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SINS Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE

SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le mercredi 4 novembre 1998

• 1548

[Traduction]

Le président (M. Dennis J. Mills (Broadview—Greenwood, Lib.)): Monsieur Grimard et monsieur Paquette, nous allons commencer à écouter votre exposé en attendant que les autres membres du comité nous rejoignent.

Cela étant dit, nous vous remercions d'être venus. Vous représentez un segment très important du secteur des sports. La parole est à vous.

M. Yves Paquette (président-directeur général, Association canadienne d'articles de sport): Tout d'abord, nous vous remercions vivement de nous avoir invités à prendre la parole devant vous. Je crois qu'il faudrait restructurer toute l'industrie du sport au Canada. Nous espérons que le rapport que vous présenterez y contribuera. Je suis certain qu'il le fera.

L'industrie du sport, de par sa nature, a toujours été étroitement associée au développement du sport au Canada. Certains sports ont d'emblée été identifiés au Canada, à cause de notre histoire sportive, de notre culture et de notre géographie qui, ensemble, ont forgé le patrimoine sportif canadien. Ceci est particulièrement vrai dans le cas du hockey, mais également bien qu'à un degré moindre, mais toutefois très significatif, des activités liées à l'image des grands espaces canadiens et d'un pays à la fine pointe du développement social et technique. Ces facteurs ont eu et continueront d'avoir un effet déterminant sur l'industrie du sport canadienne.

Pour l'avenir, nous devrons maintenir notre position de tête dans ces secteurs clés et en développer de nouveaux où notre expertise technologique pourra ouvrir de nouveaux horizons à nos manufacturiers et des occasions de participation à tous les Canadiens. Cela s'avère d'autant plus pertinent dans une économie mondiale où la libre circulation des produits exigera de nos fabricants d'être compétitifs avec les autres pays manufacturiers.

• 1550

L'industrie du sport est relativement petite en comparaison de celles dites majeures. Par contre, elle a un poids indéniable dans le phénomène sportif qui comprend le sport professionnel, les programmes, organismes et aménagements publics et privés. Ses produits sont spécifiquement reliés à la pratique du sport.

Nous n'entrerons pas dans tous les détails du phénomène sportif. Je crois que les professeurs Lavoie, Harvey et Saint-Germain, de l'Université d'Ottawa, vous ont présenté une analyse assez complète et détaillée de ce phénomène.

Nous avons souligné ce que nous faisons. Ce sont des chiffres conservateurs que nous citons dans notre mémoire pour ce qui est du nombre d'emplois et de manufacturiers. D'après notre banque de données, ils sont souvent beaucoup plus élevés. Toutefois, comme nous ne pensons pas avoir des chiffres exacts, nous avons aussi tenu compte des statistiques du gouvernement canadien, surtout ceux que vous trouverez à l'annexe 1, que nous avons extraits directement du site Web Strategis d'Industrie Canada. Ce sont des chiffres assez exacts.

Les livraisons que font au Canada nos 200 fabricants ont une valeur de 643 millions de dollars. Nous avons également un certain nombre de fournisseurs, distributeurs et importateurs qui approvisionnent notre réseau de détaillants. Nos importations se chiffrent à 1,56 milliard de dollars et nos exportations à 579 millions de dollars. Nous avons un déficit commercial et c'est certainement une situation qu'il faut améliorer. Comme notre marché est parvenu à maturité, pour prendre de l'expansion, nous devons exporter.

Le réseau de détail est également très important puisqu'il compte 9 500 détaillants dont 1 088 magasins qui sont membres de groupes d'achat d'articles de sport. L'ensemble de ce réseau emploie environ 37 000 personnes. Le volume des ventes au détail a une valeur de 5,14 milliards de dollars.

Les annexes 2 et 3 présentent des extraits de notre programme Sports Vision qui est soutenu par Industrie Canada. Vous y trouverez certains chiffres concernant le marché. Nous ne voulons pas entrer dans les détails maintenant, mais en lisant ce document, vous constaterez que les canaux de distribution sont très diversifiés. Notre réseau national de vente au détail est très solide et comprend tous les secteurs de l'industrie des articles de sport qui sont au service des sportifs.

Vous remarquerez que les principaux détaillants de notre secteur ne sont pas nécessairement orientés vers les articles de sport ou ne sont pas vus comme tels. C'est le cas, par exemple, de Canadian Tire qui accapare une bonne partie de notre marché et cela parce qu'elle le dessert très bien.

Nous avons cinq principaux groupes d'achat nationaux. Comme je l'ai dit, ils possèdent plus de 1 000 magasins et exercent une influence importante dans notre industrie. Ils sont complétés par des groupes d'achat régionaux plus petits, qui regroupent plus de 150 magasins et occupent une place importante dans notre secteur.

Notre association, qui est en pleine campagne de recrutement, compte un peu plus de 1 700 membres. Il y a cinq autres associations dans l'industrie du sport et nous travaillons surtout en collaboration étroite avec l'Association canadienne de l'industrie du vélo et l'Association canadienne de l'industrie de la neige. Comme vous le remarquerez, nous n'avons pas du tout abordé la question des armes à feu étant donné que l'Association canadienne des sports de tir joue très bien son rôle et est un groupe de pression très actif.

L'industrie du sport a toujours été directement impliquée dans le développement du sport au Canada tant dans le cadre de programmes communautaires que dans l'appui offert aux plus hauts échelons de l'élite nationale.

• 1555

Les membres de l'industrie travaillent ardemment et de différentes façons à promouvoir la participation sportive et à encourager les programmes sportifs et les athlètes: dons, parrainage, commandites publicitaires, bénévolat, appui aux athlètes, etc. Ils apportent leur soutien tant aux programmes sportifs locaux destinés aux enfants qu'au plus haut niveau de compétition incluant le sport professionnel et le sport amateur international.

L'appui de l'industrie au développement de la participation sportive est authentique et les efforts déployés dans ce sens sont importants. Toutefois, les ressources sont limitées et l'apport financier de l'industrie ne peut suffire à combler le vide créé par la réduction du financement public. C'est ainsi que les organisations responsables d'accroître la participation sportive et de promouvoir un style de vie plus actif et plus sain doivent elles-mêmes organiser des levées de fonds régionales et nationales, à une époque où les ressources sont rares.

Nous constatons de plus que tout ceci survient à un moment où une pression sans précédent s'exerce sur la structure familiale et où les citoyens sont très fortement sollicités par des activités sédentaires comme l'Internet, les jeux vidéo, la télévision, etc. Ces facteurs ajoutés à la réduction du financement public, ont un impact tout à fait négatif sur le développement de la participation sportive, et par conséquent un effet dévastateur sur notre industrie. Il s'agit là d'un très sérieux problème social et économique que nous croyons urgent de prévenir.

Nous pourrions vous citer une série d'exemples de notre appui aux programmes locaux. Mais nous ne le ferons pas pour le moment; si vous voulez d'autres exemples, j'y reviendrai plus tard. Certaines de nos initiatives ont eu un grand succès et nous y reviendrons tout à l'heure si vous le désirez.

Pour ce qui est de la spécificité de notre secteur, au cours des ans, l'industrie canadienne du sport a évolué dans un environnement équilibré et rentable. Les cycles d'achat, de production et des foires commerciales étaient bien en place et de façon générale, répondaient aux besoins et à la prospérité de l'industrie. Le succès de l'industrie du sport dépendait étroitement de cet environnement étant donné qu'elle est composée de quelques 15 secteurs clés qui ont des produits, des clientèles et des intérêts différents. Toutefois, la plupart de ces secteurs disposaient d'un même moyen pour rejoindre leur clientèle, soit les foires commerciales. D'où l'importance du consensus développé par l'industrie autour de ces foires.

