SINS Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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SUB-COMMITTEE ON THE INDUSTRY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE
SOUS-COMITÉ DE L'INDUSTRIE SPORTIVE DU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le lundi 17 novembre 1997
Le président (M. Dennis J. Mills (Broadview—Greenwood, Lib.)): Allons-y. Nous allons nous présenter et peut-être expliquer un peu pourquoi nous nous intéressons à ce sujet en particulier.
Peut-être pourrions-nous également mentionner ce que l'on souhaiterait ajouter à ce document de discussion, ou encore des réflexions sur notre façon de procéder, sur les témoins, ou d'autres sujets de discussion qu'il faudrait aborder lorsque nous enverrons les invitations.
Pourquoi ne pas commencer par vous, Denis.
M. Denis Coderre (Bourassa, Lib.): Merci, monsieur le président.
Eh bien, je viens de Montréal. Il est évident que c'est une ville de hockey, mais nous avons aussi une équipe de football. Nous avons également une équipe de baseball actuellement menacée de disparaître, et nous nous demandons si nous serons toujours des supporters des Expos l'an prochain. Donc, en premier lieu, notre groupe de travail nous aidera peut-être à examiner particulièrement notre région, la province de Québec, selon les souhaits du pays dans son ensemble, la façon dont le gouvernement devrait s'y prendre pour aider ces équipes professionnelles.
En second lieu, nous devons aussi discuter de ce que devrait être notre philosophie, notre idéologie, sur le sport lui-même. Devrions-nous faire un effort pour aider l'élite, ou bien voir le Canada comme un pays d'élite parce que, comme vous le savez, notre participation aux Jeux olympiques est importante. Nous avons parfois l'impression que le gouvernement ne fait pas assez pour aider les athlètes olympiques, mais il faudrait également penser aux commanditaires, pour aider les entraîneurs et les jeunes à exceller et à atteindre le niveau olympique.
Cela dit, nous devrions aussi nous pencher sur le sport amateur, et voir entre nous quel genre de lien devrait exister entre le gouvernement, les professionnels et les amateurs.
Au Québec, nous avons ce que l'on appelle les Jeux du Québec. Beaucoup d'athlètes provenant du système scolaire y participent. Ce n'est pas la même chose que le football universitaire aux États-Unis, par exemple, mais nous avons de bonnes équipes de basket-ball, de soccer et parfois de football aussi. Alors il faut voir quelle devrait être la position du gouvernement, et si nous devrions adopter ou non une politique des sports. Nous devrions même nous demander si le gouvernement doit s'impliquer dans le sport. Comment devrions-nous percevoir le sport? Comme une culture, comme une industrie ou les deux?
Je suis né en 1963, mais je me souviens du fameux but de Paul Henderson en 1972. Après ce grand moment, on a remarqué que le hockey, plus particulièrement, avait eu un effet positif sur l'unité nationale. Il faut donc nous demander si nous devrions, en tant que gouvernement national, participer à ce niveau. Devrait-on encourager toutes les équipes nationales pour renforcer l'unité nationale?
• 1610
Au Québec, on dit qu'il faut éviter deux sujets de discussion:
les sports et la religion. Mais vu que les Nordiques sont rendus au
Colorado, la question ne se pose plus.
Je vous remercie, monsieur le président, de diriger ce groupe de travail parce qu'à mon avis, c'est une chose indispensable. Nous devrons absolument discuter de cela. Il est question d'une industrie de plusieurs millions de dollars, et maintenant, les Américains sont en train de nous prendre notre sport national qu'est le hockey.
Beaucoup de gens disent que le Canada est un trop petit marché pour avoir des équipes de hockey professionnelles. On a vu ce qui s'est passé avec les Oilers. On n'est pas sûr que cette équipe restera canadienne, en dehors, peut-être, de celles de Toronto et de Montréal, et il y a aussi des problèmes à Vancouver, donc nous devrions nous pencher sur la question. Comme vous le savez, Hamilton et Saskatoon ont voulu, à un certain moment, avoir des équipes; est-ce que le gouvernement a les moyens de les aider? Devrait-on le faire?
J'ai parlé de notre comité à beaucoup de gens, et beaucoup étaient enthousiastes. Il faut d'abord leur faire comprendre que ça n'a rien à voir avec la question des salaires. La première chose dont parlent les gens, surtout quand il est question de sport professionnel, c'est qu'avec tous ces gros salaires, les professionnels n'ont pas besoin de nous, que le gouvernement ne devrait absolument pas mettre le nez là-dedans. Mais lorsque l'on discute de l'industrie elle-même, cela a un tout autre effet.
Par exemple, le transfert des Canadiens de Montréal du Forum au Centre Molson a eu un effet direct sur les commerces et les entreprises dans ce quartier, alors imaginez ce qui se passe quand une ville ou une région perd son équipe professionnelle. Cela a un effet direct sur l'industrie même. Pas seulement au Québec, mais dans les autres régions du pays; nous avons des industries de fabrication d'équipements sportifs qui sont directement touchées si l'on perd une équipe professionnelle.
Voilà le genre de choses dont j'aimerais que nous discutions—le lien entre le sport amateur et professionnel, le rôle du gouvernement et plus précisément quand on parle d'amateurs, les Jeux olympiques. Le but principal d'un athlète amateur est de se qualifier pour les Jeux olympiques. On ne veut pas voir s'expatrier un autre Greg Rusedski qui joue maintenant pour la Grande-Bretagne. Il n'a pas voulu rester chez lui, ici, parce qu'on ne l'aidait pas assez. On a eu le même problème avec...
[Français]
le patinage artistique, dans le cas du frère et de la soeur Duchesnay.
