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FEWO Rapport du Comité

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FACTEURS CONTRIBUANT AU DÉVELOPPEMENT D’UN TROUBLE DE L’ALIMENTATION

Si l’on ne connaît pas entièrement les causes exactes des troubles de l’alimentation[35], les études nous apprennent qu’il s’agit de maladies complexes dont le fondement biologique ou neurobiologique dépend d’une multitude de facteurs génétiques, psychologiques, sociaux et culturels[36]. L’influence relative des facteurs contributifs peut varier chez les hommes et les femmes atteints de ces troubles[37], voire selon les groupes d’âge[38]. La présente section traite de quelques-uns des facteurs contributifs connus ou soupçonnés du développement ou de la persistance des troubles de l’alimentation, sans toutefois chercher à les classer par ordre d’importance relative.

A. Facteurs génétiques

Les avancées de la recherche en génétique contribuent à approfondir nos connaissances sur les origines des troubles de l’alimentation[39]. Le Comité a appris que l’anorexie mentale est héréditaire à environ 75 %, un taux qui l’emporte sur de nombreuses maladies généralement reconnues comme génétiquement déterminées, dont la schizophrénie, qui présente une héritabilité d’environ 50 %, et le diabète de type II, d’environ 70 %. Selon le Dr Blake Woodside, directeur médical du programme des troubles de l’alimentation de l’Hôpital général de Toronto, « [l]a génétique fournit les munitions, et l’environnement appuie sur la détente ». La boulimie mentale aurait elle aussi une origine génétique[40]. Pour Noelle Martin, professeure au Collège universitaire Brescia de l’Université Western et présidente de Registered Dietitian Services, la prédisposition génétique aux troubles de l’alimentation de certains individus est « une bombe à retardement » déclenchée par un agencement complexe de facteurs sociaux, culturels et environnementaux[41].

B. Facteurs biologiques et psychologiques

Le présent rapport ne vise pas un examen approfondi de la physiologie des troubles de l’alimentation; néanmoins, de nombreux témoins ont souligné la nature biologique des troubles de l’alimentation[42]. Par exemple, Joy Johnson, directrice scientifique de IRSC, a mentionné que des facteurs tels que la puberté précoce ou l’obésité chez les filles pourraient prédisposer ces dernières aux troubles de l’alimentation[43]. Merryl Bear, directrice du National Eating Disorder Information Centre (NEDIC), a souligné l’importance de mettre l’accent sur la multiplicité des facteurs biologiques, parce qu’on évite ainsi de « blâmer » les parents pour avoir causé le trouble de l’alimentation en raison d’une remarque qu’ils auraient faite sur le poids ou les habitudes alimentaires de leur enfant[44]. Il peut en outre être utile pour les parents de comprendre les raisons du comportement perturbé de leur enfant :

Mes lectures m’ont permis de comprendre ce qui se passait dans son cerveau. Elles m’ont aidée à me montrer plus patiente. Ma fille, face à une situation anxiogène, avait une réaction typique de lutte ou de fuite. Tout cela a une certaine logique du point de vue neurobiologique[45].

Des témoins ont parlé de l’interaction complexe entre les facteurs biologiques et psychologiques. La thérapeute Carly Lambert-Crawford a souligné que si certains facteurs psychologiques peuvent prédisposer certaines personnes aux troubles de l’alimentation, le fait d’affamer le cerveau par l’imposition de restrictions alimentaires nuit à la cognition[46]. Les carences nutritionnelles causées par les restrictions alimentaires peuvent accentuer les obsessions et ainsi alimenter la perception selon laquelle la privation, la purge et l’exercice physique sont nécessaires[47]. Par conséquent, les troubles de l’alimentation fonctionnent un peu comme les troubles obsessionnels-compulsifs; le malade se dit « je mange trop et je prends trop de poids » et utilise des comportements tels que la privation, la purge et l’exercice physique pour atténuer l’intensité de ses obsessions[48]. Le Dr Blake Woodside, de l’Hôpital général de Toronto, a souligné que les régimes chroniques, qui ont des répercussions biologiques et psychologiques, peuvent prédisposer certaines personnes aux troubles de l’alimentation[49].

Du point de vue psychologique, certains traits de personnalité ou problèmes de santé mentale pourraient agir comme des facteurs prédisposant les personnes aux troubles de l’alimentation. Par exemple, les niveaux élevés d’anxiété peuvent prédisposer certains enfants aux troubles de l’alimentation, tout comme la dépression et la maladie mentale en général[50]. Les jeunes ayant une personnalité obsessive, perfectionniste ou anxieuse peuvent aussi présenter une prédisposition[51]. Marla Israel, directrice générale par intérim du Centre pour la promotion de la santé à la Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques de l’ASPC, a expliqué que chez certains enfants, l’absence de mécanisme d’adaptation adéquat – une incapacité de réagir de manière appropriée face à une situation stressante – peut contribuer à l’apparition de troubles de l’alimentation[52]. La psychiatre Dre Wendy Spettigue, de l’ACPEA, a décrit la privation alimentaire comme un moyen de composer avec des sentiments intolérables de peur, de tristesse, d’angoisse, de culpabilité, de colère et de stress[53]. Pour la Dre Monique Jericho, psychiatre et directrice médicale du Calgary Eating Disorder Program, Alberta Health Services, il faut savoir que malgré les apparences, les troubles de l’alimentation ne sont nullement liés à la nourriture; la privation alimentaire et d'autres comportements liés aux troubles de l’alimentation sont des symptômes de problèmes sous-jacents plus complexes[54]. Plusieurs témoins ont souligné que les violences physiques, dont les violences sexuelles, peuvent prédisposer certaines personnes aux troubles de l’alimentation[55].

