Bonjour à tous. Bienvenue à notre réunion de ce matin. Nous examinons la situation du hareng de l'Atlantique et les tendances observées.
Nous recevons aujourd'hui des fonctionnaires du ministère, qui témoigneront et répondront aux questions. Je rappelle à tout le monde que cette partie de la réunion se terminera à 10 h 30 pour que nous puissions réserver 15 minutes aux travaux du Comité.
Nous accueillons M. Frédéric Beauregard Tellier, directeur général de la Gestion de la diversité; M. Adam Burns, directeur général de la Gestion des ressources halieutiques — et il n'en est pas à sa première comparution devant le Comité; M. Marc LeCouffe, directeur régional par intérim de la Direction de la gestion de la ressource et des pêches autochtones, Région du Golfe; M. Brian Lester, directeur adjoint de la Gestion intégrée des ressources; et M. Kent Smedbol, gestionnaire de la Division de l'écologie des populations, Région des Maritimes.
Vous disposez de 10 minutes. Je crois que c'est vous qui commencez, monsieur Burns.
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Je vais commencer et je céderai ensuite la parole à mon collègue du Secteur des sciences du MPO.
Bonjour à tous.
Le hareng de l'Atlantique est un petit poisson argenté qui se nourrit principalement de phytoplancton, de zooplancton, de petits poissons et de larves. Cette espèce nage la bouche ouverte pour filtrer le plancton en se déplaçant dans l'eau. Les adultes restent dans les eaux plus profondes pendant la journée et remontent à la surface la nuit pour se nourrir.
[Français]
Le hareng est une espèce d'importance critique dans l'écosystème. Il est une espèce fourragère clé pour de nombreux gros poissons ainsi que pour les mammifères marins tels le marsouin commun, le dauphin, la baleine ainsi que le requin. Le hareng peut atteindre jusqu'à 44 centimètres de longueur et peser jusqu'à 750 grammes.
[Traduction]
Dans le Canada atlantique, le hareng est récolté et transformé dans les provinces de l'Atlantique et au Québec. La saison de pêche au Canada s'étend d'avril à novembre. L'espèce est récoltée avec des sennes coulissantes, des sennes « tuck », des engins fixes, des chaluts pélagiques, des fascines et des filets maillants.
Le hareng est pêché à la fois pour l'alimentation et l'appât, et les prises peuvent être exportées fumées, fraîches, congelées, marinées et mises en conserve comme sardines ou pour leurs oeufs. Les produits de la pêche au hareng au Canada sont destinés aux marchés du Japon, des États-Unis et de la République dominicaine. Les oeufs pour le marché japonais sont l'un des produits de hareng de plus grande valeur.
Le ministère reconnaît l'importance du hareng de l'Atlantique en tant que source clé d'appâts dans les pêcheries de homard et de crabe des neiges, en particulier compte tenu des préoccupations actuelles concernant la pénurie d'appâts frais, étant donné que la pêche au maquereau ne devrait ouvrir que le 1er juin dans certaines zones.
Les principales pêcheries de hareng du Canada atlantique sont les suivantes: Scotia-Fundy, divisions 4VWX de l'OPANO; les composantes des reproducteurs de printemps et d'automne du sud du golfe du Saint-Laurent; et les composantes au large de la côte ouest de Terre-Neuve au printemps et à l'automne.
[Français]
Pour plusieurs de ces stocks, les avis scientifiques du MPO visent à réduire les prises de hareng pour atteindre les objectifs de conservation et de rétablissement. En même temps, les intervenants de bon nombre de ces pêcheries demandent à continuer de pêcher le hareng de l'Atlantique.
[Traduction]
Je vais céder la parole à M. Smedbol, qui vous donnera un aperçu des aspects scientifiques.
Comme il l'a dit, je vais vous donner un aperçu des tendances concernant l'état des stocks de hareng de l'Atlantique, et je vous expliquerai brièvement comment leur état est défini dans le cadre de l'approche de précaution du ministère.
Ce qu'il est d'abord important de garder à l'esprit, c'est que le hareng de l'Atlantique est une espèce fourragère clé dans l'Atlantique Nord-Ouest. Il joue un rôle très important dans l'écosystème et c'est une principale espèce proie pour un certain nombre d'autres poissons, les phoques, les baleines et les oiseaux de mer.
Le hareng de l'Atlantique est réparti dans diverses populations distinctes des eaux canadiennes et pour cette raison, ces populations sont gérées comme des stocks distincts. L'organisation de la gestion concorde avec nos quatre régions de la zone atlantique: Terre-Neuve-et-Labrador, le Québec, le golfe et les maritimes.