[Traduction]
Nous devons définir notre rôle et la façon d'aider ces athlètes. Si nous voulons faire quelque chose qui ait l'appui populaire mais que nous ne voulons pas toucher à l'excellence, je crois que nous aurons un problème. À cet égard, je pense qu'il faut faire les deux.
Le président: Avant de passer à la question du sport récréatif—particulièrement au Québec, où il y a un lien entre le ski et le tourisme—l'une des choses que nous allons essayer d'associer, c'est le sport et la création d'emplois, le sport et sa contribution à l'économie du Canada. À votre avis, est-ce que vous pensez que l'on pourrait discuter de toute l'industrie du ski, par exemple?
M. Denis Coderre: Bien sûr, parce que nous avons ce qu'on appelle la région des Laurentides où se trouve le Mont Tremblant; nous avons aussi le Mont Sainte-Anne dans la région de Québec. Nous avons, c'est bien connu, nos propres champions comme Jean-Luc Brassard, Mélanie Turgeon et même Myriam Bédard. Quand je parle des Jeux olympiques, en un sens, nous devrions examiner tous les sports olympiques et le faire aussi en fonction de l'industrie du sport.
J'ai oublié de parler du tourisme, je vous remercie monsieur le président. Je crois que les sports ont un effet direct sur cette industrie.
Nous devrons aussi discuter des commanditaires. Nous avons aujourd'hui des problèmes du côté des compagnies de tabac. De deux choses l'une: ou bien on encourage ces compagnies, ou bien on essaie de trouver d'autres commanditaires. Mais il faut s'occuper des athlètes.
• 1615
Le problème qui se pose avec le sport amateur, peu importe la
discipline, c'est que lorsqu'on aide un jeune, c'est qu'il a gagné
une médaille d'or; mais il faut nous rendre compte que ces jeunes
s'entraînent pendant des heures et des heures chaque semaine et
qu'il leur faut parfois plusieurs années d'efforts avant de se
qualifier pour aller chercher une médaille. Pendant ce temps-là,
ils dépensent de l'argent, ils font des sacrifices. Le
gouvernement, je crois, a le devoir d'aider ces jeunes qui visent
à l'excellence pour qu'on ait le droit d'être fiers d'eux. En
aidant les jeunes, nous aidons l'industrie et nous nous aidons
nous-mêmes.
Le président: L'infrastructure maintenant.
George.
M. George Proud (Hillsborough, Lib.): Merci, monsieur le président. Je tiens à vous remercier d'avoir assemblé ce groupe de travail qui examinera la question du sport.
Je viens de l'Île-du-Prince-Édouard. Le seul sport professionnel que nous ayons chez nous est la course de chevaux, qui éprouve actuellement de graves problèmes. Nous sommes probablement un microcosme en ce que nous reflétons ce qui se passe sur une plus grande échelle. Il y a trois ans, nous avions une équipe de hockey professionnelle, une équipe de la LAH, l'équipe école des Sénateurs d'Ottawa. Nous n'avions pas une population suffisante pour l'appuyer, et elle nous a quittés au bout de deux ans. Je pense que c'est le genre de situation que l'on constate dans les villes canadiennes en ce qui concerne la Ligue nationale de hockey.
Le sport est un élément important de la culture et de la vie des gens de ma province. Nous avons produit beaucoup de joueurs de hockey pour la LNH. Le hockey, le baseball, le football... le basket-ball bien sûr est devenu un sport très important chez nous, comme partout ailleurs.
Quel rôle le gouvernement devrait-il jouer, je ne sais pas, mais je pense qu'il doit jouer un rôle. Certes, comme l'a dit Denis, nous ne voulons pas aborder la question des salaires et ce genre de choses. Je crois que le gouvernement, que ce soit le gouvernement fédéral... Les provinces sont impliquées dans une certaine mesure dans tous les sports, peu importe le genre de rôle, pas nécessairement sur le plan financier, mais nous devons nous assurer que nos athlètes... Je crois que nos athlètes au cours des dernières années, dans bien des cas, ont eu la vie difficile à cause de l'absence de soutien gouvernemental sous une forme ou une autre, certainement à cause de l'absence de reconnaissance de leurs efforts. Je pense que cela a fait beaucoup de mal à nos jeunes.
Il y a beaucoup de commissions sportives d'un bout à l'autre du pays que j'aimerais bien voir se présenter devant le comité. J'aimerais que les commissions qui représentent chacun des sports puissent nous faire un exposé si nous avons le temps de les entendre, et j'espère que nous l'aurons. Je crois que ces commissions ont beaucoup d'idées dont nous devrions discuter entre nous et avec elles.
Comme je l'ai dit plus tôt cet après-midi, avant de commencer la réunion, l'industrie des courses de chevaux, une grosse industrie au Canada, qui emploie plus de 150 000 personnes, éprouve de sérieuses difficultés à cause de l'évolution de la société, à cause de réformes des règlements sur les paris et de choses comme celles-là qui ont fait du mal à l'industrie des courses. Peut-elle se renouveler? Je n'en sais rien, mais c'est là une industrie dont j'aimerais entendre parler devant notre comité.
La grande question de l'heure est de savoir si nous allons perdre d'autres équipes canadiennes de la LNH. Probablement que oui, à cause des grandes villes des États-Unis qui ont des populations suffisantes pour les faire vivre. On y vend des T-shirts et des casquettes et ce genre de ventes connexes fait un plus gros marché.
Voilà le genre de questions dont j'aimerais entendre ces gens-là parler. Je suis très heureux de siéger au comité. Je me suis toujours occupé de sport, je n'ai jamais été un professionnel, loin de là, mais j'ai participé à de nombreux sports et je pense que le sport est un volet très important de notre culture et de notre collectivité.
