:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à dire que je suis heureux d'être ici en ce début de session, et je profite de l'occasion pour vous féliciter, vous et les deux vice-présidents du comité, d'avoir été élus. Je me réjouis à l'idée de travailler avec vous tous, les nouveaux comme les plus aguerris.
J'ai l'honneur de comparaître aujourd'hui devant le CPTIC pour discuter du projet de loi C-8, qui renforce les dispositions actuelles de la Loi sur les transports au Canada dont le but est de protéger les expéditeurs ferroviaires contre une éventuelle emprise abusive sur le marché exercée par les compagnies de chemin de fer.
Je suis accompagné aujourd'hui d'Helena Borges, directrice générale, Politique des transports terrestres, et d'Alain Langlois...
[Français]
notre conseiller juridique.
[Traduction]
Le projet de loi C-8 est la version rétablie du , qui venait d'être renvoyé à ce comité lorsque le Parlement a prorogé ses travaux. C'est le troisième et dernier projet de loi modifiant la LTC. Ces projets de loi sont tous fondés sur de nombreuses consultations qui remontent à l'examen de la LTC prévu par la loi et qui s'est déroulé en 2000 et 2001.
Le , la Loi sur les ponts et tunnels internationaux, a reçu la sanction royale en février 2007. Le , qui contenait des modifications relatives à l'Office des transports du Canada, aux voyages en avion, aux fusions et aux acquisitions, aux services ferroviaires voyageurs, aux nuisances acoustiques causées par les chemins de fer et au plafonnement des recettes découlant du transport du grain, a reçu la sanction royale en juin dernier.
Le est de loin le plus court des trois. Toutefois, il revêt une importance capitale pour tous les expéditeurs qui utilisent le chemin de fer, soit les centaines de compagnies qui expédient des marchandises par train. Son importance tient également à la croissance des échanges internationaux et à la compétitivité de notre économie, car nous procédons à des échanges commerciaux sans précédent avec la région d'Asie-Pacifique. Ce projet de loi conférera la stabilité réglementaire que réclament les compagnies ferroviaires, ce qui garantira que les investissements grandement nécessaires en termes de capacité seront faits le long des principaux corridors commerciaux. Une capacité accrue aidera l'industrie du transport ferroviaire et les expéditeurs à livrer concurrence à leurs homologues américains.
[Français]
Je suis certain que la plupart d'entre vous ont entendu les nombreux griefs des expéditeurs au sujet des services et des tarifs ferroviaires. Les expéditeurs réclament des recours statutaires plus forts pour améliorer leur position dans les négociations avec les compagnies de chemin de fer. J'ai reçu des réactions très positives de la part des expéditeurs sur l'ex-projet de loi . Les expéditeurs ont déclaré sans réserve qu'ils voulaient que le projet de loi soit rétabli et adopté le plus rapidement possible.
Les compagnies de chemin de fer sont d'avis que le projet de loi introduit une nouvelle réglementation inutile et trop lourde. Je crois pour ma part qu'il crée un meilleur équilibre entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer. L'adoption anticipée de ce projet de loi, quant à moi, mettra fin aux longs débats qui ont fait rage et conférera aux deux camps une certaine stabilité réglementaire.
Lorsque j'ai annoncé le dépôt de l'ex-projet de loi le 30 mai, j'ai également précisé que le gouvernement procéderait à un examen des services ferroviaires qui commencerait 30 jours après l'adoption du projet de loi. Je m'étendrai plus longuement là-dessus ultérieurement.
Ces deux initiatives, le projet de loi et l'examen des services ferroviaires, respectent un important engagement que j'ai pris envers les expéditeurs, à savoir que j'essaierais de répondre à leurs préoccupations au sujet des services et des tarifs ferroviaires.
[Traduction]
La LTC est le cadre législatif qui réglemente l'activité économique des compagnies de chemins de fer. La Loi s'en remet en général à la main invisible du marché pour régir les rapports entre les expéditeurs et les compagnies ferroviaires. Toutefois, comme je l'ai fait remarquer plus tôt, un certain nombre d'articles protègent les expéditeurs contre d'éventuels abus de la part des compagnies de chemin de fer occupant une position dominante sur le marché.
Je tiens à signaler que le cadre législatif et politique des compagnies de chemin de fer a donné des résultats fort concluants au Canada. Le Chemin de fer Canadien Pacifique et la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada sont parmi les plus rentables au monde. Toutes deux exploitent des réseaux aux États-Unis et sont très concurrentielles. Elles n'ont pas besoin de toucher des subventions d'exploitation de l'État. Grâce à leur succès financier, elles disposent des fonds nécessaires pour entretenir et développer leurs infrastructures et acheter de nouveaux matériels.
Même si le cadre a donné de bons résultats, il n'est pas parfait. Les fonctionnaires de Transports Canada reçoivent de plus en plus de plaintes depuis quelques années sur la médiocrité des services ferroviaires et les tarifs marchandises trop élevés. J'ai entendu de nombreuses plaintes de même nature en ma qualité de ministre. Je crois également savoir que de nombreux membres du comité précédent ont reçu des plaintes d'expéditeurs, entre autres, même lorsque l'ancien faisait l'objet d'une étude par le comité et la Chambre.
Ces plaintes sont sans doute attribuables à la vigueur de l'économie canadienne et au fait que l'offre de services de transport, notamment de services ferroviaires marchandises, suffit à peine à combler la demande dans toute l'Amérique du Nord. Les compagnies de chemin de fer revêtent une importance névralgique pour de nombreux expéditeurs canadiens sur les marchés intérieurs, continentaux et internationaux, en particulier les expéditeurs de produits en vrac qui, souvent, ne disposent d'aucune solution de rechange pratique. Les expéditeurs doivent jouir d'un accès raisonnable à des services efficaces et fiables et à des tarifs équitables.
