:
La quinzième séance du Comité spécial sur la mission canadienne en Afghanistan est ouverte. Nous poursuivons notre étude de la mission canadienne en Afghanistan.
J'aimerais d'abord vous rappeler la teneur de la motion qu'a adoptée le comité. Il a été convenu que le comité invite le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Défense nationale et le chef d'état-major de la Défense à comparaître le mercredi 27 octobre 2010 afin de faire le point sur le déroulement de la mission canadienne en Afghanistan.
Nous accueillons donc aujourd'hui le ministre des Affaires étrangères, l'honorable Lawrence Cannon, le ministre de la Défense nationale, l'honorable Peter MacKay et le chef d'état-major de la Défense, le général Walter Natynczyk.
Soyez les bienvenus, messieurs.
Je pourrais peut-être commencer par vous, monsieur Cannon. Le comité souhaite que vos déclarations préliminaires ne soient pas trop longues. Normalement, nous vous aurions accordé 10 minutes, mais si vous pouvez être plus bref, nous vous en saurions gré; nous aurions alors plus de temps pour les questions. Je suis désolé de n'avoir pu vous le dire plus tôt.
Vous avez la parole, quand vous serez prêt.
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Merci, monsieur le président.
Nous avons reçu votre message et j'espère pouvoir faire ma déclaration en sept minutes.
[Français]
Monsieur le président, c'est un plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui pour mettre les distingués membres du comité au courant des développements de la mission canadienne en Afghanistan. J'aimerais tout d'abord souligner le travail des Forces canadiennes et rendre hommage aux hommes et aux femmes en uniforme qui ont été blessés dans l'exercice de leurs fonctions en Afghanistan, en particulier à ceux et celles qui ont sacrifié leur vie pour le Canada et leurs compatriotes.
[Traduction]
Je tiens également à saluer nos spécialistes du développement, nos diplomates et nos experts du renforcement des capacités, qui s'efforcent d'améliorer la vie des Afghans et les moyens d'action de leur gouvernement, et ce, dans des conditions difficiles et souvent dangereuses.
Et je ne saurais passer sous silence la visite que le Comité spécial a effectuée en Afghanistan. Il appert de votre rapport que vous avez constaté par vous-mêmes l'importance du travail accompli par le Canada, et celle de renforcer les liens entre le gouvernement afghan et la population.
[Français]
La situation de l'Afghanistan demeure instable, mais les événements marquants survenus depuis la fin du trimestre faisant l'objet du rapport, dont il sera question dans le prochain rapport, représentent d'importants indicateurs de progrès. Par exemple, le 20 juillet dernier a eu lieu la Conférence internationale de Kaboul sur l'Afghanistan. Plus de 70 pays partenaires, organisations régionales et internationales et institutions financières ont participé à la Conférence de Kaboul, dirigée par l'Afghanistan et coprésidée par les Nations Unies. Cet événement a constitué un important pas en avant pour ce qui est de la capacité accrue du gouvernement afghan de rendre son pays sécuritaire et stable et de mener sa reconstruction.
[Traduction]
Le plan adopté à la conférence prévoit des priorités réalistes visant à offrir aux Afghans un pays plus sécuritaire, plus prospère et plus démocratique. Mais surtout, il donne des échéances claires au gouvernement afghan pour l'exercice de ses responsabilités principales, soit la protection de sa population, l'édification de son économie et la réforme de ses institutions et des ses services.
Nous attendons également les résultats des élections législatives à la Chambre basse, qui ont eu lieu le 18 septembre. Même si elles ont été marquées par de nombreux incidents attribuables aux insurgés, elles n'ont tout de même pas été la cible d'une attaque majeure d'importance. Plus de 90 p. 100 des bureaux de scrutin sont demeurés ouverts dans l'ensemble du pays, et des millions d'Afghans ont participé aux élections, soit comme candidats, militants, travailleurs ou électeurs.
[Français]
Même s'il est encore trop tôt pour se prononcer sur le résultat des élections, il faut remarquer que le gouvernement afghan et ses organes électoraux ont démontré qu'ils étaient davantage à même de planifier la tenue d'élections et d'assurer que les électeurs pouvaient exercer leur droit de vote. Cependant, au moment d'annoncer les résultats préliminaires, le 20 octobre dernier, on a signalé de nombreuses fraudes électorales et rejeté 1,3 million de bulletins de vote sur un total de 5,6 millions de bulletins exprimés.
Nous nous réjouissons des efforts déployés pour renforcer la capacité des organismes électoraux afghans. Le Canada et la communauté internationale accueillent favorablement l'engagement que le gouvernement de l'Afghanistan a pris à la Conférence de Kaboul de poursuivre ses réformes électorales pour renforcer son processus électoral. Un événement digne de mention, en particulier durant ce trimestre, est l'Assemblée consultative nationale pour la paix, la jirga de la paix, qui a eu lieu à Kaboul du 2 au 4 juin. Cette assemblée a réuni quelque 1 600 Afghans, dont 20 p. 100 étaient des femmes.
[Traduction]
Elle a marqué une étape importante dans l'établissement d'une paix durable en Afghanistan.
Le jour de la Jirga qui coïncidait avec le passage à Kaboul de bon nombre d'entre vous, les Forces nationales de sécurité de l'Afghanistan ont déjoué une attaque lancée par des insurgés. Voilà qui témoigne des progrès accomplis au chapitre du renforcement des capacités de ces Forces. Lors de cette assemblée, on a notamment convenu de créer le Haut conseil de la paix, chargé de diriger le processus de paix et de réconciliation. Le président Karzaï a honoré cette promesse le 28 septembre lorsqu'il a révélé l'identité des membres de ce conseil.
Nous avons toujours dit que la réconciliation doit être menée par les Afghans, et le Canada et la communauté internationale se tiennent prêts à les appuyer dans le cadre généralement reconnu par la communauté internationale.
[Français]
Comme vous le savez, la mission canadienne en Afghanistan est fondée sur six priorités distinctes et interreliées ainsi que sur trois projets de premier plan.
L'amélioration des services essentiels était le grand thème du neuvième rapport trimestriel portant sur la période du 1er avril au 30 juin 2010.
Durant cette période, deux autres objectifs établis par le gouvernement du Canada en 2008 pour orienter nos activités et investissements en Afghanistan ont été atteints.
La superficie déminée et débarrassée des débris de guerre couvre maintenant plus de 500 km2.
De plus, deux projets d'infrastructure touchant la prison de Sarpoza sont maintenant terminés, pour un total de 19 projets d'infrastructure.
[Traduction]
En ce qui concerne les efforts déployés en matière de formation et d'encadrement, le Centre de formation de l'Équipe de reconstruction provinciale à Kandahar a donné une formation de base à 87 agents de la Police nationale afghane . Les Afghans commencent à voir les résultats positifs de nos efforts dans le domaine de la sécurité. Selon une enquête menée récemment dans la province de Kandahar, 60 p. 100 des Kandaharis se considèrent maintenant en sécurité dans leurs communautés, et 46 p. 100 voient une amélioration dans la sécurité. Seulement un Kandahari sur six estime que la situation de sécurité s'est aggravée.
