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Merci, monsieur Lukiwski.
Il n'y a pas de débat concernant un rappel au Règlement.
Pour éviter de révéler encore davantage la teneur des séances à huis clos, nous allons passer à l'ordre du jour de notre réunion.
Nous amorçons aujourd'hui l'étude article par article du . Je vous prierais de sortir les documents relatifs au projet de loi C-16 de manière à avoir en main les notes préparées aux fins de cette étude.
Chers collègues, aucun amendement n'a été proposé relativement à l'article 1.
(L'article 1 est adopté.)
Chers collègues, je dois d'abord souligner qu'il y a encore des conversations parallèles qui se poursuivent, ce qui ne me dérange pas vraiment, sauf qu'il arrive parfois que l'on éprouve des difficultés à bien entendre.
Je veux également préciser que nous n'avons que deux microphones à l'extrémité de la table. Si vous voulez prendre la parole, il serait bon que vous parliez en direction du micro le plus près de telle sorte que nos interprètes puissent bien saisir vos interventions.
L'amendement a été présenté et nous en remercions M. Paquette. J'ai également examiné cet amendement. D'après ce que j'ai pu constater, il aurait pour effet de retirer le dimanche de la liste des jours de scrutin par anticipation.
Je n'ai pas à expliquer mes décisions, mais comme c'était là l'intention visée en principe à l'étape de la deuxième lecture, si l'on supprime un jour de scrutin, on va plus loin que ce qu'on est censé faire à l'issue de la deuxième lecture d'un projet de loi, ce qui m'incite à juger cet amendement irrecevable.
Nous allons donc maintenant passer à...
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Nous votons pour savoir si vous êtes d'accord ou non avec ma décision de juger cet amendement irrecevable. C'est en ce sens que j'ai statué. Essayons de ne pas compliquer les choses.
Tous ceux qui croient — si l'on veut éviter tous ces termes techniques — que ma décision était la bonne, que cet amendement excède la portée du projet de loi et est donc irrecevable, levez la main.
Mais avant tout, est-ce que vous voulez encore un vote par appel nominal ou pouvons-nous seulement procéder à main levée? Monsieur Angus, vous voulez un vote par appel nominal?
Merci. Nous aurons un vote par appel nominal.
(La décision de la présidence est annulée par 7 voix contre 4)
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Merci, monsieur le président.
Je ne veux pas débattre de la pertinence de désigner le dimanche précédant le jour du scrutin comme journée de vote par anticipation ou, selon ce qu'en disent certains, comme second jour de scrutin. Mes arguments sont d'ordre strictement procédural.
Je crois que votre décision était correcte. Cet amendement dépasse de toute évidence la portée de nos travaux, car le projet de loi avait déjà été adopté à l'étape de la deuxième lecture lorsque le comité en a été saisi. D'après les procédures et les pratiques de la Chambre, les amendements proposés en comité à l'issue de la deuxième lecture doivent être uniquement de nature technique. Il ne doit en tout cas certes pas s'agir d'amendements de fond. Par contre, de tels amendements pourraient assurément être présentés lorsqu'un projet de loi est soumis au comité avant la deuxième lecture. C'est là toute la différence dans le traitement d'un projet de loi, suivant qu'il est reçu par le comité avant ou après la deuxième lecture.
Les procédures de notre propre Chambre indiquent clairement que cet amendement devait être jugé irrecevable, car il touche une question tout à fait fondamentale. En effet, l'une des dispositions importantes du projet de loi visait l'inclusion du dimanche précédant le jour du scrutin, avec toutes les dispositions afférentes.
Selon moi, rien dans la procédure ne saurait justifier l'annulation de votre décision, étant donné que celle-ci était de toute évidence tout à fait appropriée dans le contexte de ces mêmes règles, procédures et pratiques qui nous gouvernent.
Ceci étant dit, cela reste bien sûr mon opinion personnelle. J'aimerais savoir ce qu'en pensent certains de nos témoins du BCP. Je ne sais pas s'il convient de s'interroger sur le caractère approprié de cet amendement, mais je serais certes intéressé de savoir s'ils considèrent que cet amendement devrait être réputé recevable ou non.
Monsieur le président, je ne sais pas lequel de nos témoins vous souhaitez...
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Merci, monsieur le président.
Je dois dire que je pense qu'il y a beaucoup de bonne volonté au sein de ce comité et que nous souscrivons tous à l'intention de ce projet de loi qui est, en tout cas, certainement du point de vue du gouvernement, d'accroître la participation au scrutin.
Ce projet de loi nous a effectivement été renvoyé après la deuxième lecture. Je dois toutefois préciser que nous avons entendu les représentants de toutes les communautés religieuses nous affirmer, presque unanimement, qu'ils ne croyaient pas qu'il s'agissait d'une solution applicable ni d'une très bonne idée d'ailleurs. Nous avons également entendu le directeur général des élections qui nous a indiqué que cela revenait essentiellement à tenir un deuxième jour de scrutin. Je dirais donc qu'en cherchant à éliminer ce dédoublement du jour de scrutin, on ne veut aucunement miner l'intention de ce projet de loi. Nous avons proposé une motion identique. De fait, nous avons également présenté d'autres amendements qui sont susceptibles, d'après nous, de contribuer grandement à l'accroissement de la participation au scrutin.
Je pense que l'intention exprimée par le gouvernement, à savoir la participation accrue des électeurs, est tout à fait respectée et que nous ne devrions certes pas demander à des témoins de prendre le temps et de se donner la peine de comparaître devant nous, si nous n'avons pas l'intention de tenir compte de leurs témoignages dans l'examen de ce projet de loi.
C'est la raison pour laquelle j'estime que l'amendement est recevable, car je crois qu'il y a d'autres moyens qui s'offrent à nous pour accroître la participation au scrutin.
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Merci, monsieur le président.
