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Bonjour à tous. Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à cette 11e réunion du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes. Conformément à la motion adoptée par la Chambre le 26 mai 2020, à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le 1er juin 2020, le Comité poursuit son étude sur les impacts de la COVID-19 sur les acteurs de l'industrie de la pêche.
La séance d'aujourd'hui se déroule par vidéoconférence. Les délibérations sont publiques et accessibles sur le site Web de la Chambre des communes. À titre informatif, la webémission montrera la personne qui parle et non tous les membres du Comité.
Les membres réguliers du Comité sont maintenant bien au fait des règles à suivre, mais dans l'intérêt des témoins qui participent à la réunion virtuelle d'un comité de la Chambre des communes pour la première fois, je vais vous en rappeler quelques-unes.
L’interprétation dans le cadre de cette vidéoconférence fonctionnera pratiquement de la même manière qu’à une réunion ordinaire du Comité. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre le parquet, l’anglais ou le français. Lorsque vous parlez, si vous avez l’intention de passer d’une langue à l’autre, vous devrez chaque fois changer le canal d’interprétation pour choisir celui qui correspond à la langue que vous employez. Tâchez de faire une courte pause au moment de changer de langue.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme. Lorsque vous êtes prêt à prendre la parole, vous pouvez cliquer sur l’icône du micro pour l'activer.
Si un député souhaite faire un rappel au Règlement, il devrait activer son micro et annoncer qu'il souhaite faire un rappel au Règlement. Si un député souhaite réagir au rappel au Règlement de l'un de ses collègues, je l'encourage à utiliser la fonction « Lever la main ». Pour ce faire, vous n'avez qu'à cliquer sur l'icône « Participants », au bas de votre écran et lorsque la liste s'affichera, vous verrez que vous pouvez cliquer sur la fonction « Lever la main » à côté de votre nom. Cela indiquera à la présidence que vous souhaitez prendre la parole et cela permettra de conserver l'ordre chronologique des intervenants.
Lorsque vous ne parlez pas, assurez-vous que votre micro est désactivé. Je ne le dirai jamais assez. Sinon, nous obtenons un retour audio, ce qui peut interférer avec l'intervention en cours.
L'utilisation d'un casque d'écoute est vivement recommandée. Lorsque vous parlez, veuillez vous exprimer lentement et clairement.
Si un problème technique survient — avec l'interprétation ou le son, par exemple —, veuillez en aviser immédiatement la présidence et l'équipe technique s'occupera du problème. Veuillez noter que nous devrons peut-être suspendre la séance pendant ce temps, afin de veiller à ce que tous les membres du Comité puissent participer pleinement à la réunion.
Avant de commencer, je demanderais à tout le monde de cliquer sur le coin supérieur droit de leur écran pour activer l'affichage en mode « galerie ». Cela vous permettra de voir tous les participants à la réunion et les participants pourront se voir les uns les autres.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous recevons aujourd'hui Christina Burridge, qui est directrice exécutive de la BC Seafood Alliance; Martin Mallet, directeur exécutif de l'Union des pêcheurs des Maritimes; et, directement de ma province, Keith Sullivan, président de Fish, Food and Allied Workers.
Madame Burridge, nous commencerons par vous. Vous avez un maximum de six minutes. Allez-y.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
La BC Seafood Alliance est la plus grande organisation de pêche commerciale sur la côte Ouest. Elle se compose à la fois d'associations de pêcheurs, qui représentent les propriétaires et exploitants des bateaux de pêche commerciale dans la majeure partie des grandes zones de pêche de la Colombie-Britannique, et d'entreprises de transformation qui produisent environ 70 % du saumon, du hareng, du poisson de fond et de certains produits de spécialité de la Colombie-Britannique.
Nous remercions le Comité de nous donner l'occasion de témoigner de l'incidence de la COVID-19 sur les pêches de la côte Ouest.
Notre expérience a commencé la dernière semaine de janvier, quand les ventes de panope du Pacifique, de crabe dormeur et d'autres produits vivants se sont arrêtées à la fermeture des marchés du Nouvel An lunaire, en Asie. Ces trois produits ont une valeur de gros annuelle de plus de 150 millions de dollars. Depuis, ce sont essentiellement toutes les ventes aux services alimentaires de la planète qui ont été touchées. C'est important, car, beaucoup de nos espèces, mais pas toutes, étaient destinées au secteur de la haute gastronomie mondiale. Certaines espèces s'adaptent assez bien à un marché qui est maintenant en grande partie intérieur et de détail, ce qui veut dire des prix plus bas pour les transformateurs et les pêcheurs en raison des marges importantes sur les ventes au détail.
Certaines de nos espèces, comme la panope du Pacifique, les œufs de hareng et le concombre de mer, n'auront jamais de réelle présence sur le marché intérieur, ce qui signifie que nous devons remédier aux problèmes de transport des marchandises et des conteneurs qui rendent l'accès aux marchés asiatiques plus compliqué. Les marchés étaient en voie de se rétablir quand de nouveaux cas liés à un marché de fruits de mer se sont déclarés à Pékin. On constate que ces marchés ferment de nouveau.
Ces espèces, et quelques autres dans la même situation difficile, représentent près de la moitié de la valeur de gros de la côte Ouest.
Vu le ralentissement des marchés, nous avons diminué la production des usines, qui a été encore plus réduite par l'instauration de l'éloignement physique sur les chaînes de traitement. Nous travaillons avec les usines de transformation pour veiller à ce qu'elles aient toutes un plan relatif à la COVID-19. Bien sûr, tant pour les bateaux que pour les usines, l'accès à l'équipement de protection individuelle ou EPI est primordial. Le financement est certes bienvenu, mais l'accès est essentiel. Je suis heureuse d'affirmer que cela s'améliore enfin.
Les usines, évidemment, ont besoin de poisson pour fonctionner, donc nous devons être en mesure de sortir pêcher, ce qui veut dire assurer la sécurité de nos équipages et de nos communautés, souvent dans des coins isolés sur la côte et souvent autochtones. Nous collaborons avec d'autres organismes de pêcheurs de la Colombie-Britannique et Fish Safe, notre association provinciale de santé et sécurité au travail, afin de mettre en œuvre des lignes directrices propres aux flottes de pêche commerciale qui traitent de tous les aspects d'une sortie en mer.
Il y a des périodes d'isolement préalable de 14 jours, des pratiques à bord, des procédures d'importation, et des procédures de déchargement et de fin d'expédition. Ces protocoles ont été étudiés et approuvés tant par la province que par WorkSafeBC.
Pour la quasi-totalité des espèces, la production a chuté jusqu'à 50 %. À l'heure actuelle, les prix accordés aux pêcheurs ont diminué de 25 % à 50 % environ, mais se rétablissent légèrement dans certains cas. Dans l'ensemble, que ce soit du point de vue de la pêche ou de la transformation, on nous verse moins tandis que nos coûts augmentent de façon marquée.