Je crois que le moment est venu de rééquilibrer le cadre législatif au profit des expéditeurs.
[Français]
Au cours des consultations qui ont eu lieu durant l'été 2006, j'ai invité les compagnies de chemin de fer à trouver une solution commerciale qui compléterait les modifications apportées aux dispositions relatives à la protection des expéditeurs. Les compagnies de chemin de fer ont formulé une proposition de règlement des différends commerciaux afin d'en discuter avec les expéditeurs. D'importants progrès ont été réalisés. Malheureusement, les deux parties n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente. Je suis toujours favorable à une démarche commerciale, car elle serait plus rapide, moins coûteuse et moins conflictuelle que des recours réglementaires.
J'aimerais brièvement m'attarder sur les dispositions du projet de loi, avec votre permission.
L'actuel article 27 de la loi stipule que l'office ne peut acquiescer à la demande d'un expéditeur que si celui-ci subissait autrement un préjudice commercial important. Cela fait longtemps que les expéditeurs s'opposent à un tel critère. Celui-ci a été abandonné dans le projet de loi .
Le projet de loi modifie le préavis qu'une compagnie de chemin de fer doit donner avant d'augmenter ses tarifs marchandises, lequel passe de 20 à 30 jours. Cela donnera plus de temps aux expéditeurs pour apporter les ajustements nécessaires à leur plan d'expédition.
Deux nouvelles dispositions traitent des préoccupations des expéditeurs au sujet des tarifs ferroviaires marchandises et des frais accessoires. Je tiens à clarifier la différence entre ces deux termes, étant donné que différents recours s'appliquent à chacun.
[Traduction]
Je commencerai par parler des tarifs marchandises, étant donné que c'est la notion la plus facile à saisir. Les tarifs marchandises sont des tarifs simples qui s'appliquent au mouvement du trafic d'un point A à un point B; par exemple, au transport du blé de Moose Jaw à Vancouver.
Si l'on examine les divers tarifs et frais imposés par les compagnies de chemin de fer, on constate que les tarifs marchandises représentent le principal poste de dépenses. Je tiens à signaler que le recours prévu au titre des tarifs marchandises est l'arbitrage.
Mis à part les tarifs qui s'appliquent au mouvement du trafic, les compagnies de chemin de fer facturent d'autres frais. Ces frais peuvent être perçus au titre du mouvement du trafic ou de la prestation de services ferroviaires atypiques.
Le meilleur exemple de frais qui peuvent être imposés par une compagnie de chemin de fer à l'égard du mouvement du trafic sont les frais de stationnement imputés à un expéditeur à la suite du dépassement du délai de séjour accordé pour le chargement ou le déchargement des wagons. Parmi les frais qui peuvent être appliqués au titre de services ferroviaires atypiques, mentionnons le nettoyage, la pesée ou le stationnement des wagons.
Les montants payés par les expéditeurs pour assumer les divers frais imposés par une compagnie de chemin de fer sont moins élevés que ceux résultant du tarif applicable au mouvement du trafic. Toutefois, ces frais sont devenus problématiques pour les expéditeurs depuis quelques années. Parmi les doléances les plus fréquemment entendues, il y a le fait que ces frais ou les conditions qui s'y rattachent sont unilatéralement fixés par les compagnies de chemin de fer et sont souvent déraisonnables, compte tenu de leur objet.
Pour ce qui est de ces frais, on a ajouté une nouvelle disposition qui confère à l'Office le pouvoir, lorsqu'il reçoit une plainte d'un ou de plusieurs expéditeurs, de revoir ces frais ainsi que les conditions afférentes à un tarif d'application générale. L'Office est également investi du pouvoir de sommer la compagnie de chemin de fer de modifier le tarif s'il estime que les frais ou les conditions qui s'y rattachent sont déraisonnables.
Le projet de loi contient un certain nombre de facteurs destinés à orienter l'Office. Ce dernier déterminera le délai pendant lequel le tarif révisé sera en vigueur, pourvu que celui-ci ne dépasse pas un an.
[Français]
Les expéditeurs espéraient que la question des frais serait réglée par les changements apportés aux dispositions sur l'arbitrage. La solution d'examen de l'office est, quant à nous, plus efficace. Elle offre un guichet unique auquel adresser ses plaintes. L'arbitrage peut prescrire un certain nombre de demandes d'arbitrage pour parvenir au même résultat, car les décisions d'arbitrage sont normalement limitées aux requérants.
L'arbitrage est l'un des recours les plus populaires auprès des expéditeurs. Un expéditeur peut présenter à l'Office une demande d'arbitrage s'il n'est pas satisfait des tarifs marchandises d'une compagnie de chemin de fer au titre du mouvement du trafic ou de l'une de ses conditions et modalités. En vertu de l'arbitrage, la compagnie de chemin de fer et l'expéditeur présentent chacun leur offre finale, et l'arbitre en sélectionne une sans la modifier. Cela incite les deux camps à combler l'écart entre leurs divergences.
Le projet de loi élargit le recours à l'arbitrage à un groupe d'expéditeurs pour se prévaloir du recours collectif à...
[Note de la rédaction: difficultés techniques]
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Je disais que cela a pour but de garantir que la question et l'offre sont communes. Sans suffisamment d'éléments communs, le recours collectif à l'arbitrage serait tout bonnement une série d'arbitrages individuels n'ayant pas grand-chose en commun. Cela serait à la fois ingérable et injuste pour l'arbitre.