Le hareng de l'Atlantique qui se trouve essentiellement entre la pointe du Labrador et la côte sud de Terre-Neuve constitue un stock géré à partir de la région de Terre-Neuve. Le hareng qui se trouve dans le nord du golfe du Saint-Laurent est géré dans deux divisions distinctes, soit 4S et 4R, à partir de notre région du Québec. Le hareng du sud du golfe du Saint-Laurent est géré à partir de notre région du golfe, et cela inclut le hareng au large de la Gaspésie, du Nouveau-Brunswick, autour de l'Île-du-Prince-Édouard et au large de la côte néo-écossaise du golfe. Enfin, le hareng qui se trouve entre l'extrémité de l'île du Cap-Breton, le long de la côte de la Nouvelle-Écosse, dans la baie de Fundy et le golfe du Maine est géré comme une seule zone à partir de la région des Maritimes, dont je fais partie.
Il est important de souligner que tous les stocks sont évalués à l'aide des meilleurs renseignements disponibles. Lorsque l'information est suffisante, les stocks de hareng sont gérés en fonction de notre cadre de l'approche de précaution.
Je veux dire très brièvement que dans le cadre de l'approche de précaution, le hareng se situe dans l'une des trois zones qui sont définies pour décrire la santé des stocks, à savoir les zones saines, de prudence et critique. Il y a une quatrième catégorie: « incertitude ». Les stocks sont considérés comme faisant partie de cette catégorie s'il manque au moins un point de référence de l'approche de précaution. Les points de référence sont simplement définis comme les limites qui séparent ces trois zones.
Si un stock est considéré comme étant dans la zone saine, d'un point de vue scientifique, il n'y a vraiment aucune préoccupation quant à l'état du stock, et il est probable que la plupart des objectifs de pêches soient atteints.
Si un stock se trouve dans la zone de prudence, il y a une certaine préoccupation d'un point de vue scientifique quant à l'état du stock, et les avis scientifiques recommanderaient une diminution progressive des prélèvements à mesure que l'on passe de la zone saine à la zone de prudence. C'est pour éviter que de graves dommages soient causés à la productivité du stock.
Enfin, si un stock est considéré comme étant dans la zone critique, c'est que son état est tel que, d'un point de vue scientifique, sa productivité est gravement compromise. Il est probable qu'il y ait des répercussions sur l'écosystème et sur des espèces associées et que la pêche ne soit plus possible. Cela peut durer un certain temps, du moins jusqu'à ce que le stock soit capable de se sortir de la zone critique.
C'est un très bref aperçu du cadre de l'approche de précaution.
Je vais parler très rapidement de l'état des différents stocks.
Tout d'abord, pour ce qui est du sud du golfe du Saint-Laurent, dans la zone 4T, il y a deux stocks, soit un stock reproducteur d'automne et un stock reproducteur de printemps. Il est assez courant pour le hareng d'avoir des reproducteurs d'automne et de printemps. On considère que le stock reproducteur d'automne se trouve dans la zone de prudence et que celui de printemps se trouve dans la zone critique. Ce dernier se trouve dans la zone critique depuis 2004.
Pour ce qui est de la région des Maritimes, dans la zone de la baie de Fundy et de la Nouvelle-Écosse, le stock principal est un stock du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et de la baie de Fundy. Presque toute la récolte provient de ce stock. On considère qu'il est passé à la zone critique très récemment, soit l'an dernier seulement. Pour ce qui est des autres composantes — côte de la Nouvelle-Écosse, plateforme néo-écossaise et sud-ouest du Nouveau-Brunswick —, l'état est « incertain ».
Nous passons maintenant à la côte nord du Québec, la partie nord du golfe du Saint-Laurent du côté québécois. On y trouve là encore deux stocks reproducteurs, un stock d'automne et un stock de printemps. Leur état est incertain, mais nous avons des indices acoustiques pour ces stocks et récemment, il y a eu un déclin tant pour ces indices que pour certains des débarquements.
De l'autre côté du nord du golfe — la côte ouest de Terre-Neuve, soit la zone 4R —, encore une fois, il y a un stock reproducteur d'automne et un stock reproducteur de printemps. Le stock d'automne est considéré comme étant dans la zone saine et le stock de printemps, dans la zone critique.
Enfin, de la côte est de Terre-Neuve jusqu'à la côte du Labrador, il y a cinq composantes de stock, et leur état est considéré comme étant incertain.