Du point de vue des mesures d'aide d'urgence, nous apprécions l'annonce du Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer, mais nous sommes déçus que la Colombie-Britannique s'en trouve lésée. Il faut aussi comprendre à quoi exactement nous serons admissibles.
La restructuration des chaînes de traitement pour tenir compte de l'éloignement physique ou encore le réoutillage en fonction du marché intérieur et de la vente en ligne coûtent cher. Les coûts d'automatisation et les dépenses en capital, comme l'équipement automatisé ou l'emballage sous vide pour la vente au détail, peuvent commencer à 500 000 $.
La Prestation canadienne d'urgence ou PCU a été bien utile pour nombre d'acteurs du secteur des pêches, mais pas pour les pêcheurs de saumon, qui sont nombreux à avoir connu une saison 2019 désastreuse en raison des faibles montaisons. Cette situation a engendré des problèmes de main-d'œuvre plus complexes pour les transformateurs, surtout dans l'île de Vancouver. Bien sûr, nous attendons de voir ce que seront les prestations et subventions aux pêcheurs. Comme je l'ai dit, nous croyons que les pêcheurs de saumon en sortiront perdants. Puisque 2019 était une si mauvaise saison, il sera difficile de compenser la perte de revenu de 35 %.
Nous sommes également déçus que la subvention pour les pêcheurs d'une valeur maximale de 10 000 $ soit moins utile qu'une modification du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, qui offre un prêt de 40 000 $, dont 10 000 $ peuvent être radiés si le prêt est remboursé d'ici décembre 2022. Pour les petites entreprises de pêche, qui sont exactement le genre de petites et moyennes entreprises que le CUEC a été conçu pour aider, ce prêt serait beaucoup plus utile que la subvention. La modification aurait simplement consisté à autoriser toutes les preuves de revenus gagnés par les équipages qui ont été présentées à l'ARC sur un feuillet T4, quelle que soit la case du feuillet qui a été remplie.
Les pêcheurs ont bien sûr de nombreux coûts à assumer pour préparer une saison, y compris les droits de permis du MPO, et souvent ces coûts ne sont pas entièrement payés avant que les produits ne soient vendus, ce qui peut exiger des mois. Normalement, les pêcheurs empruntent de l'argent aux transformateurs ou aux banques. Toutefois, aucune de ces sources de financement n'est facilement accessible cette année, donc pour eux, le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes jouerait exactement le rôle qu'il est censé jouer.
Une autre mesure d'aide liée à la COVID-19 serait appréciée, à savoir une aide pour assumer les coûts supplémentaires inattendus des programmes des observateurs en mer et des relevés scientifiques. Par exemple, le programme des observateurs en mer pour les crevettes tachetées du Pacifique est essentiel à la gestion de la pêche. S'il n'y a pas de...
[Français]
Je vais m'exprimer en français pendant quelques minutes.
L'Union des pêcheurs des Maritimes, ou UPM, est une organisation qui représente plus de 1 300 pêcheurs propriétaires côtiers indépendants au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Depuis sa création en 1977, l'UPM a pour mission de représenter, de promouvoir et de défendre les intérêts des pêcheurs côtiers et de leurs communautés dans les Maritimes. L'UPM est également un membre actif de la Fédération des pêcheurs indépendants du Canada.
Depuis le début de la pandémie de la COVID-19 en janvier, les associations de pêcheurs de partout au pays évaluent son incidence sur les moyens de subsistance de leurs membres ainsi que sur la durabilité économique de l'industrie dans son ensemble et des collectivités côtières et rurales qui en dépendent.
Au Canada atlantique et au Québec, l'une des plus importantes pêcheries au Canada est en cours, soit la pêche du homard du printemps. Tel qu'il a été prévu, la pandémie de la COVID-19 rend la vie difficile à beaucoup de pêcheurs et de membres d'équipage.
En avril dernier, l'UPM, en collaboration avec d'autres associations de pêcheurs, a demandé des mesures d'aide financière à court, à moyen et à long terme, afin de fournir un revenu de base et une aide pour les dépenses d'exploitation et les flux de trésorerie des entreprises. Ces idées de soutien d'urgence ont été élaborées rapidement, et l'objectif était qu'elles puissent être mises en œuvre rapidement par le gouvernement fédéral, puisqu'elles étaient basées sur des programmes existants.
Aujourd'hui, quoique certains programmes de soutien soient accessibles à nos pêcheurs, beaucoup d'entre eux auront besoin d'avoir accès aux prestations et aux subventions aux pêcheurs annoncées le 14 mai dernier. Toutefois, la période d'attente pour les détails et l'accès à ces nouveaux programmes nuisent à l'industrie de la pêche en créant de la confusion et en gênant le processus de planification des pêcheries de nos pêcheurs. Les pêcheurs s'interrogent sur leur capacité actuelle à pêcher et à couvrir leurs dépenses cette année tout en soutenant leur famille et leurs membres d'équipage.
Voici quelques particularités de l'industrie qui doivent être prises en considération, et certains problèmes qui doivent être résolus.
Premièrement, le caractère saisonnier de l'industrie est un point très important à considérer. De nombreux pêcheurs de homard ont une très courte fenêtre de pêche, soit neuf semaines, pour gagner suffisamment de revenus pour couvrir leurs dépenses d'exploitation et avoir un revenu net suffisant pour pouvoir subsister jusqu'à la prochaine saison de pêche, dans un an. Cette année, cette fenêtre est déjà réduite à sept semaines pour plusieurs à cause du début tardif de la saison de pêche. De plus, les pêcheurs se voient imposer un faible prix pour le homard et des limites de prises quotidiennes.
Les pêcheurs ne sont pas payés avant de commencer la pêche et à vendre leurs produits. Ils ne peuvent donc pas démontrer les répercussions financières de la crise avant de commencer leurs activités de pêche. Cependant, de nombreux coûts d'exploitation doivent être couverts, y compris les salaires, afin de se préparer pour la saison. Ainsi, quoique plusieurs programmes soient maintenant offerts pour aider les pêcheurs qui sont présentement en mer, certains de ces programmes arriveront à échéance cet été et ne seront pas offerts pour soutenir les pêches à venir en août et plus tard à l'automne. De plus, les détails et l'accès aux nouveaux programmes de prestations et de subventions aux pêcheurs, qui pourraient aider beaucoup de pêcheurs, se font toujours attendre.
Le deuxième point concerne les membres d'équipage. À la suite de l'annonce des nouveaux programmes d'aide à l'industrie le 14 mai dernier, même si la question de l'assurance-emploi semble avoir été réglée pour les prestataires d'assurance-emploi de pêcheur, les membres d'équipage prestataires du programme normal sont laissés pour compte. Plusieurs de nos membres d'équipage se trouvent dans cette situation.
Troisièmement, les entreprises familiales sont extrêmement courantes dans cette industrie. L'équipage d'un pêcheur est souvent composé de sa femme, de ses frères ou sœurs, de ses enfants. Afin d'aider cette industrie, le critère de l'absence de relation familiale doit être éliminé dans tous les programmes de subventions salariales.
