Bienvenue à cette septième réunion du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.
Conformément aux ordres de renvoi du 24 mars et des 11 et 20 avril 2020, le Comité se réunit pour entendre les témoignages concernant la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
La réunion d’aujourd’hui se déroule entièrement par vidéoconférence et elle sera diffusée sur le site Web de la Chambre des communes. La webémission montrera toujours la personne qui parle plutôt que l’ensemble du Comité.
À la fin de la réunion d'hier, nous avons eu un échange au cours duquel je me suis prononcé a tort contre le rappel au Règlement que M. Albas a fait. J'ai depuis consulté la greffière et je peux maintenant assurer les membres du Comité que l'erreur ne se répétera pas. Tous les membres ont le droit de déterminer le témoin qui répondra à leur question. Seuls les témoins peuvent répondre aux questions et c'est le témoin sélectionné par le membre. Ce n'est pas ce qui s'est produit hier et c'est en raison d'une erreur que j'ai commise. J'ai présenté mes excuses à Mme Kwan et à M. Albas à ce sujet et je le fais maintenant publiquement.
En cas de difficultés techniques, par exemple si vous avez du mal à entendre l’interprétation ou vous êtes déconnectés par accident, prière d’en informer immédiatement le président ou la greffière et l’équipe technique tâchera de régler le problème. Veuillez noter que nous devrons peut-être suspendre les travaux à ce moment-là pour nous assurer que tous les membres puissent participer pleinement.
Monsieur Vaughan, souhaitez-vous invoquer le Règlement avant que je présente les témoins?
Je vais parler plus lentement. S'il y a un problème, n'hésitez pas à m'interrompre de nouveau.
Je disais juste que le secteur réglementé se limite à quelques grandes industries pour l'économie canadienne. Je parle des transports interprovinciaux et internationaux, des systèmes bancaires, des télécommunications et, à certains égards, de la fonction publique fédérale. Cette information est importante parce qu'elle nous donne une idée des secteurs dans lesquels nous avons réellement une incidence et un rôle à jouer. Pour le reste de l'économie, les provinces et les territoires exerceront leur compétence.
Enfin, je tiens à souligner que je suis consciente que mes collègues Graham Flack, le sous-ministre d'EDSC, et Lori MacDonald, la chef de l’exploitation pour Service Canada, ont comparu devant le Comité hier et la semaine dernière afin de répondre à des questions générales sur leur mandat à EDSC. Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui avec mes collègues pour répondre à des questions sur le Programme du travail.
Je vais d’abord revenir un peu en arrière pour donner plus de contexte. Ensuite je répondrai directement à votre question.
Nous sommes responsables de la réglementation des organismes fédéraux, où travaille environ 8 % de la main-d'oeuvre canadienne du domaine de la santé et de la sécurité. Comme l’a dit Chantal dans sa déclaration liminaire, cela englobe ceux qui travaillent pour de gros employeurs dans les chemins de fer, l’aviation, etc. Cela exclut les activités qui sont de compétence provinciale, comme les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée, par exemple.
Cela dit, dans le domaine fédéral, notre conception de la santé et de la sécurité dans les lieux de travail s’appuie sur ce qu’on appelle un système de responsabilité interne. C'est un élément essentiel, et c'est conforme à l’approche d’autres gouvernements, puisque personne ne connaît un milieu de travail mieux que ceux qui y travaillent, tant les employeurs que les employés...
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Je veux faire valoir que nous devons modifier nos activités, mais que nos procédures demeurent les mêmes, parce que nous savons très bien comment traiter toutes sortes de dangers, y compris d’ordre biologique. Les changements que nous avons faits — nous avons notamment arrêté toute activité menée en personne — ne signifient pas que nous n’intervenons plus. C'est seulement que nous pourrions nous-mêmes représenter un risque d’ordre biologique. Nous sommes un vecteur d’une organisation. Nous voulions donc réduire les déplacements afin de ne pas causer de problèmes aux organisations que nous inspectons.
Au début de mars, nous avons aussi suspendu les visites sans raison spéciale dans les collectivités vulnérables, par exemple les communautés autochtones, parce que nous craignions d’y amener la COVID-19. Cela dit, nous avons vraiment tâché de rester actifs, surtout lorsqu’il y avait des plaintes, entre autres des refus de travail, comme on pouvait s’y attendre.
Nous travaillons vraiment en étroite collaboration avec nos collègues de Transports Canada et la Régie de l’énergie du Canada, parce que ces organismes assument aussi des responsabilités en santé et sécurité au travail. À Transports Canada, les milieux de travail en question sont à bord de navires, d'avions et de trains. La Régie de l’énergie, de son côté, est responsable des travailleurs des pipelines. Nous avons aussi travaillé avec les dirigeants dans ces domaines, bien sûr, pour nous assurer qu’ils connaissent leurs responsabilités dans la prévention des risques et la mise à jour de leurs programmes de prévention. Étant donné tout le bon travail que nous avons fait, je pense que beaucoup de gens étaient plus prêts à affronter la crise qu’ils ne l’auraient été sans nous.
