SINS Réunion de comité
Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.
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SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE
SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le jeudi 23 avril 1998
[Traduction]
Le président (M. Dennis J. Mills (Broadview—Greenwood, Lib.)): À l'ordre. Bonjour, mesdames et messieurs, et bienvenue parmi nous. Notre comité poursuit son analyse de l'industrie du sport au Canada.
Nous sommes ravis d'accueillir ce matin la National Basketball Association représentée naturellement par les Grizzlies de Vancouver et les Raptors de Toronto.
Avant que vous ne commenciez, j'aimerais vous dire, au nom des membres du comité, que le mémoire que vous nous avez soumis dans les deux langues officielles et bien avant l'audience du comité, a été très apprécié. J'ajouterais que la qualité de votre document est inégalée jusqu'à présent. Je vous remercie d'y avoir consacré le temps voulu.
Qui préside votre groupe? Vous voudrez peut-être présenter formellement vos collègues avant de commencer.
M. Ken Derrett (directeur général, NBA Canada, Inc.): Bonjour, mesdames et messieurs. Je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs les députés.
À titre de directeur général du bureau de la NBA Canada à Toronto, je tiens à vous remercier de l'occasion que vous nous donnez de comparaître aujourd'hui devant le Sous-comité sur l'étude du sport au Canada. La National Basketball Association considère que c'est une excellente occasion à la fois de se présenter et d'entreprendre un dialogue avec le gouvernement fédéral et le sous-comité.
Je voudrais commencer par présenter mes collègues ici présents. Jeffrey Mishkin est venu de New York représenter le siège social de la ligue dont il est le vice-président directeur. De Vancouver, il y a Stephen Bellringer, président et chef de la direction de Orca Bay Sports and Entertainment, propriétaire des Grizzlies de Vancouver. Par ailleurs, Richard Peddie est président et chef de la direction de Maple Leaf Gardens, propriétaire des Raptors de Toronto.
Nous avons distribué ce matin un ordre du jour qui complète notre rapport et sur lequel figure le format de notre présentation. Vous constaterez que le premier point que nous traiterons vous fournira un aperçu du basket et de la NBA au Canada. Ensuite, nous démontrerons l'impact économique d'une équipe de la NBA sur sa collectivité environnante. Enfin, nous décrirons les activités de relations communautaires mises en place par les équipes canadiennes dans leur marché respectif.
Avant de poursuivre, nous aimerions toutefois vous montrer un court vidéo pour vous donner un aperçu du basketball et de la NBA au Canada.
[Note de la rédaction: Présentation vidéo]
M. Jeffrey A. Mishkin (vice-président directeur et chef des services juridiques, National Basketball Association): Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du sous-comité. Je voudrais commencer par remercier le sous-comité, au nom de la NBA, de nous avoir invités à décrire notre sport et à vous parler de nos espoirs et de nos aspirations axés sur son développement dans ce pays.
Le Canada a toujours occupé une place importante dans l'histoire de la NBA. Le basketball lui-même, comme vous l'avez vu dans la vidéo, a été inventé par un Canadien, le Dr James Naismith, d'Almonte, en Ontario. Le premier match de l'histoire de la NBA a eu lieu à Toronto, il y a plus de 50 ans.
Encore tout récemment, toutes les équipes de la NBA résidaient aux États-Unis. La situation a changé au début de l'année 1994, quand le Conseil des gouverneurs de la NBA a approuvé à l'unanimité les deux demandes de création de nouvelles équipes par des groupes d'intérêts canadiens. Après leur entrée en scène en 1995, les Raptors de Toronto et les Grizzlies de Vancouver sont devenus les premières équipes de la NBA à représenter des villes en dehors des États-Unis.
La décision de la NBA de s'étendre au Canada était justifiée par plusieurs facteurs importants. D'abord, le Canada a une longue histoire et une longue tradition en matière de soutien d'organisations de sport professionnel comme la Ligue nationale de hockey, bien sûr, et la Ligue majeure de base-ball. Ensuite, nous étions convaincus du potentiel de développement du basketball au Canada. Enfin, l'implantation d'équipes au Canada était conforme à l'objectif de la NBA qui était de promouvoir notre sport à l'échelle internationale.
Bien que le Canada soit le seul pays en dehors des États-Unis qui possède ses propres équipes de la NBA, le basketball est véritablement devenu un sport mondial. À l'exception du soccer, le basketball est le sport d'équipe le plus populaire du monde. Parmi les adolescents, un groupe démographique extrêmement important pour nous, le basket est déjà le sport le plus populaire du monde.
La NBA compte actuellement 31 joueurs originaires de 21 pays en dehors des États-Unis, dont trois du Canada. Dans la Women's National Basketball Association, la ligue professionnelle féminine lancée par la NBA l'année dernière, 14 joueuses viennent de 13 pays autres que les États-Unis. Bien qu'il n'y ait à l'heure actuelle aucune Canadienne dans la WNBA, nous espérons que cela change bientôt et nous nous y attendons en fait, car deux joueuses canadiennes ont été invitées la semaine dernière au camp d'essai de la WNBA et seront admissibles au repêchage de la ligue, le 29 avril.
Au nom de tous les bureaux de la NBA dans le monde et des 27 équipes de la NBA basées aux États-Unis, j'aimerais exprimer notre sincère reconnaissance aux habitants du Canada pour la façon dont ils ont accueilli la NBA dans leur pays.
• 0925
En grande partie à cause de cette réception et de cet appui
chaleureux, les Grizzlies, les Raptors et NBA Canada ont pu
renforcer encore la solide fondation sur laquelle repose le
basketball au Canada et commencer à construire ce qui s'annonce
comme un futur plein de promesses. Nous avons aujourd'hui une
merveilleuse occasion de vous montrer combien nous sommes
déterminés à atteindre cet objectif.
Je vais maintenant rendre le micro à mon collègue de la NBA Canada, Ken Derrett, pour un examen plus attentif des activités de la ligue et du sport que nous représentons au Canada. Je vous remercie de votre attention.
M. Ken Derrett: Bien que nous ayons maintenant l'intention de faire le point sur le rôle de la NBA et de nos deux concessions sur le marché canadien, j'aimerais commencer par décrire les trois différents niveaux—il en a été question dans le vidéo—auxquels se pratique le basketball au Canada aujourd'hui.
Il y a d'abord évidemment le niveau professionnel, à savoir les Raptors de Toronto et les Grizzlies de Vancouver. Les joueurs de ces équipes viennent pour la plupart des États-Unis. Il est à noter toutefois, comme Jeff l'a mentionné, que trois Canadiens jouent dans la ligue, pour des équipes américaines.
Il y a ensuite un nombre croissant de gens qui pratiquent le basketball dans le cadre des structures amateurs. Par structure on entend les championnats communautaires, scolaires et autres dont les rencontres sont programmées. Ils bénéficient d'une infrastructure en place et d'entraîneurs dévoués. Nos meilleurs athlètes amateurs participent à des compétitions internationales, comme les Championnats du monde et les Jeux olympiques.
Le troisième groupe est de loin le plus important. Il est constitué par ceux qui jouent au basket dans un cadre non structuré, les enfants ou les adultes qui pratiquent ce sport dans les parcs, les entrées de garage, les gymnases et les salles paroissiales. L'accessibilité de notre sport, qui exige peu d'équipement ou d'installations, s'est avéré le facteur décisif de cette explosion de la pratique non structurée du basketball au Canada.
Quoi qu'il en soit, cette situation nous ouvre d'intéressantes perspectives et, parallèlement, comporte d'importants défis. Nous sommes enthousiasmés par la popularité du basket pratiqué par des amateurs dans un environnement non structuré. Cela montre que c'est un sport populaire et que les gens aiment le pratiquer. D'ailleurs, plusieurs recherches sur nos deux équipes entreprises ces dernières années ont montré que le basketball est le sport d'équipe qui progresse le plus rapidement dans notre pays, notamment parmi les femmes, où l'on note une expansion chiffrée à 24 p. 100 entre 1992 et 1995.
La même recherche a également montré que chez les adolescents, un groupe démographique clé, comme l'a dit Jeff, la NBA talonne de très près la Ligue nationale de hockey comme sport professionnel préféré au Canada. De fait, dans certaines provinces, la NBA est la ligue de sport professionnel préférée. Les adolescents aiment vraiment notre sport.
Néanmoins, nous avons relevé trois secteurs auxquels il faut s'intéresser, selon nous, pour assurer la viabilité future du basketball dans notre pays.
Premièrement, nous devons faire en sorte qu'il soit accessible à nos jeunes joueurs et leur apporter notre soutien. Il faut créer une infrastructure pour le basket amateur qui offrira un plus grand nombre de débouchés pour la pratique structurée du basketball. Les sports tels que le hockey, le patinage artistique et le soccer sont tous très organisés au Canada, et vous pouvez en voir le résultat dans les succès que remportent régulièrement les adeptes de ces sports dans les compétitions internationales. Nous devons recruter et conserver des entraîneurs et des organisateurs bénévoles qui soutiennent le sport et veillent à ce que des installations peu coûteuses soient disponibles pour le pratiquer.
Deuxièmement, le Canada doit soutenir les programmes de ses équipes nationales. Nos équipes masculines et féminines n'ont pas bien réussi historiquement au niveau international. Nous ne disposons pas des programmes voulus pour détecter les meilleurs joueurs quand ils sont jeunes, à l'âge où on pourrait les former correctement. Nos programmes de développement reçoivent moins de crédits que ceux de beaucoup d'autres pays qui obtiennent plus de succès dans les compétitions internationales.
La réussite au niveau international est très importante, car c'est cela qui inspire et motive les jeunes joueurs et les entraîneurs et qui attire plus de crédits pour les équipes, au fur et à mesure qu'elles deviennent plus compétitives et mieux connues à travers le monde.
Enfin, troisième champ d'action prioritaire, à notre avis: attirer les supporters adultes. Il est essentiel que la NBA développe une base plus solide parmi les adultes canadiens qui n'ont pas toujours grandi avec la NBA et qui commencent juste à découvrir notre sport. Notre réussite à court terme dépendra largement de la pression que nous exerçons sur les adultes, qui achètent les billets et qui prennent les décisions relatives à la commandite par les entreprises et à la publicité à la télévision.
Plus loin au cours de cette présentation, mon collègue, M. Peddie, vous décrira plusieurs initiatives axées sur les jeunes que nos deux équipes canadiennes ont prises au cours des deux années et demie qui viennent de s'écouler.
Pour l'instant, je pense qu'il est important de savoir que la NBA, de concert avec nos deux concessions au Canada et en étroite collaboration avec Basketball Canada, qui est l'organisme de tutelle national de ce sport, s'est lancée dans l'action communautaire en dehors de Toronto et de Vancouver pour offrir aux Canadiens de tous âges la possibilité de faire l'expérience de notre sport, alors que leur situation géographique pourrait s'avérer un facteur inhibiteur, par exemple, s'ils habitent dans des localités du centre ou de l'est du Canada.
• 0930
Nous avons organisé plusieurs matchs de présaison à Winnipeg,
Calgary, Ottawa, Montréal, St. John et Halifax. Nous avons aussi
commencé à donner une envergure nationale à notre programme
d'événements, notamment au tournoi de trois contre trois qui va
maintenant de Vancouver jusqu'à Montréal.
Plus récemment, nous avons lancé, de concert avec Kellogg Canada et Basketball Canada, un programme qui donne aux jeunes enfants la chance de faire l'expérience de notre sport dans un environnement récréatif et amusant et, parallèlement, la possibilité de prendre un petit déjeuner nutritif avant d'aller à l'école. Nous espérons que ce programme, baptisé petit déjeuner basketball, pourra être répété à l'automne, d'un bout à l'autre du Canada.
Afin d'attirer les supporters les plus divers, nous collaborons étroitement avec les réseaux mentionnés dans la vidéo, CTV, TSN, le Réseau des Sports et YTV, dans le but de diffuser des programmes éducatifs qui contribuent à une meilleure connaissance du basketball et de la NBA.
En résumé, notre sport suscite un intérêt énorme, mais il faut aussi mettre en place une infrastructure et créer de nombreuses opportunités de le pratiquer dans un milieu structuré. Notre capacité à agir collectivement dans ce sens fera que nous pourrons continuer à avoir l'incidence économique et communautaire dont vont vous parler mes collègues.
Pour parler de l'aspect économique de la chose, j'aimerais maintenant vous présenter Stephen Bellringer de la société Orca Bay Sports and Entertainment.
M. Stephen Bellringer (président et chef de la direction, Orca Bay Sports and Entertainment): Merci, Ken.
Je vous remercie sincèrement de nous avoir permis d'être ici ce matin.