La diapositive suivante contient quelques graphiques concernant des stocks qui sont considérés comme étant dans la zone critique. Ce qu'il faut retenir de cette diapositive, c'est que les stocks qui se trouvent actuellement dans la zone critique ont des éléments en commun, en ce sens qu'ils peuvent avoir été très abondants ou dans la zone saine auparavant et qu'avec le temps, ils sont devenus très peu abondants et se sont retrouvés dans la zone critique.
Enfin, la dernière diapositive montre qu'il y a quelques principaux points à retenir au sujet du hareng de l'Atlantique.
Le premier, c'est que la biomasse a constamment diminué pour la plupart des stocks — pas pour tous, mais pour la plupart d'entre eux.
Le recrutement, qui correspond au nombre de jeunes poissons qui entrent dans la population ou dans les lieux de pêche, est faible ou diminue pour la plupart des stocks actuellement, et devrait rester faible à court terme.
La mortalité naturelle, ce qui inclut la prédation, a peut-être augmenté ces dernières années, mais elle fait l'objet de recherches actives au sein du ministère.
Enfin, la croissance des harengs est faible ces dernières années par rapport aux niveaux historiques.
J'ai terminé.
Merci.
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Je vous remercie de la question. Il n'y a pas de réponse simple. Un certain nombre de facteurs peuvent entrer en jeu.
Bien sûr, il y a entre autres la poursuite de la pêche.
Ensuite, au cours des 10 dernières années environ, nous avons assisté à un réchauffement des eaux, du golfe du Maine à la baie de Fundy, dans la plateforme néo-écossaise et le golfe Saint-Laurent.
Au cours de la même période, nous avons vu également une diminution du poids des poissons en fonction de leur âge. Ils sont plus maigres qu'ils l'étaient auparavant, au même âge.
On a aussi constaté une diminution générale de la longueur du hareng par rapport à son âge. Si les harengs sont maigres, ils sont également plus courts au même âge. Cela peut avoir un effet à l'échelle de la population, car le nombre d'œufs ou de spermatozoïdes produits par hareng dépend à la fois de la longueur et du poids du hareng. Si l'on a le même nombre de harengs et qu'ils sont de plus petite taille, le nombre maximum d'œufs ou de spermatozoïdes qui peuvent être produits est inférieur à ce qu'il aurait été s'ils avaient grandi plus vite.
Comme je l'ai indiqué dans ma diapositive qui porte sur les « principaux points », il est également possible qu'il y ait eu une augmentation de la mortalité naturelle, ce qui peut être causé par la prédation ou non. C'est une question qui fait l'objet de recherches actives au sein du ministère, et on ne connaît pas encore la réponse.
Enfin, le nombre de poissons qui entrent dans les populations fluctue, mais il reste relativement faible par rapport aux années précédentes. Cela peut s'expliquer par un certain nombre de facteurs, dont ceux que je viens de mentionner.
Cependant, il n'y a pas de preuve irréfutable, si l'on veut.
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Je ne pense pas avoir vraiment de réponse directe à cette question. Je peux toutefois ajouter qu'à la suite de la mise en œuvre du nouveau projet de loi , qui comprend d'importantes dispositions sur les stocks de poissons dans toutes les zones de l'Atlantique — donc dans les quatre régions —, les scientifiques entreprennent des travaux à ce sujet, notamment en ce qui concerne le hareng.
Dans le cadre de cette initiative, nous tentons d'effectuer plus de relevés scientifiques ciblés dans la zone, donc dans le golfe du Saint-Laurent et à Terre-Neuve, et de chercher des moyens de recueillir plus d'information. Ces démarches sont relativement nouvelles et inédites; nous devrons donc surveiller l'évolution des choses et voir si cette initiative porte fruit.
Je reviendrai à une des questions auxquelles j'ai répondu plus tôt. Vous savez, nous faisons confiance aux données scientifiques que nous fournissons. Quand nous considérons quelque chose comme « incertain », ce n'est pas que nous ignorons ce qui se passe avec le stock; c'est plutôt que nous n'avons pas défini le point de référence dans le cadre de notre approche de précaution.
Nous faisons des relevés pour tous les grands stocks, je pense, et nous disposons de renseignements sur les pêches également. Ainsi, du point de vue scientifique, nous pouvons faire savoir ce qu'il s'est passé et, en utilisant nos prévisions et nos modèles de population, nous sommes en mesure de formuler certaines prévisions quant à ce qui pourrait se passer dans l'avenir au titre de divers régimes de gestion ou de climat. Pour l'heure, toutefois, nous ne pouvons établir directement de diagnostic ou dresser de lien direct entre un facteur environnemental ou autre chose et la diminution du stock.