En terminant, monsieur le Président, nous devons toujours nous rappeler que nous tentons d'aider les Afghans à reconstruire leur pays alors que la guerre fait encore rage. Même si les progrès ont été lents, nous ne devons pas oublier d'où nous sommes partis.
[Français]
Notre engagement à l'égard du peuple afghan est clair. Le Canada travaille plus fort que jamais avec les Afghans et collabore plus étroitement avec la communauté internationale pour créer les conditions propices à l'éclosion d'une société afghane plus prospère, plus sécuritaire et mieux dirigée.
Merci, monsieur le président.
Merci, chers collègues.
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Merci, monsieur le président.
Je tenterai d'être aussi bref et de ne pas répéter les propos de mon collègue.
Messieurs les membres du comité, chers collègues, c'est toujours un plaisir pour moi d'être ici avec le ministre Cannon, le chef d'état-major de la Défense, le général Walt Natynczyk, et vous tous pour discuter des faits récents concernant la mission canadienne en Afghanistan.
Récemment, j'ai eu l'occasion de retourner en Afghanistan en compagnie du et du général Natynczyk. Je qualifierai cette visite d'extraordinaire et de remarquable compte tenu des progrès dont nous avons été témoins dans divers domaines. Ces progrès étaient les plus notables dans le domaine de la formation. Nous nous sommes rendus à Kaboul pour faire une visite du cours d'état-major des officiers subalternes, qui est l'une des mesures les plus importantes entreprises par le Canada pour mettre sur pied les capacités des Forces de sécurité nationales afghanes, autant la police que l'armée. Nous avons également visité le chantier de construction d'un nouvel immeuble financé par le Canada et destiné à accueillir ce cours.
Nous sommes ensuite allés au Camp Nathan Smith, où notre Équipe de reconstruction provinciale fournit une formation essentielle aux membres de la police afghane, ainsi qu'au personnel des services correctionnels et du système judiciaire. Et cet endroit est l'épicentre des efforts du Canada en matière de reconstruction et de développement, ainsi qu'un centre de formation important.
[Français]
On ne peut qu'admirer les efforts que consacre l'équipe pangouvernementale en vue d'aider le peuple afghan à renforcer ses institutions et à accroître l'efficacité de ses mécanismes de gouvernance. C'est toujours un honneur et un privilège, quelle que soit l'occasion, de voir de ses propres yeux le travail extraordinaire qu'accomplissent les hommes et les femmes des Forces canadiennes, ainsi que leurs collègues civils, au nom de notre pays. Leur dévouement à l'égard de la mission est vraiment remarquable. Ils ont tous en commun la ferme volonté de corriger la situation et d'améliorer réellement la vie des Afghans.
[Traduction]
Nous avons rencontré le représentant du Canada à Kandahar, Tim Martin, qui nous a présenté un excellent aperçu des changements positifs qu'il a constatés depuis qu'il travaille avec l'ERP, avec Bill Harris, le représentant supérieur des États-Unis. Ils travaillent en étroite collaboration, ainsi qu'avec notre personnel militaire, bien sûr, y compris avec Dean Miller.
Mais comme le savent tous les membres du comité, notamment parce que vous êtes allés en Afghanistan vous-mêmes, la motion parlementaire nous oblige à préparer le retrait de nos forces et la fin de notre mission de combat en Afghanistan. Je sais que le général Natynczyk parlera de la transition de la mission et de la logistique dans quelques instants.
Cela dit, l'engagement des hommes et des femmes des Forces canadiennes à l'égard des tâches qu'on leur donne à accomplir et de l'effort pangouvernemental est plus ferme que jamais. Après tout, il nous reste encore neuf mois, et je crois pouvoir dire que la coopération et la motivation de nos militaires sont exceptionnelles.
Notre mission en Afghanistan en est à un stade crucial, et on peut s'attendre à ce que d'importants événements s'y produisent au cours des prochains mois. Nous entendons souvent des expressions comme « points de bascule », « être proactif » et « prendre l'initiative », et les forces de la coalition ont justement pris l'initiative sur le terrain en Afghanistan. C'est que nous ont dit les plus haut placés dans la chaîne de commandement, notamment le général Petraeus, des gradés des Forces canadiennes et des leaders afghans.
Jusqu'en juillet 2011, les Forces canadiennes demeureront totalement déterminés à diriger le volet essentiel que constitue la sécurité dans le cadre de la mission afghane. C'est donc pendant neuf mois encore. Certaines tâches déterminantes restent à accomplir, et nos hommes et nos femme en uniforme, autant ceux qui sont sur place que ceux qui s'apprêtent à partir pour le théâtre des opérations, devront travailler très forts.
La mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité, les efforts internationaux de développement et le gouvernement de l'Afghanistan sont de plus en plus axés sur la formation et le mentorat des Forces de sécurité nationales afghanes. Comme en témoigne le dernier rapport trimestriel sur la mission, d'importants progrès sont réalisés à cet égard. Je sais qu'on ne permet habituellement pas les accessoires, mais je recommande la lecture de ce rapport à tous les membres du comité et à tous les Canadiens, d'ailleurs. Ce rapport décrit de façon simple et directe les progrès qui ont été réalisés; mais je me concentrerai sur la formation.
De concert avec nos partenaires de la Force internationale d'assistance à la sécurité, nous nous concentrons de plus en plus sur l'établissement d'un leadership fort et durable au sein des Forces de sécurité nationales afghanes, grâce à nos efforts en matière de formation et de mentorat. Dans le cadre du mentorat, nos militaires travaillent coude à coude avec les Afghans dans la planification, l'exécution et la réalisation d'importantes opérations militaires.
Les membres de l'Armée nationale afghane sont toujours plus nombreux et compétents, et la confiance des Afghans en cette importante institution nationale s'est accrue. D'ailleurs, et pendant notre dernière visite, on nous a dit que les soldats afghans qui patrouillent avec l'appui des Forces canadiennes réussissent à obtenir des informations cruciales dans de nombreux villages. On leur fait part de renseignements vitaux qui les aident à prévoir, à prévenir et à interrompre les attaques des talibans.
Par exemple, on nous a dit que les Forces canadiennes assurent le mentorat d'une brigade complète de 4 500 militaires et qui fait partie du 205e Corps de l'Armée nationale afghane et qui est considérée comme l'une des brigades les plus expérimentées sur le plan opérationnel et les plus actives de toute l'ANA. Nous travaillons donc avec l'une des brigades qui compte parmi les plus compétentes et professionnelles du pays.
