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SINS Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE

SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le jeudi 22 octobre 1998

• 1540

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre (Bourassa, Lib.)): Bonjour, mesdames et messieurs. Je remplace aujourd'hui notre président, Dennis Mills. Nous avons du pain sur la planche. Nous nous excusons des délais. Nous allons passer tout de suite aux témoins.

Nous sommes en présence de Mme Janet Davies, directrice générale par intérim de la Direction des stratégies et systèmes pour la santé à Santé Canada, et de M. Tim Weir, gérant par intérim, Unité de la condition physique et de la vie active.

Évidemment, lorsqu'on parle de sport, on parle de santé. Donc, il est très pertinent d'entendre des gens de Santé Canada. Je vous souhaite la bienvenue et vous cède la parole.

Mme Janet Davies (directrice générale par intérim, Direction des stratégies et systèmes pour la santé, ministère de la Santé): Merci bien.

[Traduction]

Merci beaucoup et merci de nous accueillir.

Cet après-midi, je voudrais vous parler de l'activité physique et de son importance pour la santé des Canadiens et des Canadiennes. J'ai fourni des copies de ma déclaration et je suppose que vous en avez reçu un exemplaire.

Nous savons maintenant que la sédentarité nuit à la santé. Malgré tous les efforts déployés pour sensibiliser le public à ce jour, la santé et la qualité de vie de la majorité de la population canadienne sont gravement menacées en raison de la sédentarité. Selon les plus récentes données de l'Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie, 63 p. 100 des Canadiens et des Canadiennes ne font pas assez d'activité physique pour en retirer des bienfaits pour leur santé. Et nos enfants n'y échappent pas. Il y en a beaucoup trop qui ne sont pas suffisamment actifs pour que leur croissance et leur développement se fassent de manière optimale. Les milieux de la santé sont préoccupés par ces statistiques.

La recherche scientifique révèle que l'activité physique, ou l'absence d'activité physique, est un important déterminant de la santé. La sédentarité contribue aux décès prématurés, aux maladies cardiaques, à l'obésité, à l'hypertension, au diabète non insulino- dépendant, à l'ostéoporose, aux accidents cérébro-vasculaires, à la dépression, au cancer du colon et au stress—et j'en passe.

La sédentarité coûte à notre système de soins de santé des millions de dollars par année. Une étude menée par le Conference Board du Canada indique notamment qu'une augmentation de 1 p. 100 de l'activité physique pourrait permettre des économies annuelles en frais de soins de santé de 10 millions de dollars dans le cas des maladies cardiaques, de près de 900 000 $ dans le cas du diabète non insulino-dépendant et d'au moins 500 000 $ dans le cas de divers types de cancer.

Si nous tenons à la viabilité de notre système public de soins de santé—et nous savons que la population canadienne s'inquiète à ce sujet—nous devons faire davantage d'activité physique. Alors qu'est-ce qui nous arrête?

La population canadienne nous a dit être déroutée par la foule d'informations qui lui parvient sur la condition physique et l'activité physique. Elle trouve aussi difficile d'intégrer l'activité physique dans la vie quotidienne. À cela s'ajoute le fait que les Canadiens et les Canadiennes ignorent combien d'activité physique au juste ils doivent faire pour ressentir les bienfaits associés à un mode de vie actif.

• 1545

Hier, Santé Canada et quelque 45 organismes nationaux ont rendu public le Guide canadien d'activité physique. Le guide nous indique comment intégrer les activités physiques dans notre quotidien. Il tente de montrer combien c'est facile. On peut en faire à la maison, à l'école, au travail, dans les loisirs et sur la route.

Le Guide propose des activités simples que les gens peuvent faire dans la vie de tous les jours, par exemple, emprunter les escaliers plutôt que l'ascenseur, franchir de courtes distances à pied ou à vélo plutôt qu'en voiture, descendre de l'autobus un arrêt plus tôt et marcher, garer la voiture plus loin. On peut aussi diminuer le temps que nous passons à être sédentaires, comme lorsque nous regardons la télévision. Ces petits changements sont à la portée de la plupart des Canadiens et des Canadiennes, jeunes et vieux.

Le Guide recommande de débuter lentement et de progresser graduellement pour arriver à accumuler entre 30 à 60 minutes d'activité par jour. Le Guide recommande aussi de prévoir des activités de trois types. Des activités d'endurance, comme la marche et le vélo, pour stimuler le coeur, les poumons et l'appareil circulatoire; des activités de souplesse, comme des étirements et des flexions, pour maintenir la souplesse des muscles et la mobilité des articulations; des activités de force, comme des redressements assis, des pompes ou des exercices d'entraînement aux poids, pour renforcer les muscles et améliorer la posture.

Nous reconnaissons que chacun est ultimement responsable de son propre niveau d'activité physique. Toutefois, les gouvernements, les professionnels des soins de santé, les employeurs, les éducateurs, les organismes de loisir, les urbanistes et les groupes s'occupant de diverses maladies ont tous un rôle important à jouer pour inciter les Canadiens et les Canadiennes à faire davantage d'activités et pour créer des collectivités en meilleure santé.

Les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de la condition physique, des loisirs et du sport se sont entendus pour réduire le nombre de personnes sédentaires au Canada de 10 p. 100 d'ici l'an 2003. Les gouvernements ont convenu de travailler ensemble pour réaliser ce but et comptent sur la participation de nombreux organismes nationaux intéressés.

Pour sa part, le gouvernement fédéral joue trois rôles dans le domaine de l'activité physique: la recherche et la détermination des meilleures pratiques et normes, les communications et la coordination.

En ce qui concerne le dernier rôle, nous travaillons avec la collectivité internationale et la collectivité nationale. Grâce à nos efforts, l'Organisation mondiale de la santé a établi l'an dernier un programme de vie active s'inspirant de la démarche adoptée au Canada. Le mois dernier, l'OMS a invité 10 pays, dont le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Australie, les Pays-Bas, la Finlande, le Japon, le Chili, le Mexique et le Canada, à dresser ensemble, à deux coins de rue où nous sommes aujourd'hui, un plan d'action pour le programme de vie active. Par ailleurs, les Nations Unies ont reconnu l'importance du bien-être physique pour le développement économique des pays.

Notre programme de recherche prévoit la formulation d'indicateurs d'activité physique et leur suivi. Il comprend aussi la quantification plus poussée des liens entre l'activité physique et la prévention des maladies, le développement social et économique, et la protection de l'environnement.

Sur le plan des communications, le gouvernement fédéral a travaillé avec un certain nombre de partenaires. La liste des adhérents du Guide canadien d'activité physique nous donne une idée de la panoplie d'options que nous envisageons pour atteindre les Canadiens et les Canadiennes et les amener à changer leur comportement. En outre, le gouvernement fédéral est associé depuis longtemps avec ParticipACTION pour produire des annonces d'intérêt public visant à sensibiliser le grand public à l'importance de l'activité physique.

L'an dernier, le gouvernement fédéral a intensifié ses efforts de communication en ciblant les très jeunes Canadiens. Nous avons utilisé le Programme d'action communautaire pour les enfants pour véhiculer notre message. Ce programme est une initiative fédérale-provinciale comportant quelque 390 projets dans tout le pays. Ces projets réunissent les enfants de la naissance à six ans et leurs parents dans des activités communautaires. Celles-ci comprennent maintenant les activités physiques. Nous cherchons à inciter les adolescents et les pré-adolescents du Canada à faire davantage d'activité physique dans le but de réduire les comportements présentant des risques pour la santé, tels que le tabagisme et l'abus de substances.

Le budget dont Santé Canada dispose cette année pour l'activité physique s'élève à 10 millions de dollars.

Je vous remercie de m'avoir donné la chance de vous rencontrer aujourd'hui.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci, madame Davies.

[Français]

Est-ce que M. Weir a également une déclaration à faire?

[Traduction]

Était-ce assez clair?

M. Tim Weir (gérant par intérim, Unité de la condition physique et de la vie active, Direction des stratégies et systèmes pour la santé, ministère de la Santé): Non, je n'ai rien à ajouter aux observations de Janet.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): D'accord. Merci. Avant de céder la parole aux membres du comité, j'aimerais vous poser une question.

• 1550

Vous savez que depuis 1993, le volet fédéral Condition physique et vie active a été séparé du volet Sport et intégré à Santé Canada. Il existe donc maintenant, au niveau administratif, une coupure entre le sport de haut niveau au Canada et la participation sportive. Actuellement, est-ce qu'il y a quand même un lien de communication entre Condition physique et vie active et Sport Canada?

Mme Janet Davies: Oui, monsieur le président, il y a des liens; il y en a plusieurs. Nous nous réunissons avec eux pour plusieurs de nos programmes, y compris nos activités avec les provinces. Donc, les gens de Sport Canada et de Condition physique à Santé Canada se réunissent avec leurs homologues provinciaux.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): J'ai maintenant une question un peu plus difficile. Croyez-vous que toutes ces activités devraient être intégrées? Pensez-vous que c'est une bonne chose que Sport Canada soit d'un côté et que Condition physique relève de Santé Canada? Est-ce que, pour qu'on soit plus efficace et qu'il y ait moins d'administration, il serait souhaitable qu'on ait un seul Sport Canada qui regroupe l'ensemble de ces activités?

Mme Janet Davies: C'est une question bien intéressante. L'activité physique est très reliée à la santé des Canadiens et Canadiennes et il serait difficile de séparer les deux dossiers.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): D'accord. Finalement, verriez-vous d'un bon oeil qu'on crée un ministère du Sport, où les deux activités dont on parlait tout à l'heure, c'est-à-dire ce qu'on fait du côté de Sport Canada et de celui de Santé Canada, seraient regroupées?

Mme Janet Davies: Évidemment, il y a un précédent historique à cet égard. Je vais répéter la réponse que je viens de donner. Il est clair pour nous que les fonctions de l'activité physique sont vraiment reliées à celles du ministère de la Santé. Donc, il serait assez difficile de séparer les deux dossiers.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci beaucoup.

[Traduction]

Monsieur Proud.

M. George Proud (Hillsborough, Lib.): Merci beaucoup, monsieur le président.

Madame Davies, monsieur Weir, je m'intéresse beaucoup à ce que vous avez dit, car je crois que l'activité physique est l'une des façons de réduire les coûts de nos soins de santé tout en améliorant la santé de la population. Je ne suis peut-être pas bien en mesure de discuter de cela, car je suis physiquement très actif. L'un de mes collègues ici présents et moi-même faisons de l'exercice tous les jours.

Dans votre exposé, vous dites que les Canadiens ont de la difficulté à intégrer l'activité physique à leurs activités quotidiennes. Il n'y a pourtant qu'une façon de le faire, et c'est d'avoir suffisamment de discipline personnelle, comme d'autres et moi-même. Nous faisons de l'exercice tôt le matin pendant deux heures, et cela donne de bons résultats—c'est faisable. J'ai fait cela presque toute ma vie, mais il y a 10 ans, j'ai commencé à m'y mettre plus sérieusement et à faire de l'exercice cinq jours par semaine. Je crois qu'il faut le dire aux gens.

Je suis très étonné par les statistiques sur le nombre de gens qui ne font pas d'exercice. On pourrait s'imaginer que ces statistiques remontent à il y a 20 ans, car il y a bien plus de gens aujourd'hui qui font de l'activité physique. Je suis vraiment étonné par les chiffres.

Existe-t-il des exemples de pays qui ont élaboré des stratégies de santé publique axées sur une augmentation de l'activité physique pour améliorer la qualité de vie de leurs citoyens? La Suède et le Danemark sont-ils aux premiers rangs de cette liste?

Mme Janet Davies: Je demanderai à Tim Weir de répondre à votre question, mais je vous félicite de votre discipline. Je trouve étonnant que plus de gens n'aient pas suivi votre exemple.

M. Tim Weir: Sans vouloir nous vanter, disons que le Canada est un modèle pour d'autres pays. Nous avons tous entendu parler de cette histoire du Suédois de 60 ans et du Canadien de 40. Ce n'est pas une histoire vraie. Elle a été inventée par ParticipACTION pour attirer l'attention des Canadiens.

Le gouvernement du Canada a été un chef de file dans l'élaboration de ce concept de vie active dont nous faisons maintenant la promotion, c'est-à-dire de l'intégration de l'activité physique dans la vie de tous les jours. Cette idée a retenu l'attention de bon nombre d'autres pays. Comme Janet l'a dit dans ses observations liminaires, l'Organisation mondiale de la santé a adopté le concept canadien de vie active et en fait maintenant la promotion partout au monde. Nous venons tout juste d'accueillir une réunion à ce sujet.

• 1555

Mais c'est une excellente question, car elle nous permet de discuter avec d'autres pays pour voir ce qui se fait chez eux—ce qui a fonctionné, ce qui a mal fonctionné, et les meilleures méthodes utilisées. Il est souvent plus intéressant de voir ce qui ne fonctionne pas que ce qui fonctionne. Nous sommes donc en train de développer un réseau qui nous permettra d'échanger nos réussites et nos meilleures méthodes avec les autres pays du monde.

M. George Proud: Nous avons peut-être l'une des populations les plus actives, mais il nous reste beaucoup à faire, si l'on regarde le nombre de Canadiens qui ne font pas d'activité physique. Les chiffres mondiaux doivent être désolants.

M. Tim Weir: Les chiffres pour le Canada sont assez représentatifs des pays industrialisés. Ces chiffres sont alarmants, et nous venons à peine de commencer la quantification et la recherche.

M. George Proud: Merci.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci, monsieur Proud.

Monsieur O'Brien.

M. Pat O'Brien (London—Fanshawe, Lib.): Merci, monsieur le président. Je dois confesser d'emblée que j'étais auparavant une personne très en forme, mais que j'ai cessé de faire de l'activité physique. Si M. Proud a eu droit à des compliments, d'autres parmi nous se feront taper sur les doigts. J'ai bon espoir de regagner un jour ma bonne forme physique.

