Bienvenue à la neuvième séance du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes. Conformément à la motion adoptée par la Chambre le 26 mai 2020, au paragraphe 108(2) du Règlement, et à la motion adoptée le 1er juin 2020, le Comité tient une séance d'information avec la ministre et les fonctionnaires au sujet de la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19.
La séance d'aujourd'hui se déroule bien sûr par vidéoconférence et les délibérations sont publiques et accessibles sur le site Web de la Chambre des communes. Comme vous le savez, la webémission montrera la personne qui parle et non tous les membres du Comité.
Pour la gouverne des membres du Comité, de notre ministre et des témoins, je vous rappelle les quelques règles à suivre. Cependant, puisque tout le monde était ici hier, à l'exception de M. d'Entremont, puis-je sauter cette partie? Tous ceux qui ont participé à d'autres comités les auront probablement entendues à maintes reprises.
En cas de difficultés techniques, par exemple en lien avec l'interprétation ou avec le son, veuillez en informer immédiatement le président, et l'équipe technique s'efforcera de les résoudre. Veuillez noter que nous devrons peut-être suspendre la séance pendant cette période, car nous devons nous assurer que tout le monde soit en mesure de participer pleinement.
Avant que nous ne commencions, est-ce que tout le monde peut cliquer sur son écran, dans le coin supérieur droit, et s'assurer qu'il apparaît sur l'écran divisé? Avec cette vue, vous devriez pouvoir voir tous les participants dans une vue en grille. Comme cela, tous les participants peuvent se voir.
Je souhaite maintenant la bienvenue à nos témoins qui sont de retour aujourd'hui et, bien sûr, à l'honorable Bernadette Jordan, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne. Comme nous avons la même liste de participants qu'hier, puis-je avoir votre consentement unanime pour ne pas avoir à lire le nom et la fonction de chacun, afin que nous puissions nous mettre au travail?
D'accord. J'invite donc la ministre à faire sa déclaration préliminaire de six minutes au plus. C'est à son tour cette fois.
Allez-y quand vous serez prête, madame la ministre.
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Je préférerais faire ma déclaration, s'il vous plaît.
Je vous remercie de me donner encore une fois la possibilité de m'adresser aux membres du Comité.
Aujourd'hui, je suis de nouveau accompagnée de plusieurs fonctionnaires, dont mon sous-ministre, Tim Sargent, et le commissaire de la Garde côtière canadienne, Mario Pelletier.
Je vous remercie de m'avoir invitée à venir discuter de l'engagement pris par notre gouvernement d'aider le secteur canadien du poisson et des fruits de mer à traverser cette période sans précédent et très difficile. Tandis que la pandémie de COVID-19 continue d'évoluer, nous travaillons fort pour protéger les Canadiens, pour soutenir les pêcheurs et les entreprises, et pour veiller à ce que les familles reçoivent l'aide dont elles ont besoin.
Je tiens d'abord à dire aux députés que mon ministère demeure à l'avant-garde de la gestion des pêches et de la protection du milieu marin au Canada. Depuis le début de la crise, nos agents des pêches poursuivent leurs patrouilles; la surveillance des baleines noires de l'Atlantique Nord continue et, comme je vous l'ai déjà indiqué dans mon témoignage hier, les travaux à Big Bar continuent sans répit.
Nos fonctionnaires ont fait des heures supplémentaires pour permettre aux intervenants de tout le pays de faire entendre leurs voix. Nous continuons de traverser cette crise ensemble, en écoutant les conseils de celles et de ceux qui travaillent dans le secteur des pêches, notamment sur le moment précis d'ouvrir les diverses saisons, et sur la façon d'adapter notre façon de travailler pour garantir que les pêches commerciales et récréatives sont toujours soutenues. Les fonctionnaires du MPO et les bénévoles des administrations portuaires ont travaillé fort avec leurs homologues provinciaux et territoriaux et d'autres partenaires pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs essentiels, des pêcheurs et, en fait, de tous les Canadiens qui utilisent nos ports.
