Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie. Je sais que vous vous attaquez à une tâche fort importante, et c'est un grand honneur pour moi de pouvoir vous parler aujourd'hui.
Je veux prendre deux petites minutes pour discuter du coronavirus. Je sais que le ministre en a déjà beaucoup parlé. Nous avons 373 Canadiens qui demandent de l'aide pour quitter la province du Hubei. Les 211 qui sont inscrits au manifeste de vol devraient partir demain vers midi, si la météo et tout le reste sont en notre faveur. Nous envisageons ensuite d'autres options, qu'il s'agisse des avions d'autres pays ou de notre propre avion que nous ferons venir. Nous avons huit agents consulaires sur le terrain, étant donné que le déplacement des personnes est très complexe. Nous avons également mis en place un centre d'appel à l'ambassade de Pékin, au cas où les gens auraient de nombreuses questions au sujet de l'approvisionnement en eau, en nourriture et ainsi de suite dans ce contexte. Je serais heureux d'en parler plus longuement.
L'autre chose que je veux mentionner est que le gouvernement canadien, en collaboration avec la Croix-Rouge canadienne, a également envoyé du matériel médical de protection à la Chine. L'envoi est parti hier. L'équipement est en route et arrivera directement à la province du Hubei. Je voudrais simplement reprendre les propos de l'Organisation mondiale de la santé. Je félicite la Chine pour les efforts qu'elle déploie afin d'essayer de contenir le virus, et pour les initiatives qui sont en cours à ce chapitre.
En septembre dernier, le m'a nommé ambassadeur. J'occupe ce poste depuis environ quatre mois et demi. J'étais à Pékin à la fin de septembre le jour même où le nouvel ambassadeur de Chine est venu ici. Comme vous le savez probablement fort bien, j'ai fait carrière dans le secteur privé jusqu'à la fin. Je suis honoré d'avoir la chance de servir mon pays, c'est-à-dire de promouvoir et de défendre les intérêts et les valeurs du Canada. J'espère que je pourrai aussi aider la Chine à mieux comprendre le Canada, et aider les Canadiens à mieux comprendre la Chine. Je tiens également à dire que ma priorité absolue, parmi tous mes buts et objectifs, est d'obtenir la libération de Michael Kovrig et de Michael Spavor, et la clémence pour Robert Schellenberg. C'est directement dans ma mire, et j'y pense chaque jour.
En décembre 2018, les relations entre le Canada et la Chine ont profondément changé à la suite de l'arrestation de Mme Meng. Nous pouvons parler de tous les gestes qui en résultent, mais le fait est que le changement a été majeur. À vrai dire, les choses se passaient plutôt bien. La méfiance est bien réelle. Je suis déterminé à travailler sans relâche pour résoudre les difficultés qui se présentent dans cette relation bilatérale, et pour tenter de rétablir notre relation. Or, la libération des deux Michael et la clémence pour Robert Schellenberg seront indispensables à cette fin. Les Chinois sont eux aussi très en colère à propos de l'endroit où ils se trouvent, de sorte qu'il y a beaucoup de travail à faire. La reprise d'un dialogue de haut niveau plus constant entre nos gouvernements et le renforcement de nos canaux de communication, qui ont été rompus comme je l'ai dit, sont les premiers éléments clés de ce que j'ai essayé d'accomplir en Chine. Même si nous avons eu un certain succès à cet égard, bon nombre de nos dialogues courants, en particulier entre ministres, n'ont pas repris depuis décembre 2018.
Je voudrais dire quelques mots sur mon parcours. J'ai vécu en Chine pendant six ans. J'étais à Shanghai, et je travaillais dans tout le pays. Je suis en Asie depuis une douzaine d'années. J'ai toujours maintenu le dialogue avec la Chine. En fait, j'ai surtout travaillé avec le secteur universitaire et quelques villes. C'était mon principal centre d'intérêt. Je ne prétends assurément pas avoir la réponse à tous les enjeux entourant cette relation complexe et diversifiée, mais je ferai de mon mieux pour vous donner mon point de vue sur la façon dont je vois les choses et sur ce que nous faisons.
Plus précisément, il y a quatre sujets que je veux aborder rapidement: je vais d'abord vous présenter brièvement le contexte de ce qui se passe en Chine; en deuxième lieu, je vais parler de la nature de notre relation aujourd'hui; troisièmement, je décrirai la nature de notre présence là-bas actuellement et dirai de quoi il s'agit; et pour terminer, ce qui est probablement le plus important, je parlerai du mandat et des priorités que le et le m'ont confiés.