Autant pour l'industrie canadienne du sport que pour les industries du sport partout dans le monde, la récente récession ainsi que les nouvelles lois de l'économie mondiale ont contribué à miner nos confortables certitudes et ont créé de nouvelles règles du jeu.

Bien que l'industrie du sport semble savoir faire face à ces nouveaux défis, elle n'a pas encore vraiment toute l'emprise voulue sur la situation et tous ses avenants: fusions, fermetures, concurrence mondiale, plus courte durée de vie des produits, nouveaux cycles d'achat, etc. Tout ceci exerce une pression énorme sur les compagnies et entraîne des changements majeurs dans l'industrie en général, plus particulièrement dans la propriété canadienne de nos principales compagnies, dans le contenu canadien de nos produits, dans le domaine de l'emploi et des foires commerciales. En effet, l'ensemble de l'industrie se rassemble deux fois par année lors des foires commerciales qui sont maintenant grandement remises en question, comme le sont d'ailleurs la plupart des foires commerciales dans le monde.

Au cours des derniers cycles de restructuration, la nature éclectique de notre industrie a été mise en évidence, car chaque secteur possède un cycle opérationnel qui lui est propre et qui est souvent dicté par des éléments externes. Il est par conséquent de plus en plus difficile d'atteindre, comme par le passé, le consensus qui permettrait le regroupement de l'industrie autour de ces foires commerciales.

C'est le grand chambardement, et l'industrie du sport y fait face en travaillant à se restructurer en fonction des nouvelles exigences du marché. Les principaux éléments qui marquaient la vie de l'industrie sont maintenant remis en question.

Il faut ajouter à cela les changements majeurs qui s'opèrent dans le commerce au détail, grandement bouleversé au cours des dernières années. Si l'on veut envisager le côté positif des choses, on peut dire que le clivage naturel de notre réseau de commerce au détail s'est accéléré en faveur d'une certaine rationalisation. En fait, plusieurs détaillants ont dû fermer leurs portes tandis que parmi ceux qui demeurent, nombreux sont ceux qui sont fragiles.

• 1600

La domination toujours grande des groupes d'achat et des gros détaillants vient ajouter à la pression que subissent les petits détaillants qui doivent, maintenant plus que jamais, réorienter leurs opérations vers les créneaux, les spécialités et les services.

La mondialisation de l'économie touche les fabricants autant que les détaillants. Les cycles d'achat sont plus complexes que jamais.

La vente au consommateur vit aussi une révolution. Le marketing direct et la vente sur Internet sont de plus en plus pratiqués. Le réseau canadien du commerce au détail ne peut plus ignorer tout cela et doit réagir et tourner à son avantage l'avènement des plus récentes technologies.

Historiquement, l'industrie canadienne des articles de sport a développé et maintenu sa position de leader pour ce qui est des produits de hockey dont la réputation mondiale n'est plus à faire. La popularité grandissante du hockey partout dans le monde a donné lieu à de nouvelles perspectives et à de nouveaux défis tandis que les fabricants étrangers sont en train d'entrer de pied ferme sur ce marché traditionnellement nôtre.

D'autres produits étroitement associés à l'image du Canada, tels que les produits de plein air, de conditionnement physique, du vélo, des sports aquatiques, etc., jouissent d'une très grande visibilité et d'une excellente réputation. Ils sont reconnus pour la très haute qualité de leur design, de leur ingénierie et de leur contenu technique. Il s'agit là d'une force sur laquelle nous devons construire et dont nous devons tirer le maximum de profit.

Le gouvernement canadien devrait offrir un appui flexible et concret capable de créer un contexte opérationnel qui puisse permettre à l'industrie du sport de devenir concurrentielle sur les marchés mondiaux. Cet appui pourrait prendre les formes suivantes.

Il pourrait s'agir d'un soutien direct des différents ministères fédéraux responsables de l'industrie et du commerce international pour assurer la présence de nos produits canadiens dans les foires internationales à l'étranger. Au cours des années, nous avons collaboré de façon très constructive à des programmes clés avec Industrie Canada et le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Nous leur en sommes très reconnaissants, car leur soutien a constitué un facteur clé dans le succès des secteurs qu'ils ont appuyés.

Il pourrait y avoir un soutien proactif et une promotion internationale de MISE, l'Exposition internationale du sport de Montréal, étant donné l'importance de cette foire qui constitue un élément capital de notre industrie et une vitrine internationale pour les articles de sport fabriqués au Canada.

Comme nous l'avons déjà mentionné, les foires commerciales ont un défi important à relever. Ceci est particulièrement vrai dans le cas de MISE qui fait maintenant face à un dangereux concurrent américain. Bien que MISE soit connue comme étant la foire mondiale du hockey, elle dessert aussi d'autres secteurs de notre industrie. Cette foire a été fondée en 1917, l'année même de la création de la Ligue Nationale de Hockey. Depuis, elle a servi les intérêts de notre industrie nationale ainsi que le commerce international du hockey. Nous croyons sincèrement à l'urgence d'appuyer et de promouvoir cette foire pour maintenir et développer davantage notre position de leader dans ce secteur clé de notre industrie.

Il pourrait y avoir un soutien direct de la R-D des articles de sport, particulièrement ceux qui utilisent la haute technologie, pour mieux établir notre position dans ce domaine, car les produits manufacturés industriellement proviennent maintenant principalement de l'Orient à un coût moindre. Peu de gens savent que l'industrie des articles de sport se classe au deuxième rang, derrière l'industrie militaire, pour ce qui est de l'utilisation de produits de la haute technologie et c'est surtout pour obtenir de meilleurs résultats, que ce soit pour les vêtements de sport ou les autres produits utilisés pour les compétitions.

Il pourrait y avoir davantage d'uniformité dans l'application des normes nationales régissant la vente et l'usage de certains équipements de sport. Un problème s'est récemment posé dans le cas des vélos électriques dont la vente et l'usage sont permis dans certaines provinces, mais pas dans d'autres. Ces difficultés ont surgi il y a deux ans.

Il nous paraît également très important de mettre sur pied une politique concernant les pistes cyclables dans les parcs en vue de prévenir la fermeture inutile de certaines pistes et d'encourager la pratique du vélo de montagne et d'autres activités de plein air.

Nous estimons que le gouvernement devrait soutenir les programmes de formation des détaillants d'articles de sport. Étant donné les changements qui s'opèrent aujourd'hui au sein du commerce au détail et les pressions qui s'exercent sur ce secteur, en particulier avec l'avènement de nouvelles technologies, il est primordial que le gouvernement appuie les programmes de formation des détaillants en vue de consolider le réseau canadien du commerce au détail.

• 1605

C'est également une question délicate étant donné que c'est un domaine qui relève de plusieurs niveaux de gouvernement, mais si ces derniers faisaient quelque chose sur ce plan, ce serait très utile pour notre secteur.

Il faudrait permettre une meilleure visibilité internationale de nos produits canadiens en offrant à nos fabricants la possibilité de participer aux appels d'offres de commandite officielle lors des championnats mondiaux ou des grands jeux. Nous comprenons qu'un processus de sélection des commanditaires officiels se doit d'être juste et équitable. De nombreuses marques de réputation internationale vendues au Canada ont le droit d'obtenir ce privilège dans le cadre d'un appel d'offres normal étant donné qu'elles sont distribuées par des membres de bonne foi de notre industrie.