La Garde côtière a poursuivi ses opérations essentielles et travaille sans relâche tous les jours pour effectuer les opérations cruciales de recherche et de sauvetage, de déglaçage, de sécurité maritime et d'intervention environnementale.
[Français]
Aujourd’hui, je tiens à affirmer de nouveau aux membres du Comité que nous continuons à fournir des services essentiels au secteur de la pêche afin que ceux et celles qui y travaillent reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour continuer à nourrir les Canadiens en toute sécurité.
[Traduction]
En janvier dernier, nous commencions à voir le genre d'incidence que la COVID-19 avait sur l'activité économique mondiale, particulièrement dans le secteur des fruits de mer, avec le déclin des marchés d'exportation outre-mer. Depuis lors, mes fonctionnaires et moi avons discuté et travaillé avec des pêcheurs, des producteurs aquacoles, des transformateurs de produits de la mer, des partenaires autochtones, ainsi qu'avec les provinces et les territoires au sujet de certaines des pressions uniques auxquelles ce secteur est confronté.
À l'approche du printemps, nous avons commencé à planifier dans le cadre d'un marché mondial incertain. Nous savions que, pour stabiliser l'industrie dans son ensemble, nous devions élaborer des programmes qui offriraient un soutien financier aux pêcheurs et aux transformateurs de produits de la mer.
Comme vous le savez parfaitement bien, la période de récolte de certains stocks est limitée, de sorte que les produits doivent être entreposés plus longtemps et qu'il faut trouver de nouveaux marchés.
Avec des marchés d'exportation en déclin et un approvisionnement alimentaire national plus important que jamais, l'industrie devra répondre davantage à la consommation intérieure canadienne. Les restaurants du pays étant fermés, les Canadiens cherchent plutôt à acheter leurs fruits de mer dans les magasins et auprès des pêcheurs locaux.
Comme vous le savez, notre gouvernement a mis en place des mesures économiques pour aider les particuliers et les entreprises du Canada à surmonter la pandémie, sous la forme de la Prestation canadienne d'urgence, de la Subvention salariale d'urgence du Canada, du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, et d'un certain nombre d'autres crédits d'impôt et mesures fiscales.
Nous avons également travaillé jour et nuit pour aider l'industrie canadienne du poisson et des fruits de mer à s'adapter à cette nouvelle réalité, car elle constitue l'épine dorsale de nombre de nos collectivités rurales et côtières.
Cet effort représente un investissement important de 500 millions de dollars destiné à soutenir les femmes et les hommes qui travaillent fort dans notre secteur de la pêche. Pour verser ces fonds, nous avons créé la Prestation aux pêcheurs, la Subvention aux pêcheurs, et le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer.
La Prestation aux pêcheurs octroie aux pêcheurs commerciaux autonomes et aux pêcheurs à la part, n'ayant pas droit à la Subvention salariale d'urgence du Canada, jusqu'à 847 $ par semaine. Cela comprend la pêche côtière et la pêche en eau douce, ainsi que la pêche sous licence communautaire commerciale autochtone.
La Subvention aux pêcheurs fournira des subventions non remboursables d'un montant maximal de 10 000 $ aux pêcheurs commerciaux indépendants qui ne peuvent accéder au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Comme pour la prestation, ces fonds peuvent servir à couvrir les coûts d'exploitation d'une entreprise de pêche, notamment les augmentations de coûts attribuables aux exigences en matière de santé et de sécurité. Nous veillerons à ce que les pêcheurs puissent recevoir ces soutiens cet été.
Le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer, d'une valeur de 62,5 millions de dollars, est investi directement dans le secteur de la transformation des produits de la mer afin d'aider les usines à relever un certain nombre de défis et à s'adapter aux changements du marché et aux nouvelles façons de travailler. Sur les côtes de l'Atlantique et du Pacifique, les transformateurs de produits de la mer peuvent puiser dans le fonds pour accroître leur capacité de stockage, ce qui leur permet d'acheter davantage aux pêcheurs et aux exploitants aquacoles. Le financement peut également être utilisé pour redéfinir l'image de marque et soutenir les efforts de commercialisation, modifier les technologies de fabrication et d'automatisation, et compenser le coût de la mise en œuvre des mesures de santé et de sécurité.