Le quatrième point concerne les structures de rémunération et de paie des pêcheurs, lesquelles sont parfois complexes et difficiles à utiliser comme référence pour l'accès à de nombreux programmes existants. Ainsi, beaucoup de nos pêcheurs tombent dans les failles du système, car il existe de nombreuses structures et stratégies d'entreprise dans l'industrie de la pêche. Par exemple, de nombreux pêcheurs ne sont pas incorporés et n'ont pas de compte commercial dans leur institution financière. Encore une fois, les programmes de prestations et de subventions aux pêcheurs qui devaient venir en aide aux pêcheurs qui se retrouvent dans ces failles se font toujours attendre.
Enfin, le cinquième point traite des nouveaux arrivants dans le secteur de la pêche commerciale. Ceux-ci ont acheté au cours de la dernière année des entreprises de pêche à des prix historiquement élevés. Comme plusieurs, ils ne sont pas constitués en société et n'ont ni revenus de pêche ni antécédent de paie avant le début de la pêche de 2020. Ils sont complètement exclus de la plupart des programmes d'aide. Ce sont les pêcheurs les plus endettés, et ils sont parmi ceux qui auraient le plus besoin d'aide.
Le Fonds d'aide et de relance régionale, ou FARR, qui offre du soutien aux petites entreprises, peut aider certains de ces pêcheurs. Cependant, plusieurs d'entre eux ne répondent pas aux critères exigeants de ce programme. On nous dit même que, dans certains cas, les budgets sont presque épuisés.
En conclusion, je dirai que l'UPM continuera de collaborer avec le gouvernement fédéral et salue ses efforts continus pour assurer la santé et la sécurité de tous les citoyens. Nous croyons que la situation actuelle dans le secteur des pêches nécessite de la part de nos gouvernements — fédéral et provinciaux — une approche large et proactive qui tient compte des considérations habituelles en matière de gestion des pêches, mais aussi des répercussions économiques de cette pandémie sur le secteur dans son ensemble. Ainsi, les programmes de soutien financier destinés à l'industrie de la pêche doivent être offerts maintenant et adaptés aux réalités de cette industrie. Le but est d'assurer la viabilité de ce pilier économique qu'est la pêche pour les communautés côtières et rurales des Maritimes ainsi que pour l'ensemble du Canada.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous communiquer notre point de vue.
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Merci. Bonjour, monsieur le président, bonjour, chers membres du Comité.
Je m'appelle Keith Sullivan, et je témoigne aujourd'hui au nom de l'organisation syndicale Fish, Food and Allied Workers-Unifor. La FFAW représente près de 15 000 femmes et hommes qui travaillent à Terre-Neuve-et-Labrador. La plupart de nos membres sont employés par l'industrie de la pêche, et ils sont répartis dans plus de 500 collectivités de l'ensemble de la province. Environ 10 000 de nos membres sont des pêcheurs, et quelque 3 000 d'entre eux sont employés dans des usines de transformation du poisson.
La COVID-19 a eu de graves répercussions sur l'industrie de la pêche de notre province. Certaines pêches ont été retardées de plus d'un mois, au début de ce qui aurait été de lucratives saisons de pêche du crabe des neiges et du homard, en raison de problèmes de sécurité liés à la pandémie.
Maintenant que la pêche est opérationnelle à Terre-Neuve-et-Labrador, les difficultés du marché ont de graves répercussions sur les revenus. Pour replacer les choses dans leur contexte, l'année dernière, la pêche a rapporté 1,5 milliard de dollars à l'économie provinciale. La pêche du crabe des neiges valait 350 millions de dollars en 2019. Des pêcheries entières, comme celle de la crevette nordique, sont en péril en raison des répercussions de la COVID-19. Les pertes liées à la pandémie pourraient s'élever à des centaines de millions de dollars. Pour les petites collectivités côtières, cette situation a des effets dévastateurs.
Les travailleurs de la pêche continuent de s'inquiéter de leur sécurité au travail et des conséquences qu'une saison écourtée aura sur leurs revenus. Les pêcheurs et les ouvriers des usines de transformation du poisson comptent sur l'assurance emploi pour accroître leurs revenus pendant la saison morte.
Comme la plupart des pêcheurs s'attendent à une baisse significative de leurs revenus cette année, bon nombre d'entre eux craignaient à juste titre de ne pas être admissibles aux prestations d'assurance-emploi une fois la saison terminée, et ils ont été soulagés d'entendre l'annonce du gouvernement fédéral concernant les changements qui ont été apportés aux prestations d'assurance-emploi de pêcheur afin que les pêcheurs puissent utiliser les revenus de l'année précédente pour se prévaloir de ces prestations en 2020. Cette annonce s'ajoute à celle de la nouvelle subvention salariale et de la subvention pour les propriétaires d'entreprises de pêche.
Malheureusement, depuis l'annonce que le gouvernement fédéral a faite le mois dernier, aucun autre renseignement n'a été communiqué sur les changements apportés aux prestations d'assurance-emploi de pêcheur ou sur les autres programmes de prestations pour les pêcheurs. Cela a causé beaucoup de frustrations et d'anxiété aux pêcheurs. Chaque jour, notre syndicat reçoit maints et maints appels de la part de nos membres qui recherchent des renseignements ou des précisions sur ces programmes. Nous comprenons que les changements à l'assurance-emploi et la mise en place de ces programmes ne se feront pas du jour au lendemain, mais les difficultés que notre industrie affronte ont des répercussions sur les pêcheurs en ce moment. Ils ne peuvent pas attendre plus longtemps pour savoir comment ces programmes les aideront, eux et leurs familles.
À l'heure actuelle, la plupart des propriétaires-exploitants indépendants d'entreprises de pêche de notre province ne peuvent pas se prévaloir du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes. Il faut remédier à cette situation. Il y a de jeunes pêcheurs qui viennent d'investir d'énormes sommes d'argent, parfois des millions de dollars, dans des engins et des bateaux, par exemple, et qui, maintenant, ne peuvent avoir accès à un programme qui les aiderait à traverser l'année 2020, afin de pouvoir participer à la reprise économique.
Les travailleurs du secteur de la transformation du poisson affronteront des difficultés semblables. Ces travailleurs dépendent des prestations saisonnières de l'assurance-emploi et ont été laissés pour compte dans l'annonce fédérale relative au soutien des pêcheurs. Tout comme les pêcheurs, les ouvriers des usines de transformation du poisson et des autres secteurs de la pêche travaillent en première ligne, en fournissant des produits de la mer frais et de grande qualité aux marchés nationaux et internationaux, en nourrissant les collectivités côtières et en soutenant les familles de pêcheurs.
Compte tenu du début tardif de la saison des pêches et des difficultés du marché qui limitent la quantité de produits de la mer que nous allons transformer et exporter cette année, de nombreux travailleurs de la transformation du poisson n'auront pas accumulé suffisamment d'heures pour bénéficier d'une assurance-emploi adéquate, ou les prestations qu'ils recevront pour assurer leur subsistance jusqu'à l'année prochaine seront extrêmement faibles.