J'ai été quelque peu abasourdi par votre décision. Je crois que notre comité s'est efforcé d'examiner le projet de loi en faisant montre d'ouverture d'esprit, en prêtant une oreille attentive au plus grand nombre de points de vue possible et en essayant de travailler en collaboration.
Il y a deux éléments à considérer relativement à ce projet de loi. Il y a d'abord la nécessité de voir à ce que la période de vote par anticipation soit suffisante et je pense que les opinions en ce sens sont prépondérantes. L'autre aspect consistait à déterminer si le prétendu dernier jour de scrutin par anticipation en était effectivement un ou s'il s'agissait plutôt d'un véritable jour de scrutin à part entière. Il fallait aussi voir si c'était vraiment une bonne chose. En tant que membres de ce comité, c'est notre rôle d'examiner ainsi des projets de loi. En fixant une telle limite, c'est comme si vous nous donniez le choix entre le soutien à ce projet de loi ou son rejet total. Mais le projet de loi comporte deux éléments principaux et l'un d'eux n'a certes pas pu, selon moi, satisfaire aux critères de justification et c'est la raison pour laquelle il a été renvoyé au comité. Nous étions tout à fait disposés à accepter ce mandat et à entendre pour ce faire des témoins experts, mais il est évident que leurs témoignages n'ont pas réussi à justifier le maintien du dimanche en question pour le vote par anticipation.
À mes yeux, les autres éléments du projet de loi ont été fort bien accueillis. Les néo-démocrates seraient certes tout à fait disposés à en poursuivre l'étude article par article. Mais concernant ce dimanche précédant le scrutin, les témoignages ne permettent pas de justifier les mesures proposées dans le projet de loi.
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Nous n'avons pas entendu le point de vue de tous les groupes religieux. Nous n'avons pas entendu, par exemple, les juifs, qui doivent bien évidemment observer le sabbat le samedi. Ainsi, pour un juif pratiquant, il n'est pas possible de voter entre le coucher du soleil le vendredi et le coucher du soleil le samedi. Cela réduit très considérablement le nombre de jours de scrutin. Si vous êtes juif pratiquant et si vous travaillez de 9 à 5, cinq jours par semaine... vous ne pouvez voter ni le vendredi, ni le lundi, ni le samedi. Je suppose que vous pourriez vous rendre au bureau de scrutin le samedi soir, mais je ne me souviens pas jusqu'à quelle heure ils sont ouverts. Jusqu'à 20 heures, peut-être? Mais, selon la période de l'année, le soleil n'est pas nécessairement encore couché, alors si vous êtes juif pratiquant au Canada, la loi actuelle ne vous permet pas de voter par anticipation.
Je sais très bien que beaucoup de circonscriptions ne comptent pas un grand nombre de juifs pratiquants, et la mienne en serait un exemple, mais cela demeure une attitude un peu dédaigneuse. Si je m'étais rendu compte que ce serait la voie adoptée par les autres partis, j'aurais fait témoigner un expert, un rabbin par exemple, pour nous expliquer les difficultés que leur causent ces dispositions législatives. Il y a d'autres groupes religieux qui ont aussi leurs jours saints, bien évidemment, mais les restrictions imposées aux juifs pratiquants sont nettement plus marquées, qu'il suffisse de penser à l'observation du sabbat, que celles auxquelles est assujetti un adepte du christianisme, y compris parmi ceux qui croient que l'on ne devrait pas travailler le jour du sabbat. Suivant le libellé actuel de la loi, si des changements ne sont pas apportés, la capacité de voter par anticipation serait considérablement réduite pour ces personnes.
Il s'agit d'une méprise de taille. Si l'on adopte cet amendement et les autres qui visent à restreindre les capacités de vote le jour précédant immédiatement celui du scrutin, il deviendrait extrêmement difficile pour les juifs pratiquants de voter au Canada. Je laisserais cet article inchangé. Je pense que l'exemple cité est fort éloquent à ce titre.
Je ne suis pas d'accord avec Mme Redman lorsqu'elle prétend que tous les témoins que nous avons entendus s'opposent au vote le dimanche. Si mon souvenir est exact, nous avons accueilli trois témoins à ce sujet. L'un d'eux représentait l'Alliance évangélique du Canada, je crois, l'un parlait au nom de la Fédération baptiste du Canada et le troisième était de l'Église unie du Canada. Si je ne m'abuse, les représentants de l'Alliance évangélique et de la Fédération baptiste étaient contre le vote le dimanche. Pour sa part, la représentante de l'Église unie nous a indiqué très clairement qu'on serait heureux de continuer à donner accès aux lieux du culte comme bureaux de scrutin et d'y accueillir le vote le dimanche, pour autant que l'heure d'ouverture soit reportée à 13 heures. C'était là une prise de position très claire. Cela démontre à quel point Mme Redman et un autre membre de l'opposition, je crois, faisaient fausse route quant à l'unanimité de la communauté chrétienne à cet égard.
Et je ne vous parle pas, monsieur le président, de l'étonnante volte-face des partis de l'opposition qui soulèveraient normalement un tollé à propos de choses comme... Vous souvenez-vous de la Loi sur le dimanche en Ontario, cette loi qui précisait qu'on ne pouvait magasiner le dimanche parce que c'est le jour du Seigneur? Eh bien, c'est tout à fait outrageant. On impose le point de vue d'une seule communauté religieuse à l'ensemble du pays au sein d'une société supposément laïque.
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J'allais faire les mêmes commentaires que M. Reid.
Les membres de l'autre côté ont dit que nous avons entendu des témoins dire le contraire de ce que nous affirmons ici. Il semble que je n'aie pas entendu la même chose. Pourtant, j'ai bien entendu la même chose; j'ai entendu les porte-parole de l'Église Unie dire clairement que le dimanche était un bon jour, qu'ils voulaient déplacer les heures, que l'utilisation de leurs églises était une très bonne chose. Alors j'ai peut-être entendu la même chose que M. Reid, et les autres ont entendu autre chose.
