raison de plus de 100 hectares. En plus des nombreux projets subventionnés et liés à la rémunération, la plupart des nouveaux complexes domiciliaires établis à Winnipeg ont incorporé des milieux humides naturalisés entourés de zones couvertes de graminées indigènes et de zones de restauration de la prairie.
J'aimerais signaler que la valeur économique des zones naturelles est facilement visible dans ces zones de nouveaux complexes domiciliaires. Généralement, il n'est pas nécessaire de naturaliser le paysage dans ces zones, mais les promoteurs locaux eux-mêmes sont devenus des promoteurs de ce paysage et l'intègrent d'emblée dans leurs renseignements de commercialisation.
De plus, ces zones naturelles sont des endroits idéaux pour des sentiers de nature et le transport actif, ce qui favorise les interactions sanitaires, environnementales et sociales dans les quartiers. Les milieux humides naturalisés qui sont situés dans ces zones ont la capacité d’absorber efficacement les nutriments, ce qui réduit les charges de nutriments qui, finalement, s'écoulent en aval dans le lac Winnipeg. Le mandat directeur sous-tendant notre travail est le plan officiel de la Ville, intitulé Our Winnipeg. Plus précisément, la Ville de Winnipeg a une stratégie approuvée, intitulée Ecologically Significant Natural Lands Strategy and Policy.
À Winnipeg, la protection des terres prend généralement deux formes: la première est une désignation à titre de parc urbain, dont l'aliénation exige une majorité composée des deux tiers du Conseil; et la seconde est l'utilisation de servitudes de conservation sur des parcelles de terre qui restent du domaine privé, mais qui sont visées par des clauses de protection mutuellement convenues.
Les lignes directrices de Winnipeg régissant l'enlèvement d'arbres constituent également une mesure de protection, en attribuant une valeur aux arbres qui doivent être enlevés pour diverses raisons. Cette valeur est ensuite utilisée en vue du reboisement. À ce titre, cette méthode d'évaluation du capital naturel fournit un incitatif à des fins de protection, ainsi qu'un concept de perte nette nulle pour ce qui est de la réparation des dommages. Les exigences d’indemnisation visant à satisfaire aux principes de perte nette nulle ont été utilisées à maintes reprises lorsque des zones naturelles ont été endommagées sur les terres des parcs de la Ville de Winnipeg.
Selon notre expérience, la conservation urbaine ne signifie pas toujours que les terres peuvent simplement être appelées des terres protégées, et maintenir leur qualité sur les plans de l'habitat et de la biodiversité. En raison des dimensions de ces zones, généralement petites, et des pressions exercées par les perturbations, il y a souvent des besoins en matière de maintenance, de gestion et de restauration qui sont liés à la nécessité de veiller à ce que les zones protégées ne soient pas submergées par d'autres facteurs de perturbation.
Selon nous, le gouvernement fédéral peut jouer un rôle précieux dans la conservation des zones naturelles urbaines, et il le faut bien. Par exemple, la prestation d'un financement de l'emploi et des stages pour les jeunes, et le financement par subventions du programme ÉcoAction. C'est extrêmement utile. La prestation d'un soutien relativement à de nombreuses questions locales, par l'intermédiaire d'organismes comme le Service canadien de la faune, est aussi très bénéfique dans le cadre de notre travail. L'établissement d'un certain niveau de protection de l'habitat au moyen de lois comme la Loi sur les pêches et la Loi sur l'évaluation environnementale est aussi important.
Voici quelques autres idées au sujet de la façon dont le gouvernement fédéral peut rester engagé et efficace: envisager d'offrir un financement aux administrations municipales locales dans le cadre d'une nouvelle version d'ÉcoAction et atténuer certaines exigences en matière de rapports et échéances du financement d'ÉcoAction pour les groupes communautaires locaux. Bon nombre de groupes communautaires sont épuisés à la suite de l'exécution du processus actuel d'ÉcoAction.
Envisager l'établissement d'un programme de financement de l'intendance communautaire qui soit moins axé sur les projets et qui vise davantage un soutien annuel pour la maintenance des zones de conservation ainsi que les activités générales liées à la conservation.
Veiller à ce que le financement de l'emploi des jeunes dans le domaine de la conservation ne soit pas négligé. Le programme Jeunesse Canada au travail et les subventions de RHDCC sont très importants. Ces programmes de subventions sont utilisés pour faire en sorte que le travail nécessaire soit effectué et pour recruter des jeunes en vue de postes futurs. Veuillez continuer de fournir ces subventions.