Ces travailleurs auront besoin que le gouvernement fédéral les soutienne soit en modifiant les prestations saisonnières de l'assurance-emploi, d'une façon semblable aux modifications qu'il a apportées récemment aux prestations d'assurance-emploi de pêcheur afin de s'assurer que l'admissibilité des pêcheurs reposerait sur les heures assurables de l'année dernière, soit en rajustant le programme en fonction de la pandémie. Par exemple, le gouvernement fédéral pourrait réduire le nombre de meilleures semaines qui entrent dans le calcul des prestations.
En ce qui concerne les autres politiques fédérales qui, selon moi, protégeront la pêche côtière, la nouvelle Loi sur les pêches offre certaines possibilités à cet égard.
Pour ce qui est de Terre-Neuve-et-Labrador, il n'est pas exagéré de dire que la politique de séparation des flottilles et la politique du propriétaire-exploitant sont deux des politiques de développement économique qui revêtent la plus grande importance pour nos collectivités côtières. Ces politiques ont permis de maintenir en place une flotte côtière viable et ont apporté une richesse importante aux collectivités de tous les coins de notre province.
Grâce à ces politiques, des recettes de plusieurs milliards de dollars ont été engendrées et sont demeurées dans les collectivités côtières. Ces politiques permettent d'assurer une distribution à grande échelle des revenus de la pêche et jouent un rôle essentiel dans notre industrie du tourisme, en soutenant un tissu culturel et social dynamique dans les régions rurales de Terre-Neuve-et-Labrador.
Toutefois, des sociétés, tant nationales qu'étrangères, ont exercé une influence sur l'application de la politique de séparation des flottilles et de la politique du propriétaire-exploitant ou elles ont entravé leur mise en œuvre. En conséquence, ces sociétés ont pris le contrôle des permis de pêche, et elles siphonnent la richesse de nos collectivités côtières et les bénéfices de la pêche côtière dont elles jouissent.
À la lumière de la COVID-19, il importe plus que jamais d'appliquer ces politiques, notamment en raison de l'incertitude économique à laquelle les pêcheurs font face.
Les modifications à la Loi sur les pêches que le Parlement a adoptées l'année dernière donnent force de loi à ces politiques du propriétaire-exploitant. L'application de la loi sera plus rigoureuse et aura désormais des conséquences juridiques. En transformant cette politique en loi, le gouvernement fédéral a reconnu le principe selon lequel la pêche côtière doit être guidée par ce qui bénéficie le plus aux propriétaires-exploitants indépendants et aux collectivités côtières, et non aux sociétés. C'est un principe que nous devons protéger aujourd'hui plus que jamais. Des mesures doivent être prises dès maintenant pour éradiquer ces accords de contrôle clandestins qui nuisent à nos collectivités côtières et à notre économie.
La pêche côtière est le principal moteur économique dans la majorité des collectivités côtières de Terre-Neuve-et-Labrador. Les emplois dans le secteur de la pêche assurent de bons revenus à la classe moyenne des collectivités rurales, et c'est la raison pour laquelle il est crucial de soutenir l'industrie à court terme.
La protection et la promotion d'une pêche qui sert les collectivités, relève les défis de la sécurité alimentaire et offre de bons salaires et des lieux de travail sûrs — voilà ce que doivent être les priorités de tous les ordres de gouvernement et de tous les intervenants de notre industrie, si vous voulez avoir des collectivités côtières dynamiques et durables et une économie où personne n'est laissé pour compte au sortir de cette pandémie.
Merci.
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Bonjour, tout le monde.
Je remercie les témoins de leur présence parmi nous aujourd'hui. Merci pour l'excellent travail que vous faites tous, dans vos communautés respectives, pour les pêches et l'aquaculture. Je sais que ce n'est pas une année facile pour tout le monde, mais, en travaillant ensemble, main dans la main, nous saurons surmonter ces difficultés.
Pour commencer, mes questions s'adressent à M. Mallet.
Monsieur Mallet, je suis content de vous voir. Nous travaillons ensemble depuis quelques années déjà. Je félicite les membres de l'UPM pour le beau travail qu'ils accomplissent.
Dans vos remarques, vous avez parlé de quelque chose qui me tient à cœur. Je rappelle aux gens que l'investissement de 470 millions de dollars, soit le plus gros investissement dans les pêches des 20 dernières années, est non négligeable. Comme vous l'avez dit, cependant, il y a encore certaines choses à régler en ce qui a trait aux critères des programmes. Nous voulons tous que ces programmes soient offerts le plus vite possible aux pêcheurs et aux entreprises de pêche. Vous avez parlé de nouveaux arrivants dans le secteur de la pêche. Nous avons entendu la dire qu'elle faisait tout en son pouvoir pour régler cette situation vous concernant, et c'est pour cela que vous êtes ici avec nous. Nous aimerions que vous nous donniez des idées.
Selon vous, quelle serait la solution facile, si je puis dire, pour que ces nouveaux arrivants puissent profiter, justement, de ces programmes sans avoir une tonne de documents à fournir?
Concernant le début de la saison de pêche, nous avons entendu, hier, des témoins et certains collègues dire que le report de la saison de la pêche était une mauvaise idée. Il me semble que, dans le contexte de la pandémie qui sévissait, il fallait prendre des décisions pour assurer la protection et la sécurité des employés, qu'il s'agisse des pêcheurs, des aides-pêcheurs, des hommes et des femmes affectés au débarquement ou de nos travailleurs d'usine. Sans travailleurs d'usine, et donc sans usine fonctionnelle, il est très difficile de transformer notre produit. L'UPM a été l'une de plusieurs organisations ayant demandé un report de la saison de la pêche.
Pensez-vous encore que la décision de retarder un peu la saison de la pêche était la meilleure décision à prendre afin de permettre à toute l'industrie de se préparer? Comme on peut le voir, encore une fois, depuis que nous avons pris cette décision, il n'y a pas eu de cas de COVID-19 dans les usines.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je veux d'abord remercier les témoins qui sont présents aujourd'hui.
J'aimerais parler de la question de l'assurance-emploi. Ma question s'adresse à M. Sullivan.
Monsieur Sullivan, vous avez mentionné que le démarrage de la saison de pêche s'est fait attendre. De plus, vous avez évoqué les problèmes auxquels pourraient devoir faire face les pêcheurs quand ils termineront leur saison de pêche. Vous avez avancé la possibilité qu'ils n'aient pas accès à l'assurance-emploi en raison de facteurs actuels liés à la pandémie de la COVID-19, et vous avez proposé que le nombre des meilleures semaines soit réduit ou que les semaines de l'année précédente soient prises en considération.
