Passer au contenu

SINS Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

Pour faire une recherche avancée, utilisez l’outil Rechercher dans les publications.

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.

Publication du jour précédent Publication du jour prochain

SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE

SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mercredi 25 mars 1998

• 1633

[Traduction]

Le président (M. Dennis J. Mills (Broadview—Greenwood, Lib.)): La séance est ouverte. Nous accueillons le chef des sports de la télévision anglophone de CBC, M. Alan Clark, et le directeur des émissions sportives, Daniel Asselin. Nous recevons également Jim Thompson, qui est président de NetStar Sports, ainsi que Jacques Boucher, le vice-président de la programmation du Réseau des sports, RDS.

Qui veut commencer?

M. Alan Clark (président du Réseau des sports, service anglophone, Canadian Broadcasting Corporation): Daniel vient d'accéder à ce poste. Je pense qu'on devrait l'obliger à y aller en premier.

Des voix: Oh, oh!

Le président: Bien, allez-y. Détendez-vous et prenez du bon temps.

M. Daniel Asselin (directeur des émissions sportives à Radio-Canada): Monsieur le président, membres du comité,

[Français]

je m'appelle Daniel Asselin. Je suis directeur des sports à Radio-Canada depuis deux mois. M'accompagne aujourd'hui Daniel Picard, qui est chef de production et administrateur du service des sports de Radio-Canada. S'il y avait des questions auxquelles je ne pouvais pas répondre concernant le passé, je demanderais à M. Picard de m'aider.

Le sport représente un des liens culturels les plus forts unissant tous les Canadiens, et la Télévision française de Radio-Canada est depuis sa fondation l'un des instruments privilégiés pour permettre à la population de partager les exploits des athlètes professionnels et amateurs qu'elle admire.

Depuis 1952, La Soirée du hockey du samedi soir est devenue une tradition qui réunit près d'un million de francophones chaque semaine. Associée à la légende des Canadiens de Montréal, La Soirée du hockey a contribué à faire des Maurice Richard, Jean Béliveau, Jacques Plante, Guy Lafleur, Patrick Roy et autres des modèles pour tous les jeunes Canadiens français. La récente signature d'un contrat de quatre ans confirme le maintien de cette tradition.

• 1635

La Télévision française de Radio-Canada est le principal diffuseur des Jeux olympiques depuis ceux de Rome en 1960. Les Olympiques et les autres jeux qu'elle a régulièrement présentés entraînent une couverture extensive de nos athlètes. Pendant les Jeux, l'athlète canadien est la priorité absolue de Radio-Canada, mais, comme l'a fait en vue des Jeux d'Atlanta et de Nagano, on diffuse dans les mois précédant les Olympiques une foule de compétitions nationales et internationales mettant en vedette les athlètes susceptibles de s'illustrer aux Jeux ainsi que des portraits de nombreux athlètes.

L'implication olympique de Radio-Canada entraîne une synergie qui contribue à maximiser la visibilité des athlètes canadiens. En signant une entente lui assurant les droits de diffusion des Olympiques jusqu'en 2008, Radio-Canada s'est non seulement assurée du titre de télévision olympique au Canada, mais a aussi accepté d'assumer une grande responsabilité comme porte-étendard de nos athlètes dans toutes les disciplines.

La Télévision de Radio-Canada considère diverses options pour réaliser cet objectif, étant consciente qu'un athlète de 14 ans qui fait aujourd'hui sa marque au niveau local pourrait, à 24 ans, être l'un des plus grands espoirs olympiques du pays lors des Jeux de 2008.

L'assurance de diffuser les Olympiques pendant 10 ans permet à la Télévision française de se doter de structures vouées entièrement à l'événement. Elle permettra aux télévisions française et anglaise d'accentuer leur collaboration aussi bien dans la couverture des Jeux que dans la promotion de nos athlètes.

En outre, la perspective d'une planification olympique à long terme permettra à Radio-Canada de réaliser d'importantes économies d'échelle. Dans cet esprit, Radio-Canada diffusera de manière exhaustive les Jeux panaméricains de Winnipeg en 1999.

Radio-Canada tient à s'intéresser à toutes les dimensions de la pratique du sport. C'est pour cette raison que les Jeux paralympiques d'Atlanta ont fait l'objet d'une grande émission spéciale et qu'une émission de deux heures, diffusée le samedi 28 mars prochain, sera consacrée à la participation des athlètes canadiens aux Jeux paralympiques de Nagano.

La Télévision française de Radio-Canada accorde une grande importance à son bulletin quotidien de nouvelles du sport. La place des sports amateurs y est plus importante que jamais, et la dimension journalistique est privilégiée. Les reportages décrivant l'entraînement des athlètes et les conditions matérielles dans lesquelles ils poursuivent l'excellence sont présentés fréquemment. En outre, Les Nouvelles du sport de Radio-Canada proposent régulièrement des reportages réalisés dans les provinces de l'Ouest, l'Ontario, le Québec et les Maritimes. C'est à cet égard le seul bulletin de nouvelles sportives authentiquement national dans le marché francophone, le seul qui apporte une vitrine nationale à de nombreuses compétitions locales.

Reconnu comme l'un des meilleurs au pays, le site web de Radio-Canada comprend un site important consacré aux sports. Celui-ci constitue un véhicule d'information supplémentaire qui s'avérera de plus en plus précieux, en particulier dans le monde des sports amateurs. Ainsi, pendant les Jeux de Nagano, 370 000 visiteurs ont passé en moyenne 16 minutes sur le site des sports de Radio-Canada et 75 000 personnes se sont servi de ce site pour faire parvenir des messages d'encouragement aux athlètes canadiens.

Consciente de la réalité multiculturelle du pays, Radio-Canada a été la première télévision nationale à diffuser en 1982 et 1986 les matchs de la Coupe du monde de soccer pour lesquels se passionnent particulièrement nos compatriotes d'origine européenne ou latino-américaine.

Toutefois, le mandat généraliste de la télévision française et les attentes de la population qu'elle dessert limitent la quantité de programmation sportive qu'on peut y présenter. C'est ainsi que depuis quelques années, les dimanches après-midi, autrefois consacrés aux sports, sont dorénavant réservés le plus souvent à des émissions culturelles. C'est pourquoi la télévision française a abandonné la diffusion du foot-ball américain et, après la disparition des Alouettes, du foot-ball canadien, en plus de réduire progressivement le nombre de matchs de baseball sur ses ondes.

Le changement du paysage médiatique et l'arrivée d'un canal spécialisé en sports permet à Radio-Canada de mieux cibler ses priorités sans pour autant pénaliser les amateurs. Ainsi, quand, en signant le nouveau contrat de hockey, Radio-Canada a choisi de se priver d'une des deux demi-finales de la Coupe Stanley pour respecter son mandat généraliste, elle savait que la majorité des amateurs francophones auraient accès à ces rencontres. En outre, en signant des accords stratégiques avec le Réseau des sports concernant la diffusion des Grands Prix de formule 1 et des Jeux olympiques, Radio-Canada fait en sorte de maximiser l'offre sportive et la visibilité de nos athlète tout en étant fidèle à l'ensemble de ses responsabilités.

• 1640

Dans l'établissement d'une programmation équilibrée, la Télévision française doit tenir compte du fait que les émissions sportives, même aussi prestigieuses que les finales du hockey ou les Olympiques, n'attirent pas plus de téléspectateurs que ses émissions dramatiques canadiennes les plus populaires.

La Télévision française de Radio-Canada considère néanmoins que le sport fait partie intégrante de la culture canadienne et qu'il doit conserver une place significative sur ses ondes.

Le Service des sports de la Télévision française de Radio-Canada—production et salle de nouvelles—emploie 35 personnes sur une base permanente, auxquelles s'ajoutent quelque 20 pigistes et contractuels embauchés lors d'événements spéciaux.

La diffusion des événements sportifs, en particulier du hockey, a été un véritable moteur au plan technologique pour la Société Radio-Canada. L'acquisition de matériel et les innovations rendues nécessaires pour la couverture sportive ont par la suite servi à tous les secteurs de la société: information, variétés, dramatiques, etc. En outre, elles ont permis de créer des emplois hautement spécialisés et de développer une expertise reconnue dans le monde entier. Ainsi, par exemple, lors des Jeux de Nagano, le comité organisateur a fait appel au réalisateur de La Soirée du hockey, Jacques Primeau, pour diriger la télédiffusion des matchs olympiques de hockey.

La visibilité que la télévision accorde à nos athlètes est pour eux un outil précieux pour l'obtention de commandites ou d'autres formes de soutien, que ce soit à cause de leur propre notoriété ou de l'exemple d'autres athlètes qui sont, du jour au lendemain, devenus des célébrités grâce à leur performance... et à la télévision. En outre, de nombreux athlètes de pointe peuvent devenir d'excellents analystes à la télévision, tels Gaétan Boucher, Pierre Harvey et Nathalie Lambert, entendus récemment lors des Jeux de Nagano.

Que ce soit pour les Olympiques ou pour les sports professionnels, les droits de diffusion représentent un élément essentiel dans la planification financière des organismes sportifs.

Pour Radio-Canada, les grandes émissions sportives—Olympiques et hockey—sont donc très intéressantes, puisqu'elles s'autofinancent généralement et lui permettent de braquer les feux des caméras sur les athlètes canadiens tout en développant une expertise canadienne exceptionnelle.

L'abandon de séries que la Télévision française consacrait essentiellement au sport amateur, comme Les Héros du samedi, qui mettait en vedette les moins de 15 ans, puis L'Univers des sports, en dehors des périodes pré-olympiques, est cependant davantage lié à des considérations économiques. Comme tous les secteurs de Radio-Canada, le Service des sports a dû restreindre ses dépenses. Si l'on excepte les événements de prestige comme les Olympiques, l'auditoire limité des émissions sur le sport amateur ne peut engendrer de revenus publicitaires suffisants permettant de couvrir une part appréciable des coûts de production élevés des captations ou reportages d'événements sportifs. Il y aurait lieu d'explorer des avenues pouvant permettre à Radio-Canada ou à d'autres diffuseurs de suivre des événements, championnats canadiens ou régionaux par exemple, qu'ils ne peuvent envisager aujourd'hui pour des motifs de rentabilité.

Merci.

Le président: Merci, monsieur Asselin.

Je préfère qu'on passe aux questions après avoir entendu les autres intervenants. D'accord?

[Traduction]

Monsieur Clark.

M. Alan Clark: Merci. Je suis accompagné par Nancy Lee, directrice adjointe des sports à CBC.

Notre service fait partie du réseau de la télévision anglophone. Je relève directement du vice-président, Jim Byrd, qui, je crois, a comparu à quelques reprises devant votre comité.

Notre service est modeste. Nous employons directement une cinquantaine de personnes, auxquelles s'ajoutent une vingtaine d'employés détachés des autres divisions ainsi que 35 analystes, attachés de recherche et pigistes qui travaillent pour nous en permanence, mais non pas à plein temps. Notre personnel technique provient de nos établissements régionaux, du marché des pigistes et du centre de télédiffusion de Toronto.

L'année dernière, nous avons produit 916 heures de programmation consacrées au sport amateur et professionnel, et cette année, à cause de Nagano, nous allons dépasser 1 100 heures.

• 1645

Daniel vous a rappelé l'historique de Radio-Canada. Notre service existe presque depuis les tout débuts de CBC—encore que je n'y étais pas à l'époque. Nous sommes très fiers de nos antécédents. Hockey Night in Canada va fêter son quarante-sixième anniversaire cette année. Nous diffusons la coupe Grey depuis le début du service, ou presque. Au fil des années, nous avons vu certaines personnalités du service devenir des célébrités, comme Foster Hewitt, Danny Gallivan, Don Whitman, Ernie Afaganis, Bob Cole, Brian Williams et Ron MacLean, pour n'en nommer que quelques-uns.

Cette tradition s'est amorcée à l'époque où CBC était le réseau de télévision. Aujourd'hui, je suis fier de dire que nous nous épanouissons dans l'univers des chaînes multiples. Nous avons préservé la tradition de qualité et d'excellence dans ce nouvel environnement très compétitif, et notre excellence est reconnue dans le monde entier.

