SINS Réunion de comité
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SUB-COMMITTEE ON THE STUDY OF SPORT IN CANADA OF THE STANDING COMMITTEE ON CANADIAN HERITAGE
SOUS-COMITÉ SUR L'ÉTUDE DU SPORT AU CANADA DU COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN
TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le jeudi 7 mai 1998
[Traduction]
Le président (M. Dennis J. Mills (Broadview—Greenwood, Lib.)): Je pense que nous pouvons commencer. Je vous en prie, allez-y.
M. Kerry Moynihan (directeur général, Union sportive interuniversitaire canadienne): Merci, monsieur le président mesdames et messieurs les membres du comité.
Je suis directeur général de l'USIC et je travaille au siège social, à Toronto. Je suis accompagné aujourd'hui de Jennifer Brenning. Jennifer est la directrice des opérations et du développement et elle travaille au bureau d'Ottawa de l'Union. Elle a consacré beaucoup de temps à notre étude sur les bourses.
Ce dossier est d'ailleurs celui sur lequel nous allons centrer l'exposé que nous vous présentons ce matin. À la fin, nous ferons le point sur notre étude relative à l'incidence économique. Je sais que c'est un dossier qui vous intéresse et nous pouvons faire un bref tour d'horizon de la question.
Pour commencer, j'ai pensé qu'il serait utile de vous parler un peu de notre rôle vis-à-vis le sport au Canada, de façon à ce que vous puissiez intégrer cela dans le contexte du sport, en général.
Notre de mandat nous désigne comme l'organisation sportive nationale responsable du sport interuniversitaire au Canada et au nom du Canada. Notre mission est d'enrichir l'éducation des étudiants-athlètes—et l'importance de ce terme, «étudiant-athlète», doit être soulignée—grâce à des programmes sportifs qui favorisent l'excellence.
Notre union est composée de 47 universités membres, regroupées en cinq associations. Il y a l'Association sportive de l'Ouest canadien, la Great Plains Athletic Conference, l'Ontario University Athletics, la Fédération québécoise du sport étudiant et l'Association sportive interuniversitaire de l'Atlantique.
Voici quelques statistiques qui ne sauraient manquer de vous intéresser. On compte environ 10 000 étudiants-athlètes au Canada, et nous leur donnons la possibilité de participer à plus de 3 000 compétitions sportives au cours d'une période de cinq mois.
J'ai mentionné que l'USIC a deux bureaux. Le siège social de Toronto a ouvert ses portes récemment. Nous avons pris cette initiative afin de nous rapprocher du monde des affaires canadien. Par ailleurs, c'est important sur le plan médiatique. Nous avons également un bureau ici, à Ottawa, où se trouve un de nos principaux partenaires: Sport Canada. Nous estimons utile d'avoir aussi un bureau ici. Seuls quelques organes directeurs dans le domaine du sport ont, comme nous, des bureaux à Toronto et à Ottawa.
Nos programmes et nos services sont nombreux.
Nous nous occupons principalement des championnats nationaux. Nous en proposons 15. Je pense que c'est important du point de vue de la contribution du sport à l'unité nationale. Un bon nombre de nos activités sont liées aux Championnats nationaux. Nous organisons des championnats masculins et féminins en basket, en cross-country, en football—la Coupe Vanier—en hockey sur gazon féminin, en hockey sur glace masculin et féminin—c'est la première année où nous avons ajouté le hockey sur glace féminin—en soccer féminin et masculin, en natation masculine et féminine, en athlétisme masculin et féminin, en volley-ball masculin et féminin et en lutte. En 1999, nous allons ajouter la lutte féminine et en 1998 le rugby féminin. Nous faisons un effort délibéré pour favoriser l'égalité des sexes et nous augmentons le nombre des compétitions sportives auxquelles peuvent participer les femmes. C'est le cas, par exemple, du hockey sur glace féminin, du rugby et de la lutte.
Nous sommes également très impliqués dans le contrôle antidopage et l'éducation en la matière. Nous sommes l'un des principaux partenaires du CCES, le Canadian Centre for Ethics in Sport. Nous avons pratiqué près de 2 250 tests depuis 1990,et j'aimerais signaler que moins de 1 p. 100 de ces tests étaient positifs. En huit ans, il y a eu 20 tests positifs. C'est encore 1 p. 100 de trop.
Nous sommes l'un des quelques organes directeurs du domaine du sport qui ont mis sur pied un programme obligatoire d'éducation antidrogue, et nous en sommes très fiers. Nos 10 000 étudiants-athlètes reçoivent tous une brochure comme celle-ci où l'on parle des dangers des drogues. Il y a aussi une liste de toutes les substances proscrites et on leur présente, dans l'établissement qu'ils fréquentent, un programme vidéo sur le sujet. Nous espérons ainsi transmettre un message on ne peut plus clair et bien faire comprendre que nous ne tolérerons pas le dopage dans les sports et que les étudiants qui prennent des drogues se feront prendre.
Il y a eu trois tests positifs plus tôt cette année parmi les joueurs de football, et nous avons donc encore beaucoup de chemin à faire. Je pense cependant que nous faisons du bon travail et nous allons continuer.
Le président: Excellent.
M. Kerry Moynihan: Je vous voulais juste mentionner cela brièvement.
• 0920
Bourses: Il y a chaque année deux grandes cérémonies où nous
reconnaissons les réalisations de nos étudiants-athlètes. Les
Howard Mackie Awards, un hommage à nos plus grands athlètes
masculins et féminins, ont été décernés cette semaine à Calgary.
L'organisation de cette cérémonie s'appuie sur un concept
intéressant: des études d'avocats de Calgary se sont jointes à nous
pour mettre sur pied cet événement. C'est un gala de premier plan.
Il sera retransmis par TSN, le 9 mai, je pense. En octobre, c'est
le gala de la Banque Royale, qui permet de reconnaître les cinq
meilleurs étudiants-athlètes masculins et féminins qui ont une
moyenne de 80 p. 100 ou plus. Je tiens d'ailleurs à signaler que
presque 1 000 de nos 10 000 athlètes réussissent à maintenir cette
moyenne, ce qui démontre que notre organisation regroupe un grand
nombre d'excellents étudiant-athlètes.
Marketing: Comme je l'ai indiqué, nous avons un assez bon programme de marketing. TSN est notre radiodifffuseur-hôte. Il n'y a que peu d'organes directeurs dans le domaine du sport qui, comme nous, qui peuvent compter voir diffuser entre 10 et 14 manifestations sportives nationales par an. Nous sommes très satisfaits de notre partenariat avec TSN. Chaque année, le parrainage nous rapporte environ un million de dollars, et nos partenaires du Plan Or, ceux qui contribuent 300 000 $ ou plus en argent ou en nature, sont des entreprises de grande envergure. Il s'agit de General Motors du Canada, de la Banque Royale et de TSN.
Comme tout autre organe directeur national dans le domaine du sport, nous avons adopté un certain nombre de règles. Nous devons faire respecter les règles concernant l'admissibilité et les bourses. Jennifer est très impliquée dans ce secteur d'activité. Nous faisons constamment des enquêtes et cette année, il y a eu trois cas dont nous avons dû nous occuper.
Nous sommes aussi présents sur la scène internationale dans le cadre des Jeux de la FISU qui sont organisés tous les deux ans. Cinq mille athlètes et 160 pays participent à ces jeux qui exigent également la présence d'environ 2 000 officiels. Vous vous rappelez sans doute qu'en 1983, ces jeux ont eu lieu à Edmonton. Récemment, nous avons conclu un partenariat avec l'Université de l'Alberta qui a accepté de gérer ce programme, au lieu que ce soit nous qui le fassions ici, à Ottawa. Les prochains jeux auront lieu à Palma de Majorque, en Espagne, en juillet 1999.
Nous participons également avec divers groupes à d'autres événements spéciaux, par exemple, les Championnats universitaires nord-américains de hockey qui viennent de se dérouler à Detroit. Nous participons à plusieurs de ces jeux et manifestations à caractère unique.
En ce qui concerne notre rôle dans le secteur du sport au Canada, nous contribuons naturellement à améliorer l'accès à des activités qui touchent la santé et la condition physique en organisant dans nos universités membres des compétitions internes ou des événements centrés sur la vie active.
Il y a une chose intéressante à noter à propos des entraîneurs: nous offrons plus de débouchés aux entraîneurs professionnels que toute autre organisation sportive nationale, notamment un pourcentage élevé de postes pour des entraîneurs de niveau de certification IV. Il y a environ 1 500 entraîneurs dans 33 disciplines sportives.
Dans certains sports comme le basket, le football, le hockey sur gazon et la lutte, les championnats et les programmes que nous mettons sur pied sont considérés comme les principaux événements auxquels peuvent participer les Canadiens qui font de la compétition de haut niveau. Un grand nombre des membres de notre personnel sportif exercent des fonctions de leadership dans des organisations sportives nationales. De nombreux spécialistes des sciences appliquées du sport sont employés par les universités canadiennes.
Je le répète, en ce qui concerne les séminaires sur la lutte contre le dopage, nous jouons un rôle de premier plan. Bien des universités qui sont membres de l'USIC abritent des centres de haute performance, par exemple, pour le volley-ball à Winnipeg et pour le patinage de vitesse à Calgary.
Il est intéressant de noter que les années où se tiennent les Jeux olympiques, 380 des 900 athlètes licenciés au niveau fédéral sont inscrits dans des universités canadiennes. Les années où il n'y a pas de Jeux olympiques, ce pourcentage passe à 50 p. 100. De nombreux athlètes licenciés suivent des cours dans des universités canadiennes.
Sur le plan financier, notre budget d'exploitation total atteint pratiquement 2,27 millions de dollars. Cela comprend une contribution de Sport Canada de 455 000 $, soit 20 p. 100 de notre budget d'exploitation. Cette contribution a considérablement diminué puisqu'elle s'élevait à un million de dollars il y a 4 ou 5 ans. Nous nous sommes arrangés pour faire face. Nous avons coupé d'une manière substantielle nos activités, et ce que nous pouvons offrir est maintenant limité. C'est en partie pour essayer de combler notre découvert de trésorerie que nous avons décidé d'ouvrir un bureau à Toronto. Le reste de notre budget provient de droits, de garanties et du parrainage des entreprises.