Comme on l'a dit, Orca Bay Sports and Entertainment possède et exploite un complexe ultra moderne de 19 000 places au centre-ville de Vancouver. En outre, nous sommes propriétaires exploitants de la concession de la National Basketball Association, les Grizzlies de Vancouver. Nous sommes également propriétaires des Canucks de Vancouver. D'une façon similaire, le Maple Leaf Gardens, représenté par Richard Peddie, possède et exploite les Raptors de la NBA à Toronto, ainsi que le Centre Air Canada qui sera bientôt terminé.
En 1994, suite à des initiatives locales, la NBA a accordé des concessions à Toronto et Vancouver. L'incidence de ces nouvelles entreprises a été ressentie positivement dans ce pays et dans de nombreux secteurs. La NBA crée des emplois au Canada et génère des activités économiques et des recettes fiscales, tout comme une nouvelle usine ou une nouvelle entreprise dans votre circonscription.
Voyons notamment l'important avantage économique que représentent les Grizzlies pour Vancouver et les Raptors pour Toronto. La construction par le secteur privé de deux nouveaux complexes dont pourra bénéficier la population est une conséquence directe de l'arrivée de la NBA au Canada. On estime que l'activité totale, générée directement par la construction de ces installations se chiffrera à environ 440 millions de dollars au début de l'année 1999.
Il vaut la peine de souligner que plus de la moitié des événements programmés dans notre complexe de Vancouver ne sont pas des manifestations sportives. Nous avons accueilli des événements retransmis à l'étranger tels que les Prix Juno, le Championnat du monde de patinage artistique, des épreuves de gymnastique internationales, une conférence internationale sur le sida, et d'importantes manifestations religieuses et culturelles reflétant la nature cosmopolite de Vancouver. Près de deux millions de spectateurs visitent notre complexe chaque année.
Dans un contexte plus spécifique, la NBA a soutenu le Canada lorsque le très important repêchage collégial américain a été organisé à Toronto. Cette année, il aura lieu dans ma ville, Vancouver.
Tous les événements que je viens de mentionner ont une importante incidence positive sur le tourisme, non seulement sur le marché local là où sont implantées les deux équipes, mais en faisant connaître le Canada en général au niveau international. Plus de 500 heures de programmation canadienne sur la NBA, nos équipes et les matchs qui ont lieu dans nos complexes sportifs sont diffusées régulièrement en dehors de notre grand pays qu'est le Canada.
Nos productions contribuent ainsi, tout comme l'industrie cinématographique et la programmation télévisée en général, à l'économie canadienne. En ce qui concerne les emplois dans le secteur des services techniques, grand nombre d'entre eux sont des postes de départ occupés par des diplômés de nos collèges communautaires.
À propos de l'incidence économique de notre activité, le très réputé cabinet comptable KPMG, alias Peat Marwick, vient de terminer sa propre évaluation de l'impact des Grizzlies et de notre complexe sur la Colombie-Britannique. Bien qu'une étude semblable n'ait pas encore été faite au sujet des Raptors et du Centre Air Canada encore en construction, on peut raisonnablement présumer qu'une analyse démontrerait que l'impact sur Toronto est au moins aussi important qu'à Vancouver.
Cette étude indépendante confirme l'opinion de la plupart des experts voulant que l'industrie du spectacle, aussi bien la production cinématographique, les émissions ou les sports professionnels, contribuent de façon importante à l'économie canadienne.
• 0935
À ce propos, nos activités à elles seules, en excluant
Toronto, génèrent quelque 1 500 années personnes de travail. Les
postes ainsi créés sont occupés par plus de 1 200 personnes qui
travaillent à temps partiel, aussi bien des collégiens que des
hommes ou des femmes qui assurent ainsi un second revenu à leurs
familles. Nous employons à plein temps, directement, environ 185
personnes, mis à part les athlètes professionnels. Un grand nombre
de ces emplois sont des postes d'employés de bureau ou des postes
d'exécution de premier échelon, allant jusqu'à des emplois de plus
haut niveau dans le domaine de la commercialisation et de
l'ingénierie.
Notre complexe de Vancouver, dont la construction a permis de rajeunir le quartier est de la ville, contribue de façon générale au renouveau économique. La valeur ajoutée totale générée par les activités liées au basketball et à la présence de notre complexe s'élève, à elle seule, à plus de 90 millions de dollars chaque année. Comme chacun d'entre vous le sait probablement mieux que personne, on ne voit pas sortir soudainement de terre, au Canada et plus précisément, dans vos circonscriptions, beaucoup d'entreprises créatrices de près de 1 600 emplois et au chiffre d'affaires de 90 millions de dollars.
J'aimerais vous communiquer une autre statistique, heureusement, la dernière: nos activités génèrent, à elles seules, quelque 30 millions d'impôt. Si l'on double ce montant pour inclure Toronto, ce qui me paraît une hypothèse raisonnable, on arrive à quelque 70 millions de dollars par an en recettes fiscales, aux niveaux municipal, provincial ou fédéral, une somme qui peut être redistribuée pour répondre aux nombreux besoins urgents de nos concitoyens, besoins que vous connaissez tous trop bien.
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, la NBA est un important agent économique au Canada.
Cela dit, nous sommes confrontés à plusieurs problèmes d'ordre commercial. Si vous me le permettez j'en mentionnerai trois en particulier. Il y a d'abord les coûts élevés de la construction des infrastructures dans lesquelles nous organisons nos manifestations. Il s'agit de structures à prix de revient élevé qui exigent un taux d'occupation élevé.
Il y a ensuite les taux d'imposition élevés, comme dans le cas de l'impôt sur le capital et de la taxe de vente, ainsi que les règlements sur l'interprétation des politiques fiscales qui s'appliquent à un grand nombre de nos vedettes.
Il y a, troisièmement, le dollar à 70 cents. La faible valeur du dollar canadien est une intéressante question de politique générale ici au Canada, je le sais pertinemment. On considère généralement, je crois, que la faiblesse du dollar canadien est favorable à certaines industries d'exportation, que cela touche les produits forestiers en Colombie-Britannique, le pétrole et le gaz en Alberta, le grain des Prairies, le montage d'automobiles en Ontario, les produits laitiers au Québec ou le tourisme ou d'autres industries dans les Maritimes. Toutefois, pour des raisons de compétitivité, une large portion de nos coûts sont acquittés en dollars américains, alors que la majorité de nos recettes sont perçues en dollars canadiens. La fluctuation du taux de change peut, à elle seule, faire la différence entre la réussite ou l'échec économique.
Nous essayons de mieux apprécier l'importance de toutes les questions économiques que nous avons abordées aujourd'hui. Nous cherchons à mieux évaluer notre impact à long terme sur l'industrie à laquelle nous appartenons et sur les milliers de Canadiens qui en dépendent pour assurer leur subsistance et l'avenir de leurs familles.
Richard Peddie, des Raptors de Toronto, va maintenant vous décrire comment nous nous impliquons collectivement dans les collectivités que nous desservons.
M. Richard Peddie (président et chef de la direction, Raptors de Toronto): Merci, Steve.
Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du sous-comité. Je m'appelle Richard Peddie. Je suis président et chef de la direction de Maple Leaf Gardens Ltd., propriétaire depuis hier des Raptors de Toronto et du Centre Air Canada.
Je vous remercie de me donner la possibilité de vous parler aujourd'hui des initiatives communautaires et des activités de bienfaisance de la NBA, et plus précisément des Grizzlies de Vancouver et des Raptors de Toronto, ainsi que des programmes auxquels ils ont participé pendant nos trois courtes années d'existence. Les Grizzlies et les Raptors ont tous deux créé des services de relations communautaires et consacré d'importantes ressources financières et humaines à ces activités.
Ces services organisent un grand nombre d'initiatives axées sur la participation communautaire ou l'éducation. Ils concentrent largement leur action au niveau de la base pour favoriser le développement du basketball et, il est important de le dire, ils servent la communauté en contribuant à l'éducation des enfants par le biais d'une activité non traditionnelle et non menaçante.
Bien que les Grizzlies et les Raptors n'aient pas encore connu la réussite que nous souhaitons sur les parquets—à savoir participer aux éliminatoires et un jour remporter le Championnat NBA—ils ont parfaitement réussi à contribuer de façon significative, en dehors des terrains, à la vie de leurs communautés.
• 0940
Essentiellement, nous menons nos actions à trois niveaux.
Premièrement, la participation communautaire, tout particulièrement
dans le domaine de l'éducation. Deuxièmement, le développement de
notre sport, à travers des écoles de basketball et le programme
Raptorball ainsi que la ligue junior des Grizzlies. Troisièmement,
les oeuvres de bienfaisance, à travers la Fondation des Raptors et
la Fondation des Grizzlies.
Nos joueurs ont la possibilité d'attirer l'attention sur ce qu'ils font et sur qu'ils disent simplement parce qu'ils pratiquent un sport professionnel excitant et attrayant qui jouit d'un haut profil. En outre, comme les autres sports d'équipe, le basketball est un excellent moyen pour communiquer les connaissances de base nécessaires dans la vie quotidienne. Le basketball offre une tribune pour enseigner l'importance du travail en équipe, la discipline et le sens des responsabilités, la capacité de relever des défis, l'expérience de la défaite et la célébration de la victoire. Si l'on combine ces deux facteurs, on a une excellente occasion d'apporter quelque chose aux enfants de nos communautés.
Ces perspectives sont ouvertes aux Raptors de Toronto et aux Grizzlies de Vancouver, car ce sont des équipes de sport professionnel. Vous trouverez à l'annexe 6 du rapport que nous vous avons soumis la liste des programmes lancés ou mis en oeuvre par les équipes.
Il vaut toutefois la peine d'en mentionner quelques-uns—vous en avez déjà entendu parler à la télévision—afin d'illustrer le genre d'initiatives que nous avons prises.
Il a été démontré que les enfants à qui l'on fait comprendre l'importance de la lecture à un jeune âge ou à qui on lit des livres régulièrement, deviendront de meilleurs lecteurs, et les bons lecteurs sont plus susceptibles de rester à l'école alors que les moins bons ont tendance à abandonner leur scolarité. Le programme Read to Succeed mis en place à Vancouver incite les enfants de la première à la quatrième année à lire des livres. Il les encourage aussi à apporter des livres usagés pour qu'ils soient distribués à d'autres enfants qui ne peuvent se permettre de les acheter. Approximativement 10 000 enfants ont contribué à ce programme jusqu'ici.
Les Raptors possèdent également un programme axé sur la lecture appelé Reading Time Out, qui encourage les enfants de la troisième à la sixième année à lire des livres. La classe qui lit le plus d'ouvrages obtient qu'un joueur des Raptors vienne leur lire des livres. Nous nous sommes concentrés sur la lecture car nous avons appris que les taux d'abandon scolaire croissent d'année en année au niveau secondaire, à partir de la huitième année. Des programmes d'intervention précoce tels que les nôtres constituent l'une des stratégies les plus efficaces pour inciter les enfants à compléter leur scolarité.
Toujours dans la même veine, nous avons également un projet à l'échelle de la ligue baptisé TeamUp, qui encourage les jeunes à s'impliquer bénévolement dans des services communautaires. Les initiatives comme TeamUp bénéficient d'un soutien important de la part de la NBA sous la forme de messages d'intérêt public et de documentation imprimée. Les messages d'intérêt public sont diffusés à l'échelle nationale lors de la retransmission des matchs par CTV, le Réseau des sports et le Sports Network. Ces émissions sont regardées par des millions de téléspectateurs, habituellement entre janvier et juin.
Je ne vous ai parlé que de quelques-uns des programmes proposés dans le domaine éducatif. Il y en a beaucoup d'autres, notamment ceux auxquels participent les joueurs afin de renforcer l'importance de continuer l'école.
Mis à part le thème de l'éducation et des programmes communautaires, les équipes gèrent d'autres projets tels que des collectes de manteaux lors de certains matchs. Une fois, nous avons recueilli plus de 5 000 manteaux qui ont été envoyés à des refuges pour sans-abri et à d'autres organismes qui aident les gens dans le besoin. Par ailleurs, les deux équipes organisent de nombreuses campagnes de collecte d'aliments.
Le programme de développement du basketball est le deuxième volet des activités grâce auxquelles la NBA remplit ses obligations communautaires en dehors du terrain. Ainsi, le programme des Grizzlies, Night Hoops, est un excellent exemple de la façon dont le gouvernement peut s'associer aux équipes au bénéfice de la collectivité. Les Grizzlies, en partenariat avec les trois niveaux de gouvernement et Basketball B.C., ont mis en place Night Hoops, un programme original de fin de soirée destiné aux jeunes qui fait la promotion du développement communautaire et met l'accent sur le fair play, l'esprit sportif, les connaissances scolaires et, surtout, le plaisir. Night Hoops est le premier programme de ce type au Canada et touchera cette année plus de 1 200 jeunes dans 19 localités de la région de Vancouver.
Il existe aussi plusieurs types d'écoles de formation au basketball, par exemple, les Speedy Free Youth Clinics et plusieurs camps de basketball soutenus par les Grizzlies et les Raptors. Toutefois la contribution sans doute la plus significative au développement du basketball au Canada au niveau de la base découle de nos efforts conjugués pour développer et populariser les ligues de jeunes.