Toutefois, nous croyons que tout appel d'offres doit nécessairement s'adresser à des fabricants canadiens lorsqu'un média canadien est utilisé pour promouvoir l'événement. La visibilité internationale de nos produits fait partie intégrante des moyens à notre disposition pour promouvoir le Canada. Je signale en passant que pour certains championnats mondiaux, la commandite a été accordée à des chaînes de télévision étrangères sans que l'industrie canadienne ne puisse soumissionner.

Et enfin, le gouvernement pourrait offrir un incitatif financier aux compagnies qui donnent des fonds afin d'augmenter le niveau de participation sportive et de faciliter l'accès aux sports dont les coûts de pratique sont onéreux. Cela pourrait prendre la forme d'un système de crédit d'impôt semblable à celui qui est offert pour les dépenses en R-D, via un mécanisme de crédit d'impôt à l'investissement.

Nous avons une autre suggestion que votre comité pourrait étudier. Il s'agirait d'accorder aux fabricants d'équipement sportif qui restent établis au Canada un incitatif fiscal sous la forme d'un abattement d'impôt. Ce serait comparable à l'abattement accordé par le gouvernement fédéral aux résidents du Québec dans le cadre du régime d'impôt sur le revenu des particuliers. Si les fabricants restent présents dans le marché canadien, les associations locales de hockey ou d'autres sports seront soutenues, les initiatives visant à augmenter le niveau de participation seront maintenues et la réputation internationale des produits de hockey canadiens et des autres produits typiquement canadiens sera préservée.

D'autre part, même si de nombreuses entreprises canadiennes établies depuis longtemps luttent contre la menace d'expansion des États-Unis, la dévaluation du dollar canadien et la tentation de déménager au sud de la frontière pour profiter de la clientèle américaine plus importante, un abattement d'impôt canadien consoliderait notre position.

Nous tenons à remercier le sous-comité d'avoir pris le temps de nous rencontrer. Nous sommes fiers d'appartenir à un champ d'activité humaine et industrielle aussi dynamique et rempli de promesses pour l'avenir.

Notre industrie opère dans un marché stable au Canada tandis que d'intéressantes occasions de croissance s'offrent à elle sur le marché international.

Nous croyons que nous pouvons contribuer à l'accroissement du niveau de participation sportive au Canada où encore aujourd'hui une minorité seulement de Canadiens sont actifs. Il en va, de toute évidence, de notre intérêt économique, mais plus important encore, en tant que citoyens corporatifs, nous partageons les valeurs intrinsèques reliées à la vie active autant pour la santé que sur le plan social. Nous incitons donc le gouvernement à poursuivre ses efforts pour l'accroissement de la participation sportive et lui assurons notre plus entier engagement à appuyer ses efforts dans ce sens.

Merci, monsieur le président.

Le président: Merci, monsieur Paquette.

Nous allons maintenant passer aux questions. Je vais commencer par M. O'Brien afin que tous les autres aient le temps de se rattraper un peu.

M. Pat O'Brien (London—Fanshawe, Lib.): Merci, monsieur le président.

Je vous remercie de votre exposé. Je l'ai trouvé intéressant.

Sauf erreur, je n'ai pas vu de répartition des emplois. Avez- vous une idée de ce qu'est cette répartition? Je l'ai peut-être manquée et je m'en excuse...

M. Yves Paquette: Il y 10 000 emplois chez les fabricants et 15 000 autres chez les fournisseurs. Nous parlons de «fournisseurs», car nous ne faisons pas la distinction entre les fournisseurs et les distributeurs.

• 1610

Le président: C'est énorme.

M. Jean Grimard (vice-président, Vente et commercialisation, Association canadienne d'articles de sport): C'est à la première page de notre rapport.

M. Pat O'Brien: Vous avez dit 15 000 emplois chez les fournisseurs?

M. Yves Paquette: Oui.

M. Pat O'Brien: Et 10 000 dans...?

M. Yves Paquette: Dans la fabrication.

M. Pat O'Brien: Et où...

M. Yves Paquette: Et vous avez 37 500 emplois dans la vente au détail.

M. Pat O'Brien: C'est pour bien comprendre.

Ces 10 000 employés fabriquent les gants de base-ball, les patins et les...

M. Yves Paquette: Oui, cela représente beaucoup d'articles pour le hockey ou de bicyclettes.

M. Pat O'Brien: D'accord. Et pour les 15 000 emplois du secteur de la fabrication, où sont-ils exactement...?

M. Yves Paquette: Prenons Adidas Canada. Ses produits sont importés. Nous considérons cette entreprise comme un fournisseur et elle a de nombreux employés...

M. Pat O'Brien: Je vois.

M. Yves Paquette: ...mais elle ne fabrique pas ses produits au Canada.

M. Pat O'Brien: D'accord, mais...

M. Yves Paquette: La société canadienne emploie aussi beaucoup de gens. Vous avez toutes les entreprises comme Nike, Reebok...

M. Pat O'Brien: Mais pour savoir combien d'emplois il y a dans ce secteur au Canada, quels sont les nombres que je dois additionner: 10 000, 15 000 et 37 500?

M. Yves Paquette: C'est exact.

M. Pat O'Brien: D'accord. C'est beaucoup d'emplois.

Le président: Pour ce qui est de l'emploi chez les fournisseurs, ne sont-ils pas à l'étranger?

M. Yves Paquette: Non, il s'agit des distributeurs du Canada. Disons...

Le président: Ce sont les gens qui prennent...

M. Yves Paquette: Ils travaillent ici, au Canada.

Le président: Ils mettent en marché les importations.

M. Yves Paquette: Oui. Disons qu'ils importent des produits à partir du Canada. Ils peuvent avoir une centaine d'employés. Adidas peut en avoir 200 ou 300. Et Reebok... Ils sont très nombreux.

M. Pat O'Brien: Merci.

M. Yves Paquette: Et cela comprend les représentants des ventes. Toutes ces entreprises ont six, sept ou huit représentants des ventes, selon le total...

M. Pat O'Brien: D'accord. Merci.

Le président: Pour que M. O'Brien comprennent bien, quel était votre... êtes-vous arrivé à un total de 72 000 emplois?

M. Pat O'Brien: Mes chiffres sont de 25 000 et de 67 500. C'est bien cela? Quel est le total? C'est une bonne question.

M. Yves Paquette: Ce serait un maximum de 65 000.

M. Pat O'Brien: D'accord, c'est ce que j'allais obtenir... environ 65 000.

Le président: D'accord.

M. Pat O'Brien: Cette industrie apporte au total 65 000 emplois au Canada, pour l'ensemble de ses secteurs.

Peut-être ne pourrez-vous pas le quantifier et je le comprendrais, mais je vais quand même vous poser la question. Pouvez-vous évaluer combien de ces emplois sont attribuables à la présence de franchises de sport professionnel au Canada? Vous savez où je veux en venir.

M. Yves Paquette: Oui, je sais où vous voulez en venir. Je ne peux toutefois pas vous donner de chiffres. J'ai l'impression que, dans le cas d'un grand nombre des produits fabriqués au Canada que l'on voit à la télévision pendant les parties de hockey, les parents ont tendance à les acheter parce qu'ils sont portés lors des parties de la Ligue Nationale de Hockey. C'est vrai et faux mais surtout vrai. Je dirais que cela a une certaine influence. Les patins Nike, par exemple... Je ne devrais pas le mentionner, mais...