Il ne faut pas éliminer l'important outil d'exécution que fournit une loi fédérale. Il peut être utile, au niveau local, que les autorités fédérales travaillent de concert avec les autorités locales en vue de protéger l'habitat. Favoriser l'utilisation de lignes directrices relatives à la « perte nette nulle » au niveau local lorsqu'il s'agit de conservation des habitats. Appuyer l'établissement de mesures de protection du capital naturel et de création d'un habitat de réserve au niveau local en utilisant des moyens comme les lignes directrices de Winnipeg sur l'enlèvement des arbres. Promouvoir des moyens de garder le personnel des ministères fédéraux engagé dans des activités concertées avec les travailleurs locaux du domaine de la conservation. Enfin, établir une obligation à savoir que chaque enfant doit avoir une possibilité éducative de participer à un voyage dans une zone de conservation.
Merci de m'avoir permis de m'exprimer sur la question.
Merci à tous les témoins, plus particulièrement à M. Penner. Vous avez fourni en peu de temps tellement de bonnes idées que j'ai eu de la difficulté à toutes les écrire. Je sais que j'ai un exemplaire de votre rapport, et je vous en remercie.
Je veux aussi souhaiter la bienvenue à Mme Minshall, de l'Office de protection de la nature de la rivière Grand. Je suis très fier du travail qu'a fait l'office près de chez moi, et j'en suis très heureux. J'utilise régulièrement les sentiers, et j'ai fait du canot sur la rivière Grand. Laissez-moi vous dire que j'apprécie beaucoup le travail que vous faites.
J'aimerais commencer là-dessus, parce que, entre autres, je sais que la population actuelle dans la région de la rivière Grand s'élève à environ 960 000 habitants, et qu'on s'attend à ce que cela passe à environ 1,4 million au cours des 30 prochaines années. Et je lance l'hypothèse que la population a probablement doublé au cours des 30 dernières années.
Pouvez-vous nous parler des éléments qui ont été, selon vous, les plus grands gages de réussite pour l'Office de protection de la nature de la rivière Grand dans le cadre de son projet de protection et de restauration d'une aussi grande zone urbaine en expansion? Qu'est-ce qui vous a permis de si bien réussir? Et qu'est-ce qui sera le plus important selon vous à l'avenir? On constate un processus d'étalement urbain partout au pays, et je crois qu'il y a des leçons à tirer de votre expérience.
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Je dois admettre que l'exclusion des plaines inondables des projets de complexes domiciliaires, il y a environ 50 ans, après l'ouragan Hazel — l'ouragan Sandy s'en vient —, nous a permis de conserver le couloir fluvial naturel qui relie les villes du bassin hydrographique. Cependant, pour revenir à nos projets actuels, nous travaillons actuellement à l'élaboration du plan de gestion du bassin hydrographique de la rivière Grand. C'est un plan conjoint qui réunit les municipalités du bassin hydrographique, les Premières nations et les organismes provinciaux et fédéraux qui s'occupent de la gestion des eaux et de la qualité de l'eau. C'est un plan conjoint. Nous espérons qu'il sera prêt en 2013.
On a toujours géré la rivière Grand en fonction d'un plan qui permettait aux organismes et aux municipalités de travailler en collaboration et de tenir compte de ce qui s'en venait, l'accélération de la croissance, par exemple, pour s'assurer de pouvoir continuer à améliorer la qualité de l'eau et de fournir un approvisionnement en eau durable à l'échelle du bassin hydrographique.
J'ai abordé le thème de la planification des sous-bassins hydrographiques. Toutes les municipalités, les villes, depuis environ le milieu des années 1980, produisent des documents de planification des sous-bassins hydrographiques — c'est comme ça qu'on les appelle en Ontario —, qui permettent d'avoir une longueur d'avance sur les projets domiciliaires. C'est l'occasion d'examiner une zone avant l'établissement des plans communautaires ou secondaires pour les nouveaux complexes domiciliaires et de cerner les occasions de circonscrire des aires pour les protéger et d'en prévoir l'accès tout en favorisant la croissance dans la région.
Je crois que cela a été très positif. Nous bénéficions non seulement du réseau de sentiers le long de la rivière Grand, mais aussi des réseaux de sentiers dans des aires naturelles qui débouchent là où les gens vivent. C'est une façon de rapprocher davantage les gens de la nature.
Toutes les villes ont respecté à la lettre cette approche, y compris la Ville de Winnipeg, grâce à l'établissement de plans de gestion des eaux de ruissellement. Elles voulaient voir ce qu'on pouvait faire aussi dans les zones déjà développées, les zones de la ville qui étaient déjà développées avant toutes ces initiatives. Partout, on a établi des objectifs de 40 p. 100 de couvert forestier, même dans les villes.
La Grand River Conservation Foundation a aussi travaillé très dur avec nos bienfaiteurs des secteurs industriels et du monde des affaires et des bienfaiteurs privés et a cherché des occasions de réaliser des travaux de restauration partout dans le bassin hydrographique avec l'aide du secteur privé.