C. Culture et image corporelle

Si les témoins ont généralement décrit comme des déclencheurs et non des causes des troubles de l’alimentation l’influence de la culture sur l’image corporelle et les pressions sociales pour correspondre à un idéal morphologique particulier[56], ils ont affirmé que ces fardeaux peuvent être particulièrement lourds à porter pour les femmes et en particulier pour les jeunes filles[57]. Des facteurs tels que l’acceptation généralisée d’un idéal de minceur irréaliste[58], la montée de la culture de la célébrité[59] et la tendance de la société à considérer les femmes comme des objets[60] contribuent au développement, chez les filles, d’attentes malsaines à propos de leur corps. Parmi les messages potentiellement néfastes pour les filles, il y a celui qui leur dit que si elles y mettent suffisamment d’efforts, elles auront toutes un corps particulier, alors qu’on sait que chez certaines filles, ce sont les gènes qui sont à l’origine de leur type corporel[61]. Des témoins ont indiqué que les pressions sociétales en faveur de la minceur peuvent dissimuler les symptômes des troubles de l’alimentation, du fait que l’on encourage, voire félicite la perte de poids[62]. Parce que dans la société, la beauté est synonyme de pouvoir et que l’idéal de beauté prédominant est la minceur, il peut être difficile pour certaines personnes de mesurer pleinement le danger que peut présenter la quête de la minceur[63].

Outre la pression sociétale à l’égard de la minceur, il existe une pression encore plus forte en ce qui concerne la rondeur. Certains témoins ont parlé de la « panique morale » à l’origine de la stigmatisation de la rondeur[64]. Les personnes perçues comme rondes sont confrontées à la discrimination et aux stéréotypes, et peuvent être considérées comme peu attirantes, en mauvaise santé, immorales ou paresseuses[65]. Le Comité a appris que même les fillettes d’âge préscolaire ont internalisé le rejet collectif de la rondeur par la société; devant des silhouettes rondes ou minces, des fillettes de trois à cinq ans étaient plus portées à dire des filles minces qu’elles étaient « gentilles, intelligentes, belles, soignées et tranquilles, tandis qu’elles associaient les corps plus ronds à des personnes méchantes, stupides, sans amies, négligées et tapageuses[66] ». Pour Jarrah Hodge, de Women, Action and the Media Vancouver, si la quête de la minceur est la carotte, le bâton est la rondeur, sa condamnation et la honte qui y est associée[67].

Ces dangereux messages nuisent aux filles et aux femmes[68]. La psychiatre Wendy Spettigue, de l’ACPEA, a cité une étude dans le cadre de laquelle les chercheurs ont conclu que 61 % des filles canadiennes de 7e et 8e année essayaient de perdre du poids. Dans une autre étude réalisée à Edmonton auprès de 700 enfants de la 5e à la 7e année, les chercheurs ont observé que 15 % se purgeaient et faisaient de l’exercice excessif, 16 % se livraient à la frénésie alimentaire et 19 % limitaient leur consommation alimentaire à un repas par jour ou moins[69]. Les femmes adultes sont elles aussi vulnérables aux pressions à l’égard de la minceur; des études ont révélé que 87 % ne sont pas satisfaites de leur corps et que 70 % font des régimes pour perdre du poids[70].

Des témoins ont dit que les écoles sont des milieux potentiellement toxiques en ce qui concerne les messages sur le poids et l’apparence. La Dre Spettigue a indiqué que bon nombre d’adolescentes ne dînent pas à l’école de peur d’être jugées par les autres élèves, notamment les garçons. Elle a aussi observé la popularité, à l’école, des applications qui permettent de noter les images de filles et de femmes[71]. Valerie Steeves, professeure associée au Département de criminologie de l’Université d’Ottawa, a souligné l’importance accordée, au secondaire, à « l’écart entre les cuisses » : les filles ayant un écart entre les cuisses sont enviées et sont l’objet de remarques de jalousie, tandis que celles qui n’ont pas d’écart entre les cuisses sont considérées comme grosses et laides[72]. Parce que les jeunes passent généralement plus de temps avec leurs pairs qu’avec leur famille, les parents peuvent avoir du mal à contrecarrer ces messages négatifs pendant les moments qu’ils partagent avec leurs enfants[73]. Des témoins ont expliqué que c’était une autre des raisons pour lesquelles l’aide et la communication parentales sont essentielles. Ils ont rappelé à de multiples reprises que la promotion d’une bonne image corporelle et de la confiance en soi, ainsi que le soutien apporté aux personnes aux prises avec des troubles de l’alimentation, sont plus efficaces avec l’appui des parents.

L’Agence de la santé publique du Canada cherche à neutraliser quelques-uns des messages négatifs contre lesquels certains témoins se sont prononcés. Elle a avisé le Comité que promouvoir une image positive de soi et développer la maîtrise et l’estime de soi chez les filles et les garçons peuvent aider à réduire les risques de troubles de l’alimentation[74].