• 0945
Raptorball est un programme implanté dans tout l'Ontario qui
est destiné en priorité aux jeunes de cinq à treize ans. Le
programme vise à permettre la pratique d'un basketball récréatif
dans un milieu contrôlé et compte actuellement environ 5 000
participants sur 60 sites dans la région du Grand Toronto; on
espère atteindre un jour 50 000 enfants en Ontario.
Les Grizzlies ont mis en place un programme similaire pour les jeunes âgés de six à douze ans. Le programme des Grizzlies compte aujourd'hui 800 participants et espère en attirer 20 000 en Colombie-Britannique d'ici l'an 2000.
Mais l'objectif de ces programmes est beaucoup plus vaste que la popularisation du sport. Chaque semaine, au cours des séances de formation de Raptorball, on donne également des leçons de préparation à la vie active, par exemple, sur la santé et la nutrition, les méthodes d'entraînement mental, les pressions sociales et la façon de se comporter avec la police et les autres.
Récemment, dans le cadre du programme Raptorball, les participants torontois ont été invités à assister à un entraînement public des Raptors, un mercredi matin. Pour notre grand plaisir et même à notre surprise, plus de 7 000 personnes, pour la plupart des enfants, se sont déplacées.
Les équipes se branchent également sur la base en donnant accès à leur centre d'entraînement à ceux et celles qui pratiquent ce sport. Les Grizzlies ont littéralement ouvert leurs portes aux ligues de basketball amateur en mettant leur centre d'entraînement à leur disposition. Quand le centre d'entraînement des Raptors au Centre Air Canada aura ouvert ses portes, au début de l'année 1999, il est aussi dans notre intention de le mettre à la disposition, autant que faire se peut, des ligues Raptorball ainsi qu'à de nombreuses autres organisations amateurs.
La troisième facette de l'importante contribution de notre équipe à la vie communautaire est son oeuvre de bienfaisance. La Fondation des Grizzlies fonctionne sous la tutelle de son service de relations communautaires. En revanche, la Fondation des Raptors est une oeuvre de bienfaisance indépendante, créée exclusivement pour prêter main forte à ceux qui aident les jeunes. Depuis quatre ans qu'elle existe, la Fondation des Raptors a donné plus de 4 millions de dollars en espèces et en marchandises à plus de 1 500 organismes de charité enregistrés qui secourent les enfants nécessiteux. Malgré cette courte histoire, la Fondation des Raptors est devenue un modèle de programme de bienfaisance pour les autres équipes de la NBA et se situe maintenant au premier rang de 29 équipes en termes de revenus générés et distribués.
Pour vous donner quelques exemples d'oeuvres de bienfaisance qui ont profité du soutien de la fondation, je citerais les Jeux olympiques spéciaux de l'Ontario, Basketball Canada et la Fondation Jeunesse, j'écoute. La réussite de la fondation s'explique largement par l'apport substantiel d'entreprises canadiennes. Elle reçoit plus de 700 000 $ par an des entreprises qui parrainent les Raptors. Ce montant ne comprend pas les frais de participation des entreprises aux campagnes de collecte de fonds de la fondation. Il exclut également les cadeaux et les dons de marchandises. Nous avons apporté des exemplaires des états financiers de la fondation pour 1995-1996—nous préparons actuellement celui de cette année—qui était intitulé «Espoir». Ce document mentionne plusieurs des défis auxquels sont confrontés ceux qui essaient d'aider la fondation, en plus de décrire éloquemment ses objectifs et ses espoirs.
En conclusion, comme je l'ai illustré, on peut dire que nos deux concessions ont été, de façon générale, très actives au sein de la communauté. Comme l'a souligné Ken Derrett au début de notre présentation, nous nous félicitons d'avoir été invités à dialoguer ouvertement avec le comité et à vous informer sur le sport professionnel canadien le plus récent.
Je résumerai en disant que nous avons deux messages fondamentaux pour vous aujourd'hui. Le premier, c'est que le basketball professionnel est un puissant agent économique sur les marchés dans lesquels nous sommes situés. Nos équipes ont un impact très positif sur l'emploi, sur le produit intérieur brut, sur les recettes fiscales et le tourisme, comme l'a expliqué M. Bellringer. Le deuxième message fondamental est que les Grizzlies et les Raptors de la NBA sont d'excellents partenaires et des citoyens conscients de leurs responsabilités sociales. Dans le cadre de notre action communautaire axée sur le développement du basketball et grâce aux importantes sommes générées par nos oeuvres de bienfaisance, nous participons activement à la vie des collectivités dans lesquelles nous sommes implantés et nous les faisons bénéficier de notre présence.
Nous sommes extrêmement reconnaissants de la façon dont nous avons été accueillis, au cours de nos trois brèves années d'existence, par nos villes et nos provinces respectives et même ailleurs que sur notre propre territoire. Si nos supporters assistent aux matchs, s'ils portent nos articles promotionnels ou s'ils nous regardent à la télévision, c'est par choix, nous en sommes très conscients.
• 0950
Bien que nos équipes continuent d'avoir du mal sur les
parquets, comme c'est le cas pour la plupart des jeunes
concessions, nous sommes déjà manifestement gagnants en dehors des
terrains. Nous sommes parvenus à nous intégrer dans nos villes et
à contribuer à nos collectivités, particulièrement en ce qui
concerne les enfants.
Il reste toutefois encore beaucoup à faire. Pour que nos équipes réussissent, nous devons nous montrer compétitifs sur la scène nord-américaine. Pour que nos programmes se poursuivent, nous devons être prospères financièrement en dehors des terrains.
Notre avenir est prometteur, certes, mais cela ne nous empêche pas d'avoir certaines appréhensions et quelques idées. Le basket, même s'il existe depuis 107 ans au Canada, est extrêmement sous-développé. Ses programmes, ses installations, ses championnats structurés et ses entraîneurs sont loin derrière par rapport aux autres sports canadiens.
Nous sommes heureux de pouvoir dialoguer avec vous sur la façon dont le gouvernement fédéral peut se joindre à nous pour développer ce sport. L'équipe canadienne de basketball, comme l'a fait remarquer Ken, n'a pas fait très bonne figure dans les épreuves internationales auxquelles elle a participé récemment. Nos concessions ont l'intention de faire leur part, et nous avons besoin de l'engagement du gouvernement en matière de développement des joueurs au niveau national.
Nous devons discuter de la façon d'aider les Grizzlies et les Raptors à se mesurer aux 27 autres équipes situées au sud de la frontière. Notre capacité à attirer les meilleurs joueurs est menacée par plusieurs facteurs, y compris un taux de change défavorable, des taxes foncières locales plus élevées et dans la plupart des cas, des impôts plus élevés pour les joueurs que ceux qui sont prélevés aux États-Unis. Nous devons discuter de la façon dont nous pouvons nous attaquer à ces obstacles afin de réussir.
Toutefois, il n'entre pas dans notre intention aujourd'hui de faire des propositions spécifiques ni de dire que toutes ces questions doivent être résolues par le gouvernement fédéral. Je répète que nous sommes heureux d'avoir la possibilité de lancer le dialogue et de vous donner des informations sur un sport créé en 1891 par un Canadien, le Dr James Naismith.
Monsieur le président, je me ferai un plaisir de répondre à toutes les questions que pourrait avoir le sous-comité.
Le président: Je vous remercie, monsieur Peddie. Merci, messieurs.
Nous allons tout de suite passer aux questions. Commençons par M. Solberg.
M. Monte Solberg (Medicine Hat, Réf.): Merci, monsieur le président.
Et merci aux représentants de la NBA, des Raptors et des Grizzlies d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
De mon point de vue, la croissance de la NBA a été plutôt phénoménale ces dernières années et je peux vous assurer qu'elle est extrêmement populaire dans ma famille. Mon fils aîné est un enthousiaste du basketball.
Je peux également vous dire que nous sommes allés récemment voir un match de hockey à la GM Place. C'est un complexe magnifique et en plus, les Canucks ont même réussi à gagner ce soir-là. Nous avons battu Dallas après les avoir remontés grâce à Bure qui a marqué plusieurs buts. Une soirée épatante.
Je tiens aussi à dire que même si nous sommes heureux de la rapide croissance du basketball au Canada et de son extraordinaire réussite, je pense que nous devons garder l'oeil ouvert pour préparer l'avenir. Nous savons aujourd'hui que le basketball est bien ancré dans ces deux villes, mais nous devons trouver des moyens pour assurer que non seulement ces équipes restent, mais qu'éventuellement il y en ait qui s'implantent dans d'autres villes. Mon intention n'est pas d'anticiper, mais je pense que c'est un moyen de garantir que le basket continue d'être florissant d'un bout à l'autre du pays.
J'ai pris bonne note de certains des obstacles à la pratique de ce sport, par exemple les impôts élevés et le taux de change, et je me demande ce qu'il faudrait envisager pour que le basket prenne de l'importance au Canada et que des villes de taille semblable à celles des plus petites villes américaines qui possèdent des équipes... Que faudrait-il pour que ce sport s'étende à travers le Canada? Faudrait-il que le taux de change progresse pour que l'on parvienne à la parité? Faudrait-il que nos taux d'imposition baissent et se situent au niveau des taux américains? Que faudrait-il que nous fassions exactement?
M. Ken Derrett: J'aimerais laisser le soin de répondre à M. Mishkin de New York, qui s'occupe en fait des questions d'expansion.
M. Jeffrey Mishkin: Aucun des problèmes évoqués ici à propos de la compétitivité des équipes canadiennes par rapport aux équipes américaines n'a empêché la NBA de décider d'implanter des équipes à Toronto et à Vancouver, et je ne pense donc pas que l'on devrait s'attarder là dessus. Il s'agit de problèmes réels et légitimes, mais je crois que les deux équipes qui sont au Canada sont en très bonne voie. Il n'y a aucun risque qu'elles déménagent. Et nous sommes convaincus que leur futur est très prometteur.
• 0955
En ce qui concerne l'expansion, je présume que vous voulez
parler de nouvelles équipes dans d'autres villes. Nous serions très
heureux d'examiner les demandes de groupes, où qu'ils soient, qui
voudraient implanter une équipe de la NBA dans leur ville. Il y a
de nombreuses villes, aux États-Unis et ailleurs, qui seraient
prêtes à avoir des équipes.
La décision de procéder à une expansion est très importante et très difficile. Au cours des dix dernières années, nous avons créé plusieurs nouvelles équipes. Pour être franc, nous n'avons pas actuellement de plan d'expansion immédiate, où que ce soit dans le monde, mais cela peut toujours changer, vu que le basketball devient plus populaire. Il y a aussi un problème de talents disponibles pour constituer des équipes de haut niveau capables de jouer et de gagner dans la NBA. Nous sommes toujours ouverts en matière d'expansion.
M. Richard Peddie: Je pourrais, dans la même veine, vous dire quelques mots sur la façon dont nous sommes arrivés à Vancouver et à Toronto. En 1992, des entreprises et des hommes d'affaires canadiens sont allés voir la NBA. Nous avons rempli une demande alors qu'il n'y avait aucune procédure d'expansion en cours et nous avons déposé un chèque de 100 000 $. En fait, c'est nous qui avons pris l'initiative.
Je suppose que n'importe qui pourrait nous imiter et faire la même chose pour une autre ville. Il faut bien sûr pouvoir s'appuyer sur des organismes et des individus possédant les ressources financières suffisantes non seulement pour acheter une concession, mais également pour construire un complexe ultra moderne comme l'ont fait ou le font nos deux concessions canadiennes.
M. Monte Solberg: Votre objectif actuellement semble être surtout de populariser le sport au Canada. Est-ce foncièrement exact?
M. Ken Derrett: Je dirais qu'effectivement, c'est tout à fait cela. Nous reconnaissons que nous n'avons pas l'infrastructure à laquelle nous avons fait allusion; d'autres sports ont une histoire beaucoup plus longue que la nôtre. Nous devrons mettre en place une infrastructure de façon à ce que les gens se transforment en supporters, en futurs téléspectateurs et qu'ils deviennent un jour les décideurs avec lesquels nous pourrons collaborer dans les entreprises.
M. Monte Solberg: Quel est par conséquent le rôle que vous réserveriez au gouvernement fédéral pour que cela se réalise? Vous avez parlé brièvement de l'équipe nationale de basketball.
M. Ken Derrett: Comme Richard l'a indiqué dans sa conclusion, nous ne sommes pas venus avec des objectifs précis en ce domaine. Nous avons placé notre présentation dans le contexte d'un développement à long terme qui nous donnerait l'occasion de travailler en plus étroite collaboration. Le programme Night Hoops offre un exemple classique de la façon dont il est possible de s'associer avec les différents niveaux de gouvernement et des entreprises canadiennes.