Le recours collectif à l'arbitrage est un nouveau concept qui sera sans doute contesté au fur et à mesure que les parties cherchent à éclaircir ce que l'on entend par une question commune à tous les expéditeurs et une offre conjointe, dont les conditions s'appliquent à la totalité d'entre eux. Il faut s'en remettre au bon jugement de l'Office des transports du Canada et des tribunaux. Je tiens néanmoins à souligner qu'il s'agit d'un recours dont le but est de venir en aide aux expéditeurs, car il est rapide, efficace et moins coûteux. Certes, il y aura des restrictions pratiques au recours collectif à un arbitrage admissible pour s'assurer qu'il s'agit bien d'un recours efficace et rapide. Toutefois, on ne prévoit pas que les expéditeurs doivent connaître exactement les mêmes circonstances pour être admissibles à un recours collectif.
En vertu de la nouvelle disposition du recours collectif à l'arbitrage, l'office doit être convaincu que les membres du groupe se sont évertués à résoudre la question avec la compagnie de chemin de fer. Cela est en phase avec la préférence accordée par le gouvernement aux solutions commerciales avant d'envisager des recours réglementaires.
[Traduction]
Le autorise les parties à un seul arbitrage final à suspendre la procédure d'arbitrage, après consentement mutuel, afin de recourir à la médiation. Cela offre aux deux parties une solution de rechange sans compromettre le droit de l'expéditeur à l'arbitrage. La procédure d'arbitrage reprend si la médiation échoue.
Les expéditeurs souscrivent sans réserve à l'arbitrage collectif et sont impatients de le voir adopté.
Le garantit que les dispositions sur la cession et l'abandon des voies de chemin de fer s'appliquent aux voies cédées à une compagnie de chemin de fer de compétence provinciale mais rétrocédées à la compagnie de chemin de fer de compétence fédérale. Cela garantira que les parties intéressées, y compris les pouvoirs publics, ont la possibilité de se porter acquéreurs de ces voies avant que leur desserte ne soit officiellement abandonnée. Ces dispositions éliminent toute échappatoire.
En vertu d'une disposition complémentaire, le CN ou le CFCP doivent verser des paiements aux municipalités locales si un embranchement tributaire du transport du grain est rétrocédé et qu'il a ensuite fermé. Les paiements s'élèvent à 10 000 $ par mille et par an sur une période de trois ans.
En vertu d'une nouvelle disposition, le CN et le CFCP doivent tenir à jour et faire connaître une liste des voies d'évitement que les producteurs de grain utilisent pour charger leurs propres wagons et doivent donner un préavis de 60 jours avant de fermer ces voies d'évitement.
[Français]
Je tiens également à parler brièvement de l'engagement pris d'entreprendre un examen des services ferroviaires dans les 30 jours suivant l'adoption du projet de loi. Cet engagement constitue une priorité pour les expéditeurs et a reçu un accueil favorable de leur part.
L'objectif est de trouver des solutions aux problèmes qui nous sont soumis depuis plus d'un an ou deux. L'examen peut comporter une évaluation de l'efficacité des dispositions de la Loi sur les transports au Canada au sujet du niveau de service. Nous rechercherons des solutions novatrices à un problème redoutable.
Les expéditeurs, comme les compagnies de chemin de fer, seront consultés sur la portée et le cadre de référence de l'examen. Je m'attends à ce que Transports Canada entre en rapport avec les entités intéressées pour connaître leurs points de vue ultérieurement cette année.
Le gouvernement a pris des mesures importantes pour apaiser les préoccupations des expéditeurs en rédigeant le projet de loi et en prévoyant l'examen des services ferroviaires. Beaucoup d'entre eux, sinon la plupart, ont entendu de sérieux griefs sur le rendement des compagnies de chemin de fer. Les expéditeurs attendent ces améliorations depuis cinq ans et souscrivent sans réserve au projet de loi C-8. Ils tiennent à ce que celui-ci soit adopté le plus rapidement possible.
[Traduction]
Pour leur part, les compagnies de chemin de fer risquent de s'opposer à certaines des dispositions, même si elles cherchent la stabilité réglementaire. Je suis d'avis que le projet de loi C-8 y contribue et permet de mieux concilier les besoins des expéditeurs avec ceux des compagnies de chemin de fer.
Nous avons là une chance inouïe de prendre des mesures correctrices. J'incite les membres du comité à appuyer le projet de loi C-8. J'espère qu'une fois la mesure législative adoptée, les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer reprendront leurs discussions sur un mécanisme de règlement des différends.
Je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens également à remercier le ministre et les représentants du ministère.
Nous, les députés de l'opposition officielle, nous retrouvons dans une situation particulièrement heureuse, parce que nous avons devant les yeux un projet de loi que nous avons présenté il y a 24 mois, bien qu'il semble que c'était hier. Je pense que nous nous attendions à une mesure législative différente venant d'un autre gouvernement. Toutefois, nous tenons à vous féliciter d'avoir reconnu la pertinence du projet de loi déposé par les libéraux il y a près de deux ans. Ce que je vous dis peut paraître partisan, mais ça ne l'est pas du tout. Je tenais à faire cette petite parenthèse.
Lorsque le prédécesseur du projet de loi C-8 a été soumis à la Chambre au printemps dernier, nous n'avons pas vraiment eu la possibilité d'en débattre étant donné qu'il nous a été renvoyé à la fin de la session. Par conséquent, vous m'excuserez si je place quelques-unes des questions dans un contexte particulier.