Quant au sport proprement dit, il n'a jamais connu une telle popularité dans notre pays, du moins de notre point de vue. Les événements sportifs n'ont jamais attiré autant de monde, que ce soit à titre de participants, de spectateurs ou de téléspectateurs. Le sport est un élément important de notre univers culturel et CBC joue un rôle essentiel pour traduire notre culture en produisant des émissions de sport de qualité qui soient principalement et spécifiquement canadiennes.

Nous jouons aussi un rôle important dans la canadianisation du réseau de CBC. Comme vous le savez, nous avons cessé il y a deux ans de télédiffuser les séries américaines aux heures de grande écoute. Comme notre président l'a dit à votre comité, nous allons étendre ce changement au-delà des heures de grande écoute et nous serons très prochainement un réseau entièrement canadien.

Pour assurer le succès de la canadianisation, il est essentiel d'attirer de vastes auditoires vers certaines parties de l'horaire, de façon que les émissions canadiennes moins en vogue bénéficient néanmoins d'un plus grand nombre de téléspectateurs et de commanditaires. Les chiffres dont nous disposons actuellement indiquent qu'au cours des Jeux olympiques de Nagano qui viennent de se terminer, 17 millions de Canadiens anglophones ont regardé chaque semaine une partie de nos émissions, même celles qui étaient diffusées au milieu de la nuit. Hockey Night in Canada attire tous les samedis soir de cinq à six millions de Canadiens. Le championnat de curling féminin, le Scott Tournament of Hearts, qui s'est tenu récemment, a attiré plus de trois millions de téléspectateurs canadiens. On peut donc dire que le sport attire les foules à CBC.

Le ministère du Patrimoine, auquel ce comité fait rapport, connaît bien l'incidence du service des sports sur les finances de CBC; pourtant, il y a lieu de répéter que CBC Sports est financièrement autonome. Les revenus des sports professionnels permettent de financer la couverture des sports amateurs et, comme je le signalais tout à l'heure, ils permettent à la société de proposer des émissions canadiennes de qualité qui attirent les foules.

Au cours de la dernière décennie, nous n'avons pas échappé aux conditions économiques qui ont malmené les secteurs public et privé dans le monde entier. Mais après discussion, nous avons décidé d'y réagir par le slogan «Home of the Champions», et j'ose à peine dire que c'était un slogan. Grâce à cette formule, nous avons centré notre attention sur les éléments du sport qui justifiaient un investissement financier de la part de notre service.

Nous nous sommes débarrassés de l'émission Sportsweekend, qui était consacrée à divers sports. Elle comportait beaucoup de séquences de remplissage, des documents achetés aux États-Unis ainsi que des émissions simultanées. Notre horaire des sports est maintenant canadien à 98 p. 100. Désormais, nos seules émissions simultanées sont celles des courses de voiture de la catégorie Indy. Nous retransmettons les deux courses canadiennes en simultané avec TSN. Mais ce sont les seuls cas actuellement.

Nous mettons en vedette les champions canadiens à tous les niveaux et dans presque tous les sports, notamment le hockey, le curling, le rodéo, les sports équestres, le ski acrobatique, la gymnastique, le football canadien, le volley-ball de plage, etc. Nous avons économisé en resserrant nos budgets, en négociant de meilleurs contrats de droit de retransmission et en concluant des ententes de publicité réciproque.

• 1650

Nos conditions d'emploi ont changé. Il fut un temps où CBC Sports était obligé de recourir au personnel de CBC. Désormais, nous pouvons faire appel à des équipes mixtes et au marché des pigistes.

Évidemment, lorsqu'on veut éviter de comprimer son budget, on a la possibilité d'aller chercher de l'argent ailleurs, et CBC Sports s'est appliqué à obtenir des contrats de télédiffuseur hôte. L'année dernière, nous avons été le télédiffuseur hôte de la coupe du monde de ski à Whistler, des championnats du monde de canoe-kayak à Halifax et on nous a engagés à Nagano pour assurer la retransmission du hockey et du curling dans le monde entier. Nous venons de signer un contrat de plusieurs millions de dollars avec les Jeux panaméricains de Winnipeg, dont nous serons le télédiffuseur hôte, avec plus de 400 employés.

Nous avons pris des initiatives dans d'autres domaines. Nous louons actuellement nos netcams de hockey et d'autres appareils mis au point ou achetés spécifiquement pour les émissions sportives. Nos archives nous procurent des revenus et, sous réserve de la conclusion d'accords sur les droits, nous vendons des émissions à la Nouvelle-Zélande, à l'Australie, à Hong Kong et à l'Afrique du Sud.

Finalement et surtout, nous avons conclu une alliance stratégique qui nous permettra d'étendre notre programmation et d'économiser nos ressources. Nous travaillons en particulier avec TSN sur divers fronts, notamment le curling, la Ligue canadienne de football et les Jeux panaméricains; jeudi dernier, nous avons signé une entente conjointe concernant la télédiffusion des Jeux olympiques jusqu'en 2008.

Je voudrais maintenant mettre l'accent sur les défis à relever, en commençant par le sport amateur. Nous avons la chance de vivre dans un pays d'opulence, où les jeunes ont la possibilité de pratiquer à peu près n'importe quel sport. En passant tout à l'heure devant le Glebe Collegiate, où j'ai fait mes études secondaires, je pensais à toutes les possibilités dont bénéficie mon fils à Toronto par rapport à ce que nous avons connu: il joue au squash, son école a aussi une équipe de golf, une équipe de tennis, une équipe de rugby, autant de sports qui n'existaient pas lorsque j'étais au secondaire. Par ailleurs, le caractère multiculturel de notre pays a inscrit toutes sortes de sports nouveaux au menu, ce qui nous oblige à nous demander combien de ressources budgétaires et d'émissions de télévision il faut leur consacrer.

En lisant le compte rendu du comité, j'ai vu le témoignage d'un représentant de Sports Canada qui disait que cet organisme ne peut plus accorder de soutien financier à toutes les fédérations de sport amateur. Il a dû se résoudre à restreindre les fonds accordés à 38 sports sur 58. Nous éprouvons les mêmes difficultés. Comme je l'ai dit, nous devons adapter nos ressources financières à nos priorités de programmation.

Il y a un autre aspect du sport qui est le même partout dans le monde: il adore les gagnants. Par une magnifique journée à Albertville, en 1994, Kerrin Lee-Gartner a remporté une médaille d'or. Le samedi suivant, nous avons diffusé une course de la coupe du monde à partir de Whistler et nous avons attiré 850 000 téléspectateurs. La dernière saison, nous avons présenté du ski pendant quatre week-ends seulement et nous ne sommes jamais allés chercher plus de 300 000 spectateurs.

Examinons les sports eux-mêmes. Nous n'avons pas de héros à l'heure actuelle et le ski alpin connaît une baisse de popularité, mais le surf des neiges est en pleine expansion. Il y a quelques années, nous avons diffusé pendant deux saisons des matchs de volley-ball de la coupe du monde. Nous n'en diffusons plus, mais le volley-ball de plage est extrêmement populaire, dans la foulée d'Atlanta. Dans le monde des paris sportifs, les courses de chevaux essayent désespérément de faire concurrence aux casinos, mais Spruce Meadows, à Calgary, attire régulièrement 40 000 personnes dans les Prairies pour assister trois week-ends par an à une compétition hippique.

L'athlétisme et la natation dominent les Olympiques, les Jeux du Commonwealth et les Jeux pan-américains, mais Jim et moi pouvons vous assurer que personne n'assiste à des rencontres d'athlétisme ou à des compétitions de natation entre les principaux jeux. Dans notre secteur, ce qui compte aujourd'hui ce sont les héros, les tendances et le marketing.

Pour ce qui est des sports féminins, nous avons constaté il y a bien des années que le nombre de spectateurs d'événements sportifs était au point mort. Où étaient les nouveaux téléspectateurs? C'était surtout des femmes. Nous avons fait l'acquisition d'événements sportifs pour lesquels les téléspectatrices avaient indiqué une préférence, par exemple le patin artistique, la natation, le plongeon et les concours équestres, et nous avons également essayer de rendre les sports professionnels, comme le football et le hockey, plus accessibles aux femmes. Mais il n'en demeure pas moins qu'à l'exception de grandes manifestations multisports, comme les Olympiques ou les Jeux du Commonwealth, les femmes sont sous-représentées à la télévision, tout comme elles le sont dans les pages sportives de nos journaux. Les sports professionnels—le hockey, le football, le base-ball, le basket-ball et les sports automobiles—dominent en Amérique du Nord.

• 1655

Il y a aussi la question des événements sportifs pour athlètes handicapés. La semaine dernière, une équipe de la SRC est rentrée de Nagano, où elle avait couvert les Jeux paralympiques. Cette équipe de cinq personnes et un seul reporter de la radio étaient les seuls à assurer la couverture médiatique de cet événement à Nagano.

Comme je l'ai mentionné, nous avons été embauchés pour diffuser les matchs de hockey à Nagano au Big Hat. Nous avions 19 caméras et 45 employés. Lorsque notre cameraman est entré au Big Hat la semaine dernière pour filmer le match de hockey sur traîneau, notre caméra était la seule dans tout l'édifice. Nous avons consacré 280 heures aux Jeux olympiques de Nagano. Nous diffuserons l'émission spéciale de deux heures sur les Jeux paralympiques de Nagano. Personne n'irait jusqu'à dire que les deux jeux auraient dû recevoir la même couverture, mais il faut se poser la question: ne devrait-on pas réduire l'écart? Dans l'intervalle entre les Jeux olympiques, il n'y a pratiquement aucune couverture télévisée des sports pratiqués par les handicapés.

Notre mandat exige que nous reflétions la réalité régionale. Je peux vous dire qu'il a été difficile de respecter notre mandat dans certaines régions, particulièrement au Canada atlantique. Comme nous le savons tous, la région n'est pas suffisamment densément peuplée pour accueillir de grandes équipes professionnelles au niveau de l'AHL, mais c'est tout. En dépit des coûts, nous avons été en mesure de couvrir certains sports dans la région, comme la gymnastique à Summerside, les quilles à Saint John, le canotage, l'été dernier à Halifax, et nous serons de retour à l'Île-du-Prince-Édouard cet été pour le tournoi de golf skins. Mais le fait est que nous devons trouver de nouvelles façons d'envoyer nos équipes de cameramen dans les régions éloignées de notre pays.

Nous n'avons pas de solutions aujourd'hui au problème de la sous-représentation du sport amateur, des athlètes féminines ou des athlètes handicapés à la télévision. Pour notre part, nous avons amorcé des discussions avec les représentants de Sport Canada pour voir s'il y aurait des façons créatrices de diffuser davantage de sport amateur à la télévision. Nous nous livrons au même exercice auprès de nos commanditaires—notamment, la Banque royale qui souhaite appuyer le sport amateur—et pour être francs, nous sommes impatients de voir quelles nouvelles idées le comité avancera pour résoudre ces problèmes.

Sur le plan professionnel, tout le monde sait quelle influence les grandes sociétés ont sur nos équipes professionnelles. Il n'y a pas une équipe canadienne qui ne se débatte pas avec des problèmes financiers. Je sais que les gouvernements provinciaux et locaux sont régulièrement appelés à décider s'ils doivent ou non appuyer des équipes professionnelles, et chacun semble avoir une opinion différente quant à la valeur et aux avantages que représente le sport professionnel pour une collectivité.

J'ai l'impression que tout le monde pense que la télévision est le véhicule qui permettra de sauver le sport, tant professionnel qu'amateur. Les droits incroyables que l'on paie à l'heure actuelle aux États-Unis pour la LNF, en particulier pour le base-ball et le basket-ball collégial, faussent énormément le jeu dans notre pays. Les réseaux canadiens faisaient auparavant énormément d'argent grâce aux sports.

Je ne parlerai pas pour Jim, mais de notre côté, ce n'est plus le cas. Les pressions exercées par la prolifération de nouvelles chaînes, la hausse des coûts de production et des droits ont réduit considérablement la rentabilité.

Pour le volet sportif, le fait qu'il y ait trois ou quatre équipes canadiennes qui participent aux éliminatoires, qu'elles progressent ou non à la deuxième ronde, déterminera si nous gagnons ou perdons de l'argent avec le hockey cette année. Il fut un temps où nous tirions des profits de la diffusion des matches de la ligue de football canadienne, mais ce n'est plus le cas. Nous arrivons uniquement à faire nos frais avec le base-ball car nous avons réduit de 40 p. 100 les coûts relatifs aux droits depuis deux ans.