Le président: Charlie.
M. Charlie Power (St. John's-Ouest, PC): Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Charlie Power, de St. John's-Ouest, et je représente Peter MacKay, qui sera notre membre permanent au comité.
Chez nous, c'est tout le contraire du Québec, les seuls sports que nous ayons à Terre-Neuve sont probablement la religion et la politique.
Nous avons quand même une équipe de hockey professionnelle, les St. John's Maple Leafs. Nous avions des courses de chevaux, des courses de trot attelé, une industrie qui est morte à petit feu au cours des années.
Dans les régions périphériques du Canada, vous constaterez qu'on met moins l'accent sur le sport professionnel mais davantage sur le sport amateur, ça c'est certain. De toute évidence, l'étude que fera votre comité portera sur de nombreuses choses. Certes, au cours des dernières années, il semble que le développement du sport amateur soit passé du ressort du gouvernement fédéral, à celui des gouvernements provinciaux à cause des compressions. Les gouvernements provinciaux à leur tour effectuent des compressions budgétaires et se déchargent sur les villes qui, à leur tour, font la même chose à l'endroit des organismes. Que ce soit le hockey mineur ou le soccer mineur, ces compressions imposent un lourd fardeau à ces organisations qui doivent se trouver un financement.
• 1620
Cela a réduit considérablement la concurrence et les
déplacements dans le pays. Du point de vue de Terre-Neuve, il est
maintenant très difficile pour nos équipes amateurs de voyager dans
tout le pays, ce qui, je pense, nuit à l'unité nationale. Nos
jeunes n'ont pas la chance de voyager une fois que les subventions
sont réduites. C'est malheureusement une réalité des temps
modernes.
À Terre-Neuve—et j'imagine même dans vos provinces, à l'Île-du-Prince-Édouard, certainement—le bureau du député reçoit continuellement des appels à faire des dons, à contribuer d'une façon ou d'une autre à tous les petits championnats locaux dont les gagnants sont maintenant invités à participer aux championnats nationaux et très souvent, les jeunes ne peuvent pas y aller.
La réalité est là, mais du point de vue de Terre-Neuve—et Peter apportera peut-être une perspective différente de la Nouvelle-Écosse—il faut certainement mettre l'accent sur le sport amateur, sur les moyens d'en assurer le développement, d'encourager les joueurs à rester impliqués à tous les niveaux...
En corollaire, il faut constater que le sport génère une activité économique importante, que ce soit le hockey ou le golf maintenant, à Terre-Neuve, où l'on compte cinq ou six nouveaux terrains de golf qui sont très fréquentés.
Je fais beaucoup de pêche et de chasse sportives. Ça n'entre peut-être pas dans la définition réelle du sport pour certains d'entre nous, mais on y dépense beaucoup d'argent et cela stimule l'économie de façon considérable.
Donc, à mon avis, les subventions gouvernementales aux sports seraient beaucoup mieux acceptées par le public si les gens comprenaient quelle est la contribution réelle du sport à l'économie et savaient qu'il ne s'agit pas de verser de l'argent dans un trou sans fond pour permettre à certains de pratiquer leur sport favori mais que le sport a des retombées économiques importantes.
Je suis certain que Peter ajoutera sa contribution à votre comité. Nous vous assurons de notre entière participation.
Le président: En ce qui a trait à la question que vous avez soulevée, concernant les équipes de Terre-Neuve défavorisées parce qu'elles ne peuvent pas voyager, en raison du coût des déplacements, est-ce que vous connaissez dans votre province quelqu'un qui aurait analysé un peu ce phénomène et qui pourrait nous en parler? Vous avez abordé la question du point de vue de l'unité nationale. La situation crée presque un milieu isolationniste chez vous. Il me semble que si on ne s'intéresse pas à ce déséquilibre des moyens, particulièrement au niveau amateur, alors, vous n'aurez jamais d'athlétisme de niveau supérieur parce que vos meilleurs athlètes vont être forcés d'aller ailleurs pour atteindre un palier supérieur.
M. Charlie Power: C'est ce qui se passe actuellement à Terre-Neuve, si vous avez 12 ou 13 ans et que vous voulez vraiment jouer au hockey... Nous avons quatre ou cinq jeunes qui ont été repêchés par la LNH. Ils n'y seraient pas arrivés s'ils étaient restés à Terre-Neuve. Simplement parce que la concurrence n'est pas là. Les entraîneurs nécessaires non plus. Les athlètes de niveau supérieur devront quitter Terre-Neuve pour aller chercher cette concurrence et les services des entraîneurs qu'il leur faut.
Par contre, il faut reconnaître que manifestement, le sport, comme nous le savons tous, n'est pas conçu simplement pour créer des athlètes de niveau supérieur. Le hockey joue un rôle très important en dehors du fait qu'il produit des joueurs pour la LNH. Il offre de grands avantages à tous les participants. Il attire beaucoup de jeunes garçons, en particulier, durant leurs années de secondaire où ils vivent une période difficile, et les occupe et les empêche de commettre des mauvais coups.
Le président: C'est ce dont je parlais.
M. Charlie Power: Donc, dans le domaine du sport amateur, je suis sûr que nos autorités sportives pourraient vous donner de nombreux exemples d'équipes qui ont gagné des championnats et des championnats de division à Terre-Neuve mais qui n'ont pas été en mesure de participer aux championnats nationaux. C'est parce que les championnats peuvent se dérouler à Vancouver, à Victoria, ou dans le nord de l'Ontario. Pour le softball, le soccer et les autres sports où nous excellons, ça coûte encore passablement cher d'emmener une équipe de 18 ou 20 joueurs quelque part sans beaucoup de préavis.