Je ne veux pas trop m'attarder là-dessus, mais à notre avis, le projet de loi C-8 devrait être axé — tout comme nos questions — sur le maintien et le développement des infrastructures de transport afin qu'on puisse non seulement soutenir un secteur très précieux et un élément important du produit intérieur brut du Canada, mais aussi desservir les collectivités de partout au pays. Par conséquent, pour que nous appuyions le projet de loi C-8, celui-ci devra favoriser le développement ou, du moins, le maintien des infrastructures nécessaires pour permettre à nos producteurs d'être plus productifs et, par le fait même, concurrentiels.
Ensuite, nous voulons nous assurer de défendre non seulement les intérêts des expéditeurs, mais aussi ceux des producteurs. Comme je l'ai dit plus tôt, nous n'avons pas eu la chance de discuter longuement de ce projet de loi à la Chambre, et nous ne pourrons probablement pas encore le faire, sauf au sein de ce comité, mais j'y tiens quand même.
La troisième source de préoccupations est la compétitivité, et je ne suis pas certain que ce projet de loi aura une incidence à ce chapitre. Monsieur le ministre, vous avez indiqué que vous souhaitiez garantir que les compagnies de chemin de fer continuent d'offrir des services de qualité tout en favorisant les investissements, coûte que coûte. Je suis impatient de voir ce que le projet de loi fera à cet égard. Le comité se penchera sans doute là-dessus.
Par ailleurs, il y a deux autres questions sur lesquelles j'aimerais obtenir vos commentaires. Premièrement, il y a la façon dont la loi sera appliquée. En ce qui a trait au service, vous avez dit que vous alliez procéder à un examen des services ferroviaires dans les 30 jours suivant l'adoption de cette mesure législative. J'aimerais savoir pourquoi vous ne le faites pas maintenant.
Deuxièmement, il y a une disposition qui stipule que les expéditeurs n'auront plus à prouver qu'ils ont subi un préjudice commercial. Je comprends le raisonnement derrière cette disposition. Si je ne m'abuse, vous avez dit qu'il fallait rééquilibrer le cadre législatif au profit des expéditeurs. J'aimerais aborder cette question car nous voulons nous assurer que ce n'est pas une frivolité.
Enfin, ce qui inquiète principalement les petits producteurs, c'est la fermeture des voies de chemin de fer. J'ai été emballé de voir qu'un de vos amendements prévoyait un certain processus à suivre. Toutefois, j'ai aussitôt perdu tout enthousiasme lorsque j'ai lu que les compagnies ferroviaires qui, après avoir respecté le processus, décident quand même d'interrompre leur service, devront verser des paiements aux municipalités locales touchées. C'est bien de vouloir les dédommager, mais il reste qu'on les frustre d'un service essentiel. Comme je l'ai dit plus tôt, à défaut de développer nos infrastructures, assurons-nous au moins de les maintenir.
Comme nous n'avons pas eu la possibilité d'en débattre au printemps, j'ai voulu aborder ces questions et j'aimerais beaucoup obtenir vos commentaires.
:
Je vous remercie beaucoup de vos commentaires.
Tout d'abord, permettez-moi de vous dire que je partage les principes que vous avez fait valoir. Je pense que nous voulons tous à la Chambre, quel que soit le parti, voir cette industrie croître. Nous avons tous à coeur que le Canada demeure concurrentiel.
Je ne m'attarderai pas sur les initiatives que nous avons entreprises au cours des derniers mois, mais je peux vous dire que je suis tout à fait d'accord avec vous. L'industrie ferroviaire est prospère et florissante. Grâce à leur privatisation et à l'optique commerciale qu'ils ont adoptée, le CFCP et le CN ont tous deux réussi à poursuivre leur croissance et à se tailler une place sur un marché élargi, dans lequel ils sont certainement devenus des chefs de file en Amérique du Nord.
Cela étant dit, évidemment, ce qui nous préoccupe — et vous préoccupe particulièrement, d'après ce que j'ai compris —, c'est que nous voulons nous assurer que nos producteurs, ainsi que nos expéditeurs, soient capables d'expédier leurs produits là où ils le souhaitent afin de demeurer concurrentiels. Je pense que nous nous entendons tous là-dessus.
En premier lieu, vous m'avez demandé pourquoi nous ne procédions pas à un examen des services ferroviaires tout de suite plutôt que dans les 30 jours suivant l'adoption du projet de loi. À mon avis, monsieur Volpe, il faut avant tout nous concentrer sur l'adoption de la présente mesure législative. Mes fonctionnaires ont déjà entrepris des discussions préliminaires, mais nous ne voulons pas nous égarer. Nous voulons nous assurer que dès que tout cela sera terminé, nous pourrons faire de l'examen des services notre priorité.
C'est précisément pour cette raison que nous avons décidé de procéder ainsi. Commençons par le commencement: l'adoption du projet de loi, d'abord, et l'examen des services ferroviaires, ensuite.
Pour ce qui est de votre deuxième question, au sujet de la fermeture des voies de chemin de fer, je vais laisser à Helena Borges le soin d'y répondre.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, dans votre énoncé, vous faites deux constats importants. Au quatrième paragraphe de la page deux, vous dites, au sujet du projet de loi , que :
Son importance tient également à la croissance des échanges internationaux et à la compétitivité de notre économie, car nous procédons à des échanges commerciaux sans précédent avec la région de l'Asie-Pacifique.
Il s'agit d'un constat très important. D'ailleurs, votre gouvernement conservateur n'utilisant jamais quelque norme que ce soit de l'OMC pour freiner les compétitivités déraisonnables des économies étrangères, on importera davantage. Évidemment, la valeur de notre dollar limite nos exportations.
