Bonjour. Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Monsieur le président et membres du comité permanent, mesdames et messieurs, merci de nous avoir invités, le général Gosselin et moi, aujourd'hui.
Comme vous l'avez entendu, je suis le chef du personnel militaire et le champion des langues officielles pour les Forces armées canadiennes.
[Français]
Aujourd'hui, comme je le disais, je suis accompagné du major-général Daniel Gosselin, commandant de l'Académie canadienne de la Défense, qui relève de moi. Il est également responsable de la BFC Borden.
[Traduction]
J'aimerais d'abord exposer certains enjeux stratégiques, puis je demanderai au général Gosselin de parler de la situation de Borden.
Au contraire d'autres ministères fédéraux, la Défense nationale est l'hybride de deux institutions, soit les Forces canadiennes et le ministère de la Défense nationale.
[Français]
À la Défense nationale, nous avons décidé que, pour bien faire les choses et mieux respecter la Loi sur les langues officielles, il nous fallait faire un meilleur usage de nos compétences dans l'autre langue officielle et, de ce fait, faciliter la création d'un milieu favorable à l'utilisation des deux langues officielles. Nous devons aussi être capables de faire cela tout en assumant nos fonctions quotidiennes, notamment le leadership, la prestation de services et l'instruction.
[Traduction]
Pour parvenir à ces fins, il nous a fallu définir une nouvelle vision, porteuse de grands changements dans la manière dont nous dirigeons, formons, administrons et appuyons nos membres des groupes des deux langues officielles. Cette vision et l'approche connexe sont décrites dans le Modèle de transformation du programme des langues officielles des Forces canadiennes pour 2007 à 2012. Les travaux ont commencé, comme prévu, le 1er avril de cette année.
Le Modèle de transformation est conçu pour combler les lacunes que nous avons relevées dans notre rendement en matière de langues officielles. De fait, ces lacunes ont poussé les Forces canadiennes à abandonner l'approche positionnelle en faveur d'une approche fonctionnelle aux fins des langues officielles.
Le but du Modèle de transformation, c'est que le personnel de la Défense nationale soit dirigé, formé, administré et appuyé dans la langue officielle de son choix. En se concentrant sur cet objectif, le ministère et les Forces canadiennes peuvent mieux appuyer les opérations au pays et à l'étranger, tout en s'acquittant mieux de leurs obligations juridiques relatives aux langues officielles. Cela établit aussi une vision pratique d'un programme militaire et civil intégré en matière de langues officielles.
Le Modèle de transformation vise trois objectifs.
[Français]
Premièrement, veiller à ce que le personnel militaire et civil de la Défense nationale qualifié sur le plan linguistique soit affecté au bon endroit et au bon moment afin d'appuyer efficacement les opérations des Forces canadiennes et de se conformer à la Loi sur les langues officielles.
[Traduction]
Deuxièmement, créer un programme amélioré de sensibilisation et d'éducation en vertu de la Loi sur les langues officielles, qui fait en sorte que le personnel civil et des Forces canadiennes soit bien au fait de ses droits et obligations linguistiques.
[Français]
Troisièmement, établir un système de mesure du rendement qui permettra d'évaluer précisément la capacité du personnel militaire et civil de la Défense nationale à fournir de manière cohérente et uniforme le leadership, l'instruction et les services bilingues au moment et à l'endroit prévus par la Loi sur les langues officielles.
[Traduction]
L'adoption de l'approche fonctionnelle est déterminante pour le succès de la réalisation du modèle de transformation. Permettez-moi de m'expliquer. Le personnel militaire ne « comble » pas des postes, puisque les marins, les soldats et le personnel des forces aériennes sont susceptibles de devoir vivre loin de leur domicile, que ce soit pour les opérations à l'étranger ou au pays, pour servir n'importe où et à n'importe quel moment et faire le sacrifice ultime. Ils effectuent à tour de rôle diverses tâches au sein des unités auxquelles ils sont assignés pour répondre à des besoins particuliers et souvent changeants liés à la formation et aux opérations. Ceci fait une force très mobile et dynamique composée de gens très occupés.
Comme ces employés sont souvent loin de chez eux, ils ne peuvent, comme d'autres, assurer une présence régulière à un poste en particulier. Alors vous pouvez voir pourquoi l'approche positionnelle de la fonction publique, pour assurer la capacité bilingue — c'est-à-dire combler des postes statiques avec des titulaires dotés des compétences linguistiques requises qui, généralement, demeurent au même poste jusqu'à ce qu'ils choisissent d'aller à un autre poste — ne peut être pratique pour les Forces canadiennes.
[Français]
Cela ne veut pas dire que les Forces canadiennes ne prennent aucune mesure pour garantir une compétence dans les deux langues officielles comme l'exige la Loi sur les langues officielles. Elles le font, et ce, depuis de nombreuses années. Elles transfèrent le personnel bilingue afin de garantir que les services et les fonctions bilingues soient assurés là et quand il le faut.