Cela dit, la télévision sportive se porte bien au Canada. Il n'y a jamais eu plus de sports à la télévision et il n'y a jamais eu de meilleures émissions télévisées. Mais c'est une entreprise commerciale qui est à la merci des cotes d'écoute. Il faut des téléspectateurs pour intéresser les commanditaires à délier les cordons de leur bourse et la dure réalité c'est qu'uniquement les sports qui peuvent attirer un auditoire intéressant se retrouvent à la télévision.

Nous faisons notre part pour offrir la plus large couverture possible. En septembre prochain, nous diffuserons pendant près de 40 heures les Jeux du Commonwealth en Malaisie. C'est une manifestation sportive qui ne peut possiblement être rentable, mais nous ne pouvons faire fi du fait que plus de 200 athlètes d'élite seront en lice pour représenter notre pays. Comme je l'ai dit, nous avons conclu une entente avec le réseau TSN pour diffuser près de 100 heures d'émissions à l'occasion des Jeux panaméricains à Winnipeg. Les derniers Jeux panaméricains n'ont fait l'objet d'aucune couverture télévisée au Canada. Et enfin, comme je l'ai mentionné, nous avons conclu un partenariat à long terme d'une valeur de plusieurs millions de dollars avec TSN pour diffuser les Jeux olympiques.

CBC et notre partenaire de longue date, Radio-Canada, demeurent déterminés à offrir une couverture de qualité du sport canadien. Nous sommes également résolus à collaborer avec nos nouveaux partenaires du secteur privé, nos commanditaires et les organismes sportifs pour élargir la couverture des athlètes canadiens.

• 1700

Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de faire cet exposé.

Le président: Merci, monsieur Clark.

Monsieur Thompson.

M. Jim Thompson (président, Groupe Sports NetStar): Monsieur le président, honorables députés, mesdames et messieurs, merci beaucoup de nous avoir invités à prononcer aujourd'hui cet exposé. Je suis président d'une nouvelle société, le Groupe Sports NetStar, une division de NetStar Communications. Le groupe comprend The Sports Network (TSN), le Réseau des sports (RDS) ainsi que Ventes NetStar, division spécialisée dans la vente d'annonces publicitaires axées sur les sports.

Gerry Janneteau, président-directeur général de RDS, ne m'accompagne pas aujourd'hui parce qu'il est malade. Jacques Boucher, vice-président de la programmation de RDS, a bien voulu m'accompagner ce matin pour m'aider dans cet exposé.

Chez NetStar, le sport est une entreprise, mais aussi une responsabilité. Si nous sommes fiers du succès de notre société, nous le sommes tout autant d'avoir réussi à développer le sport dans ce pays. Jacques et moi aimerions vous exposer aujourd'hui l'idée que nous nous faisons de ce double rôle. Nous souhaitons parler de notre contribution à l'économie, de l'aide que TSN et RDS apportent au sport au Canada et vous expliquer brièvement comment nous pensons pouvoir maintenir notre élan.

Le Groupe Sports NetStar a vu le jour en 1984, avec le sigle TSN, un rêve et 50 personnes. Aujourd'hui, en 1998, TSN et RDS constituent deux des services de télévision spécialisés qui connaissent le plus de succès au pays. Avec Ventes NetStar, ils emploient plus de 500 personnes talentueuses et dévouées qui, 24 heures par jour, programment les émissions de sport que nous diffusons dans les deux langues officielles du pays dans tout le Canada.

En plus de créer directement de l'emploi, TSN et RDS stimulent le développement de productions de télévision indépendantes dans tout le pays. En fait, avant le lancement du Réseau des sports en 1989, il n'existait pas vraiment de chaînes de télévision indépendantes vouées aux sports sur le marché francophone. Or, les deux réseaux ont diffusé en une seule année, l'an dernier, près de 500 heures de programmation télévisée indépendante.

Nos permis de télédiffusion spéciaux sont à la base de l'aide que nous apportons aux sports. Dans le cadre du sien, TSN consacre 50 p. 100 de l'ensemble de sa programmation et 60 p. 100 de ses émissions de soirée au sport canadien. TSN affecte par ailleurs un minimum de 44 p. 100 de ses recettes brutes de l'année précédente à la diffusion d'émissions canadiennes. Rien que l'an dernier, TSN et RDS ont consacré plus de 80 millions de dollars à la programmation d'émissions canadiennes. Le soutien que nous offrons au sport canadien par l'intermédiaire de notre programmation a donc une incidence économique substantielle sur l'ensemble du sport au Canada. En fait, le sport commandite le sport au Canada.

En tant que télédiffuseur, TSN a substantiellement contribué au développement du sport au Canada. Par exemple, il est diffusé chaque année, en plus de ce qui était offert aux Canadiens avant l'entrée en service de TSN, 4 300 heures d'émissions sportives originales couvrant plus de 100 sports différents. Chaque année, plus de 1 400 heures sont consacrées au sport amateur. TSN a lancé le hockey féminin à la télévision, en diffusant le premier Championnat du monde de hockey féminin en 1991. La fin de semaine dernière, le Championnat canadien de hockey féminin est passé à la télévision pour la première fois à l'antenne de TSN et RDS. L'Alberta a battu l'Ontario 3 à 2 en prolongation.

L'été dernier, nous avons diffusé à l'échelle nationale 50 heures des Jeux d'été du Canada à partir de Brandon, au Manitoba, une couverture sans précédent. Le réseau diffuse également les principaux championnats nationaux de l'USIC. TSN offre chaque semaine aux téléspectateurs canadiens une couverture sans précédent du soccer avec Soccer Saturday le samedi matin, une couverture complète de l'équipe nationale du Canada, y compris ses matchs de qualification pour la Coupe du monde et les Jeux olympiques, ainsi qu'une couverture complète de la Coupe du monde depuis 1986.

TSN a contribué au dynamisme du curling dans notre pays. Nous avons diffusé des centaines d'heures de tous les principaux championnats nationaux et internationaux. L'entente que nous venons de conclure pour une durée de sept ans avec l'Association canadienne de curling, garantit que ce sport passera encore davantage à la télévision à l'échelle nationale, et ce, durant des années.

• 1705

Avec ses reportages en provenance de tout le Canada, le programme national de nouvelles de TSN, SportsDesk, tient les téléspectateurs au courant de tout ce qui se passe dans le monde des sports, de Terre-Neuve à l'île de Vancouver, neuf fois par jour.

L'installation de notre nouveau Centre de radiodiffusion de l'Ouest à Vancouver nous permet d'utiliser directement les ressources de l'Ouest.

Mais l'engagement de TSN dans le monde du sport va bien au-delà du petit écran. Nous offrons des bourses d'excellence en athlétisme universitaire ainsi que des stages à des étudiants de 25 collèges différents au Canada. Nos programmes vedettes sont pour l'Association canadienne des entraîneurs la source de contributions financières permanentes d'un montant dépassant actuellement 300 000 $, somme qui est consacrée à la formation de nouveaux entraîneurs canadiens.

TSN produit et diffuse maintenant, ce qui est particulièrement cher à notre coeur, l'encan annuel du Festival des célébrités sportives afin de lever des fonds—plus d'un million de dollars l'an dernier—pour les Jeux olympiques spéciaux du Canada. Le réseau diffuse également chaque année les Jeux olympiques spéciaux nationaux et internationaux.

RDS accomplit des choses tout aussi remarquables et Jacques vous en détaillera la liste.

[Français]

M. Jacques Boucher (vice-président à la programmation, Réseau des sports): Monsieur le président, madame et messieurs les députés, afin de bien servir sa clientèle qui est très majoritairement québécoise, RDS s'est donné comme mandat la couverture des athlètes et des équipes du Québec, où qu'ils soient dans le monde, lorsque c'est possible.

De plus, nous télédiffusons nombre d'événements, d'émissions, de magazines et d'informations sportives reflétant tout ce qui se passe dans le domaine du sport dans les régions desservies par RDS.

Les téléspectateurs de RDS s'intéressent à tout ce qui se passe dans le monde du sport, partout dans le monde, et nous leur offrons le menu le plus complet en Amérique du Nord, menu dont 70 p. 100 des heures sont d'origine canadienne, ce qui représente en dépenses au moins 50 p. 100 de nos recettes brutes.

J'aimerais vous énumérer quelques points saillants de notre programmation. Nous diffusons pas moins de 2 400 heures par année de sport amateur, dont la moitié provient du Québec. RDS a couvert de façon complète la carrière exceptionnelle de Jacques Villeneuve depuis la formule Atlantique jusqu'à son championnat du monde de formule 1 l'an dernier; un calendrier complet des matchs de la ligue de hockey junior majeure du Québec et du Tournoi international de hockey pee-wee, qui est connu, comme vous le savez, dans le monde entier. L'été dernier, RDS a diffusé 50 heures des Jeux du Canada depuis Brandon en accordant une attention particulière aux athlètes et aux équipes du Québec.

Le réseau diffuse le Gala Sports Québec, un hommage annuel qui honore les athlètes, les entraîneurs, les bénévoles et les équipes de toute la province. Notre bulletin de sports, Sports 30 Mag, est diffusé neuf fois par jour. Il couvre l'actualité sportive à travers le monde et permet à nos téléspectateurs de mieux connaître nos athlètes, autant ceux de l'élite que de la relève, autant ceux du sport étudiant que du sport universitaire.

Depuis ses tout débuts, RDS s'est impliqué dans les sports et les loisirs des personnes handicapées. Non seulement avons-nous diffusé des compétitions de sports en fauteuil roulant, mais nous avons aussi, en collaboration avec le Défi sportif des athlètes handicapés, mis sur pied une campagne de sensibilisation de toute la population pour faire valoir les habiletés et les réalisations des athlètes handicapés.

Aujourd'hui, le Défi sportif est un des grands événements sportifs canadiens auxquels participent une dizaine de pays. L'automne dernier, RDS a produit et diffusé une série de documentaires sur les entraîneurs, ces personnes essentielles au succès des athlètes à tous les niveaux du sport. Cela n'est qu'un bref aperçu des réalisations de RDS.

Un mot au sujet des Jeux du Canada. La clé de la satisfaction des téléspectateurs de nos réseaux, et donc du succès de nos activités commerciales, c'est la couverture du sport canadien, qu'il soit amateur ou professionnel.

• 1710

À TSN et RDS, le contenu canadien est roi. Nous l'avons constaté hors de tout doute au cours des 14 dernières années: les Canadiens veulent regarder leurs athlètes, leurs équipes. Le sport est un moyen extrêmement puissant d'expression de notre culture. C'est pour cette raison que, chez TSN comme chez RDS, nous savons qu'ils nous incombe de refléter l'expérience sportive canadienne.

Les Jeux du Canada sont clairement le plus authentique des moyens de développement de nos propres sports. Plusieurs des témoins que vous avez entendus ont souligné le fait que les Jeux du Canada constituent un élément indissociable de toute programmation sportive destinée au Canada. Nous sommes totalement d'accord. C'est pourquoi TSN et RDS se sont engagés à diffuser les Jeux du Canada de 1997, de 1999 et de 2001.

La couverture assurée l'été dernier à partir de Brandon, par TSN et RDS, a été sans précédent. Sur chaque réseau, plus de 50 heures d'émissions en direct, ayant coûté près de 2 millions de dollars, ont mis en évidence les athlètes, les Jeux et la communauté qui les accueillait. Nous croyons qu'il est indispensable de diffuser ces jeux à l'échelle nationale pour pouvoir en répandre l'esprit à l'échelle de tout le pays.

L'hiver prochain, la couverture des Jeux de 1999, à Corner Brook, en français comme en anglais, sera encore plus passionnante, et nous aurons l'occasion, entre autres, de montrer un endroit merveilleux au reste du pays. Et London, en Ontario, suivra en 2001.

[Traduction]

M. Jim Thompson: Enfin, permettez-moi en terminant de dire quelques mots sur la croissance et le succès constant du sport au Canada.

Comme Jacques l'a dit, le sport est un puissant moyen d'expression de notre culture canadienne et nous ne devons pas le perdre, mais plutôt le porter à des sommets encore plus élevés. NetStar considère que le comité doit se pencher sur plusieurs points.