Beaucoup d'autres témoins nous ont dit que le fait d'ouvrir un bureau de scrutin le dimanche à l'endroit où il serait installé le jour du scrutin, dans les collectivités rurales, augmenterait la participation électorale. Certains universitaires sont venus ici et nous ont dit.... On peut argumenter sur le pourcentage qu'ils ont avancé, mais c'est là l'objectif du projet de loi: améliorer la participation électorale. Des gens sont venus ici et nous ont dit que cet objectif serait atteint.
Oui, certains groupes religieux nous ont dit qu'ils ne voteraient pas le dimanche, mais nous leur avons laissé la possibilité de ne pas le faire.
Je suis d'accord avec M. Reid et je vais m'en tenir à cela.
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Monsieur le président, essayons de replacer les choses dans leur contexte et laissons de côté les journées religieuses qui appartiennent aux musulmans, aux juifs ou aux chrétiens. Ce n'est pas ça, la question de base. La question de base, c'est que tous les partis politiques veulent augmenter la participation au vote.
La preuve que les différents témoins nous ont présentée, y compris les recherches faites sur le sujet, ne peut révéler catégoriquement que les propositions d'ajouter deux journées, deux dimanches, vont substantiellement augmenter le nombre d'électeurs.
On ne nous l'a pas prouvé, d'où la réflexion suivante: peut-on trouver d'autres façons d'augmenter le pourcentage de voteurs? En raison des amendements proposés par les différents partis d'opposition, vous constaterez que nous essayons justement d'atteindre cet objectif.
Le directeur général des élections nous a fait part des difficultés d'implantation de ces mesures — des techniques très concrètes. On peut avoir de grands principes, mais comment vit-on cela sur le terrain?
Le fait d'avoir fixé une journée de vote par anticipation immédiatement avant la journée du scrutin général entraîne des difficultés importantes pour les travailleurs d'élection qui devront se soumettre à deux séries de procédures et de processus différents d'un jour à l'autre. Cela nous a été présenté de façon concrète.
À cela j'ajoute notre difficulté, qui a été reconnue, d'attirer du personnel électoral. C'est dans ce contexte beaucoup plus global que nous disons oui à une journée de vote par anticipation, mais à une semaine de la journée officielle du scrutin, pour ne pas que règnent cette confusion et cette difficulté. Nous présenterons donc des propositions d'amendement subséquemment aujourd'hui.
En ce qui concerne les 34 millions de dollars que va coûter la proposition du gouvernement, comment pourrait-on mieux utiliser ces 34 millions de dollars pour augmenter le nombre d'électeurs? Telle est la réflexion.
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Merci, monsieur le président.
J'ai deux choses à dire. J'ai dit au départ que je ne voulais pas débattre des qualités du projet de loi, parce que je voulais me concentrer sur les questions de procédure. Je demanderai peut-être aux analystes de faire des commentaires sur la légitimité des changements de procédure que les membres de l'opposition essaient de mettre en vigueur.
Toutefois, pour dire mon mot sur les qualités du projet de loi et clarifier la chose, je ne peux pas être d'accord avec les membres de l'opposition qui sont intervenus et qui ont dit que la grande majorité des gens qui sont venus ici ont affirmé que le dimanche avant le jour du scrutin n'était pas une bonne idée. Ce n'est pas du tout ce que j'ai entendu.
Au moins Mme Robillard reprend l'argument du porte-parole d'Élections Canada en disant qu'il en coûterait 34 millions de dollars; c'est un argument de taille. Toutefois, je répliquerais en reprenant les paroles du professeur Ned Franks, qui a demandé quel est le prix de la démocratie. Il a dit qu'en moyenne, il en coûte 150 $ de plus pour ajouter cette autre journée. Êtes-vous prêts à dire à un électeur qu'il n'a pas eu la chance de voter parce que 150 $, c'est trop d'argent? Quel est le prix de la démocratie?
Nous avons entendu des experts — et je comprends que ce sont des opinions puisqu'il n'y a pas encore de données empiriques étant donné que nous n'avons jamais eu de dimanche avant le jour du scrutin... Tous ces experts ont affirmé qu'à leur avis, la participation électorale n'augmenterait pas beaucoup, probablement entre 1 à 4 p. 100, ce qui est important.
Si l'intention du projet de loi et l'intention du comité est de favoriser une plus grande participation électorale, d'amener plus de gens à se prévaloir de leur droit démocratique de voter, alors de quoi discutons-nous ici? Ce n'est certainement pas un point de vue défendu par les membres de l'autre côté qui disent que tenir un vote le dimanche porterait atteinte aux organisations religieuses. Ce n'est pas vrai dans tous les cas. Quelques-unes ont dit que ce serait dérangeant, mais d'autres, comme l'Église Unie, ont dit que la chose ne leur posait pas de problème, qu'elles seraient en faveur de cela.
M. Reid a présenté un argument très pertinent lorsqu'il a demandé ce qu'il en était des autres confessions religieuses. Seront-elles incommodées et pourquoi ciblons-nous seulement les chrétiens?
L'objet même du projet de loi est d'essayer de faire quelque chose pour augmenter la participation électorale. Tous ceux qui sont venus ici, sauf quelques organisations religieuses, ont dit que cet objectif serait atteint et que nous devions adopter le projet de loi.
Nous pouvons peut-être faire autre chose pour augmenter cette participation dans d'autres secteurs, mais pour commencer, c'est une très bonne idée. La participation n'augmentera peut-être pas de beaucoup, mais elle augmentera tout de même. N'est-ce pas là ce que nous essayons de faire ici? Je croyais que nous étions tous d'accord à ce sujet, que nous essayions d'adopter un projet de loi qui augmenterait le nombre de personnes qui vont voter.