On a beaucoup parlé de relevés scientifiques. Vous dites que c'est davantage une approximation de la ressource qui se fait, que les prises arrivent à quai et que l'on comptabilise le tout. Or je comprends de vos affirmations que l'on n'a pas nécessairement les données scientifiques qui permettraient d'analyser les stocks de hareng.
Cela étant dit, les pêcheurs constatent que, même si la saison commence comme les autres années autour du 15 août, l'eau se réchauffe de plus en plus et ils n'atteignent presque jamais leur quota. Certains pêcheurs arrêtent même de pêcher après une ou deux semaines parce qu'ils ne prennent pas de harengs.
Pourquoi ne pas repousser la saison de quelques semaines pour voir si on ne prendrait pas un peu plus de harengs? Les pêcheurs qui se rendent jusqu'à la fin de leur saison disent souvent que le hareng est au rendez-vous à ce moment-là. Si nous repoussions la saison de pêche, nous pourrions peut-être avoir un meilleur échantillonnage des stocks de hareng.
Vous me dites que vous n'avez pas de données scientifiques depuis de nombreuses années et qu'on ne dispose que de données approximatives sur les stocks. Étant donné le manque d'informations fiables, comment peut-on affirmer que les stocks sont dans un état critique?
Si l'on décalait la saison de pêche de deux ou trois semaines, on verrait probablement qu'il y a justement un peu plus de harengs. Les pêcheurs le demandent depuis des années, pas nécessairement pour prendre tout le hareng qui reste, mais pour voir si le hareng ne s'est pas un peu déplacé de semaine en semaine étant donné le réchauffement des eaux et les changements climatiques.
Serait-il possible d'envisager cette possibilité?
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En ce qui a trait aux stocks de hareng, je dirais que nous savons, comme M. Smedbol l'a souligné, que la mortalité naturelle, l'état reproducteur, la productivité des stocks et les répercussions des changements climatiques sont tous des facteurs ayant une incidence considérable sur le rétablissement de ces stocks.
Il n'y a pas de solution miracle. Il n'existe aucune réponse simple. Nous collaborons avec l'industrie de la pêche pour déterminer un niveau de prises adapté au stock, tout en reconnaissant que la mortalité par pêche est le principal levier dont nous disposons, mais en sachant également, comme M. Fast l'a souligné, que le hareng est encore une importante source d'appât pour la pêche du homard et du crabe. L'espèce entraîne encore des retombées économiques au sein des collectivités côtières.
Des personnes pourraient examiner l'état de certains stocks de hareng et déclarer que les prises doivent être nulles, mais il faut tenir compte de bien d'autres facteurs pour chacun des stocks. C'est le genre d'évaluation que nous réalisons, et c'est ce qui a donné lieu aux décisions de gestion qui sont actuellement en vigueur.
Les décisions sont toutes fondées sur les meilleures connaissances scientifiques actuelles. Comme M. Smedbol l'a mentionné, les scientifiques veulent toujours plus de données et de renseignements, mais il faut aussi établir des priorités. Personne ne dispose de ressources illimitées. Par conséquent, les services scientifiques du ministère des Pêches et des Océans répartissent nos ressources parmi les stocks, de façon à obtenir des données scientifiques rigoureuses qui permettent de gérer la totalité des pêches.
La plupart de nos six principaux stocks de harengs de l'Atlantique ne se portent pas bien, comme nous le savons. Trois sont gravement décimés, et deux sont dans un état inconnu. Puisqu'il s'agit d'un poisson-fourrage, le hareng joue un rôle extrêmement important de proie pour de nombreux poissons et d'autres espèces. Le rétablissement de nos stocks de hareng est d'une importance vitale pour les collectivités côtières qui pêchent l'espèce ou l'utilisent comme appât pour d'autres pêches aussi.
Selon « l'Étude sur la durabilité des pêches » réalisée par le ministère en 2018, seulement la moitié des stocks ont des estimations de la mortalité causée par la pêche de prises ciblées. Un seul stock est soumis à des règles de contrôle des prises. Un seul dispose d'un taux d'exploitation de référence. Ce sont pourtant des éléments essentiels du cadre d'approche de précaution.
Pouvez-vous me dire ce que fait le ministère pour s'assurer d'avoir des estimations justes de la mortalité totale par pêche des prises ciblées et des prises accessoires? Aussi, est-ce que d'autres éléments du cadre d'approche de précaution sont en place pour tous les stocks de harengs de l'Atlantique? Je parle notamment des points de référence limites, des points de référence supérieurs du stock, des règles de contrôle des prises et des taux d'exploitation de référence pour chaque zone d'état actuel du stock.