Au Canada, le sport est une entreprise, une grosse entreprise, qui ne peut survivre et prospérer que grâce au soutien et à la coopération d'une large coalition d'actionnaires canadiens. Les gouvernements, les commanditaires du secteur privé, les fédérations sportives et les télédiffuseurs doivent unir leurs efforts et collaborer afin de contribuer à la croissance et au succès du sport canadien. Aucune entité ne peut y arriver seule.

Deuxièmement, l'entraînement: La formation permanente au Canada d'entraîneurs de qualité grâce à des organismes comme l'Institut national de formation des entraîneurs est une nécessité absolue. Les entraîneurs offrent leadership, expertise, conseils et soutien à des milliers d'athlètes, notamment à de jeunes athlètes en plein développement chez qui l'influence des entraîneurs est profonde et durable.

Troisièmement, les installations: Il est crucial que nos athlètes puissent s'entraîner dans des installations sportives de première qualité. Les centres sportifs nationaux du genre du complexe de patinage de Calgary ont déjà fait la preuve de leur intérêt avec les résultats qui viennent d'être obtenus aux Jeux olympiques.

Finalement—et peut-être aurait-il fallu en parler en premier lieu—les athlètes: au Canada, le sport doit être axé sur les athlètes et tous les éléments dont je viens de parler doivent avoir principalement pour but de recruter, de former et de produire au Canada des athlètes ayant des résultats aussi exceptionnels que possible. Les émotions produites récemment par les médailles d'or obtenues à Nagano sont bien réelles, tout comme la fierté que nous éprouvons tous devant de tels succès. Le sport est une des forces de ce pays, une force qui doit être préservée et stimulée.

Jacques et moi-même sommes reconnaissants de l'occasion qui nous a été offerte de nous adresser à vous aujourd'hui et nous serons heureux de répondre à vos questions. Merci.

Le président: Merci beaucoup, monsieur Thompson et monsieur Boucher.

Madame Tremblay, voulez-vous commencer?

Mme Suzanne Tremblay (Rimouski—Métis, BQ): Oui, merci.

[Français]

Je vous remercie tous les quatre de votre présentation. Merci en particulier aux réseaux TSN et RDS de nous avoir fourni les textes dans les deux langues. J'aurais voulu pouvoir féliciter tout autant la CBC, mais malheureusement, son texte n'est qu'en anglais. Je trouve cela dommage, parce que le texte français que nous avons n'est pas la traduction du texte anglais de la CBC, et inversement. De même, le texte français qui provient de la SRC n'a pas de traduction anglaise. Cela prouve bien que ce sont deux sociétés distinctes, du moins quand on s'arrête aux documents et aux papiers. CBC nous fournit un texte uniquement en anglais et la SRC, un texte uniquement en français. C'est assez surprenant pour une société d'État où on est censé respecter le bilinguisme.

• 1715

Cela étant dit, j'aimerais d'abord adresser quelques questions à la SRC-CBC concernant justement les problèmes qui ont été vécus à Nagano, du moins ceux dont on nous a parlé quand on a eu la conférence de presse avec Mme Copps, le 19 février dernier. J'ai vu des articles, et des commentaires nous ont été faits autant par des athlètes que par certains journalistes.

CBC Toronto semble avoir été la partie de Radio-Canada qui est allée en éclaireur à quelques reprises, bien avant les Jeux olympiques, pour négocier les emplacements, les stationnements et toute l'organisation matérielle relative à l'événement. En conclusion, pour ne pas trop étendre la discussion, il semblerait qu'à la SRC et à la CBC, il y ait vraiment un traitement différent pour les francophones et les anglophones. Il y a un traitement différent pour la radio et la télévision. Il y a un traitement différent pour les gens qui sont aux sports et pour les gens des nouvelles. Cela semble créer des situations conflictuelles.

Par exemple, quand CBC Toronto est allée négocier les emplacements de stationnement, les anglophones étaient stationnés dans l'aire de stationnement numéro 2 et les francophones, dans l'aire de stationnement numéro 6, ce qui fait que pour se rendre à l'édifice de la presse, les francophones devaient marcher pendant à peu près une demi-heure, avec tout leur matériel, alors que les anglophones étaient juste à côté.

C'est ce genre de choses auxquelles on a voulu nous sensibiliser, Mme Copps et nous, quelques députés, ainsi que l'ambassadeur du Canada, quand nous nous apprêtions à rencontrer des journalistes à Nagano.

Il y a eu ensuite un problème du côté de nos athlètes quand ils étaient sollicités par les journalistes pour des entrevues, cela autant en anglais qu'en français. On les voulait à Newsworld, on les voulait à RDI, à la SRC, à CBC, au Point, aux nouvelles, aux nouvelles du sport, etc. Au moment où on visitait cela, Stojko avait été invité à 12 entrevues différentes, toujours par la SRC et CBC seulement. Cela posait un énorme problème à la personne qui était responsable de répondre aux demandes des journalistes pour nos athlètes.

Nous venons de voir que vous êtes, pour les 10 prochaines années, les télédiffuseurs exclusifs. Est-ce que vous entendez vraiment procéder à une analyse sérieuse de ce qui s'est passé à Nagano de façon à être en mesure de réduire les coûts, d'envoyer moins de monde, de combiner les équipes, etc. En effet, peut-être que l'intervieweur anglophone ne peut pas interviewer en français et vice versa, mais peut-être que le technicien ou le caméraman, qu'il soit anglais ou français, est capable de prendre des images.

Quand on voit les chiffres, on constate qu'ils étaient 300 du côté de la CBC et 106 du côté de la SRC, etc. Je ne voudrais pas entrer dans les détails, mais est-ce que vous serez en mesure, puisque vous allez avoir deux partenaires qui vont vous aider davantage, de procéder vraiment à une analyse systématique de ce qui s'est fait, de façon à ne pas répéter les erreurs de Nagano, de façon à couper les coûts le plus possible, à donner un meilleur service et à être vous-mêmes mieux servis par les athlètes?

[Traduction]

M. Alan Clark: Je vais répondre à certaines de ces questions, puisque j'étais chef de mission du projet.

Tout d'abord, je vous prie de m'excuser, madame Tremblay, de ce que mon document n'est pas traduit. Il a été rédigé à la dernière minute. Nous voulions le remettre au greffier à temps.

Pour répondre brièvement à vos questions, je dirais que depuis sept ans que j'occupe ce poste, nous avons toujours fonctionné comme un seul service pour tous les grands événements dans un souci de rationalisation et d'économie. Autrement dit, un seul directeur s'occupe des billets d'avion, des réservations d'hôtels et de voitures, etc. Il y a un directeur technique. Nous avons un comité directeur où sont représentées les radios et les télévisions anglaise et française. Je peux vous dire que Georges Selzter, l'adjoint de Daniel, a participé à toutes les réunions des télédiffuseurs mondiaux et à toutes les prises de décisions.

• 1720

Je ne sais pas d'où vient cette information sur le stationnement. Nous avons un certain nombre d'emplacements de stationnement sur le terrain qui se trouve à proximité immédiate de l'IBC. Ils sont attribués selon la formule «premier arrivé, premier servi», et les véhicules de la SRC stationnent à côté de ceux de CBC. Il n'est pas exact de dire que nous stationnons près de l'immeuble et qu'ils doivent stationner ailleurs.

[Français]

Mme Suzanne Tremblay: Je vous ai dit d'où c'était venu: ce sont les journalistes qui nous l'ont dit lors de la rencontre avec les gens de la presse avec Mme Copps. C'est l'un des points importants qui ont été soulevés.

[Traduction]

Le président: J'aimerais intervenir, si vous me le permettez, madame Tremblay.

[Français]

Mme Suzanne Tremblay: Non, il dit qu'il ne sait pas d'où est venue l'information. Je lui réponds que je le lui avais dit. Il n'avait peut-être pas compris.

[Traduction]

Le président: Je voudrais faire une proposition, et j'espère qu'elle vous semblera satisfaisante.

Avant que tout le monde soit là, j'ai signalé que nous avons été retardés par les activités de la Chambre et que certains de nos témoins ont d'autres engagements qui exigent leur présence. Accepteriez-vous, madame Tremblay, que M. Clark étudie la situation et vous envoie ultérieurement une note à ce sujet? Autrement, nous allons discuter à l'infini pour savoir s'il s'agit du stationnement no 6, ou no 2, ou no 5, et nous allons priver les autres députés de la possibilité de poser leurs questions. Est-ce que cela vous convient?

Madame Tremblay.

[Français]

Mme Suzanne Tremblay: Si c'est ce que vous avez décidé.

[Traduction]

Le président: Non. Je vous pose la question.

[Français]

Non, je n'ai pas décidé cela. C'est une question.

Mme Suzanne Tremblay: Cela ne me dérange pas.

[Traduction]

Le président: Monsieur Clark, pouvez-vous donner une courte réponse afin de ne pas dépasser vos délais.

M. Alan Clark: Finalement, en ce qui concerne les entrevues, un ancien représentant de l'AOC était chargé d'organiser les entrevues pour la télévision anglaise en collaboration avec notre service français; je ne pense pas qu'il y ait pu y avoir 12 demandes de CBC. Les athlètes arrivaient au centre de télédiffusion et étaient mis à la disposition du premier réseau, français ou anglais, qui pouvait les accueillir, ou de l'équipe de télévision. En ce qui concerne les employés sur place, il y en avait 300; 139 travaillaient exclusivement pour la télévision en anglais et 110 exclusivement pour la télévision en français. Il y avait aussi un groupe mixte de 40 employés qui travaillaient pour les deux réseaux; c'était des techniciens, des attachés de recherche, des chauffeurs, etc. À cela s'ajoutaient des techniciens de radio et des journalistes.

Je sais à quoi vous faites référence, même si j'ai dit que je ne savais pas d'où venait cette information. Il y a eu une courte entrevue, dont Daniel pourra peut-être vous parler, car en fait, cela ne vient pas de la conférence de presse.

[Français]

M. Daniel Asselin: Madame Tremblay, j'étais moi aussi à Nagano. Il y a beaucoup de choses qui se sont dites lors de cette conférence de presse et je veux faire une remarque rapide.

Les gens qui se sont plaints, je les ai vus dans les mêmes endroits que nous, à côté de nous, travaillant à la même couverture. Il y a quelque chose qui s'est passé, quelque chose qui a dérapé. Personnellement, je pense que des journalistes se sont plaints pour rien.

Je voudrais dire que pour ce qui est des points que vous avez soulevés, je vais rencontrer Allan et nous allons faire l'autopsie de toute l'opération. C'est évident qu'il y a des choses qui ont pu clocher. La couverture des Olympiques est une grosse entreprise. Nous avons déjà commencé à en discuter. Nous voulons organiser des rencontres. Nos textes le mentionnent: nous allons chercher des façons de travailler en synergie beaucoup plus efficacement entre CBC Sports et Radio-Canada Sports.

Pour ce qui est des questions qui concernent la radio, malheureusement, je ne peux pas y répondre. Je ne suis pas le patron de la radio de Radio-Canada.

[Traduction]

Le président: Nous allons maintenant donner la parole à M. Coderre, puis à M. Solomon. Puis-je vous demander de condenser les préambules et les questions de façon à ne dépasser aucun délai?

[Français]

M. Denis Coderre (Bourassa, Lib.): Je vais m'y efforcer, monsieur le président.

Messieurs, bonjour. Premièrement, je vais aussi accepter vos excuses, comme mon collègue, parce que je suis d'accord sur la question des langues officielles. Je suis un peu mal à l'aise, parce qu'il se trouve que je suis vice-président du Comité mixte sur les langues officielles. Je vais me retenir étant donné l'heure et vous parler de sport. Je pense que vous avez pris bonne note des exigences en matière de bilinguisme.

• 1725

Ce qui me fascine, c'est que j'entends CBC et Radio-Canada parler de culture, et j'entends NetStar parler de business. Oui, le sport est une industrie, et je pense qu'on doit le traiter comme tel. Je connais bien RDS pour avoir participé notamment au dernier Gala Sports Québec. On y a fait un travail extraordinaire. Je connais bien Chantal Machabbée. Nous avons étudié ensemble. Je vois que vous vous êtes vraiment penchés sur la question sportive.

Ce qui m'ennuie un peu, monsieur le président, c'est que, si on veut respecter un tant soit peu les francophones hors Québec, il faudra peut-être trouver un moyen. Sur le plan du professionnalisme, c'est parfait. La différence entre Radio-Canada et RDS, c'est que Radio-Canada a une diffusion nationale pour les francophones. RDS n'est pas diffusé à travers le Canada. TSN, évidemment, l'est, mais pas RDS.