Cela m'amène à votre deuxième constat. Vous dites, au quatrième paragraphe de la page trois :
Les fonctionnaires de Transports Canada reçoivent de plus en plus de griefs depuis quelques années sur la médiocrité des services ferroviaires et les tarifs marchandises trop élevés.
Dites-moi si mon interprétation est juste. Le projet de loi réglera probablement la question des tarifs de marchandises trop élevés. Cela profitera à nos exportateurs, qui en ont bien besoin. Toutefois, il ne réglera pas l'autre volet, c'est-à-dire la médiocrité des services ferroviaires. Vous allez entamer un examen 30 jours après l'application du projet de loi, mais d'ici là, que fera-t-on si les compagnies ferroviaires réagissent mal à la décision sur les tarifs et décident de donner encore moins de services à certaines entreprises qui contesteraient leurs tarifs? Faudra-t-il attendre la fin de l'étude qui commencera après 30 jours et qui finira on ne sait quand? Vous nous dites que cette analyse va commencer 30 jours après, mais vous ne nous dites pas quand elle va finir. Il faudra pouvoir contrer cet effet. Il n'est pas impossible que les services médiocres de nos multinationales ferroviaires, qui contrôlent tout le service ferroviaire, le deviennent de plus en plus pour certains contestataires des tarifs.
Qu'en pensez-vous, monsieur le ministre?
:
Merci, monsieur Laframboise.
Au fait, je dois indiquer que vous avez raison de reprendre, pour l'essentiel, la raison du projet de loi. Les coûts sont effectivement trop élevés et, dans le projet de loi, vous aurez noté sans doute qu'il y a aussi toute la question des frais accessoires. Des procédures ont déjà été entamées à ce sujet qui permettront justement de corriger ces choses.
Essentiellement, comme je l'ai dit dans ma réponse à votre collègue il y a quelques instants, ce que nous sommes en train de faire, c'est de nous assurer d'abord et avant tout que l'offre finale, le processus puisse être entamé dès l'adoption ou la promulgation de la loi, qu'il n'y ait a pas de retard. C'est un processus qui, en soi, donne des garanties à nos partenaires, surtout aux expéditeurs, que les choses progressent.
Entre-temps, nous nous sommes engagés auprès d'eux à revoir le niveau de service. On revoit le niveau de service, dans un deuxième temps, de façon à s'assurer que l'on puisse bien cibler cette période. Vous m'avez demandé combien de temps on estime que cela va durer; je vous réponds à peu près six mois. Mais entre-temps, nos expéditeurs ne doivent pas être pénalisés. Quant aux mesures de nature financière, grâce aux mécanismes prévus dans le projet de loi, ces choses pourront être abordées aussitôt qu'il sera adopté.
On me donne un texte ici qui reprend les obligations des chemins de fer. Le contexte, au fond, monsieur Laframboise, est que les dispositions de la loi portant sur le niveau de service imposent aux chemins de fer une multitude d'obligations en matière de niveau de service. Elles autorisent notamment l'Office des transports du Canada à enquêter sur les plaintes et confèrent à celui-ci le pouvoir d'ordonner la prise de mesures correctives, le cas échéant. Le projet de loi ne modifie aucunement ces dispositions. Elles sont toujours là, mais le gouvernement s'est engagé à examiner les services, comme le projet de loi l'indique, et ce qui suit, évidemment, vient expliquer les dispositions de la loi en matière de niveau de service.
L'obligation en matière de service des chemins de fer, c'est que le chemin de fer ou la société est tenue, dans le cadre de ses attributions: de fournir des installations convenables pour la réception et le déchargement des marchandises à transporter; de fournir des installations convenables pour le transport, le déchargement et la livraison des marchandises; de recevoir, de transporter, de livrer ces marchandises sans délai et avec le soin et la diligence voulus et requis; de fournir et d'utiliser tous les appareils, toutes les installations et tous les moyens nécessaires à la réception, au chargement, au transport, au déchargement et à la livraison des marchandises; et enfin, de fournir tous les autres services normalement liés à l'expédition d'un service de transport ferroviaire. La marchandise doit être reçue, transportée et livrée sur paiement du prix licite exigible.
Vous constaterez que la société ferroviaire doit fournir aux personnes des installations convenables, le transport, la livraison, le transfert des marchandises. Donc, une société possédant ou exploitant un chemin de fer qui est relié à un autre ou le croise est tenue de fournir toutes les installations raisonnables.
C'est précisément cette chose que l'on veut revoir, mais entre-temps, les autres éléments, dont je souhaite que le comité propose l'adoption, seront déjà enclenchés, Ils seront déjà dans un processus pour donner ce qu'on pourrait appeler, au fond, l'équilibre et la justesse que l'on souhaite voir dans le marché.
:
L'étude sur le niveau de service portera notamment sur le type de service ferroviaire qui existe au Canada, et il est certain qu'il y aura une comparaison avec les États-Unis, l'Europe et l'Asie.
Vous devriez savoir, cependant, que tant le Canada que les États-Unis ont le réseau ferroviaire le plus productif du monde parce qu'ils ont des voies ferrées consacrées au transport de marchandises. La plupart des autres partagent leurs lignes avec les trains de passagers. Ils n'ont pas de réseau équivalent entre pays. Alors quand on regarde un continent, même en Europe, ils ne sont pas aussi efficaces que l'Amérique du Nord. Mais il est certain que l'étude examinera cet aspect.