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Je pense que, comme dans les autres entreprises, les gens n’étaient pas sûrs de ce qu’il fallait faire au début, mais nous constatons que nos employeurs ont réagi très rapidement pour contrer les risques que pose la COVID-19. Comme on le sait, les transports internationaux sont sous réglementation fédérale, et ils ont été l’un des vecteurs de la crise. Par conséquent, les aéroports et les ports comptent parmi les endroits où les craintes ont été manifestées le plus rapidement et où l’on est intervenu en premier. À ce moment-là, les directives à suivre n’étaient pas encore arrêtées, et nous avons vraiment vu les règles de sécurité devenir plus sévères.
Nous avons également vu les employés eux-mêmes et les syndicats manifester des inquiétudes, et beaucoup de discussions très constructives ont eu lieu entre employés et employeurs où chacun disait: « Nous ne savons pas quoi faire dans ce cas; nous avons l’habitude d’agir de telle manière. Je travaille très proche de mon collègue. Pourrait-on le faire autrement? »
Chacun tentait de trouver des solutions pratico-pratiques, parce que chaque lieu de travail est différent. Les gens ont réagi et se sont adaptés. Dans certains cas, c'est le télétravail qui a permis de réduire les risques.
D’une certaine manière, le secteur sous réglementation fédérale est tellement crucial qu’il a dû continuer à fonctionner durant la crise, contrairement à d’autres. Par conséquent, il devra encore s’adapter au déconfinement, mais il n’a pratiquement pas relâché ses activités.
Monsieur Robertson, je ne sais pas si vous souhaitez ajouter quelque chose.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leurs présentations.
En cette Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, nous recevons des représentants du ministère de l'Emploi et du Développement social. Je pense que cela nous donne l'occasion de souligner que nous comprenons tout ce qui a dû être fait et tout ce qui doit encore être fait en raison de cette crise sans précédent. Il ne faut jamais perdre de vue — je ne pense pas que vous le faites, mais je tiens quand même à le dire — que 8 millions de travailleuses et de travailleurs du Canada se sont retrouvés dans une situation plus que difficile.
En ce qui concerne la compétence fédérale, vous avez évoqué les questions de santé et de sécurité. Il y a aussi toute la question de la santé psychologique au travail. Ici, au Québec, la reprise économique va se faire tranquillement. La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail a produit des guides, et elle accompagne les entreprises et les commerces. Nous avons vu, par ailleurs, ce qui s'est passé dans les établissements de santé.
Ma question vous est posée régulièrement, à vous ou au ministère de l'Emploi et du Développement social. Service Canada a complètement fermé ses bureaux, ce que plusieurs personnes dénoncent. Il y a des employés fédéraux, et on a besoin de services. Alors que des règles claires de santé et de sécurité ont été définies, pouvons-nous espérer que les bureaux seront rouverts à court terme, dotés des mécanismes nécessaires pour assurer la santé et la sécurité au travail?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Il y a une question que je tiens à soulever d'abord. Les fonctionnaires disent que c'est l'employeur qui est le mieux placé pour savoir ce qui en est en matière de sécurité au travail. Je suis plutôt d'avis que ce sont les employés qui sont les mieux placés à ce chapitre, car ce sont eux qui prennent les risques dans cette situation.
Ainsi, quand les gens demandent de l'équipement de protection individuelle, je pense qu'on devrait leur fournir cet équipement.
À titre d'exemple, j'ai reçu un courriel d'une personne du Québec. Cette personne travaille dans un secteur donné et, comme le Québec a une politique de redéploiement obligatoire, les gens doivent aller travailler dans un autre secteur jugé essentiel. Les travailleurs ne sont pas formés pour cela et n'ont pas tous les outils nécessaires.
Les gens sont très stressés à cause de cela. Ils ont peur de perdre leur emploi, d'être licenciés, s'ils ne se conforment pas à ce redéploiement obligatoire.
Le courriel que j'ai reçu est très long. La personne qui me l'a envoyé se trouve dans cette situation à l'heure actuelle. Elle m'a aussi fait parvenir des copies de courriels qu'elle a échangés avec son employeur à propos, entre autres choses, du manque d'équipement de protection individuelle. En gros, on lui a répondu: « Bonne chance, tu dois le faire. »
J'aimerais entendre les fonctionnaires à ce sujet. Qu'est-ce que les gens sont censés faire dans ces situations? Si on les place dans un environnement où ils ne se sentent pas en sécurité, qu'on ne leur fournit pas l'équipement dont ils ont besoin et qu'ils sont obligés de quitter leur emploi parce qu'on les oblige à faire les choses différemment, que va-t-il leur arriver?
Une personne qui quitte volontairement son emploi n'est pas admissible à la Prestation canadienne d'urgence ou à une forme quelconque d'aide gouvernementale.
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Merci beaucoup pour cette question. Elle soulève de nombreux points très importants.
D'abord, en ce qui concerne qui est le mieux placé pour savoir, je suis d'accord avec vous en partie. À mon avis, ensemble, l'employeur et l'employé sont les mieux placés. Je pense que l'employeur a plus d'outils à sa disposition pour régler la question, mais les employés, ou leurs représentants, ont un rôle essentiel à jouer pour ce qui est de cerner les risques et de trouver des solutions. L'un des éléments fondamentaux de la santé et sécurité au travail est que les deux parties doivent travailler ensemble pour trouver des solutions.