C'était là quelques informations générales sur nos activités.
J'aimerais évoquer brièvement le document d'étude de 1997 qui, je pense, fait partie de l'information que l'on vous a remise. Essentiellement, ce document porte sur la question des bourses, et vous y trouverez de nombreux renseignements utiles. J'aimerais vous entretenir de ce dossier.
Le document d'étude a été élaboré il y a un an avant la dernière assemblée générale annuelle. La dernière fois que des modifications ont été apportées dans le domaine des bourses, c'était en 1985-1986. À l'heure actuelle, nous n'autorisons pas les bourses sportives pour les étudiants qui entrent à l'université après avoir terminé leurs études secondaires. La seule exception est celle d'un athlète qui a une moyenne de 80 p. 100 ou plus et qui peut bénéficier d'une bourse d'études avec un volet sportif. Il s'agit donc d'une bourse plutôt orientée sur les études et où le sport ne joue pas un grand rôle. La nouvelle politique que nous envisageons est une première tentative pour régler la question de la prise en compte de la performance sportive.
• 0925
On a invoqué à peu près dix raisons pour ne pas offrir de
bourses sportives aux étudiants de première année, et je vais vous
en dire quelques mots. Je ne prends pas parti, c'est seulement
l'opinion de nos membres. Voici les raisons qui sont avancées pour
justifier notre refus d'offrir des bourses aux étudiants de
première année.
À l'heure actuelle, partout au Canada, les universités éprouvent des difficultés à financer les sports. Elles ne jugent pas cela prioritaire et trouvent plus important de mettre sur pied des programmes, de faire des recherches et d'embaucher des professeurs que de réunir des fonds pour financer les athlètes. Voilà ce que déclarent les universités.
Même si nous offrions des bourses aux étudiants de première année, étant donné que la somme dont on parle serait d'environ 3 000 $, cela ne serait pas suffisant pour décourager ceux qui veulent aller aux États-Unis, attirés par tout ce qu'a à offrir la NCAA: couverture télévisée de grande envergure, programmes de marketing extrêmement généreux et retransmissions sur les chaînes de télévision nationales chaque semaine. Même si nous offrons 3 000 $, cela ne va pas les décourager totalement.
Troisièmement, si nous décidons d'offrir ces bourses, cela va absorber beaucoup de notre temps car il va y avoir plus de règles à appliquer et nous allons être constamment occupés par des enquêtes et des plaintes. C'est également un sujet de préoccupation.
Quatrièmement, ce sont les universités les plus riches qui attireront la majorité des meilleurs athlètes, et il y aura donc une hiérarchisation des universités. Les activités de recrutement s'intensifieront et l'on pourrait assister à un autre phénomène de hiérarchisation se manifestant par une surconcentration de sports de haut profil au détriment d'autres activités et du principe d'équité, et par un déséquilibre entre les associations et les régions au plan de la compétitivité. Donc, offrir des bourses aux étudiants de première année pourrait entraîner une hiérarchisation des universités et une hiérarchisation des sports.
Ce sont là quelques arguments qui sont avancés par nos membres qui s'opposent à ce que nous nous lancions dans cette activité.
Parmi les arguments en faveur de l'offre de bourses aux étudiants de première année, il y a la possibilité que cela arrête la fuite des athlètes canadiens aux États-Unis, et je vais vous en dire quelques mots. D'après nos statistiques les plus récentes, plus de 1 700 étudiants ont accepté des bourses aux États-Unis, et si nous offrions nous-mêmes des bourses aux étudiants de première année, cela permettrait, dans une certaine mesure, de mettre un frein à cette tendance et de leur donner la possibilité d'étudier dans des universités canadiennes et de participer à des activités sportives universitaires.
Plusieurs de nos meilleurs athlètes vont aux États-Unis, et sur le plan du marketing, dans la perspective de créer une vitrine pour nos grands sports, cela nous place dans une position désavantageuse pour retenir certains de nos étudiants-athlètes, promouvoir et commercialiser leurs activités et attirer des spectateurs à nos manifestations sportives. En outre, il y a la couverture télévisée. Si nous offrions ces bourses, cela serait utile à ce point de vue là.
En proposant des bourses sportives, les universités pourraient devenir un terrain favorable à la découverte d'athlètes de calibre international, à leur préparation et à leur formation. Il est certain que les organisations sportives internationales sont prêtes à nous soutenir. Par exemple, l'Association canadienne de hockey nous a écrit pour nous dire qu'elle souhaitait que nous explorions sérieusement la question des bourses sportives, car 500 joueurs de hockey ont accepté les propositions de la NCAA. L'Association canadienne de hockey trouve cela préoccupant et préférerait que ces joueurs restent au Canada.
Si l'on se place dans la perspective des étudiants-athlètes, il faut tenir compte du fait que les droits de scolarité augmentent. Nous disons volontiers que les étudiants-athlètes sont notre principale préoccupation. En n'offrant pas de bourses aux étudiants de première année, nous ne contribuons certainement pas à améliorer leur situation financière. Les droits de scolarité se chiffrent, au bas mot, à 3 000 $, et ils vont augmenter. On a pu lire dans le Globe and Mail de ce matin que les droits qui s'appliquent à certains programmes d'études supérieures vont augmenter. Cela nous préoccupe car nous souhaitons faire ce que nous pouvons pour procurer aux étudiants une certaine aide financière et ainsi assurer qu'ils reçoivent une bonne éducation et peuvent pratiquer un sport.
J'ai mentionné qu'un bon nombre d'étudiants canadiens bénéficient de bourses d'universités américaines. Au total, il y en a 1 787. Je ne vais pas vous donner tous les chiffres. Je peux vous laisser cette information à la fin de notre intervention.
Si l'on prend seulement le hockey sur glace masculin, cela touche 535 étudiants; pour ce qui est du football masculin, 119; de l'athlétisme masculin, 97; du soccer masculin, 95; du tennis masculin, 86; de l'athlétisme féminin, 82; du golf masculin, 81; du volley-ball féminin, 79; du base-ball masculin, 65; et la liste ne s'arrête pas là.
M. George Proud (Hillsborough, Lib.): Vous avez bien dit 81 pour ce qui est du golf?
M. Kerry Moynihan: Oui, 81 dans le cas du golf; pour le volley-ball féminin, 79; pour le base-ball masculin, 65; pour le soccer féminin, 56; pour le basket-ball féminin, 49; pour la natation masculine, 47; pour le tennis féminin, 46; pour le basket-ball masculin, 44; et la liste continue jusqu'au squash féminin, 1; la gymnastique masculine, 1; et la nage synchronisée, 2. Par conséquent, cela concerne tous les sports mais les principaux—ceux qui viennent en tête de liste—sont le hockey masculin, le football masculin, l'athlétisme masculin, le soccer masculin, le tennis masculin, l'athlétisme féminin, le golf féminin, le volley-ball, le basket-ball et la natation.
Donc, un nombre important d'étudiants-athlètes de haut niveau vont aux États-Unis, et tout indique que cette tendance va se poursuivre.
Le président: Cela fait presque 20 p. 100, n'est-ce pas?
M. Kerry Moynihan: C'est effectivement un chiffre impressionnant.
Le président: Très bien. Poursuivez.
M. Kerry Moynihan: J'aimerais maintenant vous dire quelques mots sur la façon dont l'USIC s'y est prise pour explorer la question des bourses pour les étudiants-athlètes qui entrent à l'université. L'an dernier, lors de notre assemblée générale annuelle, les membres ont adopté et approuvé une politique en vertu de laquelle devait être créé un Comité d'études sur les bourses ayant pour mandat de proposer des recommandations sur l'octroi de bourses aux étudiants-athlètes de première année ainsi qu'à ceux déjà inscrits dans une université. Cela a été fait en décembre.
Premièrement, nous avons demandé à chaque université de nous transmettre un exposé de position. Au 31 décembre, nous avions reçu environ 35 mémoires portant sur les bourses et la question fondamentale était essentiellement celle des bourses destinées aux étudiants de première année. L'Association de l'Ouest du Canada est tout à fait en faveur de la création de bourses sportives, et l'on compte dans cette région 10 ou 11 établissements. L'Ontario est totalement opposée à ce que nous offrions des bourses sportives aux étudiants qui entrent à l'université et l'on compte dans cette province 18 établissements. En ce qui concerne l'ASIA, l'association des provinces atlantiques, il y a 11 établissements dans cette région et leur opinion sur la question est divisée moitié-moitié. Quant à l'association québécoise qui regroupe huit établissements, là aussi, les opinions sont partagées.
Nous nous retrouvons donc devant le scénario classique, l'Ontario contre l'Ouest du Canada, une région totalement pour et l'autre totalement contre.
M. George Proud: Ce n'est pas nouveau.
M. Kerry Moynihan: En février de cette année, nous avons institué un comité des bourses où siègent les présidents de chaque association. Ils se sont réunis pendant deux ou trois jours. Nous avons également engagé un facilitateur et, en nous fondant sur les exposés de position, nous en avons extrait tous les points pertinents et nous avons abouti à un avant-projet de politique portant sur les bourses sportives destinées aux étudiants de première année. Jennifer va vous donner un aperçu de ce que contient ce document dans un instant. C'est ce que nos membres nous avaient demandé de faire et c'est ce que nous avons fait. Le 24 mars, cet avant-projet de politique a été rendu public et actuellement, nos associations en discutent.
La prochaine étape importante sera la décision qui sera prise lors de notre assemblée générale annuelle qui aura lieu en juin; l'approbation de la politique requiert la majorité des deux tiers de nos membres. Comme vous pouvez le constater, le processus est en marche et il aboutira au débat de la politique à la réunion de juin; les prochaines semaines promettent donc d'être intéressantes.
J'aimerais maintenant passer la parole à Jennifer. Elle a beaucoup contribué aux travaux de nos comités et connaît très bien ce dossier; et je vais donc lui demander de vous parler de la politique afin que vous ayez une idée de ce que nous cherchons à faire.