Pourquoi avons-nous mentionné les programmes de l'équipe nationale? Quand on jette un coup d'oeil aux autres sports qui réussissent—et nous sommes heureux de donner un coup de chapeau à ceux qui oeuvrent pour le hockey, le soccer, le patinage artistique et le ski alpin et qui nous procurent un tel sentiment de fierté en étant présents sur la scène olympique et sur la scène mondiale—c'est ce niveau que nous devons atteindre à long terme, le niveau au-dessous du niveau professionnel. Avec seulement deux équipes professionnelles actuellement au Canada, nous avons la possibilité de faire apprécier notre sport d'un bout à l'autre du pays, plutôt que sur la scène plus étroite de Toronto et de Vancouver.
M. Monte Solberg: Il me reste une dernière question, monsieur le président. Je vais m'éloigner un peu du sujet. Quand la NBA examine la candidature d'une ville pour une concession, quelle importance revêtent les installations? Je suppose que c'est assez important. La question sous-jacente est la suivante: dans quelle mesure est-il nécessaire que les municipalités s'impliquent et consentent une aide quelconque? Je sais fort bien que dans le cas de vos deux concessions, cela s'est fait avec des fonds privés. Dans quelle mesure est-il important d'avoir de bonnes installations?
M. Jeffrey Mishkin: La qualité des complexes dans lesquels évoluent nos équipes est d'une importance capitale pour nous. Quand on étudie les possibilités d'expansion ou de déménagement, l'une des premières choses que l'on examine à fond est l'endroit où l'équipe disputera ses matchs. Nous voulons que les gens suivent les matchs de la NBA dans les endroits les plus confortables, les plus modernes et les plus plaisants qui soient. C'est très important pour nous.
La question de savoir si les municipalités doivent ou non apporter leur concours d'une manière ou d'une autre entre dans un contexte très différent. Comme nous l'avons tous mentionné à plusieurs reprises déjà, le complexe qui est construit et celui qui est en train de l'être au Canada sont financés par des capitaux privés. C'est le cas d'un grand nombre des nouveaux complexes sportifs de la NBA.
D'autres villes ont décidé en toute liberté que les avantages économiques engendrés par l'accueil ou le maintien d'une équipe de la NBA justifiaient certaines dépenses publiques. Du point de vue de la NBA, il s'agit strictement d'un choix relevant des collectivités. Elles n'en arrivent pas toujours aux mêmes conclusions à cet égard. Témoin l'exemple récent du Minnesota où l'État a choisi de ne pas apporter d'aide publique à l'équipe de football ni à l'équipe du baseball.
• 1000
Nous reconnaissons qu'il s'agit d'une question difficile et
souvent controversée, même si nous souhaitons fort pouvoir disposer
d'installations ultra modernes. La façon dont elles sont financées
est une question qui doit être tranchée par les propriétaires des
équipes et par les municipalités dans lesquelles elles évoluent.
Mais nous souhaitons les meilleures installations possible.
M. Monte Solberg: Je vous remercie.
Le président: Merci, monsieur Solberg. La parole est à Mme Tremblay.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay (Rimouski—Mitis, BQ): Monsieur le président, vous m'avez devancée. Je vais donc dire à mon tour que j'ai été très contente de recevoir un document dans un français d'une telle qualité. Je veux vous en remercier de même que de la présentation que vous nous avez faite.
Avant de vous adresser une question de fond, j'aurais quelques demandes de renseignements, très brèves, à formuler. Quel est le plafond salarial des joueurs de basketball?
[Traduction]
M. Richard Peddie: Le plus élevé serait celui de Michael Jordan.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Le plafond. Le niveau où un salaire est gelé. Est-ce que certains salaires sont gelés?
[Traduction]
M. Jeffrey Mishkin: Il n'y a pas de plafond salarial pour les joueurs. Il y en a un pour chaque équipe, mais il existe aussi une très importante exception qui nous cause beaucoup de difficultés actuellement. On permet à une équipe de renouveler le contrat d'un de ses joueurs pour n'importe quelle somme qu'accepte de dépenser l'équipe pour le joueur en question.
Actuellement, le salaire le plus élevé de la NBA est celui de Michael Jordan qui gagne 36 millions de dollars.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Et quel est le salaire moyen d'un jouer?
[Traduction]
M. Jeffrey Mishkin: Le salaire annuel moyen par joueur est actuellement de 2,6 millions de dollars américains.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Bien. Maintenant, les avantages gouvernementaux concédés aux États-Unis le sont-ils au niveau national, au niveau de l'État ou au niveau des municipalités? Qui accorde des avantages, soit des crédits d'impôt, des exemptions de taxes, des baux emphytéotiques ou autres choses du même genre? Est-ce la municipalité, le gouvernement de l'État ou le gouvernement des États-Unis?
[Traduction]
M. Ken Derrett: Stephen, voulez-vous répondre, s'il vous plaît.
M. Stephen Bellringer: En ce qui concerne les impôts, il faut, pour être juste à l'égard des différents niveaux de gouvernement, distinguer les impôts municipaux, provinciaux et fédéraux.
Actuellement, comme l'a déjà indiqué Jeff, un grand nombre de municipalités américaines, dans leur propre intérêt et pour générer des avantages économiques dans leurs collectivités, proposent effectivement divers abattements fiscaux. Elles financent à même les fonds publics la prestation de divers services nécessaires au fonctionnement des bâtiments, pour pouvoir bénéficier des retombées globales générées par cet agent économique dans leur région.
Il y a une analogie avec le cas des exploitants laitiers au Québec ou d'autres industries au Canada, qui bénéficient de diverses formes de soutien fédéral. Ce peut être aussi le cas...
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Ils ont été annulés. Il n'y en a plus. Ils ont été annulés dans les derniers budgets. Il n'y en a plus.
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: Nous sommes ici pour parler basketball et pas des exploitants de fermes laitières, au sujet desquels vous en savez probablement plus que moi, de toute façon. J'ai déjà suffisamment de difficultés à comprendre le basket.
Il faut prendre en compte la différence entre ce que j'appelle la fiscalité américaine et la fiscalité canadienne. C'est vraiment tout ce que je veux dire. La politique fédérale nous crée quelques difficultés.
Un de ces problèmes n'a d'ailleurs rien à voir avec la fiscalité. Il est lié à certaines de nos lois sur l'immigration concernant les épouses. Il y a des gens qui viennent ici... c'est le même problème que pour les artistes. Qu'ils soient dans le secteur cinématographique à Vancouver ou qu'ils viennent nous aider dans nos centres de spectacle, un grand nombre d'entre eux ont des conjoints très qualifiés. Il y a eu un cas où le conjoint était beaucoup plus instruit que la personne que nous souhaitions embaucher. Le fait de venir au Canada a mis leurs relations personnelles à rude épreuve, car le conjoint n'a pas pu travailler immédiatement. C'est un domaine où le gouvernement fédéral pourrait prendre des initiatives qui nous aideraient.
Pour ce qui est de la façon dont les politiques fiscales fédérales envisagent la situation des artistes ou des athlètes professionnels, il y a eu des changements depuis l'époque où les concessions ont été accordées en ce qui concerne le traitement des jours de travail et des jours de match des joueurs de la NBA.
Lorsque les Canadiens font le calcul, ils considèrent qu'un joueur ne travaille que pendant la saison. C'est ridicule, à mon humble avis. Il y a beaucoup de manifestations au cours de l'année auxquelles nous demandons à nos joueurs de participer. En ce qui nous concerne nous sommes également parrains d'un tournoi de la PGA. Nous organisons un important programme qui recueille beaucoup d'argent pour la Canuck Place, un hospice pour jeunes enfants. Nos joueurs y participent car pour eux, c'est un prolongement normal de leurs activités professionnelles. Or, ce n'est pas considéré comme un jour de travail.
• 1005
Mark Messier a lui-même récemment annoncé à Vancouver une
manifestation de bienfaisance. Il va inviter des joueurs venant de
divers championnats. Ce n'est pas considéré comme un jour de
travail par le gouvernement fédéral canadien.
Je pense que la question devient de plus en plus critique. Nous avons récemment annoncé à Vancouver que notre camp d'entraînement de l'automne prochain, que nous avions l'habitude d'organiser à Vancouver et même à Calgary, sera transféré en dehors du Canada. Nous allons tenir le camp d'entraînement des Grizzlies de Vancouver en Californie. En tant que Canadien, je dois vous dire que cela me déchire. Nous allons transférer ce camp en Californie strictement à cause de la façon dont sont interprétées nos lois fiscales.
Vous avez là l'un des principaux agents économiques de Vancouver et ce que je considère comme une grande organisation sportive au Canada, mais à cause de l'interprétation des lois fiscales et des pressions exercées—et je n'en dirai pas plus—sur quelques-uns de nos cadres, ce camp d'entraînement se déroulera en dehors du pays cet automne.
Il y a beaucoup de choses différentes. Il faut donc comparer la situation aux États-Unis et ce qui se passe au Canada—et c'est la même chose dans d'autres secteurs d'activité—et se demander si les règles du jeu sont les mêmes.
J'ai donné une longue réponse à courte question. Je m'en excuse.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Non, car il y a encore des choses que je voudrais comprendre davantage. Il faut faire plus que nous énumérer les choses; il faut nous les expliquer pour que nous les comprenions vraiment.
J'ai lu quelque part que le ministère du Revenu avait modifié sa position par rapport aux impôts que devaient payer vos joueurs, deux ans après avoir conclu une sorte d'entente avec vous. Cependant, vous venez de dire que lorsque vos joueurs participent à un tournoi de golf, ce n'est pas considéré comme un duty day. Cela signifie donc qu'ils ne sont pas soumis à l'impôt ce jour-là. Cela constitue au moins un avantage, n'est-ce pas?
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: Non non, c'est une interprétation erronée. Bien sûr, ils sont imposés sur leur revenu total, et le calcul se fonde sur le nombre de jours de travail qu'ils passent au Canada plutôt qu'aux États-Unis. L'endroit où l'impôt est acquitté est sans conséquence, mais le problème c'est la ventilation de l'impôt à verser soit au Canada soit aux États-Unis.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: D'accord. Donc, s'ils viennent participer à un tournoi de golf en dehors de la saison et que ce n'est pas considéré comme un duty day, cela veut dire que ce jour-là, ils peuvent venir au Canada sans que cela leur coûte un sou d'impôt.
[Traduction]
Le président: Non, il y a encore une différence. Y a-t-il une différence dans le taux, monsieur Bellringer?
M. Stephen Bellringer: Oui, il y a une différence entre notre taux et le taux américain. Permettez-moi de vous donner un autre exemple.
Évidemment quand les joueurs se présentent au camp d'entraînement, ils doivent être en forme. Nous envoyons nos entraîneurs aux États-Unis, que ce soit en Alabama, en Oklahoma, en Californie, où que se trouvent les joueurs, et nous mettons en place des programmes d'entraînement que doivent suivre les joueurs pour être en forme. Les jours qu'ils y consacrent ne sont pas considérés comme des jours de travail même si... C'est la même chose pour vous, quand vous vous préparez avant de venir à Ottawa en étudiant vos dossiers; si seul les jours où vous siégez en Chambre étaient considérés comme des jours de travail et que l'on prétendait que c'est le seul moment où vous travaillez et que vous ne travaillez pas quand vous n'êtes pas sur la Colline parlementaire, je pense que vous trouveriez cela pas mal ridicule.
Il en va de même pour nos athlètes professionnels. Ils ont d'autres obligations en dehors des matchs qu'ils disputent. Ils ont des obligations à remplir en dehors de la saison. C'est avant tout ce que j'essayais de dire.
[Français]
Le président: Madame Tremblay, vous avez droit à une brève question.
[Traduction]
Pourriez-vous expliquer, monsieur Bellringer, quelle est la différence de taux d'imposition. D'après ce que vous dites, il y a bien évidemment une différence. Quel est ce taux différentiel?
M. Stephen Bellringer: Il est difficile de vous donner une réponse exacte, monsieur le président. Cela dépend de l'État américain où les joueurs résident.
Le président: Y a-t-il une différence approximative entre les jours de travail et les autres?
M. Stephen Bellringer: Disons que, pour vous répondre, il faudrait examiner les conditions, État par État. J'hésite à vous donner des chiffres. Dans certains cas, la différence est de plus de 10 p. 100.
Le président: Bon, ça va.
M. Richard Peddie: Dans le meilleur des cas, il y a quand même un écart à notre désavantage de un ou deux pour cent. Et quand cela concerne des gens qui gagnent ce genre de salaire et qui pèsent le pour et le contre pour savoir s'ils doivent venir se joindre aux Grizzlies ou aller à Dallas, c'est quelque chose qui n'est pas en notre faveur.
Le président: Si je comprends bien—madame Tremblay, c'est une excellente remarque que vous avez faite—si je viens jouer au golf, ce qui fait partie de mes activités professionnelles, je vais en fait être pénalisé parce que, conformément au règlement de Revenu Canada, cela ne compte pas comme journée de travail.