Une armée nationale afghane bien dirigée, bien entraînée et bien équipée est essentielle pour l'obtention d'un Afghanistan sécuritaire et démocratique. Vous avez probablement déjà entendu dire que sans formation, il n'y a pas de transition. C'est devenu le leitmotiv en Afghanistan récemment. En formant une armée capable et professionnelle, on s'assure qu'elle pourra continuer de faire le travail que nous faisons.
[Français]
Les opérations en cours, qui regroupent fréquemment la Force internationale d'assistance à la sécurité, les Forces canadiennes et leurs collègues afghans, désorganisent considérablement les insurrections. De plus, la superficie des zones peuplées protégées s'étend sans cesse dans la province de Kandahar. Il y a un peu moins de deux semaines, le ministre Cannon et moi-même avons rencontré quelques-uns de nos collègues des pays membres de l'OTAN. Nous pouvons vous assurer qu'une ferme résolution anime les membres de l'alliance et qu'ils sont convaincus que les opérations en Afghanistan sont sur la bonne voie. J'ajouterai que nos alliés et partenaires sont aussi décidés que nous à assurer le succès de cette mission.
[Traduction]
Monsieur le président, les hommes et les femmes des Forces canadiennes continuent d'accomplir un travail formidable en Afghanistan. Sans faire dans le sentimentalisme, je crois pouvoir dire qu'ils représentent leur génération avec éclat; en tablant sur les traditions de notre pays, de façon constructive et humanitaire, ils apportent la sécurité par le biais d'une collaboration militaire active avec nos alliés et de l'approche pangouvernementale qui, d'ailleurs, fait des émules à l'étranger.
Même si la situation est complexe et changeante en Afghanistan, j'ai la conviction de voir le succès se dessiner à l'horizon. Je crois que les Afghans et nos alliés partagent cet optimisme prudent dont nous avons vu des preuves tangibles pendant notre visite.
Nous faisons partie d'un petit groupe de pays qui font le gros du travail dans ce pays, et les Canadiens peuvent en être fiers. Le plus beau compliment qu'on puisse faire à un soldat canadien, c'est de le remercier et de lui rappeler qu'il reste fidèle aux générations précédentes qui ont participé aux conflits en Europe, en Corée et ailleurs, là où les soldats canadiens se sont toujours distingués.
Je vous remercie et je serai heureux de répondre à vos questions.
[Français]
Merci, monsieur le président.
:
Merci et bonjour monsieur le président et messieurs les membres du comité.
C'est avec plaisir que je comparais devant vous aujourd'hui.
[Français]
Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à la mission en Afghanistan et du soutien que vous démontrez envers les Forces canadiennes. Je tiens à vous remercier de votre visite en Afghanistan en juin dernier. Les militaires canadiens vous en sont reconnaissants.
[Traduction]
Je crois que ces visites sont fort importantes. Comme nous le disons souvent dans les forces armées, plus on est loin du champ de bataille, moins on comprend. Lorsqu'on se rend en Afghanistan, on constate directement de quoi retourne la situation et à quel point les choses ont changé.
En effet, en raison de l'augmentation des troupes américaines, les choses évoluent rapidement en Afghanistan. Elles ont même évolué depuis votre visite au printemps. Depuis votre visite, les États-Unis continuent d'accroître leurs effectifs sur le terrain. L'an dernier, 3 000 soldats, la plupart Canadiens, servaient sous l'égide de l'OTAN dans la province de Kandahar ainsi que trois bataillons, ou kandaks, de l'Armée nationale afghane.
À l'heure actuelle, les effectifs de l'OTAN dans la province de Kandahar sont quatre fois plus imposants, et dix autres bataillons de l'Armée nationale afghane se sont joints à eux. Avec cette augmentation des effectifs, on a pu disposer de davantage de moyens pour modifier l'orientation de la mission. Pour la première fois, l'OTAN s'approche finalement du moment où elle disposera d'une concentration de troupes et de capacités suffisantes pour mettre en oeuvre une stratégie efficace de contre-insurrection et de lutte contre le terrorisme.
En outre, grâce à la mission que l'OTAN a entreprise afin d'entraîner les forces afghanes, j'ai constaté l'amélioration continue des capacités et du leadership de l'Armée afghane. Les soldats afghans ont toujours fait preuve de bravoure, mais maintenant, ils assument de plus grandes responsabilités. En effet, ils assurent de plus en plus souvent eux-mêmes la planification et le commandement de leurs opérations.
Lors de notre visite le jour de l'Action de grâce, il était fort éloquent de voir les commandants de compagnies et de bataillons afghans s'adresser au ministre ainsi qu'à moi-même pour nous informer de la situation tactique dans les districts de Panjwaii et de Dand.
Bien qu'il reste encore beaucoup à faire et que la tâche ne sera pas facile, des signes encourageants montrent que la situation de la mission pourrait être en voie de s'améliorer, et nous commençons aussi à constater certains signes de progrès. Nous sommes reconnaissants au personnel civil et militaire déployé en Afghanistan pour les changements que nous constatons. Ils accomplissent un travail remarquable, ils font preuve de motivation et ils voient les effets positifs qu'ils produisent.
J'aimerais aussi parler brièvement de la transition de la mission.
[Français]
Le mandat des Forces canadiennes en Afghanistan prendra fin dans neuf mois et, comme je l'ai affirmé, nous respecterons la motion parlementaire. Nous comprenons la consigne qui nous a été donnée. La mission de combat se terminera en juillet et nous nous retirerons complètement de Kandahar d'ici décembre 2011. C'est une tâche imposante, mais je veux vous assurer que la planification de retraite des Forces canadiennes est déjà bien entamée.
[Traduction]
Nous continuerons d'assumer nos responsabilités, en collaboration avec nos partenaires de l'OTAN et de la FIAS, jusqu'à la fin de notre mission de combat, soit en juillet 2011. J'ai indiqué à nos effectifs que je tiens à ce qu'ils se concentrent plutôt sur les améliorations qu'ils peuvent apporter aujourd'hui même, demain et au cours des semaines et des mois à venir, jusqu'à la fin de la mission. Ce que nous visons à accomplir à Kandahar est une transition harmonieuse entre les Forces canadiennes et nos alliés qui permettra à nos partenaires, c'est-à-dire les autres ministères canadiens, les membres de la FIAS et les Forces de sécurité nationale afghanes, de continuer leur travail en profitant des progrès accomplis jusqu'ici.
Les responsables de la planification au Commandement de la Force expéditionnaire du Canada et au Commandement du soutien opérationnel du Canada travaillent à la planification de la fin de la mission depuis des mois en consultation avec toutes les nombreuses parties concernées. Leur planification déterminera ce qu'il adviendra de l'équipement dont nous disposons en Afghanistan. Une partie sera ramenée au Canada tandis qu'une autre sera acheminée vers des ateliers de réparation et de révision au pays et à l'étranger, selon ce qui sera le plus logique de faire. Si une analyse révèle que l'équipement est jugé excédentaire, nous nous en départirons. Nous sommes déjà bien avancés dans l'élaboration d'un plan qui est logique et qui s'appuie sur les autorisations requises et la surveillance appropriée afin de nous permettre de prendre les bonnes décisions en ce qui concerne notre matériel et notre équipement. En dernière analyse, toutes ces décisions seront prises de façon à garantir le meilleur rapport qualité-prix pour les Canadiens.