Jennifer.
Mme Jennifer Brenning (directrice des opérations, Union sportive interuniversitaire canadienne): Permettez-moi simplement d'apporter une petite précision. Au sein de la NCAA, le terme que l'on utilise est «scholarships»; au Canada, nous utilisons le mot «awards». En effet, au Canada, le mot «scholarships» désigne ce que l'on appelle en français des bourses d'études. Les bourses sportives servent à reconnaître le mérite, la performance, la contribution que peut apporter sur ce plan un étudiant à un établissement d'enseignement. C'est la raison pour laquelle nous parlons de bourses sportives, en anglais «athletic awards».
Vous avez l'avant-projet de politique entre les mains et, comme Kerry l'a indiqué, ce texte a été distribué à nos membres, à l'AUCC, à l'OCIA et au CUO; ce sont des associations qui regroupent des présidents d'universités. Dans cet avant-projet, nous essayons de traiter de toutes les questions soulevées par nos membres dans leurs exposés de position.
Plus particulièrement, la politique traite du domicile et du recrutement, de l'égalité des sexes et de l'équité dans le sport, de l'équilibre entre la réussite scolaire et la performance sportive et des besoins financiers des étudiants-athlètes. Cette politique ne traite cependant pas directement de questions comme le recrutement à l'étranger, la parité sur le plan de la compétitivité ou les difficultés financières auxquelles font face les universités.
• 0935
Il est largement admis que les établissements qui sont membres
de l'USIC ne peuvent pas concurrencer les bourses sportives
assorties de tous les avantages possibles et imaginables qu'offrent
les établissements de la division 1 de la NCAA. Toutefois, parmi
nos membres, de nombreux établissements estiment qu'en offrant une
certaine aide financière aux étudiant-athlètes, nous démontrerons
que nous nous engageons à appuyer les Canadiens pour les inciter à
rester au Canada.
La question de la parité sur le plan de la compétitivité est tout à fait différente. À l'heure actuelle, cette parité n'existe pas car les frais qu'il faut engager pour offrir des programmes sportifs varient énormément d'un bout à l'autre de notre vaste pays. Par exemple, l'Ouest du Canada doit avoir des programmes compétitifs, et non des programmes diversifiés et de vaste portée à cause des engagements financiers que représente leur exploitation, alors qu'en Ontario, la proximité de la concurrence incite les établissements à offrir un éventail de programmes sportifs aussi large que possible.
Les difficultés financières auxquelles font face les universités canadiennes affectent tous les programmes, y compris les programmes sportifs, et les coupes sombres qu'elles ont subies ne se traduisent pas uniquement par des difficultés à assurer le financement de programmes sportifs, mais aussi par des problèmes qui touchent directement les étudiants-athlètes. Kerry a signalé le fait que les droits de scolarité augmentent, tout comme la dette que doivent assumer de nombreux étudiants de deuxième cycle. Une étude effectuée par DRHC prévoit que d'ici à 1998-1999, la dette moyenne qu'aura accumulée un étudiant se situera à environ 25 000 $. Ce n'est pas rien.
Les différents points de l'avant-projet de politique qui se rapportent à ces questions et que je veux souligner sont les suivants: on recommande l'instauration d'un processus administratif institutionnel pour assurer qu'il existe des mesures conservatoires, par exemple, un comité des bourses dans chaque établissement. Cette mesure a pour objet de régler les questions liées au recrutement et au fait que des entraîneurs utilisent les bourses pour recruter des étudiants-athlètes. Un comité des bourses où siégeraient non seulement le directeur des sports, mais également des représentants du corps professoral permettrait d'exercer un certain contrôle.
Il faut absolument garantir l'égalité des chances dans tous les sports. On prévoit relever le montant des bourses à 3 000 $, ce qui correspond à la moyenne des droits de scolarité à travers le pays. Je pense que c'est un administrateur du bureau des bourses et des subventions qui nous a indiqué qu'à l'heure actuelle, les droits de scolarité sont, en moyenne, de 2 900 $ et que l'on peut s'attendre à des augmentations.
On a fixé une limite au nombre et au montant des bourses qui peuvent être attribuées par discipline sportive et par étudiant. Dans la politique, nous citons l'exemple du basket où les équipes comptent 12 joueurs: le maximum autorisé par joueur est de 3 000 $ et donc, si l'on multiplie 3 000 $ par 12, cela fait une somme de 36 000 $ qui serait le maximum des fonds qui pourraient être recueillis dans le cadre du programme et offerts aux étudiants-athlètes. C'est un exemple des mesures que nous essayons de prendre.
Le versement rétroactif est fondé sur la réussite scolaire. Au lieu de donner la bourse au début de l'année scolaire, on propose de la verser à la fin, à condition que l'étudiant concerné ait réussi ses cours. En ce qui concerne les étudiants-athlètes de première année, on recommande une moyenne de 65 p. 100 au terme de deux semestres. On leur octroiera une bourse sportive de 3 000 $ s'ils ont terminé leur programme d'études et s'ils ont obtenu une moyenne de 65 p. 100.
Par ailleurs, on recommande la mise en place d'un processus de contrôle qui obligera les établissements à donner chaque année la liste des athlètes auxquels on a attribué une bourse. Encore une fois, il s'agit d'une mesure conservatoire. Par ailleurs, on recommande le recours à un processus d'approbation pour toutes les nouvelles bourses qui peuvent être attribuées.
Il est suggéré que la nouvelle politique soit mise en oeuvre en 1999-2000 afin de laisser aux établissements le temps d'élaborer leurs programmes de bourses sportives. On recommande également qu'après deux ans, la politique fasse l'objet d'une évaluation approfondie afin d'examiner des questions comme l'égalité des sexes, le recrutement et le domicile.
D'après les premières réactions dont nous avons eu vent, il semble que l'OCIA, un sous-comité du CUO, le Conseil des universités de l'Ontario ait confirmé lors d'une récente réunion que, par principe, il s'oppose à ce que l'on offre des bourses sportives aux étudiants-athlètes de première année. En outre, cet organe recommande de consolider les dispositions de la politique qui portent sur l'égalité des sexes, et il semble que la question du recrutement hors-province soit loin de faire l'unanimité. L'Association de l'ouest du Canada doit annoncer aujourd'hui sa position sur l'octroi de bourses sportives aux étudiants-athlètes de première année.
• 0940
Ce dossier place l'USIC devant un dilemme. Notre objectif est
de travailler en étroite collaboration avec toutes les parties
concernées afin de trouver un compromis que tous les établissements
trouveront supportable et qui leur permettra quand même de se faire
concurrence. Comme l'a indiqué Kerry, la question sera débattue
lors de notre assemblée générale annuelle qui aura lieu en juin et
une décision sera prise. C'est un dossier qui crée des divisions au
sein de notre organisme et si l'on ne résout pas le problème, cela
va nous empêcher de progresser.
Le président: Merci.
M. Kerry Moynihan: Avant de passer aux questions, monsieur le président, j'aimerais vous dire quelques mots sur l'impact économique.
Le président: Si vous voulez.
M. Kerry Moynihan: Nous n'en sommes certainement pas au point où nous pouvons vous transmettre les résultats de notre sondage. Le processus est en cours. Ce document est un avant-projet de l'étude sur l'impact économique que nous sommes actuellement en train de préparer. Il a été distribué à environ huit de nos établissements pour voir si les questions sont jugées satisfaisantes et s'il est difficile de remplir le formulaire. Il sera également possible de participer à un forum interactif à partir de notre page d'accueil sur l'Internet, et les répondants pourront donc remplir le questionnaire en direct et nous le transmettre.
Nous espérons avoir les résultats en juin. Nous vous ferons évidemment parvenir cette information qui formera sans doute une partie importante de votre rapport. Cette étude permettra de déterminer l'impact économique, qui est énorme, de toute discipline sportive universitaire au Canada.
Je vais vous communiquer une seule statistique. Les Championnats nationaux de basket-ball masculins ont eu lieu récemment à Halifax, une ville à laquelle on vient encore d'attribuer un mandat de trois ans. Les responsables estiment que cette seule manifestation a eu un impact économique qui se chiffre à 3 millions de dollars; et c'est d'un seul événement que nous parlons.
L'étude produira certainement de bonnes données, utiles pour le comité, et nous vous les ferons certainement parvenir. J'aurais bien aimé que cela ait pu être fait plus tôt.
Je pense que c'est là l'essentiel de notre présentation. Nous sommes tout à fait prêts à répondre aux questions.
Je tiens à nouveau à vous remercier, ainsi que les membres du comité, de nous avoir entendus. Selon moi, le fait qu'un tel comité existe est important pour le sport et nous nous félicitons de prendre part à vos délibérations.
Le président: Merci, monsieur Moynihan et madame Brenning.
[Français]
Madame Tremblay, êtes-vous prête?
Mme Suzanne Tremblay (Rimouski—Mitis, BQ): Je m'excuse de mon retard, mais je dois être à deux réunions en même temps. Je fais donc mon possible.
[Traduction]
Le président: Vous avez passé toute la soirée d'hier avec tous ces banquiers.
Mme Suzanne Tremblay: Non, je suis allée en Grèce et à une réunion de la communauté européenne.
[Français]
Ce matin, j'avais d'autres rencontres.
J'ai quelques questions à vous poser. Comme j'ai raté une partie de votre présentation, il se pourrait que mes questions soient inutiles. Vous me le direz et je lirai le compte rendu.
Pour le compte rendu, je voudrais préciser une chose par rapport à l'endettement des étudiants. Au Québec, l'endettement moyen est de 13 000 $ au lieu de 25 000 $, parce que le système de prêts et bourses est géré de façon différente et que les frais de scolarité sont très souvent moins élevés. Donc, la dette moyenne de nos étudiants universitaires est moins élevée que dans le reste du Canada.
Cela étant dit, êtes-vous capable d'estimer le pourcentage d'athlètes universitaires qui finissent par participer aux Jeux olympiques?
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: Nous n'avons pas établi ce genre de statistiques, mais dans certains sports, le pourcentage sera plus élevé—en basket, par exemple, en volley-ball...