Bien que ces nouveaux programmes tiennent compte des structures opérationnelles uniques de l'industrie, nous savons que cette saison sera encore difficile. C'est pourquoi nous proposerons des changements au régime d'assurance-emploi des pêcheurs, qui permettront aux pêcheurs et aux pêcheurs à la part de présenter des demandes de prestations d'assurance-emploi fondées sur les gains des années précédentes. L'industrie était forte avant cette pandémie, mais nous savons maintenant que cette année sera sans précédent.
Des dizaines de milliers de Canadiens comptaient sur cette saison de pêche pour trouver un emploi, des revenus et pour se nourrir. En investissant plus de 0,5 milliard de dollars dans le secteur des fruits de mer, notre objectif n'est pas seulement de veiller à ce que les travailleurs obtiennent le soutien financier dont ils ont besoin dès maintenant, mais aussi à ce que toute l'industrie soit bien positionnée pour se rétablir par la suite.
À mesure que nous poursuivons notre progression malgré une si grande incertitude mondiale, je suis convaincue que nous continuerons de servir les Canadiens dans ces circonstances très difficiles. Je serai maintenant heureuse de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, pour votre présence.
Au début du processus, les pêcheurs, les transformateurs et les gouvernements provinciaux ont demandé à maintes reprises au gouvernement fédéral de les guider dans leurs efforts pour rendre leurs lieux de travail sécuritaires pour les Canadiens. La plupart de ces demandes se sont heurtées à des fins de non-recevoir et le gouvernement fédéral n'a émis aucune ligne directrice. Il en a découlé une certaine incertitude et des retards dans les secteurs du poisson et des fruits de mer.
Il est vrai que les provinces doivent veiller à la sécurité au travail, mais elles avaient réclamé des directives fédérales à propos des menaces sans précédent que représente la COVID-19.
La semaine dernière, le Comité a appris que, dès février, la Garde côtière a commencé à élaborer des protocoles de sécurité à bord de tous ses navires et dans toutes ses bases, tout de suite après avoir appris que la pandémie de COVID-19 allait s'abattre sur nous.
Madame la ministre, pourquoi avez-vous refusé de fournir des directives en matière de sécurité au travail, à l'exemple des protocoles dont dispose la Garde côtière pour les navires de toutes tailles, ou des protocoles que l'ACIA a mis en place dans les usines de transformation de la viande?
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Merci, monsieur Cormier. Je vous remercie également de tout le travail que vous avez fait dans votre circonscription pour vous assurer que la voix des pêcheurs et des transformateurs est entendue.
Nous avons mis en place trois programmes précis, soit la Prestation aux pêcheurs, la Subvention aux pêcheurs et le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer.
La Prestation aux pêcheurs permettra de verser jusqu'à 847 $ par semaine aux propriétaires-exploitants et aux membres d'équipage possédant des parts. Comme ils n'étaient pas admissibles à la Subvention salariale d'urgence du Canada et que ces équipages sont traités différemment, avec des parts plutôt que des salaires, nous voulions nous assurer que ces gens soient couverts par le dispositif.
La subvention peut atteindre 10 000 $. Il s'agit d'une somme non remboursable qui peut être donnée aux pêcheurs pour les aider à payer leurs frais généraux cette année, par exemple pour les appâts, les assurances et les droits de permis. Nous savons que tout cela entraîne des coûts. La saison ne sera pas aussi lucrative que d'habitude cette année, d'après ce que nous voyons sur nos marchés d'exportation.
Enfin, il y a le Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer. C'est un fonds de 62,5 millions de dollars que nous avons instauré pour permettre aux transformateurs de mettre en place des protocoles de sécurité. Bien entendu, c'est rétroactif au mois de mars, de sorte que tout ce qui a déjà été fait sera admissible. Il s'agit d'aider les transformateurs à mettre en place des mesures de sécurité, à réoutiller leurs installations et à ajouter de la valeur pour s'assurer qu'ils ont des capacités de conservation. À l'heure actuelle, comme vous le savez, nous sommes principalement exportateurs de produits frais. Il a beaucoup été question de la possibilité de s'équiper de réfrigérateurs et de congélateurs, et nous voulions nous assurer d'être aux côtés des transformateurs dans cette démarche.