[Traduction]
Cette approche est fondée, de fait, sur la Loi sur la défense nationale qui exige des commandants d'unité qu'ils emploient leurs ressources, y compris leur personnel, au mieux de leur capacité pour exécuter les missions qui leur sont assignées. Dans l'armée, l'approche fonctionnelle à elle seule peut faire en sorte que le personnel soit dirigé, formé, administré et appuyé dans la langue officielle de son choix. Mais d'abord, nous devons nous assurer que nos environnements de travail eux-mêmes sont conformes à la Loi sur les langues officielles. À cette fin, la langue de travail de chaque unité des Forces canadiennes est déclarée avec précision comme étant bilingue, anglais ou français. Nous indiquons ensuite quelles fonctions doivent être réalisées dans les deux langues officielles et dans quelle unité.
[Français]
Le modèle de transformation est un plan optimiste permettant de régler les problèmes, qu'il est important de régler. Il s'agit d'un plan qui va peut-être durer cinq ans. À ce titre, nous ne pouvons pas régler tous les problèmes en même temps.
[Traduction]
Je pense tout de même que nous somme sur la bonne voie. Avec les changements fondamentaux en profondeur que nous avons entrepris de réaliser avec le Modèle de transformation, je dois dire que la situation d'aujourd'hui, en dépit de certaines anomalies, est bien différente de ce qu'elle était il y a quelques années. Nous avons fait des progrès, et nous poursuivrons sur cette voie.
J'aimerais maintenant offrir au major-général Gosselin la possibilité de parler aux membres du comité de la situation de la base des Forces canadiennes de Borden. Il y a de nombreuses raisons qui font que la situation, à cette base, n'a pas été réglée rapidement. En fin de compte, je n'essaierai pas de donner des excuses au comité pour expliquer pourquoi la situation n'a pas été réglée; elle aurait dû l'être. J'en accepte l'entière responsabilité, en ma qualité d'actuel chef du personnel militaire. Néanmoins, je sais très bien que les mesures qui sont actuellement mises en oeuvre nous permettront de réaliser ce que nous devons faire pour nous assurer que les Forces canadiennes fassent preuve de leadership et respectent la Loi sur les langues officielles.
Monsieur le président, membres du comité permanent, mesdames et messieurs, je vous remercie de la chance que j'ai de faire une mise à jour ce matin sur la situation à la base de Borden en ce qui a trait à l'instruction et aux services en français.
[Traduction]
Vous le savez déjà, je commande l'Académie canadienne de la Défense depuis juillet dernier. Cela comprend le Collège militaire royal du Canada de Kingston, le Collège des Forces canadiennes de Toronto, la Base des Forces canadiennes de Borden et plusieurs autres écoles des Forces canadiennes.
[Français]
Laissez-moi vous mentionner tout d'abord que j'accueille favorablement l'implication de l'ombudsman des Forces canadiennes dans ce cas-ci, puisque nos intérêts communs sont d'améliorer les services fournis au personnel des Forces canadiennes qui s'entraîne ou est en service à la base de Borden. Nous prenons donc ces observations au sérieux. Une force qui fait la promotion de la vitalité de ses groupes linguistiques et de la compréhension de la diversité est une force plus aguerrie et qui possède plus de moyens.
[Traduction]
Nous sommes aussi très conscients du fait que pour les recrues, cette période initiale d'entraînement influencera la perception qu'ils auront des Forces canadiennes en tant qu'institution. Nous reconnaissons aussi leur droit de recevoir l'instruction et les services dans la langue officielle de leur choix. Nous travaillons très fort pour régler les problèmes qu'a relevés l'ombudsman.
Permettez-moi d'en décrire brièvement quelques-uns, et je pourrais étoffer mon explication pendant la période des questions, si cela vous intéresse.
[Français]
En août de cette année, le commandant de la base de Borden a promulgué le Plan stratégique de la Base des Forces canadiennes Borden en matière de langues officielles, couvrant la période de 2007 à 2010. Le plan indique aussi les ressources requises pour la mise en oeuvre. Je travaille présentement avec le général Semianiw afin de nous assurer que la plus haute priorité soit accordée aux ressources nécessaires pour mettre en oeuvre le plan. Nous avons quelques initiatives, notamment la sélection d'un officier supérieur à titre de champion des langues officielles pour la base de Borden, la mise sur pied d'une campagne de sensibilisation incluant des articles dans les journaux, des missions postales et l'amélioration de notre site Internet à la base de Borden.
Nous avons aussi été l'hôte d'une activité de type portes ouvertes en octobre, accueillant plus de 25 organisations de la communauté francophone régionale. J'ai personnellement visité la base de Borden à deux reprises. J'ai rencontré les officiers et les sous-officiers supérieurs de la base afin de mettre l'accent sur l'importance du Plan stratégique de la Base des Forces canadiennes Borden en matière de langues officielles. De plus, j'ai rencontré plus de 300 recrues francophones pour discuter de leurs inquiétudes. Le mois dernier, j'ai visité la base à nouveau et j'ai tenu des sessions d'information avec le personnel et plusieurs étudiants suivant des cours en français. J'ai aussi envoyé deux équipes faisant partie de mon état-major aider le commandant de la base.