Chaque personne qui est venue témoigner, à l'exception des groupes religieux — et j'ajouterai, monsieur le président, qu'ils n'ont pas douté que la participation au scrutin serait accrue ou non... Ils n'ont même pas touché à cet argument; ils ont simplement fait valoir que ce serait dérangeant pour eux. Mais ce n'est pas là l'objectif du projet de loi. L'objectif du projet de loi n'est pas de voir si cette mesure créera un inconvénient à Élections Canada parce qu'il faudra engager plus de personnel, ou s'il lui en coûtera plus cher, ou si cela dérangerait des groupes religieux. L'objectif du projet de loi est d'essayer de faire quelque chose pour accroître la participation électorale, et chaque personne qui s'est exprimée à ce sujet a dit oui, je crois que cette mesure augmenterait la participation au scrutin.
Si le projet de loi visait à augmenter la participation électorale de 10 p. 100, alors j'aurais tendance à être d'accord avec certains membres de l'autre côté, parce que je n'ai pas entendu personne dire qu'elle augmenterait de 10 p. 100. Mais la hausse serait graduelle. C'est le professeur Franks qui a dit, je crois, qu'il y aurait un effet multiplicateur avec les années, parce que la tenue d'un vote le dimanche aurait un impact positif sur les jeunes, le groupe démographique qui a le moins tendance à voter à l'heure actuelle; une fois qu'ils se seront mis à voter, ils pourraient garder cette habitude.
Pour tous ces arguments — je ne fais que les répéter ici et j'espérais que mes collègues s'en rappellent — les témoins entendus étaient d'avis que ce projet de loi et la tenue du vote le dimanche, en particulier, augmenteraient la participation au scrutin.
Nous avons une question de procédure ici. Je crois que vous aviez raison de dire que l'amendement était irrecevable. Mais sur les qualités du projet de loi lui-même, que faisons-nous ici? Pourquoi disons-nous que nous voulons éliminer les dimanches, alors que tous les témoins qui ont comparu devant le comité nous ont dit oui, je crois — je n'en suis pas certain, mais nous verrons bien — que cette mesure augmentera probablement la participation électorale? C'était là l'intention du projet de loi.
Enfin, je demanderais si les greffiers ou les analystes seraient prêts à donner un avis sur le bien-fondé de la décision du président. Est-elle appropriée du point de vue de la procédure? Est-ce que je vous mets dans une position de conflit ici? Je ne veux pas faire cela, mais je crois avoir raison lorsque je soutiens que cela dépasse la portée.
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Merci, monsieur le président.
J'essaie encore de comprendre cet emportement soudain. La question n'est pas de dresser les juifs orthodoxes contre les valeurs chrétiennes. Il s'agit de l'efficacité de ce projet de loi.
Nous avons accueilli des témoins pour voir et évaluer... Il n'y a personne ici, je crois, qui a douté que le vote par anticipation... Eh bien, chaque groupe religieux sera éventuellement touché. Ils peuvent aller voter ce jour-là ou non. La question est donc de savoir si la tenue d'un scrutin le dimanche précédent est la véritable intention du projet de loi.
Je suis surpris, d'après ce que j'entends des conservateurs, que ce soit là l'essentiel du projet de loi. Tout le reste semble être de la poudre aux yeux. Il est clair maintenant que lorsque nous avons interrogé les divers témoins — et ce n'était pas seulement les groupes religieux, c'était Élections Canada lorsque nous avons eu des représentants de la Saskatchewan — sur la mise en oeuvre de cette mesure, pour savoir si c'était un aspect heureux du projet de loi ou non... Nous voyons maintenant que tous les autres éléments du vote par anticipation ne sont pratiquement pas pertinents. C'est ce dimanche qui importe, et c'est ce dont nous devons parler.
Il y a évidemment un certain consensus de ce côté-ci de la table pour dire que le dimanche précédent n'est pas nécessaire. C'est notre droit en tant que membres du comité, qui avons soulevé cette question.
La question a été posée maintes fois, très clairement et constamment aux témoins. Et nous avons attendu. Vous n'avez pas besoin d'une opinion unanime des témoins, monsieur le président, pour vous faire une idée. Vous travaillez avec un échantillon. C'est ce que nous faisons tous ici. Alors nous avons fait notre travail. Nous avons maintenant ces articles. Je crois que nous devrions en commencer l'étude.
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M. Angus a soulevé la question concernant le fait d'ouvrir des bureaux de scrutin universels partout le dernier dimanche, et il a raison de dire que c'est très important pour un grand nombre parmi nous. C'est certainement important pour moi.
L'une des choses que M. Angus se rappellera de nos discussions et des questions que j'ai posées, c'est que j'ai demandé pratiquement à tous les témoins s'ils croyaient que cette mesure augmenteraient la participation. En particulier, il se souviendra que j'avais posé la question à notre dernier groupe de témoins... L'un d'eux avait fait valoir que tous les groupes de la société ne se prévalent pas du vote par anticipation en nombre égal et ne sont pas aussi nombreux que ceux qui votent le jour de l'élection. Ce témoin a précisé que les personnes âgées, par exemple, sont plus susceptibles de voter par anticipation et il a avancé l'hypothèse que c'est peut-être parce que les personnes âgées redoutent que les conditions climatiques soient mauvaises le jour de l'élection, en hiver.
J'ai alors posé la question, à savoir si les gens qui ont une mobilité réduite sont en mesure de se prévaloir du vote par anticipation; d'une certaine façon, ce n'est pas possible. J'ai offert quelques pistes de solution, et je crois que ce sont là des groupes susceptibles de se prévaloir des bureaux de vote par anticipation qui sont situés à de nombreux endroits — par exemple, les personnes qui sont enfermées, qui ont besoin de quelqu'un pour les aider à voter. Cela suppose qu'un membre de la famille parte de chez lui pour aller chercher cette personne et l'amener au bureau de vote, ce qui est plus facile à faire si le bureau se trouve près de sa résidence. Ce sont des personnes qui ont une mobilité réduite et qui peuvent se rendre dans un bureau de scrutin près de leur résidence, mais pas dans un endroit éloigné.