Pour ce qui est du contexte, je sais que vous n'avez pas besoin de grandes histoires pour connaître la grandeur de la Chine, son importance, et ainsi de suite, car vous le savez fort bien. Je me contenterai de dire ceci: nous avons assisté au cours des 15 dernières années à un glissement du pouvoir économique vers l'Asie, un phénomène qui s'accélère, et à un glissement géopolitique vers l'Asie, avec la Chine qui se trouve bien au centre. Il semble que 28 à 30 % de la croissance du PIB mondial est attribuable à la Chine. Même si cet apport sera réduit en raison du coronavirus, la situation va se rétablir.
C'est le deuxième marché de consommation en importance au monde, et le plus grand marché de protéines au monde, pour ce qui est des viandes, mais aussi des protéines végétales. C'est donc un marché fort important pour nous. De notre point de vue, il s'agit du premier marché de l'énergie au monde, surtout dans le cas des énergies renouvelables. Je pourrais continuer sur le sujet.
Nous ne sommes pas très pertinents au sein de ce marché. En 2018, la Chine a importé quelque 2,1 billions de dollars. Or, nous n'obtenons qu'environ 1,3 % de cette somme. Au cours des 25 dernières années, nous avons perdu des plumes sur ce marché. Nous avons connu une croissance, ce qui est bien, mais nous avons perdu des parts de marché au fil du temps.
À mes yeux, la Chine est formée de 22 agglomérations de ville. Le territoire est tout simplement trop vaste pour être envisagé comme un seul pays. Le Canada a probablement sa place dans trois de ces 22 agglomérations, là où nous sommes. Pour la suite des choses, il y a pour nous un potentiel énorme et beaucoup d'occasions à saisir. Je pense que cette croissance va se poursuivre, grâce à l'urbanisation et aux pressions dans le secteur des services, au fur et à mesure que les choses progressent.
Il est selon moi d'une importance capitale de comprendre l'histoire et la culture du pays. Je ne vais pas essayer d'en parler en détail. Je voulais simplement le mentionner. Ces plus de 3 000 années d'histoires peuvent nous en apprendre beaucoup sur la façon dont la Chine fixe ses priorités, prend ses décisions et façonne ses valeurs au fil de l'histoire.
En ce qui a trait aux valeurs, par exemple, je pense qu'il est important de comprendre leur origine — sans dire que nous sommes d'accord avec elles, puisque nos points de vue divergent. Les Chinois accordent beaucoup d'importance aux valeurs du collectivisme et de la bonne entente, en raison de leur patrimoine confucianiste. Il faut comprendre à quel point la Chine chérit l'unité et les besoins de la société dans son ensemble, plutôt que la liberté de choix individuel… Nous devons tout simplement saisir cela. C'est ce qui façonne les Chinois. Voilà qui peut nous aider à comprendre les compromis qu'ils acceptent. Il ne faudrait pas penser pour autant que nous sommes d'accord avec leurs gestes et leurs positions; c'est une question de compréhension. Voilà ce que l'histoire permet d'observer.
Malgré la croissance, les occasions à saisir et les choses dont j'ai parlé à propos de la Chine, le pays doit surmonter des obstacles de taille. La pauvreté est un problème majeur là-bas. Il y a une partie de la Chine qui est très démunie. C'est un pays à la fois riche et défavorisé. L'éradication de la pauvreté est d'ailleurs une des grandes priorités du gouvernement. Des millions de Chinois vivent encore sous le seuil international de la pauvreté.
L'environnement est très pressant pour les Chinois. En effet, la Chine se classe au deuxième rang au monde, après l'Inde, quant au nombre de décès attribuables à la pollution. Il y a eu une grande amélioration, mais il reste encore énormément de pain sur la planche à ce chapitre.
Sur le plan démographique, cette société connaît un vieillissement très rapide de la population, à l'instar du Canada, mais évidemment dans une tout autre échelle. Il y a environ 260 millions de personnes âgées de plus de 60 ans; je ne crois pas que ce soit très vieux, mais le fait est que la population vieillit. Ce chiffre atteindra 483 millions de personnes. Le phénomène a d'énormes répercussions sur la productivité, sur les coûts des soins de santé et sur le mode de vie. Le Canada a un grand savoir-faire sur ce plan, du côté des recherches et dans bien d'autres volets.