Mme Suzanne Tremblay: En handball.
M. Kerry Moynihan: ...en hockey sur gazon, tous les sports pratiqués dans les universités et également dans les disciplines où notre système est le premier à alimenter le sport de haut niveau. Ce sont ces athlètes là qui participent aux Jeux olympiques.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Est-ce que les résultats des compétitions dans les universiades sont calculés dans la performance de l'étudiant? Est-ce que c'est inclus comme dans le cas des Championnats du monde ou des Jeux panaméricains? Est-ce que cela compte pour la classification de l'athlète ou si ce n'est que pour leur plaisir qu'ils participent à ces compétitions?
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: Tout d'abord, les athlètes représentent leur propre université dans les compétitions et se mesurent aux athlètes d'autres universités avant de passer au stade des Championnats nationaux.
Parallèlement, ils peuvent être impliqués dans un programme national junior ou être membres d'une équipe nationale. À ce titre, ils représentent le Canada sur la scène internationale, aux Jeux du Commonwealth, aux Jeux olympiques ou aux Jeux panaméricains. Tout dépend donc de quel athlète il s'agit.
Mme Suzanne Tremblay: Très bien.
[Français]
Vous avez un peu abordé le problème des coupures dans les budgets des universités, ce qui les amène à faire des choix entre maintenir un sport et maintenir un programme universitaire. À l'Université Laval, par exemple, on a abandonné des sports d'excellence comme l'escrime et le handball.
• 0945
On voit aussi que près de la moitié des athlètes de
l'équipe nationale canadienne de handball étaient ou
sont étudiants à l'Université Laval. Ils doivent
maintenant s'entraîner dans des gymnases d'écoles
secondaires à leurs frais au lieu de bénéficier des
services des entraîneurs de l'université et tout.
Est-ce que vous pourriez faire part au comité de l'impact des coupures dans les budgets des universités sur le sport universitaire? Vous n'avez peut-être pas cette information aujourd'hui, mais nous aimerions que vous nous fassiez part de vos remarques sur l'impact de ces coupures. Pourquoi a-t-on pris la décision de faire ces coupures? Est-ce que vous auriez des renseignements à nous transmettre là-dessus? Pourriez-vous nous parler des sports qui sont disparus, des programmes qui n'existent plus ou des entraîneurs qu'on a changés parce qu'ils coûtaient trop cher?
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: Nous pouvons faire quelques observations à ce propos. Il est certain qu'à tous les niveaux, l'USIC, ses associations et ses établissements ont vu leur financement baisser. Partout, des pressions s'exercent dans le sens d'une réduction des activités et il faut donc faire des choix et établir des priorités. Même l'année dernière, il y a eu d'autres coupures dans le secteur des sports et cela a touché le volley-ball. Récemment, Mount Allison a réduit le budget du hockey sur glace et a abandonné son programme de sports de glace, si bien qu'après le handball, c'est le hockey sur glace qui est touché. La question est préoccupante et fait problème, et l'argent est un facteur très important.
Par ailleurs, étant donné que l'on cherche à satisfaire un pourcentage plus élevé d'étudiants en offrant des programmes diversifiés, on a tendance à distribuer un peu partout les fonds disponibles. On voit cette méthode appliquée aux sports qui ont un plus grand retentissement tout comme à ceux qu'a mentionnés Mme Tremblay lorsqu'elle a cité l'exemple du handball à l'Université Laval. La chose est donc préoccupante.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Dans beaucoup de domaines, les universités ont la réputation d'être dans une tour d'ivoire. Du côté du sport, êtes-vous arrivés à établir des liens très étroits, des liens de coopération avec Sports Canada, par exemple, avec les fédérations sportives ou avec le Comité olympique? Est-ce que vous avez vraiment des liens ou si vous restez bien au chaud dans votre serre de sports universitaires et faites des compétitions seulement entre campus?
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: Absolument pas. Pour nous, les partenariats sont très importants. C'est la raison pour laquelle, parmi les catégories d'adhésions à notre organisme, il y a celle de membre-associé, et c'est aussi pour cela que nous avons ouvert un bureau à Toronto. Nous avons de bonnes relations de travail avec l'Association olympique canadienne. Nous avons également de bonnes relations avec NBA Canada, un organisme avec lequel nous souhaitons collaborer de façon plus étroite. Nous avons de bonnes relations avec de nombreux organes directeurs nationaux dans le domaine du sport. Nous sommes à une époque où les partenariats ont beaucoup d'importance, où l'on doit pouvoir faire plus avec moins, et c'est une chose sur laquelle nous concentrons nos énergies. Il est certain que nous aimerions consolider nos relations avec autant d'organismes sportifs nationaux, d'associations multi-sports ou d'autres groupes que possible, afin d'essayer de régler certaines de ces questions.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Pouvez-vous me dire si les universités sont impliquées dans le domaine de la recherche de meilleures techniques d'entraînement et si elles en font assez? Il y a deux façons d'augmenter la performance des athlètes, à savoir leur donner de meilleures techniques d'entraînement et des entraîneurs compétents ou les laisser se doper. Comme on condamne l'un, est-ce qu'on encourage suffisamment l'autre pour éviter que nos athlètes ne tombent dans des problèmes de drogue faute de meilleures techniques d'entraînement?
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: Comme je l'ai indiqué plus tôt dans notre exposé, madame Tremblay, nous sommes absolument contre toute forme de dopage et nous sommes l'un des leaders, au Canada, de la lutte contre l'usage de drogues par des sportifs. Nous avons mis sur pied un programme obligatoire d'éducation antidrogue auquel nos 10 000 athlètes doivent participer chaque année pendant la période de quatre ou cinq ans durant laquelle ils sont admissibles. Nous leur remettons un livre que nous étudions avec eux dans le cadre de séminaires d'une demi-heure ou d'une heure, et nous leur montrons également une vidéo que nous commentons.
L'Université de Toronto a mis sur pied un programme d'éducation antidrogue et antidopage qui s'adresse aux joueurs de football parce qu'il semble qu'il y ait plus de tests positifs dans cette discipline sportive. Nous explorons la possibilité d'élaborer un programme spécial qui serait ciblé sur les joueurs de football parce que nous nous rendons compte que le dopage est plus fréquent dans ce sport que dans les autres. Il reste que nous devons intervenir auprès des jeunes qui sont moins âgés, ceux qui fréquentent l'école secondaire et peut-être même plus tôt. Il faut que nous fassions passer notre message et qu'ils soient convaincus que s'ils prennent des drogues, c'est mauvais pour la santé et ils vont se faire prendre, avec toutes les graves conséquences que cela entraîne.
• 0950
En ce qui concerne la recherche, l'USIC n'est pas en position
d'en faire beaucoup. Nous sommes en quelque sorte l'organisme de
tutelle. Je suppose par contre que l'on fait des travaux de
recherches considérables dans les facultés de kinésiologie. Dans
beaucoup d'universités, ce qui touche au sport est regroupé au sein
d'une faculté de kinésiologie et par conséquent, les recherches
touchant le sport de nos universités membres sont faites dans ces
facultés.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: D'après vous, quel a été l'impact? J'ai vu, dans un document qu'on nous a préparé à la Bibliothèque, que vous aviez maintenant recours à la télévision via TSN et RDS. C'est excellent en soi parce qu'il sont spécialisés dans le sport, mais comme il s'agit de postes spécialisés, cela limite d'une certaine façon l'accès des téléspectateurs au sport universitaire. À votre avis, quel a été l'impact du fait que Radio-Canada, qui est quand même la société publique coast to coast comme on dit, ait abandonné L'Univers des sports et les émissions qui auraient pu vous donner de la visibilité et encourager les jeunes athlètes à faire davantage? Souhaiteriez-vous, par exemple, qu'on recommande que Radio-Canada envisage l'idée de remettre à son antenne plus d'émissions sur le sport amateur?
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: Comme je l'ai dit, notre radiodiffuseur- hôte est TSN et nous avons également recours à RDS, à Montréal. Les signaux que nous fournissons peuvent être captés par RDS pour des émissions en français. Nous les encourageons certainement à procéder ainsi et nous voulons qu'ils continuent. C'est très important pour mettre nos étudiants-athlètes en vedette d'un océan à l'autre, dans les deux langues officielles.
Je suis d'accord avec vous, nous devrions nous occuper davantage de nous assurer que cela est fait et nous nous sommes engagés à le faire avec notre radiodiffuseur-hôte, TSN, ainsi qu'avec RDS.
En ce qui concerne la couverture à la radio, nous souhaiterions que la SRC et la CBC diffusent autant de reportages que possible d'un océan à l'autre. Tant la CBC que la SRC ont coupé la couverture du sport amateur. Le personnel a été réduit à une ou deux personnes aidées de pigistes qui travaillent ici et là à travers le pays. Cela nous inquiète, car si la télévision est un moyen de faire sentir notre présence, la radio en est certainement un autre. Si le comité veut faire des recommandations en ce sens, ce serait à mon avis un pas dans la bonne direction.
Mme Suzanne Tremblay: Merci.
Le président: Monsieur Proud.
M. George Proud: Merci, monsieur le président, et bienvenue madame Brenning et monsieur Moynihan.
Revenons un instant à la CBC: des représentants de la Société ont comparu devant nous, parmi d'autres, y compris ceux de TSN. Il y a une chose qu'ils pourraient faire, de mon point de vue, et qu'ils ne font pas pour une raison quelconque: dans chaque secteur, il y a des gens qui travaillent pour eux; je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas utiliser ces gens là pour faire des reportages sur les matches au lieu d'envoyer quelqu'un là où ils ont déjà des stations locales. Je n'arrive pas à obtenir de réponse.
J'aimerais parler brièvement de la question des bourses. Je pense qu'elles sont absolument essentielles. J'en suis convaincu. Je viens de la côte est du Canada, où la population est peu nombreuse, mais dans la région où j'habite, on compte un certain nombre de jeunes athlètes qui vont étudier aux États-Unis—à Notre Dame, Indiana, Michigan State, Northeastern, etc.—la plupart du temps parce qu'ils jouent au hockey, mais aussi parce qu'ils pratiquent d'autres sports, dont le football.