[Traduction]
Pour continuer sur notre lancée, nous avons aussi entrepris de réaliser diverses initiatives pour nous assurer que l'entraînement, l'éducation et les services continuent de s'améliorer, particulièrement pour les recrues francophones. Nous informons de leurs droits et responsabilités en matière linguistique tout le nouveau personnel et les étudiants qui arrivent à la BFC de Borden, et nous demandons leur rétroaction quand ils quittent la base. Nous améliorons notre effectif d'instructeurs, d'éducateurs et de fournisseurs de services ayant les qualifications linguistiques requises. Nous avons investi les ressources additionnelles pour traduire le matériel pédagogique en français. Nous avons commencé à travailler avec des fournisseurs civils de services et d'entraînement pour améliorer notre capacité d'éducation et de soutien, et la campagne de sensibilisation aux langues officielles se poursuit.
[Français]
En résumé, nous reconnaissons le besoin de protéger les droits de tous les membres des Forces canadiennes. L'ombudsman a identifié des lacunes à la base de Borden, et nous les comblerons avec vigueur et énergie.
Des progrès importants ont été réalisés depuis sa visite. Néanmoins, malgré les initiatives et les ressources additionnelles investies, un effort soutenu pendant plusieurs années serait requis afin d'amener la situation des langues officielles de Borden à un niveau satisfaisant. Nous demeurons toutefois engagés à bâtir sur les récents progrès afin d'atteindre ce but.
Merci beaucoup.
:
J'ai 10 minutes; je vous remercie beaucoup. Vous m'avez eu. Je voulais simplement apprendre l'origine de votre nom et être sympathique dans mon introduction.
On a rencontré M. O'Connor, qui était alors ministre de la Défense nationale, et on a entendu parler du plan, etc. Je voudrais contribuer à trouver des solutions à ce problème.
En 1867, c'est le Dominion du Canada. Les Forces armées canadiennes prendront vraiment forme avec la Première Guerre mondiale. On connaît l'histoire. Je trouve désolant de voir la place qu'ont occupé les Canadiens-français ou les Acadiens, comme on les nommait à l'époque, dans l'armée canadienne. Aujourd'hui, on parle de Québécois et de francophones minoritaires, même si les Québécois sont majoritaires dans leur province. Or, il semble que leur place dans l'armée canadienne soit une chose de second ordre et de peu d'intérêt: toute la question des langues officielles.
Lorsque M. Côté est venu ici, je n'y étais pas. Je n'étais pas le représentant du Bloc québécois à ce moment-là, je n'étais pas disponible. J'ai lu le compte rendu et le résumé de la rencontre, ainsi que les articles. On y mentionne que tout est en anglais et que les gestionnaires ne sont pas assez conscientisés à cette question. On parle aussi d'un manque de manuels de formation et du fait que la qualité du français des instructeurs est très faible. On dit même aux gens de choisir un autre cours, quand les documents en français ne sont pas disponibles pour un métier donné.
Les choses banales deviennent compliquées à cause d'une mauvaise connaissance de la langue. La qualité de vie des gens dont le français est la langue première ou qui ne parlent pas l'anglais comme langue seconde s'en trouve compliquée. Vous dites qu'il y a un plan aujourd'hui. Je veux bien, mais cette réalité existe depuis tellement longtemps que cela devient difficile.
Mon père était franco-ontarien. Lorsqu'il est parti de Hawkesbury, en Ontario, pour joindre les Forces armées canadiennes durant la Seconde Guerre mondiale, on l'a envoyé à Cornwall. Comme il avait de la difficulté à comprendre l'anglais, ils ont dit qu'il était un slow learner. Ils l'ont envoyé à Petawawa, ce qui n'a pas amélioré les choses. Finalement, il s'est retrouvé à Québec, à Valcartier, où il est devenu sergent, instructeur, etc. La même chose est arrivée à ses deux frères, Georges et Maurice, qui sont mes oncles.
C'est très insultant pour quelqu'un de lire sur la feuille de transcription du soldat qu'il est un slow learner. Les personnes lentes, ce sont les Forces armées canadiennes. Je ne comprends pas que la situation soit encore la même en 2007 et que vous me disiez aujourd'hui qu'il y a un plan. En fait, la situation a régressé, et c'est tout à fait inacceptable.
Comme parlementaires, on a besoin de documents et on a accès à la traduction de ces derniers. Comment se fait-il que vous ne puissiez même pas traduire les manuels de formation? C'est incompréhensible. Vous me dites que la mise en place des services est limitée par les fonds disponibles. À ce que je sache, ce sont les Forces armées « canadiennes » et elles représentent deux nations, la québécoise et la canadienne, qui forment ensemble une unité de corps qui va au combat. Elles devraient avoir ces instruments.
Vous dites que sur la base, M. Bouchard est une ressource pour les soldats qui ont de la difficulté. J'espère que ce n'est pas la solution et que c'est seulement pour de l'aide.
Comment pouvez-vous me garantir que vous pouvez régler rapidement des problèmes qui semblent systémiques et remédier au manque de volonté flagrant qui existe depuis le début des Forces armées canadiennes et qui persiste encore en 2007?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue. Je sais, monsieur Semianiw, que vous dites que vous ne voulez pas vous tourner vers le passé, mais vers l'avenir, mais il faut aussi regarder le présent. Personnellement, je siège au Comité permanent des langues officielles depuis 1999, et c'est depuis ce temps qu'on en parle, sans compter qu'on en parlait avant.