D. Médias grand public et publicité

En guise d'exemples d’influences culturelles susceptibles de déclencher des comportements liés aux troubles de l’alimentation, des témoins ont mentionné les industries de la mode et du divertissement, ainsi que la publicité en général et la commercialisation des produits diététiques en particulier. Ces industries transmettent des « messages bien précis sur ce à quoi [le] corps [des jeunes femmes] devrait ressembler[75] ». Les images de la beauté présentées par l’industrie du divertissement sont très peu réalistes; si l’indice de masse corporelle (IMC) sain moyen chez les jeunes femmes[76] se situe aux environs de 21, celui des mannequins et des actrices célèbres tourne généralement autour de 16 ou de 17[77]. Giorgio Tasca, titulaire de la chaire de recherche en psychothérapie de l’Université d’Ottawa et de l’Hôpital d’Ottawa, a mentionné que l’arrivée de la télévision et d’Internet dans les milieux où l’accès à ces formes de médias de masse était auparavant très limité a fait grimper en flèche les taux de troubles de l’alimentation[78]. Comme l’a indiqué Merryl Bear, directrice du NEDIC, de nombreux comportements associés aux troubles de l’alimentation, dont une alimentation très restrictive et la culpabilité à propos de la nourriture, sont véhiculés, voire « glorifiés » par les médias[79]. En outre, les méta-analyses d’études sur les troubles de l’alimentation suggèrent qu’une consommation médiatique accrue est associée à des symptômes des troubles de l’alimentation[80].

Elaine Stevenson, défenseure de longue date des personnes atteintes d’un trouble de l’alimentation et coadministratrice de l’Alyssa Stevenson Eating Disorder Memorial Trust, s’est dite consternée par le fait que les images négatives véhiculées dans les médias entretiennent une industrie des régimes alimentaires « très puissante et extrêmement lucrative[81] ». Cette industrie fait miroiter que la minceur apportera « la santé, le bonheur et un corps de rêve, et […] permettra d’être [accepté] par la société », alors qu’en fait, la quête de la minceur peut causer de graves dommages[82].

Des témoins se sont dits particulièrement inquiets de la publicité qui s’adresse spécifiquement aux filles. Valerie Steeves, professeure associée, a mentionné qu’elle avait constaté une transition au cours de sa vie; lorsqu’elle était jeune, il était interdit, pour la plupart des publicitaires, de cibler les adolescents et les enfants, mais de nos jours, ce marché semble grand ouvert[83]. De plus, les publicitaires peuvent cibler les jeunes femmes pour leur transmettre des messages potentiellement dangereux. Elle a relaté son expérience de la visite de sites Internet sur les troubles de l’alimentation qui renfermaient des liens commandités. Ces liens renvoyaient à des publicités sur la chirurgie plastique et les régimes alimentaires[84].

Recommandation 1

Que le gouvernement du Canada envisage d’appuyer la recherche sur l’impact des messages véhiculés par les médias et de la publicité destinée aux enfants, de même que sur l’incidence et les conséquences de la définition actuelle restreinte de la beauté dans la société.

Recommandation 2

Que le gouvernement du Canada encourage les établissements d’enseignement à promouvoir la littératie des médias auprès des enfants afin que ces derniers soient mieux à même de jeter un regard critique sur les contenus et messages véhiculés et de les remettre en question.

E. Médias sociaux

Notre société semble de plus en plus axée sur l’apparence, et ce constat est particulièrement évident dans Internet[85]. L’importance accordée à l’image peut générer la perception que l’identité d’une personne – qui englobe la personnalité, l’intellect et d’autres caractéristiques individuelles – se réduit « à [la] dimension physique[86] ». Par conséquent, cela peut amener certaines personnes à se distancer de leur corps et à juger leur identité visuelle en fonction du fait que d’autres la jugeront eux aussi[87]. Des témoins ont cité Facebook et les médias sociaux pour expliquer ce phénomène.

Facebook permet aux utilisateurs de se construire une identité visuelle[88]. Il permet aussi à d’autres de s’exprimer sur cette identité visuelle[89]. Dans le cadre de ses plus récents travaux de recherche, Valerie Steeves, professeure associée, a interviewé des jeunes femmes sur leur utilisation de Facebook[90]. Elle a expliqué au Comité que des filles suivaient des régimes, puis affichaient des photos d’elles en lingerie. Elles attendaient ensuite de voir si elles recevraient un nombre suffisant de « j’aime » peu de temps après avoir publié les photos. Si ce n’était pas le cas, elles étaient humiliées et devaient retirer ces photos. Mme Steeves a indiqué que la nature publique et privée des médias sociaux permet d’obtenir « un instantané de la vie des adolescents », mais l’importance accordée à l’image corporelle et les pressions à l’égard de la minceur ne sont pas l’apanage des médias sociaux. Ces problèmes découlent des médias et de la culture en général[91].

F. Messages de santé publique au sujet du poids

Le Comité a appris que même si les messages de santé publique au sujet du poids et de la santé peuvent partir des « meilleures intentions du monde », ils peuvent être dangereux pour certains groupes de la population[92]. De vastes campagnes de sensibilisation publique sont mises sur pied pour lutter contre l’« épidémie » d’obésité infantile, mais pour certains témoins, il y a lieu de se demander s’il s’agit réellement d’une épidémie[93]. La Dre Gail  McVey, de l’Hôpital pour enfants de Toronto et de l’OCOPED, a dit au Comité que la recherche démontre que l’obésité infantile et les troubles de l’alimentation chez les enfants sont liés et que l’attention « que reçoit l’un n’entraîne en rien la négligence de l’autre[94] ».