Bien sûr, le retour du matériel et de l'équipement posera un certain nombre de défis. Mais je peux affirmer que nos responsables de la planification ont travaillé très fort et je suis confiant que nous disposons d'un plan efficace. Nos opérations en Afghanistan ne seront pas touchées, et nous serons en mesure de respecter toutes les échéances établies en vue de la fin de la mission. Nous prévoyons actuellement transporter l'équipement peu prioritaire et de faible valeur par voie terrestre jusqu'à un port maritime, à partir duquel il sera transporté par navire. L'équipement sensible, comme l'équipement de communication, sera transporté directement au Canada par avion. Le reste de l'équipement sera aussi transporté par la voie des airs vers une installation en Europe, où il sera traité, nettoyé puis envoyé par voie maritime jusqu'à Montréal.
Nous sommes toujours en train de négocier avec des pays partenaires possibles. Il serait donc inapproprié de divulguer davantage de détails tant que les négociations ne sont pas terminées.
[Français]
En conclusion, monsieur le président, aucun facteur logistique ou facteur de positionnement ne modifiera le fait que je m'attends à ce que les Forces canadiennes continuent à faire progresser notre mission, et ce, jusqu'en juillet 2011. Nous seront prêts à intervenir ailleurs au Canada et dans le monde lorsque le gouvernement nous le demandera.
[Traduction]
Les Forces canadiennes et nos partenaires civils ont fait des sacrifices énormes et ont apporté une contribution majeure en Afghanistan depuis 2001. Le gouvernement de l'Afghanistan, le peuple afghan, nos alliés de l'OTAN et nos partenaires de la FIAS leur en sont reconnaissants. Nos militaires poursuivent leur excellent travail, et je ne peux que me sentir très fier d'eux.
Merci.
:
C'est exact, monsieur le président. Merci.
Pour commencer, et même si cela entame le temps qui m'est imparti, je tiens à exprimer notre appréciation au général Natynczyk.
En particulier, général, je sais que vous continuerez de transmettre aux militaires, malgré ce qu'ils peuvent entendre des politiciens à l'occasion, à la Chambre des communes, que nous les soutenons dans leurs efforts, nous faisons de notre mieux pour témoigner de leur esprit de sacrifice et de notre fierté à tous, comme Canadiens. Cette fierté n'a rien à voir avec la partisanerie et il serait mesquin pour quiconque de le prétendre.
Et c'est avec beaucoup d'émotion que je dis à quel point nous avons tous été frappés, lors de notre dernier voyage en Afghanistan, par le courage ainsi que par la très grande compétence de nos militaires et je tiens à exprimer cette fierté sincère que nous avons eue, comme Canadiens, de constater qu'en Afghanistan, tous ceux que nous rencontrions avaient adopté une façon de faire canadienne. Qu'il s'agisse de militaires ou de civils, qu'il s'agisse de diplomates, ou de brigadiers, de colonels ou de simples soldats, peu importait. Cela nous a tous frappé, et a suscité une grande fierté pour le travail qui se fait là—bas.
Et c'est en raison de cette fierté et de la compétence constatée que j'ai été étonné par la crise des relations avec les Émirats arabes unis, qui a évolué semble—t—il au fil de nombreux mois.
Ma première question s'adresse à M. Cannon. Depuis l'arrivée de l'ambassadeur des Émirats arabes unis plus tôt cette année, combien de fois a—t—il eu l'occasion de le rencontrer en privé, pour discuter des préoccupations ou des problèmes qui se rapportent non seulement aux droits d'atterrissage dont il a beaucoup été fait état, mais à d'autres questions se rapportant aux visas et à nos relation avec les Émirats.
Le ministre peut—il nous dire combien de fois il a rencontré l'ambassadeur?
Merci pour la question. Dans toute prudente planification militaire, on prévoit les impondérables et si il y a une chose que j'ai compris et appris à respecter au sujet des Forces canadiennes, c'est leur incroyable capacité d'adaptation aux circonstances. On s'efforce continuellement de planifier et d'adapter les plans en cas de changement des circonstances.
Ce dont nous parlons, évidemment, c'est du retrait qui se produira dans neuf mois, à partir d'un autre lieu, un autre Camp Mirage, pour ce qui est du transport ou de la transition pour une bonne part du matériel que nous avons là—bas. Il faudra le faire à partir d'autres emplacements.
On peut aussi dire que dans le cadre de cette transition ou cette réduction des opérations, comme le disait le général Natynczyk nous aurons l'aide précieuse de nouveau matériel, soit les C-17, qui nous permettent de transporter de grandes quantités de matériel et de grosses pièces d'équipement. Cet avion C-17 est une bénédiction, tant en raison de son excellence opérationnelle en Afghanistan que lors d'opérations d'aide humanitaire dans des endroits comme Haïti ou la Jamaïque.
Nous avons donné aux Forces canadiennes un nouveau matériel: de nouveaux avions de transport, les Chinook, les UAV, le matériel lourd, les camions, les chars et l'artillerie. Tout ce nouveau matériel sera ramené au Canada par une route de remplacement, sans passer par les EAU.
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Merci, monsieur le président.
Je veux souhaiter à mon tour la bienvenue aux deux ministres et au chef d'état-major. J'ajouterais aussi, pour m'être rendu en Afghanistan à de multiples reprises et à voir évoluer et avoir vu évoluer les troupes canadiennes, qu'en effet, elles font un travail absolument exemplaire. J'en profite d'ailleurs, monsieur le président, pour souhaiter bonne chance au Royal 22e Régiment. Comme le chef d'état-major le sait, je suis moi-même membre du Royal 22e Régiment, je me suis entraîné avec ses troupes, et c'est un régiment dont nous sommes très fiers au Québec. On va donc leur souhaiter bonne chance.
À présent, après les fleurs, voici le pot. J'entends le même refrain, monsieur le président, depuis six ou sept ans. Les termes employés sont presque toujours les mêmes. Je n'en ai « listé » que trois: « priorités du gouvernement », « évolue positivement », et, dans ce cas, on fait référence au document qui nous est présenté. On a aussi souvent entendu dire qu'il y a « des progrès qui sont réalisés et qu'on est rendus à un point tournant positif qui fait que dorénavant, ça va aller mieux ».
J'ai entre les mains une étude du Center for Strategic and International Studies qui dit à peu près exactement le contraire de ce que vous venez de nous dire. Je vais décrire des slides, des tableaux, qui viennent quand même handicaper sérieusement votre point de vue. Les renseignements que j'apporte ne proviennent pas de « deux de pique », ce sont des documents provenant de la FIAS — la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan —, de l'OTAN et de l'Afghanistan NGO Safety Office. Je vais vous décrire les sept ou huit tableaux que j'ai en ma possession, qui démontrent exactement le contraire de de ce que vous dites.