Je tiens à revenir sur la question de l'équipement de protection individuelle — et je vais céder la parole à M. Robertson ensuite —, mais j'aimerais dire quelque chose. Dans un milieu de travail, les gens doivent travailler avec des risques et trouver des moyens de les atténuer. Il est possible que, dans certains cas, les gens aient besoin d'équipement de protection individuelle, que cet équipement soit nécessaire, mais il y a souvent d'autres mesures qui doivent également être adoptées. Nous connaissons déjà bien la distanciation sociale et on voit aussi l'utilisation de panneaux de plexiglas pour protéger les gens. Ainsi, selon le milieu de travail, on peut arriver à une solution en combinant différents éléments, comme un changement des façons de travailler, l'utilisation de différent matériel et, dans certains cas, de l'équipement de protection individuelle.
Le dernier point à aborder en réponse à votre question est la crainte de représailles et le fait que les gens peuvent avoir l'impression qu'ils vont perdre leur emploi ou qu'ils doivent travailler dans des conditions dangereuses. Le Code renferme des dispositions pour empêcher cela.
Je vais laisser M. Robertson vous donner plus de détails. Notre réponse s'appliquera au secteur sous réglementation fédérale — notre champ de compétence —, mais la plupart des provinces ont des lois très semblables.
Monsieur Robertson.
J'aimerais revenir sur le fait que le système de responsabilité interne sur lequel repose notre code exige la participation et des employeurs et des employés. Ils doivent travailler ensemble pour cerner tous les risques — dans ce cas-ci, les risques biologiques —, éliminer ces risques s'il est possible de le faire et, sinon, les réduire dans la mesure du possible.
Pour revenir sur ce que Mme Maheu a dit à propos de l'équipement de protection individuelle — et ceci a peut-être un lien avec une question posée plus tôt —, si cet équipement est nécessaire pour réduire le risque, ce qui n'est pas toujours le cas, l'employeur doit le fournir et les employés doivent recevoir une formation et, souvent, faire des essais d'ajustement pour vérifier si l'équipement est bien adapté.
Si un équipement jugé nécessaire n'est pas fourni, les employés sont parfaitement en droit, dans les lieux de travail sous réglementation fédérale, de refuser de travailler. Ils peuvent essayer de régler le problème à l'interne et, si ce n'est pas possible, nous informer de la situation, auquel cas nous mènerions une enquête.
J'espère avoir répondu à votre question.
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Merci. Je vais m'efforcer de transmettre cette information à la personne et peut-être pourra-t-elle communiquer directement avec votre ministère pour régler la situation.
Cette situation me semble assez grave et il ne s'agit pas d'une seule personne; il s'agit d'un groupe de travailleurs. Qui plus est, leur convention collective a été suspendue, ce qui veut dire que la protection qui leur offre cette convention ne s'appliquerait pas. Cette situation est très préoccupante à bien des égards et j'espère qu'on pourra résoudre le problème.
Il y a une chose sur laquelle j'aimerais insister également et peut-être pourrait-on en faire part aux autres ministères. Je pense qu'il est très important que les gens puissent savoir que, s'ils se sentent obligés de quitter leur travail volontairement pour ces raisons, ils seraient admissibles à la Prestation canadienne d'urgence.
Dans un autre ordre d'idées — et je me demande s'il est opportun de soulever cette question ici —, j'ai reçu un courriel d'une autre personne de ma circonscription qui, elle, me dit qu'on lui demande de s'associer à l'employeur pour donner une fausse idée de la situation afin...
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je suis heureuse d'être parmi vous virtuellement aujourd'hui pour faire le point sur les mesures liées à mon portefeuille qui ont été adoptées par le gouvernement pour faire face à la pandémie de COVID-19.
J'aimerais d'abord souligner que c'est aujourd'hui la Journée internationale des travailleurs, journée qui nous rappelle l'importance de la santé et sécurité au travail des millions de gens qui se rendent au travail chaque jour. On ne peut qu'y penser encore plus dans le contexte de cette pandémie de COVID-19.
J'aimerais remercier le Comité de se pencher sur la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19. Votre travail est essentiel au processus démocratique. Je connais l'importance du travail que vous faites. J'ai d'ailleurs déjà été membre de ce comité.
[Français]
Je commencerai par résumer les mesures de soutien que le gouvernement a prises pour les travailleurs, en particulier les travailleurs essentiels. Un certain nombre de mesures exceptionnelles, mais nécessaires, ont été prises pour protéger et soutenir les entreprises et les travailleurs canadiens pendant cette crise.
[Traduction]
Partout au pays, les entreprises ont dû modifier complètement ou cesser leurs activités pour aider le Canada à aplatir la courbe. Cela a eu d'énormes répercussions tant sur les employeurs que sur les employés. Afin d'aider les travailleurs canadiens touchés par la COVID-19 à payer leur épicerie et leur logement, le gouvernement a instauré la Prestation canadienne d'urgence. Je sais que ma collègue l', a déjà comparu devant le Comité pour discuter de cette prestation.