Le Comité a été informé que, sans le vouloir, les adultes créent « une sorte de panique » à propos de l’obésité chez les enfants. La psychiatre Dre Wendy Spettigue, de l’ACPEA, a fait remarquer au Comité que les messages de santé publique sur l’obésité haussent plutôt l’incidence des troubles de l’alimentation[95]. La Dre Leora Pinhas, psychiatre au Département de psychiatrie de l’Hôpital pour enfants de Toronto, a cité des études révélant que certains enfants aimeraient mieux perdre un bras, se faire heurter par un camion ou voir un de leurs parents mourir du cancer que d’être gros[96].

Certains témoins ont invité à la prudence en ce qui concerne la sensibilisation aux troubles de l’alimentation dans les écoles (dont il est question un peu plus loin). Même si les messages véhiculés partent d’une bonne intention, ils peuvent agir comme éléments déclencheurs de comportements reliés aux troubles de l’alimentation[97]. Joanna Anderson, directrice exécutive de Sheena’s Place, a relaté cette expérience :

J’ai travaillé avec un jeune garçon de 13 ans qui avait été hospitalisé après que quelqu’un soit allé à son école pour parler aux jeunes de saines habitudes alimentaires. Cette personne avait dit aux enfants que le gras était mauvais, qu’il fallait éliminer le gras de l’alimentation. Six semaines plus tard, ce garçon s’est retrouvé dans un centre de soins médicaux tertiaires, branché sur un moniteur cardiaque, parce qu’il avait perdu trop de poids à cause du message qu’il avait reçu.

Certains enfants peuvent être particulièrement vulnérables à ces messages. Des témoins ont mentionné qu’un simple commentaire d’un enseignant, d’un entraîneur ou d’un membre de la famille, ou une information sur la santé communiquée dans le cadre d’un projet scolaire peut déclencher des comportements dangereux[98]. La Dre Pinhas a expliqué que ces messages sont particulièrement inutiles pour les jeunes enfants, parce que ceux-ci ne sont peut-être pas en mesure d’assimiler toute l’information sur la nutrition qui leur est communiquée. Par ailleurs, ils ont peu de contrôle sur leur régime alimentaire parce que ce sont leurs parents qui achètent les aliments et préparent les repas[99].

Jadine Cairns, présidente de l’Association des troubles alimentaires du Canada (EDAC-ATAC), a mentionné à l’un de ses clients qu’elle allait comparaître devant le Comité; ils ont alors discuté des campagnes de sensibilisation publique à propos du poids. Le patient lui a dit : « Je vous en prie, dites-leur combien c’est dur pour nous[100]. » La Dre Spettigue a fait état de préoccupations similaires :

[B]on nombre [de jeunes filles] sont très consciencieuses, perfectionnistes et anxieuses et veulent à tout prix éviter de consommer de mauvais aliments. Beaucoup d'entre elles se rendent malades au point où elles doivent être hospitalisées. Elles ne mangent que des légumes tellement elles sont sensibilisées aux dangers d'une mauvaise alimentation, c'est-à-dire des aliments à haute teneur en gras, en sodium et en sucre. Nous devons en quelque sorte créer un climat plus propice à la modération et à l'équilibre qui s'applique à tout le monde. Nous devons également trouver des moyens de nous attaquer à l'obésité sans toutefois entraîner des troubles alimentaires. Avec tout ce qu'on entend au sujet des régimes et de la nécessité de bien s'alimenter, on crée une certaine peur chez les jeunes filles qui finissent à l'hôpital parce qu'elles sont terrifiées à l'idée de manger et de prendre du poids[101].

Un représentant de Santé Canada a précisé que les messages sur la nutrition du Ministère mettent l’accent sur la santé et le bien-être plutôt que sur le poids et les calories[102]. Des témoins se sont dits favorables à cette approche, qui est un élément de prévention important, comme il est indiqué un peu plus loin[103].

Recommandation 3

Que le gouvernement du Canada travaille en collaboration avec les provinces et les territoires dans le but d’envisager une révision des critères médicaux pour la définition du poids normal, afin d’aller plus loin que les mesures quantitatives telles que l’indice de masse corporelle.

Recommandation 4

Que le gouvernement du Canada revoie l’information qu’il fournit en matière nutritionnelle pour permettre une plus grande ouverture dans l’interprétation des lignes directrices sur les « bons » et les « mauvais » aliments, dans le but de contribuer à prévenir les conséquences imprévues, comme le développement de troubles de l’alimentation chez des enfants dès l’âge de cinq ans, que l’on soupçonne d’être attribuables aux directives actuelles.