J'ai des questions sérieuses à poser, puisque j'ai beaucoup travaillé à cette question dans le domaine de l'enseignement et que j'y ai réfléchi. Tout d'abord, j'aimerais connaître votre opinion— à tous deux ou à l'un ou l'autre d'entre vous—sur l'idée d'avoir, comme c'était le cas auparavant, à tout le moins un secrétaire d'État à la condition physique et au sport amateur. Croyez-vous que ces fonctions devraient être distinctes de celles du ministre de la Santé?

Mme Janet Davies: Il y avait un secrétaire d'État à l'époque où le gouvernement fédéral a commencé à s'occuper d'activité physique, époque où bien des choses positives ont été réalisées. Je me dois toutefois de signaler le problème que poserait, pour nous, la séparation des dossiers de l'activité physique et de la santé. Il existe une relation très étroite entre la promotion de l'activité physique que nous faisons et bon nombre d'autres activités de promotion de la santé qui sont également en cours. Je ne sais pas si ce serait la meilleure façon d'organiser les choses.

M. Pat O'Brien: Nous savons que les titres sont importants et, pour faire suite à votre réponse, je me demande s'il vaudrait mieux parler du ministre de la Santé, du ministre de la Santé et de la Condition physique, ou d'autre chose? Le titre de «ministre de la Santé» me semble insuffisant. Au niveau politique, ce titre ne contient pas le message que vous essayez de transmettre.

Trop de Canadiens estiment encore qu'être en santé, c'est tout simplement ne pas être malade, au lieu d'avoir une vision proactive de la promotion de la bonne santé. J'avoue que je suis étonné par votre réponse, puisque je ne crois pas que la meilleure solution, au niveau politique, soit de laisser les choses telles quelles. Il existe d'autres opinions à ce sujet.

J'ai été également un peu étonné de vous entendre dire que les Canadiens ne comprennent pas très bien ce qu'ils doivent faire pour promouvoir la santé. Je croyais que l'énorme quantité d'information fournie par le Dr Ken Cooper et d'autres sur l'aérobic, il y a de cela plusieurs années, suffirait pour que les gens sachent qu'un minimum de 12 à 15 minutes d'exercice d'aérobic par jour favorisent la santé cardio-vasculaire. C'est très facile d'expliquer aux gens ce qu'est l'exercice aérobic et anaérobic. Ce sont des termes simples à expliquer. Il n'est même pas nécessaire de parler d'aérobic et d'anaérobic.

Comment expliquez-vous la confusion? Il est très simple de faire comprendre à quelqu'un que le fait de marcher pendant 12 ou 15 minutes consécutives par jour assure une meilleure santé cardio-vasculaire. L'idée est assez facile à comprendre, n'est-ce pas?

M. Tim Weir: Oui, elle est très facile à comprendre et très attrayante pour le tiers environ des Canadiens qui ont relevé le défi il y a 20 ans, à l'époque où nous faisions la promotion de l'exercice cardio-vasculaire intensif. Les deux tiers environ de la population n'étaient pas intéressés, n'arrivaient pas à trouver le temps voulu ou ne croyaient tout simplement pas avoir les moyens de s'acheter un abonnement à un gymnase ou de se payer une combinaison spandex à 200 $ pour pouvoir faire de l'exercice. La décision est devenue en quelque sorte noir ou blanc: «Si je ne peux pas le faire comme il faut, je ne ferai rien du tout.»

• 1600

La recherche que nous effectuons depuis 10 ans nous montre que même quand elle est moins intense, l'activité physique qui est incorporée à la vie de tous les jours, à raison de périodes de 10 ou 15 minutes, est aussi bénéfique pour la santé.

C'est de là qu'est venue la confusion. Les Canadiens se disent: «Un instant, il y a 10 ans vous disiez qu'il fallait une demi-heure d'activité par jour, mais voilà que maintenant c'est 10 minutes. Vous disiez qu'il fallait accroître la fréquence cardiaque, mais vous dites maintenant qu'il suffit d'aller faire une promenade. Je ne comprends plus rien.»

Je crois que Janet a voulu vous parler de la façon dont le Guide que nous avons publié hier tente d'assurer une certaine continuité entre ces messages qui peuvent paraître contradictoires.

M. Pat O'Brien: D'accord. J'ai d'autres questions, mais je cède la parole pour l'instant. Merci.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Monsieur Mark.

M. Inky Mark (Dauphin—Swan River, Réf.): Merci, monsieur le président. Je suis désolé d'être arrivé en retard.

Je me suis occupé de la santé et des collectivités au niveau municipal pendant bien des années. Je sais qu'un des problèmes auxquels on se heurte depuis toujours, se situe au niveau de la coordination des activités aux trois paliers de gouvernement. J'aimerais connaître votre avis sur la façon dont nous pourrions résoudre ces problèmes de coordination. Qui devrait jouer le rôle de chef de file et qui devrait assurer le financement? L'argent est toujours au centre des préoccupations aux trois paliers.

Mme Janet Davies: C'est là une bonne question. Une question avec laquelle nous nous colletons. La coordination est certainement une fonction qui, comme je l'ai dit, incombe au gouvernement fédéral pour ce qui est de l'ensemble de l'activité physique, comme pour les autres questions relatives à la santé. Nous travaillons avec nos homologues provinciaux. Nous travaillons aussi avec un certain nombre d'organisations bénévoles qui exercent leur activité au niveau municipal. La coordination se fait donc dans le contexte du travail que nous effectuons à l'échelle nationale, et elle se fait aussi au niveau régional et local avec les diverses organisations.

Le gouvernement fédéral s'occupe principalement d'élaborer les pratiques, les politiques et les normes qui peuvent ensuite être mises en oeuvre par d'autres organismes au niveau local. Ainsi, les outils existent. Parfois, cependant, la difficulté vient de la nécessité d'assurer une coordination au-delà de ce que fait normalement le gouvernement fédéral. Ainsi, au niveau municipal, il faut aussi qu'il y ait une certaine coordination.

M. Inky Mark: Je sais très bien comment les choses se passent à la base, mais chaque fois qu'il est question de promouvoir la santé dans nos collectivités, l'argent est toujours au centre des préoccupations. Les provinces disent qu'elles ne reçoivent pas d'argent du gouvernement fédéral. C'est en quelque sorte un cercle vicieux et nous semblons toujours revenir au point de départ.

D'après vous, quelle est la stratégie ou le plan de financement qui devrait être mis en place? Y aurait-il lieu de prévoir un fonds quelconque à Santé Canada? Comme l'a dit M. O'Brien, il nous faudrait peut-être une organisation distincte pour s'occuper de toute cette question de la santé, en dehors des paramètres des services hospitaliers.

M. Tim Weir: Nous estimons que les trois paliers de gouvernement ont un rôle à jouer pour assurer la promotion de l'activité physique et de la santé. L'important, pour nous, c'est de veiller à éviter le double emploi. Je crois que c'est de cela que voulait parler Janet quand elle a parlé de coordination. Si nous pouvons, à l'échelle nationale, faire des recherches visant l'ensemble de la population afin de montrer ce qui marche et ce qui ne marche pas et que nous remettons ensuite les constatations aux provinces, qui pourront à leur tour les remettre aux administrations locales, nous aurons fourni les outils nécessaires. Au bout du compte, cependant, la prestation des programmes se fera au niveau municipal. Tout ce que nous pouvons faire, finalement, c'est de veiller à éviter le gaspillage et le double emploi.

M. Inky Mark: Merci.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Avant de céder la parole à M. Clouthier, j'aimerais vous demander quelle est l'enveloppe de votre ministère en millions de dollars. D'un autre côté, combien investissez-vous en promotion et marketing? Combien d'argent est-ce que cela représente?

Mme Janet Davies: Notre enveloppe pour l'activité physique est cette année de 10 millions de dollars. Pour ce qui est de la division entre les différentes fonctions, je n'ai pas cela ici. Je pourrai vous faire parvenir un document à ce sujet.

• 1605

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Monsieur Clouthier.

M. Hec Clouthier (Renfrew—Nipissing—Pembroke, Lib.): Merci, monsieur le président.

Madame Davies et monsieur Weir, le président est sans doute un très, très bon orateur, mais il n'est pas en bonne condition physique. Cela me pose des problèmes parce qu'il est le gardien de but de l'équipe de hockey des parlementaires. Il est trop gros.

[Traduction]

Mais ne craignez rien. Nous allons le mettre en forme, car, comme vous l'avez clairement indiqué il y a quelques minutes, monsieur Weir, c'était un mythe que le Suédois de 60 ans était en meilleure forme

[Français]

que le Canadien de 40 ans.

[Traduction]

Nous avons ici M. Proud. Je peux vous confirmer qu'il est au gymnase tous les matins. Il a 82 ans, mais il a l'air de n'en avoir que 62.

Des voix: Bravo!

M. Hec Clouthier: Il est en grande forme.

Je n'ai pas à me préoccuper de M. Proud. Il fait cela de sa propre initiative. Voici ce que nous devrions faire selon moi. Corrigez-moi si j'ai tort. Vous vous souvenez de ces vidéos de ParticipACTION? Je me souviens encore de l'ancien gouverneur général, M. Roland Mitchener, qui jouait au ballon et qui marchait un peu chaque jour au lieu de dépenser des millions et des millions. Nous, de ce côté-ci, devons faire preuve de responsabilité financière, et nos moyens financiers sont limités.

Que diriez-vous si nous investissions de nouveau dans la publicité et que nous fassions appel à des athlètes bien connus ou à d'autres adeptes pour encourager les Canadiens à être plus en forme? Il est clairement ressorti de vos propos que la bonne forme physique—je m'inquiète parfois pour M. Proud—est censée aller de pair avec un esprit sain. Un esprit sain dans un corps sain, comme on dit.

Je suis d'accord avec vous pour dire que, quand on est en meilleure forme physique, si on améliore sa forme physique, il en coûtera certainement moins cher à toutes sortes d'égards à l'avenir. Quelles propositions avez-vous donc à nous faire pour faire passer le message? Ce n'est pas facile.

Mme Janet Davies: Si vous me permettez de répondre à la question, monsieur le président, je dirais que la publicité est un des éléments de notre travail de communication. Nous travaillons avec ParticipACTION depuis 1971 et cette collaboration se poursuivra.

Nous travaillons toutefois aussi avec un certain nombre d'autres organisations et nous cherchons des mécanismes qui nous permettent de joindre la population, et il ne s'agit pas nécessairement de passer par les médias. Nous travaillons par exemple avec des groupes d'employeurs.

Ainsi, nous avons rencontré hier l'Association pour la prévention des accidents industriels, organisme qui travaille avec les employeurs pour veiller à ce qu'ils offrent à leurs employés la possibilité d'être en bonne forme physique de manière à réduire, par exemple, le nombre d'accidents industriels.

Nous ciblons aussi les jeunes dans les écoles. Nous travaillons avec les associations d'enseignants. Nous travaillons avec les professionnels de la santé. Le Collège des médecins de famille du Canada distribuera notre guide et le manuel d'accompagnement à tous ses membres le mois prochain. Ainsi, dans tous les bureaux de médecins du Canada, les médecins et leur personnel seront prêts à conseiller les Canadiens de tous les âges sur les mérites de l'activité physique.

Ce sont là quelques-uns des groupes qui travaillent avec nous. Nous entendrons dans quelques minutes l'ACSEPL, qui diffuse, elle aussi, le message et qui trouve d'autres mécanismes pour le faire connaître.

La publicité est importante. C'est un moyen, mais ce n'est pas le seul. Le travail communautaire qui se fait, et dont on a parlé tout à l'heure, est aussi un moyen de sensibiliser la population à l'importance de l'activité physique.

M. Hec Clouthier: Janet, j'ai une dernière remarque à faire. Il s'agit de l'utilité de nommer un ministre du sport amateur. Pour ma part, j'estime que le gouvernement devrait avoir un ministre du sport amateur. Il suffirait de réaffecter des fonds à cette fin. Nous pourrions prendre des fonds d'autres ministères. Voici où je veux en venir. Y a-t-il un meilleur moyen de sensibiliser la population canadienne aux préoccupations relatives à la santé? Cela ne nous coûterait pas plus cher.

Je pourrais me retrouver dans le pétrin en proposant ainsi de créer un autre ministère, mais je ne crois pas qu'il faille trouver des fonds pour ce ministère; il suffirait d'en réaffecter. Nous aurions ainsi un porte-parole, homme ou femme, en la personne du ministre du sport et du conditionnement physique.

Encore une fois, je pense à notre président. C'est un excellent orateur, mais il faudrait que nous lui fassions retrouver la forme avant qu'il n'assume une telle responsabilité.

Je crois qu'une initiative de ce genre montrerait à la population canadienne l'importance que nous accordons à cette question.

Mme Janet Davies: Il est indubitable qu'au sein du ministère de la Santé nous nous sentons les porte-parole de la condition physique de la population, entre autres choses. J'espère donc que ce n'est pas une cause perdue. Il est certain que plus nous avons de porte-parole, qu'ils soient ministériels ou autres, plus nous sommes visibles et plus nous nous faisons entendre.

• 1610

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci beaucoup. Je pense que mon ami Clouthier est un peu mêlé. Pat O'Brien et moi voulions fonder une ligue de lutteurs sumo, mais cela n'a pas fonctionné.

[Traduction]

Nous avons de la surface, mais c'est tout.

Monsieur MacKay.

M. Peter MacKay (Pictou—Antigonish—Guysborough, PC): Merci...

[Français]

M. Gilles-A. Perron (Rivière-des-Mille-Îles, BQ): Vous m'avez oublié, monsieur le président.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): M. MacKay avait demandé la parole. Vous parlerez ensuite.