Pour veiller à ce que les travailleurs puissent s'absenter du travail pour faire face à des situations liées à la COVID-19, comme les fermetures d'écoles et la quarantaine volontaire, nous avons également créé un nouveau congé en vertu du Code canadien du travail et nous levons l'obligation de présenter un certificat de médecin afin que les travailleurs sous réglementation fédérale puissent utiliser plus facilement leurs congés payés actuels. Le nouveau congé n'est pas un congé payé, mais les travailleurs qui s'en prévalent pourraient être admissibles à la Prestation canadienne d'urgence.
Mon collègue l', dirige les efforts du gouvernement pour offrir pendant cette période très difficile un soutien du revenu supplémentaire aux travailleurs essentiels qui gagnent moins de 2 500 $ par mois. Il s'agit de gens aux premières lignes dans les hôpitaux et les maisons d'hébergement, de gens qui assurent l'intégrité de l'approvisionnement alimentaire et de gens qui fournissent des services de vente au détail essentiels aux Canadiens. Toutes ces personnes jouent un rôle crucial dans la prestation de services essentiels à la population canadienne. Leur travail est essentiel au bien-être du pays et, au nom de tous les Canadiens, j'aimerais les en remercier.
À présent, j'aimerais dire quelques mots sur notre travail avec les dirigeants au sein des gouvernements, du milieu syndical et de l'industrie en ce qui concerne le soutien offert aux travailleurs et aux employeurs pendant la crise de la COVID-19.
[Français]
Je suis en contact constant avec des organisations patronales et syndicales de tous les secteurs afin que le gouvernement entende les plus récentes préoccupations sur le terrain.
[Traduction]
J'ai dirigé une conférence regroupant mes homologues provinciaux et territoriaux, afin de coordonner les efforts gouvernementaux pour que les lieux de travail des travailleurs essentiels restent sûrs pendant la crise de la COVID-19. Par ailleurs, nous avons récemment tenu une téléconférence avec des employeurs et des représentants syndicaux pour discuter des mesures que nous avons prises jusqu'à présent pour garantir la sécurité des lieux de travail, la protection des travailleurs et la résilience des entreprises et de l'économie canadienne. Cette réunion a débouché sur une déclaration commune soulignant la nécessité d'une collaboration entre les syndicats, l'industrie et le gouvernement pour faire en sorte que les lieux de travail restent sûrs pour les Canadiens, notamment pour les travailleurs essentiels.
Nous avons convenu que la situation continue à évoluer et qu'il nous faut demeurer souples et adapter notre réaction aux circonstances. Avant toute chose, nous devons continuer à travailler ensemble. La collaboration donnera de meilleurs résultats parce qu'il est possible de partager des objectifs communs pour protéger la santé et veiller à la sécurité et au bien-être des travailleurs canadiens. Nous collaborons également pour que les entreprises canadiennes puissent reprendre leurs activités et assurer la relance de l'économie en remettant les gens au travail en toute sécurité une fois la crise passée. Nous allons continuer à travailler ensemble pour atteindre ces objectifs dans l'immédiat et dans l'avenir.
[Français]
Permettez-moi maintenant de parler des mesures que prend le gouvernement pour protéger la santé et la sécurité de tous les Canadiens. Selon le Code canadien du travail, les employeurs ont le devoir de protéger la santé et la sécurité de leurs employés en milieu de travail.
[Traduction]
Les employeurs sont tenus de collaborer avec les employés et les comités de santé et de sécurité pour mettre à jour et créer leurs propres programmes de prévention des risques, qui doivent comprendre des mesures visant à éviter que les employés soient exposés à des conditions susceptibles de nuire à leur santé et à leur sécurité au travail.
L'exposition à la COVID-19 est un phénomène nouveau. Nous savons également qu'il faut prendre cette question très au sérieux. Nous invitons les employeurs à demander conseil aux autorités compétentes, notamment à l'Agence de la santé publique du Canada et à l'Organisation mondiale de la Santé, pour obtenir de l'information sur les mesures préventives à prendre.
Le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail, sous la direction de la PDG Anne Tennier, fait de l'excellent travail en réaction à la crise COVID-19. Il a très rapidement élaboré une série de fiches-conseils sur la pandémie et les a publiées sur son site Web. Ces fiches gratuites proposent tant aux employés qu'aux employeurs des conseils et de bonnes pratiques à suivre pour certaines professions, industries et services, en cas de pandémie. Le Centre a également mis à la disposition des internautes un espace de partage de l'information en ligne où les entreprises et les organisations peuvent faire état de leurs bonnes pratiques et ressources liées à la pandémie.