M. Stephen Bellringer: Tout dépend si cette manifestation de bienfaisance se tient au Canada ou ailleurs.
Le président: Merci.
Madame Tremblay.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: «Somewhere else» veut-il dire «outside Canada»?
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: Oui. À l'heure actuelle, la journée passée à participer à ce genre de manifestation n'est pas considérée comme une journée de travail.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Mais il y a encore...
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: Donc, ce serait la même...
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Il est certain que je n'ai pas la bosse des finances, mais voici ce que j'ai compris de ce que j'ai lu. Le joueur paie de l'impôt en fonction du nombre de jours où il travaille. C'est là-dessus qu'il paie de l'impôt au Canada. C'est donc un avantage pour lui de jouer au golf un jour qui n'est pas un jour de travail; il ne paie pas d'impôts ce jour-là. Comment cela pourrait-il constituer un désavantage? C'est ce que je ne comprends pas. Pourquoi dit-on que le duty day où le joueur joue au golf comporte un désavantage pour lui? Je ne comprends pas.
[Traduction]
Le président: Parce que le taux est plus élevé.
M. Stephen Bellringer: Pour dire les choses comme elles sont, ils ne veulent pas passer de temps au Canada. Chaque journée qu'ils passent au Canada leur coûte davantage sur le plan des impôts. Cela change la moyenne pondérée du nombre de jours qu'ils passent au Canada par rapport au nombre de jours qu'ils passent aux États-Unis.
Je dis les choses très crûment, je sais, mais ils comptent en fait minutieusement le nombre des journées de travail qu'ils passent au Canada, par rapport au nombre de jours qu'ils passent aux États-Unis, et chaque journée de travail supplémentaire qu'ils passent au Canada fait grimper leurs impôts.
Mme Suzanne Tremblay: Alors, lorsqu'ils viennent ici pour jouer au golf
[Français]
ils préféreraient être on duty.
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: Pourrais-je juste mettre les choses dans un autre contexte? Ils ne viennent pas ici pour jouer au golf. Ils viennent pour appuyer une manifestation de bienfaisance. Dans le cas qui nous occupe, il s'agit d'un événement organisé pour appuyer l'oeuvre de Canuck Place, un hospice pour les jeunes enfants. De fait, ils ne viendraient pas ici pour jouer au golf. Pour eux, il n'y a aucun avantage à venir au Canada pour tout simplement jouer au golf. Ils viennent par bonté d'âme, afin d'appuyer une oeuvre de bienfaisance.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Pourquoi le camp d'entraînement doit-il forcément se terminer au Canada? Quelle est la différence dans les impôts? Pour une question de taxes, vous êtes obligés de tenir votre camp d'entraînement à l'extérieur du Canada. Cela me paraît bizarre.
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: C'est une excellente question, mais présumons qu'il y a un écart entre l'État où nous pourrions aller et le Canada.
Je dis cela uniquement pour illustrer mon propos—il faudrait que j'examine les conditions qui existent dans chaque État—mais présumons qu'il y a une différence de taux d'imposition de 10 p. 100. Le camp d'entraînement va durer entre sept et 10 jours. Pour les athlètes professionnels, c'est sept ou 10 jours qu'ils ne passeront pas au Canada. C'est sept ou 10 jours qu'ils pourront retrancher de leur total annuel de journées de travail, ce qui leur permettra, sur cette moyenne pondérée, de bénéficier d'une différence de taux d'imposition de 10 p. 100.
Ils diront aux gestionnaires de leur équipe—et à Toronto, il existe une situation comparable—, «je préfère ne pas passer sept à 10 jours supplémentaires au Canada car cela n'a pas grande importance, je peux m'entraîner tout aussi bien en Californie ou dans l'État de Washington, à seulement 45 minutes de route de nos installations d'entraînement.»
Réfléchissez. Ils n'ont qu'à aller à 45 minutes de route de là et la situation est totalement différente. Je ne sais si nous allons choisir l'État de Washington ou la Californie, mais nous irons quelque part sur la côte Ouest. Ce n'est pas à l'avantage des Canadiens.
L'an dernier, nous avons organisé notre camp d'entraînement à Calgary, sur le campus de l'Université de Calgary. Un jour, nous avons tenu une séance d'entraînement publique et 4 000 personnes sont venues voir notre équipe alors que, littéralement, il s'agissait uniquement d'une séance d'entraînement avant la saison. Des dons ont été recueillis et ils ont été versés à un organisme de bienfaisance méritant de Calgary.
Nous aimerions faire la même chose dans tout l'Ouest du Canada et amener notre équipe dans diverses villes pour appuyer le genre de programmes communautaires dont parlait mon ami Richard. Encore une fois, ce n'est qu'un exemple des petits détails qui ont des conséquences sur notre activité.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Mais quand vous décidez de former une équipe de basketball, vous savez déjà qu'il y a une différence entre les impôts canadiens et les impôts américains. Si vous dites que cette différence est de 10 p. 100, il faut quand même que vous transportiez vos joueurs, que vous les logiez, les nourrissiez, etc. ailleurs, alors que vous disposez d'installations au Canada. Ne serait-il pas plus avantageux alors de payer ce 10 p. 100 d'impôts? Au bout du compte, quelle est la différence entre la facture de votre camp d'entraînement à l'étranger et le 10 p. 100 d'impôts? Est-ce que c'est vraiment et uniquement une question d'impôts? Vous nous dites que nous devons croire entièrement cette explication.
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: Catégoriquement, la réponse à votre dernière question est oui, absolument. C'est la seule raison pour laquelle nous allons tenir notre camp d'entraînement ailleurs qu'au Canada. C'est à cause des impôts.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Pourtant, la différence dans les impôts ne me ferait pas déménager en Ontario.
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: N'oubliez pas que ce qui est en question ici, c'est une politique gouvernementale. Les règlements concernant la définition des jours de travail et des jours de match ont été modifiés après que les concessions aient été accordées.
Imaginez qu'une entreprise vienne s'installer dans votre circonscription en prenant pour acquis une interprétation des règlements fiscaux; une fois l'usine construite et l'argent de l'investisseur utilisé, l'interprétation des règlements fiscaux est modifiée. Si quelqu'un venait vous parler de cela dans votre bureau de circonscription, comment vous sentiriez-vous?
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Très à l'aise, parce que vous êtes assez expérimenté pour savoir qu'à chaque année, le ministre des Finances présente un budget qui change les règles du jeu quant aux finances. Mais ce n'est pas une différence d'impôt qui me ferait déménager du Québec en Ontario.
[Traduction]
Le président: Merci, madame Tremblay.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: J'ai d'autres questions, mais je laisserai une chance aux autres.
[Traduction]
Le président: Avant que je donne la parole à M. Coderre, avez- vous une question précise à poser, monsieur O'Brien, sur le problème de la fiscalité?
M. Pat O'Brien (London—Fanshawe, Lib.): J'en ai plusieurs. Pour pousser les choses un peu plus loin, je me demande simplement si vous avez essayé de faire appel. Je comprends le problème dont vous venez juste de parler, monsieur Bellringer, et je me demande simplement si vous avez envisagé un appel ou s'il y en a un en cours à l'heure actuelle.
M. Stephen Bellringer: Nous avons engagé des pourparlers avec le ministère du Revenu national pour explorer un certain nombre de dossiers, notamment l'interprétation de diverses politiques et les différentes façons dont on peut interpréter le fonctionnement de nos régimes de propriété, monsieur O'Brien.
Le président: Il est superflu de vous rappeler que le ministre du Revenu national est de Vancouver et que c'est un supporter des Grizzlies. Il est donc relativement facile pour vous de vous adresser à lui et de plaider votre cause.
M. Stephen Bellringer: Comme je l'ai dit, nous avons engagé des pourparlers.
Le président: Monsieur Coderre.
[Français]
M. Denis Coderre (Bourassa, Lib.): J'adopterai la langue de RDS pour attirer plus de francophones au basketball. C'est pourquoi je parlerai en français.
Je veux vous remercier d'abord pour la qualité de votre présentation. Cependant, je crois aussi qu'il est important de tenir un tel débat pour justement démontrer le rôle qu'une équipe professionnelle, quelle qu'elle soit, peut jouer sur le plan communautaire, l'impact qu'elle peut avoir dans sa propre communauté. Une équipe sportive professionnelle n'est pas seulement une bande de jeunes millionnaires qui s'amusent; elle a aussi un impact communautaire parce que les franchises dépensent de l'argent dans la communauté.
Cela dit, je vais atténuer mes propos à la suite de ceux de Mme Tremblay. Ainsi, un jouer de basketball qui vient, comme je le vois, presque toujours des États-Unis, qui est donc un Américain, est payé en dollars américains. Par simple curiosité, j'aimerais savoir s'il dépense beaucoup au Canada. Oublions la question fiscale et les questions de pourcentage. Oublions les franchises. Est-ce que le joueur de basketball, lorsqu'il vient au Canada, dépense beaucoup d'argent? Ou bien—et là je me fais l'avocat du diable—doit-on se fier à l'impression qu'on a qu'il vient au Canada prendre l'argent des amateurs pour aller le dépenser ailleurs?
C'est probablement là que le bât blesse. Il est souvent très difficile de présenter le pacte fiscal en réponse à ce que disent certaines personnes, à savoir qu'au fond, il s'agit d'un gang de jeunes millionnaires qui prennent notre argent et vont le dépenser ailleurs.
[Traduction]
M. Ken Derrett: Steve.
M. Stephen Bellringer: Denis, j'ai deux ou trois observations à faire à ce sujet. Premièrement, en ce qui concerne l'étude économique, j'aimerais vous donner une réponse en trois parties.
Nous avons pris pour hypothèse que, sur 1 million de dollars qu'ils reçoivent en salaire, les joueurs ne dépensent au Canada que 60 000 $; nous avons donc essayé d'être très conservateurs et de ne pas partir du principe que le total de leur salaire est dépensé au Canada. Donc, en ce qui concerne ces chiffres, nous avons déjà pris cela en considération.
Supposons, comme l'a déjà mentionné Jeff, que le joueur moyen gagne environ 2,5 millions de dollars canadiens et plus. Sur cette somme, tout dépendant de l'État dans lequel il réside et du calcul concernant les jours de travail, il paie probablement plusieurs centaines de milliers de dollars par an en impôt au Canada. Si son équipe ne s'était pas installée ici, ces impôts ne seraient pas versés, point final. On pourrait donc pratiquement dire qu'en tant que Canadiens, nous devrions souhaiter que les joueurs soient payés des zillions de dollars car, tant et aussi longtemps que ces deux équipes restent au Canada, nous récupérons une bonne part des salaires qui sont versés, qu'ils se chiffrent en zillions de dollars ou autre.
La troisième observation que je voudrais faire est la suivante: sans les 15 athlètes professionnels qui jouent pour les Grizzlies de Vancouver et sans les 15 athlètes professionnels de l'équipe des Raptors de Toronto, les quelque 1 600 postes équivalents temps plein que j'ai pu créer n'existeraient pas. Je n'aurais pas pu embaucher le jeune homme qui vient de recevoir un diplôme en gestion sportive de l'Université de la Colombie-Britannique. Les deux étudiants qui suivent un programme d'enseignement coopératif et qui travaillent actuellement dans notre complexe n'auraient pas un emploi à temps partiel. Le jeune technicien de radiotélévision que nous venons d'engager à la fin de ses études au collège communautaire de Vancouver n'aurait pas d'emploi, et ce serait également le cas des centaines de personnes qui assurent dans notre complexe un service à temps partiel.
• 1020
Il ne faut donc pas s'arrêter aux données macro-économiques
représentées par les salaires bruts, mais prendre en compte
également les avantages que les Canadiens retirent de la présence
de ces athlètes—des recettes fiscales importantes—et se rendre
compte qu'ils appuient des mécanismes de création d'emploi dont
bénéficient ces centaines d'autres Canadiens.
[Français]
M. Denis Coderre: Je vous remercie de votre réponse car on entend beaucoup de discours démagogiques. Je pense que la plupart d'entre nous considèrent le sport professionnel comme une industrie. Il est important de dire à la population qu'effectivement, tant les joueurs que les emplois créés génèrent des revenus importants pour le gouvernement, qui réinvestit ensuite cet argent dans des programmes sociaux. Je pense donc que votre mise au point s'imposait.
Par contre, nous avons eu la visite de deux économistes qui nous ont dit qu'en fin de compte, l'impact d'une franchise professionnelle n'était pas si important et n'avait pas de véritables retombées économiques, parce que l'argent que les gens y dépensent aurait été dépensé ailleurs de toute façon.
Je vais vous poser une série de questions qui va peut-être permettre d'éclairer davantage cet aspect ambivalent de la question. Premièrement, à Toronto ou à Vancouver, quelle proportion de l'assistance aux matchs de basketball vient de l'extérieur de ces villes? Avez-vous calculé quelles sommes proviennent de l'extérieur, quelles sommes sont de l'argent nouveau, du new money?