G. Prévention

Le Comité a appris que l’élaboration de stratégies de prévention efficaces est essentielle à la diminution de l’incidence des troubles de l’alimentation. Les initiatives de prévention efficaces doivent aborder toute la gamme des facteurs contributifs susmentionnés, dans le but de changer les circonstances qui favorisent, déclenchent, entretiennent ou intensifient les troubles de l’alimentation[104]. Noelle Martin, professeure au Collège universitaire Brescia et présidente de Registered Dietitian Services, a souligné ainsi l’importance des stratégies de prévention :

[Les troubles de l'alimentation] sont des troubles mentaux liés à la relation de la personne avec son corps, la nourriture et d'autres éléments. Nous savons qu'il existe souvent un facteur génétique que je qualifie souvent de « bombe à retardement ». Il y a aussi des facteurs sociaux, culturels et environnementaux qui peuvent permettre au gène de s'exprimer, par exemple des commentaires de la part d'un parent, d'un ami, d'un entraîneur ou d'un enseignant qui déclenchent quelque chose dans l'esprit de la personne. Ce pourrait tout aussi bien être un article dans une revue, une publicité ou le contenu d'un film ou d'une émission de télé. Ce peut être très évident ou encore extrêmement subtil[105].

Les stratégies de prévention peuvent être ciblées (s’adresser à un sous-groupe de la population) ou plus générales (stratégies nationales ou en milieu scolaire, par exemple)[106]. Des témoins ont indiqué que les campagnes de prévention fondées sur une approche universelle permettent de ratisser plus large que les seuls troubles de l’alimentation; elles peuvent avoir pour objectif global de changer les attitudes de la société à propos du poids et de l’apparence, et de réduire les préjugés à l’endroit des personnes susceptibles de développer un trouble de l’alimentation[107]. Du point de vue de la santé publique, les campagnes de prévention générales permettent de promouvoir le développement d’une base solide de santé mentale, de confiance en soi et d’estime de soi[108]. Par ailleurs, ces mesures peuvent miser sur la saine alimentation et l’équilibre de la nutrition sans s’attarder aux régimes, au nombre de calories et au poids[109].

À ce propos, Hasan Hutchinson, directeur général du Bureau de la politique et de la promotion de la nutrition de la Direction générale des produits de santé et des aliments de Santé Canada, a déclaré : « Les politiques, les programmes et les messages faisant la promotion de la nutrition, comme ceux élaborés par Santé Canada, qui sont axés sur la santé et le bien-être, et non sur le poids et les calories, jouent un important rôle dans la prévention de la mauvaise alimentation[110]. »

En ce qui concerne les stratégies de prévention ciblées, le Comité a été informé que la prévention peut miser sur la promotion générale de la saine alimentation dans le but d’empêcher l’apparition des troubles de l’alimentation. Elle peut aussi chercher à atteindre les personnes présentant des symptômes de troubles de l’alimentation pour ainsi améliorer le dépistage et le traitement précoces[111].

Pour ce qui est des campagnes de prévention s’adressant aux adolescents, qui présentent le plus de risques de développer un trouble de l’alimentation, le Comité a appris que les organismes concernés devraient faire preuve de prudence dans l’élaboration des campagnes destinées à renseigner les jeunes sur les troubles de l’alimentation. En effet, des travaux de recherche ont démontré que des campagnes mal conçues risquent d’apprendre aux personnes vulnérables « comment faire » et de déclencher chez elles des troubles de l’alimentation[112]. La Dre Gail McVey, représentant l’Hôpital pour enfants de Toronto et l’OCOPED, a expliqué que demander à des conférenciers de parler aux jeunes des troubles de l’alimentation est « une stratégie de prévention inefficace » qui pourrait servir à « glorifier les symptômes des troubles de l’alimentation chez les jeunes impressionnables ». Elle a ajouté : « [I]l est bien connu que, à la suite de ce type d’exposés, les jeunes sont à risque d’adopter des techniques dangereuses liées aux troubles de l’alimentation (p. ex. recours aux laxatifs, privation de nourriture, vomissements provoqués)[113]. »

En outre, comme on l’a mentionné, le Comité a appris que les campagnes de prévention de l’obésité peuvent être tout aussi néfastes; par exemple, des programmes qui mesurent l’IMC des adolescents finissent par stigmatiser différents types corporels et créer un sentiment de crainte face à la prise de poids[114].

La Dre McVey a déclaré devant le Comité que les stratégies de prévention peuvent prôner « une approche qui tient compte du cheminement entier d'une vie et qui est centrée sur la promotion de la santé mentale afin de créer des mécanismes d'adaptation sains pour composer avec les facteurs de stress qui mènent à des troubles de l'alimentation[115] ». Les campagnes de prévention peuvent également inclure un volet à long terme de littératie médiatique, dans le but d’amener les jeunes à accroître leur résilience et leur confiance en eux, à faire échec à la pression sociale et à développer leur esprit critique face aux messages des médias[116].

Le Comité a appris que malgré les preuves indiquant que la prévention qui vise les adolescents est la plus efficace, « il n'existe pas de prévention ciblée pour les adolescents canadiens » et « [c]ette lacune dans le service, que l'on pourrait également appeler la vallée de la mort, coïncide avec la période à laquelle les jeunes sont le plus à risque de développer des symptômes de troubles de l'alimentation et de devoir composer avec ces enjeux de santé mentale[117] ».