Parmi ces jeunes, certains pratiquent maintenant leur sport au niveau professionnel, alors que d'autres sont revenus et sont maintenant en affaires. De mon point de vue, ce n'est pas parce qu'ils ont étudié à l'université grâce à une bourse qu'ils se sont moins développés intellectuellement que s'ils étaient restés au Canada. Mon sentiment, c'est que nous devrions avoir un système de bourses. L'Association canadienne de hockey et d'autres sont préoccupés par la question—à juste titre, je pense—parce qu'ils représentent des disciplines sportives importantes dont la situation se détériore.
Il y a une autre discipline où les choses commencent à bouger, c'est le golf. Je pense que c'est à cause de Tiger Woods. On va voir beaucoup plus de jeunes, des garçons comme des filles, s'intéresser au golf. À l'heure actuelle, il y a une jeune femme dans la LPGA qui se débrouille très bien et qui va lancer la mode.
• 0955
Je crois savoir pourquoi on s'oppose à ce projet—vous l'avez
dit—, mais je ne crois pas que ces arguments se justifient. Je
suis sûr qu'il y a beaucoup de jeunes, des filles et des garçons,
qui, avec une bourse, iraient à l'université alors qu'autrement,
ils n'auraient pas de moyens de le faire.
Je pense donc que ce dossier doit être examiné très sérieusement et j'espère qu'il le sera. Je ne peux tout simplement pas comprendre pourquoi on s'oppose à un tel projet.
Merci.
Le président: Monsieur Coderre.
[Français]
M. Denis Coderre (Bourassa, Lib.): Vous m'excuserez d'avoir dû sortir un court moment. Je vais peut-être répéter une question qui a déjà été posée. Nous nous sommes déjà occupés du sport professionnel et nous nous occupons maintenant du sport amateur. Êtes-vous satisfaits de la politique du gouvernement canadien en matière de sports en général? Je vous pose cette question parce qu'il y a toujours deux écoles de pensée: le sport en général, le sport de masse, contre le sport pour l'élite.
On fait des coupures draconiennes, et cela vous a d'ailleurs affectés de façon assez épouvantable. Pensez-vous qu'au lieu de donner un petit peu à gauche et à droite, on ne devrait pas refaire nos devoirs et établir une nouvelle politique du sport en général, où on parlerait d'un partenariat entre les gouvernements—parce que c'est une affaire des gouvernements fédéral, provinciaux et même municipaux—, les universités, le secteur privé, le sport amateur en général et le sport professionnel? C'est une grosse question existentialiste.
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: C'est effectivement une grosse question. Au fil des années, je pense que Sport Canada s'est très bien débrouillé pour essayer de faire plus avec moins—si l'on considère les divers rapports qui ont été produits, le fait qu'il a fallu donner une définition fondamentale du sport et tracer une ligne dans le sable pour décider quel sport on allait garder et quel sport on allait rejeter. Il y avait moins d'argent et il a fallu décider de se concentrer sur 37 ou 40 sports, en se fondant sur une série de critères.
Il est important de continuer à suivre les choses de près pour voir si elles évoluent. Nous avons établi un solide partenariat avec Sport Canada. Nous travaillons en étroite collaboration avec cet organisme. Bien entendu, nous ne sommes pas heureux d'avoir subi des coupures. Nous nous sommes débrouillés du mieux possible, mais cela a certainement eu un impact sur nous.
L'initiative du Parti libéral annoncée dans le livre rouge représente une contribution significative au sport canadien, quelque 50 millions de dollars. Cependant, notre organisme n'a pas vu la couleur de cet argent. On nous a dit que les fonds étaient réservés aux athlètes de haut niveau et aux entraîneurs. C'est une excellente chose, car les uns comme les autres sont au coeur du système qui régit la pratique du sport au Canada.
Nous avions espéré recevoir un peu de cet argent pour faire certaines choses au sein de notre organisme, mais il va falloir que nous remettions cela à plus tard. Partenariat est un grand mot. C'est un concept que nous sommes tout à fait prêts à adopter et nous sommes également disposés à réviser périodiquement le modèle qui s'applique au secteur du sport, afin de voir quels sont les liens que nous pouvons établir avec d'autres organismes et les universités membres.
[Français]
M. Denis Coderre: Quel est le lien entre le sport universitaire, votre association et les équipes de sport professionnel présentement? Vous avez parlé de la NBA, que nous avons reçue, et dont nous avons remarqué certaines attaches. Mais quels sont les liens entre la Ligue nationale de hockey ou le baseball professionnel et les universités?
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: En ce qui a trait à nos liens avec la NBA, vous savez certainement que la NBA Canada a ouvert un bureau à Toronto. Le mandat de cet organisme est de développer le basket au Canada. C'est une chose qui s'inscrit dans le cadre de notre propre mandat, qui est de promouvoir les sports, y compris le basket. Si nous pouvons prendre certaines initiatives conjointes, par le biais du parrainage, par l'intermédiaire de certains programmes, je pense que ce sera à l'avantage mutuel de notre organisme et de la NBA. Voilà un exemple d'un nouveau partenariat qui pourrait être établi entre nous et une ligue professionnelle.
Nous avons également de bonnes relations de travail avec la CFL. Lors de la dernière campagne de recrutement qui a eu lieu il n'y a pas longtemps, sur les 45 athlètes retenus par la LCF, la majorité provenait d'établissements membres de l'USIC. Le fait que ce pourcentage soit très élevé cette année nous rend très fiers, et c'est également une source de fierté pour nos établissements. Notre collaboration avec la LCF lors de la campagne de recrutement est bonne. Cet organisme est également impliqué dans la Coupe Vanier, la manifestation la plus importante en football que nous organisons à Toronto.
• 1000
Voilà donc deux exemples qui illustrent nos relations avec le
sport professionnel.
[Français]
M. Denis Coderre: Est-ce que le lien ou le partenariat entre les équipes professionnelles et les universités peut aller jusqu'au financement? Est-ce un programme auquel les universités participent financièrement ou si c'est vous qui les financez et leur prêtez un nom? Comment cela fonctionne-t-il?
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: Je ne dirai pas que le lien existe au niveau des équipes professionnelles et des universités. C'est plutôt entre les ligues professionnelles et l'USIC puisque, de part et d'autre, il s'agit d'organismes de tutelle. Le genre de relations dont vous parlez, directement ciblées sur nos universités membres, n'existent pas.
M. Denis Coderre: Devrait-il y en avoir?
M. Kerry Moynihan: Non, je pense que c'est bien comme c'est actuellement. Je le répète, nous collaborons très étroitement. Le cas échéant, lorsque nous nous préparons à la campagne de recrutement, le bureau de la LCF prend contact avec les différents établissements où il y a des équipes de football, afin d'obtenir les vidéos et les statistiques dont elle a besoin pour mettre les choses en place. C'est à ce niveau là qu'il y a des relations avec les universités.
[Français]
M. Denis Coderre: Je sais qu'il y a des éclaireurs, dans quelque sport que ce soit, qui sont en communication avec la Ligue nationale et les universités. La Coupe Vanier en est un bon exemple. Les éclaireurs assistent à la joute et vont ensuite rencontrer les joueurs pour, plus tard, leur offrir des contrats.
Est-ce que cette façon de faire existe au niveau universitaire? Est-ce que vous attirez le plus de monde possible et ensuite offrez des camps d'entraînement? Ou bien est-il possible que l'on tienne absolument à s'adresser au niveau secondaire ou collégial, dans l'ensemble du Québec, pour inviter des jeunes à s'inscrire à un programme de football? Cela se fait aux États-Unis. Je ne sais pas si cela se fait chez vous, cependant.
[Traduction]
Mme Jennifer Brenning: Parlez-vous des camps d'entraînement qui ont lieu pendant l'été, de façon générale?
M. Denis Coderre: Oui.
Mme Jennifer Brenning: Un très grand nombre de camps d'entraînement sont organisés à travers le pays pendant l'été, qu'il s'agisse de soccer, de football ou de basket. Habituellement, ces camps s'inscrivent dans le cadre des programmes eux-mêmes. Ainsi, l'entraîneur d'une équipe de basket peut organiser un camp d'été. Non seulement c'est une initiative avantageuse sur le plan des relations publiques et du développement du sport en question dans la ville concernée, mais c'est également une source de revenus pour financer le programme. Certains sont plus complets que d'autres, mais on en organise dans tout le pays.
[Français]
M. Denis Coderre: Je ne serai sans doute pas fidèle à la rectitude politique, monsieur le président, en disant que je crois qu'on ne saurait exceller en tout ni dans tous les sports. C'est certainement une certaine élite qui fréquente l'université. Croyez-vous que, premièrement, on devrait favoriser certains sports, dans lesquels les Canadiens brillent particulièrement, et décider d'oublier les autres? Croyez-vous qu'on doive investir dans ceux-là, choisir les meilleurs candidats et augmenter leurs bourses en conséquence? Au fond, ce qu'on cherche, c'est à donner un essor à un sport spécifique au Canada. La seule façon de le faire, c'est d'investir dans les meilleurs candidats.
On peut faire du sport de masse au niveau des municipalités, dans les ligues mineures, etc., mais au niveau universitaire, le but visé n'est-il pas d'aller chercher l'élite et de l'entretenir pour faire en sorte qu'elle devienne un modèle de rayonnement au niveau du Canada?
[Traduction]
Mme Jennifer Brenning: Les avis sur la question sont partagés au Canada.
M. Denis Coderre: Je l'ai remarqué.
Mme Jennifer Brenning: En Ontario notamment, on recherche la diversité. Dans le domaine des sports, les universités offrent un programme très diversifié auquel peuvent participer beaucoup d'étudiants.
Dans l'Ouest du Canada, les universités ont adopté une approche plus étroite. Elles se concentrent sur un nombre de sports plus limité, huit, six, peut-être, ou parfois quatre. Elles souhaitent atteindre l'excellence dans ces disciplines sportives parce qu'elles investissent beaucoup d'argent dans les bourses et les budgets de voyage.