Je tiens à mentionner qu'ici, dans l'Est-du-Québec, nous voudrions que ce fameux « trou noir » de l'emploi soit éliminé. En effet, l'assurance-emploi ne couvre pas la période où les prestations d'assurance-emploi sont échues et où les travailleurs n'ont pas repris leur travail. Ils sont alors privés de revenu.
Concrètement, que souhaitez-vous que le gouvernement fédéral fasse pour que les gens ne se retrouvent pas sans revenu d'emploi? Quelles mesures pourrait-il mettre en œuvre pour que cela ne se produise pas?
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Lorsque j'ai parlé, j'ai mentionné les considérations relatives à l'assurance-emploi pour deux groupes différents. Le mois dernier, nous avons annoncé l'option pour les pêcheurs de toucher des prestations d'assurance-emploi en fonction de leur revenu de l'an dernier, soit une année plus normale que la présente. Manifestement, cette année sera désastreuse pour nombre de gens, et nous ne savons toujours pas comment les choses vont se passer, mais il est clair que les revenus seront considérablement moindres.
C'était bien de faire cette annonce sur l'assurance-emploi pour les pêcheurs, mais nous n'en connaissons toujours pas les détails. C'est ce que je disais. Nous recevons tellement d'appels à ce sujet, alors il serait primordial de préciser exactement ce en quoi consisterait l'assurance-emploi pour les pêcheurs.
L'autre groupe peut parfois être formé de pêcheurs dont les demandes sont traitées dans le système d'assurance-emploi régulier — appelons-le comme cela — ou ceux qui travaillent dans les usines de transformation du poisson ou à différents endroits. Leur saison est écourtée, et ils n'ont vraiment rien reçu. On n'a toujours pas annoncé qu'on leur offrirait d'allocation de sécurité du revenu. Bien qu'ils travaillent d'arrache-pied pendant une année extrêmement stressante, on n'a toujours pas pensé à eux.
Ma suggestion serait qu'on procède de la même façon pour eux que pour les pêcheurs. De toute évidence, une fois que nous connaîtrons les détails, je pourrai en parler davantage. Fondez le calcul sur le revenu de l'an dernier ou sur un nombre réduit de meilleures semaines pour les gens. En raison de la baisse du volume de produits transformés et de l'abrégement de la saison, nous observons dans bien des cas que les gens travaillent fort en ce moment, mais qu'ils n'ont pas la possibilité de travailler assez longtemps pour faire une demande d'assurance-emploi d'une taille raisonnable. Les gens travaillent, et à moins que quelque chose ne change, ils n'auront pas suffisamment d'argent pour payer les factures à l'automne et pendant l'hiver.
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Dans mes remarques liminaires, j’ai mentionné brièvement les nouveaux arrivants dans la pêche commerciale. L’évaluation de votre entreprise est très différente cette année de ce qu’elle aurait été l’an dernier, lorsque vous avez tant investi.
La toute première chose qui aiderait vraiment lorsque vous avez ces paiements énormes serait de pouvoir accéder à un programme comme le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, à la somme de 40 000 $ pour aider à payer les factures sans intérêt, et ensuite, bien entendu, aux 10 000 $ supplémentaires qui pourraient être non remboursables si vous respectez les conditions, quelque chose du genre pour les pêcheurs.
À l’heure actuelle, en raison de la structure unique de l’entreprise de pêche, comme M. Mallet l’a mentionné, si vous n’avez pas de compte commercial, vous ne pouvez pas toucher cette prestation, alors il ne vous reste... Pour ce qui est des personnes que nous essayons d’attirer dans le secteur des pêches, leur entreprise pourrait être détruite. Les personnes sur qui nous comptons pour continuer, pour bâtir nos communautés et pour nous assurer que les pêches ont une valeur à long terme n’ont pas pu accéder à ce compte. C’est un important problème qui n’a aucun sens. Les gens du secteur des pêches ne sont pas capables de l’obtenir pour une formalité. Manifestement, il s’agit d’entreprises qui auraient besoin d’un compte du genre.
Il y a aussi le fait que nous sommes en plein milieu de l’industrie saisonnière des pêches pour une raison. Nous pêchons le crabe et le homard lorsqu’il est de la meilleure qualité possible, par exemple, nous ne pouvons pas reporter cette activité. Les gens n’ont actuellement pas la moindre idée de ce en quoi consistent les programmes qui ont été annoncés, alors il leur est impossible de planifier. Peuvent-ils vraiment embaucher un autre membre de l’équipage en ce moment, alors qu’ils ne connaissent pas les détails des programmes?
C’est encourageant qu’on ait fait une annonce, mais il nous faut connaître les détails maintenant.
Encore une fois, pour les témoins qui participent pour la première fois à une réunion virtuelle de comité de la Chambre des communes, j'aimerais vous rappeler à tous quelques règles à suivre.
Dans le cadre de cette vidéoconférence, l'interprétation se fera à peu près comme dans une réunion normale. Au bas de l'écran, vous pouvez choisir entre le parquet, le français ou l'anglais. Quand vous parlez, si vous avez l'intention de passer d'une langue à l'autre, vous devrez aussi en changer sur la chaîne d'interprétation pour que celle-ci soit conforme à la langue que vous parlez. Vous devriez peut-être prévoir une courte pause lorsque vous changez de langue.
Je vous prie d'attendre que je vous donne la parole en vous nommant avant de commencer à parler. Lorsque vous êtes prêts à parler, prière d'activer votre micro. Lorsque vous ne parlez pas, laissez votre micro en sourdine.
Je vous recommande fortement d'utiliser un casque d'écoute.
Enfin, lorsque la parole est à vous, parlez lentement et clairement.
En cas de difficulté technique, par exemple en lien avec l'interprétation ou votre audio, prière d'en aviser immédiatement le président, et l'équipe technique s'occupera de régler le problème. Veuillez noter qu'il nous faudra peut-être suspendre les travaux à ce moment-là puisque nous devons nous assurer que tous les membres puissent participer pleinement.
Avant de commencer, je demanderais à ceux qui utilisent un ordinateur de cliquer en haut à droite de leur écran pour s'assurer qu'ils ont une vue d'ensemble. Elle devrait vous permettre de voir tous les participants sur une grille. De cette façon, tous les participants pourront se voir.
Je vais maintenant donner la liste de nos témoins pour cette partie de la réunion d'aujourd'hui. De Fred's Custom Tackle, nous accueillons M. Fred Helmer, fondateur et propriétaire. Du Sport Fishing Institute of British Columbia, nous recevons M. Owen Bird, directeur exécutif, et M. Martin Paish, directeur du développement des affaires. De la Victoria Co-operative Fisheries Ltd., nous entendrons, par téléphone, M. Osborne Burke, directeur général.
Nous allons d'abord entendre les remarques liminaires de M. Helmer, qui aura six minutes ou moins.
Je suis ici pour représenter la Fraser River Sportfishing Alliance. Je suis le propriétaire de Fred's Custom Tackle, guide et détaillant depuis plus de 45 ans. Ce fut un long parcours. Au cours des 50 dernières années, j'ai assisté à une très forte diminution des possibilités de pêche et des ressources halieutiques dans la province de la Colombie-Britannique. Les conséquences ont été dévastatrices pour notre pêche publique, ainsi que pour les Premières Nations et les exigences commerciales.