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins qui sont là aujourd'hui. C'est très enrichissant.
Monsieur Penner, je veux commencer par vous.
Je veux vous assurer, malgré certains des propos alarmistes que vous avez peut-être entendus aujourd'hui, que d'importantes mesures de protection environnementale fédérales continueront de s'appliquer dans le cadre des grands projets d'infrastructure. En fait, grâce aux modifications, on appliquera davantage les protections environnementales, et c'est donc une bonne nouvelle.
J'ai aussi une question sur les transports. Je ne sais pas si vous avez écouté les nouvelles à Winnipeg en fin de semaine, mais il y a eu une excellente annonce concernant les autobus électriques. Ça touche la ville de Winnipeg, les services de transports publics de Winnipeg et New Flyer Industries. Il s'agit d'un projet pilote dans le cadre duquel on ajoutera quatre autobus entièrement électriques sur un trajet dans l'environnement naturel de Winnipeg. Ce sont de très bonnes nouvelles, et j'étais fier d'y participer vendredi.
J'aimerais revenir sur une des choses dont il a été question dans votre exposé. Mme Minshall a aussi abordé le sujet, et je me demande si vous pouvez nous en dire davantage. C'est au sujet des nouveaux complexes domiciliaires à Winnipeg et des milieux humides naturalisés à proximité de beaucoup de ces secteurs, qui contiennent des graminées indigènes et des zones de restauration de la prairie, et du fait que les entrepreneurs en tiennent compte d'eux mêmes. Il n'y a pas beaucoup de réglementation à ce sujet et il n'y a aucune obligation d'agir, mais les entrepreneurs en tiennent compte dans leurs travaux.
Pouvez-vous nous dire pourquoi, selon vous, les entrepreneurs le font d'eux-mêmes, même s'il n'y a aucune exigence législative?
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Merci, monsieur le président.
Merci aux trois témoins d'être là aujourd'hui.
J'aimerais poursuivre la deuxième série de questions de M. Choquette sur la création d'un habitat de réserve au niveau local et les lignes directrices touchant la notion de perte nette nulle.
Monsieur Penner, j'aimerais en savoir un peu plus au sujet de la façon dont le processus fonctionne en pratique, sur le terrain, parce que je crois que la création d'un habitat de réserve au niveau local et, en général, tous les types d'habitats de réserve, sont une excellente idée. Vous avez mentionné que ça a été fait de nombreuses fois. Vous avez donné l'exemple des lignes directrices sur l'enlèvement des arbres. J'imagine que cela signifie que, si quelqu'un enlève un vieil arbre, il doit planter un certain nombre de jeunes arbres ailleurs. Je me demande premièrement si c'est la seule mesure de création d'un habitat de réserve utilisée à Winnipeg ou si vous avez d'autres exemples?
Je me demande aussi si, selon vous, des zones urbaines, comme Winnipeg ou d'autres endroits, profiteraient du fait que, quand des aires naturelles éloignées sont endommagées, les entrepreneurs, l'industrie ou les gens qui ont causé les dommages y remédient ailleurs? Pensez-vous que les centres urbains peuvent profiter de la création de tels habitats de réserve? Ce serait non pas juste à l'échelle locale, mais un peu plus loin, et cela serait bénéfique pour les zones urbaines?
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Je crois que vous avez nommé les principaux.
L'impression que j'ai eue au printemps dernier, à la rivière Rouge, c'est qu'il s'agit d'un travail en cours. Dans un sens, les gens dans la collectivité apprennent au fur et à mesure. Je crois qu'il faut s'assurer de tirer profit de cet apprentissage.
Vous avez parlé du besoin de communiquer les pratiques exemplaires et ce genre de choses. Ils ont réalisé des projets de restauration des graminées indigènes, par exemple. Ils doivent le faire dans le cadre d'un projet, peut-être de façon plus explicite que certains des entrepreneurs dont j'ai entendu parler à Winnipeg, parce qu'il y a des paysages très endommagés dans ce secteur. C'est donc très certainement important.
Je reviens sur la question de la faune, et c'est l'un des éléments qui sera plus difficile à gérer. Quel genre d'espèces voulons-nous réintroduire ou acceptons-nous dans des zones de conservation urbaines? Il y a eu une controverse dans la ville plus tôt cette année au sujet des castors et de leur manie de construire des barrages. Apparemment, nous préférons les barrages des humains à ceux des castors, et c'est la même chose pour les lieux choisis pour les construire.
Les enjeux liés à la faune seront épineux. C'est l'un des domaines de conflits potentiels, et je crois qu'il faut en tenir compte et gérer cette question de façon intelligente.