Alors n'oublions pas que le sport amateur sert aussi à autre chose que le développement de professionnels.
Le président: Absolument. Des personnes dans le meilleur sens du terme.
M. Charlie Power: Je pense que nous le savons tous.
M. Denis Coderre: Nous devrions aussi nous poser deux autres questions.
Premièrement, nous devrions examiner le sport amateur lui-même. Les jeunes aujourd'hui ne peuvent plus se permettre l'équipement. Si vous voulez jouer au hockey, si vous êtes gardien de but, c'est fou ce que ça coûte. Ça c'est la première question.
La deuxième, si par exemple on leur fournit tout l'équipement... Le gouvernement dit: «Bon, très bien, nous allons donner des subventions à la fédération. Nous allons essayer de trouver un genre de péréquation. Est-ce que les jeunes souhaitent toujours participer?»
À Montréal-Nord, dans ma circonscription—j'y habite depuis 25 ans—je me souviens de nos matchs de baseball il y a environ 15 ans. Nous avions à peu près 20 équipes qui étaient réparties en cinq ou six divisions et il y avait beaucoup de jeunes qui jouaient.
• 1625
Maintenant, la ville elle-même s'est impliquée et investit
beaucoup d'argent dans les sports de loisir, mais nous n'attirons
plus autant d'enfants. Nous avons un problème, parce qu'un ou deux
ans plus tard, la Ville a fait un choix, elle a opté pour ce
qu'elle a appelé le sport «intercité» et a décrété qu'elle allait
réunir seulement un petit groupe des meilleurs joueurs alors que
les autres étaient laissés de côté. Ça c'est le premier problème.
Le deuxième problème, c'est que les valeurs des familles elles-mêmes ne sont plus les mêmes. Nous avons d'autres types de problèmes sociaux et nous avons beaucoup de «familles reconstituées», comme on dit. La mère s'occupe de deux enfants et n'a pas nécessairement le temps de les amener au centre sportif. Donc, il faut trouver une façon d'appuyer la famille, mais il faut aussi intéresser à nouveau les jeunes aux sports. Ça c'est le premier niveau.
Pour le deuxième niveau, il y a des jeunes qui veulent participer mais qui n'ont pas l'équipement nécessaire parce qu'ils ne peuvent se le payer. Ils ne peuvent se permettre de l'acheter ou de participer pleinement. Ça c'est un autre problème. Si vous êtes excellent, comme Myriam Bédard ou d'autres athlètes, cela n'a rien à voir avec le sport proprement dit. Le problème actuellement, c'est qu'on a l'impression d'avoir laissé les jeunes à eux-mêmes et on ne dépense pas l'argent où il faut. On a laissé tomber les jeunes, et on ne sait pas comment les ramener au sport.
Alors nous pourrions aussi parler de la façon de présenter nos idées. Parfois, le rôle des gouvernements n'est pas seulement d'injecter de l'argent où il en faut mais de s'assurer de créer un environnement où les jeunes recommencent à s'amuser.
Le rôle des parents est une autre question dont j'aimerais discuter. J'ai déjà vu des parents dans un centre sportif se battre entre eux lorsque les jeunes de seulement sept ans étaient sur la patinoire. C'est fou. Quel genre de sports voulons-nous avoir? Quel genre d'approche et de milieu voulons-nous avoir? Est-ce que l'on veut faire preuve de créativité et faire participer les jeunes? C'est tellement fou maintenant de penser aux millions qu'un futur athlète peut gagner et les jeunes ne s'amusent plus.
J'ai parlé à quelques parents lorsque nous avons décidé de créer le comité. Leurs commentaires étaient intéressants, lorsque je leur ai demandé leur avis, ils ont dit qu'il était grand temps que nous discutions de ces questions parce qu'actuellement, ils ont l'impression que les jeunes ne s'amusent plus.
Donc, le comité pourrait aborder une question morale. Nous ne voulons pas faire de prêchi-prêcha, mais peut-être pourrions-nous focaliser nos discussions sur ce que le sport devrait être. Je pense que c'est l'approche culturelle que nous devrions prendre.
Le président: C'est une bonne idée.
George.
M. George Proud: Il y a des organisations aujourd'hui qui mettent davantage l'accent sur les ligues internes que sur les équipes qui se déplacent. Ça c'est par suite de ce que Denis vient tout juste de discuter, il y a beaucoup de jeunes qui ont laissé tomber.
Je sais de quoi je parle, j'ai eu trois garçons qui ont joué au hockey, et j'ai maintenant deux petits-fils. L'un d'eux s'est classé pour l'équipe AA et l'autre non. Eh bien, c'est beaucoup de concurrence dans ma propre maison.
Mais il faut faire de la place à ceux qui sont bons. Il faut continuer de les occuper. Je crois également que le fait d'insister sur les équipes des ligues internes est aussi important pour le jeune homme ou la jeune fille qui essaie de s'amuser.
Nous savons tous que les parents constituent souvent un problème aussi grand que les enfants. Il faut trouver une façon de valoriser les enfants. Je suppose que c'est ce que vous êtes en train de dire. Il faut aussi que cela reste un plaisir pour eux.
Je vous donne simplement un exemple. Nous avons à Charlottetown un gars qui jouait au hockey contre des équipes de Boston, de Detroit, de Chicago, bref, avec les professionnels. C'était un des durs dans les années 50 et 60. Il dirige un camp d'entraînement à chaque automne pour 50 à 70 jeunes. Lorsque le directeur général lui a demandé quand il allait commencer à éliminer certains des jeunes, il lui a répondu: «Quand tout le monde aura eu la chance de jouer». Il a dit qu'il avait été dans le domaine du hockey toute sa vie et qu'il n'avait jamais eu la chance d'être repêché, mais que chacun des jeunes allait l'avoir. Ils ne seront peut-être pas repêchés dans les grandes équipes, mais ils auront la chance de jouer.