Avec la COVID-19, nous sommes maintenant confrontés à un autre niveau de préoccupation, c'est certain. Les choses sont devenues beaucoup plus compliquées, et l'escalade est telle que, dans certains cas, c'est une question de survie. L'incertitude de ne pas savoir ce qui se passe crée beaucoup de stress et d'anxiété. La réalité est que, dans notre secteur, tout est question de débouchés, et nous constatons qu'il en manque, c'est clair.
Je voudrais parler plus précisément du fleuve Fraser. C'est un exemple de la façon dont on a vraiment perdu une occasion. Historiquement, le fleuve Fraser était l'un des plus productifs du monde pour cinq espèces de saumon, d'esturgeon, de truite et de truite arc-en-ciel. C'était une pêche de calibre mondiale, une destination et un producteur de millions de saumons pour satisfaire les besoins commerciaux et ceux des Premières Nations. Elle connaît aujourd'hui de sérieux problèmes. Le fleuve Fraser est extrêmement important pour la province de la Colombie-Britannique. La pêche publique du fleuve Fraser, dont on estimait autrefois qu'elle ajoutait 150 millions de dollars par an à l'économie, est pratiquement éteinte.
Heureusement, nous disposons d'une pêche de l'esturgeon avec remise à l'eau très performante et bien gérée qui génère environ 30 millions de dollars par an pour notre économie. Elle génère également environ 5 millions de dollars pour la recherche scientifique et la surveillance grâce à notre programme de marquage de renommée mondiale. C'est le résultat d'une collaboration entre des personnes qui relèvent des défis et répondent à des besoins, de manière équilibrée et équitable. L'abondance des remontées de saumons quinnat, coho, rouge, kéta et rose du fleuve Fraser figure sur une liste de préoccupations en matière de conservation, d'espèces menacées ou en voie de disparition, et un certain nombre de remontées de truites arc-en-ciel sont proches de l'extinction.
Il faut que quelque chose de différent se produise si nous voulons que ces espèces de poissons génétiquement diversifiées et précieuses reviennent. Certaines remontées spécifiques, comme le coho de l'intérieur, le saumon rouge de la remonte hâtive de la Stuart, sont en mode de conservation depuis plus de 20 ans, et nous sommes ici aujourd'hui, toujours en train d'essayer de comprendre. Les pêcheurs à la ligne sont de plus en plus confrontés à un nombre croissant de fermetures et de réglementations, ainsi qu'à des possibilités restreintes en raison de préoccupations liées à la conservation. La fermeture des pêches publiques a eu un impact énorme et a engendré beaucoup de négativité et de frustration. Nous devons clairement faire quelque chose de différent si nous voulons voir un changement et survivre à la COVID-19.
La Fraser River Sportfishing Alliance recommande que la valeur économique et sociale de la pêche publique soit examinée un peu plus sérieusement. Si vous comparez la quantité de poissons pris par rapport aux dollars générés, c'est une équation que vous souhaiterez évidemment soutenir et stimuler, car elle est énorme pour l'économie. Compte tenu de la COVID, il serait idéal d'obtenir un peu plus d'argent. Nous estimons que la valeur sociale est également énorme, probablement même plus grande que la valeur économique, et je suis bien de cet avis.
Il y a des problèmes bien plus importants ici dans la province qui doivent être traités en ce qui concerne notre pêche. Une chose qui serait vraiment utile serait d'augmenter la production des écloseries. De nombreuses écloseries ne sont pas à pleine capacité, et il y a une demande pour un renforcement immédiat de ces installations avec des rejets de marquage en masse. C'est important, car cette mesure crée des débouchés.
Nous sommes confrontés à une crise, il est temps de...
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Merci. Je vais commencer, mais nous allons partager le temps qui nous est alloué.
Bonjour et merci de me donner l'occasion de témoigner devant ce comité une fois de plus.
Je partage mon temps avec Martin Paish afin que nous puissions fournir des informations sur l’industrie de la pêche publique en Colombie-Britannique, les effets de la COVID-19 sur elle et une perspective détaillée sur les propositions du Conseil consultatif sur la pêche sportive du ministère des Pêches et des Océans, qui devraient jouer un rôle important dans la réduction des impacts de la pandémie, mais qui ne l’ont pas encore fait.
Le Sport Fishing Institute of BC est une association industrielle à but non lucratif qui représente les intérêts de 250 000 pêcheurs à la ligne autorisés à pêcher dans les eaux de marée en Colombie-Britannique et des centaines d’entreprises qui les soutiennent. Selon le dernier rapport provincial sur le secteur, la pêche publique et les entreprises connexes génèrent un chiffre d’affaires annuel de 1,1 milliard de dollars et créent plus de 9 000 emplois, ce qui représente une contribution de 398 millions de dollars au PIB de la province. La pêche publique est le principal moteur économique de toutes les pêches de la Colombie-Britannique, mais les pêcheurs à la ligne ne récoltent que 15 % des prises annuelles de flétan et, bien qu’il y ait des variations d’une année à l’autre, 25 % des prises annuelles de saumon.
À ce jour, en 2020, le ministère a accordé peu d’attention à l’industrie de la pêche sportive en Colombie-Britannique ou n’a pas fait grand-chose pour répondre à ses préoccupations. L’industrie et de nombreuses petites entreprises et communautés côtières qui dépendent d’un accès fiable et de débouchés pour la pêche publique, durement touchées par les mesures générales et restrictives sur le quinnat mises en œuvre en 2019, et maintenant à nouveau en 2020, souffrent en outre des répercussions de la COVID-19. On a désespérément besoin de certitude et de stabilité pour la survie des entreprises et pour permettre de contribuer aux économies locales et provinciales. L’effet combiné des restrictions sur le quinnat en 2019 et 2020, et maintenant de la pandémie, est un coup de poing dévastateur qui pourrait être atténué par une action plus rapide et plus décisive du ministère.
La réponse du MPO aux demandes répétées visant à ce que des possibilités fiables soient un aspect durable et bien établi des plans de pêche annuels a été minimale. La pêche publique et les entreprises connexes ont besoin de pouvoir planifier la saison prochaine. Une partie de cette planification comprend la communication des attentes aux clients ainsi que l’achat et la préparation d’avant-saison. Pouvoir prévoir l’accès et les possibilités sont des éléments essentiels pour les entreprises de pêche publique et leurs participants.
Les clients planifient une visite et vont à la pêche en fonction de nombreux facteurs. Les attentes et les possibilités sont les plus importantes. Les prestataires de services, les guides et les exploitants de gîtes font la promotion de leurs services et les commercialisent chaque automne, avant une saison régulière qui s’étend normalement de mars à octobre. De même, les petites agences de tourisme communautaire feront la promotion de diverses attractions, y compris l’accès à la pêche publique. Sans cette possibilité et ces attentes, il est très difficile, voire impossible, d’offrir une expérience prévisible ou fiable. La pandémie n’a fait qu’exacerber les limites de la promotion des entreprises et des plans.