M. Gilles Perron: Excusez-moi.

[Traduction]

M. Peter MacKay: Je cède volontiers la parole à mon collègue, s'il le souhaite.

M. Gilles Perron: Ça va.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Très bien. Peter.

M. Peter MacKay: Merci, monsieur le président. Je m'excuse également d'être arrivé en retard. Je me suis fait vacciner contre la grippe et je suis venu en courant. J'ai donc donné pour la santé aujourd'hui.

Je suis très encouragé par les remarques de mon collègue d'en face. Avec sa modestie habituelle, il n'a pas rappelé que lui-même était en excellente forme. En fait, il patine et il court beaucoup. Il court tellement vite que le vent lui en a fait perdre tous ses cheveux.

Des voix: Bravo!

M. Hec Clouthier: J'ai le profil aérodynamique.

M. Peter MacKay: Je m'excuse d'avoir raté vos premières remarques. J'espère que vous n'avez pas déjà abordé cette question.

Dans les documents que vous nous avez communiqués, je note que vous faites état—et j'en suis moi-même persuadé—qu'il y a une relation de cause à effet entre un corps sain et un esprit sain. J'irais même encore plus loin dans le domaine psychologique en disant qu'à mon avis, le sport amateur et les programmes de sport pour les jeunes et les collectivités influent de manière importante sur l'incidence de la criminalité et de la délinquance chez les jeunes.

J'en veux pour preuve ma propre expérience. Dans le Canada rural où j'ai grandi, il n'y avait qu'une alternative: soit traîner dans la rue, soit participer à des sports organisés comme le hockey, le base-ball ou toute autre forme de jeux collectifs.

Je me demande quels efforts sont faits par le ministère de la Justice, par les centres de détention juvénile pour encourager le plus tôt possible les jeunes à risque à participer à ce genre d'activité. Que pouvons-nous faire de plus, nous, les législateurs, nous, les parlementaires, pour encourager la poursuite de ces initiatives, à supposer qu'elles existent déjà, ou pour les multiplier et en tirer un profit encore plus grand?

M. Tim Weir: Je ne saurais être plus d'accord avec vous. Cela fait déjà un certain temps que nous reconnaissons cette relation de cause à effet. Je crois d'ailleurs que ce n'est pas d'hier que l'on fait cette relation. Plus récemment, au cours des 10 dernières années, nous avons investi dans des recherches sur la relation de cause à effet entre l'introduction d'activités physiques et de programmes sportifs dans les collectivités et leur incidence sur les facteurs de risque au niveau du comportement des jeunes. Il y a environ cinq ans, par le biais d'une organisation nationale dont nous sommes les partenaires, l'Association canadienne des loisirs/parcs, nous avons mené un certain nombre de projets pilotes pour essayer de mesurer l'impact de ces initiatives. Nous avons préparé un dossier que nous avons présenté au comité.

Dernièrement, nos ministres nous ont demandé d'étudier l'impact positif que peuvent avoir l'activité physique et les programmes de sport sur les jeunes vivant en milieu défavorisé, groupe qui constitue une cible très importante pour nous.

Pour trouver la réponse, nous nous sommes principalement adressés aux deux présidents du Plan national pour les enfants. Nous leur avons offert notre réseau. Nous leur avons expliqué la manière dont nous sommes organisés du côté de la condition physique, de la vie active et des loisirs. Nous leur avons expliqué comment nous sommes organisés du côté des sports. Ils sont au courant des recherches que nous avons faites. Nous leur avons offert de nous joindre à eux à la table du Plan national pour les enfants et d'inscrire cette question à leurs délibérations.

L'intérêt qu'ils ont immédiatement manifesté était très encourageant. Les choses n'ont peut-être pas été aussi vite que nous l'aurions espéré, mais quoi qu'il en soit le dialogue est entamé.

Nous organisons une table ronde nationale. C'est son nom. En novembre, à Toronto, nous réunirons tous les professionnels et tous les décideurs du pays pour étudier cette question. Nous inviterons des représentants de la police, les services destinés à la jeunesse, etc.

• 1615

Donc oui, nous sommes d'accord, et c'est un des groupes les plus prioritaires.

J'aimerais en profiter pour vous parler un peu plus de nos relations avec le sport au niveau provincial et territorial. À peu près tous les deux ans, parallèlement aux Jeux du Canada, nous avons une conférence fédérale-provinciale-territoriale des ministres responsables des sports, des loisirs et de la condition physique. Cela fait un certain nombre d'années que cette conférence existe. Il y a 10 ans, c'est vrai, un seul ministre fédéral participait à cette conférence. Lors des deux dernières, les deux ministères concernés, la Santé et le Patrimoine, étaient représentés par leurs ministres.

La prochaine conférence aura lieu en février 1999 à Terre-Neuve. Nous en profiterons pour leur brosser un tableau récapitulatif de la situation. Notre exposé portera sur la santé, l'unité nationale, l'équité et le développement de la jeunesse. Nous leur communiquerons un message combiné sur le sport, la condition physique, la vie active et les loisirs et nous l'inscrirons dans le contexte des questions politiques globales telles que la santé et l'unité nationale mais aussi dans le contexte de questions spécifiques telles que la jeunesse. C'est donc très important pour le travail que nous faisons jour après jour.

M. Peter MacKay: Pour reprendre l'argument de M. Clouthier, avoir un ministre fédéral désigné et responsable de transmettre ce message aux provinces...? Je ne sais pas quand votre conférence à Terre-Neuve aura lieu, mais vous devez probablement savoir que les Jeux d'hiver du Canada auront lieu à Corner Brook.

M. Tim Weir: En même temps. Ils s'arrangent pour que ces conférences aient lieu en même temps que les Jeux du Canada car de toute manière les ministres concernés sont présents.

M. Peter MacKay: Excellent.

Que pensez-vous de l'idée d'un ministère fédéral des sports et de la condition physique? À votre avis, serait-ce synonyme d'une plus grande attention, voire, à long terme, d'un financement accru?

Il semble—et encore une fois M. Mark l'a mentionné—qu'on en revient inévitablement à des questions d'argent. Nous l'avons déjà constaté. C'est ce que nous ont dit les représentants de l'Association olympique canadienne. C'est ce que nous ont dit les représentants du sport amateur. C'est ce que nous ont dit toutes sortes de représentants du monde des sports. Il semble que nous en revenions toujours à cette question d'argent, d'équipement de plus en plus cher, d'accès de plus en plus difficile aux patinoires et aux installations à des coûts prohibitifs. Pour certains sports, principalement pour le hockey, ce coût est devenu totalement prohibitif entraînant une diminution de la participation.

Dans ce contexte, pensez-vous qu'avoir votre propre ministère serait une initiative positive ou digne d'être envisagée par notre comité?

Mme Janet Davies: Au risque de me répéter, je n'aimerais pas trop qu'on sépare les activités physiques des programmes de santé. Pour nous, c'est un élément clé tant au niveau des solutions que des problèmes de santé des Canadiens.

Je ne suis pas certaine qu'avoir deux ministres fédéraux présents à une réunion fédérale-provinciale soit une si mauvaise chose.

M. Peter MacKay: D'accord.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci beaucoup, monsieur MacKay.

Monsieur Perron.

M. Gilles Perron: Vous direz à M. Clouthier que, pour une fois, je suis d'accord avec lui, cela au sujet de votre tour de taille.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): On vous a parlé de votre problème de cigarette?

M. Gilles Perron: Mon problème de cigarette?

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Arrêtez de fumer et je vais maigrir.

M. Gilles Perron: D'accord, pas de problème. Mais soyons sérieux. Je pense que Pat et George, de l'autre côté, seront d'accord avec moi pour dire que, lorsque nous étions jeunes, notre passe-temps préféré était le sport.

Aujourd'hui, en 1998, le passe-temps des jeunes est de faire du sport avec leurs pouces, avec le Nintendo, l'ordinateur, l'Internet, etc. On a de la misère à les sortir du sous-sol de la maison pour les faire jouer au soccer, au base-ball ou au hockey. Comment s'y prendre? Il faut créer une habitude du sport. Ils ne doivent pas nécessairement faire du hockey, mais ils doivent faire du sport et du conditionnement physique.

• 1620

On a un bel exemple de cela en Norvège, où on voit des petits bouts de choux de 3 ou 4 ans faire du ski de fond avec papa et maman. C'est peut-être parce qu'ils ont des idoles, comme nous avions, à l'époque, nos Maurice Richard et nos Gordie Howe. Aujourd'hui, en 1988, il ne me semble plus y avoir de ces idoles-là, mais on a des idoles. Les champions olympiques en ski nordique ne viennent pas de la Norvège, de la Finlande et de la Suède, des pays nordiques. Nous sommes un pays nordique.

Qu'est-ce qu'on fait? Il me semble qu'on est sur un chemin de non-retour. Est-ce qu'on laisse nos jeunes dans le sous-sol avec le Nintendo, ou si on les éduque et les incite à changer leur habitude de toujours s'asseoir? Je me demande quelle est votre solution. Pour ma part, je trouve la solution pas mal difficile, la montagne pas mal difficile à monter.

[Traduction]

M. Tim Weir: Exact. C'est très très difficile.

Notre programme existe depuis 25 ou 30 ans. De 1981 à 1995, nous sommes parvenus à faire progresser les niveaux d'activité physique des Canadiens d'environ 15 p. 100. Depuis 1995, nous sommes bloqués. Nous semblons ne plus pouvoir progresser au rythme d'autrefois et nous nous sommes fixés des objectifs pour essayer de réorganiser nos programmes pour attirer plus de Canadiens.

Cela dit, nous avons vu dernièrement une étude très préliminaire de l'Organisation mondiale de la santé sur les jeunes, pas simplement sur les jeunes du Canada et des pays scandinaves, mais du monde entier et il semblerait que le phénomène que vous venez de décrire est endémique et mondial. Les niveaux d'activité des jeunes ont non seulement atteint un plateau, mais il semblerait qu'en réalité ils déclinent. Nous attendons la version définitive de ce rapport pour y répondre.

Ce que vous venez de décrire correspond à un problème très sérieux. Tout ce que nous pouvons essayer de faire, de concert avec les jeunes, avec les agences de service et avec les autres organismes tels que le Plan national pour les enfants, est de tout faire pour inciter et séduire les jeunes car comme je viens de le dire, le phénomène que vous avez décrit est mondial et il aura un impact énorme sur les systèmes de santé quand ces jeunes ne le seront plus.

[Français]

M. Gilles Perron: Un autre facteur auquel nous devrions peut-être nous attaquer en tant que politiciens—c'est toujours une demande que je nous fais—, est celui du pourcentage de jeunes qui, aujourd'hui, ne peuvent pas s'adonner à certaines activités à cause de leur pauvreté. Denis, je ne sais pas si tu as de jeunes enfants. Faire jouer un jeune dans une ligue de hockey coûte une fortune. Si on en a deux, c'est impossible. Si on a une patineuse artistique, un plongeur et un nageur, c'est impossible. Ça coûte combien, aller faire du ski? C'est 100 $ par jour pour une famille de quatre enfants, si ce n'est pas plus. Ça coûte combien, jouer au golf? Ça coûte combien, jouer au curling? Je crois que le coût de la vie est directement proportionnel...

Je crois que les parents préfèrent accorder la priorité au sandwich au baloney plutôt qu'à la paire de patins. N'est-ce pas une autre de vos préoccupations?

Mme Janet Davies: Certainement. La pauvreté nous préoccupe. Cependant, le choix d'une activité n'est pas nécessairement dicté par l'argent. Il y a des centres communautaires qui ont des ballons de soccer ou de foot-ball. Les enfants peuvent participer, quel que soit leur niveau socioéconomique. Certains centres communautaires défraient aussi les dépenses liées aux patins et aux heures de patinage. Cela est défrayé par la communauté même, par la municipalité, selon la capacité de payer de l'individu ou de l'enfant.

• 1625

Il y a des programmes qui reconnaissent la barrière créée par le manque d'argent, et on en est aussi conscients. On travaille étroitement avec nos homologues provinciaux pour voir de quelle façon on pourrait réagir pour aborder les problèmes de pauvreté et de participation à l'activité physique.

M. Gilles Perron: Au Québec, la fédération sportive qui compte le plus grand nombre de participants est celle du soccer. D'après les études, la raison principale en est que c'est le sport de groupe qui coûte le moins cher. Il y a un ballon et c'est à peu près tout. Tant les jeunes filles que les jeunes garçons y participent.

Cela m'indique que la pauvreté a un effet direct sur la participation des jeunes. C'est le signal que je perçois. C'est seulement un commentaire.

Mme Janet Davies: Je suis bien d'accord.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci, monsieur Perron.

Monsieur Proud, pour un deuxième tour.

[Traduction]

M. George Proud: Merci, monsieur le président.

J'ai juste une ou deux petites questions à poser. À propos du coût des activités sportives dont parlait M. Perron, vous a-t-on jamais demandé de bénéficier de déductions d'impôt pour des droits, qu'il s'agisse de droits de participation à une ligue de hockey mineure ou à une ligue de base-ball mineure ou de cotisations à un club de conditionnement physique? Avez-vous jamais été contactés par des organisations pour que vous en fassiez une proposition au gouvernement? Sinon, que pensez-vous de l'idée? Ce serait un plus pour la santé. Être membre d'un club de gymnastique ou participer à des activités sportives ne peut être que bon pour la santé de ces jeunes.

M. Perron a mentionné ces jeunes qui participaient à des activités sportives. Avez-vous des chiffres qui vous montrent que ceux qui ont été sportivement actifs pendant leur jeunesse continuent à pratiquer des activités sportives ou physiques tout au long de leur vie? Ce sont mes deux questions.