Nous savons que les employeurs suivent les conseils et les mesures des autorités compétentes, notamment l'Agence de la santé publique du Canada, pour assurer la sécurité des employés pendant cette période critique. Nous savons également que la plupart des employeurs font de leur mieux pour satisfaire aux demandes raisonnables des employés aux prises avec les perturbations de grande envergure causées par la COVID-19. Je tiens à les remercier de leurs efforts. Par exemple, de nombreux travailleurs doivent rester à la maison pour s'occuper de leurs enfants qui ne vont pas à l'école à cause de la pandémie. Certains employés sont en mesure d'effectuer une partie ou la totalité de leur travail à domicile.
Cela dit, je sais que de nombreux employés s'inquiètent chaque jour à l'idée de reprendre le travail ou d'y retourner. C'est pourquoi nous avons communiqué avec les employeurs et leurs représentants pour leur rappeler la responsabilité des employeurs en vertu du Code canadien du travail. En cas de risque d'exposition à la COVID-19, les employeurs ont l'obligation de cerner et d'évaluer le risque et de mettre en place des contrôles appropriés dans le cadre de programmes de prévention des risques. Les employés assujettis à la partie II du Code ont le droit de refuser de travailler s'ils ont un motif raisonnable de croire que leurs tâches présentent un danger pour la santé et la sécurité. Les lieux de travail et les situations diffèrent les uns des autres, et lorsqu'un refus de travailler ne peut être résolu à l'interne, le Programme de travail du ministère mène une enquête.
Nous sommes déterminés à soutenir et à protéger les travailleurs et les entreprises. Comme je l'ai mentionné, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures sans précédent mais nécessaires pour appuyer les travailleurs et les entreprises du Canada durant cette épidémie de COVID-19.
Alors que nous continuerons à surveiller la situation actuelle, en constante évolution, nous resterons disposés à examiner des mesures supplémentaires susceptibles d'aider davantage les travailleurs pendant cette période. Pour ce faire, il faut continuer à collaborer avec les dirigeants des syndicats et de l'industrie et avec d'autres parties prenantes pour s'assurer que ce qui est actuellement en place fonctionne et, bien sûr, est rajusté au besoin. Nous sommes déterminés à faire en sorte que les travailleurs et les entreprises bénéficient des protections et du soutien dont ils ont besoin, tout en assurant la circulation des biens et services essentiels pour les Canadiens.
Sur ce, monsieur le président, je conclus mes propos liminaires. Je vous remercie de votre attention.
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Au premier tour, nous sommes censés trouver une façon de répartir équitablement le temps alloué aux questions entre tous les membres du Comité. C'est un comité parlementaire, pas la période des questions. Avec tous ces rappels au Règlement, la répartition des questions n'est pas équitable pour tous les parlementaires, et je contribue moi-même au problème par ce rappel au Règlement. Nous devons tous représenter notre circonscription et les organisations de notre circonscription, et à cause de ces rappels au Règlement, plusieurs questions ne pourront être posées par les députés de l'opposition. Je sais qu'un député du Parti vert voulait poser des questions, mais il ne pourra jamais le faire dans ces circonstances.
En réalité, je pense que, bien souvent, il ne s'agit même pas d'un rappel au Règlement. C'est plutôt une tactique d'obstruction, et je trouve que c'est très néfaste pour les privilèges des membres du Comité. Nous savons que nous disposons d'à peine deux heures, et je crois qu'il s'agit d'une tactique dilatoire utilisée pour nous faire perdre du temps. J'aimerais qu'on en tienne compte lorsque des personnes invoquent le Règlement, car il devient assez évident que c'est ce qui se passe ici.
De plus, et c'est une question de privilège, nous savons que l'interprétation est difficile, alors quand les gens parlent tous en même temps et essaient de s'interrompre, il devient impossible de comprendre compte tenu du format dans lequel nous travaillons, et cela empire la situation. Il est autant de notre responsabilité de nous écouter mutuellement que de parler, et je pense que lorsqu'un député coupe la parole à un autre, on devrait réduire le temps de parole du prochain député de l'opposition du même camp, car c'est un affront pour nous tous.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame la ministre, je vous remercie de vous joindre à nous aujourd'hui pour parler d'une question aussi importante.
Mardi dernier, c'était le Jour de deuil national pour les travailleurs qui ont été blessés ou qui ont perdu leur emploi. Durant la présente pandémie, beaucoup de Canadiens travaillent en première ligne. Qu'il s'agisse de travailleurs de la santé, de commis d'épicerie ou de camionneurs, ils s'exposent tous au danger afin que la population puisse passer à travers cette crise.
Madame la ministre, la protection des travailleurs canadiens est de la plus haute importance pour tous, et c'est une évidence aujourd'hui. Un certain nombre de préoccupations ont été soulevées concernant la façon dont les travailleurs peuvent se protéger et les mesures que devrait prendre le gouvernement pour assurer leur sécurité.
Dans votre déclaration préliminaire, vous avez dit prendre des mesures supplémentaires avec la réouverture de l'économie. J'aimerais que vous nous parliez de ces mesures supplémentaires. Selon vous, quelle sera la situation au cours des prochaines semaines et des prochains mois?
Je suis très heureuse que vous ayez parlé du Jour de deuil national. Le Président de la Chambre en a fait mention le premier jour, à notre première séance. C'était très important et c'était une très bonne chose que les députés prennent le temps de rendre hommage aux travailleurs qui ont été blessés ou qui ont perdu la vie en raison de leur travail.