Des voix: Oh, oh!

M. Yves Paquette: En général, les produits fabriqués à l'étranger peuvent être vus chez nous, mais s'ils ne résistent pas à la pression...

M. Pat O'Brien: Certainement. Je ne vois aucun mal à le mentionner.

Un de mes amis est associé à Vaughn Sports. Vous voyez les gardiens de but arborer le nom «Vaughn» en grosses lettres et si les noms sont en grosses lettres c'est pour des raisons commerciales évidentes.

Je ne suis pas surpris que vous ne puissiez pas me citer de chiffres, mais pensez-vous que si nous n'avions pas de franchises de sport professionnel au Canada cela causerait de sérieux torts à votre commerce?

M. Yves Paquette: Je vais vous donner la meilleure réponse indirecte possible.

Si nous avons une aussi bonne réputation à l'étranger pour les articles de hockey, par exemple, c'est certainement parce que le hockey est le sport national au Canada mais aussi, dans une large mesure, en raison de la présence de la Ligue Nationale de Hockey et de sa visibilité à l'étranger. C'est un fait. Je pourrais sans doute vous répondre que cela exerce une forte influence. Mais je ne peux pas préciser dans quelle mesure.

M. Pat O'Brien: Je le comprends. Merci.

Le président: Monsieur Mark.

M. Inky Mark (Dauphin—Swan River, Réf.): Merci, monsieur le président.

Tout d'abord, je vous remercie de votre présence ici aujourd'hui. Je m'excuse de mon retard. Comme la plupart de mes collègues, je dois être partout à la fois chaque jour de la semaine.

Ma question porte sur la définition du contenu canadien. Est- ce un problème qui se pose dans votre secteur? Pouvez-vous me dire si les Canadiens préfèrent acheter Canadien? Risquons-nous de nous faire submerger par des multinationales comme Nike, Reebok ou d'autres?

• 1615

M. Yves Paquette: En général, le consommateur veut obtenir le meilleur produit possible et va, dans une certaine mesure, accorder la préférence à un produit fabriqué dans son propre pays.

Mais pour vous donner un exemple, nous avons la règle des 80:20 qui signifie que 80 p. 100 des produits vendus sont des produits de marque. La reconnaissance de la marque est très importante. Beaucoup d'enfants achètent maintenant des produits Nike, Tommy Hilfiger ou autres et les athlètes portent des Adidas.

Dans certains des secteurs nous sommes très forts, comme le hockey, les grandes marques sont Bauer, CCM et celles de certaines entreprises américaines qui fabriquent des produits au Canada, comme Easton, par exemple. C'est ainsi que cela fonctionne. Si nous perdions notre visibilité dans divers secteurs, cela pourrait certainement avoir des répercussions très négatives sur nos ventes et les emplois que nous pouvons conserver au Canada.

J'en fais mention dans le mémoire en demandant que l'on soutienne l'industrie pour créer un climat propice à notre croissance et c'est en partie ce que je voulais dire. Si nous perdons notre domination du marché, nous ne la récupérerons jamais. Le hockey, par exemple, est un sport de plus en plus pratiqué dans le monde entier. Les Américains sont solidement établis dans ce marché. Ils sont en train d'organiser une foire commerciale à Las Vegas et, à l'occasion d'autres foires, on nous a demandé de déménager notre foire commerciale à Orlando.

Le président: De Montréal à Orlando?

M. Yves Paquette: De Montréal à Orlando. Si nous perdons notre domination et la position de chef de file que nous avons obtenue en travaillant très fort, nous nous retrouverons dans une situation très fâcheuse. Je ne pense pas que nous pourrons regagner le terrain perdu.

D'un autre côté, nous obtenons d'excellents résultats et nous nous faisons reconnaître davantage pour la qualité de nos produits. Louis Garneau en est un bon exemple. Louis Garneau a commencé à partir de zéro dans le garage de sa mère et il a fini par acheter une entreprise en France. C'est maintenant une marque connue, surtout en raison de la haute qualité du produit. Il y aurait bien d'autres exemples d'entreprises de ce genre. Elles sont très importantes et elles obtiennent de bons résultats au Canada.

Nous avons également des produits exclusifs dans de très petits créneaux. Je pense notamment à Feathercraft, de Burnaby. Cette entreprise fabrique un kayak pliant, un produit très technique. Elle ne réalise pas un gros chiffre d'affaires, mais elle vend beaucoup dans les pays où l'espace est limité, comme le Japon.

Il est donc important de conserver cette réputation. Si nous la perdons, nous perdrons aussi des emplois.

M. Inky Mark: Vous dites que les Canadiens de votre secteur peuvent soutenir la concurrence mondiale sans difficulté. Ils n'ont pas vraiment besoin de la protection du gouvernement pour que rester prospères.

M. Yves Paquette: Ce n'est pas de la protection du gouvernement à proprement parler dont ils ont besoin. C'est plutôt de son soutien par l'entremise des consulats et ambassades et, dans certains cas, d'événements internationaux tels que les foires commerciales. Dans mon exposé, j'ai parlé de...

M. Inky Mark: C'est l'aspect promotionnel.

M. Yves Paquette: ...l'appui que nous avons obtenu du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. C'est très important pour nous, car c'est la seule façon de faire entrer un produit dans un pays étranger. Si vous avez 140 000 acheteurs qui visitent une foire commerciale à Munich et que le Canada y a un kiosque d'exposition, les visiteurs voient notre drapeau, le reconnaissent et savent qu'ils obtiendront un produit de qualité. Ils viennent nous visiter. Au cours de l'année, une seule foire commerciale va nous rapporter un chiffre d'affaires de plus de 10 millions de dollars. Une foire commerciale d'été rapporte beaucoup et une foire commerciale d'hiver encore plus.

Nous avons au Canada des produits tout à fait uniques. Nous en sommes également très fiers. C'est une chose qu'il faudrait préserver. Vous pouvez appeler cela une forme de protection si vous voulez. Je sais que les Américains n'aiment pas ce mot dans le contexte du libre-échange, mais appelez cela si vous voulez un «soutien», direct ou indirect. Nous en avons certainement besoin. Pour ce qui est des foires commerciales, comme je l'ai mentionné à propos de MISE et des Américains, certains voudraient nous concurrencer et nous supplanter. Il faut faire quelque chose. Nous faisons ce que nous pouvons, mais nos ressources sont très limitées.

• 1620

Étant Canadiens, nous sommes des gens à l'esprit pratique et nous avons le sens des affaires. Ce scénario n'est peut-être pas le plus favorable. La situation finira peut-être par se renverser et les gens décideront de venir au Canada de toute façon, car c'est chez nous que se trouve la technologie. Pour vous donner un exemple, une petite entreprise qui a fait ses débuts à Rock Forest fabrique maintenant des patins pour diverses marques du monde entier. Tout le monde vient faire fabriquer ses patins par cette entreprise parce que...

Le président: Où se trouve-t-elle?

Mme Suzanne Tremblay (Rimouski—Mitis, BQ): Près de Sherbrooke.

Le président: Désolé, mais je ne connais pas cet endroit.