Josée Champagne, directrice générale d’Anorexie et boulimie Québec (ANEB Québec), a déclaré qu’il y aurait lieu d’offrir davantage de programmes de prévention, et a recommandé que l’on forme des « pairs aidants » pour les jeunes dans les écoles susceptibles de développer des troubles de l’alimentation[118]. Cependant, la Dre McVey a recommandé que la responsabilité de la prévention des troubles de l’alimentation soit confiée uniquement à des spécialistes qui possèdent les compétences et l’expertise voulues pour « offrir des programmes de prévention de qualité supérieure, spécialisés et sensibles sur le plan clinique[119] ». Les stratégies de prévention ciblant les enfants, souvent destinées à leur fournir de l’information sur la nutrition, ont commencé à viser les parents et d’autres modèles de comportement ou autorités, puisque ces personnes ont une influence directe sur les modes de vie et les habitudes alimentaires des enfants[120]. En effet, la Dre Leora Pinhas, psychiatre de l’Hôpital pour enfants de Toronto, a dit qu’enseigner la nutrition aux enfants peut donner des résultats limités puisque ce sont les parents qui préparent les repas; elle a laissé entendre qu’il vaudrait plutôt mieux établir « un programme de boîte à lunch », afin de s’assurer que les enfants mangent des repas équilibrés[121]. Laura Beattie, vice-présidente du F.E.A.S.T. Canada Task Force, a recommandé que les écoles donnent suffisamment de temps aux enfants pour les repas et les pauses-nutrition, dont ils assureraient la supervision, afin d’encourager de saines habitudes alimentaires[122].

Le Comité a appris également que certains types de prévention[123] devraient cibler d’abord les parents, les professionnels de la santé, les enseignants, les entraîneurs et tout autre adulte susceptible de détecter les premiers symptômes d’un trouble de l’alimentation. La Dre McVey a expliqué que des éléments probants démontrent l’efficacité de la prévention ciblée dans la détection précoce des troubles de l’alimentation; ce qui permet d’empêcher que les premiers symptômes ne dégénèrent pour devenir des troubles de l’alimentation à part entière[124]. Ces programmes doivent envoyer des messages cohérents à plusieurs niveaux, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et des sports[125].

L’un des obstacles à la création et à l’application de programmes de prévention est le manque de financement[126]. Mme Beattie a proposé que l’industrie des régimes alimentaires assume les coûts de certains programmes de prévention[127].

La Dre McVey a quant à elle proposé l’établissement d’une « stratégie de prévention » pour le Canada[128]. Le Comité a toutefois appris que les efforts destinés à prévenir les troubles de l’alimentation portent fruit, mais ne sont pas toujours suffisants.

Comme l’a expliqué Lisa LaBorde, dont la fille souffre d’un trouble de l’alimentation :

Notre environnement familial était sans doute un exemple de prévention des troubles de l'alimentation. Nous n'avions pas de pèse-personne à la maison. Nous n'avions pas le câble. Jamais je n'ai suivi de régime amaigrissant de ma vie et j'ai grandi dans une culture où l'on ne préconisait pas l'idéal de la minceur. J'ai tenté de transmettre ces valeurs à mes enfants également. Nous parlions constamment de corps en santé, quelle que soit la taille, et je les ai invitées à se méfier des messages médiatiques et à garder un esprit critique à leur égard. Pourtant, ma fille a été atteinte d'un trouble de l'alimentation[129].

Recommandation 5

Que le gouvernement du Canada travaille en collaboration avec les provinces et les territoires afin d’envisager la possibilité d’élaborer une campagne d’information et de sensibilisation axée sur la santé et le bien-être, destinée à la fois aux écoles et aux médias sociaux, pour favoriser une bonne estime de soi dans le but de se prémunir contre les troubles de l’alimentation; et que cette campagne inclue une composante sur la littératie médiatique pour contrer les images projetées par les médias grand public.



[35]       Témoignages, 5 février 2014, 1635 (Dre April S. Elliott).

[36]       Témoignages, 10 décembre 2013, 1545 (Joy Johnson); Témoignages, 10 décembre 2013, 1535 (Marla Israel); Témoignages, 12 février 2014, 1715 (Dre Monique Jericho); Témoignages, 5 février 2014, 1645 (Dre Debra Katzman); Témoignages, 5 février 2014, 1635 (Dre April S. Elliott); Témoignages, 5 mars 2014, 1610 (Carly Lambert-Crawford); Témoignages, 10 février 2014, 1630 (Jarrah Hodge); Témoignages, 12 février 2014, 1540 (Joanna Anderson); Témoignages, 28 novembre 2013, 1530 (Dr Blake Woodside); Témoignages, 12 février 2014, 1535 (Noelle Martin).

[37]       Témoignages, 28 novembre 2013, 1545 (Dr Blake Woodside).

[38]       Témoignages, 5 mars 2014, 1555 (Lisa LaBorde, à titre personnel).

[39]       Témoignages, 5 février 2014, 1635 (Dre April S. Elliott); Carla Rice et Andrea LaMarre, « Suivi du témoignage sur le traitement et la prévention des troubles de l’alimentation au Canada », Réponse écrite, 10 mars 2014.

[40]       Témoignages, 5 février 2014, 1635 (Dre April S. Elliott).

[41]       Témoignages, 12 février 2014, 1535 (Noelle Martin).

[42]       Témoignages, 5 février 2014, 1645 (Dre Debra Katzman).

[43]       Témoignages, 10 décembre 2013, 1545 (Joy Johnson).

[44]       Témoignages, 5 février 2014, 1615 (Merryl Bear).

[45]       Témoignages, 3 mars 2014, 1555 (Laura Beattie).

[46]       Témoignages, 5 mars 2014, 1610 (Carly Lambert-Crawford).