En ce qui concerne la protection des travailleurs, c'est incontestable; d'abord et avant tout, il est essentiel de parler de la collaboration, qui est extrêmement importante dans ce dossier. Dès le début, j'ai communiqué avec tous mes partenaires des provinces et des territoires. J'ai appelé chacun d'entre eux et, par la suite, j'ai convoqué une réunion fédérale-provinciale-territoriale pour discuter de certains enjeux. J'ai fait participer à cette réunion le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail. C'était très important, car dans toutes les provinces et tous les territoires, on disait vouloir des données probantes et des normes ou des conseils afin de fournir aux travailleurs le nécessaire pour assurer leur sécurité en première ligne.
Cette réunion a été très utile, car le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail fournit maintenant des conseils propres à des secteurs précis. L'approche fondée sur des données probantes en matière d'équipement de protection individuelle est cruciale, car nous voulons utiliser cet équipement de la meilleure manière possible. Ces conseils propres aux secteurs, qui s'inspirent également des lignes directrices de l'Agence de la santé publique du Canada, offrent aux employés la protection recommandée dont ils ont besoin pour travailler en toute sécurité. C'était très important.
En outre, la s'est engagée à fournir 2 milliards de dollars pour l'achat d'équipement de protection individuelle afin que l'on puisse en distribuer là où il y a des besoins. Nous collaborons avec les provinces et les territoires en ce sens.
Par ailleurs, le a lancé un plan pour mobiliser l'industrie. Il s'agit ici de faire intervenir des entreprises qui ont une expertise et qui sont en mesure d'apporter leur aide à cet égard. Je crois que c'est très important. Dans ma propre circonscription, des entreprises qui fabriquaient, par exemple, des vêtements de sport se sont proposées pour fabriquer des blouses. C'est ce qui se passe dans l'ensemble du pays, et c'est fantastique. Quelque 2 900 discussions ont été engagées grâce à cela. Pour que nous puissions fabriquer certains produits au Canada, 22 000 entreprises se sont manifestées, et des propositions ont été présentées afin de rendre ces produits disponibles.
De plus, comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, nous avons instauré un congé non payé dans le but d'empêcher que des travailleurs sous réglementation fédérale qui s'absentent du travail à cause de la COVID-19 ne perdent leur emploi. Nous avons également éliminé l'obligation de fournir un certificat médical, ce qui facilite les choses pour les travailleurs durant cette période très difficile.
Ce sont là quelques-unes des initiatives.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, je vous remercie du travail que vous accomplissez.
Je sais que, depuis votre arrivée en fonction, vous avez cru important de vous entretenir avec vos homologues, dont votre homologue québécois, en matière de santé et de sécurité au travail.
Ce qui se passe est préoccupant. On parle beaucoup de la façon dont on a dû s'ajuster et mettre en place des programmes en lien avec la crise qui nous a tous frappés le 13 mars dernier. Je voudrais vous parler des préoccupations de deux catégories de travailleurs. Il pourrait y en avoir plus, mais je vais aborder deux catégories en particulier.
Je vais commencer par l'industrie touristique. L'industrie touristique sera fortement touchée pendant et après la crise. Au Québec, on parle de 400 000 emplois. J'imagine que c'est beaucoup plus d'emplois si on additionne ceux de partout au Canada.
J'ai discuté avec les acteurs de cette industrie et, comme vous le savez, leurs revenus se font sur une courte période, mais les dépenses se font toute l'année. Les acteurs de l'industrie craignent que la relance soit tardive. L'industrie touristique a des revendications particulières. Elle demande notamment de considérer que la subvention de 75 % des salaires s'échelonne sur une plus longue période.
Est-ce possible que les travailleurs de cette industrie saisonnière puissent être considérés comme des travailleurs permanents pendant une année complète?
Ce sont des questions préoccupantes. J'aimerais savoir comment vous collaborez avec d'autres ministères. Je sais que la travaille en collaboration avec le ministère de l'Emploi et du Développement social ainsi que, comme on m'en a informé plus tôt, le ministère des Finances.
Comment travaillez-vous en collaboration sur ces questions?
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Je vous remercie de votre question, madame Chabot.
[Traduction]
Merci aussi pour vos bons mots et pour le niveau de collaboration dont vous avez fait preuve. Je sais que nous avons eu une rencontre et que vous m'avez généreusement consacré du temps pour me donner de l'information pour nous aider à déterminer la marche à suivre, et je vous en remercie profondément. C'est ce que vous avez fait encore aujourd'hui.
Je comprends ce que vous dites à propos du tourisme. Comme vous le savez, dans mon portefeuille, on s'intéresse avant tout à la santé et la sécurité des travailleurs. Cela dit, je travaille également avec d'autres ministères afin de nous assurer la meilleure reprise possible, lorsque nous serons en mesure de reprendre nos activités.