Mme Janet Davies: Je vais répondre à votre première question et je demanderais à Tim de réfléchir et de répondre à votre deuxième.

C'est une idée intéressante. À ma connaissance, nous n'avons pas reçu de demande pour qu'on envisage la possibilité d'une déduction fiscale pour participation à des activités physiques. Nous ne sommes pas forcément au courant de ces demandes s'il y en a eu car elles sont généralement adressées à nos collègues de Revenu Canada. Mais que je sache, et Tim aussi, nous n'avons pas le souvenir d'avoir jamais discuté de ce genre de demande avec nos collègues de Revenu Canada.

M. George Proud: Moi, par contre ils m'en ont parlé. Nous nous intéressons à la santé et aux coûts de la santé. À mon avis, ce serait une initiative digne d'intérêt et je vais essayer de la pousser ailleurs.

Mme Janet Davies: Je vous encourage à le faire.

Tout à l'heure nous parlions de la relation entre le revenu et la participation à des activités physiques. Il y a bien entendu un certain nombre d'employeurs qui subventionnent entièrement ou en partie la participation de leurs employés à des activités physiques ou qui fournissent des installations sur place pour que les employés puissent participer à des activités physiques et à des cours de conditionnement physique. Il est certain que nous verrions d'un très bon oeil une généralisation de ce genre d'initiative.

M. George Proud: Merci.

M. Tim Weir: Je n'ai qu'un petit commentaire à faire. Cela fait longtemps que je m'occupe de ce programme. Sauf erreur, cette suggestion a été faite à la fin des années 70 et au début des années 80. En revanche, certains disaient qu'il n'y avait pas d'installations disponibles dans toutes les villes canadiennes et que cela pourrait constituer un avantage fiscal injuste pour ceux qui, pour commencer, ont l'argent nécessaire pour inscrire leurs enfants dans les équipes de hockey ou pour ceux qui vivent dans les villes où il y a beaucoup d'installations contrairement à la réalité dans les petites villes des Prairies. Mais cela fait longtemps que je n'en ai plus vraiment entendu parler.

• 1630

Quant aux recherches prouvant que les enfants sportivement actifs continuent à l'être pendant toute leur vie, comme je l'ai dit, nous tendons à croire que tel est le cas même si nous n'en avons pas une preuve vraiment scientifique. Nous savons que les gens qui étaient très actifs dans leur jeunesse continuent à l'être plus tard. Ils continuent à aimer et valoriser ces activités.

Nous avons fait plusieurs études longitudinales pour essayer de quantifier le phénomène. Ce que vous demandez exigerait de notre part que nous suivions les mêmes gens sur plusieurs décennies. Nous nous demandons s'il est possible d'effectuer une recherche de ce genre, car cela pourrait coûter très cher; il faudrait d'abord établir le bien-fondé de cette étude et nous assurer qu'elle nous donnera des résultats solides. Je répète que nous y avons songé. Mais vous pouvez comprendre à quel point cela peut être exigeant comme entreprise que de vouloir suivre des gens pendant 20 ans.

M. George Proud: Mais si vous avez les résultats, cela peut être extrêmement utile.

M. Tim Weir: En effet; les résultats pourraient être très précieux.

M. George Proud: Merci.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Étant donné que nous avons commencé à 15 h 45, nous allons terminer à 16 h 45 si vous le permettez, et nous entendrons les autres témoins par la suite. J'ai déjà une liste d'intervenants: MM. O'Brien, Drouin, Mark et Perron.

[Traduction]

Monsieur MacKay, avez-vous une dernière question, ou avez-vous fini? Aurez-vous une autre question plus tard?

M. Peter MacKay: Oui, si je le puis.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Monsieur O'Brien.

M. Pat O'Brien: Monsieur le président, merci.

Je n'ai que deux questions. Je me demande si l'on a déjà songé à cibler les messages de conditionnement physique. Les messages dans lesquels on voit Hal et l'autre femme à la télévision sont efficaces, mais je me demande s'ils ne seraient pas plus efficaces si on les ciblait un peu mieux.

Prenons par exemple quelques personnes très occupées que nous côtoyons quotidiennement ou que nous avons côtoyées, comme le ministre de la Santé, M. Rock, et le premier ministre. Je me demande combien de Canadiens savent que le premier ministre nage régulièrement et qu'il est très en forme pour son âge. Prenons aussi le cas de Gilles Duceppe qui va régulièrement au gymnase et celui de Jean Charest qui le faisait, lorsqu'il était ici. Ce qu'il faut souligner, tout en laissant de côté le sectarisme politique, c'est qu'il s'agit de gens très occupés qui néanmoins trouvent le temps voulu pour faire de l'exercice. On pourrait peut-être choisir comme modèle ces gens ou n'importe quel autre haut cadre puissant qui est en forme, homme ou femme, ou les deux de préférence, et diffuser un message en utilisant des gens comme eux, plutôt que de lancer un message général qui inviterait à garder la forme. Avez- vous déjà tenté de cibler vos messages?

Mme Janet Davies: Tout à fait. Il faut aller chercher à la fois des gens célèbres qui seraient un modèle à suivre et des gens ordinaires.

Le guide que nous avons publié hier s'accompagne aussi d'un livret qui dresse le portrait de plusieurs gens ordinaires, comme Lise, Pierre et quelques autres encore, qui ont tous trouvé le temps d'intégrer l'activité physique à leur quotidien. Il faut donc trouver comme modèle des gens célèbres comme des gens ordinaires. Ne négligeons pas non plus le facteur de l'âge. Les jeunes ne veulent pas savoir ce que font les plus vieux. Ce qui les intéresse, c'est de savoir ce que les autres gens de leur âge ont fait.

M. Pat O'Brien: C'est ce que j'entendais par cibler le message: qu'il fallait cibler par groupe d'âge, notamment. Merci.

Il est dommage que les Canadiens ne sachent pas en plus grand nombre que, parmi les politiciens, Allan Rock a été ou est encore marathonien, que le premier ministre est un nageur sérieux, que M. Duceppe va souvent au gymnase, tout comme le faisait M. Charest.

Je comprends le point de vue de M. Perron, mais pour avoir joué au hockey et pour avoir entraîné plusieurs équipes, je sais que si l'on veut uniquement promouvoir la bonne forme, le hockey n'est pas un des meilleurs sports à promouvoir. Ce n'est pas que ces sports soient mauvais, mais il suffit de donner à un jeune une bonne paire de souliers et un survêtement qui n'a nullement besoin de coûter 200 $ ou d'être en spandex, pour que ce jeune puisse se mettre en forme physique à un prix raisonnable. Les écoles du Canada ne sont-elles pas le meilleur endroit pour envoyer ce message? Si nous vous en donnions le mandat, ne pensez-vous pas que ce serait le meilleur endroit pour rentabiliser nos investissements dans le conditionnement physique, soit cibler les élèves de moins de 20 ans, par exemple?

Mme Janet Davies: C'est certainement un moyen de le faire. Il n'est pas nécessaire non plus d'attendre qu'ils soient plus vieux. Une des façons les moins coûteuses de promouvoir l'activité chez les jeunes, c'est de les obliger à marcher pour se rendre à l'école, plutôt que de les y conduire en voiture ou de leur faire prendre l'autobus, dans la mesure où c'est possible, évidemment; c'est ce que nous prônons également.

• 1635

Les écoles sont un endroit de choix, en effet. Nous aimerions que l'activité physique soit une composante quotidienne de la vie à l'école. Mais je ne suis pas sûre que les ministères provinciaux de l'Éducation incorporent de cette façon l'activité physique au programme des écoliers.

M. Pat O'Brien: Je sais bien que non, car j'ai enseigné en Ontario pendant 22 ans et cela fait au moins 25 ans, sinon deux fois plus longtemps, que nous répétons la même chose. On ne voit malheureusement pas plus que naguère la nécessité d'inclure l'éducation physique aux activités quotidiennes.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci, monsieur O'Brien. Rapidement, monsieur Weir.

[Traduction]

M. Tim Weir: Vous avez parlé en premier lieu de la constance du message: à ce sujet, nous avons mis sur pied une structure commune avec nos homologues des provinces pour élaborer une politique commune et mettre en place un cadre de communication commun qui devraient nous permettre de livrer un message commun pendant le tiers de l'année. Cette structure commune comprend des partenaires comme ParticipACTION, les provinces et les territoires.

Comme vous voyez, nous poursuivons activement cette idée.

M. Pat O'Brien: Merci.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Monsieur Drouin.

M. Claude Drouin (Beauce, Lib.): J'ai un court commentaire à faire, monsieur le président. Le ministère de la Santé ne pourrait-il pas envisager de faire une promotion dans les écoles, où il pourrait offrir aux jeunes qui font de l'activité, non pas aux meilleurs mais à tous ceux qui font de l'activité, une récompense quelconque, par exemple des espadrilles ou un ensemble sport qui les motiverait davantage? Est-ce une chose qui pourrait être envisageable ou si ce n'est pas un bon moyen? J'aimerais avoir votre idée là-dessus. Vous pourriez puiser dans votre budget de 10 millions de dollars un montant pour motiver les jeunes à faire de l'activité.

M. Tim Weir: Je suis d'accord sur le principe. Toutefois, l'application de ce principe au ministère de la Santé fédéral serait peut-être un peu difficile. Vos prochains témoins, qui représentent le système scolaire, sauront peut-être mieux répondre à votre suggestion.

M. Claude Drouin: Merci.

[Traduction]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Monsieur Mark, vous avez une question?

M. Inky Mark: Tout comme M. O'Brien, j'ai enseigné pendant toute ma vie professionnelle dans les écoles, et j'aimerais poursuivre dans la même foulée. Cela fait des années que l'on en parle, et nous espérons que les écoles seront l'endroit où l'on permettra à de jeunes enfants en santé de devenir des adultes en santé. Mais les compressions dans le secteur de l'éducation ont pour conséquence que l'on choisit souvent de sabrer d'abord dans les cours d'éducation physique.

Quel rôle votre regroupement peut-il jouer pour résoudre ce problème sempiternel dans le système des écoles publiques? N'oublions pas que la diminution des cours d'éducation physique est un problème qui s'est toujours posé.

M. Tim Weir: Il agit sur deux plans. Comme nous l'avons expliqué, nous faisons affaire avec des organisations nationales qui prônent, à leur tour, l'activité physique dans le milieu scolaire. Donc, même si notre influence est indirecte, elle reste néanmoins ciblée. Mais comme l'Éducation est du ressort des provinces, nous en discutons également avec nos collègues des provinces qui, à leur tour, doivent convaincre leur ministre d'en parler avec le ministre provincial de l'éducation. Nous n'avons pas directement accès aux décideurs ou à ceux qui établissent les politiques, mais nous avons des contacts avec nos homologues. Notre recherche nous permet de leur fournir des preuves. Nous essayons pour notre part de démontrer l'importance de la forme physique, mais nous ne pouvons faire beaucoup plus.

M. Inky Mark: Les provinces reviennent toujours nous demander plus d'argent, parce que tout tourne autour de l'argent. Elles demandent au gouvernement fédéral de financer l'éducation de sorte que les jeunes des provinces puissent suivre des cours d'éducation physique, ce qui leur permettrait de grandir dans un climat favorable à la bonne forme. C'est un cercle vicieux qui ne mène nulle part. Chacun propose des idées, mais personne ne les met à exécution.

Que fait votre organisation pour contribuer à la concrétisation des idées, si j'ose dire?

Mme Janet Davies: Je crois que nous continuerons à mettre l'accent sur les éléments dont Tim a parlé. Je sais que votre prochain témoin vous expliquera le rôle qu'il a joué, et je suis également certaine que d'autres organisations s'intéressent au milieu scolaire. Je crois qu'il finira par se produire un déclic un un moment donné, dans la foulée de toute l'information qu'on a vue récemment dans les médias au sujet du phénomène des téléphages, qui jouent à des jeux vidéo plutôt que d'être actifs, et au sujet des conséquences que cette inactivité peut avoir pour la santé. Je ne peux vous dire quand le déclic se produira, mais nous allons continuer à tout faire pour qu'il se produise. Ce n'est pas une voie dans laquelle nous nous engageons tous les jours.

• 1640

M. Inky Mark: Merci.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci, monsieur Mark.

Monsieur Perron.

M. Gilles Perron: Monsieur le président, c'est un commentaire.

Investir dans le sport et le conditionnement physique, ce n'est pas une dépense mais un investissement. Si je réduis de 1 p. 100 les coûts de la santé, qui s'élèvent à 75 milliards de dollars, j'économise 750 millions de dollars. Donc, ce n'est pas une dépense mais un investissement. Si je garde mon jeune occupé sur le terrain de soccer ou de foot-ball, il n'est pas dans la rue à fumer de la drogue, à casser des vitres et ainsi de suite. C'est un investissement. En tant que Canadiens, nous devrions investir dans les loisirs et les sports au lieu de considérer cela comme une dépense. C'est mon point de vue.

J'aimerais faire un autre commentaire. La brochure que vous nous avez montrée tout à l'heure est très belle et j'aimerais en avoir un exemplaire. J'aimerais lancer un défi à tous les députés qui sont autour de la table ainsi qu'à nos 301 collègues qui sont l'autre côté, à la Chambre. Je leur demande de s'engager à en distribuer chacun 100 dans leur circonscription. Je suis prêt à payer personnellement ce que cela coûte pour en distribuer au moins 100. C'est pour vous dire, madame, combien je suis un sportif dans l'âme et dans le coeur.

Mme Janet Davies: Merci bien.

M. Gilles Perron: Le défi est lancé. Cinquante, cent?

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Cent, c'est peu, à mon avis.

M. Gilles Perron: Le défi est lancé.

Un député: Défi relevé!