Je crois que c'est le genre de personne dont on a besoin dans les organisations.
Le président: En réfléchissant à cette notion de lien entre le sport et la création d'emplois, les gens se disent que ce n'est pas sérieux, mais je ne crois pas que les Canadiens, dans l'ensemble, aient la moindre idée—du moins, moi, pas—des sommes investies dans l'infrastructure au Canada pour les centres communautaires, sportifs, etc.
Il y a environ deux ans, j'ai téléphoné à la Fédération canadienne des municipalités pour demander de nous dresser une liste de tous les centres sportifs qui existent au Canada, de nous dire combien de personnes y travaillent, quels sont les budgets, etc. Les représentants de la Fédération m'ont répondu qu'ils n'avaient jamais fait cela, ils ne le savaient donc pas.
M. George Proud: Le moment est venu de s'y mettre.
Le président: Les documents de Statistique Canada ne donnent pas de classification précise des fabricants de vêtements de sport. L'un des secteurs qui présentent un grand potentiel d'exportation, c'est le secteur pour lequel nous possédons une capacité de fabrication unique. À certaines occasions, ces gens-là devraient savoir le nombre d'emplois qu'ils ont créés si bien que s'ils sont sur le point d'être achetés par une entreprise, ou de fermer leurs portes, ou de déménager vers le Sud ou à l'étranger, nous pourrions décider qu'il est important d'appuyer certaines de ces industries durant une période de transition, peu importe les collectivités où elles sont installées.
Donc, j'espère que les membres du comité seront d'accord pour que l'on obtienne ici l'information sur le répertoire de nos usines au Canada et sur le nombre d'emplois qui y sont reliés, ainsi que sur le nombre de fabricants d'articles de sport et le nombre d'emplois connexes, bref, les chiffres concernant les exportations dans ce domaine.
Je pense qu'on devrait établir cet inventaire par province, pour savoir où sont fabriquées les choses. Nous ne le savons pas.
M. George Proud: Prenez le golf, par exemple—les terrains de golf, l'infrastructure, il y en a maintenant dans notre région.
M. Charlie Power: Je ne veux pas ajouter à votre problème de quorum, mais aujourd'hui, c'est ma journée de service. Je croyais que nous allions choisir un président aujourd'hui. Mais je suppose qu'on le fera un autre jour.
Le greffier du comité: Le président est déjà inclus dans l'ordre de renvoi.
Je me demande, monsieur le président, si vous voulez concentrer les travaux sur la façon dont vous avez l'intention d'aborder ces questions en ce qui concerne les étapes à franchir, les témoins à convoquer, les thèmes à aborder. Comment avez-vous l'intention de passer du point A au point B au point C, tout en tenant compte de la date du 30 juin? Il faut un mois pour rédiger et adopter le rapport, ce qui nous amène au mois de mai. En mai, le rapport devrait être prêt. Comment avez-vous l'intention de procéder?
Le président: Qu'on en discute, mais premièrement, nous connaissons les diverses associations au Canada qui souhaiteraient rédiger un mémoire et nous le faire parvenir. Manifestement, nous ne pouvons toutes les entendre. Le comité décidera à partir des mémoires quels témoins il voudra faire comparaître. Si les membres du comité sont en général d'accord, nous pourrions commencer à établir une liste. Nous pourrions établir une liste des diverses associations en consultant Sport Canada.
M. Finn Poschmann (attaché de recherche du comité): Est-ce que vous pensez aux associations de sport amateur?
Le président: Oui, absolument. Il ne fait aucun doute que dès le départ, nous voulons entreprendre les travaux avec les associations de sport amateur afin que personne ne doute que le comité commence par la base, et que nous ne sommes pas ici pour nous concentrer sur le sport professionnel.
Le greffier: Puis-je vous suggérer, dans ce cas, de dresser une liste de questions ou au moins de certains thèmes précis qu'on pourrait soumettre aux associations. L'idée est excellente, mais je pense qu'on a besoin de quelque chose d'un petit peu plus précis.
Le président: Bonne idée.
Le greffier: Cela pourrait faire l'objet de votre prochaine réunion. Vous pourriez faire approuver la liste des associations, la liste des questions, si les attachés de recherche sont en mesure d'en produire une en une semaine.
M. Finn Poschmann: Je me demandais quelles seraient ces questions, parce que nous devons voir quelles questions le comité posera également. Autrement dit, on a beaucoup de pain sur la planche, mais bien sûr, pour établir une série de réunions, il faut d'abord savoir quelles questions vous voulez leur poser.
M. Denis Coderre: Devrions-nous avoir un comité directeur?
Le président: Je ne crois pas que cela soit nécessaire. Je pense que nous sommes assez productifs ici pour décider par nous-mêmes. Ensuite, M. Poschmann pourra élaborer des questions pour nous.
M. Finn Poschmann: Peut-être devriez-vous me dire quoi faire. J'ai entendu ce dont vous avez discuté jusqu'à maintenant, et à partir de cela, je peux formuler quelques questions. Mais s'il y a d'autres choses que vous avez en tête, alors...
M. Denis Coderre: J'aurais peut-être quelque chose à ajouter.
Le président: Allez-y, chacun est libre d'intervenir.
M. Denis Coderre: Parlons d'unité nationale. L'un des principaux problèmes qu'on a connus dans le passé, du moins du point de vue du Québec, c'est que le Québec n'était pas traité équitablement par les fédérations.
Le président: Oui, par les fédérations nationales.