Les mesures prises par le gouvernement cherchaient en premier lieu à protéger les plus vulnérables, ceux qui avaient besoin d'aide immédiate, et ensuite, à maintenir les liens de collaboration entre les employeurs et employés afin que, une fois la crise de la COVID-19 passée, lorsque l'étape du rétablissement aura commencé, ces liens puissent se maintenir. Nous nous y sommes pris, entre autres, en offrant la subvention salariale, la PCU et la mesure de soutien au loyer. Toutes ces mesures seront utiles lorsque nous entamerons l'étape du rétablissement; elles veilleront à ce que les travailleurs et les employeurs puissent continuer et se rétablir rapidement. Après tout, c'est ce que nous souhaitons: un rétablissement vigoureux.
Je tiens à vous assurer que j'ai bien entendu vos préoccupations à propos du secteur touristique. Ce sont des préoccupations dont on m'a déjà fait part dans le cadre de mes rencontres, et je suis heureuse de les avoir entendues.
On soulève régulièrement la question des travailleurs de l'industrie touristique. Nous savons qu'ils ont eu accès à la Prestation canadienne d'urgence, ou PCU, mais ces travailleurs se trouvaient dans l'espèce de trou noir de l'assurance-emploi. Ils s'inquiètent donc beaucoup et se demandent comment ils pourront devenir admissibles à une autre période d'assurance-emploi.
Nous aimerions savoir si cette question sera abordée et réglée. Pourront-ils être admissibles à de prochaines prestations d'assurance-emploi?
Je vais terminer mon intervention par une question au sujet des caisses de retraite, que j'ai posée aux fonctionnaires qui étaient là ce matin.
Nous savons tous que des entreprises vont s'en sortir et que d'autres s'en sortiront plus difficilement. Malheureusement, il y en a qui feront faillite. Pour les travailleuses et les travailleurs, c'est leur régime de retraite qui peut être touché. Encore ce matin, on lisait dans La Presse un article sur l'entreprise Résolu à ce propos.
Nous souhaitons que le fédéral s'assure que, en cas de faillite d'entreprises, les caisses de retraite seront protégées et considérées comme prioritaires. Comment collaborez-vous avec le ministère des Finances à ce sujet?
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Merci pour la question.
Pour ce qui est de savoir si les travailleurs pourront se requalifier, je dirais que la situation évolue. Vous connaissez les mesures qu'a prises notre gouvernement. Nous continuons de réagir à la situation à mesure qu'elle évolue afin de protéger les travailleurs. Il va sans dire que nous souhaitons que toutes ces entreprises puissent reprendre leurs activités. Le tourisme est un secteur important. Nous continuerons de surveiller la situation.
Je comprends vos inquiétudes au sujet des fonds de pension. Comme vous le savez, c'est un sujet qui me tenait beaucoup à coeur lorsque j'étais ministre des aînés. Je vous dirais que nous continuerons de travailler avec tous les ministères intéressés afin de protéger le mieux possible les aînés.
Notre gouvernement a pris certaines initiatives très importantes, comme par exemple le fait d'avoir baissé l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti. Cette mesure a permis aux aînés de toucher des prestations pendant deux ans de plus. Nous avons également investi 100 millions de dollars dans le programme Nouveaux Horizons pour les aînés. Tous ces programmes offrent un soutien aux aînés.
J'entends très clairement ce que vous dites, et je veux que vous sachiez que nous voulons absolument protéger les aînés.
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Oui, parce que c'est un problème syndical. Les conventions collectives doivent être respectées.
La prochaine question que j'aimerais aborder est celle dont la députée du Bloc vient de parler.
Beaucoup de conseillers financiers ont donné le signal d'alarme, affirmant qu'après l'étape du rétablissement, si nous nous en sortons un jour, beaucoup d'entreprises feront faillite. Certains d'entre eux ont même dit, dans les médias, que la meilleure façon pour les particuliers et les entreprises de se maintenir à flot est de déclarer faillite.
Sachant qu'il pourrait y avoir une hausse marquée du nombre d'entreprises qui font faillite pour se sortir de l'endettement, prenons-nous des mesures pour protéger les travailleurs? Selon la loi en vigueur, les travailleurs seraient laissés pour compte, non seulement au chapitre des pensions mais aussi des indemnités de départ, des indemnités de cessation d'emploi et des indemnités de congé. Pour la plupart des gens qui touchent l'assurance-emploi, les prestations seront épuisées.
Si ces entreprises font faillite et déclarent faillite — et nous savons que ça va arriver — qu'allons-nous faire pour appuyer les travailleurs? Envisageons-nous de modifier la loi sur la protection en cas de faillites afin d'accorder la priorité aux travailleurs?
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Merci, député Duvall, pour cette question importante.
Je dirais que la situation évolue constamment. Notre gouvernement a pris des mesures ciblées. La PCU, par exemple, était destinée aux particuliers et aux familles dont le revenu a disparu du jour au lendemain; nous les avons aidés pour qu'ils puissent continuer à mettre du pain sur la table et payer leur loyer.
À mesure que les choses progressent, nous cherchons toujours à identifier ceux qui ont été laissés pour compte et qui auraient besoin d'une aide supplémentaire.