[Traduction]

M. Peter MacKay: J'aime bien ce défi et je le relèverai avec plaisir.

M. Tim Weir: Puis-je signaler qu'un exemplaire de toute la documentation devait être remis hier au bureau de chaque sénateur et de chaque député. Ce document aurait dû être distribué hier.

M. Peter MacKay: Comment en obtenir davantage? Cela va-t-il me coûter plus cher?

M. Tim Weir: Vous pouvez appeler un numéro sans frais 1-800 et vous le faire envoyer. Il y a aussi un site Web. Nous avons quatre millions de pochettes qui attendent d'être distribuées.

M. Peter MacKay: Quatre millions?

M. Gilles Perron: Cela sera gratuit.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Monsieur Weir, je pense que vous devriez demander à votre département des communications d'en envoyer un exemplaire à tous les députés.

M. Tim Weir: Absolument.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Vous pourriez aussi proposer que nous en fassions la distribution à nos commettants. Je pense que ce serait très efficace.

M. Tim Weir: Absolument.

[Traduction]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Monsieur MacKay.

M. Peter MacKay: Merci de votre mémoire et je tiens à vous remercier au nom du comité. Je suis sûr que nous vous transmettrons nos remerciements à la fin de votre témoignage.

Pour faire suite à certaines questions posées plus tôt, j'en ai une au sujet des incitatifs. Malheureusement, étant donné certaines contraintes économiques auxquelles les gens sont désormais assujetties, il leur reste de moins en moins de temps à donner bénévolement, et les entraîneurs de tout le pays sont confrontés au même problème.

Je me demande, et j'aimerais savoir ce que vous en pensez, si l'on a envisagé d'accorder une sorte d'incitatif. Cela s'est fait pour les pompiers volontaires, par exemple, qui ont droit à un allégement fiscal. Si l'on tenait un registre du temps que les gens consacrent bénévolement à une activité pour les jeunes reconnue, cela pourrait-il entraîner, selon vous, une diminution d'impôt quelconque, disons de 500 $, et serait-il utile à votre avis que le gouvernement envisage une telle initiative?

Mme Janet Davies: C'est une idée intéressante. Tout comme la suggestion qui nous a été faite plus tôt, celle-ci n'a pas été soumise à notre ministère. Le gouvernement examine la question du bénévolat et il va sans dire qu'il en serait question dans une étude plus importante. On ne se concentre pas simplement sur les entraîneurs mais sur l'ensemble des bénévoles. Nous ne manquerons pas d'en saisir ceux qui participent à cette étude en leur disant d'envisager cette possibilité.

• 1645

M. Peter MacKay: Une dernière question. Existe-t-il des données empiriques qui prouvent l'existence d'un lien entre la disponibilité des installations ou des infrastructures sportives dans les collectivités, qu'il s'agisse de terrains de jeu, de pistes, de terrains de basket-ball ou de patinoires, et la condition physique des membres de cette collectivité? Je sais que c'est difficile d'établir des statistiques à ce sujet, mais a-t-on fait des études dans ce sens?

Mme Janet Davies: Je ne sais pas ce qu'il en est pour les installations en général. Ce que nous savons, par contre, c'est que s'il existe des chemins de randonnée convenablement éclairés, ou des pistes cyclables praticables et sûres, la plupart des gens vont utiliser les sentiers ou les pistes cyclables, en milieu urbain, au lieu de se déplacer en voiture. Nous savons également qu'un plus grand nombre de personnes âgées resteront actives et participeront à la vie communautaire si elles peuvent utiliser des routes ou des sentiers bien éclairés et faciles d'accès. Et je ne pense pas qu'une étude ait été faite sur les terrains de jeu ou autres.

Tim en saura plus que moi à ce sujet.

M. Tim Weir: Janet et moi avons personnellement évalué cette question. Nous sommes allés à Atlanta, en Georgie, en février dernier pour rendre visite à des collègues du Centre for Disease Control, afin de discuter de nos programmes respectifs. Nous avons alors décidé d'aller faire une petite marche entre nos réunions. Je ne sais pas si vous êtes déjà allés à Atlanta, en Georgie, mais c'est impossible de marcher dans cette ville. Il n'y a que des grand-routes à huit voies que les voitures empruntent à des vitesses phénoménales. Nous nous sommes alors rapidement rendus compte que nous avions beaucoup de chance d'habiter dans une ville comme Ottawa, où on peut simplement sortir de chez soi et se trouver sur un sentier de promenade. Cela incite les gens à bouger un peu.

M. Peter MacKay: La devise en ce qui a trait à l'infrastructure est donc: «Si on construit une installation, les gens viendront».

Mme Janet Davies: Si vous la construisez convenablement, les gens l'utiliseront.

M. Peter MacKay: Merci, monsieur le président.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Vous voulez un champ de rêves.

M. Peter MacKay: C'est exact.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Madame Davies, monsieur Weir, je vous remercie énormément de votre prestation. Malgré le tour de taille de certains d'entre nous, nous prenons très au sérieux la situation de la condition physique, ce qui comprend les gens qui fument trop. On vous remercie énormément. Soyez assurés que votre témoignage se reflétera dans nos recommandations. Merci beaucoup.

Nous reviendrons dès que nos autres témoins se seront installés.

• 1647




• 1649

Le président suppléant (M. Denis Coderre): À l'ordre.

Je pense que le député Perron est en train de se justifier quant à sa condition physique personnelle.

Mesdames et messieurs, merci d'être présents. On veut terminer vers 17 h 30 ou 17 h 45. Nous avons maintenant le bonheur de recevoir l'Association canadienne pour la santé, l'éducation physique, le loisir et la danse. Nous sommes en présence de Mme Sue Cousineau, directrice exécutive, et de Daniel Parthenais, directeur des programmes spéciaux. Je crois que c'est un bon lien avec ce dont nous avons parlé auparavant.

Madame Cousineau, monsieur Parthenais, la parole est à vous.

[Traduction]

Mme Sue Cousineau (directrice exécutive, Association canadienne pour la santé, l'éducation physique, le loisir et la danse): Merci beaucoup.

• 1650

Nous avons distribué des copies de certaines choses dont nous allons parler. J'espère que vous avez également reçu le rapport que notre organisme vous a présenté pendant l'été et que vous avez eu l'occasion de le lire.

Je voulais dire au tout début de notre exposé que, pendant l'été, j'ai découpé un article dans le Ottawa Citizen qui traitait du sous-comité et de l'attention qu'il semble accorder au sport professionnel, aux initiatives visant à assurer le maintien du sport professionnel au Canada. Je me suis dit alors que lorsque j'aurais l'occasion de témoigner devant votre comité, j'essaierais de vous faire comprendre que même si ce secteur est important au Canada, c'est à notre avis sur l'autre extrémité du processus qu'il faut mettre l'accent, à savoir le niveau d'entrée, les mesures visant à favoriser l'activité chez les enfants.

J'ai été très heureuse d'entendre certaines questions que vous avez posées aux témoins qui nous ont précédés—nous collaborons étroitement avec eux—et l'intérêt que vous avez manifesté. C'est pourquoi je ne veux pas prendre le temps de vous lire tout notre mémoire. Il est écrit et je ne veux pas répéter ce qui s'y trouve. Toutefois, je le répète, nous mettons l'accent sur le tout début du processus, sur les mesures visant à rendre les enfants sains et actifs au départ, à leur permettre de se livrer à une activité physique, à les éduquer et à leur faire comprendre le problème, et enfin à leur donner la possibilité d'être actifs et d'acquérir ces habiletés. Tout cela devrait durer pendant toute la vie et ces mesures permettront aux enfants de se frayer un chemin dans les nombreux systèmes qui existent au Canada afin de devenir des athlètes s'ils le désirent.

Toutefois, un certain nombre de problèmes se posent au Canada et je ne parlerai donc pas des avantages de l'éducation physique et du sport à l'école. Nous les connaissons tous: au plan physique, émotif, social et cognitif. Nous savons qu'un enfant actif est un enfant en bonne santé qui étudie plus facilement. Toutefois, il existe des problèmes d'importance cruciale dans le domaine de l'éducation physique et sportive dans les écoles.

Tout d'abord, en matière d'éthique, quelques problèmes se posent. Nous avons utilisé des expressions dans le but de susciter votre intérêt, mais nous savons qu'il existe une dichotomie. Nous commençons à voir certains comportements présents dans le sport professionnel se retrouver au niveau des écoles. Où est-ce que les enfants trouvent leurs modèles de comportement? Auprès des athlètes qui font de bonnes performances mais ont un comportement qui laisse à désirer, et les enfants suivent leur exemple. Nous savons toutefois que si l'éducation physique et le sport scolaire sont dispensés dans des environnements de qualité, les enfants apprennent les règles d'éthique de base du jeu et qu'il y a participation de tous les enfants, qu'ils soient doués ou non, handicapés ou non, de sexe féminin ou masculin. Ils apprennent également que les règles en vigueur dans le domaine sportif leur resteront pour toute la vie.

Nous savons également que l'école est le seul endroit au Canada où tous les enfants sont exposés à l'activité physique. C'est là qu'ils acquièrent les habiletés de base. Vous avez peut-être la chance d'être élevé dans une famille dont les parents sont actifs. Toutefois, les enfants qui vivent dans la pauvreté, d'origines ethniques différentes et ceux dont les parents n'accordent aucune importance à la vie active n'y sont pas exposés dès leur plus jeune âge.

Nous savons tous qu'avant d'entrer à l'école, il y a une nette différence entre l'acquisition des compétences et la participation à des activités par les enfants avant qu'ils n'atteignent l'âge de six ans. C'est particulièrement évident chez les fillettes, soit dit en passant. Lorsqu'on dit qu'une personne lance un ballon comme une fille, cela veut dire qu'elle ne sait pas lancer. En termes de croissance et de développement, il ne devrait y avoir aucune différence. Il n'existe aucune différence sur le plan physiologique parmi les enfants de cet âge-là. Ils n'ont tout simplement pas été exposés à cette activité.

Dans un programme scolaire de sports, il est souhaitable que le sport s'inscrive dans un programme d'éducation physique de qualité. C'est le postulat sur lequel se fonde notre organisme. Nous sommes un organisme national qui regroupe des professeurs d'éducation physique et d'hygiène. C'est nous qui enseignons ces matières dans les écoles. Toutefois, vous avez raison de dire que le système scolaire n'offre pas des programmes d'éducation aussi souvent que nous le souhaiterions, et les gens qui ne sont pas dûment qualifiés enseignent l'éducation physique. Il arrive donc que l'on participe à six semaines de ballon prisonnier plutôt qu'à un programme équilibré.

• 1655

À nos yeux, un programme équilibré est fondé sur la condition physique, le sport, les activités de plein air ou les activités extérieures, la vie quotidienne et la danse. Il existe selon nous tout une gamme d'activités physiques. À notre avis, les enfants doivent apprendre ces nombreuses activités pour perfectionner leurs habiletés et leur comportement. Ils pourront ensuite devenir des participants réguliers à ces activités.

Par ailleurs, nous estimons qu'un grand nombre de gens participent au sport et à l'activité physique pour diverses raisons. Peu d'entre eux deviennent un jour des athlètes. Pourtant, chacun se considère un peu comme un athlète. Nous aimons croire que nous avons certaines compétences, que nous participons à l'activité physique pour des raisons sociales et que nous obtenons beaucoup de succès si nous savons pratiquer un sport et que nous le faisons avec plaisir. Toutes ces raisons personnelles, les raisons liées à la santé et les raisons d'ordre social, sont de loin les principales raisons pour lesquelles les gens participent à une activité sportive. La plupart des Canadiens pratiquent un sport pour le plaisir du jeu; toutefois, ils doivent avoir les connaissances et les compétences et c'est là que l'école a un rôle à jouer.

Nous savons également—et bon nombre de vos questions en témoignent—que l'éducation physique et le sport sont sous-évalués dans le système d'éducation et que ces secteurs connaissent de nombreuses réductions. Nous pouvons vous citer toutes sortes de statistiques, monsieur le président, et je vais vous laisser des exemplaires du document intitulé: «Making the Case for Physical Education in Canada: A Presentation Kit for Leaders», document qu'il nous a fallu préparer. Il est regrettable que notre organisme doive justifier l'intérêt de l'éducation physique dans les écoles, mais nous avons dû produire ce document pour pouvoir prouver que les cours offerts à l'école diminuent; que l'éducation physique est facultative après la neuvième année, que les cours ne sont pas offerts par des professeurs qualifiés et que le nombre de postes au niveau intermédiaire dans le système scolaire a été fortement réduit. La Colombie-Britannique en est un bon exemple. Il y avait des consultants dans tous les conseils scolaires, qui sont au nombre de 33 en Colombie-Britannique. Dans cette province, il n'y a plus qu'un conseil scolaire doté d'un consultant, un professeur auxiliaire pour toutes les écoles de cette province.

À notre avis, outre le problème de financement, ma dernière question importante est l'absence de collaboration entre les écoles et les programmes de sport communautaires. Nous pourrions vous en citer quelques exemples, mais il suffit de voir les installations. Les écoles sont fermées pendant les fins de semaine et souvent, leurs installations ne sont pas mises à la disposition de la collectivité. C'est en général les concierges des écoles qui en interdisent l'accès, parce qu'ils ne veulent pas qu'on salisse leurs installations. Il s'agit également de savoir qui va payer les services de nettoyage ou rembourser le matériel lorsqu'il est cassé.

Venons-en maintenant à nos recommandations. Au sein de notre organisme, nous avons mis au point un programme dit d'éducation physique quotidienne de qualité. À nos yeux, un tel programme implique que tous les enfants sont obligés de suivre des cours d'éducation physique quotidiennement et dans toutes les classes, et pas simplement jusqu'à la neuvième année. Cette éducation physique englobe les sports scolaires et intra-muros, ainsi que l'instruction. Voilà la définition générale de l'éducation physique.