L'efficacité des investissements de la Chine est en baisse. Il faut doubler le montant investi pour obtenir une seule unité produite, ce qui présente des difficultés pour leur modèle de croissance et leur système financier, qui est désormais le deuxième en importance au monde à tous les égards. Les Chinois doivent maintenant se préoccuper davantage de la stabilité, et je pense que le Canada peut leur apporter beaucoup sur ce plan.
Les Chinois ont beaucoup de grands problèmes à résoudre, à part, bien sûr, les pandémies et les autres situations qui surviennent. Il faut simplement comprendre les défis…
Par ailleurs, l'histoire de notre relation est tout de même exceptionnelle. On me le rappelle presque chaque fois que je croise une personne importante. Les Chinois sont sérieux à ce sujet. Ils remontent jusqu'aux missionnaires qui étaient en Chine dans les années 1870 et 1890, et qui sont allés dans des endroits comme Chengdu et Chongqing pour créer des écoles et des hôpitaux. Ces missionnaires sont vénérés encore aujourd'hui. À vrai dire, les Chinois ne parlaient pas des missionnaires autrefois. Les gens peuvent désormais en parler, dans une large mesure grâce à ce que les missionnaires canadiens ont accompli.
Il y a aussi Norman Bethune. Tout le monde connaît probablement cet homme et le rôle qu'il a joué en tant que médecin pour aider les soldats chinois pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est une véritable idole aux yeux des jeunes d'aujourd'hui.
Nous avons également offert notre soutien à Hong Kong pendant la Seconde Guerre mondiale, où 554 Canadiens ont perdu la vie en essayant de défendre la ville, et 500 autres Canadiens ont été blessés. Cet événement est commémoré chaque année dans un effort concerté visant à combattre le fascisme.
Les Chinois se souviennent également du blé que nous leur avons vendu à compter de 1958, et jusqu'aux années 1960. Allant à l'encontre de la vision du reste du monde, à une époque où les gens voulaient isoler la Chine communiste, nous avons décidé de lui fournir du blé.
Il y a enfin eu notre reconnaissance diplomatique en 1970, qui est venue presque une décennie avant celle des États-Unis. Les Chinois s'en souviennent.
Cela dit, il est bien d'avoir une histoire, mais il y a des limites à l'influence que celle-ci nous confère. Je vais revenir là-dessus, car je crois que nous devons exercer une influence; il faut toutefois avoir une certaine pertinence dans le système pour y arriver. Il y a tout de même des limites à ce que ces liens historiques peuvent faire pour nous.
En ce qui concerne notre présence en Chine, je ne vais pas entrer dans les détails, mais simplement vous présenter des faits. Nous avons environ 650 personnes dans la Chine élargie, dont 150 sont des employés canadiens, et environ 500 sont des employés recrutés sur place que nous ne devons pas oublier. Nous avons évidemment l'ambassade à Pékin, mais aussi des consulats généraux à Chongqing, à Guangzhou, à Shanghai et à Hong Kong. Nous avons ensuite un réseau secondaire de missions commerciales dans 10 villes qui sont réparties dans tout le pays. Par ailleurs, il y a la participation du palier provincial au sein des provinces, qui est très importante, et quelques liens à l'échelle municipale. Ces relations sont fort importantes, ce qui est d'autant plus vrai lorsque nous rencontrons des défis comme celui-ci. Le fait d'entretenir des réseaux autres qu'à l'échelle nationale contribue à ouvrir le dialogue sur ce que nous faisons.
Parlons maintenant de mon mandat et de mes priorités, qui ont été abordés avec le , puis avec le . L'objectif global consiste à rétablir la relation, mais en tenant compte de trois priorités, et aussi d'une mise en garde très importante à ce chapitre.
Nous devons d'abord et avant tout obtenir la libération de Michael Kovrig et de Michael Spavor, et la clémence pour Robert Schellenberg. C'est essentiel. Voilà une des priorités.
En deuxième lieu, il faut promouvoir et protéger les droits de la personne. C'est une condition sine qua non. Il faut le faire à tous les égards. Ce n'est pas une chose qu'on peut mettre de côté pendant que le travail est effectué. Je veux que ce soit au centre de ce qui est fait.