J'ai lu un article de journal à votre sujet, major-général Daniel Gosselin. Selon cet article, le major-général Daniel Gosselin, francophone ayant 33 ans d'ancienneté dans les Forces armées, a dit que le problème n'est pas aussi grave que semble croire M. Côté.
Tout juste avant, on dit que M. Côté a rencontré environ 40 jeunes recrues au cours d'une réunion l'an dernier et que les enquêteurs de l'ombudsman se sont entretenus avec beaucoup d'autres recrues pendant une visite à la base en juin. M. Côté a ajouté qu'il trouve regrettable que tout nouveau membre des Forces armées, qu'il soit anglophone ou francophone, se trouve dans un milieu de formation où on lui parle dans une langue qu'il ne comprend pas et qu'il n'y ait pas moyen de soulever la question. Selon lui, ils en souffrent et ils ont le moral bas.
Je trouve que c'est grave. C'est inacceptable.
Le gouvernement s'est défendu en disant qu'on était en guerre en Afghanistan, qu'on dépensait beaucoup d'argent et qu'il avait des problèmes. On a soulevé le fait que même la réceptionniste n'était pas bilingue. Cela coûte-t-il si cher d'embaucher une réceptionniste bilingue? C'est un problème.
Plus tôt, mon collègue M. Nadeau a parlé de slow learner. Au moment où on se parle, ce ne sont pas les Forces canadiennes qui posent problème, c'est la deuxième langue officielle ou une des langues officielles. Par exemple, au Nouveau-Brunswick, les infirmières praticiennes anglophones ont toutes réussi leurs examens, et sur cinq francophones, quatre les ont échoués. Are we that slow? Non, ce n'est pas ça, le problème. Les francophones ont des manuels traduits et ils ne peuvent pas suivre. Alors, ils ont des lacunes.
Maintenant, envoyer des francophones à la base de Borden pour en faire des mécaniciens ou des chefs cuisiniers alors que les instructeurs ne sont pas bilingues les désavantage totalement. Encore aujourd'hui — je parle du présent et non du passé —, dans le journal du 2 décembre 2007, on parle d'une unilingue anglophone sur une réserve navale. C'est une personne qui vient juste d'être nommée. Une femme dirigera la réserve navale, mais en anglais seulement: elle est unilingue anglophone.
À Borden, y a-t-il des instructeurs qui parlent seulement le français et pas l'anglais? Y a-t-il des généraux qui parlent seulement le français et pas l'anglais? Ce problème existe-t-il dans l'autre sens? Je suis ici depuis 1999 et je n'ai jamais entendu parler du problème inverse. Je trouve que c'est insultant, que ce n'est pas juste et que ce n'est pas correct. La Défense nationale, c'est comme la GRC: vous représentez notre pays, vous représentez les lois de notre pays, et elles sont violées.
J'aimerais entendre vos commentaires.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
À mon avis, il n'y a pas de solution rapide. Il faut faire quelque chose, mais ce n'est pas une question d'argent. Moi-même, j'ai fait partie des forces armées pendant 20 ans. Mes collègues le savent, mais peut-être pas vous.
[Traduction]
Et je tiens à rappeler au comité que l'effectif de notre armée est en baisse depuis plus de 20 ans. Quand je me suis joint aux rangs des forces armées
[Français]
en 1980, 85 000 personnes faisaient partie des Forces canadiennes. Quand j'ai pris ma retraite en 2000, il y en avait environ 63 000. On parle donc d'une baisse importante en termes de ressources humaines. On note que le tempo est plus élevé, peut-être à cause de l'Afghanistan, de nos engagements envers l'OTAN ou de nos engagements d'entraînement.
[Traduction]
Ce sont de véritables engagements.
Ce qui me préoccupe, c'est que les Forces canadiennes, actuellement — les soldats dont nous parlons — sont exploitées jusqu'à la limite. On leur demande de faire beaucoup avec très peu de ressources. C'est pourquoi, pour moi, le premier défi, ce sont les ressources. Comme je l'ai dit, quand je parle de ressources je ne parle pas d'argent, parce que l'argent ne réglera pas le problème. Je parle d'avoir un personnel dûment formé et compétent.
S'il s'agit d'instructeurs, M. Godin dirait peut-être « Mettez-y donc un instructeur mécanique, voyons donc! ». Mais nous parlons ici d'équipement militaire, et l'équipement militaire est très différent de l'équipement civil. On ne peut trouver beaucoup d'instructeurs techniciens d'armes dans le secteur civil, pas ceux qui connaissent à fond les systèmes d'armes militaires, ou les systèmes de conduite de tir. Non seulement faut-il quelqu'un qui est capable d'enseigner en français; il faut aussi avoir quelqu'un qui connaît l'équipement militaire, et c'est un équipement militaire extrêmement pointu. C'est à mes yeux le premier défi.
Le deuxième défi, c'est la formation bilingue.