Parlez-moi aussi des revenus. Nous avons reçu la Ligue canadienne de football qui nous a dit que la vente des billets représentait 80 p. 100 de ses revenus et ceux de ses équipes. Donc, parlez-moi du pourcentage de revenu que rapportent les billets par rapport au revenu total de la ligue de basketball.
Dites-moi également si, à l'intérieur de la NBA comme telle, il existe un système de péréquation quant aux droits de diffusion et aux droits des fournisseurs, du marketing, de tout ce qui est marchandise. Quelle somme reçoivent de la NBA les Grizzlies et les Raptors, par exemple, cela afin qu'on puisse comprendre l'étendue des profits de chacune des équipes professionnelles?
J'aurai d'autres question ensuite. J'en ai, en effet, plusieurs.
[Traduction]
M. Ken Derrett: Nous devrions sans doute répondre à ces questions une par une. Steve, pourriez-vous vous charger de la première et ensuite, peut-être que Jeff pourrait répondre à la deuxième question concernant le système de péréquation.
M. Stephen Bellringer: Je vais répondre d'abord à votre dernière question. Au moment où je vous parle, une équipe de basketball de la NBA installée au Canada ne produit aucun bénéfice. Nous reconnaissons que notre entreprise en est encore au stade du développement, ce qui est le cas de nombreuses autres affaires, et en toute franchise, nos activités dans le secteur du basketball se soldent par des pertes importantes.
En ce qui a trait aux questions que vous avez posées à propos des dépenses, vous avez mentionné, je crois, que deux ou trois économistes ont témoigné devant le comité. Je n'ai pas vu le rapport en question, mais je me permettrai humblement de dire que l'organisme sportif que nous exploitons à Vancouver est le plus important du Canada, même s'il va tomber à la deuxième place lorsque le Centre Air Canada de mon ami ici présent aura ouvert ses portes. Je n'ai parlé à personne. Les auteurs de ce rapport n'ont pas essayé de prendre contact avec nous, et je ne sais donc pas sur quoi ils se basent. Cela dit, je respecte leur droit d'avoir leur propre opinion.
Quoi qu'il en soit, sur la base de certaines observations que j'ai faites tout à l'heure, je mets au défi quiconque dans cette pièce—je vais sortir tout de suite ma carte Visa personnelle et vous pouvez revenir avec moi en avion à Vancouver et vous promener demain dans notre complexe avec moi—de regarder les 185 personnes qui travaillent pour nous à plein temps et nos 1 200 employés à temps partiel droit dans les yeux en leur disant: «Ce qui se passe ici n'a aucun impact économique sur votre vie». En ce qui me concerne, cela défie les lois de la gravité.
Vous demandez si ces emplois n'auraient pas pu être créés ailleurs; vous pourriez faire la même remarque à propos de n'importe quelle entreprise qui viendrait s'installer dans votre circonscription et y créerait une activité économique. Vous pourriez dire, bien sûr, cette entreprise est venue s'installer dans ma circonscription, mais je n'en veux pas vraiment et je n'ai pas envie de l'appuyer car elle aurait pu fort bien aller s'installer ailleurs et avoir le même impact sur l'économie du Canada.
Vous pourriez sans doute, vous qui êtes députés, aller voir le chef de cette entreprise et lui dire «Pourquoi ne pas déménager dans une autre circonscription?», parce que ce serait plus profitable dans une autre circonscription que la vôtre. De mon point de vue, nous avons effectivement élargi le marché du divertissement.
[Français]
M. Denis Coderre: Je vous poserai encore la question la semaine prochaine, alors que vous porterez un autre chapeau et que nous discuterons de hockey.
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: Il faut que je fasse attention à ce que je dis aujourd'hui.
[Français]
M. Denis Coderre: Préparez-vous tout de suite car la semaine prochaine, ce sera la même chose.
En fait, à votre avis, est-ce le basketball qui pousse les gens à dépenser de l'argent ou si cet argent serait dépensé de toute façon?
[Traduction]
M. Stephen Bellringer: Je pense que c'est le côté spectacle de la chose qui attire les gens. Nous avons fait des recherches et les gens qui viennent assister à un match de basketball considèrent cela comme un spectacle. Cela entre dans leur budget divertissement après qu'ils aient déterminé le pourcentage de leur revenu qu'ils veulent consacrer au divertissement. Ensuite, il s'agit de savoir si l'on veut aller au théâtre, dîner au restaurant, voir un match de baseball.
• 1025
Les gens se demandent donc, à mon avis, à quoi ils vont
consacrer leur budget divertissement, et cela dépend de leur vie
familiale. Effectivement, si une équipe de la ligue majeure vient
s'installer dans une ville, le marché qui attire ces dollars se
développe et cela génère une activité économique favorable à ce
genre de dépenses.
Peut-être devrais-je laisser Jeff faire quelques observations...
M. Denis Coderre: J'aimerais que vous me donniez des détails maintenant.
M. Stephen Bellringer: ... sur le deuxième volet de votre question qui portait sur les programmes de la NBA.
M. Denis Coderre: Dites-moi combien cela rapporte.
M. Jeffrey Mishkin: Le total des recettes.
Au sein de la NBA, voici comment ça marche: toutes les recettes provenant des droits de diffusion à la télévision, nationaux et internationaux, ainsi que des ventes de marchandise à l'échelle nationale et internationale sont partagées également par toutes les équipes. Peu importe les résultats obtenus par une équipe sur le terrain, lorsqu'il s'agit des recettes tirées de la vente de marchandises, que vous soyez les Chicago Bulls ou non ne fait aucune différence. Toutes les recettes perçues par la ligue à l'échelle nationale et internationale sont partagées également par toutes les équipes.
La saison dernière, cela représentait environ 13 millions de dollars par équipe. Étant donné que nous venons juste de négocier d'importantes augmentations des droits de diffusion à la télévision et qu'au plan international, ces droits rapportent gros—nos matchs sont diffusés dans 196 pays—nous allons pouvoir augmenter substantiellement la somme que la ligue distribue à chaque équipe. L'an prochain, je crois, cela va s'élever à environ 20 millions de dollars US. Cela va continuer à augmenter chaque année...
M. Denis Coderre: Pas mal.
M. Jeffrey Mishkin: C'est une excellente nouvelle, je sais.
M. Denis Coderre: Est-ce un scoop?
M. Jeffrey Mishkin: Non, ce n'est pas un scoop. En tout cas, ce ne devrait pas en être un.
Cette somme va continuer à augmenter pendant toute la durée de notre nouveau contrat, c'est-à-dire quatre ans. D'ici à la fin de la quatrième année—je n'ai pas le chiffre précis—cette somme atteindra plus de 30 millions de dollars par équipe.
M. Richard Peddie: Une précision: même si le bureau de la ligue a fait un excellent travail et si nos recettes augmentent, cela ne garantit absolument pas la rentabilité de nos activités.
Il faut aussi se rappeler que même si ce sont des dollars américains que nous encaissons, cela ne compense pas nos dépenses en dollars US pour payer les salaires des joueurs. Nous devons recueillir l'argent nécessaire localement, et il provient de la vente de billets et des commandites d'entreprises canadiennes.
Il y a donc encore beaucoup à faire. Évidemment, l'argent de la ligue nous assure une base solide, mais ce n'est pas cela qui nous permet de nous en tirer.
[Français]
M. Denis Coderre: Je n'ai pas beaucoup entendu parler des Raptors. C'est plus près de Montréal. J'ai vu le document portant sur les Grizzlies. Peut-être Stephen pourrait-il nous en parler plus tard. Plus précisément, chez les Raptors, quel est le pourcentage des revenus provenant de la vente des billets et des droits de télévision dans l'ensemble du Canada? Qu'est-ce que cela rapporte aux Raptors, évidemment en termes de millions de dollars, cela étant la marchandise, tout le marketing et les droits qui s'y rattachent? Qu'est-ce que tout cela rapporte à la compagnie? Est-ce que ces renseignements sont d'ordre privé?
[Traduction]
M. Richard Peddie: Les chiffres sont confidentiels, mais je peux vous dire que la vente de billets représente environ 40 p. 100 de nos revenus. Nous vendons diverses marchandises dans le complexe que nous occupons, mais c'est la ligue qui réalise les plus grosses recettes en ce domaine, et cette somme est partagée entre 29 équipes. Toutes les équipes reçoivent donc le même montant.
M. Denis Coderre: Il y a donc péréquation.
M. Richard Peddie: Oui. Enfin, nous faisons de la publicité sur les ondes de City et du nouveau VR en Ontario. Nous organisons des activités promotionnelles dans notre complexe, nous faisons de la promotion auprès des consommateurs. Nous faisons tout en notre pouvoir pour générer des sommes importantes par le biais de la commandite.
Pourtant, comme l'a déclaré Steve, nous sommes dans la même situation que les Grizzlies; même si les trois dernières années ont été bonnes, c'est dans l'avenir que nous investissons. À l'heure actuelle, nous ne faisons aucun bénéfice, nous perdons plutôt de l'argent, mais nous estimons que cela assure la santé à long terme de l'équipe et du basketball.
[Français]
M. Denis Coderre: En terminant, messieurs, si on voulait conclure un pacte fiscal, si on voulait s'entendre sur un mode de fonctionnement, par exemple à propos des taxes—cela pourrait même toucher l'immigration, mais tenons-nous-en à un pacte fiscal—, seriez-vous prêts à vous engager à ouvrir vos livres, donc à rendre public l'ensemble des revenus et des dépenses? Deuxièmement, êtes-vous prêts à déterminer ce que cela donnera concrètement au gouvernement? Est-ce que vous garantissez que plus d'argent sera dépensé dans la communauté? Avez-vous pensé à ce que rapportera concrètement la conclusion d'un pacte fiscal? Ce genre de pacte fait perdre de l'argent au gouvernement. Ce sont des revenus dont on aurait besoin dans le domaine hospitalier. Donc, de quels revenus nous assureriez-vous? Est-ce que cela voudrait dire également plus d'emplois?
[Traduction]
M. Richard Peddie: Je ne pense pas que nous ayons forcément à ouvrir nos livres pour régler la question fiscale. Peut-être pouvons-nous vous donner plus de précision à ce sujet, vous montrer quels sont les taux au Canada par opposition à ceux qui ont cours dans les différents États, etc.
Ce que nous avons voulu souligner, c'est que la capacité d'attirer et de retenir des joueurs est vraiment ce qui détermine nos résultats face à nos adversaires. Si nous pouvons participer aux éliminatoires ainsi qu'à un championnat de la NBA... Il suffit de voir ce qui est arrivé à Toronto lorsque la Série mondiale a eu lieu dans cette ville ou la dernière fois où Montréal a gagné la Coupe Stanley.
Par rapport au nombre de billets que nous vendons actuellement, nous en vendrons énormément plus. Les gens viendront de beaucoup plus loin. Ils viendront de villes américaines pour voir jouer notre équipe. Ils dépenseront plus dans notre complexe. Ils dépenseront plus, point. Ils resteront en ville et descendront à l'hôtel. Le nombre de spectateurs que nous attirons au cours de l'année grimpera. Cela fera connaître la ville de bien des façons.
Les manifestations dont Steve a parlé et qui se sont déjà tenues dans le complexe qu'ils ont construit, par exemple, la conférence sur le sida, etc., sont bonnes pour la réputation de la ville. Cela s'avère très précieux pour le tourisme au Canada. La même chose s'est passée lors de la Série mondiale et du match des étoiles qui a eu lieu au SkyDome avec les Blue Jays.
M. Denis Coderre: Mais allez-vous créer plus d'emplois, par exemple?
M. Richard Peddie: Oui, plus il y aura de spectateurs, plus il faudra de personnel pour assurer les services pendant les matchs. Il y a tant à faire. Mais il faut aussi voir que les gens dépenseront plus. L'effet d'entraînement économique se mettra en branle. Les recettes fiscales augmenteront. Mieux nous réussirons, plus les communautés en bénéficieront.
M. Stephen Bellringer: Juste une petite mise au point: nous ne sommes pas ici aujourd'hui pour demander des modifications du régime fiscal. On nous a invités à venir et à apporter des précisions sur les dossiers qui nous occupent, et c'est la seule chose que nous essayons de faire. Nous sommes confrontés à toutes sortes de questions véritablement problématiques. Vous avez probablement appris par la presse que certaines choses se passent actuellement.
M. Denis Coderre: C'est pour la semaine prochaine.
M. Stephen Bellringer: Nous voulons simplement, par intérêt, nous assurer que le gouvernement fédéral comprend les questions auxquelles nous sommes confrontés et par la suite, au fur et à mesure que notre industrie évoluera, nous pourrons engager un dialogue public. C'est important. Nous ne sommes pas ici aujourd'hui pour demander quoi que ce soit, mais nous suivons de très près certains de ces dossiers.