Elle portera sur divers aspects, et nous avons déjà amorcé des discussions avec les expéditeurs, comme le ministre l'a dit, et avec les compagnies ferroviaires sur le mandat. Je vais vous donner des exemples de facteurs auxquels nous nous intéressons : quels services ils offrent actuellement — quelle est la demande de services; quels types de wagons ils ont; est-ce qu'il y en a assez, pas assez? Combien de temps faut-il pour amener le produit de son point de départ à sa destination?
Nous allons aussi nous pencher sur les opérations ferroviaires et leur évolution ces dernières années quand la demande a beaucoup augmenté, et nous voulons nous assurer qu'il n'y a pas de manque d'efficience dans le système, alors on en vient à la question de la productivité, de s'assurer que les produits parviennent sur le marché de l'exportation, particulièrement aux ports, qu'ils s'y rendent de la manière la plus efficace possible et que les wagons vides retournent avec la plus grande efficacité à leur point de départ.
Nous allons probablement effectuer cette étude par l'entremise d'un agent indépendant qui recueillera les données pour nous. Nous avons déjà quelqu'un qui travaille sur le secteur vert. Nous voulons en faire autant pour tous les secteurs de l'économie — soit environ 12 à 15 secteurs — nous assurer de pouvoir nous faire une idée juste, dans tout le système, de ce qui se passe aujourd'hui et de ce qu'on peut prévoir pour l'avenir en termes de croissance continue — est-ce que le service peut appuyer cette croissance?
La question de l'investissement dont vous avez parlé se posera immanquablement lors de cette discussion, parce que nous allons voir si oui ou non la capacité actuelle pourra répondre aux besoins futurs.
:
Merci pour cette question, monsieur Jean.
J'ai fait allusion, au tout début de ma présentation, aux consultations qui ont eu lieu. Elles remontent à 2000-2001. Peu après mon entrée en fonction, j'ai été mis au courant des problèmes que connaissaient les expéditeurs, des plaintes qu'ils logeaient. J'ai rencontré des représentants du secteur ferroviaire, et il est apparu clairement qu'il fallait agir.
Je n'ai pas entendu un seul expéditeur s'opposer à ce projet de loi. Je pense que tous les parlementaires autour de la table ont été avisés de ces représentations. Nous, en tant que parlementaires et législateurs, nous avons l'obligation de corriger une situation quand nous voyons que, pour de nombreuses raisons, rien de va plus.
Nous croyons fermement que le Canada doit être compétitif. Nous devons pouvoir faire parvenir nos produits à leur destination aussi vite et aussi efficacement que c'est possible. En tant que gouvernement, nous avons mis de l'avant une série de mesures, que ce soit l'Accord de l'Atlantique, la Porte continentale et le corridor de commerce Ontario-Québec, la Porte et le corridor de l'Asie Pacifique, des moyens d'intégrer souplement notre réseau de transport pour pouvoir assurer à nos producteurs que nos produits parviennent à destination. On procède à des fusions de ports en Colombie-Britannique, on collabore avec les autorités de Prince Rupert pour nous assurer de pouvoir faire parvenir nos produits sur le marché aussi vite que possible. Je pense que ce gouvernement est dévoué à ce principe. Nous l'avons clairement dit dans Avantage Canada, et le ministre des Finances en a parlé à de nombreuses reprises. Nous construisons notre infrastructure. Nous parlons de chemin de fer sur de courtes distances, et nous voulons pouvoir nous assurer en tant que gouvernement, par le biais de Fonds Chantiers Canada, de mettre de côté les sommes nécessaires pour assurer la création de l'infrastructure, qu'elle soit capable et efficace, pour pouvoir entreprendre ces tâches importantes.
Alors pour répondre à votre question, non, je n'ai entendu de plainte d'aucun expéditeur. Ils veulent tous pouvoir faire parvenir leurs produits à leur destination finale de la manière la plus efficace possible. Je pense qu'en tant que parlementaires, nous sommes déterminés à concrétiser cela, et nous espérons que ce projet de loi sera vite adopté.
:
Merci, monsieur le président et merci, monsieur le ministre, de votre venue aujourd'hui.
Je suis, c'est certain, heureux que ce projet de loi progresse. Si je me souviens bien, c'est probablement la troisième, sinon la quatrième version de ce projet de loi, et je suis heureux de constater que nous semblons nous rapprocher d'un consensus sur le sujet.
Mais il y en aura tout de même qui demanderont pourquoi nous imposons encore d'autres règles à ce secteur. Bon nombre d'entre nous — du moins ceux de ce côté-ci de la table — défendons généralement le point de vue que nous croyons fermement en la libre entreprise et au marché libre, et que la plupart du temps, cela réussit bien à assurer les meilleurs prix possibles avec le meilleur service possible. Et pourtant, nous entendons des plaintes de communautés de partout au Canada qui soutiennent ne pas recevoir un service adéquat. Elles estiment être tenues en otage par les compagnies ferroviaires.
Il en est de même des fournisseurs. Ils estiment être tenus en otages par une industrie qui n'est pas tout à fait libre ni ouverte et qu'ils n'ont pas le service qu'ils pourraient avoir.
D'après mes observations, en tout cas, l'industrie ferroviaire du Canada est, en fait, un oligopole dominé par deux principales compagnies. Bon nombre des communautés du Canada ne sont desservies que par l'une d'elles, alors il n'est pas étonnant que les communautés jugent manquer de services, et que les services fournis sont à un prix prohibitif.
Si l'industrie ferroviaire était un marché véritablement libre et ouvert avec de nombreux joueurs, est-ce que ce genre de loi serait encore nécessaire?