[Français]
Comme notre commissaire l'a dit, la formation en matière de bilinguisme dans les Forces canadiennes a été, dans le passé, un réel échec. Moi, je faisais partie de ce système.
Étant donné cette situation, les Forces canadiennes présentent un nouveau programme qui vise à améliorer le bilinguisme. Il reste que pour le moment, on vit avec les conséquences d'un échec. Il n'y a pas suffisamment de personnes bilingues qui se qualifient pour suivre l'entraînement dans les deux langues officielles.
[Traduction]
Je suis impatient de voir la nouvelle politique sur le bilinguisme donner des résultats positifs. Je tiens néanmoins à être clair: la situation doit s'améliorer à la base de Borden, et nous avons entendu parler de certaines mesures qui ont été adoptées pour l'améliorer.
J'aimerais poser deux ou trois questions. L'une d'elles concerne les instructeurs bilingues. Vous savez que nous avons demandé aux Forces canadiennes de se concentrer sur le recrutement et d'augmenter le nombre de personnes qui se joignent aux forces. Ce que je comprends des communications que j'ai eues, c'est que la BFC de Saint-Jean, où se fait l'entraînement des recrues — l'entraînement de base —,
[Français]
et la capacité de faire l'entraînement des recrues dans un environnement francophone a augmenté. Il y a toujours eu de l'entraînement en français à Saint-Jean. C'est pourquoi j'aimerais savoir si vous êtes en mesure de transférer les effectifs bilingues ou francophones de Saint-Jean à Borden.
[Traduction]
Je pose cette question parce qu'à ce que j'ai compris, Saint-Jean a été capable d'accélérer l'entraînement. Ils ont pu diplômer de nombreuses recrues, mais pas faire l'entraînement de suivi. C'est là qu'il y a encore des lacunes. Il serait peut-être possible de réduire les ressources de formation de Saint-Jean pour augmenter celles d'autres institutions.
:
Merci, monsieur le président.
Nous avons beaucoup fait. Je pense que nous avons déjà progressé sur divers plans. Pour d'autres, nous obtiendrons des résultats dans les prochains mois.
Par exemple, pour libérer des instructeurs francophones et bilingues, nous avons des contrats en sous-traitance pour certains cours à Borden et dans d'autres régions, ce qui fait que nous avons maintenant plus d'instructeurs francophones disponibles. Pour donner un exemple précis — et il y en a plusieurs — nous avons des sous-traitants pour donner un cours aux pompiers, par exemple, à l'un des collèges communautaires d'une province anglophone. Ainsi nous pouvons offrir un cours en français plus vite, et nous aurons l'instructeur. C'est un exemple précis.
Nous avons aussi mené plusieurs campagnes de sensibilisation. L'été prochain, nous enverrons plus de francophones à Borden. Nous sommes en train de mettre la dernière main à l'évaluation. Nous allons transférer plus de monde.
Je devrais préciser, comme on l'a déjà dit plus tôt que, du point de vue des statistiques, nous avons 1 763 membres du personnel militaire à Borden. Et de ceux-là — à Borden, dans cette communauté anglophone — 850 ont déclaré le français comme étant leur première langue officielle. C'est une proportion importante, compte tenu de la région dans laquelle se trouve la base.
Alors nous avons un chiffre, mais il y a des secteurs où il faut régler les problèmes. Bien évidemment, nous nous concentrons beaucoup sur les services à la base, particulièrement pour les recrues qui ont besoin de services à leur arrivée. Alors nous nous sommes concentrés sur l'hôpital et les services de rémunération.
:
Merci, monsieur le président.
Chers collègues et membres du Comité permanent des langues officielles, je suis heureuse de me présenter devant vous à titre de .
Depuis mon entrée en fonction, j'ai rencontré les représentants des communautés de langue officielle en situation minoritaire et des Canadiens qui ont à coeur la dualité linguistique de notre pays. J'ai été impressionnée par le dynamisme et la détermination qui caractérisent ces hommes et ces femmes. Les discussions que j'ai eues avec eux m'ont motivée à travailler de concert avec ces Canadiens.
Nous déployons de nombreux efforts, non seulement pour appuyer ces gens dans le travail qu'ils mènent en matière de langues officielles, mais aussi pour que notre dualité linguistique nous permette de jeter des ponts entre les différentes composantes de la société canadienne. Les données du recensement 2006 qui ont été publiées par Statistique Canada le 4 décembre dernier soulignent l'importance des programmes et initiatives du gouvernement du Canada afin de faire la promotion des langues officielles. La réalité canadienne est enrichie d'un pluralisme de plus en plus important.
[Traduction]
Depuis le début de son mandat, notre gouvernement a redoublé ses efforts pour rétablir l'assise d'un Canada plus fort, plus prospère et plus uni. À mon avis, nous n'atteindrons cet objectif que quand nous permettrons à tous les citoyens de vivre et de grandir en français tout autant qu'en anglais. Nous pouvons y parvenir en instruisant nos jeunes.