M. Denis Coderre: Merci.
M. Stephen Bellringer: Le sport que nous représentons est encore tout nouveau.
Le président: Merci, monsieur Coderre.
Je passe maintenant la parole à M. Provenzano.
M. Carmen Provenzano (Sault Ste. Marie, Lib.): Monsieur le président, mes questions entrent en fait dans deux catégories. Les premières portent sur les dernières observations que vient de faire M. Bellringer.
À propos d'une ou deux choses que vous avez mentionnées, je pense que le comité ne voudrait pas laisser passer l'occasion qui lui est offerte d'intervenir. Pour être plus précis, il s'agit de la question de la fiscalité et de celle de l'immigration.
En ce qui a trait à la fiscalité, qu'il s'agisse des impôts versés par les propriétaires d'équipe ou les joueurs ou des taxes payées par le consommateur, le supporter, il faut que le comité sache s'il y a des différences flagrantes. Il faudrait précisément identifier ces différences et les présenter au comité—dans le cadre d'un autre exposé, si vous êtes d'accord, messieurs, pour le faire—de telle façon que nous puissions aisément comprendre le problème et apprécier la situation. Dans les cas où il y a des différences flagrantes, si cela implique le gouvernement fédéral, nous pourrions décider de faire les recommandations qui nous paraîtront les plus appropriées à cet égard.
Dans vos exposés, vous avez en quelque sorte uniquement effleuré ces questions. Nous avons lu par exemple dans les journaux, il n'y a pas si longtemps, qu'un joueur avait déclaré: «Plutôt m'enchaîner au poteau de but que d'aller jouer au Canada». Je pense que le problème auquel il faisait allusion avait trait à la différence entre les taux d'imposition et au fait qu'il ne voulait pas en subir les conséquences.
Vous avez parlé des jours de travail et ce que vous avez dit est fort intéressant, mais il faut que nous ayons en main une analyse complète de ces différences. Si vous souhaitez un abattement précis, demandez-le clairement. Comme je l'ai dit, et pour nous résumer, acceptez-vous de fournir ces informations au comité?
M. Stephen Bellringer: Certainement, si vous nous invitez à le faire, nous le ferons volontiers, mais permettez-moi de rappeler quel est le contexte.
M. Carmen Provenzano:
[Note de la rédaction: Inaudible]
M. Stephen Bellringer: Certaines de ces questions se posent uniquement dans notre secteur d'activité. Certaines ne se posent que dans le domaine des sports professionnels, mais ce n'est pas toujours le cas. Je vois ici M. O'Brien, et j'ai passé quatre années formidables à London. Mais prenez n'importe quelle entreprise de ce pays, que ce soit 3M ou une autre, qui cherche à attirer des professionnels très compétents pour qu'ils viennent ici et participent au développement de l'économie canadienne, parlez aux représentants de ces industries de la différence de taux d'imposition entre le Canada et certains États, aux États-Unis, et vous verrez que cette question ne se pose pas uniquement dans notre industrie.
• 1035
Il y a effectivement deux ou trois points dont nous avons
discuté qui appartiennent au contexte unique dans lequel évolue
notre industrie. Par exemple, si le comité estime que la présence
d'entreprises comme la nôtre au Canada entraîne des avantages
économiques et si on voulait tirer de cela une conclusion sans
équivoque et faire une déclaration officielle ferme à cet effet,
cela pourrait avoir, je pense, un certain impact sur les autres
branches de gouvernement et sur la portée des mesures qui peuvent
être prises pour aider notre secteur d'activité à se développer
dans ce pays.
L'autre point sur lequel nous pourrions apporter des précisions, et nous serons heureux de le faire si vous nous y invitez, est le suivant: pour nous, c'est clair, nos principaux athlètes sont en représentation toute l'année, ils travaillent effectivement toute l'année, comme vous, d'ailleurs, alors que certains vous voient uniquement lorsque vous siégez à la Chambre, en direct, à la télévision. Ils ne vous voient pas quand vous participez aux nombreuses autres réunions de comité qui ne sont pas télédiffusées, ni aux réunions qui se tiennent dans vos circonscriptions.
Malheureusement, à l'heure actuelle, le gouvernement en place ne reconnaît pas le fait que nos athlètes travaillent toute l'année, comme vous. C'est un point à propos duquel nous pourrions formuler une recommandation précise.
M. Carmen Provenzano: Ce serait une bonne chose.
M. Stephen Bellringer: Excellent.
M. Carmen Provenzano: Ma deuxième question porte sur les remarques qu'ont présentées M. Derrett et, dans une certaine mesure, M. Peddie.
Il est très intéressant de vous entendre dire que vous réalisez la nécessité d'augmenter le nombre de vos supporters. Vos programmes d'action communautaire, votre participation à ces manifestations de bienfaisance, vos programmes axés sur le développement du basketball ont en réalité pour objet l'augmentation du nombre de vos supporters, ceux qui n'hésiteront pas à payer le prix du billet pour assister à un match ou qui feront partie de l'auditoire dont l'élargissement vous permet d'accroître votre part du marché, ce qui se traduit, dans tous les cas, par des recettes plus élevées.
Ma question est la suivante: pouvez-vous nous dire, d'abord en ce qui concerne les Raptors et les Grizzlies, et ensuite pour ce qui est de la ligue, quel pourcentage des recettes réserve-t-on à cette activité, l'augmentation du nombre des supporters convaincus? Je suppose que cela varie selon l'équipe, mais pouvez-vous nous donner une idée du pourcentage des recettes que vous avez consacrées, jusqu'ici, à l'augmentation du nombre des supporters de votre équipe?
M. Richard Peddie: Je ne peux pas citer de chiffres, je ne les ai pas en tête, mais cela recouvre tout un tas de choses, que ce soit le marketing et le personnel que cela nécessite ou les cours de formation que nous organisons et tout ce dont nous avons parlé. Je n'ai tout simplement pas les chiffres sous la main, mais il y a une chose dont nous sommes très fiers lorsque nous examinons ce que font d'autres sports en ce domaine et, disons, d'autres franchises: à mon avis, nous faisons nettement plus.
Pour ce qui est de constater à quel point notre présence se fait sentir au sein de la communauté, ce que nous offrons en retour, nous n'avons pas vraiment jugé utile de quantifier cela, parce que nous savons que nous faisons nettement plus que qui que ce soit d'autre.
M. Carmen Provenzano: Lorsque vous avez parlé, par exemple, du programme Night Hoops, vous avez indiqué que cela émanait d'un partenariat entre votre organisation et les différents paliers de gouvernement, fédéral, provincial et municipal. Je pense que c'est une information qui a vraiment beaucoup d'intérêt pour le comité. Si le gouvernement, les différents paliers de gouvernement, quels qu'ils soient, peuvent agir de concert et travailler en partenariat avec une organisation sportive professionnelle, c'est une forme d'aide qu'il est probablement plus facile de vous donner que celle dont vous avez besoin pour vous attaquer aux autres problèmes dont vous avez parlé, parce qu'ils ont de nombreuses ramifications.
La ligue a-t-elle une politique fixant la part minimum des recettes qu'une équipe doit réinjecter dans la communauté en finançant ce genre de programme qui sert à augmenter le nombre des supporters? La ligue a-t-elle une politique sur les modalités des partenariats qui peuvent être établis avec les gouvernements afin d'élargir la base des supporters? Est-ce que ces choses-là...?
M. Jeffrey Mishkin: Ce sont des sujets dont nous parlons tout le temps et qui sont jugés extrêmement importants. Ce n'est pas quantifié comme vous le suggérez. La ligue ne fixe pas un montant minimum d'argent que les équipes doivent consacrer à des programmes d'action communautaire ou à la promotion et à la commercialisation de notre sport.
Je peux vous dire qu'au niveau de la ligue, ces activités représentent des dizaines de millions de dollars investis annuellement dans l'élaboration de messages d'intérêt public, l'achat de temps d'antenne sur les chaînes de télévision nationales, afin de promouvoir le programme Reading is Fundamental, et le financement d'autres programmes dans lesquels la NBA est impliquée. Nous nous attendons à ce que nos équipes, en intégrant ce genre d'activités dans les bonnes pratiques commerciales qu'elles appliquent—je ne range pas cela dans la catégorie oeuvres de bienfaisance pures et simples—se comportent comme de bonnes citoyennes. Nous estimons que pour être de bonnes citoyennes, pour avoir une présence commerciale bénéfique, les équipes doivent consacrer beaucoup d'argent et d'énergie aux communautés au sein desquelles elles sont situées, et certaines activités qui entrent dans ce contexte sont difficiles à quantifier.
Quand un joueur visite un hôpital, quand il va servir à manger dans un refuge pour les sans-abri, je ne sais pas quelle valeur on peut accorder à cela. Je ne suis pas sûr que l'on puisse exactement quantifier cela. Au plan de la politique de la NBA concernant son rôle au sein de la société, nous nous attendons à ce que toutes nos équipes participent activement à la vie de leur communauté et y consacrent beaucoup de ressources, d'énergie, de temps et d'attention.
M. Carmen Provenzano: Voici, je pense, où je veux en venir: si vous souhaitez établir des partenariats entre la NBA ou certaines équipes et les divers paliers de gouvernement, quels qu'ils soient, vous devriez dire aux pouvoirs publics comment cela peut se faire. Vous devriez être précis et leur dire, voici comment vous pouvez vous joindre à nous—qu'il s'agisse du programme de développement du basketball, de projets d'action communautaire, de l'équipe nationale—et, en nous aidant à mener à bien cette initiative, voici comment, au bout du compte, vous pouvez agir dans l'intérêt général et à long terme de notre sport.
M. Ken Derrett: J'aurais quelque chose à ajouter à ce sujet.
Nous apprécions vos observations et les perspectives que cela ouvre. Je pense que dans l'exposé que nous vous avons présenté aujourd'hui, nous vous avons donné des informations, sans pour autant entrer dans les détails. Il est certain que nous ne cachons rien en ce qui a trait aux engagements que la ligue a pris vis-à-vis de ce pays en décidant d'avoir ici un bureau et en dépensant des centaines de milliers de dollars pour faire diffuser des messages d'intérêt public et promouvoir les événements organisés dans le cadre des programmes mis sur pied par nos deux équipes. Ce sont des initiatives qui peuvent certainement être chiffrées.
Je pense que les commentaires que vous avez faits aujourd'hui, qui se prolongeront, je l'espère, par d'autres discussions, nous permettront de préparer une proposition précise; mais, à notre avis, il aurait été prématuré de venir aujourd'hui avec une liste de cinq ou six recommandations.
Le président: Tout à fait.
Permettez-moi d'intervenir un instant pour souligner qu'en ce qui concerne les points soulevés par M. Provenzano, si vous pouviez nous transmettre des détails sur les comparaisons entre les régimes fiscaux, cela nous aiderait énormément à préparer notre rapport.
Par ailleurs, si je prends l'exemple de Night Hoops, il est toujours réconfortant de constater que la collaboration entre les trois paliers de gouvernement peut donner des résultats concrets, pratiques et positifs. Il semble que de nos jours, on s'oriente de plus en plus vers ce genre de chose, le partenariat avec d'autres paliers de gouvernement. Si vous pouviez nous fournir plus de détails sur ce programme, cela serait utile.
Enfin, à propos du dernier exemple que vous avez donné, le programme national de basketball, il serait bon, Ken, d'étayer un peu plus votre recommandation et même de la chiffrer, car ici, la première question que tout le monde pose, c'est combien cela va-t-il coûter?
M. Ken Derrett: Je tiens à souligner, pour l'information des membres du comité, qu'en l'occurrence, un partenariat a été établi. Je ne voudrais pas quitter cette réunion en laissant aux participants l'impression que ce genre de collaboration n'existe pas. Nous avons des appuis, celui du gouvernement fédéral, celui de Sports Canada, celui de Basketball Canada.
Le président: Bien sûr.
M. Ken Derrett: Ce que nous avons essayé de souligner plus tôt, je crois, c'est qu'au stade où en est actuellement ce sport, il faut faire plus. Par rapport à certains des autres sports, le nôtre est très peu développé, sans vouloir critiquer qui que ce soit parmi les responsables du basketball amateur dans ce pays.
Le président: Peut-être me permettrez-vous de faire une petite comparaison ou de citer un autre modèle: dans mon autre vie, je travaille à titre bénévole pour une importante équipe junior de Toronto, et cette ligue junior de hockey contribue énormément à soutenir l'infrastructure de la Ligue nationale de hockey. Nous pourrions peut-être envisager—si je vous comprends bien—des mesures qui permettraient d'atteindre un niveau de performance aussi élevé dans le secteur du basketball au Canada.
M. Richard Peddie: En fait, nous admirons beaucoup l'approche de la MTHL et les résultats qu'elle obtient à Toronto. Il y a 40 000 enfants qui jouent au hockey à Toronto. C'est le modèle dont nous nous inspirons avec nos Bell Raptorball, parce que nous avons besoin de ce genre d'infrastructure.