Ces mesures seront mises en place par l'entremise des agences de développement régional, mais je dirai que cela n'aurait pas été possible sans l'apport de tant de gens formidables de l'industrie, comme les gens de votre circonscription, par exemple, et l'Union des pêcheurs des Maritimes, les associations de crabiers, les pêcheurs et les transformateurs. Nous avons travaillé très diligemment avec tous ces acteurs pour nous assurer de la mise en place des mesures dont ils ont besoin pour surmonter cette saison très difficile.
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Je vous remercie, madame la ministre.
J'aimerais aborder un autre sujet.
Comme je l'ai dit à vos fonctionnaires la semaine passée, juste devant chez nous, des flottilles de pêche partent en mer. Ce sont, par exemple, des homardiers et des crabiers. Malheureusement, la flottille de crevettiers n'est pas encore sortie en mer cette année. Je sais que, la semaine passée, vous avez eu un entretien téléphonique avec eux.
Aujourd'hui, des ententes ont été faites au Québec. Les crevettiers pourront peut-être partir en mer, mais, si la pêche ne va pas de l'avant dans notre région, j'espère qu'il y aura des programmes particuliers en place pour nos crevettiers.
J'aimerais que vous nous parliez du dossier de la crevette dans le golfe du Saint-Laurent, mais aussi dans les autres régions des provinces de l'Atlantique.
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Je voudrais revenir sur un point. Hier, nous avons parlé de la restauration et de la protection de l'habitat et de leur importance. Je vais vous donner un exemple.
Il y a un projet dans ma circonscription, je vous en ai déjà parlé, appelé Kus-kus-sum. C'est un projet avec la Ville de Courtenay et la Première Nation des K'ómoks. Des groupes communautaires locaux ont recueilli 1 million de dollars dans la collectivité et la province a versé 1 million de dollars. Ils ont besoin de 3 millions de dollars pour acheter cette friche industrielle, un ancien site d'usine, afin de restaurer l'habitat naturel de la région pour protéger le saumon.
Il s'agit de l'un des projets les plus importants de l'île de Vancouver, mais on dit à ce groupe qu'il n'y a pas de programme au MPO pour les aider et qu'ils devraient s'adresser au SAC, puis le SAC leur dit de s'adresser à ECCC. Ils sont ballottés un peu partout. Pourtant le gouvernement est capable de trouver 35 millions de dollars supplémentaires pour le glissement de terrain de Big Bar, un projet que nous appuyons et qui doit avoir lieu.
Ce que nous n'appuyons pas, c'est que les libéraux sont capables de trouver 17 milliards de dollars pour un pipeline, mais pas 1 million de dollars pour sauver ce projet. La date limite pour l'achat de cette propriété était censée être la fin du mois, mais elle a été reportée à la fin août. Nous risquons de perdre un projet vraiment important, non seulement pour le saumon, mais aussi pour la réconciliation.
Madame la ministre, qu'allez-vous faire pour combler les lacunes de vos programmes afin que nous ne laissions pas des projets comme celui-ci s'effondrer? La province va finir par récupérer son million de dollars. Elle sait que c'est un bon projet et elle l'a approuvé.
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Merci, monsieur le président et merci, madame la ministre.
Dans la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19, un groupe est passé entre les mailles du filet. Il s'agit de la pêche sportive, en particulier notre industrie de la pêche récréative sur la côte Ouest. À part les programmes de soutien général, il n'y a pas de soutien ciblé comme ceux que vous avez créés pour les pêcheurs commerciaux et les transformateurs.
Les fermetures de pêche au saumon que le MPO a imposées l'an dernier ont eu un effet dévastateur sur les 9 000 emplois que cette industrie soutient en Colombie-Britannique et, bien sûr, sur l'activité économique qu'elle génère à hauteur de 1,1 milliard de dollars. C'était avant la pandémie de la COVID. Les répercussions seront encore pires cette année en raison des restrictions auxquelles l'industrie des guides et des pourvoiries doit se conformer en raison du virus. Franchement, les acteurs de cette industrie veulent juste retourner au travail.