Nous demandons au comité de reconnaître le rôle que les écoles jouent dans le développement des sports au Canada. En second lieu, nous vous demandons de soutenir le Programme d'éducation physique quotidienne de qualité. Soit dit en passant, nous accordons certains incitatifs aux écoles qui offrent des programmes d'éducation physique quotidienne. Malheureusement, nous n'avons pu accorder que 500 primes l'an dernier. Il y a 15 800 écoles au Canada. Au cours des 10 ans qui se sont écoulés depuis la création de ce programme de récompense, à peine plus de 1 000 écoles ont réussi à l'obtenir ou ont atteint ce niveau de reconnaissance.

Troisièmement, nous vous demandons de reconnaître, dans vos recommandations, qu'il faut étendre les programmes scolaires de sport pour favoriser la participation d'un plus grand nombre d'élèves, quel que soit leur sexe, leur situation économique et leur degré d'adresse. Je suis sûre que vous n'aurez aucun mal à faire cette recommandation.

• 1700

Quatrièmement, nous recommandons que les écoles canadiennes commencent à accorder une plus grande importance à l'éducation physique. Nous entendons par là les programmes d'activité physique et de sport scolaires et parascolaires, ainsi que les programmes pédagogiques. Tout cela doit être une composante obligatoire de l'expérience scolaire.

Notre dernière recommandation visait à préconiser une étude de la situation actuelle dans ce domaine dans tout le pays. Nous ne pouvons pas faire cavalier seul. Étant donné qu'il n'y a aucun organisme fédéral responsable de l'éducation, nous espérons que grâce à votre aide, le gouvernement fédéral préconisera la réalisation d'une étude longitudinale pancanadienne en vue d'examiner la situation actuelle dans nos écoles. Nous pouvons vous fournir certaines données, mais elles ne sont pas précises et n'ont pas été prouvées d'un point de vue scientifique. Tout dépend de la source de ces données. Un ministère de l'Éducation nous dira qu'il prévoit une période minimum pour l'éducation physique dans ses programmes scolaires, mais lorsqu'on se rend dans les écoles, on constate que cela n'est pas mis en vigueur. Nous aimerions savoir ce qu'il en est véritablement.

Merci de nous avoir invités à comparaître devant votre comité.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci beaucoup, madame Cousineau et monsieur Parthenais. Avant que nous commencions la période des questions, j'aimerais savoir premièrement de quoi vous vivez. Est-ce que vous avez des subventions du fédéral, notamment?

Deuxièmement, même si on a des objectifs communs en matière de sport, il n'en demeure pas moins qu'il y a des compétences qu'il faut respecter. L'éducation étant de compétence provinciale, ne pensez-vous pas qu'on devrait établir une plus grande collaboration entre les ministres provinciaux et établir une politique du sport plutôt que de faire une offensive dans les écoles? Si on offrait une politique du sport par l'entremise d'un ministère du Sport comme celui dont on a parlé tout à l'heure au lieu de s'empêtrer dans la question de l'éducation, ne croyez-vous pas qu'on aurait beaucoup plus de chances de réussite?

[Traduction]

Mme Sue Cousineau: Pour répondre à votre première question, nous recevons des fonds du gouvernement fédéral. Dans le passé, c'était le ministère de la Condition physique et du Sport amateur— et j'ai déjà travaillé dans ce ministère comme fonctionnaire fédérale, de sorte que mes réponses seront peut-être différentes de celles que vous avez entendues jusqu'ici. Nous recevons des fonds de Santé Canada, et notre organisme a eu la chance de recevoir ce genre de financement; toutefois, il est minime à l'heure actuelle. C'est un peu la même chose du côté de Patrimoine Canada, mais c'est Santé Canada qui finance les organismes au niveau national. Notre financement a pris fin cette année, mais un important groupe de pression est allé voir le ministre Rock pour essayer de le faire rétablir. De toute façon, on ne va pas très loin avec 10 millions de dollars.

En second lieu, pour ce qui est de la collaboration, il n'existe aucun organisme fédéral. Nous savons que certains pays ont des ministères de l'Éducation qui ont adopté des politiques concernant le sport. L'Australie en est un exemple, de même que l'Angleterre, et ces pays ont fait de grands progrès à ce chapitre. Malheureusement, ce n'est pas le cas du Canada.

Comme nous sommes un organisme national, notre financement vient de la Santé—pas en totalité, mais en grande partie. Il n'y a aucun contact avec les ministères de l'Éducation et d'ailleurs ils ne sont même pas présents aux tables de négociation. Ce sont les ministères du Sport et des Loisirs qui se rencontrent et c'est un peu un héritage du ministre de la Condition physique et du Sport amateur. On accepte désormais les ministres responsables des loisirs lors des discussions, mais personne n'a essayé de faire participer les ministres de l'Éducation. La collaboration intergouvernementale est nécessaire, même si je dois dire que lors de la dernière conférence des ministres, ces derniers ont déclaré haut et fort qu'ils souhaitaient communiquer avec leurs collègues de l'Éducation pour insister sur l'importance de l'activité physique dans le système scolaire. Toutefois, ils n'ont pas la compétence voulue et peuvent simplement travailler en collaboration pour atteindre cet objectif.

En ce qui a trait à une politique du sport, l'activité sportive s'inscrit dans le cadre des activités physiques, selon nous. Ce n'en est qu'un élément. Le sport est une approche, le sport se fonde sur des règles et il fait appel à la compétition, même si c'est tout à fait en bas de l'échelle. Nous essayons de promouvoir l'activité physique et le sport est une solution. Toutefois, si l'on adopte une politique sur le sport, peu importe la façon dont vous réussirez à encourager ou inciter les ministères de l'Éducation à aller de l'avant, je vous en félicite. J'aimerais que cela aille encore plus loin et que ce soit une politique sur l'activité physique et non simplement sur le sport.

• 1705

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci.

Monsieur Mark, et par la suite M. Perron et M. Proud.

[Traduction]

M. Inky Mark: Merci, monsieur le président.

Bienvenue au comité.

Ma première question est très simple. À l'heure actuelle, y a- t-il au Canada une école où l'éducation physique est obligatoire à tous les niveaux?

Mme Sue Cousineau: Obligatoire? Non. Peut-être dans les écoles privées. En fait, plus vous payez cher pour une école privée, plus elle se rend compte de la valeur de l'activité physique et de l'éducation physique. Mais ce n'est obligatoire nulle part. La Colombie-Britannique et le Manitoba sont les seules provinces où l'éducation physique est obligatoire jusqu'à la dixième année. Dans les autres, c'est jusqu'à la neuvième année.

M. Inky Mark: Pour ce qui est de ma deuxième question, la dernière, votre organisation est certainement un groupe de pression et je m'étonne que les ministres de l'Éducation ne se joignent pas à votre mouvement.

Comme vous le savez, la plupart des problèmes peuvent être réglés par les commissions scolaires. C'est là que sont prises toutes les décisions concernant le programme scolaire et l'accès aux édifices publics. Alors pourquoi votre organisation ne déploie- t-elle pas ses efforts à ce niveau-là? Pourquoi vos membres n'exercent-ils pas des pressions auprès des commissions scolaires pour les amener à résoudre ces problèmes? Tels sont les problèmes et ce sont elles qui possèdent la solution.

Mme Sue Cousineau: Nous le faisons et de façon très active.

Nous ne nous considérons pas comme un groupe de pression; nous faisons de l'action sociale. Nous faisons beaucoup pour aider les enseignants à mieux faire leur travail et nous sommes également une association pour le développement des ressources et le perfectionnement professionnel.

Comme vous le savez peut-être et étant donné que vous avez enseigné, dans le secteur de l'éducation, même si vous avez les meilleures politiques au niveau ministériel, au niveau provincial, tout dépend de la façon dont ces politiques sont mises en oeuvre. Depuis trois ou quatre ans, les choses ne se passent même plus au sein des commissions scolaires, mais plutôt dans les écoles. Le directeur d'école a obtenu davantage de pouvoir pour embaucher du personnel et rendre ces activités quotidiennes et obligatoires. C'est donc le niveau que nous essayons de rejoindre, celui de l'école et de son directeur.

Nous essayons également de rejoindre les parents de ces enfants, car ils sont très influents. Ce sont les parents qui ont apporté les changements pour ce qui est de l'enseignement du français et à qui l'on doit divers types de changements, et ce sont eux que nous voulons rejoindre et convaincre. Je ne pense pas que les parents sachent vraiment ce qui se passe dans les écoles. Nous devons les en informer afin qu'ils puissent commencer à poser des questions sérieuses au directeur et aux enseignants.

M. Inky Mark: Informez-vous les parents des résultats de vos recherches?

Mme Sue Cousineau: Oui. Nous avons une documentation que nous présentons aux conseils de parents. Dans certaines provinces, ils ne sont pas encore formés, ce n'est pas encore obligatoire, mais en Ontario, par exemple, les écoles doivent maintenant avoir un comité de parents et nous essayons de le rejoindre. Nous déployons donc nos efforts sur plusieurs fronts. Il est regrettable que nous soyons obligés de procéder ainsi à notre époque.

M. Inky Mark: Merci.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci, monsieur Mark.

Monsieur Perron.

M. Gilles Perron: Bonjour, madame, et merci d'être devant nous.

J'ai de sérieux problèmes quand je vous écoute. Je suis le premier à admettre qu'il n'y a pas de dialogue entre les commissions scolaires, les enseignants, les municipalités et ainsi de suite quand il s'agit du sport, de l'éducation physique ou du conditionnement physique dans les écoles, mais je pense qu'autant que les autres gens que j'ai nommés, vous avez vos décisions à prendre.

• 1710

Je me pose une question. Quel professeur d'éducation physique se lèverait le samedi matin à 5 heures, comme Pat l'a sûrement fait, pour aller coacher une équipe de hockey?

Comment se fait-il que, dans les 96 commissions scolaires du Québec, il faut se battre pour avoir des piscines, qui sont dans les cégeps? C'est la même chose en Ontario, en Alberta et partout ailleurs. Pourquoi? Il y a des piscines dans lesquelles on pourrait faire nager des gens. Entre les heures d'enseignement, les piscines ne servent pas.

Partout on se bat. La commission scolaire a besoin de garder son terrain de soccer parce que cela entre dans son budget. Jamais elle ne le prêterait à la ville car on lui briserait son terrain. De la même manière, la ville ne prête pas son terrain de base-ball mineur parce que ces sacrés professeurs d'éducation physique sont un gang de cons qui ne savent pas comment s'en servir et qui vont briser son équipement.

Quand allez-vous commencer à vous parler? C'est ma question.

M. Daniel Parthenais (directeur des programmes spéciaux, Association canadienne pour la santé, l'éducation physique, le loisir et la danse): Il s'agit d'une bonne question. Je pense que c'est surtout une question de territoire, que ce soit au niveau du conseil scolaire ou des communautés. Si c'est l'un qui a construit ou payé les installations, il ne veut pas les partager et dit souvent que c'est à cause des coûts d'entretien, d'aménagement et ainsi de suite.

Je suis cependant personnellement au courant d'activités qui se passent, par exemple à la Ville de Gatineau, où il y a des ententes. Parce que la ville n'a pas d'installations, elle a conclu des ententes avec les conseils scolaires pour le partage des installations et équipements sportifs.

Je suis d'accord qu'il devrait y avoir un peu plus d'ententes de ce genre.

M. Gilles Perron: Avant de commencer à discuter, on devrait partir d'une prémisse très fondamentale: que ce soit un système scolaire, un système municipal ou un système provincial, ce sont mes taxes à moi, qui sortent de mes poches, et tes taxes à toi, qui sortent de tes poches, qui ont payé cette installation-là. Elle appartient au peuple. On ne va pas commencer à faire des chichis.

Il y a un ménage sérieux à faire dans le système scolaire et le système commun pour venir à bout d'avoir des équipements sportifs pour M. Tout-le-Monde, pas seulement pour les enseignants mais aussi pour M. et Mme Tout-le-Monde.

[Traduction]

Mme Sue Cousineau: Vous avez raison, monsieur Perron, car c'est un des problèmes que nous avons mis en lumière. Il y a très peu de collaboration et ce n'est pas seulement en ce qui concerne l'utilisation et l'entretien des installations.

Nos écoles ont les meilleures installations sportives du pays. Nous devrions en être fiers. Chaque école est dotée d'un gymnase. Certaines écoles secondaires ont accès à des piscines ou ont leur propre piscine. Nous ne les utilisons pas au maximum. Qui faut-il en blâmer? Nous pouvons porter des accusations, mais il s'agit de réunir le milieu des loisirs et celui de l'éducation. Ce ne sont pas eux, mais les citoyens comme vous qui vont se fâcher et dénoncer cet état de choses.

Par ailleurs, il arrive parfois qu'un enfant qui pratique un sport pendant ses loisirs n'a d'autre choix que de pratiquer le même sport à l'école, ou vice versa. Le modèle du club sportif ne suit pas nécessairement le modèle scolaire. C'est à l'école que les enfants acquièrent ces habiletés. C'est au club sportif qu'ils les mettent en pratique et les perfectionnent. Les deux devraient aller de pair. C'est le cas dans certaines villes, mais rarement dans l'ensemble du pays.

M. Gilles Perron: Je suis d'accord avec vous. C'est honteux, mais c'est la réalité.

Mme Sue Cousineau: Absolument. C'est une réalité à l'échelle de l'Amérique du Nord.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci, monsieur Perron.

J'aimerais que vous me donniez une explication. Vous êtes l'Association canadienne pour la santé, l'éducation physique, le loisir et la danse. Je ne sais pas si la danse, c'est de l'éducation physique ou du loisir, mais pourquoi la danse? Avez-vous un programme spécial pour la danse? Est-ce que c'est de la danse en ligne?