J'ai fait remarquer qu'en milieu urbain, les bureaux de scrutin sont souvent partout — ou près de chaque emplacement — parce que vous avez plusieurs bureaux de vote à un seul endroit. Mais en milieu rural, les bureaux de vote par anticipation ne se trouvent pas dans un endroit central. C'est donc difficile de...
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Je regrette d'interrompre M. Reid.
C'est un rappel au Règlement, mais aussi un éclaircissement, monsieur le président.
Sommes-nous vraiment sur la bonne voie? Toutes ces questions ont été débattues avant la présente réunion. Nous en sommes maintenant à l'étude article par article. Je peux comprendre que les gens aient des opinions et qu'ils veulent parler des amendements, des modifications ou des interprétations. Mais êtes-vous certain, monsieur le président, que vous pouvez laisser parler les gens plus d'une fois?
Je pose la question parce qu'il y a de nombreux articles à étudier, peu importe qui propose des amendements ou des corrections. Au rythme où vont les choses — et je ne dis pas que quelqu'un fait de l'obstruction, je n'accuse personne, et je crois que tout le monde a le droit à son opinion — je ne crois pas que nous allons rentrés chez nous pour Noël.
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Je comprends l'intervention de M. Proulx. Par votre entremise, monsieur le président, j'aimerais simplement lui faire remarquer que je réponds en partie à certains commentaires faits à la suite de mes commentaires précédents, qui ont soulevé de nouveaux aspects. Toutefois, je concentre mes commentaires ici en partie parce que même si ce n'est pas le seul amendement proposé qui porte sur le jour avant le jour du scrutin, il y en a d'autres qui arrivent plus tard.
Si cette modification est apportée, comme le propose l'amendement 2 du Bloc, on perdrait en efficacité. La liste des électeurs ne serait pas aussi bonne pour ce dernier jour de scrutin. Cela signifie que même si nous continuions de permettre de voter le dernier dimanche à tous les bureaux de scrutin, nous ne serions pas aussi efficaces. Il semble donc que le moment est bien choisi pour présenter l'argument pour que d'autres puissent en venir à la conclusion qu'il y a des avantages à tenir un vote le dimanche précédant, dans des bureaux de scrutin universels.
Évidemment, je fais tous mes commentaires — et j'espère que tous les membres font la même chose — en étant bien conscient que nous sommes ici pour essayer de nous convaincre les uns et les autres, dans un esprit de collégialité, du bien-fondé de nos arguments, dans l'espoir de faire changer les points de vue des membres du comité alors qu'ils exercent leurs droits et obligations de voter, selon leur conscience, pour les meilleures lois et amendements possibles.
Cela étant dit, je reviens aux groupes de personnes qui seraient incapables de voter s'il n'y avait pas de bureaux de scrutin universels. J'ai parlé des gens à mobilité réduite, des personnes handicapées qui sont confinées à leur résidence, des personnes très âgées dans certains cas, et des personnes qui ont besoin d'un membre de la famille pour les aider à voter. Je parle plus particulièrement des personnes en milieu rural.
Les membres ici ne représentent pas tous une circonscription rurale. Ayant représenté une circonscription partiellement rurale et partiellement urbaine, je remarque qu'il y a une grande différence en milieu urbain, où vous avez habituellement six ou sept bureaux dans un même centre de scrutin, habituellement dans le gymnase d'une école secondaire ou dans une caserne de pompiers. Si vous avez un bureau de scrutin par anticipation, c'est souvent un bureau à ce même centre de scrutin, mais c'est au même endroit.
En milieu rural, c'est très différent. Le bureau de vote par anticipation peut couvrir un très vaste territoire et vous pouvez vous y rendre seulement en voiture. Ceux qui n'ont pas de voiture ou qui ne peuvent pas se faire conduire par un membre de leur famille ne peuvent effectivement pas voter à un bureau de vote par anticipation. C'est ainsi que les choses fonctionnent.
Un des témoins a fait remarquer que les personnes qui sont plus autonomes, celles qui sont mieux nanties, sont plus susceptibles de profiter des bureaux de scrutin par anticipation. Je dis aux membres du comité — et nous avons tous la prétention de nous préoccuper des personnes financièrement moins avantagées dans notre société — que puisque nous disons tous que nous voulons prendre un soin spécial des gens moins fortunés de notre société, nous devons essayer de faire en sorte qu'ils ont les mêmes possibilités de se prévaloir du vote par anticipation que les personnes plus avantagées, en tenant compte de ces problèmes de mobilité.
Voilà un aspect qui méritait, je crois, d'être pleinement exposé.
L'autre chose dont je veux parler, c'est le nombre d'électeurs en cause. Mme Robillard a parlé des coûts. Elle a parlé de 37 millions de dollars, et j'ai entendu quelqu'un d'autre...
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D'accord, 34 millions de dollars, excusez-moi. J'ai cru entendre 37 millions de dollars, mais c'est 34 millions de dollars.
Les témoins ont donné des estimations différentes. Ce ne sont que des estimations, parce que nous n'avons pas de données précises sur le nombre de personnes qui seraient visées, et on a parlé d'une hausse de 1 à 3 p. 100 des électeurs.
Ce n'était pas clair pour moi si c'était 1 à 3 p. 100 des personnes qui votent déjà ou de l'ensemble des électeurs admissibles au pays. Mais prenons le plus conservateur de ces chiffres, le plus petit de ces chiffres, et prenons 3 p. 100 des 16 millions d'électeurs participants. Il y a en fait aux alentours de 25 millions d'électeurs potentiels au Canada. Alors 3 p. 100 des électeurs participants, 3 p. 100 des quelque 16 millions de personnes — j'en suis arrivé à ces chiffres pendant que le témoin en question parlait — donne 44 000 électeurs de plus. Je dirais qu'un projet de loi qui réussit à faire voter 44 000 Canadiens de plus est très valable. Dans cette perspective, les coûts ne semblent pas être si élevés.