M. Denis Coderre: C'est exact. On va peut-être se mettre dans un vrai guêpier, mais parfois la meilleure façon de faire avancer les choses, c'est de le faire.
Le président: Mme Tremblay en a parlé. Nous avons dit que c'est ce que nous ferions.
M. Denis Coderre: Très bien, je pense qu'il faut le faire, et je suis d'accord.
Nous devrions poser des questions aux fédérations et même convoquer comme témoins des défenseurs et détracteurs afin qu'ils nous expliquent pourquoi une telle chose est préférée à telle autre...
Le président: Je pense que c'est une question que nous devrons poser aux témoins. Lorsqu'ils rédigeront leurs mémoires ou lorsque nous inviterons ceux que nous avons retenus, nous devrions leur dire à l'avance que nous allons leur demander comment ils prennent leurs décisions...
M. Finn Poschmann: Est-ce que vous parlez des critères d'attribution des crédits pour l'entraînement, autrement dit, des athlètes...
M. Denis Coderre: Ces critères existent, mais lorsque les fédérations ont constitué les équipes olympiques, on a eu certains exemples, particulièrement en natation, de bons athlètes du Québec qui ont été laissés de côté. Le tennis en est un autre. Le ski aussi.
Le président: Il faut être sensibilisés à la question et nous assurer, en supposant que ce sont des athlètes de qualité, qu'il y a une représentation nationale, et non pas des athlètes d'une ou deux régions seulement. On a connu quelques incidents...
M. Finn Poschmann: Je ne fais que réfléchir à voix haute. Par exemple, en natation, les règles concernant les critères à respecter pour faire partie de l'équipe olympique sont assez rigoureuses.
Le président: Nous leur demanderons de les expliquer.
M. Denis Coderre: La meilleure façon de comprendre les choses parfois, c'est de se parler. Si nous avons tous ces critères et qu'ils sont publics, alors, les associations devront les expliquer. Si nous nous rendons compte qu'il n'y a pas de décisions arbitraires, alors parfait.
Le président: Tout à fait. Je sais que le président de la Ligue canadienne de hockey a bien hâte de pouvoir nous dire: «Voilà, c'est ainsi que nous choisissons nos athlètes et c'est ainsi que nous tenons compte des représentations régionales».
M. Denis Coderre: Je veux voir Dave King ici. Je veux lui demander pourquoi, diable, il n'y avait pas de bons joueurs de hockey du Québec dans l'équipe nationale du Canada.
M. George Proud: Quiconque est honnête vous dira que cela dépend de qui vous êtes dans bien des cas...
M. Denis Coderre: Et de vos relations.
M. George Proud: ... c'est exact.
Le greffier: Monsieur le président, d'après ce que j'entends, je crois que ce que nous devons faire, c'est d'établir les thèmes clés. Ensuite, à partir de ces thèmes, nous devrions formuler les questions. Et à partir des questions, nous dresserons la liste des associations et des témoins que nous voulons entendre.
Par conséquent, la semaine prochaine, vous devriez peut-être examiner non pas les questions, mais les thèmes afin d'avoir les bons thèmes à partir desquels vous élaborerez vos questions.
Le président: Très bien.
M. Denis Coderre: N'oublions pas ceci: On risque de ne parler que de hockey.
Le président: Nous résisterons de toutes nos forces à cette tentation.
M. Denis Coderre: Je suis d'accord avec vous. Nous devons dire qu'une partie de nos travaux portera sur le hockey, mais que le reste portera sur divers sujets.
Une voix: La boxe.
Le président: De même, il est très important aussi de convoquer les fabricants d'articles de sport. Mis à part les divers sports eux-mêmes, je pense que nous devons avertir les fabricants d'équipement de sport.
M. Denis Coderre: Est-ce qu'on veut également entendre les professionnels? Radio-Canada vient de signer un gros contrat avec Labatt. Pour le hockey, il est question d'environ 300 millions de dollars.
Le président: Je pense que nous devons demander à CBC-Radio- Canada, plutôt qu'aux professionnels, quelle est sa contribution au sport au Canada. Beaucoup de gens estiment que CBC-Radio-Canada ne fait pas véritablement sa part pour promouvoir le sport au Canada. Cela fait partie de son mandat.
M. Denis Coderre: On n'a pas pu voir le match de la Coupe Grey à Radio-Canada.
Le président: Je pense que nous devrions demander aux représentants de Radio-Canada comment ils voient leur rôle dans le cadre de la loi et quelles choses ils font pour promouvoir le sport au Canada, surtout au niveau amateur.
M. Finn Poschmann: Pour reprendre ce que disait Normand, oui, nous avons besoin d'un thème rassembleur. Autrement dit, qu'allons- nous faire pour toucher à tous ces sujets?
Le greffier: Il faut compter environ un mois avant de pouvoir commencer à entendre les témoins, je pense. Il faut une semaine pour décider des thèmes, une autre pour formuler les questions. La troisième semaine, vous pouvez faire comparaître des représentants du Ministère.
Nous pourrions les convoquer maintenant, monsieur le président. Après cela, vous pourriez commencer à entendre les témoignages.
Le président: Je pense qu'il serait bon que nous entendions les représentants du Ministère le plus rapidement possible afin d'avoir une séance d'information générale.
Maintenant, je pense que le Comité du patrimoine va entendre les représentants des sports. N'est-ce pas?
Le greffier: Non. Nous devions le faire, mais maintenant que le sous-comité a été créé, je pense que c'est à ce sous-comité qu'on les entendra. Il y aura Hedy Fry, les représentants de Parcs Canada, on parlera également du budget des dépenses principal.
Le président: Croyez-vous qu'il serait possible d'avoir une séance d'information générale du Ministère la semaine prochaine?