[Traduction]

Le achy-breaky? De quoi s'agit-il?

Mme Sue Cousineau: Tout ce qui précède.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Dansons le tango.

Mme Sue Cousineau: Je ne sais pas quand vous avez quitté l'école, mais cela fait partie du programme scolaire. Les enfants apprennent à danser.

• 1715

Nous ne pourrons plus prononcer le nom de notre organisme si on y ajoute constamment de nouvelles initiales. Mais c'est une façon d'affirmer publiquement que, dans le système scolaire, un programme de qualité est un programme équilibré qui comprend des sports, de la danse, du conditionnement physique et des activités extérieures. Nous enseignons la danse folklorique et la danse en ligne.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Monsieur Proud.

M. George Proud: Merci beaucoup et merci de votre exposé. Je voudrais aborder une ou deux questions que vous avez mentionnées.

Au début, vous avez fait allusion à notre examen du sport professionnel. Je viens d'une région du pays où le seul sport professionnel est la course de chevaux. Nous n'avons pas de hockey, de base-ball ou d'autres sports professionnels de ce genre. Le comité a entrepris cette étude pour établir quelle était la situation de nos équipes professionnelles au Canada. Certaines de ces équipes existent depuis des années, surtout les équipes de hockey. Nous voulions savoir si nous pourrions les conserver au Canada car, étant donné ce qui se passe en Amérique du Nord, si l'on ne fait pas quelque chose, elles partiront. C'est bien simple.

Je crois possible de faire quelque chose pour ces organisations sportives, par l'entremise des municipalités, des provinces ou du gouvernement fédéral. Il est essentiel de réinjecter de l'argent dans la collectivité afin d'aider les programmes de sport à se développer davantage. C'est à peu près ce que les équipes sportives nous ont dit. Quant à savoir si cela se matérialisera ou non, je l'ignore, mais je sais que dans ma région, l'Île-du-Prince-Édouard, nous devons faire ce que vous dites dans nos écoles et nos universités, afin d'assurer un entraînement sportif et d'avoir des gens qualifiés pour dispenser cet entraînement. Nous avons des entraîneurs, de bons entraîneurs, mais pas en nombre suffisant. Ils ne sont pas suffisamment nombreux dans la région de l'Atlantique. C'est un des problèmes qui se posent à nous du fait que notre population n'est pas assez nombreuse. Nous avons notre juste part de professionnels du sport grâce à nos programmes de formation, mais je crois que nous pourrions en avoir beaucoup plus.

Au cours des années, le système scolaire a abandonné des programmes par manque d'argent. Il faut réinjecter de l'argent dans ces systèmes. Nous nous inquiétons beaucoup de la criminalité et de la délinquance chez les jeunes qui n'ont rien à faire. En réinjectant de l'argent dans les systèmes scolaires et communautaires, nous remédierons à ces problèmes. Le fait est que les jeunes gens et les jeunes femmes qui font du sport et qui se livrent à ce genre d'activités sont généralement de braves gens. Certains d'entre eux peuvent s'écarter du droit chemin, mais la plupart du temps, ce n'est pas le cas.

Voilà comment je vois le lien entre le sport professionnel et le genre de choses dont nous parlons.

Vous avez également abordé la question de l'éthique dans le domaine des sports et la situation lamentable à cet égard. Le signal d'alarme a été actionné ces dernières années, mais cela n'a rien de nouveau. Je n'approuve pas ce genre de choses. Vous avez mentionné ces substances qui améliorent la performance et c'est une réalité. C'est une mauvaise chose, mais c'est arrivé au cours des années. C'est surtout arrivé sur la scène internationale et nos sportifs en ont payé le prix; du moins ceux qui se sont fait prendre. Cela me paraît justifiable.

Il y a aussi la violence, les problèmes de comportement. Si vous avez deux hommes, surtout ceux qui pratiquent le football, le hockey ou la boxe et s'ils ont une altercation dans la rue, ce genre de choses va se produire. C'est une mauvaise chose, mais c'est inévitable. Ces jeunes hommes et jeunes femmes d'aujourd'hui ont leurs idoles... qui leur sont tout aussi précieuses que les miennes l'étaient à mes yeux. Mon idole était le dénommé «Boom Boom» Geoffrion. Ces personnes servent de modèles.

Il y a encore des modèles pour nos jeunes. Ce sont des gens comme McGwires et les autres que nos jeunes peuvent prendre en exemple et qui jouent bien ce rôle.

Il se produit donc des choses terribles dans le sport, comme cette histoire de comportement sexuel, des choses qu'il faut empêcher, mais il ne faudrait pas trop insister sur ces aspects négatifs, car il s'agit plutôt de prendre des mesures correctives. Je ne pense pas qu'il faille trop s'attarder sur des choses qui se sont produites et qui se reproduiront, mais il faut essayer d'y mettre un terme.

• 1720

D'après certaines suggestions qui ont été faites à notre comité, bien des Canadiens disent que ce n'est pas possible, mais si nous sommes déterminés à conserver nos équipes de hockey, de base-ball et de basket-ball au Canada, il faut faire quelque chose aux niveaux de gouvernement que j'ai mentionnés.

Si nous le faisons, il est essentiel que l'on réinvestisse de l'argent dans la collectivité pour que ce dont nous avons parlé cet après-midi se réalise. Voilà ce que j'avais à dire. Je n'ai pas vraiment de questions à poser.

Mme Sue Cousineau: Je suis d'accord avec vous pour dire qu'un athlète qui pratique un sport professionnel a énormément d'influence sur les enfants qui le prennent en exemple. Il doit donc se comporter en conséquence pour que ces faits et gestes ne soient pas mal interprétés.

Il y a le problème de la violence et des substances qui améliorent la performance sportive, comme vous l'avez dit. Nous commençons à voir dans les écoles secondaires des substances qu'on n'aurait jamais songé à utiliser. Les jeunes garçons ne s'en servent pas pour augmenter leur masse musculaire, l'une des raisons dont on s'en sert au football, mais pour améliorer leur apparence physique. On pense que ce sont les filles qui s'en soucient, mais les garçons aussi. La nouvelle génération d'enfants a des idéaux très différents de nos jours.

Pour ce qui est des modèles, il y a également très peu de modèles professionnels pour les femmes et les jeunes filles. Je voudrais qu'en ce qui concerne le sport professionnel, on insiste davantage pour élargir ce modèle et tenter de rejoindre les jeunes des deux sexes.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci.

Monsieur O'Brien, le professeur.

M. Pat O'Brien: Merci, monsieur le président.

J'aurais bien des questions à poser. Je voudrais tout d'abord vous remercier de votre exposé et je vous poserais deux ou trois questions qui me préoccupent.

Premièrement, les médias ont relaté certaines des premières audiences du sous-comité parce que nous avons entendu les représentants des ligues sportives professionnelles, ce qui suscite évidemment l'intérêt des médias. C'est ce qui nous a valu de faire les manchettes.

Nous considérons le sport de façon plus générale; il faudrait déjà toute une vie pour faire le tour du sujet que constitue le nom même de ce comité. On a mis l'accent sur l'aspect économique du sport, comme l'a expliqué mon collègue, M. Proud. On accorde donc une certaine importance aux franchises des sports professionnels au Canada.

Je voudrais m'écarter du sujet pendant un instant pour parler des athlètes professionnels en tant que modèles de comportement. Ce sont en effet des modèles et certains d'entre eux sont même d'assez piètres modèles, quel que soit le sport considéré, mais je pense que l'on peut trop monter cela en épingle. Les problèmes apparaissent déjà au niveau scolaire. Nous connaissons tous des enseignants peu soucieux de déontologie qui entraînent des enfants et les malmènent comme s'il s'agissait de professionnels surpayés. J'ai déjà eu à sévir contre des enseignants pour leur conduite. Il y a aussi des parents qui vocifèrent contre leurs enfants et ceux des autres lors des matchs des petites ligues. On jurerait qu'ils ont payé 100 $ pour voir des joueurs professionnels et vociférer contre eux, alors qu'il s'agit de leurs propres enfants.

Je considère qu'on a tort d'accorder trop d'importance aux incartades des athlètes professionnels. Je ne nie pas qu'ils puissent avoir une influence négative sur les enfants, mais on ferait mieux de commencer par dénoncer l'attitude des parents et des enseignants qui se comportent mal, plutôt que de ne parler que des athlètes professionnels qui passent les bornes. Ne pensez-vous pas que nous commettons parfois cette erreur?

• 1725

M. Daniel Parthenais: Je dois dire que nos activités visent avant tout le bien-être et le développement des enfants. On peut bien parler de sports professionnels et de tout le reste, mais si on ne cultive pas chez les jeunes l'amour de l'activité physique et de la participation à un sport, s'ils n'ont pas accès à une éducation de qualité qui les oriente sur la bonne voie dès le plus jeune âge, quand vont-ils acquérir ces valeurs?

M. Pat O'Brien: Je suis d'accord avec vous, mais je voulais parler particulièrement de la notion d'un modèle de comportement.

M. Daniel Parthenais: C'est une conséquence de tout le reste. Par exemple, nous parlions tout à l'heure de sports professionnels et si les enfants sont bien entraînés, ils ont de bonnes chances de progresser, de s'améliorer et d'atteindre eux-mêmes le niveau du sport professionnel.

M. Pat O'Brien: Bien, mais vous semblez ne pas avoir compris ma question, à moins que je me sois moi-même mal exprimé.

Ce que je veux dire, c'est qu'on a tendance à trop insister sur les modèles de comportement que sont les athlètes professionnels. En concentrant ainsi notre attention, nous oublions parfois que certains parents et certains enseignants ont eux aussi une influence négative sur les jeunes enfants. Voilà ce que je voulais dire. Est-ce bien exact, et dans ce cas, que peut-on faire pour y remédier?

Les athlètes professionnels qui se comportent mal et deviennent de mauvais modèles de comportement ont été souvent exposés eux-mêmes, quand ils étaient enfants, aux attitudes dont j'ai parlé et ils ont pu être exposés aux pressions abusives d'un enseignant, d'un parent ou d'un entraîneur. Dans certains cas, leur comportement d'adulte est la conséquence de leur expérience d'enfant.

M. Daniel Parthenais: À ce sujet, je signale que c'est pour cela qu'il existe des programmes comme celui du Conseil national de certification des entraîneurs, et c'est pour cela que nous parlons d'une éducation de qualité qui met les élèves à l'abri de ce genre d'abus. Évidemment, l'attitude des parents dépend aussi de ce qu'on voit dans la publicité et dans les médias.

Mme Sue Cousineau: Dans n'importe quelle profession, chez les médecins, les enseignants ou les ingénieurs, on trouve toujours des brebis galeuses. Je ne nie pas qu'il existe de mauvais enseignants et de mauvais professeurs d'éducation physique qui ont effet négatif, voire punitif sur les enfants, ce qui est tout à fait dramatique.

C'est une grave préoccupation pour notre organisme et nous nous efforçons, par notre action et grâce à nos ressources, de favoriser le développement professionnel de façon que ceux qui s'occupent des enfants soient sensibilisés aux problèmes qu'ils risquent de leur causer et aux nouvelles méthodes pédagogiques. Encore une fois, c'est ce dont notre organisme s'occupe.

Quant à la définition d'une éducation physique de qualité, il ne s'agit pas simplement d'activité équilibrée qu'on propose aux enfants; l'éducation physique doit être confiée à des professionnels qualifiés, dynamiques et dévoués, bénéficiant d'un appui administratif et d'installations sûres et bien conçues.

Tous ces éléments sont interdépendants dans la définition. J'aimerais être en mesure de dire que notre profession est au- dessus de tout cela, mais...

M. Pat O'Brien: Non, et vous prêchez à un convaincu, car ayant déjà été professeur d'éducation physique, je connais bien les activités de votre organisme. J'en ai même fait partie et j'approuve totalement vos objectifs. Je pense simplement qu'on oublie parfois de faire le ménage dans sa propre cour car si l'on interroge les enfants qui abandonnent une activité physique ou un sport organisé, ils disent que c'est notamment à cause des pressions énormes exercées par les parents ou les entraîneurs, et ce dès l'âge de 12 ou 14 ans.

Je voudrais vous poser une question. Cela fait longtemps que l'ACESPLD livre cette bataille, avec d'autres organismes, et elle ne l'a pas encore gagnée, car sinon, vous ne seriez pas ici aujourd'hui. Comment se fait-il que nous n'ayons pas réussi à convaincre une seule province, que ce soit le Québec, l'Ontario, l'Île-du-Prince-Édouard, ou n'importe quelle autre, de la nécessité de l'éducation physique obligatoire à l'école, malgré tous les efforts qui durent depuis des années? Pourquoi n'a-t-on pas réussi?

Mme Sue Cousineau: Si nous savions pourquoi, nous ne serions pas ici aujourd'hui.

Je ne prends pas la question à la légère. En fait, je considère que la situation est plus grave aujourd'hui qu'il y a 10 ans.

M. Pat O'Brien: C'est pourquoi j'ai posé la question.

Mme Sue Cousineau: Il y a plusieurs éléments de réponses, et je crois que nous n'avons pas réussi à impressionner... Comment peut-on faire changer les comportements, que ce soit par la voie législative ou autrement? On peut s'y prendre de plusieurs façons. Regardez par exemple comment les comportements ont changé en matière de tabagisme: on a légiféré pour dire qu'il ne fallait plus fumer. Mais aucune loi n'affirme qu'il faut assurer à chaque enfant une éducation physique équilibrée et de qualité. Il n'y a pas d'effort concerté pour faire en sorte que le professeur d'éducation physique soit qualifié. Aujourd'hui, l'enseignant généraliste est censé maîtriser toutes les disciplines, et c'est ainsi que les enfants se retrouvent, pendant six semaines d'affilée, à jouer au ballon prisonnier ou au basket-ball, et c'est tout. Cela nous fait bouillir.