À propos de la question que vous soulevez, je dirais que nous avons pris des mesures très ciblées afin que les entreprises qui survivent à la situation soient en mesure de se rétablir lorsque le moment viendra. C'est pour cela que nous avons présenté la subvention salariale. Nous voulons que les entreprises s'en sortent. Le gouvernement fédéral fournit 75 % du salaire des employés. Nous avons pris cette mesure parce que nous voulons que les entreprises puissent traverser cette période difficile.
Nous avons également pris des mesures à l'égard de l'aide au loyer, de la liquidité et de prêts pour les petites entreprises. Celles-ci peuvent emprunter jusqu'à 40 000 $, dont 25 %, soit 10 000 $, peut être radié. Toutes ces initiatives ont pour but d'accomplir l'objectif en question, soit d'aider les entreprises à rester ouvertes afin que les travailleurs aient du travail et que ces personnes qui ont consacré tellement d'efforts pour mettre leur entreprise sur pied soient soutenues à l'étape du rétablissement et puissent reprendre leurs activités.
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Merci, monsieur le président, et bon après-midi depuis Saint John à tous mes amis et collègues.
Madame la ministre Tassi, c'est un réel plaisir de vous voir. Comme vous l'avez mentionné plus tôt, nous avons fait beaucoup de bons coups au sein du comité des ressources humaines lors de notre premier mandat en tant que députés. Nous avons mené une étude sur la réduction de la pauvreté. Nous avons mené une étude sur les travailleurs étrangers temporaires. Nous avons mené de nombreuses études importantes qui ont assurément mené à des retombées concrètes tout aussi importantes dans la vie des Canadiens.
Je veux vous poser une question, madame la ministre, au sujet des travailleurs essentiels.
Chose certaine, les événements des derniers mois m'ont ouvert les yeux et m'ont fait réaliser l'importance du rôle essentiel que jouent les travailleurs essentiels de première ligne au sein de l'économie canadienne et j'apprécie leur travail plus que jamais. Je ne parle pas seulement des travailleurs de la santé. Je parle aussi des commis d'épicerie, des agents de sécurité du centre commercial où se trouve mon bureau, des chauffeurs de taxi, des pharmaciens, des personnes qui travaillent aux commandes à l'auto, des travailleurs des quincailleries et des chauffeurs de camion. Tous ces gens vont travailler chaque jour et ils mettent parfois leur santé en jeu pour veiller à ce que les Canadiens puissent se nourrir, s'approvisionner et être soignés.
Je crois qu'il est important de reconnaître le travail important qu'accomplissent les travailleurs essentiels et leur contribution à la société canadienne et à tout le pays; ce sont de grands Canadiens. Madame la ministre, pourriez-vous, s'il vous plaît, nous en dire plus sur le plan du gouvernement fédéral pour reconnaître le travail de ces incroyables travailleurs au front de la bataille contre la COVID-19?
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Monsieur Long, merci de votre question.
Je crois qu'il est très important de s'arrêter pour réaliser ce que nous vivons présentement et le dévouement des travailleurs partout au pays. Certaines personnes occupaient déjà des postes qui comportent leur lot de risques. Je pense aux travailleurs de la santé. La pandémie a fait augmenter ces risques de façon spectaculaire. Ensuite, il y a les gens dont le travail comporte maintenant des risques, vous en avez parlé, ce sont les chauffeurs de camion, les commis qui remplissent les étagères à l'épicerie et ceux qui travaillent à la caisse pour que nous puissions avoir de quoi manger.
Nous voulons leur montrer que nous apprécions vraiment leur travail et que nous voulons les soutenir. Nous vivons des événements inédits. Le gouvernement fédéral tenait à montrer son appui et sa gratitude pour ces travailleurs.
Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il allait collaborer avec les provinces et territoires afin qu'une prime soit versée aux travailleurs des services essentiels. Il s'agit encore une fois d'une démarche très collaborative. On trouvera une solution avec chacune des provinces et chacun des territoires. Si je ne m'abuse, l'Ontario et le Québec ont déjà un certain cadre. Je ne sais pas s'il est prêt, mais l'idée est de reconnaître l'effort héroïque de ces travailleurs. Je suis bien contente que vous ayez posé la question.
De plus, nous avons permis aux travailleurs qui gagnent 1 000 $ ou moins — je pense entre autres aux étudiants qui travaillent à l'épicerie du quartier à temps partiel — de recevoir la prestation d'urgence. Je crois que c'est très important, en particulier pour les préposés des services de soutien qui occupaient trois postes et qui n'en occupent plus qu'un seul. Ils peuvent gagner 1 000 $ et demeurer admissibles à la prestation d'urgence.
La dernière chose que je veux souligner à ce sujet concerne le point soulevé par M. Doherty. C'est au sujet des conversations que j'ai eues avec les intervenants. Je peux vous dire que mon emploi du temps consiste à discuter, au-delà des allégeances politiques, avec mes partenaires des provinces et des territoires des secteurs de la main-d'œuvre et de l'industrie. Ces groupes me transmettent directement leurs commentaires. Il fallait vraiment faire quelque chose pour reconnaître le travail qu'accomplissent les travailleurs de première ligne.