M. Yves Paquette: C'est juste à côté de Sherbrooke. Cette entreprise fabrique des patins pour Easton, Fila et certaines des autres grandes marques du monde entier. C'est une vraie réussite. Et nous aimerions répéter cette réussite dans le secteur du hockey, mais aussi dans d'autres secteurs dans lesquels nous estimons avoir quelque chose à offrir au reste du monde.

M. Inky Mark: Je me réjouis de l'entendre, car je crois que les Canadiens sont assez intelligents pour affronter la concurrence partout dans le monde.

M. Yves Paquette: Je suis d'accord avec vous.

Le président: Monsieur Solomon et ce sera ensuite Mme Tremblay.

Mme Suzanne Tremblay: Je dois partir dans cinq minutes.

Le président: D'accord, madame Tremblay.

Monsieur Solomon sera le suivant.

[Français]

Mme Suzanne Tremblay: Monsieur Solomon, merci beaucoup. Je m'excuse d'être en retard, mais on n'a pas le don d'ubiquité. Il est difficile d'être à deux endroits en même temps. De plus, je devrai malheureusement partir dans cinq minutes parce que j'ai un avion à prendre à 17 heures.

J'ai été très contente de voir les chiffres et j'ai suivi l'échange que vous avez eu avec M. O'Brien. Un autre groupe est venu devant nous. C'étaient des femmes. Elles nous ont dit que certains articles de sport dont elles ont besoin coûtent beaucoup plus cher que les mêmes articles destinés aux hommes. Par exemple, les patins de gardien de but pour femmes—c'est vrai qu'il y en a moins—coûtent beaucoup plus cher que les patins de gardien de but pour hommes. Je voudrais comprendre pourquoi il en est ainsi.

M. Yves Paquette: C'est votre question? Très bien. Dans certains cas, c'est vrai. Il ne faut pas se le cacher. Dans d'autres cas, ce n'est pas vrai. Pour ce qui est des patins de gardien de but pour dames, vous m'apprenez quelque chose. Ce sont les mêmes patins, mais ils sont probablement faits plus petits. Il y a même des compagnies qui font des patins qui sont moulés aux pieds. Donc, cela ne devrait pas poser de problème. Les femmes utilisent ces patins-là. Par contre, depuis l'avènement du hockey féminin, il y a certains équipements de protection qui sont particuliers aux femmes. Ils ont nécessité un peu plus de recherche et de développement et leur fabrication est un peu plus délicate. Donc, ces équipements ont pu coûter plus cher au départ pour deux raisons: premièrement, la recherche et le développement n'étaient pas amortis; deuxièmement, la quantité vendue est moindre que celle de l'équipement de hockey masculin.

Je ne crois pas que ce soit le cas pour tout ce qui touche le reste de l'équipement féminin. Dans certains cas, les vêtements peuvent coûter plus cher, mais c'est souvent une question de mode, parce que les vêtements, féminins ou masculins, sont en règle générale les mêmes. Cependant, s'il y a des coloris ou des designs différents qui sont très mode, le produit peut avoir une valeur ajoutée qui en faire croître le prix. Mais autrement, je ne vois quelle différence il peut y avoir.

Si vous aviez des exemples, j'aimerais bien que vous m'en fassiez part. À l'association, il est important que nous connaissions ces choses pour être en mesure de suivre ces dossiers d'un peu plus près. On ne nous a jamais fait part de cette chose, sauf dans certains cas vraiment spécifiques. Si vous produisez une sorte d'épaulière pour dames qui est différente de celle des hommes et que vous en vendez 2 000 ou 3 000 paires au lieu de 75 000, le prix sera évidemment plus élevé.

Mme Suzanne Tremblay: Je suis capable de comprendre que ce soit le cas pour l'équipement particulier, mais la dame avait bien parlé de patins de gardien de but.

M. Yves Paquette: J'aimerais bien le savoir parce que...

Mme Suzanne Tremblay: On va demander à M. Mills d'entrer en communication avec l'association des femmes qui est venue ici pour lui demander de se mettre en communication avec votre association.

• 1625

Le président: Bonne idée.

M. Yves Paquette: Ça va nous faire plaisir. Si j'obtiens une réponse autre que celle que je vous ai donnée, j'en informerai M. Mills ou le greffier. Je veux être certain de ne pas vous induire en erreur.

Mme Suzanne Tremblay: Parlons des commerces qui vendent des articles de sport. Votre association a-t-elle pour politique d'encourager les package deals pour les familles qui ont à équiper les enfants, par exemple pour le ski ou pour le patin? Je rencontre souvent des familles qui disent être maintenant obligées de pratiquer des sports qui ne coûtent rien parce que les équipements sont devenus trop chers. Par exemple, s'il y a trois garçons ou trois filles, ou deux garçons et une fille, s'ils achètent de l'équipement pour le premier, il va falloir qu'ils en achètent aux deux autres, ce qui finit par coûter très, très cher. Est-ce que votre organisme a fait une réflexion à ce sujet?

M. Yves Paquette: Je ne peux pas vous dire que cela se fait de façon systématique, mais il y a certainement une réflexion qui est faite là-dessus. D'ailleurs, pour vous donner quelques exemples, l'Association nationale de l'industrie de la neige, qui regroupe les gens qui exploitent des centres de ski, a un programme appelé Ski Passport. Dans le cadre de ce programme, on donne un billet gratuit à un enfant qui fait du ski avec un adulte qui paie son billet. C'est déjà dans cet esprit-là.

L'association a aussi un programme appelé Discover Skiing. Quand on se présente dans un centre de ski, on peut acheter un forfait d'un jour comprenant la location d'équipement, la leçon et la remontée mécanique. Le prix de ce forfait est bien inférieur à ce qu'on aurait à payer autrement ou à ce qu'on devait payer autrefois. Il y a beaucoup d'autres exemples de ce type-là. Donc, c'est une préoccupation.

C'est la même chose dans certains programmes d'initiation sportive. C'est très onéreux pour des parents d'acheter des raquettes de tennis, par exemple. Il y a donc des programmes qui sont faits par des détaillants. On prête aux jeunes de l'équipement pour leur permettre de s'initier à un sport et de savoir si, oui ou non, ils vont aimer cela avant d'acheter une raquette de tennis qui peut coûter 200 $ ou 300 $.

Je parlais tout à l'heure de certains des programmes qu'on avait. Je ne vais pas les énumérer, mais il y a actuellement, à Edmonton, un programme pour recueillir l'équipement usagé et le distribuer gratuitement aux enfants dans le besoin. L'association a étudié ce programme. Il s'appelle Sports Central. L'association a étudié le programme et a accepté, en principe, de créer une fondation. Malheureusement, nous n'avons pas l'argent nécessaire, mais si deux des recommandations que nous vous faisons sont mises en oeuvre, il pourrait y avoir de l'argent pour nourrir cette fondation, qui répéterait ce programme partout au Canada. C'est ce qu'on essaie de faire en créant un comité, où les gens qui ont organisé Sports Central pourraient le faire.

On est aussi en contact avec un groupe qui s'appelle In Kind Canada. C'est une fondation qui reçoit de l'équipement et qui le distribue ensuite aux organismes qui, dans leur milieu, peuvent en faire don à des gens qui pratiquent le sport en question. Donc, il y a beaucoup de choses qui se font à cet égard.

Il y a certains détaillants qui participent à des échanges d'équipement au début de la saison de hockey, ou d'autres disciplines sportives où l'équipement est très cher.