En toute équité, certains de ces électeurs iraient voter, je crois, le premier dimanche parce qu'il est avantageux de voter le dimanche, qu'il s'agisse du dimanche qui précède l'élection ou du dimanche précédent. Donc, certains de ces électeurs profiteraient de cette journée-là pour se rendre aux urnes, mais j'en ignore le pourcentage. Aucun d'entre nous ne peut le savoir parce que cela ne s'est jamais fait auparavant.
Toutefois, à mon avis, étant donné que le dimanche ressemble beaucoup au samedi et au vendredi qui le précèdent et au lundi qui le suit, en ce sens qu'il n'y a qu'un nombre limité de bureaux de vote, ce serait ceux qui sont du même genre de groupe socio-économique et qui se prévalent déjà des bureaux de vote par anticipation qui y auraient recours. Ce serait avantageux pour eux, mais pas autant que la formule du dernier dimanche, pour ceux qui sont incapables de se rendre au bureau de scrutin par anticipation de par leur nature.
C'est pourquoi j'exhorte vivement mes collègues à se raviser au sujet de cet amendement et des autres qui y sont liés. Dans les faits, il abolit ce dernier dimanche universel de scrutin.
J'ai de fermes convictions à ce sujet, monsieur le président, parce que cela reflète essentiellement le genre de circonscription que je représente. Quand elle était composée à parts égales de population urbaine et de population rurale, ma circonscription, c'est-à-dire celle de Kanata, représentait une des plus riches banlieues du Canada. Maintenant que la circonscription a été scindée et que je suis passé à une région rurale, je suis conscient du fait que la partie que je ne représente plus a le plus fort taux de participation au vote par anticipation au pays. La région que je représente actuellement a un taux de paricipation beaucoup plus faible aux votes par anticipation pour les raisons que je viens de vous donner: les électeurs n'ont pas d'horaire flexible, il y en a qui sont incapables de se déplacer et d'autres qui doivent se rendre au bureau de scrutin à pied.
Je me souviens d'une occasion où je roulais sur la 38, une autoroute de Frontenac County, dans ma circonscription, lorsque j'ai vu une femme qui poussait un landau sur l'accotement. Elle devait marcher sur l'accotement, ce qui est dangereux, pour livrer sa fille à la garderie, et nous avons fini par la prendre en voiture.
Vous parlez de personnes qui, bien souvent, sont d'une couche socioéconomique inférieure et qui ne peuvent profiter d'une mesure qui leur est destinée, et c'est la raison pour laquelle je plaide leur cause. Je la plaide d'ailleurs, en toute sincérité, pour le compte de chaque personne qui se trouve dans ce genre de situation.
Si vous prenez l'exemple extrême de collectivités éloignées comme celles du Nunavut, où en réalité il n'y a pas de bureau de vote par anticipation. si la loi est ainsi modifiée, il n'y aura tout simplement pas de bureau de vote par anticipation alors que nous aurions permis, en vertu de la nouvelle loi, l'ouverture d'un bureau de vote dans chaque collectivité éloignée d'où on ne peut se rendre à la collectivité voisine, où se trouve le bureau de vote par anticipation, que par avion. Or, le Nunavut n'est pas un cas unique, bien qu'il représente assurément l'exemple le plus dramatique.
Enfin, en ce qui concerne les observations faites au sujet des Juifs orthodoxes, mes propos ne visaient pas, comme l'a laissé entendre, en toute innocence je crois, M. Angus, à opposer Juifs et Chrétiens. J'essaie plutôt d'attirer l'attention sur le fait que nous ne nous sommes pas donnés la peine, en tant que comité, d'essayer de faciliter la vie à ces électeurs. J'assume également ma part du blâme. Comme je suis le seul au sein de ce comité-ci à être juif, je suis encore plus à blâmer que le reste d'entre vous. Cela étant dit, le fait demeure que, si vous êtes un Juif orthodoxe, vous ne pouvez pas utiliser un véhicule le jour du Shabbath; vous ne pouvez pas utiliser un crayon pour noircir le bulletin de vote parce que pareil geste est considéré comme étant du travail. Ce n'est pas un problème auquel est confronté le Chrétien, parce que ce n'est pas ainsi que les groupes chrétiens interprètent la bible, que je sache. C'est donc là un obstacle de taille.
En ajoutant le premier dimanche, je le répète, on peut énormément changer la donne, ce qui est bien. Je constate avec plaisir qu'aucun des amendements ne vise à retirer ce dimanche, mais je vous demande de garder à l'esprit ce que je viens de dire. Les règles auxquelles doivent se conformer non pas tous les Juifs, mais les Juifs orthodoxes, sont plus importantes qu'on ne le pense peut-être.
Monsieur le président, je vais m'arrêter là.
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Merci, monsieur le président.
Je tenais moi aussi à faire connaître certaines de mes réserves au sujet de l'amendement . Peut-être est-ce mon passé militaire, mais j'ai tendance à me concentrer sur l'objectif. Que tentons-nous d'accomplir en réalité par le projet de loi à l'étude? Selon moi, nous souhaitons accroître le taux de participation des électeurs.
Nous avons entendu de nombreux témoins et, si ma mémoire est bonne, la plupart d'entre eux s'entendaient pour dire que le taux de participation des électeurs augmenterait si les initiatives envisagées dans le projet de loi étaient prises. Toutefois, nul ne pouvait en réalité quantifier cette augmentation et nous dire de combien exactement le taux augmenterait.