Au sujet de l'escalade de la guerre, on constate que les mines, les engins explosifs, les embuscades, les tirs de mortiers, les tirs de missiles, c'est en forte progression. Depuis 2004, il y a une progression et cela continue d'augmenter.
Une autre tableau s'intitule: « La FIAS annonce que le temps nous manque ». À l'intérieur, monsieur le président, il y a des tableaux de 2005, 2007 et 2009 où on voit que les kinetic incidents, c'est-à-dire ceux où il y a des explosions, etc., ont beaucoup augmenté en Afghanistan pour se produire presque partout sur le territoire en 2009.
Le titre du suivant est: « Où le combat se déroulait en 2009 ». Il y a des spots rouges pour indiquer les zones de combat et elles couvrent une partie très importante de l'Afghanistan.
Le tableau « Influence et capacité des insurgés par district » contient des spots rouges et orange qui illustrent l'influence des talibans en Afghanistan et ils couvrent plus des trois quarts de l'Afghanistan. Alors, ce ne sont pas tout à fait des progrès extraordinaires.
J'ai un autre tableau au sujet des attaques lancées mensuellement, c'est en constante évolution. Il y en a eu 387 par mois en 2006, et 1 319 attaques mensuelles en 2010. Ça ne va pas bien du tout.
Un autre tableau traite des incidents provoqués par des engins explosifs improvisés en Afghanistan, et à la fin de 2009, la courbe monte directement vers le haut. Donc, ça ne va pas du tout.
Il y a aussi le nombre d'attaques par régions, 963 dans le Sud de l'Afghanistan en 2008, comparativement à 2 570 attaques en 2010 dans cette même région.
Le nombre des membres des forces de la coalition tués en action est en train d'exploser aussi.
Expliquez-moi pourquoi, depuis tout ce temps — et les tableaux remontent à 2004 —, nous avoir dit que tout est formidable, que tout va bien, alors que les tableaux démontrent le contraire. Le Center for Strategic and International Studies est reconnu internationalement, et je crois que les documents de références sont valables. Expliquez-moi pourquoi vous avez toujours vos lunettes roses depuis 2004?
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Je n'ai pas pris connaissance de ce rapport en particulier. Et monsieur le président, j'en ai un entre les mains en date du 12 octobre. Il y est question des tendances de l'opinion publique et des implications stratégiques. Ce rapport corrobore essentiellement ce que nous avons pu constater et ce que l'on nous a rapporté en Afghanistan.
Personnellement, j'aurais tendance à croire sur parole les gens qui sont demeurés pendant une assez longue période de temps sur le terrain en Afghanistan. Par exemple, Tim Martin, le représentant du Canada à Kandahar qui vit là où est déployée l'Équipe de reconstruction provinciale juste à l'extérieur de la ville de Kandahar, à l'extérieur de la base. Par exemple encore, notre ambassadeur, qui va fréquemment de Kaboul à Kandahar et qui est en contact régulier non seulement avec nos fonctionnaires mais également avec les Afghans et ses homologues au sein de la mission de la FIAS. Je tiens à signaler les efforts du gouverneur Wesa, qui, même s'il est né en Afghanistan, est en fait un citoyen canadien. Il a beaucoup travaillé à l'Université de Colombie-Britannique dans le domaine de l'agriculture et il a apporté une contribution exceptionnelle. Lui-même et sa famille courent des risques énormes dans les villages et les villes de la province de Kandahar, dans le district qu'il représente et il fait un travail remarquable au nom de notre pays et dans l'intérêt des Afghans afin de susciter en eux la confiance dans leur propre gouvernement et dans les efforts consentis par la communauté internationale.
Oui, il y aura des rapports et il y aura un suivi constant. Comme je l'ai dit, nous nous en occupons également. Certains des mêmes éléments figurent dans le rapport trimestriel qui décrit les priorités canadiennes que nous avons cernées: la vaccination des enfants et l'édification de l'infrastructure en Afghanistan, comme le barrage Dahla. Ce projet a eu un impact colossal dans des régions comme l'Arghandab où nous avons alimenté des oueds et fait circuler l'eau et amené l'électricité. Les lumières brillent dans les villages, et c'est littéralement la première fois depuis des siècles, dans certains cas. Il y a également du travail fait auprès des femmes pour leur donner la capacité de créer et de gérer leurs propres entreprises. Dans le district de Dand, l'instruction commence à être dispensée et il s'y trouve 26 écoles; nous devons essayer de réaliser les mêmes progrès au Panjwai.
Si tout cela peut être accompli, monsieur le président, c'est grâce à la sécurité assurée par des militaires courageux, hommes et femmes, des pays de la coalition. Les Canadiens peuvent compter pleinement sur les membres des Forces canadiennes, en collaboration avec tous les gouvernements partenaires et les Afghans car nos militaires sont fermement engagés à maintenir une sécurité durable et à ce que des projets de développement et de reconstruction portent leurs fruits d'un bout à l'autre du sud du pays.
En outre, le gouvernement afghan s'implique davantage, ce qui est un signe très encourageant. Le président Karzaï, comme l'a dit le ministre Cannon a participé à une consultation dans la région d'Arghandab et il y a rencontré des centaines de personnes. Il est de plus en plus évident que les participants à cette consultation se rendent à l'évidence. Les Afghans acceptent maintenant le fait que les talibans ne reprendront pas le pouvoir. Je pense qu'on voit là également une évolution de l'attitude du public. C'est ce que révèle cette enquête, la plus récente, menée en Afghanistan par le personnel du SHAPE de l'OTAN. On y signale des signes très encourageants en ce qui concerne l'attitude du public et la confiance qu'il témoigne à l'égard de la situation en Afghanistan.
Pour ma part, je suis peut-être optimiste. Mon ami peut choisir de ne pas l'être, mais je sais que les efforts consentis sont colossaux. Je sais qu'il y a encore du travail à accomplir et je suis extrêmement encouragé par les efforts consentis par les Canadiens à tous les niveaux.
En outre, j'invite mon ami à faire preuve d'ouverture d'esprit à l'égard d'autres rapports qui ne seraient pas conformes à celui auquel il se réfère.
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Eh bien, chers collègues, ces rapports trimestriels manifestement aident à expliquer où les dollars sont dépensés et à quelles fins, ce qui contribue à la reddition de comptes et à la transparence. Mon collègue a fait état des progrès réalisés dans les projets qui constituent nos fleurons, notamment le barrage Dahla et l'éradication de la polio. Soit dit en passant, si vous vous reportez au rapport, vous constaterez d'emblée qu'il y a eu d'énormes progrès dans ces deux cas—là.