Il convient également de noter que le secteur, reconnaissant les défis et les effets sans précédent de la pandémie sur les activités de gestion régulières du ministère, a étudié activement les moyens de combler les lacunes en matière de surveillance des prises qui en résultent. On a proposé d’utiliser des guides, des pêcheurs passionnés, des pêcheurs bénévoles participant à des projets d’échantillonnage et de collecte de données sur les prises, et de mettre à disposition l’application FishingBC financée par le Fonds de restauration et d’innovation pour le saumon comme outil provisoire de collecte de données. Pourtant, à ce jour, on n’a pas encore intégré toutes les sources de données supplémentaires pour combler les lacunes causées par la pandémie et permettre une meilleure compréhension des prises et de la collecte des données.
La pêche publique est tributaire de débouchés fiables et prévisibles, surtout en cette période de pandémie. Alors que le ministère aurait pu mettre en œuvre de manière responsable et défendable les aspects pertinents des propositions du Conseil consultatif sur la pêche sportive en avril, nous continuons d’attendre. Avec l’assouplissement des restrictions liées à la COVID, les Britanno-Colombiens et les autres Canadiens peuvent maintenant commencer à envisager des activités de voyage et de tourisme liées à la pêche susceptibles d’apporter un soulagement et un soutien importants à de nombreuses petites communautés et entreprises. L’absence de certitude aura un effet négatif sur ces projets. Sans l’accès et les possibilités que les propositions du Conseil consultatif sur la pêche sportive peuvent offrir maintenant et à l’avenir, les préjudices causés aux communautés et aux entreprises côtières ainsi que les perceptions erronées continuent de s’accumuler et pourraient être irréparables.
Passons maintenant à mon collègue, Martin Paish, pour des détails spécifiques sur les propositions du Conseil consultatif sur la pêche sportive et leur développement.
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Je suis convaincu que je ne pourrai pas réussir à couvrir ce que je veux en si peu de temps, mais je ferai de mon mieux.
Quelques thèmes communs sont apparus qui nous aident à comprendre les impacts de la COVID sur la pêche publique. Il s’agit de l’importance de la pêche pour les Britanno-Colombiens en tant qu’activité de plein air saine, un moyen pour les Canadiens de pêcher les fruits de mer qui sont une ressource de propriété commune, et du fait que la pêche publique représente la plus importante source d’emploi et d’activité économique liée à la pêche en Colombie-Britannique. C’est la pierre angulaire de l’économie de nombreuses petites communautés côtières.
Le saumon quinnat est le moteur de la pêche publique en eaux de marée de la Colombie-Britannique, et le régime de non-rétention de 2019 a été dévastateur pour nous. Pour permettre à la pêche de survivre, le Conseil principal du Conseil consultatif sur la pêche sportive a soumis au MPO une série de propositions qui permettent une rétention supplémentaire du saumon quinnat.
En utilisant 30 ans de données d’évaluation des stocks basées sur des étiquettes métalliques codées et des analyses d’ADN, nous avons pu identifier 11 zones distinctes sur la côte Sud de la Colombie-Britannique qui permettront de conserver le saumon quinnat tout en n’ayant pratiquement aucun impact sur les stocks concernés. Nous pouvons être sûrs de cette déclaration, car les données nous indiquent qu’historiquement, ils ne sont pas pêchés dans ces zones parce qu’ils n’y vont tout simplement pas. Il est important de noter que toutes ces mesures ont été prises en étroite collaboration avec le personnel scientifique et d’évaluation des stocks du MPO.
Bien que nous soyons reconnaissants au gouvernement provincial d’avoir pris la mesure audacieuse et nécessaire de déclarer que la pêche à la ligne est une activité essentielle en Colombie-Britannique, le MPO n’a rien fait pour aider notre secteur à relever les défis posés par la COVID, si ce n’est programmer des conférences téléphoniques où nous informons les fonctionnaires du MPO des impacts de la pandémie...
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Merci au président et aux membres du Comité.
Je suis directeur général de la Victoria Co-operative Fisheries Ltd, située dans le Nord du Cap-Breton. Nous sommes une coopérative de pêcheurs, appartenant entièrement aux pêcheurs, et nous existons depuis 1956. Nos membres pêchent le homard, le crabe des neiges et le poisson de fond à l’année. Comme d’autres, nous avons été très touchés par les problèmes liés à la COVID-19, à commencer par notre hâte d’acquérir du matériel de protection individuelle et les difficultés à l’obtenir. En effet, nous avons dû payer jusqu’à six dollars canadiens pour des masques faciaux en provenance de Chine; le prix a baissé à un dollar à la fin du mois d’avril.
Nous examinons certains des défis auxquels nous pourrions être confrontés ou nous le sommes déjà. Le nouveau programme du fonds de stabilisation a été annoncé, semblable à celui de la Colombie-Britannique et d’autres administrations. Avec ce programme, je dirais que pour la Nouvelle-Écosse, sur une base proportionnelle et avec 2,2 milliards de dollars d’exportations, la somme d’argent disponible ne nous rendra certainement pas justice.
Deuxièmement, dans le cadre du fonds de stabilisation, nous croyons comprendre que dans le cadre de ce programme fédéral, tous les fonds que nous avons dépensés pour des masques jetables ne sont pas admissibles. Seuls les masques faciaux réutilisables, les panneaux en Lexan sur les équipements et ce type d’équipement pourront faire l’objet d’une réclamation. Les 50 000 à 60 000 $ que nous avons dépensés en masques, à raison de deux ou trois par jour, ne sont pas admissibles.
Nous croyons savoir que la Prestation canadienne d’urgence a été prolongée de huit semaines. Nous avons eu un taux d’attrition de près de 40 % avec les travailleurs locaux — nous pensons que c’est en grande partie attribuable à la Prestation canadienne d’urgence. Les travailleurs ont décidé de ne pas venir travailler, et nous l’avons même constaté au cours des 24 dernières heures depuis l’annonce. Cette situation a constitué un défi de taille pour nous.
Nous remercions tous les membres du gouvernement et tous les partis d’avoir proposé ces mesures. La subvention salariale fédérale est extrêmement utile. Elle aide beaucoup pendant une année difficile. Cependant, pour atteindre les 30 %, vous avez un défi à relever, car certaines entreprises veulent augmenter leurs effectifs, mais elles ont besoin de la subvention. Si elles se développent trop rapidement, elles ne peuvent pas bénéficier de la subvention.
Le a évoqué la possibilité de modifier le pourcentage. Je recommanderais que ce soit sur une sorte d’échelle mobile. Si vous avez une perte de revenus de 30 %, il pourrait s’agir de 75 %. Si c’est 20 % ou quelque chose du genre, vous récupérez un pourcentage réduit. Ce serait toujours utile, mais nous ne voulons pas empêcher les entreprises d’augmenter leurs effectifs et d’embaucher plus de travailleurs pour que ceux-ci puissent renoncer à la Prestation canadienne d’urgence et réintégrer le marché du travail. C’est un défi important.