De là vient ma préoccupation. Nous souhaitons tous savoir de combien le taux de participation des électeurs augmentera. Pour le savoir, il faut offrir aux électeurs des possibilités additionnelles de voter. Le dimanche que l'opposition tente de retrancher en est un élément critique.
Nous voici en train de mettre en place un mécanisme permettant d'accroître le taux de participation des électeurs durant les votes par anticipation alors que nous diminuons les mesures proposées dans le projet de loi pour y parvenir de sorte que, quand il sera temps d'évaluer les résultats, nous aurons en réalité obtenu le résultat contraire.
Pour ce qui est de la participation des électeurs, comme je l'ai dit, en ce qui concerne les conflits que pourraient avoir les gens — aller voter un dimanche pourrait leur poser des problèmes de nature morale ou religieuse ou encore de conscience —, ils n'ont pas justement à voter ce dimanche-là. Ils peuvent le faire un autre jour. Par contre, je ne crois pas que nous devrions retirer ce dimanche comme possibilité pour ceux qui peuvent aller voter ce jour-là.
Je ne crois donc pas qu'il s'agit d'un argument valable dans ce cas-ci, du point de vue de l'électeur, pour justifier l'abolition de ce dimanche. L'électeur a le choix, et je crois que c'est ce que nous tentons d'offrir aux électeurs : un choix.
En ce qui concerne les inconvénients causés par l'emplacement, un autre argument qu'on pourrait invoquer, soit qu'on empêche certaines églises de tenir peut-être leurs offices religieux dans le gymnase habituellement utilisé à cette fin, le comité s'est demandé s'il était possible de répondre à ce besoin, peut-être en changeant les heures associées à ce dimanche-là — non pas en abolissant complètement la possibilité de voter ce dimanche-là, mais simplement en ouvrant les bureaux de scrutin un peu plus tard que les heures actuellement prévues dans le projet de loi, ce dimanche-là.
Il n'y a pas de quoi en faire toute une histoire.
Voilà les points que je souhaitais en réalité faire valoir. J'estime qu'il s'agit là d'un changement important. Quel est l'objet du projet de loi? Il vise à accroître le taux de participation des électeurs et, pourtant, en tentant de le faire, nous sommes en train d'une certaine façon de saper nos efforts en réduisant le nombre de jours disponibles. Quand vient le temps d'évaluer le résultat de cette initiative, il sera inférieur, parce que nous aurons enlevé un jour important de vote, ce qui est insensé.
En guise de conclusion, le troisième argument qu'on pourrait invoquer serait le coût mentionné par Mme Robillard, c'est-à-dire les 34 millions de dollars. J'aimerais reprendre ce qu'a dit ma collègue. Il est très difficile d'évaluer le coût de cette mesure parce qu'il s'agit pour l'instant de spéculation. Il n'existe pas de données réelles pour confirmer le coût de 34 millions de dollars et, parce que nous ignorons combien d'électeurs pourraient aller voter, on ne peut calculer le coût unitaire.
En d'autres mots, il faut faire appel à son sens du jugement, et nous n'avons pas entendu Élections Canada affirmer que le coût additionnel est déraisonnable, qu'il est disproportionné par rapport à l'activité actuelle ou par rapport à l'éventuelle augmentation du taux de participation des électeurs. L'organisme a fait son analyse et a dit que cela coûterait 34 millions de dollars. Cela me semble raisonnable. Je n'ai entendu personne au sein du comité à ce moment-là s'opposer au coût et affirmer qu'il est exorbitant et prohibitif pour le gouvernement. Donc, je ne souscris pas vraiment à cet argument.
Je tenais à dire également que le coût pourrait fort bien être inférieur, parce qu'il est question de retrancher une seule journée, non pas tous les jours de vote.
Monsieur le président, c'est tout ce que j'avais à dire.
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Je souhaiterais effectivement intervenir, et je vous remercie beaucoup. J'espère que ne jugerez pas mes propos sans pertinence, qu'ils s'inscriront dans la foulée de ce dont parlait M. Lukiwski.
Je crois que les électeurs ruraux sont le point central. Je suis consciente que nous en arrivons au point où l'usage et le règlement obligeront le Premier ministre à déclencher des élections partielles, et nous ne serons peut-être pas là. Au moment voulu — et manifestement ce ne sera pas tout de suite, monsieur le président —, je serai ravie d'examiner le projet de loi portant sur les électeurs ruraux; nous débattons d'une motion...
Il faudra excuser les membres de l'opposition qui croient que nous faisons de l'obstruction systématique, parce qu'on a parfois l'impression que c'est le mode par défaut des membres du parti ministériel. Je serais disposée à retirer la motion à l'étude si nous devions traiter de la question des électeurs ruraux de manière expéditive. Or, nous n'allons pas passer à cette mesure législative tant que nous n'aurons pas terminé l'étude de celle-ci.
Je comprends que les membres du parti ministériel ne soient pas très heureux, mais j'ose espérer qu'en vue de faire adopter la loi proposée par le gouvernement, comme l'a dit M. Lukiwski, notre priorité sera d'au moins passer au vote.
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Je ne souhaite certes pas rendre une décision sur le manque de pertinence d'un débat qui semble progresser sur d'autres fronts, mais j'encourage désespérément les whips et les chefs de parti à se rencontrer et à en discuter.
La seule option à ma disposition actuellement est, peut-être, de suspendre la réunion jusqu'à ce que cette rencontre ait eu lieu, mais nous ne pouvons pas poursuivre le débat durant cette réunion-ci. Je vais déterminer si les membres assis autour de la table semblent disposés soit à suspendre la réunion ou à passer aux voix.
Nous allons mettre cet article du projet de loi aux voix. D'autres personnes souhaitent-elles intervenir? Je tiens à être juste.