Selon la région, on a donc un point de vue très différent de ce que les sports universitaires peuvent contribuer à la vie d'un campus. On ne peut pas dire que l'on envisage les choses de la même façon dans tout le pays.
M. Denis Coderre: Et quel est votre point de vue?
M. Kerry Moynihan: Permettez-moi d'intervenir. J'aimerais vous renvoyer au rapport de Ken Dryden qui a été effectué pour l'école d'éducation physique et des sciences de la santé de l'Université Queen's. On y trouve beaucoup de renseignements utiles, et j'encourage le comité à se procurer ce rapport. Naturellement, nous pouvons vous le transmettre.
On explore dans ce document certaines des questions qui ont été abordées par le comité. On donne l'exemple d'une école, en Ontario, où les droits versés par les étudiants pour pratiquer un sport sont la source d'un gros pourcentage du financement sur lequel compte l'université. Il s'agit de l'Université Queen's. Les étudiants paient environ chacun 75 $.
Par conséquent, ces établissements s'orientent vers des programmes sportifs plus diversifiés. Ils demandent aux athlètes de financer un plus gros pourcentage des activités et ils préfèrent offrir des programmes plus diversifiés qui englobent un plus grand nombre de disciplines sportives. Je pense que l'on compte 38 sports à l'Université Queen's.
[Français]
M. Denis Coderre: Croyez-vous que ce soit réaliste? J'aimerais avoir votre point de vue. Vous êtes un bon politicien.
[Traduction]
M. Kerry Moynihan: Encore une fois, ce n'est pas à nous de dire ce qui convient ou non à tel ou tel établissement. Les circonstances ne sont pas les mêmes, les mandats non plus, et je ne pense pas que nous soyons en position de...
M. Denis Coderre: Quoiqu'il en soit, quelle est la tendance?
M. Kerry Moynihan: Je le répète, il y a des différences selon les régions, comme l'a indiqué Jennifer. Dans certaines parties du pays, les universités vont se concentrer sur huit ou dix sports. En Ontario, notamment à l'Université Queen's, on préfère des programmes beaucoup plus diversifiés qui englobent 38 sports.
Les choses varient énormément, ce qui exige de notre part des efforts constants pour savoir comment répartir nos fonds et sur quel secteur nous concentrer. Nous essayons de faire de notre mieux avec les ressources dont nous disposons, et je pense que nous y parvenons.
Le président: Mme Tremblay veut reprendre la main.
[Français]
Une voix: On fait une passe.
Mme Suzanne Tremblay: Je vais prendre la puck.
[Traduction]
Le président: On a passé la rondelle.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: La question est extrêmement intéressante. On a vu ce que l'Université Laval venait de décider. Il y avait des sports dans lesquels nous faisions preuve d'excellence: l'escrime, un sport que tout le monde n'est pas à même de pratiquer, et le handball, sport pour lequel près de la moitié de l'équipe nationale canadienne s'entraînait à l'Université Laval. Or, l'Université Laval, pour des raisons d'efficacité, parce qu'il n'y avait pas assez de monde qui assistait à ces joutes, a choisi de garder des sports plus populaires. L'Université Laval a choisi des sports qui attiraient plus de monde dans les estrades pour encourager les équipes. On peut s'identifier à ces équipes en portant le T-shirt de l'Université Laval et se dire qu'on est bons. On assiste plus nombreux aux compétitions.
Si nos universités abandonnent les sports davantage réservés aux élites, où prendra-t-on les athlètes qui nous représenteront dans les compétitions internationales?
Je pense que l'idée d'avoir les installations... Tout d'abord, quelles sont-elles, ces installations? Il est certain qu'à l'Université du Québec à Rimouski, on ne pourrait pas entraîner quelqu'un à pagayer. On n'a pas les installations nécessaires. Dans les vagues du fleuve, on pourrait peut-être les entraîner au canot de mer, mais je ne suis pas sûre qu'on y arriverait dans le cas de l'aviron.
Donc, tout en conservant une grande variété de sports de masse, ou ce qu'offrent les universités de l'Ontario et ce qu'essaie aussi d'offrir le Québec, il y aurait peut-être lieu de donner à certaines universités le mandat particulier de continuer à entraîner les élites. Ce mandat pourrait être confié à des universités qui ont les installations requises, qui ont les entraîneurs et qui ont une expérience acquise.
Faire de l'escrime ne comporte pas seulement des exigences physiques. Il y a toute une culture qui se rattache à ce sport de même que des attitudes mentales. Donc, si certaines universités ont les entraîneurs voulus et respectent, en plus de leur philosophie propre, celle de la province où elles se trouvent, il y aurait peut-être lieu de se demander si on ne devrait pas leur confier le mandat particulier de poursuivre l'entraînement qu'elles donnent déjà dans un sport d'élite.
[Traduction]
Le président: Voilà une remarque intéressante.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Certaines universités le font. Quand on vient chercher nos jeunes finissants de cégep à Montréal pour les prendre dans une équipe de hockey au Vermont, c'est parce qu'on a décidé de venir chercher ce que nous avons de meilleur. Il ne faut pas laisser partir ce que nous avons de meilleur. Nos meilleurs joueurs iront participer aux Jeux olympiques sous des bannières autres que la nôtre. Il y a là un point intéressant.
[Traduction]
Le président: C'est effectivement intéressant.
Pourrais-je juste poser une question? Tout d'abord, combien y a-t-il d'universités au sein de l'USIC?
M. Kerry Moynihan: Nous comptons 47 universités membres.
Le président: Toutes les universités le sont-elles? Est-ce que vous regroupez tout le monde dans votre giron?
Mme Jennifer Brenning: Presque. L'Université Trinity Western a déposé une demande pour devenir membre et l'Université Simon Fraser est membre de l'ANSA.
Le président: Bon. Donc c'est pratiquement 99 p. 100 des universités canadiennes.
Mme Jennifer Brenning: Oui, je dirais 90 p. 100.
Le président: Donc, 47 universités.
Vous avez signalé que l'Ontario était contre ce système de bourses. Il me semble que c'est de l'Ontario que viennent probablement la plupart de ces 1 800 étudiants qui émigrent au Sud. Avez-vous des chiffres? Autrement dit, en gros, sur ces 1 800 étudiants que nous exportons vers les États-Unis, combien viennent de l'Ontario?
M. Kerry Moynihan: Nous n'avons pas fait de ventilation mais, en extrapolant, je pense que je pourrais dire que c'est le pourcentage le plus élevé.
Le président: C'est bien ce que je disais.
• 1010
Donc, j'essaie de comprendre le raisonnement et je vais vous
citer un exemple précis, celui de l'Université de Toronto. Si vous
voulez attirer la radio, la télévision et les commanditaires, il
faut que les meilleurs athlètes participent à la manifestation que
vous organisez. Or, quand on pense que les Blues de l'Université de
Toronto, qui pratiquent notre sport national, ne réussissent à
attirer que 300 à 400 personnes à leurs matches, c'est incroyable.
Pourquoi est-ce que l'Ontario ne voudrait pas renverser la vapeur et prendre des mesures pour empêcher la fuite de nos athlètes de haut niveau? Essentiellement, c'est un phénomène qui détruit l'esprit de compétitivité dans notre pays.
Mme Jennifer Brenning: Permettez-moi de répondre. Un certain nombre de questions se posent en Ontario. Plus précisément, étant donné qu'il y a 18 établissements dans cette province, on craint ou l'on anticipe l'instauration d'un système hiérarchisé. Par exemple, quand on sait qu'il est possible de traverser la rue et d'aller à Ryerson pour participer à des compétitions, il est normal que l'on craigne que s'il existe un programme de bourses complet, certains établissements en profitent davantage, à cause de l'appui que peut leur procurer le haut profil de leurs anciens élèves, et des choses de ce genre. Donc, ce qui est en cause, c'est la capacité respective des établissements à lever des fonds. Le recrutement des athlètes entrerait en jeu, et il y aurait en Ontario une beaucoup plus grande disparité en ce qui a trait à la compétitivité. C'est un des problèmes qui se posent.
Il y en a un autre: c'est la volonté de diversification à l'extrême dont nous avons parlé plus tôt. Par exemple, à l'Université de Toronto, à cause de la demande de la part des étudiants-athlètes, on leur offre la possibilité de participer à toute une gamme de programmes. Par exemple, au lieu de se concentrer sur quatre ou huit sports, l'université offre un programme qui en englobe 36.
Le président: Pourrais-je répondre? Il me semble que c'est là un argument pas mal faible—et je m'en tiendrai à notre sport d'hiver national—parce qu'à l'Université de Toronto qui, présumément, est l'un des établissements les plus prestigieux sur ce marché, on ne peut utiliser que 25 joueurs. Les autres doivent s'adresser ailleurs.
Mme Jennifer Brenning: Je me dois de préciser que c'est l'opinion de l'association. Il se peut qu'en Ontario, il y ait des établissements qui soient en faveur de...
Le président: Mais imaginons que nous parlons d'une collectivité qui n'a pas les mêmes ressources que Toronto. Prenons par exemple, Sudbury et l'Université Laurentienne. N'est-elle pas convaincue qu'avec tous les autres cours qu'elle offre et la réputation qu'elle s'est bâtie, elle peut attirer des étudiants et être compétitive?
Mme Jennifer Brenning: C'est intéressant, vous avez choisi un établissement ontarien qui est en faveur du programme. Dans la perspective de l'association ontarienne, la question du recrutement hors-province a beaucoup d'importance. Par exemple, dans le programme de football de Mount Allison, 68 p. 100 des joueurs viennent de l'Ontario. Les universités recrutent donc très activement, non seulement les universités américaines, mais celles qui sont situées dans d'autres provinces. C'est cela qui préoccupe les universités de l'Ontario.
Le président: Georges.
M. Georges Proud: Je me demande simplement ce qu'il y a de mal à cela. Ne serait-il pas mieux de garder la concurrence au Canada plutôt que de la laisser partir de l'autre côté de la frontière. C'est là où ils vont aller. Comme dit le président, je pense que c'est un très faible argument.