Je ne sais pas s'il faudrait passer par le CRTC et voir si RDS pourrait diffuser à l'échelle nationale. De toute façon, je sais qu'il y a place pour le sport 24 heures par jour. Et si on veut joindre la culture à l'industrie, il va falloir réfléchir sérieusement à la question de la diffusion.

Étant donné qu'on a signé une entente de 10 ans portant sur la diffusion des Olympiques, j'apprécierais qu'on puisse discuter de partenaires. Cela concerne nos taxes aussi. Quand on a négocié les droits de diffusion, il y a eu des batailles entre le réseau TVA et Radio-Canada. C'est Radio-Canada qui a gagné, finalement.

Si on veut discuter de la question en termes de culture, je pense qu'il serait important que vous mettiez un peu d'argent sur Les Héros du samedi et sur L'Univers des sports. En effet, si on veut établir éventuellement un lien entre le sport amateur et le sport professionnel, il serait important, monsieur Asselin, de réfléchir très sérieusement de cette manière.

Maintenant, si on veut parler culture, je dirai que moi, qui suis un amateur de foot-ball, je suis bien prêt à suivre la Coupe Grey sur RDS. Cependant, comme je suis aussi francophone, s'il s'agit d'un événement national, j'aimerais bien pouvoir le suivre en français même si je peux le suivre en anglais.

La question que je me pose, en fin de compte, c'est si on a vraiment besoin de sports à Radio-Canada, si on règle le problème de la diffusion. D'un point de vue strictement d'affaires, si TSN et RDS m'offrent un choix plus vaste et si la diffusion des Olympiques par Radio-Canada comporte certains problèmes et coûte plus cher aux contribuables que si c'est fait par un réseau privé, j'aimerais qu'on m'explique où sont les avantages à continuer pour Radio-Canada.

Comment voyez-vous ça? Est-ce qu'il n'aurait pas été mieux de laisser aller le marché privé, tout en s'assurant auprès du CRTC de conserver un réseau dit national auquel francophones et anglophones puissent avoir accès sur une même base?

Un dernier point, et ce sera ma dernière question. Je suis très inquiet de la question des franchises professionnelles, monsieur le président, tant pour les Oilers d'Edmonton que pour les Expos de Montréal, qui sont mon dada préféré. S'il s'établit un partenariat entre les diffuseurs et peut-être les franchiseurs, n'y aurait-il pas moyen de trouver des fonds pour établir un stade au centre-ville de Montréal? Puisque tant RDS que TSN, Radio-Canada et CBC diffusent, mais je pense que CBC ne diffuse pas les Expos, n'y a-t-il pas moyen de trouver une façon de trouver des fonds pour avoir un stade au centre-ville de Montréal? Pour s'en assurer, il faudrait un certain partenariat. Est-ce qu'on ne devrait pas imposer une taxe? Ne devrait-on pas, non pas imposer une taxe à tous les citoyens, mais une taxe aux diffuseurs? Ne devrait-on pas leur dire que sur chaque montant qu'ils touchent en publicité, sur chaque dollar, un montant ira à la construction d'un stade pour les équipes professionnelles pour les aider? Je lance le débat un peu facilement.

Les questions s'adressent aux deux groupes d'intervenants, RDS et TSN de NetStar, ainsi que Radio-Canada et CBC.

Merci pour les excuses concernant le bilinguisme. Je les accepte moi aussi.

M. Daniel Asselin: Vous soulevez plusieurs questions, monsieur Coderre. Je vais essayer d'y répondre.

• 1730

C'est évident que la disparition des émissions L'Univers des sports et Les Héros du samedi a été entraînée par les mesures de compression budgétaire. Le fait d'avoir maintenant les Olympiques pour les 10 prochaines années aura pour effet de créer une émission hebdomadaire. Ce n'est peut-être pas L'Univers des sports ou Les Héros du samedi, mais c'est une émission hebdomadaire.

Il est bien évident, et je m'accorde avec vous là-dessus, qu'on ne peut pas s'en tenir aux cinq prochaines saisons olympiques. Il va falloir, lentement mais sûrement, amener les gens à comprendre, comme je l'ai expliqué un peu dans mon texte, que nous allons suivre l'enfant qui a 14 ans aujourd'hui en souhaitant qu'à 24 ans, il soit un de nos héros sportifs.

M. Denis Coderre: Est-ce que cela se verra dans la prochaine programmation, ce que vous me dites là?

M. Daniel Asselin: On y travaille actuellement.

M. Denis Coderre: D'accord.

M. Daniel Asselin: Donc, il y a de la place pour cela.

Parlons de la Coupe Grey. Radio-Canada demeure quand même une télévision généraliste, qui a diffusé la Coupe Grey pendant des années. Moi aussi, je suis amateur de foot-ball. J'en ai joué; j'ai servi d'arbitre. J'adore le foot-ball.

La disparition de la Coupe Grey, par contre, c'est une décision d'affaires. Montréal a perdu son équipe. Les gens qui écoutent la télévision s'identifient à leur équipe locale. On l'a bien vu lors de la disparition des Nordiques; quelque chose s'est perdu.

Quand les Alouettes ou les Concordes sont partis de Montréal, le foot-ball de la province de Québec, pas celui du Canada mais celui du Québec, a perdu son équipe. En perdant son équipe, la province a par le fait même perdu la Coupe Grey, de même que l'engouement des gens pour la Coupe Grey.

M. Denis Coderre: Ils sont revenus.

M. Daniel Asselin: Ils sont revenus, mais les droits ne nous appartiennent plus. Ils nous ont glissé entre les doigts. Toutefois, je vais m'en occuper si Jacques me le permet.

Des voix: Ah, ah!

M. Denis Coderre: Ne vous battez pas.

M. Daniel Asselin: Non, non.

Pourquoi la Société Radio-Canada veut-elle diffuser les Olympiques? Je pense que nous l'avons expliqué de long en large. Nous sommes la télévision pancanadienne, une télévision généraliste.

Je ne veux pas que mes collègues de RDS, avec qui nous sommes en partenariat pour le sport automobile, les Jeux panaméricains et les Jeux olympiques, m'en veuillent. Mais, malheureusement, RDS demeure un réseau qui n'est accessible que par le câble et qui ne s'étend pas à tout le pays. Je pense que c'est la responsabilité—et je le dis avec tout le respect que je porte à mes collègues de RDS, qui ont une excellente programmation de sports—de Radio-Canada que d'être là pour les Olympiques afin que les Canadiens, d'un océan à l'autre, puissent y assister gratuitement sur les ondes.

Dans le cas des Expos, je ne veux pas qu'ils partent. J'étais à TQS avant d'être à Radio-Canada et j'ai vécu le départ des Nordiques de Québec. J'ai vécu ce que cela voulait dire, autant sur le plan financier que sur le plan du sport, que de perdre une franchise de sport professionnel. Je ne voudrais pas que les Expos s'en aillent. De la façon dont nous avons fait l'acquisition des droits des Expos, ils sont devenus un partenaire. C'est bien évident que nous ferons tout en notre pouvoir pour sauver l'équipe.

M. Denis Coderre: Qu'est-ce que vous pouvez faire?

M. Daniel Asselin: Le premier match est la semaine prochaine. Je pense que le seul fait de le diffuser... Si on ne parle pas des Expos, les gens ne s'y intéresseront pas. On a un beau calendrier de diffusion avec les Expos. Le seul fait d'être partenaires et d'en parler, c'est important.

Qu'est-ce qu'on peut faire de plus? Je ne pense pas que ce soit le rôle de la Société Radio-Canada que de financer un stade dans le centre-ville de Montréal.

M. Denis Coderre: Oui, mais quand on parle de partenariat, on peut parler de partenaires financiers et de participation. On peut parler d'association avec une équipe. Est-ce que ce serait pensable?

M. Daniel Asselin: Nous sommes déjà associés. La façon dont sont partagés les droits entre nous crée un partenariat qui nous lie tous les deux. Nous produisons leurs matchs; on s'entend sur un calendrier; on s'entend sur les commerciaux. Nous sommes vraiment des partenaires. Pour moi, si les Expos s'en vont, ce sera une perte et pas seulement une perte d'espace. Ce sera une perte pour la Société Radio-Canada.

M. Denis Coderre: Bon. Qu'a-t-on à dire du côté de NetStar?

M. Jacques Boucher: Spécifiquement sur la question des Expos, si je peux me permettre, je dirai que nous sommes et avons été depuis le début le plus important diffuseur des Expos. Nous avons une grille de 40 matchs répartie sur l'ensemble de la saison.

Traditionnellement, au fil des ans, nous avons toujours été le réseau qui a couvert de la façon la plus exhaustive le camp d'entraînement des Expos. Encore cette année, c'est la même chose.

• 1735

Aussi, nous avons amorcé plusieurs formes d'initiatives promotionnelles avec les Expos. On se souviendra de la campagne Soyons Expositifs il y a quelques années. Nous avions imaginé cette campagne avec eux et nous l'avions lancée pour promouvoir l'équipe dans le milieu et l'aider à redorer son blason.

Nous sommes présentement à imaginer d'autres formes de promotion avec eux. On travaille très étroitement avec eux. C'est vraiment un partenariat. C'est quelque chose qui se poursuit. J'abonde dans le sens de ce que dit mon collègue de Radio-Canada, que la perte des Expos pour un réseau qui fait du sport, la perte d'une concession de sport majeure serait catastrophique. Il n'y a pas de doute là-dessus. On va vraiment déployer tous les efforts pour aider les Expos dans leur démarche pour obtenir un nouveau stade. C'est sûr et certain.

[Traduction]

M. Jim Thompson: Si vous me le permettez, monsieur Coderre, je dirais que le signal de RDS est disponible dans tout le Canada. Il est retransmis par un satellite national. Les câblodiffuseurs ont le choix et peuvent l'accepter ou le refuser. Le signal est disponible et nous serions enchantés si 7 ou 8 millions de foyers francophones recevaient RDS. Cela étant dit, le signal est disponible, mais pour un très petit nombre d'utilisateurs, grâce aux satellites de radiodiffusion directe à domicile.

[Français]

M. Denis Coderre: Est-ce que vous avez fait une demande au CRTC pour vous assurer d'une diffusion globale au même titre, par exemple, que Radio-Canada?

[Traduction]

Le président: Excusez-moi, Denis, mais votre temps est écoulé. Nous devons maintenant passer à M. Solomon, car il a lui aussi un autre engagement.

M. John Solomon (Regina—Lumsden—Lake Centre, NPD): Merci beaucoup, monsieur le président.

Je dois prendre l'avion, Denis.

Tout d'abord, je tiens à vous remercier pour votre excellent exposé. Je suis de Regina, en Saskatchewan, et je m'en voudrais de ne pas poser de questions concernant les Roughriders, mais j'y viendrai dans un instant.

Je tiens à vous complimenter tous les deux, car je regarde TSN et CBC en anglais, ainsi que certaines parties des Expos sur les stations francophones. Comme les gens de la Saskatchewan, je considère que les Jeux olympiques ont été magnifiquement couverts par le réseau de télévision et par toutes les personnes en cause. La couverture du curling féminin par TSN était, elle aussi, excellente. L'équipe de curling qui a remporté la médaille d'or aux Olympiques vient de ma circonscription, ou du moins, l'un des joueurs de cette équipe, et nous en sommes très fiers.

Je voudrais aussi vous parler des critiques suscitées par la façon dont la télévision traite les activités de la Ligue canadienne de football. L'équipe des Roughriders est très prisée du public en Saskatchewan et dans l'Ouest, car la plupart de ceux qui ont quitté notre province pour d'autres régions du pays restent très attachés aux Roughriders. Mais j'ai quand même l'impression, messieurs, que l'engouement pour la LCF est en déclin, et je me demande si ce n'est pas parce que le nombre des matchs diffusés à la télévision a lui aussi diminué. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression qu'on voit de moins en moins de matchs de la LCF à la télévision. J'aimerais tout d'abord avoir votre avis à ce sujet.

Deuxièmement, si vous connaissez la réponse, j'aimerais savoir si les Roughriders de la Saskatchewan sont parmi les équipes favorites auprès des téléspectateurs.