Troisièmement, il faut examiner de quelle façon nous pouvons approfondir et élargir la relation. Il s'agit ici des liens entre les peuples, et pas seulement entre les gouvernements. On pense aux arts, aux sports et aux universités. Il existe beaucoup d'autres réseaux et relations à ce niveau. Il y a ensuite les liens économiques, puisque de nombreux secteurs offrent des possibilités considérables, en particulier cinq ou six d'entre eux.
Ce sont là les solutions qui permettront d'apaiser cette tension bilatérale et de rétablir la confiance. Je pense que les Canadiens veulent tendre la main à la Chine, mais en tenant compte des règles et des principes internationaux qui assurent la prévisibilité et la sécurité.
C'est ce que j'essaie de faire.
Voici ce que je dirai à propos des périodes sombres où la discussion est très difficile. Lorsque j'ai présenté mes lettres de créance au président Xi, je lui ai fait part de mes priorités. Il a répondu que, pour rétablir une relation semblable, il faut la participation des deux parties; il y a des choses que nous devons faire, et d'autres qu'ils doivent faire. Il y a manifestement beaucoup de pain sur la planche à ce chapitre.
Au sujet des tensions bilatérales et de notre priorité numéro un, qui consiste à obtenir le retour sécuritaire et rapide au Canada de Michael Spavor et de Michael Kovrig, et la clémence pour Robert Schellenberg, je suis limité dans ce que je peux dire par des considérations relatives à la vie privée — comme pour tous les cas de condamnés à mort dans d'autres pays. J'ai rencontré chacun de ces hommes à plusieurs reprises au fil du temps.
J'aimerais simplement dire une chose — et je n'ai pas l'habitude de faire ce genre de déclaration: je suis incroyablement inspiré par leur résilience. Chacune de ces trois personnes est incroyable, sur les plans tant humain que personnel. Je tiens à le dire. C'est ce que je fais de mon séjour en Chine: je leur rends visite. C'est assez inusité pour un ambassadeur. Les ambassadeurs organisent généralement une seule visite. Pour ma part, j'irai les voir chaque fois que j'en aurai le droit.
Mon équipe et moi tentons sans relâche de nouer un dialogue constructif avec le gouvernement chinois à propos de leurs dossiers, et j'espère que nos efforts porteront bientôt leurs fruits. Nous devons essayer tous les moyens. Nous travaillons en étroite collaboration avec d'autres gouvernements, en particulier les États-Unis, mais aussi avec des partenaires qui partagent les mêmes convictions, pour essayer de débloquer la situation, mais aussi pour maintenir un degré de sensibilisation aux enjeux, puisqu'ils ont des répercussions sur d'autres pays.
Je sais que cette situation continue d'être au coeur des préoccupations du , et que c'est la raison pour laquelle il a déclaré à plusieurs reprises que le Canada ne répondra à cette situation que d'une manière qui respecte nos valeurs et la primauté du droit.
Mes discussions avec mes collègues ambassadeurs à Pékin m'ont permis de comprendre ce que d'autres pays ont vécu. En effet, d'autres ont traversé ce genre d'épreuve et ont ressenti des tensions importantes dans leurs relations, et je serai ravi d'en parler davantage.
Je le répète, il est essentiel de résoudre cette question afin de pouvoir rétablir notre relation avec la Chine.
Promouvoir et protéger les droits de la personne est extrêmement important. Le premier ministre me le rappelle continuellement. Il faut mettre l'accent là-dessus, peu importe la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Comme je l'ai mentionné, nous n'avons pas les mêmes valeurs. Cela étant dit, nous croyons que les droits de la personne sont universels et inaliénables, indivisibles, interdépendants et interreliés. C'est pourquoi nous estimons qu'il est important d'exiger des comptes du gouvernement chinois, comme nous le faisons avec tous les gouvernements, relativement au respect de ces principes dans le cadre de ses engagements nationaux et internationaux. Par exemple, notre gouvernement a exprimé de profondes préoccupations au fil du temps en ce qui a trait au bilan de la Chine en matière de droits de la personne, surtout récemment dans la province de Xinjiang, mais aussi dans d'autres régions du pays.
Des journalistes, des diplomates et des représentants de la société civile chinoise avec lesquels je me suis entretenu s'entendent pour dire qu'en 2019, on a observé une hausse de la répression de la dissidence et de l'expression de désaccords concernant le respect des droits de la personne en Chine, et ce, tant au pays qu'à l'étranger. Le gouvernement du Canada s'inquiète du fait que la répression de la dissidence par la Chine s'étend de plus en plus au-delà de ses propres frontières. Que ce soit au sein d'instances internationales, comme les Nations unies, ou au Canada, le gouvernement canadien continue de souligner la valeur des droits universels de la personne, tels qu'ils sont définis par les Nations unies.