Mme Jennifer Brenning: Ce n'est pas moi qui l'avance.
M. Georges Proud: Je sais.
Mme Jennifer Brenning: C'est l'argument avancé par cette association.
Le président: Personne ici n'est en position à l'heure actuelle d'exprimer le point de vue du comité. Nous écoutons, nous apprenons et nous discutons. Nous faisons avancer le débat.
Je peux toutefois dire sans craindre de me tromper que le comité est certainement très porté à vouloir s'assurer que le contenu canadien... Peu importe que le produit soit exporté si l'on y attache une sorte de label professionnel—je parle des athlètes professionnels qui sont payés comme tels.
• 1015
Mais en ce qui concerne les amateurs, nous voulons nous
assurer que nous avons chez nous un contingent solide d'athlètes
amateurs. Il me semble que nos voisins américains profitent à notre
place des avantages du marketing. Ils font venir nos meilleurs
athlètes et ensuite, ils les utilisent pour attirer les parrainages
les plus juteux, qu'il s'agisse d'Adidas, de Nike et ainsi de
suite. C'est ainsi qu'ils attirent la télévision, les fans qui
remplissent les gradins et les commandites. C'est la raison pour
laquelle ces programmes sportifs, aux États-Unis, ne manquent
jamais d'argent.
Nous savons tous ce qui s'est passé à Notre Dame, il y a huit mois: parce que l'équipe de football a accepté de porter des survêtements Adidas en dehors du terrain, elle a reçu un chèque de 25 millions de dollars qui a servi à financer l'aile qui abrite le département de la technologie de l'information. Autrement dit, on a utilisé le sport pour le bien de tout l'établissement. J'espère seulement que votre organisme est sensible à des situations comme celle-ci.
Mme Jennifer Brenning: Ce que vous avez dit à propos de la commerciabilité résume le problème auquel nous faisons face en tant qu'organisme car, du point de vue des médias, nos manifestations ne sont pas considérées comme ayant la même valeur que celles de la NCAA, à cause de cela. C'est une bonne analyse de la fuite des athlètes vers les États-Unis qui affecte le nombre d'athlètes de haut niveau que l'on compte au Canada par rapport aux États-Unis.
Le président: Mme Tremblay a parlé d'avoir recours à notre réseau de télévision national pour promouvoir les sports universitaires. Si j'étais l'un des commanditaires, je voudrais m'assurer que les émissions que je parraine attirent un auditoire d'une certaine envergure. La seule façon de parvenir à cela est d'avoir les athlètes qui sont absolument les meilleurs.
Y a-t-il d'autres questions?
Madame Tremblay.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: On a tendance de plus en plus à relier le monde du sport à la réalité économique. Est-ce que vous avez de la documentation sur les installations dont disposent les universités? Je les connais dans certains cas, parce que j'y suis allée, mais je ne connais pas leur situation à toutes dans l'ensemble du Canada. Est-ce que toutes les universités, par exemple, ont des programmes d'éducation physique, des arénas, des espaces d'entraînement?
Pourrions-nous recevoir cette information et savoir d'abord si les infrastructures existent? Si on avait des statistiques à ce sujet ou sur le niveau auquel on se classe dans les compétitions internationales, cela nous serait utile. Est-ce qu'on se classe plutôt bien ou plutôt moins bien? Il se tient des jeux en Grèce actuellement. Est-ce que ce ne sont pas justement les jeux des universités? On m'a parlé d'une équipe de basketball qui représente le Canada et qui est de Joliette. Vous n'en avez pas entendu parler?
[Traduction]
Vous n'avez pas entendu parler de cela?
Le président: Je ne suis pas sûr.
Mme Jennifer Brenning: Je ne sais pas vraiment ce qu'il en est de la manifestation dont vous parlez, mais il est certain que dans partout au Canada, il existe toute une gamme de programmes et de facultés et que l'éducation physique n'est pas une discipline offerte dans toutes les universités. Celles-ci intègrent les sports dans leur structure de diverses façons. Dans certains cas, ils sont intégrés dans les facultés chargées de la formation générale et dans d'autres, les sports constituent des unités connexes. Il y a donc différentes structures qui s'appliquent au sport universitaire à travers le pays.
Dans l'étude sur l'impact économique que nous allons faire, nous allons essayer d'estimer la valeur de nos installations sportives et nous vous transmettrons cette information. Tous les renseignements concernant les installations seront recueillis dans le cadre de cette étude.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Quand cette étude sera-t-elle terminée?
[Traduction]
Quand sera-t-elle terminée?
M. Kerry Moynihan: En juin.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Est-ce que vous nous l'enverrez? C'est bien.
Merci.
[Traduction]
Le président: Avant de lever la séance, à moins que d'autres membres du comité veuillent intervenir, j'aimerais juste poser deux ou trois questions qui portent sur l'image du sport dans les universités canadiennes.
J'ai le sentiment que le sport est toléré, mais qu'il n'est pas vraiment bien accueilli et qu'on ne lui accorde pas une place de choix. Autrement dit, l'image qui perdure est celle de l'athlète qui ne réussit pas bien dans les disciplines intellectuelles. Les dirigeants universitaires ont tendance à dire: «Bon, il faut qu'il y en ait, mais c'est dans ces programmes que peuvent s'inscrire les grands athlètes un peu bêtes qui n'obtiennent que des C et des B».
• 1020
Je sais que vous avez dit que sur vos 10 000 étudiants, il y
en à 1 000 qui ont une moyenne de 80 p. 100, mais ne pensez-vous
pas que le sport, dans ce pays, a une mauvaise image du point de
vue de la réussite scolaire des sportifs? Peut-on, à la fois, être
un excellent athlète et très bien réussir dans les disciplines
intellectuelles?
M. Kerry Moynihan: L'expression que nous utilisons tout le temps est «étudiant-athlète» et nous vous avons parlé des excellents résultats que les étudiants-athlètes obtiennent, aussi bien dans les disciplines intellectuelles que dans les disciplines sportives. Tous les ans, on voit se multiplier le nombre de ceux qui obtiennent des résultats fantastiques, aussi bien dans leurs études que dans le sport qu'ils pratiquent.
Nous n'avons pas de chiffres qui montreraient comment les choses ont évolué et si la tendance est à la hausse. Ce qui est certain, c'est que l'on met davantage l'accent sur la réussite scolaire des étudiants-athlètes. Il est de plus en plus difficile de s'inscrire dans les universités. Les notes requises sont de plus en plus élevées. On pousse les étudiants à obtenir de bons résultats scolaires pour pouvoir trouver un emploi quand ils quittent l'université.
C'est une question à laquelle il est difficile de répondre. Je pense que l'image de l'athlète qui ne réussit pas bien dans les disciplines intellectuelles n'est pas aussi répandue que vous pensez. C'est plutôt la tendance inverse qui s'impose et qui fait de l'athlète une personne plus équilibrée. Nous sommes déterminés à imposer cette image de l'étudiant-athlète.
Par exemple, même à l'époque des Championnats, alors que les examens sont à l'horizon, nous insistons pour que les athlètes puissent disposer d'endroits calmes pour étudier. De plus en plus, les présidents d'universités font valoir l'importance prioritaire des études, et nous prenons des mesures pour permettre aux étudiants des performances de haut niveau, aussi bien dans les disciplines intellectuelles que dans les compétitions sportives.
Le président: Y a-t-il d'autres questions?
Merci. Nous avons accueilli aujourd'hui un excellent témoin dont les informations se sont révélées des plus utiles.
M. Kerry Moynihan: Merci.
Le président: Avant de lever la séance, pourrais-je tenir une réunion de deux ou trois minutes avec les membres du comité?
Jennifer, Kerry, merci beaucoup.
Je voulais porter à l'attention des membres...
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Nous vous avions proposé les noms de certains témoins. Avez-vous reçu notre lettre? Est-ce qu'il sera possible de les entendre?
Nous vous proposions d'inviter M. François Trudeau, un professeur de sciences de l'activité physiques à l'Université du Québec à Trois-Rivières, qui nous avait écrit et dit qu'il pourrait aborder les sujets suivants relativement aux athlètes: la motivation personnelle, les problèmes d'éloignement lorsqu'ils vont s'entraîner, le développement de méthodes d'entraînement plus efficaces, la centralisation des ressources, le sport, la condition physique et les coûts élevés de la pratique sportive. Il travaille à l'étude de sujets du genre et il serait intéressé à venir devant notre comité pour nous en parler.
[Traduction]
Le président: Si vous le recommandez, nous...
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Oui, on vous a écrit à ce sujet. C'est l'aspect psychologique de l'athlète qui m'intéresse.
La greffière du comité: Le comité n'a qu'à décider quand il voudrait qu'il vienne.
Mme Suzanne Tremblay: D'accord.
La greffière: J'ai inscrit son nom sur la liste.
Mme Suzanne Tremblay: D'accord. De plus, CTV, TQS, TVA et Global voudraient comparaître devant le comité, étant donné qu'on a entendu CBC et SRC.
[Traduction]
Le président: Nous allons trouver le temps nécessaire.
Oui, allez-y.
[Français]
M. Denis Coderre: J'ai fait CPAC avant-hier et un auditeur qui téléphonait a posé une question très intéressante au sujet des Premières Nations. On pratique beaucoup le hockey et de nombreux autres sports, dont la crosse. Nous pourrions inviter des organisations autochtones.
[Traduction]
Le président: Elles sont sur la liste.
M. Denis Coderre: Bon, parfait. Très bien.
Le président: La personne qui dirige tout le système va comparaître.
• 1025
Mardi prochain, nous allons accueillir un témoin dont l'exposé
promet d'être très intéressant mais très complexe, et je voulais
m'assurer que d'ici demain, vous avez tous entre les mains l'exposé
de position de l'avocat spécialiste de l'ALÉNA qui estime qu'il y
a définitivement une possibilité de contestation à cause des
subventions qui sont accordées aux États-Unis. Je vous le signale
car, dimanche dernier, j'ai eu l'occasion de discuter avec cette
personne et j'ai trouvé très difficile de suivre la conversation.