[47]       Témoignages, 24 février 2014, 1530 (Dre Wendy Spettigue).

[48]       Ibid.

[49]       Témoignages, 28 novembre 2013, 1530 (Dr Blake Woodside).

[50]       Témoignages, 5 mars 2014, 1610 (Carly Lambert-Crawford).

[51]       Témoignages, 5 février 2014, 1635 (Dre April S. Elliott).

[52]       Témoignages, 10 décembre 2013, 1535 (Marla Israel).

[53]       Témoignages, 24 février 2014, 1530 (Dre Wendy Spettigue).

[54]       Témoignages, 12 février 2014, 1715 (Dre Monique Jericho).

[55]       Carla Rice et Andrea LaMarre, « Suivi du témoignage sur le traitement et la prévention des troubles de l’alimentation au Canada », Réponse écrite, 10 mars 2014; Témoignages, 10 décembre 2013, 1545 (Joy Johnson); Témoignages, 28 novembre 2013, 1545 (Dr Blake Woodside).

[56]       Témoignages, 3 mars 2014, 1720 (Valerie Steeves, Ph. D., professeure associée, Université d’Ottawa); Témoignages, 3 mars 2014, 1555 (Laura Beattie); Témoignages, 26 février 2014, 1600 (Bonnie L. Brayton, directrice nationale, Réseau d’action des femmes handicapées du Canada).

[57]       Témoignages, 3 mars 2014, 1545 (Valerie Steeves); Témoignages, 10 février 2014, 1630 (Jarrah Hodge).

[58]       Témoignages, 28 novembre 2013, 1550 (Dr Blake Woodside).

[59]       Témoignages, 24 février 2014, 1530 (Dre Wendy Spettigue).

[60]       Témoignages, 12 février 2014, 1655 (Carla Rice, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les soins, le sexe et les relations, Département des relations familiales et de la nutrition appliquée, Université de Guelph).

[61]       Témoignages, 12 février 2014, 1625 (Joanna Anderson).

[62]       Dre Gail McVey, « Les lacunes dans les services de troubles de l’alimentation et recommandations », Ontario Community Outreach Program for Eating Disorders, Mémoire, 4 mars 2014; Témoignages, 10 février 2014, 1630 (Jarrah Hodge).

[63]       Témoignages, 12 février 2014, 1635 (Dre Monique Jericho).

[64]       Carla Rice et Andrea LaMarre, « Suivi du témoignage sur le traitement et la prévention des troubles de l’alimentation au Canada », Réponse écrite, 10 mars 2014.

[65]       Ibid.

[66]       Témoignages, 10 février 2014, 1630 (Jarrah Hodge).

[67]       Ibid.

[68]       Témoignages, 24 février 2014, 1640 (Dre Wendy Spettigue); Témoignages, 10 février 2014, 1630 (Jarrah Hodge); Témoignages, 10 décembre 2013, 1615 (Marla Israel).

[69]       Témoignages, 24 février 2014, 1530 (Dre Wendy Spettigue).

[70]       Ibid.

[71]       Ibid., 1640.

[72]       Témoignages, 3 mars 2014, 1630 (Valerie Steeves).

[73]       Témoignages, 3 mars 2014, 1725 (Patricia Lemoine).

[74]       Témoignages, 10 décembre 2013, 1540 (Marla Israel).

[75]       Témoignages, 10 décembre 2013, 1615 (Joy Johnson).

[76]       L’indice de masse corporelle est le produit de la division du poids d’une personne par sa taille. Voir, par exemple, Santé Canada, « Le nomogramme de l’indice de masse corporelle (IMC) », Aliments et nutrition.

[77]       Témoignages, 24 février 2014, 1640 (Dre Wendy Spettigue).

[78]       Témoignages, 24 février 2014, 1700 (Giorgio A. Tasca).

[79]       Témoignages, 5 février 2014, 1545 (Merryl Bear).

[80]       Témoignages, 10 février 2014, 1630 (Jarrah Hodge).

[81]       Témoignages, 3 mars 2014, 1610 (Elaine Stevenson).

[82]       Ibid.

[83]       Témoignages, 3 mars 2014, 1550 (Valerie Steeves).

[84]       Ibid., 1540–1545.

[85]       Carla Rice et Andrea LaMarre, « Suivi du témoignage sur le traitement et la prévention des troubles de l’alimentation au Canada », Réponse écrite, 10 mars 2014; Témoignages, 12 février 2014, 1705 (Carla Rice); Témoignages, 3 mars 2014, 1700 (Valerie Steeves).

[86]       Témoignages, 12 février 2014, 1705 (Carla Rice).

[87]       Témoignages, 3 mars 2014, 1700 (Valerie Steeves).

[88]       Témoignages, 12 février 2014, 1705 (Carla Rice).

[89]       Témoignages, 3 mars 2014, 1545 (Valerie Steeves).

[90]       Ibid.

[91]       Ibid., 1720.

[92]       Témoignages, 10 décembre 2013, 1615 (Joy Johnson).

[93]       Témoignages, 10 février 2014, 1605 (Dre Leora Pinhas).

[94]       Dre Gail McVey, « Les lacunes dans les services de troubles de l’alimentation et recommandations », Ontario Community Outreach Program for Eating Disorders, Mémoire, 4 mars 2014.

[95]       Témoignages, 24 février 2014, 1535 (Dre Wendy Spettigue).