Il y a également eu des progrès pour ce qui est de la construction d'écoles afin de permettre aux jeunes filles de reprendre leurs études. Comme vous le savez, 2,2 millions de femmes fréquentent dans les écoles. C'est une chose qu'on avait omis de signaler auparavant.
Je pense qu'à la lecture de ces rapports trimestriels, on constate qu'il y a une impulsion, que les dollars canadiens — que l'argent des contribuables canadiens dont le gouvernement se sert pour le développement et l'aide est utilisé à bon escient.... Le Chef d'état-major de la Défense a rappelé le travail important accompli pour entraîner les forces de sécurité et les membres de l'Armée nationale afghane. Ces dépenses sont de quoi susciter la fierté des Canadiens.
En conclusion, je vous dirai que non seulement j'ai participé à la Conférence de Kaboul mais également à celle de Londres, que j'étais présent à l'inauguration du président Karzaï qui, à cette occasion, s'est engagé à s'occuper de toute cette question de corruption. Il s'est engagé personnellement, et il a engagé son gouvernement, à donner priorité à cette situation. Inutile de vous dire, que les membres de l'OTAN de même que les membres de la FIAS surveillent de près l'évolution de la situation.
Cependant, je tiens à rassurer les Canadiens. L'argent de leurs impôts qu'ils versent au gouvernement fait l'objet d'une reddition de comptes et nous nous assurons qu'il est optimisé grâce aux renseignements que nous fournissent ces rapports trimestriels.
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Merci de cette question, cher collègue.
Une initiative qui mérite d'être signalée... Eh bien, il y en a peut-être deux qui méritent d'être signalées sur le plan de la coopération régionale. La première est le processus de Dubaï. L'année dernière, j'ai eu l'occasion de m'adresser aux membres du comité, et j'ai signalé le travail que faisait le Canada pour établir un dialogue entre les autorités pakistanaises et afghanes. Il est vrai qu'une vaste frontière sépare les deux pays mais la structure est inexistante et il n'y a pas moyen de gérer la frontière. Ainsi, dès le départ, nous avons invité les deux parties à s'entretenir et à reconnaître l'importance de cet aspect. Avec le temps, nous avons pu non seulement faire en sorte qu'un dialogue s'engage entre eux et également que des mesures soient prises qui aboutiront, à mon avis, à une meilleure gestion de la frontière entre les deux pays.
En outre, l'initiative concernant la prospérité de la frontière afghano-pakistanaise a été prise à la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du G8 qui s'est déroulée ici au mois de mars. Cette initiative a été lancée pour consolider les conditions économiques qui prévalent dans certaines régions du Pakistan.
La Banque mondiale parrainait certains projets de faisabilité entre les deux pays, soit une liaison ferroviaire entre deux localités ou encore des projets d'infrastructure routière. L'objectif d'ensemble en l'occurrence est de permettre aux habitants de ces régions d'atteindre la prospérité grâce à la croissance et au développement économiques et de sortir du marasme dans lequel ils se trouvent actuellement.
Les deux gouvernements ont adhéré à ce processus. Les deux gouvernements ont reconnu l'importance de travailler en collaboration pour consolider l'économie des régions frontalières afin d'éviter la dégénérescence propice à l'accueil des insurgés. Au contraire, il faut consolider l'économie de ces régions pour que leur population puisse y trouver des débouchés fiables et lucratifs.
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Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps avec M. Dewar. J'utiliserai environ la moitié du temps.
D'abord, je remercie le général Natynczyk et les autres témoins d'être venus. J'aimerais vous dire que notre visite en Afghanistan en juin dernier a été véritablement révélatrice. Je pense qu'à l'instar de tous les membres de notre comité, j'ai été extrêmement impressionné par la qualité de nos forces armées: par leur compétence, leur professionnalisme et leur engagement à servir leur pays. Chacune des activités reflétaient le plus haut niveau de professionnalisme — et il en a été de même lors de notre rencontre avec l'ambassadeur Crosbie et d'autres intervenants.
Je pense que tous ceux qui étaient présents ont été particulièrement impressionnés par le travail de ceux et celles qui participent à la lutte contre les engins explosifs improvisés. Le courage extrême dont font preuve ces personnes pour sauver les vies de leurs confrères soldats et des autres personnes qui utilisent les routes m'a frappé comme étant particulièrement révélateur. Je pense que les Canadiens ont bien des raisons d'être extrêmement fiers de leurs soldats: c'est—à—dire les hommes et les femmes qui servent dans les forces armées en Afghanistan et qui prennent des risques et font des sacrifices. Je voulais le signaler d'emblée.
Cela s'adresse également à vous, monsieur. En novembre dernier vous avez comparu devant le Comité de la défense, et je dois dire que vous avez présenté avec énormément de clarté les plans pour le retrait des forces de l'Afghanistan conformément à la motion parlementaire: c'est—à—dire la fin de la mission de combat en juillet et le retrait complet des forces d'ici la fin de décembre.
À ce moment—là, vous avez stipulé non seulement que la mission de combat allait prendre fin en juillet mais que juillet marquerait le début du retrait des forces, et ce, le plus rapidement possible. Je voudrais vous demander — votre déclaration d'aujourd'hui n'a pas été aussi précise, mais la question ne vous a pas été posée, je vous la pose donc — sommes-nous toujours engagés à affirmer qu'une fois que la mission de combat se terminera, nous retirerons nos troupes?
Évidemment, cela nécessitera du personnel pour... et le temps prévu pour rapatrier le tout, nettoyer le matériel et le charger est de six mois. Si vous allez faire ce que vous nous dites ici — poursuivre la mission telle qu'elle est jusqu'à cette date et sans réduire les opérations — c'est la période de temps dont vous auriez besoin. Mais êtes-vous toujours engagé à commencer à réduire les troupes immédiatement, et pourriez-vous nous donner des détails à ce sujet?
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Merci beaucoup pour cette question. D'emblée, la réponse est oui.
Permettez-moi de faire un petit préambule. D'abord, merci et merci à tous et à toutes pour les merveilleux commentaires sur les hommes et les femmes des Forces canadiennes. Je pense qu'on s'est rendu compte encore une fois, par le biais de cette expérience en Afghanistan, que nous ne le cédons en rien à qui que ce soit. Chaque homme, chaque femme et tout ce que nous entreprenons en tant que force, allant du simple soldat jusqu'au chef le plus haut gradé dans le théâtre des opérations, nous a permis encore une fois de faire preuve de nos capacités. Nous le savions déjà, mais nous l'avons encore une fois prouvé.
Encore une fois, merci beaucoup de la reconnaissance particulièrement que vous avez signalée à l'égard des responsables de la lutte contre les engins explosifs improvisés. Ils sauvent des vies quotidiennement, et vous avez pu constater qu'ils répondent à un nombre de cas absolument incroyables.