• 1730

Les gens ont l'impression que grâce aux campagnes d'information de Santé Canada sur l'activité physique, la bonne forme et l'activité sont une réalité pour la majorité des Canadiens et que de toute façon, nos enfants sont actifs. Or, ils ne le sont pas. Ils arrivent à l'école en autobus, ils restent assis en classe pendant six heures et rentrent à la maison en autobus; et désormais, à cause des familles monoparentales ou des parents qui travaillent, les enfants regardent la télévision à la maison. Les parents hésitent beaucoup à laisser les enfants jouer dans la rue ou à leur faire pratique un sport. Nos enfants sont sédentaires et les campagnes de sensibilisation n'ont pas atteint l'ensemble des Canadiens. Elles les atteindront quand la facture des soins de santé sera rendue trop élevée.

Nous n'avons pas de panacée à proposer, pour toutes sortes de raisons.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci beaucoup.

Monsieur Perron.

M. Gilles Perron: Elle m'a fait fumer ici. Donc, smoke young.

Des voix: Ah, ah!

M. Gilles Perron: It's a joke, it's a joke.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Est-ce que vous avez un défi à nous lancer? Vous arrêtez de fumer?

M. Gilles Perron: It's a joke. Je me promène dans les rues d'Ottawa, de Hull, de Saint-Eustache, de Toronto. Le midi, je passe à côté d'une école et je vois un paquet de grands flancs mous appuyés sur la clôture qui fument une cigarette. Il y a peut-être des surveillants qui font un peu de discipline.

[Traduction]

George, vous pouvez le confirmer, car nous avons le même âge.

[Français]

Quand j'étais enfant, dans le fin fond de mon Abitibi natale, à Évain—c'est creux, cela—, on était peut-être 20 gars dans toute l'école. Le midi, on jouait au base-ball avec les profs. On n'avait pas le temps de penser à fumer et à briser des vitres. On jouait au base-ball avec des profs.

Je pense qu'aujourd'hui, c'est cela qui manque dans le système: se prendre en main, aimer ce qu'on fait, ne pas être contrôlé par un syndicat parce qu'on est professeur d'éducation physique et que le syndicat dit qu'il ne faut pas travailler à l'heure du dîner. C'est là qu'est le problème. Ce ne sont pas les professeurs. C'est le système qui a des ratés quelque part, et il faut s'organiser pour le remettre sur pied. C'est pour cela qu'on voit les jeunes traîner et briser des vitres au lieu de jouer au soccer. Je jouais sur un terrain de vaches, et non sur un terrain avec des lignes dessus. Non, non, il n'y avait pas de back-stop. C'était un terrain de vaches devant l'église, dans le rang 5 et 6. Quel souvenir! Mais je me sens amer quand je vois les jeunes d'aujourd'hui.

J'ai terminé mes commentaires.

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Vous voulez réagir à cela, monsieur Parthenais, même si vous n'êtes pas de la même génération?

M. Daniel Parthenais: Non, non, pas tout à fait.

M. Gilles Perron: Je ne suis pas vieux. J'ai des cheveux gris, mais...

M. Daniel Parthenais: Je suis complètement d'accord sur l'idée d'avoir des modèles, pour se donner un idéal. C'est exactement la situation des jeunes filles qui délaissent l'activité physique quand elles arrivent au secondaire et peut-être même au niveau intermédiaire. Il faut dire qu'elles délaissent l'activité physique en plus grand nombre que les garçons, même si la situation des garçons est aussi assez inquiétante.

Mais il y a aussi le fait qu'on a n'a pas de modèles. Par exemple, dans votre temps, les profs jouaient au ballon, au soccer ou au base-ball dans la cour d'école. On ne voit plus tellement cela.

Dans le cas des parents, c'est la même chose. Les familles demeurent dans des édifices, et il n'arrive pas souvent qu'un des adultes ou même les deux adultes descendent pour aller faire une marche ou jouer au ballon avec les jeunes. Donc, l'idée d'avoir un modèle dont on peut s'inspirer est de plus en plus importante.

• 1735

M. Gilles Perron: Dans mon jeune temps, les jeunes filles jouaient avec les soeurs au ballon-chasseur, au vol du drapeau et à des jeux semblables. Les bonnes soeurs étaient dans la cour également.

M. Daniel Parthenais: C'est un de nos programmes.

[Traduction]

M. Pat O'Brien: Certaines avaient un fameux lancer.

Mme Sue Cousineau: Et il n'est pas facile de jouer en robe longue.

Vous dites que c'était obligatoire à l'époque. C'était au programme tous les ans et on devait jouer tous les jours, au même titre qu'on devait étudier tous les jours.

Nous essayons d'en revenir aux valeurs essentielles dans l'enseignement. Vous avez raison, les syndicats exercent une certaine influence. Les enseignants prétextent que la journée n'est pas assez longue et que le programme comporte d'autres sujets plus importants, mais si l'enfant n'est pas suffisamment en forme pour passer des heures à son pupitre à étudier les sujets en question, il n'apprendra rien. Où tu grouilles, ou tu rouilles; et si tu rouilles, tu n'apprendras rien.

M. Gilles Perron: Je ne jette pas la pierre qu'aux enseignants; je la jette aussi au père, à la mère et à tout le système.

Mme Sue Cousineau: Je la jette aussi au système. C'est ce que nous voulons dire. Nous recevons des appuis extraordinaires qui nous aident à promouvoir la formule de l'éducation physique obligatoire et quotidienne pour tous les enfants, de la maternelle à la fin du secondaire.

Le mois dernier, l'Association médicale canadienne a adopté une résolution en ce sens au niveau national. C'est exactement ce que dit cette résolution. Nous espérons que si les parents et les enseignants en prennent conscience, ils finiront peut-être par prêter foi à ce que nous disons depuis des années.

Mais il faudrait sans doute une loi ou un mouvement social de grande ampleur pour qu'on en revienne aux valeurs fondamentales. Nos enfants ont besoin d'activité. Ce n'est pas seulement une question de santé; c'est une aussi une question de développement de l'habilité et de comportement, qui servent toute la vie, et qui ont aussi une dimension sociale. Les enfants se familiarisent avec des règles, s'habituent à s'accommoder de structures, à s'entendre avec les autres et à régler leurs problèmes de comportement et leurs accès de violence. Tout cela fait partie du domaine du sport et de l'activité physique. Et c'est ce qui fait défaut actuellement.

Je suis heureuse de voir que vous en êtes convaincus, mais j'aimerais que le comité s'oriente vers un régime obligatoire, car c'est la seule institution canadienne à pouvoir l'imposer. Nous ne sommes pas habilités à le faire. Nous ne pouvons que revendiquer.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): On a parlé de beaucoup de choses aujourd'hui et je crois qu'il faut faire attention de ne pas généraliser. Mais il y a quand même de beaux exemples. Comme dirait l'autre, on a une belle jeunesse. Il y a donc de beaux exemples.

Croyez-vous sincèrement qu'on peut inculquer des valeurs à des jeunes au moyen d'une loi? À la lumière de ce que vous venez de me dire, il faudrait pratiquement changer ce système. Il faut peut-être s'adapter au nouveau système. Je ne veux pas partir une guerre de générations, mais, chose certaine, on est toujours dans une situation de transition. La famille n'est plus ce qu'elle était.

Certains veulent revenir en arrière, aux good old days. Il faut être réaliste: on ne pourra jamais y revenir. On peut blâmer le système, mais ça commence toujours par l'individu.

Hier, on a parlé aussi avec l'Association canadienne des entraîneurs. On parle continuellement de leadership, de partnership, d'accountability. Est-ce que l'exemple doit venir d'en bas ou d'en haut? Si l'exemple doit venir d'en haut, on revient au point de départ: quel est le rôle du gouvernement fédéral, jusqu'à l'individu? Est-ce que ça va se régler par une nouvelle structure, par un nouveau ministère ou par un retour au ministère de la Condition physique et du Sport, pour qu'on ait un porte-parole politique? On peut avoir tous les ministères et tous les organismes au monde, si on n'a pas une volonté politique exprimée par un porte-parole précis, je ne suis pas sûr qu'on arrivera à réaliser des choses. Le dernier groupe de travail s'était réuni en 1969, et on se rend compte que, 30 ans plus tard, le problème est exactement le même que celui énoncé dans le premier paragraphe du rapport du groupe de travail en 1969,

[Traduction]

les préoccupations sont encore les mêmes aujourd'hui. Je crains qu'on ait dépensé tout cet argent pour rien ou qu'on n'ait pas insisté sur l'essentiel.

• 1740

[Français]

Pensez-vous que cela se règle par une loi ou par un nouveau modèle, ou qu'il faudrait travailler ensemble à mieux comprendre la réalité d'aujourd'hui et tenter de faire du développement à partir de cela?

[Traduction]

Mme Sue Cousineau: Ce ne devrait pas être l'un ou l'autre, et je ne pense pas que la loi soit la seule solution. Il en va de même en ce qui concerne différents changements sociaux. La loi est certainement utile mais il faut de la collaboration et il faut la population rurale puisse s'exprimer. Mais au départ du programme environnemental de recyclage, il y a des gens, et non pas une loi. Par la suite, les autorités municipales se sont mises de la partie et ont assuré un service.

Nous avons d'excellentes installations scolaires. Nous avons des programmes de qualité inscrits dans la politique des gouvernements provinciaux, mais qui ne sont pas mis en oeuvre. Je pense donc que l'influx doit venir de tous les côtés et s'exercer à tous les niveaux. C'est pourquoi nous essayons de sensibiliser les parents et les enfants eux-mêmes, en leur disant qu'il est important de choisir en fonction de sa santé, mais il faut aussi qu'ils s'amusent. Une loi serait utile, mais la loi doit être accompagnée de moyens d'action, mais il existe d'autres solutions complémentaires.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Et tout doit passer par la volonté politique et la volonté individuelle.

[Traduction]

Mme Sue Cousineau: Oui.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Il nous reste trois minutes. MM. Proud et O'Brien ont un dernier commentaire.

[Traduction]

M. George Proud: Merci beaucoup.

Je voudrais faire un dernier commentaire. Peut-être pourriez-vous envisager quelque chose de semblable à la campagne anti-tabac d'il y a quelques années. Grâce à elle, au bout d'un certain temps, les fumeurs avaient honte de prendre une cigarette. On pourrait peut-être s'en inspirer, et miser également sur une loi et sur la pression des pairs, selon la formule consacrée. Je n'avais encore jamais vu de campagne comparable auparavant.

Mme Sue Cousineau: Je suis d'accord avec vous; on commence du reste à le constater, mais à une échelle plus modeste. Nous avons des associations et des groupes qui se forment dans les provinces de l'Atlantique, comme la Parents Association for Physical Education. D'autres provinces s'en inspirent. Nous essayons de déterminer ce qui fonctionne et ce qui marche moins bien. Cette association a réussi parce que ses membres voulaient réussir. Leur motivation concernait la santé, mais ils ont aussi misé sur des stratégies de changement social.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Un dernier commentaire, monsieur O'Brien.

[Traduction]

M. Pat O'Brien: Merci, monsieur le président. Je devrais avoir assez d'une minute.

Vous nous avez fait cinq recommandations, que je voudrais reprendre rapidement. Tout d'abord, notre comité devrait faire une déclaration, mais je crains que ce ne soit que des voeux pieux. Nous pouvons dire effectivement que nous reconnaissons la nécessité de l'éducation physique.

Le deuxième, le troisième et le quatrième points relèvent de la compétence provinciale. Vous le savez en tant qu'enseignants. Nous pouvons recommander—et je n'hésiterai pas à le faire en tant que membre du comité—au gouvernement fédéral d'inviter les gouvernements provinciaux à imposer l'éducation physique par une loi. Je pense que c'est ce que veulent les témoins, monsieur le président, à savoir qu'en Ontario, au Québec et ailleurs, on impose des cours d'éducation physique quotidiens. Voilà ce que devrait être l'action législative. Donc les points 2, 3 et 4 correspondent à des décisions de compétence provinciale et j'espère que le gouvernement fédéral incitera les provinces à les prendre.

Le seul argument qui relève véritablement du gouvernement fédéral est le cinquième, et je suis prêt à demander au gouvernement fédéral de financer l'étude que vous préconisez, portant sur le rôle de l'éducation physique et du sport à l'école et sur leurs répercussions dans l'ensemble du pays.

Je terminerai donc par une suggestion, que vous avez déjà certainement comprise, à savoir qu'à mon avis, c'est au niveau provincial qu'il faut faire porter les efforts. Vous devez vous adresser aux premiers ministres et aux ministres provinciaux pour les amener à prendre les décisions nécessaires. Si nous essayons d'intervenir, nous allons nous faire dire que ce n'est pas notre domaine de compétence.

Mme Sue Cousineau: Je vous remercie de vos commentaires. Votre analyse et vos recommandations sont excellentes. Nous vous demandons simplement d'user de votre influence pour faire des recommandations aux gouvernements provinciaux, et c'est tout ce que nous pouvons demander. Il existe un conseil des ministres de l'Éducation, qui jouit d'un pouvoir d'influence considérable, et nous pouvons envisager de nous mettre en rapport avec lui.

M. Pat O'Brien: Merci. Nous allons essayer de vous appuyer dans cette démarche.

[Français]

Le président suppléant (M. Denis Coderre): Merci, monsieur O'Brien.

Madame Cousineau et monsieur Parthenais, merci de cet intéressant exposé. Évidemment, c'est un sujet qui nous préoccupait et qui nous préoccupe toujours, et vos propos vont sans doute se refléter dans le rapport. Nous vous remercions encore une fois. À la prochaine.

La séance est levée.