:
Eh bien, c'est une question hypothétique. C'est comme si nous retournions aux années 1990, quand nous avons commencé à parler de déréglementation du secteur téléphonique des interurbains au Canada, qui, comme tout le monde le sait, appartenait à Bell Canada.
Au départ, si on se concentre sur les questions à l'étude, le problème consiste à nous assurer de concevoir les outils appropriés pour faire en sorte que les plaintes, les enjeux que vous avez soulevés, monsieur Fast, soient résolus.
Nous trouvons que l'arbitrage de l'offre finale, les résolutions de conflits commerciaux, et l'examen des niveaux de service, tous les outils qui existent, assureront la stabilité sur le marché, la stabilité en termes des relations qui doivent être établies entre les expéditeurs, les producteurs et, bien entendu, les compagnies ferroviaires.
Nous sommes, bien sûr, dans une situation où, oui, vous avez tout à fait raison, nous avons deux principaux propriétaires des chemins de fer du Canada. Ce qu'il nous faut pouvoir faire, c'est offrir les meilleurs outils possibles pour nous assurer, au bout du compte — et je reviens à ce que je disait tout à l'heure à M. Jean — de rester compétitifs, de rester forts, économiquement parlant, et de rester sur la trajectoire que nous suivons depuis quelques années; et en termes d'obstacles à une intégration souple — j'emploie l'expression au sens large, mais aussi en termes d'efficience — nous pouvons y trouver une résolution valable. Ce que nous faisons ici aujourd'hui, à mon avis, réglera une grande quantité de ces problèmes.
J'ai le privilège, c'est certain, d'être à l'écoute d'un grand nombre des membres de mon caucus, parce que nous avons une solide représentation des régions de l'ouest du pays, qui ont vivement insisté depuis quelques mois pour que nous fassions quelque chose, que nous agissions enfin sur ce plan parce que, comme vous le dites, à bien des égards, c'est une situation dont les petites collectivités se sentent exclues. C'est une ligne de sécurité pour ces petites collectivités, et nous devons nous assurer que ces lignes de sécurité et ces voies ferrées fonctionnent efficacement et en collaboration avec les gens qui sont là-bas.
Je tiens à vous remercier, et aussi les autres membres de notre caucus, d'avoir si vigoureusement défendu ce point de vue.
Merci, monsieur le ministre, d'être ici.
J'ai deux ou trois questions à vous poser. À la troisième page de votre présentation, au sixième paragraphe, vous dites avoir invité les compagnies de chemins de fer à trouver une solution commerciale qui compléterait les modifications apportées aux dispositions relatives à la protection des expéditeurs. Vous dites que d'importants progrès ont été réalisés, mais que malheureusement ils n'ont pas pu trouver un terrain d'entente et que vous êtes toujours favorable à une démarche commerciale. Je me demande en quoi cela s'inscrit dans les dispositions de ce projet de loi.
Deuxièmement, j'ai un commentaire à faire. Je suis heureux de voir que le problème a été réglé en ce qui concerne les frais accessoires prévus dans ce projet de loi. Je sais que c'était une préoccupation des expéditeurs. Je me demande lesquels des enjeux que vous avez exposés ici demeurent irrésolus, en rapport avec l'examen des services qui est proposé. Je pense, par exemple, aux droits de circulation sur lesquels, semble-t-il, on n'arrivait pas à s'entendre. Je pense que le commentaire qui a été fait est que le principal proposant de l'élargissement des droits de circulation avait retiré son soutien pour se concentrer sur les autres changements.
Est-ce simplement un changement de priorité? Les droits de circulation... Je pense au port de Prince-Rupert, dont vous avez parlé, et à celui de Vancouver. Nous savons combien le corridor Asie-Pacifique sera important. Toute l'initiative Asie-Pacifique, qu'a lancée notre gouvernement et que le vôtre a poursuivie, présente un énorme potentiel pour le Canada et, certainement pour la Colombie-Britannique. Et l'accès par rail est fondamental au succès du corridor.
Nous savons que d'ici à 2020, les convois de conteneurs par rail passant par le port de Vancouver devraient augmenter de 300 p. 100 comparativement aux chiffres actuels d'environ deux millions de conteneurs, ou équivalents 20 pieds, à quelque chose de l'ordre de cinq à sept millions. C'est énorme, et nous devrons avoir un réseau qui soit en mesure d'absorber cette augmentation.
Je me demande ce que vous en pensez.
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Merci, monsieur Bell pour ces questions.
En fait, nous avions envisagé un mécanisme de résolution des conflits commerciaux et je pense en avoir parlé dans mes observations, et aussi publiquement. Nous avons essayé, et nous sommes presque parvenus, je dois le dire, à une résolution. Les deux parties y étaient favorables, mais en fin de compte, les négociations ont échoué. Alors je n'ai eu d'autre recours que de passer à l'étape suivante et de proposer l'arbitrage de l'offre finale ou l'arbitrage de groupe.
Je ne suis pas contre cela non plus, bien sûr, parce que ce ne serait pas dans la loi. Mais j'avais d'abord pensé, monsieur Bell, qu'un mécanisme de résolution des conflits commerciaux pourrait nous permettre de parvenir à nos fins. Il n'en a toutefois pas été ainsi.
Nous l'avons laissé dans le projet de loi. Nous l'avons encouragé. De fait, je pense que c'est un outil efficace et utile, parce qu'il épargne beaucoup de temps, qu'il est efficace et moins coûteux.