Nous travaillons toujours à la transition de la mission militaire l'été prochain. Je parle de mission « militaire », d'autres de mission de « combat ». Mais compte tenu de tout ce que nous faisons en tant que militaires — comme l'Équipe provinciale de reconstruction, la mission de formation, de soutien et de développement —, nous appelons cela la mission militaire. En qui a trait aux dates de transition, nous travaillons avec nos alliés, particulièrement avec le Commandement régional Sud, où se situe le Quartier général de la FIAS dans le sud du pays. Nous envisageons les mois de juin et juillet de l'été prochain pour ce qui est de respecter la motion parlementaire de quitter le pays d'ici la fin de 2011.
Voilà notre calendrier de travail. Nous ne connaissons pas encore exactement les dates réelles de transfert des divers secteurs de responsabilité étant donné que le Quartier général du Commandement régional Sud connaîtra sous peu un changement de direction, les Britanniques quitteront la barre et les Américains prendront la relève. Le nouveau commandant se rendra sur le terrain et élaborera ses plans et, par la suite au moyen des troupes dont il disposera il se penchera sur les détails relatifs à des régions, comme le district de Dand et le district de Panjwaii, que vous avez visités... il déterminera à quel moment le commandement de ces régions sera assumé par d'autres alliés de l'OTAN.
Nous travaillons donc toujours à la transition qui aura lieu pendant l'été 2011. La réduction des effectifs aura lieu aux mois de juin et de juillet 2011 et nous devrions quitter le pays d'ici la fin de cette année. Encore une fois, la logistique est toujours exigeante; c'est difficile dans cette zone. Nous avons vu comment certaines des routes en Afghanistan ont été interdites de passage au cours des derniers mois. Cela soulèvera des défis, si les interdictions se poursuivent. Mais, du point de vue de notre planification, nous visons la fin de 2011.
Je remercie les ministres et le général d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais m'adresser au ministre Cannon et poser la question que M. Rae avait commencé à soulever.
Je respecte, monsieur le ministre, vos observations au sujet des rencontres avec le ministre des Affaires étrangères, mais, je dois dire, si je peux donner un exemple, que si l'ambassadeur des États-Unis avait dit qu'il voulait vous rencontrer pour vous parler d'une question importante ayant trait aux relations — et étant donné qu'on a entendu les commentaires de tout le monde concernant la relation importante que nous avons avec les Émirats arabes unis étant donné qu'ils nous ont reçus gratuitement — répondriez-vous « Non, j'ai rencontré la secrétaire d'État Clinton, je n'ai pas besoin de vous rencontrer? »
J'ai du mal à croire que vous ne vouliez pas rencontrer l'ambassadeur Abdullah. Notre présence dans ce pays marquera son deuxième anniversaire en mars. Trouvez-vous qu'il soit raisonnable, si l'on doit avoir une véritable relation solide avec un pays aussi important que les Émirats arabes unis, de ne pas rencontrer leur ambassadeur?
Il y a par ailleurs d'autres questions qui ont soulevé mon attention. Il s'agit des visas. Il s'agit de protéger nos plates-bandes j'imagine. Je sais qu'il a été en mission auparavant en France. Il pouvait prendre le téléphone et parler au ministre Kouchner. Il pouvait parler au président Sarkozy. Mais lorsqu'il a été affecté ici, pour une raison quelconque, personne ne prend ses appels à l'autre bout du fil. J'aimerais comprendre pourquoi ce genre de traitement à l'égard d'une personne aussi importante que l'ambassadeur serait jugé comme étant satisfaisant.
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Je pense qu'il s'agit d'un enjeu fondamental.
Lorsque nous n'avions que la force opérationnelle Kandahar — c'est-à-dire uniquement des Canadiens, et même avant l'arrivée du premier bataillon américain — nous nous trouvions dans une petite zone fortement peuplée. Bon nombre d'entre vous ont visité les divers camps. Le Camp Wilson, qui est tout juste à l'ouest de Kandahar, abritait environ 250 soldats. À l'heure actuelle, ce camp compte plus de 3 000 soldats, et ils font des patrouilles dans l'ensemble de la zone ouest de Kandahar jusqu'au district de Zhari. Ils ne font pas que chasser les talibans de cette zone, ils s'y installent. Cela a évidemment accru le nombre de statistiques concernant les engins explosifs improvisés qui ont été trouvés, qui ont explosé et qui ont été neutralisés.
Il s'agit d'un enjeu fondamental: il faut disposer de suffisamment de troupes pour maintenir ses positions. Ce que nous constatons maintenant c'est que l'ajout des 12 000 soldats américains supplémentaires, et plus important encore l'ajout de 10 Kandaks supplémentaires ou 10 bataillons de l'armée afghane, plus la venue de policiers afghans mieux équipés, ce que tout cela a des incidences dramatiques sur ce qui se produit sur le terrain.
À court terme, cela se manifestera par l'accroissement des taux de violence. Je me souviens toujours d'une visite qui a eu lieu plus tôt cette année, au cours de laquelle j'ai soulevé cette question à l'attention d'autres ambassadeurs. Leur commentaire était le suivant: « Lorsque les troupes sont arrivées sur les plages de Normandie, la violence en France s'est accrue. » Le fait est que lorsqu'on a recours à un nombre semblable de soldats, on doit faire face à un niveau considérable d'activités kinétiques sur le terrain et, parallèlement, comme on peut le découvrir dans des sources d'information ouvertes auxquelles je sais que vous avez accès, un certain nombre de combattants talibans ont été retirés du champ de bataille ainsi que des chefs talibans d'importance considérable qui ont été retirés du champ de bataille non seulement en raison de la densité des troupes mais également en raison de tous les autres facteurs habilitants essentiels ayant trait aux renseignements et à la surveillance qui permettent aux soldats d'être intelligents et d'agir de façon précise et chirurgicale. Pour nous, réaliser une mission sans tirer un seul coup de feu est un succès. En réalité, cela a une incidence considérable sur le terrain.
Prenons le district de Dand. Je sais que vous avez déjà entendu des témoignages sur le district de Dand, situé au sud de Kandahar; nous avions parlé d'un village modèle il y a un an et demi. Nous avons dû combattre pour nous rendre dans le district de Dand, mais nous avons pu travailler avec un chef de district très doué et transmettre de l'aide au développement par le biais du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international et de nos collègues de l'ACDI ainsi qu'avec l'aide de ce chef de district. Ainsi il a pu faire preuve de leadership et, aujourd'hui, le district de Dand est bien plus développé que bon nombre d'autres districts dans cette région. Lorsque le ministre a parlé des 26 écoles il songeait à ce district. Il y a deux ans il n'y en avait aucune; cette année il y en a 26 grâce à la forte densité de soldats présents.
La situation est similaire dans le district de Panjwai. C'est ce qui explique le changement considérable du contexte.