À l’heure actuelle, dans le cas de nos travailleurs et des pêcheurs, les pêcheurs enregistrent en moyenne une réduction d’environ 40 % de leurs revenus sur la seule base du prix de réception de leur produit. La semaine dernière, les problèmes à Pékin et le fait que le gouvernement chinois envisage de vérifier toutes les cargaisons qui entrent en Chine, qu’elles soient vivantes ou congelées, nous ont posé des problèmes. Par exemple, on annulera demain la livraison de 40 000 livres de homards vivants aux États-Unis. Deux expéditions de produits congelés à destination de la Chine ont été annulées en raison des retards qu’elles vont subir. Le gouvernement chinois doit maintenant garder les produits vivants pendant 48 heures afin de les dédouaner de la COVID-19, et les produits congelés font l’objet de contrôles supplémentaires semblables.
Ce sont autant de défis. Il est clair que le plus grand défi que nous avons actuellement, pour tous ceux qui sont restés isolés ou à la maison pendant la pandémie de COVID-19, est que nous devons sérieusement améliorer l’accès à Internet partout au Canada, dans les communautés rurales. Nous sommes au téléphone et Internet va et vient comme le vent. Il nous pose d’importants problèmes. C’est déjà assez dur de conduire 20 kilomètres et de devoir m’arrêter à trois endroits. Je ne peux pas utiliser mon téléphone cellulaire parce que nous n’avons pas de couverture adéquate. Internet et l’accès à Internet sont essentiels, plus que jamais aujourd’hui.
Nous avons entendu tout à l’heure des commentaires sur les marchés. Nous essayons toujours d’accroître nos marchés au Canada et à l’étranger, de toute évidence aux États-Unis et en Asie.
Nous espérons que les voyages pourront reprendre afin que nous puissions recommencer à organiser des salons professionnels avec nos partenaires fédéraux et provinciaux, où nous pourrons rencontrer nos clients, ce qui est essentiel. Que nous vendions au Canada, à Shanghai ou à Hong Kong, il est essentiel d’établir ces liens et ces relations. Les restrictions imposées aux voyages ont considérablement limité cette possibilité. Comme je l’ai dit, Internet est plus important que jamais, mais nous n’y avons tout simplement pas un accès adéquat.
Merci, monsieur le président. Je vais m’arrêter ici.
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Merci, monsieur le président.
Merci à de vieux amis — ou à un vieil ami, à tout le moins.
Monsieur Bird, comment allez-vous?
Je veux revenir à la COVID-19, sur laquelle portent vraiment ces audiences. Des témoins de divers secteurs nous ont dit que la COVID-19 a eu, en effet, des répercussions, mais ils ne peuvent s'empêcher de faire état aussi de certains problèmes fondamentaux ou systémiques dans leurs secteurs. Des personnes âgées nous l'ont dit et vous nous le dites aussi maintenant. Oui, la COVID a certainement amplifié la situation, mais les problèmes fondamentaux existaient déjà avant la pandémie, et ils sont ressortis de manière plus évidente maintenant.
Monsieur Paish, vous avez mentionné que la période principale, celle qui est la plus intéressante, pour la pêche sportive est le mois d'avril. Toutefois, vous devez convenir qu'en avril, les Américains ne traversaient pas la frontière, et les Canadiens ne se déplaçaient pas beaucoup non plus en raison du confinement. Dans ce cas, la pandémie vous a fait rater la meilleure période de l'année. Êtes-vous d'accord avec cela?
Monsieur Bird, nous avons parlé de restauration. Vous et moi en avons parlé à maintes reprises, de même que de l'importance pour le gouvernement d'accroître les investissements dans ce domaine. À l'heure actuelle, le Fonds de restauration et d'innovation pour la Colombie-Britannique ne reçoit que 148 millions de dollars sur cinq ans. Les demandes ont été trop nombreuses lors de la première phase. Elles ont totalisé 340 millions de dollars, et seulement 70 millions ont été accordés.
Pouvez-vous parler de l'importance d'accroître ce montant, ainsi que du travail de restauration qui pourrait être effectué par tous ces gens dans les secteurs de la pêche récréative et de la pêche publique — des centaines de milliers d'heures-personnes, pour ainsi dire — qui sont prêts et à notre disposition dans nos communautés, si on leur fournit les ressources nécessaires, pour contribuer à la restauration des pêches? De plus, pourriez-vous parler de l'importance que cela pourrait avoir, dans le cadre de la réponse à la COVID, en particulier à l'automne et même à l'hiver, pour ceux qui pourraient ne pas travailler cet été, en raison de l'absence de visiteurs, plus spécialement ceux venant des États-Unis, dans nos eaux côtières?
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Je vous remercie de ces interventions. Je remercie tout un chacun d'avoir collaboré dans le cadre de ce « tour rapide », comme nous l'appelons.
Je tiens à remercier de nouveau nos témoins, MM. Burke, Paish, Bird et Helmer, de leur patience lors des nombreux problèmes techniques qui sont survenus aujourd'hui. Nous vous savons gré d'avoir pris part à la séance et n'en apprécions que davantage votre contribution.
À ceux qui avaient déjà comparu devant nous, je répète que nous étions enchantés de vous revoir et que nous espérons avoir très bientôt l'occasion de vous reparler.
Je suspendrai la séance un instant afin de laisser aux témoins le temps de partir, après quoi nous examinerons brièvement les travaux du Comité, ce qui ne nous prendra pas beaucoup de temps.
La greffière: Monsieur le président, il ne nous est pas nécessaire de suspendre la séance puisque les témoins ne comparaissent pas en personne. Nous pouvons passer au budget si vous le voulez.
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Maintenant que cette question est réglée, je veux parler des dates proposées pour les séances du Comité. Je sais que le Comité a proposé de tenir deux séances en juillet et deux séances en août. J'ai pris le temps d'envoyer quelques dates à plusieurs membres du Comité.
Monsieur Arnold, je pense que mon bureau a communiqué avec le vôtre.
Les dates proposées pour nos deux séances de juillet sont le mardi 21 juillet et le jeudi 23 juillet. En août, les dates proposées sont le mardi 11 août et le jeudi 13 août. Ces dates coïncident avec le calendrier du Parlement virtuel.
Ces dates conviennent-elles à tous les membres du Comité? En l'absence d'opposition, nous considérerons que ce sont les dates retenues.
Tout ce qu'il nous reste à déterminer, c'est l'objet des études que nous effectuerons ces jours-là. Il y a quelques semaines, quelqu'un a proposé de poursuivre l'étude sur le saumon du Pacifique pendant les deux séances de juillet.
Est-ce que tout le monde est d'accord pour revenir au saumon du Pacifique en juillet?