J'ajouterais que nous serions ravis de vous transmettre des recommandations précises sur la façon dont nous pourrions collaborer. Nous travaillons déjà en étroite collaboration avec Basketball Canada et Basketball Ontario. Récemment, j'ai passé tout un samedi en compagnie des responsables de Basketball Ontario qui avaient organisé une manifestation à laquelle ont participé 619 équipes de jeunes garçons et filles de moins de 12 ans. Certains de nos bénévoles étaient là, et j'ai passé moi-même toute la journée là-bas. Notre mascotte, nos danseurs et nos artistes ainsi que l'un de nos joueurs ont participé à l'événement.
Non seulement donnons-nous de notre temps; nous donnons également de l'argent. Nous faisons des dons importants à ces deux organismes. Nous sommes tout à fait prêts à continuer. Je pense d'ailleurs que les relations que nous entretenons deviennent plus étroites.
Mais ces organismes ont besoin d'aide. Si nous revenons, j'aimerais être accompagné de leurs responsables, pour vous montrer comment nous collaborons.
Le président: Merci, monsieur Peddie.
M. Solberg va poser une brève question et ensuite, je donnerai la parole à Mme Tremblay.
M. Monte Solberg: Merci, monsieur le président.
Premièrement, je tiens à dire que j'apprécie énormément ce que fait la NBA sans avoir l'appui du gouvernement fédéral. Ce que vous faites de votre propre initiative est énorme.
À propos de la question fiscale, quel est le pourcentage du total de vos dépenses qui sert à financer les salaires des joueurs?
M. Jeffrey Mishkin: Je peux vous donner une réponse précise...
M. Monte Solberg: Je veux dire au Canada, car aux États-Unis, ce serait différent.
M. Jeffrey Mishkin: Oh, oui, certainement.
M. Monte Solberg: Si vous versez des salaires plus élevés pour compenser la différence au plan du coût de la vie et du régime fiscal, ce pourcentage va être plus élevé au Canada.
M. Stephen Bellringer: Si je comprends bien votre question, je dirais que nous dépensons un peu plus de 50 p. 100 de nos revenus pour payer les joueurs.
M. Monte Solberg: Autrement dit, étant donné que les impôts au Canada sont environ deux fois plus élevés qu'aux États-Unis, cela doit se chiffrer à des millions et des millions de dollars par an. Si vous compensez la différence en versant des salaires plus élevés, vous devez dépenser, à mon avis, des millions et des millions de dollars par an.
M. Stephen Bellringer: Même sans vous donner des chiffres exacts, je peux dire que dans l'ensemble, monsieur, vous avez raison.
M. Monte Solberg: On voit bien que dans ces conditions, vous ne pouvez pas vraiment être compétitifs. Cela vous empêche de faire des bénéfices, mais également d'attirer les meilleurs joueurs et d'être à la hauteur de la concurrence.
Ce que je voudrais, je suppose, c'est mettre un chiffre quelconque sur le désavantage que vous subissez à cause du régime fiscal.
M. Richard Peddie: Je devrais également souligner que nos équipes sont nouvelles et encore au stade de l'expansion. Par rapport aux 29 équipes, en ce qui a trait aux salaires des joueurs, nous nous rangeons au bas de la liste.
M. Monte Solberg: Je vois.
M. Richard Peddie: Pour que nous puissions être compétitifs... et il y a un lien. Certaines équipes versent des salaires élevés et n'obtiennent pas les résultats escomptés, mais il y a certainement un lien. Pour être compétitif, il faut être prêt à dépenser davantage. En ce qui nous concerne, ces dépenses se situent autour de 55 à 60 p. 100.
Nous pourrions facilement dépenser 10 millions de dollars US de plus, mais cela ferait monter le pourcentage à environ 80 p. 100. Nous ne pouvons pas nous le permettre. Il faut aussi faire rentrer de l'argent.
Par conséquent, l'impact sur l'économie canadienne va être de plus en plus positif, mais en ce qui nous concerne, étant donné que nous sommes obligés d'être compétitifs, le fardeau que nous allons devoir assumer va aller s'alourdissant.
M. Monte Solberg: Merci.
Le président: Madame Tremblay.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Je vais d'abord émettre un court commentaire et je poserai ensuite une question, parce que j'ai une autre réunion de comité à 11 heures.
D'abord, je pense que, dans la société, il y a le pain et les jeux; vous fournissez les jeux mais il faut aussi penser au pain. Des gens qui touchent en moyenne un salaire de 2,6 millions de dollars ne font pas tellement pitié. Si vous créez des fondations, c'est aussi parce que c'est payant pour vous. Cela vous fait de la publicité et vous permet d'accomplir des choses.
Je pense que les questions qui ont été posées et les données supplémentaires qui pourraient en ressortir sont absolument intéressantes, mais je voudrais aborder un tout autre sujet.
Est-ce qu'il y a beaucoup de joueurs blessés dans votre ligue? Comment avez-vous pu réussir à trouver des arbitres qui acceptent d'oeuvrer sur un terrain aussi petit où se déplacent autant de joueurs aussi grands? Ou bien vous les payez bien, ou bien ils sont mieux formés, ou bien ils sont d'une intelligence nettement supérieure à celle de la moyenne des arbitres qu'on a vus, par exemple, au hockey. Comment avez-vous fait pour que les règlements qui sont imposés dans votre ligue soient adoptés?
Ce matin, je participais à une autre réunion, au moment du petit déjeuner. Un fan des Sénateurs m'a dit: «L'arbitre était excellent hier soir; il a donné un nombre suffisant de punitions, même en période supplémentaire, pour que les Sénateurs puissent gagner.» Cela vous donne une idée du jugement que les gens portent sur les arbitres de la Ligue nationale de hockey. On en parlera davantage la semaine prochaine.
• 1050
Toutefois, j'aimerais comprendre comment a fait
l'homme qui a présidé à vos destinées et qui préside
maintenant la Ligue nationale pour la transformer en
roller Derby, comment il a fait pour que vous ayez
un arbitrage absolument extraordinaire dans la
ligue du basketball. Cela m'impressionne vraiment,
parce que je suis amateur de basketball.
Un autre point avant que vous répondiez à ma question. j'aimerais dire à monsieur qu'au Québec, le basketball a toujours été le sport le plus populaire dans les universités québécoises. Quand j'étais étudiante à l'université, il y avait d'excellentes équipes de basketball. Le Rouge et Or de Laval a toujours été une excellente équipe.
[Traduction]
M. Jeff Mishkin: Au nom des arbitres de la NBA, merci d'avoir fait cette observation. Ce sont des gens dont on ne reconnaît habituellement pas la contribution de cette manière.
De nombreuses règles s'appliquent au sein de la NBA et nous essayons de minimiser les contacts entre les joueurs. Manifestement, il n'y en a pas autant qu'au hockey. Il y a beaucoup de contacts dans un match de basket, mais ce sont des contacts contrôlés. Il existe de nombreuses règles qui ont pour but de les minimiser.
Nous appliquons également des règles très strictes pour empêcher les joueurs se battre; les échanges de coups de poing, le cas échéant, sont punis d'une suspension automatique pendant tout le match et d'amendes importantes. En cas d'altercation sur le parquet, les autres joueurs ne sont pas autorisés à quitter le banc.
Les joueurs de basket peuvent subir de nombreuses blessures, comme dans tous les sports, mais au moins, on peut dire qu'elles sont dues au fait qu'ils doivent courir d'un bout à l'autre du terrain et sauter, et non à des contacts entre les joueurs.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Pensez-vous que le lancer de punition, qui est souvent utilisé, peut avoir un impact important?
[Traduction]
M. Jeff Mishkin: C'est tout à fait possible. C'est souvent un lancer franc qui s'avère décisif dans un match.
M. Richard Peddie: Vous parlez des blessures. Au cours de l'année écoulée, les Raptors de Toronto ont été la deuxième, sinon la première, équipe où il y avait le plus de blessés. Je me souviens que pendant longtemps, six ou sept de nos principaux joueurs ont assisté aux matchs assis sur le banc, en costume, et non en uniforme. Un de nos jeunes joueurs s'est blessé et il a fallu que nous lui versions son salaire pendant le reste de l'année. Ce sont des choses qui arrivent, c'est un jeu très physique. Les blessures ont certainement une influence sur les résultats d'une équipe.
Le président: Madame Tremblay, un autre comité doit se réunir dans cette pièce à 11 h et il nous reste environ quatre minutes.
Monsieur O'Brien, je vous donne donc immédiatement la parole.
M. Pat O'Brien: Merci, monsieur le président.
Messieurs, je vous remercie de votre présentation.
Je suis désolé d'être arrivé en retard. Une des choses que ceux qui nous critiquent ne savent pas, c'est que nous sommes censés assister non pas à un comité, mais à deux en même temps. Il a fallu que je vote au Comité de la défense, et c'est la raison pour laquelle je suis arrivé en retard.
Cela fait 35 ans que j'observe ce que fait la NBA, et d'après mes constatations, en tant qu'entreprise, la ligue s'est beaucoup améliorée. Je pense que les franchises se comportent comme d'excellentes citoyennes et que sur ce chapitre, ce sont les Raptors et les Grizzlies qui remportent la palme; mais je suis partial. Je vous félicite donc pour la qualité de votre présentation et également pour la contribution de vos équipes au bien-être de la communauté.
Dans le prolongement des observations de mon ami, M. Provenzano—et je crois comprendre que vous n'étiez pas ici aujourd'hui dans ce but—quand vous nous transmettrez des renseignements complémentaires, cela m'intéresserait de savoir ce qui se passe aux États-Unis. Quelles sont les municipalités et les États américains qui appuient des équipes de la NBA? Que fait le gouvernement fédéral? J'aimerais que vous me donniez des renseignements financiers et également de tout autre ordre, sur le thème qu'a évoqué mon collègue.
Quelle comparaison peut-on faire avec le Canada, en se basant sur le cas de vos deux équipes, en ce qui a trait à l'aide municipale, provinciale et fédérale sur le plan financier et autre? Quel est actuellement le statu quo et que nous conseilleriez-vous de faire dans ces deux domaines? C'est juste une demande de renseignements complémentaires.
J'ai une question à vous poser avant que le temps qui nous est imparti soit complètement écoulé. Il y a dans la NBA, si je ne m'abuse, des joueurs canadiens comme Rick Fox, Bill Wennington et les Magloires, et ainsi de suite. Est-ce que les Raptors et les Grizzlies ont essayé, même si ce sont des joueurs qui n'appartiennent pas à vos équipes, de les faire participer aux activités de promotion du basket au Canada pour vous aider à réaliser vos objectifs dans notre pays?
M. Ken Derrett: Peut-être est-il un peu prématuré de l'annoncer, mais à titre de membre du conseil d'administration de Basketball Canada, où les deux équipes ont été représentées ces dernières années, je peux vous dire que Steve Nash, que vous avez vu dans la vidéo, a accepté d'être le porte-parole d'un programme appelé Future Hoops, la nouvelle initiative lancée par Basketball Canada et la NBA, dont l'objet est précisément ce dont nous avons parlé ce matin—aider le basket à se développer.
C'est le genre de chose dont nous avons besoin à long terme. Il n'y a pas beaucoup d'anciens joueurs de la NBA ni d'anciens entraîneurs qui vivent au Canada. À l'heure actuelle, il y a trois joueurs canadiens qui appartiennent tous à des équipes américaines. Steve a un faible pour ce pays et pour le basket et il veut nous aider. Je suis sûr que Rick et Bill voudraient en faire autant et ils ont tous deux exprimé le souhait de jouer pour le Canada au cours des championnats du monde qui auront lieu cet été. Il faut toutefois que nous instaurions un système, car nous ne pouvons compter uniquement sur trois joueurs dont deux pourraient prendre leur retraite dans cinq ans.
M. Pat O'Brien: Je comprends cela. Je pense que c'est formidable de voir un jeune homme comme Nash ne pas oublier son pays d'origine maintenant qu'il gagne beaucoup d'argent aux États-Unis—et il le mérite, si l'on en juge par les salaires qui sont couramment versés. Mais cela ne fait que renforcer ce que j'ai dit, et votre réponse le démontre: s'ils ne sont que trois, assurons-nous de les mettre de l'avant dans toute la mesure du possible au Canada. Et espérons qu'ils seront plus de trois à l'avenir.
Merci monsieur le président. J'ai terminé.
Le président: Merci, monsieur O'Brien.
Messieurs, j'aimerais conclure. Vous avez bien servi le sport que vous représentez ce matin. Vous nous avez transmis un mémoire excellent et vous nous avez fourni de très bonnes informations. Merci. Nous nous instruisons tous afin d'être en mesure éventuellement de formuler des recommandations solides et concrètes. Au nom de tous les membres du comité, merci.
La séance est levée.