Je lui ai demandé de préparer un mémoire en bonne et due forme. Il
devrait être traduit d'ici lundi après-midi, j'espère.
C'est un dossier qui a priorité. J'aimerais que vous me donniez un numéro de télécopieur, si possible, car si le mémoire n'est pas terminé avant la fin de l'après-midi, vendredi, il faudra que nous vous le transmettions chez vous par télécopieur.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Oui, mais donnez-moi d'abord la version anglaise et, dès que vous aurez la version française, vous pourrez me la faire parvenir par télécopieur à ma résidence.
[Traduction]
Le président: L'avocat du ministère, qui prétend qu'il n'y a pas là matière à contestation, n'a apparemment pas de mémoire à présenter.
La greffière du comité: On nous a dit qu'il aurait peut-être un mémoire, mais normalement, c'est non.
Le président: Pourriez-vous, s'il vous plaît, lui dire que nous l'encourageons à présenter un mémoire.
La greffière: Je l'ai déjà fait.
Mme Suzanne Tremblay: Si c'est possible, nous aimerions avoir un mémoire.
Le président: Je pense que vous devriez lui téléphoner et, de mon côté, je vais parler au ministre. Je veux lui signaler cela, car il y a une ou deux choses qui, à mon avis, sont très importantes du point de vue de la crédibilité du comité.
Ce qui va se passer la semaine prochaine n'est pas la fin de l'affaire dont les tribunaux ont été saisis; c'est le début de cette affaire. Il est très important que nous ne donnions pas l'impression d'enfoncer la LNH.
Autrement dit, nous faisons une étude. La seule chose que nous devrions faire, c'est essayer de donner à toute l'affaire un éclairage utile. Mais il semble qu'il y ait une bonne chance que les négociateurs commerciaux aient fait une erreur, et que le gouvernement des États-Unis soit tenu d'envoyer aux équipes canadiennes un chèque dont le montant serait égal à toutes les subventions reçues par les équipes américaines.
Donc, je vous encourage à lire ce document attentivement et à bien l'assimiler, parce que je peux vous dire que les journalistes sportifs...
M. Denis Coderre: Vont faire leurs choux gras de cette affaire.
Le président: Non, au début, ils ne vont pas voir ce dont il s'agit vraiment, parce que c'est compliqué. Certains d'entre eux s'intéresseront à cet aspect des choses, mais la plupart préfèrent écrire des articles sur les personnalités qui sont impliquées et sur les résultats; ils ne veulent pas écrire d'articles sur ce qui est compliqué.
M. Denis Coderre: Monsieur le président, c'est la raison pour laquelle nous devrions examiner les deux côtés de la médaille, pour démontrer que nous ne cherchons pas à faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.
Le président: Les deux points de vue seront présentés.
M. Denis Coderre: C'est un vrai sac de noeuds.
Le président: Non, les deux points de vue seront présentés. Il y aura un débat.
Y a-t-il d'autres questions?
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Vous nous remettrez un autre document nous indiquant les noms des témoins. Ah, oui, je vois le nom de François maintenant. Il y a aussi les femmes et les sports, les autochtones et les sports, la Fédération canadienne des municipalités, l'Association canadienne des Jeux du Commonwealth.
M. Denis Coderre: J'essaie de rejoindre Gilles Courteau parce qu'il faut qu'on entende un représentant de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. La première fois, il ne pouvait pas venir, mais we need Courteau.
[Traduction]
Le président: Madame Tremblay, il faut aussi que nous fassions redémarrer notre comité et que nous mettions les membres à l'aise. Je m'occupe de cela avec notre greffier, un homme qui a travaillé pour plusieurs ministres, représentant tous les partis, et qui est également impliqué dans le dossier des Jeux du Canada. Lui et Claude sont en train de mettre sur papier les idées fondamentales qui ressortent des thèmes que nous sommes en train d'explorer.
Il va falloir que le Comité du patrimoine canadien approuve cela. C'est moins de 10 000 $.
M. Georges Proud: Avons-nous entendu qui que ce soit qui représente la boxe?
[Français]
M. Denis Coderre: La boxe.
[Traduction]
Le président: Non.
[Français]
M. Denis Coderre: On oublie le soccer.
[Traduction]
Le président: Non, ce n'est pas le cas. Le soccer est mentionné sur l'autre feuille.
M. Denis Coderre: Très bien.
Le président: Ces témoins s'ajoutent à ceux que nous avons déjà...
M. Denis Coderre: J'ai parlé à Joey Saputo, de l'Impact, et il a des choses à dire. Nous pourrions entendre, je ne sais pas, moi, toutes les équipes ou leurs représentants.
Le président: Ils vont venir.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Leur nom figure sur la liste.
M. Denis Coderre: Ils sont là? D'accord.
Mme Suzanne Tremblay: Comme l'association des joueurs...
M. Denis Coderre: Je me suis couché tard hier.
La greffière: C'est seulement l'association canadienne.
[Traduction]
M. Denis Coderre: Je parle de la ligue professionnelle. Du soccer. Est-ce qu'ils vont venir?
Le président: Nous allons vous envoyer la liste des gens qui vont comparaître pour représenter le soccer.
M. Denis Coderre: Mais s'agit-il des organisations amateurs ou professionnelles?
La greffière: Amateurs.
M. Denis Coderre: C'est ce que je disais. Il est important d'entendre les organisations professionnelles, parce que c'est un sport qui commence à émerger.
M. Georges Proud: Quand devons-nous achever nos travaux?
Mme Suzanne Tremblay: Nous devrions entendre les organisations professionnelles parce que c'est ce que nous avons fait pour tous les autres sports.
Le président: Nous le ferons.
M. Denis Coderre: Il y a les Blazers, les 76ers, les...
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: On ajoute à la liste ici L'Impact de Montréal.
[Traduction]
Le président: J'aimerais vous signaler que, selon toute apparence, nous sommes, aux yeux du monde, le comité le plus populaire. Tout le monde veut venir témoigner devant nous. Nous ne pouvons pas entendre tous ces témoins et nous avons donc dit à certains d'entre eux de nous envoyer un mémoire. Tous les membres du comité en recevront copie et nous discuterons des points les plus pertinents. Ce sera intégré aux recommandations que nous examinerons chacun de notre côté à la fin du mois d'août. Ensuite, nous nous réunirons et nous déciderons ce que nous voulons garder.
M. Denis Coderre: Quand allons-nous achever nos travaux?
Le président: Je pense que nous finirons...
Mme Suzanne Tremblay: À la fin du mois de juillet?
Le président: Non, nous entendrons des témoins jusqu'en juin. Les responsables s'attaqueront alors à la préparation de la première ébauche du document.
M. Georges Proud: Quand, en juin?
Le président: Est-ce à la fin de la deuxième semaine de juin que doivent commencer les vacances parlementaires?
La greffière: Vous allez entendre autant de témoins que possible jusqu'en juin. Ceux qui ne se sont pas manifestés resteront sur la liste. Nous nous procurerons leur mémoire d'ici à la fin du mois de juin, pour que le recherchiste puisse commencer à préparer le rapport pendant l'été.
Le président: On vous transmettra une copie de leur mémoire et donc, si vous voulez...
La greffière: Vous pouvez toujours les entendre cet automne.
Le président: Oui. Lorsque nous siégerons à nouveau, une ébauche du rapport aura été préparée. Si vous dites que nous devons entendre trois ou quatre autres témoins, nous les entendrons, nous apporterons quelques petites modifications au rapport et nous examinerons les recommandations. Avec un peu de chance, d'ici novembre, nous serons en mesure de déposer notre rapport, qui sera le document le plus attendu depuis la Bible.
M. Denis Coderre: Si l'on en croit les rumeurs, les vacances parlementaires pourraient commencer le 19 juin ou même le 12.
Le président: Au rythme où nous allons, ce pourrait même être demain.
M. Denis Coderre: Puis-je faire une suggestion? Si la Chambre suspend ses travaux le 12 juin, peut-être pourrions-nous nous réunir la semaine suivante pendant deux ou trois jours.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: On pourrait poursuivre nos séances pendant quelques jours. On a tous les autres comités et la période des questions, ce qui fait des journées très occupées. La semaine passée, je devais assister à neuf comités. C'est terrible, épouvantable.
[Traduction]
M. Denis Coderre: Je n'y vois aucun inconvénient.
M. Georges Proud: Le problème, c'est qu'il y a tant de comités que nous ne pouvons pas être partout en même temps.
Le président: Je pense qu'en ce qui concerne les témoins, nous avons fait de gros efforts. Nous en avons encore quelques-uns à entendre, mais après avoir écouté leur présentation, nous pourrons en extraire les principaux points. Ensuite, en septembre, lorsque nous reviendrons, s'il reste quelques témoins pour que notre tour d'horizon soit complet, nous les entendrons et ensuite, nous pourrons mettre le point final à notre rapport.
M. Georges Proud: Le problème, c'est que nous ne pouvons trouver personne pour nous remplacer.
Le président: Je sais que tout le monde est très occupé à l'heure actuelle.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: Il serait préférable de siéger pendant une ou deux journées intensives avant la fin de la session en juin, avant de partir en vacances.
[Traduction]
Le président: Oui.
[Français]
Mme Suzanne Tremblay: On ne ferait que cela, on entendrait les témoins et on aurait alors tout le matériel nécessaire pour poursuivre notre travail.
[Traduction]
Le président: Si le gouvernement décide de suspendre les travaux de la Chambre le 12, peut-être que nous pourrions décider nos témoins à comparaître le 14 ou le 15 et les entendre au cours de deux journées d'audiences intensives.
Mme Suzanne Tremblay: Oui.
Le président: Bon, très bien.
La greffière: Le problème, c'est qu'il faut prévenir les témoins dès maintenant, car ils ne viendront pas si les délais sont trop courts. Ils ont besoin de temps pour préparer leur mémoire.
Le président: Écrivez-leur à tous tout de suite et dites-leur qu'il est possible qu'on leur demande de comparaître le 15 ou le 16, et de se préparer en conséquence.
Bon, mes chers amis, merci. La séance est levée.