Donc, en général, il y a une préoccupation très forte à cet égard. Il y a même une chaîne de magasins, qui s'appelle Play it Again Sports, qui achète de l'équipement usagé et le revend à meilleur prix afin que l'équipement soit plus accessible pour tout le monde. Donc, il y a certainement du travail qui se fait.

C'est un peu ce que vous faites, je pense, dans l'ensemble du pays pour l'ensemble des phénomènes du sport. Il y a de l'ordre à mettre là-dedans, et il vaudrait la peine de systématiser ce genre de programmes. Merci beaucoup.

[Traduction]

Le président: Merci, madame Tremblay.

Monsieur Solomon.

M. John Solomon (Regina—Lumsden—Lake Centre, NPD): Merci beaucoup, monsieur le président.

• 1630

Avant de poser une question ou deux à M. Paquette, je voudrais simplement présenter au comité mon fils de 14 ans, Matthew Solomon, qui est en 9e année et qui m'accompagne aujourd'hui parce que c'est la journée Carrière en perspective pour les élèves de 9e année. Il assiste à des réunions depuis 8 h 30 ce matin et il pourra constater lui-même quand ma journée se termine.

Des voix: Oh, oh!

M. George Proud (Hillsborough, Lib.): Et qu'en pense-t-il jusqu'ici?

Le président: Bienvenue, Matthew. Si tu as des questions à poser, n'hésite pas.

M. John Solomon: Je vous remercie de lui permettre d'assister à la réunion avec moi.

Monsieur Paquette, j'ai apprécié votre exposé. Il était bien fait. J'ai toujours essayé d'acheter des produits canadiens chaque fois que je faisais des courses. La dernière fois que je me suis aventuré dans les magasins c'était pour acheter à Matthew un équipement de hockey, pas l'équipement au complet, pas ce qu'il y a de plus cher, mais du matériel de bonne qualité et cela coûte environ 1 000 $. C'est un gros investissement pour une famille, surtout si vous avez plusieurs enfants.

Il est parfois difficile de trouver des produits canadiens dans les magasins d'articles de sport. Je viens de la Saskatchewan. Je représente une partie de la capitale de la province, Regina et nous avons donc un grand nombre de magasins que vous avez cités dans votre exposé et qui sont membres de votre association.

En tant qu'homme d'affaires, je suis d'accord avec vous. Je crois qu'un grand nombre de magasins d'articles de sport sont dans une situation précaire que c'est une industrie saisonnière et cyclique.

Quand j'étais dans les affaires, j'exploitais un Dairy Queen dont j'étais propriétaire. Dairy Queen et d'autres entreprises, surtout les franchises, offrent leur propre programme de formation pour la direction et les employés, et c'est surtout une formation interne. Dans votre recommandation f), vous proposez que le gouvernement soutienne certains programmes de formation pour les détaillants. Je pense que c'est une bonne idée. Pourriez-vous expliquer comment le gouvernement pourrait, de façon rentable, aider les détaillants sur ce plan-là?

M. Yves Paquette: Nous avons présenté une demande à Industrie Canada, le ministère responsable de la vente au détail. Ce que nous proposons ici, c'est un bon système qui pourrait donner des résultats positifs. Les journées peu occupées, les employés pourraient s'installer devant l'ordinateur où ils obtiendraient quelques conseils pratiques, par exemple comment trouver la paire de patins ou le maillot de bain qui convient au client. Ou ils pourraient apprendre comment aborder la clientèle. Cela pourrait même inclure la gestion des stocks, le merchandisage, le roulement ou le remplacement des stocks et la disposition des marchandises sur les étagères.

Si nous pouvions préparer un programme de ce genre, tous les détaillants du pays pourraient s'en servir. Un grand nombre d'entre eux sont très bien formés. Ce sont des gens instruits. Ils sont très compétents. D'autres se sont lancés dans ce domaine parce qu'ils étaient d'anciens sportifs et que cela leur plaisait. Ils auraient certainement besoin d'une formation. Et je ne le dis pas dans un esprit négatif. C'est une réalité. Beaucoup de gens aimeront apprendre comment améliorer leur commerce et comment en tirer davantage d'argent.

Une partie du problème vient du fait qu'un grand nombre de ces personnes n'ont pas le temps de suivre un programme structuré conduisant à un diplôme. Ce programme pourrait être offert en collaboration avec le collège Ryerson ou Red Deer ou le collège Dawson à Montréal, n'importe quel collège qui pourrait y participer et reconnaître le travail réalisé dans le magasin dans le cadre de ce programme de formation en cours d'emploi. L'intérêt de ce genre d'initiative est que le propriétaire de n'importe quel magasin pourrait suivre ce programme ou le faire suivre par ses employés à temps partiel, qui sont parfois des étudiants, afin qu'ils servent mieux la clientèle.

Cela aurait donc deux avantages. Comme le suggérait la question de Mme Tremblay, le programme de formation pourrait indiquer des solutions permettant à une famille d'économiser de l'argent et en même temps, ce serait rentable pour le propriétaire dont le magasin serait géré de façon beaucoup plus efficace. Cela nous paraît très important.

• 1635

L'autre facteur à considérer est la nouvelle technologie. Il est incroyable de voir combien de ventes se font maintenant par l'Internet, par la poste ou au moyen du télémarketing. Et si les Canadiens ne s'implantent pas sur ce marché, ils le perdront. Je ne dis pas que nous risquons de disparaître demain, mais qu'à long terme, il nous faut un solide réseau de vente au détail pour plusieurs raisons. C'est d'abord pour avoir une connaissance pratique des produits et, deuxièmement, pour assurer le service après vente. C'est important. Et je pense que pour de nombreuses personnes, même dans le secteur des services, ces cours de formation seraient... Nous avons commencé à en lancer quelques-uns, avec beaucoup de succès.

M. John Solomon: Dites-vous que votre association offre déjà ces programmes d'autoformation en direct? Ou les franchiseurs...?

M. Yves Paquette: Non, pas encore, mais nous songeons à le faire. Nous en avons déjà parlé à quelques collèges et universités et même à des professeurs privés qui pourraient nous aider à les mettre sur pied. Une fois que ce sera fait, ce programme pourrait sans doute s'autosuffire après un certain temps. Si vous pouvez voir, sur un écran d'ordinateur, comment ajuster un patin, comment disposer des étagères ou comment exposer la marchandise et si c'est un produit Bauer que l'on vous montre, le fabricant acceptera peut- être d'investir quelques dollars dans le programme.

M. John Solomon: Est-ce une chose que les établissements de formation et d'enseignement...? Quand vous dites que le gouvernement devrait participer...

M. Yves Paquette: Ce dont nous aurions besoin, c'est d'une aide pour lancer ce programme et peut-être...

Le président: Gratuitement

[Note de la rédaction: Inaudible]...

M. Yves Paquette: Oui. C'est très important pour nous, pour l'industrie. Nous n'aurions jamais pu obtenir cela sans l'appui d'Industrie Canada et nous en sommes certainement reconnaissants. Mais depuis... Ce soutien déclinera avec les années et quand il disparaîtra, nous continuerons à en tirer des profits. Cela aide de nombreuses entreprises à obtenir de meilleurs résultats.

M. John Solomon: J'ai deux autres questions très brèves à poser, monsieur le président. La première concerne ce qui a été dit tout à l'heure quant à savoir si un athlète achetait des produits canadiens ou non et pourquoi. Je viens de demander très discrètement à Matthew, lorsque nous avions cette discussion, si cela comptait pour lui. Il m'a dit que lorsqu'il achète une paire de patins, il veut des patins légers et il achète les plus légers qu'il peut trouver. Son père ne lui a pas encore appris qu'il était très important d'acheter canadien, mais il apprendra cela au cours des années.