Par ailleurs, comment comptez-vous accélérer le rétablissement de ces stocks?
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Votre question comporte de nombreux volets.
Je peux certainement affirmer que le cadre d'approche de précaution, qui prévoit des points de référence et des règles de contrôle des prises, constitue un volet important de notre Cadre pour la pêche durable. Or, l'absence de ces points de référence et règles de contrôle des prises ne signifie pas que notre gestion du stock n'est pas durable. D'autres outils sont à notre disposition. Pour tous ces stocks, nous recevons bel et bien des avis scientifiques examinés par des pairs afin d'éclairer les décisions en matière de gestion.
Cela dit, nous allons certainement nous doter de règles de contrôle des prises et de points de référence pour chaque stock qui n'en a pas — pour toutes les espèces, et pas seulement le hareng. Comme vous le savez, des modifications ont été apportées à la Loi sur les pêches lors de la dernière législature pour créer un cadre juridique à cette fin. C'est ce que je dirais pour commencer.
En ce qui concerne les modalités du plan de travail et le moment où nous prévoyons avoir des points de référence pour des stocks donnés, nous publions ces plans sur le site Web du ministère. Ils font partie de notre réponse à la commissaire à l'environnement et au développement durable, et l'élaboration de points de référence aussi. Ces plans de travail annuels sont diffusés sur le Web. Nous essayons d'accroître la transparence entourant les progrès réalisés et la mise en œuvre de ces politiques.
Voilà qui met fin au tour de questions.
Si les membres du Comité sont d'accord, j'aimerais en tant que président poser une question ou chercher à obtenir des éclaircissements sur le sujet.
Monsieur Burns, en réponse à une question précédente sur les phoques, vous avez dit qu'il n'y avait ni quota ni limite. Je pense que la situation est différente, parce qu'à ma connaissance, la limite qui est annoncée chaque printemps… Selon le dernier rapport que j'ai consulté, il y aurait quelque 7,5 millions de phoques du Groenland sur la côte Est, dans le Nord et je ne sais où. Chaque saison, je pense que les prises totales autorisées atteignent un peu plus de 400 000 phoques. Nous sommes loin d'atteindre ce nombre de prises, mais depuis pas mal d'années, personne ne prend au sérieux la croissance de la population de phoques et son incidence — et ce n'est la faute d'aucun gouvernement en particulier.
Est-ce que les phoques mangent du hareng? Je dirais que c'est fort probable. Ils se nourrissent de morue, de maquereau et de tout ce qui nage. Je pense qu'ils mangent jusqu'à une trentaine de livres de poisson par jour.
Je trouve un peu naïf d'affirmer que nous ne connaissons pas l'incidence de la prédation des phoques sur un stock donné. Je sais que la ministre a formé un groupe de travail sur le phoque, et j'attends ses conclusions avec impatience. Il y a d'excellentes personnes qui y siègent, dont certaines que je connais.
Pour ce qui est de la population de phoques, n'importe quel pêcheur peut me montrer des photos de ses sorties de pêche. Les phoques déchirent le matériel et font tout ce qu'ils peuvent. Il y en a des milliers qui flottent à la surface de l'océan avec une morue ou une autre espèce dans la bouche. Il faut faire quelque chose, sous l'initiative du ministère ou de la ministre. Si rien n'est fait bientôt pour contrôler la population de phoques, nous allons perdre des espèces qui ne se rétabliront jamais.
S'il y avait un prédateur semblable sur la terre ferme, qui faisait des ravages dans le troupeau d'un éleveur de bovins ou d'un producteur laitier, le gouvernement trouverait une façon de l'éradiquer, et vous n'en entendriez plus jamais parler. Les cultivateurs de légumes de Terre-Neuve ont le droit d'abattre les orignaux nuisibles qui mangent leurs choux et leurs navets.
Les phoques ne font pas encore de ravages sur la terre ferme, mais ils sont une nuisance dans l'eau, et personne n'a pris la situation au sérieux — ni le gouvernement, ni les représentants du ministère, ni les ministres qui se sont succédé. Il est temps que quelqu'un, au moyen de la science ou de tout autre renseignement nécessaire, donne à la ministre l'information qui l'obligera à se prononcer sur les phoques une fois pour toutes. C'est ma conclusion.
Je remercie tout le monde de leur comparution d'aujourd'hui. Je sais que ce n'était pas toujours facile, mais vous avez toujours été disposés à venir devant le Comité, et nous vous en sommes très reconnaissants. Je suis persuadé que nous vous reverrons bientôt.
Monsieur Arnold, vous avez seulement 30 secondes.