Le greffier: Oui, si les fonctionnaires sont disponibles.
Le président: Rien ne sert de réinventer la roue. Autrement dit, ils vont nous donner certains points de vue, certains de leurs avis et certaines pistes qui pourraient nous être très utiles pour mieux cibler nos interventions.
Le greffier: Est-ce que vous êtes en train de dire que vous voulez discuter en quelque sorte de l'état du sport au Canada...
Le président: Oui, de la part de...
Le greffier: ... y compris tous les renseignements qu'ils ont, y compris ceux concernant les Jeux olympiques?
M. Denis Coderre: J'ai parlé de l'industrie elle-même. Il y a aussi votre idée de l'inventaire, et les résultats obtenus par rapport à l'argent consacré au sport. Cela sera une question très importante à discuter. Il nous faut une réunion pour discuter uniquement de cette question.
Le greffier: Je me demande si les attachés de recherche—et je pose simplement la question—pourraient mettre à la disposition du Ministère quelques pistes d'orientation, parce qu'autrement ce sera très vaste.
M. Finn Poschmann: Oui. Je devrai leur en parler demain.
Le greffier: Très bien.
M. Denis Coderre: Le problème avec ce genre de comité, c'est qu'on peut parler de beaucoup de choses et se perdre.
Le président: Exact. Ce sera notre défi, de garder les travaux bien orientés. Mais je pense qu'il est très important que chaque mémoire...
M. Denis Coderre: Il ne faut pas se disperser.
Le président: ... porte sur une question particulière—et je reviens à ce que vous disiez—portant sur le lien entre le sport et la création d'emplois, le lien avec l'économie. L'une des choses qu'on n'a jamais faites avec le sport, c'est qu'on n'a jamais...
Je crois que la façon de procéder serait d'axer nos travaux sur les liens entre le sport et l'économie; je pense que l'on aura plus de succès. Tous les autres secteurs de l'économie ici, lorsqu'ils se présentent à une audience prébudgétaire, que ce soient les représentants de l'édition, ou n'importe qui d'autre, établissent toujours un lien entre leurs espoirs de modification de politique ou de règlement, et les retombées économiques générales que cela pourrait avoir.
Certes, il y a des ramifications culturelles, toutes sortes de choses. Il est très important que toutes ces personnes soient sensibilisées à ces questions. Même les bénévoles qui participent au sport amateur dans tout le Canada et qui sont très nombreux. Je pense que l'on doit le préciser et voir ce qui se passerait si l'on n'avait pas tous ces bénévoles.
Le greffier: Je ne fais que demander des précisions afin de bien comprendre le processus et déterminer la meilleure façon de procéder. Vous avez deux choix, d'après ce que je comprends. Vous pouvez convoquer les représentants des sports la semaine prochaine, s'ils sont disponibles. C'est un gros «si», parce qu'il est très difficile d'avoir des représentants de Patrimoine Canada. Ou vous pouvez établir vos thèmes et certaines de vos questions. Ça vous donnera alors le temps d'établir un horaire pour entendre ces témoins. Ensuite, on leur soumettra ces thèmes pour voir si on les a tous. Est-ce qu'il en manque? Est-ce qu'on peut en rajouter ou pas? Je pense que ça nous permettrait peut-être de circonscrire nos travaux.
M. Denis Coderre: Il faut se constituer un cadre.
Le greffier: Oui. Cela donnera aux attachés de recherche un peu plus de temps pour établir ce cadre et à nous, pour nous organiser. Évidemment, c'est comme vous voudrez. Je ne fais que répéter ce que j'ai entendu.
Le président: Pas de problème. Mais nous devrions préciser clairement aux fonctionnaires que dans deux semaines, nous souhaitons les entendre.
Le greffier: Oui.
M. Denis Coderre: Maintenant, si vous le permettez, nous voulons que le comité ait un impact, nous ne voulons pas discuter... Il faut voir... Nous avons le sujet, c'est un sous- comité de l'industrie, et patati et patata.
Lorsqu'on discute de la question avec les gens, leur première réaction, c'est les salaires. Ils disent qu'ils ne veulent pas en entendre parler, mais si l'on pose d'abord la question suivante: «Quelle est la situation des sports au Canada?», alors on peut ensuite aborder la question économique, culturelle, etc.
Le président: Eh bien, la composante culturelle va être automatiquement soulevée parce qu'essentiellement, on a toujours mis l'accent là-dessus dans le sport. Nous allons devoir motiver certains des groupes pour véritablement...
M. Denis Coderre: Supposez que vous êtes journaliste. Comment abordez-vous le sujet?: «Je veux examiner la situation des sports aujourd'hui». N'est-ce pas?
Le président: L'essentiel, et la plupart des journalistes s'en rendent compte, c'est que nous voulons établir un lien entre le sport et l'activité économique. Oui, bien entendu, il y a les ramifications culturelles qui sont toujours discutées, mais il faut évaluer ce qu'il en est, recueillir de l'information pour avoir une bonne idée du secteur. Nous n'obtiendrons jamais tout, mais nous voulons en obtenir suffisamment pour que n'importe qui comprenne que, bon sang, c'est une industrie de plusieurs milliards de dollars qui produit je ne sais combien d'emplois, et si soudain, on constate, même au niveau amateur, que des gens restent à la maison, des équipes plient bagage, des fabricants s'en vont aux États-Unis, à ce moment-là, on pourra peut-être dire: Oh! l'industrie s'écroule sous nos yeux. Est-ce vraiment ce qu'on veut? Et, au bout du compte, cela nous amènera à faire des recommandations musclées.