Depuis mon arrivée, j'ai signé avec chaque province et territoire des accords bilatéraux d'enseignement qui nous amèneront à investir pas moins d'un milliard de dollars sur quatre ans, une somme sans précédent. Ces accords portent sur diverses solutions aux défis de l'enseignement dans un cadre minoritaire pour faire avancer des objectifs qui sont importants pour notre gouvernement et nos collectivités, comme le recrutement et le maintien en poste des étudiants, le comblement du fossé entre l'école et la collectivité, le recrutement des enseignants et l'accès accru aux études postsecondaires.
[Français]
C'est aussi dans le but avoué de mieux préparer l'avenir des communautés de langue officielle que nous avons lancé des projets-pilotes sur les avantages d'offrir des services enrichis en français aux enfants d'âge préscolaire. À mon sens, il s'agit d'un premier pas important non seulement pour l'épanouissement de ces enfants, mais pour l'avenir des communautés de langue officielle.
En matière de langue seconde, les provinces et territoires concentrent leurs activités sur l'élaboration de nouvelles approches d'enseignement de la langue seconde, l'amélioration des compétences langagières des étudiants au primaire et au secondaire et la modernisation des méthodes d'enseignement. Comme nous, ces gouvernements croient en l'importance pour les jeunes Canadiens de maîtriser nos deux langues officielles pour réussir dans un monde où les communications se font à l'échelle de la planète.
Comme nous l'avions annoncé dans le budget de 2007, nous allons investir 30 millions de dollars répartis sur deux ans afin d'aider les Canadiens à utiliser encore davantage leur langue au quotidien. Au cours des prochains mois, j'aurai l'occasion de faire de multiples annonces concernant la répartition de cet investissement majeur aux quatre coins du pays.
Notre objectif est simple et louable. Nous souhaitons que tous les jeunes Canadiens aient l'occasion d'apprécier notre dualité linguistique et ainsi comprendre quelle richesse cet héritage culturel représente pour notre pays.
Cette année, le ministère du Patrimoine canadien, par l'entremise de sa Direction générale des programmes d'appui aux langues officielles, ciblera des activités jeunesse qui donneront aux jeunes en situation minoritaire plus d'occasions de vivre dans leur langue. Nous voulons ainsi favoriser leur engagement au sein de leur communauté.
Il semble pertinent d'appuyer des projets locaux conçus par et pour les jeunes. Je pense à des activités que les jeunes font au quotidien, soit les sports, les loisirs culturels et l'élaboration de contenu Internet. Les jeunes renforcent leur appartenance à leur langue en prenant part à des activités régulières dans leur langue. Les loisirs sont un lieu privilégié de rapports sociaux et de construction identitaire.
[Traduction]
Comme vous le savez, notre gouvernement veut engager non seulement les jeunes des collectivités minoritaires d'expression anglaise et française, mais tous les jeunes canadiens. L'apprentissage de leur deuxième langue officielle gagne en popularité parmi nos jeunes. Les adultes de demain reconnaissent le potentiel personnel et professionnel que renferme l'apprentissage de la langue.
Il est donc important de cibler les activités auprès des jeunes de manière à créer des occasions pour les jeunes canadiens de vivre des expériences linguistiques et culturelles dans la deuxième langue officielle.
Pour ce faire, nous appuyons les activités extrascolaires et culturelles qui favorisent l'emploi de la deuxième langue ou exposent les jeunes à la deuxième langue en dehors de l'école. Dans le cadre de ces expériences, les jeunes peuvent apprendre à mieux apprécier la culture qui va de pair avec chacune des langues, tout en améliorant leurs compétences linguistiques. Pour les jeunes anglophones, ce type d'expérience leur montre la pertinence du français pour leur vie.
[Français]
J'aimerais maintenant vous parler brièvement de notre façon d'aborder les changements qui s'exercent au sein des communautés de langue officielle.
Le dernier recensement l'indique clairement: ces communautés sont en pleine mutation. Elles s'urbanisent, elles deviennent de plus en plus multiculturelles. Il nous faut leur fournir des lieux adaptés à leurs besoins.
De l'autre côté de la médaille, on retrouve aussi des communautés rurales, solidaires et dynamiques, bien ancrées dans leurs traditions.
La collaboration qui existe entre le fédéral, les provinces et les territoires est précieuse et fructueuse quand vient le temps de répondre aux préoccupations des communautés de partout au pays.
La construction et l'agrandissement de centres scolaires et communautaires aux quatre coins du Canada en sont des exemples éloquents dans le secteur communautaire et dans celui de l'éducation.
En matière de soins de santé, on cite souvent la construction et l'aménagement d'espaces culturels et communautaires au sein du Centre de santé communautaire Saint-Thomas d'Edmonton.
[Traduction]
J'ai eu l'honneur de participer cet automne à la dernière conférence fédérale, provinciale et territoriale ministérielle sur la francophonie canadienne. Dans le cadre de ce rassemblement, nous avons réitéré l'importance de travailler de concert avec les gouvernements provinciaux et territoriaux afin que nos investissements consacrés aux communautés de langue officielle en situation minoritaire aient un maximum d'effet.