Troisièmement, quels résultats avons-nous obtenu aux Jeux olympiques sur le plan des recettes? Est-ce que les recettes des émissions de CBC sur les Jeux olympiques de Nagano ont dépassé les dépenses? J'aimerais obtenir une réponse pour le compte rendu.

Merci.

M. Alan Clark: Je préférerais que M. Thompson réponde aux questions sur la LCF. Sa société vient d'acheter les droits de télédiffusion pour les cinq prochaines années, et je suis actuellement en train de négocier avec lui l'utilisation de ces droits.

Oui, nous avons effectivement réduit le nombre de matchs télédiffusés. Au départ, il y en avait de 24 à 26 par saison. Au cours du dernier contrat, dont le terme vient d'expirer, nous avons constaté qu'il y a deux saisons de football, une en été et une en automne. Nous avons eu beaucoup de difficulté à vendre les matchs d'été aux commanditaires. Nous avons perdu de l'argent avec le football et pour respecter nos compressions budgétaires, nous avons dû réduire la saison estivale. Au même moment, on a demandé à TSN de diffuser un plus grand nombre de matchs, ce qui a assuré un certain rattrapage.

• 1740

Troisièmement, certaines équipes, et en particulier celle la Saskatchewan, ont demandé que leurs matches à l'extérieur soient diffusés sur un service à péage. Il y a eu deux tentatives, qui ont échoué lamentablement. Nous avons proposé aux équipes cette possibilité qui n'existait pas auparavant. Nous détenions à nous deux tous les droits d'exclusivité. Nous avons donc fait des tentatives, mais les demandes n'ont pas été suffisantes pour que l'opération soit rentable. Pourtant, grâce à TSN, c'est l'année dernière que la télévision canadienne a diffusé le plus grand nombre de parties de football.

En ce qui concerne la faveur de l'équipe de la Saskatchewan auprès du public, tout dépend de ses résultats. Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous nous occupons des gagnants.

En ce qui concerne les Olympiques, je suis heureux de pouvoir dire qu'effectivement, nous avons couvert tous nos coûts et nous avons même dégagé de légers bénéfices. Tout a été financé par de l'argent provenant de l'extérieur. Nous avons plus que couvert nos dépenses. Les fonds nécessaires ne provenaient pas du budget de base accordé à CBC Sports.

M. John Solomon: Bien, merci.

M. Alan Clark: Et merci pour vos commentaires aimables concernant la couverture des jeux.

M. Jim Thompson: Monsieur Solomon, je serai bref. Alan a très bien répondu à toutes les questions.

Cependant, nous venons de conclure une nouvelle entente quinquennale avec la LCF, que nous voulons promouvoir énergiquement. Elle propose un sport authentiquement canadien et nous nous sommes engagés à diffuser au moins 50 matches; nous avons donc pris l'engagement absolu de maintenir le niveau de diffusion.

J'ajouterai simplement que le plus gros obstacle, c'est probablement la ligue et les équipes. Leur situation économique est fragile, à la merci du nombre de billets vendus. Notre souci constant est d'obtenir de la LCF le droit de diffuser des matches. Elle ne peut l'accorder qu'à condition que la situation financière des équipes s'améliore et que le nombre des spectateurs augmente dans les stades. Mais je peux vous assurer que TSN, RDS et CBC se sont engagés à maintenir ou à augmenter le nombre des matches de la LCF, et ce contrat de cinq ans en apporte la preuve.

M. John Solomon: Merci beaucoup.

J'aimerais poser une autre question, monsieur le président, si vous me le permettez.

Le président: Une courte question, monsieur Solomon, avant que vous ne partiez prendre votre avion.

M. John Solomon: Merci.

On entend différentes rumeurs concernant les équipes professionnelles au Canada. Nous avons perdu les Jets de Winnipeg, qui était l'une de mes équipes favorites, du moins lorsqu'ils étaient dans la LMH, mais également lorsqu'ils étaient dans la LNH, et on entend dire que les Oilers d'Edmonton et les Expos risquent de partir aux États-Unis. Est-ce que cela aurait une incidence sur la rentabilité des deux sociétés, puisque si ces équipes s'en vont, il y aura moins d'équipes professionnelles canadiennes à montrer à la télévision?

Deuxièmement, dans le prolongement de la question de M. Coderre, on a fait des recherches, non pas au Canada mais aux États-Unis, sur les villes qui ont une franchise de sport professionnel. Ces recherches ont montré qu'une façon de résoudre les difficultés serait de permettre aux compagnies de télévision de lever une taxe de capitation, éventuellement par l'intermédiaire des compagnies de câble, de façon qu'une partie des recettes provenant de la télédiffusion d'un match soit versée aux villes, pour les aider à payer leur franchise.

Comme je l'ai dit, ces recherches ont été faites aux États-Unis, et non au Canada. Je ne sais pas exactement quelles en sont les conclusions. À votre avis, serait-il possible, grâce au câble ou aux satellites, sans recourir à la formule des émissions à péage, de réserver un certain montant d'argent pour la diffusion des matches des Oilers d'Edmonton ou des Canucks de Vancouver?

M. Jim Thompson: Monsieur Solomon, je vais essayer de répondre à la question et Alan pourra venir à ma rescousse.

Si les Oilers d'Edmonton ont des difficultés et doivent quitter cette ville, leur départ aura des conséquences économiques négatives pour tous les télédiffuseurs qui se sont associés à eux. Il aura aussi des conséquences pour la ville et pour toutes les industries périphériques.

En ce qui concerne la taxe de capitation, c'est un mot que nous essayons de ne pas employer.

Le président: Pas si vous habitez le centre-ville de Toronto.

M. Jim Thompson: Ou en tant qu'électeur de la circonscription de M. Mills.

Oui, nous versons une contribution directe sous forme de droits. Par exemple, les droits que nous nous sommes engagés à verser à la Ligue canadienne de football au cours des cinq prochaines années sont bien supérieurs aux droits versés depuis 10 ou 15 ans.

• 1745

Pour acheter les matches, il faut verser des droits, et ces droits augmentent de façon vertigineuse à cause de la concurrence. D'un certain point de vue, les équipes et les ligues vont en profiter. Elles vont recevoir plus d'argent pour financer leurs activités.

M. Alan Clark: Il est certain que le déclin des équipes canadiennes risque d'avoir de graves conséquences. La diminution des cotes d'écoute de Hockey Night in Canada est imputable en partie au départ des Nordiques et des Jets de Winnipeg. La plus forte cote d'écoute de Hockey Night in Canada cette année a été enregistrée au moment où les six équipes canadiennes étaient en compétition, il y a trois semaines. Nous avons stipulé dans notre contrat avec la LNH que si le nombre des équipes tombe en-deçà d'un certain seuil, le contrat devra être renégocié. Si le statut des équipes canadiennes...

En ce qui concerne les conséquences, je passe près d'une semaine par mois à Winnipeg. La ville ne s'est jamais remise du départ des Jets. Les gens de Winnipeg n'ont plus le moral. On le remarque très facilement. Je sais que le maire de Winnipeg a dit au maire d'Edmonton de tout faire pour conserver son équipe; les conséquences sont incalculables, et ça n'est pas uniquement une question d'argent.

[Français]

M. Daniel Asselin: Puisque nous parlions des Expos, j'aimerais revenir un petit peu en arrière. La perte d'une équipe professionnelle de sport, quelle qu'elle soit, est une perte pour tout le monde, et pas seulement pour les diffuseurs. La perte des Nordiques l'a été et la perte des Jets l'est.

J'ai un petit exemple relativement à la perte des Nordiques qui en démontre l'impact jusqu'en bas. Il y avait un stationnement à proximité du Colisée de Québec pouvant accueillir une quarantaine de voitures lors des matchs locaux. Le stationnement appartenait au Patro de Roc-Amadour, qui finançait une partie de ses activités avec les sommes qu'il recueillait lors des matchs de hockey. Depuis, il en arrache. Quarante automobiles à 5 $ chacune, ça représentait 200 $ par match, et il y avait 40 matchs locaux. Ça touche tout le monde.

[Traduction]

Le président: Monsieur Pratt.

M. David Pratt (Nepean—Carleton, Lib.): Merci, monsieur le président.

Je m'intéresse de très près au sport amateur. Il y a 20 ans, je me suis occupé des relations publiques de l'équipe canadienne de ski alpin. Ensuite, j'ai eu un contrat de courte durée avec CBC Sports. Il y a déjà un certain temps que je ne m'occupe plus directement de ces questions, mais...

Je pense que les émissions sur les sports amateurs sont très importantes pour notre programme olympique, si l'on veut que les jeunes s'intéressent à des sports autres que le hockey, le football et le base-ball. J'aimerais savoir quelles ont été les grandes tendances de vos activités au cours des dix dernières années. J'ai déjà participé aux émissions sportives d'une station locale de télévision. La station a subi des compressions budgétaires et a dû supprimer un certain nombre d'émissions consacrées aux événements locaux de sport amateur. J'aimerais que vous nous parliez des tendances passées et futures dans ce domaine, car comme je l'ai dit, je crois que le sport amateur est très important du point de vue de nos visées olympiques.

M. Alan Clark: En ce qui nous concerne, nous avons constaté que la diminution du financement du sport amateur a contraint les fédérations à s'orienter vers deux nouvelles sources de revenu, à savoir la commandite et la télévision.

Nous ne versons pratiquement plus de droits au sport amateur, alors qu'il fut un temps où nous devions en verser. Nous leur offrons la télédiffusion et en contrepartie, les fédérations renoncent aux droits.

Il y a eu certains problèmes—et peut-être que Nancy pourrait nous en parler—parce que certaines fédérations ont promis une couverture télévisée à des commanditaires avant de s'adresser à nous. Je sais que la CBC a fait l'objet de certaines plaintes à ce sujet, parce que des fédérations avaient fait des promesses sans avoir conclu de contrat avec nous.

• 1750

Il y a aussi un autre problème, dont le ski donne un bon exemple. Il y a quatre ans, nous consacrions environ 1,3 million de dollars par an au ski. C'était de loin le plus gros budget consacré à un sport amateur. En définitive, ces activités étaient très peu rentables, parce que nos équipes n'obtenaient pas de bons résultats, à une ou deux exceptions près du côté féminin, et les cotes d'écoute ont dégringolé. Nous ne pouvions plus consacrer 25 p. 100 de notre budget de sport amateur à un sport qui n'intéressait que très peu de téléspectateurs. Mais nous avons réussi à conclure une entente avec TSN et avec la Fédération internationale de ski pour qu'il y ait encore du ski à la télévision.

Comme je l'ai signalé, nous avons pris contact avec Dan Smith de Sports Canada, et nous essayons de trouver des solutions originales.

Nous lui avons proposé deux émissions pour le prix d'une seule. Selon cette formule, si nous finançons une compétition de natation, Natation Canada devra en financer une autre. On aura donc deux compétitions à diffuser, alors qu'actuellement, on ne peut qu'en diffuser une.

Nous cherchons donc des solutions originales. Nous ne sommes plus à l'époque où on pouvait aller demander 700 000 $ à un commanditaire au profit de l'équipe de ski, et repartir peu de temps après avec un chèque en poche.

L'un de nos principaux commanditaires nous a dit l'autre jour qu'autrefois, il dépensait de l'argent sur un mille de largeur et un pouce d'épaisseur, alors qu'aujourd'hui, il en dépense sur un pouce de largeur et un mille d'épaisseur. Cela signifie que des sports devront devoir disparaître. Sports Canada a dû renoncer à en financer certains, et il en est de même pour les commanditaires. Comme on l'a vu aux Olympiques, chaque grand événement sportif permet à un sport de se mettre en vedette, mais les autres sports sont en difficulté.

Je ne peux pas vous répondre autre chose, mais nous essayons de consacrer plus de temps d'antenne au sport amateur.

M. David Pratt: De façon générale, vous dites que les émissions consacrées au sport amateur sont en diminution.

M. Alan Clark: Nous avons réussi, à force de créativité, à maintenir 150 à 200 heures d'émissions sur le sport amateur. Certaines fédérations nous ont amené des commanditaires.

Mais le combat n'est jamais fini. Je peux vous parler, par exemple, de la boxe. Nous avons deux personnes sur Naismith Drive. Nous avions proposé l'immeuble du centre de télédiffusion pour organiser un match de boxe. Nous avions installé un ring et des sièges dans l'un de nos studios. Mais le problème, c'est que nous n'avons reçu qu'une seule offre, de la part d'une petite ville.