Matthew pense sans doute comme la plupart des Canadiens. S'ils achètent un produit ou un service donné, les gens veulent obtenir la meilleure qualité au meilleur prix et, la plupart du temps, peu leur importe que le produit soit canadien ou non.

Je serais curieux de savoir ce que vous en pensez et si votre association travaille en collaboration avec les fabricants et les détaillants sur ce plan-là. Peut-être avez-vous fait des études de marché qui donnent des résultats différents de celle que je viens de faire très rapidement.

M. Yves Paquette: Non. Vous avez parfaitement raison. J'ai dit tout à l'heure que le ratio 80:20 s'appliquait à savoir que 80 p. 100 des produits vendus sont des produits de marque. La marque est très importante. Nous avons de la chance. Par exemple, dans le domaine du hockey, les marques connues sont canadiennes et c'est ce que les gens achètent. Bien entendu, ce sont aussi les meilleurs et, de façon générale, les meilleurs pour le meilleur prix.

Ce que les parents doivent sans doute savoir c'est qu'ils n'ont pas à acheter le produit le plus cher. Le prix intermédiaire est parfois suffisant—presque suffisant, même, pour un joueur de la Ligue Nationale—mais nous voulons tous ce qu'il y a de mieux pour nos enfants et nous voulons être certains de ne pas les empêcher d'entrer dans la LNH. C'est pourquoi nous achetons parfois des produits plus chers ou les plus coûteux que nous pouvons nous permettre d'acheter.

En général, nous en sommes très conscients. Et comme nous le disons dans notre première recommandation, c'est un message que nous devons faire entendre dans le monde entier.

• 1640

Dans les foires commerciales, c'est ce que nous faisons pour les détaillants. Dans nos guides des foires commerciales, chacun des fabricants canadiens est désigné par une feuille d'érable. Les gens qui veulent acheter des produits canadiens reconnaissent immédiatement ce symbole. Nous en faisons autant dans le répertoire de nos membres pour désigner toutes les entreprises qui fabriquent des produits canadiens. C'est bien indiqué. Cela nous paraît très important.

M. John Solomon: J'ai une dernière question avec peut-être des questions subsidiaires.

Quel pourcentage de l'équipement sportif hivernal vendu au Canada est fabriqué chez nous? Et pour ce qui est de ma question subsidiaire, j'ai appris que Nike avait racheté Bauer, le fabricant de patins de hockey. Est-ce exact?

M. Yves Paquette: Oui. Je l'ai également mentionné dans mon rapport. Une partie des difficultés que nous connaissons au Canada, avec la crise financière, la mondialisation de l'économie et le reste... Oui, Bauer a été racheté par Nike. Pendant un certain temps, Nike voulait fabriquer elle-même tous les produits Bauer, sans doute à Portland, mais elle s'est rendu compte qu'elle ne pouvait pas égaler la technologie canadienne. Elle a tout rendu à Bauer qui va maintenant gérer la marque. Ce produit continue donc d'être fabriqué au Canada, conçu au Canada, avec notre technologie et le reste.

Voilà pourquoi j'ai également mentionné, lorsque j'ai répondu à Mme Tremblay, je crois, que nous avons un autre fabricant à Rock Forest, au Québec, qui produit des patins en se servant des capacités et du savoir-faire des Canadiens. Par conséquent, plus nous faisons connaître ces marques dans le monde entier, cela devient un fait accompli. Si vous voulez acheter une paire de patins, vous achetez des patins canadiens. Un point c'est tout.

Et c'est le but que nous visons.

M. John Solomon: Et le pourcentage de ventes d'articles de sport d'hiver fabriqués...?

M. Yves Paquette: Désolé. Le pourcentage de ventes? Pour ce qui est de l'équipement de hockey, je dirais que c'est environ 75 p. 100 du marché. C'est pour le matériel de hockey canadien. Pour ce qui est des produits fabriqués au Canada pour le hockey, ils représentent environ 75 p. 100 des ventes.

Dans les autres secteurs...

M. John Solomon: Le ski?

M. Yves Paquette: ...comme les vêtements d'hiver, nous avons Sun Ice, Far West et quelques autres, comme Kanuk, Sorel pour les bottes, etc. Ils sont fabriqués au Canada et accaparent un très fort pourcentage du marché canadien.

Toutefois, pour ce qui est des skis et des planches à neige, nous fabriquons des planches à neige et nous sommes très forts dans le domaine du ski de fond, des raquettes et des articles de ce genre, mais la majorité des skis de descente sont importés d'Europe.

M. John Solomon: Merci.

Le président: Merci, monsieur Solomon.

Monsieur Proud.

M. George Proud: Merci beaucoup, monsieur le président, et merci, messieurs, d'être venus ici aujourd'hui.

J'ai seulement deux questions qui font suite à celles de John Solomon au sujet des produits canadiens. Un autre secteur qui connaît un grand essor actuellement est celui du conditionnement physique. Certaines personnes en font de façon intensive et, même si ce n'est pas assez, c'est une activité qui commence à s'imposer.

Premièrement, la fabrication d'équipement de gymnase représente-t-elle une grosse industrie au Canada?

M. Yves Paquette: Oui, c'est une grosse industrie. Je n'ai pas les chiffres sous la main, mais je pourrais vous les faire parvenir.

M. George Proud: Mais c'est une industrie importante.

M. Yves Paquette: Oui et nous avons au moins quatre ou cinq fabricants qui sont parmi les meilleurs au monde.

M. George Proud: Apex et quelques autres.

M. Yves Paquette: Oui. Il y a aussi l'ancienne compagnie Weider qui a été rachetée par des intérêts étrangers et qui s'appelle maintenant Icon; Bodyguard, qui appartient à Procycle, de Saint-Georges-de-Beauce et York Barbell, quelque part dans la région de Toronto, peut-être à Brampton. En fait, York Barbell fait partie de notre association. Elle obtient d'excellents résultats dans le monde entier. C'est une bonne industrie, une industrie solide et nous avons également une excellente réputation dans ce secteur.

M. George Proud: Un autre sujet sur lequel je voudrais que vous reveniez un instant est cette foire commerciale et la possibilité qu'elle déménage à Orlando. Vous avez dit que la raison pour laquelle les gens devront sans doute venir au Canada c'est parce qu'il y a cette fabrique de patins près de Sherbrooke, Bauer et les entreprises de ce genre. Mais si le prix est le bon, cela ne risque-t-il pas sérieusement de se produire?

• 1645

M. Yves Paquette: Je ne veux pas me montrer alarmiste. Je voulais seulement le mentionner, car c'est la rumeur qui court. Il y a une autre foire commerciale à Las Vegas. Les gens qui iront là- bas achèteront certainement des produits canadiens en grande partie, mais ils achèteront quelques produits américains qui ne sont pas offerts sur le marché canadien. En effet, s'ils sont fabriqués aux États-Unis, étant donné la valeur du dollar, leurs prix seraient trop élevés pour qu'ils soient vendus ici.

Mais pour ce qui est du hockey, je ne pense pas que nous nous lamentions beaucoup, car nos produits sont de meilleure qualité et beaucoup moins chers. Ce n'est pas là qu'est la menace. Le risque est que si nous perdons cette foire internationale, les acheteurs japonais et européens qui viennent à Montréal commenceront à aller chez nos voisins du sud et nous ne les reverrons plus. Et cela pourrait avoir des répercussions sur la production.