[96]       Témoignages, 10 février 2014, 1605 (Dre Leora Pinhas).

[97]       Témoignages, 24 février 2014, 1535 (Dre Wendy Spettigue); Témoignages, 12 février 2014, 1540 (Joanna Anderson); Témoignages, 5 février 2014, 1535 (Merryl Bear); Témoignages, 10 février 2014, 1625 (Dre Gail McVey, Ph. D., psychologue clinicienne, Community Health Systems Resource Group, Ontario Community Outreach Program for Eating Disorders, Hôpital pour enfants de Toronto).

[98]       Témoignages, 24 février 2014, 1535 (Dre Wendy Spettigue); Témoignages, 12 février 2014, 1610 (Noelle Martin).

[99]       Témoignages, 10 février 2014, 1550 (Dre Leora Pinhas).

[100]       Témoignages, 26 février 2014, 1620 (Jadine Cairns, présidente, Association des troubles alimentaires du Canada).

[101]       Témoignages, 24 février 2014, 1625 (Dre Wendy Spettigue).

[102]       Témoignages, 10 décembre 2013, 1540 (Hasan Hutchinson, Ph. D., directeur général, Bureau de la politique et de la promotion de la nutrition, Direction générale des produits de santé et des aliments, Santé Canada).

[103]       Témoignages, 10 février 2014, 1605 (Dre Leora Pinhas); Témoignages, 10 décembre 2013, 1615 (Joy Johnson).

[104]       Carla Rice et Andrea LaMarre, « Suivi du témoignage sur le traitement et la prévention des troubles de l’alimentation au Canada », Réponse écrite, 10 mars 2014.

[105]       Témoignages, 12 février 2014, 1535 (Noelle Martin).

[106]       Carla Rice et Andrea LaMarre, « Suivi du témoignage sur le traitement et la prévention des troubles de l’alimentation au Canada », Réponse écrite, 10 mars 2014.

[107]       Témoignages, 24 février 2014, 1640 (Dre Wendy Spettigue); Carla Rice et Andrea LaMarre, « Suivi du témoignage sur le traitement et la prévention des troubles de l’alimentation au Canada », Réponse écrite, 10 mars 2014.

[108]       Témoignages, 10 décembre 2013, 1540 (Marla Israel).

[109]       Témoignages, 12 février 2014, 1540 (Joanna Anderson); Témoignages, 10 décembre 2013, 1615 (Joy Johnson); Témoignages, 10 février 2014, 1625 (Dre Gail McVey).

[110]       Témoignages, 10 décembre 2013, 1540 (Hasan Hutchinson).

[111]       Carla Rice et Andrea LaMarre, « Suivi du témoignage sur le traitement et la prévention des troubles de l’alimentation au Canada », Réponse écrite, 10 mars 2014.

[112]       Témoignages, 24 février 2014, 1645 (Dre Wendy Spettigue).

[113]       Dre Gail McVey, « Les lacunes dans les services de troubles de l’alimentation et recommandations », Ontario Community Outreach Program for Eating Disorders, Mémoire, 4 mars 2014.

[114]       Témoignages, 28 novembre 2013, 1625 (Dr Blake Woodside).

[115]       Témoignages, 10 février 2014, 1540 (Dre Gail McVey).

[116]       Témoignages, 10 février 2014, 1635 (Jarrah Hodge); Témoignages, 3 mars 2014, 1705 (Valerie Steeves); Témoignages, 24 février 2014, 1645 (Dre Wendy Spettigue).

[117]       Témoignages, 10 février 2014, 1540 (Dre Gail McVey).

[118]       Témoignages, 26 février 2014, 1545 (Josée Champagne, directrice générale, Anorexie et boulimie Québec).

[119]       Dre Gail McVey, « Les lacunes dans les services de troubles de l’alimentation et recommandations », Ontario Community Outreach Program for Eating Disorders, Mémoire, 4 mars 2014.

[120]       Témoignages, 10 février 2014, 1625 (Dre Gail McVey); Témoignages, 10 février 2014, 1550 (Dre Leora Pinhas).

[121]       Témoignages, 10 février 2014, 1550 (Dre Leora Pinhas).

[122]       Laura Beattie, vice-présidente, Families Empowered and Supporting Treatment of Eating Disorders Canada Task Force, « Étude sur les troubles alimentaires chez les filles et les femmes à l’intention du Comité permanent de la condition féminine », Mémoire, 3 mars 2014.

[123]       Témoignages, 10 février 2014, 1600 (Dre Leora Pinhas).

[124]       Dre Gail McVey, « Les lacunes dans les services de troubles de l’alimentation et recommandations », Ontario Community Outreach Program for Eating Disorders, Mémoire, 4 mars 2014.

[125]       Témoignages, 5 février 2014, 1720 (Dre Debra Katzman).

[126]       Témoignages, 5 février 2014, 1610 (Merryl Bear).

[127]       Laura Beattie, « Étude sur les troubles alimentaires chez les filles et les femmes à l’intention du Comité permanent de la condition féminine », Mémoire, 3 mars 2014.

[128]       Dre Gail McVey, « Les lacunes dans les services de troubles de l’alimentation et recommandations », Ontario Community Outreach Program for Eating Disorders, Mémoire, 4 mars 2014.

[129]       Témoignages, 5 mars 2014, 1540 (Lisa LaBorde).