Je ne me souviens plus très bien. Je sais que Summerside a proposé une fois de la boxe.

Nous devons dépenser des fortunes lorsqu'il nous faut aller dans des endroits où nous n'avons personne sur place, quand tout le monde doit se déplacer. Voilà le genre de problème auquel nous sommes confrontés.

M. Jim Thompson: Monsieur Pratt, je suis un peu plus optimiste que mon collègue. Il fut un temps où CBC était presque la seule télévision qui venait en aide au sport amateur. Depuis l'arrivée de TSN en 1984, puis de RDS en 1989, les 200 heures consacrées par CBC au sport amateur sont complétées par 1 400 heures sur chacun des réseaux anglais et français de NetStart. Il y a effectivement les compétitions de la Fédération internationale de ski, celles de la Coupe du monde. En tant que membre du comité de la Coupe du monde, je suis enchanté d'apprendre que vous y avez participé.

Regardez ce qui s'est passé pour le curling. Il n'y a jamais eu autant d'émissions de curling. Regardez ce qui s'est passé pour le hockey international, le hockey junior, les championnats mondiaux et le hockey féminin. Ce sont des sports amateurs qu'on ne voyait guère à la télévision ces dernières années. Il y a aussi les championnats de l'Union sportive interuniversitaire canadienne. La semaine dernière, l'équipe de basket-ball de Bishop a remporté la victoire à la dernière seconde. Mais c'est toujours du sport amateur.

Je tiens à le défendre vigoureusement. Si on regarde la place occupée actuellement par le sport amateur à la télévision, elle est bien plus considérable qu'avant, tout simplement parce que les possibilités offertes par les réseaux conventionnels et la câblodistribution peuvent être combinées et partagées.

On voit beaucoup de sport amateur à la télévision, mais Alan a tout à fait raison. Les coûts augmentent et il faut faire preuve d'une grande créativité pour trouver de nouvelles sources de financement, que ce soit par la publicité, les abonnements des câblodiffuseurs ou autre chose. Nous devrons trouver des solutions et agir plus efficacement. Mais je crois que le sport amateur occupe une position très solide.

• 1755

Le président: Si vous me permettez de poursuivre à ce propos?

Comment se fait-il, monsieur Thompson, que votre organisation semble radiodiffuser beaucoup plus de sport amateur, et vous devez par conséquent avoir davantage de commanditaires du secteur privé, alors que CBC ne semble pas avoir autant de commanditaires privés pour le sport amateur? À quoi cela tient-il? Que faites-vous que CBC ne fait pas pour attirer autant de commanditaires pour le sport amateur? Pouvez-vous nous dire quel est votre secret?

M. Jim Thompson: C'est une question de temps d'antenne. Nous diffusons des émissions de sport 24 heures sur 24. M. Clark et CBC, ainsi que la SRC, n'ont qu'un temps d'antenne limité. Peut-être que 900 heures ce n'est pas un temps d'antenne limité, mais quand on pense que nous avons 4 300 heures de programmation originale par année, il nous faut bien la trouver cette programmation. Les partenariats dont j'ai parlé au début se multiplient. Les gens ont de plus en plus confiance, tant en nous que nous dans les fédérations sportives, et le troisième partenaire—les commanditaires—se rallient au groupe. Je pense que nous progressons.

Le président: Merci.

Madame Tremblay, puis ce sera ensuite M. Bélair.

[Français]

Mme Suzanne Tremblay: Je voudrais comprendre une chose. Pourquoi les francophones du Canada—et j'inclus tout le monde—n'ont-ils pas le droit d'avoir eux aussi une espèce de soirée double au hockey? Pourquoi est-ce réservé uniquement à la communauté anglophone du Canada?

Comme deuxième question, j'aimerais comprendre pourquoi on a fait des Expos un club pour les francophones et le Québec, et des Blue Jays un club pour les Canadiens à l'exclusion des Québécois. Troisièmement, parce que ça m'intéresse beaucoup, je voudrais savoir où je pourrai surveiller le Mondial.

Merci.

M. Jacques Boucher: Tous les matchs?

M. Daniel Asselin: Pour le programme double de hockey, il s'agit tout simplement d'une question de programmation. La chaîne française de Radio-Canada se veut une télévision généraliste.

Mme Suzanne Tremblay: Et pas la chaîne anglaise?

M. Daniel Asselin: Madame Tremblay, quand on compare l'importance du sport à la télévision—et je laisserai Allan répondre, puisque je ne veux pas m'ingérer dans ses affaires—et celle des émissions dramatiques et de variétés au Québec, on constate que ces dernières ont une cote d'écoute supérieure.

Mme Suzanne Tremblay: Moi, je vous parle du samedi soir, parce que c'est le samedi soir.

M. Daniel Asselin: Oui, oui.

Mme Suzanne Tremblay: On diffuse toujours de vieux films qu'on a vus 12 fois. Ce sont des reprises ennuyantes comme tout, de sorte qu'on se met à l'écoute de CBC pour y regarder un match de hockey. Je vous le dis, ce n'est pas...

[Note de la rédaction: Inaudible] ...du tout. Ce sont de vieux films. Vous ne regardez sûrement pas Radio-Canada le samedi soir.

Honnêtement, il me semble que ça ne coûterait pas cher. Il suffirait d'envoyer une personne qui parle français et qui nous décrirait le match en français. On prendrait les mêmes images.

M. Daniel Asselin: Je pense que c'est là une question de goût et de choix. Il y a 6 millions de téléspectateurs au Québec et il y en a...

Mme Suzanne Tremblay: Non, non. Il faut penser en termes de francophones canadiens, ce qui comprend plus de monde que ça d'un océan à l'autre. Ces francophones pourraient être branchés sur votre réseau plutôt que d'écouter un film ennuyeux. Ils ne peuvent jamais voir leurs Canucks en français; il faut toujours qu'ils les écoutent en anglais. Je ne sais pas, mais il me semble...

M. Daniel Asselin: Le débat a déjà eu lieu. J'ai déjà vu, dans les mêmes situations, des gens dire qu'il y avait trop de sports à Radio-Canada.

Mme Suzanne Tremblay: Oui, oui. J'ai vu ça, moi aussi. C'est la télévision privée qui est venue nous dire ça.

Des voix: Ah, ah!

Mme Suzanne Tremblay: Que répondez-vous à mon autre question sur les Expos et les Blue Jays?

M. Daniel Asselin: Radio-Canada a un lien avec les Expos depuis 30 ans et diffuse leurs matchs depuis leurs débuts. Alors, c'est une question historique. C'est semblable au Canadien de Montréal: pourquoi le Canadien à Montréal et les Maple Leafs à Toronto?

Mme Suzanne Tremblay: Oui, mais pourquoi les Expos n'ont-ils jamais la chance d'être vus sur une autre chaîne qu'une chaîne du réseau francophone? Pourquoi ne diffuse-t-on pas leurs matchs sur le réseau anglais d'un océan à l'autre?

M. Daniel Asselin: Moi, je pense que...

Mme Suzanne Tremblay: En tout cas, le monde dit que pour les anglophones, ce sont les Blue Jays, et que pour les francophones, ce sont les Expos. Pourquoi ne pouvons-nous pas voir tout le monde sur les réseaux français et anglais?

• 1800

M. Daniel Asselin: Combien de matchs des Blue Jays RDS diffuse-t-il, Jacques?

Mme Suzanne Tremblay: Non, je sais que RDS les diffuse depuis un bout de temps. Je parle de Radio-Canada qui est un organisme national financé par les impôts de tout le monde. Pourquoi les francophones ne peuvent-ils pas voir les Blue Jays en français et pourquoi ne pourrait-on pas voir les Expos en anglais?

M. Daniel Asselin: Nous sommes associés aux Expos depuis 30 ans.

Mme Suzanne Tremblay: Je n'ai pas de problème avec ça. Mais pourquoi n'est-ce pas aussi possible du côté de CBC?

M. Daniel Asselin: C'est parce que les gens s'identifient à leur équipe. Au Québec ou dans le reste du pays, on ne s'identifie pas nécessairement aux Blue Jays. Avant de diffuser des émissions, il faut prévoir la cote d'écoute. La cote d'écoute nous amène des commanditaires, les commanditaires nous amènent des fonds et l'argent nous permet d'enregistrer des événements. Si je me propose de diffuser un match des Blue Jays contre les Indiens de Cleveland et que ma cote d'écoute n'est que de 32 000 téléspectateurs, peut-être que personne ne voudra le commanditer et que je perdrai de l'argent.

[Traduction]

Le président: Mme Tremblay soulève un point intéressant, puisqu'il fut un temps où les Maple Leafs de Toronto avaient des partisans dans tout le pays, tout comme Montréal, alors pourquoi le même principe ne vaudrait-il pas pour les Expos? Je pense que l'observation est tout à fait pertinente.

Monsieur Bélair.

[Français]

M. Réginald Bélair (Timmins—Baie-James, Lib.): C'est dommage d'être le dernier à poser des questions puisque tout le monde commence à être fatigué. On a parlé brièvement de réductions budgétaires et vous y avez fait allusion, messieurs Asselin et Clark, lors de votre présentation. Vous avez dit que certaines émissions avaient été retirées de l'horaire. Pourriez-vous me dire brièvement si le retrait de ces émissions est directement lié aux réductions budgétaires que le gouvernement du Canada a imposées à CBC et à Radio-Canada?

M. Daniel Asselin: Je ne veux pas éviter la question, mais je demanderais peut-être à Daniel, qui était là au moment où les coupures ont été faites, de répondre à la question.

[Traduction]

M. Alan Clark: Du côté anglophone, monsieur Bélair, le réseau des sports du service anglophone au cours des cinq dernières années a subi une réduction de son budget d'environ 5 millions de dollars, soit plus de 10 p. 100.

M. Réginald Bélair: Il faut donc naturellement en déduire que vous n'avez pas recueilli suffisamment de revenus de publicité pour compenser ces réductions.

M. Alan Clark: Non, pas tout à fait, mais je ne veux pas m'en plaindre étant donné que nous avons activement essayé de réunir des fonds et de conclure des ententes de commandite plus avisées. Nous sommes presque parvenus à maintenir le niveau des émissions de sport à ce qu'il était auparavant. Nous ne nous retirons que des événements coûteux comme les compétitions de ski. Nous avons aussi renoncé à plusieurs rodéos dans l'Ouest parce qu'ils ont toujours lieu pendant les fins de semaine et que cela coûte extrêmement cher. Nous avons quand même réussi à offrir à la place une programmation moins coûteuse et nous avons raffiné nos pratiques commerciales.

[Français]

M. Réginald Bélair: M. Asselin a parlé de réductions de l'ordre de 5 millions de dollars.

M. Daniel Asselin: Dans les services des sports de CBC.

M. Réginald Bélair: Et à Radio-Canada?

M. Daniel Asselin: Deux millions de dollars.

M. Réginald Bélair: Et les revenus de la publicité n'ont jamais été suffisants pour compenser la perte?

M. Daniel Asselin: Non. On m'a dit que les réductions budgétaires faisaient partie de l'effort général que la télévision de Radio-Canada devait faire. Tout le monde a fait sa part: les émissions dramatiques, les variétés, la jeunesse, l'information et les sports aussi.

M. Réginald Bélair: Vous avez fait allusion à un genre d'échanges entre Radio-Canada, CBC et les réseaux TSN et RDS. En tant que député, j'ai reçu certaines plaintes selon lesquelles vous pénalisiez alors les personnes demeurant en région rurale qui n'ont pas accès au câble. Est-ce que cette pratique va s'amplifier ou si on n'y a recours qu'à l'occasion?

• 1805

M. Daniel Asselin: Dans le cas de l'échange que l'on fait pour la formule 1, tout le monde y gagne, autant RDS que Radio-Canada. Les téléspectateurs, où qu'ils soient, ne manquent rien. C'est évident qu'il a fallu faire des compromis.

M. Réginald Bélair: Même s'ils n'ont pas le câble.

M. Daniel Asselin: Non, parce que quand on diffuse les courses de formule 1 en direct, RDS les diffuse en reprise. Quand RDS les diffuse en direct, nous les diffusons en reprise.