Madame la ministre, je crois comprendre qu'il y a quelque temps, l'industrie de la pêche sportive vous a présenté une proposition visant à permettre une pêche avec rétention minimale du saumon quinnat. Tout au plus, une telle proposition permettra d'intercepter moins de 1 % de toute montaison de saumon quinnat en voie de disparition. Jusqu'à maintenant, le Conseil consultatif sur la pêche sportive n'a reçu aucune réponse à sa proposition. Entretemps, les guides et les pourvoyeurs ne peuvent pas réserver de voyages puisqu'ils ne peuvent pas, avec certitude, promettre à leurs clients qu'ils pourront pêcher.
Madame la ministre, cette industrie ne veut pas de cadeaux. Elle veut offrir à ses clients une expérience de pêche sportive de calibre mondial. Pourquoi ce retard à répondre? L'industrie peut-elle s'attendre à une réponse à sa proposition cette année?
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, tandis qu'on vous interroge aujourd'hui sur la façon d'accélérer la distribution de l'aide financière, il est intéressant de rappeler au Comité que l'opposition conservatrice à la Chambre des communes a refusé d'appuyer un projet de loi très important qui aurait hâté le processus et permis à un plus grand nombre de personnes d'obtenir l'aide financière dont elles ont besoin.
Madame la ministre, votre circonscription, comme la mienne, compte de nombreux villages côtiers qui dépendent énormément de la pêche pour leur bien-être économique, alors j'ai deux questions. J'aimerais connaître les répercussions, si elles sont négatives, sur la capacité de faire appliquer les règlements et d'assurer la protection des pêches de valeur, et sur la capacité de votre ministère de traiter les projets d'immobilisations dans les ports pour petits bateaux. La COVID-19 a-t-elle des répercussions dans ces deux domaines? En même temps, pourriez-vous nous dire comment votre ministère est en mesure aujourd'hui, par rapport à voilà quelques années, d'assurer la protection de ces pêches, et quelle importance est accordée aux ports pour petits bateaux? Sans ces deux conditions-là, nous n'aurions pas de pêche prospère dans nos petits villages côtiers.
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Merci, monsieur Morrissey. Vous avez raison. Je viens d'une petite collectivité rurale côtière. C'est pourquoi je me passionne pour cette industrie depuis le tout début. J'y ai grandi.
En ce qui concerne les ports pour petits bateaux, nous savons que ce sont les moteurs économiques de nos collectivités côtières. Ils font partie intégrante de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. La pêche en dépend. Ce sont nos autoroutes. Le gouvernement a beaucoup investi dans les ports pour petits bateaux. Nous continuerons de chercher les meilleures façons de répondre aux besoins à long terme.
Il n'y a pas eu d'augmentation du financement dans ce secteur depuis plus de 20 ans, jusqu'à ce que nous formions le gouvernement, et au cours de cette période, bien sûr, les ports pour petits bateaux ont continué de se détériorer.
En ce qui concerne les agents des pêches, grâce aux modifications que nous avons apportées à la Loi sur les pêches, ils vont pouvoir jouer pleinement leur rôle si important. Nous avons augmenté de 300 le nombre d'employés du MPO affectés à la recherche scientifique. Tout ce financement vient de notre gouvernement.
Nous ne laisserons pas tomber nos villages de pêcheurs. Nous savons à quel point ils sont importants pour notre mode de vie. Les gouvernements précédents l'ont fait, mais pas nous.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bienvenue au sous-sol chez d'Entremont. Je suis heureux de vous voir tous.
Madame la ministre, c'est toujours un plaisir de vous voir.
Je ne peux m'empêcher de revenir sur les propos que tenait M. Morrissey tout à l'heure.
Ce que j'ai vu plus tôt aujourd'hui, c'est que le n'a pas réussi à rallier un consensus. C'est la manière libérale, je suppose, à prendre ou à laisser, mais il est malheureux de voir cela se produire à la Chambre lorsque des projets de loi sont importants pour nous. Je vais passer à autre chose.