Comme je l'ai mentionné, notre gouvernement est préoccupé par les rapports crédibles qui font état de mesures comme la détention de masse, la surveillance répressive et la séparation des familles qui visent les Ouïghours et d'autres minorités musulmanes dans la province de Xinjiang. Ces mesures sont prises sous prétexte de vouloir contrer l'extrémisme, le terrorisme et le séparatisme. En tant qu'ambassadeur, je vais continuer de soulever ces questions auprès des autorités chinoises, comme je l'ai fait déjà, afin que la Chine libère les Ouïghours et d'autres musulmans détenus arbitrairement.
Les Canadiens sont également de plus en plus préoccupés par la mesure dans laquelle tout cela a une incidence sur eux, comme l'indiquent les sondages. Lorsque nous déterminons la relation que nous voulons avoir avec la Chine, nous devons nous assurer de suivre les règles et les normes d'engagement que nous respectons tous.
Nous tenons des discussions franches et difficiles avec le gouvernement chinois au sujet du resserrement et de l'approfondissement de nos relations. C'est ainsi parce que le gouvernement chinois a également de très grandes préoccupations à l'égard du Canada.
Il n'est pas seulement question de notre relation avec le gouvernement chinois. Nous entretenons bien d'autres relations dans ce pays, et il est très important de resserrer et d'approfondir ces relations. Cela favorise la résilience et renforce les liens.
Nous nous sommes penchés sur trois types de relations en particulier. Il y a notamment les relations entre les personnes, qui contribuent à tout relier ensemble, notamment les arts, l'éducation, les affaires et les collectivités. Par exemple, lorsque je me suis entretenu avec des secrétaires du parti dans certaines villes, ils étaient très froids au début, mais après un verre de baijiu, j'apprenais que leur fils ou leur fille avait étudié à l'Université Western ou à l'Université McGill, et ils étaient très fiers de cette connexion. Il y a une connexion avec le Canada. Les étudiants chinois qui ont fréquenté des universités canadiennes sont, je crois, un atout dont on ne tire pas suffisamment parti.
J'aimerais parler davantage des échanges commerciaux et des investissements, qu'il faut promouvoir. Je devrais probablement laisser faire, mais je suis très excité par les nombreuses possibilités qui s'offrent à nous.
Je pense aussi que nous devons accroître nos connaissances sur la Chine, vu l'importance que prendra ce pays au cours des 100 prochaines années. Que l'on aime ou pas la Chine, il demeure qu'elle jouera un rôle très important et que nous devons améliorer nos connaissances, non seulement à propos du gouvernement, mais aussi des collectivités, avec nos enfants, afin de comprendre comment le système fonctionne.
Pour conclure, je dirais que rien n'est facile ni simple. Chaque semaine pratiquement c'est une nouvelle aventure.
En tant que pays, nous devons comprendre la complexité et l'importance de la Chine et la mesure dans laquelle cela a une incidence sur nos intérêts. À court terme, nous devrons définir très clairement les intérêts du Canada et déterminer quels intérêts nous avons en commun avec la Chine afin que nous puissions travailler ensemble à l'atteinte d'objectifs communs. Il y a de nombreux objectifs communs sur lesquels nous pouvons travailler ensemble.
Nous devrons également établir nos limites; déterminer les points sur lesquels il n'est pas possible de faire des compromis. Nous ne sommes pas toujours d'accord avec nos amis, nous nous fâchons parfois contre eux, alors il nous faut fixer nos limites et nous assurer qu'elles sont bien comprises.
Nous devons à la fois gérer les occasions qui s'offrent à nous et les défis à relever. Nous pouvons marcher et mâcher de la gomme en même temps. Nous pouvons dialoguer tout en étant fermes.
Je le répète, pour être en mesure de faire cela, nous devons d'abord résoudre le problème bilatéral actuel en obtenant la libération de Michael Kovrig et de Michael Spavor et la clémence pour Robert Schellenberg. Je ne pense pas que nous sommes le seul pays à faire face à ce problème. De nombreux pays sont dans la même situation que nous. Je souhaite seulement que nous adoptions une approche à long terme, car c'est ce qu'il nous faut.
Je vous remercie de m'avoir écouté.