M. Réginald Bélair: D'accord.

M. Daniel Asselin: Donc, personne ne manque quoi que ce soit. Pour ce qui est des Jeux panaméricains ou des Jeux olympiques, on est en train d'y travailler. Quand il y a des échanges entre RDS et nous, jamais le téléspectateur ne manque quoi que ce soit.

M. Réginald Bélair: Cela me réconforte.

J'ai un dernier commentaire, monsieur le président. Je ne peux pas m'empêcher de parler de Don Cherry puisque M. Clark est ici.

[Traduction]

Monsieur Clark, il y a un certain temps Dave Hodge a été congédié parce qu'il avait publiquement critiqué la gestion. Pourtant Don Cherry—et je n'en parle pas simplement en raison de ce qui s'est passé comme suite aux commentaires de Mme Tremblay, je remonte à plusieurs années—ce type à l'émission Coach's Corner de CBC colore toujours ses propos de racisme, et c'est bien connu. C'est un ultra-nationaliste, avec tout ce que cela suppose, et il ne s'en cache pas.

Ce que je voudrais dire—et je suis heureux d'avoir l'occasion de m'en ouvrir—c'est que ce n'est pas par frustration, mais je trouve tout à fait insultant d'entendre ce personnage rémunéré par les impôts que je paie. Je dois vous dire que dès que je le vois à l'écran, je change de canal. Même qu'un jour que je me trouvais en même temps que lui à la salle d'embarquement Maple Leaf de l'aéroport d'Ottawa, j'ai bien failli le lui dire devant tout le monde.

Je refuse, et je refuserai toujours que sur le réseau d'État quelqu'un qui est rémunéré à même les deniers publics fasse des commentaires racistes. Comment se fait-il qu'il soit encore là? Peut-être que vous ne pourrez pas répondre à cette question. Ne venez pas me dire qu'il a droit à ses opinions, parce que si l'un ou l'autre d'entre nous se permettait au cours d'une interview de parler comme Don Cherry se le permet nous serions probablement l'objet de poursuites et au cours de la prochaine élection nous sauterions. Alors que Don Cherry reste en place comme une icône.

Merci, monsieur le président.

Le président: Vous voulez répondre?

M. Alan Clark: Je vais essayer. En fait, il est regrettable que vous ne lui ayez pas parlé à l'aéroport. Il faut apprendre à le connaître. Mes opinions et celles de Don ne pourraient pas être plus éloignées les unes des autres, mais j'ai appris à le connaître et je vous dirai bien franchement qu'il n'est pas un fanatique. Non, pas lui.

M. Réginald Bélair: À l'entendre parler des Suédois, des Russes, des Autochtones et des Canadiens-français, on ne peut qu'en conclure qu'il est intolérant. Il dit être un ultra-nationaliste. Oui, c'est dangereux. Notre société ne devrait pas le permettre. Excusez-moi mais je ne l'accepterai jamais, jamais.

Si Dave Hodge a été congédié pour avoir critiqué la direction, les propos de Don Cherry sont beaucoup plus grave que ce que Dave Hodge a dit de vous, quoique je ne sache pas si vous étiez son patron à l'époque.

M. Alan Clark: Non. Il n'y a aucun rapport, monsieur Bélair et monsieur le président, entre cette affaire et Don Cherry. Vous qui côtoyez le public tous les jours, vous savez que certains flattent l'opinion populaire ou perçoivent ce que pense une grande partie de la population et il a certainement cette capacité de détecter ces sentiments et de les exploiter. Mais pour revenir au fait, je pourrais peut-être vous envoyer le documentaire qu'on a fait à son sujet.

M. Réginald Bélair: Non, merci.

Le président: J'aimerais poser une question à ce propos. Je ne connais pas Don Cherry et je ne partage pas ses vues sur bien des questions alors que je suis d'accord avec lui sur quelques points, mais sur le coup de l'émotion il nous arrive à tous de dire des choses regrettables.

• 1810

Pour ce qui est des cotes d'écoute, Don Cherry est sans doute le chroniqueur de hockey le plus populaire au Canada, mais existe-t-il au sein de votre organisation un système qui puisse intervenir quand M. Cherry dépasse les bornes? Vous savez, on pense à l'exemple des enfants et d'un peu tout le monde. Est-ce que l'organisation l'avertirait de peut-être adoucir ses propos ou d'essayer de s'amender en raison des impressions, des sentiments et des attitudes que son comportement pourrait faire naître?

Nous n'essayons pas de lui faire un procès, mais nous tâchons plutôt de dire qu'il y a... Par exemple, permettez que je fasse un rapprochement avec la radio. Une station de Toronto a un animateur du nom d'Howard Stern. Que le CRTC permette à ce type de continuer de la sorte, pour moi, cela dépasse l'entendement.

Y a-t-il à CBC un système qui permette de rappeler à l'ordre M. Cherry d'une façon constructive?

M. Alan Clark: Oui, il y en a un, monsieur le président. Cela me revient, d'abord, à titre de personne responsable, et je vais vous en donner un exemple. Pendant une émission de Coach's Corner pendant l'opération Tempête du désert, il est venu, et il a posé un drapeau canadien sur le plateau et il a attaqué le parti de M. Solomon. Il a accaparé tout l'espace en parlant de Tempête du désert et du rôle du Canada. Nous avons eu un long entretien pour lui rappeler qu'il avait pour rôle de parler de hockey et non pas de politique, à moins qu'il en soit question à propos des sports. Nous avons aussi un ombudsman qui, dans des cas comme celui de sa déclaration à Nagano, se penche sur ce dossier en ce moment.

Le président: Merci beaucoup.

Monsieur Proud.

M. George Proud (Hillsborough, Lib.): Merci, monsieur le président.

Messieurs, j'ai bien aimé votre présentation d'aujourd'hui. Je tiens simplement à dire que je ne vais ni défendre ni dénoncer Don Cherry, parce que je ne l'écoute pas beaucoup. J'ai un ami qui est un de ses amis—et pas un très bon ami—Forbes Kennedy, qui jouait auparavant avec Toronto et Boston. Quand il rencontre Cherry de temps à autre l'été à Charlottetown, c'est quelque chose à voir.

M. Jim Thompson: J'aimerais bien voir cela.

M. George Proud: J'ai bien aimé les émissions sur les Jeux olympiques que j'ai pu voir. J'aime regarder TSN. Le seul regret que j'ai, pour ma part, c'est que je ne peux pas voir les grandes compétitions parce que nous n'avons pas la télévision payante ni rien de ce genre à Charlottetown. Je dois aller chez mes voisins pour voir les courses de chevaux de Meadowlands et ce genre d'émissions qu'on peut capter grâce à une antenne parabolique. Nous aurons cela aussi un jour, quand même.

Monsieur Clark, je suis du Canada atlantique, comme je l'ai dit, et c'est un problème que nous avons, parce que nous sommes une région éloignée. Il y a beaucoup d'émissions que nous ne recevons pas. Vous serez ici cet été pour les parties des Red Skins, c'est certain.

Toutefois je m'interroge quand vous dites que vous ne pouvez pas amener là les caméras de télévision. Nous avons des spécialistes avec des caméras de télévision dans certaines de ces régions, et je m'interroge. Nous avons beaucoup parlé des Jeux olympiques et du sport professionnel et de toutes ces choses ce soir, mais comme vous êtes le radiodiffuseur national, je crois qu'il y a beaucoup de jeunes gens là-bas qui méritent une certaine couverture, qu'il s'agisse de golf, de hockey ou de base-ball. Je me demande ce que vous attendez pour y voir. Je sais que vous avez dit que les rodéos sont trop coûteux parce qu'ils se passent pendant la fin de semaine. Or, la plupart de ces événements ont lieu la fin de semaine.

À Charlottetown, d'où je viens, CBC serait assez étonné de m'entendre louanger sa couverture, parce que nous ne sommes pas d'accord sur certaines questions. Quand on fait de la politique dans une petite ville, il est infaillible qu'on vous mette hors jeu.

N'avez-vous pas cette capacité dans ces régions? Est-ce qu'il n'y a pas moyen d'organiser les horaires pour qu'ils puissent travailler les fins de semaine? C'est la chose dont on se plaint le plus, quand on se plaint de la couverture des événements sportifs.

M. Alan Clark: La question n'est pas tant de savoir ce que cela nous coûte—quoique cela compte naturellement—que le fait que les associations et organisations ne tiennent pas d'événements dans ces régions en raison de ce que cela leur coûterait. Essentiellement donc, si des événements y ont lieu, nous y sommes habituellement, et si nous n'y sommes pas, TSN y est. C'est que de tels événements ne sont pas si nombreux.

• 1815

Nous discutons avec l'Association canadienne de curling depuis des années de la possibilité d'organiser au Yukon une de leurs grandes compétitions, ne serait-ce que les championnats juniors, si c'était possible. Mais jusqu'à maintenant, les coûts sont prohibitifs. Nous aimerions aller là-bas et le faire, mais pour l'instant c'est une question d'argent. Que Corner Brook ait eu les Jeux du Canada, c'est remarquable. Mais pour ce qui est du nombre d'événements d'envergure nationale qui ont eu lieu à Terre-Neuve au cours des dix dernières années, il n'y en a pas eu plus d'une dizaine.

M. George Proud: Et à l'Île-du-Prince-Édouard, c'est pire encore.

Le président: À plusieurs reprises aujourd'hui, on a parlé des services fournis aux régions éloignées ou de la couverture nationale des événements qui s'y produisent. Est-ce qu'au cours des trois prochains mois vous ne pourriez pas réfléchir à ces questions pour nous soumettre des recommandations, qui porteraient sur un partenariat entre le gouvernement et le secteur privé et d'autres, comme nous en avons discuté tout à l'heure, pour montrer que ces partenariats sont essentiels?

M. Jim Thompson: Monsieur le président, si vous le permettez.

Les événements que nous et CBC couvrons, de même que RDS et la SRC, sont essentiellement, et probablement exclusivement, des événements d'envergure nationale. Les événements régionaux ne suscitent pas beaucoup d'intérêt à l'extérieur de la région visée, et c'est pourquoi les réseaux nationaux trouvent très difficile, voire impossible, de les diffuser.

Nous suivons le calendrier des événements. Dans certains cas, bien sûr, nous avons une idée de l'endroit où ils pourraient avoir lieu, mais dans la plupart des cas nous apprenons simplement qu'il y aura un championnat de curling à Kamloops ou un championnat de patinage à Winnipeg.

Le président: Je pense, monsieur Thompson, à l'exemple de l'organisation de Spruce Meadows qui, à l'origine, était très modeste. Mais je pense qu'ils ont bénéficié de la télédiffusion, et que c'est ainsi devenu un événement d'intérêt national.

[Français]

Mme Suzanne Tremblay: J'aimerais faire un commentaire là-dessus. Le curling, par exemple, n'était pas du tout connu au Québec. Ce n'était pas du tout populaire. Rares étaient les gens qui jouaient au curling. À force de voir du curling à la télé, les gens se sont mis à se dire: «Ce serait peut-être intéressant d'essayer cela.» Je vous dirai que pendant 15 ans, nous avons eu une fin de semaine de curling à l'université pour nous donner l'occasion de nous rencontrer. J'ai moi-même joué au curling une fois par année pendant 15 ans juste parce que c'était une activité sociale à l'université. Mais avant de voir cela à la télé, on ne connaissait pas le curling.

Donc, je me dis qu'il y a peut-être un truc régional et que si... On a parlé de rodéos. On ne voit jamais de rodéos à la télé. Ce serait peut-être intéressant de voir des rodéos.

[Traduction]

M. Jim Thompson: Madame Tremblay, si vous le permettez, je suis ravi d'entendre que le curling gagne en popularité grâce à la couverture de RDS, mais chacun des championnats et tout le curling qu'on peut y voir sont des championnats nationaux.

[Français]

Mme Suzanne Tremblay: D'accord, je comprends votre idée.

[Traduction]

Le président: Messieurs, nous avons un autre vote.

Excusez-nous de nouveau pour vous avoir retardés de près d'une heure. Vous avez été très généreux de votre temps aujourd'hui, et au nom du comité, nous vous remercions d'avoir comparu.

Si d'ici la fin juin, vous estimez avoir des recommandations précises à nous faire pour que nous les étudiions au moment de nos dernières délibérations, nous vous saurions gré de nous les transmettre. Merci beaucoup.

M. Alan Clark: Merci.

Le président: La séance est levée.