C'est donc une menace. La situation n'est pas encore catastrophique. Mais la menace est là et nous devons en tenir compte. Et nous avons besoin d'appui. Nous nous sommes adressés à la ville de Montréal, au gouvernement du Québec et j'en ai également parlé à Industrie Canada. Nous avons besoin de cette foire commerciale, car à part récupérer la LNH... Nous avons commencé en même temps que la LNH. Sans vouloir réécrire l'histoire, je dirais que cette foire commerciale a été lancée pour desservir ces équipes...

M. George Proud: Oui, pour cette raison.

M. Yves Paquette: C'est logique. Cela a commencé en même temps et les deux ont cheminé ensemble. Maintenant, nous avons perdu la LNH dans une certaine mesure, mais je ne pense pas que nous devrions perdre l'industrie.

M. George Proud: Merci.

Le président: Je voudrais poursuivre dans la même veine que M. Proud. En ce qui concerne l'Exposition internationale du sport de Montréal, combien d'exposants regroupe-t-elle?

M. Yves Paquette: Je dirais entre 250 et 350, selon l'année, et la participation des exposants de l'extérieur, de gens qui ne sont pas dans le secteur du hockey, mais qui sont présents.

Le président: Oui. Cette foire couvre tout le domaine du sport.

M. Yves Paquette: Oui.

Le président: Et combien de visiteurs cette foire commerciale reçoit-elle?

M. Yves Paquette: L'année dernière, nous avons reçu 8 000 visiteurs qui représentaient environ 5 500 personnes différentes. Certaines d'entre elles y ont passé un jour et demi, par exemple, et je peux donc dire que 5 500 personnes différentes sont venues comme visiteurs et non pas comme exposants. Les exposants ont environ 3 500 personnes qui travaillent à l'Exposition.

Le président: Mais sur ces visiteurs, il pouvait y avoir de nombreux acheteurs.

M. Yves Paquette: Oui. Tous étaient des acheteurs.

Une voix: C'est une foire commerciale...

Le président: Ce n'est donc pas seulement une foire du sport. C'est aussi un événement touristique.

M. Yves Paquette: Oui, c'est un événement commercial et touristique.

Le président: Je crois que vous nous avez fait part d'une grave situation et que le comité devrait y prêter une attention particulière. Depuis combien de temps cette foire commerciale a-t- elle lieu?

M. Jean Grimard: C'est sa 82e année.

Le président: Comment pouvons-nous...? S'il y a le moindre danger, nous devrions nous en occuper très activement. Nous essayons tous de faire preuve d'imagination pour trouver un moyen de redonner du dynamisme et de l'énergie à Montréal et vous nous dites que cette merveilleuse foire commerciale risque de déménager. En avez-vous parlé à la Commission du tourisme?

M. Yves Paquette: Nous sommes en train de faire notre tournée.

Comme je l'ai dit, je ne veux pas non plus être alarmiste. Mais comme cette menace existe, nous devons la traiter comme telle et nous allons nous adresser à la Commission du tourisme et peut- être directement au ministère du Patrimoine.

Le président: Oui. Monsieur Paquette, notre comité apprécie que vous ayez signalé la chose. Nous devrions exercer des pressions sur les responsables du développement économique au Québec, surtout dans le centre-ville de Montréal.

Prenons par exemple certaines des entreprises de fabrication du Canada qui appartiennent maintenant à des intérêts étrangers. Ces derniers ne tiennent peut-être pas autant que nous, qui avons vécu toute notre vie ici, à que cet événement demeure au Canada.

• 1650

Si quelqu'un du siège social d'un de ces pays étrangers vote pour que cette exposition aille à Orlando parce que cette personne préfère être au soleil en février plutôt que dans le froid de Montréal, nous pourrions nous faire avoir.

M. Yves Paquette: C'est pourquoi nous avons soulevé la question. J'ai cru important de le faire. Nous recommandons dans notre mémoire de créer un climat propice à notre croissance et à notre prospérité, et cela en fait partie. Vous avez parfaitement raison. C'est une situation qu'il faudrait suivre de très près.

Le président: Je ne veux pas trop m'étendre sur cette question, car je sais que nous avons d'autres témoins et vous avez déjà été très généreux de votre temps. Je voudrais toutefois proposer que le comité vous fasse rencontrer le ministre responsable du développement économique pour le Québec. Il nous reprocherait notre négligence si nous ne l'informions pas de ce que vous nous avez dit aujourd'hui. Nous allons en parler immédiatement au ministre, M. Cauchon, qui assume cette responsabilité.

Je regrette que notre collègue, Denis Coderre, ait dû partir. Comme vous le savez, il y a actuellement des élections au Québec, mais s'il avait entendu ce que vous venez de nous dire, il serait sorti de ses gonds.

Nous allons suivre ce dossier et vous obtenir un entretien avec le ministre responsable du développement économique pour le Québec, car c'est plus qu'une foire du sport ou une exposition pour les fabricants d'articles de sport. C'est du tourisme. C'est notre fierté. Cela fait partie de l'âme d'une collectivité et d'un pays. Et je ne voudrais surtout pas qu'une foire comptant 82 années d'existence se retrouve à Orlando.

M. Yves Paquette: Nous l'apprécions certainement. Je vous remercie. Comme vous, nous pensons que cette exposition doit être protégée. Votre offre est la bienvenue. Nous viendrons pour participer à cette réunion et nous ferons tout ce que nous pourrons pour conserver cette foire.

Le président: Très bien.

Avez-vous d'autres questions avant que nous ne terminions?

Monsieur Paquette et monsieur Grimard, nous vous remercions infiniment. Restez en contact. Soixante-cinq mille emplois, 5 milliards de chiffre d'affaires, beaucoup de fabrication, beaucoup d'exportation... Je pense que vous et vos collègues, votre industrie avez lieu d'être très fiers de ce que vous accomplissez au Canada. Notre comité va veiller à parler à beaucoup de gens du bon travail que vous faites et nous allons voir ce que nous pouvons faire pour vous aider à réussir encore mieux.

M. Yves Paquette: Merci beaucoup.

M. Jean Grimard: Merci.

Le président: Chers collègues, nous avons perdu deux de nos témoins et je crois que nous devrions lever la séance. Si ces témoins veulent nous rencontrer... Nous avons leurs mémoires. Nous pouvons les rencontrer en privé ou autrement.

Demain, nous recevons des représentants de la Ligue canadienne de hockey junior majeur ainsi que des représentants des pistes de course et de la Ligue de hockey du Québec. Je vous implore d'être là demain, car ce sera très... Cinquante villes du pays font partie de la Ligue canadienne de hockey—des trois divisions—et il y a eu une vive controverse dernièrement, comme vous le savez. Hier soir, vous avez certainement vu à l'émission The National que David Branch a suspendu un jeune à vie pour un acte stupide... en tout cas, ce que j'ai vu était stupide.

Mais je pense qu'il faudrait être présent, car la Ligue canadienne de hockey joue un rôle dans la vie de nombreux jeunes. Je vous implore d'être à l'heure demain.

Je vais m'informer du lieu de la réunion. Les salles de comité changent constamment.

Matthew, nous voulons te remercier d'avoir assisté à la réunion de notre comité aujourd'hui. Tu pourras revenir quand tu voudras.

La séance est levée.