Chers collègues, nous débattons de l'article 3 et de l'amendement proposé par le Bloc, c'est-à-dire l'amendement BQ-2. Comme vous le savez, le texte est le même que l'amendement LIB-1. On a demandé que le vote se fasse par appel nominal.
(L'amendement est adopté par 7 voix contre 4.)
(L'article 3 modifié est adopté.)
(Article 4)
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Chers collègues, le Règlement m'oblige à faire preuve de constance.
Comme cet amendement vise à retirer toute la journée qui précède le jour comme tel des élections, tous les bureaux de scrutin étant ouverts, je décide — et je sais exactement vers quoi nous nous dirigeons — que cet amendement est irrecevable. C'est pourquoi j'ajouterai peut-être que, puisqu'ils figurent sur la même page — a) et b), comme vous pouvez le constater —, je décide que la seconde partie de cet amendement, qui est différente des autres motions proposées par les libéraux et le Bloc, le paragraphe b) est également réputé relever de ma décision au sujet de l'amendement comme tel, qui va au-delà de la portée et du principe du projet de loi tel qu'il nous a été renvoyé en deuxième lecture.
Quelqu'un conteste ma décision.
Monsieur Proulx, je vous prie.
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Monsieur le président, comme vous avez pu le remarquer, l'amendement proposé par le NPD en a) est exactement le même que ce qui est proposé par les libéraux et par le Bloc québécois.
Pour ce qui est de la partie b) de l'amendement, par contre, il y a des différences. Le Bloc québécois et les libéraux proposent de biffer l'ensemble du paragraphe commençant par « Que le projet de loi [...] », les sous-alinéas 167.2a)(i), (ii), (iii), et (iv) proposés.
Je me demandais si mon collègue du NPD accepterait d'inclure ces éléments, qui vont dans la logique de son amendement. Il veut tout simplement biffer le sous-alinéa ii, alors que, à notre avis, il faudrait, en toute logique, biffer l'ensemble des trois sous-alinéas (ii), (iii) et (iv).
Alors, je me demandais s'il accepterait d'inclure cet ajout à son amendement.
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Elle est tellement bonne, en fait, qu'on retrouve exactement la même dans les amendements BQ-6 et LIB-5. Je crois que c'est pertinent, donc si nous voulons en débattre, allons-y.
Pouvons-nous mettre la question aux voix? L'amendement NPD-2, qui est identique au BQ-6 et au LIB-5... [Note de la rédaction: difficultés techniques].
Chers collègues, examinons cette question séparément et revenons simplement à l'amendement du NPD. Examinons-le un peu, parce qu'on me fait remarquer qu'il y a un mot de différence avec les deux autres. C'est essentiellement sans conséquence, mais nous devons nous pencher sur la question sérieusement.
L'amendement NDP-2, qu'on trouve à la page 11, est-il adopté?
(L'amendement est adopté avec dissidence [Voir le Procès-verbal].)
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Je préférerais que non, parce que ce que j'ai à dire touche l'article en entier. Je crains que si on le modifie ligne par ligne, je ne pourrai pas faire ce que je souhaite.
Je pense que la proposition de Mme Picard sur un projet pilote vaut qu'on en débatte, donc je ne voudrais pas l'empêcher de poursuivre ses efforts en ce sens. Cependant, les libéraux avaient l'intention de rejeter tout l'article 8, parce que c'est la seule façon d'assurer la cohérence avec les autres modifications que nous avons apportées à ce projet de loi.
Je vous demande, pour que vous le demandiez au greffier et aux experts qui sont à l'autre bout de la table, s'il y a un moyen de permettre cela sans créer d'incohérence dans le corps du projet de loi. Encore une fois, je ne veux pas empêcher ce que le Bloc essaie de faire, mais nous avions l'impression qu'il fallait supprimer tout l'article pour rendre le projet de loi cohérent.
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Je ne veux pas relire l'amendement en entier comme tel, mais il s'agit de remplacer une partie de l'article, enfin le premier paragraphe, l'article 176.1 proposé, par l'idée d'un « projet pilote visant à instaurer une journée supplémentaire de vote par anticipation la veille du jour du scrutin » dans le cas d'élections partielles.
Donc, on maintient le reste de l'article parce qu'il faut prévoir les modalités de la tenue de cette élection dans le cadre d'un projet pilote. C'est pour cela qu'on ne l'a pas biffé et qu'à la fin, on ajoute un autre amendement, que vous avez la page suivante, qui est l'article 176.11, pour rendre l'ensemble consistant.
Il est clair que si notre amendement était rejeté, on voterait contre l'ensemble de l'article 8. Ce qu'on a maintenu dans l'article 8, ce sont les modalités nécessaires pour pouvoir tenir ce projet pilote.
Je suis d'accord avec Mme Redman pour dire que si jamais notre amendement n'était pas adopté, il faudrait biffer l'ensemble de l'article. Mais si on est d'accord sur l'idée d'un projet pilote, il faut aussi prévoir les modalités de la tenue de ces bureaux de vote par anticipation le dimanche, la veille du scrutin, lors d'élections partielles.
Chers collègues, je déclare l'amendement irrecevable. Plusieurs d'entre vous ont déjà exposé les raisons pour lesquelles je dois tirer cette conclusion. L'amendement dépasse le cadre du projet de loi.
Avez-vous des commentaires au sujet de l'irrecevabilité de l'amendement? Bien. Merci beaucoup.
Chers collègues, je vais demander le vote.
Silence, s'il vous plaît. Il ne reste plus beaucoup de temps. J'espère que nous allons pouvoir terminer l'étude du projet de loi.
Je vais demander le vote sur l'article 8... Je m'excuse; Mme Picard a également proposé l'amendement BQ-9.
Madame Picard, je pense que vous savez ce que la présidence va dire. Si vous voulez présenter les amendements pour qu'ils soient consignés au compte rendu, vous pouvez le faire maintenant.
Vous voulez retirer l'amendement?