[Français]
Certaines provinces ont aussi joint leur voix à la nôtre en ce qui concerne l'immigration francophone. Il y a quelques mois, nous avons entrepris la mise en oeuvre d'un plan stratégique sur l'immigration francophone dans les provinces, en partenariat avec les collectivités francophones et acadienne du pays.
Le travail que nous accomplissons avec le gouvernement québécois a porté davantage, au cours des derniers mois, sur les célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec. Berceau de la civilisation française en Amérique du Nord, théâtre des premiers chapitres de l'histoire canadienne et acteur important de la promotion du français aujourd'hui, le Québec est un partenaire de premier plan du gouvernement du Canada et de l'ensemble de la francophonie canadienne. Nous sommes particulièrement heureux de travailler de près avec le gouvernement du Québec et la Société du 400e anniversaire de Québec pour que 2008 soit une grande année pour tous les Québécois et tous les Canadiens. Notre gouvernement verse plus de 110 millions de dollars et apporte un appui indéfectible aux préparatifs de cet anniversaire, tant sur le plan des infrastructures que sur celui de la programmation artistique et culturelle.
De plus, le prochain Sommet de la Francophonie se tiendra à Québec en 2008. Ce n'est pas un hasard si les chefs d'État et de gouvernements francophones se tournent vers le Canada pour tenir leurs discussions. Le Canada est un phare en matière d'appui à la diffusion et à la promotion de la langue française. C'est pourquoi nous allons investir 2,5 millions de dollars pour nous assurer que les francophones de toutes les régions du Canada seront présents dans les activités qui entoureront le sommet.
D'autres activités importantes sont prévues dans le cadre du 400e anniversaire, dont la 13e Conférence fédérale-provinciale-territoriale ministérielle sur la francophonie canadienne.
Comme nous l'avons mentionné dans le plus récent discours du Trône, notre gouvernement reconnaît l'importance de promouvoir les deux langues officielles et appuie la dualité linguistique du Canada. Cet appui à notre dualité linguistique, nous le réitérerons en posant un geste concret au cours des prochains mois. Ce printemps, nous proposerons une stratégie concrétisant la phase suivante du Plan d'action pour les langues officielles.
[Traduction]
À ce jour, le plan d'action a engendré des investissements de près de 810 millions de dollars dans les secteurs de l'éducation, du développement, des communautés de langue officielle en situation minoritaire, de la fonction publique fédérale et de l'essor des industries langagières. Ce plan arrivera à échéance en mars prochain. L'occasion est belle de donner un souffle nouveau aux efforts que nous déployons pour renforcer notre dualité linguistique.
Nous sommes en train de revoir l'ensemble des projets de la stratégie fédérale sur les langues officielles. Cela nous permettra de renouveler, parfois même de modifier, les projets du gouvernement qui portent sur les langues officielles. Il faudra parfois consolider, mais aussi certainement ajuster, moderniser, miser sur des partenariats porteurs et susciter l'intérêt des Canadiens.
[Français]
Cette semaine, nous entamons des consultations visant à prendre le pouls de la population sur ce que devrait privilégier cette nouvelle stratégie. Ces consultations ont pour but d'aller chercher la perspective de l'ensemble des intervenants. Je pense notamment aux organismes clés de la dualité linguistique, aux communautés, aux universités, aux représentants du secteur bénévole et du secteur privé.
Bernard Lord animera ces consultations régionales qui auront lieu dans sept villes canadiennes les deux premières semaines de décembre. En tant qu'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick, la seule province bilingue au Canada, M. Lord est un excellent candidat pour mener avec succès ces consultations. Sa vaste expérience, tant en région que dans le dossier des langues officielles, lui donne l'expertise nécessaire pour comprendre et animer et avec brio ces consultations.
Notre réflexion dans le cadre de l'élaboration d'une nouvelle stratégie sera aussi alimentée par notre dialogue continu avec les provinces et territoires, notamment les travaux de la Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne.
:
Il me reste deux pages. Je vais me rendre à la conclusion.
Elle tiendra compte également — et c'est important de le dire — des résultats des rassemblements communautaires, dont le Sommet des communautés francophones et acadienne, des rapports du Commissariat aux langues officielles, des résultats du recensement de 2006 et d'une importante étude post-censitaire sur la vitalité des communautés menée par Statistique Canada.
Bien sûr, l'important travail accompli par les comités parlementaires permanents des langues officielles sera considéré avec diligence et attention.
Conclusion.
[Traduction]
Comme vous pouvez le constater, notre bilan est concret et diversifié en matière de langues officielles.
[Français]
Notre gouvernement continuera à bâtir sur les réalisations existantes afin que les Canadiens puissent profiter de tous les avantages que confère à notre pays la présence de nos deux langues officielles, une richesse culturelle unique en Amérique du Nord.
Je suis déterminée à travailler en ce sens dans un cadre de fédéralisme d'ouverture et dans le respect des champs de compétence des provinces et des territoires.
Je vous remercie de m'avoir invitée et de m'avoir écoutée.
J'aurais dû, bien entendu, vous présenter ma sous-ministre, Mme Judith LaRocque, que tout le monde connaît bien, et M. Hubert Lussier, qui est directeur général.