M. Denis Coderre: Pas étonnant qu'on ait perdu les Jets.
Le président: Pourquoi avons-nous perdu l'usine de la CCM à Saint-Hyacinthe? Elle est allée s'installer aux États-Unis. Pourquoi avons-nous perdu l'usine Bauer de Sainte-Thérèse? L'usine est allée s'installer aux États-Unis après que Nike en a pris le contrôle.
Une voix: Ces gens-là sont partis, un point c'est tout.
M. Denis Coderre: Pourquoi le gouvernement devrait-il empêcher de telles situations?
Le président: Les gens examinent la question du sport et se disent que c'est seulement un groupe de personnes qui fabriquent quelques bâtons de hockey et des patins, c'est seulement 50 emplois. Mais tout à coup, on se rend compte que cette industrie pourrait être très puissante, parce que le secteur du sport prend beaucoup d'ampleur aux États-Unis, et que le marché est de taille. Au lieu de tout abandonner, peut-être pourrions-nous voir comment encourager les Canadiens à se lancer sur ce marché et à être plus progressistes.
M. Denis Coderre: Je ne sais pas si ça a déjà été fait auparavant, mais permettez-moi de suggérer d'inviter également certains chroniqueurs sportifs, des gens comme Réjean Tremblay?
Le président: Je n'aime pas tellement cela, et je vais vous dire pourquoi. Il y a des milliers de chroniqueurs sportifs au Canada, si on songe à la radio, à la télévision et aux journaux. Si on donne la préférence à un... Il faut être très prudents ici. Je pense que nous devrions simplement...
M. Denis Coderre: Bon, d'accord.
Le greffier: Sur un plan plus pratique, je crois qu'il y aurait conflit d'intérêts pour un journaliste s'il se présentait devant un comité parlementaire; j'ai déjà étudié la question. Les journalistes font leurs articles, ils doivent éviter de prendre position en dehors de ça.
M. Denis Coderre: Très bien.
Le président: Si on réussit à écarter la perception qu'il s'agit d'aider des joueurs de hockey riches et que l'on parle en réalité des infrastructures, du sport amateur, des sommes que doivent dépenser les familles, etc., je crois alors que la communauté sportive et en général les journalistes qu'intéressent les politiques gouvernementales vont être intrigués.
M. Denis Coderre: Mais je demandais si nous essayons de définir ce qu'est un expert en sports, manifestement, il sera question du hockey, et à La Gazette, il y a Red Fisher, qui connaît tout, qui est là depuis 30 ou 35 ans. Mais je suis d'accord avec le greffier. Je comprends le principe. Si nous voulons entendre des experts...
Le président: Je pense qu'ils vont faire connaître leur expertise dans leurs propres chroniques.
M. Denis Coderre: Très bien.
M. Finn Poschmann: Je veux simplement m'assurer que nous avons quelque chose à nous mettre sous la dent pour revenir avec certains thèmes, qui sont essentiels, et des questions à la prochaine réunion afin de les faire approuver. Voilà le plus pressant si on veut éviter d'aller dans toutes les directions.
Le président: Très bien. Ce sera difficile de nous concentrer sur ces thèmes. J'en conviens.
Il y a aussi une autre chose très importante, et je veux revenir à ce qu'a dit Mme Suzanne Tremblay. Elle a soulevé deux questions.
Premièrement—et Denis en a parlé aussi—il y a toute cette notion du cercle des initiés. On ne mettra pas l'accent sur cette question, mais nous ne pouvons pas y échapper. Et toute la question de la composition d'Équipe Canada: qu'est-ce qui fait d'Équipe Canada une équipe nationale? Quels sont les critères? Je ne veux pas monter tout ça en épingle, parce que nous ne voulons pas nous ingérer dans la gestion des équipes, mais je veux simplement signaler le fait que c'est une chose qui préoccupe Mme Tremblay.
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Sa deuxième préoccupation, dont Denis a fait part
également—et qui concerne particulièrement les régions
défavorisées—c'est toute la question de l'argent. Même dans un
gros marché comme Toronto actuellement, où la rationalisation se
poursuit, il y a des organisations du secteur privé qui prennent le
contrôle, qui s'intéressent davantage au profit qu'au développement
des collectivités. Le coût de certains de nos sports dans un grand
marché comme Toronto, vu le coût des terrains et de tous les autres
coûts maintenant, est devenu inabordable pour les familles. Alors
lorsque nous enverrons des lettres à ces organisations qui gèrent
des sports amateurs dans les grands marchés, on devrait leur
demander comment, à leur avis, les familles pourraient se permettre
d'assumer ces coûts et de faire participer leurs enfants à ces
sports, quels qu'ils soient.
M. Denis Coderre: Nous n'avons pas quorum aujourd'hui. Je me demandais seulement si nous pouvions remplacer des députés quand ils ne sont pas là parce que la question est très importante.
Le président: Oui, c'est possible, il y a beaucoup de députés qui veulent faire partie de notre comité.
M. Denis Coderre: Nous devons faire quelque chose.
Le président: Oui, nous soulèverons la question. Pat O'Brien a dû s'absenter pour une raison familiale; Suzanne Tremblay nous a dit vendredi seulement que le lundi soir ne lui convenait pas tellement.
Est-ce qu'elle vous l'a dit?
Le greffier: Non.
M. George Proud: Je serai absent pour le reste de la semaine et la semaine prochaine; je demanderai donc à quelqu'un de me remplacer.
Le président: Très bien.
M. George Proud: Par ailleurs, j'enverrai quelqu'un de mon bureau, un membre du personnel.
Le président: Très bien. Merci.
M. George Proud: Les membres de mon personnel peuvent assister à la réunion, n'est-ce pas?
Le président: Oui, avertissez Vivaldo et il appellera un autre député.
La séance est levée.