Nous avons choisi l'arbitrage de l'offre finale en groupe parce que cette solution permet aux plus petits expéditeurs de s'unir, de se rallier à d'autres expéditeurs pour parvenir à une entente. Vous savez, l'arbitrage de l'offre finale, une fois qu'une entente est conclue, de façon générale, est une référence. Alors ce que nous avons fait, c'est que nous avons ouvert la trousse d'outils, nous avons mis ceci de l'avant, et nous avons recommandé l'emploi de cette méthode pour trouver une solution à des problèmes qui mettent les expéditeurs en butte contre les compagnies ferroviaires.
Au sujet des droits de circulation, je laisserai Mme Borges répondre parce que c'est très technique. Mais je tiens à vous rassurer, bien sûr, que nous sommes absolument résolus à encourager la croissance, particulièrement dans la région de Vancouver et de l'Ouest. Nous voulons pouvoir maximiser le plein potentiel du corridor Asie-Pacifique et je pense que tous les partis à la Chambre y sont ouverts. C'est un objectif que avons en commun.
Nous avons fait une démarche pour encourager les fusions de ports et la recherche de moyens de maximiser notre potentiel.
Vous avez tout à fait raison de parler de la croissance phénoménale qui va survenir ces prochaines années. Le potentiel est énorme pour l'économie canadienne et nous voulons pouvoir travailler avec nos partenaires, particulièrement avec la Colombie-Britannique, son premier ministre, la ville de Vancouver et toute autre partie intéressée, pour le concrétiser.
Je laisserai Mme Borges parler des droits de circulation.
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C'est également un plaisir pour moi, monsieur Carrier, d'être ici et de vous retrouver en si bonne forme.
Comme je l'ai mentionné précédemment, quand nous avons entamé les discussions de part et d'autre, beaucoup de plaintes avaient été logées, notamment par les expéditeurs qui trouvaient que des préjugés leur étaient imposés, qui n'étaient pas favorables à un service approprié. Ils avaient proposé, tout au long de ce processus, de fonctionner selon le principe de l'offre finale. Nous avons encouragé un processus de résolution commerciale. Les parties se sont donc entendues, en principe. Elles se sont assises à la table et ont tenté de régler leurs différends. Conséquemment, elles ont passé très près de régler les différends, mais ultimement cela n'a pas fonctionné.
Aujourd'hui, on a un projet de loi. L'outil préféré des expéditeurs était l'offre finale. Nous y avons acquiescé pour plusieurs raisons, la première étant que le mécanisme de résolution commerciale n'a pas fonctionné. C'est une étape importante, mais comme cela n'a pas fonctionné, on doit évidemment avoir recours à une deuxième étape, laquelle me paraît la plus souhaitable, d'une part.
D'autre part, et c'est l'une des raisons pour laquelle j'y suis favorable, elle permet aux plus petits expéditeurs de pouvoir se regrouper avec d'autres expéditeurs pour obtenir un règlement de leurs différends. Souvent, les petits expéditeurs n'ont ni la capacité financière ni la mobilité pour faire toutes ces choses, particulièrement dans les circonstances où les entreprises sont en cause.
J'ajouterai un autre élément qui m'a incité à poursuivre dans cette direction et à maintenir, dans le projet de loi, la possibilité de recourir à des résolutions. Il s'agit d'un mécanisme de résolution commerciale moins coûteux, en fin de compte, et plus transparent.
En vertu de ce projet de loi, nous avons mis à la disposition des parties des outils qui, à mon avis, vont permettre une résolution équitable des différends qui peuvent surgir. Je ne pense pas qu'il y aura constamment recours à une offre finale d'arbitrage. Une fois que nous aurons été capables d'établir des mesures et de mettre en place des mécanismes appropriés, cela va servir comme point d'appui pour la suite des choses.
À toutes fins pratiques, nous tentons de remettre une discipline dans cette industrie afin que nous puissions maintenir notre compétitivité et nous assurer qu'au bout du compte, les produits et les services soient rendus de la manière la plus efficace et la plus efficiente.
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Merci, monsieur le président et merci, monsieur le ministre, d'être ici.
C'est intéressant, parce que nous savons que les discussions sur le sujet remontent à 2000 ou 2001. Pendant ces périodes — et je viens de l'Ontario, donc je n'ai pas de perspective de l'Ouest — le bétail qui, auparavant, était livré ne vient plus par rail; le transport du grain par rail n'est plus aussi courant. Pourquoi? D'après ce que j'entends dire, particulièrement à propos du grain, c'est que c'est à cause du coût et de la fiabilité. Parfois c'est la fiabilité. Ils se sont arrangés pour faire entrer les wagons dans les élévateurs à grains pour les décharger, et pour être là, mais ils ne sont pas au rendez-vous. Ce sont les deux grands problèmes.
Les tarifs des chemins de fer semblent fluctuer à leur discrétion. Certains de ces frais qui sont ajoutés, les frais supplémentaires — que ce soit pour le nettoyage, l'entreposage, la pesée — semblent être fixés à la discrétion des compagnies ferroviaires.
Je pense que l'arbitrage de l'offre finale est une bonne idée. La seule chose que je dirai, et elle nous traverse toujours l'esprit, particulièrement dans les régions rurales, quand on entend parler d'arbitrage, c'est que c'est bon pour les petits expéditeurs, et c'est important. D'où je viens, c'est surtout ce que nous avons, les petits expéditeurs.
Alors je suis heureux de voir les expéditeurs, les quelques-uns auxquels j'ai parlé depuis le peu de temps que je participe aux travaux de ce comité, accepter le concept, parce que c'est un bon concept.
J'aimerais tout de même des éclaircissements ou l'assurance que la procédure ne deviendra pas une espèce de cauchemar judiciaire si coûteux et chronophage qu'elle ne sera pas productive.