À propos du Fonds canadien pour la stabilisation des produits de la mer, je connais un certain nombre d'entreprises qui ont amplement de place pour stocker les excédents. Le MPO a-t-il fait un relevé de la capacité actuelle, surtout dans le Sud-Ouest, sur la côte Sud, de la Nouvelle-Écosse?
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En réalité, monsieur Bragdon, elle n'a pas été brisée.
Il y avait un certain nombre de facteurs à considérer. En ce qui concerne le golfe en particulier, les quatre zones du golfe, nous avons reçu différentes demandes de date d'ouverture. La seule demande qui revenait toujours, par contre, c'était que la date soit la même pour tous.
Étant donné que les transformateurs n'étaient pas prêts à cause des protocoles de santé qu'il fallait mettre en place, l'ouverture devait être retardée jusqu'au 15 mai, parce que c'est à ce moment-là que les transformateurs seraient prêts et que la majorité des pêcheurs voulaient partir en mer. Les pêcheurs de ces zones ont tous dit que peu importe la date, elle devait être la même pour tout le monde.
C'est une décision qui a été prise en consultation avec les pêcheurs, l'industrie, les intervenants, les transformateurs et les acheteurs, autant de facteurs dont nous devons tenir compte lorsque nous prenons ces décisions.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais renchérir sur les commentaires de M. Bragdon. C'est exactement ce qui est arrivé.
Comme l'a dit Mme la ministre, les usines n'étaient pas prêtes. Les usines devaient mettre en place des protocoles de sécurité pour les employés; or même les pêcheurs ont réalisé que les usines n'étaient pas prêtes. Il y a eu des cas de COVID-19, par exemple au Québec. Il fallait donc mettre en place des protocoles de sécurité pour les employés d'usine afin qu'ils puissent travailler dans un environnement sécuritaire. Plusieurs associations ont demandé de retarder la saison de la pêche.
À ce propos, madame la ministre, depuis les quatre dernières années, la présence de baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent a un effet significatif sur l'industrie et sur nos communautés, comme vous le savez. Cette année n'a pas encore été facile, mais je tiens à vous remercier. En effet, les mesures ont encore été assouplies cette année.
Nous avons enlevé la zone statique et avons mis en place des zones dynamiques. Ces mesures nous ont été proposées par l'industrie, par des associations. Nous avons aussi mis en place des brise-glaces de la Garde côtière canadienne. L'aéroglisseur est venu dans la région beaucoup plus tôt que d'habitude. Nous avons également eu un contrat avec un brise-glace venu ouvrir les ports de mer de la région pour que la saison débute avant. Je vous en remercie.
Néanmoins, ce n'est pas facile cette année, comme vous le savez. Des baleines sont présentes dans le golfe. Plusieurs zones de pêche sont fermées. Dans les quatre dernières années, nous avons toujours su nous adapter. Nous avons toujours écouté l'industrie pour que les mesures concernant les baleines noires soient adaptées d'année en année, mais également pour ne pas perdre le marché aux États-Unis, par exemple, et ailleurs dans le monde.
Madame la ministre, comme vous le savez, les pêcheurs sont un peu frustrés de la situation présentement. La communauté souffre également, et j'aimerais vous demander ceci.
Êtes-vous encore prête, comme nous l'avons fait au cours des quatre dernières années, à envisager des améliorations aux mesures de protection des baleines noires pour que les pêcheurs puissent rapporter leurs quotas à terre, mais aussi pour que les employés et les communautés qui dépendent de cette pêche puissent vivre de cette industrie? La région en a grandement besoin.
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Merci, monsieur Cormier.
Les pêcheurs de votre région ont eu leur lot de difficultés cette année, non seulement à cause de la COVID-19, mais aussi à cause des retards dus à la météo, des glaces et, bien sûr, du retour des baleines dans la région.
Une des choses que nous avons faites au gouvernement et au ministère au cours des dernières années, c'est d'évaluer les mesures prises à l'égard des baleines. Chaque saison, nous examinons ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et comment nous pouvons l'améliorer. Nous savons que nous devons protéger les baleines pour un certain nombre de raisons, non seulement parce qu'elles sont une espèce menacée, mais aussi parce que c'est capital pour nous dans nos accords avec les États-Unis concernant les marchés d'exportation. Nous allons continuer de le faire.