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Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Puisqu'il s'agit d'une de mes premières interventions au comité, j'aimerais profiter de cette occasion pour appuyer tout ce que mes collègues ont dit, général, à propos du professionnalisme et du courage de nos soldats. Nous sommes très fiers d'eux. Je l'ai dit de nombreuses fois, mais je voulais profiter de cette occasion pour le répéter.
Mais puisque je viens d'arriver au comité, ce que j'ai entendu me rend très perplexe. Si nos relations avec les EAU, comme le dit le gouvernement, sont excellentes, qu'arriverait-il si elles ne l'étaient pas? Je crois que personne ici ne pense qu'il est banal que nous ayons été expulsés de Camp Mirage quelques mois avant la fin de notre mission. Si c'est un ami qui nous a fait ça, il doit avoir de bonnes raisons.
[Français]
Ces raisons, monsieur le ministre, doivent être importantes. Vous avez dit que vous rencontriez les ambassadeurs quand c'était important. Si cette situation n'était pas importante, on peut se demander ce qui l'est.
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Je vous remercie de votre question.
Laissez-moi d'abord répondre que oui, le personnel militaire canadien et les civils canadiens sont présents en Afghanistan, mais plus de 3 000 civils canadiens, et membres du personnel militaire sont partout dans le monde. Ils sont en Haïti, en Afghanistan — évidemment — et au Darfour, au Soudan. Ils participent à des initiatives menées par l'ONU, et nous sommes extrêmement fiers et heureux de ce que font nos membres.
Nous avons observé une amélioration de la situation des femmes en Afghanistan au cours des derniers mois. Comme vous le savez, nous travaillons à renforcer la sécurité dans les quartiers cibles en veillant à assurer une pleine participation de la communauté dans la sécurité des écoles grâce à des consultations avec des dirigeants des communautés et des aînés au sein du conseil municipal, la shura, un système établi par le ministère de l'Éducation.
Nous appuyons, bien sûr, une vaste gamme de projets visant à accroître les droits juridiques des femmes et leur accès à l'éducation, à la santé maternelle, au marché du travail, et à des postes de nature politique. Aujourd'hui, les Afghanes représentent 27 p. 100 des parlementaires élus. Environ 6 millions d'enfants fréquentent des écoles à l'échelle nationale, et comme je l'ai mentionné au départ, environ 2,2 millions de ces enfants sont des jeunes filles. Plus de 290 000 femmes peuvent se prévaloir de petits prêts et de services d'épargne à l'échelle nationale. Le Canada continue de collaborer avec le gouvernement afghan et avec divers groupes afin d'améliorer les droits et la vie des femmes et des filles en Afghanistan.
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Messieurs les ministres et monsieur le général, on a commencé cette comparution par des exposés extraordinairement optimistes.
Cependant, mon collègue a apporté par la suite une étude effectuée par un organisme américain sérieux qui contredit totalement cette façon de voir les choses. L'organisme relève que, d'une année à l'autre et d'un mois à l'autre, il y a de plus en plus d'attentats, de plus en plus de pertes et, surtout ,de plus en plus de territoires contrôlés par les talibans. Ces observations se rapprochent de celles d'observateurs sérieux, comme la journaliste Michèle Ouimet de La Presse qui connaît bien le pays depuis plusieurs années.
Se peut-il que nous ayons été trompés pendant toutes les dernières années, qu'on en soit à un scénario semblable à celui du retrait des troupes américaines du Vietnam, entre 1973 et 1975, et qui a abouti à un effondrement, en très peu de semaines, du régime de Saïgon que ces troupes avaient laissé derrière elles?
Si c'était le cas, ça expliquerait peut-être les tentatives de rapprochement du président Karzaï avec les talibans. Peut-être, prévoit-il leur triomphe et essaie-t-il de sauver ce qu'il peut. Ça voudrait dire que tous les efforts, tous les sacrifices, toutes les vies sacrifiées depuis tant d'années l'auraient été en vain.
Y a-t-il des gens au ministère des Affaires étrangères et au ministère de la Défense nationale qui examinent, à tout le moins, cette hypothèse comme étant sérieuse? Et si oui, essaient-ils de voir comment on pourrait limiter les dégâts le plus possible?
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Votre hypothèse se fonde sur des comparaisons apocalyptiques au conflit du Vietnam il y a plus de 50 ans. Je ne pense pas que les Américains — ni personne d'autre d'ailleurs — tirent des conclusions semblables.
De nombreux rapports ont été faits sur le suivi à la fois du niveau de violence et du niveau de confiance du public, comme nous l'avons fait dans notre propre rapport, où nous avons suivi les indicateurs de progrès en matière d'éducation, de vaccination des enfants, et d'investissement dans l'infrastructure. C'est dans ces domaines que nous contribuons de façon réelle et concrète au quotidien des Afghans. Ce sont, à mon avis, des signes avant-coureurs de progrès.
Il est difficile de quantifier l'espoir et l'optimisme du peuple afghan, mais soit dit en passant, comme je l'ai mentionné plus tôt, de plus en plus de preuves indiquent que les Afghans collaborent avec leurs propres forces de sécurité, déterminent les menaces et signalent l'emplacement des bombes. Les talibans eux-mêmes sont dénoncés, si je peux m'exprimer ainsi, lorsqu'ils présentent une menace aux villages et aux collectivités que nous nous sommes engagés à protéger, et nous collaborons avec les Afghans à cet égard.
Les rapports sur lesquels vous et M. Bachand vous êtes largement basés pour poser vos questions nous donnent un aperçu. Je pense aux paroles sages du général Natynczyk à propos de l'augmentation du nombre soldats déployés dans le Sud de l'Afghanistan dans des endroits tels que Panjwai, où nous savons que les talibans sont profondément ancrés dans les collectivités. Il s'agit, après tout, de la patrie spirituelle de ce groupe terroriste. Il y a davantage de contacts car il y a davantage de soldats.
La référence à une recrudescence de la violence en France sur les plages de la Normandie est analogue. Je pense que nous pouvons en tirer des leçons historiques. Lorsque nous tentons de libérer des communautés et des villages et de participer à des opérations militaires pour nous débarrasser des talibans, des groupes tels que celui auquel vous vous référez évalueront inévitablement qu'il s'agit d'une augmentation de la violence, qui sera suivie on l'espère, du renforcement d'une paix et d'une stabilité durables.
Après que ces opérations de nettoyage aient eu lieu dans certains villages, nous pouvons réellement tenter de renforcer leur infrastructure, en leur demandant — comme le font les Canadiens, et il s'agit à mon avis d'un comportement uniquement canadien — « Comment pouvons-nous vous aider? De quoi avez-vous besoin? Avez-vous besoin d'une école? Avez-vous besoin d'un nouvel établissement pour traiter les malades? Avez-vous besoin d'eau? Avez-vous besoin d'électricité? Quelles sortes de programmes pouvons-nous vous offrir? Avez-vous besoin de semences pour remplacer les cultures de pavot? »
Tous ces efforts qu'ont déployés les Canadiens...