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J'aimerais savoir pour quelle raison vous avez choisi de venir ici aujourd'hui. On vous a fait la demande, par invitation, de parler du Programme de contestation judiciaire. Vous savez qu'on est en train de faire un rapport. Or, vous avez choisi de ne pas en parler du tout dans votre allocution, pas du tout.
De plus, le Comité permanent des langues officielles a fait 39 recommandations au mois de mai 2007. Dans ces recommandations, il demandait quelle était la position du gouvernement conservateur sur le Programme de contestation judiciaire. Encore une fois, madame la ministre, vous avez choisi de ne pas répondre du tout à notre question.
Pourquoi le gouvernement conservateur a-t-il annulé le Programme de contestation judiciaire? Vous dites que vous êtes à l'écoute de la population canadienne.
Nous avons fait une tournée nationale. Nous sommes partis de Saint-Jean à Terre-Neuve et sommes allés jusqu'à Vancouver. Toutes les communautés nous ont dit que cela allait affecter les communautés minoritaires au Canada. On n'a pas besoin de Bernard Lord pour nous dire cela, je peux vous le garantir. S'il y a des écoles françaises à l'Île-du-Prince-Édouard, c'est grâce au Programme de contestation judiciaire. S'il y a des écoles françaises en Nouvelle-Écosse, c'est grâce au Programme de contestation judiciaire. Si on a pu, au Nouveau-Brunswick, séparer les commissions scolaires et avoir enfin des commissions scolaires francophones, c'est grâce au Programme de contestation judiciaire. Si on a encore l'hôpital Montfort et si un petit montant de 75 000 $ a été donné pour finir les contestations, c'est encore grâce au Programme de contestation judiciaire.
Et devant un comité où vous êtes appelée à venir nous parler des contestations judiciaires, vous évitez le sujet.
J'aimerais obtenir des réponses, madame la ministre. Je vous laisserai donner les réponses que vous voudrez. Si vous voulez encore éviter le sujet, je vais vous laisser faire parce que vous avez bien réussi jusqu'à maintenant.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins — madame la ministre, Mme LaRocque et M. Lussier — de comparaître devant nous aujourd'hui.
Il est intéressant que nous ayons cette rencontre maintenant, et vous en avez parlé dans votre rapport, alors que notre pays se diversifie de plus en plus. Le recensement de 2006 fait ressortir la diversité de plus en plus marquée du pays, un pays qui est au nombre de ceux qui affichent la plus forte croissance dans le monde, et où un Canadien sur cinq, maintenant, est né à l'étranger, un nombre qui ne fera que croître dans l'avenir.
Je vous félicite, vous et votre ministère, pour vous être attaqués au défi de la diversité tout en essayant de préserver nos institutions et certaines des valeurs sur lesquelles notre pays a été fondé, des valeurs comme le bilinguisme officiel et la dualité linguistique. Je vous félicite donc pour ce travail et j'encourage vivement le ministère à continuer de relever ce défi, parce que je pense que ce sera l'un des plus grands défis que nous allons devoir relever dans les décennies à venir — comment accueillir cette diversité tout en préservant certaines des institutions et des valeurs qui nous tiennent le plus à coeur, sur lesquelles notre pays a été fondé.
Dans ce contexte, un élément très important pour le maintien de certaines de ces valeurs, comme le bilinguisme, a été le plan d'action pour les langues officielles qui, nous le savons tous, vient à échéance en mars prochain. Ce que je voudrais demander à la ministre et à la sous-ministre, c'est de décrire pour le comité, peut-être, les mesures qui seront prises d'ici au 1er avril prochain pour renouveler le plan d'action pour les langues officielles. Et quand devrions-nous pouvoir entendre parler du plan d'action pour les langues officielles qui suivra?
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Merci, monsieur le président.
À ma courte question, j'aimerais obtenir une longue réponse.
Je voudrais d'abord faire un commentaire, puisque ce n'est pas la première fois que j'entends Mme Verner nous parler de cette façon. Un peu plus tôt, elle disait à mon collègue que le Bloc québécois avait voté contre le discours du Trône, en rappelant une belle phrase que ce dernier contenait, c'est-à-dire que le fait français était fondateur de notre beau grand pays. Comme s'il fallait voter en faveur du discours du Trône à cause d'une belle phrase qui s'y trouve! J'ai de la difficulté à accepter cela.
Je suis un nouveau député, c'est-à-dire depuis un an seulement. Par contre, ce n'est pas parce qu'une belle phrase est glissée dans un discours du Trône qu'il faut nécessairement appuyer tout le discours. À mon avis, il est malhonnête de nous rappeler cela sans cesse, comme elle l'a fait à plusieurs reprises à la Chambre. Je pense qu'elle s'en sort bien quand elle fait cela, parce qu'elle ne répond pas aux questions.
D'autre part, mon collègue a posé une bonne question sur l'assimilation, un peu plus tôt. Depuis des années, on se bat pour conserver le français, ainsi que la qualité de la langue, non seulement au Québec mais partout au Canada. Le gouvernement lance des choses dans les airs, mais il ne se passe absolument rien.
La ministre pourrait-elle nous dire ce que représente l'assimilation pour elle?