Nous voulons le faire avec le concours des pêcheurs. Ils ont travaillé si fort avec nous pour élaborer les mesures mises en place cette année pour protéger les baleines. Nous allons continuer dans cette voie. Il est extrêmement important de poursuivre ces discussions avec eux.
Je comprends qu'il y a des problèmes cette année. Je crois savoir aussi qu'ils ont pris près de 80 % de leur quota, alors c'est bien, mais je sais que c'est difficile avec les fermetures imposées par la présence des baleines.
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Merci, madame la ministre. Encore une fois, merci de tout le travail que vous avez fait cette année pour amener la Garde côtière ici le plus tôt possible, et merci de l'entente de sous-traitance concernant notre brise-glace.
J'aimerais revenir à la question de l'assurance-emploi. J'ai entendu un député conservateur parler d'assurance-emploi dans une réunion de comité. Tout à coup, les conservateurs veulent tous que les pêcheurs et les travailleurs saisonniers reçoivent de l'assurance-emploi. Pourtant, en 2013 — je ne sais pas si tout le monde s'en souvient —, le gouvernement Harper a procédé à la pire réforme de l'assurance-emploi, qui a fait mal à notre région et à notre industrie saisonnière.
Dans le programme que nous venons d'annoncer, nous avons dit que l'assurance-emploi pour les pêcheurs serait établie en fonction de l'année précédente. Comme vous le savez, il y a aussi des matelots, ainsi que d'autres travailleurs saisonniers dans l'industrie.
Vous avez dit que l'assurance-emploi serait établie en fonction de l'année précédente. Et puis, le a dit que personne ne serait laissé pour compte. Mon père était matelot, et j'espère que nous penserons aussi à ces gens.
Pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez et où nous en sommes dans les discussions sur les prestations d'assurance-emploi?
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Merci, monsieur le président.
Merci encore d'être des nôtres, madame la ministre.
Le Parlement s'est penché là-dessus cet après-midi, sans grand succès. Nous allons donc devoir nous mettre un peu plus d'accord, je pense, avec nos collègues de l'opposition pour que certaines choses se fassent.
Je vais partager mon temps avec M. Cormier. Il aura une question à poser.
Nous devons vraiment nous pencher sur la côte Est, où il y a de grandes usines de transformation, vu que nous n'en avons plus tellement sur la côte Ouest. Dans le travail qui a été fait, avez-vous remarqué, madame la ministre, si ces usines devront, à la longue, apporter certains changements importants à leurs installations pour maintenir la distanciation sociale, pour assurer la sécurité de manière que les travailleurs ne tombent pas malades, comme dans le secteur du boeuf et du porc?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Madame la ministre, vous avez dit que nous devions travailler en collaboration. Cela se fait aussi avec les provinces et les territoires. Le domaine des pêches n'est pas seulement du ressort fédéral, car les provinces ont aussi un rôle à jouer dans ce secteur.
Depuis le début de cette pandémie, au Nouveau-Brunswick, le premier ministre Higgs, un conservateur, est le dernier premier ministre au Canada à venir en aide à ses concitoyens et concitoyennes.
Quand j'entends les députés conservateurs du Comité demander aussi des assouplissements à l'assurance-emploi, je me demande dans quel pays ils vivent. Il faut se rappeler qu'en 2013, ils avaient mis en place la pire réforme d'assurance-emploi. Cela a fait très mal à notre économie et très mal à nos pêcheurs. Le premier ministre Higgs a dit que les citoyens du Nouveau-Brunswick vivaient en fonction d'un système d'assurance-emploi de 10 semaines de travail pour 42 semaines de prestations qui n'existe plus.
Ma question est la suivante, madame la ministre. Avez-vous eu des discussions avec le ministre provincial des Pêches? Vous a-t-il dit si la province du Nouveau-Brunswick allait mettre de l'argent sur la table pour aider les pêcheurs du Nouveau-Brunswick à ce moment-ci?